Hippocrate

HIPPOCRATE

 

TOME IX

 

PRORRHÉTIQUE. LIVRE DEUXIEME. -  ΠΡΟΡΡΗΤΙΚΟΝ. ΒΙΒΛΙΟΝ ΤΟ ΔΕΥΤΕΡΟΝ.

 

HIPPOCRATE

 

 

 

 

OEUVRES

 

COMPLÈTES

 

D'HIPPOCRATE.

 

 

IX

PARIS. — IMPRIMERIE DE CH. LAHURE ET Cie

Rue de Fleurue, 9, et de l'Ouest 21

OEUVRES

 

COMPLÈTES

 

DHIPPOCRATE,

 

TRADUCTION NOUVELLE

AVEC LE TEXTE GREC EN REGARD,

 

COLLATIONNÉ SUR LES MANUSCRITS ET TOUTES LES ÉDITIONS ;

ACCOMPAGNÉE D'UNE INTRODUCTION,

DE COMMENTAIRES MÉDICAUX, DE VARIANTES ET DE NOTES PHILOLOGIQUES,

Suivie d'une table générale des matières ;

 

Par É. LTTRÉ,

DE L'INSTITUT ( ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES ) ,

DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE ET DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DE PARlS.

DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES DE MUNICH,

DE LA SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE DE HALLE,

DE LA SOCIÉTÉ MÉDICALE D'ATHÈNES,

ET MEMBRE CORRESPONDANT DE L'ACADÉMIE HERCULANÉENNB D'ARCHÉOLOGIE.

Τοῖς τν παλαιῶν νδρῶν
ὁμιλῆσαι
γράμμασι.

GAL.

ΤΟΜΕ NEUVIÈME.

PARIS,

J. Β. BAILLIÈRE ET FILS,

LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE IMPÉRIALE DE MÉDECINE,

RUE HAUTEFEUILLE, N° 19;

LONDRES, HIPP. BAILLIERE, 219, REGENT-STREET ;

NEW-YORK, BAILLIERE ΒROTHERS, 440, BROAB-WAY ;

MADRID, C. BAILLY-BAILLIÈBE, PLAZA DEL PRINCIPE ALFONSO, 16.

1861.

ΠΡΟΡΡΗΤΙΚΟΝ.

ΒΙΒΛΙΟΝ ΤΟ ΔΕΥΤΕΡΟΝ.

PRORRHÉTIQUE.

LIVRE DEUXIEME.

ARGUMENT.

Ce livre présente un véritable problème. Les critiques anciens, du moins Érotien et Galien (1), ont déclaré qu'il ne leur paraissait pas être d'Hippocrate ; malheureusement aucun des motifs qui autorisaient cette décision ne nous a été transmis, de sorte que nous ne pouvons apprécier quelle en est la valeur. Mais ils restent, bien qu'ignorés, si on les connaissait, il serait possible qu'on les trouvât faibles et qu'on n'en tînt aucun compte ; ne les connaissant pas, on demeure suspendu entre des dires formels et l'étude intrinsèque du livre qui porterait à le mettre le plus près possible des ouvrages vraiment hippocratiques. Le style, l'ironie, le grand sens, l'habileté pratique, suggèrent des rapprochements que, d'un antre côté, Érotien et Galien interdisent.

La doctrine hippocratique tendait à développer le pronostic ; et, comme les meilleures choses ont leur abus, il dut se produire des médecins prédisant à tout bout de champ ce qui ne pouvait être prédit. C'est contre ce faux pronostic que l'auteur a dirigé le préambule de son livre. De tous ceux que l'on cite 2 pour l'exactitude de leurs prédictions, avec les uns il a conversé ; pour les autres, il a parlé avec leurs enfants et leurs disciples, ou il a consulté leurs écrits. Cette enquête lui a montré que la merveilleuse exactitude qu'on vantait n'avait rien de réel. On remarquera ce qui est dit des enfants des médecins ; c'était, en effet, la règle en ces temps que les pères instruisissent leurs fils dans la médecine. On remarquera aussi la mention de livres médicaux; la littérature médicale n'était point pauvre dès cette haute antiquité ; et, comme j'ai eu souvent l'occasion de le rappeler, la Collection hippocratique n'est qu'un fragment d'une production qui avait été active.

L'auteur, § 14, dit qu'il a écrit sur les maladies aiguës, et, par le contexte, on voit qu'il s'agissait du pronostic de ces affections. Nous avons dans la Collection hippocratique un traité que tous les critiques anciens et modernes ont attribué à Hippocrate. Serait-ce, malgré les assertions d'Érotien et de Galien, à ce livre qu'il serait fait allusion ? Quoi qu'il en soit, le Deuxième Prorrhétique en est le pendant pour les maladies chroniques; et il pourrait porter le titre de Traité du Pronostic dans les affections de longue durée.

Bien que l'auteur écarte avec une ironie dédaigneuse les folies de la prédiction médicale, néanmoins, en véritable médecin hippocratique, il attache le plus grand soin à l'enseignement de toutes les conditions qui la rendent réelle et effective. Il se sert même, pour en caractériser le succès, du mot αγώνισμα (lutte, prix du combat), mot qui n'est pas étranger au reste de la Collection ; car on le trouve dans le livre des Articulations, en ce passage : « Quant aux prédictions brûlantes et théâtrales (λαμπρ κα γωνιστικά), elles se tirent du diagnostic, qui prévoit par quelle voie, de quelle manière, en quel temps chaque affection finira, soit qu'elle tourne vers la guérison, soit qu'elle tourne vers l'incurabilité (§ 58). » Il n'est pas hors de propos de noter aussi ces pronostics du même traité : « (Dans la luxation de l'extrémité acromiale de la clavicule) il faut bien savoir, et l'on peut, si l'on veut, en faire la prédic- 3 ction, qu'il ne résultera de cette lésion aucun dommage, ni grand ni petit, pour l'épaule, mais que cet endroit sera déformé ($13). » Et § 44 : «C'est là (dans les maladies chroniques du poumon et les tubercules des vertèbres), c'est là que sont, au sujet des incurvations de l'épine, les pronostics les plus satisfaisants sur ce qui doit arriver. » Rien ne cadre mieux avec l'esprit du Deuxième Prorrhétique que ces prédictions empruntées au livre des Articulations. Dans le Régime des maladies aiguës, § 1, il est parlé de ce que le médecin doit connaître sans que le malade le lui dise; c'est cela même qui est l'enseignement du Deuxième Prorrhétique et du Pronostic.

Dans ce même Prorrhétique, § 3, on lit : « Touchant avec les mains le ventre et les veines, on est moins exposé à se tromper qu'en ne les touchant pas. » A propos de ce passage, j'ai dit, t.1, p. 410, qu'il paraissait indiquer l'usage de la sphygmologie, et que, comme la sphygmologie est postérieure à Hippocrate, c'était une mention qui venait à l'appui des dires d'Érotien et de Galien. Mais une plus longue familiarité avec la Collection hippocratique m'a appris que j'avais attribué au passage en question un sens trop déterminé; car, sans avoir la sphygmologie, qui en effet leur est postérieure, ces anciens médecins avaient noté en différentes régions du corps les battements des artères, dites veines par eux, et ils y portaient la main. L'expression de toucher les veines, insuffisante pour caractériser la sphygmologie, est tout à fait concordante avec les observations et la pratique des Hippocratiques.

Le Deuxième Prorrhétique, § 17, recommande, quand la gorge se remplit de sang, d'examiner si une sangsue n'est pas fixée aux parois. Des critiques anciens, mettant en doute le fait, avaient songé à expliquer le mot grec par toute autre chose que sangsue, par une lésion, une ulcération quelconque. Mais des observations très-exactes ont prouvé qu'un pareil accident causé par des sangsues qui s'introduisent pendant qu'on boit l'eau d'une fontaine ou d'un étang n'est point absolument rare.

4 L'auteur hippocratique, pour sa part, en avait été témoin et l'a brièvement noté.

On lit dans le Deuxième Prorrhétique, § 40 : « Les douleurs survenant aux épaules et qui, descendant dans les bras, produisent des engourdissements et des douleurs, n'ont pas d'apostases, mais elles guérissent avec le vomissement d'une bile noire. » Et un peu plus loin : « Les douleurs qui demeurent là (aux épaules) ou même qui vont au dos se dissipent par un vomissement de pus ou de bile noire. » Ces passages mettent sous une forme générale les cas particuliers que voici :

Ép. v, 92 : Épicharme, vers le coucher des Pléiades, ressentit une douleur à l'épaule, une pesanteur dans le bras, de la stupeur; vomissements fréquents; eau pour boisson.

Ép. vii, 48 : Pisistrate eut à l'épaule une douleur et une pesanteur qui persistèrent longtemps sans l'empêcher de se lever et, du reste, de se bien porter. En hiver, il fut pris d'une douleur considérable dans le côté avec chaleur, toux et expectoration d'un sang écumeux; de plus râlement dans la gorge ; mais il supportait bien son mal, et avait toute sa connaissance. La chaleur cessa; et en même temps l'expectoration et le râle ; et vers le quatrième ou le cinquième il fut guéri.

De quelque manière que l'on considère les Épidémies, tout prouve que ce fut un ample magasin d'observations et de matériaux où nos auteurs eurent les éléments de leur expérience et de leurs généralisations.

BIBLIOGRAPHIE.

MANUSCRITS.

2254 = D, 2144 = F, 2141 = G, 2142 = H, 2140 = I, 2143 = J, 2145 =- K, Cod. Serv. ap. Foes = L, Imp. 5 Corn. ap. Mack = K', Imp. Samb. ap. Mack = P7, Cod. Fevr. ap. Foes = Q', Cod. Monac. LXXXI = U (2), 2332 = X, Cod. Opsop. = α, Cod. Ambrosianus B, 108 = ρ (3).

ÉDITIONS, TRADUCTIONS ET COMMENTAIRES.

κκοκράτους φορισμν βιβλία ζ, προγνωστικ, κωακα προγνώσεις, προρρητικῶν βιβλία β, περὶ νυπνίων, ρκος. Paris, ap. Μοretiθm, 1557, in-12. — Opsopœus. Voy. t. ΙΙ, p. 106. — Heurnius, 1607. Voy. t. IV, p. 150. — J. W. Wedel, programma de morbo phοeniceo Hippocratis. Jenae, 1702, in-4. Réimprimé dans E. G. Baldinger, Selecta doctorum virorum opuscula in quibos Hippocrates explicatur, denuo edita. Gœtting., 1782, p. 215-222. — The pronostics and prorrhetics of Hippocrates translated from the original greek, with large annotations critical and explanatory, to which is prefixed a short account of the life of Hippocrates, by John Moftat. Lond., 1788, in-8.


 

(1) T. 1, p. 410.

(2) Voy. t. V, p. 76. Je dois la communication des variantes de ce traité à l'Inépuisable complaisance de M. le docteur Daremberg.

(3)  Je dois encore cette collation à M. Daremberg.

 

 

ΠΡΟΡΡΗΤΙΚΟΝ.

ΒΙΒΛΙΟΝ ΤΟ ΔΕΥΤΕΡΟΝ.

1. Τῶν ἰητρῶν προῤῥήσιες ἀπαγγέλλονται συχναί τε καὶ καλαὶ καὶ θαυμασταὶ, οἵας ἐγὼ μὲν οὔτ´ αὐτὸς προεῖπον οὔτ´ ἄλλου του ἤκουσα προλέγοντος. Εἰσὶ δ´ αὐτῶν αἱ μὲν τοιαίδε· ἄνθρωπον δοκέειν ὀλέθριον εἶναι καὶ τῷ ἰητρῷ τῷ μελεδαίνοντι αὐτέου καὶ τοῖσιν ἄλλοισιν, ἐπεισιόντα δὲ ἰητρὸν ἕτερον εἰπεῖν ὅτι ὁ μὲν ἄνθρωπος οὐκ ἀπολεῖται, ὀφθαλμῶν δὲ τυφλὸς ἔσται· καὶ παρ´ ἕτερον δοκέοντα παγκάκως ἔχειν εἰσελθόντα προειπεῖν τὸν μὲν ἄνθρωπον ἀναστήσεσθαι, χεῖρα δὲ χωλὴν ἕξειν καὶ ἄλλῳ τῳ δοκέοντι οὐ περιέσεσθαι εἰπεῖν αὐτὸν μὲν ὑγιέα ἔσεσθαι, τῶν δὲ ποδῶν τοὺς δακτύλους μελανθέντας ἀποσαπήσεσθαι· καὶ τἄλλα τοιουτότροπα προῤῥήματα λέγεται ἐν τοιουτέῳ τῷ εἴδει. Ἕτερος δὲ τρόπος προῤῥήσιος, ὠνεομένοισί τε καὶ διαπρησσομένοισι προειπεῖν τοῖσι μὲν θανάτους, τοῖσι δὲ μανίας, τοῖσι δὲ ἄλλας νούσους, ἐπὶ πᾶσι τούτοισί τε καὶ τοῖσι προτέροισι χρόνοισι προφητίζειν καὶ πάντα ἀληθεύειν. Ἄλλο τε δὲ σχῆμα προῤῥήσεων τόδε λέγεται· τοὺς ἀθλητὰς γινώσκειν καὶ τοὺς τῶν νούσων εἵνεκα γυμναζομένους τε καὶ ταλαιπωρέοντας, ἤν τι τοῦ σιτίου ἀπολίπωσιν, ἢ ἑτεροῖόν τι φάγωσιν, ἢ ποτῷ πλέονι χρήσωνται, ἢ τοῦ περιπάτου ἀπολίπωσιν, ἢ ἀφροδισίων τι πρήξωσι· τούτων πάντων οὐδὲν λανθάνει, οὐδ´ εἰ σμικρόν τι εἴη ἀπειθήσας ὥνθρωπος. Οὕτως ἐξηκριβῶσθαι οὗτοι πάντες οἱ τρόποι λέγονται τῶν προῤῥησίων. Ἐγὼ δὲ τοιαῦτα μὲν οὐ μαντεύσομαι, σημεῖα δὲ γράφω οἷσι χρὴ τεκμαίρεσθαι τούς τε ὑγιέας ἐσομένους τῶν ἀνθρώπων καὶ τοὺς ἀποθανουμένους, τούς τε ἐν ὀλίγῳ χρόνῳ ἢ ἐν πολλῷ ὑγιέας ἐσομένους ἢ ἀπολουμένους· γέγραπται δέ μοι καὶ περὶ ἀποστασίων ὡς χρὴ ἐπισκέπτεσθαι ἑκάστας.

