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ÉRATOSTHÈNE

CONSTELLATIONS (Catastérismes.)

 

Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer

 

CONSTELLATIONS

D’ÉRATOSTHÈNE DE CYRÈNE

 La Grande Ourse

 Hésiode  dit qu'elle était fille de Lycaon, et qu'elle habita l'Arcadie, mais que sa passion pour la chasse l'entraînant à la suite de Diane dans les montagnes, elle fut séduite par Jupiter; elle n'en dit rien à cette déesse, mais sa grossesse avançant, et prête d'accoucher, elle fut découverte dans le bain par la déesse qui, furieuse, la changea en ourse; qu'ainsi changée, elle mit au monde un fils qui fut nommé Arcas. Elle fut rencontrée avec cet enfant dans les montagnes, par des bergers qui la menèrent à Lycaon. Peu de temps après, elle se réfugia dans le temple de Jupiter où il n'était pas permis d'entrer. Son fils Arcas et les Arcadiens l'y poursuivirent pour la punir d'avoir enfreint la loi; mais Jupiter se ressouvenant de son amour, la plaça au ciel: cette constellation a sept étoiles obscures, deux à la tête, deux à chaque oreille, une brillante à l'épaule, deux à la poitrine, une belle à l'épine, deux aux jambes de devant, deux à celles de derrière, deux au bout du pied, trois à la queue, en tout vingt-quatre.

La petite Ourse

On l'appelle aussi la Phénicienne. Diane l'aimait beaucoup, mais apprenant que Jupiter avait abusé d'elle, cette déesse la métamorphosa aussi en ourse, mais Jupiter lui fit le même honneur qu'à l'autre en la plaçant également au ciel. Aglaosthène dans ses Naxiaques, dit que Cynosure, nourrice de Jupiter, était une des Nymphes du mont Ida. Nicostrate établit en son honneur un port à Istes, ville de Crète, à laquelle il donna le nom de Cynosure. Aratus l’appelle Hélice, nourrice de Jupiter, et pour cela honorée d’une place parmi les astres. Elle a une étoile brillante à chaque angle du quadrilatère, trois brillantes à la queue; en tout sept. Sous la seconde des étoiles occidentales est une autre étoile qu’on nomme pôle, sur laquelle il paraît tourner.

Le Dragon.

Ce grand serpent s’étend au loin entre les deux ourses. On dit que c’est celui qui gardait les pommes d’or. Il fut tué par Hercule. Junon qui lui avait confié la garde des Hespérides le mit au ciel, parce que, dit Phérécyde, quand Junon épousa Jupiter, entre les présents que la terre lui offrit, elle admira surtout les pommes d’or qu’elle fit planter dans le jardin d’Atlas. Mais les filles de celui-ci les volant et les mangeant, elle y plaça ce grand serpent pour tes garder. Il a 3 étoiles brillantes à la tête, 12 au corps jusqu’à la queue, proches les unes des autres, mais séparées par les ourses; en tout, 15.

L’homme à genoux.

On dit que c’est Hercule foulant le serpent sous ses pieds. Il se tient fièrement debout, avec sa peau de lion. Parti pour aller cueillir les pommes d’or, il tua le serpent qui les gardait, et que Junon avait placé là pour le combattre C’est pourquoi Jupiter jugeant que la mémoire de cette victoire périlleuse méritait d’être conservée, mit son image parmi les astres. Ce serpent et représenté élevant la tête, et l’homme qui le foule aux pieds, plie un genou, et de l’autre lui écrase la tête. Sa main droite avancée est armée de la massue comme pour frapper, et la gauche est enveloppée de la peau du lion. Une étoile brillante à la tête, une autre au bras droit, et une belle à chaque épaule; une l’extrémité de la main, une à chaque aine, la plus claire à l’aine gauche, deux à la cuisse droite, une au genou, une au jarret, deux à la jambe, une au pied, une à la main droite, appelée la massue, quatre dans la peau du lion; en tout, dix-neuf.

La Couronne.

C’est, dit-on, celle d’Ariadne. Bacchus la mit au ciel, lorsque les dieux célébraient ses noces dans l’ile de Délos. Elle servait à couronner la nouvelle mariée dès que celle-ci était agréée de Vénus et des heures. C’était un ouvrage de Vulcain, elle était d’or et de pierres précieuses de l’Inde, et si éclatante, qu’à sa lueur Thésée sortit du labyrinthe. On dit aussi que la chevelure est celle qui brille sous la queue du lion. Elle a 9 étoiles en rond, dont 3 sont brillantes, vers la tête du serpent qui rampe entre les ourses.

Le Serpentaire.

Au-dessus du scorpion est l’homme qui tient un serpent de ses deux mains. On dit que c’est Esculape placé au ciel par Jupiter à la prière d’Apollon. Il rappela les morts à la vie par le secours de la médecine, et entre autres Hippolyte, fils de Thésée. Jupiter irrité le tua d’un coup de tonnerre, et ensuite le transporta au ciel. Il est très remarquable à cause d’une grande étoile qui est dans le scorpion, et qui le fait reconnaître par son voisinage. Une étoile brillante à la tête, une autre à chaque épaule, trois à la main droite, quatre à la main gauche, une à chaque hanche, une à chaque genou, une belle au pied droit, deux au bout de la tête du Serpent, en tout, 17.

