Hippocrate

HIPPOCRATE

 

DU REGIME. LIVRE PREMIER. - ΠΕΡΙ ΔΙΑΙΤΗΣ. ΤΟ ΠΡΩΤΟΝ.

 

HIPPOCRATE

 

 

ΠΕΡΙ ΔΙΑΙΤΗΣ.

DU REGIME,

ARGUMENT.

Ce traité, qui est réellement composé de quatre  livres et non, comme le portent les éditions, de trois (car le traité des Songea en lait partie intégrante), roule sur une idée principale, sur une découverte (ἐξεύρημα) dont l'auteur se félicite et dont il s'attribue pleinement la priorité. Cette découverte, c'est que, la santé dépendant d'un juste rapport entre les aliments et les exercices, il y a des signes précurseurs qui indiquent quand les aliments sont supérieurs aux exercices, ou quand les exercices le sont aux .aliments, et qui manifestent à l'homme expérimenté l'imminence de la maladie.

Ceci est l'objet fondamental du traité, lequel se subdivise en quatre livres. Le premier livre expose des généralités sur la composition primordiale des corps vivants, sur les âges, sur les sexes, sur la santé du corps, et sur la santé de l'esprit. Le second s'occupe des propriétés des lieux, des vents, des aliments, des boissons et des exercices. Le troisième énumère les signes qui annoncent la disproportion entre les aliments el les exercices y et l'imminence de la maladie. Le quatrième examine ce que signifient les songes pour la prévision des désordres pathologiques qui se préparent.

Le premier livre (il sera question des autres à fur et mesure) attribue l'origine des corps vivants à une mixture d'eau et de feu. Suivant l'auteur, rien ne meurt et rien ne naît; mais tout est dans un échange perpétuel. Il essaie, par des exemples fort grossièrement choisis, il est vrai, de faire voir que tous les arts que l'homme a imaginés ne sont que des imitations spontanées des fonctions qui s'exercèrent dans  le corps vivant. Puis, se servant de cette mixture de feu et d'eau, et, pour augmenter le nombre des combinaisons, attribuant des qualités diverses à ces deux éléments, imaginant un feu humide et une eau sèche, un feu grossier et une eau pure, un feu pur et une eau grossière, etc., il tire de ce jeu puérilement illusoire toutes les diversités des corps et des esprits, des âges et des sexes. Rien n'est plus curieux, à titre d'instruction négative, que de voir comment on peut si complètement se payer de mots et d'explications qui n'expliquent rien. Nos hypothèses actuelles, par exemple le fluide électrique ou le fluide nerveux, nous trompent plus facilement, parce qu'elles sont plus subtiles ou du moins appuyées sur une physique ou une chimie véritablement scientifiques. Au lieu que ces hypothèses anciennes, qui reposent sur des conceptions physiques encore dans l'enfance, se trouvant employées à l'explication des. corps vivants, dévoilent aussitôt le vice fondamental de pareils raisonnements. Mais, dans le fond, en quoi diffèrent aux yeux d'une philosophie vraiment positive la mixture htppocratique du feu et de l'eau élémentaires et l'intrusion moderne du fluide nerveux dans l'organisme des animaux?

On remarquera, pour l'histoire littéraire de cette époque reculée, que l'auteur parle de traités sur le régime qui ont précédé le sien, et dont il se propose de suppléer les lacunes. Son préambule, au reste, est modeste et bienveillant, bien qu'il s'y réserve la part qu'il se croit due.

 

BIBLIOGRAPHIE.

 

MANUSCRTS

2255 = E, 2144 = F, 2141 =  F 2140 = I,  2146 = J, 2145 = K, Cod. Serv. apud Foes = L, 2332 = X, 2148 = Z,  Cod. Imper. Corn. ap. Mack = K', Cod. Imper. Samb. ap. Mack = P', Cod. Fevr. ap. Foes = Q', Cod. Vindob. n° ιν = θ (1).

ÉDITIONS, TRADUCTIONS ET COMMENTAIRES.

Des Maizeux, Explication d'un passage d'Hippocrate dans le livre De la Diète, dans : Histoire de la République des lettres, t. XI, p. 52, et ib., p. 290. — Jo. Matth. Gesner, Ψυχαὶ  Ίπποκτάτους, Gott., 4737, in-4°; voy. Suppl. ad Nov. act. Erud., t. III, sect. x, p. 449, et Comm. soc. reg. Gott, t. III.—Dissertation sur l'origine des êtres animés suivant le système d'Hippocrate, par M. Heinsius, dans : Mémoires de l'Acad. roy. des sciences de Berlin, 1745, p. 404. — Sur la diététique d'Hippocrate, par Dierbacb, dans : Medicinische Annalen de Puchelt, Chelius et Nagel, t. XI.

Le livre Des Songes a plus occupé la presse.—Andréa Brentio interprète, in-4° sine loco et anno, 15 foliorum, sine titulo, custodibus, signatura et paginarum numeris. Praemissa est Andr. Brentii epistola ad Zachariam Barbarum, Venetorum oratorem, deinde Brentii epistola ad Sixtnm (Xystum vocat) pontificem, posteaque fol. 5 liber de Insomniis sequitur. Post hunc librum Brentii epistola ad Ni. Gupalatinum legitur. Descripsit hunc librum probavitque eum anno 1474 et quidem Romae typis esse expressum M. Denis in : Merkwürdigkeiten d. Κ. K. Garellischen Bibl. nr. 114, p. 207, 208—Latine, editionem anni 1479 citat Spachius in Elench. medic., p. 82. — Apud Symphorianum Campegiuni, sacc. xv, ut videtur, vergente.—In : Rhazis et aliorum opusculorum Collectio Veneta, et quidem ex A. Brentii versione, cura epistolis Brentii, 4497, in-fol.— In Articella, vertente Fabto Calvo cum aliis, 1527, in-4°. — Cum Jul. Caes. Scaligeri versione et commentario atque Aristotelis libellis de somno, vigilia, insomniiset divinatione. Lugd., 4538, in- 4°. Rast., Lugd. (2): 1549, in-12, Mus. Brit.; Genev., 1564, in-fol. ad calcem ejusdem librorum vii poetices; Giess., 1640, in-8° ; Amstel., 1658, in-12; auctus et recognitus idem liber sine loco et anno, Gunz. — Justo Velsio interprete, Antv., 1541, ίn-8°. — Graece et latine, cura Justi Velsii, Basil., 1543, in-4°.— Aug. Ferrerii liber de Somniis, Hippocratis de Insomniis, Galeni de Insomniis, Synesii de Somniis, Lugd., 1549, in-4°. — Dans la collection de Morellus, 1557; voy. t. II, p. 105. — πποκράτους περὶ νυπνίων. Hippocratis libellus de Insomniis. Huic accesserunt ὀνειροκρτιικά multo quam antea castigatiora et auctiora, Lutetiae ap. Fed. Morellum, 1586, in~42. — J. Colle, De cognitu diffîcilibus in praxi ex libro Hippocratis de Insomniis, Venet., 1628, in-4°.

Ν. B. Un manuscrit latin fort ancien dont j'ai donné la description t.1, p. 385, contient un fragment du premier livre du traité Περi διαίτης. J'en ai rapporté quelques leçons; je le désigne de cette façon : Cod. Lat.

 

(1) J'ai fait faire cette collation pour contrôler celle de Mack ; voyeizla note de la p. 139.

 

(2) Voici l'édition que j'ai sous les yeux : Hippocratis liber de somniis cum Julii Caesaris Scallgeri commentariis, Lugd. ap. Seb Gryphium. 1539, in-4°. Le livre d'Aristote n'y est pas joint.

 

ΠΕΡΙ ΔΙΑΙΤΗΣ.

ΤΟ ΠΡΩΤΟΝ.

1. Εἰ μὲν μοί τις ἐδόκεε τῶν πρότερον ξυγγραψάντων περὶ διαίτης ἀνθρωπίνης τῆς πρὸς ὑγείαν ὀρθῶς ἐγνωκὼς ξυγγεγραφέναι πάντα διὰ παντὸς, ὁκόσα δυνατὸν ἀνθρωπίνῃ γνώμῃ περιληφθῆναι, ἱκανῶς ἂν εἶχέ μοι, ἄλλων ἐκπονησάντων, γνόντα τὰ ὀρθῶς ἔχοντα, τούτοισι χρέεσθαι, καθότι ἕκαστον αὐτῶν ἐδόκεε χρήσιμον εἶναι. Νῦν δὲ πολλοὶ μὲν ἤδη ξυνέγραψαν, οὐδεὶς δέ πω ἔγνω ὀρθῶς καθότι ἦν αὐτοῖς ξυγγραπτέον· ἄλλοι δὲ ἄλλῳ ἐπέτυχον· τὸ δὲ ὅλον οὐδείς πω τῶν πρότερον. Μεμφθῆναι μὲν οὖν οὐδενὶ αὐτῶν ἄξιόν ἐστιν, εἰ μὴ ἐδυνήθησαν ἐξευρεῖν, ἐπαινέσαι δὲ μᾶλλον πάντας ὅτι ἐπεχείρησαν ζητῆσαι. Ἐλέγχειν μὲν οὖν τὰ μὴ ὀρθῶς εἰρημένα οὐ παρεσκεύασμαι· προσομολογέειν δὲ τοῖσι καλῶς ἐγνωσμένοισι διανενόημαι· ὁκόσα μὲν γὰρ ὀρθῶς ὑπὸ τῶν πρότερον εἴρηται, οὐχ οἷόν τε ἄλλως κως ἐμὲ ξυγγράψαντα ὀρθῶς ξυγγράψαι· ὁκόσα δὲ μὴ ὀρθῶς εἰρήκασιν, ἐλέγχων μὲν ταῦτα, διότι οὐχ οὕτως ἔχει, οὐδὲν περανῶ· ἐξηγεύμενος δὲ καθότι μοι δοκέει ἕκαστον ὀρθῶς ἔχειν, δηλώσω ὃ βούλομαι. Διὰ τοῦτο δὲ τὸν λόγον τοῦτον προκατατίθεμαι, ὅτι πολλοὶ τῶν ἀνθρώπων ὁκόταν τινὸς προτέρου ἀκούσωσι περί τινος ἐξηγευμένου, οὐκ ἀποδέχονται τὸν ὕστερον περὶ τούτων διαλεγόμενον, οὐ γινώσκοντες ὅτι τῆς αὐτῆς διανοίης ἐστὶ γνῶναι τὰ ὀρθῶς εἰρημένα, ἐξευρεῖν τε τὰ μή πω εἰρημένα. Ἐγὼ γοῦν, ὥσπερ εἶπον, τοῖσι μὲν ὀρθῶς εἰρημένοισι προσομολογήσω· τὰ δὲ μὴ ὀρθῶς ἐγνωσμένα δηλώσω ὁκοῖά τινά ἐστιν· ὁκόσα δὲ μηδὲ ἐπεχείρησε μηδεὶς τῶν πρότερον δηλῶσαι, ἐγὼ ἐπιδείξω καὶ ταῦτα ὁκοῖα ἐστί.

2. Φημὶ δὲ δεῖν τὸν μέλλοντα ὀρθῶς ξυγγράφειν περὶ διαίτης ἀνθρωπίνης πρῶτον μὲν παντὸς φύσιν ἀνθρώπου γνῶναι καὶ διαγνῶναι· γνῶναι μὲν ἀπὸ τίνων συνέστηκεν ἐξ ἀρχῆς, διαγνῶναι δὲ ὑπὸ τίνων μερῶν κεκράτηται· εἴ τε γὰρ τὴν ἐξ ἀρχῆς σύστασιν μὴ γνώσεται, ἀδύνατος ἔσται τὰ ὑπ´ ἐκείνων γιγνόμενα γνῶναι· εἴ τε μὴ γνώσεται τὸ ἐπικρατέον ἐν τῷ σώματι, οὐχ ἱκανὸς ἔσται τὰ ξυμφέροντα τῷ ἀνθρώπῳ προσενεγκεῖν. Ταῦτα μὲν οὖν χρὴ γινώσκειν τὸν ξυγγράφοντα, μετὰ δὲ ταῦτα σίτων καὶ ποτῶν ἁπάντων, οἷσι διαιτώμεθα, δύναμιν ἥντινα ἕκαστα ἔχει καὶ τὴν κατὰ φύσιν καὶ τὴν δι´ ἀνάγκην καὶ τέχνην ἀνθρωπηΐην. Δεῖ γὰρ ἐπίστασθαι τῶν τε ἰσχυρῶν φύσει ὡς χρὴ τὴν δύναμιν ἀφαιρέεσθαι, τοῖσι δὲ ἀσθενέσιν ὅκως χρὴ ἰσχὺν προστιθέναι διὰ τέχνης, ὅκου ἂν ὁ καιρὸς ἑκάστων παραγένηται. Γνοῦσι δὲ τὰ εἰρημένα οὔκω αὐτάρκης ἡ θεραπείη τοῦ ἀνθρώπου, διότι οὐ δύναται ἐσθίων ὥνθροπος ὑγιαίνειν, ἢν μὴ καὶ πονέῃ. Ὑπεναντίας μὲν γὰρ ἀλλήλοισιν ἔχει τὰς δυνάμιας σῖτα καὶ πόνοι, ξυμφέρονται δὲ ἀλλήλοισι πρὸς ὑγείην· πόνοι μὲν γὰρ πεφύκασιν ἀναλῶσαι τὰ ὑπάρχοντα· σιτία δὲ καὶ ποτὰ ἐκπληρῶσαι τὰ κενωθέντα. Δεῖ δὲ, ὡς ἔοικε, τῶν πόνων διαγινώσκειν τὴν δύναμιν καὶ τῶν κατὰ φύσιν καὶ τῶν διὰ βίης γινομένων, καὶ τίνες αὐτῶν ἐς αὔξησιν παρασκευάζουσι σάρκας καὶ τίνες ἐς ἔλλειψιν, καὶ οὐ μόνον ταῦτα, ἀλλὰ καὶ τὰς ξυμμετρίας τῶν πόνων πρὸς τὸ πλῆθος τῶν σιτίων καὶ τὴν φύσιν τοῦ ἀνθρώπου καὶ τὰς ἡλικίας τῶν σωμάτων, καὶ πρὸς τὰς ὥρας τοῦ ἐνιαυτοῦ καὶ πρὸς τὰς μεταβολὰς τῶν πνευμάτων, καὶ πρὸς τὰς θέσεις τῶν χωρίων ἐν οἷσι διαιτέονται, πρός τε τὴν κατάστασιν τοῦ ἐνιαυτοῦ. Ἄστρων τε ἐπιτολὰς καὶ δύσιας γινώσκειν δεῖ, ὅκως ἐπίστηται τὰς μεταβολὰς καὶ ὑπερβολὰς φυλάσσειν καὶ σίτων καὶ ποτῶν καὶ πνευμάτων καὶ τοῦ ὅλου κόσμου, ἐξ ὧν περ αἱ νοῦσοι τοῖσιν ἀνθρώποισι φύονται. Ταῦτα δὲ πάντα διαγνόντι οὔκω αὔταρκες τὸ εὕρημά ἐστιν· εἰ μὲν γὰρ ἦν εὑρετὸν ἐπὶ τούτοισι πρὸς ἑκάστην φύσιν σίτου μέτρον καὶ πόνων ἀριθμὸς σύμμετρος μὴ ἔχων ὑπερβολὴν μήτε ἐπὶ τὸ πλέον μήτε ἐπὶ τὸ ἔλασσον, εὕρητο ἂν ἡ ὑγείη τοῖσιν ἀνθρώποισιν ἀκριβῶς. Νῦν δὲ τὰ μὲν προειρημένα πάντα εὕρηται, ὁκοῖά ἐστι, τοῦτο δὲ ἀδύνατον εὑρεῖν. Εἰ μὲν οὖν παρείη τις καὶ ὁρῴη, γινώσκοι ἂν τὸν ἄνθρωπον ἐκδύνοντά τε καὶ ἐν τοῖσι γυμνασίοισι γυμναζόμενον, ὥστε φυλάσσειν ὑγιαίνοντα, τῶν μὲν ἀφαιρέων, τοῖσι δὲ προστιθείς· μὴ παρεόντι δὲ ἀδύνατον ὑποθέσθαι ἐς ἀκριβείην σῖτα καὶ πόνους· ἐπεὶ ὁκόσον γε δυνατὸν εὑρεῖν ἐμοὶ ἤδη εἴρηται. Ἀλλὰ γὰρ εἰ καὶ πάνυ σμικρὸν ἐνδεέστερα τῶν ἑτέρων γίνοιτο, ἐν πολλῷ χρόνῳ ἀνάγκη κρατηθῆναι τὸ σῶμα ὑπὸ τῆς ὑπερβολῆς καὶ ἐς νοῦσον ἀφικέσθαι. Τοῖσι μὲν οὖν ἄλλοισι μέχρι τούτου ἐπικεχείρηται ζητηθῆναι· εἴρηται δὲ οὐδὲ ταῦτα· ἐμοὶ δὲ ταῦτα ἐξεύρηται, καὶ πρὸ τοῦ κάμνειν τὸν ἄνθρωπον ἀπὸ τῆς ὑπερβολῆς, ἐφ´ ὁκότερον ἂν γένηται, προδιάγνωσις. Οὐ γὰρ εὐθέως αἱ νοῦσοι τοῖσιν ἀνθρώποισιν ἐπιγίνονται, ἀλλὰ κατὰ μικρὸν συλλεγόμεναι ἀθρόως ἐκφαίνονται. Πρὶν οὖν κρατέεσθαι ἐν τῷ ἀνθρώπῳ τὸ ὑγιὲς ὑπὸ τοῦ νοσεροῦ, ἃ πάσχουσιν ἐξεύρηταί μοι, καὶ ὅκως χρὴ ταῦτα καθιστάναι ἐς τὴν ὑγείην. Τούτου δὲ προσγενομένου πρὸς τοῖσι γεγραμμένοισι, τελέεται τὸ ἐπιχείρημα τῶν διανοημάτων.