2. Δοκέω δὲ καὶ τοὺς προειπόντας περί τε τῶν χωλωσίων καὶ τῶν ἄλλων τῶν τοιουτέων ἤδη ἀποστηριζομένου τοῦ νοσήματος προειπεῖν, καὶ δήλου ἐόντος ὅτι οὐ παλινδρομήσει ἡ ἀπόστασις, εἴ περ νόον εἶχον, πολὺ μᾶλλον ἢ πρὶν ἄρχεσθαι τὴν ἀπόστασιν γινομένην. Ἐλπίζω δὲ καὶ τἄλλα προῤῥηθῆναι ἀνθρωπινωτέρως ἢ ὅσα περ τοῖσιν ὠνεομένοισί τε καὶ περναμένοισι λέγεται προῤῥηθῆναι, θανάτους τε καὶ νοσήματα καὶ μανίας. Ταῦτα δέ μοι δοκέει τοιαῦτα γενέσθαι, καὶ οὐδέν τι δοκέει χαλεπὰ εἶναι προειπεῖν τῷ βουλομένῳ τὰ τοιάδε διαγωνίζεσθαι. Πρῶτον μὲν γὰρ τοὺς ὑφύδρους τε καὶ φθινώδεας τίς οὐκ ἂν γνοίη; ἔπειτα τοὺς παραφρονήσοντας ἐστὶ μὴ πολὺ λανθάνειν, εἴ τις εἰδείη οἷσι τὸ νόσημα τοῦτο ἢ ξυγγενές ἐστιν, ἢ πρόσθεν ποτ´ ἐμάνησαν· εἰ γὰρ οὗτοι οἱ ἄνθρωποι οἰνόφλυγες εἶεν, ἢ κρεηφαγοῖεν, ἢ ἀγρυπνοῖεν, ἢ τῷ ψύχει ἢ τῷ θάλπει ἀλογίστως ὁμιλοῖεν, πολλαὶ ἐλπίδες ἐκ τουτέων τῶν διαιτημάτων παραφρονῆσαι αὐτούς. Τούς τε τὰς αἱμοῤῥοΐδας ἔχοντας, εἴ τις ὁρῴη τοῦ χειμῶνος πολυποτέοντάς τε καὶ εὐχρόους ἐόντας, ἔστι προειπεῖν ἀμφὶ τούτων· ἐς γὰρ τὸ ἔαρ καταῤῥαγῆναι τὸ αἷμα πολλαὶ ἐλπίδες, ὥστε ἀχρόους τε καὶ ὑδαλέους ὑπὸ τὴν θερείην τούτους εἶναι. Ἀλλὰ χρὴ προλέγειν καταμανθάνοντα πάντα ταῦτα, ὅστις τῶν τοιουτέων ἐπιθυμέει ἀγωνισμάτων· ἐστὶ γὰρ ἐκ τῶν γεγραμμένων προειπεῖν καὶ θάνατον καὶ μανίην καὶ εὐεξίην. Εἴποιμι δ´ ἂν καὶ ἄλλα πάμπολλα τοιαῦτα, ἀλλὰ τὰ εὐγνωστότατα ἔδοξέ μοι γράψαι· συμβουλεύω δὲ ὡς σωφρονεστάτους εἶναι καὶ ἐν τῇ ἄλλῃ τέχνῃ καὶ ἐν τοῖσι τοιούτοισι προῤῥήμασι, γνόντας ὅτι ἐπιτυχὼν μὲν ἄν τις τοῦ προῤῥήματος θαυμασθείη ὑπὸ τοῦ ξυνιόντος ἀλγέοντος, ἁμαρτὼν δ´ ἄν τις πρὸς τῷ μισεῖσθαι τάχ´ ἂν καὶ μεμηνέναι δόξειεν. Ὧν δὴ ἕνεκα κελεύω σωφρόνως τὰ προῤῥήματα ποιέεσθαι καὶ τἄλλα πάντα ταῦτα· καίτοι γε ἀκούω καὶ ὁρῶ οὔτε κρίνοντας ὀρθῶς τοὺς ἀνθρώπους τὰ λεγόμενά τε καὶ ποιεύμενα ἐν τῇ τέχνῃ οὔτ´ ἀπαγγέλλοντας.

3. Ἀμφὶ δὲ τῶν γυμναζομένων καὶ ταλαιπωρεόντων τὰς μὲν ἀτρεκείας τὰς λεγομένας ὡς λέγουσιν οἱ λέγοντες οὔτε δοκέω εἶναι, οὔτ´ εἴ τις δοκέει, κωλύω δοκέειν· ὑπὸ σημείου μὲν γὰρ οὐδενὸς βλάπτεται τὰ ὑπονοήματα οὔτε καλοῦ οὔτε κακοῦ, ᾧ χρὴ πιστεύσαντα εἰδέναι εἴτε ὀρθῶς ἀπήγγελται εἴτ´ οὔ· ἄλλως δὲ ἐκποιέει τῷ βουλομένῳ πιστεύειν, οὐ γὰρ ἐμποδὼν ἵσταμαι. Δοκέω δὲ αὐτῶν εἴ τι ἀληθὲς λέγεται ἢ τῶνδε τῶν περὶ τοὺς γυμναζομένους, ἢ ἐκείνων τῶν πρότερον γεγραμμένων, πρῶτον μὲν τῶν σημείων ὧν λέγω τεκμήρασθαι τοῦτο γνόντα, ἔπειτα ἐνδοιαστῶς τε καὶ ἀνθρωπίνως προειπεῖν, ἅμα δὲ καὶ τοὺς ἀπαγγέλλοντας τερατωδεστέρως διηγεῖσθαι ἢ ὡς ἐγένετο. Ἐπεὶ οὐδ´ ἐν τῇσι νούσοισιν εὐπετὲς γινώσκειν τὰ ἁμαρτήματα· καί τοι κατάκεινταί γε οἱ ἄνθρωποι καὶ διαιτήμασιν ὀλιγοτρόφοισι χρῶνται, ὥστε μὴ πάμπολλα δεῖ ὁρᾶσθαι ὑποσκεπτόμενον τὸν μελεδαίνοντα. Οἱ μὲν γὰρ πίνουσι μόνον, οἱ δὲ πρὸς τῷ πίνειν ἢ ῥόφημα ἢ σιτίον ὀλίγιστον ἐπιφέρονται· ἀνάγκη οὖν ἐν τῷ τοιούτῳ τοὺς μὲν τῷ ποτῷ πλέονι χρησαμένους δυσπνοωτέρους γίνεσθαι, καὶ οὐρέοντας πλέον φαίνεσθαι, τοὺς δὲ τῷ ῥοφήματι ἢ τῷ σιτίῳ πλεονάσαντας διψᾷν τε μᾶλλον καὶ πυρεταίνειν· εἰ δέ τις ἀμφότερα, καὶ τῷ ποτῷ καὶ τοῖσι περὶ τὰ σιτία ἀμέτρως χρήσαιτο, πρὸς τῷ πυρεταίνειν καὶ δυσπνοεῖν καὶ τὴν γαστέρα περιτεταμένην ἂν καὶ μείζω ἔχειν. Ἔξεστι δὲ καὶ ταῦτα πάντα καταβασανίζειν κάλλιστα καὶ τἄλλα τοῖσι δοκιμίοισιν, οἷσιν ἔχομέν τε καὶ χρεόμεθα εὖ πάντα. Πρῶτον μὲν γὰρ τῇ γνώμῃ τε καὶ τοῖσιν ὀφθαλμοῖσιν ἄνθρωπον κατακείμενον ἐν τῷ αὐτῷ καὶ ἀτρεκέως διαιτώμενον ῥᾷόν ἐστι γνῶναι, ἤν τι ἀπειθήσῃ, ἢ περιοδοιπορέοντα καὶ πάμπολλα ἐσθίοντα· ἔπειτα τῇσι χερσὶ ψαύσαντα τῆς γαστρός τε καὶ τῶν φλεβῶν ἧσσόν ἐστιν ἐξαπατᾶσθαι ἢ μὴ ψαύσαντα. Αἵ τε ῥῖνες ἐν μὲν τοῖσι πυρεταίνουσι πολλά τε καὶ καλῶς σημαίνουσιν· αἱ γὰρ ὀδμαὶ μέγα διαφέρουσιν· ἐν δὲ τοῖσιν ἰσχύουσί τε καὶ ὀρθῶς διαιτωμένοισιν οὐκ οἶδα τί ἂν χρησαίμην, οὐδ´ ἐν τούτῳ τῷ δοκιμίῳ. Ἔπειτα τοῖς ὠσὶ τῆς φωνῆς ἀκούσαντα καὶ τοῦ πνεύματος, ἔστι διαγινώσκειν, ἃ ἐν τοῖσιν ἰσχύουσιν οὐχ ὁμοίως ἐστὶ δῆλα. Ἀλλ´ ὅμως πρόσθεν ἢν μὴ τὰ ἤθεα τῶν νοσημάτων τε καὶ τῶν ἀλγεόντων ἐκμάθῃ ὁ ἰητρὸς, οὐ χρὴ προλέγειν οὐδέν· καὶ γὰρ ἂν δυσπνούστερος ὥνθρωπος γένοιτο, ἔτι πλανωμένης τῆς νούσου, καὶ πυρετήνειεν ὀξυτέρῳ πυρὶ, καὶ ἡ γαστὴρ ἐπιταθείη· ὥστε διὰ ταῦτα οὐκ ἀσφαλὲς προλέγειν πρόσθεν πρὶν ἂν κατάστασιν λαβεῖν τὸ νόσημα· μετὰ δὲ τοῦτον τὸν χρόνον ὅ τι ἂν παράλογον γένηται λέγειν χρή. Δῆλα δὲ τὰ διὰ τὴν ἀπειθίην γινόμενα κακά· αἵ τε γὰρ δύσπνοιαι καὶ τἄλλα ταῦτα τῇ ὑστεραίῃ πεπαύσεται, ἢν δι´ ἁμαρτάδα γένηται· ἢν οὖν τις ταύτην τὴν κρίσιν προϊδὼν λέγῃ, οὐχ ἁμαρτήσεται.

