BIBLIOTHÈQUE DE PHOTIUS

          

     58 ARRIEN,

      Parthiques.
   

       Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer

 

 

 

 

 

 

 

 

 

58. Arrien, Parthiques.


 

 

 

Ἀνεγνώσθη Ἀρριανοῦ Παρθικὰ ἐν βιβλίοις ιζʹ.

Οὗτος δὲ συντάττει πάντων ἄμεινον καὶ τὰ κατὰ Ἀλέξανδρον τὸν Μακεδόνα, ἔτι δὲ καὶ ἄλλην πραγματείαν, τὰ πάτρια τῆς Βιθυνίας, ἐξ ἧς καὶ αὐτὸς ἔφυ, ἐπιγράψας τὸ βιβλίον Βιθυνιακά· συγγράφεται δὲ καὶ τὰ κατὰ Ἀλανούς, ἣν ἐπέγραψεν Ἀλανικήν.

Διέρχεται δὲ
ἐν ταύτῃ τῇ πραγματείᾳ τοὺς πολέμους οὓς ἐπολέμησαν Ῥωμαῖοι καὶ Πάρθοι Ῥωμαίων αὐτοκράτορος ὄντος Τραιανοῦ. Φησὶ δὲ τὸ Πάρθων γένος Σκυθικόν, ἀποστῆναι δὲ τῆς τῶν Μακεδόνων ἐπικρατείας, ἅμα Περσῶν καταστραφέντων πάλαι δουλωθέν, δι´ αἰτίαν
τοιαύτην.

Ἀρσάκης καὶ Τιριδάτης ἤστην ἀδελφὼ Ἀρσακίδαι, τοῦ υἱοῦ Ἀρσάκου τοῦ Φριαπίτου ἀπόγονοι. Οὗτοι Φερεκλέα τὸν ὑπὸ Ἀντιόχου τοῦ βασιλέως (θεὸν αὐτὸν ἐπίκλην ὠνόμαζον), ἀλλ´ οἵ γε Ἀρσακίδαι τὸν ὑπὸ Ἀντιόχου σατράπην αὐτῶν τῆς χώρας καταστάντα Φερεκλέα, ἐπεὶ τὸν ἕτερον τῶν ἀδελφῶν αἰσχρῶς ἐπείρασε βιασάμενος, οὐκ ἐνεγκόντες τὴν ὕβριν ἀνεῖλόν τε τὸν ὑβρίσαντα, καὶ ἑτέροις πέντε τὴν πρᾶξιν ἀνακοινωσάμενοι καὶ τὸ ἔθνος Μακεδόνων ἀπέστησαν, καὶ καθ´ ἑαυτοὺς ἦρξαν, καὶ ἐπὶ μέγα δυνάμεως ἤλασαν, ὡς καὶ Ῥωμαίοις ἀντιρρόπους μάχας θέσθαι, ἐνίοτε δὲ καὶ μεθ´ ἑαυτῶν τὴν νίκην ἔχοντας τοῦ πολέμου ἀπελθεῖν. Πάρθους δέ φησιν ἐπὶ Σεσώστριδος τοῦ Αἰγυπτίων βασιλέως καὶ Ἰανδύσου τοῦ Σκυθῶν ἀπὸ τῆς σφῶν χώρας Σκυθίας εἰς τὴν νῦν μετοικῆσαι. Οὓς ὁ Ῥωμαίων αὐτοκράτωρ Τραιανὸς κατὰ κράτος ταπεινώ–σας ὑποσπόνδους ἀφῆκεν, αὐτὸς αὐτοῖς τὸν βασιλέα καταστησάμενος.

Οὗτος ὁ Ἀρριανὸς φιλόσοφος μὲν ἦν τὴν ἐπιστήμην, εἷς τῶν ὁμιλητῶν Ἐπικτήτου, κατὰ δὲ τοὺς χρόνους Ἀδριανοῦ καὶ Ἀντωνίνου τοῦ Πίου καὶ Μάρκου τοῦ Ἀντωνίνου ἐγνωρίζετο. Ἐπωνόμαζον δὲ αὐτὸν Ξενοφῶντα νέον. Διὰ δὲ τὸ τῆς παιδείας ἐπίσημον ἄλλας τε πολιτικὰς ἀρχὰς ἐπιστεύθη, καὶ εἰς τὸ τῶν ὑπάτων ἀνέβη τέλος. Ἔγραψε δὲ βιβλία καὶ ἕτερα, τῶν μὲν Διατριβῶν Ἐπικτήτου τοῦ διδασκάλου ὅσα ἴσμεν βιβλία ὀκτώ, τῶν δὲ ὁμιλιῶν τοῦ αὐτοῦ Ἐπικτήτου βιβλία δώδεκα.