Le Scorpion.

Ce Signe est partagé en deux à cause de sa grandeur, car d’un côté sont ses serres, et de l’autre son corps et son dard, On dit qu’il est sorti d’une montagne de l’île de Crète, par l’ordre de Diane, et qu’il piqua et fit mourir Orion, parce que celui-ci étant à la chasse voulait faire violence à la déesse. Jupiter a mis ce Scorpion au nombre des astres brillants, afin que les hommes pussent ensuite connaître ses qualités nuisibles. Il a deux étoiles à chaque serre, dont les deux premières sont bruyantes, et les deux autres obscures, 3 au front, 2 au ventre, 5 à la queue, 5 à l’aiguillon. La précédente (occidentale) de la serre boréale, est la plus éclatante de toutes; en tout, 19.

Le gardien de l’ourse.

On dit que c’est Arcas fils de Jupiter et de Callisto, qu’il fut mis en pièces par Lycaon qui le servit en morceaux à Jupiter logeant et mangeant chez lui. Jupiter à cette vue renversa la table, de laquelle la ville prit le nom de Trapézus, et reprochant aux hommes leur cruauté, il consuma par la foudre la maison de son hôte : mais il rassembla les membres épars du fils qu’il plaça au ciel; cette constellation a deux étoiles à la main droite, qui ne se couchent point, une brillante à la tête, une à chaque épaule, une à chaque mamelle,[1] et sous la droite, une obscure; une belle au coude droit, une très brillante, nommée Arcturus, entre les genoux, et une claire à chaque pied; en tout 14 étoiles.

La Vierge.

Hésiode a dit dans la Théogonie, que cette Vierge était fille de Jupiter et de Thémis, et qu’elle s’appelait Dicé, Justice. Aratus a répété cette histoire d’après Hésiode, en disant que d’abord elle fut immortelle, et qu’elle habitait sur la terre avec les hommes qui l’appelaient Dicé. Mais que lorsqu’ils changèrent de mœurs, et qu’ils n’observèrent plus là justice, elle ne demeura plus avec eux, mais se retira dans les montagnes; qu’ensuite des séditions et des guerres s’étant allumées entre eux, par l’effet de leur iniquité générale, elle les abandonna pour se fixer dans le ciel. On dit d’elle beaucoup d’autres choses encore: les uns, qu’elle est Cérès, à cause de l’épi qu’elle tient; les autres, qu’elle est Isis; d’autres, Atargatis; d’autres, la Fortune, parce qu’ils la représentent sans tête. Mais elle a sur la tête une étoile obscure, une à chaque épaule, deux à chaque aile, celle de l’extrémité de l’aile droite est nommée la Vendangeuse, une à chaque coude, et une au bout de chaque main. Mais la brillante qui est à la main gauche est nommée l’Épi, six au bord inférieur de sa robe, une à chaque pied; en tout, 19.

Les Gémeaux.

Ce sont, dit-on, les Dioscures (Castor et Pollux); ils parurent en Laconie où ils avaient été élevés. L’amour de ces deux frères l’un pour l’autre n’eut jamais d’égal. Car ils ne se disputèrent ni pour le commandement, ni pour quoi que ce soit. Jupiter voulant que le souvenir de leur union se conservât, les nomma gémeaux, en faisant des deux ensemble une seule constellation de toutes les étoiles qui la composent; une brillante est à la tête de celui des gémeaux qu’on voit au-dessus du cancer, une à chaque épaule, une au coude droit, une à la main droite, et une à chaque genou. Le gémeau suivant (oriental), a sur la tête une étoile brillante, une à chaque mamelle, une au coude gauche, une à l’extrémité de la main, une au genou gauche, une à chaque pied, et sous le pied gauche une autre nommée Propus (avant-pied); en tout, 17

L'Écrevisse, les ânes, et la Crèche

L'écrevisse parait avoir été placée au ciel par Junon, non comme étant la seule (pendant que les autres combattaient avec Hercule lorsqu'il détruisait l'Hydre), qui fut sortie du marais pour le piquer au pied, à ce que dit Panyasis dans son Héraclée. Hercule en colère l'écrasa sous son pied, et ce cancer fut honoré d'une place parmi les douze signes. Quelques unes de ses étoiles sont nommées les ânes, mis au nombre des astres par Bacchus, et avec eux est aussi la crèche, dont voici qu'elle est l'histoire: lorsque les dieux combattaient contre les géants, Bacchus, Vulcain et les satyres montés sur des ânes partirent pour le combat. Ils n'étaient pas encore arrivés à la vue des géants, que les ânes se mirent à braire, avec un tel bruit que les géants s'enfuirent de peur. Service qui fut récompensé par l'honneur qu'on fit à ces ânes de les mettre au ciel. L'écrevisse a sur sa tête deux belles étoiles qui sont les ânes. L'amas nébuleux qu'on voit auprès est nommé la crèche auprès de laquelle ses ânes paraissent placés. Les pattes du côté droit ont chacune une étoile. Le côté gauche en a deux belles à la première patte, ainsi qu'à la seconde, à la troisième et à l'extrémité de la quatrième; trois à la gueule et à la serre droite, et aussi deux grandes à la serre gauche; en tout, 17.

