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PAUSANIAS
DESCRIPTION DE LA GRÈCE, PAR PAUSANIAS.
LIVRE VIII.
ARCADIE.
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DESCRIPTION DE LA GRÈCE, PAR
PAUSANIAS.
LIVRE VIII. ARCADIE.
CHAPITRE 1.
Les Arcadiens habitent l'intérieur du Péloponnèse. Frontières des
autres états. Pélasgus.
1. L'ARCADIE est, du côté de l'Argolide, habitée
par les Tégéates et les Mantinéens. Ces peuples, ainsi que tous les autres
Arcadiens, occupent le milieu des terres dans le Péloponnèse. En effet, en
entrant par l'Isthme dans cette partie de la Grèce, on trouve d'abord les
Corinthiens; en suivant les côtes de la mer, les Épidauriens sont voisins des
Corinthiens ; après Épidaure viennent Trézène, Hermione, le golfe Argolique, et
la partie du pays des Argiens qui est sur les bords de la mer ; les peuples qui
environnent les Lacédémoniens, occupent les côtes qui suivent; delà les
Messéniens descendent jusqu'à la mer, à Méthone, Pylos et Cyparissies. 2. Vers
Léchée, les Corinthiens ont pour voisins immédiats les Sicyoniens, qui sont de
se côté-là le dernier peuple de l'Argolide. Au dessus de Sicyone se trouvent
ceux des Achéens qui habitent les bords de la mer ; les Éléens occupent l'autre
côté du Péloponnèse qui est en face des îles Echinades. L'Élide n'est bornée que
par la Messénie vers Olympie et l'embouchure de l'Alphée ; vers l'Achaïe, elle
l'est par le pays des Dyméens. 3. Tous les peuples dont je viens de parler
touchent à la mer, mais les Arcadiens habitent l'intérieur des terres, et sont
par conséquent éloignés de la mer de tous les côtés; c'est pour cela qu'Homère
dit qu'ils allèrent au siège de Troie sur des vaisseaux qu'Agamemnon leur avait
prêtés, et non sur les leurs. 4. Les Arcadiens disent que Pélasgus fut le
premier homme qui ait existé dans cette contrée ; il est naturel qu'il y en ait
eu d'autres avec lui, et qu'il n'ait pas été seul, car sur qui aurait-il régné ?
Télasgus était sans doute supérieur aux autres par la taille, par la force et
par la beauté, il les surpassait même en prudence ; c'est pour cela que les
autres, à ce que je pense, le choisirent pour roi. Asius a parlé de lui en ces
termes dans ses poèmes : La terre mit au monde le divin Pélasgus sur les
montagnes touffues de l'Arcadie, pour que l'espèce humaine commençât à exister.
5. Pélasgus pendant son règne enseigna aux hommes, soit l'art de se construire
des cabanes pour se mettre à l'abri du froid, de la pluie et de la chaleur, soit
celui de se faire des vêtements avec des peaux de sangliers, vêtements dont les
gens pauvres se servent encore maintenant dans l'Eubée et la Phocide. Les hommes
vivaient encore de feuilles vertes, d'herbes et de racines qui n'étaient pas
toutes mangeables, et dont quelques-unes même étaient mortelles; Pélasgus les
fit renoncer à cette nourriture, 6. et il découvrit que les glands, non pas ceux
de toutes les espèces de chênes, mais ceux que produit le hêtre, étaient un
aliment. Cette manière de se nourrir, trouvée par Pélasgus, se conserva si
longtemps chez quelques peuples de l'Arcadie, que la Pythie, lorsqu'elle
défendit aux Lacédémoniens d'envahir le pays des Arcadiens, leur dit les vers
suivants : Il y a dans l'Arcadie beaucoup de mangeurs de glands, qui
t'empêcheront de réussir; quant à moi je ne m'y oppose pas. On dit que le
pays porta le nom de Pélasgie sous le règne de Pélasgus.
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ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Α'.
Ἀρκάδες οἰκοῦσι τὸ μεσόγαιον τῆς Πελοποννήσου. Ὅρια
τῶν λοιπῶν πόλεων. Πελασγός.
(1) Ἀρκάδων δὲ τὰ πρὸς τῆς
Ἀργείας Τεγεᾶταί τε ἔχουσι καὶ Μαντινεῖς, νέμονται δὲ οὗτοί τε καὶ
τὸ ἄλλο Ἀρκαδικὸν τὸ μεσόγαιον τῆς Πελοποννήσου. Κορίνθιοι γὰρ
οἰκοῦσιν ἐπὶ τῷ ἰσθμῷ πρῶτοι· Κορινθίοις δὲ τὰ πρὸς θαλάσσης εἰσὶν
Ἐπιδαύριοι γείτονες· τὰ δὲ ἐς Ἐπίδαυρον καὶ Τροιζῆνά τε καὶ Ἑρμιόνα
ὁ κόλπος ἐστὶν ὁ Ἀργολικὸς καὶ ὅσα ἐπιθαλάσσια τῆς Ἀργείας· ταύτης
δὲ ἔχονται τῆς χώρας Λακεδαιμονίων περίοικοι, τούτοις δὲ ὅμορος ἡ
Μεσσηνία· καταβαίνει γὰρ μέχρι θαλάσσης ἐς Μοθώνην καὶ Πύλον καὶ ἐπὶ
Κυπαρισσιάς. (2) Τὰ δὲ πρὸς Λεχαίου Κορινθίοις Σικυώνιοι
προσοικοῦσιν ἔσχατοι ταύτῃ μοίρας τῆς Ἀργολίδος· μετὰ δὲ Σικυῶνα
Ἀχαιοὶ τὸ ἐντεῦθέν εἰσιν οἱ παρὰ τὸν αἰγιαλὸν οἰκοῦντες· τὸ δὲ
ἕτερον Πελοποννήσου πέρας τὸ ἀπαντικρὺ τῶν Ἐχινάδων οἰκοῦσιν Ἠλεῖοι·
τῆς δὲ γῆς τῆς Ἠλείας κατὰ μὲν Ὀλυμπίαν καὶ τοῦ Ἀλφειοῦ τὰς ἐκβολὰς
πρὸς τὴν Μεσσηνίαν εἰσὶν ὅροι, τὰ δὲ πρὸς Ἀχαΐαν Δυμαίων εἰσὶν
ὅμοροι. (3) Τούτων τῶν κατειλεγμένων καθηκόντων ἐπὶ θάλασσαν Ἀρκάδες
τὸ ἐντὸς οἰκοῦσιν ἀποκλειόμενοι θαλάσσης πανταχόθεν· ὅθεν σφᾶς καὶ
Ὅμηρος ἀφικέσθαι φησὶν ἐς Τροίαν παρ´ Ἀγαμέμνονος πλοῖα εἰληφότας
καὶ οὐχὶ ναυσὶν οἰκείαις. (4) Φασὶ δὲ Ἀρκάδες ὡς Πελασγὸς γένοιτο ἐν
τῇ γῇ ταύτῃ πρῶτος. Εἰκὸς δὲ ἔχει τοῦ λόγου καὶ ἄλλους ὁμοῦ τῷ
Πελασγῷ μηδὲ αὐτὸν Πελασγὸν γενέσθαι μόνον· ποίων γὰρ ἂν καὶ ἦρχεν ὁ
Πελασγὸς ἀνθρώπων; μεγέθει μέντοι καὶ κατὰ ἀλκὴν καὶ κάλλος προεῖχεν
ὁ Πελασγὸς καὶ γνώμην ὑπὲρ τοὺς ἄλλους ἦν, καὶ τούτων ἕνεκα
αἱρεθῆναί μοι δοκεῖ βασιλεύειν ὑπ´ αὐτῶν. Πεποίηται δὲ καὶ Ἀσίῳ
τοιάδε ἐς αὐτόν·
Ἀντίθεον δὲ Πελασγὸν ἐν ὑψικόμοισιν ὄρεσσι
γαῖα μέλαιν´ ἀνέδωκεν, ἵνα θνητῶν γένος εἴη.
(5) Πελασγὸς δὲ βασιλεύσας τοῦτο μὲν
ποιήσασθαι καλύβας ἐπενόησεν, ὡς μὴ ῥιγοῦν τε καὶ ὕεσθαι τοὺς
ἀνθρώπους μηδὲ ὑπὸ τοῦ καύματος ταλαιπωρεῖν· τοῦτο δὲ τοὺς χιτῶνας
τοὺς ἐκ τῶν δερμάτων τῶν οἰῶν, οἷς καὶ νῦν περί τε Εὔβοιαν ἔτι
χρῶνται καὶ ἐν τῇ Φωκίδι ὁπόσοι βίου σπανίζουσιν, οὗτός ἐστιν ὁ
ἐξευρών. Καὶ δὴ καὶ τῶν φύλλων τὰ ἔτι χλωρὰ καὶ πόας τε καὶ ῥίζας
οὐδὲ ἐδωδίμους, ἀλλὰ καὶ ὀλεθρίους ἐνίας σιτουμένους τοὺς ἀνθρώπους
τούτων μὲν ἔπαυσεν ὁ Πελασγός· (6) ὁ δὲ τὸν καρπὸν τῶν δρυῶν οὔτι
που πασῶν, ἀλλὰ τὰς βαλάνους τῆς φηγοῦ τροφὴν ἐξεῦρεν εἶναι.
Παρέμεινέ τε ἐνίοις ἐς τοσοῦτο ἀπὸ Πελασγοῦ τούτου ἡ δίαιτα, ὡς καὶ
τὴν Πυθίαν, ἡνίκα Λακεδαιμονίοις γῆς τῆς Ἀρκάδων ἀπηγόρευεν
ἅπτεσθαι, καὶ τάδε εἰπεῖν τὰ ἔπη·
Πολλοὶ ἐν Ἀρκαδίῃ βαλανηφάγοι ἄνδρες ἔασιν,
οἵ σ´ ἀποκωλύσουσιν· ἐγὼ δέ τοι οὔ τι μεγαίρω.
Πελασγοῦ δὲ βασιλεύοντος γενέσθαι καὶ
τῇ χώρᾳ Πελασγίαν φασὶν ὄνομα. |
CHAPITRE II.
Lycaon. Jupiter Lycéen. Jeux Lycéens. Panathénées.
Hôtes et convives des dieux. Hommes rois au rang des dieux. Contes
fabuleux.
1. LYCAON, fils de Pélasgus, fut plus
ingénieux que son père. Il fonda sur le mont Lycée la ville de
Lycosure, donna à Jupiter le surnom de Lycéus, et institua les jeux
Lycéens. Je ne crois pas que les Panathénées eussent déjà été
célébrées à Athènes, et je me fonde sur ce que ces jeux, connus
d'abord sous le nom d'Athénées, ne prirent celui de Panathénées que
sous Thésée, lorsqu'il eut réuni tous les Athéniens dans la même
ville. 2. Quant aux jeux olympiques, comme on les fait remonter à
une époque plus reculée que la création du genre humain, puisqu'on
dit que Jupiter et Saturne y disputèrent le prix de la lutte, et les
Curetés celui de la course, je n'en parlerai pas maintenant. Je
crois donc que Cécrops régna sur les Athéniens en même temps que
Lycaon sur l'Arcadie; mais ils ne me paraissent pas avoir eu la même
sagesse en ce qui concerne le culte de la divinité. 3. Cécrops, en
effet, donna le premier à Jupiter le surnom d'Hypatus ou Suprême ;
il ne voulut pas non plus qu'on sacrifiât rien qui eût vie, et fit
brûler sur l'autel des gâteaux faits à la manière du pays, et que
les Athéniens nomment encore maintenant Pélanoi. Lycaon au
contraire, porta sur l'autel de Jupiter un enfant nouveau né, le
sacrifia et arrosa l'autel avec son sang. On dit qu'il fut changé en
loup aussitôt après le sacrifice, ce que je n'ai pas de peine à
croire; 4. car outre que cette tradition est très ancienne chez les
Arcadiens, elle a quelque vraisemblance; en effet, les hommes de ce
temps étaient, à cause de leur justice et de leur piété, les hôtes
et les commensaux des dieux; c'est pourquoi les dieux les
récompensaient promptement lorsqu'ils étaient vertueux, et les
punissaient de même lorsqu'ils commettaient quelque crime; aussi
voyons-nous que plusieurs hommes de ces temps-là ont été mis au rang
des dieux, et sont encore maintenant honorés comme tels : de ce
nombre sont Aristée, Britomartis de Crète, Hercule fils d'Alcmène;
Amphiaraüs, fils d'Ioclès, et ensuite Castor et Pollux; 5. d'après
cela on peut croire à la métamorphose de Lycaon en loup, et à celle
de Niobé, fille de Tantale, en rocher; mais aujourd'hui que la
méchanceté est portée à l'excès, et a gagné toutes les villes et
tous les pays, on ne voit plus d'hommes placés au rang des dieux, si
ce n'est par de vaines apothéoses qu'inventé la flatterie pour celui
qui a l'autorité ; et la vengeance divine, plus lente et plus
tardive, n'atteint les méchants que lorsqu'ils ont quitté la vie
d'ici-bas. 6. On a vu dans tous les siècles que beaucoup de choses
arrivées anciennement, ou même qui venaient d'arriver, ont été
rendues incroyables pour beaucoup de gens, par les fables dont on a
surchargé la vérité. C'est ainsi que les Arcadiens prétendent que
depuis Lycaon d'autres hommes ont été changés en loups lors du
sacrifice qu'on fait à Jupiter Lycéen; qu'ils ne le deviennent pas
pour toute la vie ; mais que si, tandis qu'ils sont loups, ils
s'abstiennent de chair humaine, ils redeviennent hommes au bout de
dix ans ; et que s'ils en mangent, ils restent toujours loups. 7. On
débite aussi à l'égard de Niobé, qu'elle pleure tous les ans pendant
l'été sur le mont Sipyle. J'ai encore entendu raconter d'autres
fables pareilles : comme par exemple, que les griffons ont la peau
mouchetée comme les léopards ; que les tritons parlent comme les
hommes; d'autres disent qu'ils rendent des sons en soufflant dans
une conque percée ; tous ceux qui se plaisent à écouter de pareils
contes, sont très disposés à en ajouter eux-mêmes de nouveaux ; et
c'est ainsi que la vérité se trouve altérée par ce mélange de choses
fausses et controuvées. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Β'.
Λυκάων. Ζεὺς Λυκαῖος. Λύκαια καὶ Παναθήναια ἀγῶνες.
Ἄνθρωποι ξένοι καὶ ὁμοτράπεζοι θεοῖς. Ἄνθρωποι θεοί. Τὰ
περὶ τούτων μυθολογούμενα.
(1) Λυκάων δὲ ὁ Πελασγοῦ τοσάδε εὗρεν
ἢ ὁ πατήρ οἱ σοφώτερα· Λυκόσουράν τε γὰρ πόλιν ᾤκισεν ἐν τῷ ὄρει τῷ
Λυκαίῳ καὶ Δία ὠνόμασε Λυκαῖον καὶ ἀγῶνα ἔθηκε Λύκαια. Οὐκέτι δὲ τὰ
παρ´ Ἀθηναίοις Παναθήναια τεθῆναι πρότερα ἀποφαίνομαι· τούτῳ γὰρ τῷ
ἀγῶνι Ἀθήναια ὄνομα ἦν, Παναθήναια δὲ κληθῆναί φασιν ἐπὶ Θησέως, ὅτι
ὑπὸ Ἀθηναίων ἐτέθη συνειλεγμένων ἐς μίαν ἁπάντων πόλιν. (2) Ὁ δὲ
ἀγὼν ὁ Ὀλυμπικὸς - ἐπανάγουσι γὰρ δὴ αὐτὸν ἐς τὰ ἀνωτέρω τοῦ
ἀνθρώπων γένους, Κρόνον καὶ Δία αὐτόθι παλαῖσαι λέγοντες καὶ ὡς
Κούρητες δράμοιεν πρῶτοι - τούτων ἕνεκα ἐκτὸς ἔστω μοι τοῦ παρόντος
λόγου. Δοκῶ δὲ ἔγωγε Κέκροπι ἡλικίαν τῷ βασιλεύσαντι Ἀθηναίων καὶ
Λυκάονι εἶναι τὴν αὐτήν, σοφίᾳ δὲ οὐχ ὁμοίᾳ σφᾶς ἐς τὸ θεῖον
χρήσασθαι. (3) Ὁ μὲν γὰρ Δία τε ὠνόμασεν Ὕπατον πρῶτος, καὶ ὁπόσα
ἔχει ψυχήν, τούτων μὲν ἠξίωσεν οὐδὲν θῦσαι, πέμματα δὲ ἐπιχώρια ἐπὶ
τοῦ βωμοῦ καθήγισεν, ἃ πελάνους καλοῦσιν ἔτι καὶ ἐς ἡμᾶς Ἀθηναῖοι·
Λυκάων δὲ ἐπὶ τὸν βωμὸν τοῦ Λυκαίου Διὸς βρέφος ἤνεγκεν ἀνθρώπου καὶ
ἔθυσε τὸ βρέφος καὶ ἔσπεισεν ἐπὶ τοῦ βωμοῦ τὸ αἷμα, καὶ αὐτὸν αὐτίκα
ἐπὶ τῇ θυσίᾳ γενέσθαι λύκον φασὶν ἀντὶ ἀνθρώπου. (4) Καὶ ἐμέ γε ὁ
λόγος οὗτος πείθει, λέγεται δὲ ὑπὸ Ἀρκάδων ἐκ παλαιοῦ, καὶ τὸ εἰκὸς
αὐτῷ πρόσεστιν. Οἱ γὰρ δὴ τότε ἄνθρωποι ξένοι καὶ ὁμοτράπεζοι θεοῖς
ἦσαν ὑπὸ δικαιοσύνης καὶ εὐσεβείας, καί σφισιν ἐναργῶς ἀπήντα παρὰ
τῶν θεῶν τιμή τε οὖσιν ἀγαθοῖς καὶ ἀδικήσασιν ὡσαύτως ἡ ὀργή, ἐπεί
τοι καὶ θεοὶ τότε ἐγίνοντο ἐξ ἀνθρώπων, οἳ γέρα καὶ ἐς τόδε ἔτι
ἔχουσιν ὡς Ἀρισταῖος καὶ Βριτόμαρτις ἡ Κρητικὴ καὶ Ἡρακλῆς ὁ
Ἀλκμήνης καὶ Ἀμφιάραος ὁ Ὀικλέους, ἐπὶ δὲ αὐτοῖς Πολυδεύκης τε καὶ
Κάστωρ. (5) Οὕτω πείθοιτο ἄν τις καὶ Λυκάονα θηρίον καὶ τὴν Ταντάλου
Νιόβην γενέσθαι λίθον. Ἐπ´ ἐμοῦ δὲ - κακία γὰρ δὴ ἐπὶ πλεῖστον
ηὔξετο καὶ γῆν τε ἐπενέμετο πᾶσαν καὶ πόλεις πάσας - οὔτε θεὸς
ἐγίνετο οὐδεὶς ἔτι ἐξ ἀνθρώπου, πλὴν ὅσον λόγῳ καὶ κολακείᾳ πρὸς τὸ
ὑπερέχον, καὶ ἀδίκοις τὸ μήνιμα τὸ ἐκ τῶν θεῶν ὀψέ τε καὶ ἀπελθοῦσιν
ἐνθένδε ἀπόκειται. (6) Ἐν δὲ τῷ παντὶ αἰῶνι πολλὰ μὲν πάλαι
συμβάντα, τὰ δὲ καὶ ἔτι γινόμενα ἄπιστα εἶναι πεποιήκασιν ἐς τοὺς
πολλοὺς οἱ τοῖς ἀληθέσιν ἐποικοδομοῦντες ἐψευσμένα. Λέγουσι γὰρ δὴ
ὡς Λυκάονος ὕστερον ἀεί τις ἐξ ἀνθρώπου λύκος γίνοιτο ἐπὶ τῇ θυσίᾳ
τοῦ Λυκαίου Διός, γίνοιτο δὲ οὐκ ἐς ἅπαντα τὸν βίον· ὁπότε δὲ εἴη
λύκος, εἰ μὲν κρεῶν ἀπόσχοιτο ἀνθρωπίνων, ὕστερον ἔτει δεκάτῳ φασὶν
αὐτὸν αὖθις ἄνθρωπον ἐκ λύκου γίνεσθαι, γευσάμενον δὲ ἐς ἀεὶ μένειν
θηρίον. (7) Ὡσαύτως δὲ καὶ Νιόβην λέγουσιν ἐν Σιπύλῳ τῷ ὄρει θέρους
ὥρᾳ κλαίειν. Ἤδη δὲ καὶ ἄλλα ἤκουσα, τοῖς γρυψὶ στίγματα ὁποῖα καὶ
ταῖς παρδάλεσιν εἶναι, καὶ ὡς οἱ Τρίτωνες ἀνθρώπου φωνῇ φθέγγοιντο·
οἱ δὲ καὶ φυσᾶν διὰ κόχλου τετρυπημένης φασὶν αὐτούς. Ὁπόσοι δὲ
μυθολογήμασιν ἀκούοντες ἥδονται, πεφύκασι καὶ αὐτοί τι
ἐπιτερατεύεσθαι· καὶ οὕτω τοῖς ἀληθέσιν ἐλυμήναντο, συγκεραννύντες
αὐτὰ ἐψευσμένοις. |
CHAPITRE III.
Enfants de Lycaon. Villes qu'ils ont bâties. Énotrus
va en Italie. Callisto, fille de Lycaon.
1. A la troisième génération après
Pélasgus, la population se trouva fort augmentée ainsi que le nombre
des villes. Nyctimus, l'aîné des fils de Lycaon, avait en main toute
l'autorité; les autres allèrent fonder des villes, chacun dans le
canton qui était le plus à sa convenance. Pallas, Oresthéus et
Phigalus fondèrent Pallantium, Oresthasium et Phigalie ; 2.
Stésichore d'Himère a parlé de Pallantium dans son poème sur Géryon.
Phigalie et Oresthasium ont changé de nom dans la suite : cette
dernière a pris d'Oreste, fils d'Agamemnon, le nom d'Orestéum, et
Phigalie a pris celui de Phialie de Phialus, fils de Bucolion.
Trapézéus, Eléatas, Macaréus, Hélisson, Acacus et Thnocus furent
aussi fondateurs de plusieurs villes; Thnocus, de Thnocie; Acacus,
d'Acacésium. C'est de cet Acacus qu'Homère a tiré, suivant les
Arcadiens, le surnom qu'il a donné à Mercure. 3. Hélisson donna son
nom à une ville et à un fleuve ; les villes de Trapézonte, de Dasées
et de Macarie reçurent le leur des autres fils de Lycaon. Orchoménus
fonda Méthydrium et Orchomène, qu'Homère a surnommée riche en
bêtes à laine. Hypsus et Mélénéus fondèrent Hypsonte et
Mélénées; Tyréum et Hémonies furent fondées par Thyréatas et
Hémon. Les Arcadiens prétendent que c'est aussi de ce Thyréatas que
Thyrée, dans l'Argolide, et le golfe Thyréate ont pris leur nom.
Ménalus fonda Ménale, ville anciennement la plus célèbre de toute
l'Arcadie. 4. Tégéatès et Mantinéus fondèrent Tégée et Mantinée.
Cromes a pris son nom de Cromus, et Charisia de Charisius son
fondateur. Les Tricoloniens ont pris le leur de Tricolonus ; les
Péréthéens de Péréthus ; Aséatas a donné son nom à Aséa ; Lycéus
aux Lycéates; Sumatéus à Sumatie; Haliphirus et Héréeus fondèrent
les deux villes qui portent leur nom. 5. Énotrus, le plus jeune des
fils de Lycaon, ayant demandé à Nyctimus, son frère, de l'argent et
des troupes, s'embarqua et passa en Italie, où il donna le nom
d'Énotrie à une contrée dont il fut roi. C'est la première
expédition navale qui soit partie de la Grèce pour aller fonder une
colonie; et même, a bien examiner la chose, je ne crois pas qu'aucun
peuple barbare soit allé s'établir dans un autre pays avant cette
expédition d'Énotrus. 6. Après avoir eu tous ces fils, Lycaon eut
une fille nommée Callisto. Jupiter étant devenu amoureux de Callisto
( je ne fais que répéter ce que disent les Grecs), eut commerce avec
elle. Junon l'ayant découvert la changea en ourse, et Diane, pour
satisfaire Junon, la tua à coups de flèches. Jupiter envoya Mercure
en lui enjoignant de sauver l'enfant dont Callisto était enceinte,
7. et il la plaça elle-même dans le ciel parmi les astres, où elle
est la grande ourse, dont parle Homère dans le départ d'Ulysse
d'auprès de Calypso, en ces termes ; Il voyait les Pléiades, le
Bouvier qui se couche tard, et l'Ourse qu'on nomme aussi le Chariot.
Mais on pourrait bien avoir donné ce nom à cet astre seulement pour
honorer la mémoire de Callisto, car les Arcadiens montrent son
tombeau. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Γ'.
Νύκτιμος καὶ ἄλλοι τοῦ Λυκάονος παῖδες. Πόλεις
παρ' αὐτῶν οἰκεῖσθαι. Οἴνωτρος ἐς Ἰταλίαν. Καλλιστὼ Λυκάονος
θυγάτηρ.
(1) Τρίτῃ δὲ ὕστερον γενεᾷ μετὰ
Πελασγὸν ἔς τε πόλεων καὶ ἐς ἀνθρώπων πλῆθος ἐπέδωκεν ἡ χώρα.
Νύκτιμος μὲν γὰρ πρεσβύτατός τε ἦν καὶ εἶχε τὸ πᾶν κράτος· οἱ δὲ
ἄλλοι παῖδες τοῦ Λυκάονος πόλεις ἐνταῦθα ἔκτιζον ἔνθα ἑκάστῳ μάλιστα
ἦν κατὰ γνώμην. Πάλλας μὲν καὶ Ὀρεσθεὺς καὶ Φίγαλος Παλλάντιον,
Ὀρεσθεὺς δὲ Ὀρεσθάσιον, Φιγαλίαν δὲ οἰκίζει Φίγαλος. (2) Παλλαντίου
μὲν δὴ καὶ Στησίχορος ὁ Ἱμεραῖος ἐν Γηρυονηίδι ἐποιήσατο μνήμην·
Φιγαλία δὲ καὶ Ὀρεσθάσιον {ἐν} χρόνῳ μεταβάλλουσι τὰ ὀνόματα,
Ὀρέστειόν τε ἀπὸ Ὀρέστου κληθεῖσα τοῦ Ἀγαμέμνονος καὶ Φιαλία ἀπὸ τοῦ
Βουκολίωνος παιδὸς Φιάλου. Τραπεζεὺς δὲ καὶ Δασεάτας καὶ Μακαρεὺς
καὶ Ἑλισσὼν καὶ Ἄκακός τε καὶ Θῶκνος Θωκνίαν πόλιν, ὁ δὲ Ἀκακήσιον
ἔκτισεν· ἀπὸ τούτου δὲ τοῦ Ἀκάκου καὶ Ὅμηρος λόγῳ τῷ Ἀρκάδων ἐς
Ἑρμῆν ἐποίησεν ἐπίκλησιν· (3) ἀπὸ δὲ Ἑλισσόντος ἥ τε πόλις καὶ ὁ
ποταμὸς Ἑλισσὼν τὰ ὀνόματα ἐσχήκασιν, ὡσαύτως δὲ καὶ Μακαρία τε καὶ
Δασέα καὶ Τραπεζοῦς ἀπὸ τῶν Λυκάονος ἐκλήθησαν καὶ αὗται παίδων.
Ὀρχομενὸς δὲ ἐγένετο οἰκιστὴς Μεθυδρίου τε καλουμένης καὶ
Ὀρχομενίων, οὓς ἐν τοῖς ἔπεσι πολυμήλους ὠνόμασεν Ὅμηρος. Ὑπὸ δὲ
Ὑψοῦντος καὶ - - - Μελαινεαί τε ἐκτίσθησαν καὶ Ὑψοῦς, ἔτι δὲ Θυραῖόν
τε καὶ Αἱμονιαί· δόξῃ δὲ τῇ Ἀρκάδων καὶ ἡ Θυρέα ἡ ἐν τῇ Ἀργολίδι γῇ
καὶ ὁ Θυρεάτης καλούμενος κόλπος ἀπὸ τοῦ Θυραίου τούτου τὰ ὀνόματα
ἐσχήκασι. (4) Μαντινεὺς δὲ καὶ Τεγεάτης καὶ Μαίναλος, ὁ μὲν τῶν ἐν
Ἀρκαδίᾳ πόλεων ὀνομαστοτάτην τὸ ἀρχαῖον Μαίναλον, Τεγεάτης δὲ καὶ
Μαντινεὺς Τεγέαν κτίζουσι καὶ Μαντίνειαν. Ὠνομάσθησαν δὲ καὶ ἀπὸ
Κρώμου Κρῶμοι, καὶ Χαρισία Χαρίσιον ἔχουσα οἰκιστήν, Τρικόλωνοι δὲ
ἀπὸ Τρικολώνου, καὶ ἀπὸ μὲν Περαίθου Περαιθεῖς, Ἀσέα δὲ ἀπὸ Ἀσεάτα
καὶ ἀπὸ Λυκέως Λυκόα καὶ Σουματία ἀπὸ Σουματέως· Ἀλίφηρος δὲ καὶ
Ἡραιεὺς ἐπώνυμοι καὶ οὗτοι πόλεσίν εἰσιν ἀμφότεροι. (5) Οἴνωτρος δὲ
ὁ τῶν παίδων νεώτατος Λυκάονι ἀρσένων Νύκτιμον τὸν ἀδελφὸν χρήματα
καὶ ἄνδρας αἰτήσας ἐπεραιώθη ναυσὶν ἐς Ἰταλίαν, καὶ ἡ Οἰνωτρία χώρα
τὸ ὄνομα ἔσχεν ἀπὸ Οἰνώτρου βασιλεύοντος. Οὗτος ἐκ τῆς Ἑλλάδος ἐς
ἀποικίαν στόλος πρῶτος ἐστάλη· ἀναριθμουμένῳ δὲ ἐς τὸ ἀκριβέστατον
οὐδὲ ἐκ τῶν βαρβάρων οὐδένες πρότερον ἢ Οἴνωτρος ἀφίκοντο ἐς τὴν
ἀλλοδαπήν. (6) Ἐπὶ δὲ τῷ γένει παντὶ τῷ ἄρσενι θυγάτηρ Λυκάονι
ἐγένετο Καλλιστώ. Ταύτῃ τῇ Καλλιστοῖ - λέγω δὲ τὰ λεγόμενα ὑπὸ
Ἑλλήνων - συνεγένετο ἐρασθεὶς Ζεύς· Ἥρα δὲ ὡς ἐφώρασεν, ἐποίησεν
ἄρκτον τὴν Καλλιστώ, Ἄρτεμις δὲ ἐς χάριν τῆς Ἥρας κατετόξευσεν
αὐτήν. Καὶ ὁ Ζεὺς Ἑρμῆν πέμπει σῶσαι τὸν παῖδά οἱ προστάξας, ὃν ἐν
τῇ γαστρὶ εἶχεν ἡ Καλλιστώ· (7) Καλλιστὼ δὲ αὐτὴν ἐποίησεν ἀστέρας
καλουμένην ἄρκτον μεγάλην, ἧς καὶ Ὅμηρος ἐν Ὀδυσσέως ἀνάπλῳ παρὰ
Καλυψοῦς μνήμην ἔσχε·
Πληιάδας τ´ ἐσορῶντα καὶ ὀψὲ δύοντα Βοώτην
ἄρκτον θ´, ἣν καὶ ἅμαξαν ἐπίκλησιν καλέουσιν.
Ἔχοιεν δ´ ἂν καὶ ἄλλως τὸ ὄνομα οἱ
ἀστέρες ἐπὶ τιμῇ τῇ Καλλιστοῦς, ἐπεὶ τάφον γε αὐτῆς ἀποφαίνουσιν οἱ
Ἀρκάδες. |
CHAPITRE IV.
Arcadie, ainsi nommée d'Arcas, fils de Callisto.
Nymphe Érato. Αrcas partage le pays entre ses enfants. Épytus meurt
de la piqûre d'un serpent. Aléus et Augé sa fille. Lycurgue.
1. ARCAS fils de Callisto, monta sur
le trône après la mort de Nyctimus. Il introduisit dans l'Arcadie
l'art de cultiver le blé, qu'il avait appris de Triptolème. Il
enseigna aussi à ses sujets à faire du pain, à filer et à tisser
des étoffes pour en faire des vêtements, arts dont il devait la
connaissance à Aristée. Le pays prit sous son règne le nom
d'Arcadie, au lieu de celui de Pélasgie qu'elle portait
précédemment, et les Pélasges prirent celui d'Arcadiens. 2. On dit
qu'Arcas eut pour épouse, non une simple mortelle, mais une Nymphe
Dryade; les Arcadiens appelaient Dryades et Epiméliades leurs
Naïades, et il est souvent question de Nymphes Naïades dans les vers
d'Homère. On donne le nom d'Erato à celle qu'Arcas épousa ; il en
eut trois fils, Azan, Aphidus et Elatus ; il avait eu auparavant un
fils naturel nommé Autolaüs. 3. Lorsque ses fils furent devenus
grands, Arcas divisa son royaume eh trois portions ; l'Azanie prit
son nom d'Azan, et c'est de cette contrée que sont sortis, à ce
qu'on dit, ceux qui habitent dans la Phrygie les environs de l'antre
de Steunus et du fleuve Pencalas. Aphidas eut pour sa part Tégée et
les pays adjacents, c'est pourquoi les poètes nomment Tégée le
lods d'Apludas : 4. Elatus eut pour la sienne le mont Cyllène,
qui n'avait point encore de nom. Il alla ensuite s'établir dans le
pays qui porte maintenant le nom de Phocide. Il donna du secours aux
Phocéens, qui étaient en guerre avec les Phlégyens qui leur
faisaient beaucoup de mal, et il fut le fondateur de la ville
d'Élatée. Azan eut Clitor pour fils. Aphidas fut père d'Aléus, et
Elatus eut, à ce qu'on dit, cinq fils, Épylus, Péréus, Cyllèn,
Ischys et Symphélus. 5. Les premiers jeux funèbres qui aient été
célébrés, le furent à la mort d'Azan, fils d'Arcas ; je ne sais pas
s'il y eut d'autres prix, mais je sais tout au moins qu'il y en eut
pour la course des chars. Clitor, fils d'Azan, faisait sa résidence
à Lycosure ; il était le plus puissant des rois de l'Arcadie, et il
fonda Clitor à qui il donna son nom. Aléus eut en héritage la
portion qui avait échu à son père. 6. Quant aux fils d'Elatus,
Cyllèn donna son nom au mont Cyllène ; Stymphélus donna le sien à
une fontaine, et à une ville qui est auprès. J'ai parlé ci-dessus,
dans la description de l'Argolide, de la mort d'Ischys, fils
d'Elatus. Péréus n'eut point de fils, mais seulement une fille
nommée Nééra. Elle fut mariée à Autolycus, qui demeurait sur le
mont Parnasse; il passait pour fils de Mercure, mais il était
réellement fils de Dédalion. 7. Clitor, fils d'Azan, n'ayant point
eu d'enfants, la couronne d'Arcadie passa à Épytus, fils d'Elatus.
Épytus étant allé à la chasse fut tué, non par une bête féroce,
mais par un Seps qu'il n'avait pas aperçu. J'ai vu moi-même un
serpent de cette espèce ; il n'est pas plus grand qu'une très petite
vipère ; il est couleur de cendre, et avec des taches par
intervalles ; il a la tête large, le col mince, le ventre gros et la
queue courte : ce serpent, ainsi que le Céraste, se meut
obliquement, de même que les Cancres.
8. Aléus eut la couronne après Épytus
; car Agamèdes et Gortys, fils de Stymphélus, ne descendaient
d'Arcas qu'à la quatrième génération, tandis qu'Aléus, étant fils
d'Aphidas, en était plus rapproché d'un degré. Aléus bâtit à Tégée
l'ancien temple de Minerve Aléa, et il y établit aussi le siège de
son empire. Gortys, fils de Stymphélus, fonda la ville de Gortyne,
sur les bords du fleuve qui porte aussi le nom de Gortynius. Aléus
eut trois fils, Lycurgue, Aniphidamas et Céphéus, et une fille
nommée Ange. 9. Hercule, à ce que dit Hécatée, avait commerce avec
Augé lorsqu'il venait à Tégée. On découvrit enfin qu'elle avait eu
un enfant d'Hercule; Aléus l'ayant enfermée avec son enfant dans un
coffre, les jeta à la mer. Ils furent portés par les flots dans la
plaine qu'arrosé le Caïque, et Teuthras, roi de ce pays, étant
devenu amoureux d'Augé, l'épousa. On voit encore son tombeau à
Pergame, sur le Caïque; c'est une butte de terre, entourée d'un
soubassement de pierres. Il y a sur le tombeau une statue de bronze
qui représente une femme nue. 10. Après la mort d'Aléus, Lycurgue,
son fils, eut la couronne par droit d'aînesse. Il n'a rien fait de
mémorable, sinon qu'il se défit par trahison, et non par des moyens
légitimes, d'Areithus, son ennemi. Il eut deux fils, Ancéus et
Epochus : ce dernier mourut de maladie. Anca'iis alla avec Jason à
Colchos, et dans la suite avec Méléagre à la chasse du sanglier de
Calydon, où il fut tué par le sanglier.
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ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Δ'.
Ἀρκὰς ὁ Καλλιστοῦς, καὶ Ἀρκαδία. Ἐρατὼ νύμφη.
Ἀρκάς διένειμε τὴν χώραν τοῖς παισὶν αὐτ῀οῦ. Αἴπυτος θανατώθεὶς ὑπὸ
τοῦ ὄφιος. Ἀλεὸς καὶ Αὔγη θυγάτηρ αὐτοῦ. Λυκοῦργος.
(1) Μετὰ δὲ Νύκτιμον ἀποθανόντα Ἀρκὰς
ἐξεδέξατο ὁ Καλλιστοῦς τὴν ἀρχήν· καὶ τόν τε ἥμερον καρπὸν ἐσηγάγετο
οὗτος παρὰ Τριπτολέμου καὶ τὴν ποίησιν ἐδίδαξε τοῦ ἄρτου καὶ ἐσθῆτα
ὑφαίνεσθαι καὶ ἄλλα, τὰ ἐς ταλασίαν μαθὼν παρὰ Δρίστα. Ἀπὸ τούτου δὲ
βασιλεύσαντος Ἀρκαδία τε ἀντὶ Πελασγίας ἡ χώρα καὶ ἀντὶ Πελασγῶν
Ἀρκάδες ἐκλήθησαν οἱ ἄνθρωποι. (2) Συνοικῆσαι δὲ οὐ θνητῇ γυναικὶ
αὐτόν, ἀλλὰ νύμφῃ Δρυάδι ἔλεγον· Δρυάδας γὰρ δὴ καὶ Ἐπιμηλιάδας, τὰς
δὲ αὐτῶν ἐκάλουν Ναΐδας, καὶ Ὁμήρῳ γε ἐν τοῖς ἔπεσι Ναΐδων νυμφῶν
μάλιστά ἐστι μνήμη. Τὴν δὲ νύμφην ταύτην καλοῦσιν Ἐρατώ, καὶ ἐκ
ταύτης φασὶν Ἀρκάδι Ἀζᾶνα καὶ Ἀφείδαντα γενέσθαι καὶ Ἔλατον·
ἐγεγόνει δὲ αὐτῷ πρότερον ἔτι Αὐτόλαος νόθος. (3) Τοῖς δὲ παισίν, ὡς
ηὐξήθησαν, διένειμεν Ἀρκὰς τριχῇ τὴν χώραν, καὶ ἀπὸ μὲν Ἀζᾶνος ἡ
Ἀζανία μοῖρα ὠνομάσθη· παρὰ τούτων δὲ ἀποικισθῆναι λέγουσιν, ὅσοι
περὶ τὸ ἄντρον ἐν Φρυγίᾳ τὸ καλούμενον Στεῦνος καὶ Πέγκαλαν ποταμὸν
οἰκοῦσιν. Ἀφείδας δὲ Τεγέαν καὶ τὴν προσεχῆ ταύτης ἔλαχεν· ἐπὶ τούτῳ
δὲ καὶ ποιηταὶ καλοῦσιν Ἀφειδάντειον κλῆρον τὴν Τεγέαν. (4) Ἔλατος
δὲ ἔσχε τὸ ὄρος τὴν Κυλλήνην, ἔτι τότε οὖσαν ἀνώνυμον· χρόνῳ δὲ
ὕστερον μετῴκησεν ὁ Ἔλατος ἐς τὴν νῦν καλουμένην Φωκίδα, καὶ τοῖς τε
Φωκεῦσιν ἤμυνεν ὑπὸ Φλεγυῶν πολέμῳ πιεζομένοις καὶ Ἐλατείας πόλεως
ἐγένετο οἰκιστής. Παῖδα δὲ Ἀζᾶνι μὲν Κλείτορα, Ἀφείδαντι δὲ Ἄλεον,
Ἐλάτῳ δέ φασιν εἶναι πέντε, Αἴπυτον Περέα Κυλλῆνα Ἴσχυν Στύμφηλον.
(5) Ἐπὶ δὲ Ἀζᾶνι τῷ Ἀρκάδος τελευτήσαντι ἆθλα ἐτέθη πρῶτον· εἰ μὲν
καὶ ἄλλα, οὐκ οἶδα, ἱπποδρομίας δὲ ἐτέθη. Κλείτωρ μὲν δὴ ὁ Ἀζᾶνος ἐν
Λυκοσώρᾳ τε ᾤκει καὶ ἦν τῶν βασιλέων δυνατώτατος καὶ Κλείτορα ᾤκισεν
ἀφ´ αὑτοῦ πόλιν, Ἄλεος δὲ εἶχε τὴν πατρῴαν λῆξιν· (6) ἀπὸ δὲ Ἐλάτου
τῶν παίδων Κυλλήνην τὸ ὄρος καλοῦσιν ἀπὸ Κυλλῆνος, καὶ ἀπὸ Στυμφήλου
πηγή τε ὀνομάζεται καὶ πόλις Στύμφηλος ἐπὶ τῇ πηγῇ. Τὰ δὲ ἐς τὸν
θάνατον Ἴσχυος τοῦ Ἐλάτου πρότερον ἔτι ἐν τῇ συγγραφῇ τῇ Ἀργολίδι
ἐδήλωσα. Παῖδα δὲ Περεῖ ἄρρενα μέν φασιν οὐδένα, Νέαιραν δὲ γενέσθαι
θυγατέρα· ταύτην γυναῖκα ἔσχεν Αὐτόλυκος, οἰκῶν μὲν ἐν τῷ ὄρει τῷ
Παρνασσῷ, λεγόμενος δὲ Ἑρμοῦ παῖς εἶναι, Δαιδαλίωνος δὲ ὢν τῷ ἀληθεῖ
λόγῳ. (7) Κλείτορι δὲ τῷ Ἀζᾶνος οὐ γενομένων παίδων, ἐς Αἴπυτον
Ἐλάτου περιεχώρησεν ἡ Ἀρκάδων βασιλεία· τὸν δὲ Αἴπυτον ἐξελθόντα ἐς
ἄγραν θηρίων μὲν τῶν ἀλκιμωτέρων οὐδέν, σὴψ δὲ οὐ προϊδόμενον
ἀποκτίννυσι. Τὸν δὲ ὄφιν τοῦτον καὶ αὐτός ποτε εἶδον· κατὰ ἔχιν ἐστὶ
τὸν μικρότατον, τέφρᾳ ἐμφερής, στίγμασιν οὐ συνεχέσι πεποικιλμένος·
κεφαλὴ δέ ἐστιν αὐτῷ πλατεῖα καὶ τράχηλος στενός, γαστέρα δὲ ἔχει
μείζονα καὶ οὐρὰν βραχεῖαν· βαδίζει δὲ οὗτός τε καὶ ὄφις ἕτερος ὁ
κεράστης καλούμενος ἐνδιδόντες ἐς τὰ πλάγια, ὥσπερ οἱ καρκίνοι.
(8) Μετὰ δὲ Αἴπυτον ἔσχεν Ἄλεος τὴν
ἀρχήν· Ἀγαμήδης μὲν γὰρ καὶ Γόρτυς οἱ Στυμφήλου τέταρτον γένος ἦσαν
ἀπὸ Ἀρκάδος, Ἄλεος δὲ τρίτον ὁ Ἀφείδαντος. Ἄλεος δὲ τῇ τε Ἀθηνᾷ τῇ
Ἀλέᾳ τὸ ἱερὸν ᾠκοδόμησεν ἐν Τεγέᾳ τὸ ἀρχαῖον καὶ αὐτῷ κατεσκεύαστο
αὐτόθι ἡ βασιλεία· Γόρτυς δὲ ὁ Στυμφήλου πόλιν Γόρτυνα ᾤκισεν ἐπὶ
ποταμῷ· καλεῖται δὲ Γορτύνιος καὶ ὁ ποταμός. Ἀλέῳ δὲ ἄρσενες μὲν
παῖδες Λυκοῦργός τε καὶ Ἀμφιδάμας καὶ Κηφεύς, θυγάτηρ δὲ ἐγένετο
Αὔγη. (9) Ταύτῃ τῇ Αὔγῃ τῷ Ἑκαταίου λόγῳ συνεγίνετο Ἡρακλῆς, ὁπότε
ἀφίκοιτο ἐς Τεγέαν· τέλος δὲ καὶ ἐφωράθη τετοκυῖα ἐκ τοῦ Ἡρακλέους,
καὶ αὐτὴν ὁ Ἄλεος ἐσθέμενος ὁμοῦ τῷ παιδὶ ἐς λάρνακα ἀφίησεν ἐς
θάλασσαν, καὶ ἡ μὲν ἀφίκετο ἐς Τεύθραντα δυνάστην ἄνδρα ἐν Καΐκου
πεδίῳ καὶ συνῴκησεν ἐρασθέντι τῷ Τεύθραντι· καὶ νῦν ἔστι μὲν Αὔγης
μνῆμα ἐν Περγάμῳ τῇ ὑπὲρ τοῦ Καΐκου, γῆς χῶμα λίθου περιεχόμενον
κρηπῖδι, ἔστι δὲ ἐν τῷ μνήματι ἐπίθημα χαλκοῦ πεποιημένον, γυνὴ
γυμνή. (10) Μετὰ δὲ Ἄλιον τελευτήσαντα Λυκοῦργος ὁ Ἀλέου τὴν
βασιλείαν πρεσβεῖα ἔσχε· παρέσχετο δὲ ἐς μνήμην Ἀρηίθοον ἄνδρα
πολεμικὸν δόλῳ καὶ οὐ σὺν τῷ δικαίῳ κτείνας. Γενομένων δὲ αὐτῷ
παίδων Ἀγκαίου τε καὶ Ἐπόχου, τὸν μὲν νοσήσαντα ἐπιλαμβάνει τὸ
χρεών, Ἀγκαῖος δὲ Ἰάσονί τε τοῦ πλοῦ μετέσχεν ἐς Κόλχους καὶ ὕστερον
ὁμοῦ Μελεάγρῳ τὸ ἐν Καλυδῶνι κατεργαζόμενος θηρίον ἀπέθανεν ὑπὸ τοῦ
ὑός. |
CHAPITRE V.
Les Doriens sont chassés du Péloponnèse. Agapénor
bâtit Paphos. Hippothoüs et Épytus. Cypsélus. Les Lacédémoniens
entrent dans le pays des Tégéates. Guerre entre les Messéniens et
les Lacédémoniens. Impiété d'Aristocrates.
1.
Lycurgue parvint à un âge très avancé,
après avoir vu périr ses deux fils avant lui ; et il eut pour
successeur au trône Echémus, fils d'Éropus, fils de Céphéus, fils
d'Aléus.
Sous le règne de ce dernier, les
Doriens ayant pour chef Hyllus, fils d'Hercule, firent une tentative
pour rentrer dans le Péloponnèse. Les Achéens les défirent vers
l'isthme de Corinthe, et Echémus tua Hyllus dans un combat
singulier, qui eut lieu d'après un défi. Cette opinion me paraît
plus vraisemblable que celle que j'ai rapportée précédemment, quand
j'ai écrit qu'Oreste était alors roi des Achéens, et qu'Hyllus, sous
son règne, tenta de rentrer dans le Péloponnèse. Il semblerait,
d'après la dernière de ces traditions, que Timandra, fille de
Tyndarée, était la femme d'Echémus, qui tua Hyllus. 2. Agapénor,
fils d'Ancéus, fils de Lycurgue, qui régna après Echémus, conduisit
les Arcadiens au siège de Troie. Cette ville étant prise, la
tempête, qui dispersa les Grecs à leur retour, jeta sur les côtes de
l'île de Chypre, les vaisseaux que montaient les Arcadiens et
Agapénor, qui y fonda Paphos, et érigea dans cette ville le célèbre
temple de Vénus. Cette déesse auparavant n'était honorée que dans
l'endroit de l'île nommé Golgos. 3. Plus tard Laodicée, fille
d'Agapénor, envoya un voile à Minerve Aléa, à Tégée ; et
l'inscription qui était sur ce voile faisait connaître l'origine de
Laodicée, elle était conçue en ces termes : Ce voile vient de
Laodicée, elle l'envoie de la divine île de Chypre à Minerve de
Tégée, sa patrie. 4. Agapénor n'étant pas revenu dans son pays
après le siège de Troie, la couronne passa à Hippothoüs, fils de
Cercyon, fils d'Agamèdes, fils de Stymphélus. On dit qu'il ne fit
rien de mémorable pendant sa vie, si ce n'est qu'il transféra le
siège de l'empire de Tégée, où il était, à Trapézonte. Il eut pour
successeur Épytus, son fils, sous le règne duquel Oreste,
fils d'Agamemnon, d'après un oracle qui lui avait été rendu à
Delphes, transféra son domicile de Mycènes en Arcadie. 5. Épytus,
fils d'Hippothoüs, ayant eu la témérité d'entrer dans le temple de
Neptune, à Mantinée, dont l'entrée était interdite à tout le monde,
comme elle l'est encore maintenant, devint aveugle aussitôt ; il ne
survécut pas longtemps à son malheur. Cypsélus, son fils, lui
succéda, et les Doriens rentrèrent sous son règne dans le
Péloponnèse, non par l'Isthme de Corinthe, comme ils avaient tenté
de le faire trois générations auparavant, mais par mer, en abordant
à Rhium. 6. Cypsélus ayant pris des informations à leur sujet, sut
que Cresphontes, l'un des fils d'Aristomachus, n'était pas marié, il
lui fit épouser sa fille; et se l'étant ainsi attaché, il se mit,
lui et les Arcadiens, à l'abri de toute inquiétude. 7. Laias, fils
de Cypsélus, de concert avec les Héraclides de Lacédémone et
d'Argos, ramena à Messène Épytus, fils de sa sœur. Bucolion, fils
de Laias, fut père de Phialus, qui enleva à Phigalus, fils de
Lycaon, l'honneur de la fondation de Phigalie, en faisant nommer
cette ville Phialie : cependant le nouveau nom ne l'emporta pas
entièrement sur l'ancien. 8. Sous le règne de Simus, fils de
Phialus, l'ancienne statue en bois de Cérès Méléné, qui était à
Phigalie, fut consumée par le feu, ce qui présageait que Simus
terminerait bientôt ses jours. Après que Pompus, son fils, fût monté
sur le trône, des Eginètes vinrent par mer apporter des marchandises
à Cyllène; et là, les ayant chargées sur des bêtes de somme, ils les
conduisirent chez les Arcadiens; Pompus, en témoigna sa satisfaction
en les comblant d'honneurs et en donnant à son fils le nom
d'Eginètes, à cause de l'amitié des Eginètes. 9. Polymestor devint
roi des Arcadiens après la mort d'Eginètes, son père, et ce fut sous
son règne que les Lacédémoniens entrèrent pour la première fois avec
une armée, commandée par Charillus, dans le pays de Tégée; les
Tégéates, assistés de leurs femmes qui avaient aussi pris les armes,
les défirent, prirent toute leur armée et Charillus lui-même. Je
parlerai plus au long de Charillus et de cette expédition, lorsque
j'en serai à Tégée. 10. Polymestor étant mort sans enfant, la
couronne passa à Échmis, fils de Briacas, et neveu de Polymestor;
car Briacas était aussi fils d'Eginètes, mais plus jeune que son
frère. La guerre entre les Lacédémoniens et les Messéniens commença
sous le règne d'Échmis ; les Arcadiens avaient eu dès les premiers
temps beaucoup de bienveillance pour les Messéniens ; dans cette
occasion ils prirent ouvertement parti pour eux, en combattant sous
les ordres d'Aristodème, roi de Messène. 11. Aristocrates, fils
d'Échmis, abusa peut-être plus d'une fois de son autorité sur les
Àrcadiens, mais je connais de lui une action de la dernière impiété
envers les dieux, que je vais rapporter. Il y a sur les frontières
du pays des Orchoméniens, du côté de Mantinée, un temple de Diane
surnommée Hymnia; tous les Arcadiens ont, depuis les temps les plus
reculés, beaucoup de vénération pour cette déesse. Il était encore
d'usage alors qu'une jeune fille vierge fût la prêtresse de ce
temple. 12. Aristocrates étant devenu amoureux de cette prêtresse,
chercha à la séduire. Elle lui résistait toujours; mais enfin, se
voyant poursuivie, elle se réfugia dans le temple auprès de Diane,
où Aristocrates la viola. Ce forfait ayant été connu, les Arcadiens
le lapidèrent, et ils changèrent dès lors la loi, en ordonnant qu'au
lieu d'une fille vierge, on choisirait pour prêtresse de Diane une
femme qui sût ce que c'était que le commerce des hommes. 13.
Aristocrates laissa un fils nommé Hicétas, qui fut père d'un autre
Aristocrates, et ce dernier eut la même fin que son grand-père ; car
ayant été convaincu d'avoir reçu des présents des Lacédémoniens, et
d'avoir été, par sa trahison, cause de la défaite des Messéniens
vers la Grande-Fosse, les Arcadiens le tuèrent à coups de pierres,
et sa méchanceté fut cause que la royauté fut ôtée à toute la
famille de Cypsélus. Voilà ce que les informations que j'ai prises
auprès des Arcadiens, m'ont fait connaître sur leurs rois. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Ε'.
Οἱ Δωριεῖς καταδιώκονται ἐκ Πελοποννήσου. Ἀγαπήνωρ
Πάφου οἰκιστής. Ἱππόθους καὶ Αἴπυτος. Κύψελος. Οἱ
Λακεδαιμόνιοι ἐπιδράμουσιν ἐς τὴν Τεγεατῶν χώραν. Μεσσηνιακὸς
πόλεμος. Ἀριστοκράτους ἀσέβεια.
(1) Λυκοῦργος μὲν δὴ πορρωτάτω γήρως
ἀφίκετο ἐπιδὼν τοὺς παῖδας ἀμφοτέρους τελευτήσαντας· Λυκούργου δὲ
ἀποθανόντος Ἔχεμος ὁ Ἀερόπου τοῦ Κηφέως τοῦ Ἀλέου τὴν Ἀρκάδων ἔσχεν
ἀρχήν. Ἐπὶ τούτου Δωριεῖς κατιόντας ἐς Πελοπόννησον ὑπὸ ἡγεμόνι Ὕλλῳ
τῷ Ἡρακλέους Ἀχαιοὶ περὶ ἰσθμὸν τὸν Κορινθίων κρατοῦσι μάχῃ, καὶ
Ἔχεμος ἀποκτίννυσιν Ὕλλον μονομαχήσαντά οἱ κατὰ πρόκλησιν. Τάδε γὰρ
ἐφαίνετο εἰκότα εἶναί μοι μᾶλλον ἢ ὁ πρότερος λόγος, ἐν ᾧ βασιλεύειν
τε Ἀχαιῶν τηνικαῦτα Ὀρέστην ἔγραψα καὶ Ὕλλον {καὶ} Ὀρέστου
βασιλεύοντος ἀποπειρᾶσαι καθόδου τῆς ἐς Πελοπόννησον. Φαίνοιτο δ´ ἂν
τῷ ὑστέρῳ τῶν λόγων καὶ Τιμάνδρα συνοικήσασα ἡ Τυνδάρεω τῷ
ἀποκτείναντι Ὕλλον Ἐχέμῳ. (2) Ἀγαπήνωρ δὲ ὁ Ἀγκαίου τοῦ Λυκούργου
μετὰ Ἔχεμον βασιλεύσας ἐς Τροίαν ἡγήσατο Ἀρκάσιν. Ἰλίου δὲ ἁλούσης ὁ
τοῖς Ἕλλησι κατὰ τὸν πλοῦν τὸν οἴκαδε ἐπιγενόμενος χειμὼν Ἀγαπήνορα
καὶ τὸ Ἀρκάδων ναυτικὸν κατήνεγκεν ἐς Κύπρον, καὶ Πάφου τε Ἀγαπήνωρ
ἐγένετο οἰκιστὴς καὶ τῆς Ἀφροδίτης κατεσκευάσατο ἐν Παλαιπάφῳ τὸ
ἱερόν· τέως δὲ ἡ θεὸς παρὰ Κυπρίων τιμὰς εἶχεν ἐν Γολγοῖς καλουμένῳ
χωρίῳ. (3) Χρόνῳ δὲ ὕστερον Λαοδίκη γεγονυῖα ἀπὸ Ἀγαπήνορος ἔπεμψεν
ἐς Τεγέαν τῇ Ἀθηνᾷ τῇ Ἀλέᾳ πέπλον· τὸ δὲ ἐπὶ τῷ ἀναθήματι ἐπίγραμμα
καὶ αὐτῆς Λαοδίκης ἅμα ἐδήλου τὸ γένος·
Λαοδίκης ὅδε πέπλος· ἑᾷ δ´ ἀνέθηκεν Ἀθηνᾷ
πατρίδ´ ἐς εὐρύχορον Κύπρου ἀπὸ ζαθέας.
(4) Ἀγαπήνορος δὲ οὐκ ἀνασωθέντος
οἴκαδε ἐξ Ἰλίου, παρέλαβε τὴν ἀρχὴν Ἱππόθους Κερκυόνος τοῦ Ἀγαμήδους
τοῦ Στυμφήλου. Καὶ τῷ μὲν ἐπιφανὲς συμβῆναι παρὰ τὸν βίον φασὶν
οὐδέν, πλὴν ὅσον οὐκ ἐν Τεγέᾳ τὴν βασιλείαν κατεστήσατο ἀλλὰ ἐν
Τραπεζοῦντι· Αἴπυτος δὲ ὁ Ἱππόθου μετὰ τὸν πατέρα ἔσχε τὴν ἀρχήν,
καὶ Ὀρέστης ὁ Ἀγαμέμνονος κατὰ μαντείαν τοῦ ἐν Δελφοῖς Ἀπόλλωνος
μετῴκησεν ἐς Ἀρκαδίαν ἐκ Μυκηνῶν. (5) Αἰπύτῳ δὲ τῷ Ἱππόθου παρελθεῖν
ἐς τὸ ἱερὸν τοῦ Ποσειδῶνος τὸ ἐν Μαντινείᾳ τολμήσαντι - ἔσοδος δὲ
ἀνθρώποις οὔτε τότε ἐς αὐτὸ ἦν οὔτε ἄχρι ἡμῶν ἔστιν -, ἐς τοῦτο
ἐσελθόντι τυφλωθῆναι καὶ οὐ μετὰ πολὺ τῆς συμφορᾶς τελευτῆσαί οἱ τὸν
βίον ἐγένετο. (6) Κυψέλου δὲ τοῦ Αἰπύτου βασιλεύοντος μετὰ Αἴπυτον,
ὁ Δωριέων στόλος οὐ διὰ τοῦ Κορινθίων ἰσθμοῦ, καθὰ ἐπὶ τρεῖς τὰς
πρότερον γενεάς, ναυσὶ δὲ κατὰ τὸ ὀνομαζόμενον Ῥίον κάτεισιν ἐς
Πελοπόννησον· πυνθανόμενός τε τὰ ἐς αὐτοὺς ὁ Κύψελος, ὃν τῶν
Ἀριστομάχου παίδων οὐκ ἔχοντά πω γυναῖκα εὕρισκε, τούτῳ τὴν θυγατέρα
ἐκδοὺς καὶ οἰκειωσάμενος τὸν Κρεσφόντην αὐτός τε καὶ οἱ Ἀρκάδες
ἐκτὸς ἑστήκεσαν δείματος. (7) Ὁλαίας δὲ ἦν Κυψέλου παῖς, ὃς καὶ τῆς
ἀδελφῆς τὸν παῖδα Αἴπυτον, σὺν δὲ αὐτῷ καὶ οἱ ἐκ Λακεδαίμονος καὶ
Ἄργους Ἡρακλεῖδαι κατάγουσιν ἐς Μεσσήνην. Τοῦ δὲ ἦν Βουκολίων, τοῦ
δὲ Φίαλος, ὃς τὸν Λυκάονος Φίγαλον οἰκιστὴν ὄντα ἀφελόμενος τὴν
τιμὴν Φιαλίαν τὸ ὄνομα τῇ πόλει μετέθετο ἀφ´ ἑαυτοῦ· οὐ μὴν καὶ ἐς
ἅπαν γε ἐξενίκησεν. (8) Ἐπὶ δὲ Σίμου τοῦ Φιάλου βασιλεύοντος
ἠφανίσθη Φιγαλεῦσιν ὑπὸ πυρὸς τῆς Μελαίνης Δήμητρος τὸ ἀρχαῖον
ξόανον· ἐσήμαινε δὲ ἄρα οὐ μετὰ πολὺ ἔσεσθαι καὶ αὐτῷ Σίμῳ τοῦ βίου
τὴν τελευτήν. Πόμπου δὲ ἐκδεξαμένου τοῦ Σίμου τὴν ἀρχήν, Αἰγινῆται
κατὰ ἐμπορίαν ἐσέπλεον ναυσὶν ἐς Κυλλήνην, ἐκεῖθεν δὲ ὑποζυγίοις τὰ
φορτία ἀνῆγον παρὰ τοὺς Ἀρκάδας. Ἀντὶ τούτου ἐτίμησεν ὁ Πόμπος
μεγάλως, καὶ δὴ καὶ ὄνομα Αἰγινήτην τῷ παιδὶ ἔθετο ἐπὶ τῶν Αἰγινητῶν
τῇ φιλίᾳ. (9) Μετὰ δὲ Αἰγινήτην Πολυμήστωρ ἐγένετο ὁ Αἰγινήτου
βασιλεὺς Ἀρκάδων, καὶ Λακεδαιμόνιοι καὶ Χάριλλος πρῶτον τότε ἐς τὴν
Τεγεατῶν ἐσβάλλουσι στρατιᾷ· καὶ σφᾶς αὐτοί τε οἱ Τεγεᾶται καὶ
γυναῖκες ὅπλα ἐνδῦσαι μάχῃ νικῶσι, καὶ τόν τε ἄλλον στρατὸν καὶ
αὐτὸν Χάριλλον ζῶντα αἱροῦσι. Χαρίλλου μὲν δὴ καὶ τῆς σὺν αὐτῷ
στρατιᾶς ἐς πλέον μνήμην ποιησόμεθα ἐν τοῖς Τεγεατικοῖς· (10)
Πολυμήστορι δὲ οὐ γενομένων παίδων παρέλαβεν Αἶχμις τὴν ἀρχήν,
Βριάκα μὲν παῖς, Πολυμήστορος δὲ ἀδελφιδοῦς· Αἰγινήτου γὰρ ἦν καὶ
Βριάκας, νεώτερος δὲ ἦν Πολυμήστορος. Αἴχμιδος δὲ βασιλεύσαντος
Λακεδαιμονίοις ἐγένετο ὁ πρὸς Μεσσηνίους πόλεμος· τοῖς δὲ Ἀρκάσιν
ὑπῆρχε μὲν ἐς τοὺς Μεσσηνίους εὔνοια ἐξ ἀρχῆς, τότε δὲ καὶ ἐκ τοῦ
φανεροῦ πρὸς Λακεδαιμονίους ἐμαχέσαντο μετὰ Ἀριστοδήμου βασιλεύοντος
ἐν Μεσσήνῃ. (11) Ἀριστοκράτης δὲ ὁ Αἴχμιδος τάχα μέν που καὶ ἄλλα ἐς
τοὺς Ἀρκάδας ὕβρισεν· ἃ δὲ ἀνοσιώτατα ἔργων ἐς θεοὺς ἐργασάμενον
οἶδα αὐτόν, ἐπέξεισί μοι ταῦτα ὁ λόγος. Ἔστιν Ἀρτέμιδος ἱερὸν Ὑμνίας
ἐπίκλησιν. Τοῦτο ἐν ὅροις μέν ἐστιν Ὀρχομενίων, πρὸς δὲ τῇ
Μαντινικῇ· σέβουσιν ἐκ παλαιοτάτου καὶ οἱ πάντες Ἀρκάδες Ὑμνίαν
Ἄρτεμιν. Ἐλάμβανε δὲ τὴν ἱερωσύνην τῆς θεοῦ τότε ἔτι κόρη παρθένος.
(12) Ἀριστοκράτης δέ, ὥς οἱ πειρῶντι τὴν παρθένον ἀντέβαινεν ἀεὶ τὰ
παρ´ αὐτῆς, τέλος καταφυγοῦσαν ἐς τὸ ἱερὸν παρὰ τῇ Ἀρτέμιδι ᾔσχυνεν.
Ὡς δὲ ἐς ἅπαντας ἐξηγγέλθη τὸ τόλμημα, τὸν μὲν καταλιθοῦσιν οἱ
Ἀρκάδες, μετεβλήθη δὲ ἐξ ἐκείνου καὶ ὁ νόμος· ἀντὶ γὰρ παρθένου
διδόασι τῇ Ἀρτέμιδι ἱέρειαν γυναῖκα ὁμιλίας ἀνδρῶν ἀποχρώντως
ἔχουσαν. (13) Τούτου δὲ υἱὸς ἐγένετο Ἱκέτας, Ἱκέτα δὲ Ἀριστοκράτης
ἄλλος ὁμώνυμός τε τῷ προγόνῳ καὶ δὴ καὶ τοῦ βίου τὴν αὐτὴν ἔσχεν
ἐκείνῳ τελευτήν· κατελίθωσαν γὰρ καὶ τοῦτον οἱ Ἀρκάδες, φωράσαντες
δῶρα ἐκ Λακεδαίμονος εἰληφότα καὶ Μεσσηνίοις τὸ ἐπὶ τῇ Μεγάλῃ τάφρῳ
πταῖσμα προδοσίαν τοῦ Ἀριστοκράτους οὖσαν. Αὕτη δὲ ἡ ἀδικία καὶ τῷ
γένει τῷ ἀπὸ Κυψέλου παντὶ παρέσχεν αἰτίαν παυσθῆναι τῆς ἀρχῆς. |
CHAPITRE VI.
Expéditions des Arcadiens. Différentes invasions en Arcadie.
1.
DES guerres que les Arcadiens ont faites en commun,
la plus ancienne est celle de Troie; et ensuite
celles qu'ils soutinrent pour les Messéniens contre les
Lacédémoniens. Ils se trouvèrent aussi à la bataille
de Platées contre les Mèdes. 2. Ce fut
plutôt par nécessité que par amitié qu'ils marchèrent avec les Lacédémoniens
contre les Athéniens, et qu'ils passèrent en Asie avec Agésilas. Ils
combattirent aussi avec les Lacédémoniens à Leuctres contre les Béotiens, mais
ils montrèrent leur mauvaise volonté envers eux en diverses occasions, et
surtout après leur défaite à Leuctres ; car ils furent les premiers de leurs
alliés qui passèrent du côté des Thébains. Ils ne se trouvèrent avec les Grecs,
ni à la bataille de Chéronée contre Philippe et les Macédoniens, ni dans la
Thessalie contre Antipater; ils n'y portèrent pas non plus les armes contre eux.
3. Ils n'allèrent point aux Thermopyles pour s'opposer à l'invasion des Gaulois,
parce que, disent-ils, ils craignaient que les Lacédémoniens ne profitassent de
l'absence de toute leur jeunesse, pour venir ravager leur pays ; ils furent de
tous les Grecs les plus empressés à entrer dans la confédération des Achéens.
Quant aux faits militaires qui ne leur sont pas communs à tous, je les
rapporterai en parlant de chaque ville en particulier.
4. Il y a plusieurs routes qui conduisent de
l'Argolide dans l'Arcadie ; l'une vers Hysies, qui passe sur le mont Parthénius,
et mène dans le pays de Tégée ; deux autres vers Mantinée, une par l'endroit
nommé Prinus et l'autre par l'Échelle ; cette dernière est la plus large. On lui
a donné ce nom, parce qu'on y descendait par des degrés anciennement faits à
main d'homme. Après avoir passé l'Échelle vous trouvez un endroit nommé
Mélangie; c'est delà que vient l'eau qu'on boit à Mantinée. 5. En partant de
Mélangie et en avançant environ sept stades, on trouve la fontaine des
Méliastes; ces Méliastes sont ceux qui célèbrent les orgies de Bacchus. Il y a
vers cette fontaine un édifice consacré à Bacchus, et un temple de Vénus
Mélanide; la seule raison pour laquelle on ait donné ce surnom à cette déesse,
est que les hommes, pour la plupart, n'ont commerce avec leurs femmes que la
nuit, et non en plein jour comme les autres animaux. 6. La dernière des routes
pour entrer dans l'Arcadie de ce côté-là est plus étroite que la première, elle
passe à travers le mont Artémisium, dont j'ai déjà parlé précédemment ; j'ai dit
qu'on y voyait un temple et une statue de Diane, et que l'Inachus y prend sa
source. Ce fleuve, tant qu'il suit le chemin qui passe à travers la montagne,
sert de limite entre l'Argolide et le pays de Mantinée; mais dès qu'il se
détourne et quitte ce chemin, il roule entièrement sur le territoire d'Argos ;
c'est pourquoi Eschyle et d'autres poètes le nomment le fleuve d'Argos.
|
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ
Ϛ'.
Ἀρκάδων πολεμιλαὶ πράξεις. Ἐς Ἀρκαδίαν
ἐσβολαί.
(1) Τὰ μὲν δὴ ἐς τοὺς βασιλεῖς
πολυπραγμονήσαντί μοι κατὰ ταῦτα ἐγενεαλόγησαν οἱ Ἀρκάδες· κοινῇ δὲ
Ἀρκάσιν ὑπῆρχεν ἐς μνήμην τὰ μὲν ἀρχαιότατα ὁ πρὸς Ἰλίῳ πόλεμος,
δεύτερα δὲ ὁπόσα ἀμύνοντες Μεσσηνίοις Λακεδαιμονίων ἐναντία
ἐμαχέσαντο· μέτεστι δὲ καὶ πρὸς Μήδους σφίσιν ἔργου τοῦ ἐν
Πλαταιαῖς. (2) Λακεδαιμονίοις δὲ ἀνάγκῃ πλέον καὶ οὐ μετ´ εὐνοίας
ἐπί τε Ἀθηναίους συνεστρατεύσαντο καὶ ἐς τὴν Ἀσίαν μετὰ Ἀγησιλάου
διέβησαν, καὶ δὴ καὶ ἐς Λεῦκτρα αὐτοῖς τὰ Βοιωτικὰ ἠκολούθησαν. Τὸ
δὲ ὕποπτον τὸ ἐς τοὺς Λακεδαιμονίους ἀλλαχοῦ τε ἐπεδείξαντο καὶ μετὰ
τὸ ἀτύχημα Λακεδαιμονίων τὸ ἐν Λεύκτροις παρὰ Θηβαίους αὐτίκα ἀπ´
αὐτῶν μετέστησαν. Φιλίππῳ δὲ καὶ Μακεδόσιν ἐν Χαιρωνείᾳ καὶ ὕστερον
ἐν Θεσσαλίᾳ πρὸς Ἀντίπατρον οὐκ ἐμαχέσαντο μετὰ Ἑλλήνων, οὐ μὴν οὐδὲ
τοῖς Ἕλλησιν ἐναντία ἐτάξαντο. (3) Πρὸς Γαλάτας δὲ τοῦ ἐν
Θερμοπύλαις κινδύνου φασὶ Λακεδαιμονίων ἕνεκα οὐ μετασχεῖν, ἵνα μή
σφισιν οἱ Λακεδαιμόνιοι κακουργοῖεν τὴν γῆν ἀπόντων τῶν ἐν ἡλικίᾳ·
συνεδρίου δὲ τῶν Ἀχαιῶν μετέσχον οἱ Ἀρκάδες προθυμότατα Ἑλλήνων.
Ὁπόσα δὲ αὐτοῖς οὐχὶ ἐν κοινῷ, κατὰ πόλεις δὲ ἰδίᾳ συμβεβηκότα
εὕρισκον, ἀποθησόμεθα αὐτῶν ἕκαστον ἐς τὸ οἰκεῖον τοῦ λόγου.
(4) Εἰσὶν οὖν ἐς Ἀρκαδίαν ἐσβολαὶ κατὰ
τὴν Ἀργείαν πρὸς μὲν Ὑσιῶν καὶ ὑπὲρ τὸ ὄρος τὸ Παρθένιον ἐς τὴν
Τεγεατικήν, δύο δὲ ἄλλαι κατὰ Μαντίνειαν διά τε Πρίνου καλουμένης
καὶ διὰ Κλίμακος. Αὕτη δὲ εὐρυτέρα τέ ἐστι καὶ ἡ κάθοδος εἶχεν αὕτη
βασμίδας ποτὲ ἐμπεποιημένας· ὑπερβαλόντων δὲ τὴν Κλίμακα χωρίον
ἐστὶν ὀνομαζόμενον Μελαγγεῖα, καὶ τὸ ὕδωρ αὐτόθεν τὸ πότιμον
Μαντινεῦσι κάτεισιν ἐς τὴν πόλιν. (5) Προελθόντι δὲ ἐκ τῶν
Μελαγγείων, ἀπέχοντι τῆς πόλεως στάδια ὡς ἑπτὰ ἔστι κρήνη καλουμένη
Μελιαστῶν· οἱ Μελιασταὶ δὲ οὗτοι δρῶσι τὰ ὄργια τοῦ Διονύσου, καὶ
Διονύσου τε μέγαρον πρὸς τῇ κρήνῃ καὶ Ἀφροδίτης ἐστὶν ἱερὸν
Μελαινίδος. Ἐπίκλησιν δὲ ἡ θεὸς ταύτην κατ´ ἄλλο μὲν ἔσχεν οὐδέν,
ὅτι δὲ ἀνθρώπων μὴ τὰ πάντα αἱ μίξεις ὥσπερ τοῖς κτήνεσι μεθ´
ἡμέραν, τὰ πλείω δέ εἰσιν ἐν νυκτί. (6) Ἡ δὲ ὑπολειπομένη τῶν ὁδῶν
στενωτέρα ἐστὶ τῆς προτέρας καὶ ἄγει διὰ τοῦ Ἀρτεμισίου. Τούτου δὲ
ἐπεμνήσθην καὶ ἔτι πρότερον τοῦ ὄρους, ὡς ἔχοι μὲν ναὸν καὶ ἄγαλμα
Ἀρτέμιδος, ἔχοι δὲ καὶ τοῦ Ἰνάχου τὰς πηγάς. Ὁ δὲ Ἴναχος ἐφ´ ὅσον
μὲν πρόεισι κατὰ τὴν ὁδὸν τὴν διὰ τοῦ ὄρους, τοῦτό ἐστιν Ἀργείοις
καὶ Μαντινεῦσιν ὅρος τῆς χώρας· ἀποστρέψας δὲ ἐκ τῆς ὁδοῦ τὸ ὕδωρ
διὰ τῆς Ἀργείας ἤδη τὸ ἀπὸ τούτου κάτεισι, καὶ ἐπὶ τούτῳ τὸν Ἴναχον
ἄλλοι τε καὶ Αἰσχύλος ποταμὸν καλοῦσιν Ἀργεῖον. |
CHAPITRE VII.
Plaine Argos. Diné, lac d'eau douce.
Philippe, fils d'Amyntas. Cruauté d'Olympias. Destruction de la race
de Cassandre.
1. LORSQUE vous avez traversé le mont
Artémisium, et que vous entrez dans le pays de Mantinée, vous
trouvez une plaine nommée Argos (stérile), et elle l'est
effectivement ; car l'eau du ciel qui y descend des montagnes
voisines, la rend absolument stérile; cette plaine serait très
probablement un lac, si l'eau ne disparaissait pas dans un gouffre;
2. elle va ensuite reparaître à Dîné, vers l'endroit de l'Argolide
nommé Génethlium. Dîné est un lac d'eau douce formé par la mer. Les
Argiens y jetaient autrefois des chevaux tout bridés en l'honneur de
Neptune. Il est évident que l'eau douce qui sort dans cet endroit de
l'Argolide, y remonte de la mer, de même que celle qui sort de
l'endroit nomme Chimérium dans la Thesprotide. 3. Cela est encore
moins merveilleux que l'eau bouillante qu'on voit dans le Méandre,
qui sort d'un rocher entouré par le courant, et du limon du fleuve.
Il y a aussi devant Dicéarchie, dans l'Étrurie, de l'eau bouillante
dans la mer elle-même ; on a fait une île tout auprès, de sorte que
cette eau n'est pas inutile, mais fournit des bains chauds. 4. A
gauche de la plaine Argos, dans le pays de Mantinée, s'élève une
montagne sur laquelle on voit les restes de la tente de Philippe,
fils d'Amyntas, et d'une bourgade nommée Nestané; les Arcadiens
disent en effet que Philippe avait campé vers Nestané, et la
fontaine qu'on y voit, a pris de lui le nom de Philippium. Il était
venu chez les Arcadiens pour les attirer dans son parti, et les
détacher des autres Grecs. 5. On ne peut douter que Philippe n'ait
fait de plus grandes actions que tous les rois de la Macédoine qui
l'ont précédé et qui l'ont suivi; mais ceux qui pensent juste, ne
sauraient le regarder comme un bon général ; car il ne respectait
aucunement la religion des serments, violait à tout instant les
traités qu'il avait faits ; il était de tous les hommes celui qui
faisait le moins de cas de la bonne foi; aussi la colère divine ne
tarda-t-elle pas- à s'appesantir sur lui; car Philippe, on le sait,
n'avait que quarante-six ans, lorsqu'il vit s'accomplir en sa
personne l'oracle qui lui avait été rendu à Delphes; 6. le dieu
qu'il avait consulté sur la guerre qu'il devait faire au roi de
Perse, lui avait répondu : Le taureau est couronné, sa fin
approche, le sacrificateur est prêt. L'événement prouva
bientôt que ce n'était pas le roi de Perse, mais Philippe lui-même
que cet oracle concernait. 7. Lorsque Philippe fut mort, Olympias se
saisit de Cléopâtre, nièce d'Attale, et de l'enfant nouveau né
qu'elle avait eu de Philippe, et les fit périr dans un vase
d'airain, sous lequel elle avait mis du feu. Dans la suite elle fit
aussi mourir Aridée; la vengeance divine s'étendit même jusque sur
la famille de Cassandre, en faisant périr les fils qu'il avait eus
de Tessalonice, fille de Philippe, et née, ainsi qu'Aridée, d'une
mère Thessalienne. Quant à Alexandre, tout le monde connaît sa vie
et la manière dont il mourut. 8. Si Philippe avait fait attention à
la réponse faite à Glaucus le Spartiate, si avant chacune de ses
actions il s'était souvenu de ce vers : La race de celui qui
respecte ses serments prospère toujours davantage; les
dieux n'auraient pas ainsi, contre toute apparence, mis un terme
aussi court à la vie d'Alexandre et à la puissance des Macédoniens.
Ceci est une digression. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Ζ'.
Πεδίον Ἀργόν. Δεινῆς λίμνης ὕδωρ
γλυκύ. Φίλιππος Ἀμύντου. Ὀλυμπιάδος σκληρότης, καὶ τοῦ γένους τοῦ
Κασσάνδρου διαφθορά.
(1) Ὑπερβαλόντα δὲ ἐς τὴν Μαντινικὴν
διὰ τοῦ Ἀρτεμισίου πεδίον ἐκδέξεταί σε Ἀργὸν καλούμενον, καθάπερ γε
καὶ ἔστι· τὸ γὰρ ὕδωρ τὸ ἐκ τοῦ θεοῦ κατερχόμενον ἐς αὐτὸ ἐκ τῶν
ὀρῶν ἀργὸν εἶναι τὸ πεδίον ποιεῖ, ἐκώλυέ τε οὐδὲν ἂν τὸ πεδίον τοῦτο
εἶναι λίμνην, εἰ μὴ τὸ ὕδωρ ἠφανίζετο ἐς χάσμα γῆς. (2) Ἀφανισθὲν δὲ
ἐνταῦθα ἄνεισι κατὰ τὴν Δίνην· ἔστι δὲ ἡ Δίνη κατὰ τὸ Γενέθλιον
καλούμενον τῆς Ἀργολίδος, ὕδωρ γλυκὺ ἐκ θαλάσσης ἀνερχόμενον. Τὸ δὲ
ἀρχαῖον καὶ καθίεσαν ἐς τὴν Δίνην τῷ Ποσειδῶνι ἵππους οἱ Ἀργεῖοι
κεκοσμημένους χαλινοῖς. Γλυκὺ δὲ ὕδωρ ἐν θαλάσσῃ δῆλόν ἐστιν ἐνταῦθά
τε ἀνιὸν ἐν τῇ Ἀργολίδι καὶ ἐν τῇ Θεσπρωτίδι κατὰ τὸ Χειμέριον
καλούμενον. (3) Θαύματος δὲ ἔτι πλέονός ἐστιν ἐν Μαιάνδρῳ ζέον ὕδωρ,
τὸ μὲν ἐκ πέτρας, περιέχοντος τοῦ ῥεύματος τὴν πέτραν, τὸ δὲ καὶ ἐκ
τῆς ἰλύος ἄνεισι τοῦ ποταμοῦ. Πρὸ Δικαιαρχίας δὲ τῆς Τυρσηνῶν ὕδωρ
τε ἐν θαλάσσῃ ζέον καὶ νῆσος δι´ αὐτό ἐστι χειροποίητος, ὡς μηδὲ
τοῦτο τὸ ὕδωρ ἀργὸν εἶναι ἀλλά σφισι λουτρὰ θερμά. (4) Τοῦ δὲ Ἀργοῦ
καλουμένου πεδίου Μαντινεῦσιν ὄρος ἐστὶν ἐν ἀριστερᾷ, σκηνῆς τε
Φιλίππου τοῦ Ἀμύντου καὶ κώμης ἐρείπια ἔχον Νεστάνης· πρὸς ταύτῃ γὰρ
στρατοπεδεύσασθαι τῇ Νεστάνῃ Φίλιππον λέγουσι καὶ τὴν πηγὴν αὐτόθι
ὀνομάζουσιν ἔτι ἀπὸ ἐκείνου Φιλίππιον. Ἀφίκετο δὲ ἐς Ἀρκαδίαν
Φίλιππος οἰκειωσόμενός τε Ἀρκάδας καὶ ἀπὸ τοῦ Ἑλληνικοῦ σφᾶς τοῦ
ἄλλου διαστήσων. (5) Φίλιππον δὲ βασιλέων μὲν τῶν πρὸ αὐτοῦ καὶ ὅσοι
Μακεδόσι γεγόνασιν ὕστερον, τούτων μὲν πείθοιτο ἄν τις μέγιστα αὐτὸν
ἔργα ἐπιδείξασθαι· στρατηγὸν δὲ ἀγαθὸν οὐκ ἄν τις φρονῶν ὀρθὰ
καλέσειεν αὐτόν, ὅς γε καὶ ὅρκους θεῶν κατεπάτησεν ἀεὶ καὶ σπονδὰς
ἐπὶ παντὶ ἐψεύσατο πίστιν τε ἠτίμασε μάλιστα ἀνθρώπων. (6) Καί οἱ τὸ
ἐκ τοῦ θεοῦ μήνιμα ἀπήντησεν οὐκ ὀψέ, πρῶτα δὲ ὧν ἴσμεν. Φίλιππος
μὲν οὐ πρόσω βιώσας ἕξ τε καὶ τεσσαράκοντα ἐτῶν τὸ μάντευμα
ἐξετέλεσε τὸ ἐκ Δελφῶν, ὃ δὴ χρωμένῳ οἱ περὶ τοῦ Πέρσου γενέσθαι
λέγουσιν,
Ἕστεπται μὲν ὁ ταῦρος, ἔχει τέλος,
ἔστιν ὁ θύσων·
τοῦτο μὲν δὴ οὐ μετὰ πολὺ ἐδήλωσεν οὐκ
ἐς τὸν Μῆδον, ἀλλὰ ἐς αὐτὸν ἔχον Φίλιππον· (7) ἐπὶ δὲ Φιλίππῳ
τελευτήσαντι Φιλίππου παῖδα νήπιον, γεγονότα δὲ ἐκ Κλεοπάτρας
ἀδελφιδῆς Ἀττάλου, τοῦτον τὸν παῖδα ὁμοῦ τῇ μητρὶ Ὀλυμπιὰς ἐπὶ
σκεύους χαλκοῦ πυρὸς ὑποβεβλημένου διέφθειρεν ἕλκουσα· χρόνῳ δὲ
ὕστερον καὶ Ἀριδαῖον ἀπέκτεινεν. Ἔμελλε δὲ ἄρα ὁ δαίμων καὶ τὸ γένος
τὸ Κασσάνδρου κακῶς ἐξαμήσειν· Κασσάνδρῳ δὲ οἱ παῖδες ἐκ
Θεσσαλονίκης γεγόνασι τῆς Φιλίππου, Θεσσαλονίκῃ δὲ ἦσαν καὶ Ἀριδαίῳ
μητέρες Θεσσαλαί. Τὰ δὲ ἐς Ἀλέξανδρον καὶ τοῖς πᾶσιν ὁμοίως δῆλά
ἐστιν {Ἀλεξάνδρου θάνατος}· (8) εἰ δὲ τῶν ἐς Γλαῦκον τὸν Σπαρτιάτην
ἐποιήσατο ὁ Φίλιππος λόγον καὶ τὸ ἔπος ἐφ´ ἑκάστου τῶν ἔργων
ἀνεμίμνησκεν αὑτόν,
Ἀνδρὸς δ´ εὐόρκου γενεὴ μετόπισθεν
ἀρείων,
οὐκ ἂν οὕτω δίχα λόγου δοκεῖ μοι θεῶν
τις Ἀλεξάνδρου τε ὁμοῦ τὸν βίον καὶ ἀκμὴν τὴν Μακεδόνων σβέσαι. |
CHAPITRE VIII.