3. Ξυνίσταται μὲν οὖν τὰ ζῶα τά τε ἄλλα πάντα καὶ ὁ ἄνθρωπος ἀπὸ δυοῖν, διαφόροιν μὲν τὴν δύναμιν, συμφόροιν δὲ τὴν χρῆσιν, πυρὸς λέγω καὶ ὕδατος. Ταῦτα δὲ ξυναμφότερα αὐτάρκεά ἐστι τοῖσί τε ἄλλοισι πᾶσι καὶ ἀλλήλοισιν, ἑκάτερον δὲ χωρὶς οὔτε αὐτὸ ἑωυτῷ οὔτε ἄλλῳ οὐδενί. Τὴν μὲν οὖν δύναμιν αὐτῶν ἑκάτερον ἔχει τοιήνδε· τὸ μὲν γὰρ πῦρ δύναται πάντα διὰ παντὸς κινῆσαι, τὸ δὲ ὕδωρ πάντα διὰ παντὸς θρέψαι· ἐν μέρει δὲ ἑκάτερον κρατέει καὶ κρατέεται ἐς τὸ μήκιστον καὶ τὸ ἐλάχιστον ὡς ἀνυστόν. Οὐδέτερον γὰρ κρατῆσαι παντελῶς δύναται διὰ τόδε· τὸ μὲν πῦρ ἐπεξιὸν ἐπὶ τὸ ἔσχατον τοῦ ὕδατος, ἐπιλείπει ἡ τροφὴ, ἀποτρέπεται οὖν ὁκόθεν μέλλει τρέφεσθαι· τὸ δὲ ὕδωρ ἐπεξιὸν ἐπὶ τὸ ἔσχατον τοῦ πυρὸς, ἐπιλείπει ἡ κίνησις, ἵσταται οὖν ἐν τούτῳ, ὁκόταν δὲ στῇ, οὐκ ἔτι ἐγκρατές ἐστιν, ἀλλ´ ἤδη τῷ ἐμπίπτοντι πυρὶ ἐς τὴν τροφὴν καταναλίσκεται. Οὐδέτερον δὲ διὰ ταῦτα δύναται κρατῆσαι παντελῶς εἰ δέ κοτε κρατηθείη καὶ ὁκότερον πρότερον, οὐδὲν ἂν εἴη τῶν νῦν ἐόντων ὥσπερ ἔχει νῦν· οὕτω δὲ ἐχόντων αἰεὶ ἔσται τὰ αὐτὰ, καὶ οὐδέτερα καὶ οὐδὲ ἅμα ἐπιλείψει. Τὸ μὲν οὖν πῦρ καὶ τὸ ὕδωρ, ὥσπερ εἴρηταί μοι, αὐτάρκεά ἐστι πᾶσι διὰ παντὸς ἐς τὸ μήκιστον καὶ τοὐλάχιστον ὡσαύτως.

4. Τούτων δὲ προσκέεται ἑκατέρῳ τάδε· τῷ μὲν πυρὶ τὸ θερμὸν καὶ τὸ ξηρὸν, τῷ δὲ ὕδατι τὸ ψυχρὸν καὶ τὸ ὑγρόν· ἔχει δὲ ἀπ´ ἀλλήλων τὸ μὲν πῦρ ἀπὸ τοῦ ὕδατος τὸ ὑγρόν· ἔνι γὰρ ἐν πυρὶ ὑγρότης· τὸ δὲ ὕδωρ ἀπὸ τοῦ πυρὸς τὸ ξηρόν· ἔνι γὰρ ἐν ὕδατι ξηρόν. Οὕτω δὲ τούτων ἐχόντων, πουλλὰς καὶ παντοδαπὰς ἰδέας ἀποκρίνονται ἀπ´ ἀλλήλων καὶ σπερμάτων καὶ ζώων, οὐδὲν ὁμοίων ἀλλήλοισιν οὔτε τὴν ὄψιν οὔτε τὴν δύναμιν· ἅτε γὰρ οὔποτε κατὰ τωὐτὸ ἱστάμενα, ἀλλ´ αἰεὶ ἀλλοιούμενα ἐπὶ τὰ καὶ ἐπὶ τὰ, ἀνόμοια ἐξ ἀνάγκης γίνεται καὶ τὰ ἀπὸ τούτων ἀποκρινόμενα. Ἀπόλλυται μὲν οὖν οὐδὲν ἁπάντων χρημάτων, οὐδὲ γίνεται ὅ τι μὴ καὶ πρόσθεν ἦν· ξυμμισγόμενα δὲ καὶ διακρινόμενα ἀλλοιοῦται· νομίζεται δὲ παρὰ τῶν ἀνθρώπων τὸ μὲν ἐξ Ἅιδου ἐς φάος αὐξηθὲν γενέσθαι, τὸ δὲ ἐκ τοῦ φάεος ἐς Ἅιδην μειωθὲν ἀπολέσθαι· ὀφθαλμοῖσι γὰρ πιστεύουσι μᾶλλον ἢ γνώμῃ, οὐχ ἱκανοῖς ἐοῦσιν οὐδὲ περὶ τῶν ὁρεομένων κρῖναι· ἐγὼ δὲ τάδε γνώμῃ ἐξηγέομαι. Ζώει γὰρ κἀκεῖνα καὶ τάδε· καὶ οὔτε, εἰ ζῶον, ἀποθανεῖν οἷόν τε, εἰ μὴ μετὰ πάντων· ποῦ γὰρ ἀποθανεῖται; οὔτε τὸ μὴ ὂν γενέσθαι, πόθεν γὰρ ἔσται; ἀλλ´ αὔξεται πάντα καὶ μειοῦται ἐς τὸ μήκιστον καὶ ἐς τὸ ἐλάχιστον, τῶν γε δυνατῶν. Ὅ τι δ´ ἂν διαλέγωμαι γενέσθαι ἢ ἀπολέσθαι, τῶν πολλῶν εἵνεκεν ἑρμηνεύω· ταῦτα δὲ ξυμμίσγεσθαι καὶ διακρίνεσθαι δηλῶ· ἔχει δὲ ὧδε· γενέσθαι καὶ ἀπολέσθαι τωὐτὸ, ξυμμιγῆναι καὶ διακριθῆναι τωὐτὸ, αὐξηθῆναι καὶ μειωθῆναι τωὐτὸ, γενέσθαι, ξυμμιγῆναι τωὐτὸ, ἀπολέσθαι, μειωθῆναι, διακριθῆναι τωὐτὸ, ἕκαστον πρὸς πάντα καὶ πάντα πρὸς ἕκαστον τωὐτὸ, καὶ οὐδὲν πάντων τωὐτό· ὁ νόμος γὰρ τῇ φύσει περὶ τούτων ἐναντίος.

5. Χωρεῖ δὲ πάντα καὶ θεῖα καὶ ἀνθρώπινα ἄνω καὶ κάτω ἀμειβόμενα. Ἡμέρη καὶ εὐφρόνη ἐπὶ τὸ μήκιστον καὶ ἐλάχιστον· ὡς καὶ τῇ σελήνῃ τὸ μήκιστον καὶ τὸ ἐλάχιστον, πυρὸς ἔφοδος καὶ ὕδατος, ἥλιος ἐπὶ τὸ μακρότατον καὶ βραχύτατον, πάντα ταὐτὰ καὶ οὐ ταὐτά. Φάος Ζηνὶ, σκότος Ἅιδῃ, φάος Ἅιδῃ, σκότος Ζηνὶ, φοιτᾷ καὶ μετακινεῖται κεῖνα ὧδε, καὶ τάδε κεῖσε, πᾶσαν ὥρην, πᾶσαν χώρην διαπρησσόμενα κεῖνά τε τὰ τῶνδε, τὰ δέ τε τὰ κείνων. Καί θ´ ἃ μὲν πρήσσουσιν οὐκ οἴδασιν, ἃ δὲ οὐ πρήσσουσι δοκέουσιν εἰδέναι· καί θ´ ἃ μὲν ὁρέουσιν οὐ γινώσκουσιν, ἀλλ´ ὅμως αὐτοῖσι πάντα γίνεται δι´ ἀνάγκην θείην καὶ ἃ βούλονται καὶ ἃ μὴ βούλονται. Φοιτεόντων δ´ ἐκείνων ὧδε, τῶν δέ τε κεῖσε, συμμισγομένων πρὸς ἄλληλα, τὴν πεπρωμένην μοίρην ἕκαστον ἐκπληροῖ, καὶ ἐπὶ τὸ μέζον καὶ ἐπὶ τὸ μεῖον. Φθορὴ δὲ πᾶσιν ἀπ´ ἀλλήλων, τῷ μέζονι ἀπὸ τοῦ μείονος καὶ τῷ μείονι ἀπὸ τοῦ μέζονος, αὐξάνεται καὶ τὸ μέζον ἀπὸ τοῦ ἐλάσσονος, καὶ τὸ ἔλασσον ἀπὸ τοῦ μέζονος.
 

DU REGIME.

LIVRE PREMIER.

1. (Préambule) Si, parmi ceux qui ont écrit sur le régime à suivre pour la santé, quelqu'un ne paraissait, prenant la droite voie, avoir traité de tout complètement autant que le peut concevoir l'entendement humain, il me suffirait, profitant du travail d'autrui, de reconnaître ce qui est bien et de m'en servir suivant l'utilité apparente de chaque chose. Mais, si beaucoup se sont occupés de ce sujet, aucun n'a su exactement quel devait être l'objet de son travail ; les uns ont traité une partie, les autres une autre; l'ensemble, aucun des devanciers ne l'a embrassé. Certes il ne faut blâmer aucun d'eux de n'avoir pu faire la découverte; il faut plutôt les louer tous d'avoir entrepris la recherche. Ainsi je ne me prépare pas à relever ce qui n'a pas été bien dit; mais je suis disposé à m'associer à ce qui a été judicieusement reconnu. Les choses bien dites par les devanciers, il n'est pas possible, si je veux en écrire autrement, que j'en écrive bien. Quant aux choses mal dites, si je les réfute montrant qu'il n'en est pas ainsi, je n'aurai rien obtenu. Mais si j'explique en quoi chaque chose me paraît bonne, j'aurai démontré ce que je veux démontrer. Je me sens de ce préambule, vu que beaucoup, s'ils ont entendu une explication antérieure sur un objet, ne veulent plus entendre sur le même objet une explication postérieure, ne sachant pas que l'intelligence est la même à connaître ce qui est bien dit et à découvrir ce qui n'a pas encore été dit. Ainsi donc, comme je l'ai annoncé, je m'associerai aux bonnes choses; je montrerai, pour les mauvaises, ce qu'il en est; et, pour celles que nul des devanciers n'a essayé d'exposer, je ferai voir ce qu'il en est aussi.

2. (Pour faire un bon traité sur le régime, il faut embrasser toute la nature humaine : connaissance des aliments ; connaissance des exercices ; connaissance du rapport des uns avec les autres. L'auteur se vante d'avoir le premier mis en lumière les signes qui montrent que ce rapport est rompu.) Je dis que celui qui veut faire un bon traité sur le régime de l'homme doit d'abord connaître et reconnaître toute la nature humaine : connaître de quoi elle est composée à l'origine; reconnaître par quelles parties elle est surmontée. En effet, s'il ne connaît la composition de l'origine, il ne pourra discerner ce que produisent ces éléments primitifs; et, s'il ne reconnaît pas ce qui l'emporte dans le corps, il ne sera pas en état d'administrer les choses utiles. L'écrivain doit donc avoir cette connaissance, puis celle de tous les aliments et de toutes les boissons qui constituent notre régime, quant à leur propriété spéciale tant naturelle qu'acquise par l'effort et l'art de l'homme. Il importe de savoir comment on diminue la force des substances naturellement fortes, comment l'art donne de la force aux substances faibles, suivant chaque opportunité. Mais, avec les connaissances susdites, le traitement du corps humain n'est pas encore suffisant, vu que l'homme, mangeant, ne peut se bien porter, s'il ne fuit aussi de l'exercice. Les aliments et les exercices ont des vertus opposées; qui cependant concourent à l'entretien de la santé : les exercices dépensent, les aliments et les boissons réparent:. On voit donc qu'il faut connaître la vertu des exercices tant naturels que forcés, quels disposent les chairs à l'accroissement, quels à l'atténuation ; et non-seulement cela, mais encore la proportion des exercices par rapport à la quantité des aliments, à la nature de l'individu, à l'âge; aux saisons, au changement des vents, à la situation des lieux où l'on vit et à la constitution de l'année. On observera le lever et le coucher des constellations afin de savoir se garder contre les mutations et les conditions excessives des aliments, des boissons, des vents et du monde entier, conditions qui engendrent les maladies. Tout cela, étant connu, la découverte n'est pas encore complète : si, en effet, il était possible de trouver en outre, pour chaque nature individuelle, une mesure d'aliments et une proportion d'exercice sans excès ni en plus ni en moins, on aurait un moyen exact d'entretenir la santé. Or, tout ce qui a été dit plus haut est découvert; mais, ce dernier point, il n'est pas possible d'y atteindre. Sans doute, présent et voyant, on connaîtrait assez l'homme qui se dépouille de ses vêtements et qui s'exerce dans les gymnases, pour le garder en santé, ôtant d'un côté, ajoutant de l'autre. Au lieu que, si l'on n'est pas présent, on ne pourra prescrire avec exactitude les aliments et les exercices, puisque j'ai déjà dit jusqu'où il était possible d'aller dans cette connaissance. Or, quand même il n'y aurait qu'une petite disproportion entre les uns et les autres, nécessairement, au bout d'un long temps, le corps serait surmonté par l'excès et arriverait à la maladie. Tel est le point auquel les autres se sont arrêtés et qu'ils n'ont pas même touché. Mais, moi, je l'ai touché, et j'ai découvert le moyen de reconnaître l'imminence de la maladie que prépare un excès en un sens ou en l'autre. Les maladies, en effet, n'éclatent pas soudainement; mais, s'a m assaut peu à peu, elles se montrent pleines d'intensité. Avant donc que, dans le corps, la santé soit vaincue par la maladie, il est des accidents qu'on éprouve, que j'ai reconnus et qu'il y a moyen de foire disparaître. Avec celte addition à ce qui a été écrit, la tâche que je me suis proposée sera accomplie.

3. (Tous les animaux sont composés de feu et d'eau.) Tous les animaux et l'homme lui-même sont composés de deux substances divergentes pour les propriétés, mais convergentes pour l'usage, le feu, dis-je, et l'eau. Ces deux réunies se suffisent à elles-mêmes et à tout le reste ; mais l'une sans l'autre ni ne se suffit à soi ni ne suffit à rien autre. Voici la propriété de chacune : le feu peut toujours tout mouvoir, l'eau toujours tout nourrir. Chacune, tour à tour, surmonte et est surmontée à chaque extrémité, en deçà et au-delà, qu'il lui est donné d'atteindre. Aucune ne peut triompher complètement, pour cette raison : le feu arrivant à l'extrémité de l'eau, l'aliment lui manque, et en conséquence il se retourne vers le point qui doit lui fournir l'aliment ; l'eau arrivant à l'extrémité du feu, le mouvement lui fait défaut, elle s'arrête donc à ce point ; et, quand elle s'arrête, elle n'a plus la puissance, mais elle est déjà consumée pour alimenter le feu qui survient. Aussi, par cette raison, ni l'une ni l'autre ne peut prévaloir absolument ; si jamais l'une des deux prévalait, quelle que fût celle qui prévaudrait la première, aucune des choses qui sont maintenant ne serait comme elle est maintenant; mais, demeurant ainsi, elles seront les mêmes éternellement et ne feront jamais défaut ni l'une ou l'autre ni en même temps. Ainsi donc le feu et l'eau, comme je l'ai dit, suffisent incessamment à tout, aussi bien pour le maximum que pour le minimum.

4. (Rien, ne naît, rien ne meurt.) Leurs attributs sont : au feu le chaud et le sec, à l'eau le froid et l'humide. Ils se font des emprunts : le feu emprunte à l'eau l'humide; en effet, de l'humidité est dans le feu ; l'eau emprunte au feu le sec ; en effet, de la sécheresse est dans l'eau. En cet état, ils sécrètent réciproquement hors de soi des formes nombreuses et variées de germes et d'animaux ne se ressemblant entre eux ni pour l'aspect ni pour les propriétés. Ces éléments ne demeurant jamais au même point, mais changeant sans cesse en un sens ou en l'autre, nécessairement les êtres qui en sont sécrétés deviennent eux-mêmes dissemblables. Ainsi rien absolument ne s'anéantit; et rien ne naît qui ne fût auparavant. Mais, se mêlant et se séparant, les choses changent. L'opinion est dans le monde que ce qui croît de Pluton à la lumière prend naissance et que ce qui décroît de la lumière à Pluton périt. On s'en rapporte plus aux jeux qu'à la raison ; aux yeux qui ne sont pas suffisants pour juger même de ce qu'ils voient. Moi, c'est à la raison que je demande l'explication. La vie est ici et là ; et s'il y a vie, la mort est impossible si ce n'est avec l'ensemble des choses ; car où serait la mort ? Mais s'il n'y a pas vie, il est impossible que rien naisse; car d'où viendrait la naissance? Le fait est que tout croît et décroît, atteignant le maximum et le minimum possibles. Quand je dis naître et mourir, je m'exprime ainsi à cause du vulgaire; mais c'est ce que j'entends par se mêler et se séparer. Il en est ainsi : naître et mourir est la même chose ; se mêler et se séparer est la même chose; croître et décroître est la même chose; naître et se mêler est la même chose ; périr, décroître, se séparer est la même chose. Un pour tout, tout pour un, c'est la même chose, et rien dans tout n'est la même chose; car l'usage est, sur ce point, en opposition avec la nature.

5. (Exemples de la révolution éternelle des choses.) Toutes les choses divines et humaines cheminent, alternant en haut et en bas. Le jour et la nuit ont un maximum et un minimum, comme la lune a un maximum et un minimum ; le feu et l'eau ont leur ascendant ; le soleil a sa période la plus longue et sa période la plus courte. Tout est le même et non le même. Lumière à Jupiter, ténèbres à Pluton ; lumière à Pluton, ténèbres à Jupiter ; cela ici, et ceci là, marche et se déplace, faisant, en toute saison, en tout pays, cela la fonction de ceci, ceci la fonction de cela. Et ce que l'on fait, on ne le sait pas ; ce que l'on ne fait pas, on semble le savoir ; ce que l'on voit, on ne le connaît pas ; et cependant tout s'accomplit par une nécessité divine, aussi bien ce qu'on veut que ce qu'on ne veut pas. Cela marchant ici, et ceci marchant la, et se mêlant réciproquement, les choses remplissent leur destinée fatale, et pour le plus et pour le moins. La destruction vient à tout de chaque chose, au plus grand dû plus petit, au plus petit du plus grand ; le plus grand s'accroît aux dépens du plus petit, et le plus petit aux dépens du plus grand.

