Philon de Byzance

PHILON DE BYZANCE

 

TRAITÉ DE FORTIFICATION.

AVANT-PROPOS

Chapitre I

Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer

 

POLIORCÉTIQUE DES GRECS

TRAITÉ DE FORTIFICATION D’ATTAQUE ET DE DÉFENSE DES PLACES

PAR

PHILON DE BYZANCE

TRADUIT POUR LA PREMIÈRE FOIS DU GREC EN FRANÇAIS COMMENTÉ ET ACCOMPAGNÉ DE FRAGMENTS EXPLICATIFS TIRÉS DES INGÉNIEURS ET HISTORIENS GRECS

PAR

M. ALBERT DE ROCHAS D’AIGLUN

Capitaine du Génie

 

 

 

 

AVANT - PROPOS

I

Malgré le grand nombre d’ouvrages qui ont été publiés sur l’art militaire des anciens, on ne connaît encore que fort imparfaitement ce qui a trait à leurs fortifications et à leurs machines de guerre; c’est que, jusqu’à ce jour, on s’est généralement contenté des notions vagues que l’on pouvait puiser chez les historiens, et que l’on a négligé d’avoir recours aux traités spéciaux laissés par les ingénieurs grecs.

Ces traités cependant étaient bien connus des érudits. Dès 1693, Thévenot, sous-bibliothécaire du roi, les avait édités,[1] en accompagnant la plupart d’entre eux d’une version latine. Malheureusement les savants hellénistes chargés de ce travail n’étaient rien moins qu’ingénieurs : aussi leur traduction, souvent vide de sens, trompant les curieux sur la véritable valeur des ouvrages qu’ils avaient eu la louable intention de vulgariser, n’eut guère d’autre résultat que de meubler les rayons les plus poudreux de nos bibliothèques.

En 1805, le célèbre linguiste d’Ansse de Villoison fit une nouvelle tentative pour les rendre accessibles au public : il pria Paul-Louis Courier, l’homme le plus propre du monde à cette besogne, d’en donner une traduction française. La réponse de Paul-Louis nous a été conservée dans sa correspondance:[2] « Vous me tentez, Monsieur, en m’assurant qu’une traduction de ces vieux Mathematici me couvrirait de gloire. Je n’eusse jamais cru cela. Mais enfin vous me l’assurez, et je saurai à qui m’en prendre si la gloire me manque après la traduction faite; car je la ferai, chose sûre. J’en étais un peu dégoûté, de la gloire, par de certaines gens que j’en vois couverts de la tête au pieds et qui n’en ont pas meilleur air; mais celle que vous me proposée est d’une espèce particulière, puisque vous me dites que moi seul je puis cueillir de pareils lauriers. Vous avez trouvé là mon faible : à mes yeux, honneurs et plaisirs, par cette qualité d’exclusifs, acquièrent un grand prix. Ainsi, me voilà décidé; quelque part que ce livre me tombe sous la main, je le traduis pour voir un peu si je me couvrirai de gloire. »

Sa traduction, si elle fut faite, n’a jamais été publiée; mais je suis porté à croire que le livre de Thévenot ne tomba pas sous la main de Courier; cet ouvrage est, n effet, devenu tellement rare que le docteur Fr. Haase, voulant entreprendre une édition des écrivains militaires de l’antiquité, ne put jamais se le procurer, et dut le copier tout entier de sa propre main dans une bibliothèque publique.[3]

En 1853, MM. Kœchly, helléniste de Zurich, et Rustow, le savant historien des guerres contemporaines, tentèrent de mettre à exécution le projet de M. Haase : ils publièrent le texte grec de quelques traités, en l’accompagnant d’une traduction allemande et d’excellents commentaires; malheureusement leur œuvre resta inachevée.[4]

Quelques années après, M. Minoïde Mynas ayant rapporté du mont Athos un manuscrit des Mathematici Veteres, beaucoup plus ancien et plus correct que tous ceux que l’on connaissait jusqu’alors, l’administration de l’imprimerie impériale chargea M. Wescher d’en préparer une édition pour l’exposition universelle de 1867. Cette édition parut en effet sous le titre de Poliorcétique des Grecs et excita l’admiration des connaisseurs par son exécution typographique.[5]

M. E. Miller, rendant compte de cet ouvrage dans le Journal des Savants, s’exprime ainsi :

« Malgré l’abondance et la richesse des matériaux qu’il (M. Wescher) a eus à sa disposition, malgré de nombreuses et importantes améliorations, il est facile de reconnaître que les textes de la Poliorcétique des Grecs laissent encore à désirer sous le rapport du sens et de la correction. Aussi je m’explique pourquoi M. Wescher n’a pas osé, n’a pas voulu y joindre une traduction française, ou même latine Les difficultés insurmontables devant lesquelles il s’est trouvé tiennent à la nature même, du sujet. Qu’on réfléchisse au caractère particulier de ces ouvrages, aux termes techniques dont ils sont hérissés; qu’on se rappelle ensuite la succession de copies par lesquelles ils ont dû passer avant d’arriver jusqu’à nous, on comprendra facilement qu’ils doivent être très défectueux. Dans de pareilles conditions, une connaissance approfondie de la matière, jointe à une critique et à une science philologique consommées, suffirait à peine pour aider à comprendre et à rétablir des textes aussi difficiles et aussi corrompus. Sans ces qualités, qu’il est presque impossible de trouver réunies dans un seul savant, quel guide suivra un éditeur? Comment obtiendra-t-il un résultat satisfaisant, s’il ne comprend ni le sens spécial des expressions qu’il adopte, ni leur suite logique et technique?

