BIBLIOTHÈQUE DE PHOTIUS
255. Anonyme, Martyre de Saint Démétrius.
Ἀνεγνώσθη ἐκ τοῦ μαρτυρίου τοῦ
ἁγίου μεγαλομάρτυρος Δημητρίου, εἰς τὸν αὐτὸν τρόπον
ἐκδεδομένον. Οὗτος ὁ τοῦ Χριστοῦ μάρτυς Δημήτριος, κῆρυξ ὢν καὶ
διδάσκαλος τῆς εὐσεβείας, τοὺς ἀποστολικοὺς δρόμους καὶ τοὺς
ἀγῶνας ἐμιμεῖτο, καὶ τὴν Θεσσαλονικέων πόλιν τῷ φωτὶ τῶν αὑτοῦ
κηρυγμάτων τοῦ τῆς πλάνης σκότους ἀπάγων Χριστῷ προσῆγεν· ἦν δ´
αὐτῷ καὶ ὁ βίος συνεξαστράπτων τοῖς δόγμασι.
Τὸ δὲ σῶμα τοῦ μάρτυρος οἱ τότε
τῶν εὐσεβούντων λάθρᾳ καὶ νυκτός, καθ´ ὅσον αὐτοῖς ὁ τῶν
δυσσεβούντων φόβος συνεχώρει, ἐν αὐτοῖς τοῖς ἐρειπίοις ἐν οἷς
τὴν σφαγὴν ὑπέστη, τὴν γῆν ἀνορύξαντες θάπτουσι. Καὶ χρόνον
οὕτως ἔμεινεν ἐφ´ ἱκανόν, ἐν ὕβρει μὴ ὑβριζόμενος· τῶν γὰρ
θαυμάτων ἡ χάρις καὶ τῶν ἰάσεων ἡ εὐφημία τὴν ὕβριν ἀπήλαυνε.
Λεόντιος δέ τις ἀνὴρ θεοφιλέστατος χρόνοις ὕστερον τῆς
ἐπαρχότητος, ἣ διεῖπε τὸ Ἰλλυρικόν, τὸν θρόνον λαχών,
περικαθάρας τὸ χωρίον ἐν ᾧ τὸ τοῦ μάρτυρος ἀπέκειτο λείψανον,
καὶ εὐρύνας ἀνεγείρει τὸν περιώνυμον οἶκον τῷ μάρτυρι, κοινὸν
ἱλαστήριον καὶ προσφύγιον οὐ τῇ Θεσσαλονικέων μόνῃ πόλει ἀλλὰ
καὶ πᾶσι τοῖς πέρασιν. |
J’ai lu en partie le Martyre du grand saint martyr Démétrius, qui est présenté de la même manière. Ce martyr du Christ, Démétrius, héraut et docteur de la foi, imitait les pérégrinations des Apôtres et leurs combats et, par la lumière de sa doctrine, il ramenait la ville de Thessalonique des ténèbres de l’erreur ; sa vie avait le même éclat que sa doctrine. Maximien, l’ennemi de Dieu, régnait alors et était à Thessalonique, allait à l'amphithéâtre voir les gladiateurs : comme il en était proche, on lui présenta Démétrius, chargé de liens; ayant appris par les serviteurs impies que c'était un Chrétien, il commanda qu'on le gardât là auprès en un bain public, et alla voir les combats. Il y avait parmi les gladiateurs un nommé Lyéus, que l'empereur aimait fort, et qui passait pour invincible. L'empereur promit une grande récompense à celui qui oserait le combattre. Un jeune homme, nommé Nestor, se leva des degrés d'en haut et accepta le combat, quoique l'empereur l'en voulût détourner, pensant que c’était pour l’amour de l’argent que le jeune homme voulait combattre dans un duel contre adversaire si redoutable ; il promit de le lui donner, l’engageant à renoncer au combat qui devait lui être fatal. Nestor répondit qu’il n'aimait pas l’argent mais la gloire qui quivrait celui qui tuerait Lyéus. Ainsi dit, il descendit aussitôt dans l'arène, et tua celui que tous considéraient come un champion, Il ne reçut aucune des récompenses proposées aux vainqueurs et au contraire l'empereur en eut un tel dépit, qu'il se leva sur l'heure, et retourna tout chagrin à son palais ; quand on le fit souvenir de Démétrius, et dans sa colère, il crut que sa rencontre avec le saint au moment où il se rendait au stade lui avait été un mauvais présage ; il commanda qu'on le perçât à coups de lance au même lieu où on le gardait. Quelques hommes pieux vinrent de nuit, en cachette, enlever le corps du martyr, quand leur permettait leur crainte des païens, l’ensevelir en creusant le sol avec la poussière et la terre où il était. Ainsi il resta un certain temps, parmi les outrages sans être outragé car la grâce des miracles et le bruit des guérisons détournaient les outrages. Un certain Léonce, homme pieux, qui obtint plus tard le gouvernement de la province dont dépendait l’Illyrie, fit purifier l’endroit dans lequel reposaient les restes du martyr ; il éleva un temple à l'endroit du martyre : ce temple est un lieu de propitiation et un refuge pour tous, non seulement pour la ville de Thessalonique mais aussi pour ses voisins.
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[1] Théodose II, 408-450. [2] En 446.
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