6. Τὰ δ´ ἄλλα πάντα, καὶ ψυχὴ ἀνθρώπου, καὶ σῶμα ὁκοῖον ἡ ψυχὴ, διακοσμέεται. Ἐσέρπει δὲ ἐς ἄνθρωπον μέρεα μερέων, ὅλα ὅλων, ἔχοντα σύγκρησιν πυρὸς καὶ ὕδατος, τὰ μὲν ληψόμενα, τὰ δὲ δώσοντα· καὶ τὰ μὲν λαμβάνοντα πλεῖον ποιέει, τὰ δὲ διδόντα μεῖον. Πρίουσιν ἄνθρωποι ξύλον, ὁ μὲν ἕλκει, ὁ δὲ ὠθέει, τὸ δ´ αὐτὸ τοῦτο ποιέουσι, μεῖον δὲ ποιέοντες πλεῖον ποιέουσι. Τὸ δ´ αὐτὸ καὶ φύσις ἀνθρώπων, τὸ μὲν ὠθέει, τὸ δὲ ἕλκει· τὸ μὲν δίδωσι, τὸ δὲ λαμβάνει· καὶ τῷ μὲν δίδωσι, τοῦ δὲ λαμβάνει, καὶ τῷ μὲν δίδωσι τοσούτῳ πλέον, τοῦ δὲ λαμβάνει τοσούτῳ μεῖον. Χώρην δὲ ἕκαστον φυλάσσει τὴν ἑωυτοῦ, καὶ τὰ μὲν ἐπὶ τὸ μεῖον ἰόντα διακρίνεται ἐς τὴν ἐλάσσονα χώρην· τὰ δὲ ἐπὶ τὸ μέζον πορευόμενα, ξυμμισγόμενα ἐξαλλάσσει ἐς τὴν μέζω τάξιν· τὰ δὲ ξεῖνα μὴ ὁμότροπα ὠθέεται ἐκ χώρης ἀλλοτρίης. Ἑκάστη δὲ ψυχὴ μέζω καὶ ἐλάσσω ἔχουσα περιφοιτᾷ τὰ μόρια τὰ ἑωυτῆς, οὐ προσθέσιος οὐδὲ ἀφαιρέσιος δεομένη τῶν μερέων, κατὰ δὲ αὔξησιν καὶ μείωσιν τῶν ὑπαρχόντων δεομένη χώρης, ἕκαστα διαπρήσσεται ἐς ἥντινα ἂν ἐσέλθῃ, καὶ δέχεται τὰ προσπίπτοντα. Οὐ γὰρ δύναται τὸ μὴ ὁμότροπον ἐν τοῖσιν ἀσυμφόροισι χωρίοισιν ἐμμένειν· πλανᾶται μὲν γὰρ ἀγνώμονα· συγγινόμενα δὲ ἀλλήλοισι γινώσκει πρὸς ὃ προσίζει· προσίζει γὰρ τὸ σύμφορον τῷ συμφόρῳ, τὸ δὲ ἀσύμφορον πολεμεῖ καὶ μάχεται καὶ διαλλάσσει ἀπ´ ἀλλήλων. Διὰ τοῦτο ἀνθρώπου ψυχὴ ἐν ἀνθρώπῳ αὐξάνεται, ἐν ἄλλῳ δὲ οὐδενί· καὶ τῶν ἄλλων ζώων τῶν μεγάλων ὡσαύτως· ὁκόσα δὲ ἄλλως, ἀπ´ ἄλλων ὑπὸ βίης ἀποκρίνεται.

7. Περὶ μὲν οὖν τῶν ἄλλων ζώων ἐάσω, περὶ δὲ ἀνθρώπου δηλώσω. Ἐσέρπει δὲ ἐς ἄνθρωπον ψυχή· πυρὸς καὶ ὕδατος ξύγκρησιν ἔχουσα, μοῖραν σώματος ἀνθρώπου· ταῦτα δὲ καὶ θήλεα καὶ ἄρσενα καὶ πολλὰ καὶ παντοῖα τρέφεται, τρέφεται δὲ καὶ αὔξεται διαίτῃ τῇ περὶ τὸν ἄνθρωπον· ἀνάγκη δὲ τὰ μέρεα ἔχειν πάντα τὰ ἐσιόντα· οὗτινος γὰρ μὴ ἐνείη, μοίρη ἐξ ἀρχῆς οὐκ ἂν αὐξηθείη οὔτε πουλλῆς ἐπιούσης τροφῆς οὔτε ὀλίγης, οὐ γὰρ ἔχει τὸ προσαυξόμενον· ἔχον δὲ πάντα, αὔξεται ἐν χώρῃ τῇ ἑωυτοῦ ἕκαστον, τροφῆς ἐπιούσης ἀπὸ ὕδατος ξηροῦ καὶ πυρὸς ὑγροῦ, τὰ μὲν εἴσω βιαζόμενα, τὰ δὲ ἔξω. Ὥσπερ οἱ τέκτονες τὸ ξύλον πρίουσι, καὶ ὁ μὲν ἕλκει, ὁ δὲ ὠθέει, τωὐτὸ ποιέοντες· κάτω δ´ ὁ πιέζων τὸν ἄνω ἕλκει, οὐ γὰρ ἂν παραδέχοιτο κάτω ἰέναι· ἢν δὲ βιάζωνται, παντὸς ἁμαρτήσονται. Τοιοῦτον τροφὴ ἀνθρώπου· τὸ μὲν ἕλκει, τὸ δὲ ὠθέει, εἴσω δὲ βιαζόμενον ἔξω ἕρπει· ἢν δὲ βιῆται παρὰ καιρὸν, παντὸς ἀποτεύξεται.

8. Χρόνον δὲ τοσοῦτον ἕκαστα τὴν αὐτὴν ἔχει τάξιν, ἄχρι μηκέτι δέχηται ἡ τροφὴ, μηδὲ χώρην ἱκανὴν ἔχῃ ἐς τὸ μήκιστον τῶν δυνατῶν, ἔπειτ´ ἐναμείβει ἐς τὴν μέζονα χώρην, θήλεα καὶ ἄρσενα, τὸν αὐτὸν τρόπον ὑπὸ βίης καὶ ἀνάγκης διωκόμενα· ὁκόσα δ´ ἂν πρότερον ἐμπλήσῃ τὴν πεπρωμένην μοίρην, ταῦτα διακρίνεται πρῶτα, ἅμα δὲ καὶ συμμίσγεται· ἕκαστον μὲν γὰρ διακρίνεται πρῶτα, ἅμα δὲ καὶ ξυμμίσγεται· χώρην δὲ ἀμείψαντα καὶ τυχόντα ἁρμονίης ὀρθῆς ἐχούσης συμφωνίας τρεῖς, ξυλλήβδην διεξὸν διὰ πασέων, ζώει καὶ αὔξεται τοῖσιν αὐτοῖσιν οἷσι καὶ πρόσθεν· ἢν δὲ μὴ τύχῃ τῆς ἁρμονίης, μηδὲ ξύμφωνα τὰ βαρέα τοῖσιν ὀξέσι γένηται, ἢν ἡ πρώτη συμφωνίη, ἢν ἡ δευτέρη γεννηθῇ ἢ τὸ διὰ παντὸς, ἑνὸς ἀπογενομένου πᾶς ὁ τόνος μάταιος· οὐ γὰρ ἂν προσαείσειεν· ἀλλ´ ἀμείβει ἐκ τοῦ μέζονος ἐς τὸ μεῖον πρὸ μοίρης· διότι οὐ γινώσκουσιν ὅ τι ποιέουσιν.

9. Ἀρσένων μὲν οὖν καὶ θηλείων διότι ἑκάτερα γίνεται, προϊόντι τῷ λόγῳ δηλώσω. Τούτων δὲ ὁκότερον ἂν τύχῃ ἐλθὸν καὶ τύχῃ τῆς ἁρμονίης, ὑγρὸν ἐὸν κινέεται ὑπὸ τοῦ πυρός· κινεόμενον δὲ ζωπυρέεται καὶ προσάγεται τὴν τροφὴν ἀπὸ τῶν ἐσιόντων ἐς τὴν γυναῖκα σιτίων καὶ πνεύματος, τὰ μὲν πρῶτα πάντη ὁμοίως, ἕως ἔτι ἀραιόν ἐστιν· ὑπὸ δὲ τῆς κινήσιος καὶ τοῦ πυρὸς ξηραίνεται καὶ στερεοῦται· στερεούμενον δὲ πυκνοῦται πέριξ· καὶ τὸ πῦρ ἐγκατακλειόμενον οὐκ ἔτι τὴν τροφὴν ἱκανὴν ἔχει ἐπάγεσθαι, οὐδὲ τὸ πνεῦμα ἐξωθέει διὰ τὴν πυκνότητα τοῦ περιέχοντος· ἀναλίσκει οὖν τὸ ὑπάρχον ὑγρὸν εἴσω. Τὰ μὲν οὖν στερεὰ τὴν φύσιν ἐν τῷ ξυνεστηκότι καὶ ξηρῷ οὐ καταναλίσκεται τῷ πυρὶ ἐς τὴν τροφήν· ἀλλ´ ἐγκρατέα γίνεται καὶ ξυνίσταται τοῦ ὑγροῦ ἐκλείποντος, ἅπερ ὀστέα καὶ νεῦρα ἐπονομάζεται. Τὸ δὲ πῦρ ἐκ τοῦ συμμιγέντος κινευμένου τοῦ ὑγροῦ διακοσμέεται τὸ σῶμα κατὰ φύσιν διὰ τοιήνδε ἀνάγκην· διὰ μὲν τῶν στερεῶν καὶ ξηρῶν οὐ δύναται τὰς διεξόδους χρονίας ποιέεσθαι, διότι οὐκ ἔχει τροφήν· διὰ δὲ τῶν ὑγρῶν καὶ μαλακῶν δύναται· ταῦτα γάρ ἐστιν αὐτῷ τροφή· ἔνι δὲ καὶ ἐν τούτοισι ξηρότης οὐ καταναλισκομένη ὑπὸ τοῦ πυρός· ταῦτα δὲ ξυνίσταται πρὸς ἄλληλα. Τὸ μὲν οὖν ἐσωτάτω καταφραχθὲν πῦρ καὶ πλεῖστόν ἐστι καὶ μεγίστην τὴν διέξοδον ἐποιήσατο· πλεῖστον γὰρ τὸ ὑγρὸν ἐνταῦθα ἐνῆν, ὅπερ κοιλίη καλέεται· καὶ ἐξέπεσεν ἐντεῦθεν, ἐπεὶ οὐκ εἶχε τροφὴν ἔξω, καὶ ἐποιήσατο τοῦ πνεύματος διεξόδους καὶ τροφῆς ἐπαγωγὴν καὶ διάπεμψιν· τὸ δὲ ἀποκλεισθὲν ἐς ἄλλο σῶμα περιόδους ἐποιήσατο τρισσὰς, ὅπερ ἦν ὑγρότατον τοῦ πυρὸς, ἐν τούτοισι τοῖσι χωρίοισιν, αἵτινες φλέβες καλέονται κοῖλαι· ἐς δὲ τὰ μέσα τούτων τὸ ὑπολειπόμενον τοῦ ὕδατος ξυνιστάμενον πήγνυται, ὅπερ καλέεται σάρκες.

10. Ἑνὶ δὲ λόγῳ πάντα διεκοσμήσατο κατὰ τρόπον αὐτὸ ἑωυτῷ τὰ ἐν τῷ σώματι τὸ πῦρ, ἀπομίμησιν τοῦ ὅλου, μικρὰ πρὸς μεγάλα καὶ μεγάλα πρὸς μικρά· κοιλίην μὲν τὴν μεγίστην, ξηρῷ καὶ ὑγρῷ ταμεῖον, δοῦναι πᾶσι καὶ λαβεῖν παρὰ πάντων, θαλάσσης δύναμιν, ζώων ἐντρόφων τροφὸν, ἀσυμφόρων δὲ φθορόν· περὶ δὲ ταύτην ὕδατος ψυχροῦ καὶ ὑγροῦ σύστασιν· διέξοδον πνεύματος ψυχροῦ καὶ θερμοῦ· ἀπομίμησιν τῆς γῆς, τὰ ἐπεισπίπτοντα πάντα ἀλλοιούσης. Καταναλίσκον δὲ καὶ αὖξον σκέδασιν ὕδατος λεπτοῦ καὶ πυρὸς ἐποιήσατο ἠερίου, ἀφανέος καὶ φανεροῦ, ἀπὸ τοῦ ξυνεστηκότος ἀπόκρισιν, ἐν ᾧ φερόμενα πάντα ἐς τὸ φανερὸν ἀφικνέεται ἕκαστα μοίρῃ πεπρωμένῃ. Ἐν δὲ τούτῳ ἐποιήσατο πυρὸς περιόδους τρισσὰς, περαινούσας πρὸς ἀλλήλας καὶ εἴσω καὶ ἔξω· αἱ μὲν πρὸς τὰ κοῖλα τῶν ὑγρῶν, σελήνης δύναμιν, αἱ δὲ ἐς τὴν ἔξω περιφορὰν, πρὸς τὸν περιέχοντα πάγον, ἄστρων δύναμιν, αἱ δὲ μέσαι καὶ εἴσω καὶ ἔξω περαίνουσαι. Τὸ θερμότατον καὶ ἰσχυρότατον πῦρ, ὅπερ πάντων ἐπικρατέεται, διέπον ἅπαντα κατὰ φύσιν, ἄϊκτον καὶ ὄψει καὶ ψαύσει, ἐν τούτῳ ψυχὴ, νοὸς, φρόνησις, αὔξησις, κίνησις, μείωσις, διάλλαξις, ὕπνος, ἐγρήγορσις· τοῦτο πάντα διὰ παντὸς κυβερνᾷ, καὶ τάδε καὶ ἐκεῖνα, οὐδέκοτε ἀτρεμίζον.

6. (Échange perpétuel.) Tout le reste, et l'âme de l'homme et le corps comme l'âme, ont leur disposition. Dans l'homme pénètrent des parties de parties, des touts de touts, ayant une mixture de feu et d'eau, les unes pour prendre, les autres pour donner ; et les parties prenantes font davantage, les parties donnantes font moins. Les hommes scient le bois, l'un tire, l'autre pousse ; ils font la même besogne ; faisant moins, ils font plus. De même pour la nature humaine; ceci pousse, cela tire ; ceci donne, cela prend, donne à ceci, prend à cela, donne à ceci d'autant plus, prend à cela d'autant moins. Chaque chose garde sa place ; ce qui va au moins passe à la place moindre ; ce qui va au plus, se mêlant, passe au rang plus grand ; les choses étrangères, non homogènes, sont poussées hors de la place d'autrui. Chaque âme ayant du plus et du moins visite ses parties à elle, n'ayant besoin ni d'ajouter ni de retrancher aux parties, mais ayant besoin de place pour l'accroissement et la diminution du fonds existant, elle accomplit chaque office en quelque place qu'elle aille et reçoit ce qui est introduit. En effet, les choses non-homogènes ne peuvent demeurer dans les lieux non appropriés; elles errent sans savoir; mais, se rapprochant les unes des autres, elles connaissent ce à quoi elles s'adjoignent. Car l'homogène s'adjoint à l'homogène, mais l'hétérogène lutte, combat et se sépare. Pour cela l'âme de l'homme croît dans l'homme et dans nul autre; de même pour les autres grands animaux. Quand il en est autrement, l'expulsion se fait par une violence étrangère.

7. (La nutrition se fait parce que l'aliment contient des parties de tout ce qu'il γ a dans le corps.) Laissant de côté les autres animaux, je parlerai de l'homme. En l'homme pénètre une âme, ayant une mixture de feu et d'eau, qui est la part du corps humain. Tout cela, mâle et femelle, multiple et divers, se nourrit ; et c'est lé régime dont l'homme use, qui procure l'alimentation et la croissance. Il est nécessaire que ce qui entre ait toutes les parties ; autrement, pour cette partie qui manquerait, la portion primitive ne recevrait  aucun accroissement, qu'il vînt beaucoup ou peu de nourriture ; car elle n'aurait pas de quoi s'accroître ; mais, ayant tout, chaque partie s'augmente en son lieu, grâce à la nourriture d'une eau sèche et d'un feu humide, ceci étant poussé au dedans et cela au dehors. De même, les charpentiers sciant le bois, l'un tire, l'autre pousse, faisant la même chose, celui qui pousse en bas tire celui qui est en haut, sans quoi la scie ne marcherait pas, et, si l'on y met de la force, tout est manqué. De même, dans l'alimentation de l'homme, cela tire, ceci pousse ; introduit de force au dedans, il glisse au dehors ; mais s'il y a violence inopportune, rien ne réussit.

8. (A chaque développement les éléments du corps se séparent pour se mêler de nouveau. Comparaison fort obscure de l'harmonie de ce développement avec l'harmonie musicale.) Chaque chose demeure en son rang jusqu'à ce que la nourriture ne s'y prête plus et que la place ne soit plus suffisante à la plus grande extension possible; alors les choses passent à une place plus grande, mâles et femelles, poursuivies semblablement par la force et la nécessité. Ce qui a rempli d'abord la part assignée, se sépare d'abord, et en même temps se mêle, en effet chaque chose se sépare d'abord, et en même temps se mêle. Changeant de place et trouvant la juste harmonie qui à les trois accords, parcourant dans leur ensemble tous les accords, l'être vit et s'accroît par les mêmes choses qu'auparavant ; mais, s'il ne trouve pas l'harmonie, si les sons graves ne s'accordent pas avec les aigus, s'il se produit le premier » accord, ou le second, ou l'accord général, tout le ton, un seul faisant défaut, est vain (voy. note 7) ; car il n'y aura pas » concert ; mais on passe du plus grand au plus petit avant l'ordre, aussi ne sait-on pas ce que l'on fait.

9. (Théorie de la formation du fœtus par le feu, qui consume l'humide y solidifie certaines parties et creuse des canaux dans certaines autres.) Quant aux mâles et aux femelles, j'exposerai dans la suite de ce discours pourquoi l'un et l'autre est produit. Mais quel que soit le sexe que la chance amène et qui trouve l'harmonie, il est mû, étant humide, parle feu; mû il s'embrase, et extrait la nourriture des aliments et de l'air introduits dans la femme; d'abord cette attraction est partout semblable tant que le corps est lâche ; mais par le mouvement et le feu il se sèche et se solidifie ; solidifié, il se concrète tout autour; le feu, renfermé, n'a plus une nourriture suffisante à attirer, et il n'expulse pas l'air h cause de la densité de la surface ambiante. Donc il consume l'humide intérieur. De la sorte, les parties naturellement solides, étant à un point consistant et sec, ne sont pas consumées pour l'alimentation du feu ; mais elles se fortifient, se condensent à mesure que l'humide fait défaut, et c'est ce qu'on nomme os et nerfs. Le feu tire de l'humide mêlé et mis en mouvement la disposition naturelle du corps par cette nécessité-ci : à travers les parties solides et sèches il ne peut se faire des voies durables, attendu qu'il n'a pas d'aliment ; mais il le peut à travers les parties humides et molles, car ce lui est nourriture. Il est aussi dans ces parties une humidité non consumée par le feu ; et cela se resserre mutuellement. Donc le feu le plus intérieur, clos de toute part, est le plus abondant et s'est fait la plus ample voie; car là était le plus d'humide et c'est ce qu'on nomme ventre. Il sortit de là, n'ayant pas de nourriture du dehors, et il fit les voies de l'air, la conduite et la distribution de la nourriture. Quant au feu intercepté, il fit dans le reste du corps trois circulations; ce qui était la partie la plus humide du feu se trouvant en ces places qui sont nommées veines caves. Dans le milieu, le restant de l'eau, contracté, se durcit, et cela se nomme chairs.