Il y a un certain nombre d’années, une ouverture me fut faite pour que j’entreprisse une traduction française des traités contenus dans le recueil de Thévenot, Je m’empressai de reconnaître et de déclarer ma complète incompétence... » Bien que je n’aie aucune prétention à être le rara avis souhaité par M. Miller, et précisément parce que je n’ai aucune réputation à compromettre, j’ai osé tenter l’œuvre que le célèbre helléniste a jugée au-dessus de ses forces.

Le traité dont je donne aujourd’hui la traduction française a été publié par Thévenot, sous le faux titre de Philonis Telifactiva, lib. V. C’est le plus ancien et sans contredit le plus important de ceux que contient le recueil des Veteres Mathematici; mais, hélas ! il en est aussi le plus incorrect, à tel point que ni MM. Koechly et Rustow, ni M. Wescher n’ont jugé à propos de le rééditer. « Le cinquième livre de Philon, disent les premiers,[6] est tout à fait illisible, sans construction grammaticale, et plusieurs phrases indiquent d’une façon péremptoire qu’il y a eu au texte primitif des additions ultérieures tirées en partie d’autres ouvrages. » On verra plus loin, dans la notice sur Philon, que M. Haase partage ce sentiment.

Si je n’ai point reculé devant une tâche si difficile aux yeux des gens les plus compétents, ce n’est point par suite d’une folle présomption; c’est parce que je suis convaincu que, dans un ouvrage technique, profondément altéré comme celui qui nous occupe, les règles ordinaires de la philologie deviennent complètement impuissantes. Le sens général seul, tiré des considérations qui ont fait l’objet des études de toute ma vie, peut guider le traducteur dans la tentative d’une restitution. D’un autre côté, mon essai, quelque imparfait qu’il puisse être, aura du moins cet avantage de ramener l’attention sur une œuvre injustement oubliée, et de faciliter ultérieurement le travail des hellénistes en leur donnant les conjectures d’un homme du métier.

Je n’ai du reste rien négligé pour rendre à mes successeurs la besogne aussi aisée que possible. Depuis plusieurs années, je donne à ce travail les rares loisirs que me laisse mon service, et je lui dois d’avoir pu quelquefois oublier un instant les malheurs de ma patrie dans les heures si longues et si douloureuses de la captivité.

M. Egger, membre de l’Institut, professeur de littérature grecque à la Sorbonne, dont le nom vénéré servira d’égide à mon livre, a daigné consacrer une partie de son temps si précieux à revoir les premiers chapitres de ma traduction. M. Caillemer, professeur à la Faculté de droit de Grenoble, déjà connu par des études sur les institutions juridiques d’Athènes, a bien voulu achever cette révision interrompue par la guerre. Les lieutenants-colonels de Villenoisy et Prévost, dont les ouvrages sur l’histoire de la fortification sont aujourd’hui classiques, m’ont fait l’honneur de discuter la valeur technique de mes interprétations dans les passages les plus obscurs. Enfin, M. Auguste Castan, secrétaire de la Société d’Emulation du Doubs, et le docteur Gaston Lallier, professeur au lycée de Chambéry, ont mis à ma disposition, avec une obligeance que je ne saurais oublier, les richesses de leur science archéologique et de leur bibliothèque.

Puisse ce livre, né sous leurs auspices, contribuer pour sa faible part à montrer que l’Allemagne n’a point le monopole des travaux d’érudition dont elle se montre si fière!

II - DIVISION ET ANALYSE SOMMAIRE DE L’OUVRAGE.

Le présent ouvrage se composera de deux volumes.

Le premier, que nous publions seul cette année, contient la traduction du cinquième livre de Philon et un recueil d’extraits d’auteurs didactiques, destiné à montrer les sources auxquelles a puisé l’ingénieur byzantin ainsi que les emprunts qui lui ont été faits.

Le cinquième livre de Philon traite de la fortification, des approvisionnements, de la défense et de l’attaque des places. Bien que le texte, tel qu’il nous est parvenu, ne présente aucune division, j’ai cru devoir, pour plus de clarté, en faire quatre chapitres distincts, et subdiviser chaque chapitre en alinéas.

Le chapitre Ier est le seul traité de fortification que nous aient légué les anciens. On ne peut, en effet, donner ce nom ni aux quelques préceptes contenus dans le premier livre de Vitruve ou le quatrième livre de Végèce, ni aux chapitres IX et X des stratégiques anonymes, dont on trouvera dans ce volume la première traduction française. Après avoir posé le principe du flanquement latéral et donné quelques détails sur la construction des courtines et des tours, Philon aborde l’étude des divers tracés et en décrit cinq plus ou moins complètement; il montre ensuite comment on doit améliorer les anciennes places et fait diverses prescriptions sur la manière de diriger les travaux; puis il passe à l’étude des dehors et des communications, et il termine par des préceptes sur l’application de la fortification au terrain. Je n’insisterai point ici, me réservant de le faire dans le second volume, sur la valeur technique de ce chapitre et sur les conclusions à en tirer; je me contenterai de faire remarquer aux ingénieurs que, il y a deux mille ans, on proscrivait déjà:

1° La hauteur de dix mètres pour les escarpes et la largeur de trente mètres pour les fossés;

2° Le défilement des maçonneries au moyen de couvrefaces en terre;

3° L’éloignement, à laide d’ouvrages extérieurs, du premier établissement des batteries de l’assiégeant au delà de leur portée efficace;

4° Le flanquement latéral, les tours bastionnées, le tracé en crémaillère;

5° Les demi-lunes;

6° Les traverses pour le défilement des courtines;

7° Le blindage en fer pour la tête des casemates;

8° L’application du système de fortification à la nature du terrain, condition capitale que l’on a négligé si longtemps de formuler dans les traités modernes.