Ἰσχνὸς δὲ τὴν φράσιν ἐστὶ καὶ μιμητὴς ὡς ἀληθῶς Ξενοφῶντος.

Φασὶ δὲ αὐτὸν καὶ ἕτερα γράψαι, ἃ οὔπω εἰς ἡμετέραν ἀφίκετο γνῶσιν. Δῆλον δὲ ὡς οὐδὲ ῥητορικῆς σοφίας τε καὶ δυνάμεως ἀπελίπετο.

J’ai lu les Parthiques d’Arrien (1) en dix-sept livres.

Il a également écrit le meilleur compte rendu des campagnes d'Alexandre de Macédoine. Un autre de ses ouvrages s’appelle les Bithyniques (Histoire de Bithynie), il concerne les affaires de son pays natal. Il a aussi écrit des Alaniques (Histoire des Alains (2)).

Dans les Parthiques il donne un compte rendu des guerres entre Rome et les Parthes pendant le règne de Trajan. Il considère les Parthes comme une colonie de Scythes qui a longtemps été sous le joug de la Macédoine, et se révolta à l'époque de la rébellion contre les Perses (3), pour la raison suivante.

Arsaces et Tiridate étaient deux frères, descendants d’Arsaces, fils de Phriapetes. Ces deux frères, avec cinq complices, tuèrent Phéréclès qui avait été nommé satrape de Parthie par Antiochus II Theos (4), surnommé le Dieu, pour venger une insulte faite à l'un d'eux. Irrités de cet outrage, ils chassèrent les Macédoniens, et firent révolter la Parthyène, établirent leur propre gouvernement, et devinrent si puissants qu'ils furent un défi pour les Romains pendant les guerres, car parfois les Parthes vainquirent. Arrien rapporte en outre que, pendant le règne de Sésostris, roi d'Égypte, et sous Jandysus, roi de Scythie, les Parthes quittèrent leur patrie, vers la terre qu’ils possédaient. L'empereur Trajan les soumit mais les laissa libres en vertu d'un traité, et il leur nomma un roi.

Cet Arrien, surnommé le « jeune Xénophon, » philosophe et élève d’Epictète (5), vécut pendant le règne d'Hadrien, d’Antonin le Pieux, et d’Antonin Marcus. En raison de ses remarquables connaissances, il fut chargé de différentes fonctions d'État, et finalement promu au consulat. Il a également été l'auteur d'autres ouvrages: les Leçons d’Epictète son maître, huit livres dont nous avons connaissance, et les Entretiens d’Epictète en douze livres.

Son style est sec, et c’est un véritable imitateur de Xénophon.

On dit qu'il a écrit d'autres œuvres, mais je ne les ai pas eus entre les mains. A coup sûr, il ne manque ni d'habileté rhétorique ni de puissance.
 

[1]   Flavius Arrianus, a vécu au cours de la seconde moitié du deuxième siècle après J.-C., et il mourut avant 180. Il est né à Nicomédie en Bithynie, étudia la philosophie sous Epictète et se distingua en tant que soldat. Il fut nommé gouverneur de Cappadoce en 136, et consul en 146. Il passa le reste de sa vie dans sa ville natale, où il occupa à vie la charge de prêtre de Déméter et de Coré. Outre les travaux mentionnés ici, il est l'auteur de: un Voyage autour du Pont-Euxin, un traité sur les Tactiques, l'Ordre de bataille contre les Alains (vaincu par lui alors gouverneur de Cappadoce), sur la Chasse, et un compte redu sur l’Inde, peut-être une suite de l’Anabase. (campa-gnes d'Alexandre), du nom de l’Anabase de son modèle Xénophon.

[2] Dont l'Ordre de bataille contre les Alains, indiqué ci-dessus, est une partie.

[3] Rebellantibus dans la version latine de Schott et Muller (Frag. Hist. Gr. III. 586). Mais καταστραφέντων peut-il signifier cela? Le plus naturel; semble être: « qui a longtemps été sous le joug de la Macédoine, les Perses ayant été vaincus en même temps », c'est-à-dire par les Séleucides.

[4] Le roi Antiochus II (261-246 av. J.-C.)

[5] De Hiérapolis en Phrygie (~60-140), philosophe stoïcien.