10. (Le feu a tout disposé dans le corps conformément à sa nature. Comparaison de cette disposition avec l'arrangement du monde. C'est dans le feu intérieur que gît l'âme, la pensée, le mouvement.) En un mot, le feu disposa tout dans le corps suivant le mode conforme à lui-même, copie de l'ensemble, le petit envers le grand, le grand envers le petit; le ventre très-ample, réservoir pour le sec et l'humide; donnant à toue et recevant de tous, ayant la vertu de la mer, .nourrice des êtres ses nourrissons, mortelle à ce qui est étranger ; à l'entour, une concrétion d'une eau froide et humide; la voie de l'air froid et chaud; la copie de la terre changeant tout ce qui y tombe. Consumant et augmentant, il fit une dispersion d'eau ténue et de feu aérien, visible et invisible, séparation du feu concrète, où toute chose portée arrive à manifestation suivant la portion destinée Là il a créé trois circulations du feu arrivant l'une à l'autre en dedans et en dehors : les unes, vers les cavités des humeurs, représentent la propriété de la lune; les autres, vers la surface extérieure, vers la concrétion ambiante, représentent la propriété des astres ; les dernières sont intermédiaires, allant en dedans et en dehors. Le feu le plus chaud et le plus fort, qui surmonte tout, réglant tout selon la nature, étant inaccessible et à la vue et au toucher, c'est la qu'est l'âme, l'entendement, la pensée, la croissance, le mouvement, la décroissance, la permutation, le sommeil, le réveil ; il gouverne tout incessamment, et ceci et cela, sans jamais se reposer.

11. Οἱ δὲ ἄνθρωποι ἐκ τῶν φανερῶν τὰ ἀφανέα σκέπτεσθαι οὐκ ἐπίστανται· τέχνῃσι γὰρ χρεόμενοι ὁμοίῃσιν ἀνθρωπίνῃ φύσει οὐ γινώσκουσιν· θεῶν γὰρ νόος ἐδίδαξε μιμέεσθαι τὰ ἑωυτῶν, γινώσκοντας ἃ ποιέουσι, καὶ οὐ γινώσκοντας ἃ μιμέονται. Πάντα γὰρ ὅμοια, ἀνόμοια ἐόντα· καὶ σύμφορα πάντα, διάφορα ἐόντα· διαλεγόμενα, οὐ διαλεγόμενα· γνώμην ἔχοντα, ἀγνώμονα· ὑπεναντίος ὁ τρόπος ἑκάστων, ὁμολογούμενος. Νόμος γὰρ καὶ φύσις, οἷσι πάντα διαπρησσόμεθα, οὐχ ὁμολογέεται ὁμολογεόμενα· νόμον γὰρ ἔθεσαν ἄνθρωποι αὐτοὶ ἑωυτοῖσιν, οὐ γινώσκοντες περὶ ὧν ἔθεσαν· φύσιν δὲ πάντων θεοὶ διεκόσμησαν· ἃ μὲν οὖν ἄνθρωποι ἔθεσαν, οὐδέκοτε κατὰ τωὐτὸ ἔχει οὔτε ὀρθῶς οὔτε μὴ ὀρθῶς· ὁκόσα δὲ θεοὶ ἔθεσαν, αἰεὶ ὀρθῶς ἔχει· καὶ τὰ ὀρθὰ καὶ τὰ μὴ ὀρθὰ τοσοῦτον διαφέρει.

12. Ἐγὼ δὲ δηλώσω τέχνας φανερὰς ἀνθρώπου παθήμασιν ὁμοίας ἐούσας καὶ φανεροῖσι καὶ ἀφανέσι. Μαντικὴ τοιόνδε· τοῖσι φανεροῖσι μὲν τὰ ἀφανέα γινώσκειν, καὶ τοῖσιν ἀφανέσι τὰ φανερὰ, καὶ τοῖσιν ἐοῦσι τὰ μέλλοντα, καὶ τοῖσιν ἀποθανοῦσι τὰ ζῶντα, καὶ τῶν ἀσυνέτων ξυνίασιν, ὁ μὲν εἰδὼς ἀεὶ ὀρθῶς, ὁ δὲ μὴ εἰδὼς ἄλλοτε ἄλλως. Φύσιν ἀνθρώπου καὶ βίον ταῦτα μιμέεται· ἀνὴρ γυναικὶ ξυγγενόμενος παιδίον ἐποίησε, τῷ φανερῷ τὸ ἄδηλον γινώσκειν, ὅτι οὕτως ἔσται. Γνώμη ἀνθρώπου ἀφανὴς, γινώσκουσα τὰ φανερὰ, ἐκ παιδὸς ἐς ἄνδρα μεθίσταται, τῷ ἐόντι τὸ μέλλον γινώσκειν, οὐχ ὁ μὴ ὢν ἀπὸ θανάτου, ζῶον δὲ, τῷ τεθνηκότι τὸ ζῶον οἶδεν. Ἀσύνετον γαστήρ· ταύτῃ συνίεμεν ὅτι διψῇ ἢ πεινῇ. Ταῦτα μαντικῆς τέχνης καὶ φύσιος ἀνθρωπίνης πάθεα, τοῖσι μὲν γινώσκουσιν αἰεὶ ὀρθῶς, τοῖσι δὲ μὴ γινώσκουσιν αἰεὶ ἄλλοτε ἄλλως.

13. Σιδήρου ὄργανα· τέχνῃσι τὸν σίδηρον περιτήκουσι, πνεύματι ἀναγκάζοντες τὸ πῦρ, τὴν ὑπάρχουσαν τροφὴν ἀφαιρέοντες, ἀραιὸν δὲ ποιήσαντες, παίουσι καὶ συνελαύνουσιν, ὕδατος δὲ ἄλλου τροφῇ ἰσχυρὸν γίνεται. Ταῦτα πάσχει ἄνθρωπος ὑπὸ παιδοτρίβου· τὴν ὑπάρχουσαν τροφὴν πυρὶ ἀφαιρέεται, ὑπὸ πνεύματος ἀναγκαζόμενος· ἀραιούμενος δὲ κόπτεται, τρίβεται, καθαίρεται, ὑδάτων δὲ ὑπαγωγῇ ἄλλοθεν ἰσχυρὸς γίνεται.

14. Καὶ οἱ γναφέες τωὐτὸ διαπρήσσονται, λακτίζουσι, κόπτουσιν, ἕλκουσι, λυμαινόμενοι ἰσχυρότερα ποιέουσι, κείροντες τὰ ὑπερέχοντα, καὶ παραπλέκοντες, καλλίω ποιέουσι· ταῦτα πάσχει ὥνθρωπος.

15. Σκυτέες τὰ ὅλα καὶ τὰ μέρεα διαιρέουσι, καὶ τὰ μέρεα ὅλα ποιέουσι, τάμνοντες δὲ καὶ κεντέοντες τὰ σαθρὰ ὑγιέα ποιέουσιν. Καὶ ἄνθρωπος δὲ τωὐτὸ πάσχει· ἐκ τῶν ὅλων μέρεα διαιρέεται, καὶ ἐκ τῶν μερέων συντιθεμένων ὅλα γίνεται· κεντεόμενοί τε καὶ τεμνόμενοι τὰ σαθρὰ ὑπὸ τῶν ἰητρῶν ὑγιαίνονται· καὶ τόδε ἰητρικῆς τὸ λυπέον ἀπαλλάσσειν, καὶ ὑφ´ οὗ πονέει ἀφαιρέοντα ὑγιέα ποιέειν. Ἡ φύσις αὐτομάτη ταῦτα ἐπίσταται· καθήμενος πονέει ἀναστῆναι, κινεύμενος πονέει ἀναπαύσασθαι, καὶ ἄλλα τοιαῦτα ἔχει ἡ φύσις ἰητρικῆς.

 

11. (Les hommes ne savent pat comprendre cette similitude, de la nature universelle avec la nature de l'homme.) Mais les hommes ne savent pas, par les choses apparentes, voir les choses latentes; en effet, employant des arts semblables à la nature humaine, ils ne s'en aperçoivent pas. L'intelligence des dieux leur a enseigné à imiter les opérations divines ; et, sachant ce qu'ils font, ils ne savent pas ce qu'ils imitent. Tout est semblable, étant dissemblable ; tout est convergent, étant divergent, parlant et non parlant, intelligent et inintelligent ; le mode de chaque chose est contraire, étant concordant. Car l'usage et la nature, par lesquels nous opérons tout, ne s'accordent pas, s'accordant; l'usage, ce sont les hommes qui l'ont établi pour eux-mêmes, ne sachant pas sur quoi ils statuaient ; la nature des choses, ce sont les dieux qui l'ont ordonnée. Ce que les hommes ont statué, ne demeure jamais au même point, soit bon soit mauvais; mais ce que les dieux ont statué demeure éternellement bien. Telle est la différence entre ce qui est bien et ce qui n'est pas bien.

12. (Exemples, singulièrement choisis pour la plupart, par lesquels l'auteur prétend démontrer que les arts de l'homme ne sont qu'une imitation ou un reflet des arts naturels ou fonctions du corps; vivant. Premier exemple : la divination.) Je vais montrer des arts qui sont évidemment semblables aux affections des hommes, manifestes et cachées. La divination est dans ce cas ; elle veut connaître les choses cachées par les choses apparentes, et les choses apparentes par les choses cachées, l'avenir par le présent, le vivant par le mort, et l'intelligence par ce qui ne comprend pas; celui qui sait est toujours dans le vrai ; celui qui ne sait pas dit tantôt d'une façon et tantôt d'une autre. C'est là copier la nature et la vie de l'homme ; un homme, s'approchant d'une femme, a fait un enfant; par la chose manifeste on connaît la chose obscure, c'est-à-dire qu'il en sera ainsi. L'intelligence invisible de l'homme, laquelle connaît le visible, se change d'enfant en homme ; par le présent on connaît l'avenir. Ce n'est pas le non-existant qui provient de la mort, c'est le vivant ; par le mort on connaît le vivant. Le ventre ne comprend pas ; mais par le ventre nous comprenons la soif et la faim. Voilà les œuvres de l'art divinatoire et les affections de la nature humaine; pour ceux qui connaissent, régularité constante; pour ceux qui ne connaissent pas, irrégularité tantôt d'une façon, tantôt d'une autre.

13. (2e Exemple : fabrication du fer.) Instruments de fer : par des procédés on fond le fer, forçant le feu par l'air, ôtant le fonds présent de nourriture et raréfiant le métal, on bat, on rapproche, et il devient fort par l'aliment qu'une autre eau fournit. C'est le traitement de l'homme par le maître de gymnase ; il est dépouillé du fonds présent de nourriture par le feu à l'aide de l'action violente de l'air ; étant raréfié, il est frappés frotté, purifié, et il devient fort par l'introduction d'eaux venant d'ailleurs.

14. (3e Exemple : les foulons.) Les foulons. font la même chose, ils foulent avec les pieds, battent, tirent; par ce dommage ils donnent à l'étoffe plus de force ; rasant ce qui dépasse et entrelaçant, ils la rendent plus belle. L'homme en offre autant.

15. (4e Exemple ; les cordonniers.) Les cordonniers divisent le tout et la partie, avec les parties font des touts ; coupant et piquant» ils rendent sain ce qui est usé. Il eu est de môme pour l'homme ; chez lui le tout devient partie, et les parties recomposées deviennent un tout; piqué et coupé, ce qui est usé est guéri par les médecins ; le propre de la médecine est de délivrer de ce qui fait mal, et, enlevant la cause de la souffrance, rendre la santé. La nature fait cela par elle-même. Assis, on veut se lever ; en mouvement, on veut se reposer, et tant d'autres choses que la nature a comme la médecine.

16. Τέκτονες πρίοντες ὁ μὲν ὠθέει, ὁ δὲ ἕλκει· τὸ αὐτὸ ποιέειν ἀμφοτέρως φέρει· τρυπῶσιν, ὁ μὲν ἕλκει, ὁ δὲ ὠθέει· πιεζόντων ἄνω ἕρπει, τὸ δὲ κάτω· μείω ποιέοντες πλείω ποιέουσι, καὶ πλείω ποιέοντες μείω ποιέουσι, φύσιν τε ἀνθρώπου μιμέονται. Πνεῦμα τὸ μὲν ἕλκει, τὸ δὲ ὠθέει, τὸ δ´ αὐτὸ ποιέειν ἀμφοτέρως φέρει· σίτων τὰ μὲν κάτω πιέζεται, τὰ δὲ ἄνω ἕρπει. Ἀπὸ μιῆς ψυχῆς διαιρεομένης πλείους καὶ μείους καὶ μέζονες καὶ ἐλάσσονες.

17. Οἰκοδόμοι ἐκ διαφόρων σύμφορον ἐργάζονται, τὰ μὲν ξηρὰ ὑγραίνοντες, τὰ δὲ ὑγρὰ ξηραίνοντες, τὰ μὲν ὅλα διαιρέοντες, τὰ δὲ διῃρημένα συντιθέντες· μὴ οὕτω δὲ ἐχόντων οὐκ ἂν ἔχοι ᾗ δεῖ. Δίαιταν ἀνθρωπίνην μιμέεται, τὰ μὲν ξηρὰ ὑγραίνοντες, τὰ δὲ ὑγρὰ ξηραίνοντες, τὰ μὲν ὅλα διαιρέουσι, τὰ δὲ διῃρημένα ξυντιθέασι, ταῦτα πάντα διάφορα ἐόντα ξυμφέρει τῇ φύσει.

18. Μουσικῆς ὄργανον ὑπάρξαι δεῖ πρῶτον, ἐν ᾧ δηλώσει ἃ βούλεται ἁρμονίη· συντάξιες ἐκ τῶν αὐτῶν οὐχ αἱ αὐταὶ, ἐκ τοῦ ὀξέος, ἐκ τοῦ βαρέος, ὀνόματι μὲν ὁμοίων, φθόγγῳ δὲ οὐχ ὁμοίων· τὰ πλεῖστα διάφορα μάλιστα ξυμφέρει, καὶ τὰ ἐλάχιστα διάφορα ἥκιστα ξυμφέρει· εἰ δὲ ὅμοια πάντα ποιήσει τις, οὐκ ἔνι τέρψις· αἱ πλεῖσται μεταβολαὶ καὶ πολυειδέσταται μάλιστα τέρπουσιν. Μάγειροι ὄψα σκευάζουσιν ἀνθρώποισι διαφόρων, συμφόρων, παντοδαπὰ ξυγκρίνοντες, ἐκ τῶν αὐτῶν οὐ τὰ αὐτὰ, βρῶσιν καὶ πόσιν ἀνθρώπων· ἢν δὲ πάντα ὅμοια ποιήσῃ, οὐκ ἔχει τέρψιν· οὐδ´ εἰ ἐν τῷ αὐτῷ πάντα ξυντάξειεν, οὐκ ἂν ἔχοι ὀρθῶς. Κρούεται τὰ κρούματα ἐν μουσικῇ τὰ μὲν ἄνω, τὰ δὲ κάτω. Γλῶσσα μουσικὴν μιμέεται διαγινώσκουσα μὲν τὸ γλυκὺ καὶ τὸ ὀξὺ τῶν προσπιπτόντων, καὶ τὰ διάφωνα καὶ ξύμφωνα· κρούεται δὲ τοὺς φθόγγους ἄνω καὶ κάτω, καὶ οὔτε τὰ ἄνω κάτω κρουόμενα ὀρθῶς ἔχει οὔτε τὰ κάτω ἄνω· καλῶς δὲ ἡρμοσμένης γλώσσης, τῇ συμφωνίῃ τέρψις, ἀναρμόστου δὲ λύπη.

19. Νακοδέψαι τείνουσι, τρίβουσι, κτενίζουσι, πλύνουσι, ταῦτα παιδίων θεραπηΐη. Πλοκέες ἄγοντες κύκλῳ πλέκουσιν, ἀπὸ τῆς ἀρχῆς ἐς τὴν ἀρχὴν τελευτῶσι· τοῦτο περίοδος ἐν τῷ σώματι, ὁκόθεν ἄρχεται, ἐπὶ τοῦτο τελευτᾷ.

20. Χρυσίον ἐργάζονται, κόπτουσι, πλύνουσι, τήκουσι πυρὶ μαλακῷ, ἰσχυρῷ δὲ οὐ συνίσταται· ἀπεργασάμενοι πρὸς πάντα χρῶνται· ἄνθρωπος σῖτον κόπτει, πλύνει, ἀλήθει, πυρώσας χρῆται, ἰσχυρῷ μὲν πυρὶ ἐν τῷ σώματι οὐ συνίσταται, μαλθακῷ δέ.
 

16. (5e Exemple : les charpentiers.) Les charpentiers scient : l'un pousse, l'autre tire; des deux façons c'est faire la même chose ; ils perforent, l'un tire, l'autre pousse ; la pression fait aller ceci en haut, cela en bas; diminuant, ils augmentent; augmentant, ils diminuent; et ils imitent la nature de l'homme. Le souffle d'un côté tire, de l'autre pousse; des deux façons c'est faire la même chose : des aliments, une partie est poussée en bas, une autre marche en haut. D'une seule £me partagée en viennent plusieurs et plus petites et plus grandes et moindres.

17. (6e Exemple : Les constructeurs de maisons.) Les constructeurs de maisons font de choses différentes quelque chose de concordant, humectant ce qui est sec, séchant ce qui est humide, divisant ce qui est entier, composant ce qui est divisé ; autrement, le but ne serait pas atteint. C'est imiter le régime de l'homme, où l'l'on humecte ce qui est sec, sèche ce qui est humide, divise ce qui est entier, compose ce qui est divisé ; tout cela, étant différent, s'accorde pour la nature humaine.

18. (7e Exemple : les musiciens et les cuisiniers.) Pour la musique il faut d'abord avoir un instrument dans lequel l'harmonie montrera ce qu'elle veut : accords qui, venant des mêmes, ne sont pas les mêmes, formés de l'aigu, du grave, semblables de nom, dissemblables de son ; plus il y a de différence, plus il y a d'accord; moins il y a de différence, moins il y a d'accord ; si l'on faisait tout uniforme, le plaisir cesserait ; les changements les plus grands et les plus variés sont ce qui plaît le plus. Les cuisiniers préparent des mets avec des substances différentes, concordantes ; ils mêlent les choses de toute espèce ; les mêmes deviennent autres ; c'est le manger et le boire des hommes; si tout était uniforme, le plaisir cesserait ; si tout était mis ensemble, cela ne serait pas bien. Dans la musique les sons se frappent les uns en haut, les autres en bas. La langue imite la musique, distinguant le doux et l'acide de ce qui lui arrive, ce qui est en accord et ce qui est en désaccord ; elle frappe les sons en haut et en bas ; et ni les sons du haut frappés en bas ne sont justes ni les sons du bas frappés en haut; la langue étant bien réglée, l'harmonie plaît» et déplaît la langue n'étant pas réglée.

19. (8e Exemple : les corroyeurs et les tisserands.) Les corroyeurs tendent> frottent, brossent, lavent; c'est le traitement qu'on fait aux enfants. Les tisserands procèdent circulairement, tissent et finissent de bout en bout ; c'est la circulation dans le corps ; elle vient finir là où elle commencé.

20 (9e Exemple : les orfèvres) Ceux qui travaillent l'or le battent, le lavent, le fondent à un feu doux ; à un feu ardent l'or ne prend pas ; l'ayant élaboré, ils s'en servent pour toute chose. Ainsi l'homme bat le grain, le lave, le moud ; l'ayant passé au feu, il s'en sert ; le grain, à un feu ardent, ne prend pas dans le corps, mais il prend à un feu doux.

