BIBLIOTHÈQUE DE PHOTIUS
168. Basile de Séleucie, Sermons.
Ἀνεγνώσθη τοῦ μακαρίου Βασιλείου ἐπισκόπου Σελευκείας λόγοι ιεʹ, πρῶτος μὲν εἰς τὸ «Ἐν ἀρχῇ ἐποίησεν ὁ Θεὸς τὸν οὐρανὸν καὶ τὴν γῆν». Εἶτα εἰς τὸν Ἰωσήφ, εἰς τὸν Ἀδάμ, εἰς τὸν Κάϊν καὶ Ἀβέλ, εἰς τὸν Ἀβραάμ, εἰς τὸν Μωϋσῆν, εἰς τὸν Ἠλίαν, εἰς τὸν Ἰωνᾶν, ἔννατος εἰς τὸν ἑκατοντάρχην, δέκατος εἰς τὸ «Συνέπλεον οἱ μαθηταὶ τῷ Ἰησοῦ» καὶ ἑξῆς, εἶτα εἰς τὸ «Δεῦτε πάντες οἱ κοπιῶντες καὶ πεφορτισμένοι» καὶ ἑξῆς, κἄπειτα εἰς τὸν τελώνην καὶ τὸν Φαρισαῖον, καὶ εἰς τὸ «Εἰπὲ ἵνα οἱ δύο μου υἱοὶ καθίσωσιν, εἷς ἐκ δεξιῶν σου καὶ εἷς ἐξ εὐωνύμων», καὶ εἰς τὸ «Τίνα με λέγουσιν οἱ ἄνθρωποι τὸν υἱὸν τοῦ ἀνθρώπου;» Πεντεκαιδέκατος δὲ εἰς τὸ «Σὺ εἶ ὁ ἐρχόμενος, ἢ ἕτερον προσδοκῶμεν;» Ἐν τούτοις οὖν αὐτοῦ τοῖς λόγοις τὸ μὲν τροπικὸν καὶ γοργὸν καὶ πάρισον, εἴ πέρ ποτέ τινι καὶ ἄλλῳ ἔστιν ἰδεῖν αὐτῷ δημιουργούμενον, καὶ τὸ σαφὲς δὲ καὶ ἡδὺ διατρέχει. Τὸ δὲ λίαν προσκορὲς τῆς τροπῆς καὶ τῶν γοργείων σχημάτων, μᾶλλον δὲ τὸ συνεχὲς καὶ ἄκρατον καὶ ἀδιάπαυστον εἰς ἀηδίαν καὶ διαβολὴν τὸν ἀκροατὴν διεγείρει, καὶ ψόγον κινεῖ τοῦ συγγραφέως οὐκ ἔχοντος, ὡς ἔοικε, τέχνῃ τὴν φύσιν ῥυθμίσαι καὶ κανόνι τὸ ἄτακτον διατάξαι. Πλεονάζων δ´ ὅμως ταῖς τροπαῖς καὶ αὐτὸ τῆς τροπολογίας πηγάζων τὸ εἶδος, οὔτε εἰς ψυχρολογίαν, εἰ μὴ ὡς ἐλάχιστον, ἐκφέρεται, οὔτε ἀσαφείᾳ σκοτίζει τὸ νόημα, ἀλλὰ τῇ βραχύτητι τῶν κώλων καὶ τῶν περιόδων καὶ τῇ ἐμφάσει τῶν λέξεων τῆς τροπολογίας περιαιρεῖται τὸ δύσληπτον. Ἀλλ´ οὖν, ὅπερ ἔφην, ὁ κόρος τὴν χάριν ἀμβλύνει, καὶ τὸ ἄκρατον τῆς τροπῆς τοὺς νόμους τῆς τέχνης οὐκ ἐᾷ παρρησιάσασθαι. Ἔοικε δὲ οὗτος μᾶλλον εἶναι ἢ ὁ Καισαρείας μέγας Βασίλειος ὁ τῷ τρισμακαρίστῳ Ἰωάννῃ τῷ Χρυσοστόμῳ φίλος γεγονὼς καὶ ὁμορόφιος, πρὸς ὃν καὶ ὁ περὶ ἱερωσύνης λόγος συντέτακται· πολλὰ γὰρ ἴχνη τῶν ἐκείνου καὶ λόγων καὶ νοημάτων, καὶ μάλιστα τῶν κατὰ τὴν θείαν γραφήν, ἐν τοῖς τοῦ Βασιλείου λόγοις ἐπιφαίνεται, ὡς ἂν ἀπὸ τῆς αὐτῆς πηγῆς τῶν μαθημάτων ἀρυσαμένων ἄμφω τὰ πρόσφορα. Καὶ τῆς τροπῆς δὲ ἡ κατ´ ἔμφασιν καὶ οἰκείωσιν μεταχείρισις τῆς Ἰωάννου συνουσίας καὶ συναναγνώσεως οὐκ ἐλάχιστον ὑπάρχει τεκμήριον· κέχρηται γὰρ ταύτῃ καὶ ὁ θεῖος ἐκεῖνος ἀνήρ, εἰ καὶ κεκραμένῃ καὶ λίαν ἐπικαίρως, καὶ τῇ ἀφελείᾳ τὸν ἐκεῖθεν ὄγκον μιγνύς τε καὶ διαλεαίνων εὐφυῶς, καὶ τὸν ὅλον λόγον πολιτικοῦ λόγου εἰκόνα ποιούμενος. Ἔστι δὲ Βασίλειος οὗτος ὁ καὶ μέτροις ἐντείνας τὰ τῆς πρωτομάρτυρος Θέκλης ἔργα καὶ ἆθλα καὶ νικητήρια· καὶ ἄλλα δὲ αὐτοῦ γράμματα. |
J’ai lu du bienheureux Basile,[1] évêque de Séleucie, quinze sermons. Le premier examine le texte, « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre ». Puis, Joseph, Adam, Caïn et Abel, Abraham, Moïse, Elie, Jonas, le neuvième est sur le centurion, le dixième sur le texte « Les disciples naviguèrent avec Jésus, etc. ». Puis sur « Venez, vous tous qui êtes fatigués et lourdement chargés, etc. ». Ensuite, sur le publicain et le pharisien. Ensuite, sur le texte « Dis que mes deux fils seront assis l'un à votre droite, l'autre à votre gauche ». Ensuite, sur le texte « Que disent les hommes que je suis, le Fils de l'homme? ». Le quinzième sur le thème « Etes-vous celui qui va venir, ou devons-nous en attendre un autre?