4. Ἐγὼ μὲν νῦν τόνδε τὸν τρόπον ἐσηγέομαι τῶν ἐπισκεψίων, καὶ περὶ τῶν οἴκοι μενόντων, οἷα ἐξαμαρτάνουσιν, καὶ περὶ τῶν γυμναζομένων τε καὶ τῶν ἄλλων πάντων· τὰς δ´ ἀκριβείας κείνας ἀκούω τε καὶ καταγελῶ τῶν ἀπαγγελλόντων· σμικρὰ μὲν γὰρ ἀπειθούντων τῶν ἀνθρώπων, οὐκ οἶδ´ ὅπως ἂν ἐλέγξαιμι· εἰ δ´ εἴη μείζονα τὰ ἁμαρτήματα, ὅντινα τρόπον ἐπισκέπτεσθαι χρὴ γράφω. Χρὴ δὲ πρῶτον μὲν τὸν ἄνθρωπον ἐν ᾧ μέλλει τις γνώσεσθαι τὰ ἀπειθεύμενα, ἅπασαν ἡμέρην ὁρᾷν ἐν τῷ αὐτῷ τε χωρίῳ καὶ τὴν αὐτὴν ὥρην, μάλιστά τ´ ἦμος ἠέλιος νεωστὶ καταλάμπει· τοῦτον γὰρ τὸν χρόνον ὑποκεκενωμένος ἂν εἴη, καὶ νῆστις ἂν ἔτι ἐστὶ, καὶ τεταλαιπωρηκὼς οὐδὲν πλὴν τῶν ὀρθρινῶν περιπάτων, ἐν οἷς ἥκιστα ἀπειθεῖ, ἤν γε ἐπανεγερθεὶς ὥνθρωπος ἐς τὴν περίοδον καταστῇ, ὥστε ἀνάγκη τὸν δικαίως διαιτώμενον μάλιστα ταύτην τὴν ὥρην ὁμαλῶς ἔχειν τὴν κατάστασιν τοῦ χρώματός τε καὶ τοῦ ξύμπαντος σώματος, διὸ καὶ ὁ ἐπιμελόμενος ὀξύτατός τ´ ἂν εἴη καὶ τὸν νόον καὶ τοὺς ὀφθαλμοὺς ὑπὸ τοῦτον τὸν χρόνον. Ἐνθυμέεσθαι δὲ χρὴ καὶ τοῦ ἀνθρώπου τῆς τε γνώμης τοὺς τρόπους, τοῦ τε σώματος τὴν δύναμιν· ἄλλοι γὰρ ἄλλα ῥηϊδίως ἐπιτελοῦσι τῶν προστασσομένων καὶ χαλεπῶς. Πρῶτον μὲν οὖν ὁ λιμαγχεόμενος εἰ πλείονα φάγοι τε καὶ πίοι, τούτοισι δῆλος ἔσται· καὶ ὀγκηρότερον αὐτοῦ τὸ σῶμα φανεῖται, καὶ λιπαρώτερον καὶ εὐχρούστερον ἔσται, ἢν μὴ κακῶς διακεχωρήκῃ τὰ ἀπὸ τῆς γαστρὸς αὐτῷ· ἔσται δὲ καὶ εὐθυμότερος ἐν τῇ ταλαιπωρίῃ. Σκεπτέον δὲ καὶ ἤν τι ἐρυγγάνῃ ἢ ὑπὸ φύσης ἔχηται· ταῦτα γὰρ προσήκει γίνεσθαι τοῖσιν ὧδε διακειμένοισιν ἐπὶ ταύτῃ τῇ ἁμαρτάδι. Ἢν δὲ ἐσθίειν τε ἤδη ἀναγκαζόμενος συχνὰ καὶ ταλαιπωρέειν ἰσχυρῶς, ἢ τὸ σιτίον μὴ καταφάγῃ, ἢ θωρηχθῇ, ἢ μὴ περιέλθῃ ἀπὸ τοῦ δείπνου συχνοῦ, ὧδ´ ὑποσκέπτεσθαι· τὸ μὲν δεῖπνον εἰ καταφάγοι, περιπατήσαι δὲ τὰ μεμαθηκότα, ἡδίων τε ἂν προσιδεῖν, ὀξύτερός τε καὶ ἐργαστικώτερος ἐν τοῖσι γυμνασίοισιν· ὁ δ´ ἀπόπατος σμικρότερός τε καὶ ξυνεστηκὼς μάλιστ´ ἂν τούτῳ γένοιτο. Ἢν δὲ τὸ δεῖπνον καταφαγὼν μὴ περιπατήσῃ, ἐρυγγάνοι τ´ ἂν καὶ φυσώδης εἴη, καὶ πλῆθος οὐκ ἔλασσον φαίνοιτο, καὶ ἱδρώη ἂν μᾶλλον ἢ πρόσθεν ἐν τῇ ταλαιπωρίῃ, καὶ δύσπνοος ἂν εἴη καὶ βαρύς· αἵ τε διέξοδοι τῆς κοιλίης μέζονές τε καὶ ἧσσον γλίσχραι τουτέῳ γένοιντ´ ἄν. Εἰ δὲ μήτε τὸ σιτίον καταναλώσειε, μήτε περιπατήσειε, νωθρότερος ἂν εἴη καὶ ὀκνωδέστερος. Εἰ δὲ μεθυσθείη, ἱδρώη τ´ ἂν μᾶλλον ἢ πρόσθεν, καὶ δύσπνοος ἂν εἴη, καὶ βαρύτερος αὐτὸς ἑωυτοῦ καὶ ὑγρότερος· εἴη δ´ ἂν καὶ εὐθυμότερος, ἢν μή τι αὐτῷ ἡ κεφαλὴ ἀνιῷτο. Γυναικὶ δὲ χρησάμενος ἅπαξ, ὀξύτερός τ´ ἂν εἴη καὶ λελυμένος μᾶλλον· εἰ δὲ πλειστάκις διαπρήξαιτο, σκληρότερος ἂν γένοιτο, καὶ αὐχμηρόν τι ἔχων, καὶ ἀχρούστερός τε καὶ κοπιώδης μᾶλλον. Ἀποπάτους δὲ χρὴ διαχωρέειν τοῖσι ταλαιπωρέουσιν, ἔστ´ ἂν ὀλιγοσιτέωσί τε καὶ ὀλιγοποτέωσι, σμικρούς τε καὶ σκληροὺς, ἀνὰ δὲ πᾶσαν ἡμέρην· ἢν δὲ διὰ τρίτης, ἢ τετάρτης, ἢ διὰ πλέονος χρόνου διαχωρέῃ, κίνδυνος ἢ πυρετὸν ἢ διαῤῥοίην ἐπιλαβεῖν. Ὅσα δὲ ὑγρότερά ἐστι τῶν διαχωρημάτων ἢ ὥστε ἐκτυποῦσθαι ἐν τῇ διεξόδῳ, ταῦτα δὲ πάντα κακίω. Τοῖσι δὲ συχνὰ ἐσθίουσιν ἤδη καὶ πολλὰ ταλαιπωρέουσι τὴν διέξοδον χρὴ μαλθακὴν ἐοῦσαν ξηρὴν εἶναι, πλῆθός τε τῶν εἰσιόντων κατὰ λόγον καὶ τῆς ταλαιπωρίης· διαχωρέει δὲ ἀπὸ τῶν ἴσων σιτίων τοῖσι μὲν ἐλάχιστα ταλαιπωρέουσι πλεῖστα, τοῖσι δὲ ταλαιπωρέουσι πλεῖστα σμικρὸν, ἢν ὑγιαίνωσί τε καὶ δικαίως διαιτῶνται· ἄλλα πρὸς ταῦτα συμβάλλεσθαι. Αἱ δὲ ὑγρότεραι τῶν διαχωρήσεων καὶ ἄτερ πυρετῶν γινόμεναι, καὶ ἑβδομαῖαι, καὶ θᾶσσον κρινόμεναι, λυσιτελέες, ἐς ἅπαξ πᾶσαι γινόμεναι, καὶ μὴ ὑποστρέφουσαι· εἰ δ´ ἐπιπυρεταίνοιεν οἱ ἄνθρωποι, ἢ ὑποστρέφοιεν αἱ διάῤῥοιαι, εἰ μακραὶ γίγνοιντο, πάντως πονηραὶ, εἴ τε χολώδεες εἴησαν, εἴ τε φλεγματώδεες, εἴ τε ὠμαὶ, καὶ διαιτημάτων τε ἰδίων προσδεόμεναι ἕκασται, καὶ φαρμακευσίων ἄλλαι ἄλλων. Οὖρον δὲ χρὴ κατά τε τὸ τοῦ πινομένου πλῆθος διουρέεσθαι, καὶ ἴσον αἰεὶ, καὶ ἀθρόον ὡς μάλιστα, καὶ ῥοπῇ ὀλίγῳ παχύτερον ἢ οἷον ἐπόθη. Εἰ δὲ εἴη ὑδατῶδές τε καὶ πλεῖον τοῦ προστασσομένου πίνεσθαι, σημαίνει μὴ πείθεσθαι τὸν ἄνθρωπον, ἀλλὰ πλέονι ποτῷ χρῆσθαι, ἢ οὐ δύνασθαι ἀνατραφῆναι, ἔστ´ ἂν τὰ τοιαῦτα ποιέῃ τὸ οὖρον. Εἰ δὲ κατ´ ὀλίγον τρύζοι τὸ οὖρον, σημαίνει ἢ φαρμακεύσιος δεῖσθαι τὸν ἄνθρωπον, ἢ νόσημά τι τῶν περὶ κύστιν ἔχειν. Αἷμα δὲ οὐρῆσαι ὀλιγάκις μὲν καὶ ἄτερ πυρετοῦ καὶ ὀδύνης οὐδὲν κακὸν σημαίνει, ἀλλὰ κόπων λύσις γίνεται· εἰ δὲ πολλάκις οὐρέοι, ἤ τι τούτων προσγίνοιτο, δεινόν· ἀλλὰ προλέγειν, ἤν τε ξὺν ὀδύνῃσιν οὐρέηται, ἤν τε ξὺν πυρετῷ, πῦον ἐπιδιουρήσειν, καὶ οὕτω παύσεσθαι τῶν ἀλγεόντων. Παχὺ δὲ οὖρον λευκὴν ὑπόστασιν ἔχον σημαίνει ἢ περὶ τὰ ἄρθρα τινὰ ὀδύνην καὶ ἔπαρσιν ἢ περὶ τὰ σπλάγχνα· χλωρὴν δὲ, καθαρσίην τοῦ σώματος δηλοῖ ἢ περὶ τὰ σπλάγχνα καὶ τούτων ὀδύνην τε καὶ ἔπαρσιν. Αἱ δ´ ἄλλαι ὑποστάσεις αἱ ἐν τοῖσιν οὔροισι τῶν γυμναζομένων πᾶσαι ἀπὸ τῶν νοσημάτων γίνονται τῶν περὶ τὴν κύστιν· δῆλον δὲ ποιήσουσι, ξὺν ὀδύνῃσί τε γὰρ ἔσονται καὶ δυσαπάλλακτοι. Καὶ ταῦτα μὲν γράφω περὶ τούτων, καὶ λέγω τοιαῦτα ἕτερα. Ὧν δὲ δι´ ἀκρίβειαν κατηγορέονται τῶν προῤῥήσεων, τοῖσι μὲν αὐτῶν αὐτὸς ξυνεγενόμην, τῶν δὲ παισί τε καὶ μαθητῇσιν ἐλεσχηνευσάμην, τῶν δὲ ξυγγράμματα ἔλαβον· ὥστε, εὖ εἰδὼς οἷα ἕκαστος αὐτῶν ἐφρόνει, καὶ τὰς ἀκριβείας οὐδαμοῦ εὑρὼν, ἐπεχείρησα τάδε γράφειν.

5. Περὶ δὲ τῶν ὑδρώπων τε καὶ φθισίων, καὶ τῶν ποδαγρῶν, τῶν τε λαμβανομένων ὑπὸ τῆς ἱερῆς νόσου καλεομένης, τάδε λέγω, κατὰ μέν τι περὶ πάντων τὸ αὐτό· ᾧ γὰρ ξυγγενές τι τουτέων τῶν νοσημάτων, ἔστιν εἰδέναι δυσαπάλλακτον ἐόντα· τὰ δὲ ἄλλα καθ´ ἕκαστον γράψω.

6. Χρὴ δὲ τὸν ὑπὸ τοῦ ὕδρωπος ἐχόμενον καὶ μέλλοντα περιέσεσθαι εὔσπλαγχνόν τε εἶναι, καὶ ἀνατείνεσθαι κατὰ φύσιν ἅμα πέπτεσθαί τε εὐπετέως, εὔπνοόν τ´ ἐόντα ἀνώδυνον εἶναι, καὶ χλιαρὸν ὁμαλῶς πᾶν τὸ σῶμα ἔχειν καὶ μὴ περιτετηκὸς περὶ τὰ ἔσχατα· κρέσσον δὲ ἐπάρματα μᾶλλον ἔχειν ἐν τοῖσιν ἀκρωτηρίοισιν, ἄριστον δὲ μηδὲ ἕτερον τούτων, ἀλλὰ μαλακά τε χρὴ καὶ ἰσχνὰ εἶναι τὰ ἀκρωτήρια· καὶ τὴν γαστέρα μαλθακὴν εἶναι ψαυομένην· βῆχα δὲ μὴ προσεῖναι, μηδὲ δίψαν, μηδὲ τὴν γλῶσσαν ἐπιξηραίνεσθαι, ἔν τε τῷ ἄλλῳ χρόνῳ καὶ μετὰ τοὺς ὕπνους, γίνεται δὲ ταῦτα κάρτα· τὰ δὲ σιτία ἡδέως δέχεσθαι, καὶ ἐσθίοντα ἱκανὰ μὴ πονεῖσθαι· τὴν δὲ κοιλίην πρὸς μὲν τὰ φάρμακα ὀξέην εἶναι, τὸν δ´ ἄλλον χρόνον διαχωρέειν μαλθακὸν ἐκτετυπωμένον· τὸ δὲ οὖρον φαίνεσθαι περαιούμενον πρὸς τὰ ἐπιτηδεύματα καὶ τῶν οἴνων τὰς μεταβολάς· τὴν δὲ ταλαιπωρίην εὐπετῶς φέρειν, καὶ ἄκοπον εἶναι. Ἄριστον μὲν οὕτω πάντα διακεῖσθαι τὸν ἄνθρωπον, καὶ ἀσφαλέστατ´ ἂν γένοιτο ὑγιής· εἰ δὲ μὴ, ὡς πλεῖστα τουτέων ἐχέτω, ἐν ἐλπίδι γὰρ ἔσται περιγενέσθαι· ὃς δ´ ἂν μηδὲν τούτων ἔχῃ, ἀλλὰ τὰ ἐναντία, ἀνέλπιστον ἐόντα εἰδέναι· ὃς δ´ ἂν τούτων ὀλίγα ἔχῃ, ἃ φημὶ χρηστὰ εἶναι τῷ ὑδρωπιῶντι προσόντα, ὀλίγαι ἐλπίδες αὐτῷ. ᾯ δ´ ἂν αἱμοῤῥαγέῃ πολλὸν ἄνω καὶ κάτω, καὶ πυρετὸς ἐπιγένηται, ὕδατος ἐμπλησθῆναι πολλαὶ ἐλπίδες τοῦτον, καὶ τῶν ὑδρώπων οὗτος ὀλιγοχρονιώτατός τε καὶ ἐν τοῖσιν ἀφυκτοτάτοισιν· ἄλλῳ δὲ προσημαίνειν περὶ τούτου. Οἷσι δὲ οἰδήματα μεγάλα γενόμενα καταμαραίνεται, καὶ αὖθις ἐπαίρεται, οὗτοι δὲ μᾶλλον περιγίνονται τῶν ἐκ τῶν αἱμάτων τῆς ἀναῤῥήξιος ἐμπιπλαμένων· ἐξαπατέουσι δὲ τοὺς ἀλγέοντας οὗτοι οἱ ὕδρωπες, ὥστε ποιέουσιν αὐτοὺς ἀπιστέοντας τοῖσιν ἰητροῖσιν ἀπόλλυσθαι.

7. Περὶ δὲ τῶν φθινόντων κατὰ μὲν τὸ πτύελον καὶ τὴν βῆχα ταὐτὰ λέγω ἅπερ περὶ τῶν ἐμπύων ἔγραφον. Χρὴ γὰρ τὸ πτύελον τῷ μέλλοντι καλῶς ἀπαλλάξειν εὐπετέως τε ἀναβήσσεσθαι καὶ εἶναι λευκὸν, καὶ ὁμαλὸν, καὶ ὁμόχροον, καὶ ἀφλέγμαντον, τὸ δ´ ἀπὸ τῆς κεφαλῆς καταῤῥέον ἐς τὰς ῥῖνας τρέπεσθαι· πυρετὸν δὲ μὴ λαμβάνειν, ἢ τοσοῦτον λαμβάνειν, ὥστε τῶν δείπνων μὴ κωλύεσθαι, μηδὲ διψῇν· ἡ δὲ γαστὴρ ὑποχωρείτω πᾶσαν ἡμέρην, καὶ τὸ ὑποχωρέον ἔστω σκληρὸν, πλῆθος δὲ κατὰ τὰ εἰσιόντα· τὸν δὲ ἄνθρωπον ὡς ἥκιστα λεπτὸν εἶναι· τὸ δὲ στῆθος ἐπαινεῖν χρὴ τετράγωνόν τε ἐὸν καὶ λάσιον, καὶ ὁ χόνδρος αὐτοῦ μικρὸς ἔστω καὶ σεσαρκωμένος ἰσχυρῶς. Ὅστις μὲν γὰρ ταῦτα πάντα ἔχει, περιεστικώτατος γίνεται· ὃς δ´ ἂν μηδὲν τούτων ἔχῃ, ὀλεθριώτατος. Ὅσοι δ´ ἂν ἔμπυοι γένωνται, νέοι ἐόντες, ἐξ ἀποσκήψιος, ἢ σύριγγος, ἢ ἀπ´ ἄλλου τινὸς τῶν τοιούτων, ἢ ἐκ παλινδρομίης ἀποστάσιος, οὐ περιγίνονται, ἢν μὴ πολλὰ κάρτα αὐτοῖσιν ἐπιγένηται τῶν ἀγαθῶν σημείων. Ἀπόλλυνται δὲ οἱ ἄνθρωποι οὗτοι ἐς τὸ φθινόπωρον· ἰσχυρῶς δὲ καὶ ἐκ τῶν ἄλλων νοσημάτων τῶν μακρῶν ἐς τὴν ὥρην ταύτην τελευτῶσιν οἱ πλεῖστοι. Τῶν δ´ ἄλλων ἥκιστα περιγίνονται αἵ τε παρθένοι καὶ αἱ γυναῖκες, ᾗσιν ἀπολήψει ἐπιμηνίων ἡ φθίσις γένηται. Εἰ δὲ μέλλοι τις περιέσεσθαι τῶν παρθένων ἢ τῶν γυναικῶν, τῶν τε ἄλλων σημείων τῶν ἀγαθῶν δεῖ πολλὰ ἐπιγενέσθαι καὶ τὰ ἐπιμήνια λαμπρῶς τε καὶ καθαρῶς ἐπιφαίνεσθαι, ἢ οὐδεμία ἐλπίς. Οἱ δὲ ἐκ τῶν αἱμάτων τῆς ἀναῤῥήξιος ἔμπυοι γινόμενοι τῶν τε ἀνδρῶν καὶ τῶν γυναικῶν καὶ τῶν παρθένων περιγίνονται μὲν οὐχ ἧσσον, τὰ δὲ σημεῖα χρὴ πάντα ἀναλογισάμενον τά γε περὶ τῶν ἐμπύων καὶ τῶν φθινόντων προλέγειν τόν τε περιεσόμενον καὶ τὸν ἀπολούμενον. Μαλίστα δὲ περιγίνονται ἐκ τῶν τοῦ αἵματος ἀναῤῥήξεων οἷσιν ἂν ἀλγήματα ὑπάρχῃ μελαγχολικὰ ἔν τε τῷ νώτῳ καὶ ἐν τῷ στήθει, καὶ μετὰ τὴν ἀνάῤῥηξιν ἀνωδυνώτεροι γένωνται· βῆχές τε γὰρ οὐ κάρτα ἐπιγίνονται, καὶ πυρετοὶ οὐ πλεῖστοι διατελέουσιν ἐόντες, καὶ δίψαν εὐπετέως φέρουσιν· ὑποστροφαὶ δὲ τῆς ἀναῤῥήξιος μάλιστα γίνονται τούτοισιν, εἰ μὴ ἀποστάσιες ἐπιγίνονται· ἄρισται δὲ τῶν ἀποστασίων αἱ αἱματηρόταται. Ὁκόσοισι δὲ ἐν τοῖσι στήθεσιν ἀλγήματα ἔνεστι, καὶ διὰ χρόνου λεπτύνονταί τε καὶ βήσσουσι, καὶ δύσπνοιαι γίνονται, οὔτε πυρετῶν ἐπιλαμβανόντων, οὔτε ἐμπυημάτων ἐπιγινομένων, τούτους ἐπανερέσθαι, ὁκόταν βήσσωσί τε καὶ δύσπνοοι ἔωσιν, εἰ ξυνεστραμμένον τι καὶ μικρὸν, ὀδμὴν ἔχον, ἐκβήσσουσιν.