Champ appelé Méras. Arné, fontaine.
Ville de Mantinée et son fondateur; Ophis, fleuve. Exploits des
Mantinéens. Prise de Mantinée. Affaires des Mantinéens.
1. APRÈS les ruines de Nestané, vous
trouvez un temple de Cérès pour lequel on a beaucoup de vénération,
et les Mantinéens y célèbrent tous les ans une fête en l'honneur de
la déesse. Il y a au-dessous de Nestané une plaine qui est plutôt
elle-même une partie de la plaine Argos ; on la nomme le champ
Méras. On a dix stades de chemin à travers celle plaine Argos.
Après avoir fait quelques pas en montant, vous redescendez dans une
autre plaine, dans laquelle il y a près du grand chemin une fontaine
nommée Arné ; 2. voici ce que les Arcadiens en racontent. Lorsque
Rhéa eut mis au monde Neptune, elle le plaça dans une bergerie pour
qu'il y fût élevé avec les agneaux, et on donna le nom d'Arné à
cette fontaine, parce que les agneaux venaient paître autour; elle
dit ensuite à Saturne qu'elle était accouchée d'un cheval, et elle
lui donna un poulain à avaler en place de son enfant; de même dans
la suite elle lui fit avaler une pierre emmaillotée au lieu de
Jupiter. 3. En commençant cet ouvrage, je trouvais que les contes
grecs annonçaient une crédulité bien stupide; mais parvenu à
l'Arcadie, j'ai changé de façon de penser : ceux des Grecs qu'on
honorait du nom de sages, enveloppaient leurs discours sous des
énigmes, et ne les énonçaient jamais ouvertement; j'ai donc
conjecturé que ce qu'on dit sur Saturne est quelque allégorie de ce
genre, et nous devons en penser de même de tout ce qu'on débite sur
les dieux.
4. La ville de Mantinée est à douze
stades tout un plus de la plaine dont je viens de parler. Il paraît
que Mantinéus, fils de Lycaon, l'avait fondée dans un autre endroit,
que les Arcadiens nomment encore maintenant la Ville.
Antinoé, fille de Céphée, fils d'Aléus, en fit, d'après un oracle,
sortir les habitants, se mit à leur tête; et ayant suivi pour guide
un serpent, on ne dit pas de quelle espèce, elle les conduisit à
l'endroit où la ville est maintenant située ; c'est en mémoire de ce
serpent qu'on a donné le nom d'Ophis au fleuve qui passe près de la
ville. 5. S'il est permis de former des conjectures d'après les vers
d'Homère, on pourrait croire que ce serpent était un dragon. Ce
poète, en. effet, en racontant dans le catalogue des vaisseaux que
les Grecs avaient laissé dans l'île de Lemnos, Philoctète très
malade d'un ulcère, ne donne pas le nom d'Ophis, mais celui d'Hydre
au serpent qui l'avait blessé, tandis qu'il donne celui d'Ophis au
dragon qu'un aigle jeta parmi les Troyens ; il est donc
probable que ce fut un dragon qui servit de guide à Antinoé. 6. Les
Mantinéens ne se trouvèrent pas avec les autres Arcadiens au combat
de Dipées contre les Lacédémoniens ; ils se liguèrent contre eux
avec les Éléens dans la guerre du Péloponnèse, et ayant reçu des
troupes auxiliaires d'Athènes, ils livrèrent un. combat aux
Lacédémoniens. Ils s'associèrent aussi à l'expédition en Sicile, par
amitié pour les Athéniens. 7. Quelque temps après, une armée de
Lacédémoniens, commandée par Agésipolis, fils de Pausanias, entra
dans le pays des Mantinéens, et après les avoir vaincus en bataille
rangée, les força à se renfermer dans leurs murs ; et Agésipolis
prit leur ville peu de temps après, non par assaut, mais en faisant
refluer le fleuve Ophis contre les murs qui étaient de briques
crues. 8. Les murs de briques résistent bien mieux aux machines de
guerre que les murs de pierres ; ceux-ci, en effet, se rompent, et
les pierres se désunissent et tombent. Les briques souffrent
beaucoup moins, mais elles se dissolvent dans l'eau, comme la cire
se fond au soleil. 9. Le stratagème qu'Agésipolis employa pour
prendre Mantinée n'était pas de son invention ; Cimon, fils de
Miltiade, en avait déjà fait usage précédemment pour prendre Eione,
ville sur le fleuve Strymon,qui était défendue par Bogès, Mède,
et les Perses qu'il avait sous ses ordres. Agésipolis ne fit donc
que renouveler un stratagème déjà connu et très célèbre chez les
Grecs. Lorsqu'il eut pris Mantinée, il la détruisit en grande
partie, n'y laissa que peu d'habitants, et en dispersa le plus
grand nombre dans des bourgs ; les Thébains les ramenèrent dans leur
patrie après la bataille de Leuctres. Depuis leur retour ils ne se
conduisirent pas toujours avec équité, car on les surprit négociant
avec les Lacédémoniens, et cherchant à faire leur paix en
particulier sans le reste des Arcadiens. 10. Quand ils se virent
découverts, la crainte des Thébains les porta à se ranger
ouvertement du côté des Lacédémoniens, avec lesquels ils se
trouvèrent au combat de Mantinée contre les Thébains, commandés par
Épaminondas. 11. Ils eurent dans la suite quelques différents avec
les Lacédémoniens, et les quittèrent pour se ranger dans la
confédération Achéenne. Ils défirent, en défendant leur pays, Agis,
fils d'Eudamidas, roi de Sparte; ils avaient alors avec eux une
armée d'Achéens commandée par Aratus. Ils se trouvèrent aussi a
plusieurs combats que les Achéens livrèrent à Cléomène, et
contribuèrent à renverser la puissance des Lacédémoniens. Antigone,
qui gouvernait la Macédoine pendant l'enfance de Philippe, père de
Persée, s'étant montré extrêmement favorable aux Achéens, les
Mantinéens lui rendirent divers hommages, et changèrent le nom de
leur ville en celui d'Antigonie. 12. Plus tard ils se rangèrent du
côté d'Auguste, et combattirent avec lui sur mer, vers le
promontoire d'Apollon Actius. Tous les autres Arcadiens avaient pris
le parti d'Antoine, seulement, à ce que je crois, parce que les
Lacédémoniens avaient pris celui d'Auguste. Adrien, qui fut empereur
dix générations après, ôta aux Mantinéens le nom qu'ils avaient pris
d'un roi de Macédoine, et leur permit de reprendre l'ancien. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Η'
Χῶρος Mαιρᾶς. Ἄρνη κρήνη.
Μαντινέων πόλις καὶ οἰκιστὴς, καὶ Ὄψις ποταμός. Μαντινέων πολεμικά.
Μαντινείας ἅλωσις. Τὰ τῶν Μαντινέων.
(1) Τόδε μὲν ἡμῖν ἐγένετο ἐπεισόδιον
τῷ λόγῳ· μετὰ δὲ τὰ ἐρείπια τῆς Νεστάνης ἱερὸν Δήμητρός ἐστιν ἅγιον,
καὶ αὐτῇ καὶ ἑορτὴν ἀνὰ πᾶν ἔτος ἄγουσιν οἱ Μαντινεῖς. Καὶ κατὰ τὴν
Νεστάνην ὑπόκειται μάλιστα - - -, μοῖρα μὲν καὶ αὐτὴ τοῦ πεδίου τοῦ
Ἀργοῦ, χορὸς δὲ ὀνομάζεται Μαιρᾶς. Τοῦ πεδίου δέ ἐστιν ἡ διέξοδος
τοῦ Ἀργοῦ σταδίων δέκα. Ὑπερβὰς δὲ οὐ πολὺ ἐς ἕτερον καταβήσῃ
πεδίον· ἐν τούτῳ δὲ παρὰ τὴν λεωφόρον ἐστὶν Ἄρνη καλουμένη κρήνη.
(2) Λέγεται δὲ καὶ τοιάδε ὑπὸ Ἀρκάδων, Ῥέα ἡνίκα Ποσειδῶνα ἔτεκε,
τὸν μὲν ἐς ποίμνην καταθέσθαι δίαιταν ἐνταῦθα ἕξοντα μετὰ τῶν ἀρνῶν,
ἐπὶ τούτῳ δὲ ὀνομασθῆναι καὶ τὴν πηγήν, ὅτι περὶ αὐτὴν ἐποιμαίνοντο
οἱ ἄρνες· φάναι δὲ αὐτὴν πρὸς τὸν Κρόνον τεκεῖν ἵππον καί οἱ πῶλον
ἵππου καταπιεῖν ἀντὶ τοῦ παιδὸς δοῦναι, καθὰ καὶ ὕστερον ἀντὶ τοῦ
Διὸς λίθον ἔδωκεν αὐτῷ κατειλημένον σπαργάνοις. (3) Τούτοις Ἑλλήνων
ἐγὼ τοῖς λόγοις ἀρχόμενος μὲν τῆς συγγραφῆς εὐηθίας ἔνεμον πλέον, ἐς
δὲ τὰ Ἀρκάδων προεληλυθὼς πρόνοιαν περὶ αὐτῶν τοιάνδε ἐλάμβανον·
Ἑλλήνων τοὺς νομιζομένους σοφοὺς δι´ αἰνιγμάτων πάλαι καὶ οὐκ ἐκ τοῦ
εὐθέος λέγειν τοὺς λόγους, καὶ τὰ εἰρημένα οὖν ἐς τὸν Κρόνον σοφίαν
εἶναί τινα εἴκαζον Ἑλλήνων. Τῶν μὲν δὴ ἐς τὸ θεῖον ἡκόντων τοῖς
εἰρημένοις χρησόμεθα·
(4) Μαντινέων δὲ ἡ πόλις σταδίους
μάλιστά που δώδεκά ἐστιν ἀπωτέρω τῆς πηγῆς ταύτης. Μαντινεὺς μὲν οὖν
ὁ Λυκάονος ἑτέρωθι φαίνεται οἰκίσας τὴν πόλιν, ἣν ὀνομάζουσι καὶ ἐς
ἡμᾶς ἔτι Πτόλιν οἱ Ἀρκάδες· ἐκεῖθεν δὲ Ἀντινόη Κηφέως τοῦ Ἀλέου
θυγάτηρ κατὰ μάντευμα ἀναστήσασα τοὺς ἀνθρώπους ἤγαγεν ἐς τοῦτο τὸ
χωρίον, ὄφιν - ὁποῖον, οὐ μνημονεύουσιν - ἡγεμόνα ποιησαμένη τῆς
ὁδοῦ· καὶ διὰ τοῦτο ὁ παρὰ τὴν πόλιν ῥέων τὴν νῦν ποταμὸς Ὄφις ὄνομα
ἔσχηκεν. (5) Εἰ δὲ Ὁμήρου χρὴ τεκμαιρόμενον τοῖς ἔπεσι συμβαλέσθαι
γνώμην, τὸν ὄφιν τοῦτον δράκοντα εἶναι πείθομαι. Περὶ Φιλοκτήτου μὲν
ἐν νεῶν καταλόγῳ ποιήσας ὡς ἀπολίποιεν αὐτὸν οἱ Ἕλληνες ἐν Λήμνῳ
ταλαιπωροῦντα ὑπὸ τοῦ ἕλκους, ἐπίκλησιν {δὲ} οὐκ ἔθετο ὄφιν τῷ ὕδρῳ·
τὸν δράκοντα δέ, ὃν ἐς τοὺς Τρῶας ἀφῆκεν ὁ ἀετός, ἐκάλεσεν ὄφιν.
Οὕτω τὸ εἰκὸς ἔχει καὶ τῇ Ἀντινόῃ τὸν ἡγεμόνα γενέσθαι δράκοντα. (6)
Μαντινεῖς δὲ μάχην μὲν τὴν ἐν Διπαιεῦσιν οὐκ ἐμαχέσαντο πρὸς
Λακεδαιμονίους μετὰ Ἀρκάδων τῶν ἄλλων, ἐν δὲ τῷ Πελοποννησίων καὶ
Ἀθηναίων πολέμῳ συνέστησαν ἐπὶ Λακεδαιμονίους μετὰ Ἠλείων, καὶ
παραγενομένου συμμαχικοῦ σφισιν ἐξ Ἀθηνῶν Λακεδαιμονίων ἐναντία
ἐμαχέσαντο· μετέσχον δὲ καὶ τοῦ ἐς Σικελίαν στόλου κατὰ Ἀθηναίων
φιλίαν. (7) Χρόνῳ δὲ ὕστερον Λακεδαιμονίων στρατιὰ καὶ Ἀγησίπολις ὁ
Παυσανίου βασιλεὺς ἐσέβαλον ἐς τὴν Μαντινικήν. Ὡς δὲ ἐκράτησεν ὁ
Ἀγησίπολις τῇ μάχῃ καὶ ἐς τὸ τεῖχος κατέκλεισε τοὺς Μαντινέας, εἷλεν
οὐ μετὰ πολὺ τὴν πόλιν, οὐ πολιορκίᾳ κατὰ τὸ ἰσχυρόν, τὸν δὲ Ὄφιν
ποταμὸν ἀποστρέψας σφίσιν ἐς τὸ τεῖχος ὠμῆς ᾠκοδομημένον τῆς
πλίνθου. (8) Ἐς μὲν δὴ μηχανημάτων ἐμβολὴν ἀσφάλειαν ἡ πλίνθος
παρέχεται μᾶλλον ἢ ὁπόσα λίθου πεποιημένα ἐστίν· οἱ μὲν γὰρ
κατάγνυνταί τε καὶ ἐκπηδῶσιν ἐκ τῶν ἁρμονιῶν, ἡ δὲ πλίνθος ἐκ
μηχανημάτων μὲν οὐχ ὁμοίως πονεῖ, διαλύεται δὲ ὑπὸ τοῦ ὕδατος οὐχ
ἧσσον ἢ ὑπὸ τοῦ ἡλίου κηρός. (9) Τοῦτο οὐκ Ἀγησίπολις τὸ στρατήγημα
ἐς τὸ τεῖχος τῶν Μαντινέων ἐστὶν ὁ συνείς, ἀλλὰ πρότερον ἔτι Κίμωνι
ἐξευρέθη τῷ Μιλτιάδου Βόγην πολιορκοῦντι ἄνδρα Μῆδον καὶ ὅσοι Περσῶν
Ἠιόνα τὴν ἐπὶ Στρυμόνι εἶχον· Ἀγησίπολις δὲ καθεστηκὸς καὶ ᾀδόμενον
ὑπὸ Ἑλλήνων ἐμιμήσατο. Ὡς δὲ εἷλε τὴν Μαντίνειαν, ὀλίγον μέν τι
κατέλιπεν οἰκεῖσθαι, τὸ πλεῖστον δὲ ἐς ἔδαφος καταβαλὼν αὐτῆς κατὰ
κώμας τοὺς ἀνθρώπους διῴκισε. (10) Μαντινέας δὲ ἐκ τῶν κωμῶν
κατάξειν ἐς τὴν πατρίδα ἔμελλον Θηβαῖοι μετὰ τὸ ἔργον τὸ ἐν
Λεύκτροις. Κατελθόντες δὲ οὐ τὰ πάντα ἐγένοντο δίκαιοι·
περιληφθέντες δὲ ἐπικηρυκευόμενοι Λακεδαιμονίοις καὶ εἰρήνην ἰδίᾳ
πρὸς αὐτοὺς ἄνευ τοῦ Ἀρκάδων κοινοῦ πράσσοντες, οὕτω διὰ τὸ δέος τῶν
Θηβαίων ἐς τὴν Λακεδαιμονίων συμμαχίαν μετεβάλοντο ἐκ τοῦ φανεροῦ,
καὶ τῆς Μαντινικῆς πρὸς Ἐπαμινώνδαν καὶ Θηβαίους μάχης Λακεδαιμονίων
γινομένης ὁμοῦ τοῖς Λακεδαιμονίοις ἐτάξαντο οἱ Μαντινεῖς. (11)
Τούτων δὲ ὕστερον διαφορὰ ἐγένετο Μαντινεῦσιν ἐς τοὺς
Λακεδαιμονίους, καὶ ἀπ´ αὐτῶν μετέστησαν ἐς τὸ Ἀχαϊκόν· καὶ Ἆγιν τὸν
Εὐδαμίδου βασιλεύοντα ἐν Σπάρτῃ νικῶσιν ἀμύνοντες τῇ σφετέρᾳ, νικῶσι
δὲ προσλαβόντες Ἀχαιῶν στρατιὰν καὶ Ἄρατον ἡγεμόνα ἐπ´ αὐτῇ.
Μετέσχον δὲ καὶ πρὸς Κλεομένην τοῦ ἔργου τοῖς Ἀχαιοῖς καὶ
συγκαθεῖλον Λακεδαιμονίων τὴν ἰσχύν. Ἀντιγόνου δὲ ἐν Μακεδονίᾳ
Φίλιππον τὸν Περσέως πατέρα ἔτι παῖδα ἐπιτροπεύοντος καὶ Ἀχαιοῖς ἐς
τὰ μάλιστα ὄντος ἐπιτηδείου, ἄλλα τε ἐς τιμὴν αὐτοῦ Μαντινεῦσιν
ἐποιήθη καὶ ὄνομα τῇ πόλει μετέθεντο Ἀντιγόνειαν. (12) Χρόνῳ δὲ
ὕστερον Αὐγούστου πρὸς τῇ ἄκρᾳ τοῦ Ἀπόλλωνος τοῦ Ἀκτίου ναυμαχήσειν
μέλλοντος Μαντινεῖς ἐμαχέσαντο ὁμοῦ Ῥωμαίοις, τὸ δὲ ἄλλο Ἀρκαδικὸν
συνετάχθησαν Ἀντωνίῳ, κατ´ ἄλλο μὲν ἐμοὶ δοκεῖν οὐδέν, ὅτι δὲ
ἐφρόνουν οἱ Λακεδαιμόνιοι τὰ Αὐγούστου. Δέκα δὲ ὕστερον γενεαῖς
ἐβασίλευσέ τε Ἀδριανὸς καὶ ἀφελὼν Μαντινεῦσι τὸ ὄνομα τὸ ἐκ
Μακεδονίας ἐπακτὸν ἀπέδωκεν αὖθις Μαντίνειαν καλεῖσθαί σφισι τὴν
πόλιν. |
CHAPITRE IX.
Temples de Mantinée. Tombeau d'Arcas. Temples de Venus Symmachia et
de Minerve Aléa. Temple d'Antinoüs et ses statues. Monument héroïque
de Podarès.
1. ON voit à Mantinée un temple double, qui est divisé par un mur à peu près vers la moitié. D'un côté est
une statue d'Esculape, ouvrage d'Alcamène ; de l'autre un temple de
Latone et de ses enfants ; c'est Praxitèle qui a fait leurs statues, trois générations après Alcamène. On a représenté une Muse, et
Marsyas jouant de la flûte sur le piédestal qui soutient ces
statues. Il y a dans le
même temple un cippe, sur lequel est
représenté Polybius, fils de Lycortas, 2. dont je parlerai plus
loin. Les Mantinéens ont encore d'autres temples ; savoir; celui de
Jupiter Soter; celui de Jupiter surnommé Épidotes, parce que c'est
lui qui distribue les biens aux mortels ; celui des Dioscures, et
dans un autre endroit, celui de Cérès et de sa fille. On entretient
du feu dans ce dernier, et l'on a soin qu'il ne s'éteigne jamais.
J'ai remarqué aussi vers le théâtre un temple de Junon ; 3. les
statues qui y sont ont été faites par Praxitèle; elles représentent
Junon assise sur un trône ; Minerve et Hébé, fille de Junon, toutes
deux debout auprès d'elle. Le tombeau d'Arcas, fils de Callisto, est
vers l'autel de Junon. Ses ossements y furent apportés de Ménale,
d'après un oracle que les Mantinéens reçurent de Delphes, en ces
termes : 4. Il y a une ville de Ménale, très froide en
hiver, ou sont les restes d'Arcas, de qui vous tenez tous votre nom
; je vous ordonne d'y aller, d'y prendre religieusement le corps
d'Arcas et de l'apporter dans l'aimable ville qui est partagée par
trois, par quatre et par cinq chemins, de lui consacrer une
enceinte, et de lui offrir des sacrifices. On donne le nom
d'Autel du Soleil à l'endroit où est le tombeau d'Arcas. 5. On voit
auprès du théâtre, des monuments qui ont une très grande célébrité;
le premier, qu'on nomme le Foyer Commun, est d'une forme ronde; et
on dit qu'Antinoé, fille de Céphée, y est enterrée. L'autre est
surmonté d'un cippe, sur lequel on a représenté un cavalier; c'est
Gryllus, fils de Xénophon. 6. On voit derrière le théâtre les ruines
du temple de Vénus Symmachia et sa statue. L'inscription qu'on lit
sur la base, nous apprend que cette statue a été érigée par Nicippe,
fille de Paséas. Les Mantînéens avaient élevé ce temple pour
transmettre à la postérité la mémoire du combat d'Actium, où ils
s'étaient trouvés avec les Romains. Ils honorent aussi Minerve Aléa,
qui a dans leur ville un temple et une statue. Ils ont encore adopté
le culte d'Antinoüs, et l'empereur Adrien a orné avec beaucoup de
soin ce temple, qui est le plus moderne de ceux qu'on voit à
Mantinée. 7. Je n'ai point vu Antinoüs pendant sa vie ; mais j'ai vu
des statues et des portraits qui le représentent. On lui rend un
culte en divers endroits, et il y a en Égypte, sur les bords du Nil,
une ville qui porte le nom d'Antinoüs. Il était natif de Bithynie,
ville sur les bords du fleuve Sangaris, qui a été fondée
originairement par des Arcadiens de Mantinée ; 8. et c'est pour cela
que l'empereur a voulu qu'on lui rendît les honneurs divins dans
cette dernière ville. On célèbre tous les ans des mystères en son
honneur, et des jeux tous les cinq ans. Il y a dans le gymnase de
Mantinée un petit temple où sont plusieurs statues d'Antinoüs; ce
temple mérite d'ailleurs d'être vu, soit à cause des marbres dont il
est orné, soit à cause des peintures, qui représentent pour la
plupart Antinoüs sous la forme de Bacchus. On y voit aussi une copie
du tableau du Céramique, où l'on a peint le combat des Athéniens à
Mantinée. 9. Dans la place publique de Mantinée est une statue en
bronze, qui, suivant les Mantinéens, représente Déoménie, fille
d'Arcas; on remarque de plus le monument héroïque de Podarès, qui
fut tué, à ce qu'on dit, en combattant contre les Thébains,
commandés par Épaminondas. L'inscription de ce tombeau a été
transportée trois générations avant moi à Podarès, l'un des
descendants du premier, et qui a vécu à une époque assez avancée
pour pouvoir obtenir le titre de citoyen romain. 10. De mon temps
les Mantinéens honoraient la mémoire de l'ancien Podarès, et
disaient que ceux qui montrèrent le plus de valeur dans le combat où
Podarès fut tué, furent d'abord Gryllus, fils de Xénophon, ensuite
Cephisodore de Marathon, qui commandait la cavalerie des Athéniens :
ils donnent à Podarès le troisième rang pour la bravoure. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Θ'.
Μαντινείας ναοὶ καὶ στέμματα. Ἀρκάδος
τάφος. Ἀφροδίτης Συμμαχίας, καὶ Ἀθηνᾶς Ἀλέας ναοί. Ἀντίνου ναὸς, καὶ
ἀγάλματα. Ποδάρους ἡρῶον.
(1) Ἔστι δὲ Μαντινεῦσι ναὸς διπλοῦς
μάλιστά που κατὰ μέσον τοίχῳ διειργόμενος· τοῦ ναοῦ δὲ τῇ μὲν ἄγαλμά
ἐστιν Ἀσκληπιοῦ, τέχνη {δὲ} Ἀλκαμένους, τὸ δὲ ἕτερον Λητοῦς ἐστιν
ἱερὸν καὶ τῶν παίδων· Πραξιτέλης δὲ τὰ ἀγάλματα εἰργάσατο τρίτῃ μετὰ
Ἀλκαμένην ὕστερον γενεᾷ. Τούτων πεποιημένα ἐστὶν ἐπὶ τῷ βάθρῳ Μοῦσαι
καὶ Μαρσύας αὐλῶν. Ἐνταῦθα ἀνὴρ ἐπείργασται στήλῃ Πολύβιος ὁ
Λυκόρτα· (2) καὶ τοῦ μὲν ἐπιμνησθησόμεθα καὶ ἐν τοῖς ἔπειτα,
Μαντινεῦσι δέ ἐστι καὶ ἄλλα ἱερά, τὸ μὲν Σωτῆρος Διός, τὸ δὲ
Ἐπιδώτου καλουμένου· ἐπιδιδόναι γὰρ δὴ ἀγαθὰ αὐτὸν ἀνθρώποις. Ἔστι
δὲ καὶ Διοσκούρων καὶ ἑτέρωθι Δήμητρος καὶ Κόρης ἱερόν· πῦρ δὲ
ἐνταῦθα καίουσι, ποιούμενοι φροντίδα μὴ λάθῃ σφίσιν ἀποσβεσθέν. Καὶ
Ἥρας πρὸς τῷ θεάτρῳ ναὸν ἐθεασάμην· (3) Πραξιτέλης δὲ τὰ ἀγάλματα
αὐτήν τε καθημένην ἐν θρόνῳ καὶ παρεστώσας ἐποίησεν Ἀθηνᾶν καὶ Ἥβην
παῖδα Ἥρας. Πρὸς δὲ τῆς Ἥρας τῷ βωμῷ καὶ Ἀρκάδος τάφος τοῦ
Καλλιστοῦς ἐστι· τὰ δὲ ὀστᾶ τοῦ Ἀρκάδος ἐπηγάγοντο ἐκ Μαινάλου,
χρησμοῦ σφισιν ἐλθόντος ἐκ Δελφῶν·
(4)
Ἔστι δὲ Μαιναλίη δυσχείμερος, ἔνθα τε κεῖται
Ἀρκάς, ἀφ´ οὗ δὴ πάντες ἐπίκλησιν καλέονται,
ἔνθα σ´ ἐγὼ κέλομαι στείχειν καὶ ἐύφρονι θυμῷ
Ἀρκάδ´ ἀειραμένους κατάγειν εἰς ἄστυ ἐραννόν·
οὗ τρίοδος καὶ τετράοδος καὶ πεντακέλευθος.
Ἔνθα τε δὴ τέμενός τε θυηλάς τ´ Ἀρκάδι τεύχειν.
Τὸ δὲ χωρίον τοῦτο, ἔνθα ὁ τάφος ἐστὶ
τοῦ Ἀρκάδος, καλοῦσιν Ἡλίου βωμούς. (5) Τοῦ θεάτρου δὲ οὐ πόρρω
μνήματα προήκοντά ἐστιν ἐς δόξαν, τὸ μὲν Ἑστία καλουμένη κοινή,
περιφερὲς σχῆμα ἔχουσα· Ἀντινόην δὲ αὐτόθι ἐλέγετο κεῖσθαι τὴν
Κηφέως· τῷ δὲ στήλη τε ἐφέστηκε καὶ ἀνὴρ ἱππεὺς ἐπειργασμένος ἐστὶν
ἐπὶ τῇ στήλῃ, Γρύλος ὁ Ξενοφῶντος. (6) Τοῦ θεάτρου δὲ ὄπισθεν ναοῦ
τε Ἀφροδίτης ἐπίκλησιν Συμμαχίας ἐρείπια καὶ ἄγαλμα ἐλείπετο· τὸ δὲ
ἐπίγραμμα τὸ ἐπὶ τῷ βάθρῳ τὴν ἀναθεῖσαν τὸ ἄγαλμα ἐδήλου θυγατέρα
εἶναι Πασέου Νικίππην. Τὸ δὲ ἱερὸν κατεσκευάσαντο τοῦτο οἱ Μαντινεῖς
ὑπόμνημα ἐς τοὺς ἔπειτα τῆς ὁμοῦ Ῥωμαίοις ἐπ´ Ἀκτίῳ ναυμαχίας.
Σέβουσι δὲ καὶ Ἀθηνᾶν Ἀλέαν, καὶ ἱερόν τε καὶ ἄγαλμα Ἀθηνᾶς ἐστιν
Ἀλέας αὐτοῖς. (7) Ἐνομίσθη δὲ καὶ Ἀντίνους σφίσιν εἶναι θεός· τῶν δὲ
ἐν Μαντινείᾳ νεώτατός ἐστιν ὁ τοῦ Ἀντίνου ναός. Οὗτος ἐσπουδάσθη
περισσῶς δή τι ὑπὸ βασιλέως Ἀδριανοῦ· ἐγὼ δὲ μετ´ ἀνθρώπων μὲν ἔτι
αὐτὸν ὄντα οὐκ εἶδον, ἐν δὲ ἀγάλμασιν εἶδον καὶ ἐν γραφαῖς. Ἔχει μὲν
δὴ γέρα καὶ ἑτέρωθι, καὶ ἐπὶ τῷ Νείλῳ πόλις Αἰγυπτίων ἐστὶν ἐπώνυμος
Ἀντίνου· τιμὰς δὲ ἐν Μαντινείᾳ κατὰ τοιόνδε ἔσχηκε. Γένος ἦν ὁ
Ἀντίνους ἐκ Βιθυνίου τῆς ὑπὲρ Σαγγαρίου ποταμοῦ· οἱ δὲ Βιθυνιεῖς
Ἀρκάδες τέ εἰσι καὶ Μαντινεῖς τὰ ἄνωθεν. (8) Τούτων ἕνεκα ὁ βασιλεὺς
κατεστήσατο αὐτῷ καὶ ἐν Μαντινείᾳ τιμάς, καὶ τελετή τε κατὰ ἔτος
ἕκαστον καὶ ἀγών ἐστιν αὐτῷ διὰ ἔτους πέμπτου. Οἶκος δέ ἐστιν ἐν τῷ
γυμνασίῳ Μαντινεῦσιν ἀγάλματα ἔχων Ἀντίνου καὶ ἐς τἄλλα θέας ἄξιος
λίθων ἕνεκα οἷς κεκόσμηται καὶ ἀπιδόντι ἐς τὰς γραφάς· αἱ δὲ Ἀντίνου
εἰσὶν αἱ πολλαί, Διονύσῳ μάλιστα εἰκασμέναι. Καὶ δὴ καὶ τῆς ἐν
Κεραμεικῷ γραφῆς, ἣ τὸ ἔργον εἶχε τὸ Ἀθηναίων ἐν Μαντινείᾳ, καὶ
ταύτης αὐτόθι ἐστὶ μίμημα. (9) Μαντινεῦσι δὲ ἐν τῇ ἀγορᾷ γυναικός τε
εἰκὼν χαλκῆ - {καὶ} Μαντινεῖς καλοῦσι Διομένειαν Ἀρκάδος - καὶ ἡρῷόν
ἐστι Ποδάρου· φασὶ δὲ ἀποθανεῖν αὐτὸν ἐν τῇ πρὸς Ἐπαμινώνδαν καὶ
Θηβαίους μάχῃ. Γενεαῖς δὲ τρισὶν ἐμοῦ πρότερον μετέθεσαν τοῦ τάφου
τὸ ἐπίγραμμα ἐς ἄνδρα ἀπόγονον μὲν ἐκείνου Ποδάρου καὶ ὁμώνυμον,
γεγονότα δὲ καθ´ ἡλικίαν ὡς πολιτείας ἤδη Ῥωμαίων μετειληφέναι. (10)
Ποδάρην δὲ ἐπ´ ἐμοῦ τὸν ἀρχαῖον ἐτίμων οἱ Μαντινεῖς, λέγοντες ὡς
ἄριστος μὲν καὶ αὐτῶν καὶ τῶν συμμάχων γένοιτο ἐν τῇ μάχῃ Γρύλος ὁ
Ξενοφῶντος, ἐπὶ δὲ τῷ Γρύλῳ Κηφισόδωρος Μαραθώνιος, οὗτος δὲ
τηνικαῦτα Ἀθηναίοις ἐτύγχανεν ἱππαρχῶν· τρίτα δὲ ἀνδραγαθίας Ποδάρῃ
νέμουσιν. |
CHAPITRE X.
Monuments remarquables sur les routes
de l'Arcadie. Mont Alésium et temple de Neptune Hippius. Trophée des
Mantinéens. Longévité d'un cerf sacré.
1. PLUSIEURS routes conduisent de
Mantine dans le reste de l'Arcadie ; je vais décrire ce qu'on voit
de plus remarquable sur chacune d'elles. En allant à Tégée, vous
trouvez à droite du chemin, vers les murs de Mantinée, une place
destinée à la course des chevaux, et à peu de distance de là un
stade où se célèbrent les jeux en l'honneur d'Antinoüs. Ce stade est
dominé par le mont Alésium, ainsi nommé, à ce qu'on dit, à cause de
la vie errante de Rhéa. Il y a sur ce mont un bois consacré à Cérès.
2. Vers le bas de la montagne, et à peu de distance du stade de
Mantinée, on voit le temple de Neptune Hippius. Ce que je vais
écrire sur ce temple, je ne le sais que par ouï-dire, non plus que
ceux qui en ont parlé avant moi. C'est l'empereur Adrien qui a fait
construire le temple actuel; il y fit surveiller les ouvriers, afin
d'empêcher que personne ne regardât dans l'ancien temple, et pour
qu'on ne touchât pas à ses ruines; d'ailleurs il ordonna qu'on bâtît
le nouveau temple autour de l'ancien. On dit que ce temple avait
dans l'origine été érigé à Neptune par Agamède et Trophonius, qui le
construisirent avec des pièces de chêne, façonnées et jointes les
unes aux autres. 3. Ils ne mirent aucune barrière devant la porte
pour empêcher les hommes d'y entrer; ils y tendirent seulement un
cordon de laine, soit que le respect qu'on avait alors pour les
dieux, leur semblât suffisant pour arrêter les curieux, soit que ce
cordon fût assez fort. Il paraît qu'Epytus, fils d'Hippothoüs ne
passa ni par-dessus ce cordon, ni par-dessous, mais qu'il le coupa
pour entrer dans le temple ; il fut puni de son impiété; le flot
jaillissant dans ses yeux l'aveugla, et la mort le saisit presque
aussitôt. 4. C'est une vieille tradition chez les Mantinéens, qu'un
flot de la mer apparaît dans ce temple : les Athéniens disent aussi
qu'il en vient un dans la citadelle ;, il en vient encore un, à ce
que prétendent les Cariéns de Mylase, dans le temple du dieu, que
dans leur langage ils nomment Ogoa ; mais la citadelle d'Athènes
n'est qu'à vingt stades de la mer, du côté de Phalère : le port de
Mylase est tout au plus à quatre-vingts stades de la ville, tandis
que Mantinée est si éloignée de la mer, que c'est bien par la
volonté spéciale du dieu que la mer paraît dans son temple. 5. On
voit au delà du temple de Neptune un trophée de marbre érigé en
mémoire de la défaite des Lacédémoniens, commandés par Agis. Voici,
à ce qu'on raconte, l'ordre de la bataille. Les Mantinéens formoient
l'aile droite de l'armée ; ils avaient rassemble tout ce qui était
en àage de porter les armes. Ils étaient commandés par
Podarès, descendant à la troisième génération de Podarès, qui avait
combattu contre les Thébains : ils avaient pour devin Thrasybule,
fils d'Enée, Eléen, de la race des Iamides, qui leur avait prédit la
victoire, et qui prit lui-même part au combat. 6. Tous les autres
peuples de l'Arcadie, chacun sous leurs chefs, formaient l'aile
gauche ; les Mégalopolitains étaient commandés par Lydiade et
Léocyde. On avait placé au centre les Sicyoniens et les
Achéen, commandés par Aratus. Agis et les Lacédémoniens
avaient étendu leur phalange, de manière à présenter un front égal à
celui des ennemis ; Agis s'était placé au centre avec ceux qui
avaient coutume de combattre autour de lui. 7. Aratus, comme
il en était convenu avec les Arcadiens, lâcha un peu pied, avec son
armée, comme ne pouvant soutenir l'attaque des Lacédémoniens ; mais
tout en lâchant pied, il formait insensiblement son armée en
croissant. Agis et les Lacédémoniens croyant la victoire certaine,
le poursuivaient avec le plus grand acharnement, et ceux des ailes
les suivaient, regardant comme un grand succès de mettre en fuite
Aratus et ceux qui étaient avec lui. 8. Cependant ils ne
s'aperçurent pas que les Arcadiens les prenaient par derrière ; de
sorte que se trouvant enveloppés de toutes parts, ils perdirent la
plus grande partie de leur armée, et entre autres Agis, fils
d'Eumanidas, leur roi. Les Mantinéens disent qu'on vit Neptune
(manque la page
307 - autre traduction) combattit
pour eux, et pour cette raison le trophée qu'ils érigèrent lui fut
consacré. 9. Que des dieux assistent en personne aux guerres et aux
combats des hommes, ce n'est pas chose nouvelle pour quiconque a lu
l'Iliade d'Homère et les aventures de ses héros. Les Athéniens
publient aussi qu'aux combats de Marathon et de Salamine les dieux
prirent les armes en leur faveur, et il passe pour constant que
l'armée des Gaulois fut défaite à Delphes par Apollon, et plus
visiblement encore par les génies tutélaires de cette ville. Il ne
serait donc pas étonnant que les Mantinéens fussent redevables de
leur victoire à la présence et au secours de Neptune. 10. Ce
Léokydès, qui fut chef des Mégalopolitains avec Lydiadès, mérite que
je dise un mot de lui. J'ai ouï dire aux Arcadiens qu'il était le
neuvième descendant de cet Arkésilaos, qui dans le temps qu'il
demeurait à Lykosoura, vit un vieux cerf consacré à cette déesse
qu'ils nomment la Maîtresse; ce cerf portait un collier, et sur ce
collier cette inscription: Jeune faon je fus pris, quand pour
aller à Troie Agapénor partait, plein d'ardeur et de joie. Ce
qui prouve que les cerfs vivent plus longtemps que les éléphants. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Ι'.
Θέας ἄξια ἐν ταῖς ὁδοῖς τῆς Ἀρκαδίας.
Ἀλήσιον ὄρος, καὶ Ποσειδῶνος Ἱππίου ἱερόν. Μαντινέων τρόπαιον.
Ἐλάφου ἱερᾶς μακροβιότης.
(1) Ἐς Ἀρκαδίαν δὲ τὴν ἄλλην
εἰσὶν ἐκ Μαντινείας ὁδοί· ὁπόσα δὲ ἐφ´ ἑκάστης αὐτῶν μάλιστα ἦν θέας
ἄξια, ἐπέξειμι καὶ ταῦτα. Ἰόντι ἐς Τεγέαν ἐστὶν ἐν ἀριστερᾷ τῆς
λεωφόρου παρὰ τοῖς Μαντινέων τείχεσι χωρίον ἐς τῶν ἵππων τὸν δρόμον
καὶ οὐ πόρρω τούτου στάδιον, ἔνθα ἐπὶ τῷ Ἀντίνῳ τὸν ἀγῶνα τιθέασιν.
Ὑπὲρ δὲ τοῦ σταδίου τὸ ὄρος ἐστὶ τὸ Ἀλήσιον, διὰ τὴν ἄλην ὥς φασι
καλούμενον τὴν Ῥέας, καὶ Δήμητρος ἄλσος ἐν τῷ ὄρει. (2) Παρὰ δὲ τοῦ
ὄρους τὰ ἔσχατα τοῦ Ποσειδῶνός ἐστι τοῦ Ἱππίου τὸ ἱερόν, οὐ πρόσω
σταδίου Μαντινείας. Τὰ δὲ ἐς τὸ ἱερὸν τοῦτο ἐγώ τε ἀκοὴν γράφω καὶ
ὅσοι μνήμην ἄλλοι περὶ αὐτοῦ πεποίηνται. Τὸ μὲν δὴ ἱερὸν τὸ ἐφ´ ἡμῶν
ᾠκοδομήσατο Ἀδριανὸς βασιλεύς, ἐπιστήσας τοῖς ἐργαζομένοις ἐπόπτας
ἄνδρας, ὡς μήτε ἐνίδοι τις ἐς τὸ ἱερὸν τὸ ἀρχαῖον μήτε τῶν ἐρειπίων
τι αὐτοῦ μετακινοῖτο· πέριξ δὲ ἐκέλευε τὸν ναὸν σφᾶς οἰκοδομεῖσθαι
τὸν καινόν. Τὰ δὲ ἐξ ἀρχῆς τῷ Ποσειδῶνι τὸ ἱερὸν τοῦτο Ἀγαμήδης
λέγονται καὶ Τροφώνιος ποιῆσαι, δρυῶν ξύλα ἐργασάμενοι καὶ
ἁρμόσαντες πρὸς ἄλληλα· (3) ἐσόδου δὲ ἐς αὐτὸ εἴργοντες ἀνθρώπους
ἔρυμα μὲν πρὸ τῆς ἐσόδου προεβάλοντο οὐδέν, μίτον δὲ διατείνουσιν
ἐρεοῦν, τάχα μέν που τοῖς τότε ἄγουσι τὰ θεῖα ἐν τιμῇ δεῖμα καὶ
τοῦτο ἔσεσθαι νομίζοντες, τάχα δ´ ἄν τι μετείη καὶ ἰσχύος τῷ μίτῳ.
Φαίνεται δὲ καὶ Αἴπυτος ὁ Ἱππόθου μήτε πηδήσας ὑπὲρ τὸν μίτον μήτε
ὑποδύς, διακόψας δὲ αὐτὸν ἐσελθὼν ἐς τὸ ἱερόν· καὶ ποιήσας οὐχ ὅσια
ἐτυφλώθη τε ἐμπεσόντος ἐς τοὺς ὀφθαλμοὺς αὐτῷ τοῦ κύματος καὶ αὐτίκα
ἐπιλαμβάνει τὸ χρεὼν αὐτόν. (4) Θαλάσσης δὲ ἀναφαίνεσθαι κῦμα ἐν τῷ
ἱερῷ λόγος ἐστὶν ἀρχαῖος· ἐοικότα δὲ καὶ Ἀθηναῖοι λέγουσιν ἐς τὸ
κῦμα τὸ ἐν ἀκροπόλει καὶ Καρῶν οἱ Μύλασα ἔχοντες ἐς τοῦ θεοῦ τὸ
ἱερόν, ὃν φωνῇ τῇ ἐπιχωρίᾳ καλοῦσιν Ὀσογῶα. Ἀθηναίοις μὲν δὴ
σταδίους μάλιστα εἴκοσιν ἀφέστηκε τῆς πόλεως ἡ πρὸς Φαληρῷ θάλασσα,
ὡσαύτως δὲ καὶ Μυλασεῦσιν ἐπίνειον σταδίους ὀγδοήκοντα ἀπέχον ἐστὶν
ἀπὸ τῆς πόλεως· Μαντινεῦσι δὲ ἐκ μακροτάτων τε ἡ θάλασσα ἄνεισι καὶ
ἐκφανέστατα δὴ κατὰ τοῦ θεοῦ γνώμην. (5) Πέραν δὲ τοῦ ἱεροῦ τοῦ
Ποσειδῶνος τρόπαιόν ἐστι λίθου πεποιημένον ἀπὸ Λακεδαιμονίων καὶ
Ἄγιδος· λέγεται δὲ καὶ ὁ τρόπος τῆς μάχης. Τὸ μὲν δεξιὸν εἶχον οἱ
Μαντινεῖς αὐτοί, στρατιάν τε ἀπὸ πάσης ἡλικίας καὶ στρατηγὸν
παρεχόμενοι Ποδάρην ἀπόγονον τρίτον Ποδάρου τοῦ Θηβαίοις ἐναντία
ἀγωνισαμένου, παρῆν δέ σφισι καὶ μάντις Ἠλεῖος Θρασύβουλος Αἰνέου
τῶν Ἰαμιδῶν - οὗτος ὁ ἀνὴρ νίκην τε τοῖς Μαντινεῦσι προηγόρευσε καὶ
αὐτός σφισι τοῦ ἔργου μετέσχεν - · (6) ἐπὶ δὲ τῷ εὐωνύμῳ πᾶν τὸ ἄλλο
Ἀρκαδικὸν ἐτάσσοντο, ἄρχοντες δὲ κατὰ πόλεις τε ἦσαν καὶ
Μεγαλοπολιτῶν Λυδιάδης καὶ Λεωκύδης· Ἀράτῳ δὲ ἐπετέτραπτο καὶ
Σικυωνίοις τε καὶ Ἀχαιοῖς τὸ μέσον. Λακεδαιμόνιοι δὲ καὶ Ἆγις
ἐπεξέτειναν τὴν φάλαγγα, ὡς τῶν ἐναντίων τῷ στρατεύματι
ἀντιπαρήκοιεν· τὸ μέσον δὲ Ἆγις καὶ οἱ περὶ τὸν βασιλέα εἶχον. (7)
Ἄρατος δὲ ἀπὸ συγκειμένου πρὸς τοὺς Ἀρκάδας ὑπέφευγεν αὐτός τε καὶ ὁ
σὺν αὐτῷ στρατὸς οἷα δὴ τῶν Λακεδαιμονίων σφίσιν ἐγκειμένων·
ὑποφεύγοντες δὲ ἅμα τὸ σύνταγμα σφῶν ἠρέμα ἐποίουν μηνοειδές.
Λακεδαιμόνιοι δὲ καὶ Ἆγις νίκην τε ἤλπιζον καὶ τοῖς περὶ τὸν Ἄρατον
ἐνέκειντο ἀθρόοι μᾶλλον· ἐπηκολούθουν δέ σφισι καὶ οἱ ἀπὸ τῶν
κεράτων, Ἄρατον καὶ τὴν σὺν αὐτῷ στρατιὰν τρέψασθαι μέγα ἀγώνισμα
ἡγούμενοι (8). Ἔλαθόν τε δὴ κατὰ νώτου γενόμενοί σφισιν οἱ Ἀρκάδες
καὶ οἱ Λακεδαιμόνιοι κυκλωθέντες τῆς τε ἄλλης στρατιᾶς τὸ πολὺ
ἀποβάλλουσι καὶ βασιλεὺς ἔπεσεν Ἆγις Εὐδαμίδου. Φανῆναι δὲ καὶ τὸν
Ποσειδῶνα ἀμύνοντά σφισιν ἔφασαν οἱ Μαντινεῖς, καὶ τοῦδε ἕνεκα
τρόπαιον ἐποιήσαντο ἀνάθημα τῷ Ποσειδῶνι. (9) Πολέμῳ δὲ καὶ ἀνθρώπων
φόνοις παρεῖναι θεοὺς ἐποίησαν μὲν ὅσοις τὰ ἡρώων ἐμέλησεν ἐν Ἰλίῳ
παθήματα, ᾄδεται δὲ ὑπὸ Ἀθηναίων ὡς θεοί σφισιν ἐν Μαραθῶνι καὶ ἐν
Σαλαμῖνι τοῦ ἔργου μετάσχοιεν· ἐκδηλότατα δὲ ὁ Γαλατῶν στρατὸς
ἀπώλετο ἐν Δελφοῖς ὑπὸ τοῦ θεοῦ καὶ ἐναργῶς ὑπὸ δαιμόνων. Οὕτω καὶ
Μαντινεῦσιν ἕπεται οὐκ ἄνευ τοῦ Ποσειδῶνος τὸ κράτος γενέσθαι σφίσι.
Λεωκύδους δὲ τοῦ Μεγαλοπολιτῶν ὁμοῦ Λυδιάδῃ στρατηγήσαντος πρόγονον
ἔνατον Ἀρκεσίλαον οἰκοῦντα ἐν Λυκοσούρᾳ λέγουσιν οἱ Ἀρκάδες ὡς ἴδοι
τὴν ἱερὰν τῆς καλουμένης Δεσποίνης ἔλαφον πεπονηκυῖαν ὑπὸ γήρως· τῇ
δὲ ἐλάφῳ ταύτῃ ψάλιόν τε εἶναι περὶ τὸν τράχηλον καὶ γράμματα ἐπὶ τῷ
ψαλίῳ,
Νεβρὸς ἐὼν ἑάλων, ὅτ´ ἐς Ἴλιον ἦν
Ἀγαπήνωρ.
Οὗτος μὲν δὴ ἐπιδείκνυσιν ὁ λόγος
ἔλαφον εἶναι πολλῷ καὶ ἐλέφαντος μακροβιώτερον θηρίον· |
CHAPITRE XI.
Lieu appelé Pélagus. Mort de Pélias,
et tombeaux de ses filles. Lieu appelé Phéson. Mort d'Épaminondas et
son tombeau. Diverses erreurs causées par la conformité des noms.
1. APRÈS avoir passé le temple de
Neptune, vous entrez dans un endroit tout planté de chênes qu'on
nomme Pélagus; le chemin de Mantinée à Tégée passe à travers ces
chênes. L'autel rond qu'on voit sur le grand chemin est la limite
entre le territoire de Tégée et celui de Mantinée ; si en sortant du
temple de Neptune vous vous détournez à gauche, vous aurez à peine
fait cinq stades que vous trouverez les tombeaux des filles de
Pélias. Les Mantinéens disent qu'elles vinrent s'établir chez eux
pour fuir les reproches qu'on leur faisait au sujet de la mort de
leur père; 2. en effet, dès que Médée fut arrivée à lolchos, elle
travailla à perdre Pélias, certainement de concert avec Jason,
quoiqu'en apparence elle fut brouillée avec lui. Elle promit aux
filles de Pélias de rendre, si elles le voulaient, la première
jeunesse à leur père qui était très vieux ; ayant égorgé, je ne sais
comment, un bélier, et l'ayant fait cuire dans une chaudière avec
certains ingrédients, elle l'en retira vivant et redevenu agneau. 3.
Elle prit de même Pélias, le coupa en morceaux et le fit cuire, et
ses filles l'en retirèrent dans un tel état qu'elles ne purent pas
même lui donner la sépulture. Cela les obligea de changer de pays;
elles allèrent dans l'Arcadie, où on leur érigea ces tombeaux après
leur mort. Je n'ai trouvé leurs noms dans aucun des poètes que j'ai
lus ; cependant le peintre Micon a écrit au bas de leurs portraits,
qu'elles se nommaient Astéropée et Antinoé. 4. L'endroit nommé
Phéson est à environ vingt stades plus loin que ces tombeaux; vous
y trouvez un monument peu élevé et entouré d'un soubassement, auprès
duquel le chemin devient très étroit; c'est à ce qu'on dit le
tombeau d'Aréithoüs, surnommé le Corynète, à cause de l'arme dont il
faisait usage. 5. Après avoir laissé de côté la route de Mantinée à
Pallantium, environ trente stades au-delà vous trouvez sur le grand
chemin un bois de chênes qu'on nomme le bois de Pélagus ; c'est là
que la cavalerie des Athéniens et des Mantinéens combattit celle des
Béotiens. Les Mantinéens disent qu'Épaminondas fut tué par
Machérion de Mantinée; il le fut par un Spartiate suivant les
Lacédémoniens, qui lui donnent le même nom; 6. mais les Athéniens
disent, et les Thébains sont d'accord sur ce point avec eux,
qu'Épaminondas fut blessé par Gryllus, et cela est représenté à peu
près ainsi dans le tableau où l'on a peint la bataille de Mantinée ;
les Mantinéens eux-mêmes paraissent en être convenus, en
rendant aux frais de la nation les honneurs funèbres à Gryllus, et
en lui érigeant, comme au plus vaillant de leurs alliés, une statue
à l'endroit même où il fut tué. Ils parlent cependant, ainsi que les
Lacédémoniens, d'un certain Machérion; mais réellement il n'y a
jamais en ni à Sparte, ni à Mantinée, d'homme de ce nom à qui on ait
rendu des honneurs publics à cause de sa valeur. 7. Épaminondas
ayant été blessé, on l'emporta encore vivant hors de la mêlée. Il
tint quelque temps la main sur sa blessure, souffrant et observant
le combat; on a donné le nom de Scopé à l'endroit d'où il regardait.
Lorsqu'il vit que la bataille prenait fin, et que l'avantage était
égal de part et d'autre, il ôta la main de dessus sa blessure et
rendit l'âme. On l'enterra sur le champ de bataille même où les deux
armées avaient combattu. 8. Son tombeau est surmonté d'une colonne,
sur laquelle il y a un bouclier, où on a représenté un dragon ; sans
doute pour faire voir qu'Épaminondas était de la race de ceux qu'on
nomme les Spartes. Il y a maintenant deux cippes sur ce monument;
l'un ancien, avec une inscription béotienne, et l'autre érigé par
l'empereur Adrien, qui en a fait lui-même l'inscription. 9. De tous
les Grecs qui se sont distingués par leurs talents militaires,
Épaminondas me paraît le plus digne d'éloges, aucun au moins ne
doit lui être préféré ; en effet, les généraux des Lacédémoniens et
des Athéniens avaient en leur faveur l'ancienne réputation de leurs
villes, et des troupes qui avaient autant de courage qu'eux; mais
Épaminondas ayant trouvé les Thébains découragés et accoutumés à
obéir aux autres, les fit monter en peu de temps au premier rang.
10. L'oracle de Delphes lui avait autrefois recommandé de se mettre
en garde contre le Pélagus ; croyant que c'était de la mer que
l'oracle voulait parler, il. n'osait monter ni sur des trirèmes, ni
même sur des vaisseaux marchands; mais le dieu entendait par ce mot
le bois Pélagus et non la mer. Une pareille conformité de noms avait
déjà trompé les Athéniens, et trompa dans la suite le Carthaginois
Annibal. 11. L'oracle d'Ammon lui avait prédit qu'il serait enterré
après sa mort dans la Libye; il espérait donc détruire l'empire
Romain, et revenir dans sa patrie terminer ses jours de vieillesse.
Mais Flaminius, général romain, faisant tous ses efforts pour le
prendre vivant, il se réfugia comme suppliant auprès de Prusias :
celui-ci l'ayant renvoyé, il sauta à cheval, et son épée étant
sortie du fourreau il se blessa à un doigt; à peine eut-il fait
quelques stades que cette blessure lui occasionna la fièvre, et il
mourut trois jours après, dans un endroit que les Nicomédiens
nomment Libye. 12. Quant aux Athéniens, l'oracle de Dodone leur
avait conseillé de peupler la Sicile. La Sicile est une petite
colline à peu de distance de la ville ; mais ne saisissant pas le
véritable sens de l'oracle, ils entreprirent des expéditions
lointaines et la guerre de Syracuse, Il serait facile de citer
plusieurs autres exemples pareils, à ceux-là.
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ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΑ'.
Χωρίον Πέλαγος. Πελίου θάνατος,
καὶ τῶν θυγατέρων αὐτοῦ τάφοι. Χωρίον Φοίζων. Ἐπαμινώνδα
θάνατος καὶ τάφος. Ἀπάται ἐξ ὁμονώμων ἀκολουθήσασαι.
(1) Μετὰ δὲ τὸ ἱερὸν τοῦ Ποσειδῶνος
χωρίον ὑποδέξεταί σε δρυῶν πλῆρες, καλούμενον Πέλαγος, καὶ ἐκ
Μαντινείας ἡ ἐς Τεγέαν ὁδὸς φέρει διὰ τῶν δρυῶν. Μαντινεῦσι δὲ ὅροι
πρὸς Τεγεάτας εἰσὶν ὁ περιφερὴς ἐν τῇ λεωφόρῳ βωμός. Εἰ δὲ ἀπὸ τοῦ
ἱεροῦ τοῦ Ποσειδῶνος ἐς ἀριστερὰν ἐκτραπῆναι θελήσειας, σταδίους τε
ἥξεις μάλιστά που πέντε καὶ ἐπὶ τῶν Πελίου θυγατέρων ἀφίξῃ τοὺς
τάφους· ταύτας φασὶν οἱ Μαντινεῖς μετοικῆσαι παρὰ σφᾶς, τὰ ἐπὶ τῷ
θανάτῳ τοῦ πατρὸς ὀνείδη φευγούσας. (2) Ὡς γὰρ δὴ ἀφίκετο ἡ Μήδεια
ἐς Ἰωλκόν, αὐτίκα ἐπεβούλευε τῷ Πελίᾳ, τῷ ἔργῳ μὲν συμπράσσουσα τῷ
Ἰάσονι, τῷ λόγῳ δὲ ἀπεχθανομένη. Ἐπαγγέλλεται τοῦ Πελίου ταῖς
θυγατράσιν ὡς τὸν πατέρα αὐταῖς, ἢν ἐθέλωσιν, ἀποφανοῖ νέον ἀντὶ
γέροντος παλαιοῦ· κατασφάξασα δὲ ὅτῳ δὴ τρόπῳ κριὸν τὰ κρέα ὁμοῦ
φαρμάκοις ἐν λέβητι ἥψησεν, οἷς ἐκ τοῦ λέβητος τὸν κριὸν τὸν
ἑψόμενον ἄρνα ἐξήγαγε ζῶντα· (3) παραλαμβάνει τε δὴ τὸν Πελίαν
κατακόψασα ἑψῆσαι, καὶ αὐτὸν ἐκομίσαντο αἱ θυγατέρες οὐδὲ ἐς ταφὴν
ἔτι ἐπιτήδειον. Τοῦτο ἠνάγκασε τὰς γυναῖκας ἐς Ἀρκαδίαν μετοικῆσαι,
καὶ ἀποθανούσαις τὰ μνήματα ἐχώσθη σφίσιν αὐτοῦ· ὀνόματα δὲ αὐταῖς
ποιητὴς μὲν ἔθετο οὐδείς, ὅσα γε ἐπελεξάμεθα ἡμεῖς, Μίκων δὲ ὁ
ζωγράφος Ἀστερόπειάν τε εἶναι καὶ Ἀντινόην ἐπὶ ταῖς εἰκόσιν αὐτῶν
ἐπέγραψεν. (4) Χωρίον δὲ ὀνομαζόμενον Φοίζων περὶ εἴκοσί που
σταδίους τῶν τάφων ἐστὶν ἀπωτέρω τούτων· ὁ δὲ Φοίζων μνῆμά ἐστι
λίθου περιεχόμενον κρηπῖδι, ἀνέχον δὲ οὐ πολὺ ὑπὲρ τῆς γῆς. Κατὰ
τοῦτο ἥ τε ὁδὸς μάλιστα στενὴ γίνεται καὶ τὸ μνῆμα Ἀρηιθόου λέγουσιν
εἶναι, Κορυνήτου διὰ τὸ ὅπλον ἐπονομασθέντος. (5) Κατὰ δὲ τὴν ἐς
Παλλάντιον ἐκ Μαντινείας ἄγουσαν προελθόντι ὡς τριάκοντά που
σταδίους, παρήκει κατὰ τοῦτο ἐς τὴν λεωφόρον ὁ τοῦ Πελάγους
καλουμένου δρυμός, καὶ τὰ ἱππικὰ τὸ Ἀθηναίων τε καὶ Μαντινέων
ἐνταῦθα ἐμαχέσαντο ἐναντία τῆς Βοιωτίας ἵππου. Ἐπαμινώνδαν δὲ
ἀποθανεῖν Μαντινεῖς μὲν ὑπὸ Μαχαιρίωνος Μαντινέως φασὶν ἀνδρός·
ὡσαύτως δὲ καὶ Λακεδαιμόνιοι Σπαρτιάτην λέγουσιν εἶναι τὸν
ἀποκτείναντα Ἐπαμινώνδαν, τίθενται δὲ Μαχαιρίωνα ὄνομα καὶ οὗτοι τῷ
ἀνδρί. (6) Ὁ δὲ Ἀθηναίων ἔχει λόγος - ὁμολογοῦσι δὲ αὐτῷ καὶ Θηβαῖοι
- τρωθῆναι τὸν Ἐπαμινώνδαν ὑπὸ Γρύλου· παραπλήσια δέ σφισίν ἐστι καὶ
τὰ ἐν τῇ γραφῇ τῇ τὸ ἔργον ἐχούσῃ τὸ ἐν Μαντινείᾳ. Φαίνονται δὲ οἱ
Μαντινεῖς Γρύλον μὲν δημοσίᾳ τε θάψαντες καὶ ἔνθα ἔπεσεν ἀναθέντες
εἰκόνα ἐπὶ στήλης ὡς ἀνδρὸς ἀρίστου τῶν συμμάχων· Μαχαιρίωνα δὲ λόγῳ
μὲν καὶ αὐτοὶ καὶ οἱ Λακεδαιμόνιοι λέγουσιν, ἔργῳ δὲ οὔτε ἐν Σπάρτῃ
Μαχαιρίων ἐστὶν οὐδείς, οὐ μὴν οὐδὲ παρὰ Μαντινεῦσιν, ὅτῳ γεγόνασιν
ὡς ἀνδρὶ ἀγαθῷ τιμαί. (7) Ὡς δὲ ἐτέτρωτο ὁ Ἐπαμινώνδας, ἐκκομίζουσιν
ἔτι ζῶντα ἐκ τῆς παρατάξεως αὐτόν· ὁ δὲ τέως μὲν τὴν χεῖρα ἔχων ἐπὶ
τῷ τραύματι ἐταλαιπώρει καὶ ἐς τοὺς μαχομένους ἀφέωρα - ὁπόθεν δὲ
ἀπέβλεπεν ἐς αὐτούς, ὠνόμαζον Σκοπὴν οἱ ἔπειτα -, λαβόντος δὲ ἴσον
τοῦ ἀγῶνος πέρας, οὕτω τὴν χεῖρα ἀπέσχεν ἀπὸ τοῦ τραύματος· καὶ
αὐτὸν ἀφέντα τὴν ψυχὴν ἔθαψαν ἔνθα σφίσιν ἐγένετο ἡ συμβολή. (8) Τῷ
τάφῳ δὲ κίων τε ἐφέστηκε καὶ ἀσπὶς ἐπ´ αὐτῷ δράκοντα ἔχουσα
ἐπειργασμένον· ὁ μὲν δὴ δράκων ἐθέλει σημαίνειν γένους τῶν Σπαρτῶν
καλουμένων εἶναι τὸν Ἐπαμινώνδαν, στῆλαι δέ εἰσιν ἐπὶ τῷ μνήματι, ἡ
μὲν ἀρχαία καὶ ἐπίγραμμα ἔχουσα Βοιώτιον, τὴν δὲ αὐτήν τε ἀνέθηκεν
Ἀδριανὸς βασιλεὺς καὶ ἐποίησε τὸ ἐπίγραμμα τὸ ἐπ´ αὐτῇ. (9) Τὸν δὲ
Ἐπαμινώνδαν τῶν παρ´ Ἕλλησι στρατηγίας ἕνεκα εὐδοκιμησάντων μάλιστα
ἐπαινέσαι τις ἂν ἢ ὕστερόν γε οὐδενὸς ποιήσαιτο· Λακεδαιμονίων μὲν
γὰρ καὶ Ἀθηναίων τοῖς ἡγεμόσι πόλεών τε ἀξίωμα ὑπῆρχεν ἐκ παλαιοῦ
καὶ οἱ στρατιῶται φρονήματός τι ἦσαν ἔχοντες, Θηβαίους δὲ
Ἐπαμινώνδας ἀθύμους τὰς γνώμας καὶ ἄλλων ἀκούειν εἰωθότας ἀπέφηνεν
ἐν οὐ πολλῷ πρωτεύοντας. (10) Ἐγεγόνει δὲ τῷ Ἐπαμινώνδᾳ μαντεία
πρότερον ἔτι ἐκ Δελφῶν πέλαγος αὐτὸν φυλάσσεσθαι· καὶ ὁ μὲν τριήρους
τε μὴ ἐπιβῆναι μηδὲ ἐπὶ νεὼς φορτίδος πλεῦσαι δεῖμα εἶχε, τῷ δὲ ἄρα
Πέλαγος δρυμὸν καὶ οὐ θάλασσαν προέλεγεν ὁ δαίμων. Χωρία δὲ τὰ
ὁμώνυμα καὶ Ἀννίβαν ὕστερον τὸν Καρχηδόνιον καὶ πρότερον ἔτι
Ἀθηναίους ἠπάτησεν. (11) Ἀννίβᾳ γὰρ χρησμὸς ἀφίκετο παρὰ Ἄμμωνος ὡς
ἀποθανὼν γῇ καλυφθήσεται τῇ Λιβύσσῃ. Ὁ μὲν δὴ ἤλπιζεν ἀρχήν τε τὴν
Ῥωμαίων καθαιρήσειν καὶ οἴκαδε ἐς τὴν Λιβύην ἐπανελθὼν τελευτήσειν
γήρᾳ τὸν βίον. Φλαμινίου δὲ τοῦ Ῥωμαίου ποιουμένου σπουδὴν ἑλεῖν
ζῶντα αὐτόν, ἀφικόμενος παρὰ Προυσίαν ἱκέτης καὶ ἀπωσθεὶς ὑπ´ αὐτοῦ
ἀνεπήδα τε ἐπὶ τὸν ἵππον καὶ γυμνωθέντος τοῦ ξίφους τιτρώσκεται τὸν
δάκτυλον. Προελθόντι δέ οἱ στάδια οὐ πολλὰ πυρετός τε ἀπὸ τοῦ
τραύματος καὶ ἡ τελευτὴ τριταίῳ συνέβη· τὸ δὲ χωρίον ἔνθα ἀπέθανε
καλοῦσιν οἱ Νικομηδεῖς Λίβυσσαν. (12) Ἀθηναίοις δὲ μάντευμα ἐκ
Δωδώνης Σικελίαν ἦλθεν οἰκίζειν, ἡ δὲ οὐ πόρρω τῆς πόλεως ἡ Σικελία
λόφος ἐστὶν οὐ μέγας· οἱ δὲ οὐ συμφρονήσαντες τὸ εἰρημένον ἔς τε
ὑπερορίους στρατείας προήχθησαν καὶ ἐς τὸν Συρακοσίων πόλεμον. Ἔχοι
δ´ ἄν τις καὶ πλέονα τοῖς εἰρημένοις ἐοικότα ἄλλα ἐξευρεῖν. |
CHAPITRE XII.
Temple de Jupiter Charmon. Chênes de l'Arcadie. Methydrium.
Alcimédon, héros. Stade de Ladas et tombeau de Pénélope. Ruines de
l'ancienne Mantinée et de Méras. Monument d'Anchise.
1. LE temple de Jupiter surnommé
Charmon est tout au plus à un stade du tombeau d'Épaminondas. Il y a
dans les forêts de l'Arcadie des chênes de différentes espèces ; les
uns à larges feuilles ; les autres connus sous le nom de hêtres ; et
une troisième espèce dont l'écorce est poreuse et si légère qu'on
l'emploie sur mer pour faire des balises pour les ancres
et les filets. Dans divers endroits de
l'Ionie on donne à cette écorce le nom de Phellus, que le
poète Hermésianax a employé dans ses élégies. 2. Méthydrium était
autrefois une ville ; ce n'est plus maintenant qu'un bourg dépendant
de Mégalopolis. En prenant la route qui conduit de Mantinée à cet
endroit, lorsque vous avez fait trente stades, vous trouvez une
plaine nommée Alcimédon, au-dessus de laquelle s'élève le mont
Ostracine, où l'on voit une caverne qu'habitait jadis Alcimédon,
l'un de ceux qu'on nomme les héros. 3. Les Phigaliens disent
qu'Hercule eut commerce avec Phillo, fille de cet Alcimédon ; ce
dernier s'étant aperçu qu'elle était accouchée, l'exposa sur la
montagne avec l'enfant à qui elle avait donné le jour, pour qu'ils y
périssent. On donna à cet enfant le nom d'Échmagoras. L'enfant,
ainsi exposé, jetant des cris, une pie apprit si bien à les
contrefaire, 4. qu'Hercule passant par hasard dans cet endroit, et
entendant cette pie, crut que c'était un enfant qui pleurait; il se
détourna pour suivre la voix ; étant arrivé vers Phillo, il la
reconnut, la délivra de ses liens, et sauva la vie à son fils ;
depuis ce temps-là, on donne a la fontaine voisine le nom de Cissa (
pie ). L'endroit nommé Pétrosaca est à quarante stades de cette
fontaine; il forme la limite entre le territoire de Mantinée et
celui de Mégalopolis. Outre les routes dont je viens de parler, il y
en a deux qui conduisent de Mantinée à Orchomène. 5. Sur l'une de
ces routes vous trouvez d'abord ce qu'on appelle le stade de Ladas,
qui est l'endroit où il s'exerçait à la course. Il y a un temple de
Diane tout auprès, et à droite du chemin une éminence de terre, qui
est, à ce qu'on dit, le tombeau de Pénélope ; car la tradition des
Mantinéens à son égard, ne s'accorde point avec le poème nommé la
Thesprotide ; 6. on lit en effet dans ce poème, qu'après le retour
d'Ulysse du siège de Troie, Pénélope eut de lui un fils nommé
Ptoliporthès, au lieu que les Mantinéens disent qu'Ulysse ayant
convaincu Pénélope d'avoir elle-même attiré des amants dans sa
maison, la répudia ; qu'elle se retira d'abord à Lacédémone et
ensuite à Mantinée, où elle termina ses jours. 7. Auprès de ce
tombeau est une plaine peu étendue, d'où s'élève une montagne où
l'on voit encore les ruines de l'ancienne Mantinée, et cet endroit
porte maintenant le nom de Ptolis. En avançant un peu au nord de ces
ruines, vous trouvez la fontaine d'Alalcoménia, et à trente stades
de la ville, les ruines d'un bourg nommé Méra, si toutefois c'est
là, et non dans le pays de Tégée, que Méra, fille d'Atlas a été
enterrée ; car toutes les probabilités sont en faveur des Tégéates.
Il est possible qu'une autre Méra, descendant de la fille d'Atlas,
soit venue dans le pays de Mantinée. 8. Il me reste à parler de
l'autre route de Mantinée à Orchomène. On y trouve d'abord le mont
Anchisia, et vers le pied de ce mont le tombeau d'Anchise ;
lorsqu'Enée allait en Sicile, il aborda avec son escadre dans la
Laconie, où il fonda les deux villes d'Aphrodisias et d'Éétis ;
Anchise, son père, étant venu, je ne sais à quelle occasion, jusqu'à
l'endroit dont il est question, y finit ses jours et y fut enterré ;
c'est de lui que la montagne a pris le nom d'Anchisia. 9. Ceux des
Éoliens qui occupent maintenant Ilion, semblent confirmer cette
tradition ; car ils ne montrent nulle part dans leur pays le tombeau
d'Anchise. On voit près de ce tombeau les ruines d'un temple de
Vénus. Les limites entre le territoire de Mantinée et celui
d'Orchomène sont sur le mont Anchisia. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΒ'.
Διὸς Χάρμωνος ναός. Ἀρκάδων δρῦς.
Μεθύδριον κώμη. Ἀλκιμέδων ἥρως. Λάδα στάδιον, καὶ Πηνελόπης
τάφος. Μαντινείας τῆς ἀρχαίας, καὶ Μαιρᾶς ἐρείπια. Ἀγχίσου μνῆμα.
(1) Τοῦ τάφου δὲ τοῦ Ἐπαμινώνδα
μάλιστά που σταδίου μῆκος Διὸς ἀφέστηκεν ἱερὸν ἐπίκλησιν Χάρμωνος.
Ἀρκάδων δὲ ἐν τοῖς δρυμοῖς εἰσιν αἱ δρῦς διάφοροι, καὶ τὰς μὲν
πλατυφύλλους αὐτῶν, τὰς δὲ φηγοὺς καλοῦσιν· αἱ τρίται δὲ ἀραιὸν τὸν
φλοιὸν καὶ οὕτω δή τι παρέχονται κοῦφον, ὥστε ἀπ´ αὐτοῦ καὶ ἐν
θαλάσσῃ ποιοῦνται σημεῖα ἀγκύραις καὶ δικτύοις· ταύτης τῆς δρυὸς τὸν
φλοιὸν ἄλλοι τε Ἰώνων καὶ Ἑρμησιάναξ ὁ τὰ ἐλεγεῖα ποιήσας φελλὸν
ὀνομάζουσιν. (2) Ἐς Μεθύδριον δὲ πόλιν μὲν οὐκέτι, κώμην δὲ ἐς τὸ
Μεγαλοπολιτικὸν συντελοῦσαν, ἐς τοῦτό ἐστι τὸ Μεθύδριον ἐκ
Μαντινείας ὁδός. Προελθόντι δὲ σταδίους τριάκοντα πεδίον τε
ὀνομαζόμενον Ἀλκιμέδων καὶ ὑπὲρ τοῦ πεδίου τὸ ὄρος ἐστὶν ἡ
Ὀστρακίνα, ἐν δὲ αὐτῷ σπήλαιον, ἔνθα ᾤκησεν Ἀλκιμέδων, ἀνὴρ τῶν
καλουμένων ἡρώων. (3) Τούτου τοῦ Ἀλκιμέδοντος θυγατρὶ συγγενέσθαι
Φιαλοῖ {ὡς} Φιγαλεῖς λέγουσιν Ἡρακλέα· ὡς δὲ ᾔσθετο αὐτὴν ὁ
Ἀλκιμέδων τεκοῦσαν, ἐκτίθησιν ἀπολουμένην ἐς τὸ ὄρος, σὺν δὲ αὐτῇ
καὶ τὸν παῖδα ὃν ἔτεκε· καλοῦσι δὲ Αἰχμαγόραν αὐτὸν οἱ Ἀρκάδες.
Ἀνακλαίοντος δὲ ὡς ἐξέκειτο τοῦ παιδός, κίσσα ἡ ὄρνις ἐπήκουέ τε
ὀδυρομένου καὶ ἀπεμιμεῖτο τὰ κλαύματα· (4) καί πως ὁ Ἡρακλῆς
ἐρχόμενος τὴν ὁδὸν ταύτην ἐπήκουσε τῆς κίσσης καὶ - ἐνόμισε γὰρ
παιδὸς εἶναι καὶ οὐκ ὄρνιθος τὸν κλαυθμόν - ἐτράπετο εὐθὺ τῆς φωνῆς·
γνωρίσας δὲ αὐτήν τε ἔλυσεν ἀπὸ τῶν δεσμῶν καὶ τὸν παῖδα ἀνεσώσατο.
Ἐξ ἐκείνου δὲ ἡ πλησίον πηγὴ Κίσσα ἀπὸ τῆς ὄρνιθος ὀνομάζεται.
Τεσσαράκοντα δὲ ἀπὸ τῆς πηγῆς στάδια ἀφέστηκε Πετροσάκα καλούμενον
χωρίον· Μεγαλοπολιτῶν δὲ καὶ Μαντινέων ὅρος ἐστὶν ἡ Πετροσάκα. (5)
Ἐπὶ δὲ ὁδοῖς ταῖς κατειλεγμέναις δύο ἐς Ὀρχομενόν εἰσιν ἄλλαι, καὶ
τῇ μέν ἐστι καλούμενον Λάδα στάδιον, ἐς ὃ ἐποιεῖτο Λάδας μελέτην
δρόμου, καὶ παρ´ αὐτὸ ἱερὸν Ἀρτέμιδος καὶ ἐν δεξιᾷ τῆς ὁδοῦ γῆς χῶμα
ὑψηλόν· Πηνελόπης δὲ εἶναι τάφον φασίν, οὐχ ὁμολογοῦντες τὰ ἐς αὐτὴν
ποιήσει τῇ Θεσπρωτίδι ὀνομαζομένῃ. (6) Ἐν ταύτῃ μέν γέ ἐστι τῇ
ποιήσει ἐπανήκοντι ἐκ Τροίας Ὀδυσσεῖ τεκεῖν τὴν Πηνελόπην
Πτολιπόρθην παῖδα· Μαντινέων δὲ ὁ ἐς αὐτὴν λόγος Πηνελόπην φησὶν ὑπ´
Ὀδυσσέως καταγνωσθεῖσαν ὡς ἐπισπαστοὺς ἐσαγάγοιτο ἐς τὸν οἶκον, καὶ
ἀποπεμφθεῖσαν ὑπ´ αὐτοῦ, τὸ μὲν παραυτίκα ἐς Λακεδαίμονα ἀπελθεῖν,
χρόνῳ δὲ ὕστερον ἐκ τῆς Σπάρτης ἐς Μαντίνειαν μετοικῆσαι, καί οἱ τοῦ
βίου τὴν τελευτὴν ἐνταῦθα συμβῆναι. (7) Τοῦ τάφου δὲ ἔχεται τούτου
πεδίον οὐ μέγα, καὶ ὄρος ἐστὶν ἐν τῷ πεδίῳ τὰ ἐρείπια ἔτι Μαντινείας
ἔχον τῆς ἀρχαίας· καλεῖται δὲ τὸ χωρίον τοῦτο ἐφ´ ἡμῶν Πτόλις. Κατὰ
δὲ τὸ πρὸς ἄρκτον αὐτῆς προελθόντι ὁδὸν οὐ μακρὰν Ἀλαλκομενείας ἐστὶ
πηγή, τῆς Πτόλεως δὲ μετὰ σταδίους τριάκοντα κώμης τε ἐρείπια
καλουμένης Μαιρᾶς καὶ τάφος Μαιρᾶς, εἰ δὴ ἐνταῦθα καὶ μὴ ἐν τῇ
Τεγεατῶν ἐτάφη· Τεγεάταις γὰρ τοῦ λόγου τὸ εἰκὸς καὶ οὐ Μαντινεῦσιν
ἕπεται, Μαιρὰν τὴν Ἄτλαντος παρὰ σφίσι ταφῆναι. Τάχα δ´ ἂν καὶ
ἀπόγονος τῆς Ἄτλαντος Μαιρᾶς ἑτέρα Μαιρὰ ἀφίκοιτο ἐς τὴν Μαντινικήν.
(8) Λείπεται δὲ ἔτι τῶν ὁδῶν ἡ ἐς Ὀρχομενόν, καθ´ ἥντινα Ἀγχισία τε
ὄρος καὶ Ἀγχίσου μνῆμά ἐστιν ὑπὸ τοῦ ὄρους τοῖς ποσίν. Ὡς γὰρ δὴ
ἐκομίζετο ἐς Σικελίαν ὁ Αἰνείας, ἔσχε ταῖς ναυσὶν ἐς τὴν Λακωνικήν,
καὶ πόλεών τε Ἀφροδισιάδος καὶ Ἤτιδος ἐγένετο οἰκιστὴς καὶ τὸν
πατέρα Ἀγχίσην κατὰ πρόφασιν δή τινα παραγενόμενον ἐς τοῦτο τὸ
χωρίον καὶ αὐτόθι τοῦ βίου τῇ τελευτῇ χρησάμενον ἔθαψεν ἐνταῦθα· καὶ
τὸ ὄρος τοῦτο ἀπὸ τοῦ Ἀγχίσου καλοῦσιν Ἀγχισίαν. (9) Τούτου δὲ
συντελοῦσιν ἐς πίστιν Αἰολέων οἱ Ἴλιον ἐφ´ ἡμῶν ἔχοντες, οὐδαμοῦ τῆς
σφετέρας ἀποφαίνοντες μνῆμα Ἀγχίσου. Πρὸς δὲ τοῦ Ἀγχίσου τῷ τάφῳ
ἐρείπιά ἐστιν Ἀφροδίτης ἱεροῦ, καὶ Μαντινέων ὅροι πρὸς Ὀρχομενίους
καὶ ἐν ταῖς Ἀγχισίαις εἰσίν. |
CHAPITRE XIII.
Temple de Diane Hymnia. Ville des
Orchoméniens. Mont Trachys. Caphyes, ville. Tombeau d'Aristocrate.
Fontaines Ténées. Route de Stymphèle et de Phénée.
1. IL y a dans le pays d'Orchomène, à
gauche du chemin par où l'on vient d'Anchisia, et sur le penchant de
la montagne, un temple de Diane Hymnia ; ce temple est commun aux
Orchoméniens et aux Mantinéens. Il est desservi par un prêtre et par
une prêtresse, qui sont pour toute leur vie, non seulement astreints
à une chasteté sévère, mais encore assujétis à beaucoup d'autres
obligations. Les bains leur sont interdits, et leur manière de vivre
pour tout le reste n'est point la même que celle des autres; ils ne
peuvent entrer dans la maison d'aucun particulier. Il en est de même
à Ephèse, de ceux qui sont chargés de présider aux repas dans le
temple de Diane, et à qui on donne le nom d'Essènes ; mais ils ne
sont en charge que pour un an. On célèbre tous les ans une fête en
l'honneur de Diane Hymnia. 2. L'ancienne Orchomène était sur le
sommet de la montagne, où il reste encore des ruines des murs et de
la place publique. La ville actuelle est au dessous de l'ancienne
enceinte. Ce qui mérite d'y être remarqué, c'est d'abord la fontaine
qui fournit aux habitants de l'eau; ensuite les temples de Vénus et
de Neptune, dont les statues sont en marbre. Il y a près de la ville
une statue en bois de Diane; elle est placée dans l'intérieur d'un
grand cèdre, et on donne à cause de cela à la déesse le surnom de
Cédréatis. 3. On voit au-dessous de la ville des monceaux de pierres
a quelque distance les uns des autres; ils ont été élevés pour
honorer la mémoire de gens tués à la guerre ; mais à quel peuple de
l'Arcadie ou du reste du Péloponnèse faisaient-ils la guerre? c'est
ce dont on ne trouve aucune trace dans les inscriptions, et ce que
les Orchoméniens ignorent eux-mêmes. 4. Vis-à-vis la ville est le
mont Trachys; il y a entre ce mont et la ville un ravin profond par
où les eaux de pluie coulent et vont se rendre dans une plaine
très-étendue et qui est en grande partie occupée par un marais. En
partant d'Orchomène, et en avançant environ trois stades, vous
trouvez une route qui vous conduit directement à Caphyes, d'abord le
long du ravin même, et ensuite à gauche le long de l'eau stagnante.
Il y a encore une autre route, qui, après avoir traversé le ravin,
passe au pied du mont Trachys; 5. en suivant celle-ci, vous trouvez
d'abord le tombeau d'Aristocrates, celui qui viola jadis une fille
prêtresse de Diane Hymnia. Après ce tombeau se trouvent les sources
nommées Ténées; l'endroit nommé Amilos est à environ sept stades de
ces sources: Amilos était jadis une ville. Là, le chemin se divise
de nouveau en deux branches, dont l'une conduit à Stymphèle, et
l'autre à Phénée; 6. en suivant cette dernière vous trouvez une
montagne où se réunissent les limites du territoire des
Orchoméniens, des Phénéates et des Caphyates. Au-dessus de ces
limites est suspendu un rocher fort élevé qu'on nomme la roche
Caphyatique. Vous rencontrez ensuite un ravin, que traverse la route
qui conduit à Phénée ; à peu près vers le milieu de ce ravin est une
fontaine ; et à l'extrémité, le lieu appelé Caryes. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΓ'.
Ἀρτέμιδος τῆς Ὑμνίας ναός. Ὀρχομενίων
πόλις. Ὄρος Τραχὺ καὶ Καφυὰ πόλις. Ἀριστοκράτους μνῆμα.
Τενεῖαι Πηγαί. Ὁδὸς ἐπὶ Στύμφηλον καὶ Φενεόν.
(1)
Ἐν δὲ τῇ χώρᾳ τῇ
Ὀρχομενίων, ἐν ἀριστερᾶ τῆς ὁδοῦ
τῆς ἀπὸ Ἀγχισιῶν, ἐν ὑπτίῳ τοῦ ὄρους τὸ ἱερόν ἐστι τῆς Ὑμνίας
Ἀρτέμιδος· μέτεστι δὲ αὐτοῦ καὶ Μαντινεῦσι ** καὶ ἱέρειαν καὶ ἄνδρα
ἱερέα. Τούτοις οὐ μόνον τὰ ἐς τὰς μίξεις ἀλλὰ καὶ ἐς τὰ ἄλλα
ἁγιστεύειν καθέστηκε τὸν χρόνον τοῦ βίου πάντα, καὶ οὔτε λουτρὰ οὔτε
δίαιτα λοιπὴ κατὰ τὰ αὐτά σφισι καθὰ καὶ τοῖς πολλοῖς ἐστιν, οὐδὲ ἐς
οἰκίαν παρίασιν ἀνδρὸς ἰδιώτου. Τοιαῦτα οἶδα ἕτερα ἐνιαυτὸν καὶ οὐ
πρόσω Ἐφεσίων ἐπιτηδεύοντας τοὺς τῇ Ἀρτέμιδι ἱστιάτορας τῇ Ἐφεσίᾳ
γινομένους, καλουμένους δὲ ὑπὸ τῶν πολιτῶν Ἐσσῆνας. Τῇ δὲ Ἀρτέμιδι
τῇ Ὑμνίᾳ καὶ ἑορτὴν ἄγουσιν ἐπέτειον. (2) Ὀρχομενίοις δὲ ἡ προτέρα
πόλις ἐπὶ ὄρους ἦν ἄκρᾳ τῇ κορυφῇ, καὶ ἀγορᾶς τε καὶ τειχῶν ἐρείπια
λείπεται· τὴν δὲ ἐφ´ ἡμῶν πόλιν ὑπὸ τὸν περίβολον οἰκοῦσι τοῦ
ἀρχαίου τείχους. Θέας δὲ αὐτόθι ἄξια πηγή τε, ἀφ´ ἧς ὑδρεύονται, καὶ
Ποσειδῶνός ἐστι καὶ Ἀφροδίτης ἱερά, λίθου δὲ τὰ ἀγάλματα. Πρὸς δὲ τῇ
πόλει ξόανόν ἐστιν Ἀρτέμιδος· ἵδρυται δὲ ἐν κέδρῳ μεγάλῃ, καὶ τὴν
θεὸν ὀνομάζουσιν ἀπὸ τῆς κέδρου Κεδρεᾶτιν. (3) Σωροὶ δὲ ὑπὸ τὴν
πόλιν λίθων εἰσὶ διεστηκότες ἀπὸ ἀλλήλων, ἐπενήθησαν δὲ ἐν πολέμῳ
πεσοῦσιν ἀνδράσιν. Οἷς τισι δὲ Πελοποννησίων ἐπολέμησαν ἢ τῶν ἄλλων
ἢ Ἀρκάδων αὐτῶν, οὔτε ἐπιγράμματα ἐπὶ τοῖς τάφοις ἐσήμαινεν οὔτε οἱ
Ὀρχομένιοι μνημονεύουσιν. (4) Ἔστι δὲ ἀπαντικρὺ τῆς πόλεως ὄρος
Τραχύ. Τὸ δὲ ὕδωρ τὸ ἐκ τοῦ θεοῦ διὰ χαράδρας ῥέον κοίλης μεταξὺ τῆς
τε πόλεως καὶ τοῦ Τραχέος ὄρους κάτεισιν ἐς ἄλλο Ὀρχομένιον πεδίον,
τὸ δὲ πεδίον τοῦτο μεγέθει μὲν μέγα, τὰ πλείω δέ ἐστιν αὐτοῦ λίμνη.