21. Ἀνδριαντοποιοὶ μίμησιν σώματος ποιέουσιν πλὴν ψυχῆς, γνώμην δὲ ἔχοντα οὐ ποιέουσιν, ἐξ ὕδατος καὶ γῆς, τὰ ὑγρὰ ξηραίνοντες καὶ τὰ ξηρὰ ὑγραίνοντες, ἀφαιρέονται ἀπὸ τῶν ὑπερεχόντων, καὶ προστιθέασι πρὸς τὰ ἐλλείποντα, ἐκ τοῦ ἐλαχίστου πρὸς τὸ μέγιστον αὔξοντες. Ταῦτα πάσχει ὁ ἄνθρωπος, αὔξεται ἀπὸ τοῦ ἐλαχίστου ἐς τὸ μέγιστον, ἐκ τῶν ὑπερεχόντων ἀφαιρούμενος, τοῖσιν ἐλλείπουσι προστιθεὶς, τὰ ξηρὰ ὑγραίνων καὶ τὰ ὑγρὰ ξηραίνων.

22. Κεραμέες τροχὸν δινέουσι, καὶ οὔτε ὀπίσω οὔτε πρώσω προχωρέει, καὶ ἀμφοτέρωσε ἅμα τοῦ ὅλου μιμητὴς τῆς περιφορῆς· ἐν δὲ τῷ αὐτῷ ἐργάζονται περιφερομένῳ παντοδαπὰ, οὐδὲν ὅμοιον τὸ ἕτερον τῷ ἑτέρῳ ἐκ τῶν αὐτῶν τοῖσιν αὐτοῖσιν ὀργάνοισιν. Ἄνθρωποι ταῦτα πάσχουσι καὶ τἄλλα ζῶα, ἐν τῇ αὐτῇ περιφορῇ πάντα ἐργάζονται, ἐκ τῶν αὐτῶν ὅμοιον οὐδὲν τοῖσιν αὐτοῖσιν ὀργάνοισιν, ἐξ ὑγρῶν ξηρὰ ποιέοντες καὶ ἐκ τῶν ξηρῶν ὑγρά.

23.  Γραμματικὴ τοιόνδε· σχημάτων σύνθεσις, σημήϊα φωνῆς ἀνθρωπίνης, δύναμις τὰ παροιχόμενα μνημονεῦσαι, τὰ ποιητέα δηλῶσαι· δι´ ἑπτὰ σχημάτων ἡ γνῶσις· ταῦτα πάντα ἄνθρωπος διαπρήσσεται καὶ ὁ ἐπιστάμενος γράμματα καὶ ὁ μὴ ἐπιστάμενος. Δι´ ἑπτὰ σχημάτων καὶ ἡ αἴσθησις ἡ ἀνθρώπων, ἀκοὴ ψόφων, ὄψις φανερῶν, ῥὶν ὀδμῆς, γλῶσσα ἡδονῆς καὶ ἀηδίης, στόμα διαλέκτου, σῶμα ψαύσιος θερμοῦ ἢ ψυχροῦ, πνεύματος διέξοδοι ἔσω καὶ ἔξω· διὰ τούτων γνῶσις ἀνθρώποισιν.

24. Ἀγωνίη, παιδοτριβίη τοιόνδε· διδάσκουσι παρανομέειν κατὰ νόμον, ἀδικέειν δικαίως, ἐξαπατέειν, κλέπτειν, ἁρπάζειν, βιάζεσθαι τὰ κάλλιστα καὶ αἴσχιστα· ὁ μὴ ταῦτα ποιέων κακὸς, ὁ δὲ ταῦτα ποιέων ἀγαθός· ἐπίδειξις τῶν πολλῶν ἀφροσύνης, θεῶνται ταῦτα καὶ κρίνουσιν ἕνα ἐξ ἁπάντων ἀγαθὸν, τοὺς δὲ ἄλλους κακούς· πουλλοὶ θαυμάζουσιν, ὀλίγοι γινώσκουσιν. Ἐς ἀγορὴν ἐλθόντες ἄνθρωποι ταὐτὰ διαπρήσσονται· ἐξαπατῶσι πωλέοντες καὶ ὠνεόμενοι· ὁ πλεῖστα ἐξαπατήσας, οὗτος θαυμάζεται. Πίνοντες καὶ μαινόμενοι ταὐτὰ διαπρήσσονται. Τρέχουσι, παλαίουσι, μάχονται, κλέπτουσιν, ἐξαπατῶσιν, εἷς ἐκ πάντων κρίνεται. Ὑποκριταὶ καὶ ἐξαπάται, πρὸς εἰδότας λέγουσιν ἄλλα καὶ φρονέουσιν ἕτερα, οἱ αὐτοὶ ἐξέρπουσι καὶ ἐσέρπουσιν οὐχ οἱ αὐτοί· ἑνὶ δὲ ἀνθρώπῳ ἄλλα μὲν λέγειν, ἄλλα δὲ ποιέειν, καὶ τὸν αὐτὸν μὴ εἶναι τὸν αὐτὸν, καὶ ποτὲ μὲν ἄλλην ἔχειν γνώμην, ὁτὲ δὲ ἄλλην. Οὕτω μὲν αἱ τέχναι πᾶσαι τῇ ἀνθρωπίνῃ φύσει ἐπικοινωνέουσιν.

25. Ἡ δὲ ψυχὴ τοῦ ἀνθρώπου, ὥσπερ μοι καὶ προείρηται, σύγκρησιν ἔχουσα πυρὸς καὶ ὕδατος, μέρεα δὲ ἀνθρώπου, ἐσέρπει ἐς ἅπαν ζῶον, ὅ τι περ ἀναπνέει, καὶ δὴ καὶ ἐς ἄνθρωπον πάντα καὶ νεώτερον καὶ πρεσβύτερον. Αὔξεται δὲ οὐκ ἐν πᾶσιν ὁμοίως, ἀλλ´ ἐν μὲν τοῖσι νέοισι τῶν σωμάτων, ἅτε ταχείης ἐούσης τῆς περιφορῆς καὶ τοῦ σώματος ὄντος αὐξίμου, ἐκπυρουμένη καὶ λεπτυνομένη καταναλίσκεται ἐς τὴν αὔξησιν τοῦ σώματος· ἐν δὲ ποῖσι πρεσβυτέροισιν, ἅτε βραδέης ἐούσης τῆς κινήσιος καὶ δὴ ψυχροῦ τοῦ σώματος, καταναλίσκεται ἐς τὴν μείωσιν τοῦ ἀνθρώπου. Ὁκόσα δὲ τῶν σωμάτων ἀκμάζοντά ἐστι καὶ ἐν τῇσιν ἡλικίῃσι τῇσι γονίμῃσι, δύναται τρέφειν καὶ αὔξειν· δυνάσται δὲ ἄνθρωποι· ὅστις δύναται πλείστους ἀνθρώπους τρέφειν, οὗτος ἰσχυρός· ἀπολειπόντων δὲ τῶν παρ´ αὐτοῦ τρεφομένων, οὗτος ἀσθενέστερος. Τοιοῦτον καὶ ἕκαστα τῶν σωμάτων πλεῖστα· ὁκοῖα πλείστας δύναται ψυχὰς τρέφειν, ταῦτα ἰσχυρότερα, ἀπελθόντων δὲ τούτων ἀσθενέστερα.

 

21. (10e Exemple : les statuaires.) Les statuaires font la copie du corps moins l'âme ; ils ne produisent rien qui ait l'intelligence ; leurs matériaux sont l'eau et la terre ; séchant ce qui est humide, humectant ce qui est sec, ils enlèvent à ce qui est en excès, ils ajoutent à ce qui est en défaut, faisant croître leur création du plus petit au plus grand. L'homme en offre autant; il croît du plus petit au plus grand, enlevant à ce qui est en excès, ajoutant à ce qui est en défaut, humectant ce qui est sec, séchant ce qui est humide.

22. (11e Exemple : les potiers.) Les potiers tournent la roue, qui ne se porte ni en arrière ni en avant, et qui en même temps imite la rotation de l'univers ; dans cette même roue, qui se meut ainsi circulairement, ils exécutent les ouvrages les plus variés, dont aucun ne ressemble à l'autre, avec les mêmes matières et les mêmes instruments. Le même effet se produit chez les hommes et les autres animaux; dans la même rotation ils exécutent tout; et rien n'est semblable avec les mêmes matières et les mêmes instruments ; avec l'humide ils font le sec, avec le sec ils font l'humide.

23. (12e Exemple : la grammaire et les sens). La grammaire présente ceci ; composition des figures, signes de la voix humaine, propriété de rappeler le passé, de signaler ce qui est à faire ; la connaissance est par sept figures ; tout cela se fait par l'homme connaissant ou ne connaissant pas les lettres. Par sept figures est aussi la sensation humaine, l'ouïe pour les sons, la vue pour les objets visibles, le nez pour l'odeur, la langue pour les saveurs agréables ou désagréables, la bouche pour l'articulation, le corps pour le tact du chaud ou du froid, voies du souffle au dedans et au dehors; c'est par là que les hommes ont la connaissance.

24. (Treizième exemple : le gymnase, le marché, les comédiens. Singulière sortie contre l'éducation qu'on recevait dans les gymnases.) Le gymnase et l'art d'y élever les enfants, voici ce que c'est : on y enseigne à se parjurer suivant ta loi, à être injuste justement, à tromper, à voler, à ravir, à prendre de force ce qu'il y a de plus beau comme ce qu'il y a de plus laid; celui qui ne fait pas ainsi est mauvais, celui qui fait ainsi est bon ; là se montre la déraison du vulgaire ; on regarde cela, on choisit comme bon un d'entre tous, et l'on juge les autres mauvais, beaucoup admirent, peu connaissent. On vient au marché, et on en fait autant : on trompe en vendant et achetant ; celui-là est admiré qui trompe le plus. Buvant et saisi de transport, on en fait autant. On court, on lutte, on combat, on vole, on trompe ; un entre tous est choisi. Les comédiens et les trompeurs disent, devant des gens qui le savent, certaines choses et en ont d'autres dans l'esprit ; ils sortent les mêmes et rentrent non les mêmes ; seul l'homme peut dire une chose, en faire une autre, n'être pas le même eu étant le même, et tantôt avoir une pensée, tantôt en avoir une autre. C'est ainsi que tous les arts participent à la nature humaine.

25. (L'âme, mixture d'eau et de feu, se consume dans V enfance et dans la vieillesse, et se multiplie dans l'âge adulte.) L'âme humaine, comme je l'ai déjà dit, ayant une mixture de feu et d'eau, et des parties d'homme, pénètre en tout animal qui respire, par conséquent en tout homme jeune et vieux. Maïs elle ne croit pas en tous semblablement : dans les jeunes, la circulation étant rapide et le corps étant croissant, l'âme brûlée et atténuée se consume pour la croissance du corps ; chez les vieux, le mouvement étant lent et le corps étant froid, elle se consume pour la décroissance du corps. Les corps qui sont dans la fleur et aux âges~ féconds, peuvent nourrir et accroître. Ainsi les hommes puissants : celui qui peut nourrir le plus d'hommes est puissant ; mais, ceux qui étaient nourris par lui venant à manquer, il est faible. Il en est de même de chaque corps ; celui qui peut nourrir le plus d'âmes, est plus fort ; cette faculté s'en allant, il devient plus faible.

26. Ὅ τι μὲν ἂν ἐς ἄλλο ἐσέλθῃ, οὐκ αὔξεται· ὅ τι δὲ ἐς τὴν γυναῖκα, αὔξεται, ἢν τύχῃ τῶν προσηκόντων. Διακρίνεται δὲ τὰ μέλεα ἅμα πάντα καὶ αὔξεται, καὶ οὔτε πρότερον οὐδὲν ἕτερον ἑτέρου οὔθ´ ὕστερον· τὰ δὲ μέζω φύσει πρότερα φαίνεται τῶν ἐλασσόνων, οὐδὲν πρότερα γινόμενα. Οὐκ ἐν ἴσῳ δὲ χρόνῳ πάντα διακοσμέεται, ἀλλὰ τὰ μὲν θᾶσσον, τὰ δὲ βραδύτερον, ὅκως ἂν καὶ τοῦ πυρὸς ἕκαστα τύχῃ καὶ τῆς τροφῆς· τὰ μὲν οὖν ἐν τεσσαράκοντα ἡμέρῃσιν ἴσχει πάντα φανερὰ, τὰ δ´ ἐν δύο μησὶ, τὰ δ´ ἐν τρισὶ, τὰ δ´ ἐν τετραμήνῳ. Ὡσαύτως καὶ γόνιμα γίνεται τὰ μὲν θᾶσσον ἑπτάμηνα τελείως, τὰ δὲ βραδύτερον ἐννέα μησὶ τελείως, ἐς φάος ἀναδείκνυται ἔχοντα τὴν σύγκρησιν ἥνπερ καὶ διὰ παντὸς ἕξει.

27. Ἄῤῥενα μὲν οὖν καὶ θήλεα ἐν τῷδε τῷ τρόπῳ γίνοιτ´ ἂν ὡς ἀνυστόν· τὰ δὲ θήλεα πρὸς ὕδατος μᾶλλον ἀπὸ τῶν ψυχρῶν καὶ ὑγρῶν καὶ μαλθακῶν αὔξεται καὶ σίτων καὶ ποτῶν καὶ ἐπιτηδευμάτων· τὰ δὲ ἄρσενα πρὸς πυρὸς μᾶλλον, ἀπὸ τῶν ξηρῶν δηλαδὴ καὶ θερμῶν σίτων τε καὶ λοιπῆς διαίτης. Εἰ οὖν θῆλυ τεκεῖν βούλοιτο, τῇ πρὸς ὕδατος διαιτήσει χρηστέον· εἰ δὲ ἄρσενα, τῇ πρὸς πυρὸς ἐπιτηδεύσει διακτέον· καὶ οὐ μόνον τὸν ἄνδρα δεῖ τοῦτο διαπρήσσεσθαι, ἀλλὰ καὶ τὴν γυναῖκα. Οὐ γὰρ τὸ ἀπὸ τοῦ ἀνδρὸς μοῦνον αὔξιμόν ἐστιν ἀποκριθὲν, ἀλλὰ καὶ τὸ ἀπὸ τῆς γυναικὸς, διὰ τόδε· ἑκάτερον μὲν τὸ μέρος οὐκ ἔχει ἱκανὴν τὴν κίνησιν τῷ πλήθει τοῦ ὑγροῦ, ὥστε καταναλίσκειν τὸ ἐπιῤῥέον καὶ ξυνιστάναι δι´ ἀσθενείην τοῦ πυρός· ὁκόταν δὲ κατὰ τωὐτὸ ἀμφότερα συνεμπεσόντα τύχῃ, περιπίπτει πρὸς ἄλληλα, τὸ πῦρ τε πρὸς τὸ πῦρ καὶ τὸ ὕδωρ ὡσαύτως. Εἰ μὲν οὖν ἐν ξηρῇ τῇ χώρῃ περικινέεται, κρατέει τοῦ ξυνεμπεσόντος ὕδατος, καὶ ἀπὸ τούτου αὔξεται τὸ πῦρ, ὥστε μὴ κατασβέννυσθαι ὑπὸ τοῦ ἐμπίπτοντος κλύδωνος, ἀλλὰ τό τε ἐπιὸν δέχεσθαι καὶ συνιστάναι πρὸς τὸ ὑπάρχον· ἢν δὲ ἐς τὸ ὑγρὸν πέσῃ, εὐθέως ἀπ´ ἀρχῆς κατασβέννυταί τε ὑπὸ τοῦ ἐμπίπτοντος κλύδωνος καὶ διαλύεται ἐς τὴν μείω τάξιν. Ἐν μιῇ δὲ ἡμέρῃ τοῦ μηνὸς ἑκάστου δύναται συστῆναι καὶ κρατῆσαι τῶν ἐπιόντων, καὶ ταῦτ´ ἢν τύχῃ ξυνεμπεσόντα παρ´ ἀμφοτέρων κατὰ τόπον.

28. Ξυνίστασθαι δὲ δύναται καὶ τὸ θῆλυ καὶ τὸ ἄρσεν πρὸς ἄλληλα, διότι καὶ ἐν ἀμφοτέροις ἀμφότερα τρέφεται, καὶ διότι ἡ μὲν ψυχὴ τωὐτὸ πᾶσι τοῖσιν ἐμψύχοισι, τὸ δὲ σῶμα διαφέρει ἑκάστου. Ψυχὴ μὲν οὖν αἰεὶ ὁμοίη καὶ ἐν μέζονι καὶ ἐν ἐλάσσονι· οὐ γὰρ ἀλλοιοῦται οὔτε διὰ φύσιν οὔτε δι´ ἀνάγκην· σῶμα δὲ οὐδέκοτε τωὐτὸ οὐδενὸς οὔτε κατὰ φύσιν οὔθ´ ὑπ´ ἀνάγκης, τὸ μὲν γὰρ διακρίνεται ἐς πάντα, τὸ δὲ ξυμμίσγεται πρὸς ἅπαντα. Ἢν μὲν οὖν ἐς ἄρσενα τὰ σώματα ἀποκριθέντα ἀμφοτέρων τύχῃ, αὔξεται κατὰ τὸ ὑπάρχον, καὶ γίνονται οὗτοι ἄνδρες λαμπροὶ τὰς ψυχὰς καὶ τὸ σῶμα ἰσχυροὶ, ἢν μὴ ὑπὸ τῆς διαίτης βλαβῶσι τῆς ἔπειτα. Ἢν δὲ τὸ μὲν ἀπὸ τοῦ ἀνδρὸς ἄρσεν ἀποκριθῇ, τὸ δὲ ἀπὸ τῆς γυναικὸς θῆλυ, καὶ ἐπικρατήσῃ τὸ ἄρσεν, ἡ μὲν ψυχὴ προσμίσγεται πρὸς τὴν ἰσχυροτέρην ἡ ἀσθενεστέρη, οὐ γὰρ ἔχει πρὸς ὅ τι ὁμοτροπώτερον ἀποχωρήσει τῶν παρεόντων· προσδέχεται γὰρ ἡ μικρὴ τὴν μέζω καὶ ἡ μέζων τὴν ἐλάσσονα· κοινῇ δὲ τῶν ὑπαρχόντων κρατέουσι· τὸ δὲ σῶμα τὸ μὲν ἄρσεν αὔξεται, τὸ δὲ θῆλυ μειοῦται καὶ διακρίνεται ἐς ἄλλην μοίρην. Καὶ οὗτοι ἧσσον μὲν τῶν προτέρων λαμπροὶ, ὅμως δὲ, διότι ἀπὸ τοῦ ἀνδρὸς τὸ ἄρσεν ἐκράτησεν, ἀνδρεῖοι γίνονται, καὶ τοὔνομα τοῦτο δικαίως ἔχουσιν. Ἢν δὲ ἀπὸ μὲν τῆς γυναικὸς ἄρσεν ἀποκριθῇ, ἀπὸ δὲ τοῦ ἀνδρὸς θῆλυ, κρατήσῃ δὲ τὸ ἄρσεν, αὔξεται τὸν αὐτὸν τρόπον τῷ προτέρῳ· τὸ δὲ μειοῦται· γίνονται δὲ οὗτοι ἀνδρόγυνοι καὶ καλέονται τοῦτο ὀρθῶς. Τρεῖς μὲν οὖν αὗται γενέσιες τῶν ἀνδρῶν, διάφοροι δὲ πρὸς τὸ μᾶλλον καὶ ἧσσον τὸ τοιοῦτον εἶναι διὰ τὴν σύγκρησιν τοῦ ὕδατος τῶν μερέων καὶ τροφὰς καὶ παιδεύσιας καὶ συνηθείας. Δηλώσω δὲ προϊόντι τῷ λόγῳ καὶ περὶ τούτων.