8. Περὶ δὲ ποδαγρώντων τάδε· ὅσοι μὲν γέροντες ἢ περὶ τοῖσιν ἄρθροισιν ἐπιπωρώματα ἔχουσιν, ἢ τρόπον ἀταλαίπωρον ζῶσι κοιλίας ξηρὰς ἔχοντες, οὗτοι μὲν πάντες ἀδύνατοι ὑγιέες γίνεσθαι ἀνθρωπίνῃ τέχνῃ, ὅσον ἐγὼ οἶδα· ἰῶνται δὲ τούτους ἄριστα μὲν δυσεντερίαι, ἢν ἐπιγένωνται, ἀτὰρ καὶ ἄλλαι ἐκτήξιες ὠφελέουσι κάρτα αἱ ἐς τὰ κάτω χωρία ῥέπουσαι. Ὅστις δὲ νέος ἐστὶ καὶ ἀμφὶ τοῖσιν ἄρθροισιν οὔπω ἐπιπωρώματα ἔχει καὶ τὸν τρόπον ἐστὶν ἐπιμελής τε καὶ φιλόπονος καὶ κοιλίας ἀγαθὰς ἔχων ὑπακούειν πρὸς τὰ ἐπιτηδεύματα, οὗτος δὴ ἰητροῦ γνώμην ἔχοντος ἐπιτυχὼν ὑγιὴς ἂν γένοιτο.

9. Τῶν δ´ ὑπὸ τῆς ἱερῆς νόσου λαμβανομένων χαλεπώτατοι μὲν ἐξίστασθαι, ὁκόσοισιν ἂν ἀπὸ παιδὸς ξυμβήσηται καὶ συνανδρωθῇ τὸ νόσημα· ἔπειτα δὲ ὅσοισιν ἂν γένηται ἐν ἀκμάζοντι τῷ σώματι τῆς ἡλικίης, εἴη δ´ ἂν ἀπὸ εἴκοσι καὶ πέντε ἐτέων ἐς πέντε καὶ τεσσαράκοντα ἔτεα· μετὰ δὲ τούτους, ὅσοις ἂν γένηται τὸ νόσημα μηδὲν προσημαῖνον, ὁκόθεν ἄρχεται τοῦ σώματος. Οἷσι δὲ ἀπὸ τῆς κεφαλῆς δοκέει ἄρχεσθαι, ἢ ἀπὸ τοῦ πλευροῦ, ἢ ἀπὸ τῆς χειρὸς, ἢ τοῦ ποδὸς, εὐπετέστερα ἰῆσθαι· διαφέρει γὰρ καὶ ταῦτα· τὰ γὰρ ἀπὸ τῆς κεφαλῆς τούτων χαλεπώτατα· ἔπειτα τὰ ἀπὸ τοῦ πλευροῦ· τὰ δὲ ἀπὸ τῶν χειρῶν καὶ ποδῶν μάλιστα οἷά τε ἐξυγιαίνεσθαι. Ἐπιχειρέειν δὲ χρὴ τουτέοισι τὸν ἰητρὸν, εἰδότα τὸν τρόπον τῆς ἰήσιος, ἢν ἔωσιν οἱ ἄνθρωποι νέοι τε καὶ φιλόπονοι· πλὴν ὅσον αἱ φρένες τι κακὸν ἔχουσιν, ἢ εἴ τις ἀπόπληκτος γέγονεν· αἱ μὲν γὰρ μελαγχολικαὶ αὗται ἐκστάσιες οὐ λυσιτελέες· αἱ δὲ ἄλλαι αἱ ἐς τὰ κάτω τρεπόμεναι πᾶσαι ἀγαθαί· ἄρισται δὲ καὶ ἐνταῦθα πολλῷ αἱ αἱματηρόταται. Ὁκόσοι δὲ γέροντες ἤρξαντο λαμβάνεσθαι, ἀποθνήσκουσί τε μάλιστα, καὶ ἢν μὴ ἀπόλωνται, τάχιστα ἀπαλλάσσονται ὑπὸ τοῦ αὐτομάτου, ὑπὸ δὲ τῶν ἰητρῶν ἥκιστα ὠφελέονται.

10. Οἷσι δὲ τῶν παιδίων ἐξαπίνης οἱ ὀφθαλμοὶ διεστράφησαν, ἢ μεῖζόν τι κακὸν ἔπαθον, ἢ φύματα ὑπὸ τὸν αὐχένα ἐφύη, ἢ ἰσχνοφωνότεροι ἐγένοντο, ἢ βῆχες ξηραὶ χρόνιοι προσέχουσιν, ἢ ἐς τὴν γαστέρα μείζοσι γενομένοισιν ὀδύνη φοιτᾷ, καὶ οὐκ ἐκταράσσεται, ἢ ἐν τοῖσι πλευροῖσι διαστρέμματα ἔχουσιν ἢ φλέβας παχέας περὶ τὴν γαστέρα κιρσώδεας, ἢ ἐπίπλοον καταβαίνει, ἢ ὄρχις μέγας γέγονεν, ἢ χεὶρ λεπτὴ καὶ ἀκρατὴς, ἢ ποὺς, ἢ κνήμη ξύμπασα ἐχωλώθη, ἄτερ προφάσιος ἄλλης, τούτοισι πᾶσιν εἰδέναι ὅτι ἡ νοῦσος προεγένετο πρὸ τούτων ἁπάντων, καὶ οἱ μὲν πλεῖστοι τῶν τρεφόντων τὰ παιδία ἐρωτώμενοι ὁμολογήσουσι, τοὺς δὲ καὶ λανθάνει, καὶ οὐ φασὶν εἰδέναι τοιοῦτον οὐδὲν γενόμενον.

11. Τὸν δὲ περὶ τῶν ἑλκέων μέλλοντα γνώσεσθαι, ὅκως ἕκαστα τελευτήσει, πρῶτον μὲν χρὴ τὰ εἴδεα τῶν ἀνθρώπων ἐξεπίστασθαι, τά τε ἀμείνω πρὸς τὰ ἕλκεα καὶ τὰ κακίω· ἔπειτα τὰς ἡλικίας εἰδέναι, ὁποίῃσιν ἕκαστα τῶν ἑλκέων δυσαπάλλακτα γίνεται· τά τε χωρία ἐπεσκέφθαι τὰ ἐν τοῖσι σώμασιν, ὅσον διαφέρει θάτερα θατέρων· τά τε ἄλλα ὁκοῖα ἐφ´ ἑκάστοισιν ἐπιγίνεται ἀγαθά τε καὶ κακὰ εἰδέναι. Εἰδὼς μὲν γὰρ ἄν τις ταῦτα πάντα εἰδῇ ἂν καὶ ὅκως ἕκαστα ἀποβήσεται· μὴ εἰδὼς δὲ ταῦτα, οὐκ ἂν εἰδῇ, ὅκως αἱ τελευταὶ ἔσονται ἀμφὶ τῶν ἑλκέων. Εἴδεα μὲν γὰρ ἀγαθά ἐστι τὰ τοιάδε· ἐλαφρὰ καὶ ξύμμετρα, καὶ εὔσπλαγχνα, καὶ μήτε σαρκώδεα ἰσχυρῶς μήτε σκληρά· κατὰ δὲ χρῶμα ἔστω λευκὸν, ἢ μέλαν, ἢ ἐρυθρόν· ταῦτα γὰρ πάντα ἀγαθὰ ἄκρητα ἐόντα· εἰ δ´ εἴη μιξόχλωρον, ἢ χλωρὸν, ἢ πελιδνὸν τὸ χρῶμα, κάκιον γίνεται. Τὰ δὲ εἴδεα ὅσα ἂν τοῖσι προγεγραμμένοισι τἀναντία πεφύκῃ, εἰδέναι χρὴ κακίω ἐόντα. Περὶ δὲ ἡλικιῶν, φύματα μὲν ἔμπυα καὶ τὰ χοιρώδεα, ταῦτα πλεῖστα τὰ παιδία ἴσχουσι, καὶ ῥᾷστα ἐξ αὐτέων ἀπαλλάσσει· τοῖσι δὲ γεραιτέροισί τε τῶν παιδίων καὶ νεηνίσκοισι φύεται μὲν ἐλάσσω, χαλεπώτερον δὲ ἐξ αὐτέων ἀπαλλάσσουσι. Τοῖσι δὲ ἀνδράσι τὰ μὲν τοιαῦτα φύματα οὐ κάρτα ἐπιγίνεται· τὰ δὲ κηρία δεινὰ, καὶ οἱ κρυπτοὶ καρκῖνοι οἱ ὑποβρύχιοι, καὶ οἱ ἐκ τῶν ἐπινυκτίδων ἕρπητες, ἔστ´ ἂν ἑξήκοντα ἔτεα συχνῷ ὑπερβάλλωσι. Τοῖσι δὲ γέρουσι τῶν μὲν τοιουτοτρόπων φυμάτων οὐδὲν ἐπιγίνεται· οἱ δὲ καρκῖνοι οἱ κρυπτοὶ καὶ οἱ ἀκρόπαθοι γίνονται, καὶ ξυναποθνήσκουσιν. Τῶν δὲ χωρίων μασχάλαι δυσιητότεραι, καὶ κενεῶνές τε καὶ μηροί· ὑποστάσιές τε γὰρ ἐν αὐτοῖσι γίνονται καὶ ὑποστροφαί. Τῶν δὲ περὶ ἄρθρα ἐπικινδυνότατοι οἱ μεγάλοι δάκτυλοι, καὶ μᾶλλον οἱ τῶν ποδῶν. Οἷσι δὲ τῆς γλώττης ἐν τῷ πλαγίῳ ἕλκος γίνεται πολυχρόνιον, καταμαθεῖν τῶν ὀδόντων ἤν τις ὀξὺς τῶν κατ´ αὐτό.

12. Τὰ δὲ τρώματα θανατωδέστερα μὲν τὰ ἐς τὰς φλέβας τὰς παχείας τὰς ἐν τῷ τραχήλῳ τε καὶ τοῖς βουβῶσιν, ἔπειτα ἐς τὸν ἐγκέφαλον καὶ ἐς τὸ ἧπαρ, ἔπειτα τὰ ἐς ἔντερον καὶ ἐς κύστιν. Ἔστι δὲ ταῦτα πάντα, ὀλέθρια ἐόντα ἰσχυρῶς, οὐχ οὕτως ἄφυκτα ὡς δοκέει· τά τε γὰρ χωρία ὀνόματα ἔχοντα ταὐτὰ μέγα διαφέρει, καὶ οἱ αὐτοὶ τρόποι. Πολὺ δὲ διαφέρει τοῦ αὐτοῦ ἀνθρώπου τοῦ σώματος ἡ παρασκευή· ἔστι μὲν γὰρ ὅτε οὔτ´ ἂν πυρετήνειεν οὔτε φλεγμήνειε τρωθείς· ἔστι δ´ ὅτε καὶ ἄνευ προφάσιος ἐπυρέτηνεν ἂν, καὶ φλεγμανθείη τι τοῦ σώματος πάντως. Ἀλλ´ ὅτε ἕλκος ἔχων μὴ παραφρονέει εὐπετέως τε φέρει τὸ τρῶμα, ἐγχειρέειν χρὴ τῷ τρώματι ὡς ἀποβησομένῳ κατὰ λόγον τῆς ἰητρείης τε καὶ τῶν ἐπιγινομένων. Ἀποθνήσκουσι μὲν γὰρ οἱ ἄνθρωποι ὑπὸ τρωμάτων παντοίων· πολλαὶ μὲν γὰρ φλέβες εἰσὶ καὶ λεπταὶ καὶ παχεῖαι, αἵτινες αἱμοῤῥαγοῦσαι ἀποκτείνουσιν, ἢν αὐτῷ τύχωσιν ὀργῶσαι, ἃς ἐν ἑτέρῳ καιρῷ διακόπτοντες ὠφελέουσι τὰ σώματα. Πολλὰ δὲ τῶν τρωμάτων ἐν χωρίοισί τε εἶναι εὐήθεσι καὶ οὐδέν τι δεινὰ φαινόμενα, οὕτως ὠδύνησεν ἡ πληγὴ ὥστε μὴ δύνασθαι ἀναπνεῦσαι· ἄλλοι δὲ ὑπὸ τῆς ὀδύνης τοῦ τρώματος οὐδὲν δή τι δεινοῦ ἐόντος, τὸ μὲν πνεῦμα ἀνήνεγκαν, παρεφρόνησαν δὲ καὶ πυρετήναντες ἀπέθανον· ὅσοι γὰρ ἂν ἢ τὸ σῶμα πυρετῶδες ἔχωσιν ἢ τὰς γνώμας θορυβώδεας, τὰ τοιαῦτα πάσχουσιν. Ἀλλὰ χρὴ μήτε ταῦτα θαυμάζειν, μήτε ὀῤῥωδέειν κεῖνα, εἰδότα ὅτι αἱ ψυχαί τε καὶ τὰ σώματα πλεῖστον διαφέρουσιν αἱ τῶν ἀνθρώπων, καὶ δύναμιν ἔχουσι μεγίστην. Ὅσα μὲν οὖν τῶν τρωμάτων καιροῦ ἔτυχεν, ἢ σώματός τε καὶ γνώμης τοιαύτης, ἢ ὀργῶντος οὕτω τοῦ σώματος, ἢ μέγεθος τοσαῦτα ἦν ὥστε μὴ δύνασθαι καταστῆναι τὸν ἄνθρωπον εἰς τὴν ἴησιν καταφρονέοντα, τοῖσι μὲν ἐξίστασθαι χρὴ ὁποῖα ἂν ᾖ, πλὴν τῶν ἐφημέρων λειποθυμιῶν· τοῖσι δ´ ἄλλοισι πᾶσιν ἐπιχειρέειν, νεοτρώτοισιν ἐοῦσιν, ὡς ἂν τούς τε πυρετοὺς διαφεύγωσιν οἱ ἄνθρωποι καὶ τὰς αἱμοῤῥαγίας τε καὶ τὰς νομὰς φυλασσόμενον. Ἀτρεκέστατα δὲ καὶ ἐπὶ πλεῖστον χρόνον τὰς φυλακὰς αἰεὶ τῶν δεινοτάτων ποιέεσθαι· καὶ γὰρ δίκαιον οὕτως.