Ἰόντι δὲ ἐξ Ὀρχομενοῦ καὶ σταδίους προελθόντι ὅσον τρεῖς, ἡ μὲν
εὐθεῖα ἐπὶ πόλιν Καφυὰν ἄγει παρά τε αὐτὴν τὴν χαράδραν καὶ μετὰ
ταύτην ἐν ἀριστερᾷ παρὰ τὸ ὕδωρ τὸ λιμνάζον· ἡ δὲ ἑτέρα τῶν ὁδῶν
διαβάντι τὸ ὕδωρ τὸ διὰ τῆς χαράδρας ῥέον ὑπὸ τὸ Τραχύ ἐστιν ὄρος.
(5) Κατὰ δὲ τὴν ὁδὸν ταύτην πρῶτον μὲν μνῆμά ἐστιν Ἀριστοκράτους, ὃς
βίᾳ ποτὲ ᾔσχυνε τὴν ἱερωμένην τῇ Ὑμνίᾳ θεῷ παρθένον, μετὰ δὲ τοῦ
Ἀριστοκράτους τὸν τάφον πηγαί τέ εἰσι καλούμεναι Τενεῖαι καὶ ἀπέχει
τῶν πηγῶν στάδια ὡς ἑπτὰ Ἄμιλος χωρίον· πόλιν δὲ τὴν Ἄμιλόν ποτε
εἶναι λέγουσι. Κατὰ τοῦτο αὖθις τὸ χωρίον δίχα ἡ ὁδὸς τέμνεται, καὶ
ἡ μὲν ἐπὶ Στύμφηλον, ἡ δὲ ἐς Φενεὸν αὐτῶν ἄγει. (6) Κατὰ δὲ τὴν ἐς
Φενεὸν ἐκδέξεταί σε ὄρος· ἐν δὲ τῷ ὄρει τούτῳ συνάπτουσιν Ὀρχομενίων
καὶ Φενεατῶν τε καὶ Καφυατῶν ὅροι τῆς γῆς. Ἀνατείνει δὲ ὑπὲρ τοὺς
ὅρους κρημνὸς ὑψηλός· πέτραν Καφυατικὴν ὀνομάζουσι τὸν κρημνόν. Μετὰ
δὲ τοὺς ὅρους ταῖς κατειλεγμέναις πόλεσι φάραγξ τε ὑπόκειται καὶ
φέρει δι´ αὐτῆς ἡ ἐς Φενεὸν ὁδός· κατὰ μέσην δέ που μάλιστα τὴν
φάραγγα ὕδωρ ἄνεισιν ἐκ πηγῆς, καὶ ἐπὶ τῷ πέρατι τῆς φάραγγος Καρυαί
ἐστι χωρίον. |
CHAPITRE XIV.
Phénée. Laonomé. Olbius, fleuve. Statue de Neptune Hippius. Premiers
fondeurs de Statues. Monuments d'Iphiclès. lolaüs. Mercure et jeux
Herméens. Myrtilus. Cérémonies et temple de Cérès.
1. LA
plaine de Phénée est au-dessous de
Caryes. On dit que l'ancienne Phénée fut jadis submergée par une
inondation extraordinaire ; l'on voit encore maintenant sur la
montagne les marques de l'endroit jusqu'où l'eau monta, à ce qu'on
prétend. A cinq stades de Caryes sont deux montagnes, l'une nommée
Oréxis, l'autre Sciathis; au bas de chacune de ces
montagnes est un gouffre qui absorbe les
eaux de la pluie. 2. Les Phénéates disent que ces gouffres sont
l'ouvrage des hommes, et qu'ils ont été creusés par Hercule, qui
demeurait alors à Phénée, chez Laonomé, mère d'Amphitryon. Ils
disent, en effet, qu'Alcée avait eu Amphitryon de Laonomé, fille de
Gunéus, et non pas de Lysidice, fille de Pélops. Si réellement
Hercule fit sa résidence quelque temps chez les Phénéates, il est
probable que, lorsqu'il eut été chassé de Tirynthe par Etirysthée,
il ne se retira pas sur-le champ à Thèbes, et qu'il alla d'abord à
Phénée. 3. Il creusa aussi au milieu de la plaine de Phénée un canal
pour servir de lit au fleuve Olbius, que d'autres Arcadiens nomment
Aroanius; ce canal a cinquante stades de long et trente pieds de
profondeur dans les endroits où il n'est pas dégradé ; le fleuve
cependant n'y coule plus ; il est retourné dans, son ancien lit, et
a abandonné celui qu'Hercule lui avait creusé. 4. La ville est
située cinquante stades plus loin que les gouffres dont j'ai parlé.
Elle a été fondée, à ce que disent les habitants, par un certain
Phénéus, Autochtone. Leur forteresse est escarpée de tous les côtés
; on a seulement fortifié, pour plus de sûreté, quelques endroits
qui n'étaient pas aussi inaccessibles. Il y a dans cette citadelle
un temple de Minerve surnommée Tritonia, dont il ne reste plus que
les ruines. 5. On y voit aussi une statue en bronze de Neptune
surnommé Hippius ; elle y a été élevée, à ce qu'on dit, par Ulysse,
qui, ayant perdu ses chevaux, érigea après avoir parcouru toute la
Grèce pour les chercher, un temple à Diane, qu'il surnomma Heurippa, à l'endroit même du pays de Phénée, où il les avait retrouvés ; il
y érigea aussi une statue à Neptune Hippius. 6. On dit qu'Ulysse
après les avoir retrouvés, crut devoir les laisser dans le pays des
Phénéates, de même qu'il nourrissait ses bœufs sur le continent,
vis-à-vis Ithaque; les Phénéates me montrèrent, sur la base de la
statue de Neptune, une inscription contenant quelques ordres que
donnait Ulysse à ceux qui menaient paître ses chevaux. Dans tout le
reste du récit des Phenéates, il n'y a rien contre la vraisemblance;
7. mais ils ne me persuaderont pas que ce soit Ulysse qui ait érigé
la statue en bronze ; on ne savait pas en effet alors couler les
statues en bronze d'un seul jet, de même qu'on fait une robe d'une
seule pièce ; j'ai déjà fait connaître, en parlant de la statue de
Jupiter Hypatus, à Sparte, quelle était la manière dont on
travaillait alors le bronze. 8. Les premiers qui trouvèrent la
manière de le couler et de jeter des statues au moule, furent
Rhécus, fils de Philéus, et Théodore, fils de Téléclès, tous deux
de Samos. Théodore avait aussi gravé le cachet d'émeraude que
Polycrate, tyran de Samos, portait le plus ordinairement, et dont il
faisait tant de cas. 9. En descendant de la citadelle de Phénée, on
trouve un stade et sur une éminence le tombeau d'Iphiclès, frère
d'Hercule, et père d'Iolas. Les Grecs disent qu'Iolas aida Hercule
dans la plupart de ses travaux ; quant à Iphiclès, son père,
lorsque Hercule livra un premier combat aux Éléens et à Augias, il
fut blessé par les fils d'Actor, plus connus sous le nom de Molione,
leur mère ; ses amis le portèrent déjà malade à Phénée, où Bupbagus,
Phénéate, et Promné, sa femme, en prirent le plus grand soin et lui
donnèrent la sépulture, lorsqu'il fut mort. 10. Les Phénéates lui
offrent encore maintenant des sacrifices comme à un héros. Mercure
est de tous les dieux celui pour lequel ils ont le plus de
vénération. Ils célèbrent en son honneur les jeux Herméens; il a
chez eux un temple et une statue de marbre, qui est l'ouvrage
d'Euchir, fils d'Eubulide, Athénien. Derrière le temple est le
tombeau de Myrtilus qui suivant les Grecs était fils de Mercure et
écuyer d'Énomaüs. Lorsque quelqu'un venait demander en mariage la
fille d'Énomaüs, Myrtilus conduisait avec beaucoup d'adresse ces
chevaux de ce dernier, qui perçait de son javelot le prétendant,
quand celui-ci l'atteignait. 11. Myrlilus, était lui-même amoureux
d'Hippodamie ; mais n'osant pas s'exposer au combat, il servait
Énomaüs et conduisait son char. On dit qu'à la fin il se laissa
entraîner à trahir Énomaüs, Pélops s'étant engagé par serment à lui
abandonner Hippodamie pour une nuit. Ayant ensuite rappelé à Pélops
ses serments, celui-ci le précipita de son vaisseau dans la mer; les
Phénéates disent qu'ils recueillirent son corps qui avait été jeté
sur le rivage par les flots, et qu'ils l'ensevelirent; ils lui
sacrifient tous les ans, comme à un héros, pendant la nuit. 12. Il
est évident que Pélops ne fit pas un long trajet par mer, et qu'il
alla seulement depuis l'embouchure de l'Alphée jusqu'au port des
Éléens ; il paraît donc que ce n'est pas de Myrtilus, fils de
Mercure, qu'a pris son nom la mer Myrtoum, qui commence vers
l'Eubée, et qui se confond, vers l'île déserte d'Hélène, avec la mer
Égée; les Eubéens, qui connaissent leurs antiquités, me paraissent
avoir raison de dire que cette mer a pris son nom d'une femme nommée
Myrto. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΔ'.
Φενεός. Λαονόμη. Ὄλβιος ποταμός.
Ποσειδῶνος τοῦ Ἱππίου ἄγαλμα. Ἀγαλμάτων πρῶτοι χωνευταί. Ἰφικλέους
μνῆμα. Ἰόλαος. Ἑρμῆς καὶ Ἕρμαια ἀγών. Μυρτίλος Δήμητρος
τελεταὶ καὶ ἱερόν.
(1) Φενεατῶν δὲ τὸ πεδίον κεῖται μὲν
ὑπὸ ταῖς Καρυαῖς, πλεονάσαντος δέ ποτε αὐτῷ τοῦ ὕδατος κατακλυσθῆναί
φασι τὴν ἀρχαίαν Φενεόν, ὥστε καὶ ἐφ´ ἡμῶν σημεῖα ἐλείπετο ἐπὶ τῶν
ὀρῶν ἐς ἃ ἐπαναβῆναι τὸ ὕδωρ λέγουσι. Καρυῶν δὲ στάδια πέντε
ἀφέστηκεν ἥ τε Ὄρυξις καλουμένη καὶ ἕτερον ὄρος Σκίαθις· ὑφ´ ἑκατέρῳ
δέ ἐστι τῷ ὄρει βάραθρον τὸ ὕδωρ καταδεχόμενον τὸ ἐκ τοῦ πεδίου. (2)
Τὰ δὲ βάραθρα οἱ Φενεᾶται ταῦτά φασιν εἶναι χειροποίητα, ποιῆσαι δὲ
αὐτὰ Ἡρακλέα τηνικαῦτα ἐν Φενεῷ παρὰ Λαονόμῃ τῇ Ἀμφιτρύωνος μητρὶ
οἰκοῦντα· γενέσθαι γὰρ Ἀμφιτρύωνα ἐκ Λαονόμης Ἀλκαίῳ τῆς Γούνεω,
γυναικὸς Φενεάτιδος, καὶ οὐκ ἐκ τῆς Πέλοπος Λυσιδίκης. Εἰ δὲ Ἡρακλῆς
ἀληθεῖ λόγῳ παρὰ τοὺς Φενεάτας μετῴκησε, πείθοιτο ἄν τις διωχθέντα
ἐκ Τίρυνθος ὑπὸ Εὐρυσθέως αὐτὸν οὐκ αὐτίκα ἐς Θήβας, πρότερον δὲ ἐς
Φενεὸν ἀφικέσθαι. (3) Διὰ μέσου δὲ ὤρυξεν Ἡρακλῆς τοῦ Φενεατῶν
πεδίου ἔλυτρον, ῥεῦμα εἶναι τῷ ποταμῷ τῷ Ὀλβίῳ, ὅν τινα Ἀροάνιον
Ἀρκάδων καλοῦσιν ἕτεροι καὶ οὐκ Ὄλβιον· μῆκος μὲν τοῦ ὀρύγματος
στάδιοι πεντήκοντά εἰσι, βάθος δέ, ὅσον μὴ πεπτωκός ἐστιν αὐτοῦ, καὶ
ἐς τριάκοντα καθήκει πόδας. Οὐ μὴν ταύτῃ γε ἔτι κάτεισιν ὁ ποταμός,
ἀλλὰ ἐς τὸ ῥεῦμα ἀπεχώρησεν αὖθις τὸ ἀρχαῖον, καταλιπὼν {ἔλυτρον}
τοῦ Ἡρακλέους τὸ ἔργον. (4) Τῶν βαράθρων δὲ τῶν ἐν τοῖς εἰρημένοις
πεποιημένων ὄρεσιν ἀπωτέρω πεντήκοντά που σταδίοις ἐστὶν ἡ πόλις·
οἰκιστὴν δὲ οἱ Φενεᾶται λέγουσιν ἄνδρα αὐτόχθονα εἶναι Φενεόν. Ἔστι
δέ σφισιν ἀκρόπολις ἀπότομος πανταχόθεν, τὰ μὲν πολλὰ ἔχουσα οὕτως,
ὀλίγα δὲ αὐτῆς καὶ ὠχυρώσαντο ὑπὲρ ἀσφαλείας. Ἐνταῦθα ἐν τῇ
ἀκροπόλει ναός ἐστιν Ἀθηνᾶς ἐπίκλησιν Τριτωνίας, ἐρείπια δὲ ἐλείπετο
αὐτοῦ μόνα· (5) καὶ Ποσειδῶν χαλκοῦς ἕστηκεν ἐπωνυμίαν Ἵππιος,
ἀναθεῖναι δὲ τὸ ἄγαλμα τοῦ Ποσειδῶνος Ὀδυσσέα ἔφασαν· ἀπολέσθαι γὰρ
ἵππους τῷ Ὀδυσσεῖ, καὶ αὐτὸν γῆν τὴν Ἑλλάδα κατὰ ζήτησιν ἐπιόντα τῶν
ἵππων ἱδρύσασθαι μὲν ἱερὸν ἐνταῦθα Ἀρτέμιδος καὶ Εὑρίππαν ὀνομάσαι
τὴν θεόν, ἔνθα τῆς Φενεατικῆς χώρας εὗρε τὰς ἵππους, ἀναθεῖναι δὲ
καὶ τοῦ Ποσειδῶνος τὸ ἄγαλμα τοῦ Ἱππίου. (6) Τῷ δὲ Ὀδυσσεῖ λέγουσιν
εὑρόντι τὰς ἵππους γενέσθαι οἱ κατὰ γνώμην ἐν χώρᾳ τῇ Φενεατῶν ἔχειν
ἵππους, καθάπερ γε καὶ τὰς βοῦς ἐν τῇ ἠπείρῳ τῆς Ἰθάκης ἀπαντικρὺ
τρέφειν αὐτόν· καί μοι καὶ γράμματα οἱ Φενεᾶται παρείχοντο ἐπὶ τοῦ
ἀγάλματος γεγραμμένα τῷ βάθρῳ, τοῦ Ὀδυσσέως δή τι πρόσταγμα τοῖς
ποιμαίνουσι τὰς ἵππους. (7) Τὰ μὲν δὴ ἄλλα ἑπομένοις ἡμῖν τῷ
Φενεατῶν λόγῳ εἰκὸς προσέσται, τὸ δὲ ἄγαλμα Ὀδυσσέα ἀναθεῖναι τὸ
χαλκοῦν οὐκ ἔχω πείθεσθαί σφισιν· οὐ γάρ πω τότε τοῦ χαλκοῦ τὰ
ἀγάλματα διὰ παντὸς ἠπίσταντο ἐργάσασθαι καθάπερ ἐσθῆτα
ἐξυφαίνοντες. Τρόπον δὲ ὅστις ἦν αὐτοῖς ἐς τὰ χαλκᾶ ἐργασίας,
ἔδειξεν ἤδη μοι τοῦ ἐς Σπαρτιάτας λόγου τὰ ἐπὶ τοῦ ἀγάλματος τοῦ
Ὑπάτου Διός. (8) Διέχεαν δὲ χαλκὸν πρῶτοι καὶ ἀγάλματα ἐχωνεύσαντο
Ῥοῖκός τε Φιλαίου καὶ Θεόδωρος Τηλεκλέους Σάμιοι. Θεοδώρου δὲ ἔργον
ἦν καὶ ἡ ἐπὶ τοῦ λίθου τῆς σμαράγδου σφραγίς, ἣν Πολυκράτης ὁ Σάμου
τυραννήσας ἐφόρει τε τὰ μάλιστα καὶ ἐπ´ αὐτῇ περισσῶς δή τι
ἠγάλλετο. (9) Φενεατῶν δὲ ἐκ τῆς ἀκροπόλεως καταβαίνοντι ἔστι μὲν
στάδιον, ἔστι δὲ ἐπὶ λόφου μνῆμα Ἰφικλέους ἀδελφοῦ τε Ἡρακλέους καὶ
Ἰολάου πατρός. Ἰόλαον μὲν δὴ τὰ πολλὰ Ἡρακλεῖ συγκάμνειν λέγουσιν
Ἕλληνες· Ἰφικλῆς δὲ ὁ Ἰολάου πατήρ, ἡνίκα ἐμαχέσατο Ἡρακλῆς πρὸς
Ἠλείους τε καὶ Αὐγέαν τὴν προτέραν μάχην, τότε ὑπὸ τῶν παίδων ἐτρώθη
τῶν Ἄκτορος, καλουμένων δὲ ἀπὸ Μολίνης τῆς μητρός. Καὶ ἤδη κάμνοντα
κομίζουσιν οἱ προσήκοντες ἐς Φενεόν· ἐνταῦθα ἀνὴρ Φενεάτης αὐτὸν
Βουφάγος καὶ ἡ τοῦ Βουφάγου γυνὴ Πρώμνη περιεῖπόν τε εὖ καὶ
ἀποθανόντα ἐκ τοῦ τραύματος ἔθαψαν. (10) Ἰφικλεῖ μὲν δὴ καὶ ἐς τόδε
ἔτι ἐναγίζουσιν ὡς ἥρωι, θεῶν δὲ τιμῶσιν Ἑρμῆν Φενεᾶται μάλιστα καὶ
ἀγῶνα ἄγουσιν Ἕρμαια, καὶ ναός ἐστιν Ἑρμοῦ σφισι καὶ ἄγαλμα λίθου·
τοῦτο ἐποίησεν ἀνὴρ Ἀθηναῖος Εὔχειρ Εὐβουλίδου. Ὄπισθεν δέ ἐστι τοῦ
ναοῦ τάφος Μυρτίλου. Τοῦτον Ἑρμοῦ παῖδα εἶναι τὸν Μυρτίλον λέγουσιν
Ἕλληνες, ἡνιοχεῖν δὲ αὐτὸν Οἰνομάῳ· καὶ ὁπότε ἀφίκοιτό τις μνώμενος
τοῦ Οἰνομάου τὴν θυγατέρα, ὁ μὲν ἠπείγετο ὁ Μυρτίλος σὺν τέχνῃ τοῦ
Οἰνομάου τὰς ἵππους, ὁ δὲ ἐν τῷ δρόμῳ τὸν μνηστῆρα, ὁπότε ἐγγὺς
γένοιτο, κατηκόντιζεν. (11) Ἱπποδαμείας δὲ ἤρα μὲν καὶ αὐτὸς ὁ
Μυρτίλος, ἐς δὲ τὸν ἀγῶνα ἀτόλμως ἔχων ὑπεῖκε καὶ ἡνιόχει τῷ
Οἰνομάῳ. Τέλος δὲ καὶ ἀναφανῆναι τοῦ Οἰνομάου προδότην φασὶν αὐτὸν
ὑπαχθέντα ὅρκοις, ὥς οἱ νύκτα ὁ Πέλοψ μίαν Ἱπποδαμείᾳ συγγενέσθαι
παρήσει. Ἀναμιμνήσκοντα οὖν τῶν ὅρκων ὁ Πέλοψ ἐξέβαλεν ἐκ τῆς νεώς·
Φενεᾶται δὲ τοῦ Μυρτίλου τὸν νεκρὸν ἐκβληθέντα ὑπὸ τοῦ κλύδωνος
λέγουσιν ἀνελόμενοι θάψαι, καὶ νύκτωρ κατὰ ἔτος ἐναγίζουσιν αὐτῷ.
(12) Ἔστι δὲ ὁ Πέλοψ δῆλος οὐ πολλήν τινα παραπλεύσας θάλασσαν, ἀλλὰ
ὅσον ἀπὸ τοῦ Ἀλφειοῦ τῶν ἐκβολῶν ἐς τὸ ἐπίνειον τὸ Ἠλείων. Οὐκ ἂν
οὖν τό γε πέλαγος τὸ Μυρτῷον ἀπὸ Μυρτίλου τοῦ Ἑρμοῦ φαίνοιτο
κεκλημένον, ἀρχόμενόν τε ἀπὸ Εὐβοίας καὶ παρ´ Ἑλένην ἔρημον νῆσον
καθῆκον ἐς τὸ Αἰγαῖον· ἀλλά μοι δοκοῦσιν Εὐβοέων οἱ τὰ ἀρχαῖα
μνημονεύοντες εἰκότα εἰρηκέναι, λέγοντες ἀπὸ γυναικὸς Μυρτοῦς τῷ
πελάγει γεγονέναι τὸ ὄνομα τῷ Μυρτῴῳ.
|
CHAPITRE XV.
Pétroma. Masque de Cérès Cidaria, et
temple de Cérès Thesmia. Choses remarquables en sortant de Phénée.
Télamon et Chalcodon. Frontières des Phénéates et des Achéens. Mont
Crathis et temple de Cérès Pyronia.
1.
Les Phénéates ont aussi un temple de
Cérès Éleusinienne ; ils célèbrent les mystères de la déesse de la
même manière, à ce qu'ils prétendent, qu'on les célèbre à Éleusine,
et ils disent que Naüs vint chez eux d'après l'ordre qu'il en avait
reçu de l'oracle de Delphes, et que ce Naüs descendait d'Eumolpus à
la troisième génération.
On a fabriqué auprès du temple de
Cérès Éleusinienne ce qu'on nomme le Pétroma ; ce sont deux grandes
pierres ajustées l'une contre l'autre ; 2. chaque année, lorsqu'on
célèbre ce qu'on nomme les grands mystères, on sépare ces pierres,
on en tire des écrits qui contiennent des choses relatives à cette
célébration ; on en fait lecture aux initiés, et la même nuit on
les renferme de nouveau. J'ai appris que la plupart des Phénéates
jurent dans les plus grandes occasions par le Pétroma. 3. Il y a sur
ce Pétroma une espèce de couvercle rond qui renferme un masque
représentant Cérès Cidaria. Lorsqu'on célèbre les grands mystères,
le prêtre se met ce masque sur le visage, et d'après une certaine
tradition, il frappe de verges les dieux infernaux. Les Phénéates
disent que, même avant l'arrivée de Naüs, Cérès était venue chez
eux dans le cours de ses voyages, et qu'elle donna à tous ceux qui
l'avaient reçue dans leurs maisons, ou qui lui avaient offert des
présents, toutes les espèces de légumes, excepté la fève. 4. Ils
regardent donc la fève comme un légume impur; ils ont à cet égard
une tradition sacrée. Ceux qui reçurent la déesse furent, à ce
qu'ils disent, Trisaulès et Damithalès. Ils lui érigèrent un temple
au pied du mont Cyllène, et instituèrent en son honneur des mystères
qu'ils célèbrent encore maintenant. Ce temple de Cérès Thesmia est
tout au plus à quinze stades de la ville.
5. En allant de Phénée à Pellène et à
Egire, ville des Achéen, vous trouvez à environ quinze stades de la
ville un temple d'Apollon Pythien, dont il ne reste plus que des
ruines et un grand autel de marbre blanc ; les Phénéates y
sacrifient encore maintenant à Apollon et à Diane : c'est Hercule, à
ce qu'ils disent, qui a érigé cet autel après avoir pris Élis. On
voit dans le même endroit les monuments des héros qui, ayant pris
part avec lui à l'expédition contre les Éléens, ne retournèrent pas
dans leur patrie après le combat. 6. Télamon est enterré tout auprès
du fleuve Aroanius, un peu plus loin que le temple d'Apollon, et
Chalcodon à peu de distance de la fontaine nommée Énoé; ce
Chalcodon n'est pas le père d'Eléphénor qui alla avec ses vaisseaux
au siège de Troie; ni ce Télamon, le père d'Ajax et de Teucer; il
n'est pas possible, en effet, que ceux-là ayant été tués dans ce
combat. Comment Chalcodon aurait-il pu suivre Hercule dans cette
expédition, puisqu'il avait été tué auparavant par Amphitryon, ainsi
que le prouvent des monuments Thébains dignes de foi ? 7. et comment
Teucer aurait-il fondé Salamine, dans l'île de Chypre, si, lorsqu'il
revint du siège de Troie, personne ne l'avait chassé de son pays
natal ? et quel autre que Télamon aurait pu le chasser? il est donc
évident que c'est un Chalcodon autre que celui de l'Eubée, et un
Télamon autre que celui d'Egire, qui se sont trouvés à l'expédition
d'Hercule contre les Éléens. On voit encore maintenant des gens
obscurs qui portent le même nom que des gens célèbres, et il a dû en
être ainsi de tout temps. 8. Les Phénéates ont plusieurs limites du
côté des Achéens; ils en sont séparés vers Cyllène par le fleuve
Porinas, et vers le pays d'Egire par le temple de Diane. En avançant
un peu dans le pays des Phénéates, après le temple d'Apollon
Pythien, vous vous trouverez sur le chemin qui conduit vers le mont
Crathis; 9. c'est dans cette montagne que sont les sources du fleuve
Crathis, qui se jette dans la mer vers Eges ; lieu désert
maintenant, et qui dans les temps anciens était une ville des
Achéens. C'est de ce fleuve qu'a pris son nom celui qui coule en
Italie, dans le pays des Bruttiens. Sur le mont Crathis est le
temple de Diane Pyronia ; dans les temps reculés les Argiens
venaient prendre chez cette déesse du feu pour les fêtes Lernéennes.
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ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΕ'.
Πέτρωμα. Δήμητρος Κιδαρίας πρόσωπον
καὶ Δήμητρος Θεσμίας ναός. Θέας ἄξια Φενεοῦ ἔξω. Τελαμὼν καὶ
Χαλκώδων. Φενεατῶν καὶ Ἀχαιῶν ὅροι. Κρᾶθις ὄρος καὶ
Ἀρτέμιδος Πυρωνίας ἱερόν.
(1) Φενεάταις δὲ καὶ Δήμητρός ἐστιν
ἱερὸν ἐπίκλησιν Ἐλευσινίας, καὶ ἄγουσι τῇ θεῷ τελετήν, τὰ Ἐλευσῖνι
δρώμενα καὶ παρὰ σφίσι τὰ αὐτὰ φάσκοντες καθεστηκέναι· ἀφικέσθαι γὰρ
αὐτοῖς Ναὸν κατὰ μάντευμα ἐκ Δελφῶν, τρίτον δὲ ἀπόγονον Εὐμόλπου
τοῦτον εἶναι τὸν Ναόν. Παρὰ δὲ τῆς Ἐλευσινίας τὸ ἱερὸν πεποίηται
Πέτρωμα καλούμενον, λίθοι δύο ἡρμοσμένοι πρὸς ἀλλήλους μεγάλοι. (2)
Ἄγοντες δὲ παρὰ ἔτος ἥντινα τελετὴν μείζονα ὀνομάζουσι, τοὺς λίθους
τούτους τηνικαῦτα ἀνοίγουσι· λαβόντες δὲ γράμματα ἐξ αὐτῶν ἔχοντα ἐς
τὴν τελετὴν καὶ ἀναγνόντες ἐς ἐπήκοον τῶν μυστῶν, κατέθεντο ἐν νυκτὶ
αὖθις τῇ αὐτῇ. Φενεατῶν δὲ οἶδα τοὺς πολλοὺς καὶ ὀμνύντας ὑπὲρ
μεγίστων τῷ Πετρώματι. (3) Καὶ ἐπίθημα ἐπ´ αὐτῷ περιφερές ἐστιν,
ἔχον ἐντὸς Δήμητρος πρόσωπον Κιδαρίας· τοῦτο ὁ ἱερεὺς περιθέμενος τὸ
πρόσωπον ἐν τῇ μείζονι καλουμένῃ τελετῇ ῥάβδοις κατὰ λόγον δή τινα
τοὺς ὑποχθονίους παίει. Φενεατῶν δέ ἐστι λόγος, καὶ πρὶν ἢ Ναὸν
ἀφικέσθαι {γὰρ} καὶ ἐνταῦθα Δήμητρα πλανωμένην· ὅσοι δὲ Φενεατῶν
οἴκῳ τε καὶ ξενίοις ἐδέξαντο αὐτήν, τούτοις τὰ ὄσπρια ἡ θεὸς τὰ
ἄλλα, κύαμον δὲ οὐκ ἔδωκέ σφισι. (4) Κύαμον μὲν οὖν ἐφ´ ὅτῳ μὴ
καθαρὸν εἶναι νομίζουσιν ὄσπριον, ἔστιν ἱερὸς ἐπ´ αὐτῷ λόγος· οἱ δὲ
τῷ Φενεατῶν λόγῳ δεξάμενοι τὴν θεόν, Τρισαύλης καὶ Δαμιθάλης,
ἐποιήσαντο μὲν Δήμητρος ναὸν Θεσμίας ὑπὸ τῷ ὄρει τῇ Κυλλήνῃ,
κατεστήσαντο δὲ αὐτῇ καὶ τελετήν, ἥντινα καὶ νῦν ἄγουσιν. Ὁ δὲ ναὸς
οὗτος τῆς Θεσμίας σταδίους πέντε μάλιστά που καὶ δέκα ἐστὶν ἀπωτέρω
τῆς πόλεως.
(5) Ἐς δὲ Πελλήνην ἐκ Φενεοῦ καὶ ἐς
Αἴγειραν ἰόντι Ἀχαιῶν πόλιν, πέντε που προεληλυθότι καὶ δέκα
σταδίους, Ἀπόλλωνός ἐστι Πυθίου ναός· ἐρείπια δὲ ἐλείπετο αὐτοῦ μόνα
καὶ βωμὸς μέγας λίθου λευκοῦ. Ἐνταῦθα ἔτι καὶ νῦν Ἀπόλλωνι Φενεᾶται
καὶ Ἀρτέμιδι θύουσιν, Ἡρακλέα ἑλόντα Ἦλιν τὸ ἱερὸν λέγοντες ποιῆσαι.
Ἔστι δὲ αὐτόθι καὶ ἡρώων μνήματα, ὅσοι {σὺν} Ἡρακλεῖ στρατείας ἐπὶ
Ἠλείους μετασχόντες οὐκ ἀπεσώθησαν οἴκαδε ἐκ τῆς μάχης. (6) Τέθαπται
δὲ Τελαμὼν ἐγγύτατα τοῦ ποταμοῦ τοῦ Ἀροανίου, ἀπωτέρω μικρὸν ἢ ἔστι
τὸ ἱερὸν τοῦ Ἀπόλλωνος, Χαλκώδων δὲ οὐ πόρρω κρήνης καλουμένης
Οἰνόης. Τὸν μὲν δὴ Ἐλεφήνορος τοῦ Εὐβοεῦσιν ἐς Ἴλιον ἡγησαμένου καὶ
τὸν Αἴαντός τε καὶ Τεύκρου, τούτων μὲν τοὺς πατέρας οὐκ ἀποδέξαιτο
ἄν τις ἐν τούτῳ πεσεῖν τῷ ἀγῶνι· πῶς μὲν γὰρ ἂν συνεπελάβετο Ἡρακλεῖ
τοῦ ἔργου Χαλκώδων, ὃν πρότερον ἔτι ἀποκτεῖναι Ἀμφιτρύωνα καὶ
μαρτυρεῖται καὶ πιστεύειν ἄξιά ἐστιν ἐν Θήβαις; (7) πῶς δὲ Τεῦκρος
ᾤκισεν ἂν Σαλαμῖνα ἐν Κύπρῳ πόλιν, μηδενὸς ὡς ἀνέστρεψεν ἐκ Τροίας
ἐκβαλόντος ἐκ τῆς οἰκείας; τίς δ´ ἂν ἐξήλασεν ἄλλος πλὴν ὁ Τελαμὼν
αὐτόν; δῆλα οὖν ἐστι Χαλκώδοντα οὐ τὸν ἐξ Εὐβοίας καὶ Τελαμῶνα οὐ
τὸν Αἰγινήτην ἐπὶ Ἠλείους Ἡρακλεῖ μετεσχηκέναι τῆς στρατείας·
ὁμώνυμοι δὲ ἐπιφανέσιν ἄνδρες ἀφανέστεροι καὶ ἐφ´ ἡμῶν ἔτι καὶ τὸν
ἅπαντα ἐγίνοντο ὁμοίως χρόνον. (8) Φενεάταις δὲ πρὸς τὸ Ἀχαϊκὸν τὸ
ὅμορον οὐ καθ´ ἓν ὅροι τῆς γῆς εἰσιν, ἀλλὰ πρὸς μὲν Πελλήνην ὁ
καλούμενος Πωρίνας, πρὸς δὲ τὴν Αἰγειρᾶτιν † τὸ ἐπ´ Ἄρτεμιν. Ἐν δὲ
αὐτῶν Φενεατῶν τῇ χώρᾳ μετὰ τὸ ἱερὸν τοῦ Ἀπόλλωνος τοῦ Πυθίου
προήξεις τε οὐκ ἐπὶ πολὺ καὶ ἐντὸς ἔσῃ τῆς ὁδοῦ τῆς ἐπὶ τὸ ὄρος
ἀγούσης τὴν Κρᾶθιν. (9) Ἐν τούτῳ τῷ ὄρει τοῦ ποταμοῦ τοῦ Κράθιδός
εἰσιν αἱ πηγαί· ῥεῖ δὲ ἐς θάλασσαν παρὰ Αἰγάς, ἔρημον τὰ ἐπ´ ἐμοῦ
χωρίον, τὰ δὲ παλαιότερα Ἀχαιῶν πόλιν. Ἀπὸ τούτου δὲ καλεῖται τοῦ
Κράθιδος καὶ ἐν Ἰταλίᾳ ποταμὸς ἐν γῇ τῇ Βρεττίων· ἐν δὲ τῇ Κράθιδι
τῷ ὄρει Πυρωνίας ἱερόν ἐστιν Ἀρτέμιδος, καὶ τὰ ἔτι ἀρχαιότερα παρὰ
τῆς θεοῦ ταύτης ἐπήγοντο Ἀργεῖοι πῦρ ἐς τὰ Λερναῖα. |
CHAPITRE XVI.
Tricrènes. Mont Sépia et tombeau
d'Épytus. Tombeaux de Mausole et d'Hélène la Juive.
1. EN allant de Phénée vers l'orient,
vous trouvez le mont Gérontium et une route qui passe auprès; ce
mont forme la limite entre les Phénéates et les Stymphaliens. A
gauche du Gérontium, et en marchant à travers le pays des Phénéates,
vous trouvez d'autres limites de leur territoire, nommées Tricrènes
(les Trois Fontaines ). Il y a là trois fontaines dans lesquelles on
dit que les nymphes de cette montagne lavèrent Mercure lorsqu'il
vint au monde ; c'est pour cela que ces fontaines lui sont
consacrées. 2. A peu de distance de Tricrènes s'élève une autre
montagne nommée Sépia, et ce fut là, dit-on, qu'Épytus, fils
d'Elatus, mourut de la morsure d'un serpent; on l'enterra dans le
même endroit, car il ne fut pas possible de porter son corps plus
loin. Les Arcadiens disent qu'il y a encore maintenant des serpents
de cette espèce dans cette montagne ; on n'en voit pas beaucoup, et
même ils sont très rares ; comme elle est la plupart du temps
couverte de neige, ceux qui se trouvent hors de leurs trous,
lorsqu'elle vient à tomber, périssent; et lors même qu'ils s'y sont
retirés auparavant, la neige et le froid, en y pénétrant, en font
périr un grand nombre. 3. J'ai examiné le tombeau d'Épytus avec
d'autant plus d'attention, qu'Homère en a fait mention dans ses vers
sur les Arcadiens; c'est un tertre de terre peu considérable,
entouré d'un soubassement de pierre ; il devait naturellement
paraître admirable à Homère, qui n'avait rien vu de plus beau :
c'est ainsi qu'il compare le chœur de danse sculpté par Vulcain sur
le bouclier d'Achille, au chœur fait par Dédale, parce qu'il n'avait
rien vu de plus artistement fait : 4. quant à moi, je connais
plusieurs tombeaux admirables ; mais je me contenterai d'en citer
deux, l'un à Halicarnasse, et l'autre dans le pays des Hébreux.
Celui qu'on voit à Halicarnasse, a été érigé à Mausole, roi des
Halicarnassiens ; il est si merveilleux par sa grandeur et par sa
magnificence, que les Romains, pleins d'admiration pour ce
monument, donnent chez eux le nom de Mausolées à tous les tombeaux
remarquables. 5. On voit dans le pays des Hébreux, à Jérusalem,
ville que l'empereur Adrien a détruite de fond en comble, le tombeau
d'Hélène, femme du pays : il est tout en marbre ; on y a pratiqué
une porte aussi en marbre, qui s'ouvre tous les ans à pareil jour et
à pareille heure; elle s'ouvre par l'effet seul de la mécanique ; et
après être restée peu de temps ouverte, elle se referme : dans tout
autre temps vous tenteriez vainement de l'ouvrir, et vous la
briseriez plutôt. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Ι
Τὰ Τρίκρηνα. Σηπία ὄρος καὶ
Αἰπύτου τάφος. Μαθσώλου καὶ Ἑλένης τῆς Ἑβραίας τάφοι.
(1) Ἐκ δὲ Φενεοῦ πρὸς ἥλιον
ἰόντι ἀνίσχοντα ὄρους ἐστὶν ἄκρα Γερόντειον καὶ κατὰ ταύτην ὁδός·
Φενεάταις δὲ ὅροι πρὸς Στυμφαλίους τῆς γῆς τοῦτό ἐστι τὸ Γερόντειον.
Τοῦ Γεροντείου δὲ ἐν ἀριστερᾷ διὰ τῆς Φενεατικῆς ὁδεύοντι ὄρη
Φενεατῶν ἐστι Τρίκρηνα καλούμενα, καὶ εἰσὶν αὐτόθι κρῆναι τρεῖς· ἐν
ταύταις λοῦσαι τεχθέντα Ἑρμῆν αἱ περὶ τὸ ὄρος λέγονται νύμφαι, καὶ
ἐπὶ τούτῳ τὰς πηγὰς ἱερὰς Ἑρμοῦ νομίζουσιν. (2) Τρικρήνων δὲ οὐ
πόρρω ἄλλο ἐστὶν ὄρος Σηπία, καὶ Αἰπύτῳ τῷ Ἐλάτου λέγουσιν ἐνταῦθα
γενέσθαι τὴν τελευτὴν ἐκ τοῦ ὄφεως, καί οἱ καὶ τὸν τάφον ἐποίησαν
αὐτόθι· οὐ γὰρ οἷά τε ἦν σφισιν ἐς τὸ πρόσω φέρειν τὸν νεκρόν.
Τούτους οἱ Ἀρκάδες τοὺς ὄφεις γίνεσθαι καὶ ἐφ´ ἡμῶν ἔτι ἐν τῷ ὄρει
φασίν, οὐ μέντοι πολλούς γε ἀλλὰ καὶ μάλιστα σπανίους· ἅτε γὰρ τοῦ
ἔτους τὸ πολὺ νειφομένου τοῦ ὄρους, οἵ τε ἀποληφθέντες τῶν φωλεῶν
ἐκτὸς ὑπὸ τῆς χιόνος διαφθείρονται, καὶ ἢν πρότερον καταφυγόντες
τύχωσιν ἐς τὰ φωλεά, ὅμως ἡ χιὼν μέρος τι αὐτῶν ἀπόλλυσιν, ἅτε καὶ
ἐς αὐτὰ τὰ φωλεὰ καθικνουμένου τοῦ κρυμοῦ. (3)Τὸν δὲ τοῦ Αἰπύτου
τάφον σπουδῇ μάλιστα ἐθεασάμην, ὅτι ἐν τοῖς ἐς τοὺς Ἀρκάδας ἔπεσιν
ἔσχεν Ὅμηρος λόγον τοῦ· Αἰπύτου μνήματος. Ἔστι μὲν οὖν γῆς χῶμα οὐ
μέγα, λίθου κρηπῖδι ἐν κύκλῳ περιεχόμενον· Ὁμήρῳ δὲ - οὐ γὰρ εἶδεν
ἀξιολογώτερον μνῆμα - εἰκότως παρέξειν ἔμελλε θαῦμα, ἐπεὶ καὶ
Ἡφαίστου τὸν χορὸν ἐπὶ τῇ Ἀχιλλέως ἀσπίδι εἰργασμένον εἰκάζει χορῷ
Δαιδάλου ποιηθέντι, σοφώτερα οὐ θεασάμενος. (4) Τάφους δὲ ἀξίους
θαύματος ἐπιστάμενος πολλοὺς δυοῖν ἐξ αὐτῶν ἐπιμνησθήσομαι, τοῦ τε
ἐν Ἁλικαρνασσῷ καὶ ἐν τῇ Ἑβραίων. Ὁ μὲν δὴ ἐν Ἁλικαρνασσῷ Μαυσώλῳ
βασιλεύσαντι Ἁλικαρνασσέων πεποίηται, μέγεθος δὲ οὕτω δή τί ἐστι
μέγας καὶ ἐς κατασκευὴν περίβλεπτος τὴν πᾶσαν, ὥστε καὶ Ῥωμαῖοι
μεγάλως δή τι αὐτὸν θαυμάζοντες τὰ παρὰ σφίσιν ἐπιφανῆ μνήματα
Μαυσώλεια ὀνομάζουσιν· (5) Ἑβραίοις δὲ Ἑλένης γυναικὸς ἐπιχωρίας
τάφος ἐστὶν ἐν πόλει Σολύμοις, ἣν ἐς ἔδαφος κατέβαλεν ὁ Ῥωμαίων
βασιλεύς. Μεμηχάνηται δὲ ἐν τῷ τάφῳ τὴν θύραν, ὁμοίως παντὶ οὖσαν τῷ
τάφῳ λιθίνην, μὴ πρότερον ἀνοίγεσθαι, πρὶν ἂν ἡμέραν τε ἀεὶ καὶ ὥραν
τὸ ἔτος ἐπαγάγῃ τὴν αὐτήν· τότε δὲ ὑπὸ μόνου τοῦ μηχανήματος
ἀνοιχθεῖσα καὶ οὐ πολὺ ἐπισχοῦσα συνεκλείσθη δι´ ἑαυτῆς. Τοῦτον μὲν
δὴ οὕτω, τὸν δὲ ἄλλον χρόνον ἀνοῖξαι πειρώμενος ἀνοίξαις μὲν οὐκ ἄν,
κατάξεις δὲ αὐτὴν πρότερον βιαζόμενος. |
CHAPITRE XVII.
Mont Cyllène et temple de Mercure Cyllénien. Statues des Anciens.
Oiseaux et bêtes blanches. Mont Chélydoréa. Eau du Styx.
1. APRÈS le tombeau d'Épytus, vous
trouvez le mont Cyllène, la plus haute montagne de l'Arcadie. Sur le
sommet de ce mont a été bâti le temple de Mercure Cyllénien, qui
est tout en ruines ; il est évident que c'est de Cyllen, fils
d'Elatus, que la montagne a pris son nom, et le dieu son surnom. 2.
Les différentes espèces de bois que les anciens employaient pour
faire des statues, sont, autant que j'ai pu le savoir, l'ébène, le
cyprès, le cèdre, le chêne, l'if et le lotus ; ce n'est d'aucun de
ces bois qu'est la statue de Mercure Cyllénien : elle est faite avec
du citronnier, et j'ai conjecturé qu'elle avait environ huit
pieds de haut. 3. Une autre merveille du
mont Cyllène, c'est qu'on y voit des merles tout blancs; ceux à qui
les poètes comiques donnent ce nom, sont une autre espèce d'oiseaux, qui ne chantent pas. J'ai vu moi-même sur le mont Sipyle, vers le
lac qui porte le nom de Tantale, des oiseaux nommés aigles-cygnes,
qui ressemblent tout à fait aux cygnes par la blancheur. On a même
vu, chez de simples particuliers, des sangliers blancs et des ours
blancs venant de la Thrace; 4. quant aux lièvres et aux cerfs, la
Libye nourrit des lièvres blancs ; j'ai vu moi-même à Rome, et j'ai
admiré des cerfs blancs, mais je n'ai point songé à demander de
quelle île ils venaient, ou de quelle partie du continent. Je
rapporte tous ces exemples à l'occasion de ces merles qu'on voit à
Cyllène, afin que personne ne révoque en doute ce que je dis de leur
couleur. 5. Le mont Chélydoréa tient au mont Cyllène ; c'est là que
Mercure ayant trouvé une tortue, la vida, à ce qu'on dit, et en fit
une lyre. C'est vers ce mont que sont les limites qui séparent le
territoire de Phénée de celui de Pellène ; les Achéens occupent la
plus grande partie du mont Chélydoréa. 6. En allant de Phénée vers
le soleil couchant, le chemin, que vous trouvez à gauche, vous
conduit à la ville de Clitor; et celui qui est à droite, à Nonacris
et à l'eau du Styx. Nonacris était anciennement une ville de
l'Arcadie, et elle avait pris ce nom de la femme de Lycaon ; on n'en
voit plus maintenant que les ruines, encore ne sont-elles pas très
apparentes. A peu de distance de ces ruines est un rocher très élève
; je n'en ai vu aucun autre d'une égale hauteur : c'est de ce rocher
que découle l'eau que les poètes nomment eau du Styx. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΖ'.
Κυλλήνη ὄρος κα`Ἑρμοῦ Κυλλήνίου ναός.
Παλαιῶν ξόανα. Πετεινά τινα καὶ κτήνη λευκά. Χελυδορέα ὄρος.
Στυγὸς ὕδωρ.
(1) Μετὰ δὲ τοῦ Αἰπύτου τὸν τάφον ὄρος
τε ὑψηλότατον ὀρῶν τῶν ἐν Ἀρκαδίᾳ Κυλλήνη καὶ Ἑρμοῦ Κυλληνίου
κατερριμμένος ναός ἐστιν ἐπὶ κορυφῆς τοῦ ὄρους· δῆλα δέ ἐστιν ἀπὸ
Κυλλῆνος τοῦ Ἐλάτου τῷ τε ὄρει τὸ ὄνομα καὶ ἡ ἐπίκλησις γεγενημένη
τῷ θεῷ. (2) Τοῖς δὲ ἀνθρώποις τὸ ἀρχαῖον, ὁπόσα καὶ ἡμεῖς καταμαθεῖν
ἐδυνήθημεν, τοσάδε ἦν ἀφ´ ὧν τὰ ξόανα ἐποιοῦντο, ἔβενος, κυπάρισσος,
αἱ κέδροι, τὰ δρύινα, ἡ μῖλαξ, ὁ λωτός· τῷ δὲ Ἑρμῇ τῷ Κυλληνίῳ
τούτων μὲν ἀπὸ οὐδενός, θύου δὲ πεποιημένον τὸ ἄγαλμά ἐστιν, ὀκτὼ δὲ
εἶναι ποδῶν μάλιστα αὐτὸ εἰκάζομεν. (3) Παρέχεται δὲ καὶ θαῦμα
τοιόνδε ἡ Κυλλήνη· κόσσυφοι γὰρ οἱ ὄρνιθες ὁλόλευκοί εἰσιν ἐν αὐτῇ·
οἱ δὲ ὑπὸ Βοιωτῶν καλούμενοι γένος ἄλλο πού τί εἰσιν ὀρνίθων, οὐκ
ᾠδικόν. Ἀετοὺς μὲν οὖν ὀνομαζομένους κυκνίας μάλιστα ἐοικότας κύκνῳ
λευκότητα οἶδα ἐν Σιπύλῳ θεασάμενος περὶ λίμνην καλουμένην Ταντάλου·
ὗς δὲ ἀγρίους λευκοὺς καὶ ἄρκτους τῶν Θρᾳκίων λευκὰς ἤδη που καὶ
ἄνδρες ἐκτήσαντο ἰδιῶται· (4) λαγῲ δὲ καὶ ἔλαφοι, τὸ μὲν Λιβυκὸν
θρέμμα οἱ λαγῴ εἰσιν οἱ λευκοί, ἐλάφους δὲ ἐν Ῥώμῃ λευκὰς εἶδόν τε
καὶ ἰδὼν θαῦμα ἐποιησάμην, ὁπόθεν δὲ ἢ τῶν ἠπείρων οὖσαι ἢ
νησιώτιδες ἐκομίσθησαν, οὐκ ἐπῆλθεν ἐρέσθαι μοι. Τάδε μὲν ἡμῖν
λελέχθω τῶν ἐν Κυλλήνῃ κοσσύφων ἕνεκα, ὡς μὴ τοῖς ῥηθεῖσιν ἐς τὴν
χρόαν αὐτῶν ἀπιστοίη μηδείς· (5) ἔχεται δὲ ἄλλο ὄρος Κυλλήνης
Χελυδόρεα, ἔνθα εὑρὼν χελώνην Ἑρμῆς ἐκδεῖραι τὸ θηρίον καὶ ἀπ´ αὐτῆς
λέγεται ποιήσασθαι λύραν. Ἐνταῦθα Φενεάταις καὶ Πελληνεῦσιν ὅροι τῆς
γῆς εἰσι, καὶ τοῦ ὄρους τῶν Χελυδορέων οἱ Ἀχαιοὶ τὸ πλέον νέμονται.
(6) Ἐκ Φενεοῦ δὲ ἰόντι ἐπὶ {τὴν} ἑσπέρας καὶ ἡλίου δυσμῶν ἡ μὲν
ἀριστερὰ τῶν ὁδῶν ἐς πόλιν ἄγει Κλείτορα, ἐν δεξιᾷ δὲ ἐπὶ Νώνακριν
καὶ τὸ ὕδωρ τῆς Στυγός. Τὸ μὲν δὴ ἀρχαῖον ἡ Νώνακρις πόλισμα ἦν
Ἀρκάδων καὶ ἀπὸ τῆς Λυκάονος γυναικὸς τὸ ὄνομα εἰλήφει· τὰ δὲ ἐφ´
ἡμῶν ἐρείπια ἦν, οὐδὲ τούτων τὰ πολλὰ ἔτι δῆλα. Τῶν δὲ ἐρειπίων οὐ
πόρρω κρημνός ἐστιν ὑψηλός, οὐχ ἕτερον δ´ ἐς τοσοῦτον ἀνήκοντα ὕψους
οἶδα· καὶ ὕδωρ κατὰ τοῦ κρημνοῦ στάζει, καλοῦσι δὲ Ἕλληνες αὐτὸ ὕδωρ
Στυγός. |
CHAPITRE XVIII.
Eau du Styx. Monts Aroaniens. Lieu
appelé Lusus. Les filles de Prétus.
HÉSIODE, dans sa Théogonie (car
beaucoup de gens croient que ce poème est de lui ), dit que Styx
était fille de l'Océan et femme de Pallas; on dit que Linus a chanté
à peu près la même chose dans ses vers; mais après avoir lu ces
poèmes, je les crois tous deux supposés. Epiménides dit aussi que
Styx était fille de l'Océan, mais non femme de Pallas; suivant lui,
elle eut l'Echidne d'un certain Piras, inconnu d'ailleurs. Celui qui
a le plus employé le nom de Styx dans ses vers, c'est Homère ; il
fait dire à Junon dans son serment : J'en prends
à témoin la terre, le ciel qui
l'environne, et l'eau, du Styx distillant goutte à goutte. On voit
qu'il en parle comme ayant vu lui-même cette eau ; il dit dans le
catalogue des troupes qui accompagnaient Cunéus, que le fleuve
Titarésius se forme des eaux du Styx; il en fait aussi un neuve des
enfers, et Minerve dit que Jupiter ne se rappelle pas que c'est par
son secours qu'Hercule s'est tiré des travaux qu'Eurysthée lui avait
ordonnés, et elle ajoute : Si ma prudence avait pu prévoir cela,
lorsqu'Eurysthée l'envoya dans le séjour de Pluton pour ramener de
l'Erebe le chien du triste dieu des enfers, il n aurait pas traversé
le lit escarpé du Styx. L'eau qui distille du rocher près de
Nonacris, tombe d'abord sur un autre rocher qui est aussi très
élevé, le traverse et se jette dans le fleuve Crathis ; elle est un
poison mortel pour les hommes et pour tous les animaux. On s'en
aperçut d'abord, à ce qu'on dit, par les chèvres qui allaient boire
à cette fontaine ; on ne connut que dans la suite toutes les autres
qualités merveilleuses de cette eau. Les vases de verre, de cristal,
ceux qu'où appelle Myrrhins, ceux que l'on fait avec des pierres
fines de quelque espèce qu'elles soient, enfin les vases de terre
cuite se brisent, lorsqu'on y met de cette eau ; elle corrode ceux
qui sont de corne ou d'os, de fer, de cuivre, de plomb, d'étain,
d'argent, d'électre et même les vases d'or, quoique suivant la
célèbre Lesbienne, ce métal soit toujours exempt de la rouille,
comme chacun peut s'en assurer. Les dieux donnent souvent aux choses
les plus abjectes une vertu secrète qui les met à certains égards au
dessus des plus recherchées : c'est ainsi que le vinaigre dissout
les perles, et que le diamant, la plus dure de toutes les pierres,
est amolli par le sang de bouc ; de même la corne du pied du cheval
est la seule substance que l'eau du Styx ne puisse pas détruire ;
elle ne se conserve donc que dans un vase de cette matière. On dit
que cette eau fut le poison qu'on employa pour faire périr
Alexandre, fils de Philippe; mais je ne sais pas au juste si cela
est vrai.
Les monts nommés Aroaniens sont au
dessus de Nonacris ; on y voit une grotte où se réfugièrent, à ce
qu'on dit, les filles de Prétus pendant leur démence; Mélampus, par
des sacrifices mystérieux et par des purifications, les en fit
sortir, et les amena à l'endroit nommé Luses. Les monts Aroaniens
appartenaient en grande partie aux Phénéates, mais Luses est déjà
sur les confins des Clitoriens ; c'était autrefois une ville, et
Agésilas de Luses fut couronné vainqueur de la course à cheval,
lorsque les Amphictyons firent célébrer les jeux Pythiques pour la
onzième fois ; mais de mon temps il n'en restait pas même la moindre
ruine. Mélampus amena les filles de Prétus dans cette ville, et les
guérit de leur démence dans le temple de Diane. C'est de lui que les
Clitoriens tiennent le surnom d'Hémérésia qu'ils donnent à cette
Diane. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΗ'.
Ἡ Στύξ. Ἀροάνια ὄρη. Χωρίον Λουσούς.
Προίτου θυγατέρες.
(1) Εἶναι δὲ τὴν Στύγα Ἡσίοδος
μὲν ἐν Θεογονίᾳ πεποίηκεν - Ἡσιόδου γὰρ δὴ ἔπη τὴν Θεογονίαν εἰσὶν
οἳ νομίζουσι -, πεποιημένα οὖν ἐστιν ἐνταῦθα Ὠκεανοῦ θυγατέρα τὴν
Στύγα, γυναῖκα δὲ αὐτὴν εἶναι Πάλλαντος. Ἐοικότα δὲ πεποιηκέναι
τούτοις καὶ Λίνον φασίν· ἐμοὶ δὲ ἐπιλεγομένῳ παντάπασιν ἐφαίνετο
ταῦτά γε εἶναι κίβδηλα. (2) Ἐπιμενίδης δὲ ὁ Κρὴς εἶναι μὲν καὶ οὗτος
θυγατέρα Ὠκεανοῦ τὴν Στύγα ἐποίησε, συνοικεῖν δὲ αὐτὴν οὐ Πάλλαντι,
ἀλλὰ ἐκ Πείραντος Ἔχιδναν τεκεῖν, ὅστις δὴ ὁ Πείρας ἐστί. Μάλιστα δὲ
τῆς Στυγὸς τὸ ὄνομα ἐς τὴν ποίησιν ἐπεισηγάγετο Ὅμηρος. Ἐν μέν γε
Ἥρας ἐποίησεν ὅρκῳ
Ἴστω νῦν τόδε γαῖα καὶ οὐρανὸς εὐρὺς
ὕπερθεν
καὶ τὸ κατειβόμενον Στυγὸς ὕδωρ·
ταῦτα μὲν δὴ ἐποίησεν ὡς ἂν ἰδὼν ἐς τὸ
ὕδωρ τῆς Στυγὸς στάζον· βούλεται δὲ καὶ ἐν καταλόγῳ τῶν μετὰ Γουνέως
Τιταρησίῳ ποταμῷ ῥεῖν τὸ ὕδωρ ἀπὸ τῆς Στυγός. Ἐποίησε δὲ καὶ ἐν
Ἅιδου ὕδωρ εἶναι, καὶ Ἀθηνᾶ τὸν Δία οὐ μεμνῆσθαί φησιν ὅτι δι´ αὐτῆς
Ἡρακλέα ἔσωζεν ἐκ τῶν Εὐρυσθέως ἄθλων·
Εἰ γὰρ ἐγὼ τόδε ᾔδη ἐνὶ φρεσὶ
πευκαλίμῃσιν,
εὖτέ μιν εἰς Ἀίδαο πυλάρταο προὔπεμψεν
ἐξ Ἐρέβευς ἄξοντα κύνα στυγεροῦ Ἀίδαο,
οὐκ ἂν ὑπεξέφυγε Στυγὸς ὕδατος αἰπὰ ῥέεθρα.
(4) Τὸ δὲ ὕδωρ τὸ ἀπὸ τοῦ κρημνοῦ τοῦ
παρὰ τὴν Νώνακριν στάζον ἐσπίπτει μὲν πρῶτον ἐς πέτραν ὑψηλήν,
διεξελθὸν δὲ διὰ τῆς πέτρας ἐς τὸν Κρᾶθιν ποταμὸν κάτεισι· θάνατον
δὲ τὸ ὕδωρ φέρει τοῦτο καὶ ἀνθρώπῳ καὶ ἄλλῳ ζῴῳ παντί. Λέγεται δὲ
ὅτι γένοιτό ποτε ὄλεθρος ἀπ´ αὐτοῦ καὶ αἰξίν, αἳ τοῦ ὕδατος ἔπιον
πρῶτον· χρόνῳ δὲ ὕστερον ἐγνώσθη καὶ εἰ δή τι ἄλλο πρόσεστι τῷ ὕδατι
τῶν ἐς θαῦμα ἡκόντων. (5) Ὕαλος μέν γε καὶ κρύσταλλος καὶ μόρρια καὶ
ὅσα ἐστὶν ἀνθρώποις ἄλλα λίθου ποιούμενα καὶ τῶν σκευῶν τὰ κεραμεᾶ,
τὰ μὲν ὑπὸ τῆς Στυγὸς τοῦ ὕδατος ῥήγνυται· κεράτινα δὲ καὶ ὀστέινα
σίδηρός τε καὶ χαλκός, ἔτι δὲ μόλιβδός τε καὶ κασσίτερος καὶ ἄργυρος
καὶ τὸ ἤλεκτρον ὑπὸ τούτου σήπεται τοῦ ὕδατος. Τὸ δὲ αὐτὸ {ἐν}
μετάλλοις τοῖς πᾶσι καὶ ὁ χρυσὸς πένονθε· καίτοι {γε} καθαρεύειν γε
τὸν χρυσὸν ἀπὸ τοῦ ἰοῦ ἥ τε ποιήτρια μάρτυς ἐστὶν ἡ Λεσβία καὶ αὐτὸς
ὁ χρυσὸς ἐπιδείκνυσιν. (6) Ἔδωκε δὲ ἄρα ὁ θεὸς τοῖς μάλιστα
ἀπερριμμένοις κρατεῖν τῶν ὑπερηρκότων τῇ δόξῃ. Τοῦτο μὲν γὰρ τὰ
μάργαρα ἀπόλλυσθαι πέφυκεν ὑπὸ τοῦ ὄξους, τοῦτο δὲ τὸν ἀδάμαντα
λίθων ὄντα ἰσχυρότατον τοῦ τράγου κατατήκει τὸ αἷμα· καὶ δὴ καὶ τὸ
ὕδωρ οὐ δύναται τῆς Στυγὸς ὁπλὴν ἵππου βιάσασθαι μόνην, ἀλλὰ
ἐμβληθὲν κατέχεταί τε ὑπ´ αὐτῆς καὶ οὐ διεργάζεται τὴν ὁπλήν. Εἰ δὲ
καὶ Ἀλεξάνδρου τοῦ Φιλίππου συνέβη τὴν τελευτὴν διὰ τοῦ φαρμάκου
γενέσθαι τούτου, σαφῶς μὲν οὐκ οἶδα, λεγόμενον δὲ οἶδα. (7) Ὑπὲρ δὲ
τὴν Νώνακριν ὄρη τε καλούμενα Ἀροάνια καὶ σπήλαιόν ἐστιν ἐν αὐτοῖς.
Ἐς τοῦτο ἀναφυγεῖν τὸ σπήλαιον τὰς θυγατέρας τὰς Προίτου μανείσας
λέγουσιν, ἃς ὁ Μελάμπους θυσίαις τε ἀπορρήτοις καὶ καθαρμοῖς
κατήγαγεν ἐς χωρίον καλούμενον Λουσούς. Τοῦ μὲν δὴ ὄρους τῶν
Ἀροανίων Φενεᾶται τὰ πολλὰ ἐνέμοντο· οἱ δὲ ἐν ὅροις ἤδη Κλειτορίων
εἰσὶν οἱ Λουσοί. (8) Πόλιν μὲν δή ποτε εἶναι λέγουσι τοὺς Λουσούς,
καὶ Ἀγησίλας ἀνὴρ Λουσεὺς ἀνηγορεύθη κέλητι ἵππῳ νικῶν, ὅτε πρώτην
ἐπὶ ταῖς δέκα ἐτίθεσαν πυθιάδα Ἀμφικτύονες· τὰ δὲ ἐφ´ ἡμῶν οὐδὲ
ἐρείπια ἔτι λειπόμενα ἦν Λουσῶν. Τὰς δ´ οὖν θυγατέρας τοῦ Προίτου
κατήγαγεν ὁ Μελάμπους ἐς τοὺς Λουσοὺς καὶ ἠκέσατο τῆς μανίας ἐν
Ἀρτέμιδος ἱερῷ· καὶ ἀπ´ ἐκείνου τὴν Ἄρτεμιν ταύτην Ἡμερασίαν
καλοῦσιν οἱ Κλειτόριοι. |
CHAPITRE XIX.
Les Cynéthéens et leurs monuments. Fontaine Alyssus. Là Lycurie,
frontière des Phénéates.
1. LES
Cynéthéens sont aussi un peuple de l'Arcadie; ils ont érigé, à
Olympie, une statue de Jupiter qui tient un foudre de chaque main.
Leur ville est située à peu près à quarante stades plus loin que
Luses ; il y a dans leur place publique des autels des différents
dieux et une statue de l'empereur Adrien ; 2. mais cette place
n'offre rien de plus remarquable qu'un temple de Bacchus. C'est en
hiver qu'ils célèbrent sa fête, pendant laquelle des gens
frottés de graisse, enlèvent dans un
troupeau de bœufs, le taureau que le dieu leur inspire de prendre,
et le portent dans le temple : tel est l'usage qu'on suit pour ce
sacrifice. Il y a aussi une fontaine d'eau froide qui est à deux
stades tout au plus de la ville, elle est ombragée par un platane ;
3. tout homme qui mordu par un chien, est possédé par la rage, ou se
trouve attaqué soit par un ulcère, soit par quelque autre mal, se
guérit en buvant de l'eau de cette fontaine, qu'on nomme à cause de
cela Alyssos. Si donc les Arcadiens ont auprès de Phénée
l'eau du Styx dont la découverte est une calamité pour le genre
humain, la fontaine des Cynéthéens produit un bien qui compense le
mal que peut faire l'autre.
4. Des deux routes de Phénée qui sont
vers le soleil couchant, il me reste à parler de celle qui est à
gauche; elle conduit à Clitor et passe le long du canal qu'Hercule
avait creusé au fleuve Aroanius; cette route vous conduit aussi à
l'endroit nommé Lycurie, qui est la limite du pays des Phénéates du
côté de Ciitor. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΘ.
Κυναιθαεῖς καὶ μνημζῖα αὐτῶν. Ἄλυσσος
πηγή. Λυκουρία Φενεατῶν ὅροι.
(1) Εἰσὶ δέ τινες γένους μὲν καὶ οὗτοι
τῶν Ἀρκάδων, ὄνομα δέ σφισι Κυναιθαεῖς, οἳ καὶ ἐν Ὀλυμπίᾳ τὸ ἄγαλμα
ἀνέθεσαν τοῦ Διός, κεραυνὸν ἐν ἑκατέρᾳ ἔχοντα τῇ χειρί· οὗτοι οἱ
Κυναιθαεῖς τεσσαράκοντα ἀπωτέρω Λουσῶν σταδίοις μᾶλλον οἰκοῦσι, καί
σφισιν ἐν ἀγορᾷ πεποίηνται μὲν θεῶν βωμοί, πεποίηται δὲ Ἀδριανοῦ
βασιλέως εἰκών. (2) Τὰ δὲ μάλιστα ἥκοντα ἐς μνήμην Διονύσου ἐστὶν
ἐνταῦθα ἱερόν, καὶ ἑορτὴν ὥρᾳ ἄγουσι χειμῶνος, ἐν ᾗ λίπα ἀληλιμμένοι
ἄνδρες ἐξ ἀγέλης βοῶν ταῦρον, ὃν ἄν σφισιν ἐπὶ νοῦν αὐτὸς ὁ θεὸς
ποιήσῃ, ἀράμενοι κομίζουσι πρὸς τὸ ἱερόν. Θυσία μὲν τοιαύτη σφίσι
καθέστηκε· πηγὴ δέ ἐστιν αὐτόθι ὕδατος ψυχροῦ, δύο μάλιστα ἀπὸ τοῦ
ἄστεως ἀπωτέρω σταδίοις, καὶ ὑπὲρ αὐτῆς πλάτανος πεφυκυῖα. (3) Ὃς δ´
ἂν ὑπὸ κυνὸς κατασχέτου λύσσῃ ἤτοι ἕλκος ἢ καὶ ἄλλως κίνδυνον
εὕρηται, τὸ ὕδωρ οἱ πίνοντι ἴαμα· καὶ Ἄλυσσον τοῦδε ἕνεκα ὀνομάζουσι
τὴν πηγήν· καὶ οὕτω φαίνοιτο ἂν Ἀρκάσι τὸ μὲν πρὸς Φενεῷ ὕδωρ, ὃ
Στύγα ὀνομάζουσιν, ἐπ´ ἀνθρώπου συμφορᾷ ἀνευρημένον, ἡ δὲ πηγὴ ἡ ἐν
Κυναιθαεῦσιν ἀγαθὸν οὖσα ἀντίρροπον τῷ ἐκεῖ πήματι.
(4) Λείπεται δὲ ἐκ Φενεοῦ τῶν ὁδῶν, αἵ
εἰσι πρὸς ἡλίου δυσμῶν, ἡ ἐν ἀριστερᾷ. Αὕτη δὲ ἡ ὁδὸς ἄγει μὲν ἐς
Κλείτορα, καθήκει δὲ παρὰ τοῦ Ἡρακλέους τὸ ἔργον, ὃ τῷ ποταμῷ ῥεῦμα
ἐποίησεν εἶναι τῷ Ἀροανίῳ. Παρὰ τοῦτο ἡ ὁδὸς κάτεισιν ἐπὶ χωρίον
Λυκουρίαν, καὶ ἔστι Φενεάταις ἡ Λυκουρία πρὸς Κλειτορίους ὅροι τῆς
γῆς. |
CHAPITRE XX.
Fleuve du Ladon. Conte sur Daphné et
Leucippe.
1. En partant de Lycurie et en
avançant environ cinquante stades, vous arrivez aux sources du
Ladon. J'ai entendu dire que l'eau qui forme un marais dans le pays
de Phénée, après s'être perdue dans les gouffres qui sont dans les
montagnes, reparaît ici et forme les sources du Ladon ; mais je ne
saurais dire s'il en est ainsi ou autrement. Le Ladon est de tous
les fleuves de la Grèce celui qui a les plus belles eaux ; il n'est
pas moins célèbre à cause de Daphné et de ce que les poètes en ont
dit. 2. Je passerai sous silence ce que les Syriens qui habitent les
bords de l'Oronte, racontent au sujet de Daphné ; mais voici ce
qu'en rapportent les Arcadiens et les Éléens. Énomaüs, roi de Pisé, avait un fils nommé Leucippus, qui étant devenu amoureux de
Daphné, désespérait de l'obtenir pour épouse, s'il en faisait
ouvertement la demande, à cause de l'aversion qu'elle avait pour
tous les hommes. Voici donc la ruse qu'il imagina; 3. il avait
laissé croître ses cheveux pour les consacrer au fleuve Alphée ; il
les tressa comme une jeune fille, et s'étant revêtu d'une robe de
femme, il alla trouver Daphné; il lui dit qu'il était la fille du
roi Énomaüs, et qu'il désirait chasser avec elle ; s'étant ainsi
fait passer pour une fille, et étant bien supérieur à toutes les
autres, tant par sa naissance que par son adresse à la chasse ; et
de plus ne négligeant rien de ce qui pouvait plaire à Daphné, il lui
inspira bientôt l'amitié la plus vive. 4. Voici ce qu'ajoutent
ceux qui ont célébré l'amour d'Apollon pour Daphné; ils disent que
ce dieu envieux du bonheur de Leucippus voulut le troubler.
Daphné et les autres filles qui étaient avec elle, ayant désiré
s'exercer à la nage dans le fleuve Ladon, dépouillèrent Leucippus
malgré lui, et reconnaissant alors son sexe, le percèrent à coups de
flèches et de poignards, et le tuèrent. C'est ainsi qu'on raconte
cette histoire. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Κ'
Λάδων ποταμός. Τὰ περὶ Δάφνης καὶ
Λευκίππου
(1) Προελθόντων δὲ σταδίους ὡς
πεντήκοντα ἐκ Λυκουρίας, ἐπὶ τοῦ Λάδωνος ἀφίξῃ τὰς πηγάς· ἤκουσα δὲ
ὡς τὸ ὕδωρ τὸ λιμνάζον ἐν τῇ Φενεατικῇ, κατερχόμενον ἐς τὰ βάραθρα
τὰ ἐν τοῖς ὄρεσιν, ἄνεισιν ἐνταῦθα καὶ ποιεῖ τῷ Λάδωνι τὰς πηγάς.
Τοῦτο μὲν δὴ οὐκ ἔχω σαφῶς εἰπεῖν, εἴτε οὕτως εἴτε ἄλλως ἐστὶν ἔχον·
ὁ δὲ Λάδων ποταμῶν τῶν ἐν Ἑλλάδι ὕδωρ παρέχεται κάλλιστον, ἔχει δὲ
καὶ ἄλλως ἐς ἀνθρώπους φήμην Δάφνης τε εἵνεκα καὶ τὰ ᾀδόμενα ἐς τὴν
Δάφνην. (2) Τοῦ λόγου δὲ τοῦ ἐς Δάφνην τὰ μὲν Σύροις τοῖς οἰκοῦσιν
ἐπὶ Ὀρόντῃ ποταμῷ παρίημι, λέγεται δὲ καὶ ἄλλα τοιάδε ὑπὸ Ἀρκάδων
καὶ Ἠλείων. Οἰνομάῳ τῷ δυναστεύσαντι ἐν Πίσῃ Λεύκιππος ἦν υἱός.
Οὗτος ἐρασθεὶς Δάφνης ὁ Λεύκιππος ἐκ μὲν τοῦ εὐθέος μνώμενος γυναῖκα
ἕξειν ἀπεγίνωσκεν αὐτὴν ἅτε ἅπαν τὸ ἄρσεν γένος φεύγουσαν· παρέστη
δέ οἱ τοιόνδε ἐς αὐτὴν σόφισμα. (3) Ἔτρεφεν ὁ Λεύκιππος κόμην τῷ
Ἀλφειῷ· ταύτην οἷα δὴ παρθένος πλεξάμενος τὴν κόμην καὶ ἐσθῆτα ἐνδὺς
γυναικείαν ἀφίκετο ὡς τὴν Δάφνην, ἐλθὼν δὲ Οἰνομάου τε ἔλεγεν εἶναι
θυγάτηρ καὶ ὡς συνθηρᾶν ἐθέλοι τῇ Δάφνῃ. Ἃτε δὲ εἶναι παρθένος
νομιζόμενος, καὶ τὰς ἄλλας ὑπερβεβλημένος παρθένους γένους τε
ἀξιώματι καὶ σοφίᾳ τῇ ἐς τὰ κυνηγέσια, πρὸς δὲ καὶ τῇ θεραπείᾳ
περισσῇ χρώμενος, ἐς φιλίαν ἰσχυρὰν ἐπάγεται τὴν Δάφνην. (4) Οἱ δὲ
τὸν Ἀπόλλωνος ἔρωτα ἐς αὐτὴν ᾄδοντες καὶ τάδε ἐπιλέγουσιν, Ἀπόλλωνα
Λευκίππῳ νεμεσῆσαι τῆς ἐς τὸν ἔρωτα εὐδαιμονίας. Αὐτίκα δὲ
ἐπεθύμησεν ἐν τῷ Λάδωνι ἡ Δάφνη καὶ αἱ λοιπαὶ παρθένοι νήχεσθαι, καὶ
τὸν Λεύκιππον ἀποδύουσιν ἄκοντα· ἰδοῦσαι δὲ οὐ παρθένον τοῖς τε
ἀκοντίοις αὐτὸν καὶ ἐγχειριδίοις τύπτουσαι διέφθειραν. |
CHAPITRE XXI.
Fleuves Clitor et Αroanius, et poissons dits Pécilié. Ville des
Clitoriens et ses monuments. Temple et statue de Minerve
1. LA
ville des Clitoriens est à soixante stades des sources du Ladon, la
route est dans un vallon étroit, le long du fleuve Aroanius ; vous
trouverez auprès de
la ville le fleuve Clitor; ce fleuve se
jette dans l'Aroanius qui n'est qu'à sept stades de la ville. 2. Ce
dernier nourrit différentes espèces de poissons et entre autres ceux
qu'on nomme les Pécilé, qui ont, à ce qu'on dit, un chant
semblable à celui de la grive. J'en ai vu hors de l'eau, mais je ne
les ai jamais entendu chanter, quoique je sois resté pour cela sur
les bords du fleuve jusqu'au coucher du soleil. C'est, à ce qu'on
prétend, l'heure à laquelle ils chantent le plus ordinairement. 3.
La ville des Clitoriens a pris son nom de Cltor, fils d'Azan; elle
est située dans une plaine et entourée de montagnes peu élevées. Les
temple les plus remarquables de cette ville sont ceux de Cérès,
d'Esculape et d'Ilithye. Homère parle de plusieurs Ilithyes, sans en
déterminer le nombre; Olen de Lycie, plus ancien qu'Homère, et qui a
fait des hymnes pour les Déliens et pour d'autres, en a fait un sur
Ilithye, où il la nomme Eulinus. Il est évident qu'il la regarde
comme la même que la destinée ; et qu'il la croit plus ancienne que
Saturne. 4. Les Clitoriens ont aussi un temple des Dioscures qu'ils
nomment les Grands Dieux; ce temple est à environ quatre stades de
la ville; les statues de ces dieux sont en bronze. On a érigé un
temple et une statue de Minerve Coria sur le sommet d'une montagne,
à trente stades de la ville. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΚΑ'.
Κλείτωρ καὶ Ἀροάνιος ποταμοὶ καὶ ποικιλίαι ἰχθῦς.
Κλειτορίων πόλις καὶ μνημεῖα. Ναὸς καὶ ἄγαλμα Ἀθηνᾶς Κορίας.
(1) Ταῦτα μὲν δὴ οὕτω λέγουσι·
τοῦ Λάδωνος δὲ τῶν πηγῶν ἀπέχει στάδια ἑξήκοντα ἡ Κλειτορίων πόλις,
ἡ δὲ ὁδὸς ἡ ἀπὸ τῶν πηγῶν τοῦ Λάδωνός ἐστιν αὐλὼν στενὸς παρὰ τὸν
Ἀροάνιον ποταμόν. Πρὸς δὲ τῇ πόλει διαβήσῃ ποταμὸν καλούμενον
Κλείτορα. Ἐκδίδωσιν οὖν ὁ Κλείτωρ ἐς τὸν Ἀροάνιον, οὐ πλέον τῆς
πόλεως σταδίους ἀπέχοντα ἑπτά. (2) Εἰσὶ δὲ ἰχθῦς ἐν τῷ Ἀροανίῳ καὶ
ἄλλοι καὶ οἱ ποικιλίαι καλούμενοι· τούτους λέγουσι τοὺς ποικιλίας
φθέγγεσθαι κίχλῃ τῇ ὄρνιθι ἐοικός. Ἐγὼ δὲ ἀγρευθέντας μὲν εἶδον,
φθεγγομένων δὲ ἤκουσα οὐδὲν καταμείνας πρὸς τῷ ποταμῷ καὶ ἐς ἡλίου
δυσμάς, ὅτε δὴ φθέγγεσθαι μάλιστα ἐλέγοντο οἱ ἰχθῦς. (3) Τῇ δὲ
Κλειτορίων πόλει τὸ μὲν ὄνομα ἀπὸ τοῦ παιδὸς ἐτέθη τοῦ Ἀζᾶνος,
οἰκεῖται δ´ ἐν ὁμαλῷ, κύκλῳ δὲ ὄρη περιέχοντά ἐστιν οὐ μεγάλα.
Κλειτορίοις δὲ ἱερὰ τὰ ἐπιφανέστατα Δήμητρος τό τε Ἀσκληπιοῦ, τρίτον
δέ ἐστιν Εἰλειθυίας *** εἶναι, καὶ ἀριθμὸν ἐποίησεν οὐδένα ἐπ´
αὐτοῖς· Λύκιος δὲ Ὠλὴν ἀρχαιότερος τὴν ἡλικίαν, Δηλίοις ὕμνους καὶ
ἄλλους ποιήσας καὶ ἐς Εἰλείθυιαν {τε}, εὔλινόν τε αὐτὴν ἀνακαλεῖ -
δῆλον ὡς τῇ πεπρωμένῃ τὴν αὐτήν - καὶ Κρόνου πρεσβυτέραν φησὶν
εἶναι. (4) Κλειτορίοις δὲ καὶ Διοσκούρων, καλουμένων δὲ θεῶν Μεγάλων
ἐστὶν ἱερὸν ὅσον τέσσαρα ἀπέχον στάδια ἀπὸ τῆς πόλεως· καὶ ἀγάλματά
ἐστιν αὐτοῖς χαλκᾶ. Πεποίηται δὲ καὶ ἐπὶ ὄρους κορυφῆς σταδίοις
τριάκοντα ἀπωτέρω τῆς πόλεως ναὸς καὶ ἄγαλμα Ἀθηνᾶς Κορίας. |
CHAPITRE XXII.
Ville de Stymphèle. Junon. Fontaine et fleuve
Stymphale. Oiseaux Stymphalides. Temple et miracle de Diane
Stymphalia.
1. JE reviens à Stymphèle et au
Gérontium qui forme la limite entre le territoire des Stymplialiens
et celui des Phénéates. Les Stymphaliens ne sont plus rangés parmi
les Arcadiens ; et ils font partie des peuples de l'Argolide, parmi
lesquels ils se sont placés eux-mêmes volontairement. Ils sont
cependant Arcadiens d'origine, comme le témoignent les vers
d'Homère. Stymphélus, leur fondateur, était petit-fils d'Arcas,
fils de Callisto ; on dit que leur ville était anciennement dans un
autre endroit du pays et non dans celui où elle est maintenant. 2.
On ajoute que Télémus, fils de Pélasgus, demeurait dans cette
ancienne Stymphèle, que Junon fut élevée par lui, qu'il lui érigea
trois temples et lui donna trois surnoms ; le premier de Pais
(enfant) lorsqu'elle était encore vierge ; aussitôt qu'elle eut été
mariée à Jupiter, il la surnomma Teléia (accomplie), et lorsqu'à la
suite de quelque différent avec Jupiter, elle revint à Stymphèle, il
la surnomma Chéra (la veuve ). Voilà ce que les Stymphaliens disent
sur la déesse ; 3. mais il ne reste plus rien de tout cela dans la
ville actuelle, et voici ce qu'on y remarque. Il y a dans le pays
des Stymphaliens une fontaine, d'où l'empereur Adrien a fait venir
l'eau qu'il a amenée dans la ville de Corinthe ; cette fontaine
forme pendant l'hiver un petit lac d'où sort le fleuve Stymphale ;
en été elle ne déborde pas, et le fleuve sort immédiatement de la
fontaine ; ce fleuve se perd ensuite dans un gouffre et reparaît de
nouveau dans l'Argolide, où il change de nom et prend celui
d'Erasinus. 4. Il y avait autrefois à Stymphale, sur ce lac, des
oiseaux qui vivaient de chair humaine, et qu'Hercule tua à coups de
flèches. Cependant Pisandre de Camire dit qu'il ne les tua pas, mais
qu'il les chassa par le bruit qu'il fit avec des crotales. Parmi les
diverses bêtes féroces que produisent les déserts de l'Arabie, il y
a des oiseaux nommés Stymphalides, qui ne sont pas moins redoutables
pour les hommes que les lions et les léopards ; 5. ces oiseaux
fondent sur les chasseurs et les tuent à coups de bec ; on ne trouve
en effet aucune armure de fer ou de cuivre qui puisse résister a
leurs coups ; les chasseurs se revêtent d'habits faits d'une écorce
très épaisse, où le bec de ces oiseaux se prend et s'attache, comme
les ailes des petits oiseaux s'empêtrent dans la glue. Ces oiseaux
sont de la grandeur des grues, et ressemblent pour la forme aux Ibis
; mais ils ont le bec beaucoup plus fort queux, et non recourbé. 6.
Je ne sais pas si les oiseaux qu'on voit aujourd'hui en Arabie, ont
la même forme que les oiseaux de l'Arcadie dont ils ont le nom. Si
les oiseaux Stymphalides sont une espèce qui ait existé de tout
temps, de même que les aigles et les éperviers, je pense qu'ils sont
originaires de l'Arabie ; il se peut qu'il en soit parvenu une bande
en traversant les airs, jusqu'au lac Stymphale dans l'Arcadie.
Peut-être les Arabes leur donnaient-ils un autre nom que celui de
Stymphalides ; mais la grande renommée d'Hercule, et la supériorité
dés Grecs sur les barbares, fît donner depuis à ces oiseaux de
l'Arabie le nom de Stymphalides, qu'ils portent maintenant. 7. On
voit aussi à Stymphale un ancien temple de Diane Stymphalia ; sa
statue en bois est dorée en partie ; on remarque à la voûte de son
temple des oiseaux Stymphalides ; il est difficile de distinguer
s'ils sont en bois ou en plâtre : cependant je les crois plutôt en
bois. On trouve aussi dans le même endroit, derrière le temple, des
statues de marbre blanc, qui représentent de jeunes filles avec des
jambes d'oiseaux. 8. Voici un miracle qui est arrivé, à ce qu'on
dit, de notre temps. On célébrait en général à Stymphale avec
beaucoup de négligence les fêtes de Diane Stymphalia, et l'on se
dispensait de la plupart des cérémonies établies en son honneur. Des
broussailles ayant été entraînées par le courant à l'ouverture du
gouffre par où le Stymphale se précipite sous terre, l'obstruèrent
tellement que l'eau n'y pouvant plus couler, couvrit toute la plaine
et forma un lac d'environ quatre cents stades. 9. Quelque temps
après une biche poursuivie par un chasseur, se précipita dans ce
lac; le chasseur, emporté par son ardeur, s'y jeta après elle et la
poursuivit à la nage, jusqu'à ce qu'arrivés tous deux à l'ouverture
du gouffre, ils y furent engloutis, et l'eau du fleuve reprit son
écoulement ; de sorte que tout le canton qui avait été couvert par
ce lac, se dessécha dans le même jour. Depuis cet événement, ils
célèbrent la fête de Diane avec la plus grande exactitude. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΚΒ'.
Στύμφηλος πόλις. Τὰ περὶ Ἥρας. Στύμφαλος πηγὴ
καὶ ποταμός. Στυμφαλίδες ὄρνιθες. Ἀρτέμιδος Στυμφαλίας ἱερὸν
καὶ ἄγαλμα καὶ θαῦμα.