Le Lion

Cette constellation est surtout remarquable entre toutes les plus belles. Le Lion semble avoir reçu cet honneur de Jupiter, parce qu'il est le roi des animaux. Quelques personnes disent qu'il fut celui contre qui Hercule exécuta le premier de ses travaux. Car avide de gloire, ce héros ne se servit pas d'armes pour le tuer, mais il l'étouffa dans ses bras. Pisandre de Rhodes dit qu'il prit ensuite la peau de l'animal, comme marque de sa victoire.

C’est le lion qui fut ainsi tué par Hercule dans la forêt de Némée. Il s trois étoiles à la tête, deux à la poitrine, (dont l’une est Régulus), une brillante au pied droit, nue au milieu du ventre, une au-dessous, une au flanc, une au jarret postérieur, deux au cou, trois à l’épine, une au milieu de la queue, une à l’extrémité et une au ventre; on voit sept autres étoiles obscures en triangle au-dessus de lui près de la queue; on les appelle la chevelure de Bérénice Euergète (bienfaisante), en tout dix-neuf

Le Cocher.

C’est Erichthonius, fils de Vulcain et de la Terre. Jupiter, dit-on, voyant qu’il avait le premier attelé des chevaux à des chars, admira qu’il eût ainsi imité le char du soleil, car c’étaient des chevaux blancs. Il fut le premier qui fit une procession et un sacrifice dans la citadelle d’Athènes en l’honneur de Minerve. Euripide raconte sa naissance, en disant que Vulcain aimant Minerve, voulut en jouir. Elle le repoussa, préférant sa virginité, et se cacha dans un lieu de l’Attique qui fut pour cela nommé Héphaestion. Mais Vulcain dans l’espérance de la forcer, lui tendant des pièges, elle le frappa de sa lance, et le contraignit de se guérir de sa passion par un moyen sale et honteux, d’où naquit un enfant qu’on nomma Erichton, et qui, devenu grand, inventa les chars par lesquels il s’attira l’admiration universelle dans les combats. Il fut aussi le premier qui célébra les fêtes panathénées. Il eut pour conducteur de son char Héniochus, qui portait un petit bouclier et un triple panache sur sa tête, et de là vient le spectacle nommé apobate. On trouve dans cette constellation la chèvre et les chevreaux. Musée écrit que Jupiter, dès qu’il fut né, fut confié par Rhée à Thémis, qui le remit à Amalthée, et que celle-ci, qui avait une chèvre, la fit téter par l’enfant. Or cette chèvre était fille du Soleil, et tellement hideuse à voir, que les Titans ou géants, compagnons de Saturne, eurent peur d’elle, et prièrent la Terre de la cacher dans quelque autre de l’île de Crète; la Terre la cacha donc et en donna le soin à Amalthéc, qui fit allaiter Jupiter par cette chèvre. L’enfant étant devenu grand et fort, et voulant faire la guerre aux géants, mais n’ayant pas d’armes, l’oracle lui conseilla de prendre pour bouclier la peau de la chèvre, tant elle était horrible à voir, parce que son dos présentait la tête de la Gorgone. Jupiter le fit, et semblant par cet artifice avoir doublé de force, il revêtit les os de la chèvre d’une autre peau, la ranima, la rendit immortelle, et la plaça, dit-on, au ciel parmi les astres. D’autres disent que ce cocher fut Myrtile, fils de Mercure. Il a une étoile à la tête, une à chaque épaule, celle de la gauche est brillante et se nomme la chèvre, une à chaque coude, une à la main droite, deux à la gauche, nommées les chevreaux; en tout huit.

Le Taureau.

Le taureau fut mis au ciel pour avoir amené par mer Europe, de la Phénicie dans l’île de Crète, à ce que dit Euripide dans Phrixus, et que Jupiter leu récompensa par cet honneur. D’autres disent que ce bœuf est l’emblème d’Io, en faveur de laquelle Jupiter l’honora d’une place au ciel. Les étoiles nommées hyades occupent la partie antérieure de ce taureau, et à la section du dos est la pléiade où l’on compte sept étoiles, ce qui l’a fait nommer heptastère, septastre. On n’en voit pourtant que six, mais la septième est très obscure. Le taureau a sept étoiles à la partie antérieure de ce signe sort et monte par sa partie postérieure, et il détourne la tête. Il a une étoile à chacune de ses cornes, à la racine desquelles en est une autre. La plus éclatante est celle de la gauche. Il a une étoile à chaque œil, une aux naseaux, une à chaque épaule; on les nomme hyades. Le genou antérieur gauche porte une étoile, le cou deux, le dos trois, dont la dernière est brillante; le ventre une, et la poitrine une belle; en tout dix-huit.

Céphée.

Cette constellation est mise la quatrième en rang. Le cercle arctique la contient depuis les pieds jusqu’à la poitrine. Le reste atteint jusqu’au milieu de l’intervalle de ce cercle au tropique d’été. C’était, dit Euripide, un roi d’Ethiopie, père d’Andromède qu’il exposa, dit-on, à un monstre. Mais Persée, fils de Jupiter, la sauva, et fut mis pour cela au nombre des astres par la protection de Minerve. Cette constellation a deux étoiles brillantes à la tête, une à chaque épaule, une à chaque main, une à chaque coude, trois obliques et obscures à la ceinture, une brillante au milieu du ventre, une au flanc droit, une au genou, et une au bout du pied; en tout, quinze.