13. Αἱ δὲ νομαὶ θανατωδέσταται μὲν ὧν αἱ σηπεδόνες βαθύταται, καὶ μελάνταται, καὶ ξηρόταται· πονηραὶ δὲ καὶ ἐπικίνδυνοι ὅσαι μέλανα ἰχῶρα ἀναδιδοῦσιν· αἱ δὲ λευκαὶ καὶ μυξώδεες τῶν σηπεδόνων ἀποκτείνουσι μὲν ἧσσον, ὑποστρέφουσι δὲ μᾶλλον, καὶ χρονιώτεραι γίνονται. Οἱ δ´ ἕρπητες ἀκινδυνότατοι πάντων ἑλκέων ὅσα νέμεται, δυσαπάλλακτοι δὲ μάλιστα, κατά γε τοὺς κρυπτοὺς καρκίνους. Ἐπὶ πᾶσι δὲ τοῖσι τοιουτέοισι πυρετόν τε ἐπιγενέσθαι ξυμφέρει μίην ἡμέρην καὶ πῦον ὡς λευκότατον καὶ παχύτατον· λυσιτελεῖ δὲ καὶ σφακελισμὸς νεύρου, ἢ ὀστέου, ἢ καὶ ἀμφοῖν, ἐπί γε τῇσι βαθείῃσι σηπεδόσι καὶ μελαίνῃσι· πῦον γὰρ ἐν τοῖσι σφακελισμοῖσι ῥεῖ πουλὺ καὶ λύει τὰς σηπεδόνας.

14. Τῶν δὲ ἐν τῇ κεφαλῇ τρωμάτων θανατωδέστατα μὲν τὰ ἐς τὸν ἐγκέφαλον, ὡς καὶ προγέγραπται· δεινὰ δὲ καὶ τὰ τοιαῦτα πάντα, ὀστέον ψιλὸν μέγα, ὀστέον ἐμπεφλασμένον, ὀστέον κατεῤῥωγός· εἰ δὲ καὶ τὸ στόμα τοῦ ἕλκεος σμικρὸν εἴη, ἡ δὲ ῥωγμὴ τοῦ ὀστέου ἐπὶ πολὺ παρατείνοι, ἐπικινδυνότερόν ἐστι· ταῦτα δὲ πάντα δεινότερα γίνεται καὶ κατὰ ῥαφήν τε ὄντα, καὶ τῶν χωρίων αἰεὶ τὰ ἐν τοῖσιν ἀνωτάτω τῆς κεφαλῆς. Πυνθάνεσθαι δὲ χρὴ ἐπὶ πᾶσι τοῖσιν ἀξίοις λόγου τρώμασιν, ἢν ἔτι νεότρωτοι αἱ πληγαὶ ἔωσιν, εἰ βλήματα εἴη, ἢ κατέπεσεν ὥνθρωπος, ἢ εἰ ἐκαρώθη· ἢν γάρ τι τούτων ᾖ γεγονὸς, φυλακῆς πλείονος δεῖται, ὡς τοῦ ἐγκεφάλου ἐσακούσαντος τοῦ τρώματος. Εἰ δὲ μὴ νεότρωτος εἴη, ἐς τἄλλα σημεῖα σκέπτεσθαι καὶ βουλεύεσθαι. Ἄριστον μὲν οὖν μήτε πυρετῆναι μηδαμᾶ τὸν τὸ ἕλκος ἔχοντα ἐν τῇ κεφαλῇ, μήθ´ αἷμα ἐπαναῤῥαγῆναι αὐτῷ, μήτε φλεγμονὴν μηδεμίην ἢ ὀδύνην ἐπιγενέσθαι· εἰ δέ τι τούτων ἐπιφαίνοιτο, ἐν ἀρχῇσί τε γίνεσθαι ἀσφαλέστατον, καὶ ὀλίγον χρόνον παραμένειν. Ξυμφέρει δὲ ἐν τῇσιν ὀδύνῃσι καὶ τῇσι φλεγμονῇσι τὰς ἐπὶ τοῖσιν ἕλκεσιν ἐπιγίνεσθαι, τῇσι δ´ αἱμοῤῥαγίῃσι πῦον ἐπὶ τῇσι φλεψὶ φαίνεσθαι· τοῖσι δὲ πυρετοῖσιν ἃ ἐν τοῖσιν ὀξέσι νοσήμασιν ἔγραψα ξυμφέρειν ἐπὶ τούτοισι γενέσθαι, ταῦτα καὶ ἐνθάδε λέγω ἀγαθὰ εἶναι, τὰ δ´ ἐναντία κακά. Ἄρξασθαι δὲ πυρετὸν ἐπὶ κεφαλῆς τρώσει τεταρταίῳ, ἢ ἑβδομαίῳ, ἢ ἑνδεκαταίῳ, θανατῶδες μάλα. Κρίνεται δὲ τοῖσι πλείστοισιν, ἢν μὲν τεταρταίου ἐόντος τοῦ ἕλκεος πυρετὸς ἄρξηται, ἐς τὴν ἑνδεκάτην· ἢν δ´ ἑβδομαῖος ἐὼν πυρετήνῃ, ἐς τὴν τεσσαρεσκαιδεκάτην ἢ ἑπτακαιδεκάτην· ἢν δὲ τῇ ἑνδεκάτῃ ἄρξηται πυρεταίνειν, ἐς τὴν εἰκοστὴν, ὡς ἐν τοῖσι πυρετοῖσι διαγέγραπται τοῖς ἄνευ προφάσεων ἐμφανέων γινομένοισι. Τῇσι δ´ ἀρχῇσι τῶν πυρετῶν ἤν τε παραφροσύνη ἐπιγένηται, ἤν τε ἀπόπληξις τῶν μελέων τινὸς, εἰδέναι τὸν ἄνθρωπον ἀπολλύμενον, ἢν μὴ παντάπασιν ἢ τῶν καλλίστων τι σημείων ἐπιγένηται, ἢ σώματος ἀρετὴ ὑπόκειται· [ἀλλ´ ὑποσκεπτέσθω τὸν τρόπον τῷ ἀνθρώπῳ·] ἔτι γὰρ αὕτη ἡ ἐλπὶς γίνεται σωτηρίης, χωλὸν δὲ γενέσθαι τὸ ἄρθρον ἐς ὃ ἀπεστήριξεν, ἀναγκαῖόν ἐστιν, ἢν ἄρα καὶ περιγένηται ὁ ἄνθρωπος.

15. Τὰ δὲ τρώματα τὰ ἐν τοῖσιν ἄρθροισι μεγάλα μὲν ἐόντα καὶ τελέως ἀποκόπτοντα τὰ νεῦρα τὰ συνέχοντα, εὔδηλον ὅτι χωλοὺς ἀποδείξει. Εἰ δὲ ἐνδοιαστὸν εἴη ἀμφὶ τῶν νεύρων, ὅπως ἔχοι, ὀξέος μὲν ἐόντος τοῦ βέλεος τοῦ ποιήσαντος, ὀρθὸν τὸ τρῶμα εἰδέναι ἄμεινον ἐπικαρσίου· εἰ δ´ εἴη βαρύ τε καὶ ἀμβλὺ τὸ τρῶσαν, οὐδὲν διαφέρει· ἀλλ´ ἐς τὸ βάθος τε τῆς πληγῆς σκέπτεσθαι καὶ τἄλλα σημεῖα. Ἔστι δὲ τάδε· πῦον ἢν ἐπιγένηται ἐπὶ τὸ ἄρθρον, σκληρότερον ἀνάγκη γενέσθαι· ἢν δὲ καὶ οἰδήματα συμπαραμείνῃ, σκληρὸν ἀνάγκη πουλὺν χρόνον τοῦτο τὸ χωρίον γίνεσθαι, καὶ τὸ οἴδημα, ὑγιέος ἐόντος τοῦ ἕλκεος, παραμένειν· καὶ βραδέως ἀνάγκη συγκάμπτεσθαί τε καὶ ἐκτείνεσθαι ὁκόσα ἂν τοῦ ἄρθρου καμπύλου ἐόντος θεραπεύηται. Οἷσι δ´ ἂν καὶ νεῦρον δοκέῃ ἐκπεσεῖσθαι, ἀσφαλεστέρως τὰ περὶ τῆς χωλώσιος ᾖ προλέγειν, ἄλλως τε καὶ ἢν τῶν κάτωθεν νεύρων ᾖ τὸ ἐκλυόμενον· γνώσῃ δὲ τοῖσι νεῦρον μέλλον ἐκπίπτειν, πῦον λευκόν τε καὶ παχὺ καὶ πουλὺν χρόνον ὑποῤῥεῖ· ὀδύναι τε καὶ φλεγμοναὶ γίνονται περὶ τὸ ἄρθρον ἐν ἀρχῇσι. Τὰ δ´ αὐτὰ ταῦτα γίνεται καὶ ὀστέου μέλλοντος ἐκπεσεῖσθαι. Τὰ δὲ ἐν τοῖσιν ἀγκῶσι διακόμματα ἐν φλεγμονῇ μάλιστα ἐόντα ἐς διαπύησιν ἀφικνέεται καὶ τομάς τε καὶ καύσιας.

16. Ὁ δὲ νωτιαῖος μυελὸς ἢν νοσέῃ ἤν τε ἐκ πτώματος, ἤν τε ἐξ ἄλλης τινὸς προφάσιος, ἤν τε ἀπὸ αὐτομάτου, τῶν τε σκελέων ἀκρατὴς γίνεται ὁ ἄνθρωπος, ὥστε μηδὲ θιγγανόμενος ἐπαΐειν, καὶ τῆς γαστρὸς καὶ τῆς κύστιος, ὥστε τοὺς μὲν πρώτους χρόνους μήτε κόπρον μήτε οὖρον διαχωρέειν, ἢν μὴ πρὸς ἀνάγκην. Ὅταν δὲ παλαιότερον γένηται τὸ νόσημα, οὐκ ἐπαΐοντι τῷ ἀνθρώπῳ ἥ τε κόπρος διαχωρέει καὶ τὸ οὖρον· ἀποθνήσκει δὲ μετὰ ταῦτα οὐ πολλῷ ὕστερον χρόνῳ.

17. Ὧν δὲ ἐμπίπλαται αἵματος ἡ φάρυγξ, πολλάκις τῆς ἡμέρης τε καὶ τῆς νυκτὸς ἑκάστης, οὔτε κεφαλὴν προαλγήσαντι, οὔτε βηχὸς ἐχούσης, οὔτε ἐμέοντι, οὔτε πυρετοῦ λαμβάνοντος, οὔτε ὀδύνης ἐχούσης οὔτε τοῦ στήθεος οὔτε τοῦ μεταφρένου, τούτων κατιδεῖν ἐς τὰς ῥῖνας καὶ τὴν φάρυγγα· ἢ γὰρ ἕλκος τι ἔχων φανεῖται ἐν τῷ χωρίῳ τούτῳ, ἢ βδέλλαν.

18. Ὀφθαλμοὶ δὲ λημῶντες ἄριστα ἐπαλλάττουσιν, ἢν τό τε δάκρυον καὶ ἡ λήμη καὶ τὸ οἴδημα ἄρξηται ὁμοῦ γενόμενα. Ἢν δὲ τὸ μὲν δάκρυον τῇ λήμῃ μεμιγμένον ᾖ καὶ μὴ θερμὸν ἰσχυρῶς, ἡ δὲ λήμη λευκή τε ᾖ καὶ μαλθακὴ, τό τε οἴδημα ἐλαφρόν τε καὶ λελυμένον· εἰ γὰρ οὕτω ταῦτ´ ἔχοι, ξυμπλάσσοιτ´ ἂν ὀφθαλμὸς ἐς τὰς νύκτας ὥστε ἀνώδυνος εἶναι, καὶ ἀκινδυνότατον οὕτως ἂν εἴη καὶ ὀλιγοχρονιώτατον. Εἰ δὲ τὸ δάκρυον χωρέει πουλὺ καὶ θερμὸν ξὺν ὀλιγίστῃ λήμῃ καὶ σμικρῷ οἰδήματι, εἰ μὲν ἐκ τοῦ ἑτέρου τῶν ὀφθαλμῶν, χρόνιον μὲν κάρτα γίνεται, ἀκίνδυνον δέ· καὶ ἀνώδυνος οὗτος ὁ τρόπος ἐν τοῖσι μάλιστα. Τὴν δὲ κρίσιν ὑποσκέπτεσθαι, τὴν μὲν πρώτην, ἐς τὰς εἴκοσιν ἡμέρας· ἢν δ´ ὑπερβάλλῃ τοῦτον τὸν χρόνον, ἐς τὰς τεσσαράκοντα προσδέχεσθαι· ἢν δὲ μηδ´ ἐν ταύτῃσι παύηται, ἐν τῇσιν ἑξήκοντα κρίνεται. Παρὰ πάντα δὲ τὸν χρόνον τοῦτον ἐνθυμεῖσθαι τὴν λήμην, ἢν ἐν τῷ δακρύῳ τε μίσγηται καὶ λευκή τε καὶ μαλθακὴ γίνηται, μάλιστα δ´ ὑπὸ τοὺς χρόνους τοὺς κρισίμους· ἢν γὰρ μέλλῃ παύεσθαι, ταῦτα ποιήσει. Εἰ δὲ οἱ ὀφθαλμοὶ ἀμφότεροι ταῦτα πάθοιεν, ἐπικινδυνότεροι γίνονται ἑλκωθῆναι· ἡ δὲ κρίσις ἐλάσσονος χρόνου ἔσται. Λῆμαι δὲ ξηραὶ ἐπώδυνοι κάρτα, κρίνονται δὲ ταχέως, ἢν μὴ τρῶμα λάβῃ ὁ ὀφθαλμός. Οἴδημα δὲ ἢν μέγα ᾖ, ἀνώδυνόν τε καὶ ξηρὸν ἀκίνδυνον· εἰ δὲ εἴη ξὺν ὀδύνῃ, κακὸν μὲν ξηρὸν ἐὸν καὶ ἐπικίνδυνον ἑλκῶσαί τε τὸν ὀφθαλμὸν καὶ ξυμφῦσαι· δεινὸν δὲ καὶ ξὺν δακρύῳ τε ἐὸν καὶ ὀδύνῃ· εἰ γὰρ δάκρυον χωρέει θερμὸν καὶ ἁλμυρὸν, κίνδυνος τῇ τε κόρῃ ἑλκωθῆναι καὶ τοῖσι βλεφάροισιν. Εἰ δὲ τὸ μὲν οἴδημα κατασταίη, δάκρυον δὲ πουλὺ ἐπιχέεται πολὺν χρόνον, καὶ λῆμαι εἰσὶ, τοῖσι μὲν ἀνδράσι βλεφάρων ἐκτροπὴν προλέγειν, τῇσι δὲ γυναιξὶ καὶ τοῖσι παιδίοισιν ἕλκωσιν καὶ τῶν βλεφάρων ἐκτροπήν. Ἢν δὲ λῆμαι χλωραὶ ἢ πελιδναὶ ἔωσι, καὶ δάκρυον πουλὺ καὶ θερμὸν, καὶ ἐν τῇ κεφαλῇ καῦμα ᾖ, καὶ διὰ τοῦ κροτάφου ὀδύναι ἐς τὸν ὀφθαλμὸν καταστηρίξωσι καὶ ἀγρυπνίη τουτέοισιν ἐπιγένηται, ἕλκος ἀνάγκη γενέσθαι ἐν τῷ ὀφθαλμῷ· ἐλπὶς δὲ καὶ ῥαγῆναι τὸ τοιοῦτον. Ὠφελέει δὲ καὶ πυρετὸς ἐπιγενόμενος ἢ ὀδύνη ἐς τὴν ὀσφὺν στηρίξασα. Προλέγειν δὲ δεῖ τούτοισι τὰ ἐσόμενα, ἔς τε τὸν χρόνον σκεπτόμενον ἔς τε τὰ ἐκ τοῦ ὀφθαλμοῦ ῥέοντα, ἐς τὰς περιωδυνίας τε καὶ ἀγρυπνίας.