(1) Ἐπανάγει δὲ ὁ λόγος με ἐπὶ
Στύμφαλον καὶ ἐπὶ τοὺς Φενεατῶν καὶ Στυμφαλίων ὅρους, τὸ
ὀνομαζόμενον Γερόντειον. Στυμφάλιοι δὲ τεταγμένοι μὲν οὐ μετὰ
Ἀρκάδων ἔτι εἰσὶν, ἀλλὰ ἐς τὸ Ἀργολικὸν συντελοῦσι μεταστάντες ἐς
αὐτὸ ἐθελονταί· γένους δὲ εἶναι σφᾶς τοῦ Ἀρκάδων τὰ ἔπη μαρτυρεῖ τὰ
Ὁμήρου, καὶ ὁ Στύμφαλος ὁ οἰκιστὴς ἀπόγονος ἦν τρίτος Ἀρκάδος τοῦ
Καλλιστοῦς. Λέγεται δὲ ἐξ ἀρχῆς ἑτέρωθι οἰκισθῆναι τῆς χώρας καὶ οὐκ
ἐς τὴν ἐφ´ ἡμῶν πόλιν. (2) Ἐν δὲ τῇ Στυμφάλῳ τῇ ἀρχαίᾳ Τήμενόν φασιν
οἰκῆσαι τὸν Πελασγοῦ καὶ Ἥραν ὑπὸ τοῦ Τημένου τραφῆναι τούτου καὶ
αὐτὸν ἱερὰ τῇ θεῷ τρία ἱδρύσασθαι καὶ ἐπικλήσεις τρεῖς ἐπ´ αὐτῇ
θέσθαι· παρθένῳ μὲν ἔτι οὔσῃ Παιδί, γημαμένην δὲ {ἔτι} τῷ Διὶ
ἐκάλεσεν αὐτὴν Τελείαν, διενεχθεῖσαν δὲ ἐφ´ ὅτῳ δὴ ἐς τὸν Δία καὶ
ἐπανήκουσαν ἐς τὴν Στύμφαλον ὠνόμασεν ὁ Τήμενος Χήραν. Τάδε μὲν ὑπὸ
Στυμφαλίων λεγόμενα οἶδα ἐς τὴν θεόν· (3) ἡ δὲ ἐφ´ ἡμῶν πόλις τῶν
μὲν εἰρημένων οὐδέν, ἄλλα δὲ εἶχε τοσάδε. Ἔστιν ἐν τῇ Στυμφαλίων
πηγή, καὶ ἀπὸ ταύτης ὕδωρ βασιλεὺς Ἀδριανὸς Κορινθίοις ἤγαγεν ἐς τὴν
πόλιν. Ἐν δὲ τῇ Στυμφάλῳ χειμῶνος μὲν ὥρᾳ λίμνην τε οὐ μεγάλην ἡ
πηγὴ καὶ ἀπ´ αὐτῆς ποταμὸν ποιεῖ τὸν Στύμφαλον· ἐν θέρει δὲ
προλιμνάζει μὲν οὐδὲν ἔτι, ποταμὸς δὲ αὐτίκα ἐστὶν ἀπὸ τῆς πηγῆς.
Οὗτος ἐς χάσμα γῆς κάτεισιν ὁ ποταμός, ἀναφαινόμενος δὲ αὖθις ἐν τῇ
Ἀργολίδι μεταβάλλει τὸ ὄνομα, καὶ αὐτὸν ἀντὶ Στυμφάλου καλοῦσιν
Ἐρασῖνον. (4) Ἐπὶ δὲ τῷ ὕδατι τῷ ἐν Στυμφάλῳ κατέχει λόγος ὄρνιθάς
ποτε ἀνδροφάγους ἐπ´ αὐτῷ τραφῆναι· ταύτας κατατοξεῦσαι τὰς ὄρνιθας
Ἡρακλῆς λέγεται. Πείσανδρος δὲ αὐτὸν ὁ Καμιρεὺς ἀποκτεῖναι τὰς
ὄρνιθας οὔ φησιν, ἀλλὰ ὡς ψόφῳ κροτάλων ἐκδιώξειεν αὐτάς. Γῆς δὲ τῆς
Ἀράβων ἡ ἔρημος παρέχεται καὶ ἄλλα θηρία καὶ ὄρνιθας καλουμένας
Στυμφαλίδας, λεόντων καὶ παρδάλεων οὐδέν τι ἡμερωτέρας ἀνθρώποις·
(5) αὗται τοῖς ἐπὶ ἄγραν αὐτῶν ἀφικνουμένοις ἐπιπέτανται, καὶ
τιτρώσκουσί τε τοῖς ῥάμφεσι καὶ ἀποκτείνουσιν. Ὅσα μὲν δὴ χαλκοῦ καὶ
σιδήρου φοροῦσιν ἄνθρωποι, διατρυπῶσιν αἱ ὄρνιθες· ἢν δὲ ἐσθῆτα
φλοΐνην παχεῖαν πλέξωνται, τὰ ῥάμφη τῶν Στυμφαλίδων ὑπὸ τῆς ἐσθῆτος
ἔχεται τῆς φλοΐνης, καθὰ καὶ πτέρυγες ὀρνίθων τῶν μικρῶν προσέχονται
τῷ ἰξῷ. Αὗται μέγεθος μὲν κατὰ γέρανόν εἰσιν αἱ ὄρνιθες, ἐοίκασι δὲ
ἴβεσι, ῥάμφη δὲ ἀλκιμώτερα φέρουσι καὶ οὐ σκολιὰ ὥσπερ αἱ ἴβεις. (6)
Εἰ μὲν δὴ καὶ αἱ κατ´ ἐμὲ ὄρνιθες αἱ Ἀράβιοι τῶν ἐν Ἀρκαδίᾳ ποτὲ
ὀρνίθων τὸ ὄνομα, εἶδος δὲ οὐ τὸ αὐτὸ ἐκείναις ἔχουσιν, οὐκ οἶδα· εἰ
δὲ τὸν πάντα αἰῶνα κατὰ τὰ αὐτὰ ἱέραξι καὶ ἀετοῖς καὶ Στυμφαλίδες
εἰσὶν ὄρνιθες, Ἀράβιόν τε εἶναί μοι θρέμμα αἱ ὄρνιθες αὗται
φαίνονται, καὶ δύναιτο ἂν πετομένη ποτὲ ἀπόμοιρα ἐξ αὐτῶν ἐς
Ἀρκαδίαν ἀφικέσθαι ἐπὶ Στύμφαλον. Ὑπὸ μὲν δὴ τῶν Ἀράβων ἄλλο τί που
ἐξ ἀρχῆς καλοῖντο ἂν καὶ οὐ Στυμφαλίδες· τοῦ Ἡρακλέους δὲ ἡ δόξα καὶ
τὸ Ἑλληνικὸν πρὸ τοῦ βαρβαρικοῦ τετιμημένον ἐξενίκησεν ὡς καὶ τὰς ἐν
τῇ ἐρήμῳ τῇ Ἀράβων Στυμφαλίδας καὶ ἐπὶ ἡμῶν ὀνομάζεσθαι. (7) Ἐν
Στυμφάλῳ δὲ καὶ ἱερὸν Ἀρτέμιδός ἐστιν ἀρχαῖον Στυμφαλίας· τὸ δὲ
ἄγαλμα ξόανόν ἐστι τὰ πολλὰ ἐπίχρυσον. Πρὸς δὲ τοῦ ναοῦ τῷ ὀρόφῳ
πεποιημέναι καὶ οἱ Στυμφαλίδες εἰσὶν ὄρνιθες· σαφῶς μὲν οὖν χαλεπὸν
ἦν διαγνῶναι πότερον ξύλου ποίημα ἦν ἢ γύψου, τεκμαιρομένοις δὲ ἡμῖν
ἐφαίνετο εἶναι ξύλου μᾶλλον ἢ γύψου. Εἰσὶ δὲ αὐτόθι καὶ παρθένοι
λίθου λευκοῦ, σκέλη δέ σφισίν ἐστιν ὀρνίθων, ἑστᾶσι δὲ ὄπισθε τοῦ
ναοῦ. (8) Λέγεται δὲ καὶ ἐφ´ ἡμῶν γενέσθαι θαῦμα τοιόνδε. Ἐν
Στυμφάλῳ τῆς Ἀρτέμιδος τῆς Στυμφαλίας τὴν ἑορτὴν {κα}τά τε ἄλλα ἦγον
οὐ σπουδῇ καὶ τὰ ἐς αὐτὴν καθεστηκότα ὑπερέβαινον τὰ πολλά.
Ἐσπεσοῦσα οὖν ὕλη κατὰ τοῦ βαράθρου τὸ στόμα, ᾗ κάτεισιν ὁ ποταμός
{ὅς ἐστιν ὁ Στύμφαλος}, ἀνεῖργε μὴ καταδύεσθαι τὸ ὕδωρ, λίμνην τε
ὅσον ἐπὶ τετρακοσίους σταδίους τὸ πεδίον σφίσι γενέσθαι λέγουσι. (9)
Φασὶ δὲ ἕπεσθαι θηρευτὴν ἄνδρα ἐλάφῳ φευγούσῃ, καὶ τὴν μὲν ἐς τὸ
τέλμα ἵεσθαι, τὸν δὲ ἄνδρα τὸν θηρευτὴν ἐπακολουθοῦντα ὑπὸ τοῦ θυμοῦ
κατόπιν τῆς ἐλάφου νήχεσθαι· καὶ οὕτω τὸ βάραθρον τήν τε ἔλαφον καὶ
ἐπ´ αὐτῇ τὸν ἄνδρα ὑπεδέξατο. Τούτοις δὲ τοῦ ποταμοῦ τὸ ὕδωρ
ἐπακολουθῆσαί φασιν, ὥστε ἐς ἡμέραν Στυμφαλίοις ἐξήραντο ἅπαν τοῦ
πεδίου τὸ λιμνάζον· καὶ ἀπὸ τούτου τῇ Ἀρτέμιδι τὴν ἑορτὴν φιλοτιμίᾳ
πλέονι ἄγουσι. |
CHAPITRE XXIII.
Aléa, ville. Fête de Bacchus. Tragus, fleuve. Mont Cnacalus et
fontaine de Ménélas. Condylée. Diane Apanchoméné. Bois de Soron.
1. Vous trouvez après Stymphale Aléa,
qui s'est aussi réunie à l'Argolide; les habitants disent que leur
ville a été fondée par Aléus, fils
d'Aphidas ; les temples qu'on y remarque, sont ceux de Diane
Ерhésienne, de Minerve Aléa et celui de Bacchus ainsi que la statue
de ce dernier; on célèbre tous les ans en l'honneur de Bacchus
une fête nommée Sciéria, et d'après un oracle de Delphes, on
fouette les femmes pendant cette fête, comme à Sparte on fouette les
adolescents dans le temple de Diane Orthia.
2. J'ai déjà dit en parlant
d'Orchomène, que le sentier qui conduit à Caphyes, passe d'abord le
long ravin, et de là à gauche de l'eau stagnante dont j'ai parlé; on
a fait dans la plaine de Caphyes une levée de terre pour empêcher
les eaux du pays d'Orchomène d'endommager les champs cultivés des
Caphyens. En dedans de la levée il y a un endroit d'où l'eau sort en
assez grande abondance pour former un fleuve qui se précipite
bientôt dans un gouffre, et ressort ensuite près de Nases à
l'endroit nommé Rheunus ; là cette eau forme un fleure appelé Tragus
dont le cours n'est plus interrompu. 3. Il est évident que
cette ville a pris son nom de Céphée, fils d'Aléus, et d'après la
prononciation arcadienne de ce nom on l'appelle Caphyes. Les
Саphyens disent qu'ils demeuraient anciennement dans l'Attique, et
qu'en ayant été chassés par Égée, ils se réfugièrent dans l'Arcadie,
où ils se mirent sous la protection de Céphée qui leur permit de
s'établir dans cet endroit ; leur ville est à l'extrémité de leur
territoire au pied de montagnes peu élevées ; on y remarque un
temple de Neptune et un temple de Diane surnommée Cnacalésia, 4.
ainsi que le mont Cnacalus, où ils célèbrent tous les ans une fête
en l'honneur de Diane. Au-dessus de la ville est une fontaine
ombragée par un platane très beau et très grand, nommé Ménélaïde du
nom de Ménélas; on dit en effet que Ménélas rassemblant des troupes
pour le siège de Troie, vint en ce lieu et planta cet arbre auprès
de la fontaine ; maintenant on donne aussi le nom de Ménélaïde à la
fontaine. 5. Si je voulais parler d'après les traditions des Grecs,
de tous les arbres qui sont encore sains et vigoureux, quoiqu'ils
existent depuis longtemps, je trouverais que le plus ancien de tous
est le saule qu'on voit dans le temple de Junon à Samos; le chêne de
Dodone, l'olivier de la citadelle d'Athènes et le palmier qu'on voit
à Délos viennent ensuite ; les Syriens donnent le troisième rang
pour l'antiquité au laurier qui est dans leur pays; après ceux-ci,
le plus ancien de tous les arbres est ce platane. 6. Le bourg de
Condylée est à environ un stade de Caphyes ; on y trouve un bois et
un temple consacrés à Diane ; elle portait anciennement le surnom de
Condyléatis, mais elle en changea à l'occasion suivante. On raconte
que des enfants dont on ne dit pas le nombre, jouant autour de ce
temple, trouvèrent un cordeau, et que l'ayant attaché autour du col
de la statue, ils disaient que la déesse s'étranglait; 7. les
Caphyens s'étant aperçu de ce que faisaient ces enfants, les tuèrent
à coups de pierres. Après cet événement, les femmes du pays furent
attaquées d'une maladie qui les faisait accoucher d'enfants morts;
la Pythie consultée à ce sujet, ordonna de donner la sépulture et
d'offrir des sacrifices funèbres tous les ans aux enfants qu'ils
avaient fait périr injustement; les Caphyens font encore maintenant
différentes choses que l'oracle leur avait prescrites, et ils
donnent (en disant que cela était aussi dans l'oracle) le surnom
d'Apanchoméné (l'étranglée) à la déesse qui est dans le temple des
Condyléens. 8. En sortant de Caphyes vous montez pendant environ
sept stades et vous redescendez encore à l'endroit nommé Nases : en
avançant ensuite cinquante stades, vous trouvez le Ladon, et après
l'avoir traversé vous arrivez par le pays des Argéathes, par celui
des Lycuntes et l'endroit nommé Scotané, au bois de chênes de Soron
à travers lequel passe le chemin qui conduit à Psophis ; 9. ce bois,
ainsi que toutes les autres forêts de chênes de l'Arcadie, est
rempli de bêtes sauvages, savoir, de sangliers, d'ours et de tortues
d'une très grande taille dont on ferait des lyres, aussi grandes que
celles qu'on fait avec les tortues des Indes; on découvre vers
l'extrémité du Soron, les ruines d'un bourg nommé Paüs : l'endroit
nommé Sires est un peu plus loin ; il forme la limite du pays des
Cltloriens du côté de la Psophide. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΚΒ'.
Ἀλέα πόλις. Διονύσου ἑορτή. Τράγος ποταμός.
Καφυὰς πόλις, Κνάκαλος ὄρος καὶ Μενελαῖς πηγή. Κονδύλειαι Ἄρτεμις ἡ
Ἀπαγχομένη. Σόρων δρυμός.
(1) Μετὰ δὲ Στύμφαλόν ἐστιν
Ἀλέα, συνεδρίου μὲν τοῦ Ἀργολικοῦ μετέχουσα καὶ αὕτη, Ἄλεον δὲ τὸν
Ἀφείδαντος γενέσθαι σφίσιν ἀποφαίνουσιν οἰκιστήν. Θεῶν δὲ ἱερὰ
αὐτόθι Ἀρτέμιδός ἐστιν Ἐφεσίας καὶ Ἀθηνᾶς Ἀλέας, καὶ Διονύσου ναὸς
καὶ ἄγαλμα. Τούτῳ παρὰ ἔτος Σκιέρεια ἑορτὴν ἄγουσι, καὶ ἐν Διονύσου
τῇ ἑορτῇ κατὰ μάντευμα ἐκ Δελφῶν μαστιγοῦνται γυναῖκες, καθὰ καὶ οἱ
Σπαρτιατῶν ἔφηβοι παρὰ τῇ Ὀρθίᾳ.
(2) Ἐδήλωσα δὲ ἐν τῷ λόγῳ τῷ ἐς
Ὀρχομενίους ὡς πρῶτα μὲν παρὰ τὴν χαράδραν ἐστὶν ἡ εὐθεῖα, τὸ ἀπὸ
τούτου δὲ ἐν ἀριστερᾷ τοῦ ὕδατος τοῦ λιμνάζοντος. Ἐν δὲ τῷ πεδίῳ τῷ
Καφυῶν πεποίηται γῆς χῶμα, δι´ οὗ ἀπείργεται τὸ ὕδωρ τὸ ἐκ τῆς
Ὀρχομενίας μὴ εἶναι Καφυεῦσιν βλάβος τῇ ἐνεργῷ. Κατὰ δὲ τὸ ἐντὸς τοῦ
χώματος παρέξεισιν ὕδωρ ἄλλο, πλήθει μὲν ὅσον τε εἶναι ποταμόν,
κατερχόμενον δὲ ἐς χάσμα γῆς ἄνεισιν αὖθις παρὰ Νάσους καλουμένας·
τὸ δὲ χωρίον ἔνθα ἄνεισιν ὀνομάζεται Ῥεῦνος· ἀνατείλαντος δὲ
ἐνταῦθα, τὸ ὕδωρ τὸ ἀπὸ τούτου παρέχεται ποταμὸν ἀέναον Τράγον. (3)
Τὸ δὲ ὄνομά ἐστι μὲν δῆλον ἀπὸ Κηφέως τοῦ Ἀλέου τῇ πόλει γεγονός,
ὀνομάζεσθαι δὲ αὐτὴν φωνῇ τῇ Ἀρκάδων Καφυὰς ἐκνενίκηκε. Φασὶ δὲ οἱ
Καφυεῖς τὰ ἄνωθεν ἐκ τῆς Ἀττικῆς εἶναι χώρας, ἐκβληθέντες δὲ ὑπὸ
Αἰγέως ἐξ Ἀθηνῶν ἐς Ἀρκαδίαν φυγεῖν καὶ ἱκέται γενόμενοι Κηφέως
οἰκῆσαι ἐνταῦθα. Τὸ μὲν δὴ πόλισμα ἐπὶ τοῦ πεδίου τῷ πέρατι ὀρῶν οὐκ
ἄγαν ὑψηλῶν παρὰ τοῖς ποσίν ἐστι· Καφυάταις δὲ ἱερὰ θεῶν Ποσειδῶνός
ἐστι καὶ ἐπίκλησιν Κνακαλησίας Ἀρτέμιδος. (4) Ἔστι δὲ αὐτοῖς καὶ
ὄρος Κνάκαλος, ἔνθα ἐπέτειον τελετὴν ἄγουσι τῇ Ἀρτέμιδι. Ὀλίγον δὲ
ὑπὲρ τὴν πόλιν πηγή τέ ἐστι καὶ ἐπὶ τῇ πηγῇ πλάτανος μεγάλη καὶ
εὐειδὴς πέφυκε· καλοῦσι δὲ αὐτὴν Μενελαΐδα, Μενέλαον {γὰρ} στρατὸν
ἀθροίζοντα ἐς Τροίαν ἀφικέσθαι τε ἐνταῦθα καὶ ἐπὶ τῇ πηγῇ τὴν
πλάτανον φυτεῦσαι λέγοντες· ἐφ´ ἡμῶν δὲ καὶ τὴν πηγὴν κατὰ ταὐτὰ τῇ
πλατάνῳ καλοῦσι Μενελαΐδα. (5) Εἰ δὲ Ἑλλήνων τοῖς λόγοις ἑπόμενον
καταριθμήσασθαι δεῖ με ὁπόσα δένδρα σῶα ἔτι καὶ τεθηλότα λείπεται,
πρεσβύτατον μὲν ἡ λύγος ἐστὶν αὐτῶν ἡ ἐν τῷ Σαμίων πεφυκυῖα ἱερῷ
Ἥρας, μετὰ δὲ αὐτὴν ἡ ἐν Δωδώνῃ δρῦς καὶ ἐλαία τε ἡ ἐν ἀκροπόλει καὶ
ἡ παρὰ Δηλίοις· τρίτα δὲ ἕνεκα ἀρχαιότητος νέμοιεν ἂν τῇ δάφνῃ τῇ
παρὰ σφίσιν οἱ Σύροι· τῶν δὲ ἄλλων ἡ πλάτανός ἐστιν αὕτη
παλαιότατον. (6) Καφυῶν δὲ ἀφέστηκεν ὅσον στάδιον Κονδυλέα χωρίον,
καὶ Ἀρτέμιδος ἄλσος καὶ ναός ἐστιν ἐνταῦθα καλουμένης Κονδυλεάτιδος
τὸ ἀρχαῖον· μετονομασθῆναι δὲ ἐπὶ αἰτίᾳ τὴν θεόν φασι τοιαύτῃ.
Παιδία περὶ τὸ ἱερὸν παίζοντα - ἀριθμὸν δὲ αὐτῶν οὐ μνημονεύουσιν -
ἐπέτυχε καλῳδίῳ, δήσαντα δὲ τὸ καλῴδιον τοῦ ἀγάλματος περὶ τὸν
τράχηλον ἐπέλεγεν ὡς ἀπάγχοιτο ἡ Ἄρτεμις. (7) Φωράσαντες δὲ οἱ
Καφυεῖς τὰ ποιηθέντα ὑπὸ τῶν παιδίων καταλεύουσιν αὐτά· καί σφισι
ταῦτα ἐργασαμένοις ἐσέπεσεν ἐς τὰς γυναῖκας νόσος, τὰ ἐν τῇ γαστρὶ
πρὸ τοκετοῦ τεθνεῶτα ἐκβάλλεσθαι, ἐς ὃ ἡ Πυθία θάψαι τε τὰ παιδία
ἀνεῖπε καὶ ἐναγίζειν αὐτοῖς κατὰ ἔτος· ἀποθανεῖν γὰρ αὐτὰ οὐ σὺν
δίκῃ. Καφυεῖς δὲ ποιοῦσι τά τε ἄλλα ἔτι καὶ νῦν κατ´ ἐκεῖνο τὸ
μάντευμα καὶ τὴν ἐν ταῖς Κονδυλέαις θεὸν - προσεῖναι γὰρ καὶ τόδε
ἔτι τῷ χρησμῷ φασι - καλοῦσιν Ἀπαγχομένην ἐξ ἐκείνου. (8) Ἀνελθὼν δὲ
ἐκ Καφυῶν ὅσον σταδίους ἑπτὰ ἐπὶ Νάσους καλουμένας καταβήσῃ·
πεντήκοντα δὲ προελθόντι αὐτόθεν σταδίους ἐστὶν ὁ Λάδων. Διαβήσῃ τε
δὴ τὸν ποταμὸν καὶ ἐπὶ δρυμὸν ἀφίξῃ Σόρωνα διά τε Ἀργεαθῶν καὶ
Λυκούντων καλουμένων καὶ Σκοτάνης. Ἄγει μὲν δὴ ὁ Σόρων τὴν ἐπὶ
Ψωφῖδος· (9) θηρία δὲ οὗτός τε καὶ ὅσοι δρυμοὶ τοῖς Ἀρκάσιν εἰσὶν
ἄλλοι παρέχονται τοσάδε, ἀγρίους ὗς καὶ ἄρκτους καὶ χελώνας μεγίστας
μεγέθει· λύρας ἂν ποιήσαιο ἐξ αὐτῶν χελώνης Ἰνδικῆς λύρᾳ
παρισουμένας. Τοῦ Σόρωνος δὲ πρὸς τοῖς πέρασιν ἔστι μὲν Πάου κώμης
ἐρείπια, εἰσὶ δὲ οὐ πολὺ ἀπωτέρω αἱ καλούμεναι Σεῖραι· ὅροι δὲ
Κλειτορίοις τῆς χώρας πρὸς Ψωφιδίους εἰσὶν αἱ Σεῖραι. |
CHAPITRE XXIV.
Psophis, ville, et son fondateur. Citadelle des
Zacynthiens. Aroanius et Erymanthe, fleuves. Temple de Vénus
Erycine. Tombeau d'Alcméon. Eriphyle. Îles Echinades. Temple et
statue d'Eryraanthe. Statues du Nil. Aglaüs.
1. PSOPHIS, suivant quelques
personnes, a eu pour fondateur Psophis, fils d'Arron, fils
d'Erymanthus, fils d'Aristas, fils de Parthaon, fils de Périphètes,
fils de Nyctimus, d'autres disent que Psophis était fils de Xantus,
fils d'Erymanthus, fils d'Arcas. C'est ainsi que les Arcadiens le
racontent dans l'histoire de leurs rois; 2. mais la tradition la
plus vraisemblable est, suivant moi, que Psophis était fille d'Eryx,
roi de la Sicile : Hercule ne voulant pas l'amener dans sa maison,
la laissa enceinte de son fait, chez Lycortas son hôte, à Phégie,
ville qui avant le règne de Phégée portait le nom d'Erymanthe.
Echéphron et Promachus, fils d'Hercule et de cette femme sicilienne,
ayant été élevés à Phégie, changèrent son nom et lui donnèrent celui
de Psophis, leur mère. 3. La citadelle de Zacynthe se nomme aussi
Psophis, parce que Zacynthus, fils de Dardanus, qui passa le premier
dans cette île avec des vaisseaux, et qui en fut le fondateur,
était Psophidien. Psophis est trente stades plus loin que Sires; le
fleuve Aroanius et l'Érymanthe passent l'un tout près de la ville et
l'autre à peu de distance ; 4. l'Érymanthe prend sa source dans le
mont Lampia qui est, dit-on, consacré à Pan, et il paraît faire
partie du mont Erymantlie. Homère nous dépeint le Taygète et
l'Érymanthe comme des lieux très propres à la chasse. Après être
sorti du mont Lampia, l'Érymanthe traverse l'Arcadie, en laissant à
sa droite le mont Pholoé, à sa gauche le pays de Thelpuse, et va se
jeter dans l'Alphée. 5. On dit que d'après les ordres d'Eurysthée,
Hercule prit sur les bords de l'Érymanthe un sanglier, qui, par sa
taille et sa force extraordinaires, l'emportait de beaucoup sur les
autres. Les habitants de Cumes dans le pays des Opiques prétendent
que les dents qu'on voit chez eux dans le temple d'Apollon, sont
celles du sanglier d'Érymanthe ; mais ce qu'ils disent est bien peu
vraisemblable. 6. On voit à Psophis un temple de Vénus Erycine dont
il ne reste plus maintenant que des ruines. On assure qu'il avait
été érigé par les enfants de Psophis, et cette tradition a
quelque apparence de vérité ; car il y a en Sicile, dans le pays
d'Éryx, un temple de Vénus Erycine qui est dans une grande
vénération depuis les temps les plus reculés, et qui ne le cède
point en richesse au temple de Paphos. 7. Les monuments héroïques de
Promachus et d'Echéphron, fils de Psophis, ne se voient plus
maintenant. Alcméon, fils d'Amphiaraüs, est aussi enterré à Psophis
; son tombeau est un édifice qui n'est remarquable ni par sa
grandeur ni par ses ornements; il est entouré de cyprès d'une telle
hauteur, qu'ils cachent la montagne qui est auprès de Psophis; on ne
les coupe jamais, parce qu'on les regarde comme consacrés à Alcméon
; les gens du pays leur donnent le nom de Parthenoi (vierges). 8.
Alcméon, lorsqu'il eut tué sa mère, s'étant enfui d'Argos, se
retira à Psophis ; cette ville portait encore le nom de Phégie
qu'elle avait pris de Phégée. Il épousa Alphésibée, fille de ce
prince, il lui fit des présents selon l'usage, et lui donna entre
autres choses le fameux collier. Son séjour en Arcadie n'apportant
aucun soulagement à ses maux, il eut recours à l'oracle de Delphes
qui lui répondit que le génie, vengeur de sa mère, cesserait de le
tourmenter, lorsqu'il serait établi dans une terre nouvelle et qui
fût sortie de la mer depuis son forfait; 9. ayant trouvé un
atterrissement formé par l'Achéloüs, il s'y établit et épousa
Callirhoé, fille de l'Acheloüs, à ce que disent les Acarnaniens; il
en eut deux fils, Acarnan et Amphotérus; ce fut du premier que les
habitants de ce continent prirent le nom d'Acarnaniens, au lieu de
celui de Curetés qu'ils portaient auparavant. Beaucoup d'hommes, et
bien plus de femmes encore, s'abandonnent souvent à des désirs
inconsidérés ; Callirhoé en donna une preuve ; 10. elle eut envie du
collier d'Eriphyle, et pour cela elle envoya Alcméon, malgré lui, à
Phégie. Il y fut tué en trahison par Téménus et Axion, fils de
Phégée, qui consacrèrent, à ce qu'on dit, ce collier dans le temple
d'Apollon à Delphes. Psophis portait encore le nom de Phégie, et
était gouvernée par des rois, lorsque les Grecs firent leur
expédition contre Troie, à laquelle les Psophidiens ne prirent
aucune part, parce que, disent-ils, leurs rois étaient brouillés
avec les chefs des Argiens dont la plupart étaient parents
d'Alcméon, et avaient fait avec lui la guerre de Thèbes. 11. Les
îles Echinades seraient déjà réunies au continent par les alluvions
de l'Achéîoüs, si les Étoliens étaient restés dans leur pays ; mais
comme ils ont été forcés de le quitter, et qu'il est demeuré
inculte, l'Achéloüs a cessé de charrier autant de limon; et une
preuve de ce que j'avance, c'est que le Méandre qui traverse la
Phrygie et la Carie, pays très bien cultivés, a fait en bien peu de
temps un continent du golfe qui séparait Priène de Milet.
12. Les Psophidiens ont sur les bords
de l'Érymanthe un temple et une statue de ce fleuve. Toutes les
statues de fleuves sont ordinairement en marbre blanc, à l'exception
du Nil dont on fait les statues en marbre noir, sans doute parce
qu'il coule à travers l'Éthiopie. 13. J'ai entendu parler à Psophis,
d'un certain Aglaüs, Psophidien, contemporain de Crésus, roi de
Lydie, qui fut heureux durant toute sa vie; je ne crois pas ce qu'on
en dit ; un homme peut bien éprouver moins de malheurs que ses
contemporains, de même qu'un vaisseau peut être moins tourmenté
qu'un autre par la tempête; 14. mais je doute qu'on puisse trouver
un individu qui ait toujours été exempt d'infortune, non plus qu'un
vaisseau qui ait toujours eu un vent favorable; aussi Homère dit-il
qu'il y a auprès de Jupiter deux tonneaux remplis l'un de biens et
l'autre de maux ; ce qu'il avait appris de l'oracle de Delphes qui
l'avait proclamé lui-même heureux et malheureux en même temps, comme
étant né pour éprouver l'un et l'autre sort. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΚΔ'.
Ψωφίς πόλις, καὶ οἰκιστὴς αὐτῆς. Ζακυνθίων
ἀκρόπολις. Ἀροάνιος καὶ Ἐρύμανθος ποταμοί. Ἀφροδίτης Ἐρυκίνης
ἱερόν. Ἀλκμαίονος μνῆμα. Ἐριπύλη. Ἐχινάδες νῆσοι. Ἐρυμάνθου
ναὸς καὶ ἄγαλμα, καὶ Νείλου ἀγάλματα Ἀγλαός.
(1) Ψωφῖδος δὲ οἱ μέν φασιν οἰκιστὴν
γενέσθαι Ψώφιδα τὸν Ἄρρωνος τοῦ Ἐρυμάνθου τοῦ Ἀρίστα τοῦ Παρθάονος
τοῦ Περιφήτου τοῦ Νυκτίμου· τοῖς δέ ἐστιν εἰρημένα θυγατέρα Ψωφῖδα
εἶναι Ξάνθου τοῦ Ἐρυμάνθου τοῦ Ἀρκάδος. Τάδε μὲν οὖν οὕτω κατὰ τὴν
Ἀρκάδων ἐς τοὺς βασιλέας ἔχει μνήμην· (2) ὁ δὲ ἀληθέστατος τῶν λόγων
ἐστὶν Ἔρυκος τοῦ ἐν Σικανίᾳ δυναστεύσαντος παῖδα εἶναι τὴν Ψωφῖδα, ᾗ
συγγενόμενος Ἡρακλῆς ἀγαγέσθαι μὲν αὐτὴν ἐς τὸν οἶκον οὐκ ἠξίου,
καταλείπει δὲ ἔχουσαν ἐν τῇ γαστρὶ παρὰ Λυκόρτᾳ, ξένῳ μὲν ὄντι
αὐτοῦ, παροικοῦντι δὲ ἐν πόλει Φηγίᾳ, πρὸ δὲ τοῦ Φηγέως τῆς
βασιλείας Ἐρυμάνθῳ καλουμένῃ· ἐπιτραφέντες δὲ αὐτόθι Ἐχέφρων καὶ
Πρόμαχος Ἡρακλέους τε ὄντες καὶ τῆς γυναικὸς τῆς Σικανῆς μετέθεντο
τῇ Φηγίᾳ τὸ ὄνομα Ψωφῖδα ἀπὸ τῆς μητρός. (3) Ἔστι δὲ καὶ Ζακυνθίων
τῇ ἀκροπόλει Ψωφὶς ὄνομα, ὅτι ναυσὶν ἐς τὴν νῆσον ἐπεραιώθη πρῶτος
καὶ ἐγένετο οἰκιστὴς ἀνὴρ Ψωφίδιος, Ζάκυνθος {τε} ὁ Δαρδάνου. Σειρῶν
μὲν δὴ σταδίοις ἐστὶν ἀπωτέρω τριάκοντα ἡ Ψωφίς· παρὰ δὲ αὐτὴν ὅ τε
Ἀροάνιος ποταμὸς καὶ ὀλίγον ἀπωτέρω τῆς πόλεως Ἐρύμανθος ῥέουσιν.
(4) Ἔχει δὲ τὰς πηγὰς ὁ Ἐρύμανθος ἐν ὄρει Λαμπείᾳ, τὸ δὲ ὄρος τοῦτο
ἱερὸν εἶναι Πανὸς λέγεται· εἴη δ´ ἂν τοῦ ὄρους τοῦ Ἐρυμάνθου μοῖρα ἡ
Λάμπεια. Ἐποίησε δὲ Ὅμηρος ὡς ἐν Ταϋγέτῳ τε καὶ Ἐρυμάνθῳ - - -
θηρευτὴς - - - οὖν τῆς Λαμπείας ὁ Ἐρύμανθος, καὶ Ἀρκαδίαν διεξελθὼν
ἐν δεξιᾷ μὲν τὸ ὄρος ἔχων τὴν Φολόην, ἐν ἀριστερᾷ δὲ πάλιν Θέλπουσαν
χώραν, κάτεισιν ἐς τὸν Ἀλφειόν. (5) Λέγεται δὲ ὡς Ἡρακλῆς κατὰ
πρόσταγμα Εὐρυσθέως παρὰ τῷ Ἐρυμάνθῳ θηράσειεν ὗν μεγέθει καὶ ἀλκῇ
τοὺς ἄλλους ὑπερηρκότα. Κυμαῖοι δὲ οἱ ἐν Ὀπικοῖς συὸς ὀδόντας
ἀνακειμένους παρὰ σφίσιν ἐν Ἀπόλλωνος ἱερῷ λόγῳ μὲν λέγουσιν ὡς οἱ
ὀδόντες ὑὸς εἶεν τοῦ Ἐρυμανθίου, τῷ λόγῳ δὲ αὐτῶν οὐδὲ ἐπ´ ὀλίγον
μέτεστι τοῦ εἰκότος. (6) Ψωφιδίοις δὲ ἐν τῇ πόλει τοῦτο μὲν
Ἀφροδίτης ἱερὸν Ἐρυκίνης ἐστὶν ἐπίκλησιν - {ἧς} ἐρείπια ἐφ´ ἡμῶν
ἐλείπετο αὐτοῦ μόνα, ἐλέγοντο δὲ οἱ Ψωφῖδος αὐτὸ ἱδρύσασθαι παῖδες,
καὶ {ἐν} τῷ λόγῳ τὸ εἰκὸς πρόσεστι· ἔστι γὰρ καὶ ἐν Σικελίᾳ τῆς
Ἐρυκίνης ἱερὸν ἐν τῇ χώρᾳ τῇ Ἔρυκος, ἁγιώτατόν τε ἐκ παλαιοτάτου καὶ
οὐκ ἀποδέον πλούτῳ τοῦ ἱεροῦ τοῦ ἐν Πάφῳ -, (7) Προμάχου δὲ καὶ
Ἐχέφρονος τῶν Ψωφῖδος οὐκ ἐπιφανῆ κατ´ ἐμὲ ἔτι ἦν τὰ ἡρῷα. Τέθαπται
δὲ καὶ Ἀλκμαίων ἐν Ψωφῖδι ὁ Ἀμφιαράου, καί οἱ τὸ μνῆμά ἐστιν οἴκημα
οὔτε μεγέθει μέγα οὔτε ἄλλως κεκοσμημένον· περὶ δὲ αὐτὸ κυπάρισσοι
πεφύκασιν ἐς τοσοῦτον ὕψος ἀνήκουσαι, ὥστε καὶ τὸ ὄρος τὸ πρὸς τῇ
Ψωφῖδι κατεσκιάζετο ὑπ´ αὐτῶν. Ταύτας οὐκ ἐθέλουσιν ἐκκόπτειν ἱερὰς
τοῦ Ἀλκμαίωνος νομίζοντες· καλοῦνται δὲ ὑπὸ τῶν ἐπιχωρίων παρθένοι.
(8) Ὁ δὲ Ἀλκμαίων ἡνίκα τὴν μητέρα ἀποκτείνας ἔφυγεν ἐξ Ἄργους, τότε
ἐς τὴν Ψωφῖδα ἐλθών, Φηγίαν ἔτι ἀπὸ τοῦ Φηγέως ὀνομαζομένην,
συνῴκησεν Ἀλφεσιβοίᾳ τῇ Φηγέως θυγατρὶ καὶ αὐτῇ δῶρα ὡς τὸ εἰκὸς καὶ
ἄλλα καὶ τὸν ὅρμον δίδωσιν. Ὡς δὲ οἰκοῦντι αὐτῷ παρὰ τοῖς Ἀρκάσιν
οὐδὲν ἐγίνετο ἡ νόσος ῥᾴων, κατέφυγεν ἐπὶ τὸ μαντεῖον τὸ ἐν Δελφοῖς,
καὶ αὐτὸν ἡ Πυθία διδάσκει τὸν Ἐριφύλης ἀλάστορα ἐς ταύτην οἱ μόνην
χώραν οὐ συνακολουθήσειν, ἥτις ἐστὶ νεωτάτη καὶ ἡ θάλασσα τοῦ
μητρῴου μιάσματος ἀνέφηνεν ὕστερον αὐτήν. (9) Καὶ ὁ μὲν ἐξευρὼν τοῦ
Ἀχελῴου τὴν πρόσχωσιν ἐνταῦθα ᾤκησε, καὶ γυναῖκα ἔσχε Καλλιρόην τοῦ
Ἀχελῴου θυγατέρα λόγῳ τῷ Ἀκαρνάνων, καί οἱ παῖδες Ἀκαρνάν τε καὶ
Ἀμφότερος ἐγένοντο· ἀπὸ δὲ τοῦ Ἀκαρνᾶνος τοῖς ἐν τῇ ἠπείρῳ ταύτῃ τὸ
ὄνομα τὸ νῦν γενέσθαι λέγουσι τὰ πρὸ τούτου Κούρησι καλουμένοις. Ἐς
ἐπιθυμίας δὲ ἀνοήτους πολλοὶ μὲν ἄνδρες, γυναῖκες δὲ ἔτι πλέον
ἐξοκέλλουσιν. (10) Ἐπεθύμησεν ἡ Καλλιρόη τῆς Ἐριφύλης οἱ γενέσθαι
τὸν ὅρμον καὶ δι´ αὐτὸ ἐς τὴν Φηγίαν τὸν Ἀλκμαίωνα ἔστειλεν ἄκοντα,
καὶ αὐτὸν ὑπὸ Φηγέως τῶν παίδων Τημένου καὶ Ἀξίονος δολοφονηθέντα
ἐπέλαβεν ἡ τελευτή. Τοῦ Φηγέως δὲ οἱ παῖδες τῷ Ἀπόλλωνι ἀναθεῖναι τῷ
ἐν Δελφοῖς λέγονται τὸν ὅρμον. Καὶ ἐπὶ τούτων βασιλευόντων ἐν Φηγίᾳ
τότε ἔτι καλουμένῃ τῇ πόλει {Φηγίᾳ} στρατεῦσαί φασιν Ἕλληνας ἐς
Τροίαν· σφᾶς δὲ οἱ Ψωφίδιοι τοῦ στόλου φασὶν οὐ μετασχεῖν, ὅτι αὐτῶν
τοῖς βασιλεῦσιν οἱ Ἀργείων ἀπηχθάνοντο ἡγεμόνες, κατὰ γένος τε τῷ
Ἀλκμαίωνι οἱ πολλοὶ προσήκοντες καὶ τῆς ἐπιστρατείας αὐτῷ
κοινωνήσαντες τῆς ἐς Θήβας. (11) Τὰς δὲ Ἐχινάδας νήσους ὑπὸ τοῦ
Ἀχελῴου μὴ σφᾶς ἤπειρον ἄχρι ἡμῶν ἀπειργάσθαι γέγονε δὴ αἰτία τὸ
Αἰτωλῶν ἔθνος, γεγόνασι δὲ αὐτοί τε ἀνάστατοι καὶ ἡ γῆ σφισι πᾶσα
ἠρήμωται· ταῖς Ἐχινάσιν οὖν ἅτε ἀσπόρου μενούσης τῆς Αἰτωλίας οὐχ
ὁμοίως ὁ Ἀχελῷος ἐπάγει τὴν ἰλύν. Μαρτύριον δέ μοι τοῦ λόγου· ὁ γὰρ
Μαίανδρος διὰ τῆς Φρυγῶν καὶ Καρῶν ἀρουμένης ὅσα ἔτη ῥέων τὴν μεταξὺ
Πριήνης καὶ Μιλήτου θάλασσαν ἐν οὐ πολλῷ χρόνῳ πεποίηκεν ἤπειρον.
(12) Ψωφιδίοις δὲ καὶ παρὰ τῷ Ἐρυμάνθῳ
ναός ἐστιν Ἐρυμάνθου καὶ ἄγαλμα. Ποιεῖται δὲ πλὴν τοῦ Αἰγυπτίου
Νείλου ποταμοῖς τοῖς ἄλλοις λίθου λευκοῦ τὰ ἀγάλματα· τῷ Νείλῳ δέ,
ἅτε διὰ τῆς Αἰθιόπων κατιόντι ἐς θάλασσαν, μέλανος λίθου τὰ ἀγάλματα
ἐργάζεσθαι νομίζουσιν. (13) Ὃν δὲ ἤκουσα ἐν Ψωφῖδι ἐπὶ Ἀγλαῷ λόγον
ἀνδρὶ Ψωφιδίῳ κατὰ Κροῖσον τὸν Λυδὸν ὄντι ἡλικίαν, ὡς ὁ Ἀγλαὸς τὸν
χρόνον τοῦ βίου πάντα γένοιτο εὐδαίμων, οὔ με ἔπειθεν ὁ λόγος. Ἀλλὰ
ἀνθρώπων μὲν τῶν ἐφ´ ἑαυτοῦ κακὰ ἄν τις ἐλάσσονα ἀναδέξαιτο, καθὰ
καὶ ναῦς ἧσσον ἂν χειμασθείη νεὼς ἄλλης· (14) ἄνδρα δὲ συμφορῶν ἀεὶ
στάντα ἐκτὸς ἢ τὰ πάντα οὐρίῳ ναῦν χρησαμένην πνεύματι οὐκ ἔστιν
ὅπως δυνησόμεθα ἐξευρεῖν, ἐπεὶ καὶ Ὅμηρος κατακείμενον παρὰ τῷ Διὶ
ἀγαθῶν πίθον, τὸν δὲ ἕτερον κακῶν ἐποίησεν, ὑπὸ τοῦ ἐν Δελφοῖς θεοῦ
δεδιδαγμένος, ὃς αὐτόν ποτε Ὅμηρον κακοδαίμονά τε προσεῖπε καὶ
ὄλβιον ὡς φύντα ἐπὶ ἀμφοτέροις ὁμοίως. |
CHAPITRE XXV.
Tropéa et Aphrodisium. Thelpupe. Le Ladon, fleuve
d'Esculape et de Cérès Erinnys. Neptune Hippius. Cheval Arion. La
Tuthoa, rivière,
1. EN allant de Psophis à Thelpuse,
vous trouvez d'abord à gauche du Ladon un endroit nommé Tropéa (les
trophées); puis attenant à Tropéa le bois de chênes nommé
Aphrodisium, et ensuite un cippe, sur lequel est une inscription en
caractères très anciens ; il forme la limite entre le pays des
Psophidiens et celui de Thelpuse. Il y a dans ce dernier un fleuve
nommé Arsen; lorsque vous l'aurez traversé et que vous aurez avancé
environ vingt-cinq stades, vous arriverez aux ruines d'un bourg
nommé Caünte, et sur la route vous verrez le temple d'Esculape
Caüsius ; 2. la ville est tout au plus à quarante stades de ce
temple, elle a pris son nom, à ce qu'on dit, de la nymphe Thelpuse
qui était fille du Ladon. Ce fleuve a sa source dans le pays de la
Clitorie comme je l'ai déjà dit; il passe ensuite vers l'endroit
nommé Leucasium et vers Mésoboa ; de là il traverse Nases auprès
d'Oryx et de Halunte, d'où il se rend vers Thaliades et le temple de
Cérès Éleusinienne. 3. Ce temple est sur les frontières du pays des
Thelpusiens, on y voit des statues de marbre qui ont chacune sept
pieds de haut ; elles représentent Cérès, sa fille et Bacchus. Après
avoir passé ce temple de Cérès Éleusinienne, le Ladon laisse à
gauche la ville de Thelpuse qui est sur une hauteur assez
considérable ; elle est presque déserte maintenant, de façon que la
place publique qui avait été bâtie, à ce qu'on dit, au milieu de la
ville, se trouve maintenant à l'extrémité. On voit à Thelpuse un
temple d'Esculape et un temple des douze Grands Dieux dont la
majeure partie est en ruines ; 4. de Thelpuse, le Ladon se rend à
Oncium vers le temple de Cérès que les Thelpusiens surnomment
Erinnys ; ils sont d'accord en cela avec Antimachus qui a fait un
poème de l'expédition des Argiens contre Thèbes ; car il dit :
C'est là qu'est situé, à ce qu'on prétend, le, temple de Cérès
Erinnys. Oncus était, suivant la tradition,fds d'Apollon, et il
régnait dans ce canton du pays des Thelpusiens. Voici quelle est
l'origine du surnom d'Erinnys qu'on donne à la déesse. 5. Cérès
errant de côté et d'autre lorsqu'elle cherchait sa fille, était,
dit-on, poursuivie par Neptune qui désirait obtenir ses faveurs ;
elle se changea en jument et se mêla avec celles qui paissaient à
Oncium ; Neptune s'étant aperçu de sa ruse, se transforma lui-même
en cheval et eut commerce avec elle sous cette forme; 6. dans le
premier moment la déesse en fut très irritée. Elle s'apaisa
cependant dans la suite, et elle alla de sa propre volonté se laver
dans le Ladon. On lui donna à cette occasion deux surnoms, celui
d'Erinnys, à cause de son ressentiment, le mot Erinnyein
signifiant chez les Arcadiens, se mettre en colère ; et celui de
Lusia, parce qu'elle se baigna dans le fleuve. Les deux statues
qu'on voit dans le temple, sont en bois, à l'exception du visage,
des pieds et des mains qui sont en marbre de Paros. 7. Cérès Erinnys
tient un flambeau de la main droite, et de la gauche ce qu'on
appelle la ciste ; j'ai conjecturé qu'elle pouvait avoir neuf pieds
de hauteur; Cérès Lusia m'a paru n'en avoir que six. Ceux qui
pensent que cette dernière statue représente Thémis et non Cérès
Lusia, se trompent grossièrement. On dit que Cérès eut de Neptune
une fille dont il n'est pas permis de dire le nom à ceux qui ne sont
pas initiés, et le cheval Arion ; c'est à cause de cela que les
Arcadiens ont, à ce qu'ils disent, donné les premiers le surnom
d'Hippius à Neptune. 8. Ils citent pour preuve de ce qu'ils avancent
sur la naissance d'Arion, des vers de l'Iliade et de la Thébaïde ;
Homère dit dans l'Iliade : Non pas même s'il avait derrière lui
le divin Arion, ce cheval de race immortelle qui appartenait à
Adraste. On voit dans la Thébaïde qu'Adraste s'enfuit de Thèbes,
vêtu d'habits de deuil et conduit par Arion, dont la crinière est
couleur de la mer. Ils prétendent que ces vers indiquent
qu'Arion était fils de Neptune ; cependant Antimachus dit qu'il
était fils de la Terre: 9. Adraste, fils de Talaûs,
descendant de Créthée, poussa le premier en avant ses célèbres
chevaux ; le léger Cérus et Arion le Thelpusien, que la terre
produisit près du bois d'Apollon Oncéen, pour être l'objet de
l'admiration des mortels. 10. On peut également dire d'un cheval
produit par la terre, qu'il est de race divine, et il peut aussi
avoir la crinière de la couleur de la mer. Voici ce qu'on raconte
encore sur ce cheval : on dit qu'Hercule faisant la guerre aux
Éléens, le demanda à Oncus, et qu'il l'avait à son char lorsqu'il
prit l'Élide ; il le donna ensuite à Adraste, et c'est pour cela
qu'Antimachus dit en parlant d'Arion, Qu'il était alors conduit
par Adraste son troisième maître. 11. Après avoir laissé le
temple de Cérès Erinnys, le Ladon tourne à gauche, et laisse à
gauche le temple d'Apollon Oncéen, et à droite celui d'Esculape
enfant, vers lequel est le tombeau de Trygon qui fut, à ce qu'on
prétend, la nourrice d'Esculape ; car on dit qu'Autolaüs, fils
naturel d'Aréus, ayant trouvé exposé dans le pays de Thelpuse,
Esculape enfant, le fit élever; il me paraît très probable
qu'Esculape était enfant à cette époque, comme je l'ai déjà dit en
parlant d'Épidaure. 12. La Tuthoa est une rivière, elle se jette
dans le Ladon vers la frontière du pays de Thelpuse du côté des
Héréens ; les Arcadiens nomment cet endroit Pédion (la plaine).
Celui où le Ladon se jette dans l'Alphée se nomme l'île des
Corbeaux. Quelques-uns croient que les villes désignées par Homère
sous les noms d'Enispé, Stratié et Rhipé étaient des îles du Ladon
qui étaient jadis habitées par des hommes; mais, ils se trompent
grossièrement ; il n'y a jamais eu dans le Ladon d'île qui fût de la
grandeur d'un bâtiment de transport; il ne le cède, sous le rapport
de l'agrément, à aucun des fleuves de la Grèce ou des autres pays ;
mais il n'est pas assez considérable pour qu'on y trouve des îles
comme dans l'Ister ou dans l'Éridan. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΚΕ'
Τρόπαια καὶ Ἀφροδίσιον. Θέλπουσα. Λάδων
ποταμός. Ἀσκληπιοῦ καὶ Δήμητροσ Ἐριννύος ναοί. Ἵππειος Ποσειδῶν.
Ἀρίων ἵππος. Τρυγών. Τουθόα ποταμός.
(1) Ἐς δὲ Θέλπουσαν ἰόντι ἐκ Ψωφῖδος
πρῶτα μὲν χωρίον Τρόπαιά ἐστιν ὀνομαζόμενον ἐν ἀριστερᾷ τοῦ Λάδωνος,
Τροπαίων δὲ ἔχεται δρυμὸς Ἀφροδίσιον· τρίτα δέ ἐστιν ἀρχαῖα ἐν στήλῃ
γράμματα, ὅροι Ψωφιδίοις πρὸς τὴν Θελπουσίαν χώραν. Ἐν δὲ τῇ γῇ τῇ
Θελπουσίᾳ ποταμός ἐστιν Ἄρσην καλούμενος· τοῦτον οὖν διαβήσῃ καὶ
ὅσον πέντε ἀπ´ αὐτοῦ σταδίοις ἀφίξῃ καὶ εἴκοσι ἐπὶ ἐρείπια Καοῦντος
κώμης {ὃ} καὶ ἱερὸν Ἀσκληπιοῦ Καουσίου πεποιημένον ἐν τῇ ὁδῷ. (2)
Τοῦ δὲ ἱεροῦ τούτου σταδίους τεσσαράκοντα μάλιστα ἀφέστηκεν ἡ πόλις·
τεθῆναι δὲ αὐτῇ ὄνομα ἀπὸ νύμφης λέγουσι Θελπούσης, ταύτην δὲ
θυγατέρα εἶναι Λάδωνος. Τῷ δὲ Λάδωνι ἄρχεται μὲν τὸ ὕδωρ ἐν πηγαῖς
τῆς Κλειτορίας, καθὰ ὁ λόγος ἐδήλωσεν ἤδη μοι· ῥεῖ δὲ πρῶτον μὲν
παρὰ Λευκάσιον χωρίον καὶ Μεσόβοα καὶ διὰ τῶν Νάσων ἐπί τε Ὄρυγα τὸν
καὶ Ἁλοῦντα ὀνομαζόμενον, ἐξ Ἁλοῦντος δὲ ἐπὶ Θαλιάδας τε καὶ ἐπὶ
Δήμητρος ἱερὸν κάτεισιν Ἐλευσινίας. (3) Τὸ δὲ ἱερὸν τοῦτο ἔστι μὲν
Θελπουσίων ἐν ὅροις· ἀγάλματα δὲ ἐν αὐτῷ, ποδῶν ἑπτὰ οὐκ ἀποδέον
ἕκαστον, Δήμητρός ἐστι καὶ ἡ παῖς καὶ ὁ Διόνυσος, τὰ πάντα ὁμοίως
λίθου. Μετὰ δὲ τῆς Ἐλευσινίας τὸ ἱερὸν καὶ Θέλπουσαν τὴν πόλιν ὁ
Λάδων παρέξεισιν ἐν ἀριστερᾷ, κειμένην μὲν ἐπὶ λόφου μεγάλου, τὰ
πλείω δὲ ἐφ´ ἡμῶν ἔρημον, ὥστε καὶ τὴν ἀγορὰν ἐπὶ τῷ πέρατι οὖσάν
φασιν ἐν τῷ μεσαιτάτῳ ποιηθῆναι τὸ ἐξ ἀρχῆς. Ἔστι δὲ ἐν Θελπούσῃ
ναὸς Ἀσκληπιοῦ καὶ θεῶν ἱερὸν τῶν δώδεκα· τούτου τὰ πολλὰ ἐς ἔδαφος
ἔκειτο ἤδη. (4) Μετὰ δὲ Θέλπουσαν ἐπὶ τὸ ἱερὸν τῆς Δήμητρος ὁ Λάδων
κάτεισι τὸ ἐν Ὀγκείῳ· καλοῦσι δὲ Ἐρινὺν οἱ Θελπούσιοι τὴν θεόν,
ὁμολογεῖ δέ σφισι καὶ Ἀντίμαχος ἐπιστρατείαν Ἀργείων ποιήσας ἐς
Θήβας· καί οἱ τὸ ἔπος ἔχει,
Δήμητρος τόθι φασὶν Ἐρινύος εἶναι ἔδεθλον.
Ὁ μὲν δὴ Ὄγκιος Ἀπόλλωνός ἐστι κατὰ
τὴν φήμην καὶ ἐν τῇ Θελπουσίᾳ περὶ τὸ χωρίον ἐδυνάστευε τὸ Ὄγκιον,
τῇ θεῷ δὲ Ἐρινὺς γέγονεν ἐπίκλησις· (5) πλανωμένῃ γὰρ τῇ Δήμητρι,
ἡνίκα τὴν παῖδα ἐζήτει, λέγουσιν ἕπεσθαί οἱ τὸν Ποσειδῶνα
ἐπιθυμοῦντα αὐτῇ μιχθῆναι, καὶ τὴν μὲν ἐς ἵππον μεταβαλοῦσαν ὁμοῦ
ταῖς ἵπποις νέμεσθαι ταῖς Ὀγκίου, Ποσειδῶν δὲ συνίησεν ἀπατώμενος
καὶ συγγίνεται τῇ Δήμητρι ἄρσενι ἵππῳ καὶ αὐτὸς εἰκασθείς. (6) Τὸ
μὲν δὴ παραυτίκα τὴν Δήμητρα ἐπὶ τῷ συμβάντι ἔχειν ὀργίλως, χρόνῳ δὲ
ὕστερον τοῦ τε θυμοῦ παύσασθαι καὶ τῷ Λάδωνι ἐθελῆσαί φασιν αὐτὴν
λούσασθαι· ἐπὶ τούτῳ καὶ ἐπικλήσεις τῇ θεῷ γεγόνασι, τοῦ μηνίματος
μὲν ἕνεκα Ἐρινύς, ὅτι τὸ θυμῷ χρῆσθαι καλοῦσιν ἐρινύειν οἱ Ἀρκάδες,
Λουσία δὲ ἐπὶ τῷ λούσασθαι τῷ Λάδωνι. Τὰ δὲ ἀγάλματά ἐστι τὰ ἐν τῷ
ναῷ ξύλου, πρόσωπα δέ σφισι καὶ χεῖρες ἄκραι καὶ πόδες εἰσὶ Παρίου
λίθου· (7) τὸ μὲν δὴ τῆς Ἐρινύος τήν τε κίστην καλουμένην ἔχει καὶ
ἐν τῇ δεξιᾷ δᾷδα, μέγεθος δὲ εἰκάζομεν ἐννέα εἶναι ποδῶν αὐτήν· ἡ
Λουσία δὲ ποδῶν ἓξ ἐφαίνετο εἶναι. Ὅσοι δὲ Θέμιδος καὶ οὐ Δήμητρος
τῆς Λουσίας τὸ ἄγαλμα εἶναι νομίζουσι, μάταια ἴστωσαν ὑπειληφότες.
Τὴν δὲ Δήμητρα τεκεῖν φασιν ἐκ τοῦ Ποσειδῶνος θυγατέρα, ἧς τὸ ὄνομα
ἐς ἀτελέστους λέγειν οὐ νομίζουσι, καὶ ἵππον τὸν Ἀρείονα· ἐπὶ τούτῳ
δὲ παρὰ σφίσιν Ἀρκάδων πρώτοις Ἵππιον Ποσειδῶνα ὀνομασθῆναι. (8)
Ἐπάγονται δὲ ἐξ Ἰλιάδος ἔπη καὶ ἐκ Θηβαΐδος μαρτύριά σφισιν εἶναι τῷ
λόγῳ, ἐν μὲν Ἰλιάδι ἐς αὐτὸν Ἀρείονα πεποιῆσθαι,
Οὐδ´ εἴ κεν μετόπισθεν Ἀρείονα δῖον ἐλαύνειν,
Ἀδρήστου ταχὺν ἵππον, ὃς ἐκ θεόφιν γένος ἦεν·
Ἐν δὲ τῇ Θηβαΐδι ὡς Ἄδραστος ἔφευγεν
ἐκ Θηβῶν
Εἵματα λυγρὰ φέρων σὺν Ἀρείονι κυανοχαίτῃ.
Αἰνίσσεσθαι οὖν ἐθέλουσι τὰ ἔπη
Ποσειδῶνα Ἀρείονι εἶναι πατέρα, Ἀντίμαχος δὲ παῖδα εἶναι Γῆς φησιν·
(9) Ἄδρηστος
Ταλαὼ υἱὸς Κρηθηιάδαο
πρώτιστος Δαναῶν ἑὼ αἰνέτω ἤλασεν ἵππω,
Καιρόν τε κραιπνὸν καὶ Ἀρείονα Θελπουσαῖον,
τόν ῥά τ´ Ἀπόλλωνος σχεδὸν ἄλσεος Ὀγκαίοιο
αὐτὴ Γαῖ´ ἀνέδωκε, σέβας θνητοῖσιν ἰδέσθαι.
(10) Δύναιτο δ´ ἂν καὶ ἀναφύντι ἐκ γῆς
τῷ ἵππῳ ἐκ θεοῦ τε εἶναι τὸ γένος καὶ αἱ τρίχες οἱ τὴν χρόαν
ἐοικέναι κυανῷ. Λέγεται δὲ καὶ τοιάδε, Ἡρακλέα πολεμοῦντα Ἠλείοις
αἰτῆσαι παρ´ Ὄγκου τὸν ἵππον καὶ ἑλεῖν τὴν Ἦλιν ἐπὶ τῷ Ἀρείονι
ὀχούμενον ἐς τὰς μάχας, δοθῆναι δὲ ὑπὸ Ἡρακλέους ὕστερον Ἀδράστῳ τὸν
ἵππον. Ἐπὶ τούτῳ δὲ ἐς τὸν Ἀρείονα ἐποίησεν Ἀντίμαχος
Ὃς ῥά ποτ´ Ἀδρήστῳ τριτάτῳ δέδμηθ´ ὑπ´ ἄνακτι.
(11) Ὁ δὲ Λάδων τῆς Ἐρινύος τὸ ἱερὸν
ἀπολιπὼν ἐν ἀριστερᾷ, παρέξεισιν ἐν ἀριστερᾷ μὲν τοῦ Ἀπόλλωνος τοῦ
Ὀγκαιάτου τὸν ναόν, τὰ δὲ ἐν δεξιᾷ παρὰ Ἀσκληπιοῦ Παιδὸς ἱερόν, ἔνθα
Τρυγόνος μνῆμά ἐστι {τροφοῦ}· τροφὸν δὲ Ἀσκληπιοῦ τὴν Τρυγόνα εἶναι
λέγουσιν· ἐν γὰρ τῇ Θελπούσῃ τῷ Ἀσκληπιῷ παιδὶ ἐκκειμένῳ φασὶν
ἐπιτυχόντα Αὐτόλαον Ἀρκάδος υἱὸν νόθον ἀνελέσθαι τὸ παιδίον, καὶ ἐπὶ
τούτῳ παῖδα Ἀσκληπιὸν *** εἰκότα εἶναι μᾶλλον ἡγούμην, ὃ καὶ ἐδήλωσα
ἐν τοῖς Ἐπιδαυρίων. (12) Ἔστι δὲ Τουθόα ποταμός· ἐμβάλλει δὲ ἐς τὸν
Λάδωνα καὶ ἡ Τουθόα κατὰ τὸν Θελπουσίων ὅρον πρὸς Ἡραιεῖς,
καλούμενον δὲ ὑπὸ Ἀρκάδων Πεδίον. Καθότι δὲ αὐτὸς ὁ Λάδων ἐκδίδωσιν
ἐς τὸν Ἀλφειόν, Κοράκων ὠνόμασται νᾶσος. Οἱ δὲ ἥγηνται τὴν Ἐνίσπην
καὶ Στρατίην τε καὶ Ῥίπην τὰς ὑπὸ Ὁμήρου κατειλεγμένας γενέσθαι
νήσους ποτὲ ἐν τῷ Λάδωνι ὑπὸ ἀνθρώπων οἰκουμένας, ἃ οἱ πεπιστευκότες
μάταια ἴστωσαν· (13) οὐ γὰρ ἄν ποτε οὐδὲ νηὶ παρισουμένας πορθμίδι
παράσχοιτο ὁ Λάδων νήσους. Κάλλους μὲν γὰρ ἕνεκα οὐδενὸς ποταμῶν
δεύτερος οὔτε τῶν βαρβαρικῶν ἐστιν οὔτε Ἕλληνος, μέγεθος δὲ οὐ
τοσοῦτος ὡς ἐν αὐτῷ καὶ νήσους ἀναφαίνεσθαι καθάπερ ἐν Ἴστρῳ τε καὶ
Ἠριδανῷ. |
CHAPITRE XXVI.
Héréa et ses monuments. Temples de Bacchus Politès
et Auxitès. Tombeau de Corébus. Aliphéra ; autel de Jupiter
Léchéatès ; fontaine Tritonis ; Myïagrus. Ville de Méléndes.
Buphagium.
1. HERAEA a eu pour fondateur Héréus,
fils de Lycaon; cette ville est sur la droite de l'Alphée, elle est
en grande partie sur une pente douce, et elle s'étend jusqu'au
fleuve; il y a le long de ses bords des promenades plantées de
myrtes et d'autres arbres cultivés ; c'est là que sont les bains. On
y remarque aussi deux temples de Bacchus, l'un sous le nom de
Bacchus Politès, l'autre sous celui de Bacchus Auxitès, et un
édifice dans lequel on célèbre les mystères de ce dieu ; 2. Héréa
possède de plus un temple de Pan que les Arcadiens regardent comme
une divinité de leur pays. Il reste encore des colonnes et d'autres
ruines de celui de Junon. De tous les Athlètes qu'a produits
l'Arcadie, le plus célèbre est Démaratus d'Héréa qui remporta le
premier à Olympie le prix de la course avec les armes. 3. En
descendant d'Héréa vers l'Élide, à quinze stades d'Héréa, vous
traversez le Ladon; et vingt stades plus loin, vous trouvez
l'Érymanthe qui, suivant les Arcadiens, forme la limite entre le
territoire d'Héréa et celui de l'Élide. Les Éléens, de leur côté,
disent que leur pays s'étend jusqu'au tombeau de Corébus : 4.
lorsqu'Iphitus eut rétabli les jeux Olympiques qui avaient été
interrompus depuis longtemps et qu'on recommença à fêter les
Olympiades, on ne proposa d'abord de prix que pour la course, et
Corébus le remporta. On lit sur son tombeau une inscription qui
apprend qu'il a été vainqueur à Olympie, qu'aucun mortel ne l'avait
été avant lui, et que ce tombeau lui a été érigé à l'extrémité de
l'Élide. 5. Aliphéra est une très petite ville ; elle fut en effet
abandonnée par la plupart de ses habitants, lorsque les Arcadiens
fondèrent en commun Mégalopolis. En allant d'Héréa à Aliphéra, vous
traversez d'abord l'Alphée, et après avoir passé une plaine
d'environ dix stades, vous arrivez à une montagne; il faut ensuite
monter pendant environ trente stades, avant de trouver la ville. 6.
Aliphéra a pris son nom d'Aliphérus, fils de Lycaon; il y a dans
cette ville un temple d'Esculape et un temple de Minerve, qui est la
déesse pour laquelle ils ont le plus de vénération; ils disent
qu'elle est née, et qu'elle a été élevée chez eux; ils ont érigé un
autel à Jupiter Léchéatès dans l'endroit où il mit au jour Minerve,
et ils donnent le nom de Tritonide à une fontaine à laquelle ils
attribuent tout ce qu'on raconte sur le fleuve Triton. 7. La statue
de Minerve en bronze est l'ouvrage d'Hypatodorus ; elle mérite
d'être vue tant à cause de sa grandeur que de son exécution. Ils ont
aussi une fête en l'honneur de je ne sais quelle divinité, je crois
pourtant que c'est de Minerve ; ils sacrifient en commençant au
héros Myiagrus; ils lui adressent des prières pendant le sacrifice,
en l'appelant par son nom ; cela fait, les mouches ne les
incommodent plus. 8. La ville de Mélénées est sur la route qui
conduit d'Héréa à Mégalopolis ; elle a été fondée par Mélaînéus,
fils de Lycaon ; elle était déserte de mon temps et couverte d'eau.
Buphagium est quarante stades plus haut que Mélénées ; c'est là que
sont les sources du fleuve Buphagus qui se jette dans l'Alphée.
C'est dans les environs des sources du Buphagus que sont les limites
qui séparent le territoire d'Héréa de celui des Mégalopolitains.
|
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΚϚ'
Ἡραία οόλις καὶ τὰ ἐν αὐτῇ μνημαῖα. Διονύσου Πολίτου
καὶ Αύξίτου ναοί. Κοροίβου τάφος. Ἀλιφήρα, Διὸς Λεχεάτου βωμὸς,
Τριτωνὶς κρήνη καὶ Μυίαγρος. Μελαινεαὶ πόλις καὶ Βουφάγιον.
(1) Ἡραιεῦσι δὲ οἰκιστὴς μὲν γέγονεν
Ἡραιεὺς ὁ Λυκάονος, κεῖται δὲ ἡ πόλις ἐν δεξιᾷ τοῦ Ἀλφειοῦ, τὰ μὲν
πολλὰ ἐν ἠρέμα προσάντει, τὰ δὲ καὶ ἐπ´ αὐτὸν καθήκει τὸν Ἀλφειόν.
Δρόμοι τε παρὰ τῷ ποταμῷ πεποίηνται μυρσίναις καὶ ἄλλοις ἡμέροις
διακεκριμένοι δένδροις, καὶ τὰ λουτρὰ αὐτόθι, εἰσὶ δὲ καὶ Διονύσῳ
ναοί· τὸν μὲν καλοῦσιν αὐτῶν Πολίτην, τὸν δὲ Αὐξίτην, καὶ οἴκημά
ἐστί σφισιν ἔνθα τῷ Διονύσῳ τὰ ὄργια ἄγουσιν. (2) Ἔστι καὶ ναὸς ἐν
τῇ Ἡραίᾳ Πανὸς ἅτε τοῖς Ἀρκάσιν ἐπιχωρίου, τῆς δὲ Ἥρας τοῦ ναοῦ καὶ
ἄλλα ἐρείπια καὶ οἱ κίονες ἔτι ἐλείποντο· ἀθλητὰς δὲ ὁπόσοι
γεγόνασιν Ἀρκάσιν ὑπερῆρκε τῇ δόξῃ Δαμάρετος Ἡραιεύς, ὃς τὸν ὁπλίτην
δρόμον ἐνίκησεν ἐν Ὀλυμπίᾳ πρῶτος. (3) Ἐς δὲ τὴν Ἠλείαν κατιὼν ἐξ
Ἡραίας στάδια μέν που πέντε καὶ δέκα ἀποσχὼν Ἡραίας διαβήσῃ τὸν
Λάδωνα, ἀπὸ τούτου δὲ ἐς Ἐρύμανθον ὅσον εἴκοσιν ἀφίξῃ σταδίοις. Τῇ
δὲ Ἡραίᾳ ὅροι πρὸς τὴν Ἠλείαν λόγῳ μὲν τῷ Ἀρκάδων ἐστὶν ὁ Ἐρύμανθος,
Ἠλεῖοι δὲ τὸν Κοροίβου τάφον φασὶ τὴν χώραν σφίσιν ὁρίζειν. (4)
Ἡνίκα δὲ τὸν ἀγῶνα τὸν Ὀλυμπικὸν ἐκλιπόντα ἐπὶ χρόνον πολὺν
ἀνενεώσατο Ἴφιτος καὶ αὖθις ἐξ ἀρχῆς Ὀλύμπια ἤγαγον, τότε δρόμου
σφίσιν ἆθλα ἐτέθη μόνον καὶ ὁ Κόροιβος ἐνίκησε· καὶ ἔστιν ἐπίγραμμα
ἐπὶ τῷ μνήματι ὡς Ὀλυμπίασιν ὁ Κόροιβος ἐνίκησεν {καὶ} ἀνθρώπων
πρῶτος καὶ ὅτι τῆς Ἠλείας ἐπὶ τῷ πέρατι ὁ τάφος αὐτῷ πεποίηται. (5)
Ἔστι δὲ Ἀλίφηρα πόλισμα οὐ μέγα· ἐξελείφθη γὰρ ὑπὸ οἰκητόρων πολλῶν
ὑπὸ τὸν συνοικισμὸν τῶν Ἀρκάδων ἐς Μεγάλην πόλιν. Ἐς τοῦτο οὖν τὸ
πόλισμα ἐρχόμενος ἐξ Ἡραίας τόν τε Ἀλφειὸν διαβήσῃ καὶ σταδίων
μάλιστά που δέκα διελθὼν πεδίον ἐπὶ ὄρος ἀφίξῃ καὶ αὖθις στάδια ὅσον
τριάκοντα ἐς τὸ πόλισμα ἀναβήσῃ διὰ τοῦ ὄρους. (6) Ἀλιφηρεῦσι δὲ τὸ
μὲν ὄνομα τῇ πόλει γέγονεν ἀπὸ Ἀλιφήρου Λυκάονος παιδός, ἱερὰ δὲ
Ἀσκληπιοῦ τέ ἐστι καὶ Ἀθηνᾶς, ἣν θεῶν σέβονται μάλιστα, γενέσθαι καὶ
τραφῆναι παρὰ σφίσιν αὐτὴν λέγοντες· καὶ Διός τε ἱδρύσαντο Λεχεάτου
βωμόν, ἅτε ἐνταῦθα τὴν Ἀθηνᾶν τεκόντος, καὶ κρήνην καλοῦσι
Τριτωνίδα, τὸν ἐπὶ τῷ ποταμῷ τῷ Τρίτωνι οἰκειούμενοι λόγον. (7) Τῆς
δὲ Ἀθηνᾶς τὸ ἄγαλμα πεποίηται χαλκοῦ, Ὑπατοδώρου {τε} ἔργον, θέας
ἄξιον μεγέθους τε ἕνεκα καὶ ἐς τὴν τέχνην. Ἄγουσι δὲ καὶ πανήγυριν
ὅτῳ δὴ θεῶν, δοκῶ δὲ σφᾶς ἄγειν τῇ Ἀθηνᾷ· ἐν ταύτῃ τῇ πανηγύρει
Μυάγρῳ προθύουσιν, ἐπευχόμενοί τε κατὰ τῶν ἱερείων τῷ ἥρωι καὶ
ἐπικαλούμενοι τὸν Μύαγρον· καί σφισι ταῦτα δράσασιν οὐδὲν ἔτι
ἀνιαρόν εἰσιν αἱ μυῖαι. (8) Κατὰ δὲ τὴν ἐξ Ἡραίας ἄγουσαν ἐς Μεγάλην
πόλιν εἰσὶ Μελαινεαί· ταύτας ᾤκισε μὲν Μελαινεὺς ὁ Λυκάονος, ἔρημος
δὲ ἦν ἐφ´ ἡμῶν, ὕδατι δὲ καταρρεῖται. Μελαινεῶν δὲ τεσσαράκοντά
ἐστιν ἀνωτέρω σταδίοις Βουφάγιον, καὶ ὁ ποταμὸς ἐνταῦθα ἔχει πηγὰς ὁ
Βουφάγος κατιὼν ἐς τὸν Ἀλφειόν· τοῦ Βουφάγου δὲ περὶ τὰς πηγὰς ὅροι
πρὸς Μεγαλοπολίτας Ἡραιεῦσίν εἰσιν. |
CHAPITRE XXVII.
Mégalopolis et son fondateur. Trapézontiens. Mégalopolîtains.
Expédition et bataille des Lacédémoniens. Ils assiègent Mégalopolis
et s'en emparent. Buphagus, fleuve.
1. MEGAPOLIS
est la plus nouvelle de toutes les villes, non seulement de
l'Arcadie, mais même de toute la Grèce, à l'exception de celles qui
ont changé d'habitants par suite des malheurs que l'empire romain à
éprouvés. Ce fut pour augmenter leurs forces que les
Arcadiens se réunirent dans cette ville ;
ils y furent déterminés par l'exemple des Argiens qui, en des temps
plus reculés, couraient risque presque à chaque instant d'être
subjugues par les Lacédémoniens, et qui depuis qu'ils avaient
augmenté la population d'Argos en détruisant Tirynthe, Hysies,
Ornées, Mycènes, Midée et quelques autres petites villes de
l'Argolide de peu d'importance, redoutaient moins les Lacédémoniens, et avaient en même temps obtenu plus d'autorité sur les peuples
circonvoisins. 2. Ce fut dans les mêmes vues que les Arcadiens
fondèrent de concert Mégalopolis; on pourrait à juste titre regarder
Épaminondas le Thébain comme le fondateur de cette ville ; car ce
fut lui qui y engagea les Arcadiens. Il leur envoya mille Thébains
d'élite sous les ordres de Pamménès, pour les protéger au cas que
les Lacédémoniens voulussent s'opposer à leur entreprise. Les
Arcadiens, de leur côté, choisirent pour présider à cette fondation
Lycomède et Hopoléas, Mantinéens; Timon et Proxéne, de Tégée ;
Cléolaüs et Acriphius, de Clitor ; Eucampidas et Hiéronymus, de
Ménale; et enfin Pasicrate et Théoxène, de Parrhasie. 3. Les
villes dont les habitants, par zèle pour le bien public, et par
haine pour les Lacédémoniens, consentirent à abandonner leur patrie,
furent Aléa, Pallantium, Eutéa, Sumalium, Aséa, Apéréthée,
Hélisson, Oresthasium, Dipéa, et Alycéa ; elles étaient toutes dans
le pays de Ménale. Celles des Eutrésiens furent Tricolons, Zétium,
Charisia, Ptoléderma, Cnauson et Paroria; 4. celles des Égytides
furent Scirtonium, Maléa, Cromes, Bélémine et Leuctres ; celles des
Parrhasiens, Lycosure, Thocnie, Trapézonte, Prosée, Acacésium,
Acontium, Macaria et Dasées ; celles des Cynuréens de l'Arcadie,
Gortys, Thisa, vers le mont Lycée, Lycoa et Aliphéra ; enfin Thisoa,
Méthydrium, Teuthis, du pays des Orchoméniens, ainsi que ce qu'on
nommait Tripolis, c'est-à-dire les trois villes, Callia, Dipéna et
Nonacris : 5. aucun des autres Arcadiens ne chercha à revenir contre
le décret commun, et ilsse réunirent avec empressement à Mégalopolis
; les Lycéates, les Tricolonéens, les Lycosuréens et les
Trapézontiens furent les seuls qui changèrent d'avis ; mais comme on
ne leur permettait plus d'habiter leurs anciennes villes, les uns se
virent forcés, malgré eux, de s'établir à Mégalopolis, 6. et les
Trapézontiens, au moins ceux qui ne furent pas tués dans le premier
moment de la colère des Arcadiens, abandonnèrent tout à fait le
Péloponnèse, et s'étant embarqués, ils se rendirent dans le
Pont-Euxin, où ceux qui avoient fondé la ville de Trapézonte les
reçurent parmi eux, comme portant le même non et venant de leur
métropole. Les Lycosuréens n'obéirent pas non plus, mais les
Arcadiens n'osèrent pas employer contre eux la violence, à cause du
temple de Cérès et de Despéné où ils s'étaient réfugiés ; 7. de
toutes les autres villes dont je viens de parler, maintenant les
unes sont absolument désertes, et les autres sont des bourgs qui
appartiennent aux Mégalopolitains, savoir: Gortys, Dipénes, Thisoa
auprès d'Orchomène, Méthydrium, Teuthis, Callia et Hélisson.
Pallantium seule devait dans la suite éprouver un sort plus
favorable. Quant à Aliphéra, elle a conservé depuis son origine
jusqu'à présent le nom de ville. 8. Mégalopolis fut fondée dans la
même année et peu de mois après la défaite des Lacédémoniens à
Leuctres. Phrasiclidès était alors archonte à Athènes; c'était la
seconde année de la cent deuxième Olympiade, en laquelle Damon de
Thurium remporta le prix de la course.
9. Les Mégalopolitains ayant fait une
alliance avec les Thébains, étaient à l'abri de toute crainte du
côté des Lacédémoniens ; mais comme les Thébains s'étaient engagés
dans la guerre dite sacrée, et se trouvaient vivement pressés par
les Phocéens dont le pays était voisin de la Béotie, et à qui la
prise du temple de Delphes avait procuré beaucoup de richesses, 10.
les Lacédémoniens, si le succès avait répondu à leur courage,
auraient bien chassé les Arcadiens et surtout les Mégalopolitains de
leur pays ; mais ceux-ci se dépendirent avec beaucoup de valeur, et
les peuples voisins ayant pris ouvertement leur défense, il ne se
passa rien de mémorable de part et d'autre. La haine des Arcadiens
pour les Lacédémoniens ne contribua pas peu à augmenter la puissance
de Philippe, fils d'Amyntas, et celle des Macédoniens ; ils ne se
trouvèrent en effet avec les autres Grecs ni à Chéronée, ni au
combat qui se livra dans la Thessalie. 11. Peu de temps après,
Aristodème, fils d'Artylas, s'érigea en tyran à Mégalopolis ; il
était de Phigalie, et il avait été adopté par Tritéus qui tenait un
certain rang à Mégalopolis ; cet Aristodème, quoique tyran, parvint
cependant à se faire donner le nom de Juste. Les Lacédémoniens
firent sous son règne une invasion dans le pays des Mégalopolitains
; ils étaient commandés par Acrotatus, fils aîné de Cléomène, leur
roi : j'ai déjà parlé de la généalogie de ce prince ainsi que de
celle de tous les autres souverains de Sparte. Il s'engagea un
combat sanglant où il y eut beaucoup de monde de tué de part et
d'autre ; les Mégalopolitains eurent enfin l'avantage ; il y périt
un grand nombre de Spartiates et entre autres Acrotatus, qui ne
monta pas sur le trône de ses pères. 12. Deux générations tout au
plus après la mort d'Aristodème, Lydiadès se fit tyran de
Mégalopolis; il était d'une famille obscure, mais il était très
passionné pour la gloire et non moins affectionné à sa patrie, comme
il le montra dans la suite; car il était encore très jeune lorsqu'il
usurpa l'autorité. Parvenu à l'âge de réflexion, il s'en démit
lui-même volontairement, quoique son pouvoir fût déjà consolidé.
Les Mégalopolitains étant entrés dans la confédération Achéenne, il
se fit tellement distinguer non seulement parmi ses concitoyens,
mais encore parmi les Achéens en général, qu'il n'eut pas moins de
réputation qu'Aratus. 13. Les Lacédémoniens avec toutes leurs forces
et commandés par Agis, fils d'Eudamidas, roi de l'autre branche,
marchèrent de nouveau contre Mégalopolis avec un appareil beaucoup
plus considérable qu'ils ne l'avaient fait sous les ordres
d'Acrotatus ; les Mégalopolitains étant venus à leur rencontre, ils
les défirent, et ayant approché de leurs murs une puissante machine,
ils ébranlèrent tellement une des tours qu'ils espéraient la
renverser le lendemain ; 14. mais le vent borée qui avait déjà été
d'un si grand secours à toute la Grèce, en brisant contre les roches
Sépiades la plupart des vaisseaux des Mèdes, sauva aussi les
Mégalopolitains et empêcha que leur ville ne fût prise ; car il se
mit à souffler avec tant de violence qu'il brisa et détruisit
entièrement la machine d'Agis : c'est cet Agis à qui Pellène dans
l'Achaïe fut enlevée par Aratus et les Sicyoniens, et qui fut tué
dans la suite à la bataille de Mantinée. 15. Peu de temps après,
Cléomène, fils de Léonidas, s'empara de Mégalopolis malgré la foi
des traités : quant aux habitants, les uns furent tués pendant la
nuit même en défendant leur patrie ; de ce nombre fut Lydiades, qui
perdit la vie dans le combat après avoir fait des prodiges de
valeur: d'autres qui formaient environ les deux tiers de ce qui
était en état de porter les armes, emmenant avec eux les femmes et
les enfants, suivirent Philopémen, fils de Craugis, et se
réfugièrent à Messène; 16. tout ce qui resta fut passé au fil de
l'épée par Cléomène qui démolit la ville et la brûla ; lorsque je
parlerai de Philopémen, je dirai comment les Mégalopolitains
recouvrèrent leur ville et ce qu'ils firent depuis leur retour. On
ne peut imputer en rien aux Lacédémoniens le malheur des
Mégalopolitains, car Cléomène avait changé la forme du gouvernement,
et en avait fait une tyrannie au lieu d'une monarchie. 17. Les
limites entre le pays des Mégalopolitains et celui des Héréens
sont, comme je l'ai déjà dit, vers la source du Buphagus; ce fleuve
a pris son nom du héros Buphagus, fils de Japet et de Thornax; cette
Thornax est connue dans la Laconie. On dit que Diane tua à coups de
flèches Buphagus sur le mont Pholoé pour avoir osé attenter à sa
pudicité. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΚΖ'.
Μεγάλη πόλις λαὶ ο)ικιστὴς αὐτῆς. Τραπεζούντιοι.
Μεγαλοπολίται. Λακεδαιμονίων στρατιὰ καὶ μάχη.
Λακεδαιμόνιοι πολιοορκοῦσι καὶ ἁλοῦσιν τὴν Μεγάλην πόλιν. Βούφαγοσ
ποταμός.