On verra en outre que les anciens avaient constaté les avantages des voûtes adossées aux escarpes, et l’importance de l’angle de 60° comme limite minimum de résistance pour les maçonneries, ainsi que l’utilité d’une vaste zone de défense à l’intérieur et à l’extérieur du rempart.

Le chapitre II présente surtout un intérêt archéologique. Il forme, avec l’extrait de la compilation sur la défense des places, que nous publions dans la deuxième partie, tout ce qui nous reste des anciens sur la question des préparatifs de guerre; car le livre qu’Ænéas avait publié sur ce sujet est aujourd’hui perdu.

Le chapitre III a rapport à la défense des places. Comme les autres parties du cinquième livre, il est plutôt un aide-mémoire qu’un véritable traité. L’auteur y indique successivement, et d’une façon sommaire, quel doit être l’armement de la place, comment on doit combattre les diverses machines de l’attaque et construire les retranchements intérieurs. Il donne ensuite des préceptes sur l’organisation du service de la garnison et sur les mesures à prendre pour la défense des divers quartiers de la ville; une fois que l’ennemi se sera emparé de l’enceinte. Il termine par l’étude des moyens spéciaux à employer pour la défense des villes situées sur les montagnes et des ports de mer. Ce chapitre est plus complet et surtout beaucoup plus précis que, les ouvrages composés sur le même sujet par Ænéas et Héron de Constantinople, ouvrages dont on trouvera plus loin des extraits.

Le chapitre IV s’occupe de l’attaque des places. L’antiquité avait une foule d’écrits sur cette matière. Ceux de Pyrrhus de Macédoine, de Dyadès, disciple de Polyeidos de Thessalie et ingénieur d’Alexandre, d’Agésistrate, disciple d’Apollonius, tous cités par Athénée, sont aujourd’hui perdus. Mais il nous reste ceux d’Apollodore, d’Athénée, de Héron de Constantinople, de l’empereur Léon et d’Onosander, chez les Grecs; ceux de Vitruve et de Végèce, chez les Romains.

Ces divers traités sont extrêmement sommaires, ou composés uniquement de descriptions de machines; celui de Philon seul forme un tout complet, rédigé clairement et dans de justes proportions. L’auteur examine séparément l’attaque par surprise, l’attaque en forme, soit par terre soit par mer, et le blocus; il donne sur la conduite des troupes et sur les négociations propres à la guerre de siège des préceptes dont j’ai pu par moi-même apprécier la justesse pendant le blocus de Metz.

Je ferai remarquer, sans pouvoir l’expliquer, que Philon ne dit pas un mot, ni dans son traité de défense, ni dans son traité d’attaque, des terrasses (χῶμα, agger) qui furent cependant d’un usage si fréquent dans l’antiquité, dès le temps d’Alexandre le Grand. On sait que ces terrasses étaient d’énormes cavaliers formés de terre, de pierres et de bois; on les construisait en mettant des travailleurs à l’abri au moyen de tentures suspendues à de grands mâts que l’on déplaçait au fur et à mesure de l’avancement de l’ouvrage. Ces terrasses servaient quelquefois à remplacer les tours d’attaque; on établissait à leur partie supérieure des batteries qui, plongeant dans l’intérieur de la ville, protégeaient l’approche des autres engins. Le plus habituellement, elles étaient employées contre les places bâties sur des rochers escarpés; elles formaient alors une vaste rampe qui permettait d’amener, de la plaine au pied du mur, les engins propres à faire brèche.

Le second volume aura surtout pour but de montrer comment les anciens ont mis en pratique les préceptes donnés par leurs auteurs didactiques; il comprendra:

1° Un certain nombre de notes qui, à cause de leur longueur, eussent difficilement trouvé place auprès des textes auxquels elles se rapportent;

2° La description des principales fortifications de l’antiquité, telles que Tyrinthe, le camp retranché des Lélèges, Messène, Nicée, Pompeïa, Rome, etc.

3° Une traduction nouvelle des récits de sièges les plus caractéristiques, donnés par Thucydide, Arrien, Polybe, Diodore de Sicile, etc.

L’ouvrage se terminera par deux tables l’une qui, je l’espère, sera accueillie avec faveur par les hellénistes, formera un dictionnaire raisonné des termes techniques grecs contenus dans les textes publiés; l’autre sera un index alphabétique et détaillé des matières, permettant au lecteur de retrouver facilement dans les deux volumes tout ce qui se rapporte au même ordre de faits, et lui donnant la possibilité de ne lire que ce dont il aura besoin pour ses études spéciales.