29. Τὸ δὲ θῆλυ γίνεται κατὰ τὸν αὐτὸν τρόπον· ἢν μὲν ἀπ´ ἀμφοτέρων θῆλυ ἀποκριθῇ, θηλυκώτατα καὶ εὐφυέστατα γίνεται· ἢν δὲ τὸ μὲν ἀπὸ τῆς γυναικὸς θῆλυ, τὸ δὲ ἀπὸ τοῦ ἀνδρὸς ἄρσεν, κρατήσῃ δὲ τὸ θῆλυ, αὔξεται τὸν αὐτὸν τρόπον, καὶ θρασύτεραι μὲν τῶν πρόσθεν, ὅμως δὲ κόσμιαι καὶ αὐταί· ἢν δὲ τὸ μὲν ἀπὸ τοῦ ἀνδρὸς θῆλυ, τὸ δ´ ἀπὸ τῆς γυναικὸς ἄρσεν, κρατήσῃ δὲ τὸ θῆλυ, αὔξεται τὸν αὐτὸν τρόπον, καὶ γίνονται τολμηρότεραι τῶν προτέρων καὶ ἀνδρεῖαι ὀνομάζονται. Εἰ δέ τις ἀπιστοίη, ψυχὴν μὴ προσμίσγεσθαι ψυχῇ, ἀφορῶν ἐς ἄνθρακας, κεκαυμένους πρὸς μὴ κεκαυμένους προσβάλλων, ἰσχυροὺς πρὸς ἀσθενέας, τροφὴν αὐτοῖσι διδοὺς, ὅμοιον τὸ σῶμα πάντες παρασχήσονται καὶ οὐ διάδηλος ἕτερος τοῦ ἑτέρου, ἀλλ´ ἐν ὁκοίῳ σώματι ζωπυρέονται, τοιοῦτον δὴ τὸ πᾶν ἔσται· ὁκόταν δ´ ἀναλώσωσι τὴν ὑπάρχουσαν τροφὴν, διακρίνονται ἐς τὸ ἄδηλον· τοῦτο καὶ ἀνθρωπίνη ψυχὴ πάσχει.

30. Περὶ δὲ τῶν διδύμων γινομένων ὁ λόγος ὧδε δηλώσει. Τὸ μὲν πλεῖστον τῆς γυναικὸς ἡ φύσις αἰτίη τῶν μητρέων· ἢν γὰρ ὁμοίως ἀμφοτέρωσε πεφύκωσι κατὰ τὸ στόμα, καὶ ἀναχάσκωσιν ὁμοίως, καὶ ξηραίνωνται ἀπὸ τῆς καθάρσιος, δύνανται τρέφειν, ἢν τὰ τοῦ ἀνδρὸς ξυλλαμβάνῃ, ὥστε εὐθὺς ἀποσχίζεσθαι· οὕτω γὰρ ἀνάγκη σκίδνασθαι ἐπ´ ἀμφοτέρας τὰς μήτρας ὁμοίως. Ἢν μὲν οὖν πουλὺ ἀπ´ ἀμφοτέρων τὸ σπέρμα καὶ ἰσχυρὸν ἀποκριθῇ, δύναται ἐν ἀμφοτέρῃσι τῇσι χώρῃσιν αὔξεσθαι· κρατέει γὰρ τῆς τροφῆς τῆς ἐπιούσης. Ἢν δέ κως ἄλλως γένηται, οὐ γίνεται δίδυμα. Ὁκόταν μὲν οὖν ἄρσενα ἀπ´ ἀμφοτέρων ἀποκριθῇ, ἐξ ἀνάγκης ἐν ἀμφοτέροισιν ἄρσενα γεννᾶται· ὁκόταν δὲ θήλεα ἀπ´ ἀμφοτέρων, θήλεα γίνεται· ὁκόταν δὲ τὸ μὲν θῆλυ, τὸ δὲ ἄρσεν, ὁκότερον ἂν ἑκατέρου κρατήσῃ, τοιοῦτον ἐπαύξεται. Ὅμοια δὲ ἀλλήλοισι τὰ δίδυμα διὰ τόδε γίνεται, ὅτι πρῶτον μὲν ἴσα τὰ χωρία ἐν οἷσιν αὔξεται, ἔπειτα ἅμα ἀπεκρίθη, ἔπειτα τῇσιν αὐτῇσι τροφῇσιν αὔξεται, γόνιμά τε ἀνάγεται ἅμα ἐς φάος.

26. (Tout, dans le fœtus, se forme simultanément.) Pour ce qui va partout ailleurs que dans une femme, il. n'y a point de croissance ; mais pour ce qui va dans une femme, il y a croissance, si se rencontre ce qui convient. Tous les membres se séparent en même temps et croissent ; il n'y en a aucun qui vienne plus tôt ou plus tard qu'un autre ; mais ceux qui ont naturellement plus de volume paraissent avant les plus petits sans être pour cela formés plus tôt. Tous ne se forment pas en un temps égal, mais les uns plus tôt f les autres plus tard, suivant que chacun rencontre le feu et l'aliment ; les uns en quarante jours ont tout visible, les autres eu deux mois, les autres en trois, les autres en quatre. De même ils viennent viables, les uns plus tôt en sept mois-complètement, les autres plus tard en neuf mois complètement, et ils se montrent à la lumière ayant la composition qu'ils auront toujours.

27. (Engendrement de filles et de garçons, explication illusoire.) Les mâles et les femelles se forment donc de cette façon, selon la possibilité. Les femelles, tenant plus de l'eau, croissent par les choses froides, humides et molles, aliments, boissons et régime; les mâles, tenant plus du feu, croissent., bien entendu, par les choses sèches et chaudes, aliments et le reste. Si donc on veut engendrer une fille, il faut user du régime aqueux; si un garçon, du régime igné; et non-seulement l'homme, mais encore la femme. Car la croissance appartient non-seulement à ce qui est sécrété par l'homme, mais encore à ce qui l'est par la femme, et voici pourquoi : ni l'une ni l'autre part n'a un mouvement suffisant, vu l'abondance de l'humide, de manière à consumer ce qui afflue et à le coaguler-, et cela à cause de la faiblesse du feu. Mais quand les deux parts viennent à se rencontrer au même point, elles se portent l'une vers l'autre, le feu vers le feu, et l'eau vers l'eau, le feu, s'il se meut en lieu sec, triomphe de l'eau qui arrive, et s'en accroît, si bien que, loin d'être éteint par le flot survenant, il reçoit l'afflux et le coagule sur ce qui existe déjà; mais s'il tombe dans un lieu humide, il est tout d'abord éteint par le flot survenant et il se dissout, passant au rang de décroissance. En un seul jour de chaque mois il peut coaguler et surmonter ce qui arrive, et cela s'il advient que les deux parts se rencontrent au même lieu.

28. (Trois espèces d'hommes suivant la prévalence variable du principe mâle ou du principe femelle.) Le mâle et le femelle peuvent se coaguler l'un avec l'autre, parce que l'un et l'autre se nourrit dans l'un et l'autre, et parce que l'âme est la même dans tous les êtres animés, bien que le corps diffère en chacun. L'âme est toujours semblable et dans le plus grand et dans le plus petit; car elle ne change ni naturellement ni artificiellement. Mais le corps n'est jamais en rien le même, soit naturellement soit artificiellement ; car il se résout en tout, et se mêle à tout. Si les corps sécrétés reçoivent des deux cotés la part mâle, ils croissent sur le fonds existant, et il en naît des hommes à l'âme claire, au corps vigoureux, à moins qu'ils ne soient détériorés par le régime ultérieur. Si, l'homme fournissant le mâle et la femme le femelle, le mâle l'emporte, l'âme la plus faible se joint à la plus forte, vu qu'elle n'a, dans ce qui est là, rien pour quoi elle ait plus d'affinité ; car la petite reçoit la grande, et la grande la petite; réunies elles triomphent de la matière existante ; le corps mâle croît, mais le femelle décroît et passe à une autre destinée ; et ces hommes sont moins brillants que les précédents ; néanmoins, comme le mâle venant de l'homme a triomphé, ils sont virils, et cette épithète leur est justement attribuée. Si, le mâle étant fourni par la femme et le femelle par l'homme, le mâle l'emporte, la croissance se fait de la même façon que dans le cas précédent, mais le mâle décroît ; ces hommes sont androgynes (moitié hommes, moitié femmes), et ils portent justement celte qualification. Telles sont donc les trois générations des hommes, différant en ce qu'ils ont plus ou moins le caractère viril suivant la composition des parties de l'eau, suivant les aliments,  l'éducation et les habitudes. Dans la suite du discours je traiterai aussi de cet objets.

29. (Trois espèces de femmes suivant la prévalence du principe mâle ou du principe femelle.) Les femmes sont engendrées de la même façon : si le femelle est fourni des deux côtés, la femme est aussi femme et d'aussi belle nature que possible. Si, le femelle étant fourni par la femme et le mâle par l'homme, le femelle l'emporte, la croissance se fait de la même façon ; mais ces femmes sont plus hardies que les précédentes, tout en étant, elles aussi, gracieuses. Si, le femelle étant fourni par l'homme et le mâle par la femme, le femelle l'emporte, la croissance se fait de la même façon, et ces femmes sont plus audacieuses que les précédentes, on les nomme viriles. Si vous doutez que l'âme se mêle à l'âme, vous n'avez qu'à considérer des charbons : mettez des charbons allumés près de charbons non allumés, de forts auprès de faibles, donnez-leur de l'aliment, et tous vous présenteront une substance semblable, aucun ne se distinguera des autres, et le tout sera tel que le corps où ils ont pris feu; quand ils auront consumé l'aliment existant, ils se résoudront en obscurité. C'est ce qu'éprouve l'âme humaine.

30. (Des jumeaux; de leur ressemblance.) Voici l'explication de la formation des jumeaux : En général ce qui en est la cause, c'est la disposition des matrices (voyez note 9 ) ; si elles sont configurées, par rapport a l'orifice, semblablement des deux côtés, si elles s'ouvrent semblablement et semblablement se dessèchent après les règles, elles peuvent nourrir, pourvu qu'elles reçoivent la semence de l'homme de manière à ce qu'elle se divise aussitôt; car, en ce cas, la semence se partage également entre les deux matrices. Donc, une semence abondante et vigoureuse, étant sécrétée par les deux, peut croître dans l'une et l'autre matrice ; car elle triomphe de la nourriture qui y arrive. De toute autre façon, il ne se forme pas de jumeaux. Quand le mâle est fourni par les deux, nécessairement des garçons sont engendrés des deux côtés; quand le femelle est fourni par les deux, ce sont des filles ; quand la sécrétion est en partie mâle, en partie femelle, la croissance se fait suivant le principe qui l'emporte. Les jumeaux se ressemblent ; voici pourquoi : d'abord les lieux où ils croissent sont égaux, secondement ils ont été sécrétés ensemble, puis ils reçoivent mêmes aliments et sont produits en même temps à la lumière.

31. Ἐπίγονα δὲ τῷδε τῷ τρόπῳ γίνεται· ὁκόταν αἵ τε μῆτραι θερμαὶ καὶ ξηραὶ φύσει ἔωσιν, ἥ τε γυνὴ τοιαύτη, τό τε σπέρμα ξηρὸν καὶ θερμὸν ἐμπέσῃ, οὐκ ἔτι γίνεται ἐν τῇσι μήτρῃσιν ὑγρασίη οὐδεμίη, ἥτις τὸ ἐπεισπῖπτον σπέρμα κρατήσει· διὰ τοῦτο ξυνίσταται ἐξ ἀρχῆς καὶ ζώει, διατελέειν δὲ οὐ δύναται, ἀλλὰ καὶ τὸ ὑπάρχον προσδιαφθείρει, διότι οὐ ταὐτὰ ξυμφέρει ἀμφοῖν.

32. Ὕδατος δὲ τὸ λεπτότατον καὶ πυρὸς τὸ ἀραιότατον σύγκρησιν λαβόντα ἐν ἀνθρώπου σώματι ὑγιεινοτάτην ἕξιν ἀποδεικνύει διὰ τάδε, ὅτι ἐν τῇσι μεταβολῇσι τοῦ ἐνιαυτοῦ τῶν ὡρέων τῇσι μεγίστῃσιν οὐκ ἐπιπληροῦται τὸ ἔσχατον οὐδέτερον, οὔτε τὸ ὕδωρ ἐς τὸ πυκνότατον ἐν τῇσι τοῦ ὕδατος ἐφόδοισιν, οὔτε τὸ πῦρ ἐν τῇσι τοῦ πυρὸς, οὔτε τῶν ἡλικιέων ἐν τῇσι μεταστάσεσιν, οὔτε τῶν σιτίων καὶ ποτῶν ἐν τοῖσι διαιτήμασι. Δύνανται γὰρ γένεσίν τε πλείστην δέξασθαι ἀμφότερα καὶ πλησμονήν· χαλκὸς ὁ μαλακώτατός τε καὶ ἀραιότατος πλείστην κρῆσιν δέχεται καὶ γίνεται κάλλιστος· καὶ ὕδατος τὸ λεπτότατον καὶ πυρὸς τὸ ἀραιότατον σύγκρησιν λαμβάνοντα ὡσαύτως. Οἱ μὲν οὖν ταύτην ἔχοντες τὴν φύσιν ὑγιαίνοντες διατελέουσι τὸν πάντα χρόνον, μέχρι τεσσαράκοντα ἐτέων, οἱ δὲ καὶ μέχρι γήρως τοῦ ἐσχάτου· ὁκόσοι δ´ ἂν ληφθῶσιν ὑπὸ νουσήματός τινος ὑπὲρ τεσσαράκοντα ἔτεα, οὐ μάλα ἀποθνήσκουσιν. Ὁκόσα δὲ τῶν σωμάτων σύγκρησιν λαμβάνει πυρὸς τοῦ ἰσχυροτάτου καὶ ὕδατος τοῦ πυκνοτάτου, ἰσχυρὰ μὲν καὶ ἐῤῥωμένα τὰ σώματα γίνεται, φυλακῆς δὲ πολλῆς δεόμενα· μεγάλας γὰρ τὰς μεταβολὰς ἔχει ἐπ´ ἀμφότερα, καὶ ἐν τῇσι τοῦ ὕδατος ἐφόδοισιν ἐς νουσήματα πίπτουσι, καὶ ἐν τῇσι τοῦ πυρὸς ὡσαύτως. Τοῖσιν οὖν διαιτήμασι ξυμφέρει χρέεσθαι τὸν τοιοῦτον πρὸς τὰς ὥρας τοῦ ἔτεος ἐναντιεύμενον, ὕδατος μὲν ἐφόδου γινομένης, τοῖσι πρὸς πυρὸς, πυρὸς δὲ ἐφόδου γενομένης, τοῖσι πρὸς ὕδατος χρέεσθαι, κατὰ μικρὸν μεθιστάντα μετὰ τῆς ὥρης. Ὕδατος δὲ τοῦ παχυτάτου καὶ πυρὸς τοῦ λεπτοτάτου ξυγκρηθέντων ἐν τῷ σώματι, τοιαῦτα ξυμβαίνει, ἐξ ὧν διαγινώσκειν χρὴ ψυχρὴν φύσιν καὶ ὑγρήν· ταῦτα τὰ σώματα ἐν τῷ χειμῶνι νοσερώτερα ἢ ἐν τῷ θέρει, καὶ ἐν τῷ ἦρι ἢ ἐν τῷ φθινοπώρῳ. Τῶν ἡλικιέων, ὑγιηρότατοι, τῶν τοιούτων οἱ παῖδες, δεύτερον νεηνίσκοι, νοσερώτατοι δὲ οἱ πρεσβύτατοι καὶ οἱ ἔγγιστα, καὶ ταχέως γηράσκουσιν αἱ φύσιες αὗται. Διαιτῆσθαι δὲ ξυμφέρει τοῖσι τοιούτοισιν ὁκόσα θερμαίνει καὶ ξηραίνει καὶ πόνοισι καὶ σιτίοισι, καὶ πρὸς τὰ ἔξω τοῦ σώματος μᾶλλον τοὺς πόνους ποιέεσθαι ἢ πρὸς τὰ εἴσω. Ἢν δὲ λάβῃ πυρός τε τὸ ὑγρότατον καὶ ὕδατος τὸ πυκνότατον ξύγκρησιν ἐν τῷ σώματι, τοισίδε γινώσκειν ὑγρὴν καὶ θερμὴν φύσιν· κάμνουσι μὲν μάλιστα οἱ τοιοῦτοι ἐν τῷ ἦρι, ἥκιστα δὲ ἐν τῷ φθινοπώρῳ, ὅτι ἐν μὲν τῷ ἦρι ὑπερβολὴ τῆς ὑγρασίης, ἐν δὲ τῷ φθινοπώρῳ συμμετρίη τῆς ξηρασίης· τῶν δὲ ἡλικιέων νοσερώταται ὁκόσαι νεώταταί εἰσιν· αὔξεται δὲ τὰ σώματα ταχέως, καταῤῥοώδεις δὲ οἱ τοιοῦτοι γίνονται. Διαιτῆσθαι δὲ ξυμφέρει ὁκόσα ξηραίνοντα ψύχει καὶ σίτων καὶ ποτῶν καὶ πόνων, τοὺς δὲ πόνους τούτοισιν εἴσω τοῦ σώματος ποιέεσθαι ξυμφέρει μάλιστα. Εἰ δὲ σύγκρησιν λάβοι πυρός τε τὸ ἰσχυρότατον καὶ ὕδατος τὸ λεπτότατον, ξηρὴ φύσις καὶ θερμὴ, νοῦσος μὲν τοῖσι τοιούτοισιν ἐν τῇσι τοῦ πυρὸς ἐφόδοισιν, ὑγείη δὲ ἐν τῇσι τοῦ ὕδατος· ἡλικίῃσιν ἀκμαζούσῃσι πρὸς σαρκὸς εὐεξίην νοσερώτατοι, ὑγιηρότατοι δὲ οἱ πρεσβύτεροι καὶ τὰ ἔγγιστα ἑκατέρων. Δίαιται ὁκόσαι ψύχουσι καὶ ὑγραίνουσι, καὶ τῶν πόνων ὁκόσοι ἥκιστα ἐκθερμαίνοντες καὶ συντήκοντες πλείστην ψύξιν παρασχήσουσιν· αἱ τοιαῦται φύσιες μακρόβιοι καὶ εὔγηροι γίνονται. Ἢν δὲ σύγκρησιν λάβῃ πυρὸς τοῦ ἀραιοτάτου καὶ ὕδατος τοῦ ξηροτάτου, ξηρὴ καὶ ψυχρὴ ἡ τοιαύτη φύσις, νοσερὴ μὲν ἐν τῷ φθινοπώρῳ, ὑγιηρὴ δὲ ἐν τῷ ἦρι καὶ τοῖσιν ἔγγιστα ὡσαύτως· ἡλικίαι πρὸς ἔτεα τεσσαράκοντα νοσεραί· παῖδες δὲ ὑγιηρότατοι καὶ τὰ προσέχοντα ἑκατέροισιν. Δίαιται ὁκόσαι θερμαὶ ἐοῦσαι ὑγραίνουσι· καὶ πόνοι ἐξ ὀλίγου προσαγόμενοι, ἡσυχῇ διαθερμαίνοντες, μὴ πουλὺ ἀπὸ τῶν ὑπαρχόντων φέροντες. Περὶ μὲν οὖν φύσιος διαγνώσιος οὕτω χρὴ διαγινώσκειν τῆς ἐξ ἀρχῆς ξυστάσιος.
 