(1) Ἡ δὲ Μεγάλη πόλις νεωτάτη
πόλεών ἐστιν οὐ τῶν Ἀρκαδικῶν μόνον ἀλλὰ καὶ τῶν ἐν Ἕλλησι, πλὴν
ὅσων κατὰ συμφορὰν ἀρχῆς τῆς Ῥωμαίων μεταβεβήκασιν οἰκήτορες·
συνῆλθον δὲ ὑπὲρ ἰσχύος ἐς αὐτὴν οἱ Ἀρκάδες, ἅτε καὶ Ἀργείους
ἐπιστάμενοι τὰ μὲν ἔτι παλαιότερα μόνον οὐ κατὰ μίαν ἡμέραν ἑκάστην
κινδυνεύοντας ὑπὸ Λακεδαιμονίων παραστῆναι τῷ πολέμῳ, ἐπειδὴ δὲ
ἀνθρώπων πλήθει τὸ Ἄργος ἐπηύξησαν καταλύσαντες Τίρυνθα καὶ Ὑσιάς τε
καὶ Ὀρνεὰς καὶ Μυκήνας καὶ Μίδειαν καὶ εἰ δή τι ἄλλο πόλισμα οὐκ
ἀξιόλογον ἐν τῇ Ἀργολίδι ἦν, τά τε ἀπὸ Λακεδαιμονίων ἀδεέστερα τοῖς
Ἀργείοις ὑπάρξαντα καὶ ἅμα ἐς τοὺς περιοίκους ἰσχὺν γενομένην
αὐτοῖς. (2) Γνώμῃ μὲν τοιαύτῃ συνῳκίζοντο οἱ Ἀρκάδες, τῆς πόλεως δὲ
οἰκιστὴς Ἐπαμινώνδας ὁ Θηβαῖος σὺν τῷ δικαίῳ καλοῖτο ἄν· τούς τε γὰρ
Ἀρκάδας οὗτος ἦν ὁ ἐπεγείρας ἐς τὸν συνοικισμὸν Θηβαίων τε χιλίους
λογάδας καὶ Παμμένην ἀπέστειλεν ἡγεμόνα ἀμύνειν τοῖς Ἀρκάσιν, εἰ
κωλύειν πειρῶνται οἱ Λακεδαιμόνιοι τὸν οἰκισμόν. ᾘρέθησαν δὲ καὶ ὑπὸ
τῶν Ἀρκάδων οἰκισταὶ Λυκομήδης καὶ Ὁπολέας καὶ Τίμων τε καὶ
Πρόξενος, οὗτοι μὲν ἐκ Τεγέας, Λυκομήδης δὲ καὶ Ὁπολέας Μαντινεῖς,
Κλειτορίων δὲ Κλεόλαος καὶ Ἀκρίφιος, Εὐκαμπίδας δὲ καὶ Ἱερώνυμος ἐκ
Μαινάλου, Παρρασίων δὲ Ποσσικράτης τε καὶ Θεόξενος. (3) Πόλεις δὲ
τοσαίδε ἦσαν ὁπόσας ὑπό τε προθυμίας καὶ διὰ τὸ ἔχθος τὸ
Λακεδαιμονίων πατρίδας σφίσιν οὔσας ἐκλιπεῖν ἐπείθοντο οἱ Ἀρκάδες,
Ἀλέα Παλλάντιον Εὐταία Σουμάτειον Ἀσέα Περαιθεῖς Ἑλισσὼν Ὀρεσθάσιον
Δίπαια Λύκαια· ταύτας μὲν ἐκ Μαινάλου· ἐκ δὲ Εὐτρησίων Τρικόλωνοι
καὶ Ζοίτιον καὶ Χαρισία καὶ Πτολέδερμα καὶ Κναῦσον καὶ Παρώρεια· (4)
παρὰ δὲ Αἰγυτῶν Αἴγυς καὶ Σκιρτώνιον καὶ Μαλέα καὶ Κρῶμοι καὶ
Βλένινα καὶ Λεῦκτρον· Παρρασίων δὲ Λυκοσουρεῖς Θωκνεῖς Τραπεζούντιοι
Προσεῖς Ἀκακήσιον Ἀκόντιον Μακαρία Δασέα· ἐκ δὲ Κυνουραίων τῶν ἐν
Ἀρκαδίᾳ Γόρτυς καὶ Θεισόα ἡ πρὸς Λυκαίῳ καὶ Λυκαιᾶται καὶ Ἀλίφηρα·
ἐκ δὲ τῶν συντελούντων ἐς Ὀρχομενὸν Θεισόα Μεθύδριον Τεῦθις·
προσεγένετο δὲ καὶ Τρίπολις ὀνομαζομένη, Καλλία καὶ Δίποινα καὶ
Νώνακρις. (5) Τὸ μὲν δὴ ἄλλο Ἀρκαδικὸν οὔτε τι παρέλυε τοῦ κοινοῦ
δόγματος καὶ συνελέγοντο ἐς τὴν Μεγάλην πόλιν σπουδῇ· Λυκαιᾶται δὲ
καὶ Τρικολωνεῖς καὶ Λυκοσουρεῖς τε καὶ Τραπεζούντιοι μετεβάλοντο
Ἀρκάδων μόνοι, καὶ - οὐ γὰρ συνεχώρουν ἔτι τὰ ἄστη τὰ ἀρχαῖα
ἐκλιπεῖν - οἱ μὲν αὐτῶν καὶ ἄκοντες ἀνάγκῃ κατήγοντο ἐς τὴν Μεγάλην
πόλιν, (6) Τραπεζούντιοι δὲ ἐκ Πελοποννήσου τὸ παράπαν ἐξεχώρησαν,
ὅσοι γε αὐτῶν ἐλείφθησαν καὶ μὴ σφᾶς ὑπὸ τοῦ θυμοῦ παραυτίκα
διεχρήσαντο οἱ Ἀρκάδες· τοὺς δὲ αὐτῶν ἀνασωθέντας ἀναπλεύσαντας
ναυσὶν ἐς τὸν Πόντον συνοίκους ἐδέξαντο μητροπολίτας τ´ ὄντας καὶ
ὁμωνύμους οἱ Τραπεζοῦντα ἔχοντες τὴν ἐν τῷ Εὐξείνῳ. Λυκοσουρεῦσι δὲ
καὶ ἀπειθήσασιν ἐγένετο ὅμως παρὰ τῶν Ἀρκάδων αἰδὼς Δήμητρός τε
ἕνεκα καὶ Δεσποίνης ἐλθοῦσιν ἐς τὸ ἱερόν. (7) Τῶν δὲ ἄλλων τῶν
κατειλεγμένων πόλεων αἱ μὲν ἐς ἅπαν εἰσὶν ἐφ´ ἡμῶν ἔρημοι, τὰς δὲ
ἔχουσιν οἱ Μεγαλοπολῖται κώμας, Γόρτυνα Διποίνας Θεισόαν τὴν πρὸς
Ὀρχομενῷ Μεθύδριον Τεῦθιν Καλλιὰς Ἑλισσόντα· μόνη δὲ ἐξ αὐτῶν
Παλλάντιον ἔμελλεν ἄρα ἠπιωτέρου πειρᾶσθαι καὶ τότε τοῦ δαίμονος.
Τοῖς δὲ Ἀλιφηρεῦσι παραμεμένηκεν ἐξ ἀρχῆς πόλιν σφᾶς καὶ ἐς τόδε
νομίζεσθαι. (8) Συνῳκίσθη δὲ ἡ Μεγάλη πόλις ἐνιαυτῷ τε τῷ αὐτῷ καὶ
μησίν {τε} ὀλίγοις ὕστερον ἢ τὸ πταῖσμα ἐγένετο Λακεδαιμονίων τὸ ἐν
Λεύκτροις, Φρασικλείδου μὲν Ἀθήνησιν ἄρχοντος, δευτέρῳ δὲ ἔτει τῆς
ἑκατοστῆς ὀλυμπιάδος καὶ δευτέρας, ἣν Δάμων Θούριος ἐνίκα στάδιον.
(9) Μεγαλοπολίταις δὲ ἐς τὴν Θηβαίων
συμμαχίαν ἐγγραφεῖσιν ἀπὸ Λακεδαιμονίων δεῖμα ἦν οὐδέν. Ὡς δὲ ἐς τὸν
πόλεμον τὸν ἱερὸν ὀνομασθέντα οἱ Θηβαῖοι κατέστησαν καὶ αὐτοῖς
ἐπέκειντο οἱ Φωκεῖς, τήν τε ὅμορον τῇ Βοιωτῶν ἔχοντες καὶ ὄντες οὐκ
ἀδύνατοι χρήμασιν ἅτε τὸ ἱερὸν τὸ ἐν Δελφοῖς κατειληφότες, (10)
τηνικαῦτα οἱ Λακεδαιμόνιοι προθυμίας μὲν {οὖν} ἕνεκα Ἀρκάδας τε ἂν
τοὺς ἄλλους καὶ τοὺς Μεγαλοπολίτας ἐποίησαν ἀναστάτους, ἀμυνομένων
δὲ τῶν τότε οὐκ ἀθύμως καὶ ἅμα τῶν περιοίκων ἀπροφασίστως σφίσιν
ἐπικουρούντων, λόγου μὲν συνέπεσεν οὐδὲν ἄξιον γενέσθαι παρὰ
οὐδετέρων· Φίλιππον δὲ τὸν Ἀμύντου καὶ Μακεδόνων τὴν ἀρχὴν οὐχ
ἥκιστα αὐξηθῆναι τὸ ἔχθος τὸ Ἀρκάδων ἐς Λακεδαιμονίους ἐποίησε, καὶ
Ἕλλησιν ἐν Χαιρωνείᾳ καὶ αὖθις περὶ Θεσσαλίαν τοῦ ἀγῶνος οὐ μετέσχον
οἱ Ἀρκάδες. (11) Χρόνον δὲ οὐ μετὰ πολὺν Ἀριστόδημος Μεγαλοπολίταις
ἀνέφυ τύραννος, Φιγαλεὺς μὲν γένος καὶ υἱὸς Ἀρτύλα, ποιησαμένου δὲ
αὐτὸν Τριταίου τῶν οὐκ ἀδυνάτων ἐν Μεγάλῃ πόλει· τούτῳ τῷ Ἀριστοδήμῳ
καὶ τυραννοῦντι ἐξεγένετο ὅμως ἐπικληθῆναι Χρηστῷ. Ἐπὶ τούτου
τυραννοῦντος ἐσβάλλουσιν ἐς τὴν Μεγαλοπολῖτιν στρατιᾷ Λακεδαιμόνιοι
καὶ τοῦ βασιλέως Κλεομένους ὁ πρεσβύτατος τῶν παίδων Ἀκρότατος·
ἐγενεαλόγησα δὲ ἤδη τά τε ἐς τοῦτον καὶ ἐς τὸ πᾶν γένος τῶν ἐν
Σπάρτῃ βασιλέων. Γενομένης δὲ ἰσχυρᾶς μάχης καὶ ἀποθανόντων πολλῶν
παρ´ ἀμφοτέρων κρατοῦσιν οἱ Μεγαλοπολῖται τῇ συμβολῇ· καὶ ἄλλοι τε
διεφθάρησαν Σπαρτιατῶν καὶ Ἀκρότατος, οὐδέ οἱ τὴν πατρῴαν παραλαβεῖν
ἐξεγένετο ἀρχήν. (12) Μετὰ δὲ Ἀριστόδημον τελευτήσαντα δύο μάλιστα
ὕστερον γενεαῖς ἐτυράννησε Λυδιάδης, οἴκου μὲν οὐκ ἀφανοῦς, φύσιν δὲ
φιλότιμος ὢν καὶ οὐχ ἥκιστα, ὡς ἐπέδειξεν ὕστερον, καὶ φιλόπολις.
Ἔσχε μὲν γὰρ ἔτι νέος ὢν τὴν ἀρχήν· ἐπεὶ δὲ ἤρχετο φρονεῖν,
κατέπαυεν ἑαυτὸν ἑκὼν τυραννίδος, καίπερ ἐς τὸ ἀσφαλὲς ἤδη οἱ τῆς
ἀρχῆς καθωρμισμένης. Μεγαλοπολιτῶν δὲ συντελούντων ἤδη τότε ἐς τὸ
Ἀχαϊκόν, ὁ Λυδιάδης ἔν τε αὐτοῖς Μεγαλοπολίταις καὶ ἐν τοῖς πᾶσιν
Ἀχαιοῖς ἐγένετο οὕτω δόκιμος ὡς Ἀράτῳ παρισωθῆναι τὰ ἐς δόξαν. (13)
Λακεδαιμόνιοι δὲ αὐτοί τε πανδημεὶ καὶ ὁ τῆς οἰκίας βασιλεὺς τῆς
ἑτέρας Ἆγις ὁ Εὐδαμίδου στρατεύουσιν ἐπὶ Μεγάλην πόλιν παρασκευῇ
μείζονι καὶ ἀξιολογωτέρᾳ τῆς ὑπὸ Ἀκροτάτου συναχθείσης· καὶ μάχῃ τε
ἐπεξελθόντας τοὺς Μεγαλοπολίτας ἐνίκησαν καὶ μηχάνημα ἰσχυρὸν
προσάγοντες τῷ τείχει τὸν πύργον τὸν ταύτῃ δι´ αὐτοῦ σείουσι καὶ ἐς
τὴν ὑστεραίαν καταρρίψειν τῷ μηχανήματι ἤλπιζον. (14) Ἔμελλε δὲ ἄρα
οὐχ Ἕλλησιν ὁ Βορέας ἔσεσθαι μόνον τοῖς πᾶσιν ὄφελος, τοῦ Μήδων
ναυτικοῦ ταῖς Σηπιάσι προσράξας τὰς πολλάς, ἀλλὰ καὶ Μεγαλοπολίτας ὁ
ἄνεμος οὗτος ἐρρύσατο μὴ ἁλῶναι· κατέλυσέ τε γὰρ τὸ μηχάνημα τοῦ
Ἄγιδος καὶ διεφόρησεν ἐς ἀπώλειαν παντελῆ βιαίῳ τῷ πνεύματι ὁμοῦ καὶ
συνεχεῖ. Ὁ δὲ Ἆγις ὅτῳ τὰ ἐκ τοῦ Βορέου μὴ ἑλεῖν τὴν Μεγαλόπολιν
ἐγένετο ἐμποδών, ἔστιν ὁ τὴν ἐν Ἀχαΐᾳ Πελλήνην ἀφαιρεθεὶς ὑπὸ Ἀράτου
καὶ Σικυωνίων καὶ ὕστερον πρὸς Μαντινείᾳ χρησάμενος τῷ τέλει. (15)
Μετὰ δὲ οὐ πολὺν χρόνον Κλεομένης ὁ Λεωνίδου Μεγαλόπολιν κατέλαβεν
ἐν σπονδαῖς. Μεγαλοπολιτῶν δὲ οἱ μὲν ἐν τῇ νυκτὶ εὐθὺς τότε
ἀμύνοντες τῇ πατρίδι ἐπεπτώκεσαν, ἔνθα καὶ Λυδιάδην ἀγωνιζόμενον
ἀξίως λόγου κατέλαβεν ἐν τῇ μάχῃ τὸ χρεών· τοὺς δὲ αὐτῶν Φιλοποίμην
ὁ Κραύγιδος ὅσον τε τὰ δύο μέρη τῶν ἐν ἡλικίᾳ καὶ παῖδας ἅμα ἔχων
καὶ γυναῖκας διέφυγεν ἐς τὴν Μεσσηνίαν. (16) Κλεομένης δὲ τούς τε
ἐγκαταληφθέντας ἐφόνευε καὶ κατέσκαπτέ τε καὶ ἔκαιε τὴν πόλιν.
Μεγαλοπολῖται μὲν δὴ τρόπον ὁποῖον ἀνεσώσαντο τὴν αὑτῶν καὶ ὁποῖα
κατελθοῦσιν αὖθις ἐπράχθη σφίσι, δηλώσει τοῦ λόγου μοι τὰ ἐς
Φιλοποίμενα· Λακεδαιμονίων δὲ τῷ δήμῳ τοῦ τῶν Μεγαλοπολιτῶν
παθήματος μέτεστιν αἰτίας οὐδέν, ὅτι σφίσιν ἐκ βασιλείας μετέστησεν
ἐς τυραννίδα ὁ Κλεομένης τὴν πολιτείαν. (17) Μεγαλοπολίταις δὲ καὶ
Ἡραιεῦσι κατὰ τὰ εἰρημένα ἤδη μοι τοῦ Βουφάγου ποταμοῦ περὶ τὰς
πηγάς εἰσιν ὅροι τῆς χώρας. Γενέσθαι δὲ τῷ ποταμῷ τὸ ὄνομα ἀπὸ
Βουφάγου φασὶν ἥρωος, εἶναι δὲ Ἰαπετοῦ τε παῖδα αὐτὸν καὶ Θόρνακος.
Ταύτην καὶ ἐν τῇ Λακωνικῇ Θόρνακα ὀνομάζουσι. Λέγουσι δὲ καὶ ὡς ἐν
Φολόῃ τῷ ὄρει τοξεύσειεν Ἄρτεμις Βουφάγον ἔργα τολμήσαντα οὐχ ὅσια
ἐς τὴν θεόν. |
CHAPITRE XXVIII.
Gortys et ses monuments. Eaux du fleuve Tusius ou
Gortynius. Teuthis, prince des Arcadiens. Parébasium monument.
Ruines de Brenthès.
1. EN vous éloignant de la source du
fleuve, vous trouvez d'abord l'endroit nommé Maratha et ensuite
Gortys; c'était jadis une ville, ce n'est plus maintenant qu'un
bourg; vous y voyez un temple d'Esculape bâti en marbre Pentélique ;
le dieu est représenté sans barbe ; sa statue et celle d'Hygie sont
l'ouvrage de Scopas. Les gens du pays disent qu'Alexandre avait
consacré dans ce temple sa cuirasse et sa lance; on y voyait encore
de mon temps la cuirasse toute entière et la pointe de la lance. 2.
Gortys est traversée par un fleuve nommé Lusius par ceux qui
demeurent vers sa source, parce que Jupiter y fut lavé aussitôt
après sa naissance. Ceux qui demeurent plus bas, le nomment
Gortynius à cause du bourg dont il s'agit. Ce Gortynius est de tous
les fleuves celui qui a les eaux les plus fraîches. L'Ister, le
Rhin, l'Hypanis, le Borysthènes et les autres fleuves qui coulent à
travers des pays presque toujours couverts de neige, que des
brouillards entourent presque en tout temps, et dont le courant gèle
tous les hivers, méritent suivant moi le nom de froids; 3. et on
doit donner celui de frais à ceux qui traversant des pays tempérés,
fournissent en été de l'eau très fraîche pour boire ou pour se
baigner; elles n'ont cependant rien de désagréable en hiver. C'est
ainsi que les eaux du Cydnus qui traverse Tarse, et celles du Mêlas
qui passe vers Sidé dans la Pamphylie, sont fraîches, et que les
poètes Élégiaques vantent la fraîcheur de celles de l'Aies, fleuve
de Colophone; mais le Gortynius est encore plus frais que tous ces
fleuves, surtout pendant l'été. 4. Sa source est a Thisoa dans le
voisinage de Méthydrium; on donne le nom de Rhétées à l'endroit où
il se jette dans l'Alphee. Près du canton de Thisoa est un bourg
nommé Teuthis qui était jadis une petite ville. Lorsque les Grecs
allèrent au siège de Troie, cette ville, en son particulier, fournit
un chef qui se nommait Teuthis suivant quelques-uns, ou Ornytus
suivant d'autres; les vents contraires retenant les Grecs à Aulis et
les ayant pendant longtemps empêché de partir, Teuthis se brouilla
avec Agamemnon, et se mit en devoir de ramener dans leur pays les
Arcadiens qu'il commandait ; 5. on dit que Minerve ayant pris alors
la figure de Mêlas, fils d'Opus, chercha à détourner Teuthis de
cette résolution, et que celui-ci encore bouillant de colère, la
frappa à la cuisse de sa lance et emmena ses troupes d'Aulis ; de
retour chez lui, il crut voir la déesse lui montrant sa cuisse
blessée ; il fut dès lors attaqué d'une maladie de langueur, et dans
cette partie seule de l'Arcadie, la terre ne produisait plus aucun
fruit : 6. dans la suite des temps les habitants consultèrent
l'oracle de Dodone, qui leur ordonna ce qu'ils devaient faire pour
apaiser la déesse ; ils lui érigèrent une statue où elle était
représentée avec une blessure à la cuisse ; j'ai vu moi-même cette
statue qui a la cuisse enveloppée d'une bande de pourpre. Il y a
outre cela à Teuthis, un temple de Vénus et un temple de Diane, 7.
c'est là tout ce qu'on y voit. On a érigé sur le chemin de Gortys à
Mégalopolis, un tombeau à ceux qui furent tués dans le combat contre
Cléomène; les Mégalopolitains nomment ce monument Parébasium, parce
que Cléomène les avait attaqués contre la foi des traités. Auprès de
ce monument est une plaine de soixante stades tout au plus ; vous y
voyez à droite du chemin les ruines de la ville de Brenthès, près
desquelles passe le fleuve Brenthéate qui se jette dans l'Alphée,
environ cinq stades plus loin. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΛΗ'.
Γόρτυς κώμη καὶ ρὰ αὐτῇ μνημεῖα. Λουσίου ἢ
Γορτυνίου ὕδωρ. Τεῦθις, Ἀρκάδων ἡγέμων. Παραιβάσιον
μνῆμα. Βρένθης ἐρείπια.
(1) Ἰόντι δὲ ἀπὸ τοῦ ποταμοῦ τῶν
πηγῶν, πρῶτα μέν σε ἐκδέξεται Μάραθα χωρίον, μετὰ δὲ αὐτὸ Γόρτυς
κώμη τὰ ἐπ´ ἐμοῦ, τὰ δὲ ἔτι ἀρχαιότερα πόλις. Ἔστι δὲ αὐτόθι ναὸς
Ἀσκληπιοῦ λίθου Πεντελησίου, καὶ αὐτός τε οὐκ ἔχων πω γένεια καὶ
Ὑγείας ἄγαλμα· Σκόπα δὲ ἦν ἔργα. Λέγουσι δὲ οἱ ἐπιχώριοι καὶ τάδε,
ὡς Ἀλέξανδρος ὁ Φιλίππου τὸν θώρακα καὶ δόρυ ἀναθείη τῷ Ἀσκληπιῷ·
καὶ ἐς ἐμέ γε ἔτι ὁ θώραξ καὶ τοῦ δόρατος ἦν ἡ αἰχμή. (2) Τὴν δὲ
Γόρτυνα ποταμὸς διέξεισιν ὑπὸ μὲν τῶν περὶ τὰς πηγὰς ὀνομαζόμενος
Λούσιος, ἐπὶ λουτροῖς δὴ τοῖς Διὸς τεχθέντος· οἱ δὲ ἀπωτέρω τῶν
πηγῶν καλοῦσιν ἀπὸ τῆς κώμης Γορτύνιον. Οὗτος ὁ Γορτύνιος ὕδωρ
ψυχρότατον παρέχεται ποταμῶν. Ἴστρον μέν γε καὶ Ῥῆνον, ἔτι δὲ Ὕπανίν
τε καὶ Βορυσθένην καὶ ὅσων ἄλλων ἐν ὥρᾳ χειμῶνος τὰ ῥεύματα
πήγνυται, τούτους μὲν χειμερίους κατὰ ἐμὴν δόξαν ὀρθῶς ὀνομάσαι τις
ἄν, οἳ ῥέουσι μὲν διὰ γῆς τὸ πολὺ τοῦ χρόνου νειφομένης, ἀνάπλεως δὲ
κρυμοῦ καὶ ὁ περὶ αὐτούς ἐστιν ἀήρ· (3) ὅσοι δὲ γῆν διεξίασιν εὖ τῶν
ὡρῶν ἔχουσαν καὶ θέρους σφίσι τὸ ὕδωρ πινόμενόν τε καὶ λουομένους
ἀνθρώπους ἀναψύχει, χειμῶνος δὲ ἀνιαρὸν οὐκ ἔστι, τούτους ἐγώ φημι
παρέχεσθαι σφᾶς ὕδωρ ψυχρόν. Ψυχρὸν μὲν δὴ ὕδωρ καὶ Κύδνου τοῦ
διεξιόντος Ταρσεῖς καὶ Μέλανος τοῦ παρὰ Σίδην τὴν Παμφύλων· Ἄλεντος
δὲ τοῦ ἐν Κολοφῶνι καὶ ἐλεγείων ποιηταὶ τὴν ψυχρότητα ᾄδουσι.
Γορτύνιος δὲ προήκει καὶ ἐς πλέον ψυχρότητος, μάλιστα δὲ ὥρᾳ θέρους.
Ἔχει μὲν δὴ τὰς πηγὰς ἐν Θεισόᾳ τῇ Μεθυδριεῦσιν ὁμόρῳ· καθότι δὲ τῷ
Ἀλφειῷ τὸ ῥεῦμα ἀνακοινοῖ, καλοῦσι Ῥαιτέας. (4) Τῇ χώρᾳ δὲ τῇ Θεισόᾳ
προσεχὴς κώμη Τεῦθίς ἐστι· πάλαι δὲ ἦν πόλισμα ἡ Τεῦθις. Ἐπὶ δὲ τοῦ
πολέμου τοῦ πρὸς Ἰλίῳ ἰδίᾳ παρείχοντο οἱ ἐνταῦθα ἡγεμόνα· ὄνομα δὲ
αὐτῷ Τεῦθιν, οἱ δὲ Ὄρνυτόν φασιν εἶναι. Ὡς δὲ τοῖς Ἕλλησιν οὐκ
ἐγίνετο ἐπίφορα ἐξ Αὐλίδος πνεύματα, ἀλλὰ ἄνεμος σφᾶς βίαιος ἐπὶ
χρόνον εἶχεν ἐγκλείσας, ἀφίκετο ὁ Τεῦθις Ἀγαμέμνονι ἐς ἀπέχθειαν καὶ
ὀπίσω τοὺς Ἀρκάδας ὧν ἦρχεν ἀπάξειν ἔμελλεν. (5) Ἐνταῦθα Ἀθηνᾶν
λέγουσι Μέλανι τῷ Ὦπος εἰκασμένην ἀποτρέπειν τῆς ὁδοῦ Τεῦθιν τῆς
οἴκαδε· ὁ δέ, ἅτε οἰδοῦντος αὐτῷ τοῦ θυμοῦ, παίει τὴν θεὸν τῷ δόρατι
ἐς τὸν μηρόν, ἀπήγαγε δὲ καὶ ἐκ τῆς Αὐλίδος ὀπίσω τὸν στρατόν.
Ἀναστρέψας δὲ ἐς τὴν οἰκείαν, τὴν θεὸν ἔδοξεν αὐτὴν τετρωμένην
φανῆναί οἱ τὸν μηρόν· τὸ δὲ ἀπὸ τούτου κατέλαβε Τεῦθιν φθινώδης
νόσος, μόνοις τε Ἀρκάδων τοῖς ἐνταῦθα οὐκ ἀπεδίδου καρπὸν οὐδένα ἡ
γῆ. (6) Χρόνῳ δὲ ὕστερον ἄλλα τε ἐχρήσθη σφίσιν ἐκ Δωδώνης, ὁποῖα
δρῶντες ἱλάσεσθαι τὴν θεὸν ἔμελλον, καὶ ἄγαλμα ἐποιήσαντο Ἀθηνᾶς
ἔχον τραῦμα ἐπὶ τοῦ μηροῦ. Τοῦτο καὶ αὐτὸς τὸ ἄγαλμα εἶδον, τελαμῶνι
πορφυρῷ τὸν μηρὸν κατειλημένον. Καὶ ἄλλα ἐν Τεύθιδι, Ἀφροδίτης τε
ἱερὸν καὶ Ἀρτέμιδός ἐστι. (7) Ταῦτα μὲν δὴ ἐνταῦθά ἐστι· κατὰ δὲ τὴν
ὁδὸν τὴν ἐκ Γόρτυνος ἐς Μεγάλην πόλιν πεποίηται μνῆμα τοῖς
ἀποθανοῦσιν ἐν τῇ πρὸς Κλεομένην μάχῃ. Τὸ δὲ μνῆμα τοῦτο ὀνομάζουσιν
οἱ Μεγαλοπολῖται Παραιβασίον, ὅτι ἐς αὐτοὺς παρεσπόνδησεν ὁ
Κλεομένης. Παραιβασίου δὲ ἔχεται πεδίον ἑξήκοντα σταδίων μάλιστα·
καὶ πόλεως ἐρείπια Βρένθης ἐστὶν ἐν δεξιᾷ τῆς ὁδοῦ, καὶ ποταμὸς
ἔξεισιν αὐτόθεν Βρενθεάτης καὶ ὅσον σταδίους προελθόντι πέντε
κάτεισιν ἐς τὸν Ἀλφειόν. |
CHAPITRE XXIX.
Ruines de Trapézonte. Lieu appelé
Bathus. Fontaine Olympias. Guerre des Dieux et des Géants. Cadavre
d'Oronte. Basilis et Thocnie, villes.
1. APRÈS avoir traversé l'Alphée, vous
entrez dans la Trapézontie où sont les ruines de la ville de
Trapézonte, et en descendant de nouveau vers l'Alphée, à gauche de
Trapézonte, vous trouvez à peu de distance du fleuve l'endroit
appelé Bathus, ou l'on célèbre tous les trois ans les mystères des
Grandes Déesses ; il y a là une fontaine nommée Olympias qui cesse
de couler de deux années l'une ; il sort du feu de la terre auprès
de cette fontaine. Les Arcadiens disent que c'est là, et non à
Pallène dans la Thrace, que s'est livré le combat entre les Dieux
elles Géants; ils y offrent des sacrifices aux éclairs, aux orages
et aux tonnerres. 2. Homère n'a point parlé des Géants dans l'Iliade,
mais il dit dans l'Odyssée, que les vaisseaux d'Ulysse furent
attaqués par les Lestrigons qui ressemblaient à des Géants et non à
des hommes; il fait dire aussi au roi des Phéaciens, que les
Phéaciens sont voisins des dieux comme les Cyclopes et les Géants ;
ce qui prouve qu'il regardait les Géants comme une race mortelle et
non divine; il le dit encore d'une manière plus expresse dans ces
vers: Il était roi des superbes Géants, mais il perdit son peuple
impie et périt lui-même avec eux. Il emploie le mot laos
dont il se sert ordinairement pour désigner une multitude d'hommes.
3. Prétendre que les Géants ont des serpents au lieu de pieds, c'est un
conte dont l'absurdité a été démontrée par beaucoup d'autres
preuves, mais surtout par ce que je vais dire. L'Oronte est un
fleuve de la Syrie dont le cours jusqu'à la mer n'est pas égal; il
passe sur un rocher escarpé et devient ensuite très rapide ; un
empereur Romain voulant le rendre navigable depuis la mer jusqu'à
Antioche, fit creuser à force de bras et à grands frais un canal
propre à la navigation, et il y fit passer le fleuve ; 4. l'ancien lit
étant demeuré à sec, on y trouva un tombeau de brique qui avait plus
de onze coudées, le cadavre qui y était renfermé, était d'une
grandeur proportionnée à celle du tombeau, et toutes ses parties
étaient celles d'un homme. Le dieu qui rend des oracles à Claros,
ayant été consulté par les Syriens, répondit que ce cadavre était
celui d'Oronte, et qu'Oronte était Indien de naissance ; en effet,
si c'est le soleil qui a produit les premiers hommes en échauffant
la terre jadis molle et pénétrée d'humidité, quelle contrée a dû les
produire plutôt et les produire plus grands que l'Inde, qui nourrit
encore maintenant des animaux si différents des nôtres, par leur
force et par leur grandeur? 5. Basilis est à environ dix stades de
l'endroit nommé Bathus ; cette ville fut fondée par Cypsélus, celui
qui donna sa fille en mariage à Cresphontes, fils d'Aristomachus.
Elle est maintenant en ruines; il y reste un temple de Gérés
Éleusinienne. En allant plus avant, vous traversez de nouveau
l'Alphée et vous arrivez à Thocnie qui a pris son nom de Thocnus
fils de Lycaon ; elle est maintenant absolument déserte. On dit que
Thocnus l'avait fondée sur la colline; le fleuve Aminius qui passe
au pied de cette colline, se jette dans l'Hélisson qui se rend
lui-même à peu de distance de là, dans l'Alphée. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΚΘ'.
Τραπεζοῦντος ἐρείπια, Βάθος χωρίον καὶ
Ὀλυμπιὰς πηγή. Γιγάντων καὶ θεῶν μάχη. Ὀρόντου πτῶμα. Βασιλὲς καὶ
Θωκνία πόλεις.
(1) Διαβάντων δὲ Ἀλφειὸν χώρα τε
καλουμένη Τραπεζουντία καὶ πόλεώς ἐστιν ἐρείπια Τραπεζοῦντος. Καὶ
αὖθις ἐπὶ τὸν Ἀλφειὸν ἐν ἀριστερᾷ καταβαίνοντι ἐκ Τραπεζοῦντος, οὐ
πόρρω τοῦ ποταμοῦ Βάθος ἐστὶν ὀνομαζόμενον, ἔνθα ἄγουσι τελετὴν διὰ
ἔτους τρίτου θεαῖς Μεγάλαις· καὶ πηγή τε αὐτόθι ἐστὶν Ὀλυμπιὰς
καλουμένη, τὸν ἕτερον τῶν ἐνιαυτῶν οὐκ ἀπορρέουσα, καὶ πλησίον τῆς
πηγῆς πῦρ ἄνεισι. Λέγουσι δὲ οἱ Ἀρκάδες τὴν λεγομένην γιγάντων μάχην
καὶ θεῶν ἐνταῦθα καὶ οὐκ ἐν τῇ Θρᾳκίᾳ γενέσθαι Παλλήνῃ, καὶ θύουσιν
ἀστραπαῖς αὐτόθι καὶ θυέλλαις τε καὶ βρονταῖς. (2) Γιγάντων δὲ ἐν
μὲν Ἰλιάδι οὐδεμίαν ἐποιήσατο Ὅμηρος μνήμην· ἐν Ὀδυσσείᾳ δὲ ἔγραψε
μὲν ὡς ταῖς Ὀδυσσέως ναυσὶ Λαιστρυγόνες ἐπέλθοιεν γίγασι καὶ οὐκ
ἀνδράσιν εἰκασμένοι, ἐποίησε δὲ καὶ τὸν βασιλέα τῶν Φαιάκων λέγοντα
εἶναι τοὺς Φαίακας θεῶν ἐγγὺς ὥσπερ Κύκλωπας καὶ τὸ γιγάντων ἔθνος.
Ἔν τε οὖν τούτοις δηλοῖ θνητοὺς ὄντας καὶ οὐ θεῖον γένος τοὺς
γίγαντας καὶ σαφέστερον ἐν τῷδε ἔτι,
Ὅς ποθ´ ὑπερθύμοισι γιγάντεσσιν βασίλευεν·
ἀλλ´ ὁ μὲν ὤλεσε λαὸν ἀτάσθαλον, ὤλετο δ´ αὐτός.
Ἐθέλουσι δ´ αὐτῷ λαὸς ἐν τοῖς ἔπεσιν
ἀνθρώπων οἱ πολλοὶ καλεῖσθαι. (3) Δράκοντας δὲ ἀντὶ ποδῶν τοῖς
γίγασιν εἶναι, πολλαχῇ τε ὁ λόγος ἄλλῃ καὶ ἐν τῷδε ἐδείχθη μάλιστα
ὡς ἔστιν εὐήθης. Ὀρόντην τὸν Σύρων ποταμὸν οὐ τὰ πάντα ἐν ἰσοπέδῳ
μέχρι θαλάσσης ῥέοντα, ἀλλὰ ἐπὶ κρημνόν τε ἀπορρῶγα καὶ ἐς κάταντες
ἀπ´ αὐτοῦ φερόμενον, ἠθέλησεν ὁ Ῥωμαίων βασιλεὺς ἀναπλεῖσθαι ναυσὶν
ἐκ θαλάσσης ἐς Ἀντιόχειαν πόλιν· ἔλυτρον οὖν σὺν πόνῳ τε καὶ δαπάνῃ
χρημάτων ὀρυξάμενος ἐπιτήδειον ἐς τὸν ἀνάπλουν, ἐξέτρεψεν ἐς τοῦτο
τὸν ποταμόν. (4) Ἀναξηρανθέντος δὲ τοῦ ἀρχαίου ῥεύματος, κεραμεᾶ τε
ἐν αὐτῷ σορὸς πλέον ἢ ἑνός τε καὶ δέκα εὑρέθη πηχῶν καὶ ὁ νεκρὸς
μέγεθός τε ἦν κατὰ τὴν σορὸν καὶ ἄνθρωπος διὰ παντὸς τοῦ σώματος.
Τοῦτον τὸν νεκρὸν ὁ ἐν Κλάρῳ {ὁ} θεός, ἀφικομένων ἐπὶ τὸ χρηστήριον
τῶν Σύρων, εἶπεν Ὀρόντην εἶναι, γένους δὲ αὐτὸν εἶναι τοῦ Ἰνδῶν. Εἰ
δὲ τὴν γῆν τὸ ἀρχαῖον οὖσαν ὑγρὰν ἔτι καὶ ἀνάπλεων νοτίδος θερμαίνων
ὁ ἥλιος τοὺς πρώτους ἐποίησεν ἀνθρώπους, ποίαν εἰκός ἐστιν ἄλλην
χώραν ἢ προτέραν τῆς Ἰνδῶν ἢ μείζονας ἀνεῖναι τοὺς ἀνθρώπους, ἥ γε
καὶ ἐς ἡμᾶς ἔτι καὶ ὄψεως τῷ παραλόγῳ καὶ μεγέθει διάφορα ἐκτρέφει
θηρία; (5) τοῦ δὲ χωρίου τοῦ ὀνομαζομένου Βάθους σταδίους ὡς δέκα
ἀφέστηκεν ἡ καλουμένη Βασιλίς· ταύτης ἐγένετο οἰκιστὴς Κύψελος ὁ
Κρεσφόντῃ τῷ Ἀριστομάχου τὴν θυγατέρα ἐκδούς· ἐπ´ ἐμοῦ δὲ ἐρείπια ἡ
Βασιλὶς ἦν καὶ Δήμητρος ἱερὸν ἐν αὐτοῖς ἐλείπετο Ἐλευσινίας.
Ἐντεῦθεν δὲ προϊὼν τὸν Ἀλφειὸν αὖθις διαβήσῃ καὶ ἐπὶ Θωκνίαν ἀφίξῃ,
τὸ ὄνομα ἀπὸ Θώκνου τοῦ Λυκάονος ἔχουσαν, ἐς ἅπαν δὲ ἐφ´ ἡμῶν
ἔρημον· ἐλέγετο δὲ ὁ Θῶκνος ἐν τῷ λόφῳ κτίσαι τὴν πόλιν. Ποταμὸς δὲ
ὁ Ἀμίνιος ῥέων παρὰ τὸν λόφον ἐς τὸν Ἑλισσόντα ἐκδίδωσι, καὶ οὐ πολὺ
ἄπωθεν ἐς τὸν Ἀλφειὸν ὁ Ἑλισσών. |
CHAPITRE XXX.
Hélisson, fleuve. Temple de Neptune Epoptès, et de
Jupiter Lycéen. Statues de Pan Sinoïs et d'Apollon. Antiquité des
Mégalopolitains. Polybe, fils de Lycortas. Temple de Jupiter Soter.
1. L'HÉLISSON, qui prend sa source
dans un bourg auquel il donne son nom, traverse le pays des Dipéens,
Celui des Lycéates, et après avoir passé au milieu de la ville même
de Mégalopolis, il va se jeter dans l'Alphée, trente stades
au-dessous de cette dernière ville. Le temple de Neptune surnommé
Epoptès est tout auprès de la ville; il ne reste plus que la tête de
la statue. 2. Mégalopolis est partagée en deux par l'Hélisson, de
même que Cnide et Mitylène le sont par des euripes ou bras de mer.
La place publique est dans la partie septentrionale de la ville, et
à droite en remontant le fleuve ; il y a dans cette place une
enceinte entourée de pierres et un temple de Jupiter Lycéen; ce
temple n'a point d'entrée, ce qui est dans l'intérieur pouvant être
vu de dehors. On y voit deux autels dédiés au dieu, deux tables, un
pareil nombre d'aigles, et une statue en marbre du dieu Pan; 3. on
le surnomme Sinoïs, Surnom qui vient, je crois, de la nymphe Sinoé
qui Téleva, tant elle seule, qu'avec les autres nymphes. Il y a
devant cette enceinte une statue d'Apollon, en bronze, qui mérite
d'être vue; elle a douze pieds de haut, on l'a apportée du pays des
Phigaliens pour servir à l'ornement de Mégalopolis ; 4. l'endroit où
cette statue avait d'abord été placée par les Phigaliens, se nomme
Basses : le dieu a conservé à Mégalopolis le surnom d'Epicurius
(secourable) qu'il avait dans le pays des Phigaliens; en parlant de
ces derniers, je dirai d'où provenait ce surnom. A droite de la
statue d'Apollon, il y en a une petite de la mère des dieux ; cette
déesse avait jadis un temple dont il ne reste que les colonnes. 5.
On ne voit plus aucune statue devant le temple de la mère des dieux
; cependant les piédestaux qui subsistent encore, prouvent qu'il y
en avait autrefois ; une inscription en vers élégiaques sur l'un de
ces piédestaux, nous apprend qu'il supportait jadis la statue de
Diophane, fils de Diéus, qui réunit le premier tous les peuples du
Péloponnèse, et les fit entrer dans ce qu'on nomme la ligue
Achéenne. 6. Le portique nommé le Philippium sur la place publique
n'a point été construit par Philippe, fils d'Arnyntas, mais les
Mégalopolitains, pour le flatter, ont donné son nom à cet édifice;
le temple de Mercure Acacésius qui était auprès, a été détruit, et
une tortue en marbre est tout ce qui en reste. Auprès du Philippium
est un autre portique qui n'est pas aussi grand : c'est là que sont
les archives des Mégalopolitains ; elles forment six chambres dans
l'une desquelles est la statue de Diane Éphésienne ; on voit dans
une autre de ces chambres, une statue en bronze d'une coudée de haut
qui représente Pan surnommé Scolitas; 7. on l'a apportée de la
colline Scolitas qui est dans l'enceinte des murs, et de laquelle
sort une fontaine dont l'eau va se jeter dans l'Hélisson. Derrière
les archives est un temple de la Fortune ; la statue de la déesse
est en marbre et n'a pas moins de cinq pieds de haut. Le portique
nommé Myropolis est aussi sur la place publique ; il a été construit
avec le butin fait sur les Lacédémoniens qui vinrent avec Acrotatus,
fils de Cléomène, attaquer Aristodème, alors tyran de Mégalopolis.
8. Il y a sur la même place publique derrière l'enceinte consacrée à
Jupiter Lycéen, un cippe sur lequel est représenté Polybe, fils de
Lycortas; une inscription en vers élégiaques apprend qu'il avait
parcouru toute la terre et toute la mer, qu'il était devenu l'ami
des Romains, et qu'il avait apaisé la colère où ils étaient contre
les Grecs. Ce Polybe a écrit l'histoire des Romains, et
particulièrement les guerres qui s'élevèrent entre eux et les
Carthaginois ; il dit quelle en fut la cause, et comment, après
avoir duré longtemps et mis les Romains dans le plus grand danger,
elles furent terminées par Scipion nommé l'Africain, qui détruisit
Carthage de fond en comble. 9. On dit que Scipion réussit dans ses
entreprises toutes les fois qu'il suivit les conseils de Polybe, et
qu'il échoua lorsqu'il ne voulut pas les écouter. Toutes les villes
qui faisaient partie de la ligue Achéenne, obtinrent des
Romains que le soin de leur donner des lois et de régler la forme de
leur gouvernement fût confié à Polybe. L'édifice où s'assemble le
Conseil est à gauche du buste de Polybe. 10. L'Aristandrium est un
autre portique sur la place publique; on dit que ce nom lui vient
d'Aristandre, citoyen de Mégalopolis, qui l'a fait bâtir. Tout
auprès de ce portique, du côté du soleil levant, on voit le temple
de Jupiter surnommé Soter ; ce temple est orné de colonnes tout à
l'entour, Jupiter est assis sur un trône; il a à sa droite
Mégalopolis et à sa gauche Diane Soteira : ces statues, en marbre
Pentélique, sont l'ouvrage de Céphisodotus et de Xénophon,
sculpteurs Athéniens. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Λ'.
Ἑλισσὼν ποταμός. Ποσειδῶνος Ἐπόπτου ναός.
Λυκαίου Διὸς ἱερόν. Πανὸς Σινόεντος καὶ Ἀπόλλωνος Βασσαίου ἀγάλματα.
Μεγαλοπολιτῶν ἀρχεῖα. Πολύβιος Λυκόρτα. Διὸς Σωτῆρος
ἱερόν.
(1) Ὁ δὲ Ἑλισσὼν οὗτος ἀρχόμενος ἐκ
κώμης ὁμωνύμου - καὶ γὰρ τῇ κώμῃ τὸ ὄνομα Ἑλισσών ἐστι - τήν τε
Διπαιέων καὶ τὴν Λυκαιᾶτιν χώραν, τρίτα δὲ αὐτὴν διεξελθὼν Μεγάλην
πόλιν, εἴκοσι σταδίοις ἀπωτέρω Μεγαλοπολιτῶν τοῦ ἄστεως κάτεισιν ἐς
τὸν Ἀλφειόν. Πλησίον δὲ ἤδη τῆς πόλεως Ποσειδῶνός ἐστιν Ἐπόπτου
ναός· ἐλείπετο δὲ τοῦ ἀγάλματος ἡ κεφαλή. (2) Διαιροῦντος δὲ τὴν
Μεγάλην πόλιν τοῦ ποταμοῦ τοῦ Ἑλισσόντος, καθὰ δὴ καὶ Κνίδον καὶ
Μιτυλήνην δίχα οἱ εὔριποι νέμουσιν, ἐν μέρει τῷ πρὸς ἄρκτους, δεξιῷ
δὲ κατὰ τὸ μετέωρον τοῦ ποταμοῦ, πεποίηταί σφισιν ἀγορά. Περίβολος
δέ ἐστιν ἐν ταύτῃ λίθων καὶ ἱερὸν Λυκαίου Διός, ἔσοδος δὲ ἐς αὐτὸ
οὐκ ἔστι· τὰ γὰρ ἐντός ἐστι δὴ σύνοπτα, βωμοί τέ εἰσι τοῦ θεοῦ καὶ
τράπεζαι δύο καὶ ἀετοὶ ταῖς τραπέζαις ἴσοι καὶ ἄγαλμα Πανὸς λίθου
πεποιημένον· (3) ἐπίκλησις δὲ Σινόεις ἐστὶν αὐτῷ, τήν τε ἐπίκλησιν
γενέσθαι τῷ Πανὶ ἀπὸ νύμφης Σινόης λέγουσι, ταύτην δὲ σὺν ἄλλαις τῶν
νυμφῶν καὶ ἰδίᾳ γενέσθαι τροφὸν τοῦ Πανός. Ἔστι δὲ πρὸ τοῦ τεμένους
τούτου χαλκοῦν ἄγαλμα Ἀπόλλωνος θέας ἄξιον, μέγεθος μὲν ἐς πόδας
δώδεκα, ἐκομίσθη δὲ ἐκ τῆς Φιγαλέων συντέλεια ἐς κόσμον τῇ Μεγάλῃ
πόλει. (4) Τὸ δὲ χωρίον ἔνθα τὸ ἄγαλμα ἵδρυτο ἐξ ἀρχῆς ὑπὸ Φιγαλέων,
ὀνομάζεται Βᾶσσαι· τῷ θεῷ δὲ ἡ ἐπίκλησις ἠκολούθηκε μὲν ἐκ τῆς
Φιγαλέων, ἐφ´ ὅτῳ δὲ ὄνομα ἔσχεν Ἐπικούριος, δηλώσει μοι τὰ ἐς
Φιγαλέας τοῦ λόγου. Ἔστι δὲ ἐν δεξιᾷ τοῦ Ἀπόλλωνος ἄγαλμα οὐ μέγα
Μητρὸς θεῶν, τοῦ ναοῦ δέ, ὅτι μὴ οἱ κίονες, ἄλλο ὑπόλοιπον οὐδέν.
(5) Πρὸ δὲ τοῦ ναοῦ τῆς Μητρὸς ἀνδριὰς μὲν οὐδείς ἐστι, δῆλα δὲ ἦν
τὰ βάθρα, ἐφ´ ὧν ἀνδριάντες ποτὲ ἑστήκεσαν. Ἐλεγεῖον δὲ ἐπὶ ἑνὸς
γεγραμμένον τῶν βάθρων Διοφάνους φησὶν εἶναι τὴν εἰκόνα, Διαίου μὲν
υἱοῦ, συντάξαντος δὲ ἀνδρὸς πρώτου Πελοπόννησον τὴν πᾶσαν ἐς τὸν
ὀνομασθέντα Ἀχαϊκὸν σύλλογον. (6) Στοὰν δὲ τῆς ἀγορᾶς ὀνομαζομένην
Φιλίππειον οὐ Φίλιππος ἐποίησεν ὁ Ἀμύντου, χαριζόμενοι δέ οἱ
Μεγαλοπολῖται τὴν ἐπωνυμίαν διδόασιν αὐτῷ τοῦ οἰκοδομήματος. Ἑρμοῦ
δὲ Ἀκακησίου πρὸς αὐτῇ ναὸς κατεβέβλητο, καὶ οὐδὲν ἐλείπετο ὅτι μὴ
χελώνη λίθου. Ταύτης δὲ ἔχεται τῆς Φιλιππείου μέγεθος ἀποδέουσα
ἑτέρα στοά, Μεγαλοπολίταις δὲ αὐτόθι ᾠκοδομημένα ἐστὶ τὰ ἀρχεῖα,
ἀριθμὸν οἰκήματα ἕξ· ἐν ἑνὶ δέ ἐστιν αὐτῶν Ἐφεσίας ἄγαλμα Ἀρτέμιδος
καὶ ἐν ἑτέρῳ χαλκοῦς Πὰν πηχυαῖος ἐπίκλησιν Σκολείτας. Μετεκομίσθη
δὲ ἀπὸ λόφου τοῦ Σκολείτα· (7) καὶ ὁ λόφος οὗτος τοῦ τείχους ἐστὶν
ἐντός, ἀπὸ δὲ αὐτοῦ κάτεισιν ὕδωρ ἐς τὸν Ἑλισσόντα ἐκ πηγῆς. Τῶν
ἀρχείων δὲ ὄπισθε ναὸς Τύχης καὶ ἄγαλμα λίθου πεποίηται ποδῶν πέντε
οὐκ ἀποδέον. Στοὰν δὲ ἥντινα καλοῦσι Μυρόπωλιν, ἔστι μὲν τῆς ἀγορᾶς,
ᾠκοδομήθη δὲ ἀπὸ λαφύρων, ἡνίκα τὸ πταῖσμα ἐγένετο Ἀκροτάτῳ τῷ
Κλεομένους καὶ Λακεδαιμονίων τοῖς συστρατεύσασι, μαχεσαμένοις πρὸς
Ἀριστόδημον τυραννίδα ἐν Μεγάλῃ πόλει τότε ἔχοντα. (8)
Μεγαλοπολίταις δὲ ἐπὶ τῆς ἀγορᾶς ἐστιν ὄπισθεν τοῦ περιβόλου τοῦ
ἀνειμένου τῷ Λυκαίῳ Διὶ ἀνὴρ ἐπειργασμένος ἐπὶ στήλῃ, Πολύβιος
Λυκόρτα· γέγραπται δὲ καὶ ἐλεγεῖα ἐπ´ αὐτῷ λέγοντα ὡς ἐπὶ γῆν καὶ
θάλασσαν πᾶσαν πλανηθείη, καὶ ὅτι σύμμαχος γένοιτο Ῥωμαίων καὶ
παύσειεν αὐτοὺς ὀργῆς τῆς ἐς τὸ Ἑλληνικόν. Συνέγραψε δὲ ὁ Πολύβιος
οὗτος καὶ ἄλλα ἔργα Ῥωμαίων καὶ ὡς Καρχηδονίοις κατέστησαν ἐς
πόλεμον, αἰτία τε ἥτις ἐγένετο αὐτοῦ καὶ ὡς ὀψὲ οὐκ ἄνευ κινδύνων
μεγάλων Ῥωμαῖοι Σκιπίωνι *** ὅν τινα Καρχηδονιακὸν ὀνομάζουσι τέλος
τε ἐπιθέντα τῷ πολέμῳ καὶ τὴν Καρχηδόνα καταβαλόντα ἐς ἔδαφος. (9)
Ὅσα μὲν δὴ Πολυβίῳ παραινοῦντι ὁ Ῥωμαῖος ἐπείθετο, ἐς ὀρθὸν ἐχώρησεν
αὐτῷ· ἃ δὲ οὐκ ἠκροᾶτο διδάσκοντος, γενέσθαι οἱ λέγουσιν ἁμαρτήματα.
Ἑλλήνων δὲ ὁπόσαι πόλεις ἐς τὸ Ἀχαϊκὸν συνετέλουν, παρὰ Ῥωμαίων
εὕραντο αὗται Πολύβιόν σφισι πολιτείας τε καταστήσασθαι καὶ νόμους
θεῖναι. Τῆς δ´ εἰκόνος τοῦ Πολυβίου τὸ βουλευτήριόν ἐστιν ἐν
ἀριστερᾷ. (10) Τοῦτο μὲν δή ἐστιν ἐνταῦθα, στοὰν δὲ τῆς ἀγορᾶς
Ἀριστάνδρειον ἐπίκλησιν ἄνδρα τῶν ἀστῶν Ἀρίστανδρον οἰκοδομῆσαι
λέγουσι. Ταύτης τῆς στοᾶς ἐστιν ἐγγυτάτω ὡς πρὸς ἥλιον ἀνίσχοντα
ἱερὸν Σωτῆρος ἐπίκλησιν Διός· κεκόσμηται δὲ πέριξ κίοσι. Καθεζομένῳ
δὲ τῷ Διὶ ἐν θρόνῳ παρεστήκασι τῇ μὲν ἡ Μεγάλη πόλις, ἐν ἀριστερᾷ δὲ
Ἀρτέμιδος Σωτείρας ἄγαλμα. Ταῦτα μὲν λίθου τοῦ Πεντελησίου Ἀθηναῖοι
Κηφισόδοτος καὶ Ξενοφῶν εἰργάσαντο· |
CHAPITRE XXXI.
Monuments de Mégalopolis. Temple, et statues de Cérès
et de Proserpine Soteira. Statues de Nymphes. Temple de Vénus
Méchanitès. Statues des Fondateurs des mystères des Grandes Déesses.
Temple de Proserpine. Temples de Minerve Poliade et de Junon Téléia.
1. A l'autre extrémité de ce portique,
du côté du soleil couchant, est une enceinte consacrée aux Grandes
Déesses, qui sont Cérès et sa fille, comme je l'ai déjà dit dans la
description de la Messénie ; les Arcadiens donnent à la fille de
Cérès le nom de Soteira. Devant l'entrée de cette enceinte sont deux
bas-reliefs, dont l'un représente Diane, et l'autre Esculape et
Hygie. 2. La statue de Cérès est entièrement de marbre ; quant à
Soteira tout ce qui est caché par les vêtements est en bois : elles
ont chacune environ quinze pieds de haut. Devant elles se voient
deux jeunes filles qui ne sont pas très grandes ; elles sont vêtues
de tuniques qui leur descendent jusqu'aux talons; elles ont chacune
sur la tête une corbeille pleine de fleurs : on dit que ce sont les
filles de Damophon : mais d'autres les prennent pour des divinités;
ils pensent que c'est Minerve et Diane qui cueillent des fleurs avec
Proserpine. 3. On remarque aussi auprès de Cérès une statue
d'Hercule qui a tout au plus une coudée de haut. Onomacrite dit dans
ses vers que cet Hercule était un de ceux qu'on nommait les Dactyles
Idéens. Il y a devant ces statues une table sur laquelle sont
représentées deux Saisons, Pan tenant un chalumeau et Apollon jouant
de la cithare; l'inscription qu'on y voit témoigne qu'ils sont au
nombre des principaux dieux. 4. On a aussi représenté sur cette
table des Nymphes; savoir, Néda portant Jupiter encore enfant;
Anthracia, autre nymphe de l'Arcadie, portant un flambeau ; Hagno
tenant une urne d'une main et une coupe de l'autre; Archiroé et
Myrtésse tiennent aussi chacune une urne d'où il sort de l'eau. Le
temple de Jupiter Philius est dans cette enceinte; sa statue est
l'ouvrage de Polyclète d'Argos ; il ressemble à Bacchus, car il a
des cothurnes pour chaussure, il tient une coupe d'une main et un
thyrse de l'autre; mais il y a un aigle sur ce thyrse, ce qui ne se
rapporte en rien avec ce qu'on raconte de Bacchus. 5. Un petit bois,
situé derrière ce temple, est entouré d'un mur à hauteur d'appui,
dans l'intérieur duquel il n'est pas permis aux hommes d'entrer.
Devant ce bois sont les statues de Cérès et de sa fille, qui ont
environ trois pieds de haut. L'enceinte des Grandes Déesses renferme
encore un temple de Vénus, devant l'entrée duquel sont des statues
en bois très anciennes, qui représentent Junon, Apollon et les
Muses; elles ont été apportés, à ce qu'on dit, de Trapézonte. 6.
Damophon a fait les statues qui sont dans le temple ; celle de
Mercure est toute en bois, celle de Vénus est aussi en bois à
l'exception du visage, des pieds et des mains qui sont en marbre. On
a donné à la déesse le surnom de Méchanitès (Machinatrice), et avec
raison, ce me semble, car c'est pour Vénus et pour les actes
auxquels elle préside, que les hommes ont inventé la plupart des
ruses, et les paroles artificieuses. 7. On voit dans un petit
édifice les statues de Callignotus, Mentas, Sosigène et Polus; ils
établirent, dit-on, les premiers à Mégalopolis la célébration des
mystères des Grandes Déesses, qui ne sont qu'une imitation de ce
qu'on fait à Éleusis. On remarque aussi dans l'enceinte, des statues
en forme de colonnes carrées qui représentent les divinités
suivantes ; Mercure surnommé Agétor, et Apollon, Minerve et Neptune,
le Soleil surnommé Soter, et Hercule. 8. Mégalopolis possède un très
grand temple dans lequel on célèbre les mystères des Grandes Déesses
; à droite de ce temple, il y en a un dédié à la fille de Cérès ; la
statue de la déesse est en marbre, elle a environ huit pieds de
haut, le piédestal est entièrement couvert de bandelettes, l'entrée
de ce temple est toujours ouverte aux femmes, mais elle ne l'est
qu'une fois par an aux hommes. Le Gymnase tient à la place publique
du côté du Soleil couchant. 9. Il y a derrière le portique à qui on
a donné le nom de Philippe le Macédonien, deux collines peu élevées
; sur l'une vous voyez les ruines du temple de Minerve Poliade, et
sur l'autre un temple de Junon Téléia qui est également en ruines.
Au pied de cette dernière est une fontaine nommée Bathyllus dont les
eaux vont aussi grossir l'Hélisson. C'est là tout ce qu'il y a de
remarquable dans cette partie de la ville. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΛΑ'.
Μεγάλης πόλεως μνημεῖα· ἱερὸν καὶ ἀγάλματα Δήμητρος
καὶ Κόρης Σωτείρας. Νυμφῶν ἀγάλματα. Ἀφροδίτης τῆς Μηχανίτιδος
ἱερὸν Ἀνδριάντας τῶν τὴν τελετὴν συστησάντων τῶν μεγάλων θεῶν.
Κόρης ἱερόν. Ἀθηνᾶς Πολιάδος καὶ Ἥρας Τελείας ἱερά.
(1) Τὸ δὲ ἕτερον πέρας τῆς στοᾶς
παρέχεται τὸ πρὸς ἡλίου δυσμῶν περίβολον θεῶν ἱερὸν τῶν Μεγάλων. Αἱ
δέ εἰσιν αἱ Μεγάλαι θεαὶ Δημήτηρ καὶ Κόρη, καθότι ἐδήλωσα ἤδη καὶ ἐν
τῇ Μεσσηνίᾳ συγγραφῇ· τὴν Κόρην δὲ Σώτειραν καλοῦσιν οἱ Ἀρκάδες.
Ἐπειργασμένοι δὲ ἐπὶ τύπων πρὸ τῆς ἐσόδου τῇ μὲν Ἄρτεμις, τῇ δὲ
Ἀσκληπιός ἐστι καὶ Ὑγεία. (2) Θεαὶ δὲ αἱ Μεγάλαι Δημήτηρ μὲν λίθου
διὰ πάσης, ἡ δὲ Σώτειρα τὰ ἐσθῆτος ἐχόμενα ξύλου πεποίηται· μέγεθος
δὲ ἑκατέρας πέντε που καὶ δέκα εἰσὶ πόδες. Τά τε ἀγάλματα Δαμοφῶν
καὶ πρὸ αὐτῶν κόρας ἐποίησεν οὐ μεγάλας, ἐν χιτῶσί τε καθήκουσιν ἐς
σφυρὰ καὶ ἀνθῶν ἀνάπλεων ἑκατέρα τάλαρον ἐπὶ τῇ κεφαλῇ φέρει· εἶναι
δὲ θυγατέρες τοῦ Δαμοφῶντος λέγονται, τοῖς δὲ ἐπανάγουσιν ἐς τὸ
θειότερον δοκεῖ σφᾶς Ἀθηνᾶν τε εἶναι καὶ Ἄρτεμιν τὰ ἄνθη μετὰ τῆς
Περσεφόνης συλλεγούσας. (3) Ἔστι δὲ καὶ Ἡρακλῆς παρὰ τῇ Δήμητρι
μέγεθος μάλιστα πῆχυν· τοῦτον τὸν Ἡρακλέα εἶναι τῶν Ἰδαίων
καλουμένων Δακτύλων Ὀνομάκριτός φησιν ἐν τοῖς ἔπεσι. Κεῖται δὲ
τράπεζα ἔμπροσθεν, ἐπειργασμέναι τε ἐπ´ αὐτῇ δύο τέ εἰσιν Ὧραι καὶ
ἔχων Πὰν σύριγγα καὶ Ἀπόλλων κιθαρίζων· ἔστι δὲ καὶ ἐπίγραμμα ἐπ´
αὐτοῖς εἶναι σφᾶς θεῶν τῶν πρώτων. (4) Πεποίηνται δὲ ἐπὶ τραπέζῃ καὶ
Νύμφαι· Νέδα μὲν Δία φέρουσά ἐστι νήπιον παῖδα, Ἀνθρακία δὲ νύμφη
τῶν Ἀρκαδικῶν καὶ αὕτη δᾷδα ἔχουσά ἐστιν, Ἁγνὼ δὲ τῇ μὲν ὑδρίαν, ἐν
δὲ τῇ ἑτέρᾳ χειρὶ φιάλην· Ἀγχιρόης δὲ καὶ Μυρτωέσσης εἰσὶν ὑδρίαι τὰ
φορήματα, καὶ ὕδωρ δῆθεν ἀπ´ αὐτῶν κάτεισιν. Τοῦ περιβόλου δέ ἐστιν
ἐντὸς Φιλίου Διὸς ναός, Πολυκλείτου μὲν τοῦ Ἀργείου τὸ ἄγαλμα,
Διονύσῳ δὲ ἐμφερές· κόθορνοί τε γὰρ τὰ ὑποδήματά ἐστιν αὐτῷ καὶ ἔχει
τῇ χειρὶ ἔκπωμα, τῇ δὲ ἑτέρᾳ θύρσον, κάθηται δὲ ἀετὸς ἐπὶ τῷ θύρσῳ·
καίτοι τοῖς γε ἐς Διόνυσον λεγομένοις τοῦτο οὐχ ὁμολογοῦν ἐστι. (5)
Τούτου δὲ ὄπισθεν τοῦ ναοῦ δένδρων ἐστὶν ἄλσος οὐ μέγα, θριγκῷ
περιεχόμενον· ἐς μὲν δὴ τὸ ἐντὸς ἔσοδος οὐκ ἔστιν ἀνθρώποις, πρὸ δὲ
αὐτοῦ Δήμητρος καὶ Κόρης ὅσον τε ποδῶν τριῶν εἰσιν ἀγάλματα. Ἔστι δὲ
ἐντὸς τοῦ περιβόλου τῶν Μεγάλων θεῶν καὶ Ἀφροδίτης ἱερόν. Πρὸ μὲν δὴ
τῆς ἐσόδου ξόανά ἐστιν ἀρχαῖα, Ἥρα καὶ Ἀπόλλων τε καὶ Μοῦσαι - ταῦτα
κομισθῆναί φασιν ἐκ Τραπεζοῦντος -, (6) ἀγάλματα δὲ ἐν τῷ ναῷ
Δαμοφῶν ἐποίησεν Ἑρμῆν ξύλου καὶ Ἀφροδίτης ξόανον· καὶ ταύτης χεῖρές
εἰσι λίθου καὶ πρόσωπόν τε καὶ ἄκροι πόδες. Τὴν δὲ ἐπίκλησιν τῇ θεῷ
Μαχανῖτιν ὀρθότατα ἔθεντο ἐμοὶ δοκεῖν· Ἀφροδίτης {τε} γὰρ ἕνεκα καὶ
ἔργων τῶν ταύτης πλεῖσται μὲν ἐπιτεχνήσεις, παντοῖα δὲ ἀνθρώποις
ἀνευρημένα ἐς λόγους ἐστίν. (7) Ἑστήκασι δὲ καὶ ἀνδριάντες ἐν
οἰκήματι, Καλλιγνώτου τε καὶ Μέντα καὶ Σωσιγένους τε καὶ Πώλου·
καταστήσασθαι δὲ οὗτοι Μεγαλοπολίταις λέγονται πρῶτον τῶν Μεγάλων
θεῶν τὴν τελετήν, καὶ τὰ δρώμενα τῶν Ἐλευσῖνί ἐστι μιμήματα. Κεῖται
δὲ ἐντὸς τοῦ περιβόλου θεῶν τοσάδε ἄλλων ἀγάλματα τὸ τετράγωνον
παρεχόμενα σχῆμα, Ἑρμῆς τε ἐπίκλησιν Ἀγήτωρ καὶ Ἀπόλλων καὶ Ἀθηνᾶ τε
καὶ Ποσειδῶν, ἔτι δὲ Ἥλιος ἐπωνυμίαν ἔχων Σωτὴρ {δὲ} εἶναι καὶ
Ἡρακλῆς. ᾨκοδόμηται δὲ καὶ ἱερόν σφισι μεγέθει μέγα, καὶ ἄγουσιν
ἐνταῦθα τὴν τελετὴν ταῖς θεαῖς. (8) Τοῦ ναοῦ δὲ τῶν Μεγάλων θεῶν
ἐστιν ἱερὸν ἐν δεξιᾷ καὶ Κόρης· λίθου δὲ τὸ ἄγαλμα ποδῶν ὀκτὼ
μάλιστα· ταινίαι δὲ ἐπέχουσι διὰ παντὸς τὸ βάθρον. Ἐς τοῦτο τὸ ἱερὸν
γυναιξὶ μὲν τὸν πάντα ἐστὶν ἔσοδος χρόνον, οἱ δὲ ἄνδρες οὐ πλέον ἢ
ἅπαξ κατὰ ἔτος ἕκαστον ἐς αὐτὸ ἐσίασι. Γυμνάσιον δὲ τῇ ἀγορᾷ συνεχὲς
κατὰ ἡλίου δυσμάς ἐστιν ᾠκοδομημένον.(9) Τῆς στοᾶς δὲ ἣν ἀπὸ τοῦ
Μακεδόνος Φιλίππου καλοῦσι, ταύτης εἰσὶ δύο ὄπισθεν λόφοι, οὐκ ἐς
ὕψος ἀνήκοντες· ἐρείπια δὲ Ἀθηνᾶς ἱεροῦ Πολιάδος ἐπὶ αὐτῷ, καὶ τῷ
ἑτέρῳ ναός ἐστιν Ἥρας Τελείας, ὁμοίως καὶ ταῦτα ἐρείπια. Ὑπὸ τούτῳ
τῷ λόφῳ Βάθυλλος καλουμένη πηγὴ συντελεῖ καὶ αὕτη τῷ ποταμῷ
Ἑλισσόντι ἐς μέγεθος. |
CHAPITRE XXXII.
Autres monuments de Mégalopolis. Théâtre. Thersilium et statue
d'Ammon. Autel de Mars et Stade. Temple de Cérès Agrotéra. Statues
quadrangulaires des dieux Ergates. Os d'un Géant.
1. Voici ce qu'offre de curieux la
partie de la ville qui est de l'autre côté du fleuve et au midi ; on
y voit d'abord un théâtre le plus grand qu'il y ait dans la Grèce ;
dans l'intérieur est une fontaine qui coule continuellement. A peu
de distance du théâtre sont les ruines de l'édifice où se
rassemblaient les dix mille représentants des Arcadiens; on le
nommait le Thersilium, du nom de celui qui l'avait fait construire
; la maison voisine, qui appartient maintenant à un simple
particulier, avait été bâtie dans l'origine pour Alexandre, fils de
Philippe; vers cette maison est une statue d'Ammon de la même forme
que les Hermès carrés; elle a sur la tête des cornes de bélier. 2.
Il y avait aussi un temple dédié en commun aux Muses, à Apollon et à
Mercure. Il n'en reste plus rien, sinon quelques parties des
fondements, cependant on y voit encore une des Muses et une statue
d'Apollon de forme carrée, comme les Hermès. Le temple de Vénus est
aussi en ruines à l'exception du vestibule et de trois statues qui
représentent, l'une Vénus Uranie, et l'autre Vénus la populaire ; la
troisième n'a point de surnom. 3. A peu de distance de là s'élève un
autel dédié à Mars, à qui, dans le principe, on avait, dit-on, érigé
aussi un temple. Il a été construit au dessus du temple de Vénus un
stade qui tient par son extrémité au théâtre ; vous trouvez dans ce
stade une fontaine consacrée à Bacchus: le temple de Bacchus qui
était à l'autre bout du stade a été, à ce qu'on dit, détruit par la
foudre, deux générations avant moi, et il n'en restait de mon temps
que quelques ruines. On voyait aussi vers le stade un temple commun
à Hercule et à Mercure, un autel est tout ce qui en reste. 4. Il y a
dans cette partie de la ville, vers le soleil levant, une colline
sur laquelle est un temple de Diane Agrotéra, dédié aussi par
d'Aristodème. A droite du temple d'Agrotéra est une enceinte sacrée
où il y a un temple d'Esculape avec sa statue et celle d'Hygie. En
descendant un peu vous trouvez d'autres statues de dieux,
aussi de forme carrée; on les nomme Ergates ; ces dieux sont Minerve
Ergané, Apollon Agyeus, Mercure, Hercule et Ilithye : on a donné ce
surnom, aux trois derniers d'après les vers d'Homère, où il dit que
Mercure est le messager de Jupiter, et qu'il conduit aux enfers les
âmes des morts; qu'Hercule exécuta des travaux nombreux et pénibles,
et qu'Ilithye préside à l'accouchement des femmes, comme on le voit
dans l'Iliade. 5. Il y a au bas de cette colline un autre temple
d'Esculape enfant, sa statue qui est debout, a tout au plus une
coudée de haut; Apollon y est aussi sur un trône, et sa statue n'a
pas moins de six pieds de hauteur. On conserve dans ce temple des
ossements d'une telle grandeur, qu'on a de la peine à croire que ce
soient ceux d'un homme, aussi dit-on que ce sont les os, de l'un des
Géants qu'Hopladamus rassembla pour venir au secours de Rhéa, comme
je le raconterai dans la suite. Il y a, près de ce temple, une
fontaine dont les eaux vont aussi se rendre dans l'Héiisson. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΛΒ'.
Μεγάκης πόλεως ἕτερα μνημεῖα, Θέατρον, Θερσίλιον
Βουλευτήριον καὶ Ἄμμωνος ἄγαλμα. Ἄρεως βωμὸς καὶ στάδιον.
Ἀρτέμιδος Ἀγροτέρας ναός. Θεῶν Ἐγρατῶν ἀγάλματα τετράγονα.
Γίγαντος ὀστᾶ.
(1) Τοσάδε ἐνταῦθα ἀξιόχρεα ἦν· ἡ δὲ
ἐπέκεινα τοῦ ποταμοῦ μοῖρα ἡ κατὰ μεσημβρίαν παρείχετο ἐς μνήμην
θέατρον μέγιστον τῶν ἐν τῇ Ἑλλάδι· ἐν δὲ αὐτῷ καὶ ἀέναός ἐστιν
ὕδατος πηγή. Τοῦ θεάτρου δὲ οὐ πόρρω λείπεται τοῦ βουλευτηρίου
θεμέλια, ὃ τοῖς μυρίοις ἐπεποίητο Ἀρκάδων· ἐκαλεῖτο δὲ ἀπὸ τοῦ
ἀναθέντος Θερσίλιον. Πλησίον δὲ οἰκίαν, ἰδιώτου κατ´ ἐμὲ κτῆμα
ἀνδρός, {ὃ} Ἀλεξάνδρῳ τῷ Φιλίππου τὸ ἐξ ἀρχῆς ἐποίησαν· ἔστι δὲ
ἄγαλμα Ἄμμωνος πρὸς τῇ οἰκίᾳ, τοῖς τετραγώνοις Ἑρμαῖς εἰκασμένον,
κέρατα ἐπὶ τῆς κεφαλῆς ἔχον κριοῦ. (2) Τὸ δὲ τῶν Μουσῶν Ἀπόλλωνός τε
ἱερὸν καὶ Ἑρμοῦ, κατασκευασθέν σφισιν ἐν κοινῷ, παρείχετο {δὲ} ἐς
μνήμην θεμέλια οὐ πολλά· ἦν δὲ καὶ τῶν Μουσῶν μία ἔτι καὶ Ἀπόλλωνος
ἄγαλμα κατὰ τοὺς Ἑρμᾶς τοὺς τετραγώνους τέχνην. Ἐρείπια δὲ καὶ τῆς
Ἀφροδίτης ἦν τὸ ἱερὸν, πλὴν ὅσον πρόναός τε ἐλείπετο ἔτι καὶ
ἀγάλματα ἀριθμὸν τρία, ἐπίκλησις δὲ Οὐρανία, τῇ δ´ ἔστι Πάνδημος, τῇ
τρίτῃ δὲ οὐδὲν ἐτίθεντο· (3) ἀπέχει δὲ οὐ πολὺ Ἄρεως βωμός, ἐλέγετο
δὲ ὡς καὶ ἱερὸν ἐξ ἀρχῆς ᾠκοδομήθη τῷ θεῷ. Πεποίηται δὲ καὶ στάδιον
ὑπὲρ τῆς Ἀφροδίτης τῇ μὲν ἐπὶ τὸ θέατρον καθῆκον - καὶ κρήνη σφίσιν
ἐστὶν αὐτόθι, ἣν ἱερὰν Διονύσου νομίζουσι -, κατὰ δὲ τὸ ἕτερον τοῦ
σταδίου πέρας Διονύσου ναὸς ἐλέγετο ὑπὸ τοῦ θεοῦ κεραυνωθῆναι
γενεαῖς δύο ἐμοῦ πρότερον, καὶ ἐρείπια οὐ πολλὰ ἔτι ἐς ἐμὲ ἦν αὐτοῦ.
Ἡρακλέους δὲ κοινὸς καὶ Ἑρμοῦ πρὸς τῷ σταδίῳ ναὸς μὲν οὐκέτι ἦν,
μόνος δέ σφισι βωμὸς ἐλείπετο. (4) Ἔστι δὲ ἐν τῇ μοίρᾳ ταύτῃ λόφος
πρὸς ἀνίσχοντα ἥλιον καὶ Ἀγροτέρας ἐν αὐτῷ ναὸς Ἀρτέμιδος, ἀνάθημα
Ἀριστοδήμου καὶ τοῦτο. Τῆς δὲ Ἀγροτέρας ἐστὶν ἐν δεξιᾷ τέμενος·
ἐνταῦθα ἔστι μὲν ἱερὸν Ἀσκληπιοῦ καὶ ἀγάλματα αὐτός τε καὶ Ὑγεία,
εἰσὶ δὲ ὑποκαταβάντι ὀλίγον θεοὶ - παρέχονται δὲ καὶ οὗτοι σχῆμα
τετράγωνον, Ἐργάται δέ ἐστιν αὐτοῖς ἐπίκλησις - Ἀθηνᾶ τε Ἐργάνη καὶ
Ἀπόλλων Ἀγυιεύς· τῷ δὲ Ἑρμῇ καὶ Ἡρακλεῖ καὶ Εἰλειθυίᾳ πρόσεστιν ἐξ
ἐπῶν τῶν Ὁμήρου φήμη, τῷ μὲν Διός τε αὐτὸν διάκονον εἶναι καὶ ὑπὸ
τὸν Ἅιδην ἄγειν τῶν ἀπογινομένων τὰς ψυχάς, Ἡρακλεῖ δὲ ὡς πολλούς τε
καὶ χαλεποὺς τελέσειεν ἄθλους· Εἰλειθυίᾳ δὲ ἐποίησεν ἐν Ἰλιάδι
ὠδῖνας γυναικῶν μέλειν. (5) Ἔστι δὲ καὶ ἄλλο ὑπὸ τὸν λόφον τοῦτον
Ἀσκληπιοῦ Παιδὸς ἱερόν· τούτου μὲν δὴ τὸ ἄγαλμα ὀρθὸν πεποίηται
πηχυαῖον μάλιστα, Ἀπόλλωνος δὲ ἐν θρόνῳ κάθηται ποδῶν ἓξ οὐκ ἀποδέον
μέγεθος. Ἀνάκειται δὲ αὐτόθι καὶ ὀστᾶ ὑπερηρκότα ἢ ὡς ἀνθρώπου
δοκεῖν· καὶ δὴ καὶ ἐλέγετο ἐπ´ αὐτοῖς εἶναι τῶν γιγάντων ἑνός, οὓς
ἐς τὴν συμμαχίαν τῆς Ῥέας ἤθροισεν Ὁπλάδαμος, ἃ δὴ καὶ ἐς ὕστερον
ἐπέξεισιν ἡμῖν ὁ λόγος. Τούτου δέ ἐστι πηγὴ τοῦ ἱεροῦ πλησίον, καὶ
ἀπ´ αὐτῆς ὁ Ἑλισσὼν τὸ ὕδωρ δέχεται κατερχόμενον. |
CHAPITRE XXXIII.
Ruines de Mégalopolis et d'autres villes. Île de
Chrysé disparue, et île nommée Hiéra.
1. Si Mégalopolis que les Arcadiens
fondèrent avec tant d'ardeur, et qui avait fait concevoir aux Grecs
les plus grandes espérances, dépouillée de toute son ancienne
richesse et de tous ses ornements, n'offre presque plus aujourd'hui
que des décombres, il ne faut pas s'en étonner ; on sait en effet,
que les dieux se plaisent à renouveler sans cesse toutes choses, et
que la fortune changeant tout ce qui est l'ouvrage des hommes, ce
qui est fort ou faible, ce qui est nouveau ou sur le déclin,
entraîne par les lois d'une invincible nécessité, tout ce qui se
trouve sur son passage : 2. en effet, Mycènes qui était à la tête de
la Grèce lors de la guerre de Troie, Ninive autrefois le siège de
l'empire des Assyriens, Thèbes de la Béotie, qui mérita jadis
l'honneur de commander la Grèce, que sont-elles devenues? Les deux
premières sont entièrement désertes, et le nom de Thèbes est
restreint à sa citadelle seule et à un petit nombre d'habitants.
Quant aux villes que leurs richesses ont rendues si célèbres,
Thèbes en Égypte, Orchomène la Minyéenne, et Délos le marché général
de la Grèce, les deux premières ne réunissent pas même la richesse
d'un particulier d'une fortune médiocre ; et Délos serait
entièrement déserte, si les Athéniens n'y envoyaient du monde tous
les ans pour la garde du temple; car on n'y trouve pas un seul
Délien. 3. Il ne reste plus de Babylone, que les murs et le temple
de Bélus; de Babylone, cette ville la plus grande que le soleil ait
jamais éclairée. Tirynthe aussi n'a plus que ses murailles. Le
destin a réduit toutes ces villes à rien, tandis que celles qui ont
été fondées par Alexandre en Égypte, et par Séleucus sur les bords
de l'Oronte, quoique nouvelles et bâties d'hier, pour ainsi dire,
sont arrivées au plus haut degré de puissance et de prospérité,
parce que la fortune leur a été favorable. 4. Elle a montré, dans ce
que je vais rapporter, une force bien plus grande encore et bien
plus étonnante, que dans l'élévation ou l'abaissement de quelques
villes. Il y avait, à peu de distance de Lemnos, l'île dé Chrysé, où
Philoctète eut le malheur d'être mordu par un serpent; les flots
l'ont entièrement couverte, elle s'est enfoncée et a disparu dans
les abîmes, tandis qu'une autre île nommée Hiéra, qui n'existait
pas auparavant, est sortie du sein de la mer. C'est ainsi que toutes
les choses humaines ne subsistent que pour un temps et n'ont rien de
durable. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΛΓ'.
Μεγάλης πόλεως καὶ ἑτέρων πόλεων ἐρείπια. Χρυσῆ
νῆσος καταβυθισθεῖσα, καὶ Ἱερὰ νῆσος.
(1) Εἰ δὲ ἡ Μεγάλη πόλις προθυμίᾳ τε
τῇ πάσῃ συνοικισθεῖσα ὑπὸ Ἀρκάδων καὶ ἐπὶ μεγίσταις τῶν Ἑλλήνων
ἐλπίσιν ἐς αὐτὴν κόσμον τὸν ἅπαντα καὶ εὐδαιμονίαν τὴν ἀρχαίαν
ἀφῄρηται καὶ τὰ πολλά ἐστιν αὐτῆς ἐρείπια ἐφ´ ἡμῶν, θαῦμα οὐδὲν
ἐποιησάμην, εἰδὼς τὸ δαιμόνιον νεώτερα ἀεί τινα ἐθέλον ἐργάζεσθαι,
καὶ ὁμοίως τὰ πάντα τά τε ἐχυρὰ καὶ τὰ ἀσθενῆ καὶ τὰ γινόμενά τε καὶ
ὁπόσα ἀπόλλυνται μεταβάλλουσαν τὴν τύχην, καὶ ὅπως ἂν αὐτῇ
παριστῆται μετὰ ἰσχυρᾶς ἀνάγκης ἄγουσαν. (2) Μυκῆναι μέν γε, τοῦ
πρὸς Ἰλίῳ πολέμου τοῖς Ἕλλησιν ἡγησαμένη, καὶ Νῖνος, ἔνθα ἦν
Ἀσσυρίοις βασίλεια, καὶ Βοιώτιαι Θῆβαι προστῆναι τοῦ Ἑλληνικοῦ ποτε
ἀξιωθεῖσαι, αἱ μὲν ἠρήμωνται πανώλεθροι, τὸ δὲ ὄνομα τῶν Θηβῶν ἐς
ἀκρόπολιν μόνην καὶ οἰκήτορας καταβέβηκεν οὐ πολλούς. Τὰ δὲ
ὑπερηρκότα πλούτῳ τὸ ἀρχαῖον, Θῆβαί τε αἱ Αἰγύπτιοι καὶ ὁ Μινύης
Ὀρχομενὸς καὶ ἡ Δῆλος τὸ κοινὸν Ἑλλήνων ἐμπόριον, αἱ μὲν ἀνδρὸς
ἰδιώτου μέσου δυνάμει χρημάτων καταδέουσιν ἐς εὐδαιμονίαν, ἡ Δῆλος
δέ, ἀφελόντι τοὺς ἀφικνουμένους παρ´ Ἀθηναίων ἐς τοῦ ἱεροῦ τὴν
φρουράν, Δηλίων γε ἕνεκα ἔρημός ἐστιν ἀνθρώπων. (3) Βαβυλῶνος δὲ τοῦ
μὲν Βήλου τὸ ἱερὸν λείπεται, Βαβυλῶνος δὲ ταύτης, ἥντινα εἶδε πόλεων
τῶν τότε μεγίστην ἥλιος, οὐδὲν ἔτι ἦν εἰ μὴ τεῖχος, καθὰ καὶ
Τίρυνθος τῆς ἐν τῇ Ἀργολίδι. Ταῦτα μὲν δὴ ἐποίησεν ὁ δαίμων εἶναι τὸ
μηδέν· ἡ δὲ Ἀλεξάνδρου πόλις ἐν Αἰγύπτῳ καὶ ἡ Σελεύκου παρὰ τῷ
Ὀρόντῃ χθές τε ᾠκισμέναι καὶ πρῴην ἐς τοσοῦτο ἐπιδεδώκασι μεγέθους
καὶ εὐδαιμονίας, ὅτι σφᾶς ἡ τύχη δεξιοῦται. (4) Ἐπιδείκνυται δὲ καὶ
ἐν τῷδε ἔτι τὴν ἰσχὺν μείζονα καὶ θαύματος πλείονος ἢ κατὰ συμφορὰς
καὶ εὐπραγίας πόλεων· Λήμνου γὰρ πλοῦν ἀπεῖχεν οὐ πολὺν Χρύση νῆσος,
ἐν ᾗ καὶ τῷ Φιλοκτήτῃ γενέσθαι συμφορὰν ἐκ τοῦ ὕδρου φασί· ταύτην
κατέλαβεν ὁ κλύδων πᾶσαν, καὶ κατέδυ τε ἡ Χρύση καὶ ἠφάνισται κατὰ
τοῦ βυθοῦ. Νῆσον δὲ ἄλλην καλουμένην Ἱερὰν - - - τόνδε οὐκ ἦν
χρόνον. Οὕτω μὲν τὰ ἀνθρώπινα πρόσκαιρά τε καὶ οὐδαμῶς ἐστιν ἐχυρά·
|
CHAPITRE XXXIV.
Monuments hors de Mégalopolis, vers la Messénie.
Temple des déesses appelées Manies. Tombeau du Dactyle. Fureur
d'Oreste. Nymphas et Herméum.
1. En allant de Mégalopolis dans la
Messénie, et à sept stades tout au plus de la ville, vous trouvez à
gauche du chemin, un temple dédié à des déesses à qui on donne le
nom de Manies, ainsi qu'à tout le canton qui entoure le temple ; je
crois que c'est un surnom qu'on donne aux Euménides, car on assure
que ce fut là qu'Oreste devint furieux après le meurtre de sa mère.
2. Il y a tout auprès du temple un petit tertre de terre, qui est
couvert d'une pierre taillée en forme de doigt; on nomme ce tertre
le tombeau du Dactyle (doigt) ; on prétend qu'Oreste ayant eu là un
accès de fureur, se mangea un doigt de la main gauche : tout auprès
est un autre canton nommé Ace, parce que Oreste y trouva la guérison
de ses maux. 3. On y a aussi érigé un temple des Euménides ; on dit
que ces déesses apparaissaient toutes noires à Oreste ; lorsqu'elles
voulaient lui faire perdre la raison, et que lorsqu'il eut mangé son
doigt, elles lui apparurent de nouveau, mais toutes blanches, et
qu'à cette vue il rentra dans son bon sens ; en conséquence il leur
sacrifia sous la première forme suivant les rites usités pour les
divinités infernales, afin d'apaiser leur colère ; il leur sacrifia
sous la seconde, comme à des divinités célestes; on est dans l'usage
de sacrifier aux Grâces conjointement avec ces dernières. Il y a
auprès d'Ace un autre endroit nommé Curium, parce qu'Oreste s'y
coupa les cheveux, lorsqu'il eut recouvré son bon sens. 4. Ceux des
Péloponnésiens qui connaissent les antiquités de cette contrée,
disent que ce qu'Oreste éprouva dans l'Arcadie de la part des furies
à cause du meurtre de Clytemnestre, précéda le jugement qu'il subit
devant l'Aréopage ; et qu'il eut pour accusateur, non Tyndarée, car
il ne vivait plus, mais Périlaüs qui poursuivait, comme cousin de
Clytemnestre, la vengeance de sa mort ; Périlaüs en effet était
fils d'Icarius qui n'avait eu des filles que plus tard. 5. Il y a
environ quinze stades de Manies à l'Alphée, vers l'endroit où il se
jette dans le fleuve Gathéate déjà grossi par les eaux du Camion,
qui prend sa source dans l'Egytide, au-dessous du temple d'Apollon
Céréale ; le Gathéate prend la sienne à Gathées dans la Cromitide.