 

TRAITÉ DE FORTIFICATION

D’ATTAQUE ET DE DÉFENSE DES PLACES

PAR

PHILON DE BYZANCE

PRÉCÉDÉ D’UNE NOTICE SUR PHILON

ET D’UNE TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES

NOTICE ET TABLE

I – NOTICE BIOGRAPHIQUE

On attribue à Philon de Byzance deux traités relatifs, l’un à la construction des machines de projection, l’autre à la fortification et à la guerre de siège.

Dans le premier, l’auteur nous donne quelques détails sur sa vie; il nous apprend que ce fut à Rhodes qu’il étudia l’architecture sous d’habiles maîtres et qu’il alla ensuite se perfectionner dans la mécanique à Alexandrie, où il connut le célèbre mathématicien Ctésibius.[7] D’après son propre témoignage, le traité d’artillerie formait le quatrième livre d’un grand ouvrage intitulé Μηχανικὴ Σύνταδις, dont il ne nous est resté que des fragments. Le premier livre, qu’il appelle livre d’introduction, paraît avoir été un traité de mathématiques pures.[8] Le troisième avait trait à la construction des pores.[9] Philon ajoute[10] qu’après avoir parlé de l’artillerie, il traitera de la pneumatique, et il a réellement composé ce traité, car Héron, disciple de Ctésibius, en parle;[11] Fabricius s’est trompé en l’attribuant à Philon de Thyane, mathématicien du iie siècle après notre ère, connu par des citations de Pappus.[12]

Philon avait même fabriqué une machine automatique, destinée à mettre en scène la fable de Nauplius; mais, suivant le même Héron, cette machine n’avait pas réussi. Dans son cinquième livre (ch. iv, 65), il renvoie à un traité qu’il a l’intention de composer suries messages secrets, et (ch. iv, 72; à un autre déjà paru sur les préparatifs de guerre. Tels sont, avec une phrase de Vitruve, qui cite notre auteur au nombre de ceux qui ont écrit sûr les machines, les seuls renseignements que l’antiquité nous ait légués à son égard[13] ils suffisent pour déterminer l’époque où il vécut.

En effet, suivant le témoignage d’Aristoclès, cité par le grammairien Athénée,[14] Ctésibius était contemporain de Ptolémée Evergète II, connu aussi sous le nom de Ptolémée VII dit Physcon, qui régna de l’an 146 à l’an 117 avant notre ère.

Quelques critiques distingués,[15] se fondant sur une épigramme d’Hédylus citée par ce même Athénée,[16] veulent que Ctésibius ait vécu un siècle plus tôt, sous Ptolémée II Philadelphe, époux d’Arsinoé Zéphyrius, et prétendent qu’il aurait seulement terminé ses jours sous Ptolémée III (Evergète III), qu’Aristoclès aurait confondu avec Ptolémée VII (Evergète II); mais on a répondu avec raison[17] que cette épigramme, où il est question d’une machine fabriquée par Ctésibius pour le temple d’Arsinoé, ne prouverait en aucune façon que la fabrication remontât à l’époque où mourut cette princesse. D’un autre côté, Philon faisant observer dans ses écrits que la supériorité des mécaniciens d’Alexandrie tient au bonheur qu’ils ont eu d’avoir des rois passionnés pour la gloire, il est naturel d’en conclure que ces deux mathématiciens n’ont pas vécu sous le deuxième et le troisième roi de la dynastie égyptienne, mais bien sous le septième, comme l’indique Aristoclès. Ajoutons encore qu’il est fort probable que l’Ariston, auquel notre auteur a dédié son ouvrage, était le fils naturel du dernier roi de Pergame, qui, à cette époque, disputait aux Romains l’héritage d’un trône à l’ombre duquel avaient longtemps fleuri les lettres et les sciences.[18]

Quoi qu’il en soit de la question de détail que nous venons de discuter, il n’en reste pas moins clairement établi que Philon de Byzance vivait au plus tôt dans la seconde moitié du iie siècle avant notre ère; c’est donc à tort que Thévenot[19] et, après lui, quelques érudits l’on t confondu avec Philon d’Athènes.

Ce dernier, selon le témoignage de Vitruve,[20] florissait au temps où Démétrius de Phalère commandait à Athènes (318-308 av. J.-C.); il orna de colonnes la façade du fameux temple de Cérès et de Proserpine à Eleusis,[21] et construisit au port du Pirée un arsenal pouvant contenir l’armement de mille navires[22] qui fut brûlé par Sylla.[23] Il a laissé un livre, aujourd’hui perdu, sur la proportion des temples et sur l’arsenal dont nous venons de parler;[24] Cicéron se demande s’il ne doit pas être plus célèbre encore comme orateur que comme architecte.[25]

Les anciens ne nous ont rien appris de plus sur son compte; mais je crois pouvoir ajouter qu’il avait composé un Traité de poliorcétique, dont le cinquième livre de Philon de Byzance n’est que l’abrégé.

Nous trouvons, en effet, dans le livre des machines d’Athénée[26] une citation de Philon d’Athènes, à propos de la tortue pour les terrassiers. Or, le passage cité se retrouve dans Philon de Byzance, auquel Athénée est postérieur, puisque cet écrivain fait mention quelque part de Ctésibius d’Ascra, qui était mécanicien à Alexandrie,[27] Donc, ou bien Athénée a commis une erreur en attribuant à Philon d’Athènes ce qui avait été écrit par Philon de Byzance, ou bien les deux Philon ont écrit sur le même sujet; c’est cette dernière hypothèse que l’on admettra, si l’on remarque que Héron le jeune cite, dans les Poliorcétiques, à la fois Philon de Byzance[28] et Philon d’Athènes,[29] et cela à propos de choses différentes de celles qui font le sujet de la citation d’Athénée.