31. (De la superfétation.) Les superfétations se font ainsi : quand les matrices sont naturellement chaudes et sèches, que la femme est chaude aussi et sèche et que la semence arrive sèche et chaude, il n'y a plus dans les matrices aucune humidité qui surmonte la semence survenante ; aussi elle se coagule d'abord et vit, mais elle ne peut persister et entraîne l'avortement du fœtus préexistant, attendu que les mêmes choses ne conviennent pas à tous les deux.

32. (De la constitution du corps, ou santé corporelle, suivant les proportions variables et les qualités de l'eau et du feu constituants,) L'eau la plus ténue et le feu le plus léger se combinant dans le corps de l'homme forment la constitution la plus saine; et voici pourquoi : aucun de ces deux principes n'atteint son extrémité, ni l'eau quand l'eau afflue, ni le feu quand le feu afflue, soit dans les plus grands changements des saisons, soit dans les mutations des âges, soit dans le régime suivi pour les aliments et les boissons. Ces deux principes sont susceptibles de la plus ample génération et de la plénitude la plus étendue. Le cuivre le plus mou et le moins compact est susceptible du mélange le plus ample et devient le plus beau. Il en est de même quand l'eau la plus ténue et  le feu le plus léger se combinent. Donc ceux qui ont une telle nature conservent une santé inaltérable les uns jusqu'à quarante ans, les autres jusqu'à la dernière vieillesse; et ceux qui sont saisis de quelque maladie au delà de quarante ans n'y succombent guère. Les individus dont la constitution offre la combinaison du feu le plus fort et de l'eau la plus dense ont, à la vérité, des corps vigoureux et solides, mais ils ont besoin de beaucoup de précautions; car.ils sont sujets à des changements excessifs en un sens ou en l'autre; et, lorsque l'eau afflue, ils deviennent malades, comme aussi lorsque le feu afflue. Il convient à des personnes ainsi constituées de suivre un régime qui aille contre les influences de la saison ; quand l'eau afflue, user d'un régime igné; quand le feu afflue, d'un régime aqueux en changeant peu à peu avec la saison! Quand la combinaison dans le corps est de l'eau la plus épaisse et du feu le plus ténu, il se manifeste tels signes qu{ indiquent une nature froide et humide; ces personnes sont plus maladives en hiver qu'en été, au printemps qu'à l'automne ; quant à l'âge, elles se portent le mieux dans l'enfance, puis dans la jeunesse, et le plus mal dans la vieillesse et à l'âge approchant; ces constitutions vieillissent vite. Il convient de diriger leur régime vers ce qui échauffe et sèche, soit exercices soit aliments; et les exercices s'adresseront plutôt à l'extérieur du corps qu'à l'intérieur. Quand la combinaison dans le corps est du feu le plus humide et de l'eau la plus dense, on reconnaîtra une nature humide et chaude à ces signes : de telles gens souffrent le plus au printemps, le moins à l'automne, c'est qu'en effet au printemps il y a excès d'humidité, et à l'automne juste proportion de la sécheresse. Quant à l'âge,. ils sont d'autant plus maladifs qu'ils sont plus jeunes ; ils croissent rapidement, mais ils sont catarrheux. Le régime sera composé de ce qui sèche et refroidit, alimente, boissons, exercices ; les exercices s'adresseront surtout à l'intérieur du corps. Si la combinaison est du feu le plus fort et de l'eau la plus ténue, la constitution est sèche et chaude, maladive quand le feu afflue, saine quand l'eau afflue; c'est à la fleur de l'âge et dans l'embonpoint que ces gens sont le plus maladifs; ils se portent le mieux à une époque plus avancée et dans l'âge approchant en deçà et an delà. Le régime qui convient est celui qui refroidit et humecte, et, parmi les exercices, ceux qui, tout en échauffant et atténuant le moins, procurent le plus de refroidissement. De telles constitutions arrivent à une longue et heureuse vieillesse. Quand la combinaison est du feu le plus raréfie et de l'eau la phis sèche, une telle constitution est sèche et froide, maladive à l'automne, saine au printemps, ainsi que dans les états atmosphériques analogues. Quant à l'âge, elle est maladive vers quarante ans; c'est l'enfance et l'époque attenante en deçà et au delà qui sont les plus saines. Il faut un régime qui, étant chaud, humecte, et des exercices qui soient accrus peu à peu, qui échauffent doucement et qui n'exercent pas une atténuation considérable sur le corps. Voilà comment il faut porter un diagnostic sur la nature de la constitution primitive.

33. Αἱ δὲ ἡλικίαι αὗται πρὸς ἑωυτὰς ὧδε ἔχουσι· παῖς μὲν οὖν κέκρηται ὑγροῖσι καὶ θερμοῖσι, διότι ἐκ τούτων ξυνέστηκε καὶ ἐν τούτοισιν ηὐξήθη· ὑγρότατα μὲν οὖν καὶ θερμότατα ὁκόσα ἔγγιστα γενέσιος, καὶ αὔξεται ὡς πλεῖστον, καὶ τὰ ἐχόμενα ὡσαύτως. Νεηνίσκος δὲ θερμὸς μὲν, ὅτι τοῦ πυρὸς ἐπικρατέει ἡ ἔφοδος τοῦ ὕδατος· ξηρὸς δὲ, ὅτι τὸ ὑγρὸν ἤδη κατανάλωται τὸ ἐκ τοῦ παιδὸς, τὸ μὲν ἐς τὴν αὔξησιν τοῦ σώματος, τὸ δὲ ἐς τὴν κίνησιν τοῦ πυρὸς, τὸ δὲ ὑπὸ τῶν πόνων. Ἀνὴρ, ὁκόταν στῇ τὸ σῶμα, ξηρὸς καὶ ψυχρὸς, διότι τοῦ μὲν θερμοῦ ἡ ἔφοδος οὐκ ἔτι ἐπικρατέει, ἀλλ´ ἕστηκεν, ἀτρεμίζον δὲ τὸ σῶμα τῆς αὐξήσιος ἔψυκται· ἐκ δὲ τῆς νεωτέρης ἡλικίης τὸ ξηρὸν ἔνι· ἀπὸ δὲ τῆς ἐπιούσης ἡλικίης καὶ τοῦ ὕδατος τῆς ἐφόδου οὔκω ἔχων τὴν ὑγρασίην, διὰ ταῦτα ξηροῖσι κρατέεται. Οἱ δὲ πρεσβῦται ψυχροὶ καὶ ὑγροὶ, διότι πυρὸς μὲν ἀποχώρησις, ὕδατος δὲ ἔφοδος· καὶ ξηρῶν μὲν ἀπάλλαξις, ὑγρῶν δὲ κατάστασις.

34. Τῶν δὲ πάντων τὰ μὲν ἄρσενα θερμότερα καὶ ξηρότερα, τὰ δὲ θήλεα ὑγρότερα καὶ ψυχρότερα διὰ τόδε, ὅτι γε ἀπ´ ἀρχῆς ἐν τοιούτοισιν ἑκάτερα ἐγένετο καὶ ὑπὸ τοιούτων αὔξεται, γενόμενα δὲ τὰ μὲν ἄρσενα τῇσι διαίτῃσιν ἐπιπονωτέρῃσι χρέεται, ὥστε ἐκθερμαίνεσθαι καὶ ἀποξηραίνεσθαι, τὰ δὲ θήλεα ὑγροτέρῃσι καὶ ῥᾳθυμοτέρῃσι τῇσι διαίτῃσι χρέονται, καὶ κάθαρσιν τοῦ θερμοῦ ἐκ τοῦ σώματος ἑκάστου μηνὸς ποιέονται.

35. Περὶ δὲ φρονήσιος ψυχῆς καὶ ἀφροσύνης ὀνομαζομένης ὧδε ἔχει· πυρὸς τὸ ὑγρότατον καὶ ὕδατος τὸ ξηρότατον κρῆσιν λαβόντα ἐν τῷ σώματι φρονιμώτατον, διότι τὸ μὲν πῦρ ἔχει ἀπὸ τοῦ ὕδατος τὸ ὑγρὸν, τὸ δὲ ὕδωρ ἀπὸ τοῦ πυρὸς τὸ ξηρόν· ἑκάτερον δὲ οὕτως αὐταρκέστατον· οὔτε τὸ πῦρ τῆς τροφῆς ἐνδεέστερον ἐπὶ πουλὺ φοιτᾷ, οὔτε τὸ ὕδωρ τῆς κινήσιος ἐπὶ πουλὺ δεόμενον κωφοῦται· αὐτό τε οὖν ἑκάτερον οὕτως αὐταρκέστατόν ἐστι πρὸς ἄλληλά τε κρηθέντα. Ὅ τι γὰρ ἐλάχιστα τῶν πέλας δέεται, τοῦτο μάλιστα τοῖσι παρεοῦσι προσέχει, πυρός τε τὸ ἥκιστα κινεύμενον μὴ ὑπ´ ἀνάγκης, καὶ ὕδατος τὸ μάλιστα μὴ ὑπὸ βίης. Ἐκ τούτων δὲ ἡ ψυχὴ συγκρηθεῖσα φρονιμωτάτη καὶ μνημονικωτάτη· εἰ δέ τινι ἐπαγωγῇ χρεομένῃ τούτων ὁκοτερονοῦν αὐξηθείη ἢ μαραίνοι, ἀφρονέστατον ἂν γένοιτο, διότι οὕτως ἔχοντα αὐταρκέστατα. Εἰ δὲ πυρὸς τοῦ εἰλικρινεστάτου καὶ ὕδατος σύγκρησιν λάβοι, ἐνδεέστερον δὲ τὸ πῦρ εἴη τοῦ ὕδατος ὀλίγον, φρόνιμοι μὲν καὶ οὗτοι, ἐνδεέστεροι δὲ τῆς προτέρης, διότι κρατεόμενον τὸ πῦρ ὑπὸ τοῦ ὕδατος καὶ βραδείην τὴν κίνησιν ποιεύμενον, νωθρότερον προσπίπτει πρὸς τὰς αἰσθήσιας· παραμόνιμοι δ´ εἰσὶν ἐπιεικέως αἱ τοιαῦται ψυχαὶ πρὸς ὅ τι ἂν προσέχωσιν· εἰ δὲ ὀρθῶς διαιτῶντο, καὶ φρονιμώτεροι καὶ ὀξύτεροι γένοιντο παρὰ τὴν φύσιν. Ξυμφέρει δὲ τοῖσι τοιούτοισι τοῖσι πρὸς πυρὸς διαιτήμασι μᾶλλον χρέεσθαι καὶ μὴ πλησμονῇσι μήτε σιτίων μήτε πομάτων. Δρόμοισιν οὖν χρέεσθαι ὀξέσιν, ὅκως τοῦ τε ὑγροῦ κενῶται τὸ σῶμα καὶ τὸ ὑγρὸν ἐφιστῆται θᾶσσον· πάλῃσι δὲ καὶ τρίψεσι καὶ τοῖσι τοιούτοισι γυμνασίοισιν οὐ ξυμφέρει χρέεσθαι, ὅκως μὴ κοιλοτέρων τῶν πόρων γινομένων πλησμονῆς πληρῶνται, βαρύνεσθαι γὰρ ἀνάγκη τῆς ψυχῆς τὴν κίνησιν ὑπὸ τῶν τοιούτων· τοῖσί τε περιπάτοισι ξυμφέρει χρέεσθαι καὶ ἀπὸ δείπνου καὶ ὀρθρίοισι καὶ ἀπὸ τῶν δρόμων, ἀπὸ δείπνου μὲν, ὅκως τροφὴν ξηροτέρην ἡ ψυχὴ δέχηται ἀπὸ τῶν ἐσιόντων, ὄρθρου δὲ, ὅκως αἱ διέξοδοι κενῶνται τοῦ ὑγροῦ καὶ μὴ φράσσωνται οἱ πόροι τῆς ψυχῆς, ἀπὸ δὲ τῶν γυμνασίων, ὅκως μὴ ἐγκαταλείπηται ἐν τῷ σώματι τὸ ἀποκριθὲν ἀπὸ τοῦ δρόμου, μηδὲ ξυμμίσγηται τῇ ψυχῇ, μηδὲ ἐμφράσσῃ τὰς διεξόδους, μηδὲ συνταράσσῃ τὴν τροφήν. Ξυμφέρει δὲ καὶ ἐμέτοισι χρέεσθαι, ὅκως ἀποκαθαίρηται τὸ σῶμα, εἴ τι ἐνδεέστερον οἱ πόνοι διαπρήσσονται, προσάγειν δὲ ἀπὸ τῶν ἐμέτων, κατὰ μικρὸν προστιθέντα τὸ σιτίον ἐς ἡμέρας τέσσαρας τὰς ἐλαχίστας. Χρίεσθαι δὲ ξυμφορώτερον ἢ λούεσθαι, λαγνεύειν δὲ ὕδατος ἐφόδων γινομένων πλείονα, ἐν δὲ τῇσι τοῦ πυρὸς ἐπιφορῇσι μείονα. Εἰ δέ τινι ἐνδεεστέρην τὴν δύναμιν τὸ πῦρ λάβοι τοῦ ὕδατος, βραδυτέρην ἀνάγκη ταύτην εἶναι, καὶ καλέονται οἱ τοιοῦτοι ἠλίθιοι· ἅτε γὰρ βραδείης ἐούσης τῆς περιόδου, κατὰ βραχύ τι προσπίπτουσιν αἱ αἰσθήσιες, καὶ ὀξεῖαι ἐοῦσαι ἐπ´ ὀλίγον ξυμμίσγονται διὰ βραδυτῆτα τῆς περιόδου· αἱ γὰρ αἰσθήσιες τῆς ψυχῆς ὁκόσαι μὲν δι´ ὄψιος καὶ ἀκοῆς εἰσὶν, ὀξεῖαι, ὁκόσαι δὲ διὰ ψαύσιος, βραδύτεραι καὶ εὐαισθητότεραι. Τούτων μὲν οὖν αἰσθάνονται καὶ οἱ τοιοῦτοι οὐδὲν ἧσσον, οἷον τῶν ψυχρῶν καὶ θερμῶν καὶ τῶν τοιούτων· ὁκόσα δὲ δι´ ὄψιος ἢ ἀκοῆς αἰσθέσθαι δεῖ, ἃ μὴ πρότερον ἐπίστανται, οὐ δύνανται αἰσθάνεσθαι· ἢν γὰρ μὴ σεισθῇ ἡ ψυχὴ ὑπὸ τοῦ πυρὸς πεσόντος, οὐκ ἂν αἴσθοιτο ὁκοῖόν τί ἐστιν. Αἱ οὖν τοιαῦται ψυχαὶ οὐ πάσχουσι τοῦτο διὰ παχύτητα· εἰ δὲ ὀρθῶς διαιτῶντο, βελτίους γίνοιντο ἂν καὶ οὗτοι. Ξυμφέρει δὲ τὰ διαιτήματα ἅπερ τῷ προτέρῳ, ξηροτέροισι δὲ χρῆσθαι καὶ ἐλάσσοσι τοῖσι σιτίοισι, τοῖσι δὲ πόνοισι πλείοσι καὶ ὀξυτέροισι· συμφέρει δὲ καὶ πυριῆσθαι, καὶ ἐμέτοισι χρέεσθαι ἐκ τῶν πυριησίων, καὶ προσαγωγῇσιν ἐκ τῶν ἐμέτων ἐκ πλείονος χρόνου ἢ τὸ πρότερον, καὶ ταῦτα ποιέων ὑγιεινότερος ἂν καὶ φρονιμώτερος εἴη. Εἰ δὲ κρατηθείη ἐπὶ πλεῖον τὸ πῦρ ὑπὸ τοῦ ἐόντος ὕδατος, τούτους ἤδη οἱ μὲν ἄφρονας ὀνομάζουσιν, οἱ δὲ ἐμβροντήτους. Ἔστι δ´ ἡ μανίη τοιούτων ἐπὶ τὸ βραδύτερον· οὗτοι κλαίουσί τε οὐδενὸς λυπέοντος ἢ τύπτοντος, δεδίασί τε τὰ μὴ φοβερὰ, λυπέονταί τε ἐπὶ τοῖσι μὴ προσήκουσι, αἰσθάνονταί τε ἐτεῇ οὐδενὸς ὡς προσήκει τοὺς φρονέοντας. Ξυμφέρει τοιγαροῦν τούτοισι πυριῆσθαι καὶ ἑλλεβόροισιν ἐκκαθαίρεσθαι ἐκ τῶν πυριησίων, καὶ τῇ διαίτῃ χρέεσθαι ᾗ εἶπον πρότερον· ἰσχνασίης δὲ πλεύμονος οὗτος δέεται καὶ ξηρασίης. Εἰ δὲ τὸ ὕδωρ ἐνδεεστέρην τὴν δύναμιν λάβοι, τοῦ πυρὸς εἰλικρινῆ τὴν σύγκρησιν ἔχοντος, ἐν ὑγιαίνουσι σώμασι φρόνιμος ἡ τοιαύτη ψυχὴ καὶ ταχέως αἰσθανομένη τῶν προσπιπτόντων καὶ οὐ μεταπίπτουσα πολλάκις ἐστί. Φύσις μὲν οὖν ἡ τοιαύτη ψυχῆς ἀγαθῆς· βελτίων δὲ γένοιτο ὀρθῶς διαιτεύμενος, καὶ κακίων μὴ ὀρθῶς. Συμφέρει δὲ τῷ τοιούτῳ τῇ διαίτῃ χρέεσθαι τῇ πρὸς ὕδατος μᾶλλον, ὑπερβολὰς φυλασσόμενον καὶ σιτίων καὶ πομάτων καὶ πόνων, καὶ δρόμοισι καμπτοῖσι καὶ διαύλοισι καὶ πάλῃσι καὶ τοῖσιν ἄλλοισι γυμνασίοισιν, ὑπερβολὴν οὐδενὸς ποιεύμενον. Ἢν γὰρ ἔχῃ ὑγιηρῶς τὸ σῶμα καὶ μὴ ὑπ´ ἄλλου τινὸς ξυνταράσσηται, τῆς ψυχῆς φρόνιμος ἡ σύγκρησις. Εἰ δ´ ἐπὶ πλεῖον κρατηθείη ἡ τοῦ ὕδατος δύναμις ὑπὸ τοῦ πυρὸς, ὀξυτέρην μὲν τοσούτῳ ἀνάγκη εἶναι τὴν ψυχὴν ὅσῳ θᾶσσον κινέεται, καὶ πρὸς τὰς αἰσθήσιας θᾶσσον προσπίπτειν, ἧσσον δὲ μόνιμον τῶν πρότερον, διότι κρίνεται τὰ παραγινόμενα καὶ ἐπὶ πλείονα ὁρμᾶται διὰ ταχυτῆτα. Ξυμφέρει δὲ τῷ τοιούτῳ διαιτῆσθαι τῇ πρὸς ὕδατος διαίτῃ μᾶλλον ἢ τῇ προτέρῃ· καὶ μάζῃ μᾶλλον ἢ ἄρτῳ, καὶ ἰχθῦσιν ἢ κρέασι· τῷ ποτῷ ὑδαρεστέρῳ· καὶ λαγνείῃσιν ἐλασσόνως χρέεσθαι· καὶ τῶν πόνων τοῖσι κατὰ φύσιν μάλιστα καὶ πλείστοισι· τοῖσι δ´ ὑπὸ βίης χρέεσθαι μὲν ἀνάγκῃ, ἐλάττοσι δέ· καὶ ἐμέτοισιν ἐκ τῶν πλησμονῶν, ὅκως κενῶται μὲν τὸ σῶμα, θερμαίνηται δὲ ὡς ἥκιστα. Συμφέρει δὲ καὶ ἀσαρκέειν τοῖσι τοιούτοισι πρὸς τὸ φρονίμους εἶναι· πρὸς γὰρ σαρκὸς εὐεξίην αἵματος φλεγμονὴν ἀνάγκη γίνεσθαι· ὁκόταν δὲ τοῦτο πάθῃ ἡ τοιαύτη ψυχὴ, ἐς μανίην καθίσταται, κρατηθέντος τοῦ ὕδατος, ἐπισπασθέντος τοῦ πυρός. Ξυμφέρει δὲ τοῖσι τοιούτοισι καὶ τὰς πρήξιας πρήσσειν βεβρωκόσι μᾶλλον ἢ ἀσίτοισι· στασιμωτέρη γὰρ ἡ ψυχὴ τῇ τροφῇ καταμισγομένη τῇ συμφόρῳ μᾶλλον ἢ ἐνδεὴς ἐοῦσα τροφῆς. Εἰ δέ τινι πλέον ἐπικρατηθείη τὸ ὕδωρ ὑπὸ τοῦ πυρὸς, ὀξείη ἡ τοιαύτη ψυχὴ ἄγαν, καὶ τούτους ὀνειρώσσειν ἀνάγκη· καλέουσι δὲ αὐτοὺς ὑπομαινομένους· ἔστι γὰρ ἔγγιστα μανίης τὸ τοιοῦτον· καὶ γὰρ ἀπὸ βραχείης φλεγμονῆς καὶ ἀσυμφόρου μαίνονται, καὶ ἐν τῇσι μέθῃσι καὶ ἐν τῇσιν εὐεξίῃσι τῆς σαρκὸς καὶ ὑπὸ τῶν κρεηφαγιῶν. Ἀλλὰ χρὴ τὸν τοιοῦτον τούτων μὲν πάντων ἀπέχεσθαι καὶ τῆς ἄλλης πλησμονῆς, καὶ γυμνασίων τῶν ἀπὸ βίης γινομένων, μάζῃ δὲ ἀτρίπτῳ διαιτῆσθαι, καὶ λαχάνοισιν ἑφθοῖσι πλὴν τῶν καθαρτικῶν, καὶ ἰχθυδίοισιν ἐν ἅλμῃ, καὶ ὑδροποτέειν βέλτιστον, εἰ δύναιτο· εἰ δὲ μὴ, ὅ τι ἐγγιστότατα τούτου, ἀπὸ μαλακοῦ οἴνου καὶ λευκοῦ· καὶ τοῖσι περιπάτοισι τοῖσιν ὀρθρίοισι πουλλοῖσιν, ἀπὸ δείπνου δὲ ὁκόσον ἐξαναστῆναι, ὅκως τὰ μὲν σῖτα μὴ ξηραίνωνται ἀπὸ τῶν ἀπὸ δείπνου περιπάτων, τὸ δὲ σῶμα κενῶται ὑπὸ τοῦ ὀρθρίου· λούεσθαι δὲ χλιερῷ ὕδατι περικλύδην μᾶλλον ἢ χρίεσθαι· ξυμφέρει δὲ καὶ ἐν τῷ θέρει τῆς ἡμέρας ὕπνοισι χρέεσθαι βραχέσι μὴ πολλοῖσιν, ὅκως μὴ ἀποξηραίνηται τὸ σῶμα ὑπὸ τῆς ὥρης· ἐπιτήδειον δὲ τοῦ ἦρος καὶ ἑλλεβόροισι καθαίρειν προπυριηθέντας, εἶτα ἐπάγειν πρὸς τὴν διαίτην ἡσυχῇ, καὶ μὴ ἄσιτον τὰς πρήξιας μηδὲ τοῦτον ποιέεσθαι· ἐκ ταύτης τῆς ἐπιμελείης ἡ τοιαύτη ψυχὴ φρονιμωτάτη ἂν εἴη.
 