Cassiopée.

Sophocle, auteur tragique, dit dans sa tragédie d’Andromède, que Cassiopée disputa de beauté avec les Néréides, ce qui fit son malheur, car Neptune envoya un monstre qui ravagea la terre. C’est pourquoi Cassiopée est représentée assise devant ce monstre. Elle a une belle étoile à la tête, une obscure au coude droit, une à la main, une au genou, une au bout du pied, une obscure à la poitrine, une brillante à la cuisse gauche, une belle au genou, une sur le siège carré, une à chaque angle de son siège; en tout, treize.

Andromède.

Elle a été placée parmi les astres par la faveur de Minerve, en mémoire de ce qu’elle fut délivrée par Persée, du monstre auquel elle avait été exposée. C’est pourquoi elle ne voulut plus demeurer avec son père ni avec sa mère, mais elle partit courageusement pour Athènes avec Persée. C’est ce qu’Euripide raconte dans la tragédie qu’il en a composée. Elle aune étoile brillante à la tête, une à chaque épaule, deux au pied droit, une au gauche, une au coude droit, une belle au bout de la main, trois à la ceinture, quatre dessous, une brillante à chaque genou, une au pied droit, deux au gauche; en tout, vingt.

Le Cheval.

On ne voit que sa partie antérieure jusqu’au nombril. Aratus écrit qu’il est le même qui fit jaillir d’un coup de pied la fontaine dite pour cela Hippocrène. Quelques uns prétendent que c’est Pégase qui s’envola au ciel après la chute de Bellérophon, chose qui paraît incroyable à d’autres, parce que ce cheval n’a pas d’ailes. Euripide veut que ce soit Mélanippe, fille de Chiron, qui fut séduite par Éole, et qui, étant enceinte, s’enfuit dans les montagnes, où pendant qu’elle enfantait, elle fut trouvée par son père qui la cherchait. Surprise, elle pria de ne pas être reconnue, et elle fut changée en cavale. Sa piété et celle de son père la firent placer par Diane au nombre des étoiles, voilà pourquoi elle demeure toujours invisible au centaure, que l’on croit être Chiron. Sa partie postérieure ne paraît pas, pour que son sexe ne soit pas connu. Elle a deux étoiles obscures sur le front, une sur la tête, une à la mâchoire, une obscure à chaque oreille, quatre au cou, desquelles la plus proche de la tête est la plus brillante, une à l’épaule, une à la poitrine, une à l’épine, une belle au nombril, deux aux genoux de devant, une à chaque sabot; en tout, dix-huit.

Le Bélier.

On croit que c’est celui qui porta Phrixus et Hellen au travers de la mer. Il était immortel, et il leur fut donné par leur mère Nephéle. Sa peau était dorée, suivant ce qu’ont dit Hésiode et Phérécyde, pendant qu’il les transportait sur cette mer étroite qu’on nomme l’Hellespont, il jeta Hellen dedans, et perdit une de ses cornes. Mais elle fut sauvée par Neptune qui, ayant eu ensuite commerce avec elle, en eut Paeon; il sauva Phrixus et le transporta au-delà du Pont-Euxin, chez AEëte, à qui il donna la peau d’or, qui fut mise dam le temple de Jupiter pour en conserver le souvenir. Il a une étoile sur la tête, trois aux naseaux, deux au cou, une belle au bout du pied de devant, quatre à l’épine, une à la queue, trois au ventre, une à la fesse, une au bout de chaque pied de derrière; en tout, 18.

Le Triangle.

Cette constellation est au-dessus du bélier, et on la dit un peu plus obscure. Elle a la forme de la première lettre du mot que Mercure lui a donnée quand il a figuré les astres. Il y a des gens qui disent que ce triangle céleste représente la forme de l’Egypte (basse) embrassée, défendue, et fertilisée tout à la fois par le Nil. Il a trois étoiles brillantes à ses angles.

Les Poissons.

Ce sont les petits du grand poisson dont nous donnerons l’histoire quand nous en serons à lui. Ils sont dans différents hémisphères. L’un est boréal, l’autre austral. Ils ont un lien qui commence au pied antérieur du bélier. Le poisson boréal a douze étoiles, et l’austral quinze. La bande qui les lie en a trois dans sa partie boréale, trois dans l’australe, et trois vers l’orient; en tout, poissons et lien, 39.

Persée.

On dit de Persée, que c’est à sa naissance illustre qu’il doit sa place au ciel. Car Jupiter, changé en pluie d’or, l’ayant eu de Danaé, Polydecte l’envoya contre les Gorgones. Mercure lui mit un casque, et lui attacha aux talons des ailes par le moyen desquelles il traversa les airs. Il reçut aussi de Vulcain un croc de diamant, comme dit Eschyle, dans les Phorcydes, vieilles gardiennes des Gorgones. Elles n’avaient entre elles toutes qu’un seul œil, qu’elles se prêtaient tour à tour pour veiller chacune à son tour. Pendant qu’elles se le passaient, Persée le prit et le jeta dans le marais Tritonis; puis, pendant que les Gorgones dormaient, il alla couper la tête à Méduse, et il la donna à Minerve, qui la mit sur son sein, et plaça Persée au ciel, où on le voit tenant la tête de la Gorgone. Persée a une étoile sur la tête, une brillante à chaque épaule, une brillante à l’extrémité de la main droite, une au coude, une à l’extrémité de la main gauche, de laquelle il parait tenir la tête de la Gorgone. Mais la tête et le cimeterre courbé se voient nébuleux. Une au ventre, une brillante à la cuisse droite, une à chaque genou, une aux grèves, une obscure à chaque pied, trois à la chevelure de la Gorgone. La tête et le croc paraissent sans étoiles, mais on croit les apercevoir à un amas nébuleux; en tout, 38.