Il est du reste évident pour l’observateur le moins attentif que le quatrième et le cinquième livres édités par Thévenot ne sont point dus à la même plume. Dans l’un, il y a peu de méthode; certaines parties sont à peine effleurées, d’autres sont traitées avec des détails que ne comporte point leur peu d’importance; l’auteur y parle souvent de lui, et l’on reconnaît à chaque instant le mécanicien préoccupé avant tout de faire valoir ses inventions. Dans l’autre, au contraire, la personnalité de l’écrivain disparaît complètement; on ne trouve que des prescriptions exposées avec une méthode parfaite, dans un style net et concis, qui serait parfaitement clair sans les altérations du texte et les omissions dues sans doute à l’abréviateur. Cette particularité avait déjà été signalée en ces termes par M. Haase:[30] « Quae autem praeterea feruntur quinti libri nomine inscripta, en demonstravi ex duobus aliis libris, qui Παρασκευαστικά et Πολιορκητικά. continebant, ita conflata esse, ut plurimis omissis ea tantum excerperentur, quae viro militari praecipue placerent; qua in re ille adeo rebus studuit, ut orationem non raro perderet aut certe admodum obscuraret; cum enim saepe ordinem orationis turbaret, nexum solveret, vincula necessaria abjiceret, ipse sane, qui integrum Philonem accurate legisset, ea quae sine arte excerpsit, intelligere potuit; nos idem efficere saepe non possumus, nec spes ula ostenditur, fore ut plenior alius et emendatior Philonis codex reperiatur.  »

Cette manière de faire les livres à coups de ciseaux était fort en usage chez les Grecs de l’Orient, qui nous ont laissé de nombreux exemples. Elle était de plus naturellement indiquée pour un ouvrage dans le genre de celui de Philon, qui formait, nous l’avons vu, une encyclopédie des applications de la mécanique; mais notre auteur en prenait un peu trop à son aise, et il ne se donnait même pas la peine de mettre son édition à la hauteur de la science contemporaine : ainsi, pour les signaux, il n’indique qu’une vieille méthode enseignée depuis près de deux siècles dans les écrits d’Ænéas, tandis que Polybe, son contemporain, nous apprend que des procédés beaucoup plus perfectionnés étaient depuis longtemps en usage.

Je crois donc pouvoir tirer de ce qui précède les conclusions suivantes:

1° Philon d’Athènes, célèbre architecte, vivait à la fin du ive siècle avant notre ère (c’est-à-dire quelques années après Alexandre le Grand); il a composé un traité de poliorcétique en résumant les prescriptions d’Ænéas et en y ajoutant les éléments fournis à l’art militaire par les conquêtes de Philippe de Macédoine et de son fils.

2° Philon de Byzance, mécanicien, vivait au milieu du iie siècle avant J.-C.; il a composé une encyclopédie mécanique dont un des livres n’est que le résumé de l’ouvrage de Philon d’Athènes.

II - NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE

Le manuscrit de Minoïde Mynas, qui a permis de restituer le texte de la plupart des traités contenus dans le Veteres Mathematici à peu près tel qu’il était au temps de Vitruve,[31] ne contient malheureusement pas l’œuvre de Philon de Byzance. Les plus anciens des manuscrits qui nous la donnent ne font que reproduire le résultat d’une recension faite dans le courant du xe siècle, à Constantinople, par ordre de l’empereur Constantin Porphyrogénète, dans le but de composer une encyclopédie militaire. Le texte y a été considérablement altéré, par suite de l’ignorance des scribes, et les erreurs n’ont fait que s’accroître par la succession des copies. Une collation intelligente des différents manuscrits eût certainement fourni de nombreuses corrections; mais cette collation, bien qu’elle ait été faite, ne m’a pas été communiquée, et j’ai dû m’en tenir au texte publié par Thévenot, d’après l’un des manuscrits de la bibliothèque nationale. Il serait à désirer, si le savant helléniste qui a fait le travail dont nous venons de parler ne se décide point à le donner au public, qu’un autre homme spécial prit la peine de le recommencer; c’est dans cette espérance que je crois utile d’indiquer ici, d’après M. Wescher, les manuscrits qui reproduisent le texte de Philon.

Manuscrits principaux.

Manuscrit du Vatican (Codex graecus Vaticanus 1164).

Ce manuscrit, sur vélin, in folio, composé de 261 feuillets, a été l’objet d’une savante notice de M. Haase. Il porte sur un des feuillets (fol. 120 v°) la date de l’an du monde 6791 qui, d’après l’ère de Constantinople, répond à l’année vulgaire 1283. Cette note, écrite de seconde main, est postérieure au manuscrit; elle fixe la date d’une recension qui a été faite au xiiie siècle. L’écriture du manuscrit lui-même remonte beaucoup plus liant et parait être du xie siècle.

Il contient, du fol. 139 v° au fol. 154 r°, un traité intitulé Ἐκ τῶν Φίλωνος βελοποιικῶν λόγος Δ.

La place des figures est laissée vide, comme dans tous les manuscrits de Philon.