6. Cette dernière contrée est à environ quarante stades au-dessus de
l'Alphée, à peine y voit-on encore quelques vestiges de la ville de
Cromes. Il y a vingt stades de Cromes à Nymphas ; c'est un endroit
couvert d'arbres et très bien arrosé ; on compte vingt stades de là
à Herméum où sont les limites entre les Messéniens et les
Mégalopolitains, on y voit un Mercure sur une colonne. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΛΔ'.
Μνημεῖα ἐκ Μεγάλης πόλεως ἐς Μεσσηνίαν. Μανίων
θεῶν ναός. Δακτύλου μνημεῖον. Ὀρέστου μανία. Νυμφὰς καὶ
Ἑρμαῖον.
(1) Ἐκ δὲ Μεγάλης πόλεως ἰόντι ἐς
Μεσσήνην καὶ σταδίους μάλιστα προελθόντι ἑπτά, ἔστιν ἐν ἀριστερᾷ τῆς
λεωφόρου θεῶν ἱερόν. Καλοῦσι δὲ καὶ αὐτὰς τὰς θεὰς καὶ τὴν χώραν τὴν
περὶ τὸ ἱερὸν Μανίας· δοκεῖν δέ μοι θεῶν τῶν Εὐμενίδων ἐστὶν
ἐπίκλησις, καὶ Ὀρέστην ἐπὶ τῷ φόνῳ τῆς μητρός φασιν αὐτόθι μανῆναι.
(2) Οὐ πόρρω δὲ τοῦ ἱεροῦ γῆς χῶμά ἐστιν οὐ μέγα, ἐπίθημα ἔχον λίθου
πεποιημένον δάκτυλον, καὶ δὴ καὶ ὄνομα τῷ χώματί ἐστι Δακτύλου
μνῆμα· ἐνταῦθα ἔκφρονα Ὀρέστην γενόμενον λέγουσιν ἕνα τῆς ἑτέρας τῶν
χειρῶν ἀποφαγεῖν δάκτυλον. Τούτῳ δέ ἐστιν ἕτερον συνεχὲς χωρίον Ἄκη
καλούμενον, ὅτι ἐγένετο ἐν αὐτῷ τῆς νόσου τῷ Ὀρέστῃ τὰ ἰάματα· (3)
πεποίηται δὲ Εὐμενίσι καὶ αὐτόθι ἱερόν. Ταύτας τὰς θεάς, ἡνίκα τὸν
Ὀρέστην ἔκφρονα ἔμελλον ποιήσειν, φασὶν αὐτῷ φανῆναι μελαίνας· ὡς δὲ
ἀπέφαγε τὸν δάκτυλον, τὰς δὲ αὖθις δοκεῖν οἱ λευκὰς εἶναι, καὶ αὐτὸν
σωφρονῆσαί τε ἐπὶ τῇ θέᾳ καὶ οὕτω ταῖς μὲν ἐνήγισεν ἀποτρέπων τὸ
μήνιμα αὐτῶν, ταῖς δὲ ἔθυσε ταῖς λευκαῖς. Ὁμοῦ δὲ αὐταῖς καὶ Χάρισι
θύειν νομίζουσι. Πρὸς δὲ τῷ χωρίῳ τοῖς Ἄκεσιν ἕτερόν ἐστιν Κουρεῖον
ὀνομαζόμενον ἱερόν, ὅτι Ὀρέστης ἐνταῦθα ἐκείρατο τὴν κόμην, ἐπειδὴ
ἐντὸς ἐγένετο αὑτοῦ· (4) Πελοποννησίων δὲ οἱ τὰ ἀρχαῖα μνημονεύοντες
πρότερα τῷ Ὀρέστῃ τὰ ἐν Ἀρκαδίᾳ γενέσθαι φασὶν ὑπὸ Ἐρινύων τῶν
Κλυταιμνήστρας ἢ ἐν Ἀρείῳ πάγῳ τὴν κρίσιν, καὶ αὐτῷ κατήγορον οὐ τὸν
Τυνδάρεων - περιεῖναι γὰρ οὐκέτι ἐκεῖνον -, Περίλαον δὲ ἐπιστῆναι
δίκην {καὶ} ἐπὶ τῷ αἵματι τῆς μητρὸς αἰτοῦντα ἅτε ἀνεψιὸν τῆς
Κλυταιμνήστρας· Ἰκαρίου γὰρ παῖδα εἶναι Περίλαον, γενέσθαι δὲ
ὕστερον καὶ θυγατέρας τῷ Ἰκαρίῳ. (5) Ἐκ Μανιῶν δὲ ὁδὸς ἐπὶ τὸν
Ἀλφειόν ἐστιν ὅσον πέντε σταδίων καὶ δέκα· κατὰ τοῦτο Γαθεάτας
ποταμὸς ἐκδίδωσιν ἐς τὸν Ἀλφειόν, ἐς δὲ τὸν Γαθεάταν πρότερον ἔτι
κάτεισιν ὁ Καρνίων. Τούτῳ μὲν δὴ αἱ πηγαὶ γῆς εἰσι τῆς Αἰγύτιδος ὑπὸ
τοῦ Ἀπόλλωνος τοῦ Κερεάτα τὸ ἱερόν, τῷ Γαθεάτᾳ δὲ τῆς Κρωμίτιδος
χώρας ἐν Γαθέαις. (6) Ἡ δὲ Κρωμῖτις ἀνωτέρω τοῦ Ἀλφειοῦ σταδίους ὡς
τεσσαράκοντά ἐστι, καὶ ἐν αὐτῇ πόλεως Κρώμων οὐ παντάπασι τὰ ἐρείπια
ἦν ἐξίτηλα. Ἐκ δὲ Κρώμων ὡς εἴκοσι στάδιά ἐστιν ἐπὶ Νυμφάδα·
καταρρεῖται δὲ ὕδατι καὶ δένδρων ἀνάπλεώς ἐστιν ἡ Νυμφάς. Καὶ ἀπ´
αὐτῆς στάδια εἴκοσί ἐστιν ἐπὶ τὸ Ἑρμαῖον, ἐς ὃ Μεσσηνίοις καὶ
Μεγαλοπολίταις εἰσὶν ὅροι· πεποίηνται δὲ αὐτόθι καὶ Ἑρμῆν ἐπὶ στήλῃ.
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CHAPITRE XXXV.
Herméum. Statue d'Hercule. Belémine. Ruines des villes de Tricolones
et de Zoetie. Tombeau de Callisto. Temple de Diane Calliste.
1. LA route dont je viens de parler
conduit à Messène; il y en a une autre qui va de Mégalopolis a
Carnasium, dans le pays des Messéniens; en prenant cette dernière
vous trouvez d'abord l'Alphée à l'endroit où il reçoit le Malus et
le Syrus qui se sont réunis auparavant.; de là vous marchez pendant
environ trente stades, ayant le Malus à votre droite; vous le
traversez ensuite et vous montez par un chemin très en pente à un
endroit nommé Phédrias, 2. qui est à environ quinze stades de ce
qu'on nomme l'Herméum, vers Despéna qui est aussi une des limites
des Messéniens et des Mégalopolitains. On y voit des statues de
Despéné et de Cérès qui ne sont pas grandes ; une statue de Mercure
et une d'Hercule ; je pense que la statue en bois d'Hercule faite
par Dédale, qu'on voyait sur les confins de la
Messénie et de l'Arcadie, était dans cet
endroit. 3. Pour aller de Mégalopolis à Lacédémone, vous avez
d'abord trente stades de chemin jusqu'à l'Alphée ; après l'avoir
traversé vous suivez pendant quelque temps le Thius, fleuve qui se
jette aussi dans l'Alphée. Le laissant ensuite à gauche, vous
arrivez à Phalésies qui est à quarante stades tout au plus de
l'Alphée, et à vingt stades de l'Herméum, près de Bélémine. 4. Les
Arcadiens prétendent que Bélémine faisait anciennement partie de
leur territoire, et qu'elle leur fut enlevée par les Lacédémoniens ;
ce qu'ils disent ne me paraît pas croyable pour plusieurs raisons,
mais principalement parce que les Thébains n'auraient pas manqué de
faire rendre ce territoire aux Arcadiens, s'ils avaient cru que
leurs prétentions eussent le moindre fondement. 5. Il y a plusieurs
routes qui conduisent de Mégalopolis dans d'autres endroits de
l'intérieur de l'Arcadie ; on compte cent soixante et dix stades de
cette ville à Méthydrium ; vous trouvez d'abord sur la route, à
treize stades de Mégalopolis, un endroit nommé Scia où se voient
les ruines du temple de Diane Sciaditide qui avait été érigé, a ce
qu'on dit, par le tyran Aristodème ; dix stades plus loin, vous
trouvez quelques restes peu considérables de la ville de Charisies ;
et il y a dix autres stades de Charisies à Tricolones, 6. qui était
autrefois une ville. On y voit encore main tenant sur une colline un
temple de Neptune avec ta statue de forme carrée; ce temple est
entouré d'un bois. Ces villes avaient été fondées par des fils de
Lycaon. Zétie est à environ quinze stades de Tricolones, non pas en
droite ligne, mais en prenant à gauche ; elle avait été fondée par
Zétéus, fils de Tricolonus; Paroréus, le plus jeune des fils de
Tricolonus, avait fondé Paroria à dix stades de Zétie; 7. ces deux
villes étaient aussi désertes de mon temps. Il y a cependant encore
à Zétie un temple de Cérès et un temple de Diane. On trouve aussi
les ruines de plusieurs autres villes, comme de Thyrée qui est
quinze stades plus loin que Paroria, et d'Hypsunte, située sur une
montagne du même nom, qui s'élève au-dessus d'une plaine. Tout le
pays entre Thyrée et Hypsunte est montueux et rempli de bêtes
féroces. J'ai déjà dit que Thyréus et Hypsus étaient fils de Lycaon.
8. A droite de Tricolones vous trouvez d'abord un chemin très raide
par lequel vous montez à une fontaine nommée Crunes ; vous descendez
ensuite environ trente stades, et vous arrivez au tombeau de
Callisto; c'est une éminence de terre très élevée, couverte de
toutes sortes d'arbres sauvages et cultivés; il y a sur le sommet de
cette éminence un temple de Diane surnommée Calliste : je pense que
Pamphus, qui a le premier donné dans ses vers le surnom de Calliste
à Diane, avait appris ce surnom des Arcadiens. A quinze stades de
là, et cent stades en tout de Tricolones, sur le fleuve Hélisson,
et sur la route la plus directe de Méthydrium, la seule ville du
territoire de Tricolones qui se soit conservée jusqu'à présent, vous
trouvez l'endroit nommé Anémosa, et le mont Phalanthus sur lequel
sont les ruines d'une ville du même nom; Phalanthus, son fondateur,
était, à ce qu'on dit, fils d'Agélaüs, fils de Stymphélus. 10. Il y
a au-dessous de cette montagne une plaine qui porte le nom de Polus,
et ensuite Schénunte qui a pris son nom de Schénée, Béotien; si ce
Schénée est réellement venu demeurer dans l'Arcadie, l'endroit
auprès de Schénunte, nommé la carrière d'Atalante, pourrait bien
avoir pris son nom de la fille de Schénée, mais, à mon avis, ce fut
dans un temps postérieur. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΛΕ'.
Ἑρμαῖον. Ἡρακλέους ξόανον. Βελεμίνα.
Τρικολώνων καὶ Ζοιτίας πόλεων ἐρείπια. Καλλιστοῦς τάφος.
Ἀρτέμιδος Καλλίστης ἱερόν.
(1) Αὕτη μὲν ἐπὶ Μεσσήνην, ἑτέρα
δὲ ὁδὸς ἐκ Μεγάλης πόλεως ἐπὶ Καρνάσιον ἄγει τὸ Μεσσηνίων· καὶ ταύτῃ
πρῶτα μέν σε ὁ Ἀλφειὸς ἐκδέξεται, καθότι καὶ Μαλοῦς καὶ ὁ Σκῦρος ἐς
αὐτὸν κατέρχονται προανακοινωσάμενοι τὸ ῥεῦμα. Αὐτόθεν δὲ ἔχων τὸν
Μαλοῦντα ἐν δεξιᾷ μετὰ σταδίους ὡς τριάκοντα διαβήσῃ τε αὐτὸν καὶ
ἀναβήσῃ δι´ ὁδοῦ προσαντεστέρας ἐς χωρίον καλούμενον Φαιδρίαν. (2)
Φαιδρίου δὲ ὡς πέντε ἀπέχει καὶ δέκα σταδίους τὸ κατὰ Δέσποιναν
ὀνομαζόμενον Ἑρμαῖον· ὅροι Μεσσηνίων πρὸς Μεγαλοπολίτας καὶ οὗτοι,
καὶ ἀγάλματα οὐ μεγάλα Δεσποίνης τε καὶ Δήμητρος, ἔτι δὲ καὶ Ἑρμοῦ
πεποίηται {δὲ} καὶ Ἡρακλέους· δοκεῖν δέ μοι καὶ τὸ ὑπὸ Δαιδάλου
ποιηθὲν τῷ Ἡρακλεῖ ξόανον ἐν μεθορίῳ τῆς Μεσσηνίας καὶ Ἀρκάδων
ἐνταῦθα εἱστήκει. (3) Ἡ δὲ ἐς Λακεδαίμονα ἐκ Μεγάλης πόλεως ὁδὸς ἐπὶ
μὲν τὸν Ἀλφειὸν στάδιοι τριάκοντά εἰσιν, ἀπὸ δὲ τοῦδε παρὰ ποταμὸν
ὁδεύσας Θειοῦντα - κάτεισι δὲ καὶ ὁ Θειοῦς οὗτος ἐς τὸν Ἀλφειόν -,
ἀπολιπὼν οὖν τὸν Θειοῦντα ἐν ἀριστερᾷ σταδίοις ἀπὸ τοῦ Ἀλφειοῦ
τεσσαράκοντα ἥξεις μάλιστα ἐς Φαλαισίας· ἀπέχουσι δὲ αἱ Φαλαισίαι
σταδίους εἴκοσι τοῦ Ἑρμαίου τοῦ κατὰ Βελεμίναν. (4) Λέγουσι μὲν δὴ
οἱ Ἀρκάδες τὴν Βελεμίναν τῆς σφετέρας οὖσαν τὸ ἀρχαῖον ἀποτεμέσθαι
Λακεδαιμονίους· λέγειν δὲ οὐκ εἰκότα ἐφαίνοντό μοι καὶ ἄλλων ἕνεκα
καὶ μάλιστα ὅτι μοι δοκοῦσι Θηβαῖοι μηδ´ ἂν τοῦτο ἐλασσουμένους
περιιδεῖν τοὺς Ἀρκάδας, εἴ σφισιν ἔσεσθαι σὺν τῷ δικαίῳ τὸ
ἐπανόρθωμα ἔμελλεν. (5) Εἰσὶ δὲ ἐκ Μεγάλης πόλεως καὶ ἐς τὰ χωρία
ὁδοὶ τὰ ἐντὸς Ἀρκαδίας, ἐς μὲν Μεθύδριον ἑβδομήκοντα στάδιοι καὶ
ἑκατόν, τρισὶ δὲ ἀπὸ Μεγάλης πόλεως ἀπωτέρω σταδίοις καὶ δέκα Σκιάς
τε καλούμενον χωρίον καὶ Ἀρτέμιδος Σκιάτιδος ἐρείπιά ἐστιν ἱεροῦ·
ποιῆσαι δὲ αὐτὸ ἐλέγετο Ἀριστόδημος ὁ τυραννήσας. Ἐντεῦθεν μετὰ
σταδίους ὡς δέκα πόλεως Χαρισιῶν ὑπομνήματά ἐστιν οὐ πολλά, σταδίων
δὲ ἄλλων δέκα ἐστὶν ἀπὸ Χαρισιῶν ἐς Τρικολώνους ὁδός. (6) Πόλις δὲ
ἦσαν καὶ οἱ Τρικόλωνοί ποτε· μένει δὲ αὐτόθι καὶ ἐς ἡμᾶς ἔτι ἐπὶ
λόφου Ποσειδῶνος ἱερὸν καὶ ἄγαλμα τετράγωνον, καὶ δένδρων περὶ τὸ
ἱερόν ἐστιν ἄλσος. Ταύταις μὲν δὴ οἱ Λυκάονος παῖδες ἐγένοντο
οἰκισταί, Ζοιτίαν δὲ ἀπωτέρω μὲν Τρικολώνων πέντε που καὶ δέκα
σταδίοις, κειμένην δὲ οὐ κατ´ εὐθὺ ἀλλ´ ἐκ Τρικολώνων ἐν ἀριστερᾷ,
Ζοιτέα οἰκίσαι τὸν Τρικολώνου λέγουσι· Παρωρεὺς δὲ ὁ νεώτερος
Τρικολώνου τῶν παίδων Παρωρίαν καὶ οὗτος ἔκτισεν, ἀπέχουσαν Ζοιτίας
σταδίους δέκα. (7) Ἕρημοι δὲ {καὶ} ἐς ἐμὲ ἦσαν ἀμφότεραι· μένει δὲ
ἐν Ζοιτίᾳ Δήμητρος ναὸς καὶ Ἀρτέμιδος {οἳ καὶ ἐς ἐμὲ ἦσαν}. Ἐρείπια
δὲ πόλεων καὶ ἄλλα, Θυραίου μὲν σταδίοις πέντε ἀπωτέρω Παρωρίας καὶ
δέκα, τὰ δὲ Ὑψοῦντός ἐστιν ἐν ὄρει κειμένῳ μὲν ὑπὲρ τοῦ πεδίου,
καλουμένῳ δὲ Ὑψοῦντι. Ἡ δὲ Θυραίου τε καὶ Ὑψοῦντος μεταξὺ ὀρεινὴ
πᾶσά ἐστι καὶ θηριώδης· Λυκάονος δὲ εἶναι Θυραῖόν τε καὶ Ὑψοῦντα
προεδήλωσεν ἡμῖν ὁ λόγος. (8) Τρικολώνων δέ ἐστιν ἐν δεξιᾷ πρῶτα μὲν
ἀνάντης ὁδὸς ἐπὶ πηγὴν καλουμένους Κρουνούς· σταδίους δὲ ὡς
τριάκοντα καταβάντι ἐκ Κρουνῶν τάφος ἐστὶ Καλλιστοῦς, χῶμα γῆς
ὑψηλόν, δένδρα ἔχον πολλὰ μὲν τῶν ἀκάρπων, πολλὰ δὲ καὶ ἥμερα. Ἐπὶ
δὲ ἄκρῳ τῷ χώματι ἱερόν ἐστιν Ἀρτέμιδος ἐπίκλησιν Καλλίστης· δοκεῖν
δέ μοι καὶ Πάμφως μαθών τι παρὰ Ἀρκάδων πρῶτος Ἄρτεμιν ἐν τοῖς
ἔπεσιν ὠνόμασε Καλλίστην. (9) Σταδίους δὲ αὐτόθεν μὲν πέντε καὶ
εἴκοσι, Τρικολώνων δὲ ἑκατὸν τοὺς σύμπαντας ἀπέχουσα ἐπί γε τοῦ
Ἑλισσόντος, κατὰ δὲ τὴν εὐθεῖαν Μεθυδρίου - αὕτη γὰρ δὴ ἐκ
Τρικολώνων ἔτι λείπεται - Ἀνεμῶσά τέ ἐστι χωρίον καὶ ὄρος Φάλανθον,
ἐν αὐτῷ δὲ ἐρείπιά ἐστι Φαλάνθου πόλεως· Ἀγελάου δὲ τοῦ Στυμφήλου
παῖδα εἶναι τὸν Φάλανθον λέγουσιν. (10) Ὑπὲρ τούτου δὲ πεδίον τέ
ἐστι Πώλου καλούμενον καὶ μετ´ αὐτὸ Σχοινοῦς, ἀπὸ ἀνδρὸς Βοιωτοῦ
Σχοινέως ἔχων τὴν κλῆσιν. Εἰ δὲ ὁ Σχοινεὺς ἀπεδήμησεν οὗτος παρὰ
τοὺς Ἀρκάδας, εἶεν ἂν καὶ οἱ τῆς Ἀταλάντης δρόμοι σύνεγγυς τῷ
Σχοινοῦντι ὄντες {οἱ} ἀπὸ τῆς τούτου θυγατρὸς τὸ ὄνομα εἰληφότες.
Ἑξῆς δέ ἐστιν ** ἐμοὶ δοκεῖν καλούμενον, καὶ τοῖς πᾶσιν Ἀρκαδίαν
εἶναι τὴν χώραν φασὶν ἐνταῦθα. |
CHAPITRE XXXVI.
Ville de Méthydrium et ses monuments. Mont Thémasium.
Temple d'Agathos Théos. Enceinte consacrée à Borée. Monuments sur le
mont Ménale. Colline et ville d'Acacésiura. Statue de Mercure.
1. APRÈS cela vous ne trouvez plus
rien de remarquable, si ce n'est Méthydrium situé à cent trente sept
stades de Tricolones. Cette ville a été nommée Méthydrium, parce
qu'elle est sur une colline qui s'élève entre les fleuves Malétas et
Mylaon, sur laquelle Orchoménus l'a fondée ; plusieurs de ses
habitants, avant sa réunion à Mégalopolis, ont été vainqueurs aux
jeux olympiques ; 2. il y a dans cette ville un temple de Neptune
Hippius qui est sur le fleuve Mylaon; le mont Thaumasium est sur les
bords du fleuve Malétas. Les Mythydriens disent que Rhéa étant
enceinte de Jupiter, se retira sur cette montagne, et qu'elle
pourvut à sa défense, si Saturne venait l'attaquer, en engageant
dans son parti Hopladamus et les autres Géants qui étaient avec lui.
3. Ils lui permirent d'accoucher dans un canton du mont Lycée ; on
dit que ce fut là qu'elle trompa Saturne, et qu'elle lui donna une
pierre au lieu de son enfant, comme le disent les Grecs. Vers le
sommet de la montagne est la caverne de Rhéa ; il n'est permis à
personne d'y entrer, excepté aux femmes attachées comme prêtresses
au service de la déesse. 4. La fontaine Nymphasia est à environ
trente stades de Methydrium, et on compte trente autres stades de
Nymphasia aux limites communes entre les Mégalopolitains, les
Orchoméniens et les Capliyates. 5. En sortant de Mégalopolis par la
porte nommée la porte d'Hélos, vous trouvez le long du fleuve
Hélisson un chemin qui vous conduit à Ménale ; on voit à gauche de
ce chemin un temple dédié à Agathos Theos (le dieu bon ; si
c'est aux dieux que les hommes doivent tous les biens dont ils
jouissent, et si Jupiter est le souverain des dieux, il paraît
naturel de conjecturer que c'est à lui qu'on a donné ce surnom. En
avançant un peu, vous trouvez un tertre de terre, c'est le tombeau
d'Aristodème, qui, tout tyran qu'il était, n'en fut pas moins
surnommé le Juste. Vous voyez ensuite le temple de Minerve surnommée
Machanitès, parce que c'est de cette déesse que viennent tous les
projets et toutes les inventions. 6. On a consacré à droite du
chemin, une enceinte au dieu Borée ; les Mégalopolitains lui offrent
des sacrifices tous les ans, et lui rendent des honneurs aussi
grands qu'à quelque autre divinité que ce soit, parce qu'il fut leur
sauveur, lorsque leur ville fut assiégée par Agis et les
Lacédémoniens. Vous trouvez ensuite le tombeau d'Oïclée, père
d'Amphiaraüs, si toutefois il a terminé ses jours dans l'Arcadie,
et non dans l'expédition contre Laomédon où il avait suivi Hercule;
vous voyez ensuite le temple et le bois sacré de Cérès surnommée
dans Hélos ; ce temple est cinq stades plus loin que la ville; il
est permis aux femmes seules d'y entrer. 7. L'endroit nommé
Paliscius est trente stades au-delà; en partant de cet endroit et en
laissant à gauche l'Elaphus, qui est quelquefois à sec, environ
vingt stades plus avant, vous voyez d'autres ruines; ce sont celles
de Peréthée; il y resté aussi un temple de Pan. Quand vous avez
passé le torrent, à quinze stades de ses bords, en allant en droite
ligne, vous trouvez une plaine nommée Ménale, et après l'avoir
traversée, une montagne qui porte le même nom. Vers le bas de cette
montagne sont quelques vestiges de la ville de Lycoa, et un
temple de Diane, avec la statue en bronze de Diane Lycoatis. 8.
Sumatia était bâtie sur la même montagne, vers le midi, C'est sur
cette même montagne qu'était l'endroit nommé Triodoi (les trois
chemins), d'où les Mantinéens, d'après une réponse de l'oracle de
Delphes, enlevèrent les os d'Arcas, fils de Callisto ; il reste
encore quelques ruines de la ville même de Ménale, savoir; quelques
vestiges d'un temple de Minerve, un stade pour les exercices des
Athlètes et un Hippodrome pour les courses des chevaux. Les
Arcadiens croient que le mont Menale est spécialement consacré au
dieu Pan ; quelques personnes même prétendent l'y avoir entendu
jouer du chalumeau. 9. Il y a quarante stades de distance de
Mégalopolis au temple de Despéné, et on traverse l'Alphée à la
moitié du chemin ; à deux stades de l'Alphée vous trouvez les ruines
de Macarées; et à sept stades de là, d'autres ruines qui sont celles
de Basées ; il y en a autant de Dasées à la colline Acacésium au bas
de laquelle était jadis la ville de ce nom; 10. on voit encore
maintenant sur la colline une statue en marbre de Mercure Acacésius.
D'après la tradition des Arcadiens, c'est là que Mercure fut nourri
dans son enfance par Acacus, fils de Lycaon. Les Thébains ne sont
pas d'acord à cet égard avec les Arcadiens, et les Tanagréens ne le
gont pas davantage avec les Thébains. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΛϚ'.
Μεθύδριον πόλις καὶ τὰ ἐν αὐτῇ μνημεῖα.
Θαυμάσδιον ὄρος. Ἀγαυοῦ θεοῦ ναός. Βορέως τοῦ ἀνέμου τέμενος.
Μνημεῖα ἐν τῷ Μαιναλίῳ ὄρει. Λόφοχ καὶ πόλις Ἀκακήσιον καὶ
Ἑρμοῦ ἄγαλμα.
(1) Τὸ ἀπὸ τούτου δὲ ἐς μνήμην οὐδὲν
ἄλλο ὅτι {εἰ} μὴ αὐτὸ τὸ Μεθύδριον λείπεται· ὁδὸς δὲ ἐκ Τρικολώνων
ἐς αὐτὸ στάδιοι τριῶν δέοντες τεσσαράκοντα καὶ ἑκατόν. Ὠνομάσθη μὲν
δὴ Μεθύδριον, ὅτι κολωνός ἐστιν ὑψηλὸς Μαλοίτα τε ποταμοῦ καὶ
Μυλάοντος μέσος, ἐφ´ ᾧ τὴν πόλιν ὁ Ὀρχομενὸς ᾤκιζε· πρὶν δὲ ἢ
συντελεῖν ἐς τὸ Μεγαλοπολιτικόν, γεγόνασι καὶ Μεθυδριεῦσιν ἀνδράσιν
Ὀλυμπικαὶ νῖκαι. (2) Ἔστι δὲ ἐν Μεθυδρίῳ Ποσειδῶνός τε Ἱππίου ναός,
οὗτος μὲν ἐπὶ τῷ Μυλάοντί ἐστι· τὸ δὲ ὄρος τὸ Θαυμάσιον καλούμενον
κεῖται μὲν ὑπὲρ τὸν ποταμὸν τὸν Μαλοίταν, ἐθέλουσι δὲ οἱ Μεθυδριεῖς
τὴν Ῥέαν, ἡνίκα τὸν Δία εἶχεν ἐν τῇ γαστρί, ἐς τοῦτο ἀφικέσθαι τὸ
ὄρος, παρασκευάσασθαι δὲ αὑτῇ καὶ βοήθειαν, ἢν ὁ Κρόνος ἐπ´ αὐτὴν
ἴῃ, τόν τε Ὁπλάδαμον καὶ ἄλλους ὅσοι περὶ ἐκεῖνον ἦσαν γίγαντες· (3)
καὶ τεκεῖν μὲν συγχωροῦσιν αὐτὴν ἐν μοίρᾳ τινὶ τοῦ Λυκαίου, τὴν δὲ
ἐς τὸν Κρόνον ἀπάτην καὶ ἀντὶ τοῦ παιδὸς τὴν λεγομένην ὑπὸ Ἑλλήνων
ἀντίδοσιν τοῦ λίθου γενέσθαι φασὶν ἐνταῦθα. Ἔστι δὲ πρὸς τῇ κορυφῇ
τοῦ ὄρους σπήλαιον τῆς Ῥέας, καὶ ἐς αὐτὸ ὅτι μὴ γυναιξὶ μόναις
ἱεραῖς τῆς θεοῦ ἀνθρώπων γε οὐδενὶ ἐσελθεῖν ἔστι τῶν ἄλλων. (4)
Μεθυδρίου δὲ ὡς τριάκοντα ἀπέχει σταδίους Νυμφασία πηγή· τοσοῦτοι δὲ
ἀπὸ Νυμφασίας ἕτεροι πρὸς τοὺς Μεγαλοπολιτῶν εἰσι καὶ Ὀρχομενίων τε
κοινοὺς καὶ Καφυατῶν ὅρους. (5) Μεγαλοπολίταις δὲ διὰ τῶν ἐπὶ τὸ
ἕλος ὀνομαζομένων πυλῶν, διὰ τούτων ὁδεύουσιν ἐς Μαίναλον παρὰ τὸν
ποταμὸν τὸν Ἑλισσόντα ἔστι τῆς ὁδοῦ ἐν ἀριστερᾷ Ἀγαθοῦ θεοῦ ναός· εἰ
δὲ ἀγαθῶν οἱ θεοὶ δοτῆρές εἰσιν ἀνθρώποις, Ζεὺς δὲ ὕπατος θεῶν
ἐστιν, ἑπόμενος ἄν τις τῷ λόγῳ τὴν ἐπίκλησιν ταύτην Διὸς τεκμαίροιτο
εἶναι. Προελθόντι δὲ οὐ πολὺ ἔστι μὲν γῆς χῶμα Ἀριστοδήμου τάφος, ὃν
οὐδὲ τυραννοῦντα ἀφείλοντο μὴ ἐπονομάσαι Χρηστόν, ἔστι δὲ Ἀθηνᾶς
ἱερὸν ἐπίκλησιν Μαχανίτιδος, ὅτι βουλευμάτων ἐστὶν ἡ θεὸς παντοίων
καὶ ἐπιτεχνημάτων εὑρέτις. (6) Πεποίηται δὲ ἐν δεξιᾷ τῆς ὁδοῦ Βορέᾳ
τῷ ἀνέμῳ τέμενος, καί οἱ Μεγαλοπολῖται θυσίας θύουσιν ἀνὰ πᾶν ἔτος
καὶ θεῶν οὐδενὸς Βορέαν ὕστερον ἄγουσιν ἐν τιμῇ, ἅτε σωτῆρα
γενόμενόν σφισιν ἀπὸ Λακεδαιμονίων τε καὶ Ἄγιδος. Ἑξῆς δὲ Ὀικλέους
τοῦ Ἀμφιαράου πατρὸς μνῆμά ἐστιν, εἴ γε δὴ ἐπέλαβεν αὐτὸν τὸ χρεὼν
ἐν Ἀρκαδίᾳ καὶ μὴ τῆς ἐπὶ Λαομέδοντα Ἡρακλεῖ στρατείας μετασχόντα.
Μετὰ τοῦτό ἐστι Δήμητρος καλουμένης ἐν ἕλει ναός τε καὶ ἄλσος· τοῦτο
σταδίοις πέντε ἀπωτέρω τῆς πόλεως, γυναιξὶ δὲ ἐς αὐτὸ ἔσοδός ἐστι
μόναις. (7) Τριάκοντα δέ ἐστιν ἀπωτέρω σταδίοις Παλίσκιος
ὀνομαζομένη χώρα· ἐκ Παλισκίου δὲ ἀφιέντι μὲν ἐν ἀριστερᾷ τὸν Ἔλαφον
ὄντα οὐκ ἀέναον καὶ προελθόντι ὅσον εἴκοσι σταδίους, ἄλλα τε ἐρείπια
Περαιθέων καὶ ἱερὸν λείπεται Πανός. Ἢν δὲ τὸν χειμάρρουν διαβῇς,
κατ´ εὐθὺ πέντε μὲν σταδίοις καὶ δέκα ἀπωτέρω τοῦ ποταμοῦ πεδίον
ἐστί, διελθόντι δὲ τοῦτο, τὸ ὄρος ὁμώνυμον τῷ πεδίῳ τὸ Ναινάλιον.
Τοῦ δὲ ὄρους ὑπὸ τοῖς καταλήγουσι πόλεως σημεῖα Λυκόας καὶ Ἀρτέμιδος
ἱερὸν καὶ ἄγαλμά ἐστι χαλκοῦν Λυκοάτιδος· (8) ἐν δὲ τοῖς κατὰ
μεσημβρίαν τοῦ ὄρους Σουμητία ᾤκιστο. Ἐν τούτῳ δέ εἰσι τῷ ὄρει καὶ
αἱ καλούμεναι Τρίοδοι, καὶ τὰ ὀστᾶ Ἀρκάδος τοῦ Καλλιστοῦς ἀνείλοντο
ἐντεῦθεν κατὰ τὸ ἐκ Δελφῶν μάντευμα οἱ Μαντινεῖς. Λείπεται δὲ καὶ
αὐτῆς ἔτι ἐρείπια Μαινάλου, ναοῦ τε σημεῖα Ἀθηνᾶς καὶ στάδιον ἐς
ἀθλητῶν ἀγῶνα καὶ τὸ ἕτερον αὐτῶν ἐς ἵππων δρόμον· τὸ δὲ ὄρος τὸ
Μαινάλιον ἱερὸν μάλιστα εἶναι Πανὸς νομίζουσιν, ὥστε οἱ περὶ αὐτὸ
καὶ ἐπακροᾶσθαι συρίζοντος τοῦ Πανὸς λέγουσι. (9) Τοῦ δὲ τῆς
Δεσποίνης ἱεροῦ καὶ Μεγαλοπολιτῶν τοῦ ἄστεως στάδιοι τεσσαράκοντα
μεταξύ εἰσιν, ἥμισυ μὲν τῆς ὁδοῦ πρὸς τοῦ Ἀλφειοῦ τὸ ῥεῦμα·
διαβάντων δὲ μετὰ μὲν δύο ἀπὸ τοῦ Ἀλφειοῦ σταδίους Μακαρεῶν ἐστιν
ἐρείπια, αὐτόθεν δὲ ἐς ἐρείπια ἄλλα τὰ Δασεῶν ἑπτά εἰσι στάδιοι,
τοσοῦτοι δὲ ἐκ Δασεῶν πρὸς τὸν Ἀκακήσιον ὀνομαζόμενον λόφον. (10)
Ὑπὸ τούτῳ δὲ τῷ λόφῳ πόλις τε ἦν Ἀκακήσιον Ἑρμοῦ τε Ἀκακησίου λίθου
πεποιημένον ἄγαλμα καὶ ἐς ἡμᾶς ἐστιν ἐπὶ τοῦ λόφου, τραφῆναι δὲ
Ἑρμῆν παῖδα αὐτόθι καὶ Ἄκακον τὸν Λυκάονος γενέσθαι οἱ τροφέα
Ἀρκάδων ἐστὶν ἐς αὐτὸν λόγος· διάφορα δὲ τούτοις Θηβαῖοι καὶ αὖθις
οὐχ ὁμολογοῦντα τοῖς Θηβαίων Ταναγραῖοι λέγουσιν. |
CHAPITRE XXXVII.
Monuments autour du Temple de Despéné.
Statues de Despéné et de Cérès. Anytus et les Titans. Miroir.
Mégare. Despené. Temple de Pan. Pan et Erato.
1. LE temple de Despéné est à quatre
stades d'Acacésium. Vous trouvez d'abord celui de Diane Hégémoné, sa
statue est en bronze, elle tient des flambeaux,
et autant que j'ai pu le conjecturer, elle à tout au plus six pieds
de haut. Vous entrez de là dans l'enceinte consacré à Despéné. En
allant à son temple vous avez a droite un portique sur les murs
duquel sont des bas-reliefs de marbre blanc dont le premier
représente les Parques et Jupiter surnommé Méragète. On voit dans le
second Hercule emportant le Trépied d'Apollon. Je raconterai ce que
j'ai appris à cet égard, en parlant de Delphes dans mon livre sur
la Phocide. 2. Il y a dans le portique de Despéné entre les deux
bas-reliefs dont je viens de parler, une tablette sur laquelle est
écrit tout ce qui a rapport à la célébration des mystères. On voit
des nymphes et des Pans sur le troisième de ces bas-reliefs ; le
quatrième représente Polybe, fils de Lycortas, l'inscription qu'on
y lit, porte que la Grèce n'aurait pas succombé, si elle avait
suivi les conseils de Polybe, et qu'elle ne trouva de ressources
qu'en lui, lorsqu'elle fut dans l'adversité. Devant le temple sont
trois autels dédiés l'un à Cérès, le second à Despéné et le
troisième à la mère des dieux. 3. Les statues de Cérès et de Despéné,
le trône où elles sont assises, et l'escabelle qui est sous leurs
pieds, sont d'un seul bloc de marbre ; les vêtements mêmes et les
ornements qu'on a faits au trône, sont aussi taillés dans le même
bloc, et rien n'y est rapporté, soit avec du fer, soit avec du
mortier. Ce bloc n'a point été amené d'ailleurs ; on assure
qu'on le trouva dans l'enceinte en fouillant la terre d'après un
songe ; chacune de ces statues est à peu près de la même grandeur
que celle de la mère des dieux qu'on voit à Athènes ; 4. elles sont
aussi l'ouvrage de Damophon. Cérès porte un flambeau de la main
droite et tient l'autre étendue sur Despéné; celle-ci tient un
sceptre de la main gauche ; elle a sur ses genoux ce qu'on nomme le
ciste, qu'elle soutient de la main droite. Diane est debout à côté
du trône auprès de Cérès ; elle est ceinte d'une peau de cerf avec
son carquois sur les épaules, elle tient une torche d'une main, et
deux serpents de l'autre ; auprès d'elle sont couchés des chiens de
l'espèce qu'on employé pour la chasse : 5. de l'autre côté du trône,
près de Despéné, est Anytus, aussi debout et revêtu de ses armes :
ceux qui sont attachés au temple, disent que Despéné fut enlevée par
cet Anytus qui était l'un des Titans. Homère est le premier qui ait
parlé des Titans dans ses vers ; il dit dans le serment de Junon,
que c'étaient des dieux dont la demeure était au-dessous de ce qu'on
appelle le Tartare. Onomacrite ayant emprunté d'Homère le nom des
Titans, fit un poème sur les Orgies de Bacchus, où il les représente
comme les auteurs de toutes les souffrances de ce dieu.
6. Voilà ce que les Arcadiens disent
sur Anytus ; ils disent aussi que Diane est fille de Cérès et non de
Latone, ce qui est une tradition Égyptienne qu'Eschyle, fils
d'Euphorion, a le premier l'ait connaître aux Grecs. Quant aux
Curètes qui sont représentés au-dessous des statues (l'un d'eux est
toute autre chose qu'un Curète) et aux Corybantes qui sont sculptés
sur le piédestal, je ne dirai rien de ce que je sais sur eux. 7. Les
Arcadiens portent dans ce temple des fruits de toutes sortes
d'arbres cultivés, excepté des grenades. A droite, en sortant du
temple, vous trouvez un miroir encadré dans le mur ; si vous vous y
regardez, vous ne vous voyez d'abord que d'une manière très obscure,
ou même vous ne vous voyez pas du tout, mais vous y distinguez
parfaitement les statues des déesses ainsi que leur trône. 8.
En remontant un peu à droite, vous trouvez auprès du temple de
Despéné ce qu'on nomme le Mégaron; c'est là que les Arcadiens
célèbrent les mystères et qu'ils sacrifient à la déesse des victimes
de toutes les espèces et en grand nombre ; chacun sacrifie ce qui
est en sa possession. On ne coupe point la gorge aux victimes, comme
cela se pratique dans les autres sacrifices ; mais chacun coupe le
premier membre qu'il peut saisir. 9. Despéné est de toutes les
divinités, celle que les Arcadiens honorent le plus; ils disent
qu'elle est fille de Neptune et de Cérès, elle n'est connue de la
multitude que sous le nom de Despéné, de même que la fille de
Jupiter et de Cérès est connue sous celui de Coré. Le vrai nom de
cette dernière est Perséphone, comme l'a dit Homère et Pamphus avant
lui ; quant au vrai nom de Despéné, je n'ose pas le divulguer aux
profanes. 10. Au-dessus du Mégaron on trouve un bois consacré à
Despéné, il est entouré d'un mur de pierre à hauteur d'appui ; entre
autres arbres, on y remarque un olivier et un chêne vert qui sortent
de la même racine, ce qui n'est point l'effet de l'industrie du
jardinier. Vous voyez au-dessus du bois l'autel de Neptune
Hippius, père de Despéné, et ceux de quelques autres dieux ;
l'inscription qu'on lit sur le dernier de ces autels, porte qu'il
est dédié à tous les dieux en commun. 11. Vous montez de là par des
degrés au temple de Pan, dans lequel il y a aussi un portique et une
petite statue de ce dieu; Pan ainsi que les dieux les plus
puissants, a le pouvoir d'exaucer les prières des mortels, et
d'infliger aux méchants les peines qu'ils méritent. On entretient
auprès de sa statue un feu qu'on ne laisse jamais éteindre ; 12. on
dit que ce dieu rendait anciennement des oracles, et qu'il avait
pour prophétesse la nymphe Érato, qu'Arcas, fils de Callisto,
épousa, comme je l'ai dit au commencement de ce livre. On voit dans
le même temple un autel dédié à Mars, et deux statues de Vénus,
l'une en marbre blanc, et l'autre en bois, c'est la plus ancienne.
Il y a aussi dans le même endroit deux statues en bois, l'une de
Jupiter, et l'autre de Minerve ; cette déesse a aussi un temple.
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ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΛΖ'.
Μνημεῖα παρὰ τὸν τῆς Δεσποίνης ναόν.
Δεσποίνης καὶ Δήμητρος ἀγάλματα. Ἄνυτος καὶ Τιτᾶνες.
Κάτροπτρον Μέγαρον. Δέσποινα. Πανὸς ἱερόν. Πὰν καὶ Ἐρατώ.
(1) Ἀπὸ δὲ Ἀκακησίου τέσσαρας
σταδίους ἀπέχει τὸ ἱερὸν τῆς Δεσποίνης. Πρῶτα μὲν δὴ αὐτόθι Ἡγεμόνης
ναός ἐστιν Ἀρτέμιδος καὶ χαλκοῦν ἄγαλμα ἔχον δᾷδας - ποδῶν ἓξ εἶναι
μάλιστα αὐτὸ εἰκάζομεν -, ἐντεῦθεν δὲ ἐς τὸν ἱερὸν περίβολον τῆς
Δεσποίνης ἐστὶν ἔσοδος. Ἰόντων δὲ ἐπὶ τὸν ναὸν στοά τέ ἐστιν ἐν
δεξιᾷ καὶ ἐν τῷ τοίχῳ λίθου λευκοῦ τύποι πεποιημένοι, καὶ τῷ μέν
εἰσιν ἐπειργασμέναι Μοῖραι καὶ Ζεὺς ἐπίκλησιν Μοιραγέτης, δευτέρῳ δὲ
Ἡρακλῆς τρίποδα Ἀπόλλωνα ἀφαιρούμενος· ὁποῖα δὲ ἐς αὐτοὺς
ἐπυνθανόμην γενέσθαι, δηλώσω καὶ τοῦτο, ἢν ἐς τοῦ Φωκικοῦ λόγου τὰ
ἔχοντα ἐς Δελφοὺς ἀφικώμεθα. (2) Ἐν δὲ τῇ στοᾷ τῇ παρὰ τῇ Δεσποίνῃ
μεταξὺ τῶν τύπων τῶν κατειλεγμένων πινάκιόν ἐστι γεγραμμένον, ἔχον
τὰ ἐς τὴν τελετήν· Νύμφαι δέ εἰσι καὶ Πᾶνες ἐπὶ τῷ τρίτῳ, ἐπὶ δὲ τῷ
τετάρτῳ Πολύβιος ὁ Λυκόρτα· καί οἱ ἐπίγραμμά ἐστιν ἐξ ἀρχῆς τε μὴ ἂν
σφαλῆναι τὴν Ἑλλάδα, εἰ Πολυβίῳ τὰ πάντα ἐπείθετο, καὶ ἁμαρτούσῃ δι´
ἐκείνου βοήθειαν αὐτῇ γενέσθαι μόνου. Πρὸ δὲ τοῦ ναοῦ Δήμητρί τέ
ἐστι βωμὸς καὶ ἕτερος Δεσποίνῃ, μετ´ αὐτὸν δὲ μεγάλης Μητρός. (3)
Θεῶν δὲ αὐτὰ τὰ ἀγάλματα, Δέσποινα καὶ ἡ Δημήτηρ τε καὶ ὁ θρόνος ἐν
ᾧ καθέζονται, καὶ τὸ ὑπόθημα τὸ ὑπὸ τοῖς ποσίν ἐστιν ἑνὸς ὁμοίως
λίθου· καὶ οὔτε τῶν ἐπὶ τῇ ἐσθῆτι οὔτε ὁπόσα εἴργασται περὶ τὸν
θρόνον οὐδέν ἐστιν ἑτέρου λίθου προσεχὲς σιδήρῳ καὶ κόλλῃ, ἀλλὰ τὰ
πάντα ἐστὶν εἷς λίθος. Οὗτος οὐκ ἐσεκομίσθη σφίσιν ὁ λίθος, ἀλλὰ
κατὰ ὄψιν ὀνείρατος λέγουσιν αὐτὸν ἐξευρεῖν ἐντὸς τοῦ περιβόλου τὴν
γῆν ὀρύξαντες. Τῶν δὲ ἀγαλμάτων ἐστὶν ἑκατέρου μέγεθος κατὰ τὸ
Ἀθήνῃσιν ἄγαλμα μάλιστα τῆς Μητρός· (4) Δαμοφῶντος δὲ καὶ ταῦτα
ἔργα. Ἡ μὲν οὖν Δημήτηρ δᾷδα ἐν δεξιᾷ φέρει, τὴν δὲ ἑτέραν χεῖρα
ἐπιβέβληκεν ἐπὶ τὴν Δέσποιναν· ἡ δὲ Δέσποινα σκῆπτρόν τε καὶ τὴν
καλουμένην κίστην ἐπὶ τοῖς γόνασιν ἔχει, τῆς δὲ ἔχεται τῇ δεξιᾷ τῆς
κίστης. Τοῦ θρόνου δὲ ἑκατέρωθεν Ἄρτεμις μὲν παρὰ τὴν Δήμητρα
ἕστηκεν ἀμπεχομένη δέρμα ἐλάφου καὶ ἐπὶ τῶν ὤμων φαρέτραν ἔχουσα, ἐν
δὲ ταῖς χερσὶ τῇ μὲν λαμπάδα ἔχει, τῇ δὲ δράκοντας δύο. Παρὰ δὲ τὴν
Ἄρτεμιν κατάκειται κύων, οἷαι θηρεύειν εἰσὶν ἐπιτήδειοι. (5) Πρὸς δὲ
τῆς Δεσποίνης τῷ ἀγάλματι ἕστηκεν Ἄνυτος σχῆμα ὡπλισμένου
παρεχόμενος· φασὶ δὲ οἱ περὶ τὸ ἱερὸν τραφῆναι τὴν Δέσποιναν ὑπὸ τοῦ
Ἀνύτου, καὶ εἶναι τῶν Τιτάνων καλουμένων καὶ τὸν Ἄνυτον. Τιτᾶνας δὲ
πρῶτος ἐς ποίησιν ἐσήγαγεν Ὅμηρος, θεοὺς εἶναι σφᾶς ὑπὸ τῷ καλουμένῳ
Ταρτάρῳ, καὶ ἔστιν ἐν Ἥρας ὅρκῳ τὰ ἔπη· παρὰ δὲ Ὁμήρου Ὀνομάκριτος
παραλαβὼν τῶν Τιτάνων τὸ ὄνομα Διονύσῳ τε συνέθηκεν ὄργια καὶ εἶναι
τοὺς Τιτᾶνας τῷ Διονύσῳ τῶν παθημάτων ἐποίησεν αὐτουργούς.
(6) Τὰ μὲν δὴ ἐς τὸν Ἄνυτον ὑπὸ
Ἀρκάδων λέγεται· Δήμητρος δὲ Ἄρτεμιν θυγατέρα εἶναι καὶ οὐ Λητοῦς,
ὄντα Αἰγυπτίων τὸν λόγον Αἰσχύλος ἐδίδαξεν Εὐφορίωνος τοὺς Ἕλληνας.
Τὰ δὲ ἐς Κούρητας - οὗτοι γὰρ ὑπὸ τῶν ἀγαλμάτων πεποίηνται - καὶ τὰ
ἐς Κορύβαντας ἐπειργασμένους ἐπὶ τοῦ βάθρου - γένος δὲ οἵδε ἀλλοῖον
καὶ οὐ Κούρητες -, τὰ ἐς τούτους παρίημι ἐπιστάμενος. (7) Τῶν δὲ
ἡμέρων οἱ Ἀρκάδες δένδρων ἁπάντων πλὴν ῥοιᾶς ἐσκομίζουσιν ἐς τὸ
ἱερόν. Ἐν δεξιᾷ δὲ ἐξιόντι ἐκ τοῦ ναοῦ κάτοπτρον ἡρμοσμένον ἐστὶν ἐν
τῷ τοίχῳ· τοῦτο ἤν τις προσβλέπῃ τὸ κάτοπτρον, ἑαυτὸν μὲν ἤτοι
παντάπασιν ἀμυδρῶς ἢ οὐδὲ ὄψεται {τὴν} ἀρχήν, τὰ δὲ ἀγάλματα τῶν
θεῶν καὶ αὐτὰ καὶ τὸν θρόνον ἔστιν ἐναργῶς θεάσασθαι. (8) Παρὰ δὲ
τὸν ναὸν τῆς Δεσποίνης ὀλίγον ἐπαναβάντι ἐν δεξιᾷ Μέγαρόν ἐστι
καλούμενον, καὶ τελετήν τε δρῶσιν ἐνταῦθα καὶ τῇ Δεσποίνῃ θύουσιν
ἱερεῖα οἱ Ἀρκάδες πολλά τε καὶ ἄφθονα. Θύει μὲν δὴ αὐτῶν ἕκαστος ὅ
τι κέκτηται· τῶν ἱερείων δὲ οὐ τὰς φάρυγγας ἀποτέμνει ὥσπερ ἐπὶ ταῖς
ἄλλαις θυσίαις, κῶλον δὲ ὅ τι ἂν τύχῃ, τοῦτο ἕκαστος ἀπέκοψε τοῦ
θύματος. (9) Ταύτην μάλιστα θεῶν σέβουσιν οἱ Ἀρκάδες τὴν Δέσποιναν,
θυγατέρα δὲ αὐτὴν Ποσειδῶνός φασιν εἶναι καὶ Δήμητρος. Ἐπίκλησις ἐς
τοὺς πολλούς ἐστιν αὐτῇ Δέσποινα, καθάπερ καὶ τὴν ἐκ Διὸς Κόρην
ἐπονομάζουσιν, ἰδίᾳ δέ ἐστιν ὄνομα Περσεφόνη, καθὰ Ὅμηρος καὶ ἔτι
πρότερον Πάμφως ἐποίησαν· τῆς δὲ Δεσποίνης τὸ ὄνομα ἔδεισα ἐς τοὺς
ἀτελέστους γράφειν. (10) Ὑπὲρ δὲ τὸ καλούμενον Μέγαρόν ἐστιν ἄλσος
τῆς Δεσποίνης ἱερὸν θριγκῷ λίθων περιεχόμενον, ἐντὸς δὲ αὐτοῦ δένδρα
καὶ ἄλλα καὶ ἐλαία καὶ πρῖνος ἐκ ῥίζης μιᾶς πεφύκασι· τοῦτο οὐ
γεωργοῦ σοφίας ἐστὶν ἔργον. Ὑπὲρ δὲ τὸ ἄλσος καὶ Ἱππίου Ποσειδῶνος,
ἅτε πατρὸς τῆς Δεσποίνης, καὶ θεῶν ἄλλων εἰσὶ βωμοί· τῷ τελευταίῳ δὲ
ἐπίγραμμά ἐστι θεοῖς αὐτὸν τοῖς πᾶσιν εἶναι κοινόν. (11) Ἐντεῦθεν δὲ
ἀναβήσῃ διὰ κλίμακος ἐς ἱερὸν Πανός· πεποίηται δὲ καὶ στοὰ ἐς τὸ
ἱερὸν καὶ ἄγαλμα οὐ μέγα, θεῶν δὲ ὁμοίως τοῖς δυνατωτάτοις καὶ τούτῳ
μέτεστι τῷ Πανὶ ἀνθρώπων τε εὐχὰς ἄγειν ἐς τέλος καὶ ὁποῖα ἔοικεν
ἀποδοῦναι πονηροῖς. Παρὰ τούτῳ τῷ Πανὶ πῦρ οὔ ποτε ἀποσβεννύμενον
καίεται. Λέγεται δὲ ὡς τὰ ἔτι παλαιότερα καὶ μαντεύοιτο οὗτος ὁ
θεός, προφῆτιν δὲ Ἐρατὼ Νύμφην αὐτῷ γενέσθαι ταύτην ἣ Ἀρκάδι τῷ
Καλλιστοῦς συνῴκησε· (12) μνημονεύουσι δὲ καὶ ἔπη τῆς Ἐρατοῦς, ἃ δὴ
καὶ αὐτὸς ἐπελεξάμην. Ἐνταῦθα ἔστι μὲν βωμὸς Ἄρεως, ἔστι δὲ ἀγάλματα
Ἀφροδίτης ἐν ναῷ, λίθου τὸ ἕτερον λευκοῦ, τὸ δὲ ἀρχαιότερον αὐτῶν
ξύλου. Ὡσαύτως δὲ καὶ Ἀπόλλωνός τε καὶ Ἀθηνᾶς ξόανά ἐστι· τῇ δὲ
Ἀθηνᾷ καὶ ἱερὸν πεποίηται. |
CHAPITRE XXXVIII.
Lycosure la plus ancienne des villes.
Mont Lycée. Nymphes nourrices de Jupiter. Temples de Pan et de
Jupiter Lycéen. Temple d'Apollon Parrhasius. Fleuves Acheloüs. Monts
Nomiens et temple de Pan Nomius.
1. UN peu plus haut vous trouvez
l'enceinte des murs de Lycosure qui ne renferme plus qu'un petit
nombre d'habitants. De toutes les villes connues, soit sur le
continent, soit dans les îles, Lycosure est la plus ancienne ; elle
est la première que le soleil ait vu construire, et c'est d'elle que
les autres hommes ont appris l'art de bâtir des villes. 2. A gauche
du temple de Despéné est le mont Lycée, que d'autres nomment
l'Olympe ou le sommet sacré des Arcadiens. Les Arcadiens disent que
Jupiter a été élevé sur cette montagne ; il y a sur le Lycée un
endroit nommé Crétéa, qui est à gauche du bois consacré à Apollon
surnommé Parrhasius ; les Arcadiens prétendent que c'est dans cet
endroit que Jupiter a été élevé, et non dans l'île de Crète. 3. Ils
donnent aux Nymphes qui nourrirent Jupiter,les noms de Thisoa, Néda
et Hagno ; il y avait dans la Parrhasie une ville qui avait pris son
nom de Thisoa, et qui de mon temps n'était plus qu'un bourg de la
dépendance de Mégalopolis Néda a donné son nom à un fleuve, et Hagno
à une fontaine sur le mont Lycée, qui, de même que le fleuve lster,
a autant d'eau en été qu'en hiver. 4. Lorsque la sécheresse a duré
longtemps, et que les plantes et les arbres commencent à souffrir,
le prêtre de Jupiter Lycéen, après avoir adressé des prières à cette
fontaine, et lui avoir sacrifié suivant les rites établis, touche
avec une branche dé chêne la superficie de la fontaine, sans l'y
enfoncer ; l'eau ainsi agitée produit sur-le-champ un brouillard
semblable à une vapeur, qui devenant bientôt un nuage, et attirant à
lui tous les autres nuages, procure de la pluie à l'Arcadie. 5. On
trouvé sur le mont Lycée un temple de Pan qui est entouré d'un bois
et d'un hippodrome devant lequel est un stade ; c'était là qu'on
célébrait anciennement lés jeux Lycéens. On voit dans lé même
endroit plusieurs piédestaux sur lesquels il n'y a plus de statues ;
une inscription élégiaque qu'on lit sur l'un de ces piédestaux, nous
apprend que la statue qu'il supportait, était celle d'Astyanax, l'un
des descendants d'Arcas. 6. Il y a beaucoup d'autres choses
merveilleuses à remarquer sur le mont Lycée, entre autres celle-ci.
On y voit une enceinte consacrée à Jupiter Lycéen, l'entrée en est
interdite aux hommes ; celui qui y entre au mépris de celte défense,
meurt infailliblement dans l'année ; on dit aussi que, parvenus dans
l'intérieur de l'enceinte, les hommes non plus que les animaux
ne produisent aucune ombre. C'est pourquoi lorsqu'une bête féroce se
réfugie dans l'enceinte, le chasseur n'ose pas l'y poursuivre, mais
il l'attend dehors, et en l'observant, il s'aperçoit quelle ne
produit point d'ombre. Il en est de même à Syène vers l'Éthiopie ;
pendant tout le temps que le soleil met à parcourir dans le ciel les
arbres ni les animaux ne font aucune ombre ; cet effet se remarque
en toute saison dans l'enceinte consacrée à Jupiter. 7. Il y a sur
la partie la plus élevée du sommet de la montagne un tertre de terre
qui est l'autel de Jupiter Lycéen; on découvre de là la plus grande
partie du Péloponnèse. Devant cet autel, presque au soleil levant,
sont deux colonnes sur lesquelles il y avoit très anciennement des
aigles dorés ; on offre sur cet autel des sacrifices secrets a
Jupiter Lycéen. Je n'ai pas cherché à m'informer de ce qu'on fait
dans ces sacrifices ; que les choses restent donc comme elles sont,
et comme elles ont toujours été. 8. On trouve sur le côté de la
montagne qui est au levant, un temple d'Apollon surnommé Parrhasius;
on lui donne aussi le nom de Pythien. Tous les ans lorsqu'on célèbre
sa fête, on sacrifie dans la place publique un sanglier à Apollon
Epicurius, et après avoir égorgé, on porte aussitôt la victime au
son les flûtes et en procession, dans le temple d'Apollon Parrhasius
; arrivé là, on lui coupe les cuisses, on les brûle et on mange le
reste des chairs ; 9. voilà ce qu'ils croient devoir faire. Au nord
du mont Lycée est le pays de Thisoa, dont les habitants rendent un
culte particulier à la nymphe Thisoa. Ce pays est arrosé par le
Mylaon qui se jette dans l'Alphée, et par le Noüs, l'Achéloüs, le
Céladus et le Naphilus qui se jettent aussi dans l'Alphée au-dessus
du Mylaon. Il y a deux autres fleuves qui portent le même nom que
l'Achéloüs de l'Arcadie, et qui sont bien plus célèbres ; 10. l'un
est celui qui après avoir traversé l'Acarnanie et l'Étolie, se rend
dans la mer auprès des îles Echinades, et qui, suivant Homère dans
l'Iliade, est le roi des fleuves ; l'autre Achéloüs descend du mont
Sipyle ; le même poète en parle, ainsi que de cette montagne, dans
son récit sur Niobé ; l'Achéloüs qui passe vers le mont Lycée est
donc le troisième fleuve de ce nom. 11. A la droite de Lycosure sont
les monts Nomiens, sur lesquels se trouve le temple de Pan Nomius ;
on nomme ce canton Melpia, parce que c'est en cet endroit, dit-on,
que Pan inventa les chalumeaux. Quant aux monts Nomiens, il est tout
simple de conjecturer qu'ils portent ce nom à cause des pâturages de
Pan; cependant les Arcadiens disent que c'est le nom d'une nymphe.
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ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΛΗ'.
Λυκόσουρα πόλεων πρεσβυτάτη.
Λύκαιον ὄρος. Νύμφαι Διὸς τροφοί. Πανὸς ἱερὸν καὶ ναὸς
Λυκαίου. Διὸς Ἀπόλλωνος Παρρασίου ἱερόν. Ἀχελῶοι ποταμοί.
Νόμια ὄρη καὶ Νομίον Πανὸς ἱερόν.
(1) Ἀνωτέρω δὲ ὀλίγον τείχους τε
περίβολος τῆς Λυκοσούρας ἐστὶ καὶ οἰκήτορες ἔνεισιν οὐ πολλοί.
Πόλεων δέ, ὁπόσας ἐπὶ τῇ ἠπείρῳ ἔδειξε γῆ καὶ ἐν νήσοις, Λυκόσουρά
ἐστι πρεσβυτάτη, καὶ ταύτην εἶδεν ὁ ἥλιος πρώτην· ἀπὸ ταύτης δὲ οἱ
λοιποὶ ποιεῖσθαι πόλεις μεμαθήκασιν ἄνθρωποι. (2) Ἐν ἀριστερᾷ δὲ τοῦ
ἱεροῦ τῆς Δεσποίνης τὸ ὄρος ἐστὶ τὸ Λύκαιον· καλοῦσι δὲ αὐτὸ καὶ
Ὄλυμπον καὶ Ἱεράν γε ἕτεροι τῶν Ἀρκάδων κορυφήν. Τραφῆναι δὲ τὸν Δία
φασὶν ἐν τῷ ὄρει τούτῳ· καὶ χώρα τέ ἐστιν ἐν τῷ Λυκαίῳ Κρητέα
καλουμένη - αὕτη δὲ ἡ Κρητέα ἐστὶν ἐξ ἀριστερᾶς Ἀπόλλωνος ἄλσους
ἐπίκλησιν Παρρασίου - καὶ τὴν Κρήτην, ἔνθα ὁ Κρητῶν ἔχει λόγος
τραφῆναι Δία, τὸ χωρίον τοῦτο εἶναι καὶ οὐ {διὰ} τὴν νῆσον
ἀμφισβητοῦσιν οἱ Ἀρκάδες. (3) Ταῖς Νύμφαις δὲ ὀνόματα, ὑφ´ ὧν τὸν
Δία τραφῆναι λέγουσι, τίθενται Θεισόαν καὶ Νέδαν καὶ Ἁγνώ· καὶ ἀπὸ
μὲν τῆς Θεισόας πόλις ᾠκεῖτο ἐν τῇ Παρρασίᾳ, τὰ δὲ ἐπ´ ἐμοῦ μοίρας
τῆς Μεγαλοπολίτιδός ἐστιν ἡ Θεισόα κώμη· τῆς Νέδας δὲ ὁ ποταμὸς τὸ
ὄνομα ἔσχηκε· τῆς δὲ Ἁγνοῦς, ἣ ἐν τῷ ὄρει τῷ Λυκαίῳ πηγὴ κατὰ τὰ
αὐτὰ ποταμῷ τῷ Ἴστρῳ πέφυκεν ἴσον παρέχεσθαι τὸ ὕδωρ ἐν χειμῶνι
ὁμοίως καὶ ἐν ὥρᾳ θέρους. (4) Ἢν δὲ αὐχμὸς χρόνον ἐπέχῃ πολὺν καὶ
ἤδη σφίσι τὰ σπέρματα ἐν τῇ γῇ καὶ τὰ δένδρα αὐαίνηται, τηνικαῦτα ὁ
ἱερεὺς τοῦ Λυκαίου Διὸς προσευξάμενος ἐς τὸ ὕδωρ καὶ θύσας ὁπόσα
ἐστὶν αὐτῷ νόμος, καθίησι δρυὸς κλάδον ἐπιπολῆς καὶ οὐκ ἐς βάθος τῆς
πηγῆς· ἀνακινηθέντος δὲ τοῦ ὕδατος ἄνεισιν ἀχλὺς ἐοικυῖα ὁμίχλῃ,
διαλιποῦσα δὲ ὀλίγον γίνεται νέφος ἡ ἀχλὺς καὶ ἐς αὑτὴν ἄλλα
ἐπαγομένη τῶν νεφῶν ὑετὸν τοῖς Ἀρκάσιν ἐς τὴν γῆν κατιέναι ποιεῖ.
(5) Ἔστι δὲ ἐν τῷ Λυκαίῳ Πανός τε ἱερὸν καὶ περὶ αὐτὸ ἄλσος δένδρων
καὶ ἱππόδρομός τε καὶ πρὸ αὐτοῦ στάδιον· τὸ δὲ ἀρχαῖον τῶν Λυκαίων
ἦγον τὸν ἀγῶνα ἐνταῦθα. Ἔστι δὲ αὐτόθι καὶ ἀνδριάντων βάθρα, οὐκ
ἐπόντων ἔτι ἀνδριάντων· ἐλεγεῖον δὲ ἐπὶ τῶν βάθρων ἑνὶ Ἀστυάνακτός
φησιν εἶναι τὴν εἰκόνα, τὸν δὲ Ἀστυάνακτα εἶναι γένος τῶν ἀπὸ
Ἀρκάδος. (6) Τὸ δὲ ὄρος παρέχεται τὸ Λύκαιον καὶ ἄλλα ἐς θαῦμα καὶ
μάλιστα τόδε. Τέμενός ἐστιν ἐν αὐτῷ Λυκαίου Διός, ἔσοδος δὲ οὐκ
ἔστιν ἐς αὐτὸ ἀνθρώποις· ὑπεριδόντα δὲ τοῦ νόμου καὶ ἐσελθόντα
ἀνάγκη πᾶσα αὐτὸν ἐνιαυτοῦ πρόσω μὴ βιῶναι. Καὶ τάδε ἔτι ἐλέγετο, τὰ
ἐντὸς τοῦ τεμένους γενόμενα ὁμοίως πάντα καὶ θηρία καὶ ἀνθρώπους οὐ
παρέχεσθαι σκιάν· καὶ διὰ τοῦτο ἐς τὸ τέμενος θηρίου καταφεύγοντος
οὐκ ἐθέλει οἱ συνεσπίπτειν ὁ κυνηγέτης, ἀλλὰ ὑπομένων ἐκτὸς καὶ ὁρῶν
τὸ θηρίον οὐδεμίαν ἀπ´ αὐτοῦ θεᾶται σκιάν. Χρόνον μὲν δὴ τὸν ἴσον
ἔπεισί τε ὁ ἥλιος τὸν ἐν τῷ οὐρανῷ καρκίνον καὶ ἐν Συήνῃ τῇ πρὸ
Αἰθιοπίας οὔτε ἀπὸ δένδρων οὔτε ἀπὸ τῶν ζῴων γενέσθαι σκιὰν ἔστι· τὸ
δὲ ἐν τῷ Λυκαίῳ τέμενος τὸ αὐτὸ ἐς τὰς σκιὰς ἀεί τε καὶ ἐπὶ πασῶν
πέπονθε τῶν ὡρῶν. (7) Ἔστι δὲ ἐπὶ τῇ ἄκρᾳ τῇ ἀνωτάτω τοῦ ὄρους γῆς
χῶμα, Διὸς τοῦ Λυκαίου βωμός, καὶ ἡ Πελοπόννησος τὰ πολλά ἐστιν ἀπ´
αὐτοῦ σύνοπτος· πρὸ δὲ τοῦ βωμοῦ κίονες δύο ὡς ἐπὶ ἀνίσχοντα
ἑστήκασιν ἥλιον, ἀετοὶ δὲ ἐπ´ αὐτοῖς ἐπίχρυσοι τά γε ἔτι παλαιότερα
ἐπεποίηντο. Ἐπὶ τούτου τοῦ βωμοῦ τῷ Λυκαίῳ Διὶ θύουσιν ἐν ἀπορρήτῳ·
πολυπραγμονῆσαι δὲ οὔ μοι τὰ ἐς τὴν θυσίαν ἡδὺ ἦν, ἐχέτω δὲ ὡς ἔχει
καὶ ὡς ἔσχεν ἐξ ἀρχῆς. (8) Ἔστι δὲ ἐν τοῖς πρὸς ἀνατολὰς τοῦ ὄρους
Ἀπόλλωνος ἱερὸν ἐπίκλησιν Παρρασίου· τίθενται δὲ αὐτῷ καὶ Πύθιον
ὄνομα. Ἄγοντες δὲ τῷ θεῷ κατὰ ἔτος ἑορτὴν θύουσι μὲν ἐν τῇ ἀγορᾷ
κάπρον τῷ Ἀπόλλωνι τῷ Ἐπικουρίῳ, θύσαντες δὲ ἐνταῦθα αὐτίκα τὸ
ἱερεῖον κομίζουσιν ἐς τὸ ἱερὸν τοῦ Ἀπόλλωνος τοῦ Παρρασίου σὺν αὐλῷ
τε καὶ πομπῇ, καὶ τά τε μηρία ἐκτεμόντες καίουσι καὶ δὴ καὶ
ἀναλίσκουσιν αὐτόθι τοῦ ἱερείου τὰ κρέα. (9) Ταῦτα μὲν οὕτω ποιεῖν
νομίζουσι, τοῦ Λυκαίου δὲ τὰ πρὸς τῆς ἄρκτου γῆ ἐστιν ἡ Θεισοαία· οἱ
δὲ ἄνθρωποι μάλιστα οἱ ταύτῃ νύμφην τὴν Θεισόαν ἄγουσιν ἐν τιμῇ. Διὰ
δὲ τῆς χώρας τῆς Θεισοαίας ῥέοντες ἐμβάλλουσιν ἐς τὸν Ἀλφειὸν
Μυλάων, ἐπὶ δὲ αὐτῷ Νοῦς καὶ Ἀχελῷος καὶ Κέλαδός τε καὶ Νάλιφος.
Ἀχελῴω δὲ τῷ Ἀρκάδι εἰσὶν ἄλλοι δύο ὁμώνυμοί τε αὐτῷ ποταμοὶ καὶ τὰ
ἐς δόξαν φανερώτεροι· (10) τὸν μέν γε ἐπὶ τὰς Ἐχινάδας κατιόντα
Ἀχελῷον διὰ τῆς Ἀκαρνάνων καὶ δι´ Αἰτωλίας ἔφησεν ἐν Ἰλιάδι Ὅμηρος
ποταμῶν τῶν πάντων ἄρχοντα εἶναι, ἕτερον δὲ Ἀχελῷον ῥέοντα ἐκ
Σιπύλου τοῦ ὄρους ἐποιήσατο αὐτόν τε τὸν ποταμὸν καὶ τὸ ὄρος τὸν
Σίπυλον τοῦ λόγου προσθήκην τοῦ ἐς Νιόβην· τρίτῳ δ´ οὖν καὶ τῷ περὶ
τὸ ὄρος τὸ Λύκαιόν ἐστιν ὄνομα Ἀχελῷος. (11) Τῆς Λυκοσούρας δέ ἐστιν
ἐν δεξιᾷ Νόμια ὄρη καλούμενα, καὶ Πανός τε ἱερὸν ἐν αὐτοῖς ἐστι
Νομίου καὶ τὸ χωρίον ὀνομάζουσι Μέλπειαν, τὸ ἀπὸ τῆς σύριγγος μέλος
ἐνταῦθα Πανὸς εὑρεθῆναι λέγοντες. Κληθῆναι δὲ τὰ ὄρη Νόμια
προχειρότατον μέν ἐστιν εἰκάζειν ἐπὶ τοῦ Πανὸς ταῖς νομαῖς, αὐτοὶ δὲ
οἱ Ἀρκάδες νύμφης εἶναί φασιν ὄνομα. |
CHAPITRE XXXIX.
Plataniston, fleuve. Phigalus et les Phigaliens. Phigalie, ville, et
ses monuments. Temple et statue de Bacchus Acratophore.
1. LE fleuve Plataniston passe vers
Lycosure, presqu'au couchant; celui qui veut aller à Phigalie, est
forcé de le traverser ; il monte ensuite pendant trente stades au
moins. 2. J'ai déjà dit précédemment comment cette ville avait été
d'abord fondée par Phigalus, fils de Lycaon, comment dans la suite
Phialus, fils de Bucolion, lui fît changer de nom, et comment elle
reprit de nouveau l'ancien. On raconte aussi d'autres choses qui ne
sont pas très vraisemblables ; les uns disent en effet que Phigalus
était Autochthone, et non fils de Lycaon; et les autres que Phigalie
était une des Nymphes connues sous le nom de Dryades. 3. Les
Lacédémoniens, ayant formé des projets sur l'Arcadie, entrèrent
avec une armée sur le territoire de Phigalie ; après avoir vaincu
les gens du pays, ils les assiégèrent dans leurs murs. La ville
étant sur le point d'être prise, les Phigaliens capitulèrent, et les
Lacédémoniens leur permirent de s'en aller ; tout cela se passa sous
l'archontat de Miltiade à Athènes; dans la seconde année de la
trentième olympiade, où Chionis de Laconie fut couronné pour la
troisième fois. 4. Les Phigaliens qui avaient abandonné leur ville,
allèrent à Delphes demander à l'oracle les moyens d'y rentrer. La
Pythie leur répondit que ce serait en vain qu'ils tenteraient de
reprendre Phigalie avec leurs propres forces ; que pour y parvenir
il fallait qu'ils prissent cent hommes d'élite d'Orestiasium, que
ces hommes perdraient tous la vie dans le combat, mais que les
Phigaliens rentreraient dans leur patrie par leur secours. Lorsque
les Oresthasiens eurent connaissance de l'oracle rendu aux
Phigaliens, ils se disputèrent à l'envi l'honneur d'être du nombre
de ces cent hommes. 5. Étant donc allés attaquer la garnison
lacédémonienne, l'oracle s'accomplit de point en point, car tous
furent tués en combattant avec la plus grande valeur, et les
Spartiates ayant été chassés, les Phigaliens recouvrèrent leur
patrie. Phigalie est située dans un endroit très élève et très
escarpé; ses murs sont en grande partie bâtis sur des rochers ; en
montant un peu, la colline devient plus unie, et forme, en
s'élargissant, une espèce de plaine; c'est là qu'est situé le temple
de Diane Soteira ; la statue de la déesse est en marbre et la
représente debout ; c'est de ce temple que partent ordinairement les
processions. 6. Il y a dans le Gymnase une statue de Mercure, il
paraît vêtu d'une tunique, il n'a point de pieds, et le bas de sa
robe est une colonne carrée. On voit aussi à Phigalie un temple de
Bacchus que les gens du pays surnomment Acratophore; tout le bas de
sa statue est caché par des feuilles de laurier et de lierre, de
sorte qu'on ne le voit pas, et toute la partie qui est visible, est
enluminée de vermillon ; on dit que les Ibériens trouvent le
vermillon avec l'or. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΛΘ'.
Πλατανιστὼν ποταμός. Φίγαλος καὶ Φιγαλεῖς.
Φιγαλία πόλις καὶ τὰ ἐν αὐτῇ μνημεῖα. Διονύσου Ἀκρατογόρου
ναὸς καὶ ἄγαλμα.
(1) Παρὰ δὲ τὴν Λυκόσουραν ὡς ἐπὶ
ἡλίου δυσμὰς ποταμὸς Πλατανιστὼν παρέξεισιν· ἀνδρὶ δὲ ἰόντι ἐς
Φιγαλίαν ἀνάγκη πᾶσα διαβῆναι τὸν Πλατανιστῶνα, μετὰ δὲ αὐτόν ἐστιν
ἄνοδος ὅσον τε σταδίους τριάκοντα ἢ πλείους τῶν τριάκοντα οὐ πολλῷ.
(2) Τὰ δὲ ἐς τὸν Λυκάονος Φίγαλον - οὗτος γὰρ δὴ τῇ πόλει τὸ ἐξ
ἀρχῆς ἐγένετο οἰκιστής - καὶ ὡς μετέβαλεν ἀνὰ χρόνον ἀπὸ Φιάλου
Βουκολίωνος τὸ ὄνομα ἡ πόλις καὶ αὖθις {τε} ἀνεσώσατο τὸ ἀρχαῖον,
τόδε μὲν καὶ πρότερον ἔτι ἐσήμαινεν ἡμῖν ὁ λόγος· λέγεται δὲ καὶ
ἄλλα οὐκ ἀξιόχρεα ἐς πίστιν, ἄνδρα αὐτόχθονα εἶναι τὸν Φίγαλον καὶ
οὐ Λυκάονος παῖδα· τοῖς δὲ εἰρημένον ἐστὶν ὡς ἡ Φιγαλία νύμφη τῶν
καλουμένων εἴη Δρυάδων. (3) Λακεδαιμόνιοι δὲ ἡνίκα Ἀρκάσιν
ἐπεχείρησαν καὶ ἐσέβαλον ἐς τὴν Φιγαλίαν στρατιᾷ, μάχῃ τε νικῶσι
τοὺς ἐπιχωρίους καὶ ἐπολιόρκουν προσκαθεζόμενοι· κινδυνεύοντος δὲ
ἁλῶναι τοῦ τείχους ἐκδιδράσκουσιν οἱ Φιγαλεῖς, ἢ καὶ οἱ
Λακεδαιμόνιοι σφᾶς ἀφιᾶσιν ἐξελθεῖν ὑποσπόνδους. Ἐγένετο δὲ ἡ τῆς
Φιγαλίας ἅλωσις καὶ Φιγαλέων ἡ ἐξ αὐτῆς φυγὴ Μιλτιάδου μὲν Ἀθήνῃσιν
ἄρχοντος, δευτέρῳ δὲ ἔτει τῆς τριακοστῆς ὀλυμπιάδος, ἣν Χίονις Λάκων
ἐνίκα τὸ τρίτον. (4) Φιγαλέων δὲ τοῖς διαπεφευγόσιν ἔδοξεν
ἀφικομένοις ἐς Δελφοὺς ἐρωτᾶν ὑπὲρ καθόδου τὸν θεόν· καί σφισιν ἡ
Πυθία καθ´ αὑτοὺς μὲν πειρωμένοις ἐς Φιγαλίαν κατελθεῖν οὐχ ὁρᾶν ἔφη
κάθοδον, εἰ δὲ λογάδας ἑκατὸν ἐξ Ὀρεσθασίου προσλάβοιεν, τοὺς μὲν
ἀποθανεῖσθαι παρὰ τὴν μάχην, Φιγαλεῦσι δὲ ἔσεσθαι δι´ αὐτῶν κάθοδον.
Ὀρεσθάσιοι δὲ ὡς τὴν γενομένην τοῖς Φιγαλεῦσιν ἐπύθοντο μαντείαν,
ἄλλος ἔφθανεν ἄλλον σπουδῇ λογάδων τε τῶν ἑκατὸν αὐτὸς ἕκαστος
γενέσθαι καὶ ἐξόδου τῆς ἐς Φιγαλίαν μετασχεῖν. (5) Παρελθόντες δὲ
ἐπὶ τὴν Λακεδαιμονίων φρουρὰν ἄγουσιν ἐς πάντα ἐπὶ τέλος τὸν
χρησμόν· καὶ γὰρ αὐτοῖς λόγου μαχεσαμένοις ἀξίως ἐπεγένετο ἡ τελευτὴ
καὶ ἐξελάσαντες τοὺς Σπαρτιάτας παρέσχον Φιγαλεῦσιν ἀπολαβεῖν τὴν
πατρίδα. Κεῖται δὲ ἡ Φιγαλία ἐπὶ μετεώρου μὲν καὶ ἀποτόμου τὰ
πλέονα, καὶ ἐπὶ τῶν κρημνῶν ᾠκοδομημένα ἐστὶ τείχη σφίσιν· ἀνελθόντι
δὲ ὁμαλής ἐστιν ὁ λόφος ἤδη καὶ ἐπίπεδος. Ἔστι δὲ Σωτείρας τε ἱερὸν
ἐνταῦθα Ἀρτέμιδος καὶ ἄγαλμα ὀρθὸν λίθου· ἐκ τούτου δὲ τοῦ ἱεροῦ καὶ
τὰς πομπάς σφισι πέμπειν κατέστη. (6) Ἐν δὲ τῷ γυμνασίῳ τὸ ἄγαλμα
τοῦ Ἑρμοῦ ἀμπεχομένῳ μὲν ἔοικεν ἱμάτιον, καταλήγει δὲ οὐκ ἐς πόδας,
ἀλλὰ ἐς τὸ τετράγωνον σχῆμα. Πεποίηται δὲ καὶ Διονύσου ναός·
ἐπίκλησις μέν ἐστιν αὐτῷ παρὰ τῶν ἐπιχωρίων Ἀκρατοφόρος, τὰ κάτω δὲ
οὐκ ἔστι σύνοπτα τοῦ ἀγάλματος ὑπὸ δάφνης τε φύλλων καὶ κισσῶν.
Ὁπόσον δὲ αὐτοῦ καθορᾶν ἔστιν, ἐπαλήλιπται - - - κιννάβαρι
ἐκλάμπειν· εὑρίσκεσθαι δὲ ὑπὸ τῶν Ἰβήρων ὁμοῦ τῷ χρυσῷ λέγεται. |
CHAPITRE XL.
Statue d'Arrachion, pancratiaste. Les Éléens le couronnent après sa
mort. Les Argiens rendent le même honneur à Creugas.
1. ON remarque sur la place publique
de Phigalie la statue d'Arrhachion le pancratiaste. On reconnaît
l'antiquité de cette statue à différentes marques, et entre autres à
sa pose; les pieds sont très peu séparés, et les bras tombent le
long des flancs jusqu'aux cuisses. Cette statue est en marbre ; on
assure qu'on y avait
autrefois gravé une inscription, mais elle
a été effacée par le temps. Arrhachion avait remporté deux victoires
dans les deux olympiades qui avoient précédé la cinquante-quatrième
; il obtint le même succès dans celle-ci, et il ne le dut pas moins
à la justice des Hellanodices qu'à son courage. 2. Il combattait
pour la couronne contre le seul de ses antagonistes qui lui restât à
vaincre, celui-ci, dont le nom n'est pas connu, le prévint, et le
tenant enlacé avec les pieds, lui serrait en même temps le col avec
les mains; mais Arrhachion lui écrasa un des doigts du pied ; en
sorte qu'au moment où expirait Arrhachion étranglé, son adversaire
cédant à la douleur qu'il éprouvait, s'avoua vaincu. Les Éléens n'en
crurent pas moins devoir couronner Arrhachion quoique mort, et le
proclamèrent vainqueur. 3. Les Argiens en usèrent de même à l'égard
de Creugas, Athlète d'Epidamne; ils lui décernèrent, quoique mort,
la couronne aux jeux Néméens, parce que Damoxénus de Syracuse, en
combattant contre lui, avait violé les conventions qu'ils avaient
faites entre eux ; ils combattaient au pugilat, et la fin du jour
approchait avant que le combat fût décidé; ils convinrent donc, de
manière à être entendus, que chacun à son tour se prêterait à
recevoir un coup de l'autre; les cestes qui sont garnis de pointes
au-dessus du poignet, n'étaient pas alors en usage pour le pugilat;
on ne se servait encore que de ce qu'on nommait des Miliches
; on les attachait sous le creux de la main, de sorte que les doigts
étaient découverts ; les Miliches étaient des courroies de
cuir de bœuf cru, étroites et entrelacées d'une certaine manière
anciennement en usage. 4. Creugas porta le premier un coup à
Damoxénus, et le frappa à la tête : alors celui-ci lui ordonna de
lever le bras; Creugas l'ayant levé, Damoxénus le frappa au flanc,
de la pointe de ses doigts; ses ongles étaient si aigus, et le coup
fut si violent, qu'il lui plongea la main dans le corps, et ayant
saisi ses entrailles, il les entraîna en dehors et les arracha; 5.
Creugas rendit l'âme sur le champ: mais les Argiens chassèrent
Damoxénus comme ayant violé les conventions, en portant plusieurs
coups à son adversaire au lieu d'un seul ; ils décernèrent la
couronne à Creugas, tout mort qu'il était, et lui érigèrent à Argos
une statue qui subsistait encore de mon temps, dans le temple
d'Apollon Lycien. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Μ'.
Ἀρραχίονος τοῦ παγκρατιστοῦ ἀνδριάς. Ἀρραχίων νεκρὸς
ἐστέφθη ὑπὸ τῶν Ἠλείων. Κρεύγας στεφθεὶς ὑπο τῶν Ἀργείων.