33. (Des âges.) Les âges se comportent ainsi les uns par rapport aux autres. L'enfant est composé d'humide et de chaud, car c'est de cela qu'il a été formé et c'est dans cela qu'il a crû. Ainsi, l'être est d'autant plus humide et d'autant plus chaud qu'il est plus près de la génération, et il croît le plus (voy. de la Nature de l'homme, § 12, p. 65) ainsi que dans l'époque attenante à l'enfance. Le jeune homme est chaud aussi, parce que l'afflux du feu l'emporte sur l'eau; mais il est sec, parce que l'humide provenant de l'enfance est déjà dépensé, d'une part à la croissance du corps, d'autre part au mouvement du feu, d'autre part enfin par les exercices. L'homme fait est sec et froid ; en effet l'afflux du feu ne triomphe plus, il s'est arrêté, et le corps, cessant de croître, s'est refroidi; mais, de l'âge plus jeune, il a le sec ; de l'âge suivant et par l'afflux de l'eau il n'a pas encore l'humidité; aussi est-il exposé à être vaincu par les influences du sec. Les vieillards sont froids et humides, parce que le feu se retire et que l'eau afflue, parce que le sec s'en va et que l'humide se constitue.

34. (Des sexes.) En général, les mâles sont plus chauds et plus secs ; les femelles plus humides et plus froides ; en voici la raison : à la vérité, dans l'origine, les uns et les autres sont formés semblablement et croissent semblablement; mais, une fois nés, les mâles usent d'un régime plus laborieux, de manière à s'échauffer et à se dessécher, les femmes usent d'un régime plus humide et plus oisif et éprouvent tous les mois une purgation qui emporte le chaud hors du corps.

35. (De l'intelligence et de la folie, ou de la santé mentale, suivant les proportions et les qualités du feu et de l'eau. L'auteur s'étend avec une complaisance puérile sur ces combinaisons hypothétiques.) Pour ce qu'on nomme intelligence et inintelligence, voici ce qu'il en est : le feu le plus humide et l'eau la plus sèche se combinant dans le corps donnent la meilleure intelligence, le feu ayant l'humide grâce à l'eau, et l'eau ayant le sec grâce au feu ; de cette façon ils se suffisent le mieux l'un à l'autre ; ni le feu, manquant de nourriture, ne va à l'excès ; ni l'eau, manquant de nourriture, ne se trouve en défaut ; en soi et dans la combinaison mutuelle, chaque principe est le pins suffisant. En effet, ce qui a le moins besoin des choses voisines s'attache le plus aux choses présentes, et c'est ce que font et le feu mû le moins et non par une nécessité et l'eau mue le pins et non par une force. L'âme composée de ces principes a le plus d'intelligence et de mémoire; si, par l'usage de quelque addition, il arrive que soit l'un soit l'autre de ces principes croisse ou décroisse, l'individu devient ce qu'il y a de moins intelligent, parce qu'ils ont quitté le point où ils étaient le plus suffisants. Dans une combinaison où entrent le feu et l'eau les plus purs, mais où le feu est un peu inférieur à l'eau, les individus sont à la vérité intelligents, mais moins que les précédents, parce que le feu, vaincu par l'eau et exécutant avec lenteur son mouvement, s'applique d'une façon plus obtuse aux sensations ; mais de telles âmes sont passablement constantes dans ce à quoi elles s'attachent ; avec un régime bien dirigé, elles acquerront plus d'intelligence et de pénétration que ce n'était leur lot naturel, A de telles gens il convient d'user de préférence d'un régime igné et de ne s'adonner à des excès ni d'aliments ni de boissons. Ils se livreront donc à l'exercice de courses rapides afin que le corps se vide de l'humide et que l'humide soit arrêté plus vite. Il ne convient pas d'employer la lutte, les frictions et les exercices semblables, de peur que, les pores devenant plus creux, le corps n'ait un excès de plénitude; car nécessairement le mouvement de l'âme est appesanti par 4e telle» choses. Il est bon d'user de promenades et après le dîner et le matin et après les courses ; après le dîner, afin que l'âme reçoive, des choses ingérées, une nourriture plus sèche ; le matin, afin que les voies soient débarrassées de l'humide et que les pores de l'âme ne soient pas obstrués ; après, les exercices, afin que ce que la courte fait sécréter ne demeure pas dans le corps ni ne se mêle à l'âme ni n'obstrue les voies ni ne trouble la nourriture. Il importe aussi d'user des vomissements, afin que le corps soit nettoyé au cas où les exercices n'y suffiraient pas complètement, puis, après les vomissements, aller graduellement, augmentant peu à peu l'alimentation pendant quatre jours au moins. Il vaut mieux faire des onctions que prendre des bains. On usera souvent du coït lorsque l'eau afflue ; on en usera moins dans l'afflux du feu. Dans les combinaisons où le feu a une puissance inférieure à, l'eau, l'âme est nécessairement plus lente, et ces gens sont appelés niais. En effet, la circulation étant lente, les sens ne s'appliquent que brièvement ; ils sont rapides, et cette lenteur fait qu'ils ne s'attachent qu'un peu. Les sensations de l'âme qui dépendent de la vue et de l'ouïe sont rapides ; celles qui dépendent du toucher sont plus lentes et mieux sentantes. Ces dernières sensations, telles que celles du froid, du chaud et du reste, ne s'opèrent pas moins chez eux ; mais quant à ce qu'il faut saisir par la vue ou l'ouïe, ils ne peuvent saisir ce qu'ils ne savent pas d'avance. En effet, si l'âme n'est pas secouée par le feu qui tombe, elle ne saisira pas de quoi il s'agit. De telles âmes ont cette incapacité à cause qu'elles sont épaisses ; mais, soumises à un régime bien dirigé, elles sont susceptibles, elles aussi, de s'améliorer. Ici le même régime convient que dans le cas précédent, seulement les aliments seront plus secs et moindres, les exercices plus considérables et plus actifs; il convient aussi d'user d'étuves, d'employer, après l'étuve, les vomissements, d'accroître après le vomissement la nourriture par des accroissements plus lents que pour le précédent. Avec ces pratiques un tel homme deviendra plus sain et plus intelligent. Dans les combinaisons où le feu est encore plus surmonté par l'eau existante, on a des gens qui sont dits par les uns insensés, pat les autres étonnés, La folie de ces gens a un caractère de lenteur ; ils se plaignent sans que personne les afflige ou les batte ; ils craignent ce qui n'est pas à craindre, ils se tourmentent de ce qui n'a rien de tourmentant, et ne sentent véritablement rien comme sent un homme d'esprit sain. Il faut les faire user d'étuves, se purger avec les ellébores après les étuves et suivre le régime que j'ai indiqué plus haut. Ils ont besoin d'avoir le poumon atténué et desséché (voy. note 8). Dans les combinaisons ou, l'eau ayant une puissance inférieure, le feu a un tempérament pur, le corps est sain, l'âme est intelligente, comprenant rapidement ce qui lui est soumis, et n'éprouvant pas de variations fréquentes. Donc la nature d'une telle âme est bonne ; elle s'améliorera bien dirigée, et, mal dirigée, se détériorera. Dans un tel cas, il convient d'user d'un régime qui incline vers le régime aqueux, évitant les excès d'aliments, de boissons et d'exercices, et se livrer à la course courbe, à la course diaule (double-stade; 360 mètres), à la lutte et au reste, sans faire excès de rien. En effet, si le corps demeure sain et n'éprouve aucune perturbation quelconque, la composition de l'âme est intelligente. Dans la combinaison où la puissance de l'eau est notablement surmontée par le feu, nécessairement l'âme est d'autant plus pénétrante qu'elle se meut plus rapidement ; elle s'attache plus vite aux sensations, mais elle est moins constante que les précédentes, parce que, jugeant ce qui passe, elle se jette sur plus d'objets à cause de sa promptitude. Ici il faut incliner, plus que dans le cas précédent, vers le régime aqueux, user plutôt de la polenta (pâte d'orge) que du pain, de poisson plutôt que de viande, couper sa boisson, se livrer moins au coït, pratiquer surtout et souvent, parmi les exercices, ceux qui sont naturels ; quant à ceux qui sont violents, n'y recourir que par nécessité et n'en prendre que peu ; n'employer les vomissements après s'être rempli d'aliments que de manière à évacuer le corps en l'échauffant le moins possible. Il importe aussi d'atténuer les chairs afin que ces gens soient intelligents ; en effet, l'embonpoint amènera nécessairement l'inflammation du sang ; or, quand cela arrive à une telle âme, elle tombe dans le délire, l'eau étant surmontée, et le feu étant attiré. A ces gens aussi il convient de faire leurs affaires ayant mangé plutôt qu'à jeun ; l'âme en effet est plus stable, étant mêlée à la nourriture convenable, qu'elle ne l'est étant dans l'indigence de nourriture. Dans la combinaison où l'eau est encore davantage surmontée par le feu, une telle âme a un excès d'activité, et nécessairement ces gens sont sujets à rêver ; on les nomme demi-fous ; car un tel état est voisin de la folie ; et, pour les faire délirer, il suffît d'une courte et malheureuse inflammation, de l'ivresse, d'un excès d'embonpoint, de l'usage des viandes. Ici on s'abstiendra de ce quj est dit ci-dessus et de toute autre plénitude, ainsi que des exercices violents; on usera de polenta non pétrie, de légumes cuits excepté ceux qui sont relâchants, de petits poissons dans la saumure ; le mieux sera de boire de l'eau si l'on peut ; sinon, on se tiendra aussi près que possible de l'eau, c'est-à-dire qu'on boira d'un vin mou et blanc; on fera beaucoup de promenades du matin, après le dîner on ne fera qu'un tour, afin que les promenades après le dîner ne dessèchent pas les aliments, et que celles du matin évacuent le corps ; il vaut mieux se laver avec des affusions abondantes d'eau tiède que de faire des onctions. En été, pendant le jour, on fera, afin que le corps ne soit pas desséché par la saison, une sieste non pas longue, mais courte ; il est bon aussi, au printemps, d'être évacué avec les ellébores après des étuves préalables, puis de reprendre l'alimentation par degrés ménagés, et de ne pas faire, non plus, ses affaires à jeun. C'est grâce à ces soins qu'une telle âme sera le plus intelligente.

36. Περὶ μὲν οὖν φρονίμου καὶ ἄφρονος ψυχῆς ἡ σύγκρησις αὕτη αἰτίη ἐστὶν, ὥσπερ μοι καὶ γέγραπται· καὶ δύναται ἐκ τῆς διαίτης καὶ βελτίων καὶ χείρων γίνεσθαι. Δρόμοισι δὲ πυρὸς ἐπικρατέοντος, τῷ ὕδατι προστιθέναι δυνατὸν ἂν ἴσως, καὶ, τοῦ ὕδατος ἐπικρατέοντος ἐν τῇ συγκρήσει, τὸ πῦρ αὐξῆσαι· ἐκ τούτων δὲ φρονιμώτεραι καὶ ἀφρονέστεραι γίνονται. Τῶν δὲ τοιούτων οὐκ ἐστὶν ἡ σύγκρησις αἰτίη· οἷον ὀξύθυμος, ῥᾴθυμος, δόλιος, ἁπλοῦς, δυσμενὴς, εὔνους· τῶν τοιούτων ἁπάντων ἡ φύσις τῶν πόρων δι´ ὧν ἡ ψυχὴ πορεύεται, αἰτίη ἐστί· δι´ ὁκοίων γὰρ ἀγγείων ἀποχωρεῖ καὶ πρὸς ὁκοῖά τινα προσπίπτει καὶ ὁκοίοις τισὶ καταμίσγεται, τοιαῦτα φρονέουσι· διὰ τοῦτο γοῦν δυνατὸν τὰ τοιαῦτα ἐκ διαίτης μεθιστάναι· φύσιν γὰρ μεταπλάσαι ἀφανέα οὐχ οἷόν τε. Ὡσαύτως δὲ καὶ τῆς φωνῆς ὁκοίη τις ἂν ἔῃ, οἱ πόροι αἴτιοι τοῦ πνεύματος· δι´ ὁκοίων γὰρ ἄν τινων κινέηται ὁ ἠὴρ καὶ πρὸς ὁκοίους τινὰς προσπίπτῃ, τοιαύτην ἀνάγκη τὴν φωνὴν εἶναι. Καὶ ταῦτα μὲν δυνατὸν καὶ χείρω καὶ βελτίω ποιέειν, διότι λειοτέρους καὶ τραχυτέρους τοὺς πόρους τῷ πνεύματι δυνατὸν ποιῆσαι, κεῖνο δὲ ἀδύνατον ἐκ διαίτης ἀλλοιῶσαι.
 

36. (Distinction entre les dispositions mentales qui dépendent des combinaisons du feu et de l'eau, et celles qui dépendent de la condition des pores.) Ainsi l'intelligence et l'inintelligence de l'âme ont pour cause la combinaison que j'ai exposée ; et l'âme, par le régime, peut devenir et meilleure et pire. Sans doute il est possible, quand c'est le feu qui court triomphant, d'ajouter à l'eau, et, quand c'est l'eau qui l'emporte dans la combinaison, d'accroître le feu ; et c'est par là que les âmes deviennent plus intelligentes et plus inintelligentes. Mais les dispositions suivantes ne dépendent plus de la combinaison : irascible, indolent, rusé, simple, chagrin, bienveillant; pour toutes ces dispositions, la cause est la nature, des pores par où l'âme chemine. En effet tels sont les vaisseaux qu'elle traverse, les objets où elle s'attache, et ceux avec lesquels elle se mêle, telle est l'intelligence; aussi est-il possible d'y faire des changements par le régime ; et il ne l'est pas de remodeler une constitution latente. De même les conditions de la voix dépendent des tuyaux du souffle ; tels sont les tuyaux que l'air traverse et ceux qu'il heurte, telle est nécessairement la voix, et il est possible de l'améliorer et de l'empirer, parce qu'il l'est de rendre pour l'air les tuyaux plus lisses ou plus rudes. Mais les dispositions signalées plus haut ne se changent pas par le régime.

FIN DU PREMIER LIVRE DU REGIME.
 

ustify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px">