La Pléiade.

Sur la section du taureau nommée Iombe, est la Pléiade composée de sept étoiles. On dit qu’elles étaient filles d’Atlas, on les appelle Septastre, quoiqu’on n’en voie que six et non sept. La raison qu’on en apporte, est que les six se sont livrées aux dieux, et que la dernière est morte. Trois ont eu commerce avec Jupiter; Electre, de laquelle est né Dardanus, Maïa de qui est issu Mercure, et Taygéte mère de Lacédémon. Deux se sont données à Neptune, Alcyone mère d’Yriée, Celoeuo mère de Leucus; Stérope s’abandonna à Mars, dit-on, et en eut Oenomaüs. Mais Mérope s’étant laissée aller à Sisyphe, simple mortel, en est restée invisible. Elles sont toujours fort célèbres chez les hommes, et elles annoncent la température. Elles sont très bien situées, et en forme de triangle, selon Hipparque.

La Lyre.

Cette constellation est nouvellement mise an nombre des autres, mais c’est la lyre des Muses. Mercure l’a faite de la tortue et des cordes tirées des bœuf d’Apollon, elle en a eu sept d’après les Atlantes. Apollon la reçut, et la donna à Orphée pour accompagner ses chants, à ce fils de Calliope, l’une des Muses, lequel a donné des noms aux neuf Muses, et perfectionna tellement la musique parmi les humains, qu’on disait qu’il rendait les bêtes et les rochers sensibles à ses accords. Mais Orphée ne rendait aucun culte à Bacchus. Il n’adorait que le seul Dieu suprême, sous le nom d’Apollon, et souvent, se levant la nuit, il allait s’asseoir sur le mont Pangée, pour y attendre le lever du soleil, et le saluer le premier par ses sons mélodieux. Eschyle raconte que Bacchus irrité envoya les Bassarides pour le déchirer. Mais les Muses rassemblèrent ses membres épars, et les enterrèrent dans la terre des Libéthres; et, avec la permission de Jupiter, elles mirent sa lyre au ciel. Son coucher sert d’annonce, parce qu’il se fait en un temps réglé suivant la saison. Elle a une étoile à chaque corde, une à chaque courbure, et une aussi à l’extrémité, une à chaque épaule, une à la traverse, et une blanche et brillante au pied; en tout, 9.

Le Cygne.

C’est ce grand oiseau que l’on assimile au cygne. On dit que Jupiter en prit la forme pour plaire à Némésis qu’il aimait, parce qu’elle prenait toutes sortes de formes pour lui échapper, et qu’elle se changea même en cygne, c’est ce qui la livra à son séducteur qui vola jusqu’a Rhamnus dans l’Attique pour en triompher. Elle mit au monde un œuf d’où est sortie Hélène, selon le poète Cratès; mais Jupiter s’envola avec elle au ciel sous la forme de cygne l’un et l’autre et l’y fixa sous cette forme. Elle a une étoile brillante sur la tête, une belle au cou, cinq à l’aile droite, quatre au corps, une qui est la plus grande à sa partie postérieure; en tout, douze.

Le Verseau.

Le verseau paraît avoir été ainsi nommé, d’après la manière dont on le représente, car il tient un vase à vin, et en verse beaucoup de liquide Quelques-uns veulent que ce soit Ganymède, parce qu’il a l’air de verser du vin, ils en attestent le poète qui dit que Ganymède à cause de sa beauté qui le rendait digne de vivre avec les dieux, fut enlevé pour servir d’échanson à Jupiter, et qu’il en reçut l’immortalité alors inconnue aux hommes. La liqueur qu’il verse est, dit-on, le nectar, boisson des dieux, et marque certaine de ce breuvage. Il a deux étoiles obscures à la tête, une à chaque épaule, l’une et l’autre grandes, une à chaque coude, une brillante à l’extrémité de la main, une à chaque mamelle, une autre au-dessous de chacune, une au flanc gauche, une à chaque genou, jambe droite, une à chaque pied; en tout, dix-sept. L’effusion de l’eau est du côté gauche ayant 32 étoiles, qui sont claires, les autres obscures.

Pan.

Le capricorne ressemble à Egipan son père, il a des jambes de bouc et des cornes sur la tête. Cet honneur lui fut accordé, parce qu’il avait été nourri avec Jupiter, selon ce qu’écrit Épimenide dans son histoire de Crète, car il était avec Jupiter sur le mont Ida, quand Jupiter partit pour la guerre contre les Titans. Il paraît avoir trouvé la conque, par le son de laquelle il encouragea ses compagnons. Jupiter étant devenu souverain le plaça au ciel avec la chèvre sa mère, mais à cause de la conque marine il a une marque de poisson. Il a une étoile brillante à chaque corne, deux sur la tête, trois au cou, deux à la poitrine, une au pied de devant, sept à l’épine, cinq au ventre, deux belles à la queue; en tout, vingt-quatre.