[2] ». Dans les sermons de cet auteur plus que tout autre, on peut voir mis en œuvre un style figuré, fort et avec des parties de phrase équilibrées; clarté et précision courent d'un bout à l'autre de l'œuvre. Cependant, l'abondance du langage figuré et les tours rapides, ou plutôt leur flux monotone et ininterrompu, causent l’agacement du lecteur et l'incite à la critique, provoquant le blâme à l'égard d'un écrivain apparemment incapable de maîtriser un effet naturel et de placer un ordre régulier dans le désordre. Et, bien qu'il abonde en figures et qu’elles viennent de chez lui comme un ressort, il ne tombe pas - ou en tout cas seulement de temps en temps - dans une froide compétence, il n'obscurcit pas sa pensée par un manque de clarté; mais, par la brièveté des périodes et de leurs membres, par le caractère expressif des mots qu'il emploie, il réalise avec le style figuré ce qu’il est difficile de faire. Mais dans l'ensemble, comme je l'ai dit, la satiété émousse la grâce, et l’usage excessif du style figuré ne permet pas aux règles de l'élocution de se déployer librement. Il semble que ce soit cet écrivain plutôt que Basile le Grand de Césarée qui fut l'ami et le compagnon du trois fois Bienheureux Jean-Chrysostome:[3] c'est à lui que son Traité sur le sacerdoce est dédié, parce que de nombreuses traces des paroles et des pensées de saint Jean apparaissent dans les écrits de Basile, en particulier dans ceux où il examine les Ecritures, comme si tous deux avaient tirés de la même source le savoir qui leur était utile. Et le traitement du style figuré vers l'expressivité et la connaissance est un témoignage, et non des moindres, de son intimité avec saint Jean et de la lecture de ses œuvres ; parce que ce saint homme en a également fait une utilisation modérée et très pratique ; mêlant heureusement une simplicité qui atténue l’emphase et fait de son style l'image même de l'honnête homme. Basile avait aussi mis en vers les combats et les triomphes de la première martyre sainte Thècle Il existe également d’autres ouvrages de lui.
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[1] Nous avons un certain nombre de sermons du nom de l'auteur. On peut les trouver dans Migne, P. G., t. LXXXV, p. 9-618. Cf. Jülicher, art c. Basileios (n. 17), dans P. W., t. III (1899), col. 55. [2] Dans PG 85, col.27-474, il y a 42 sermons de Basile. Tous ceux qui sont énumérés par Photius sont parmi eux, mais pas dans l'ordre indiqué. Vraisemblablement, l'ordre indiqué est celui du manuscrit que Photius avait devant lui. [3] Ce n’est pas évident; Jülicher pense autrement. Peut-être Photius ou ses précurseurs ont-ils été induits en erreur par les similitudes de style.
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