(1) Φιγαλεῦσι δὲ ἀνδριάς ἐστιν ἐπὶ τῆς
ἀγορᾶς Ἀρραχίωνος τοῦ παγκρατιαστοῦ, τά τε ἄλλα ἀρχαῖος καὶ οὐχ
ἥκιστα ἐπὶ τῷ σχήματι· οὐ διεστᾶσι μὲν πολὺ οἱ πόδες, καθεῖνται δὲ
παρὰ πλευρὰν αἱ χεῖρες ἄχρι τῶν γλουτῶν. Πεποίηται μὲν δὴ ἡ εἰκὼν
λίθου, λέγουσι δὲ καὶ ἐπίγραμμα ἐπ´ αὐτὴν γραφῆναι· καὶ τοῦτο μὲν
ἠφάνιστο ὑπὸ τοῦ χρόνου, τῷ δὲ Ἀρραχίωνι ἐγένοντο Ὀλυμπικαὶ νῖκαι
δύο μὲν ὀλυμπιάσι ταῖς πρὸ τῆς τετάρτης καὶ πεντηκοστῆς, ἐγένετο δὲ
καὶ ἐν αὐτῇ σὺν δικαίῳ τε ἐκ τῶν Ἑλλανοδικῶν καὶ Ἀρραχίωνος αὐτοῦ τῇ
ἀρετῇ. (2) Ὡς γὰρ δὴ πρὸς τὸν καταλειπόμενον ἔτι τῶν ἀνταγωνιστῶν
ἐμάχετο ὑπὲρ τοῦ κοτίνου, ὁ μὲν προέλαβεν ὅστις δὴ ὁ ἀνταγωνιζόμενος
καὶ τοῖς ποσὶ τὸν Ἀρραχίωνα εἶχεν ἐζωκὼς καὶ τὸν τράχηλον ἐπίεζεν
ἅμα αὐτοῦ ταῖς χερσίν· ὁ δὲ Ἀρραχίων ἐκκλᾷ τῶν ἐν τῷ ποδὶ τοῦ
ἀνταγωνιζομένου δάκτυλον, καὶ Ἀρραχίων τε τὴν ψυχὴν ἀφίησιν
ἀγχόμενος καὶ ὁ ἄγχων τὸν Ἀρραχίωνα ὑπὸ τοῦ δακτύλου τῆς ὀδύνης κατὰ
τὸν καιρὸν ἀπαγορεύει τὸν αὐτόν. Ἠλεῖοι δὲ ἐστεφάνωσάν τε καὶ
ἀνηγόρευσαν νικῶντα τοῦ Ἀρραχίωνος τὸν νεκρόν. (3) Ἐοικὸς δὲ καὶ
Ἀργείους οἶδα ἐπὶ Κρεύγᾳ ποιήσαντας Ἐπιδαμνίῳ πύκτῃ· καὶ γὰρ Ἀργεῖοι
τεθνεῶτι ἔδοσαν τῷ Κρεύγᾳ τῶν Νεμείων τὸν στέφανον, ὅτι ὁ πρὸς αὐτὸν
μαχόμενος Δαμόξενος Συρακόσιος παρέβη τὰ ὡμολογημένα σφίσιν ἐς
ἀλλήλους. Ἐφήξειν μὲν γὰρ ἔμελλεν ἑσπέρα πυκτεύουσιν αὐτοῖς,
συνέθεντο δὲ ἐς ἐπήκοον ἀνὰ μέρος τὸν ἕτερον ὑποσχεῖν αὐτῶν τῷ ἑτέρῳ
πληγήν. Τοῖς δὲ πυκτεύουσιν οὐκ ἦν πω τηνικαῦτα ἱμὰς ὀξὺς ἐπὶ τῷ
καρπῷ τῆς χειρὸς ἑκατέρας, ἀλλὰ ταῖς μειλίχαις ἔτι ἐπύκτευον, ὑπὸ τὸ
κοῖλον δέοντες τῆς χειρός, ἵνα οἱ δάκτυλοί σφισιν ἀπολείπωνται
γυμνοί· αἱ δὲ ἐκ βοέας ὠμῆς ἱμάντες λεπτοὶ τρόπον τινὰ ἀρχαῖον
πεπλεγμένοι δι´ ἀλλήλων ἦσαν αἱ μειλίχαι. (4) Τότε οὖν ὁ μὲν τὴν
πληγὴν ἀφῆκεν ἐς τοῦ Δαμοξένου τὴν κεφαλήν· ὁ δὲ ἀνασχεῖν τὴν χεῖρα
ὁ Δαμόξενος ἐκέλευσε τὸν Κρεύγαν, ἀνασχόντος δὲ παίει τοῖς δακτύλοις
ὀρθοῖς ὑπὸ τὴν πλευράν, ὑπὸ δὲ ἀκμῆς τε τῶν ὀνύχων καὶ βίας τῆς
πληγῆς τὴν χεῖρα ἐς τὸ ἐντὸς καθεὶς καὶ ἐπιλαβόμενος τῶν σπλάγχνων
ἐς τὸ ἐκτὸς ἕλκων ἀπέρρηξε. (5) Καὶ ὁ μὲν τὴν ψυχὴν αὐτίκα ὁ Κρεύγας
ἀφίησιν, οἱ δὲ Ἀργεῖοι τὸν Δαμόξενον ἅτε τὰ συγκείμενα ὑπερβάντα καὶ
ἀντὶ μιᾶς κεχρημένον πολλαῖς ἐς τὸν ἀντίπαλον ταῖς πληγαῖς
ἐξελαύνουσι, τῷ Κρεύγᾳ δὲ τὴν νίκην τεθνεῶτι ἔδοσαν καὶ ἐποιήσαντο
εἰκόνα ἐν Ἄργει· καὶ ἐς ἐμὲ ἔκειτο ἐν τοῦ Ἀπόλλωνος τοῦ Λυκίου. |
CHAPITRE XLI.
Polyandrium. Le Lymax et la Néda, fleuves. Eurynome
et son temple. Monts de Phigalie et temple d'Apollon Epicurius. Mont
Cotylias et sources du Limax.
1. Vous trouvez aussi dans la place
publique de Phigalie le tombeau commun des Oresthasiens d'élite dont
j'ai parlé ; on leur sacrifie tous les ans comme à des héros. 2. Le
fleuve nommé Lymax, après avoir passé tout auprès de Phigalie, se
jette dans la Néda. On dit que ce fleuve a pris son nom de la
purification de Rhéa ; les nymphes, en effet, l'ayant purifiée après
qu'elle eut enfanté de Jupiter, jetèrent dans ce fleuve les choses
qui avaient servi à cette cérémonie, que les Achéens nomment Lymata.
Homère se sert de ce mot, lorsqu'il dit que les Grecs, délivrés de
la peste, se purifièrent et jetèrent dans la mer les choses qui
avaient servi à les purifier. 3. Les sources de la Néda sont dans le
mont Cérausius qui est une portion du mont Lycée ; elle passe très
près de Phigalie, et les enfants des Phigaliens vont en cet endroit
se couper les cheveux en son honneur; elle reçoit de petits
vaisseaux vers son embouchure dans la mer. De tous les fleuves que
je connais, le Méandre est celui qui a le cours le plus tortueux, se
repliant sur lui-même et faisant mille détours différents ; la Néda
est après lui, le fleuve qui en fait le plus. 4. A environ douze
stades au-dessus de Phigalie, il y a des bains chauds, et le Lymax
se jette dans la Néda à peu. de distance de ces bains. On voit vers
leur confluent, un temple d'Eurynome qui est depuis longtemps en
grande vénération. Situé dans un endroit très escarpé, et d'un abord
très difficile, il est entouré de cyprès très nombreux et très
serrés les uns contre les autres. 5. Le peuple, à Phigalie, croit
qu'Eurynome est un surnom de Diane, mais ceux d'entre eux qui
connaissent les écrivains anciens, disent qu'Eurynome était fille de
l'Océan, et qu'Homère en fait mention dans l'Iliade, lorsqu'il dit
que Vulcain fut recueilli par Eurynome et Thétis. Le temple
d'Eurynome ne s'ouvre qu'un seul jour dans l'année; il reste fermé
tout le reste du temps. 6. Le jour qu'on l'ouvre, on y offre des
sacrifices tant au nom de la ville qu'au nom des particuliers ;
comme je ne m'y suis pas trouvé dans le temps de la fête, je n'ai
pas pu voir la statue d'Eurynome, mais j'ai appris des Phigaliens
que cette statue en bois est liée avec des chaînes d'or, qu'elle
représente une femme jusqu'aux; cuisses, et que le reste du corps a
la forme d'un poisson ; ce qui indique d'une manière bien évidente,
une fille de l'Océan habitant le fond de la mer avec Thétis ; mais
ou ne voit pas comment et d'après quelle tradition vraisemblable, on
aurait pu attribuer cette forme à Diane. 7. Phigalie est entourée de
montagnes; à gauche par le mont Cotylius, et à droite par le mont
Elaium qui règne devant cette partie. Le Cotylius est tout au plus à
quarante stades de la ville, on remarque sur cette montagne un
endroit nommé Basses, où est le temple d'Apollon Epicurius, qui est
tout en marbre, même le toit. 8. De tous les temples qui sont dans
le Péloponnèse, c'est après le temple de Tégée, celui qu'on admire
le plus, pour la beauté du marbre et l'harmonie des proportions. On
a donné ce surnom à Apollon, parce qu'il secourut les Phigaliens
attaqués d'une maladie épidémique, de même que les Athéniens lui
donnèrent le surnom d'Alexicacus, parce qu'il les délivra de la
maladie qui les affligeait. 9. Ce fut également à l'époque de la
guerre entre les Athéniens et les peuples du Péloponnèse, que le
dieu fit cesser cette maladie chez les Phigaliens ; j'en tire la
preuve du surnom donné à Apollon qui a la même signification chez
les deux peuples, et de ce qu'Ictinus, l'architecte du temple de
Phigalie, florissait du temps de Périclès, et a construit le
Parthénon d'Athènes. J'ai déjà dit plus haut que la statue
d'Apollon, qui était dans ce temple, est maintenant sur la place
publique de Mégalopolis. 10. Il y a sur le mont Cotylius une
fontaine ; quelqu'un a écrit que c'était d'elle que le fleuve Lymax
tirait sa source, mais il est évident qu'il ne l'a pas vue lui-même,
et que celui qui le lui avait dit, ne l'avait pas vue non plus; pour
moi j'en parle comme témoin oculaire, et comme instruit par les gens
du pays : j'ai vu le courant du fleuve, et j'ai aussi vu l'eau qui
sort de la fontaine du mont Cotylius ; elle ne va pas très loin, et
se perd bientôt sous terre. L'idée ne m'est cependant pas venue de
m'informer en quel lieu de l'Arcadie le fleuve Lymax prend sa
source. Il y a au-dessus du temple d'Apollon Epicurius, un endroit
nommé Cotylus ; on y honore Vénus qui a là un temple et une statue ;
mais le temple n'a plus de toit. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΜΑ'.
Πολυάνδριον. Λύμαξ καὶ Νέδα ποταμοί. Εὐρυνόμη
καὶ ἱερὸν αὐτῆς. Φιγαλίας ὄρη, καὶ Ἀπόλλωνος τοῦ Ἐπικουρίου
ναός. Κοτύλιον ὄρος καὶ Λύκανος πηγαί.
(1) Φιγαλεῦσι δὲ ἐπὶ τῆς ἀγορᾶς
καὶ πολυάνδριον τῶν λογάδων τῶν Ὀρεσθασίων ἐστί, καὶ ὡς ἥρωσιν
αὐτοῖς ἐναγίζουσιν ἀνὰ πᾶν ἔτος. (2) Ποταμὸς δὲ ὁ καλούμενος Λύμαξ
ἐκδίδωσι μὲν ἐς τὴν Νέδαν παρ´ αὐτὴν ῥέων Φιγαλίαν, γενέσθαι δὲ
τοὔνομά φασι τῷ ποταμῷ καθαρσίων τῶν Ῥέας ἕνεκα. Ὡς γὰρ δὴ τεκοῦσαν
τὸν Δία ἐκάθηραν ἐπὶ ταῖς ὠδῖσιν αἱ Νύμφαι, τὰ καθάρματα ἐς τοῦτον
ἐμβάλλουσι τὸν ποταμόν· ὠνόμαζον δὲ ἄρα οἱ ἀρχαῖοι αὐτὰ λύματα.
Μαρτυρεῖ δὲ καὶ Ὅμηρος, ἀπολυμαίνεσθαί τε ἐπὶ λύσει τοῦ λοιμοῦ τοὺς
Ἕλληνας καὶ ἐμβάλλειν τὰ λύματα εἰπὼν σφᾶς ἐς θάλασσαν. (3) Εἰσὶ δὲ
αἱ πηγαὶ τῆς Νέδας ἐν ὄρει τῷ Κεραυσίῳ· τοῦ Λυκαίου δὲ μοῖρά ἐστι.
Καθότι δὲ ἐγγύτατα ἡ Νέδα Φιγαλέων τῆς πόλεως γίνεται, κατὰ τοῦτο οἱ
Φιγαλέων παῖδες ἀποκείρονται τῷ ποταμῷ τὰς κόμας· τὰ δὲ πρὸς θαλάσσῃ
καὶ ἀναπλεῖται ναυσὶν οὐ μεγάλαις ἡ Νέδα. Ποταμῶν δὲ ὁπόσους ἴσμεν
Μαίανδρος μὲν σκολιῷ μάλιστα κάτεισι τῷ ῥεύματι, ἔς τε τὸ ἄνω καμπὰς
καὶ αὖθις ἐπιστροφὰς παρεχόμενος πλείστας· δεύτερα δὲ ἑλιγμῶν γε
ἕνεκα φέροιτο ἂν ἡ Νέδα. (4) Σταδίοις δὲ ὅσον δώδεκα ἀνωτέρω
Φιγαλίας θερμά τέ ἐστι λουτρὰ καὶ τούτων οὐ πόρρω κάτεισιν ὁ Λύμαξ
ἐς τὴν Νέδαν· ᾗ δὲ συμβάλλουσι τὰ ῥεύματα, ἔστι τῆς Εὐρυνόμης τὸ
ἱερόν, ἅγιόν τε ἐκ παλαιοῦ καὶ ὑπὸ τραχύτητος τοῦ χωρίου
δυσπρόσοδον· περὶ αὐτὸ καὶ κυπάρισσοι πεφύκασι πολλαί τε καὶ
ἀλλήλαις συνεχεῖς. (5) Τὴν δὲ Εὐρυνόμην ὁ μὲν τῶν Φιγαλέων δῆμος
ἐπίκλησιν εἶναι πεπίστευκεν Ἀρτέμιδος· ὅσοι δὲ αὐτῶν παρειλήφασιν
ὑπομνήματα ἀρχαῖα, θυγατέρα Ὠκεανοῦ φασιν εἶναι τὴν Εὐρυνόμην, ἧς δὴ
καὶ Ὅμηρος ἐν Ἰλιάδι ἐποιήσατο μνήμην ὡς ὁμοῦ Θέτιδι ὑποδέξαιτο
Ἥφαιστον. Ἡμέρᾳ δὲ τῇ αὐτῇ κατὰ ἔτος ἕκαστον τὸ ἱερὸν ἀνοιγνύουσι
τῆς Εὐρυνόμης, τὸν δὲ ἄλλον χρόνον οὔ σφισιν ἀνοιγνύναι καθέστηκε·
(6) τηνικαῦτα δὲ καὶ θυσίας δημοσίᾳ τε καὶ ἰδιῶται θύουσιν.
Ἀφικέσθαι μὲν δή μοι τῆς ἑορτῆς οὐκ ἐξεγένετο ἐς καιρὸν οὐδὲ τῆς
Εὐρυνόμης τὸ ἄγαλμα εἶδον· τῶν Φιγαλέων δ´ ἤκουσα ὡς χρυσαῖ τε τὸ
ξόανον συνδέουσιν ἁλύσεις καὶ εἰκὼν γυναικὸς τὰ ἄχρι τῶν γλουτῶν, τὸ
ἀπὸ τούτου δέ ἐστιν ἰχθύς. Θυγατρὶ μὲν δὴ Ὠκεανοῦ καὶ ἐν βυθῷ τῆς
θαλάσσης ὁμοῦ Θέτιδι οἰκούσῃ παρέχοιτο ἄν τι ἐς γνώρισμα αὐτῆς ὁ
ἰχθύς· Ἀρτέμιδι δὲ οὐκ ἔστιν ὅπως ἂν μετά γε τοῦ εἰκότος λόγου
μετείη τοιούτου σχήματος. (7) Περιέχεται δὲ ἡ Φιγαλία ὄρεσιν, ἐν
ἀριστερᾷ μὲν ὑπὸ τοῦ καλουμένου Κωτιλίου, τὰ δὲ ἐς δεξιὰν ἕτερον
προβεβλημένον ἐστὶν αὐτῆς ὄρος τὸ Ἐλάιον. Ἀπέχει δὲ τῆς πόλεως ἐς
τεσσαράκοντα τὸ Κωτίλιον μάλιστα σταδίους· ἐν δὲ {τῷ} αὐτῷ χωρίον τέ
ἐστι καλούμενον Βᾶσσαι καὶ ὁ ναὸς τοῦ Ἀπόλλωνος τοῦ Ἐπικουρίου,
λίθου καὶ αὐτὸς καὶ ὁ ὄροφος. (8) Ναῶν δὲ ὅσοι Πελοποννησίοις εἰσί,
μετά γε τὸν ἐν Τεγέᾳ προτιμῷτο οὗτος ἂν τοῦ λίθου τε ἐς κάλλος καὶ
τῆς ἁρμονίας ἕνεκα. Τὸ δὲ ὄνομα ἐγένετο τῷ Ἀπόλλωνι ἐπικουρήσαντι
ἐπὶ νόσῳ λοιμώδει, καθότι καὶ παρὰ Ἀθηναίοις ἐπωνυμίαν ἔλαβεν
Ἀλεξίκακος ἀποτρέψας καὶ τούτοις τὴν νόσον. (9) Ἔπαυσε δὲ ὑπὸ τὸν
Πελοποννησίων καὶ Ἀθηναίων πόλεμον καὶ τοὺς Φιγαλέας καὶ οὐκ ἐν
ἑτέρῳ καιρῷ· μαρτύρια δὲ αἵ τε ἐπικλήσεις ἀμφότεραι τοῦ Ἀπόλλωνος
ἐοικός τι ὑποσημαίνουσαι καὶ Ἰκτῖνος ὁ ἀρχιτέκτων τοῦ ἐν Φιγαλίᾳ
ναοῦ γεγονὼς τῇ ἡλικίᾳ κατὰ Περικλέα καὶ Ἀθηναίοις τὸν Παρθενῶνα
καλούμενον κατασκευάσας. Ἐδίδαξε δὲ ὁ λόγος ἤδη μοι τὸ ἄγαλμα εἶναι
τοῦ Ἀπόλλωνος Μεγαλοπολιτῶν ἐν τῇ ἀγορᾷ. (10) Ἔστι δὲ ὕδατος ἐν τῷ
ὄρει τῷ Κωτιλίῳ πηγή, καὶ ὅπου συνέγραψεν ἤδη τις ἀπὸ ταύτης τῷ
ποταμῷ τὸ ῥεῦμα τῷ Λύμακι ἄρχεσθαι, συνέγραψεν οὔτε αὐτὸς θεασάμενος
οὔτε ἀνδρὸς ἀκοὴν ἰδόντος· ἃ καὶ ἀμφότερα παρῆσαν ἐμοί· τὸ μὲν
ποταμοῦ ῥεῦμα ὂν ἑωρῶμεν, τῆς δὲ ἐν τῷ Κωτιλίῳ πηγῆς οὐκ ἐπὶ πολὺ
ἐξικνούμενον τὸ ὕδωρ ἀλλὰ ἐντὸς ὀλίγου παντάπασιν ἀφανὲς γινόμενον.
Οὐ μὴν οὐδὲ ὅπου τῆς Ἀρκάδων ἐστὶν ἡ πηγὴ τῷ Λύμακι, ἐπῆλθε
πολυπραγμονῆσαί μοι. Ἔστι δὲ ὑπὲρ τὸ ἱερὸν τοῦ Ἀπόλλωνος τοῦ
Ἐπικουρίου χωρίον Κώτιλον μὲν ἐπίκλησιν, Ἀφροδίτη δέ ἐστιν ἐν
Κωτίλῳ· καὶ αὐτῇ {τε} ναός τε ἦν οὐκ ἔχων ἔτι ὄροφον καὶ ἄγαλμα
ἐπεποίητο. |
CHAPITRE XLII.
Mont Elaïum. Grotte de Cérès MéIéna. Deuil et statue de cette
déesse.
1. LE mont Elaïum est à environ trente
stades de la ville, on y remarque un antre consacré à Cérès
surnommée Méléna (la noire); tout ce qu'on raconte à Thelpuse du
commerce de Neptune et de Cérès, est reçu à Phigalie comme une
tradition véritable; 2. mais les Phigaliens disent que Cérès enfanta
la déesse
que les Arcadiens nomment Despéné, et non
pas un cheval ; ils ajoutent que depuis cela, irritée contre
Neptune, et affligée de l'enlèvement de Proserpine, elle prit des
vêtements noirs, se retira dans cet antre et s'absenta longtemps du
ciel ; cependant toutes les productions de la terre périssaient, et
la famine détruisait même la plus grande partie du genre humain,
sans qu'aucun des dieux sût où Cérès était cachée ; 3. mais Pan qui
parcourait l'Arcadie et allait chasser tantôt sur un mont, tantôt
sur l'autre, étant venu sur le mont Elaïum, reconnut Cérès sous la
forme et sous les vêtements qu'elle avait pris ; Jupiter ayant su de
Pan où elle était, envoya vers elle les Parques, qui
parvinrent à fléchir sa colère et à calmer sa douleur. Voilà
pourquoi les Phigaliens, à ce qu'ils prétendent, regardent cet antre
comme consacré à Cérès ; 4. ils y avaient placé sa statue en bois,
elle était représentée assise sur une pierre ; elle ressemblait à
une femme pour tout le reste du corps, mais elle avait la tête et là
crinière d'un cheval; des serpents et toutes sortes de bêtes féroces
étaient attachés à sa tête, et semblaient en sortir. Elle était
revêtue d'une tunique qui la couvrait jusqu'aux pieds ; elle avait
un dauphin sur la main droite et une colombe sur la gauche. Il n'est
pas difficile à tout homme qui a quelque intelligence et surtout de
la mémoire, de conjecturer pourquoi on l'avait représentée ainsi. On
l'a surnommée Méléna, dit-on, parce qu'elle avait un vêtement noir.
5. On ne sait point de qui était cette ancienne statue en bois, ni
comment le feu y prit. Lorsqu'elle eut été détruite, les Phigaliens
n'en ayant point fait faire d'autre, et même ayant négligé en grande
partie les fêtes et les sacrifices établis en l'honneur de la
déesse, leur territoire fut frappé de stérilité, ils s'adressèrent
alors à l'oracle de Delphes, et la Pythie leur répondit; 6.
Arcadiens, Azaniens, qui vous nourrissez de glands et qui habitez
Phigalie où est l'antre secret de Déo métamorphosée en jument, vous
venez me demander les moyens de mettre fin à la famine qui vous
presse; seuls deux fois nomades, seuls deux fois réduits à la
nourriture sauvage, c'est Déo qui vous prive de subsistances,
dessèche vos pâturages, et vous réduit de nouveau au gland, parce
qu'elle est privée des offrandes que vous lui faisiez, et des
honneurs gué vous lui rendiez anciennement ; elle vous réduira
bientôt à vous dévorer les uns les autres, et à dévorer vos enfants
si vous n'apaisez pas sa colère par des sacrifices offerts au nom de
tout le peuple ; rendez surtout à son antre ses ornements sacrés.
7. Les Phigaliens, d'après cet oracle, rétablirent avec plus de
solennité qu'auparavant, tout ce qui concernait le culte de Cérès,
et engagèrent moyennant un certain prix, Onatas, fils de Micon
d'Égine, à leur faire une statue de cette déesse; cet Onatas est
celui qui a fait pour les habitants de Pergame, une statue d'Apollon
en bronze, très remarquable, tant par sa grandeur que par son
exécution. Onatas avait trouvé une copie ou peinte ou sculptée de
l'ancienne statue en bois, ce modèle, et surtout comme on le dit,
l'inspirai ion qu'il reçut en songe, le portèrent à exécuter cette
statue en bronze ; il la fit deux générations tout au plus après
l'invasion des Mèdes dans la Grèce ; 8. voici la preuve de ce que
j'avance : lors du passage de Xerxès en Europe, Gélon, fils de
Dinomène, était tyran de Syracuse et de toute la Sicile ; après la
mort de Gélon, son autorité passa à Hiéron son frère ; celui-ci
étant mort avant d'avoir pu dédier à Jupiter Olympien les offrandes
qu'il avait promises pour les victoires remportées par ses chevaux,
Dinomène, fils d'Hiéron, les offrit pour son père. 9. Toutes ces
offrandes sont l'ouvrage d'Onatas, et voici les inscriptions qu'on y
voit encore. Une fois vainqueur à la course des chars, et deux
fois à celle des chevaux, Hiéron fit ces offrandes à Jupiter
Olympien, et Dinomène, son fils, les plaça dans l'enceinte sacrée,
comme un monument de la gloire de son père. 10. L'autre
inscription porte : Ces statues sont l'ouvrage d'Onotas fils de
Micon, et citoyen de l'île d'Égine. Onatas était contemporain
d'Hégias d'Athènes et d'Ageladas d'Argos. 11. C'est principalement
pour cette Cérès que j'ai fait le voyage de Phigalie. Je lui ai fait
des offrandes à la manière des gens du pays, qui ne lui immolent
aucune victime, et se contentent de lui offrir des fruits cultivés
de toutes les espèces, entre autres des raisins, des rayons de miel,
des toisons de brebis avec leur suint et non préparées pour être
travaillées. Ils mettent tout cela sur un autel bâti devant l'antre,
et versent de l'huile par dessus. Voilà ce qui s'observe non
seulement pour les sacrifices des particuliers, mais encore pour
ceux qu'on offre tous les ans au nom du public. 12. C'est une
prêtresse qui fait toutes les cérémonies d'usage, elle est aidée par
le plus jeune des Hiérothytes, ceux-ci sont au nombre de trois et
choisis parmi les citoyens. Il y a autour de cet antre, un bois de
chêne avec une source d'eau très froide. La statue faite par Onatas
ne subsistait plus de mon temps, et les Phigaliens ignoraient pour
la plupart qu'elle eût jamais existé. 13. Mais le plus âgé de ceux
que j'y trouvai, me dit que trois générations avant lui, des pierres
qui s'étaient détachées de la voûte, étaient tombées sur la statue,
l'avaient brisée, et qu'elle avait entièrement disparu. On voit
encore à la voûte l'endroit d'où ces pierres se sont détachées.
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ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΜΒ'.
Ἐλαῖον ὄρος. Δήμητρος Μελαίνης ἄντρον, πένθος καὶ
ξόανον.
(1) Τὸ δὲ ἕτερον τῶν ὀρῶν τὸ Ἐλάιον
ἀπωτέρω μὲν Φιγαλίας ὅσον τε σταδίοις τριάκοντά ἐστι, Δήμητρος δὲ
ἄντρον αὐτόθι ἱερὸν ἐπίκλησιν Μελαίνης. Ὅσα μὲν δὴ οἱ ἐν Θελπούσῃ
λέγουσιν ἐς μῖξιν τὴν Ποσειδῶνός τε καὶ Δήμητρος, κατὰ ταὐτά σφισιν
οἱ Φιγαλεῖς νομίζουσι, τεχθῆναι δὲ ὑπὸ τῆς Δήμητρος οἱ Φιγαλεῖς
φασιν οὐχ ἵππον ἀλλὰ τὴν Δέσποιναν ἐπονομαζομένην ὑπὸ Ἀρκάδων· (2)
τὸ δὲ ἀπὸ τούτου λέγουσι θυμῷ τε ἅμα ἐς τὸν Ποσειδῶνα αὐτὴν καὶ ἐπὶ
τῆς Περσεφόνης τῇ ἁρπαγῇ πένθει χρωμένην μέλαιναν ἐσθῆτα ἐνδῦναι καὶ
ἐς τὸ σπήλαιον τοῦτο ἐλθοῦσαν ἐπὶ χρόνον ἀπεῖναι πολύν. Ὡς δὲ
ἐφθείρετο μὲν πάντα ὅσα ἡ γῆ τρέφει, τὸ δὲ ἀνθρώπων γένος καὶ ἐς
πλέον ἀπώλλυτο ὑπὸ τοῦ λιμοῦ, θεῶν μὲν ἄλλων ἠπίστατο ἄρα οὐδεὶς
ἔνθα ἀπεκέκρυπτο ἡ Δημήτηρ, (3) τὸν δὲ Πᾶνα ἐπιέναι μὲν τὴν Ἀρκαδίαν
καὶ ἄλλοτε αὐτὸν ἐν ἄλλῳ θηρεύειν τῶν ὀρῶν, ἀφικόμενον δὲ καὶ πρὸς
τὸ Ἐλάιον κατοπτεῦσαι τὴν Δήμητρα σχήματός τε ὡς εἶχε καὶ ἐσθῆτα
ἐνεδέδυτο ποίαν· πυθέσθαι δὴ τὸν Δία ταῦτα παρὰ τοῦ Πανὸς καὶ οὕτως
ὑπ´ αὐτοῦ πεμφθῆναι τὰς Μοίρας παρὰ τὴν Δήμητρα, τὴν δὲ πεισθῆναί τε
ταῖς Μοίραις καὶ ἀποθέσθαι μὲν τὴν ὀργήν, ὑφεῖναι δὲ καὶ τῆς λύπης.
Σφᾶς δὲ ἀντὶ τούτων φασὶν οἱ Φιγαλεῖς τό τε σπήλαιον νομίσαι τοῦτο
ἱερὸν Δήμητρος καὶ ἐς αὐτὸ ἄγαλμα ἀναθεῖναι ξύλου. (4) Πεποιῆσθαι δὲ
οὕτω σφίσι τὸ ἄγαλμα· καθέζεσθαι μὲν ἐπὶ πέτρᾳ, γυναικὶ δὲ ἐοικέναι
τἄλλα πλὴν κεφαλήν· κεφαλὴν δὲ καὶ κόμην εἶχεν ἵππου, καὶ δρακόντων
τε καὶ ἄλλων θηρίων εἰκόνες προσεπεφύκεσαν τῇ κεφαλῇ· χιτῶνα δὲ
ἐνεδέδυτο καὶ ἐς ἄκρους τοὺς πόδας· δελφὶς δὲ ἐπὶ τῆς χειρὸς ἦν
αὐτῇ, περιστερὰ δὲ ἡ ὄρνις ἐπὶ τῇ ἑτέρᾳ. Ἐφ´ ὅτῳ μὲν δὴ τὸ ξόανον
ἐποιήσαντο οὕτως, ἀνδρὶ οὐκ ἀσυνέτῳ γνώμην ἀγαθῷ δὲ καὶ τὰ ἐς μνήνην
δῆλά ἐστι· Μέλαιναν δὲ ἐπονομάσαι φασὶν αὐτήν, ὅτι καὶ ἡ θεὸς
μέλαιναν τὴν ἐσθῆτα εἶχε. (5) Τοῦτο μὲν δὴ τὸ ξόανον οὔτε ὅτου
ποίημα ἦν οὔτε ἡ φλὸξ τρόπον ὅντινα ἐπέλαβεν αὐτό, μνημονεύουσιν·
ἀφανισθέντος δὲ τοῦ ἀρχαίου Φιγαλεῖς οὔτε ἄγαλμα ἄλλο ἀπεδίδοσαν τῇ
θεῷ καὶ ὁπόσα ἐς ἑορτὰς καὶ θυσίας τὰ πολλὰ δὴ παρῶπτό σφισιν, ἐς ὃ
ἡ ἀκαρπία ἐπιλαμβάνει τὴν γῆν· καὶ ἱκετεύσασιν αὐτοῖς χρᾷ τάδε ἡ
Πυθία·
(6) Ἀρκάδες
Ἀζᾶνες βαλανηφάγοι, οἳ Φιγάλειαν
νάσσασθ´, ἱππολεχοῦς Δῃοῦς κρυπτήριον ἄντρον,
ἥκετε πευσόμενοι λιμοῦ λύσιν ἀλγινόεντος,
μοῦνοι δὶς νομάδες, μοῦνοι πάλιν ἀγριοδαῖται.
Δῃὼ μέν σε ἔπαυσε νομῆς, Δῃὼ δὲ νομῆας
ἐκ δησισταχύων καὶ ἀναστοφάγων πάλι θῆκε,
νοσφισθεῖσα γέρα προτέρων τιμάς τε παλαιάς.
καί σ´ ἀλληλοφάγον θήσει τάχα καὶ τεκνοδαίτην,
εἰ μὴ πανδήμοις λοιβαῖς χόλον ἱλάσσεσθε
σήραγγός τε μυχὸν θείαις κοσμήσετε τιμαῖς.
(7) Ὡς δὲ οἱ Φιγαλεῖς ἀνακομισθὲν τὸ
μάντευμα ἤκουσαν, τά τε ἄλλα ἐς πλέον τιμῆς ἢ τὰ πρότερα τὴν Δήμητρα
ἦγον καὶ Ὀνάταν τὸν Μίκωνος Αἰγινήτην πείθουσιν ἐφ´ ὅσῳ δὴ μισθῷ
ποιῆσαί σφισιν ἄγαλμα Δήμητρος· τοῦ δὲ Ὀνάτα τούτου Περγαμηνοῖς
ἐστιν Ἀπόλλων χαλκοῦς, θαῦμα ἐν τοῖς μάλιστα μεγέθους τε ἕνεκα καὶ
ἐπὶ τῇ τέχνῃ. Τότε δὴ ὁ ἀνὴρ οὗτος ἀνευρὼν γραφὴν ἢ μίμημα τοῦ
ἀρχαίου ξοάνου - τὰ πλείω δέ, ὡς λέγεται, καὶ κατὰ ὀνειράτων ὄψιν -
ἐποίησε χαλκοῦν Φιγαλεῦσιν ἄγαλμα, γενεαῖς μάλιστα δυσὶν ὕστερον τῆς
ἐπὶ τὴν Ἑλλάδα ἐπιστρατείας τοῦ Μήδου. (8) Μαρτυρεῖ δέ μοι τῷ λόγῳ·
κατὰ γὰρ τὴν Ξέρξου διάβασιν ἐς τὴν Εὐρώπην Συρακουσῶν τε ἐτυράννει
καὶ Σικελίας τῆς ἄλλης Γέλων ὁ Δεινομένους· ἐπεὶ δὲ ἐτελεύτησε
Γέλων, ἐς Ἱέρωνα ἀδελφὸν Γέλωνος περιῆλθεν ἡ ἀρχή· Ἱέρωνος δὲ
ἀποθανόντος πρότερον πρὶν ἢ τῷ Ὀλυμπίῳ Διὶ ἀναθεῖναι τὰ ἀναθήματα ἃ
εὔξατο ἐπὶ τῶν ἵππων ταῖς νίκαις, οὕτω Δεινομένης ὁ Ἱέρωνος ἀπέδωκεν
ὑπὲρ τοῦ πατρός. (9) Ὀνάτα καὶ ταῦτα ποιήματα, καὶ ἐπιγράμματα ἐν
Ὀλυμπίᾳ, τὸ μὲν ὑπὲρ τοῦ ἀναθήματός ἐστιν αὐτῶν,
Σόν ποτε νικήσας, Ζεῦ Ὀλύμπιε, σεμνὸν ἀγῶνα
τεθρίππῳ μὲν ἅπαξ, μουνοκέλητι δὲ δίς,
δῶρα Ἱέρων τάδε σοι ἐχαρίσσατο· παῖς δ´ ἀνέθηκε
Δεινομένης πατρὸς μνῆμα Συρακοσίου·
(10) Τὸ δὲ ἕτερον λέγει τῶν
ἐπιγραμμάτων·
Υἱὸς μέν με Μίκωνος Ὀνάτας ἐξετέλεσσεν,
νάσῳ ἐν Αἰγίνᾳ δώματα ναιετάων.
Ἡ δὲ ἡλικία τοῦ Ὀνάτα κατὰ τὸν
Ἀθηναῖον Ἡγίαν καὶ Ἀγελάδαν συμβαίνει τὸν Ἀργεῖον. (11) Ταύτης
μάλιστα ἐγὼ τῆς Δήμητρος ἕνεκα ἐς Φιγαλίαν ἀφικόμην. Καὶ ἔθυσα τῇ
θεῷ, καθὰ καὶ οἱ ἐπιχώριοι νομίζουσιν, οὐδέν· τὰ δὲ ἀπὸ τῶν δένδρων
τῶν ἡμέρων τά τε ἄλλα καὶ ἀμπέλου καρπὸν καὶ μελισσῶν τε κηρία καὶ
ἐρίων τὰ μὴ ἐς ἐργασίαν πω ἥκοντα ἀλλὰ ἔτι ἀνάπλεα τοῦ οἰσύπου, ἃ
τιθέασιν ἐπὶ τὸν βωμὸν τὸν ᾠκοδομημένον πρὸ τοῦ σπηλαίου, θέντες δὲ
καταχέουσιν αὐτῶν ἔλαιον, ταῦτα ἰδιώταις τε ἀνδράσι καὶ ἀνὰ πᾶν ἔτος
Φιγαλέων τῷ κοινῷ καθέστηκεν ἐς τὴν θυσίαν.(12) Ἱέρεια δέ σφισίν
ἐστιν ἡ δρῶσα, σὺν δὲ αὐτῇ καὶ τῶν ἱεροθυτῶν καλουμένων ὁ νεώτατος·
οἱ δέ εἰσι τῶν ἀστῶν τρεῖς ἀριθμόν. Ἔστι δὲ δρυῶν τε ἄλσος περὶ τὸ
σπήλαιον καὶ ὕδωρ ψυχρὸν ἄνεισιν ἐκ τῆς γῆς. Τὸ δὲ ἄγαλμα τὸ ὑπὸ τοῦ
Ὀνάτα ποιηθὲν οὔτε ἦν κατ´ ἐμὲ οὔτε εἰ ἐγένετο ἀρχὴν Φιγαλεῦσιν
ἠπίσταντο οἱ πολλοί· (13) τῶν δὲ ἐντυχόντων ἡμῖν ἔλεγεν ὁ
πρεσβύτατος γενεαῖς πρότερον τρισὶν ἢ κατ´ αὐτὸν ἐμπεσεῖν ἐς τὸ
ἄγαλμα ἐκ τοῦ ὀρόφου πέτρας, ὑπὸ τούτων δὲ καταγῆναι καὶ ἐς ἅπαν
ἔφασκεν αὐτὸ ἀφανισθῆναι· καὶ ἔν γε τῷ ὀρόφῳ δῆλα καὶ ἡμῖν ἔτι ἦν,
καθὰ ἀπερρώγεσαν αἱ πέτραι. |
CHAPITRE XLIII.
Ville de Pallantium. Evandre, fondateur d'une autre
Pallantium sur les bords du Tibre. Exploits d'Antonin le Pieux,
et ses bienfaits. Exploits de son fils Antonin.
1. L'ORDRE de ma narration exige que
je parle maintenant de Pallantium, de ce qu'elle peut avoir de
remarquable, et que je dise pourquoi le premier des Antonins en a
fait une ville au lieu d'un bourg, et l'a déclarée libre et exempte
de tout tribut. 2. On dit qu'un nommé Evandre fut le premier entre
les Arcadiens pour la sagesse et pour les talents militaires ; il
était fils de Mercure et d'une nymphe, fille du Ladon. Cet Evandre
étant parti à la tête d'une armée d'Arcadiens de Pallantium, pour
fonder une colonie, bâtit une ville sur les bords du Tibre; et la
partie de la Rome actuelle qui était habitée par Evandre et les
Arcadiens qui l'avaient suivi, prit alors le nom de Pallantium en
mémoire de la ville d'Arcadie. On retrancha dans la suite un L. et
un N., ce qui fit Palatium. 3. C'est pour cela que l'empereur
Antonin a comblé de bienfaits Pallantium. Cet empereur n'engagea
jamais de son propre mouvement les Romains dans aucune guerre; mais
l'empire fut attaqué par les Maures, peuplade la plus considérable
des Libyens indépendants. Ces Maures, nomades comme les Scythes,
sont bien plus difficiles à vaincre qu'eux voyageant à cheval eux et
leurs femmes, et non sur des chariots. Antonin les ayant chassés de
tout le pays soumis aux Romains, les repoussa aux extrémités de la
Libye, vers le mont Atlas et vers les peuples des environs. 4. Il
dépouilla aussi d'une portion de leur territoire, les Brigantes,
peuple de l'île Britannique, qui, sans être provoqués avoient fait
une invasion à main armée dans la Vénuvie, pays soumis aux Romains.
Un violent tremblement de terre renversa, sous son règne, plusieurs
villes de la Lycie et de la Carie, ainsi que Cos et Rhodes ; il
parvint à force de soins et avec des dépenses excessives, à les
rétablir et en fut pour ainsi dire le second fondateur. Je ne
parlerai pas des sommes considérables qu'il donna aux peuples Grecs
et barbares qui se trouvaient dans le besoin, ni des travaux qu'il
fit exécuter dans la Grèce, dans l'Ionie, à Carthage et dans le pays
des Syriens, tout cela se trouvant écrit par d'autres avec la plus
grande exactitude. 5. Voici encore une autre action mémorable du
même empereur. Les sujets de l'empire qui avaient obtenu le droit de
citoyens Romains, mais dont les enfants étaient restés Grecs, se
voyaient dans la nécessité de partager leur fortune avec des
étrangers, s'ils ne voulaient pas qu'elle allât grossir le fisc
impérial ; telle était en effet la loi. Antonin leur permit
d'instituer leurs enfants héritiers, aimant mieux se montrer humain,
que de conserver une loi avantageuse au fisc. Les Romains lui
donnèrent le surnom de Pieux, parce qu'il montra toujours la plus
grande piété envers les dieux ; 6. mais il mériterait bien à mon
avis, celui de père du genre humain qu'on avait donné à Cyrus
l'ancien. Il laissa l'empire à un fils du même nom que lui; ce
second Antonin fit rentrer dans le devoir les Germains, peuple le
plus nombreux et le plus vaillant de tous les Barbares de l'Europe;
il soumit aussi le peuple Sarmate: ils avaient l'un et l'autre pris
les armes sans être attaqués. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΜΓ'.
Παλλάντιον πόλις. Παλλαντίου τῆς ἐν Θύμβριδι
Εὔανδρος οἰκιστής. Ἀντωνίνου τοῦ Εὐσεβοῦς ἀνδραγαθίαι καὶ
εὐεργετήματα. Πράξεις Ἀντωνίνου τοῦ υἱοῦ αὐτοῦ.
(1) Ἀπαιτεῖ δὲ ἡμᾶς τὸ μετὰ τοῦτο ὁ
λόγος τό τε Παλλάντιον, εἰ δή τι αὐτόθι ἐστὶν ἐς μνήμην, καὶ καθ´
ἥντινα βασιλεὺς αἰτίαν Ἀντωνῖνος ὁ πρότερος πόλιν τε ἀντὶ κώμης
ἐποίησε Παλλάντιον καί σφισιν ἐλευθερίαν καὶ ἀτέλειαν ἔδωκεν εἶναι
φόρων. (2) Φασὶ δὴ γενέσθαι καὶ γνώμην καὶ τὰ ἐς πόλεμον ἄριστον τῶν
Ἀρκάδων ὄνομα Εὔανδρον, παῖδα δὲ αὐτὸν νύμφης τε εἶναι, θυγατρὸς τοῦ
Λάδωνος, καὶ Ἑρμοῦ. Σταλέντα δὲ ἐς ἀποικίαν καὶ ἄγοντα Ἀρκάδων τῶν
ἐκ Παλλαντίου στρατιάν, παρὰ τῷ ποταμῷ πόλιν τῷ Θύβριδι οἰκίσαι· καὶ
Ῥωμαίων μέρος τῆς καθ´ ἡμᾶς πόλεως, ὃ ᾠκεῖτο ὑπὸ τοῦ Εὐάνδρου καὶ
Ἀρκάδων τῶν συνακολουθησάντων, ὄνομα ἔσχε Παλλάντιον κατὰ μνήμην τῆς
ἐν Ἀρκαδίᾳ· χρόνῳ δὲ ὕστερον μετέπεσε τὸ ὄνομα ἐν ἀναιρέσει
γραμμάτων τοῦ τε <λ> καὶ τοῦ <ν>. Τούτων μὲν τῶν λελεγμένων ἕνεκα
Παλλαντιεῦσιν ἐκ βασιλέως ἐγένοντο δωρεαί· (3) ὁ δὲ Ἀντωνῖνος, ὅτῳ
καὶ ἐς Παλλαντιεῖς ἐστιν εὐεργετήματα, πόλεμον μὲν Ῥωμαίοις
ἐθελοντὴς ἐπηγάγετο οὐδένα, πολέμου δὲ ἄρξαντας Μαύρους, Λιβύων τῶν
αὐτονόμων τὴν μεγίστην μοῖραν, νομάδας τε ὄντας καὶ τοσῷδε ἔτι
δυσμαχωτέρους τοῦ Σκυθικοῦ γένους ὅσῳ μὴ ἐπὶ ἁμαξῶν, ἐπὶ ἵππων δὲ
αὐτοί τε καὶ αἱ γυναῖκες ἠλῶντο, τούτους μὲν ἐξ ἁπάσης ἐλαύνων τῆς
χώρας ἐς τὰ ἔσχατα ἠνάγκασεν ἀναφυγεῖν Λιβύης, ἐπί τε Ἄτλαντα τὸ
ὄρος καὶ ἐς τοὺς πρὸς τῷ Ἄτλαντι ἀνθρώπους· (4) ἀπετέμετο δὲ καὶ τῶν
ἐν Βριττανίᾳ Βριγάντων τὴν πολλήν, ὅτι ἐπεσβαίνειν καὶ οὗτοι σὺν
ὅπλοις ἦρξαν ἐς τὴν Γενουνίαν μοῖραν, ὑπηκόους Ῥωμαίων. Λυκίων δὲ
καὶ Καρῶν τὰς πόλεις Κῶν τε καὶ Ῥόδον ἀνέτρεψε μὲν βίαιος ἐς αὐτὰς
κατασκήψας σεισμός· βασιλεὺς δὲ Ἀντωνῖνος καὶ ταύτας ἀνεσώσατο
δαπανημάτων τε ὑπερβολῇ καὶ ἐς τὸν ἀνοικισμὸν προθυμίᾳ. Χρημάτων δὲ
ἐπιδόσεις ὁπόσας καὶ Ἕλλησι καὶ τοῦ βαρβαρικοῦ τοῖς δεηθεῖσι, καὶ
ἔργων κατασκευὰς ἔν τε τῇ Ἑλλάδι καὶ περὶ Ἰωνίαν καὶ περὶ Καρχηδόνα
τε καὶ ἐν γῇ τῇ Σύρων, τάδε μὲν ἄλλοι ἔγραψαν ἐς τὸ ἀκριβέστατον·
(5) ὁ δὲ βασιλεὺς ὑπελίπετο οὗτος καὶ ἄλλο τοιόνδε ἐς μνήμην. Ὅσοις
τῶν ὑπηκόων πολίταις ὑπῆρχεν εἶναι Ῥωμαίων, οἱ δὲ παῖδες ἐτέλουν
σφίσιν ἐς τὸ Ἑλληνικόν, τούτοις ἐλείπετο ἢ κατανεῖμαι τὰ χρήματα ἐς
οὐ προσήκοντας ἢ ἐπαυξῆσαι τὸν βασιλέως πλοῦτον κατὰ νόμον δή τινα·
Ἀντωνῖνος δὲ ἐφῆκε καὶ τούτοις διδόναι σφᾶς παισὶ τὸν κλῆρον, {ὁ}
προτιμήσας φανῆναι φιλάνθρωπος ἢ ὠφέλιμον ἐς χρήματα φυλάξαι νόμον.
Τοῦτον Εὐσεβῆ τὸν βασιλέα ἐκάλεσαν οἱ Ῥωμαῖοι, διότι τῇ ἐς τὸ θεῖον
τιμῇ μάλιστα ἐφαίνετο χρώμενος· (6) δόξῃ δὲ ἐμῇ καὶ τὸ ὄνομα τὸ
Κύρου φέροιτο ἂν τοῦ πρεσβυτέρου, πατὴρ ἀνθρώπων καλούμενος. Ἀπέλιπε
δὲ καὶ ἐπὶ τῇ βασιλείᾳ παῖδα ὁμώνυμον· ὁ δὲ Ἀντωνῖνος οὗτος ὁ
δεύτερος καὶ τούς τε Γερμανούς, μαχιμωτάτους καὶ πλείστους τῶν ἐν τῇ
Εὐρώπῃ βαρβάρων, καὶ ἔθνος τὸ Σαυροματῶν, πολέμου καὶ ἀδικίας
ἄρξαντας, τιμωρούμενος ἐπεξῆλθε. |
CHAPITRE XLIV.
Ruines des villes d'Oresthasium et d'Aséa. Sources de l'AIphée et de
l'Eurotas. Monuments de Pallantium. Temple des Dieux Cathares. Mont
Crésius et temple d'Aphnéius. Fontaine Leuconius.
1. IL ne me reste plus maintenant, de
toute l'Arcadie, qu'à décrire ce qui est sur la route qui conduit de
Mégalopolis à Pallantium et à Tégée d'un côté, et de l'autre à
l'endroit nommé le Choma. Vous trouvez d'abord devant Mégalopolis,
Ladoncé qui a pris son nom de Ladocus, fils d'Echémus. Hémonies que
vous trouvez ensuite, était jadis une ville qui avait
été fondée par Hémon, fils de Lycaon, et
cet endroit a conservé le nom d'Hémonies. 2. Après l'avoir quitté,
vous trouvez à droite du chemin différents restes d'Oresthasium,
entre autres les colonnes d'un temple de Diane surnommée Hiéria. En
sortant d'Hiemonies par la route, vous arrivez d'abord à
Aphrodisium, et à un autre lieu nommé Athééeum : vous voyez à gauche
de ce dernier, un temple de Minerve avec sa statue en marbre. 3. Les
ruines d' Aséa sont à vingt stades, tout au plus d'Athénéum ; on
volt encore quelques restes de ses murs sur une colline où était
jadis la citadelle. La source de l'Alphée est environ à cinq stades
d'Aséa, à peu de distance de la route ; et celle de l'Eurotas
auprès de la route même. Il y a vers la source de l'Alphée un temple
de la Mère des Dieux qui n'a plus de toit, et deux lions de marbre.
4. Les eaux de l'Eurotas se confondent avec celles de l'Alphée, et
après avoir parcouru environ vingt stades; ainsi réunis, ils se
précipitent dans un gouffre et vont reparaître, l'Eurotas dans la
Laconie, et l'Alphée à Péges dans le pays de Mégalopolis. Un chemin
vous conduit en montant, d'Aséa sur le mont Borée ; on trouve sur
son sommet quelques restes d'un temple qu'Ulysse, après son retour
de Troie, érigea, dit-on, à Minerve Soteira et à Neptune. 5. Ce
qu'on nomme le Choma forme la limite entre les Mélégalopolitains,
les Tégéates et les Pallantiens. Le pays de Pallantium s'étend sur
la gauche du Choma. On voit à Pallantium un temple et deux statues
de marbre, l'une de Pallas, l'autre d'Évandre; un temple dédié à
Cérès et à sa fille, et un peu plus loin, une statue de Polybe. La
colline qui domine la ville, en était autrefois la citadelle, et il
reste encore sur son sommet un temple des dieux qu'ils surnomment
Cathares ( purs ), et par lesquels ils prêtent serment dans les
occasions les plus importantes. Le véritable nom de ces dieux ne
leur est pas connu, ou bien s'ils le connaissent, ils ne veulent pas
le divulguer. 6. Il est possible qu'on les ait surnommés
Cathares, parce que Pallas ne leur sacrifia pas de la même
manière que Lycaon son père avait sacrifié à Jupiter Lycéen. La
plaine de Manthurium est à droite du Choma ; elle est déjà sur les
frontières du pays des Tégéates; 7. il y a tout au plus cinquante
stades de là jusqu'à Tégée; on trouve à droite du chemin une
montagne peu élevée nommée le mont Crésius, sur lequel est le temple
d'Aphnéius, c'est un nom qu'on donne à Mars ; voici à quelle
occasion. Les Thégéates disent que Mars eut commerce avec Erope,
fille de Céphée, fils d'Aléus, et qu'elle mourut dans les douleurs
de l'enfantement. 8. L'enfant ne laissa pas que de rester sur le
corps de sa mère, il continua de la téter ; et les mamelles d'Erope
lui fournissaient un lait abondant et non corrompu. Comme c'était
Mars qui opérait ce prodige, on lui donna le surnom d'Aphnéius. On
dit que l'enfant fut nommé Eropus. Il y a aussi sur le chemin de
Tégée une fontaine nommée Leuconius; Leuconé passe pour fille
d'Aphidas; son tombeau est à peu de distance de la ville de Tégée. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΜΔ'.
Ὀρεσθασίου καὶ Ἀσίαχ ἐρείπια. Ἀλφειοῦ καὶ
Εὐρώπα πηγαί. Τὰ ἐν Παλλαντίῳ μνημεῖα. Καθαρῶν θεῶν
ναός. Κρήσιον ὄρος καὶ Ἀφνειοῦ ἱερόν. Λευκώνιος κρήνη.
(1) Τὰ δὲ {δὴ} ἐπίλοιπα ἡμῖν τοῦ
Ἀρκαδικοῦ λόγου ἔστιν ἐκ Μεγάλης πόλεως ἐς Παλλάντιον ὁδὸς καὶ ἐς
Τεγέαν, ἄγουσα αὕτη μέχρι τοῦ καλουμένου Χώματος. Κατὰ ταύτην τὴν
ὁδὸν Λαδόκειά σφισιν ὠνόμασται τὰ πρὸ τοῦ ἄστεως ἀπὸ Λαδόκου τοῦ
Ἐχέμου, καὶ μετὰ ταῦτα Αἱμονιαὶ πόλις ἦσαν τὸ ἀρχαῖον· οἰκιστὴς δὲ
Αἵμων ἐγένετο αὐταῖς ὁ Λυκάονος, διαμεμένηκε δὲ καὶ ἐς τόδε Αἱμονιὰς
τὸ χωρίον τοῦτο ὀνομάζεσθαι. (2) Μετὰ δὲ Αἱμονιὰς ἐν δεξιᾷ τῆς ὁδοῦ
πόλεώς ἐστιν Ὀρεσθασίου καὶ ἄλλα ὑπολειπόμενα ἐς μνήμην καὶ
Ἀρτέμιδος ἱεροῦ κίονες ἔτι· ἐπίκλησις δὲ Ἱέρεια τῇ Ἀρτέμιδί ἐστι.
Τὴν δὲ εὐθεῖαν ἰόντι ἐξ Αἱμονιῶν Ἀφροδίσιόν τέ ἐστιν ὀνομαζόμενον
καὶ μετ´ αὐτὸ ἄλλο χωρίον τὸ Ἀθήναιον· τούτου δὲ ἐν ἀριστερᾷ ναός
ἐστιν Ἀθηνᾶς καὶ ἄγαλμα ἐν αὐτῷ λίθου. (3) Τοῦ Ἀθηναίου δὲ μάλιστα
εἴκοσιν ἀπωτέρω σταδίοις ἐρείπια Ἀσέας ἐστί, καὶ ὁ λόφος ἀκρόπολις
τότε οὖσα τείχους σημεῖα ἔχει καὶ ἐς τόδε. Σταδίους δὲ ὅσον πέντε
ἀπὸ Ἀσέας τοῦ Ἀλφειοῦ μὲν ὀλίγον ἄπο τῆς ὁδοῦ, τοῦ δὲ Εὐρώτα παρ´
αὐτήν ἐστιν ἡ πηγὴ τὴν ὁδόν· πρός τε τοῦ Ἀλφειοῦ τῇ πηγῇ ναός τε
Μητρὸς θεῶν ἐστιν οὐκ ἔχων ὄροφον καὶ λέοντες λίθου δύο πεποιημένοι.
(4) Τοῦ δὲ Εὐρώτα τὸ ὕδωρ ἀνακεράννυταί τε πρὸς τὸν Ἀλφειὸν καὶ ὅσον
ἐπὶ εἴκοσι σταδίους κοινῷ προΐασι τῷ ῥεύματι· κατελθόντες δὲ ἐς
χάσμα ὁ μὲν αὐτῶν ἄνεισιν αὖθις ἐν τῇ γῇ τῇ Λακεδαιμονίων ὁ Εὐρώτας,
ὁ δὲ Ἀλφειὸς ἐν Πηγαῖς τῆς Μεγαλοπολίτιδος. Ἔστι δὲ ἄνοδος ἐξ Ἀσέας
ἐς τὸ ὄρος τὸ Βόρειον καλούμενον, καὶ ἐπὶ τῇ ἄκρᾳ τοῦ ὄρους σημεῖά
ἐστιν ἱεροῦ· ποιῆσαι δὲ τὸ ἱερὸν Ἀθηνᾷ τε Σωτείρᾳ καὶ Ποσειδῶνι
Ὀδυσσέα ἐλέγετο ἀνακομισθέντα ἐξ Ἰλίου. (5) Τὸ δὲ ὀνομαζόμενον Χῶμα
ὅροι Μεγαλοπολίταις τῆς γῆς πρὸς Τεγεάτας καὶ Παλλαντιεῖς εἰσι· καὶ
τὸ Παλλαντικὸν πεδίον ἐστὶν ἐκτραπεῖσιν ἐς ἀριστερὰν ἀπὸ τοῦ
Χώματος. Ἐν δὲ Παλλαντίῳ ναός τε καὶ ἀγάλματα λίθου Πάλλαντος, τὸ δὲ
ἕτερόν ἐστιν Εὐάνδρου· καὶ Κόρης τε τῆς Δήμητρος ἱερὸν καὶ οὐ πολὺ
ἀπωτέρω Πολυβίου σφίσιν ἀνδριάς ἐστι. Τῷ λόφῳ δὲ τῷ ὑπὲρ τῆς πόλεως
ὅσα ἀκροπόλει τὸ ἀρχαῖον ἐχρῶντο· λείπεται δὲ καὶ ἐς ἡμᾶς ἔτι ἐπὶ
κορυφῇ τοῦ λόφου θεῶν ἱερόν. (6) Ἐπίκλησις μὲν δή ἐστιν αὐτοῖς
Καθαροί, περὶ μεγίστων δὲ αὐτόθι καθεστήκασιν οἱ ὅρκοι· καὶ ὀνόματα
μὲν τῶν θεῶν οὐκ ἴσασιν ἢ καὶ εἰδότες οὐ θέλουσιν ἐξαγορεύειν,
Καθαροὺς δὲ ἐπὶ τοιῷδε ἄν τις κληθῆναι τεκμαίροιτο, ὅτι αὐτοῖς οὐ
κατὰ ταὐτὰ ὁ Πάλλας ἔθυσε καθὰ καὶ ὁ πατήρ οἱ τῷ Λυκαίῳ Διί. (7) Τοῦ
δὲ καλουμένου Χώματος ἐν δεξιᾷ πεδίον ἐστὶ τὸ Μανθουρικόν· ἔστι δὲ
ἐν ὅροις ἤδη Τεγεατῶν τὸ πεδίον, ὂν σταδίων που πεντήκοντα μάλιστα
ἄχρι Τεγέας. Ἔστι δὲ ὄρος οὐ μέγα ἐν δεξιᾷ τῆς ὁδοῦ καλούμενον
Κρήσιον· ἐν δὲ αὐτῷ τὸ ἱερὸν τοῦ Ἀφνειοῦ πεποίηται. Ἀερόπῃ γὰρ
Κηφέως τοῦ Ἀλέου συνεγένετο Ἄρης, καθὰ οἱ Τεγεᾶται λέγουσι· καὶ ἡ
μὲν ἀφίησιν ἐν ταῖς ὠδῖσι τὴν ψυχήν, (8) ὁ δὲ παῖς καὶ τεθνηκυίας
εἴχετο ἔτι τῆς μητρὸς καὶ ἐκ τῶν μαστῶν εἷλκεν αὐτῆς γάλα πολὺ καὶ
ἄφθονον, καὶ - ἦν γὰρ τοῦ Ἄρεως γνώμῃ τὰ γινόμενα - τούτων ἕνεκα
Ἀφνειὸν τὸν θεὸν ὀνομάζουσι· τῷ δὲ παιδίῳ ὄνομα τεθῆναί φασιν
Ἀέροπον. Ἔστι δὲ κατὰ τὴν ἐς Τεγέαν ὁδὸν Λευκώνιος καλουμένη κρήνη·
θυγατέρα δὲ Ἀφείδαντος λέγουσιν εἶναι τὴν Λευκώνην, καὶ οὐ πόρρω τοῦ
Τεγεατῶν οἱ ἄστεως μνῆμά ἐστιν. |
CHAPITRE
XLV.
Ville des Tégéates. Ancéus et Echémus, fils d'Eropus. Temples de
Minerve Aléa.
1.
LES Tégéates disent que Tégéatès, fils
de Lycaon, donna son nom à leur pays seulement, la ville
n'existait pas encore et le peuple était dispersé en dèmes
(bourgades) qui étaient les Garéates, les Phylaciens, les Caryates, les Corythéens, les Potachides,les Manthuriens, et les
Echévéthéens ; sous le règne d'Aphidas il s'y joignit un neuvième
dème, celui des Aphidantes. La ville actuelle a été fondée par
Aléus. 2. Outre la part qui revient aux Tégéates dans la gloire
acquise en commun par les Arcadiens à la guerre de Troie, dans celle
des Mèdes et dans le combat de
Dipées contre les Lacédémoniens ; ils
jouissent encore d'une célébrité qui leur est propre; Ancée, fils
de Lycurgue, tout blessé qu'il était, attendit le sanglier de
Calydon; Atalante tira une flèche à ce monstre, et le blessa la
première, aussi lui en donna-t-on la tête et la dépouille pour prix
de sa valeur; 3. lorsque les Héraclides revinrent dans le
Péloponnèse, Echémus, fils d'Aéropus, Tégéate, soutint contre Hyllus
un combat singulier, et le vainquit. Enfin, parmi les Arcadiens,
les Tégéates vainquirent les premiers les Lacédémoniens qui étaient
venus les attaquer, et ils les firent pour la plupart prisonniers.
4. L'ancien temple de Minerve Aléa à
Tégée, avait été construit par Aléus ; dans la suite des temps les
Tégéates érigèrent à la déesse un temple très vaste et très
beau, il fut détruit par le feu qui y prit subitement, sous
l'Archontat de Diophante à Athènes, dans la dernière année de la
quatre-vingt-seizième Olympiade, où Eupolémus, Éléen, remporta le
prix de la course du stade. 5. Le temple qui existe maintenant, est
incomparablement le plus beau et le plus grand de tous les temples
du Péloponnèse; le premier rang de colonnes est d'ordre Dorique;
celui qui est après, d'ordre Corinthien, et le temple est entouré en
dehors de colonnes d'ordre Ionique ; il a eu pour architecte, à ce
que j'ai pu apprendre, Scopas de Paros qui avait fait des statues
dans beaucoup d'endroits de l'ancienne Grèce, ainsi que dans l'Ionie
et dans la Carie. 6. Quant aux frontons, on voit sur celui de devant
la chasse du sanglier de Calydon ; le sanglier est à peu près au
milieu ; à sa droite sont Atalante, Méléagre, Thésée, Télaraon,
Pelée, Pollux, et lolas qui assista Hercule dans la plupart de ses
travaux ; 7. enfin Prothoüs et Comètes, fils de Thestius et frère
d'Althée ; de l'autre côté du sanglier, on voit d'abord Epochus
soutenant Ancée déjà blessé et laissant tomber sa lance ; auprès de
lui sont Castor et Amphiaraüs, fils d'Oïclès ; ensuite Hippothoüs,
fils de Cercyon, fils d'Agamèdes, fils de Stymphélus ; et enfin
Pirithoüs qui est représenté le dernier. On voit sur le fronton de
derrière le combat de Télèphe contre Achille, dans la plaine du
Caïque. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΜΕ'.
Τεγεατῶν χώρα καὶ πόλις καὶ ἀνδραγαυίαι. Ἀγκαῖος καὶ
Ἔχεμος ὁ Ἀερόπου. Ἀθηνᾶς Ἀλέας ναοί.
(1) Τεγεᾶται δὲ ἐπὶ μὲν Τεγεάτου
τοῦ Λυκάονος τῇ χώρᾳ φασὶν ἀπ´ αὐτοῦ γενέσθαι μόνῃ τὸ ὄνομα, τοῖς δὲ
ἀνθρώποις κατὰ δήμους εἶναι τὰς οἰκήσεις, Γαρεάτας καὶ Φυλακεῖς καὶ
Καρυάτας τε καὶ Κορυθεῖς, ἔτι δὲ Πωταχίδας καὶ Οἰάτας Μανθυρεῖς τε
καὶ Ἐχευήθεις· ἐπὶ δὲ Ἀφείδαντος βασιλεύοντος καὶ ἔνατός σφισι δῆμος
προσεγένετο Ἀφείδαντες· τῆς δὲ ἐφ´ ἡμῶν πόλεως οἰκιστὴς ἐγένετο
Ἄλεος. (2) Τεγεάταις δὲ παρὲξ ἢ τὰ Ἀρκάδων κοινά, ἐν οἷς ἔστι μὲν ὁ
πρὸς Ἰλίῳ πόλεμος, ἔστι δὲ τὰ Μηδικά τε καὶ ἐν Διπαιεῦσιν ὁ πρὸς
Λακεδαιμονίους ἀγών, παρὲξ οὖν τῶν καταλελεγμένων ἰδίᾳ Τεγεάταις
ἐστὶν αὐτοῖς τοσάδε ἐς δόξαν. Τὸν γὰρ ἐν Καλυδῶνι ὗν Ἀγκαῖος
ὑπέμεινεν ὁ Λυκούργου τρωθείς, καὶ Ἀταλάντη τοξεύει τὸν ὗν καὶ ἔτυχε
πρώτη τοῦ θηρίου· τούτων ἕνεκα αὐτῇ ἡ κεφαλή τε τοῦ ὑὸς καὶ τὸ δέρμα
ἀριστεῖα ἐδόθη. (3) Ἡρακλειδῶν δὲ ἐς Πελοπόννησον κατιόντων Ἔχεμος ὁ
Ἀερόπου Τεγεάτης ἐμονομάχησεν ἰδίᾳ πρὸς Ὕλλον, καὶ ἐκράτησε τοῦ
Ὕλλου τῇ μάχῃ. Λακεδαιμονίους τε οἱ Τεγεᾶται πρῶτοι Ἀρκάδων σφίσιν
ἐπιστρατεύσαντας ἐνίκησαν καὶ αἰχμαλώτους αἱροῦσιν αὐτῶν τοὺς
πολλούς.
(4) Τεγεάταις δὲ Ἀθηνᾶς τῆς Ἀλέας τὸ
ἱερὸν τὸ ἀρχαῖον ἐποίησεν Ἄλεος· χρόνῳ δὲ ὕστερον κατεσκευάσαντο οἱ
Τεγεᾶται τῇ θεῷ ναὸν μέγαν τε καὶ θέας ἄξιον. Ἐκεῖνο μὲν δὴ πῦρ
ἠφάνισεν ἐπινεμηθὲν ἐξαίφνης, Διοφάντου παρ´ Ἀθηναίοις ἄρχοντος,
δευτέρῳ δὲ ἔτει τῆς ἕκτης καὶ ἐνενηκοστῆς Ὀλυμπιάδος, ἣν Εὐπόλεμος
Ἠλεῖος ἐνίκα στάδιον. (5) Ὁ δὲ ναὸς ὁ ἐφ´ ἡμῶν πολὺ δή τι τῶν ναῶν,
ὅσοι Πελοποννησίοις εἰσίν, ἐς κατασκευὴν προέχει τὴν ἄλλην καὶ ἐς
μέγεθος. Ὁ μὲν δὴ πρῶτός ἐστιν αὐτῷ κόσμος τῶν κιόνων Δώριος, ὁ δὲ
ἐπὶ τούτῳ Κορίνθιος· ἑστήκασι δὲ καὶ ἐντὸς τοῦ ναοῦ κίονες ἐργασίας
τῆς Ἰώνων. Ἀρχιτέκτονα δὲ ἐπυνθανόμην Σκόπαν αὐτοῦ γενέσθαι τὸν
Πάριον, ὃς καὶ ἀγάλματα πολλαχοῦ τῆς ἀρχαίας Ἑλλάδος, τὰ δὲ καὶ περὶ
Ἰωνίαν τε καὶ Καρίαν ἐποίησε. (6) Τὰ δὲ ἐν τοῖς ἀετοῖς ἐστιν
ἔμπροσθεν ἡ θήρα τοῦ ὑὸς τοῦ Καλυδωνίου· πεποιημένου δὲ κατὰ μέσον
μάλιστα τοῦ ὑὸς τῇ μέν ἐστιν Ἀταλάντη καὶ Μελέαγρος καὶ Θησεὺς
Τελαμών τε καὶ Πηλεὺς καὶ Πολυδεύκης καὶ Ἰόλαος, ὃς τὰ πλεῖστα
Ἡρακλεῖ συνέκαμνε τῶν ἔργων, καὶ Θεστίου παῖδες, ἀδελφοὶ δὲ Ἀλθαίας,
Πρόθους καὶ Κομήτης· (7) κατὰ δὲ τοῦ ὑὸς τὰ ἕτερα Ἀγκαῖον ἔχοντα ἤδη
τραύματα καὶ ἀφέντα τὸν πέλεκυν ἀνέχων ἐστὶν Ἔποχος, παρὰ δὲ αὐτὸν
Κάστωρ καὶ Ἀμφιάραος Ὀικλέους, ἐπὶ δὲ αὐτοῖς Ἱππόθους ὁ Κερκυόνος
τοῦ Ἀγαμήδους τοῦ Στυμφήλου· τελευταῖος δέ ἐστιν εἰργασμένος
Πειρίθους. Τὰ δὲ ὄπισθεν πεποιημένα ἐν τοῖς ἀετοῖς Τηλέφου πρὸς
Ἀχιλλέα ἐστὶν ἡ ἐν Καΐκου πεδίῳ μάχη. |
CHAPITRE XLVI.
Ancienne statue de Minerve Aléa. Défenses du sanglier
de Calydon. Plusieurs statues des Dieux.
1. AUGUSTE, empereur des Romains,
ayant vaincu Antoine et ses alliés, au nombre desquels étaient tous
les Arcadiens, excepté les Mantinéens, enleva de Tégée l'ancienne
statue de Minerve et les défenses du sanglier de Calydon. 2. Auguste
ne fut pas le premier qui enleva aux peuples vaincus les statues des
dieux, et les offrandes qui leur avaient été faites; il ne fit que
suivre en cela un usage anciennement établi; en effet lorsque Troie
fut prise, et que les Grecs partagèrent le butin, ils donnèrent à
Sthénélus, fils de Capanée, là statue en bois de Jupiter Hercéus; et
de longues années après, lorsque les Doriens allèrent s'établir dans
la Sicile, Antiphémus, celui qui fonda Gela, ayant pillé Omphacé,
petite ville des Sicaniens, apporta à Gela une statue faite par
Dédale. 3. Nous savons que Xerxès, fils de Darius, roi des Perses,
outre ce qu'il enleva de la ville d'Athènes, emporta de Brauron la
statue de Diane Brauronia, et que sous prétexte que les Milésiens
s'étaient mal conduits après le combat naval contre les Athéniens
dans la Grèce il prit l'Apollon de bronze qui était à Branchides, et
que Séleucus leur renvoya dans la suite. De mon temps il y avait
encore à Aigos les statues que les Argiens avaient emportées de
Tirynthe; l'une qui est en bois, se voit auprès de Junon, et l'autre
dans le temple d'Apollon Éléen. 4. Les Cyzicéniens ayant forcé par
la voie des armes les Proconnésiens à venir demeurer avec eux,
emportèrent de Proconnèse la statue de Dindymène. Cette statue est
en or, et son visage, au lieu d'être en ivoire, est fait avec des
dents d'Hippopotame. L'empereur Auguste ne fit donc que suivre un
usage très ancien et universellement établi tant chez les Grecs que
chez les barbares. On voit à Rome la statue de Minerve Aléa, on la
trouve en allant à la place publique qu'Auguste a fait construire ;
5. elle est toute en ivoire ; c'est un ouvrage d'Endéeus. Quant aux
défenses du sanglier, l'une a été brisée, à ce que disent ceux qui
sont chargés du soin des curiosités ; celle qui reste était dans le
temple de Bacchus situé dans le jardin de César; elle a environ une
coudée de longueur et autant de circonférence. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΜϚ'.
Ἀθηνᾶς Ἀλέας ἄγαλμα ἀρχαῖον, καὶ ὑὸς τοῦ Καλυδωνίου
ὀδόντες. Ἀγάλματα τινὰ θεῶν.
(1) Τῆς δὲ Ἀθηνᾶς τὸ ἄγαλμα τῆς
Ἀλέας τὸ ἀρχαῖον, σὺν δὲ αὐτῇ καὶ ὑὸς τοῦ Καλυδωνίου τοὺς ὀδόντας
ἔλαβεν ὁ Ῥωμαίων βασιλεὺς Αὔγουστος, Ἀντώνιον πολέμῳ καὶ τὸ Ἀντωνίου
νικήσας συμμαχικόν, ἐν ᾧ καὶ οἱ Ἀρκάδες πλὴν Μαντινέων ἦσαν οἱ
ἄλλοι. (2) Φαίνεται δὲ οὐκ ἄρξας ὁ Αὔγουστος ἀναθήματα καὶ ἕδη θεῶν
ἀπάγεσθαι παρὰ τῶν κρατηθέντων, καθεστηκότι δὲ ἐκ παλαιοῦ
χρησάμενος. Ἰλίου τε γὰρ ἁλούσης καὶ νεμομένων τὰ λάφυρα Ἑλλήνων,
Σθενέλῳ τῷ Καπανέως τὸ ξόανον τοῦ Διὸς ἐδόθη τοῦ Ἑρκείου· καὶ ἔτεσιν
ὕστερον πολλοῖς Δωριέων ἐς Σικελίαν ἐσοικιζομένων, Ἀντίφημος ὁ Γέλας
οἰκιστὴς πόλισμα Σικανῶν Ὀμφάκην πορθήσας μετεκόμισεν ἐς Γέλαν
ἄγαλμα ὑπὸ Δαιδάλου πεποιημένον. (3) Βασιλέα τε τῶν Περσῶν Ξέρξην
τὸν Δαρείου, χωρὶς ἢ ὅσα ἐξεκόμισε τοῦ Ἀθηναίων ἄστεως, τοῦτο μὲν ἐκ
Βραυρῶνος καὶ ἄγαλμα ἴσμεν τῆς Βραυρωνίας λαβόντα Ἀρτέμιδος, τοῦτο
δὲ αἰτίαν ἐπενεγκὼν Μιλησίοις, ἐθελοκακῆσαι σφᾶς ἐναντία Ἀθηναίων ἐν
τῇ Ἑλλάδι ναυμαχήσαντας, τὸν χαλκοῦν ἔλαβεν Ἀπόλλωνα τὸν ἐν
Βραγχίδαις· καὶ τὸν μὲν ὕστερον ἔμελλε χρόνῳ Σέλευκος καταπέμψειν
Μιλησίοις, Ἀργείοις δὲ τὰ ἐκ Τίρυνθος ἔτι καὶ ἐς ἐμὲ τὸ μὲν παρὰ τῇ
Ἥρᾳ ξόανον, τὸ δὲ ἐν τοῦ Ἀπόλλωνός ἐστιν ἀνακείμενον τοῦ Λυκίου· (4)
Κυζικηνοί τε, ἀναγκάσαντες πολέμῳ Προκοννησίους γενέσθαι σφίσι
συνοίκους, Μητρὸς Δινδυμήνης ἄγαλμα ἔλαβον ἐκ Προκοννήσου· τὸ δὲ
ἄγαλμά ἐστι χρυσοῦ, καὶ αὐτοῦ τὸ πρόσωπον ἀντὶ ἐλέφαντος ἵππων τῶν
ποταμίων ὀδόντες εἰσὶν εἰργασμένοι. Βασιλεὺς μὲν δὴ Αὔγουστος
καθεστηκότα ἐκ παλαιοῦ καὶ ὑπό τε Ἑλλήνων νομιζόμενα καὶ βαρβάρων
εἰργάσατο· Ῥωμαίοις δὲ τῆς Ἀθηνᾶς τὸ ἄγαλμα τῆς Ἀλέας ἐς τὴν ἀγορὰν
τὴν ὑπὸ Αὐγούστου ποιηθεῖσαν, ἐς ταύτην ἐστὶν ἰόντι. (5) Τοῦτο μὲν
δὴ ἐνταῦθα ἀνάκειται ἐλέφαντος διὰ παντὸς πεποιημένον, τέχνη δὲ
Ἐνδοίου· τοῦ δὲ ὑὸς τῶν ὀδόντων κατεᾶχθαι μὲν τὸν ἕτερόν φασιν οἱ
ἐπὶ τοῖς θαύμασιν, ὁ δ´ ἔτι ἐξ αὐτῶν λειπόμενος ἀνέκειτο ἐν βασιλέως
κήποις ἐν ἱερῷ Διονύσου, τὴν περίμετρον τοῦ μήκους παρεχόμενος ἐς
ἥμισυ μάλιστα ὀργυιᾶς. |
CHAPITRE XLVII.
Nouvelle statue de Minerve Aléa. Offrandes
magnifiques dans son temple. Jeux Aléens et Halotiens. Temples de
Minerve Poliatès et de Diane Hégémoné.
1. LA statue qu'on voit maintenant à
Tégée, a été apportée du bourg des Manthuriens qui lui donnaient le
surnom d'Hippia, parce que, suivant eux, dans le combat des dieux
contre les Géants, Minerve poussa ses chevaux et son char contre
Encelade; cependant le surnom d'Aléa l'a emporté parmi les autres
Grecs et même parmi les peuples du Péloponnèse. Aux deux côtés de
Minerve sont Esculape et Hygie, tous deux debout ; leurs statues,
en marbre Pentélique, sont l'ouvrage de Scopas de Paros. 2. Ce qu'il
y a de plus remarquable parmi les offrandes, c'est d'abord la peau
du sanglier de Calydon, elle a été fort endommagée par le temps, et
il n'y reste plus de poil; on y voit aussi suspendus les fers pour
les pieds que les Lacédémoniens apportèrent lorsqu'ils vinrent
attaquer les Tégéates, excepté ceux que le temps a détruits, et
ceux que portaient les captifs Lacédémoniens, lorsqu'ils
labouraient les champs des Tégéates; on y voit encore un lit
consacré à Minerve et un tableau qui représente cette déesse, ainsi
que l'armure de Marpesse surnommée la Veuve, femme de Tégée, 4. dont
je parlerai plus tard. La prêtresse de Minerve est une jeune
fille qui exerce ses fonctions pendant un temps dont j'ignore la
durée mais elle les cesse avant l'âge de puberté. On sait que
l'autel de Minerve lui avait été érigé par Mélampus, fils d'Amythéon
; on a représenté sur cet autel, Rhéa et la nymphe Enoé tenant
Jupiter encore enfant; de chaque côté sont quatre nymphes,
savoir; de l'un Glaucé, Néda, Thisoa et Anthracia ; de l'autre Ida,
Hagno, Alcinoé et Phrixa ; on y a aussi représenté les Muses et
Mnémosyne. A peu de distance du temple est un stade en
terrasse ; on y célèbre les jeux Aléens en l'honneur de Minerve, et
les jeux Halotiens en mémoire de la bataille où les Tégéates prirent
vivants la plus grande partie des Lacédémoniens. On voit vers le
nord du temple une fontaine près de laquelle Augé fut, à ce qu'on
dit, violée par Hercule, ce qui ne s'accorde pas avec le récit
d'Hécatée sur Augé. Le temple de Mercure Epytus est à environ trois
stades de cette fontaine; 5. il y a aussi à Tégée un autre temple de
Minerve Poliatès, où le prêtre n'entre qu'une fois par an, on le
nomme le temple du rempart; on dit en effet que Minerve fit à
Céphée, fils l'Aléus, un présent dont la possession rendait Tégée
imprenable à jamais; ce présent était un cheveu qu'elle avait coupé
à la tête de Méduse, et qui devait être la sauvegarde de la ville.
6. Quant à Diane nommée aussi Hégémoné, voici ce qu'on en raconte :
Aristomélidas était tyran d'Orchomène en Arcadie ; devenu amoureux
d'une jeune fille de Tégée, il s'en empara on ne sait comment ; il
la donna en garde à Chronius ; cette jeune fille, soit crainte,
soit pudeur, se tua avant qu'on l'eut conduite au tyran ; alors
Diane qui apparut en songe à Chronius, l'excita à tuer
Aristomélidas; Chronius l'ayant tué, s'enfuit à Tégée où il érigea
ce temple à Diane. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΜΖ'.
Ἀθηνᾶς Ἀλέας ἄγαλμα. Ἀναθήματα ἀξιογώτατα ἐν τῷ
αὐτῆς ναῷ. Ἀλαῖα καὶ Ἀλώτια ἀγῶνες. Ἀθηνᾶς Πολιατιδος καὶ
Ἀρτέμιδος Ἡγεμόνης ἱερά.
(1) Τὸ δὲ ἄγαλμα ἐν Τεγέᾳ τὸ ἐφ´ ἡμῶν
ἐκομίσθη μὲν ἐκ δήμου τοῦ Μανθουρέων, Ἱππία δὲ παρὰ τοῖς
Μανθουρεῦσιν εἶχεν ἐπίκλησιν, ὅτι τῷ ἐκείνων λόγῳ γινομένης τοῖς
θεοῖς πρὸς γίγαντας μάχης ἐπήλασεν Ἐγκελάδῳ ἵππων τὸ ἅρμα· Ἀλέαν
μέντοι καλεῖσθαι καὶ ταύτην ἔς τε Ἕλληνας τοὺς ἄλλους καὶ ἐς αὐτοὺς
Πελοποννησίους ἐκνενίκηκε. Τῷ δὲ ἀγάλματι τῆς Ἀθηνᾶς τῇ μὲν
Ἀσκληπιός, τῇ δὲ Ὑγείᾳ παρεστῶσά ἐστι λίθου τοῦ Πεντελησίου, Σκόπα
δὲ ἔργα Παρίου. (2) Ἀναθήματα δὲ ἐν τῷ ναῷ τὰ ἀξιολογώτατα, ἔστι μὲν
τὸ δέρμα ὑὸς τοῦ Καλυδωνίου, διεσήπετο δὲ ὑπὸ τοῦ χρόνου καὶ ἐς ἅπαν
ἦν τριχῶν ἤδη ψιλόν· εἰσὶ δὲ αἱ πέδαι κρεμάμεναι, πλὴν ὅσας ἠφάνισεν
αὐτῶν ἰός, ἅς γε ἔχοντες Λακεδαιμονίων οἱ αἰχμάλωτοι τὸ πεδίον
Τεγεάταις ἔσκαπτον· κλίνη τε ἱερὰ τῆς Ἀθηνᾶς καὶ Αὔγης εἰκὼν γραφῇ
μεμιμημένη Μαρπήσσης τε ἐπίκλησιν Χοίρας, γυναικὸς Τεγεάτιδος,
ἀνάκειται τὸ ὅπλον. (3) Ταύτης μὲν δὴ ποιησόμεθα καὶ ὕστερον μνήμην·
ἱερᾶται δὲ τῇ Ἀθηνᾷ παῖς χρόνον οὐκ οἶδα ὅσον τινά, πρὶν δὲ ἡβάσκειν
καὶ οὐ πρόσω, τὴν ἱερωσύνην. Τῇ θεῷ δὲ ποιηθῆναι τὸν βωμὸν ὑπὸ
Μελάμποδος τοῦ Ἀμυθάονος λέγουσιν· εἰργασμέναι δὲ ἐπὶ τῷ βωμῷ Ῥέα
μὲν καὶ Οἰνόη νύμφη παῖδα ἔτι νήπιον Δία ἔχουσιν, ἑκατέρωθεν δέ εἰσι
τέσσαρες ἀριθμόν, Γλαύκη καὶ Νέδα καὶ Θεισόα καὶ Ἀνθρακία, τῇ δὲ Ἴδη
καὶ Ἁγνὼ καὶ Ἀλκινόη τε καὶ Φρίξα. Πεποίηται δὲ καὶ Μουσῶν καὶ
Μνημοσύνης ἀγάλματα. (4) Τοῦ ναοῦ δὲ οὐ πόρρω στάδιον χῶμα γῆς ἐστι,
καὶ ἄγουσιν ἀγῶνας ἐνταῦθα, Ἀλεαῖα ὀνομάζοντες ἀπὸ τῆς Ἀθηνᾶς, τὸν
δὲ Ἁλώτια, ὅτι Λακεδαιμονίων τὸ πολὺ ἐν τῇ μάχῃ ζῶντας εἷλον. Ἔστι
δὲ ἐν τοῖς πρὸς ἄρκτον τοῦ ναοῦ κρήνη, καὶ ἐπὶ ταύτῃ βιασθῆναι τῇ
κρήνῃ φασὶν Αὔγην ὑπὸ Ἡρακλέους, οὐχ ὁμολογοῦντες Ἑκαταίῳ τὰ ἐς
αὐτήν. Ἀπωτέρω δὲ τῆς κρήνης ὅσον σταδίοις τρισίν ἐστιν Ἑρμοῦ ναὸς
Αἰπύτου. (5) Τεγεάταις δέ ἐστι καὶ ἄλλο ἱερὸν Ἀθηνᾶς Πολιάτιδος,
ἑκάστου δὲ ἅπαξ ἔτους ἱερεὺς ἐς αὐτὸ ἔσεισι· τοῦτο Ἔρυμα τὸ ἱερὸν
ὀνομάζουσι, λέγοντες ὡς Κηφεῖ τῷ Ἀλέου γένοιτο δωρεὰ παρὰ Ἀθηνᾶς
ἀνάλωτον ἐς τὸν πάντα χρόνον εἶναι Τεγέαν, καὶ αὐτῷ φασιν ἐς φυλακὴν
τῆς πόλεως ἀποτεμοῦσαν τὴν θεὸν δοῦναι τριχῶν τῶν Μεδούσης. (6) Ἐς
δὲ τὴν Ἄρτεμιν, {τὴν} Ἡγεμόνην τὴν αὐτήν, τοιάδε λέγουσιν.