19. Ἐπὴν δὲ τὸν ὀφθαλμὸν οἷόν τε ᾖ κατιδεῖν, ἢν μὲν εὑρεθῇ ἐῤῥωγώς τε καὶ διὰ τῆς ῥωγμῆς ὑπερέχουσα ἡ ὄψις, πονηρὸν καὶ χαλεπὸν καθιδρύσαι· εἰ δὲ καὶ σηπεδὼν ὑπῇ τῷ τοιούτῳ, τελέως ἄχρηστος ὁ ὀφθαλμὸς γίνεται. Τοὺς δ´ ἄλλους τρόπους τῶν ἑλκέων ἐς τὰ χωρία σκεπτόμενον προλέγειν, καὶ τάς τε σηπεδόνας καὶ βαθυτῆτας· ἀναγκαῖον γὰρ κατὰ τὴν ἰσχὺν τῶν ἑλκέων τὰς οὐλὰς γίνεσθαι. Οἷσι μὲν οὖν ῥήγνυνται οἱ ὀφθαλμοὶ, καὶ μέγα ὑπερίσχουσιν ὥστε ἔξω τὴν ὄψιν τῆς χώρης εἶναι, ἀδύνατοι ὠφελέεσθαι καὶ χρόνῳ καὶ τέχνῃ εἰς τὸ βλέπειν· τὰ δὲ σμικρὰ μετακινήματα τῶν ὄψεων οἷά τε καθιδρύεσθαι, ἢν μήτε κακὸν ἐπιγένηται μηδὲν, ὅ τε ἄνθρωπος νέος ᾖ.

20. Αἱ δὲ ἐκ τῶν ἑλκέων οὐλαὶ, οἷσιν ἂν μὴ κακόν τι ἄλλο προσῇ, πᾶσαι οἷαί τε ὠφελέεσθαι καὶ ὑπὸ τῶν χρόνων καὶ ὑπὸ τῆς τέχνης, μάλιστα δὲ αἱ νεώταταί τε καὶ ἐν τοῖσι νεωτάτοισι τῶν σωμάτων. Τῶν δὲ χωρίων μάλιστα μὲν αἱ ὄψιες βλάπτονται ἑλκούμεναι, ἔπειτα τὸ ὑπεράνω τῶν ὀφρύων, ἔπειτα δὲ καὶ ὅ τι ἂν ἄγχιστα ᾖ τούτων τῶν τόπων. Αἱ δὲ κόραι γλαυκούμεναι, ἢ ἀργυροειδέες γινόμεναι, ἢ κυάνεαι, οὐδὲν χρηστόν· τουτέων δὲ ὀλίγῳ ἀμείνους, ὁκόσαι ἢ σμικρότεραι φαίνονται, ἢ εὐρύτεραι, ἢ γωνίας ἔχουσαι, εἴτ´ ἐκ προφασίων τοιαῦται γενοίατο, εἴτ´ αὐτόματοι. Ἀχλύες, καὶ νεφέλαι, καὶ αἰγίδες ἐκλεαίνονταί τε καὶ ἀφανίζονται, ἢν μὴ τρῶμά τι ἐπιγένηται ἐν τούτῳ τῷ χωρίῳ, ἢ πρόσθεν τύχῃ οὐλὴν ἔχων ἐν τῷ χωρίῳ τούτῳ, ἢ πτερύγιον. Ἢν δὲ παράλαμψις γένηται καὶ ἀπολευκάνῃ τοῦ μέλανος μόριόν τι, εἰ πουλὺν χρόνον παραμένοι, καὶ τρηχείη τε καὶ παχείη εἴη, οἵη τε καὶ μνημόσυνον ὑποκαταλιπεῖν.

21. Αἱ δὲ κρίσιες ὡς ἐν τοῖσι πυρετοῖσιν ἔγραψα, οὕτω καὶ ἐνθάδε ἔχουσιν. Ἀλλὰ χρὴ τὰ σημεῖα ἐκμαθόντα προλέγειν, τὰς μὲν διαφορὰς τῶν ὀφθαλμιῶν ὡς διαγέγραπται ἐφ´ ἑκάστῃσι, τὰς δὲ πουλυχρονίους τῶν ὀφθαλμιῶν, ὅταν τὰ κάκιστα τῶν σημείων ἐπιγένηται, τὰς δὲ ὀλιγοχρονίους, ὅταν τὰ σημεῖα προφαίνηται τὰ ἄριστα, τότε προλέγειν ἑβδομαίας παύσασθαι, ἢ ἐγγὺς τουτέων, καὶ ἄλλως ἀσφαλῶς νομίζειν ἔχειν· τὰς δὲ ὑποστροφὰς προσδέχεσθαι, οἷσιν ἂν ῥᾴστωναι γένωνται, μήτ´ ἐν ἡμέρῃσι κρισίμοισι, μήτε σημείων ἀγαθῶν ἐπιφανέντων. Πάντων δὲ χρὴ μάλιστα τὴν κατάστασιν τοῦ οὔρου ἐν τοῖσι περὶ τοὺς ὀφθαλμοὺς ἐνθυμεῖσθαι· οἱ γὰρ καιροὶ ὀξέες.

22. Αἱ δὲ δυσεντερίαι ξὺν πυρετῷ μὲν ἢν ἐπίωσιν, ἢ ποικίλοισί τε διαχωρήμασιν, ἢ ξὺν φλεγμονῇ ἥπατος, ἢ ὑποχονδρίου, ἢ γαστρὸς, ἢ ὅσαι ἐπώδυνοι, ἢ ὅσαι τῶν σιτίων ἀπολαμβάνουσι δίψαν τε παρέχουσιν, αὗται μὲν πᾶσαι πονηραί· καὶ ὃς ἂν πλεῖστα ἔχῃ τούτων τῶν κακῶν, τάχιστα ἀπολεῖται· ᾧ δ´ ἂν ἐλάχιστα τῶν τοιούτων προσῇ, πλεῖσται αὐτῷ ἐλπίδες. Ἀποθνήσκουσι δὲ ὑπὸ ταύτης τῆς νόσου μάλιστα παιδία τὰ πενταετέα, καὶ γεραίτερα ἔς τε τὰ δεκαετέα· αἱ δ´ ἄλλαι ἡλικίαι ἧσσον. Ὅσαι δὲ τῶν δυσεντεριῶν λυσιτελέες, τὰ μὲν κακὰ ταῦτα οὐκ ἐμποιέουσιν, αἷμα δὲ καὶ ξύσματα διαχωρήσαντα ἐπαύσαντο ἑβδομαῖα, ἢ τεσσαρεσκαιδεκαταῖα, ἢ εἰκοσταῖα, ἢ τεσσαρακονθήμερα, ἢ ἐντὸς τούτων τῶν χρόνων. Τὰ τοιαῦτα γὰρ διαχωρήματα καὶ ὑπάρχοντα πρόσθεν ἐν τοῖσι σώμασι νοσήματα ὑγιάζει, τὰ μὲν παλαιότερα, ἐν πλείονι χρόνῳ, τὰ δὲ νεώτερα δύναται καὶ ἐν ὀλίγῃσιν ἡμέρῃσιν ἀπαλλάσσειν. Ἐπεὶ καὶ αἱ ἐν γαστρὶ ἔχουσαι καὶ αὗται περιγίνονται, μᾶλλον ἐς τοὺς τόκους τε καὶ ἐκ τῶν τόκων, καὶ τὰ ἔμβρυα διασώζουσιν, αἵματός τε καὶ ξύσματος διαχωρεόντων καὶ πολλοὺς μῆνας, ἢν μή τις ὀδύνη αὐτῇσι προσῇ, ἢ ἄλλο τι τῶν πονηρῶν ὧν ἔγραψα σημείων εἶναι ἐν τῇσι δυσεντερίῃσιν ἐπιγένηται· εἰ δέ τι κείνων ἐπιφαίνοιτο, τῷ τε ἐμβρύῳ ὄλεθρον σημαίνει καὶ τῇ ἐχούσῃ κίνδυνον, ἢν μὴ μετὰ τοῦ ἐμβρύου τὴν ἀπόφευξιν καὶ τοῦ ὑστέρου τὴν ἀπόλυσιν ἡ δυσεντερίη παύσηται αὐθημερὸν, ἢ μετ´ ὀλίγον χρόνον.

23. Αἱ δὲ λειεντερίαι ξυνεχέες μὲν καὶ πουλυχρόνιοι καὶ πᾶσαν ὥρην ξὺν ψόφοισί τε καὶ ἄνευ ψόφων ἐκταρασσόμεναι, καὶ ὁμοίως νυκτός τε καὶ ἡμέρης ἐπικείμεναι, καὶ τοῦ διαχωρήματος ὑπιόντος ἢ ὠμοῦ ἰσχυρῶς, ἢ μέλανός τε καὶ λείου καὶ δυσώδεος, αὗται μὲν πᾶσαι πονηραί. Καὶ γὰρ δίψαν παρέχουσι, καὶ τὸ ποτὸν οὐκ ἐς τὴν κύστιν τρέπουσιν ὥστε διουρέεσθαι, καὶ τὸ στόμα ἐξελκοῦσι, καὶ ἔρευθος ἐξηρμένον ἐπὶ τῷ προσώπῳ ποιέουσι καὶ ἐφήλιδας παντοῖα χρώματα ἐχούσας· ἅμα δὲ καὶ τὰς γαστέρας ἀποζύμους τε καὶ ῥυπαρὰς ἀποδεικνύουσι καὶ ῥυτιδώδεας. Ἐκ δὲ τῶν τοιούτων ἐσθίειν τε ἀδύνατοι γίνονται οἱ ἄνθρωποι, καὶ τῇσι περιόδοισι χρῆσθαι, καὶ τἄλλα τὰ πρασσόμενα ποιέειν. Τὸ δὲ νούσημα τοῦτο δεινότατον μὲν τοῖσι πρεσβυτέροισιν, ἰσχυρὸν δὲ γίνεται καὶ τοῖσιν ἀνδράσι, τῇσι δὲ ἄλλῃσιν ἡλικίῃσι πολλῷ ἧσσον. Ὅστις δὲ μήτε ἐν τῇσιν ἡλικίῃσίν ἐστι ταύτῃσιν ᾗσι φημὶ ὑπὸ τοῦ νοσήματος τούτου κακῶς περιέπεσθαι, ἐλάχιστά τε τῶν σημείων ἔχει τῶν πονηρῶν ἃ ἔγραψα εἶναι, ἀσφαλέστατα διάκειται οὗτος. Θεραπείης δὲ προσδεῖται ἡ νοῦσος αὕτη, ἔστ´ ἂν τό τε οὖρον χωρέηται τοῦ πινομένου κατὰ λόγον, καὶ τὸ σῶμα τῶν σιτίων εἰσιόντων αὔξηται, καὶ τῶν χροιῶν τῶν πονηρῶν ἀπαλλαχθῇ. Αἱ δὲ ἄλλαι διάῤῥοιαι ὅσαι ἄνευ πυρετῶν, ὀλιγοχρόνιοί τε καὶ εὐήθεες· ἢ γὰρ κατανιφθεῖσαι πεπαύσονται, ἢ ἀπὸ τοῦ αὐτομάτου. Προαγορεύειν δὲ χρὴ παύεσθαι τὴν ὑπέξοδον, ὅταν τῇ χειρὶ ψαύοντι τῆς γαστρὸς μηδεμία κίνησις ὑπῇ καὶ φῦσα διέλθῃ ἐπὶ τῇ τελευτῇ τοῦ διαχωρήματος. Ἕδραι δὲ ἐκτρέπονται, ἀνδράσι μὲν οὓς ἂν διάῤῥοια λάβῃ ἔχοντας αἱμοῤῥοΐδας, παιδίοισι δὲ λιθιῶσί τε καὶ ἐν τῇσι δυσεντερίῃσι τῇσι μακρῇσί τε καὶ ἀκρήτοισι, πρεσβυτάτοισι δὲ οἷς ἂν προσπήγματα μύξης ἐνῇ.