Le Sagittaire.

Le sagittaire, que plusieurs disent être le centaure, et d’autres, non, parce qu’on ne voit pas qu’il ait quatre jambes, mais qu’il paraît debout, et tendant son arc, tandis qu’aucun centaure ne s’est jamais servi de l’arc: celui-ci a des jambes de cheval et une queue comme les satyres. Ce qui fait qu’on le regarde comme fabuleux. On croit plutôt qu’il est Crotus fils d’Euphème, nourricier des muses. Celui-ci demeurait sur le mont Hélicon où il vécut longtemps. Ayant inventé l’art de décocher des flèches, les muses le nourrirent dans les bois, dit Sosithée. Vivant avec les muses, et les entendant, il applaudissait à leurs chants; d’autres hommes joignirent leurs voix à la sienne, et les muses voulant satisfaire son désir, prièrent Jupiter de le mettre parmi les astres comme digne d’y être. Il y fut mis dans l’attitude d’exercer l’art de tirer de l’arc, et qu’il garda chez les hommes, car on le voit de la terre et de la mer, et ceux qui le représentent en centaure se trompent. Il a deux étoiles à la tête, deux à son arc, deux à la pointe de la flèche, une au coude droit, une au bout de la main, une belle au ventre, deux à l’épine, une à la queue, une au genou de devant, une à la corne du pied, 14 en tout. Les sept autres étoiles sont à la cuisse, semblables aux postérieures, toutes ne se montrant pas bien visibles.

L’Arc.

C’est l’arme avec laquelle on dit qu’Apollon tua les Cyclopes qui avoient forgé la foudre de Jupiter par laquelle Esculape avait péri. Apollon la cacha ensuite dans les régions hyperboréennes, où est un temple de plusieurs ailes; on dit aussi qu’elle lui fut portée lorsque Jupiter l’excusa de meurtre, et le délivra de la servitude où il était chez Admète. Euripide en fit mention dans son Alcestide. Cette flèche parait avoir été transportée au travers des airs avec la moissonneuse Cérès. Elle était fort grande, dit Héraclide de Pont, dans son livre de la Justice, et Apollon la mit au ciel, comme monument de son combat. Elle a quatre étoiles, une à la pointe, une obscure au milieu, deux à l’autre bout, dont l’une est plus apparente que l’autre; en tout, 4.

L’Aigle.

C’est l’oiseau qui â transporté Ganymède au ciel, et l’a donné à Jupiter pour lui verser à boire. Mais on dit que les Dieux s’étant partagé les oiseaux, Jupiter prit l’aigle pour lui, et le mit par là au ciel. Il est le seul qui vole contre le soleil, sans en être ébloui, et il est le roi des oiseaux. Il est représenté volant, et les ailes étendues. Aglaosthène dit dans ses Naxiaques, que Jupiter, que l’on cherchait pendant qu’il était élevé dans l’île de Crète, en fut enlevé par l’aigle, qui le porta à Naxos. Jupiter, devenu grand, devint aussi roi, étant parti de Naxos avec son aigle, pour faire la guerre aux Titans, et l’aigle lui ayant été ainsi de bon augure, il se le consacra et le plaça parmi les astres. Telle est la cause de l’honneur qu’il lui fit. Quatre étoiles, dont celle du milieu est brillante.

Le Dauphin.

On dit qu’il fut mis au nombre des astres, parce que Neptune voulant épouser Amphitrite, elle se réfugia par pudeur chez Adas, pour conserver sa virginité. Les Néréides la tenant cachée parmi elles, Neptune envoya entre autres galants le dauphin pour la chercher. Il la trouva dans les îles atlantiques et l’amena à Neptune qui, l’ayant épousée, rendit à ce dauphin de grands honneurs sur mer, se le consacra, et mit son image au ciel. Ceux qui veulent plaire à Neptune, prétendent que c’est lui qui est représenté tenant par reconnaissance un dauphin à la main. C’est ce qu’Artémidore écrit dans les élégies qu’il a écrites sur l’amour. Le dauphin a une étoile à la bouche, deux au cou, trois aux nageoires du ventre, une au dos, deux la queue ; en tout, 9. On dit que cet animal aime la musique, parce que le nombre des étoiles de sa constellation égale celui des Muses.

Orion.

