BIBLIOTHÈQUE DE PHOTIUS
252. Anonyme, Vie de saint Grégoire le Grand.
Ἀνεγνώσθη ἐκλογαὶ τοῦ θεαρέστου βίου Γρηγορίου, ὃς ἱεροπρεπῶς ἀρχιερατεύσας τῆς Ῥωμαίων ἐκκλησίας τοὺς βιωφελεστάτους τέσσαρας διαλόγους ἐφιλοπονήσατο.
Οὗτος ὁ θεῖος Γρηγόριος μητρὸς μὲν
προῆλθεν ὄνομα Σιλβίας, οἴκου περὶ τὴν Ῥώμην λαμπροῦ, μονάζει δ´
ἐν τῇ μονῇ τοῦ ἁγίου Ἀνδρέου τοῦ ἀποστόλου, ᾗ ἐπώνυμον
Κλειοσκαύριν, καὶ ὕστερον καθηγήσατο τῶν ἐν αὐτῇ, τἄλλα μὲν
πράττων ἃ πράττειν ἔδει θεοφιλῆ, ἔργον δὲ διδοὺς τῇ χειρὶ καὶ τὸ
γράφειν. Ἀρεταῖς δὲ τὸν βίον ἰθύνων ἐλεημοσύναις προέλαμπε. Μετὰ
γὰρ πολλῶν ἄλλων, δι´ ὧν αὐτοῦ τὸ πρὸς τοὺς δεομένους ἔλεος καὶ
ἡ συμπάθεια ἐγνωρίζετο, καὶ τοῦτο ἂν μάλιστα χαρακτηρίσειε τῆς
φιλανθρωπίας αὐτοῦ καὶ ἐλεημοσύνης τὸ θαυμάσιον.
Οὗτος ὁ θαυμάσιος Γρηγόριος πολλὰς
μὲν καὶ ἄλλας ψυχωφελεῖς τῇ Ῥωμαίων συνετάξατο βίβλους, ὁμιλίας
τε τὰ εὐαγγέλια ἀναπτύσσων προσωμίλησεν· ἀτὰρ δὴ καὶ βίους τῶν
κατὰ τὴν Ἰταλίαν ἀξιολόγους, καὶ διηγήματα σωτηρίαν ἐκπαιδεύοντα
συγκαταμίξας τούτοις, ἐν τέσσαρσι διαλόγοις ἐφιλοπονήσατο. Ἀλλὰ
γὰρ πέντε καὶ ἑξήκοντα καὶ ἑκατὸν ἔτη οἱ τὴν Ῥωμαίων φωνὴν
ἀφιέντες τῆς ἐκ τῶν πόνων αὐτοῦ ὠφελείας μόνοι ἀπήλαυον.
Ζαχαρίας δέ, ὃς τοῦ ἀποστολικοῦ ἀνδρὸς ἐκείνου χρόνοις ὕστερον
τοῖς εἰρημένοις κατέστη διάδοχος, τὴν ἐν τῇ Ῥωμαϊκῇ μόνῃ
συγκλειομένην γνῶσιν καὶ ὠφέλειαν εἰς τὴν Ἑλλάδα γλῶσσαν
ἐξαπλώσας κοινὸν τὸ κέρδος τῇ οἰκουμένῃ πάσῃ φιλανθρώπως
ἐποιήσατο. Οὐ τοὺς διαλόγους δὲ καλουμένους μόνους, ἀλλὰ καὶ
ἄλλους αὐτοῦ ἀξιολόγους πόνους ἐξελληνίσαι ἔργον ἔθετο. |
J’ 252. Anonyme, Vie de saint Grégoire le Grand. J’ai lu des extraits de la vie, de Grégoire très agréable à Dieu, qui, lorsqu'il était saint évêque de la ville de Rome, composa ces quatre livres de Dialogues très utiles à la conduite de la vie. Ce saint Grégoire naquit d’une mère nommée Silvia, patricienne romaine. Il vécut dans le couvent de saint André l’apôtre, couvent nommé « Cleioscauris » Plus tard il le surpassa en sainteté ; outre les activités auxquelles devait se livrer un homme pieux, il s’appliqua à l'écriture. Tout en passant sa vie dans la vertu il se distingua par ses aumônes. En effet, parmi beaucoup de choses qui faisaient connaître sa piété et sa clémence envers les pauvres, en voici la plus remarquable de toutes, qui illustre son amour remarquable pour les hommes et sa charité. Vint un jour chez lui quelqu'un qui disait que c'était à cause d'un naufrage qu'il mendiait ; Grégoire aussitôt lui donna six sous d’or. Cette même personne revint une deuxième fois le même jour lui dire que, eu égard de la grandeur de son infortune, ce qu’il avait reçu ne suffisait pas et qu’il réclamait plus. Grégoire l’accueillit avec la même bienveillance et avec les mêmes dons. La personne se présenta une troisième fois et dit et réclama les mêmes choses que la deuxième fois ; Grégoire, à cette troisième fois, ne se détourna pas du quémandeur, mais demanda à celui qui avait rempli cet office auparavant de donner une somme semblable. Comme il ne restait plus d’argent, cherchant avec diligence comment subvenit à son quémandeur, il reconnut que le plateau d’argent sur lequel sa mère avait l’habitude d’envoyer à son fils des légumes cuits n’avait pas encore été renvoyé et il le fit donner. Voilà ce qui se passa à ce moment-là. Plus tard, quand par jugement de Dieu et par le suffrage des saintes assemblées, il obtint la direction de l’épiscopat, il fit, comme les patriarches ont l'habitude de le faire, dîner douze pauvres avec lui et il confia le soin de les réunir à son sacellaire. Quand l’ordre eut été exécuté et que les convives se trouvèrent autour de la table, l’évêque en vit un treizième couché. Il reprocha à celui qui avait invité d'en avoir fait venir plus que douze. Celui-ci nia le fait et comptant les invités, vit qu'il n'y en avait pas plus de douze. Comme saint Grégoire en voyait un treizième ne ressemblant pas aux autres par sa forme et qui parfois changeait de forme, il comprit qu'il ne faisait pas partie des autres. Il se leva de table et appela celui-ci dans un lieu à part et le contraignit par des serments redoutables à révéler qui il était. Et l’autre lui dit qu’il était le même qui, autrefois, lui avait demandé l'aumône trois fois le même jour et n'avait pas été rejeté. Ce fait avait été tellement agréable à Dieu que, depuis lors, il avait reçu l’ordre divin de rester toujours le gardien de sa vie et le directeur de ses actions et qu’il était un ange de Dieu. Et Grégoire, à ces paroles, tomba à genoux et rendit grâces à Dieu. L'ange s'évanouit mais continua à veiller sur son bienfaiteur sabs se faire voir. L’admirable Grégoire a composé en latin, entre autres nombreux livres utiles à l’âme, des homélies pour expliquer au peuple les Evangiles. Bien plus il y a mêlé des Vies de personnages remarquables d’Italie et des récits propres à enseigner le salut ; il les a mis en quatre dialogues. Mais, pendant cent soixante cinq ans, ceux qui igoraient le latin furent les seuls à être frustrés de ses utiles travaux. Mais Zacharie, qui plus tard fut le successeur à ce saint homme digne des temps apostoliques, qui, transposant en grec les utiles connaissances limitées au seul domaine du latin, en montra généreusement l'utilité au monde entier. Non seulement il a entrepis de traduire en grec les ouvrages appelés Dialogues, mais encore d’autres travaux de lui qui sont d’un grand prix.
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[1] Théodose II, 408-450. [2] En 446.
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