24. Τῶν δὲ γυναικῶν ὅσαι μᾶλλον καὶ ἧσσον ἐν γαστρὶ λαμβάνειν πεφύκασιν, ὧδε ὑποσκέπτεσθαι· πρῶτον μὲν τὰ εἴδεα· σμικραί τε γὰρ μειζόνων ἀμείνονες ξυλλαμβάνειν, λεπταὶ παχειῶν, λευκαὶ ἐρυθρῶν, μέλαιναι πελιδνῶν, φλέβας ὅσαι ἐμφανέας ἔχουσιν, ἀμείνονες ἢ ὅσῃσι μὴ καταφαίνονται· σάρκα δὲ ἐπίθρεπτον ἔχειν πρεσβυτικῇ πονηρὸν, μαζοὺς δὲ ὀγκηρούς τε καὶ μεγάλους ἀγαθόν. Ταῦτα μὲν τῇ πρώτῃ ὄψει δῆλά ἐστι. Πυνθάνεσθαι δὲ χρὴ καὶ περὶ τῶν καταμηνίων, ἢν πάντας μῆνας φαίνωνται, καὶ ἢν πλῆθος ἱκανὰ, καὶ ἢν εὔχροά τε καὶ ἴσα ἐν ἑκάστοισι τῶν χρόνων, καὶ ἐν τῇσιν αὐτῇσιν ἡμέρῃσι τῶν μηνῶν· οὕτω γὰρ ταῦτα γίνεσθαι ἄριστον. Τὸ δὲ χωρίον ἐν ᾧ ἡ ξύλληψίς ἐστιν, ὃ δὴ μήτρην ὀνομάζομεν, ὑγιές τε χρὴ εἶναι καὶ ξηρὸν καὶ μαλθακὸν, καὶ μήτ´ ἀνεσπασμένον ἔστω μήτε προπετὲς, μήτε τὸ στόμα αὐτοῦ ἀπεστράφθω μήτε ξυμμεμυκέτω μήτ´ ἐκπεπλίχθω· ἀμήχανον γὰρ, ὅ τι ἂν ᾖ τῶν τοιούτων κωλυμάτων, σύλληψιν γενέσθαι. Ὁκόσαι μὲν οὖν τῶν γυναικῶν μὴ δύνανται ἐν γαστρὶ λαμβάνειν, φαίνονται δὲ χλωραὶ, μήτε πυρετοῦ μήτε τῶν σπλάγχνων αἰτίων ἐόντων, αὗται φήσουσι κεφαλὴν ἀλγέειν, καὶ τὰ καταμήνια πονηρῶς τε σφίσι καὶ ἀκρίτως γίνεσθαι. Καὶ ὀλίγως δὲ καὶ πολὺν χρόνον ἢν τῇσιν οὕτω διακειμένῃσιν γίνηται ἢ παντάπασιν ἀφανέα ᾖ, αἱ μῆτραι καθάρσιος ταύτῃσι προσχρῄζουσιν. Ὁκόσαι δὲ εὔχροοί τέ εἰσι καὶ σάρκα πολλήν τε καὶ πίειραν ἔχουσι, καὶ φλέβια κεκρυμμένα, ἀνώδυνοί τέ εἰσι καὶ τὰ καταμήνια ταύτῃσιν ἢ παντάπασιν οὐ φαίνεται, ἢ ὀλίγα τε καὶ ἀκρίτως γίνεται, τῶν τρόπων οὗτος ἐν τοῖσι χαλεπωτάτοισιν ἐστὶ καταναγκάσαι ὡς ἐν γαστρὶ λαμβάνειν. Ἢν δὲ, ἐπιφαινομένων τῶν καταμηνίων ἀπροφασίστως, τό τε σῶμα ὧδε διάκειται ἡ γυνὴ καὶ μὴ συλλαμβάνῃ, τὸ χωρίον [ἐν ᾧ ἡ μήτρη] αἴτιον, ὥστε μὴ δύνασθαι γίνεσθαι ἔκγονα· ἢ γὰρ ἀνεσπασμένον ἐστὶν, ἢ ἐκπεπλιγμένον· τὰ γὰρ ἄλλα κακὰ γινόμενα ἐνταῦθα ξὺν ὀδύνῃσί τε γίνεται καὶ ἀχροίῃσί τε καὶ τήξει. Ἧισι δ´ ἂν ἕλκος γένηται ἐν τῇς μήτρῃσιν, εἴτε ἐκ τόκου, εἴτε ἐκ φύματος, εἴτε ἐξ ἄλλης τινὸς προφάσιος, πυρετούς τε καὶ βουβῶνας ταύτῃσιν ἀνάγκη ἐπιγίνεσθαι καὶ ὀδύνας ἐν τοῖσι χωρίοισι τούτοισιν. Εἰ δὲ καὶ τὰ λοχεῖα συναποληφθείη, ταύτῃ τὰ ὑπάρχοντα κακὰ πάντη ἀκριτότερά τε καὶ χρονιώτερα· καὶ πρὸς τούτοισιν ὑποχονδρίων τε καὶ κεφαλῆς ὀδύναι. Ἕλκεος δὲ γενομένου καὶ ἐξυγιασθέντος, τὸ χωρίον τοῦτο ἀνάγκη λειότερον καὶ σκληρότερον γίνεσθαι, καὶ ἧσσον δύνασθαι ἐν γαστρὶ λαμβάνειν. Εἰ δὲ μοῦνον ἐν τοῖσιν ἐπ´ ἀριστερὰ γένοιτο ἕλκος, ἡ δὲ γυνὴ ἐν γαστρὶ λάβοι, εἴτε τὸ ἕλκος ἔτι ἔχουσα, εἴτε λοιπὸν ἤδη ὑγιὴς ἐοῦσα, ἄρσεν μᾶλλον τεκεῖν αὐτὴν ἐλπίς ἐστιν· εἰ δὲ ἐν τοῖσιν ἐπὶ δεξιὰ τὸ ἕλκος γένοιτο, ἡ δὲ γυνὴ ἐν γαστρὶ ἔχοι, θῆλυ μᾶλλον τὸ ἔκγονον χρὴ δοκέειν ἔσεσθαι.

25. Ἢν δὲ πυρετοὶ γένωνται οὐ δυναμένῃ ἐν γαστρὶ λαβεῖν, καὶ λεπτῆς τῆς γυναικὸς ἐούσης, πυνθάνεσθαι χρὴ μή τι αἱ μῆτραι ἕλκος ἔχουσιν, ἢ ἄλλο τι τῶν πονηρῶν ὧν ἔγραψα· εἰ γὰρ ἐν τῷ χωρίῳ τούτῳ μηδὲν ὑπεὸν κακὸν φαίνοιτο αἴτιον τῆς λεπτύνσιός τε καὶ τοῦ μὴ συλλαμβάνειν δύνασθαι, αἷμα ἐμέσαι τὴν γυναῖκα προσδόκιμον· τὰ δὲ καταμήνια τῇ τοιαύτῃ ἠφανίσθαι ἀνάγκη· ἢν δὲ ὁ πυρετὸς λυθῇ ὑπὸ τῆς ῥήξιος τοῦ αἵματος, καὶ τά γε καταμήνια φανῇ, ἐν γαστρὶ λήψεται· ἢν δὲ τὰ τῆς γαστρὸς πρὶν ἢ τὸ αἷμα ἀναῤῥαγῆναι ὑγρὰ γένηται πονηρὸν τρόπον, κίνδυνος ἀπολέσθαι τὴν γυναῖκα ἔμπροσθεν ἢ τὸ αἷμα ἐμέσαι.

26. Ὁκόσαι δὲ ἐν γαστρὶ δοκέουσιν ἔχειν, οὐκ ἔχουσαι, καὶ πολλοὺς μῆνας ἐξαπατῶνται, τῶν καταμηνίων οὐ φαινομένων, καὶ τὰς γαστέρας ὁρῶσιν αὐξανομένας τε καὶ κινεομένας, αὗται κεφαλήν τε ἀλγέουσι καὶ τράχηλον καὶ ὑποχόνδρια· καὶ ἐν τοῖσι τιτθοῖσι γάλα οὐκ ἐγγίνεται σφίσιν, εἰ μὴ ὀλίγον τι καὶ ὑδαρές. Ἐπὴν δὲ τὸ κύρτωμα τὸ τῆς γαστρὸς ἀπολυθῇ, καὶ λαπαραὶ γένωνται, αὗται ἐν γαστρὶ λήψονται, ἢν μή τι ἄλλο κώλυμα γένηται σφίσιν· ἐπεὶ τὸ πάθος γε τοῦτο ἀγαθόν ἐστι μεταβολὴν ποιῆσαι ἐν τῇ ὑστέρῃ, ὥστε μετὰ τοῦτον τὸν χρόνον ἐν γαστρὶ λαμβάνειν. Τῇσι δ´ ἐχούσῃσιν ἐν γαστρὶ τὰ ἀλγήματα ταῦτα οὐ γίνεται, ἢν μὴ ξυνήθεα ἔωσι, καὶ γάλα ἐν τοῖσι τιτθοῖσιν ἐγγίνεται.

27. Τὰς δὲ ὑπὸ τῶν ῥόων τῶν πολυχρονίων ἐχομένας ἐρωτᾷν, εἰ κεφαλὴν ἀλγέουσι καὶ ὀσφὺν καὶ τὸ κάτω τῆς γαστρός· ἐρέσθαι δὲ καὶ περὶ αἱμωδίας, καὶ ἀμβλυωσμοῦ, καὶ ἤχων.

28. Ὁκόσαι δὲ νήστιες ἐοῦσαι ὑπόχολα ἐμέουσι πολλὰς ἡμέρας, μήτε ἐν γαστρὶ ἔχουσαι μήτε πυρεταίνουσαι, πυνθάνεσθαι ἕλμινθας στρογγύλας εἰ ξυνεμέουσιν· ἢν γὰρ μὴ ὁμολογέωσι, προλέγειν αὐτῇσι τοῦτο ἔσεσθαι· γίνεται δὲ μάλιστα μὲν τῇσι γυναιξὶ τὸ νοσήμα τοῦτο, ἔπειτα δὲ καὶ παρθένοισι, τοῖσι δ´ ἄλλοισιν ἀνθρώποισιν ἧσσον.

29. Ὅσαι δὲ ἄνευ πυρετῶν ὀδύναι γίνονται, θανάτους μὲν οὐκ ἐξεργάζονται, πολυχρόνιοι δὲ αἱ πλείους εἰσὶ καὶ πολλὰς μεταστάσιας ἔχουσι καὶ ὑποστροφάς.

30. Οἱ δὲ τρόποι πρῶτον μὲν τῶν περὶ τὴν κεφαλὴν ἀλγημάτων, τὰ μὲν εὐήθεα, τὰ δὲ χαλεπώτερα πολλῷ. Χρὴ δὲ ὑποσκέπτεσθαι ἑκάτερα αὐτῶν ὧδε· ὁκόσοι δὲ αὐτῶν ἀμβλυώσσουσι καὶ ἔρευθός τι ἔχουσιν ἐπὶ τῶν ὀφθαλμῶν, καὶ κνησμὸς ἔχει τὸ μέτωπον, τούτοισιν ἀρήγει αἷμα ῥυὲν ἀπὸ τοῦ αὐτομάτου καὶ ἐξ ἀνάγκης· ἁπλοῦς οὗτος ὁ τρόπος. Οἷσι δὲ ὀδύναι περὶ τὴν κεφαλὴν καὶ τὸ μέτωπον ἐκ τε τῶν ἀνέμων τῶν μεγάλων γίνονται καὶ ἐκ τῶν ψυχέων ὅταν θαλφθῶσιν ἰσχυρῶς, τούτους δὲ κόρυζαι μὲν τέλειαι μάλιστα ἀπαλλάσσουσιν, ὠφελέουσι δὲ καὶ πταρμοὶ, καὶ βλένναι ἐν τῇσι ῥισὶ γινόμεναι, μᾶλλον μὲν ἀπὸ τοῦ αὐτομάτου, εἰ δὲ μὴ, ἐξ ἀνάγκης. Αἱ δὲ κόρυζαι γενόμεναι τελέως, ὥστε καὶ βῆχας ἐπιγενέσθαι, οἵ τε πταρμοὶ ἐπιγενόμενοι, τὰς ὀδύνας ἢν μὴ παύωσι, φύματα ἀνάγκη ἐπιγενέσθαι καὶ ἀχροίας τούτοισιν. Ὁκόσοισι δὲ ὀδύναι ἄνευ προφάσιος γίνονται καὶ πολυχρόνιοι καὶ ἐν πάσῃ τῇ κεφαλῇ ἰσχνοῖσι τε ἐοῦσι καὶ ἀμενηνοῖσι, προορᾶσθαι τούτοισι τὸ νόσημα πολλῷ χαλεπώτερον τοῦ πρόσθεν· ἢν δὲ καὶ ἐς τὸν τράχηλόν τε καὶ ἐς τὸν νῶτον ἡ ὀδύνη καταβαίνῃ τὴν κεφαλὴν ἀπολιποῦσα, καὶ αὖθις παλινδρομέῃ ἐς τὴν κεφαλὴν, καὶ ἔτι χαλεπώτερον γίνεται· τούτων δὲ πάντων δεινότατον, εἰ ξυντείνοι ἐκ τῆς κεφαλῆς ἐς τὸν τράχηλόν τε καὶ τὸν νῶτον. Τὰς δὲ ὠφελείας τουτέοισι προσδέχεσθαι ἐξ ἀποστασίων ἔσεσθαι, ἢ πῦον βήξασιν, ἢ αἱμοῤῥοΐδας ἔχουσιν, ἢ ἐξανθήματα ἐν τοῖς σώμασι· λυσιτελέει δὲ καὶ πιτυρωθεῖσα ἡ κεφαλή. Νάρκαι δὲ καὶ κνιδώσιες οἷσι διὰ τῆς κεφαλῆς διαΐσσουσι, τοτὲ μὲν διὰ πάσης, τοτὲ δὲ διὰ μέρους τινὸς, πολλάκις δὲ καὶ ψυχρόν τι δοκέει αὐτοῖσι διαχωρέειν διὰ τῆς κεφαλῆς, τούτους ἐπανερέσθαι, εἰ καὶ ἐς τὴν γλῶσσαν ἄκρην ἀφικνεῖται ἡ κνίδωσις· εἰ γὰρ τοῦτο ποιέοι, τέλεον τὸ νόσημα γίνεται, καὶ χαλεπώτερον ἀπαλλάξαι, εὐπετὲς δὲ ἄνευ τούτου. Οἱ δὲ τρόποι τῶν ὠφελειῶν ἐξ ἀποστασίων ὥσπερ προγέγραπται· ἧσσον μέντοι ἐπιγίνονται ἀποστάσιες ἐπὶ τούτοισιν ἢ ἐκείνοισιν. Ὁκόσους δὲ ξὺν τῇσιν ὀδύνῃσιν σκοτόδινοι λαμβάνουσι, δυσαπάλλακτον καὶ μανικόν· γέρουσι δὲ ὁ τρόπος οὗτος μάλιστα γίνεται. Αἱ δὲ ἄλλαι νοῦσοι αἱ ἀμφὶ κεφαλὰς ἀνδράσι τε καὶ γυναιξὶν ἀσφαλῶς ἰσχυρόταται καὶ πουλυχρονιώτεραι· γίνονται δὲ καὶ νεανίσκοισί τε καὶ παρθένοισι τῇσιν ἐν ἡλικίῃ, καὶ μάλιστα τῶν καταμηνίων ἐς τὴν πρόοδον. Τῇσι δὲ γυναιξὶν ἐν τῇσι κεφαλαλγίῃσι τὰ μὲν ἄλλα πάντα γίνεται ἃ καὶ τοῖσιν ἀνδράσιν· αἱ κνιδώσιες δὲ καὶ τὰ μελαγχολικὰ ταύτῃσιν ἧσσον ἢ τοῖσιν ἀνδράσιν, ἢν μὴ τὰ καταμήνια τελέως ἠφανισμένα ᾖ.

31. Οἷσι δὲ τὰ χρώματα νέοις ἐοῦσι πονηρά ἐστι πολὺν χρόνον, ξυνεχέως δὲ μὴ ἰκτεριώδεα τρόπον, οὗτοι καὶ τῶν ἀνδρῶν καὶ τῶν γυναικῶν κεφαλὴν ἀλγέουσι, καὶ λίθους τε καὶ γῆν τρώγουσι, καὶ αἱμοῤῥοΐδας ἔχουσιν. Τὰ δὲ χλωρὰ χρώματα ὅσα χρόνιά εἰσι, καὶ μὴ ἰσχυροὶ ἴκτεροί εἰσι, τὰ μὲν ἄλλα τὰ αὐτὰ ποιέειν αὐτοῖσι ξυμβαίνει, ἀντὶ δὲ τῶν λίθων τε καὶ τῆς γῆς τρώξιος τὰ ὑποχόνδρια λυπέει μᾶλλον ἢ τοὺς ἑτέρους.

32. Ὁκόσοι δὲ πουλὺν χρόνον ὠχροὶ φαίνονται, καὶ τὰ πρόσωπα ἐπηρμένα ἔχοντες, εἰδέναι χρὴ τούτους τὴν κεφαλὴν ὀδυνωμένους, ἢ περὶ τὰ σπλάγχνα ἀλγήματα ἔχοντας, ἢ ἐν τῇ ἕδρῃ κακόν τι φαινόμενον σφίσι. Τοῖσι δὲ πλείστοισι τῶν τοιούτων οὐχ ἕν τι τούτων τῶν κακῶν φαίνεται, ἀλλ´ ἔστιν ὅτε πολλὰ ἢ καὶ πάντα.