Hésiode dit qu’il était fils de Neptune et d’Euryale fille de Minos, et qu’il avait le don de marcher sur la mer comme sur terre. Étant allé à Chio, il abusa de Mérope, fille d’Oenopion, pendant qu’il était ivre. Oenopion irrité lui arracha les yeux et le chassa de l’île. Orion errant alla trouver à Lemnos Vulcain, qui lui donna par pitié un de ses esclaves, nommé Endalion, pour le conduire. Orion le prit sur ses épaules, pour qu’il pût mieux voir sa route. Allant ainsi vers l’orient, il rencontra le soleil qui lui rendit la vue. Alors il retourna sur ses pas pour se venger d’Oenopion, que ses gens cachèrent sous terre. Désespérant de le trouver, il alla en Crète, et se livra au plaisir de la chasse. Avec lui étaient Diane et Latone. Ilse promettait de détruire toutes les bêtes féroces, et la terre indignée envoya contre lui un gros scorpion qui, l’ayant piqué, le fit mourir; mais Jupiter, à la prière de Diane et de Latone, le plaça au ciel à cause de son courage, avec le scorpion en mémoire de cet événement. Quelques-uns disent qu’Orion, dans sa jeunesse, avait aimé Diane, qui l’en punit par le moyen du scorpion, par lequel elle le fit piquer, mais que les dieux, par commisération, le mirent au ciel avec cet animal, comme monument de ce genre de mort. Orion a trois étoiles obscures à la tête, une claire à chaque épaule, une au coude droit, une à la main droite, trois à la ceinture, trois obscures à son épée, une claire à chaque genou, et une claire également à chaque pied; en tout, 17.

Le Chien.

On dit qu’il fut donné pour gardien à Europe, avec le dragon. Minos les prit, et les donna à Procris, par qui il avait été guéri. Céphale, mari de Procris, les eut ensuite, et mena le chien à Thèbes contre un renard, que l’oracle avait dit ne pouvoir être tué par personne. C’est pourquoi Jupiter métamorphosa ce renard en pierre, et jugea le chien digne d’être mis au ciel. D’autres disent que c’était le chien d’Orion, et qu’il accompagnait son maître à la chasse, les chiens combattant avec les chasseurs contre les bêtes farouches, et qu’ensuite il fut placé au ciel avec Orion; ce qui est assez vraisemblable, d’après tout ce que nous avons dit d’Orion. Ce chien a une étoile nommée Isis à la tête, une grande et brillante nommée Sirius à la langue, (c’est ainsi que les astronomes nomment les étoiles étincelantes), une obscure à chaque épaule, deux à la poitrine, deux à l’échine, trois au pied de devant, deux au ventre, un à la hanche gauche, une au bout du pied, une sur le pied droit, quatre à la queue; en tout, 20.

Le Lièvre.

Il fut découvert et lancé par le chien dans une chasse, et à cause de sa légèreté, Mercure le mit, dit-on, au ciel. Il parait être le seul des quadrupèdes qui fasse beaucoup de petits à la fois, produisant les uns, et gardant les autres dans son ventre, à ce que dit le philosophe Aristote, dans son Traité des Animaux. Le lièvre a une étoile à chaque oreille, trois au corps, dont celle de l’échine est brillante, et une à chaque pied de derrière; en tout, 7.

Argo.

On dit que ce navire est redevable à Minerve d’avoir été mis au nombre des astres. C’est le premier navire qui ait été construit par les anciens. On dit qu’il parla, et qu’il traversa le premier la mer, sur laquelle jusqu’alors on n’avait pas su naviguer, et pour en rendre témoignage à la postérité, on mit au ciel son image, non toute entière, mais seulement les poignées du gouvernail jusqu’au mât, avec les rames, afin que les nautoniers en le voyant s’encouragent à la manœuvre, et pour immortaliser sa place parmi les dieux. Le navire Argo a quatre étoiles à la poupe, cinq à un gouvernail, et quatre à l’autre, trois au haut du mât, cinq sur le pont, six proches les unes des autres aux câbles; en tout, 27.

La Baleine

Fut, dit-on, lancée par Neptune, contre Cassiopée, qui disputait de beauté avec les Néréides. Persée tua ce monstre, qui fut transporté au ciel pour conserver la mémoire de cette grande action, rapportée par Sophocle dans sa tragédie d’Andromède. Cette baleine a deux étoiles obscures à la queue, cinq depuis la queue jusqu’à la bosse du flanc, six sous le ventre; en tout, 15.

L’Eridan.

Ce fleuve a sa source sous le pied gauche d’Orion. Aratus le nomme Eridan, mais il ne nous dit rien qui puisse le faire connaître. D’autres pensent, avec beaucoup de raison que c’est le Nil, le seul fleuve qui ait son cours du midi au nord. Il est remarquable par plusieurs étoiles. Au-dessous de lui est l’étoile nommée Canobus, proche du gouvernail du navire Argo. On ne voit au-dessus de l’horizon aucune étoile plus australe que celle-ci, qui, pour cette raison, est appelée Périgée. Ce fleuve a une étoile à la source, trois au premier détour, trois au second, sept à la troisième, jusqu’aux extrémités qu’on dit être les bouches du Nil; en tout, 14.

Le Poisson

Est celui qu’on désigne par le surnom de grand, et qu’on dit boire l’eau qui sort de l’urne du verseau; On dit aussi, suivant le rapport de Ctésias qu’on le vit pour la première fois dans un lac près de Bambice, et qui il sauva Dercétone tombée dans la nier pendant la nuit. Les habitants des environs ont nommé Derceto la déesse de Syrie. Ils disent qu’elle engendra deux poissons, et que tous deux ensemble furent honorés et mis au nombre des astres. Il a douze étoiles dont trois brillantes à la gueule.

Le Nectar ou Autel

Sur lequel les dieux se prêtèrent un serment mutuel, quand Jupiter parut contre Saturne; et après leur victoire, objet de leur vœu, ils en perpétuèrent la mémoire en le plaçant avec les astres. Car les hommes l’invoquent dans leurs festins, et sacrifient sur un autel, en se jurant réciproquement fidélité dans leurs associations, et en se touchant de la main droite, en signe de bienveillance. Il a deux étoiles au foyer, et deux à la base; quatre en tout.