Du fol, 154 r° au fol. 166 v° il contient un autre livre de Philon sans titre qui, comme le précédent, commence par la phrase : Φίλων Ἀρίστωνι χαίρειν. Ce livre finit par les mots ἀνήκεστον παθών.

2 Manuscrit de Pari, (Codex Parisiensis graecus 2442). — Ce manuscrit, qui a appartenu à Catherine de Médicis et qui est relié aux armes de Henri IV sous la date de l’an 1603; est sur vélin, in-folio, et composé de 125 feuillets d’une belle écriture du xie siècle. Le texte est le même que dans le manuscrit du Vatican, sauf quelques omissions et quelques légères différences dans les détails. Les deux manuscrits ne sont point cependant une copie l’un de l’autre; ce sont seulement deux documents de la même  famille et de la même époque, provenant d’une source commune, la recension byzantine du xe siècle. Le manuscrit de Paris porte en marge des annotations d’une écriture du xiiie siècle, petite et à peine visible, qui corrigent un certain nombre de passages avec une hardiesse parfois heureuse.

Il contient, du fol. 92 v° au fol. 114 r°, le IVe livre de Philon sous le même  titre que dans le manuscrit du Vatican.

A la suite se trouve, du fol. 114 r° au fol. 125 v°, l’autre livre de Philon, sans titre, et se terminant aux mots ποιήσοθσιν κατὰ δὲ…; le reste manque.

Manuscrits secondaires.

Manuscrit du Vatican, n° 219. — Ce manuscrit, sur papier de coton, in-folio, relié en bois recouvert de maroquin rouge, est composé de 421 feuillets; il a été écrit dans les premières années du xve siècle et contient les deux traités de Philon (fol. 67-109); mais il donne le IVe livre sans début et sans titre. Cette particularité, qui n’existe ni dans l’ancien manuscrit du Vatican ni dans celui de Paris, se trouve reproduite dans la plupart des manuscrits secondaires, notamment dans les suivants

Codex graecus Urbinas 79 (Vatican);

Codex Lugdunensis Vossianus 3 (Lyon);

Codex Bodiejanus Barocianus 187 (Oxford);

Codex regius Napolitanus 143 (Naples);

Codex regius Bavaricus 195 (Munich);

Codex Caesareus Vindobonensis olim 114 nunc 24 (Vienne)

Codex regius Taurinensis 60 (Turin);

Manuscrit 2438 de l’ancien fonds grec (Bibl. Nationale);

Manuscrits 2437 et 2441 de l’ancien fonds grec, (Bibl. Nationale);

Manuscrits 26 et 244 du fonds grec supplémentaire (Bibl. Nationale).

Tous ces manuscrits ont été exécutés dans le courant du xvie siècle. Ils donnent un texte plus ou moins altéré postérieur à la recension byzantine, mais qui, comme dans leur type le manuscrit 219 du Vatican, ne dérive d’aucun des deux textes principaux que nous avons signalés

2° Le manuscrit du Vatican 220 et le manuscrit de Paris 2445, copiés tous les deux sur l’ancien Codex Vaticanus 1164.

3° Le manuscrit de Paris 2435, qui a servi de type à l’édition Thévenot pour la série des Poliorcétiques et qui dérive du manuscrit 2442 de Paris. Le texte, de date récente et de main occidentale, n’est ni correct ni fidèle, et il porte en plus d’un endroit les traces d’altération arbitraire. Les variantes inscrites à la marge valent généralement mieux que le texte.

III - TABLE ANALYTIQUE DU TRAITÉ DE PHILON.

CHAPITRE 1er. — FORTIFICATION.

TOURS. — Leurs fondations (1), leur emplacement et 1urs formes diverses (2-7).

RUE DU REMPART. — Sa largeur (8).

COURTINES. — Leur épaisseur (9); leurs matériaux (10); leur hauteur (11); chaînages en bois (12). Leurs diverses espèces: courtines couvertes (13); courtines sans chemin de ronde (14); courtines avec contreforts et voûtes (15).

SYSTÈME RHODIEN. — Description de la courtine (15); épaisseur et nature des murs des tours (16); dans quelles tours et dans quelles parties des tours il faut percer des embrasures (17-19); passages dans les tours (20); hauteur des tours (21).

PAREMENT DES TOURS ET DES COURTINES (22).

INFLUENCE DU TERRAIN SUR LE TRACÉ (23).

BATTERIES de diverses espèces dans le corps de place et dans l’enceinte avancée (24).

POTERNES dans les flancs des tours et dans les fossés secs (25-28).

PALISSADES (29).

SYSTÈME A HÉMICYCLES; sa description (30-31)

SYSTÈME EN FORME DE SCIE de l’ingénieur Polyeidos; sa description (32).

SYSTÈME A COURTINE DOUBLE; sa description (33-34); demi-lunes (33).

DISPOSITION DES ENCEINTES EXTÉRIEURES dans les systèmes précédents (35-36).

SYSTÈME A COURTINES OBLIQUES. — Sa description; sou emploi pour les camps permanents (37).

AMÉLIORATION DES ANCIENNES PLACES. — Adjonction de tours neuves avec angles saillants; renforcement des courtines; saillies des créneaux; éperons en avant des anciennes tours carrées (38).

CONDUITE DES TRAVAUX. — Il ne faut pas relier les tours aux courtines (39); il faut distribuer à l’avance des panneaux aux tailleurs de pierre (40).