Ὀρχομενίων τῶν ἐν Ἀρκαδίᾳ τυραννίδα ἔσχεν Ἀριστομηλίδας, ἐρασθεὶς δὲ
Τεγεάτιδος παρθένου καὶ ἐγκρατὴς ὅτῳ δὴ τρόπῳ γενόμενος ἐπιτρέπει
τὴν φρουρὰν αὐτῆς Χρονίῳ· καὶ ἡ μέν, πρὶν ἀναχθῆναι παρὰ τὸν
τύραννον, ἀποκτίννυσιν ἑαυτὴν ὑπὸ δείματός τε καὶ αἰδοῦς, Χρόνιον δὲ
Ἀρτέμιδος ἐπήγειρεν ὄψις ἐπὶ Ἀριστομηλίδαν· φονεύσας δὲ ἐκεῖνον καὶ
ἐς Τεγέαν φυγὼν ἐποίησεν ἱερὸν τῇ Ἀρτέμιδι. |
CHAPITRE XLVIII.
Statues des Législateurs des Tégéates. Couronnes des vainqueurs.
Statue de Mars Gynécothéné. Autel et temple de Jupiter Telius.
Temple et statue d'Ilithyie. Naissance de Téléphe.
LA place publique de Tégée est un
carré long en forme de brique ; l'on y voit un temple de Vénus nommé
en Plintho (sur la brique) ; outre la statue de la
déesse en marbre, il y a sur la même place deux cippes, sur l'un
desquels on a représenté Antiphane, Crésus, Tyronidas et Pyrias qui
donnèrent des lois aux Tégéates et à qui on rend pour cela des
honneurs ; on a représenté sur l'autre cippe lasius auprès de son
cheval, et tenant dans sa main droite une branche de palmier ; on
prétend qu'il remporta le prix de la course à cheval, lorsque
Hercule le
Thébain fit célébrer les jeux à Olympie.
J'ai déjà dit dans mon livre sur l'Élide par quelle raison on donne
à Olympie une couronne d'olivier sauvage aux vainqueurs ; je dirai
plus bas pourquoi celle qu'on donne à Delphes, est de laurier. Elle
est de pin dans l'Isthme, et d'ache à Némée ; ce qui a été établi en
mémoire des infortunes de Palémon et d'Archémore ; mais la couronne
est de palmier dans la plupart des jeux, et partout on met une
branche de palmier à la main droite du vainqueur, voici pourquoi :
on prétend que Thésée revenant de l'île de Crète, célébra à Délos
des jeux en l'honneur d'Apollon, et couronna de palmier le
vainqueur; Homère parle du palmier de Délos dans la prière qu'Ulysse
adresse à la fille d'Alcinoüs. On voit aussi sur la place publique,
un dieu Mars représente en bas-relief sur un cippe; on le nomme
Gynécothéné par la raison suivante : lors de la guerre des
Lacédémoniens et de la première expédition de Charillus, leur roi,
les femmes Tégéates ayant pris les armes, se mirent en embuscade sur
la colline qu'on nomme maintenant Phylactride; les deux armées en
étant venues aux mains, et les hommes faisant des deux côtés
beaucoup d'actions mémorables, on dit que les femmes parurent, que
ce furent elles qui mirent les Lacédémoniens en déroute, et que
Marpesse, nommée la Veuve, se distingua par son courage entre toutes
les autres. Charillus lui-même fut pris parmi les Spartiates; les
Tégéates le renvoyèrent sans rançon, en lui faisant jurer que les
Lacédémoniens ne viendraient jamais attaquer Tégée, serment qu'il
n'observa pas. On ajoute que les femmes offrirent à Mars en action
de grâces de leur victoire, un sacrifice particulier et sans les
hommes, à qui elles ne firent point part des chairs des victimes ;
c'est de là qu'est venu le surnom qu'on donne à Mars. Il y a aussi
sur la place publique un autel dédié à Jupiter Téléius, avec sa
statue de forme carrée ; il me paraît que cette forme de statue
plaît singulièrement aux Arcadiens. On voit encore sur la même place, le tombeau de Tégéatès, fils de Lycaon, et celui de Méra, femme de
Tégéatès ; on dit que cette Méra était fille d'Atlas, et il en est
question dans Homère, dans le récit qu'Ulysse fait à Alcinoiis de
son voyage aux enfers, et des âmes qu'il y a vues. Les Tégéatès qui
ont sur la place publique, un temple et une statue d'Ilithye, la
surnomment en gonasi (l'agenouillée), parce que, suivant eux,
lorsqu'Aléus livra sa fille à Nauplius, en lui ordonnant de la
conduire à la mer et de l'y précipiter, celle-ci, pendant qu'elle
était en route pour s'y rendre, tomba à genoux à l'endroit ou est le
temple d'Ilithye, et y accoucha de son enfant. A ce sujet il y a une
tradition toute différente, savoir, qu'Augé accoucha à l'insu de
son père, et exposa Téléphe sur le mont Parthénius où il fut nourri
par une biche; les Tégéates n'en racontent pas moins la chose de
l'autre manière. Vers le temple d'Ilithye est un autel dédié à la
Terre; auprès de cet autel on voit un cippe de marbre blanc sur
lequel est représenté Polybe, fils de Lycortas ; et sur un autre
cippe, Elatus, l'un des fils d'Arcas. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΜΗ'.
Νομοθετῶν τῶν ἐν Τεγεάταις ἀγάλματα. Στέφανοι τοῖς
νικῶσι. Ἅρεως Γυναικοθοίνης ἄγαλμα. Διὸς Τελείου βωμὸς
καὶ ἄγαλμα. Εἰλειθύιας ναὸς καὶ ἄγαλμα. Τηλέφου
γέννεσις.
(1) Τῆς ἀγορᾶς δὲ μάλιστα ἐοικυίας
πλίνθῳ κατὰ τὸ σχῆμα, Ἀφροδίτης ἐστὶν ἐν αὐτῇ ναὸς καλούμενος ἐν
πλινθίῳ καὶ ἄγαλμα λίθου. Στήλαις δὲ ἐπειργασμένοι τῇ μὲν Ἀντιφάνης
ἐστὶ καὶ Κρῖσος καὶ Τυρωνίδας τε καὶ Πυρρίας, οἳ νόμους Τεγεάταις
θέμενοι τιμὰς καὶ ἐς τόδε παρ´ αὐτῶν ἔχουσιν· ἐπὶ δὲ τῇ ἑτέρᾳ στήλῃ
πεποιημένος ἐστὶν Ἰάσιος ἵππου τε ἐχόμενος καὶ κλάδον ἐν τῇ δεξιᾷ
φέρων φοίνικος· νικῆσαι δὲ ἵππῳ φασὶν ἐν Ὀλυμπίᾳ τὸν Ἰάσιον, ὅτε
Ἡρακλῆς ἔθετο ὁ Θηβαῖος τὰ Ὀλύμπια. (2) Ἐν μὲν δὴ Ὀλυμπίᾳ κοτίνου τῷ
νικῶντι δίδοσθαι στέφανον καὶ ἐν Δελφοῖς δάφνης, τοῦ μὲν ἤδη τὴν
αἰτίαν ἀπέδωκα ἐν τοῖς ἐς Ἠλείους, τοῦ δὲ καὶ ἐν τοῖς ἔπειτα δηλώσω·
ἐν Ἰσθμῷ δὲ ἡ πίτυς καὶ τὰ ἐν Νεμέᾳ σέλινα ἐπὶ τοῦ Παλαίμονος καὶ
τοῦ Ἀρχεμόρου τοῖς παθήμασιν ἐνομίσθησαν. Οἱ δὲ ἀγῶνες φοίνικος
ἔχουσιν οἱ πολλοὶ στέφανον· ἐς δὲ τὴν δεξιάν ἐστι καὶ πανταχοῦ τῷ
νικῶντι ἐστιθέμενος φοῖνιξ. (3) Ἐνομίσθη δὲ ἐπὶ τοιῷδε· Θησέα
ἀνακομιζόμενον ἐκ Κρήτης φασὶν ἐν Δήλῳ ἀγῶνα ποιήσασθαι τῷ Ἀπόλλωνι,
στεφανοῦν δὲ αὐτὸν τοὺς νικῶντας τῷ φοίνικι. Τοῦτο μὲν δὴ ἄρξαι
λέγουσιν ἐντεῦθεν· τοῦ δὲ φοίνικος τοῦ ἐν Δήλῳ μνήμην ἐποιήσατο καὶ
Ὅμηρος ἐν Ὀδυσσέως ἱκεσίᾳ πρὸς τὴν Ἀλκίνου θυγατέρα. (4) Ἔστι δὲ καὶ
Ἄρεως ἄγαλμα ἐν τῇ Τεγεατῶν ἀγορᾷ. Τοῦτο ἐκτετύπωται μὲν ἐπὶ {τῇ}
στήλῃ, Γυναικοθοίναν δὲ ὀνομάζουσιν αὐτόν. Ὑπὸ γὰρ τὸν Λακωνικὸν
πόλεμον καὶ Χαρίλλου τοῦ Λακεδαιμονίων βασιλέως τὴν πρώτην
ἐπιστρατείαν λαβοῦσαι αἱ γυναῖκές σφισιν ὅπλα ἐλόχων ὑπὸ τὸν λόφον
ὃν Φυλακτρίδα ἐφ´ ἡμῶν ὀνομάζουσι· συνελθόντων δὲ τῶν στρατοπέδων
καὶ τολμήματα ἀποδεικνυμένων ἑκατέρωθεν τῶν ἀνδρῶν πολλά τε καὶ ἄξια
μνήμης, (5) οὕτω φασὶν ἐπιφανῆναί σφισι τὰς γυναῖκας καὶ εἶναι τὰς
ἐργασαμένας ταύτας τῶν Λακεδαιμονίων τὴν τροπήν, Μάρπησσαν δὲ τὴν
Χοίραν ἐπονομαζομένην ὑπερβαλέσθαι τῇ τόλμῃ τὰς ἄλλας γυναῖκας,
ἁλῶναι δὲ ἐν τοῖς Σπαρτιάταις καὶ αὐτὸν Χάριλλον· καὶ τὸν μὲν
ἀφεθέντα ἄνευ λύτρων, καὶ ὅρκον Τεγεάταις δόντα μήποτε
Λακεδαιμονίους στρατεύσειν ἔτι ἐπὶ Τεγέαν, παραβῆναι τὸν ὅρκον, τὰς
γυναῖκας δὲ τῷ Ἄρει θῦσαί τε ἄνευ τῶν ἀνδρῶν ἰδίᾳ τὰ ἐπινίκια καὶ
τοῦ ἱερείου τῶν κρεῶν οὐ μεταδοῦναι σφᾶς τοῖς ἀνδράσιν. Ἀντὶ τούτων
μὲν τῷ Ἄρει γέγονεν ἡ ἐπίκλησις· (6) πεποίηται δὲ καὶ Διὸς Τελείου
βωμὸς καὶ ἄγαλμα τετράγωνον· περισσῶς γὰρ δή τι τῷ σχήματι τούτῳ
φαίνονταί μοι χαίρειν οἱ Ἀρκάδες. Καὶ μνήματά ἐστιν ἐνταῦθα Τεγεάτου
τοῦ Λυκάονος καὶ Μαιρᾶς γυναικὸς τοῦ Τεγεάτου· θυγατέρα Ἄτλαντός
φασιν εἶναι τὴν Μαιράν, ἧς δὴ καὶ Ὅμηρος ἐποιήσατο μνήμην ἐν
Ὀδυσσέως λόγοις πρὸς Ἀλκίνουν περί τε ὁδοῦ τῆς ἐς Ἅιδην καὶ ὁπόσων
ἐθεάσατο ἐκεῖ τὰς ψυχάς. (7) Τὴν δὲ Εἰλείθυιαν οἱ Τεγεᾶται - καὶ γὰρ
ταύτης ἔχουσιν ἐν τῇ ἀγορᾷ ναὸν καὶ ἄγαλμα - ἐπονομάζουσιν Αὔγην ἐν
γόνασι, λέγοντες ὡς Ναυπλίῳ παραδοίη τὴν θυγατέρα Ἄλεος ἐντειλάμενος
ἐπαναγαγόντα αὐτὴν ἐς θάλασσαν καταποντῶσαι· τὴν δὲ ὡς ἤγετο πεσεῖν
τε ἐς γόνατα καὶ οὕτω τεκεῖν τὸν παῖδα, ἔνθα τῆς Εἰλειθυίας ἐστὶ τὸ
ἱερόν. Οὗτος ὁ λόγος διάφορος μέν ἐστιν ἑτέρῳ λόγῳ, λάθρᾳ τὴν Αὔγην
τεκεῖν τοῦ πατρὸς καὶ ἐκτεθῆναι τὸν Τήλεφον λέγοντι ἐς τὸ ὄρος τὸ
Παρθένιον καὶ τῷ παιδὶ ἐκκειμένῳ διδόναι γάλα ἔλαφον· λέγεται δὲ
οὐδὲν ἧσσον καὶ οὗτος ὑπὸ Τεγεατῶν ὁ λόγος. (8) Πρὸς δὲ τῷ ἱερῷ τῆς
Εἰλειθυίας ἐστὶ Γῆς βωμός, ἔχεται δὲ τοῦ βωμοῦ λίθου λευκοῦ στήλη·
ἐπὶ δὲ αὐτῆς Πολύβιος ὁ Λυκόρτα καὶ ἐπὶ ἑτέρᾳ στήλῃ τῶν παίδων τῶν
Ἀρκάδος Ἔλατός ἐστιν εἰργασμένος. |
CHAPITRE XLIX.
Exploits de Philopémen.
1. LE théâtre est à
peu de distance de la place publique ; il y a vers ce théâtre des piédestaux qui
supportaient des statues de bronze, mais les statues n'y
sont plus. On voit sur l'un de ces piédestaux une
inscription élégiaque, qui nous apprend qu'on y avait
placé la statue de Philopémen. Ce Philopémen est
un des hommes dont la mémoire est le plus en vénération chez les
Grecs, tant à cause de la prudence qu'il montrait, que de toutes les actions qu'il
eut le courage d'exécuter. 2. Il était d'une naissance illustre,
et Craugis, son père, ne le cédait en rien à
aucun des Arcadiens de Mégalopolis. Lorsque Craugis
mourut, Philopémen, son fils, était encore enfant,
il eut pour tuteur Cléandre de Mantinée, qui avait
eu le malheur d'être exilé de sa patrie, et qui était venu s'établir à
Mégalopolis, sa famille ayant des liaisons d'hospitalité avec celle de Craugis.
Entre autres maîtres qu'eut Philopémen, il fréquenta, dit-on, Mégalophanès et
Ecdélus, disciples, à ce qu'on prétend, d'Arcésilas de Pitane. 3. Quant à la
taille et à la force du corps, Philopémen ne le cédait à aucun des habitants du
Péloponnèse, mais il était laid de visage. Il ne daigna pas se livrer aux
exercices pour lesquels on distribue des couronnes dans les jeux publics ;
s'occupant seulement à cultiver les terres qui lui appartenaient, il allait
quelquefois à la chasse des bêtes féroces. On dit qu'il lisait les ouvrages des
sophistes les plus célèbres de la Grèce, tout ce qui avait rapport à l'art
militaire, et principalement les livres qui pouvaient lui apprendre quelques
stratagèmes. Il avait pris Épaminondas pour modèle, il voulut toute sa vie se
régler sur lui, tant pour sa manière de penser que pour toutes ses actions; mais
il ne put parvenir à l'égaler en tout. Épaminondas en effet, entre autres
qualités qu'il avait, était naturellement très doux et ne se laissait jamais
emporter à la colère, tandis que l'Arcadien était très irascible. 4. Cléomène.
ayant pris Mégalopolis, Philopémen ne se laissa point abattre par un malheur
aussi peu prévu ; après avoir rassemblé environ les deux tiers des gens en état
de porter les armes, il emmena les femmes et les enfants et les mit en sûreté à
Messène ; les Messéniens étaient alors leurs alliés et remplis de bienveillance
à leur égara. Cléomène, qui se repentait déjà de son entreprise, ayant envoyé
des députés à quelques-uns des fugitifs de Mégalopolis pour leur proposer de
faire la paix, et de retourner dans leur ville, Philopémen persuada à ses
concitoyens assemblés que c'était par les armes, et non par des conventions et
des traités, qu'ils devaient chercher à rentrer dans leur patrie. 5. Lorsque le
combat s'engagea à Sellasie entre Cléomène et les Lacédémoniens d'un coté, et de
l'autre, les Achéens, les Arcadiens qui étaient accourus de toutes leurs villes,
et Antigone qui était venu à leur secours avec une armée de la Macédoine,
Philopémen se trouva placé dans la cavalerie ; mais voyant que le plus fort du
combat se passait où était l'infanterie qui allait décider du sort de cette
bataille, il mit de son propre mouvement pied à terre, et tandis qu'il
combattait avec la plus grande valeur, un des ennemis lui perça les deux cuisses
d'un javelot ; 6. dans cet état, il plia les genoux, et s'efforça d'aller en
avant, de sorte que par le mouvement de ses pieds il parvint à rompre le trait.
Les Lacédémoniens ayant enfin été vaincus, il retourna au camp, où les médecins
tirèrent de l'une de ses cuisses la partie du javelot où était la pointe, et de
l'autre la hampe. 7. Lorsque Antigone eut appris et vu par lui-même les exploits
de Philopémen, il fit son possible gour l'emmener dans la Macédoine ; mais
celui-ci ne fit pas grande attention aux propositions d'Antigone, et s'étant
embarqué pour l'île de Crète, qui était alors en proie à la guerre civile, il y
fut général des troupes étrangères, soudoyées par les Crétois. Étant revenu
ensuite à Mégalopolis, les Achéens lui donnèrent sur le champ le commandement de
leur cavalerie; il la rendit bientôt ainsi que celle de leurs alliés, la
meilleure de toute la Grèce ; et ce fut en combattant à leur tête, sur le fleuve
Larisus, contre les Éléens et les Étoliens qui étaient venus à leur secours à
cause de leur ancienne consanguinité, qu'il tua d'abord de sa propre main
Démophante, général de la cavalerie ennemie, et mit ensuite cette cavalerie
entièrement en déroute. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΜΘ'.
Φιλοποίμενος ἀνδραγαθίαι.
(1) Οὐ πόρρω δὲ τῆς ἀγορᾶς θέατρόν τέ
ἐστι καὶ πρὸς αὐτῷ βάθρα εἰκόνων χαλκῶν, αὐταὶ δὲ οὐκ εἰσὶν ἔτι αἱ
εἰκόνες· ἐλεγεῖον δὲ ἐφ´ ἑνὶ τῶν βάθρων ἐστὶ Φιλοποίμενος τὸν
ἀνδριάντα εἶναι. Τούτου δὲ Ἕλληνες τοῦ Φιλοποίμενος οὐχ ἥκιστα ἀλλὰ
καὶ μάλιστα ἔχουσι μνήμην, γνώμης τε ἕνεκα ἣν παρέσχετο καὶ ἐπὶ τοῖς
ἔργοις ὁπόσα ἐτόλμησε. (2) Τὰ μὲν δὴ ἐς γένους δόξαν ὁ πατήρ οἱ
Κραῦγις Ἀρκάδων ἐλείπετο οὐδενὸς τῶν ἐν Μεγάλῃ πόλει· τελευτήσαντος
δὲ τοῦ Κραύγιδος ἐπὶ παιδὶ ἔτι νηπίῳ τῷ Φιλοποίμενι, ἐπετρόπινσεν
αὐτὸν ἀνὴρ Μαντινεὺς Κλέανδρος, φεύγων μὲν ἐκ Μαντινείας καὶ ἐν
Μεγάλῃ πόλει μετοικῶν κατὰ τὴν οἴκοθεν συμφοράν, ξενίας δὲ
ὑπαρχούσης αὐτῷ πατρικῆς ἐς οἶκον τὸν Κραύγιδος. Διδασκάλοις δὲ
ὁμιλῆσαι τὸν Φιλοποίμενα καὶ ἄλλοις καὶ Μεγαλοφάνει τε καὶ Ἐκδήλῳ
λέγουσι· τοὺς δὲ Ἀρκεσιλάου φασὶν εἶναι Πιταναίου μαθητάς. (3)
Μέγεθος μὲν δὴ καὶ σώματος ῥώμην ἀπέδει Πελοποννησίων οὐδενός, τὸ δὲ
εἶδος ἦν τοῦ προσώπου κακός· καὶ ἐπὶ μὲν τοὺς στεφανίτας ἀγῶνας
ὑπερεφρόνησεν ἀσκῆσαι, γῆν δὲ ἣν ἐκέκτητο ἐργαζόμενος οὐδὲ τὰ θηρία
ἠμέλει τὰ ἄγρια ἐξαίρειν. Ἐπιλέγεσθαι δὲ καὶ βιβλία φασὶν αὐτὸν
σοφιστῶν τε τῶν εὐδοκιμούντων παρ´ Ἕλλησι καὶ ὅσα ἐς πολέμων μνήμην
καὶ εἰ δή τι ἔχει διδασκαλίαν στρατηγημάτων· καταστήσασθαι δὲ τὸν
βίον πάντα ἐθέλων γνώμης τῆς Ἐπαμινώνδου καὶ ἔργων εἶναι τῶν ἐκείνου
μίμησιν, οὐ τὰ πάντα ἦν ἐξισωθῆναι δυνατός· Ἐπαμινώνδᾳ γὰρ τά τε
ἄλλα ἡ ψυχὴ καὶ μάλιστα πρᾴως εἶχε τὰ ἐς ὀργήν, τῷ δὲ Ἀρκάδι μετῆν
γε θυμοῦ. (4) Καταλαβόντος δὲ Κλεομένους Μεγάλην πόλιν, Φιλοποίμην
οὔτε τῆς συμφορᾶς ἐξεπλάγη τὸ ἀπροσδόκητον καὶ τῶν ἐν ἡλικίᾳ τὰ δύο
μάλιστα μέρη καὶ γυναῖκας καὶ παῖδας ἀπέσωσεν ἐς Μεσσήνην, συμμάχων
σφίσιν ἐν τῷ τότε καὶ εὔνων τῶν Μεσσηνίων ὄντων· καὶ - ἦσαν γὰρ τῶν
διαπεφευγότων οἷς ὁ Κλεομένης ἐπεκηρυκεύετο μεταγινώσκειν τε ἐπὶ τῷ
τολμήματι καὶ πρὸς Μεγαλοπολίτας ἐθέλειν σπένδεσθαι κατιόντας ἐπὶ
τὴν ἑαυτῶν - ἔπεισεν ἐν κοινῷ τοὺς πολίτας ὁ Φιλοποίμην μεθ´ ὅπλων
τὴν κάθοδον οἴκαδε εὑρίσκεσθαι μηδὲ ἐς ὁμολογίας τε καὶ σπονδὰς
ἰέναι. (5) Γενομένης δὲ ἐν Σελλασίᾳ πρὸς Κλεομένην τε καὶ
Λακεδαιμονίους μάχης, ἣν Ἀχαιοὶ καὶ Ἀρκάδες ἀπὸ τῶν πόλεων πασῶν,
σὺν δέ σφισι καὶ Ἀντίγονος ἐμαχέσατο ἄγων ἐκ Μακεδονίας στρατιάν,
ἐτέτακτο μὲν τηνικαῦτα ὁ Φιλοποίμην ἐν τοῖς ἱππεῦσιν· ἐπεὶ δὲ ἐν τῷ
πεζῷ τοῦ ἔργου τὸ πλεῖστον ἑώρα ληψόμενον τὴν κρίσιν, ὁπλίτης ἑκὼν
ἐγένετο, καὶ αὐτὸν λόγου κινδυνεύοντα ἀξίως τῶν τις ἐναντίων δι´
ἀμφοτέρων ἔπειρε τῶν μηρῶν. (6) Ὁ δὲ καὶ ἐς τοσοῦτο ὅμως πεπεδημένος
τά τε γόνατα ἐνέκλινε καὶ ἐς τὸ πρόσω χωρεῖν ἐβιάζετο, ὥστε καὶ ὑπὸ
τῶν ποδῶν τοῦ κινήματος τὸ δόρυ ἔκλασεν· ἐπεὶ δὲ οἱ Λακεδαιμόνιοι
καὶ ὁ Κλεομένης ἐκρατήθησαν καὶ ἐς τὸ στρατόπεδον ἀνέστρεψε
Φιλοποίμην, ἐνταῦθα ἐξ ἀμφοτέρων αὐτοῦ τῶν μηρῶν οἱ ἰατροὶ τῇ μὲν
τὸν σαυρωτῆρα ἐξεῖλκον, τῇ δὲ τὴν αἰχμήν. Ἀντίγονος δὲ ὡς ἐπύθετο
καὶ εἶδεν αὐτοῦ τὰ τολμήματα, ἐποιεῖτο σπουδὴν ἐπάγεσθαι Φιλοποίμενα
ἐς Μακεδονίαν. (7) Τῷ δὲ Ἀντιγόνου μὲν ὀλίγον μελήσειν ἔμελλε·
περαιωσάμενος δὲ νηὶ ἐς Κρήτην - πόλεμος γὰρ κατεῖχεν αὐτὴν ἐμφύλιος
- ἐπετέτακτο ἡγεμὼν μισθοφόροις· ἐπανήκων δὲ ἐς Μεγάλην πόλιν αὐτίκα
ὑπὸ τῶν Ἀχαιῶν ᾕρητο ἄρχειν {καὶ} τοῦ ἱππικοῦ, καὶ σφᾶς ἀρίστους
Ἑλλήνων ἀπέφαινεν ἱππεύειν. Ἀχαιῶν δὲ καὶ ὅσοι συντεταγμένοι τοῖς
Ἀχαιοῖς ἦσαν περὶ Λάρισον μαχομένων ποταμὸν πρὸς Ἠλείους καὶ τὸ
Αἰτωλικὸν ἐπικουροῦντας κατὰ συγγένειαν Ἠλείοις, πρῶτα μὲν
Δημόφαντον ἀπέκτεινεν αὐτοχειρίᾳ τοῖς ἐναντίοις ἡγεμόνα ὄντα τῆς
ἵππου, δεύτερα δὲ καὶ τὸ ἄλλο ἱππικὸν τῶν Αἰτωλῶν καὶ τῶν Ἠλείων
ἐτρέψατο. |
CHAPITRE L.
Philopémen change la forme des armes. Bataille de Mantinée et
victoire des Achéens. Chant en l'honneur de Philopémen. Exploits de
Philopémen.
1. LES Achéens ayant les yeux sur lui,
et ne faisant plus rien que par ses conseils, il changea la forme
des armes de leur infanterie ; elle avait en effet de petites lances
et de grands boucliers semblables à ceux des Gaulois et des Perses ;
il leur fit prendre des cuirasses ainsi que des armures pour les
jambes, et les engagea
à se servir de boucliers argiens et de
longues piques. 2. Machanidas devenu tyran de Sparte, et la guerre
s'étant de nouveau déclarée entre les Lacédémoniens commandés par
lui, et les Achéens, Plnlopémen fut choisi pour général par ces
derniers. Le combat s'étant livré auprès de Mantinée, les troupes
légères des Lacédémoniens vainquirent celles des Achéens, et
Machanidas se laissa entraîner à leur poursuite. Philopémen avec sa
phalange mit en fuite les Hoplites des Lacédémoniens, et ayant
rencontré Machanidas qui revenait, il le tua, de sorte que les
Lacédémoniens furent complètement dédommagés de la perte de la
bataille, par la mort de leur tyran. 3. Peu de temps après, les
Argiens faisant célébrer les jeux Néméens, et Philopémen se trouvant
présent lorsque les Citharédes disputaient le prix, Pylades,
Mégalopolitain lui-même, l'un des plus célèbres Citharèdes de son
temps, et qui avait déjà été couronné aux jeux Pythiques, se mit à
chanter un nome de Timothée le Milésien, nommé les Perses ; à
peine eut-il dit le premier vers, ainsi conçu : il rendit à la
Grèce la liberté, son plus bel ornement, que tous les Grecs
jetèrent les yeux sur Philopémen, et témoignèrent par leurs
applaudissements que ce vers s'appliquait à lui. Quelque chose de
pareil arriva à Thémistocle à Olympie, tous les spectateurs
assemblés dans le théâtre, s'étant levés à son arrivée pour lui
faire honneur. 4. Philippe, fils de Démétrius, roi des Macédoniens,
qui avait déjà fait périr par le poison Aratns de Sicyone, envoya
aussi des gens à Mégalopolis avec l'ordre de tuer Philopémen; mais
il échoua dans son projet, et s'attira l'exécration de toute la
Grèce. 5. Les Thébains ayant défait dans un combat les Mégaréens,
escaladaient déjà leurs murs; les Mégaréens eurent recours à la
ruse, ils firent courir le bruit que Philopémen venait vers leur
ville, ce qui inspira tant de crainte aux Thébains, qu'ils se
retirèrent sans profiter de leurs avantages. Il s'éleva de nouveau à
Lacédémone un tyran nommé Nabis, et les Messéniens furent le premier
peuple du Péloponnèse qu'il attaqua; étant entré de nuit dans leur
pays, et au moment où ils s'y attendaient le moins, il s'empara de
leur ville à l'exception de la citadelle ; mais Philopémen étant
arrivé le lendemain avec son armée, Nabis fut obligé de capituler et
de se retirer. 6. Philopémen, lorsque le temps de son commandement
fut expiré, et qu'on eut nommé d'autres généraux à sa place, passa
de nouveau dans l'île de Crète, où il rendit de grands services aux
Gortyniens qui étaient vivement pressés par leurs ennemis ; mais
sachant que les Arcadiens étaient irrités contre lui à cause de son
éloignement, il revint et trouva que les Romains avaient déclaré la
guerre à Nabis. 7. Comme ils préparaient une armée navale pour aller
l'attaquer, le courage de Philopémen, le porta à vouloir se trouver
au combat, et, c» homme qui n'avait aucune expérience de la mer, il
monta sans s'en apercevoir, sur une trirème qui faisait eau de
toutes parts, ce qui rappela aux Romains et à leurs autres alliés
les vers d'Homère, dans le catalogue des vaisseaux où il parle de
l'inexpérience des Arcadiens en fait de marine. 8. Peu de jours
après le combat naval, Philopémen ayant choisi une nuit où la lune
ne devait pas paraître, alla avec sa troupe brûler le camp des
Lacédémoniens à Gythium. 9. A son retour Nabis le surprit dans un
passage très difficile ; Philopémen n'avait avec lui qu'un très
petit nombre d'Arcadiens, mais tous bien exercés à la guerre; il
changea aussitôt l'ordre de sa marche, et manœuvra de manière qu'il
se rendit maître des positions les plus fortes que les ennemis
perdirent; ayant ensuite défait Nabis, et tué durant la nuit un
grand nombre de Lacédémoniens, sa réputation s'accrut encore
beaucoup parmi les Grecs. 10. Dans la suite Nabis obtint des Romains
une trêve pour un. temps déterminé, et il mourut avant quelle fut
expirée, ayant été tué par un Calydonien qui était venu comme allié,
mais qui de fait était un ennemi envoyé à ce dessein, par les
Étoliens.
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ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Ν'.
Φιλοποίμην μετέβαλε τὴν τῶν ὅπων σκευήν.
Μαντινείας μάχη καὶ Ἀχαιῶν νίκη. Ἄσμα ἐς Φιλοποίμενα.
Φιλοποίμενος ἀνδραγαθίαι.
(1) Ἅτε δὲ ἤδη τῶν Ἀχαιῶν ἀφορώντων ἐς
αὐτὸν καὶ τὰ πάντα ἐκεῖνον ποιουμένων, τοῖς τεταγμένοις αὐτῶν ἐν τῷ
πεζῷ μετέβαλε τῶν ὅπλων τὴν σκευήν· φοροῦντας γὰρ μικρὰ δοράτια καὶ
ἐπιμηκέστερα ὅπλα κατὰ τοὺς Κελτικοὺς θυρεοὺς ἢ τὰ γέρρα τὰ Περσῶν,
ἔπεισε θώρακάς τε ἐνδύεσθαι καὶ ἐπιτίθεσθαι κνημῖδας, πρὸς δὲ
ἀσπίσιν Ἀργολικαῖς χρῆσθαι καὶ τοῖς δόρασι μεγάλοις. (2) Μαχανίδου
δὲ ἐν Λακεδαίμονι ἀναφύντος τυράννου καὶ αὖθις πολέμου τοῖς Ἀχαιοῖς
πρὸς Λακεδαιμονίους καὶ Μαχανίδαν συνεστηκότος, ἡγεῖτο μὲν τοῦ
Ἀχαϊκοῦ Φιλοποίμην· γινομένης δὲ πρὸς Μαντινείᾳ μάχης Λακεδαιμονίων
μὲν οἱ ψιλοὶ τοὺς ἀσκεύους τῶν Ἀχαιῶν νικῶσι καὶ φεύγουσιν αὐτοῖς
ἐπέκειτο ὁ Μαχανίδας, τῇ δὲ φάλαγγι ὁ Φιλοποίμην τῶν πεζῶν τρέπεται
τῶν Λακεδαιμονίων τοὺς ὁπλίτας καὶ ἀναχωροῦντι ἀπὸ τῆς διώξεως
Μαχανίδᾳ συντυχὼν ἀποκτίννυσιν αὐτόν. Λακεδαιμονίοις δὲ ἠτυχηκόσι τῇ
μάχῃ περιεγεγόνει μείζων ἢ κατὰ τὸ πταῖσμα εὐτυχία, γεγονόσιν
ἐλευθέροις ἀπὸ τοῦ τυράννου. (3) Μετὰ δὲ οὐ πολὺ ἀγόντων Νέμεια
Ἀργείων ἔτυχε μὲν τῶν κιθαρῳδῶν τῷ ἀγῶνι ὁ Φιλοποίμην παρών· Πυλάδου
δὲ Μεγαλοπολίτου μὲν ἀνδρὸς γένος, κιθαρῳδοῦ δὲ τῶν ἐφ´ αὑτοῦ
δοκιμωτάτου καὶ ἀνῃρημένου Πυθικὴν νίκην, τότε {δὲ} ᾄδοντος Τιμοθέου
νόμον τοῦ Μιλησίου Πέρσας καὶ καταρξαμένου τῆς ᾠδῆς "Κλεινὸν
ἐλευθερίας τεύχων μέγαν Ἑλλάδι κόσμον", ἀπεῖδεν ἐς τὸν Φιλοποίμενα
τὸ Ἑλληνικὸν καὶ ἐπεσημήναντο τῷ κρότῳ φέρειν ἐς ἐκεῖνον τὸ ᾆσμα.
Τοιοῦτο ἐς Θεμιστοκλέα ἄλλο ἐν Ὀλυμπίᾳ πυνθάνομαι συμβῆναι· καὶ γὰρ
Θεμιστοκλέους ἐς τιμὴν ἐπανέστη τὸ ἐν Ὀλυμπίᾳ θέατρον. (4) Φίλιππος
δὲ ὁ Δημητρίου Μακεδόνων βασιλεύς, ὃς καὶ Ἄρατον φαρμάκῳ τὸν
Σικυώνιον ἀπέκτεινεν, ἀπέστειλεν ἄνδρας ἐς Μεγάλην πόλιν φονεῦσαί
σφισι Φιλοποίμενα ἐντειλάμενος· ἁμαρτὼν δὲ ἀνὰ τὴν Ἑλλάδα ἐμισήθη
πᾶσαν. (5) Θηβαῖοι δὲ κεκρατηκότες μάχῃ Μεγαρέας καὶ ἤδη τοῦ
Μεγαρικοῦ τείχους ἐπιβαίνοντες, ἀπάτῃ τῶν Μεγαρέων μετελθόντων
αὐτοὺς ὡς ἥκοι Φιλοποίμην σφίσιν ἐς τὴν πόλιν, ἐς τοσοῦτο εὐλαβείας
προῆλθον ὡς οἴκαδε ἀποχωρῆσαι καταλιπόντες ἄπρακτον τοῦ πολέμου τὸ
ἔργον. Ἐν δὲ Λακεδαίμονι αὖθις ἐπανέστη τύραννος Νάβις, ὃς
Πελοποννησίων πρώτοις ἐπέθετο Μεσσηνίοις· ἐπελθὼν δέ σφισιν ἐν νυκτὶ
καὶ οὐδαμῶς τὴν ἔφοδον ἐλπίζουσιν εἷλε μὲν πλὴν τῆς ἀκροπόλεως τὸ
ἄστυ, ἀφικομένου δὲ ἐς τὴν ὑστεραίαν στρατιᾷ Φιλοποίμενος ἐξέπεσεν
ὑπόσπονδος ἐκ Μεσσήνης. (6) Φιλοποίμην δέ, ὡς ἐξῆκέν οἱ στρατηγοῦντι
ὁ χρόνος καὶ ἄρχειν ἄλλοι τῶν Ἀχαιῶν ᾕρηντο, αὖθις ἐς Κρήτην διέβη
καὶ ἐπεκούρησε Γορτυνίοις πολέμῳ πιεζομένοις. Ποιουμένων δὲ ἐν ὀργῇ
διὰ τὴν ἀποδημίαν τῶν Ἀρκάδων αὐτόν, ἐπάνεισί τε ἐκ Κρήτης καὶ
Ῥωμαίους πόλεμον κατελάμβανεν ἐπανῃρημένους πρὸς Νάβιν. (7)
Παρεσκευασμένων δὲ ἐπὶ τὸν Νάβιν ναυτικὸν τῶν Ῥωμαίων, ὁ Φιλοποίμην
ὑπὸ προθυμίας μεθέξειν ἔμελλε τοῦ ἀγῶνος· ἅτε δὲ ἐς ἅπαν ἀπείρως
θαλάσσης ἔχων τριήρους ἔλαθεν ἐπιβὰς ῥεούσης, ὥστε καὶ ἐσῆλθε
Ῥωμαίους καὶ τὸ ἄλλο συμμαχικὸν μνήμη τῶν ἐπῶν ὧν ἐν καταλόγῳ
πεποίηκεν Ὅμηρος ἐπὶ τῇ Ἀρκάδων ἀμαθίᾳ τῇ ἐς θάλασσαν. (8) Ἡμέραις
δὲ ὕστερον τῆς ναυμαχίας οὐ πολλαῖς Φιλοποίμην καὶ ὁ σὺν αὐτῷ λόχος
φυλάξαντες νύκτα ἀσέληνον τὸ στρατόπεδον τῶν Λακεδαιμονίων
κατεμπιπρᾶσιν ἐν Γυθίῳ. (9) Ἐνταῦθα ἀπέλαβεν ἐν δυσχωρίαις
Νάβις Φιλοποίμενά τε αὐτὸν καὶ ὅσοι περὶ αὐτὸν τῶν Ἀρκάδων ἦσαν·
ἦσαν δὲ ἄλλως μὲν ἀγαθοὶ τὰ ἐς πόλεμον, ἀριθμὸν δὲ οὐ πολλοί.
Φιλοποίμην δὲ τὴν τάξιν, ἣν τεταγμένους ἀπῆγεν ὀπίσω, ταύτην
ὑπαλλάξας τὰ μάλιστα ἰσχυρὰ τῶν χωρίων πρὸς αὑτοῦ καὶ οὐ πρὸς τῶν
πολεμίων ἐποίησεν εἶναι· κρατήσας δὲ τῇ μάχῃ Νάβιν καὶ τῶν
Λακεδαιμονίων ἐν τῇ νυκτὶ καταφονεύσας πολλούς, δόξης ἔτι ἐς πλέον
παρὰ τοῖς Ἕλλησιν ἤρθη. (10) Μετὰ δὲ ταῦτα Νάβις μὲν ἐς εἰρημένον
χρόνον σπονδὰς παρὰ Ῥωμαίων εὑράμενος τελευτᾷ, πρὶν ἤ οἱ τοῦ πολέμου
τὰς ἀνοχὰς ἐξήκειν, ὑπὸ ἀνδρὸς Καλυδωνίου κατὰ δὴ συμμαχίας πρόφασιν
ἥκοντος, πολεμίου δὲ τῷ ἔργῳ καὶ ἐπ´ αὐτὸ ἐσταλμένου τοῦτο ὑπὸ τῶν
Αἰτωλῶν. |
CHAPITRE LI.
Autres exploits de Philopémen ; sa mort.
1. ENVIRON vers le même temps,
Philopémen s'étant introduit dans Sparte par surprise, força les
Lacédémoniens à entrer dans la confédération Achéenne ; peu
après, T. Flamininus, général des Romains dans la Grèce, et
Diophane, fils de Diaras de Mégalopolis, qui se trouvait alors
prêteur des Achéens, marchèrent contre les Lacédémoniens sons
prétexte qu'ils machinaient quelque chose contre les Romains.
Philopémen, quoique alors simple particulier, leur fit cependant
fermer les portes de Sparte, 2. et les Lacédémoniens par
reconnaissance, tant de ce qu'il avait fait en cette occasion que de
ce qu'il avait osé entreprendre contre deux tyrans qui s'étaient
succédés, lui donnèrent la maison de Nabis et de plus cent talents.
Il dédaigna cet argent ; et dit aux Lacédémoniens de s'en servir
pour se rendre favorables par des présents ceux qui, l'assemblée des
Achéens, avaient l'art de plaire à la multitude, voulant,
assure-t-on, désigner par là Timolaüs. Il fut ensuite nommé de
nouveau préteur des Achéens; 3. les Lacédémoniens étant livrés alors
à des dissensions intestines, il chassa du Péloponnèse trois cents
d'entre eux, les principaux auteurs des troubles, et vendit environ
trois mille Ilotes. Il abattit aussi les murs de Sparte, défendit
aux jeunes gens de se livrer aux exercices prescrits par Lycurgue,
et ordonna qu'ils fussent exercés comme les jeunes Achéeens; mais
les Romains leur permirent dans la suite de rétablir l'éducation
nationale. 4. Antiochus, petit-fils de Séleucus surnommé Nicator, et
les Syriens qu'il avait amenés, ayant été vaincus aux Thermopyles
par les Romains commandés par Manius, Aristénus de Mégalopolis
conseilla aux Achéens de chercher désormais à plaire en tout aux
Romains, et de ne leur résister en rien. Philopémen le regarda avec
colère, et lui dit qu'il hâtait la fatale destinée de la Grèce.
Manius ayant voulu rappeler les exilés Lacédémoniens, Phiiopémen s'y
opposa, et lorsqu'il fut parti, il permit à ces exilés de revenir à
Sparte. 5. Il fallait qu'à la fin Philopémen fût puni de son
orgueil; après avoir été nommé pour la huitième fois prêteur des
Achéens, il lui arriva de reprocher à quelqu'un d'assez considérable
de s'être laissé prendre vivant par les ennemis; dans ces
entrefaites, les Achéens ayant quelque sujet de plainte contre les
Messéniens, il envoya Lycortas avec une armée pour ravager leur
pays, et quoique âgé de plus de soixante-dix ans et tourmenté par
une violente fièvre, il partit lui-même, tout au plus trois jours
après, pour se trouver au combat avec Lycortas, n'ayant pour toutes
troupes qu'environ soixante hommes tant cavaliers que Peltastes. 6.
Lycortas était déjà de retour avec son armée, sans avoir fait
beaucoup de mal aux Messéniens, et sans en avoir souffert.
Philopémen ayant été blessé à la tête dans le combat, et étant tombé
de cheval, fut pris vivant par les Messéniens qui l'emmenèrent a
Messène. Ils s'assemblèrent sur le champ pour délibérer sur ce
qu'ils feraient de lui ; les opinions étant très partagées, 7.
Dinocrate et les Messéniens les plus considérables par leurs
richesses voulaient qu'on le fît mourir, et le peuple faisait tous
ses efforts pour le sauver, disant que tous les Grecs devaient
l'aimer plus que leur père ; mais Dinocrate le fit périr malgré les
Messéniens, en lui faisant prendre du poison. 8. Bientôt après
Lycortas ayant rassemblé quelques forces dans l'Arcadie et chez les
Achéens, marcha contre Messène, dont le peuple aussitôt se rangea du
côté des Arcadiens; tous ceux qui avaient contribué à la mort de
Philopémen, ayant été pris à l'exception de Dinocrate, subirent la
punition qu'ils avaient méritée ; quant à Dinocrate il se tua
lui-même. Les Arcadiens rapportèrent à Mégalopolis le corps de
Philopémen.
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ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΝΑ'.
Φιλοποίμενος ἕτεραι ἀνδραγαθίαι καὶ θάνατος.
(1) Φιλοποίμην δὲ ὑπὸ τὸν καιρὸν
ἐσπεσὼν τοῦτον ἐς τὴν Σπάρτην ἠνάγκασεν ἐς τὸ Ἀχαϊκὸν Λακεδαιμονίους
συντελέσαι. Μετὰ δὲ οὐ πολὺν χρόνον Τίτος μὲν Ῥωμαίων τῶν περὶ τὴν
Ἑλλάδα ἡγεμὼν καὶ Διοφάνης ὁ Διαίου Μεγαλοπολίτης, ἄρχειν ἐν τῷ τότε
ᾑρημένος τῶν Ἀχαιῶν, ἤλαυνον ἐπὶ τὴν Λακεδαίμονα, ἐπενεγκόντες
αἰτίαν Λακεδαιμονίοις βουλεύειν σφᾶς νεώτερα ἐς Ῥωμαίους· Φιλοποίμην
δέ, καίπερ ἐν τῷ παρόντι ἰδιώτης ὤν, ἀπέκλεισιν ὅμως ἐπιοῦσιν αὐτοῖς
τὰς πύλας. (2) Λακεδαιμόνιοι δὲ τούτων τε ἕνεκα καὶ ὧν ἐς ἀμφοτέρους
τοὺς τυράννους ἐτόλμησεν, ἐδίδοσαν οἶκον αὐτῷ τὸν Νάβιδος ἐς πλέον ἢ
τάλαντα ἑκατόν· ὁ δὲ ὑπερεφρόνησέ τε τῶν χρημάτων καὶ ἐκέλευε τοὺς
Λακεδαιμονίους θεραπεύειν δόσεσιν ἀνθ´ αὑτοῦ τοὺς ἐν τῷ συλλόγῳ τῶν
Ἀχαιῶν πιθανοὺς τῷ πλήθει, ταῦτα δὲ ἐς Τιμόλαον αὐτῷ λέγουσιν
ὑποσημαίνεσθαι. Ἀπεδείχθη δὲ καὶ αὖθις Ἀχαιῶν στρατηγῆσαι. (3)
Λακεδαιμονίων δὲ τηνικαῦτα ἐς ἔμφυλον προηγμένων στάσιν, τριακοσίους
μὲν τῆς στάσεως μάλιστα αἰτίους ἐξέβαλεν ἐκ Πελοποννήσου καὶ τῶν
εἱλώτων {τε} ἀπέδοτο ὅσον τρισχιλίους, τείχη δὲ περιεῖλε τῆς Σπάρτης
καὶ τοῖς ἐφήβοις προεῖπε μὴ τὰ ἐκ τῶν νόμων τῶν Λυκούργου μελετᾶν,
ἐφήβοις δὲ τοῖς Ἀχαιῶν κατὰ ταὐτὰ ἀσκεῖσθαι. Καὶ τοῖς μὲν ὕστερον
ἀποδώσειν ἔμελλον Ῥωμαῖοι παιδείαν τὴν ἐπιχώριον· (4) Ἀντίοχον δὲ
ἀπόγονον Σελεύκου τοῦ ὀνομασθέντος Νικάτορος καὶ Σύρων τὴν σὺν αὐτῷ
στρατιὰν Μανίου καὶ Ῥωμαίων ἐν Θερμοπύλαις νικησάντων καὶ Ἀρισταίνου
τοῖς Ἀχαιοῖς τοῦ Μεγαλοπολίτου παραινοῦντος ἐπαινεῖν τὰ Ῥωμαίοις
ἀρέσκοντα ἐπὶ παντὶ μηδὲ ἀνθίστασθαί σφισιν ὑπὲρ μηδενός, ὁ
Φιλοποίμην ἀπεῖδεν ἐς τὸν Ἀρίσταινον σὺν ὀργῇ καὶ αὐτὸν τῇ Ἑλλάδι
ἔφη τὴν πεπρωμένην ἐπιταχύνειν· Λακεδαιμονίων δὲ τοὺς φεύγοντας
Μανίου καταδέξασθαι θέλοντος τῷ μὲν ἀντέπραξεν ἐς τὸ βούλευμα,
ἐκείνου δὲ ἀπελθόντος τότε ἤδη κατελθεῖν τοὺς φυγάδας ἐφίησιν ἐς
Σπάρτην. (5) Ἔμελλε δ´ ἄρα ὑπεροψίας δίκη περιήξειν καὶ Φιλοποίμενα.
Ὡς γὰρ δὴ τῶν Ἀχαιῶν ὄγδοον ἀπεδείχθη τότε ἡγεμών, ἀνδρὶ οὐ τῶν
ἀδόξων ὠνείδισεν ἁλῶναι ζῶντα ὑπὸ τῶν πολεμίων αὐτόν· καὶ - ἦν γὰρ
τηνικαῦτα ἐς Μεσσηνίους Ἀχαιοῖς ἔγκλημα - Λυκόρταν σὺν τῇ στρατιᾷ ὁ
Φιλοποίμην ἀποστέλλει δῃώσοντα τῶν Μεσσηνίων τὴν χώραν, αὐτὸς δὲ
τρίτῃ μάλιστα ὕστερον ἡμέρᾳ, πυρετῷ τε ἐχόμενος πολλῷ καὶ πρόσω
βεβιωκὼς ἑβδομήκοντα ἐτῶν, ὅμως ἠπείγετο μετασχεῖν Λυκόρτᾳ τοῦ
ἔργου· ἱππέας δὲ καὶ πελταστὰς ἦγεν ὅσον ἑξήκοντα. (6) Λυκόρτας μὲν
δὴ καὶ ὁ σὺν αὐτῷ στρατὸς ἀνέστρεφον ἤδη τηνικαῦτα ἐς τὴν οἰκείαν,
οὔτε ἐργασάμενοι μέγα Μεσσηνίους οὐδὲν οὔτε αὐτοὶ παθόντες·
Φιλοποίμενα δὲ - ἐβλήθη γὰρ ἐν τῇ μάχῃ τὴν κεφαλὴν καὶ ἀπέπεσεν ἀπὸ
τοῦ ἵππου - ζῶντα ἐς Μεσσήνην ἄγουσιν αὐτόν. Συνελθόντων δὲ αὐτίκα
ἐς ἐκκλησίαν, διάφοροι παρὰ πολὺ καὶ οὐ πάντων κατὰ ταὐτὰ ἐγίνοντο
αἱ γνῶμαι· (7) Δεινοκράτης μὲν καὶ ὅσοι τῶν Μεσσηνίων ἦσαν δυνατοὶ
χρήμασι, παρεκελεύοντο ἀποκτεῖναι Φιλοποίμενα· οἱ δὲ τοῦ δήμου
περιποιῆσαι τὰ μάλιστα εἶχον σπουδήν, πλέον τι ἢ παντὸς τοῦ
Ἑλληνικοῦ πατέρα ὀνομάζοντες. Δεινοκράτης δὲ καὶ ἀκόντων Μεσσηνίων
ἔμελλεν {τε} ἄρα Φιλοποίμενα ἀναιρήσειν ἐσπέμψας φάρμακον. (8)
Λυκόρτας δὲ μετ´ οὐ πολὺ ἀθροίσας ἔκ τε Ἀρκαδίας καὶ παρ´ Ἀχαιῶν
δύναμιν ἐστράτευσεν ἐπὶ Μεσσήνην· καὶ ὁ δῆμος αὐτίκα ὁ τῶν Μεσσηνίων
προσεχώρησε τοῖς Ἀρκάσι, καὶ οἱ Φιλοποίμενι αἰτίαν θανάτου
παρασχόντες ἁλόντες πλὴν Δεινοκράτους ὑπέσχον τιμωρίαν οἱ ἄλλοι,
Δεινοκράτης δὲ ἀφίησιν αὐτοχειρίᾳ τὴν ψυχήν. Κατάγουσι δὲ καὶ ἐς
Μεγάλην πόλιν τοῦ Φιλοποίμενος τὰ ὀστᾶ οἱ Ἀρκάδες. |
CHAPITRE LII.
Noms des hommes illustres de la Grèce. Inscription
sur la statue de Philopémen.
1. LA Grèce après sa mort cessa tout à
fait de produire de grands hommes. Miltiade, fils de Cimon, qui
vainquit les barbares débarqués à Marathon, et qui arrêta ainsi les
Mèdes dès le commencement de leur expédition, avait été le premier
bienfaiteur de toute la Grèce, et Philopémen, fils de Craugis, fut
le dernier. Ceux qui, avant Miltiade, s'étaient distingués par des
actions éclatantes, comme Codrus, fils de Mélanthus, Polydorus le
Spartiate, Aristomène le Messénien et les autres, s'il y en eut,
avaient été utiles chacun à leur patrie, et non à la Grèce en corps.
2. Après Miltiade, Léonidas, fils d'Anaxandride, et Thémistocle,
fils de Néoclès, chassèrent Xerxès de la Grèce, le dernier par deux
victoires navales, et Léonidas par le combat aux Thermopyles : quant
à Aristide, fils de Lysimaque, et Pausanias, fils de Cléombrote qui
avait commandé les Grecs à la bataille de Platées, ils perdirent
leurs droits à la reconnaissance des Grecs, celui-ci en trahissant
sa patrie, et Aristide en soumettant à un tribut les Grecs qui
habitent les îles ; car avant Aristide tous les Grecs étaient
exempts de tribut. 3. Xanthippe, fils d'Ariphron, conjointement avec
Léotychide, roi de Sparte, détruisit à Mycale l'armée navale des
Perses ; Cimon fit aussi, pour le salut commun de la Grèce, beaucoup
d'exploits mémorables ; quant à ceux qui florirent durant la guerre
du Péloponnèse contre les Athéniens, et qui s'y distinguèrent le
plus, on peut les regarder comme les assassins de la Grèce ; ce sont
eux qui l'ont entraînée à sa perte. 4. La nation Grecque était déjà
très affaiblie lorsque Conon, fils de Timothée, et Epaminondas, fils
de Polymnis, la relevèrent un peu ; Conon en chassant des îles et
des pays voisins de la mer, les garnisons, les Harmostes et les
Décarchies qui y avaient été établis par les Lacédémoniens ; et
Epaminondas en les chassant des villes de l'intérieur. Ce dernier
rendit même la Grèce plus respectable en fondant deux villes assez
célèbres, Messène et Mégalopolis. 5. Je mets aussi au rang des
bienfaiteurs de toute la Grèce, Léosthène et Aratus, dont le premier
conduisit jusqu'à la mer, embarqua et ramena dans la Grèce malgré
Alexandre, environ cinquante mille Grecs qui étaient à la solde des
Perses ; quant à Aratus j'en ai parlé dans la description de
Sicyone. 6. Voici l'inscription qui est sur la base de la statue de
de Philopémen à Tégée : Tu vois la statue du vaillant Philopémen,
Arcadien, dont la vertu et la renommée sont connues de toute la
Grèce, et qui ne se distingua pas moins par sa sagesse dans le
conseil que par sa valeur dans le combat ; la gloire accompagna
toujours ses armes, témoins les deux trophées qu'il érigea pour la
défaite de deux tyrans de Sparte, ville qu'il arracha à l'esclavage
: cest en mémoire de tout cela que Tégée a placé ici le généreux
fils de Craugis, qu'elle honore comme le soutien de la liberté.
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ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΝΒ.'
Ἀγαθῶν ἀνδρῶν τῆς Ἑλλάδος ὀνόματα. Φιλοποίμενος
ἀγάλματος ἐπίγραμμα.
(1) Καὶ ἤδη τὸ μετὰ τοῦτο ἐς ἀνδρῶν
ἀγαθῶν φορὰν ἔληξεν ἡ Ἑλλάς. Μιλτιάδης μὲν γὰρ ὁ Κίμωνος τούς τε ἐς
Μαραθῶνα ἀποβάντας τῶν βαρβάρων κρατήσας μάχῃ καὶ τοῦ πρόσω τὸν
Μήδων ἐπισχὼν στόλον ἐγένετο εὐεργέτης πρῶτος κοινῇ τῆς Ἑλλάδος,
Φιλοποίμην δὲ ὁ Κραύγιδος ἔσχατος· οἱ δὲ πρότερον Μιλτιάδου λαμπρὰ
ἔργα ἀποδειξάμενοι, Κόδρος τε ὁ Μελάνθου καὶ ὁ Σπαρτιάτης Πολύδωρος
καὶ Ἀριστομένης ὁ Μεσσήνιος καὶ εἰ δή τις ἄλλος, πατρίδας ἕκαστοι
τὰς αὑτῶν καὶ οὐκ ἀθρόαν φανοῦνται τὴν Ἑλλάδα ὠφελήσαντες. (2)
Μιλτιάδου δὲ ὕστερον Λεωνίδας ὁ Ἀναξανδρίδου καὶ Θεμιστοκλῆς ὁ
Νεοκλέους ἀπώσαντο ἐκ τῆς Ἑλλάδος Ξέρξην, ὁ μὲν ταῖς ναυμαχίαις
ἀμφοτέραις, Λεωνίδας δὲ ἀγῶνι τῷ ἐν Θερμοπύλαις. Ἀριστείδην δὲ τὸν
Λυσιμάχου καὶ Παυσανίαν τὸν Κλεομβρότου Πλαταιᾶσιν ἡγησαμένους, τὸν
μὲν τὰ ὕστερον ἀφείλετο ἀδικήματα εὐεργέτην μὴ ὀνομασθῆναι τῆς
Ἑλλάδος, Ἀριστείδην δὲ ὅτι ἔταξε φόρους τοῖς τὰς νήσους ἔχουσιν
Ἕλλησι· πρὸ Ἀριστείδου δὲ ἦν ἅπαν τὸ Ἑλληνικὸν ἀτελὲς φόρων. (3)
Ξάνθιππος δὲ ὁ Ἀρίφρονος καὶ Κίμων, ὁ μὲν ὁμοῦ Λεωτυχίδῃ τῷ
βασιλεύοντι ἐν Σπάρτῃ τὸ Μήδων ναυτικὸν ἔφθειρεν ἐν Μυκάλῃ, Κίμωνι
δὶ πολλὰ καὶ ἄξια ζήλου κατειργασμένα ἐστὶν ὑπὲρ τῶν Ἑλλήνων. Τοὺς
δὲ ἐπὶ τοῦ Πελοποννησιακοῦ πρὸς Ἀθηναίους πολέμου, καὶ μάλιστα αὐτῶν
τοὺς εὐδοκιμήσαντας, φαίη τις ἂν αὐτόχειρας καὶ ὅτι ἐγγύτατα
καταποντιστὰς εἶναι σφᾶς τῆς Ἑλλάδος. (4) Κεκακωμένον δὲ ἤδη τὸ
Ἑλληνικὸν Κόνων ὁ Τιμοθέου καὶ Ἐπαμινώνδας ἀνεκτήσατο ὁ Πολύμνιδος,
ὁ μὲν ἐκ τῶν νήσων καὶ ὅσα ἐγγυτάτω θαλάσσης, Ἐπαμινώνδας δὲ ἐκ τῶν
πόλεων τῶν ἀπὸ θαλάσσης ἄνω Λακεδαιμονίων τὰς φρουρὰς καὶ ἁρμοστὰς
ἐκβαλόντες καὶ δεκαδαρχίας καταπαύσαντες· Ἐπαμινώνδας δὲ καὶ πόλεσιν
οὐκ ἀφανέσι, Μεσσήνῃ καὶ Μεγάλῃ πόλει τῇ Ἀρκάδων, λογιμωτέραν τὴν
Ἑλλάδα ἐποίησεν. (5) Εἶναι δὲ ἁπάντων Ἑλλήνων καὶ Λεωσθένην τίθεμαι
καὶ Ἄρατον εὐεργέτας· ὁ μέν γε τὸ Ἑλλήνων μισθοφορικὸν τὸ {καὶ} ἐν
Πέρσαις περὶ πέντε που μυριάδας ἐπὶ θάλασσαν καταβάντας ναυσὶν ἐς
τὴν Ἑλλάδα ἀνέσωσε καὶ ἄκοντος Ἀλεξάνδρου· τὰ δὲ ἐς Ἄρατον ἐδήλωσε
δή μοι τοῦ λόγου τὰ ἐς Σικυωνίους. (6) Τὸ δὲ ἐπίγραμμά ἐστιν ἐπὶ τῷ
Φιλοποίμενι τὸ ἐν Τεγέᾳ·
Τοῦδ´ ἀρετὰ καὶ δόξα καθ´ Ἑλλάδα, πολλὰ μὲν ἀλκαῖς,
πολλὰ δὲ καὶ βουλαῖς ἔργα πονησαμένου,
Ἀρκάδος αἰχμητᾶ Φιλοποίμενος, ᾧ μέγα κῦδος
ἕσπετ´ ἐνὶ πτολέμῳ δούρατος ἁγεμόνι.
Μανύει δὲ τρόπαια τετυγμένα δισσὰ τυράννων
Σπάρτας· αὐξομέναν δ´ ἄρατο δουλοσύναν.
Ὧν ἕνεκεν Τεγέα μεγαλόφρονα Κραύγιδος υἱόν
στᾶσεν, ἀμωμήτου κράντορ´ ἐλευθερίας. |
CHAPITRE LΙΙI.
Statues d'Apollon Agυéus. Cydon, Catréus et Gortys. Rhadamanthe.
Statues, temples et monuments à Tégée. Colline de Jupiter Clarius.
1. LES Tégéates ont érigé des statues
à Apollon Agyéus, et voici la raison qu'ils en donnent : ils disent
qu'Apollon et Diane exercèrent dans toute la contrée leur vengeance
sur ceux qui avoient manqué d'égards pour Latone, lorsque enceinte
et errante, elle était venue dans leur pays. 2. Lors donc que ces
divinités arrivèrent
chez les Tégéates, Scephrus, fils de
Tégéatès, s'approcha d'Apollon, et lui dit quelque chose en secret
contre Limon, son frère; celui-ci soupçonnant que Scephrus voulait
porter quelque accusation contre lui, courut sur lui et le tua. 3.
Ce meurtre fut aussitôt puni par Diane qui tua Limon à coup de
flèches ; Tégéates et Maera offrirent sur-le-champ un sacrifice à
Apollon et à Diane ; mais quelque temps après, le pays ayant été
frappé de stérilité, un oracle venu de Delphes leur ordonna de
pleurer Scephrus; d'après cela ils font différentes cérémonies en
son honneur à la fêle d'Apollon Agyéus, et la prêtresse de Diane
poursuit quelqu'un de même que cette déesse poursuivit Limon. 4. Ils
disent aussi que ceux îles fils de Tégéatès qui restaient, Cydon,
Catréus et Gortys allèrent volontairement s'établir dans l'île de
Crète où ils donnèrent leurs noms aux villes de Cydonie, Gortyne et
Catréa. Les Cretois ne sont pas d'accord à cet égard avec les
Tégéates, car ils prétendent que Cydon était fils de Mercure et
d'Acacallis, fille de Minos; Catréus, fils de Minos lui-même ; et
Gortys, fils de Rhadamanthe. Il est question de ce Rhadamanthe dans
Homère, qui, dans le discours de Protée à Ménélas, dit que ce
dernier ira aux Champs-Élysées où était déjà Rhadamanthe. 5. On voit
dans les vers de Cinéton que Rhadamanthe était fils d'Héphestus,
fils de Talus, et que ce dernier était fils de Crès. Les traditions
des Grecs varient entre elles sur beaucoup de choses, principalement
sur les généalogies. 6. On voit à Tégée quatre statues d'Apollon
Agyéus, dédiées chacune par une des tribus; ces tribus sont, la
Claréotide, l'Hippothoïtide, l'Apollonéatide et l'Athanéatide : la
première a pris son nom du partage par la voie du sort (Claros)
qu'Arcas fit du pays à ses fils, et la seconde a pris le sien
d'Hippothoüs, fils de Cercyon. 7. Il y a aussi à Tégée un temple de
Cérès et de sa fille, que les Tégéates surnomment Carpophores, celui
de Vénus surnommée Paphienne est tout auprès, il a été érigé par
Laodice, qui était, comme je l'ai dit précédemment, fille d'Agapénor
qui conduisit les Arcadiens au siège de Troie, et qui était établi à
Paphos. Tout auprès sont deux temples de Bacchus, un autel dédié à
Proserpine et un temple d'Apollon avec sa statue qui est dorée,
ouvrage de Chirisophus, Crétois ; je ne sais point à quelle époque
florissait ce Chirisophus ; ni de qui il était élève. Le long séjour
de Dédale à Gnosse auprès de Minos, a mis les Crétois en réputation
pour l'art de faire des statues en bois. 8. Chrisophus lui-même est
debout auprès d'Apollon, sa statue est en marbre. Il y a un édifice
que les Tégéates nomment le foyer commun des Arcadiens; on y voit
une statue d'Hercule, il a à la cuisse la blessure qu'il reçut dans
le premier combat qu'il livra aux fils d'Hippocoon. 9. Le lieu élevé
sur lequel sont la plupart des autels des Tégéates, porte le nom de
Jupiter Clarius ; il est évident qu'on a donné ce surnom au dieu à
cause du partage qui se fit au sort entre les fils d'Arcas. 10. Les
Tégéates y célèbrent tous les ans une fête; ils disent que les
Lacédémoniens vinrent les attaquer durant cette fête; il neigeait
alors, de sorte que les Lacédémoniens qui se tenaient sous les
armes, étaient transis de froid ; mais les Tégéates, ayant fait du
feu secrètement, ne prirent les armes que lorsqu'ils se furent bien
réchauffés ; ils marchèrent alors contre les Lacédémoniens et les
défirent. J'ai encore vu d'autres choses à Tégée, savoir; la maison
d'Aléus, le tombeau d'Echémus, et un cippe sur lequel est représenté
son combat avec Hyllus.11. En allant de Tégée dans la Laconie,
vous trouvez, à gauche du chemin, l'autel de Pan et celui de Jupiter
Lycéen, ainsi que les ruines de leurs temples ; ces autels sont à
deux stades des murs de la ville. Sept stades ou environ plus loin,
on trouve le temple de Diane surnommée Limnatide ; la statue de la
déesse est en bois d'ébène ; c'est un ouvrage dans le style connu
sous le nom d'Eginète. A environ dix stades au-delà, et sur les
bords de l'Alphée, sont les ruines du temple de Diane Cnacéatide.
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ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΝΓ'.
Ἀπόλλωνος Ἀγυιέως ἀγάλματα. Τὰ περὶ Κύδωνος,
Κατρέως καὶ Γόρτυνος. Ῥαδάμανθυς. Μνημεῖα ἐν Τεγέᾳ. Διὸς
Κλαρίου χωρίον.
(1) Τοῦτο μὲν δὴ ἐνταῦθά ἐστιν
ἐπίγραμμα· τῷ δὲ Ἀπόλλωνι οἱ Τεγεᾶται τῷ Ἀγυιεῖ τὰ ἀγάλματα ἐπ´
αἰτίᾳ φασὶν ἱδρύσασθαι τοιᾷδε. Ἀπόλλωνα καὶ Ἄρτεμιν ἐπὶ πᾶσαν
λέγουσι χώραν τιμωρεῖσθαι τῶν τότε ἀνθρώπων ὅσοι Λητοῦς, ἡνίκα εἶχεν
ἐν τῇ γαστρί, πλανωμένης καὶ ἀφικομένης ἐς τὴν γῆν ἐκείνην οὐδένα
ἐποιήσαντο αὐτῆς λόγον. (2) Ὡς δὲ ἄρα καὶ ἐς τὴν Τεγεατῶν ἐληλυθέναι
τοὺς θεούς, ἐνταῦθα υἱὸν Τεγεάτου Σκέφρον προσελθόντα τῷ Ἀπόλλωνι ἐν
ἀπορρήτῳ διαλέγεσθαι πρὸς αὐτόν· Λειμὼν δὲ - ἦν δὲ καὶ ὁ Λειμὼν
οὗτος Τεγεάτου τῶν παίδων - ὑπονοήσας ἔγκλημα ἔχειν ἐς ἑαυτὸν τὰ ὑπὸ
Σκέφρου λεγόμενα, ἀποκτίννυσιν ἐπιδραμὼν τὸν ἀδελφόν. (3) Καὶ
Λειμῶνα μὲν τοξευθέντα ὑπὸ Ἀρτέμιδος περιῆλθεν αὐτίκα ἡ δίκη τοῦ
φόνου· Τεγεάτης δὲ καὶ Μαιρὰ τὸ μὲν παραυτίκα Ἀπόλλωνι καὶ Ἀρτέμιδι
θύουσιν, ὕστερον δὲ ἐπιλαβούσης ἀκαρπίας ἰσχυρᾶς ἦλθε μάντευμα ἐκ
Δελφῶν Σκέφρον θρηνεῖν. Καὶ ἄλλα τε ἐν τοῦ Ἀγυιέως τῇ ἑορτῇ δρῶσιν
ἐς τιμὴν τοῦ Σκέφρου καὶ ἡ τῆς Ἀρτέμιδος ἱέρεια διώκει τινὰ ἅτε αὐτὴ
τὸν Λειμῶνα ἡ Ἄρτεμις. (4) Λέγουσι δὲ καὶ ὅσοι Τεγεάτου τῶν παίδων
ἐλείποντο, μετοικῆσαι σφᾶς ἑκουσίως ἐς Κρήτην, Κύδωνα καὶ Ἀρχήδιον
καὶ Γόρτυνα· καὶ ἀπὸ τούτων φασὶν ὀνομασθῆναι τὰς πόλεις Κυδωνίαν
καὶ Γόρτυνά τε καὶ Κατρέα. Κρῆτες δὲ οὐχ ὁμολογοῦντες τῷ Τεγεατῶν
λόγῳ Κύδωνα μὲν Ἀκακαλλίδος θυγατρὸς Μίνω καὶ Ἑρμοῦ, Κατρέα δέ φασιν
εἶναι Μίνω, τὸν δὲ Γόρτυνα Ῥαδαμάνθυος. (5) Ἐς δὲ αὐτὸν Ῥαδάμανθυν
Ὁμήρου μέν ἐστιν ἐν Πρωτέως πρὸς Μενέλαον λόγοις ὡς ἐς τὸ πεδίον
ἥξοι Μενέλαος τὸ Ἠλύσιον, πρότερον δὲ ἔτι Ῥαδάμανθυν ἐνταῦθα ἥκειν·
Κιναίθων δὲ ἐν τοῖς ἔπεσιν ἐποίησεν ὡς Ῥαδάμανθυς μὲν Ἡφαίστου,
Ἥφαιστος δὲ εἴη Τάλω, Τάλων δὲ εἶναι Κρητὸς παῖδα. Οἱ μὲν δὴ Ἑλλήνων
λόγοι διάφοροι τὰ πλέονα καὶ οὐχ ἥκιστα ἐπὶ τοῖς γένεσίν εἰσι· (6)
Τεγεάταις δὲ τοῦ Ἀγυιέως τὰ ἀγάλματα τέσσαρά εἰσιν ἀριθμόν, ὑπὸ
φυλῆς ἓν ἑκάστης ἱδρυμένον. Ὀνόματα δὲ αἱ φυλαὶ παρέχονται Κλαρεῶτις
Ἱπποθοῖτις Ἀπολλωνιᾶτις Ἀθανεᾶτις· καλοῦνται δὲ ἀπὸ τοῦ κλήρου ὃν
τοῖς παισὶν Ἀρκὰς ἐποίησεν ὑπὲρ τῆς χώρας καὶ ἀπὸ Ἱππόθου τοῦ
Κερκυόνος. (7) Ἔστι δὲ καὶ Δήμητρος ἐν Τεγέᾳ καὶ Κόρης ναός, ἃς
ἐπονομάζουσι Καρποφόρους, πλησίον δὲ Ἀφροδίτης καλουμένης Παφίας·
ἱδρύσατο αὐτὴν Λαοδίκη, γεγονυῖα μέν, ὡς καὶ πρότερον ἐδήλωσα, ἀπὸ
Ἀγαπήνορος ὃς ἐς Τροίαν ἡγήσατο Ἀρκάσιν, οἰκοῦσα δὲ ἐν Πάφῳ. Τούτου
δέ ἐστιν οὐ πόρρω Διονύσου τε ἱερὰ δύο καὶ Κόρης βωμὸς καὶ Ἀπόλλωνος
ναὸς καὶ ἄγαλμα ἐπίχρυσον· (8) Χειρίσοφος δὲ ἐποίησε, Κρὴς μὲν
γένος, ἡλικίαν δὲ αὐτοῦ καὶ τὸν διδάξαντα οὐκ ἴσμεν· ἡ δὲ δίαιτα ἡ
ἐν Κνωσσῷ Δαιδάλῳ παρὰ Μίνῳ συμβᾶσα ἐπὶ μακρότερον δόξαν τοῖς Κρησὶ
καὶ ἐπὶ ξοάνων ποιήσει παρεσκεύασε. Παρὰ δὲ τῷ Ἀπόλλωνι ὁ Χειρίσοφος
ἕστηκε λίθου πεποιημένος. (9) Καλοῦσι δὲ οἱ Τεγεᾶται καὶ ἑστίαν
Ἀρκάδων κοινήν· ἐνταῦθά ἐστιν ἄγαλμα Ἡρακλέους, πεποίηται δέ οἱ ἐπὶ
τοῦ μηροῦ τραῦμα ἀπὸ τῆς μάχης ἣν πρώτην Ἱπποκόωντος τοῖς παισὶν
ἐμαχέσατο. Τὸ δὲ χωρίον τὸ ὑψηλόν, ἐφ´ οὗ καὶ οἱ βωμοὶ Τεγεάταις
εἰσὶν οἱ πολλοί, καλεῖται μὲν Διὸς Κλαρίου, δῆλα δὲ ὡς ἐγένετο ἡ
ἐπίκλησις τῷ θεῷ τοῦ κλήρου τῶν παίδων ἕνεκα τῶν Ἀρκάδος. (10)
Ἄγουσι δὲ ἑορτὴν αὐτόθι Τεγεᾶται κατὰ ἔτος· καί σφισιν ἐπιστρατεῦσαι
Λακεδαιμονίους ποτὲ ὑπὸ τὸν καιρὸν τῆς ἑορτῆς λέγουσι, καὶ - νείφειν
γὰρ τὸν θεόν - τοὺς μὲν ῥιγοῦν καὶ ὄντας ἐν τοῖς ὅπλοις κάμνειν,
αὐτοὶ δὲ ἐκείνων κρύφα πῦρ καῦσαι, καὶ ὡς οὐκ ἠνωχλοῦντο ὑπὸ τοῦ
κρυμοῦ, τὰ ὅπλα ἐνδύντες ἐξελθεῖν τε ἐπὶ τοὺς Λακεδαιμονίους καὶ
σχεῖν ἐν τῷ ἔργῳ τὸ πλέον φασίν. Ἐθεασάμην δὲ καὶ ἄλλα ἐν Τεγέᾳ
τοσάδε, Ἀλέου οἰκίαν καὶ Ἐχέμου μνῆμα καὶ ἐπειργασμένην ἐς στήλην
τὴν Ἐχέμου πρὸς Ὕλλον μάχην. (11) Ἐκ Τεγέας δὲ ἰόντι ἐς τὴν
Λακωνικὴν ἔστι μὲν βωμὸς ἐν ἀριστερᾷ τῆς ὁδοῦ Πανός, ἔστι δὲ καὶ
Λυκαίου Διός· λείπεται δὲ καὶ θεμέλια ἱερῶν. Οὗτοι μὲν δή εἰσιν οἱ
βωμοὶ σταδίοις δύο ἀπωτέρω τοῦ τείχους, προελθόντι δὲ ἀπ´ αὐτῶν
μάλιστά που σταδίους ἑπτὰ ἱερὸν Ἀρτέμιδος ἐπίκλησιν Λιμνάτιδος καὶ
ἄγαλμά ἐστιν ἐβένου ξύλου· τρόπος δὲ τῆς ἐργασίας ὁ Αἰγιναῖος
καλούμενος ὑπὸ Ἑλλήνων. Τούτου δὲ ὅσον δέκα ἀπωτέρω σταδίοις
Ἀρτέμιδος Κνακεάτιδός ἐστι ναοῦ τὰ ἐρείπια. |
CHAPITRE LIV.
L'Alphée ; limite des Lacédémoniens et des Tégéates.
Tombeau d'Oreste. Garate, fleuve. Mont Parthénius.
1. L'ALPHÉE forme la limite entre le
pays des Lacédémoniens et celui de Tégée; il prend sa source à
Philaque; à peu de distance de là, il reçoit les eaux d'un grand
nombre de fontaines, mais qui ne sont pas considérables ; c'est ce
qui a fait donner à ce lieu le nom de Symbola. 2. L'AIphée a quelque
chose de particulier qui le distingue des autres fleuves, c'est
qu'il disparaît plusieurs fois et reparaît ensuite ; en sortant de
Phylaque et de Symbola, il entre sous terre dans le pays de Tégée,
et se remontre à Aséa, où il coule dans le même lit que l'Eurotas ;
il disparaît encore une seconde fois, 3. et va reparaître à
l'endroit que les Arcadiens nomment les fontaines ; traversant
ensuite le pays de Pisé et Olympie, il va se jeter dans la mer
au-dessus de Cyllène, .qui est le port des Éléens. La mer Adriatique
elle même, toute large et toute violente qu'elle est, ne l'arrête
pas dans son cours ; car il la traverse, et va reparaître dans l'île
d'Ortygie auprès de Syracuse, où il mêle ses eaux à celles de la
fontaine Aréthuse. 4. On voyait autrefois, sur le chemin qui
conduit à Thyrée et aux bourgs de la Thyréatide, le tombeau
d'Oreste, fils d'Agamemnon ; c'est de cet endroit, à ce que disent
les Tégéates, que ses os furent enlevés par un Spartiate ; on ne
voit maintenant aucun vestige de son tombeau dans l'intérieur de la
ville. Le fleuve Garate passe près de ce chemin ; en le traversant
et en avançant dix stades, vous trouvez le temple de Pan, auprès
duquel est un chêne consacré aussi à ce dieu. 5. La route de Tégée à
Argos est très commode pour les voitures et extrêmement fréquentée.
Vous y remarquez d'abord un temple et une statue d'Esculape ; puis,
en vous détournant à gauche d'environ un stade, celui d'Apollon
surnommé Pythien, qui est en très mauvais état et totalement en
ruines. Il y a sur la route beaucoup de chênes, au milieu desquels
on voit le temple de Cérès surnommée dans Corythées ; près de
là est un temple de Bacchus Mystès. 6. En cet endroit commence le
mont Parthénius, sur lequel on vous montre l'enceinte de Télèphe-,
c'est là, dit-on, qu'il fut exposé et qu'il fut nourri par une
biche. Un peu plus loin se trouve un temple de Pan, à l'endroit où
ce dieu apparut à Philippide et lui tint le discours qu'on connaît :
les Athéniens et les Tégéates eux-mêmes sont d'accord à ce sujet. 7.
On trouve sur le mont Parthénius des tortues très propres à faire
des lyres ; mais les habitants de cette montagne n'osent pas les
prendre, et ne souffrent pas que les étrangers les emportent, parce
qu'elles sont, à ce qu'ils disent, consacrées au dieu Pan. Après
avoir passé le sommet de la montagne, vous trouvez un pays cultivé,
où sont les bornes qui séparent le pays des Tégéates de celui des
Argiens, du côté d'Hysies dans l'Argolide. Telles sont les parties
du Péloponnèse, les villes qu'elles contiennent, et voilà ce que
chaque ville offre de plus remarquable.
FIN DU TOME QUATRIÈME. |
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΝΔ'.
Ὁ Ἀλφειὸς, Λακεδαιμονίων καὶ Τεγεατῶν ὅροι. Ὀρέστου
μνῆμα. Γαράτης ποταμός. Παρθενιον ὄρος.
(1) Λακεδαιμονίοις δὲ καὶ Τεγεάταις
ὅροι τῆς γῆς ὁ ποταμός ἐστιν ὁ Ἀλφειός. Τούτου τὸ ὕδωρ ἄρχεται μὲν
ἐν Φυλάκῃ, κάτεισι δὲ οὐ πόρρω τῆς πηγῆς καὶ ἄλλο ὕδωρ ἐς αὐτὸν ἀπὸ
πηγῶν μεγέθει μὲν οὐ μεγάλων, πλεόνων δὲ ἀριθμόν· καὶ διὰ τοῦτο τῷ
χωρίῳ Σύμβολα γέγονεν ὄνομα. (2) Φαίνεται δὲ ὁ Ἀλφειὸς παρὰ τοὺς
ἄλλους ποταμοὺς φύσιν τινὰ ἰδίαν παρεχόμενος τοιάνδε· ἀφανίζεσθαί τε
γὰρ κατὰ γῆς ἐθέλει πολλάκις καὶ αὖθις ἀναφαίνεσθαι. Προελθὼν μέν γε
ἐκ Φυλάκης καὶ τῶν καλουμένων Συμβόλων ἐς τὸ πεδίον κατέδυ τὸ
Τεγεατικόν· ἀνατείλας δὲ ἐν Ἀσέᾳ καὶ τὸ ῥεῦμα ἀναμίξας τῷ Εὐρώτᾳ τὸ
δεύτερον ἤδη κάτεισιν ἐς τὴν γῆν· (3) ἀνασχὼν δὲ ἔνθα Πηγὰς
ὀνομάζουσιν οἱ Ἀρκάδες καὶ παρὰ γῆν τε τὴν Πισαίαν καὶ παρὰ Ὀλυμπίαν
ἐξελθών, ἐκδίδωσιν ὑπὲρ Κυλλήνης ἐπινείου τοῦ Ἠλείων ἐς τὴν
θάλασσαν. Ἔμελλε δὲ ἄρα μηδὲ Ἀδρίας ἐπισχήσειν αὐτὸν τοῦ πρόσω·
διανηξάμενος δὲ καὶ τοῦτον, μέγα οὕτω καὶ βίαιον πέλαγος, ἐν Ὀρτυγίᾳ
τῇ πρὸ Συρακουσῶν ἐπιδείκνυσιν Ἀλφειός τε ὢν καὶ πρὸς Ἀρέθουσαν τὸ
ὕδωρ ἀνακοινούμενος. (4) Ἡ δὲ εὐθεῖα ἡ ἐπὶ Θυρέαν τε καὶ κώμας τὰς
ἐν τῇ Θυρεάτιδι ἐκ Τεγέας παρείχετο ἐς συγγραφὴν Ὀρέστου τοῦ
Ἀγαμέμνονος μνῆμα, καὶ ὑφελέσθαι Σπαρτιάτην τὰ ὀστᾶ αὐτόθεν οἱ
Τεγεᾶται λέγουσι· καθ´ ἡμᾶς δὲ οὐκέτι πυλῶν ἐντὸς ἐγίνετο ὁ τάφος.
Ῥεῖ δὲ καὶ Γαράτης ποταμὸς κατὰ τὴν ὁδόν· διαβάντι δὲ τὸν Γαράτην
καὶ προελθόντι σταδίους δέκα Πανός ἐστιν ἱερὸν καὶ πρὸς αὐτῷ δρῦς,
ἱερὰ καὶ αὕτη τοῦ Πανός. (5) Ἡ δὲ ἐς Ἄργος ἐκ Τεγέας ὀχήματι
ἐπιτηδειοτάτη καὶ τὰ μάλιστά ἐστι λεωφόρος. Ἔστι δὲ ἐπὶ τῆς ὁδοῦ
πρῶτα μὲν ναὸς καὶ ἄγαλμα Ἀσκληπιοῦ· μετὰ δὲ ἐκτραπεῖσιν ἐς ἀριστερὰ
ὅσον στάδιον Ἀπόλλωνος ἐπίκλησιν Πυθίου καταλελυμένον ἐστὶν ἱερὸν
καὶ ἐρείπια ἐς ἅπαν. Κατὰ δὲ τὴν εὐθεῖαν αἵ τε δρῦς εἰσι πολλαὶ καὶ
Δήμητρος ἐν τῷ ἄλσει τῶν δρυῶν ναὸς ἐν Κορυθεῦσι καλουμένης· πλησίον
δὲ ἄλλο ἐστὶν ἱερὸν Διονύσου Μύστου. (6) Τὸ ἀπὸ τούτου δὲ ἄρχεται τὸ
ὄρος τὸ Παρθένιον· ἐν δὲ αὐτῷ τέμενος δείκνυται Τηλέφου, καὶ ἐνταῦθα
παῖδα ἐκκείμενόν φασιν αὐτὸν ὑπὸ ἐλάφου τραφῆναι. Ἀπωτέρω δὲ ὀλίγον
Πανός ἐστιν ἱερόν, ἔνθα Φιλιππίδῃ φανῆναι τὸν Πᾶνα καὶ εἰπεῖν ἃ πρὸς
αὐτὸν Ἀθηναῖοί τε καὶ κατὰ ταὐτὰ Τεγεᾶται λέγουσι· (7) παρέχεται δὲ
τὸ Παρθένιον καὶ ἐς λύρας ποίησιν χελώνας ἐπιτηδειοτάτας, ἃς οἱ περὶ
τὸ ὄρος ἄνθρωποι καὶ αὐτοὶ λαμβάνειν δεδοίκασιν ἀεὶ καὶ ξένους οὐ
περιορῶσιν αἱροῦντας· ἱερὰς γὰρ σφᾶς εἶναι τοῦ Πανὸς ἥγηνται.
Ὑπερβαλόντι δὲ τὴν κορυφὴν τοῦ ὄρους ἔστιν ἐν τοῖς ἤδη γεωργουμένοις
Τεγεατῶν ὅρος καὶ Ἀργείων κατὰ Ὑσιὰς τὰς ἐν τῇ Ἀργολίδι. Αἵδε μὲν
Πελοποννήσου μοῖραι καὶ πόλεις τε ἐν ταῖς μοίραις καὶ ἐν ἑκάστῃ
πόλει τὰ ἀξιολογώτατά ἐστιν ἐς μνήμην. |
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