Chiron.

Il paraît que c’est le Chiron qui, habitant sur le mont Pélion, fut réputé surpasser tous les hommes en zèle pour la justice, et qui instruisit Esculape et Achille. On dit qu’Hercule le visita par amitié et rendit avec lui un culte à Pan dans son antre; il n’épargna que lui de tous les Centaures, et il l’écouta assidument, au rapport d’Antisthène, disciple de Socrate, dans son Hercule. Après avoir vécu quelque temps ensemble, Hercule laissa tomber une de ses flèches sur le pied du Centaure, qui en mourut, et il fut transporté au ciel par Jupiter, qui voulut réparer ce malheur par cette grâce, et récompenser sa piété; en signe de sa vertu, il tient près de l’autel un animal qu’il a l’air de vouloir sacrifier. Il a trois étoiles obscures au-dessus de la tête, une claire à chaque épaule, une au coude gauche, une à l’extrémité de la main, une au milieu de la poitrine du cheval, une à chaque pied de devant, quatre à l’épine, deux claires au ventre, trois à la queue, une claire à la croupe du cheval, une à chaque jarret postérieur, et une à chaque sabot des jambes de derrière; en tout 24. Il tient dans la main gauche un petit animal, d’autres disent que c’est une outre de vin dont il fait des libations aux dieux, et dans la gauche, un thyrse. La queue de l’animal a deux étoiles, le bout du pied de derrière, une claire, et une au-dessous, trois sur la tête; en tout huit.

Le Corbeau.

Cette constellation est évidemment commune à plusieurs, car Apollon lui a fait cet honneur. Chaque dieu n son oiseau propre. Les dieux sacrifiant ensemble, le corbeau fut envoyé chercher de l’eau à quelques sources. Il vit un figuier qui portait des fruits. Il se reposa près de la fontaine pour attendre que les figues fussent mûres. Plusieurs jours après, et quand elles le furent, il les mangea. Enfin, se repentant de sa faute, il tira de la fontaine un serpent avec une coupe, disant qu’il absorbait l’eau à mesure qu’elle jaillissait; mais Apollon, qui savait le vrai de la chose, l’en punit en le condamnant à ne pas boire, suivant Aristote dans son Histoire des Animaux, et pour marque de la punition divine cause de la soif du corbeau, il mit au ciel une hydre (une cruche), et un corbeau qui ne peut ni en approcher, ni boire. L’hydre a trois belles étoiles à la tête, six au premier repli, et une claire qui est la dernière, trois au second, quatre au troisième, deux au quatrième, neuf obscures au cinquième jusqu’à la queue; en tout, vingt-sept. Le corbeau est perché sur la queue, tourné vers l’occident. Il a une étoile obscure au bec, deux à l’aile, deux au croupion, une au bout de chaque patte; en tout sept. Auprès du corbeau, depuis le repli, est la coupe penchée vers le genou de la vierge. Elle a deux étoiles obscures à son bord, deux au milieu, et deux au fond; en tout, 6.

Procyon.

Procyon précède le grand chien, d’où lui vient son nom. C’est le chien d’Orion qui, ayant beaucoup situé la chasse, prit ce chien près de lui. Ou y voit aussi un lièvre et d’autres bêtes. Il a trois étoiles dont la première se montre très brillante dès son lever, comme le chien (Srius), c’est pourquoi on l’appelle le précurseur du chien (c’est la canicule ou petit chien), car il monte et descend avant le grand. Les autres constellations après celles-là sont dans le zodiaque, cercle que le soleil parcourt en douze mois, c’est pourquoi il y a le même nombre de signes.

Les cinq Planètes.

Ces cinq astres nommés planètes (errans), parce qu’ils ont un mouvement propre, ont reçu des noms de divinités. Le premier qui parait grand, Phainon, est Jupiter. Le second qui est moins grand, est nommé Phaéthon, à cause du soleil. Le troisième, qui est Pyroïs, couleur de feu, peu brillant, comme dans l’aigle. Le quatrième, qui est celui de Vénus, est le phosphore (Lucifer), porte-lumière de couleur blanche, la plus grande de toutes ces planètes, avant-coureur de l’Aurore. Le cinquième, nommé Stilbon, est l’astre de Mercure, brillant, mais petit. On l’attribue à Mercure, parce qu’on croit que celui-ci a décrit le monde et a déterminé les positions des astres et les températures, ainsi que les temps où les étoiles présagent, et on l’appelle Stilbon, parce qu’il se montre en effet très éclatant.

Le Cercle lacté.

Il est un des cercles visibles. On l’appelle lacté ou voie lactée; les fils de Jupiter ne pouvant recevoir aucun honneur avant que d’avoir sucé la mamelle de Junon, on dit que Mercure amena Hercule enfant, le fit allaiter par cette déesse. Quand elle l’apprit, elle le chassa, et elle répandit tant de lait, que le cercle lacté s’en est formé.

 


 

[1] C’est une preuve que toutes ces figures sont censées vues par devant, dans la concavité de la voûte céleste, dont la convexité représentée par les sphères artificielles ne montre ces figures, que par derrière.