CHEMINS DE RONDE ET APPLIQUES au pied des remparts; leur utilité (41).

FOSSÉS. — Leur nombre, leur espacement, leur largeur, leur profondeur, leur utilité (42-45).

DÉFILEMENT DES MAÇONNERIES au moyen (les remblais (46).

DÉFENSES DES APPROCHES. — Avant-murs; palissades; poteries enfouies; fosses recouvertes; arbustes épineux; mares artificielles (47-49).

COMMUNICATIONS. — Routes aboutissant aux portes; caponnières; chemins couverts (50 et 53).

PRÉPARATIFS CONTRE L’ESCALADE ET L’ASSAUT. — Tours mobiles; machines et chicanes diverses (51-52-54).

APPLICATION DES DIVERS I’STÈMES DE POTIPICATION AV TERRAIN (55).

DÉILEMENT DES COURTINES PAR LA CONSTRUCTION DES TOURS t56).

OUVRAGES EXTÉRIEURS (57).

CHAPITRE II. — APPROVISIONNEMENTS.

PROVISIONS DE BOUCHE. — Leur nature et leur préparation (1).

CONSERVATION DES GRAINS. — Construction des greniers et silos (2-11).

RECETTES DIVERSES. — Pâte épiménidienne (12-19); pain de figues (20); extraits de viande (21-22); pain d’avoine (23).

JARDINS ET PLANTES POTAGERS (24).

APPROVISIONNEMENTS D’ARMES, D’OUTILS ET DE MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION (25-27).

APPROVISIONNEMENTS PHARMACEUTIQUES (28). — Moyen de purifier les eaux corrompues (29).

TÉLÉGRAPHE A EAU (30).

CHAPITRE III. — DÉFENSE DES PLACES.

PROJECTILES. — Leur répartition le long de l’enceinte (1); précautions contre ceux de l’ennemi (3).

ARTILLERIE. — Proportion de celle de la défense avec celle de l’attaque (4).

CONTREMINES (5).

PROCÉDÉS A EMPLOYER POUR DÉTRUIRE LES MACHINES DE L’ATTAQUE. — Tubes, tours de charpente, antennes, pétroboles, embrasures servant à lancer ou faire tomber des pierres; sorties pour mettre le feu aux travaux d’approche; roues hydrauliques pour les inonder; lanceurs. (6-9).

CONSTRUCTIONS ET RETRANCHEMENTS A ÉLEVER AU POINT D’ATTAQUE. — Contre-bélier; guérites de cuir (10-12); dispositions à prendre quand l’ennemi s’est emparé d’une portion de l’enceinte (13).

DISPOSITIONS DE DÉFENSE A L’INTÉRIEUR DE LA VILLE. — Postes et rondes; mots d’ordre et contre—signes (14625).

ETRANGERS. — Comment on doit traiter ceux qui défendent la ville (26).

ATTAQUE SUR UN TERRAIN EN PENTE. — Moyens à employer contre elle (27).

ATTAQUE PAR MER. — Moyens à employer contre elle: Défenses accessoires établies aux lieux de débarquement (28); fermeture et défense de l’entrée des ports (29-34); fausses brayes ou digues pour protéger le pied des murs baignés par une mer profonde (35); plongeurs pour percer les coques ou couper les cordages d’ancre des navires ennemis (36).

TRAVERSES pour déifier les courtines (38).

HÉLÉPOLE ET PONTS VOLANTS: procédés divers pour s’opposer à leur marche et à leurs effets (39-41).

BATTERIES DE LITHOBOLES de trente mines (42).

MÉDECINS (43).

CHAPITRE IV. — ATTAQUE DES PLACES.

ATTAQUE PAR SURPRISE (1).

INVESTISSEMENT. — Etablissement du camp; détournement des eaux qui alimentent la place; dégât dans les environs (2-6).

ATTAQUE BRUSQUÉE (7).

ATTAQUE EN FORME. — Fortification du camp; construction des tours de siège; préparation des approches; proclamations aux assiégés (8-12); approche des tours et de l’artillerie de l’attaque (13); fausses attaques (14); galeries d’approche pour les troupes (15); rôle du général (16).

OPÉRATIONS SUR MER (17-24).

MINES (25).

ENGINS DE L’ATTAQUE. — Leur description: tortues d’osier, tortues-bateaux, tortues de terrassiers, tortues-bélières (26-30).

ENGINS DE LA DÉFENSE. —Comment on doit les combattre (31-48).

RUSES POUR TROMPER L’ASSIÉGÉ ET L’ATTIRER DANS DES EMBUSCADES (49-52).

CONSEILS au général assiégeant sur la conduite générale du siège, et sur les précautions à prendre pour éviter les retours offensifs de l’assiégé après la prise de la ville (53-58).

ESCALADE. — Procédés divers en usage (59-61),

TRAHISON. — Manières de communiquer avec l’intérieur de la ville et d’y provoquer des troubles (62-66).

BLOCUS : Circonvallation (67). — Conduite à tenir par le général assiégeant contre une armée de secours: 1° lorsque ses forces sont inférieures à cette armés (68); 2° lorsqu’elles lui sont égales ou supérieures et qu’il a à résister à une attaque par terre (69-75) ou à une attaque par mer (76-81).

 

[1] Le volume de Thévenot comprend :

1 Le traité d’Athénée sur les machines;

2 Les Poliorcétiques d’Apollodore;

3 Les deux traités de Philon, réunis sous le titre du premier : De la construction des machines de trait;

Le traité de Biton sur les machines:

5 Le traité de Héron, disciple de Ctésibius, sur la Construction des machines de trait;

6 Les Pneumatiques de Héron d’Alexandrie;

7 Le traité sur la Construction des automates, du même auteur;

8 Les Cestes de Jules l’Africain;

9 Un traité anonyme sur la Défense des places.

Tous ces traités, sauf les deux derniers, sont accompagnés de traductions latines. Les traductions d’Athénée, de Philon, d’Apollodore et de Biton, sont dues en grande partie à l’abbé de Valois et à Cotelier.

[2] Barletta, 8 mars 1805.

[3] Quo factum est ut totum illud volumen, satis amplum, formae maximae, quo Veteres Mathematici continentur, mea manu describendum fuerit. (De Mititarium scriptorum..... editione instituenda narratio; Berolini, 1847, p. 49.)

[4] Les deux seuls traités de cette collection qui s’occupent de poliorcétique sont : le Traité de la défense des places d’Ænéas, et les Stratégiques de l’Anonyme de Byzance. Les autres regardent la stratégie et la construction des machines de trait.

[5] Le volume édité par M. Wescher contient: 1° le traité d’Athénée sur les machines; et 2° celui de Biton sur le même sujet; 3° celui de Héron d’Alexandrie sur les machines de trait; 4° les Poliorcétiques d’Apollodore; 5° les Poliorcétiques de Héron de Byzance; 6° divers extraits des anciens historiens, relatifs surtout à la guerre de siège.

[6] T. i, p. 198.

[7] Veteres Mathematici, p. 51, ligne 17.

[8] V. M., p.52, l. 1; p. 56, l. 10 et suiv. —Pappus d’Alexandrie, mathématicien, qui a rassemblé dans ses livres plusieurs découvertes éparses dans les ouvrages de ses devanciers, y fait allusion en plusieurs passages.

[9] V. M., p. 49, l. 1.

[10] V. M., p. 77, l. 17.

[11] V. M., p. 263, l. 9 et passim.

[12] Biblioth. graeca, lib. VIII.

[13] Préface du livre VII. — La bibliothèque Bodléienne renferme un manuscrit arabe (Codex CMLIV) dont le titre peut se traduire ainsi : « Ce qu’Héron a tiré des livres des Grecs Philon et Archimède sur la traction des fardeaux, les machines qui lancent les projectiles, les moyens pour faire monter l’eau, la recueillir et autres choses semblables. »

Il est reconnu aujourd’hui que c’est à tort qu’on attribuait à Philon de Byzance l’opuscule sur les Sept merveilles du monde, qui, en réalité, est dû à Herrenius Philon, historien du iie siècle de notre ère

[14] Banquet des sophistes. IV, 22, 75.

[15] Saxii, Onomasticon litterarium: Fabricii Biblioth. graeca, t. IV, p. 234; — Buttman, Über die Wasserorgel und Feuersprütze der alten, dans les Mémoires de l’Académie de Berlin, 1810, p. 169;— Parthey, Das Alexandrinische Museum, p. 18, Berlin, 1833, in 8; — Letronne, Recherches sur les fragmente d’Héron d’Alexandrie. 1re partie, liv. I, chap. i. pp. 26-27

[16] Banquet des sophistes, IX, 13, 27.

[17] Venturi, Comm. sopra la storia e le icone dell’ otica : Comm. II, Vita ed opere di Erone, p. 77; — Schweighauser, Animadv. in Athenaei Deipnos, t. II, pp. 637-638; — Th. Henri-Martin, Recherches sur la vie et les ouvrages d’Héron d’Alexandrie, dans les Mémoires de l’Académie des inscript. et belles-lettres, (Savants étrangers, 1re série, t. IV, pp. 22-26.)

[18] Ce prince est souvent appelé Aristonic. On pourrait faire observer, à l’appui de la première opinion, qu’il existait du temps de Ptolémée Philadelphe un célèbre navigateur, nommé Ariston, qui fut chargé par le roi d’Egypte de reconnaitre et de décrire les côtes de l’Arabie; depuis le promontoire de Posidion jusqu’à l’Océan.

[19] V. M., p. xi.

[20] Préface du livre VII.

[21] Vitruve, loc. cit.

[22] Pline, Hist. nat., VII, 38.

[23] Plutarque, Vie de Sylla, ch. xx.

[24] Vitruve, préf. du livre VII.

[25] « Neque enim, si Philonem illum architectum, qui Atheniensibus armamentarium fecit, constat perdiserte populo rationem operis sui reddidisse, existimandum est, architecti potius artificio disentum, quam oratoris, fuisse. » (De Oratore I, c. 14, § 62.)

[26] Edit. Wescher, p. 15. l. 13.

[27] Id., p. 29, l. 9. — On a vu plus haut que Philon de Byzance était contemporain de Ctésibius.

[28] Id., p. 260. l. 5.

[29] Id., p. 212, l. 11.

[30] De milit. script. editione instituenda narratio; Borolini, 1847, p. 37.

[31] Vitruve, dans son dixième livre, n’a guère fait que traduire en latin les traités sur la construction des machines dus à Athénée et à Philon.