33. Οἱ δὲ τῆς νυκτὸς ὁρῶντες, οὓς δὴ νυκτάλωπας καλέομεν, οὗτοι ἁλίσκονται ὑπὸ τοῦ νοσήματος νέοι, ἢ παῖδες ἢ νεανίσκοι· καὶ ἀπαλλάσσονται ὑπὸ τοῦ αὐτομάτου, οἱ μὲν τεσσαρακονθήμεροι, οἱ δὲ ἑπτάμηνοι, τισὶ δὲ καὶ ἐνιαυτὸν ὅλον παρέμεινεν. Σημαίνεσθαι δὲ χρὴ περὶ τοῦ χρόνου ἔς τε τὴν ἰσχὺν τοῦ νοσήματος ὁρῶντα ἔς τε τὴν ἡλικίην τοῦ νοσέοντος. Αἱ δὲ ἀποστάσιες ὠφελέουσι μὲν τούτους ἐπιφαινόμεναι τε καὶ ἐς τὰ κάτω ῥέπουσαι, ἐπιγίνονται δὲ οὐ κάρτα διὰ τὴν νεότητα. Αἱ δὲ γυναῖκες οὐχ ἁλίσκονται ὑπὸ τοῦ νοσήματος τούτου, οὐδὲ αἱ παρθένοι ᾗσι τὰ ἐπιμήνια φαίνεται.

34. Οἷσι δὲ ῥεύματα δακρύων πολυχρόνια ἢ νυκτάλωπες γίνονται, τούτους ἐπανερωτᾷν, ἢν τὴν κεφαλήν τι προηλγηκότες ἔωσι πρὸ τῶν ἀποστηριγμάτων τουτέων.

35. Ὁκόσοι δὲ μήτε πυρετήναντες μήτε ἄχροοι ἐόντες ἀλγέουσι πολλάκις τήν τε κορυφὴν καὶ τοὺς κροτάφους, ἢν μή τινα ἄλλην φανερὴν ἔχωσιν ἀπόστασιν ἐν τῷ προσώπῳ, ἢ βαρὺ φθέγγωνται, ἢ ὀδόντας ἀλγέωσι, τούτοισιν αἱμοῤῥαγῆναι διὰ τῶν ῥινῶν προσδέχεσθαι. Οἷσι δὲ ἐκ τῶν ῥινῶν αἷμα ῥεῖ, δοκέουσιν οἵδ´ ὑγιαίνειν τἄλλα, τούτους δὲ ἢ σπλῆνα εὑρήσεις ἐπηρμένον ἔχοντας, ἢ τὴν κεφαλὴν ἀλγέοντάς τε καὶ μαρμαρυγῶδές τι πρὸ τῶν ὀφθαλμῶν φαινόμενον σφίσι. Τοῖσι δὲ πλείστοισι τῶν τοιούτων ἅμα καὶ τὰ ἀπὸ τῆς κεφαλῆς οὕτως ἔχοντα φαίνεται καὶ τὰ ἀπὸ τοῦ σπληνός.

36. Οὖλα δὲ πονηρὰ καὶ στόματα δυσώδεα οἷσι σπλῆνες μεγάλοι. Ὁκόσοι δὲ ἔχουσι σπλῆνας μεγάλους, μήτε αἱμοῤῥαγίαι γίνονται μήτε στόμα δυσῶδες, τουτέων αἱ κνῆμαι ἕλκεα πονηρὰ ἴσχουσι καὶ οὐλὰς μελαίνας.

37. Οἷσι δὲ τὰ ὑπὸ τοὺς ὀφθαλμοὺς ἐπαίρεται ἰσχυρῶς, τούτους σπλῆνας μεγάλους εὑρήσεις ἔχοντας· εἰ δὲ καὶ ἐν τοῖσι ποσὶν οἰδήματα προσγίνονται, καὶ ὕδωρ φανήσονται ἔχοντες, ἀλλὰ τὴν γαστέρα καὶ τὴν ὀσφὺν ἐπικατιδεῖν.

38. Τὰ δὲ ἐν τοῖσι προσώποισι παραστρέμματα ἢν μηδενὶ ἄλλῳ τοῦ σώματος ἐπικοινωνέῃ, ταχέως παύεται, καὶ αὐτόματα καὶ πρὸς ἀνάγκας· οἱ δ´ ἄλλοι ἀπόπληκτοι.

39. Οἷσι μὲν τῷ μὴ δύνασθαι κινέειν λεπτύνεται τὸ νενοσηκὸς τοῦ σώματος, οὗτοι ἀδύνατοι εἰς τωὐτὸ καθίστασθαι· οἷσι δὲ ξυντήξιες μὴ ἐπιγίνονται, οὗτοι δὴ ἔσονται ὑγιέες. Περὶ δὲ τοῦ χρόνου ὁπότε ἔσονται, προλέγειν ἔς τε τὴν ἰσχὺν τοῦ νοσήματος ὁρῶντα, καὶ ἐς τὸν χρόνον, καὶ ἐς τὴν ἡλικίην τοῦ ἀνθρώπου, καὶ ἐς τὴν ὥρην, εἰδὼς ὅτι τὰ παλαιότατα τῶν νοσημάτων καὶ τὰ κάκιστα καὶ κυλινδούμενα βαρύτατα ὑπακούει, καὶ τὰ ἐν τοῖσι γεραιτάτοισι τῶν σωμάτων· ἔστι δὲ καὶ τὸ φθινόπωρόν τε καὶ ὁ χειμὼν τοῦ ἦρός τε καὶ τοῦ θέρεος ἀνεπιτηδειότερος ταῦτα τὰ νοσήματα ἀφιέναι.

40. Αἱ δὲ ἐν τοῖσιν ὤμοισι γενόμεναι ὀδύναι, ὁκόσαι μὲν ἐς τὰς χεῖρας ἐπικαταβαίνουσαι νάρκας τε καὶ ὀδύνας παρέχουσι, ταύτῃσιν ἀποστάσιες μὲν οὐκ ἐπιγίνονται, ὑγιάζονται δὲ μελαίνας χολὰς ἐμέοντες· ὁκόσαι δὲ αὐτοῦ μένουσιν ἐν τοῖσιν ὤμοισιν, ἢ καὶ ἐς τὸν νῶτον ἀφικνέονται, ταύτας πῦον ἐμέσαντες ἐκφυγγάνουσιν, ἢ μέλαιναν χολήν. Καταμανθάνειν δὲ περὶ τουτέων ὧδε· ἢν μὲν γὰρ εὔπνοοι ἔωσι καὶ ἰσχνοὶ, μέλαιναν χολὴν αὐτοὺς μᾶλλον ἐλπὶς ἐμέσαι· εἰ δ´ αὖ δυσπνοώτεροι, καὶ ἐπὶ τοῦ προσώπου ἐπιτρέχει τι αὐτοῖσι χρῶμα, ὃ πρόσθεν οὐκ ἐπεγένετο, ὑπέρυθρον, εἴτε μέλαν, τούτους πῦον ἐλπὶς μᾶλλον πτύσειν. Σκέπτεσθαι δὲ πρὸς τούτοισι καὶ εἰ ἐν τοῖσι ποσὶν οἰδήματα ἔνεστι· καὶ γὰρ τοῦτο τὸ σημεῖον τούτοισιν ὁμολογέον ἐστίν. Τὸ δὲ νόσημα τοῦτο τοῖσιν ἀνδράσι προσγίνεται ἰσχυρότατον τοῖσιν ἀπὸ τεσσαράκοντα ἐτέων ἐς τὰ ἑξήκοντα· τὴν ἡλικίην δὲ ταύτην μάλιστα ἰσχιάδες βιάζονται.

41. Σκέπτεσθαι δὲ δεῖ ὧδε περὶ ἰσχιάδων· ὁκόσοισι γὰρ τῶν γεραιτέρων αἵ τε νάρκαι ἰσχυρόταται καὶ καταψύξιες τῆς ὀσφύος τε καὶ τῶν σκελέων, καὶ τὸ αἰδοῖον ἐπαίρειν ἀδυνατέουσι, καὶ ἡ γαστὴρ οὐ διαχωρέει, εἰ μὴ πρὸς ἀνάγκην, καὶ κοπρώδης μύξα πολλὴ διεξέρχεται, τουτέοισι χρονιώτατον τὸ νούσημα ἔσται, καὶ προλέγειν ἐνιαυτὸν τὸ ἐλάχιστον, ἀφ´ οὗ χρόνου ἤρξατο τὸ νούσημα γίνεσθαι, καὶ τὰς ὠφελείας ἐς τὸ ἔαρ τε καὶ τὸ θέρος προσδέχεσθαι. Τοῖσι δὲ νεανίσκοισιν ἐπώδυνοι μὲν οὐχ ἧσσον αἱ ἰσχιάδες, βραχύτεραι δέ· καὶ γὰρ τεσσαρακονθήμεροι ἀπαλλάσσονται· ἀλλ´ οὐδὲ αἱ νάρκαι ἐπιγίνονται ἰσχυραὶ, οὔτε αἱ καταψύξιες τῶν σκελέων τε καὶ τῆς ὀσφύος. Οἷσι δὲ τὸ νούσημα τοῦτό ἐστι μὲν ἐν τῇ ὀσφύϊ καὶ τῷ σκέλεϊ, βιάζεται δὲ οὐχ οὕτως ὥστε κατακέεσθαι, ξυστρέμματα σκέπτεσθαι μὲν εἴ που ἐν τῷ ἰσχίῳ, καὶ ἐπανερέσθαι εἰ εἰς τὸν βουβῶνα ἡ ὀδύνη ἀφικνεῖται· ἢν γὰρ ταῦτ´ ἔχῃ ἄμφω, χρόνιον τὸ νούσημα γίνεται· ἐπανερέσθαι δὲ καὶ εἰ ἐν τῷ μηρῷ νάρκαι ἐγγίνονται, καὶ ἐς τὴν ἰγνύην ἀφικνοῦνται· καὶ ἢν φῇ, αὖθις ἐρέεσθαι, καὶ ἢν διὰ τῆς κνήμης, ἐπὶ τὸν ταρσὸν τοῦ ποδός. Ὁκόσοι δ´ ἂν τουτέων τὰ πλεῖστα ὁμολογέωσι, εἰπεῖν αὐτοῖσιν ὅτι τὸ σκέλος σφὶν τοτὲ μὲν θερμὸν γίνεται, τοτὲ δὲ ψυχρόν. Ἡ δὲ νοῦσος αὕτη ὁκόσοισι μὲν τὴν ὀσφὺν ἐκλείπουσα ἐς τὰ κάτω τρέπεται, θαρσύνει. Ὁκόσοισι δὲ τά τε ἰσχία καὶ τὴν ὀσφὺν μὴ ἐκλείπουσα ἐς τὰ ἄνω τρέπεται, προλέγειν δεινὰ εἶναι.

42. Οἷσι δὲ περὶ τὰ ἄρθρα ὀδύναι τε γίνονται καὶ ἐπάρσιες καὶ καταπαύονται, οὐκ ἐν τῷ ποδαγρικῷ τρόπῳ, εὑρήσεις τά τε σπλάγχνα μεγάλα καὶ ἐν τῷ οὔρῳ λευκὴν ὑπόστασιν· καὶ τοὺς κροτάφους, ἢν ἐπέρῃ, φήσει πολλάκις ἀλγέειν· φήσει δὲ καὶ ἱδρῶτας αὐτῷ γίνεσθαι νυκτερινούς. Ἢν δὲ μήτε ὑπὸ τῷ οὔρῳ ὑφίσταται ἡ ὑπόστασις αὕτη, μήτε οἱ ἱδρῶτες γίνωνται, κίνδυνος ἢ χωλωθῆναι τὰ ἄρθρα, ἢ ὃ δὴ μελικηρίδα καλέουσι γίνεσθαι ὑπ´ αὐτοῖσι. Γίνεται δὲ τὸ νόσημα τοῦτο οἷσιν ἐν τῇ παιδίῃ τε καὶ νεότητι ξύνηθες ἐὸν αἷμα ῥεῖν ἐκ τῶν ῥινῶν πέπαυται. Ἐπανερέσθαι οὖν περὶ τῆς τοῦ αἵματος ῥήξιος, εἰ ἐγένετο ἐν τῇ νεότητι· καὶ αἱ κνιδώσιες ἔν τε τῷ στήθει καὶ τῷ μεταφρένῳ εἰ ἔνεισι· καὶ ὁκόσοις αἱ κοιλίαι ἰσχυρὰς ὀδύνας παρέχουσιν ἄνευ ἐκταραξίων· καὶ ὁκόσοισιν αἱμοῤῥοΐδες γίνονται· αὕτη γὰρ ἡ ἀρχὴ τῶν νουσημάτων τούτων. Ἢν δὲ κακόχροοι οἱ ἄνθρωποι οὗτοι φαίνωνται, ἐπανερέσθαι καὶ κεφαλὴν εἰ ὀδυνῶνται· φήσουσι γάρ. Τούτων δὲ ὁκόσοισιν αἱ κοιλίαι ἐπώδυνοι ἐν γε τοῖς δεξιοῖς εἶεν, τὰ ἀλγήματα ἰσχυρότερα γίνεται, καὶ μάλιστα, ὅταν πρὸς τῷ ὑποχονδρίῳ κατὰ τὸ ἧπαρ τὸ ὑπόλειμμα τῆς ὀδύνης ᾖ. Ὠφελέει δὲ ταύτας τὰς ὀδύνας τὸ παραυτίκα ψόφος ἐν τῇ γαστρὶ γενόμενος· ὁκόταν δὲ ἡ ὀδύνη παύσηται, τὸ οὖρον παχὺ καὶ χλωρὸν οὐρέουσιν. Ἔστι δὲ θανατώδης μὲν οὐδαμῶς ὁ τρόπος οὗτος, χρόνιος δὲ κάρτα· ὁκόταν δὲ παλαιὸν ἤδη ᾖ τὸ νούσημα, ἀμβλυώσσουσιν οἱ ἄνθρωποι ὑπ´ αὐτοῦ. Ἀλλ´ ἐπανερέσθαι περὶ τοῦ αἵματος, εἰ νέῳ ἐόντι ἔῤῥει, καὶ περὶ τοῦ ἀμβλυωγμοῦ, καὶ περὶ τοῦ οὔρου τῆς κενώσιος καὶ τῆς χλωρότητος, καὶ ἀμφὶ τῶν ψόφων εἰ ἐγγίνονταί τε καὶ ὠφελέουσιν ἐπιγινόμενοι· φήσουσι γὰρ πάντα ταῦτα.

43. Λειχῆνες δὲ καὶ λέπραι καὶ λεῦκαι, οἷσι μὲν νέοισιν ἢ παισὶν ἐοῦσιν ἐγένετό τι τούτων, ἢ κατὰ μικρὸν φανὲν αὔξεται ἐν πολλῷ χρόνῳ, τούτοισι μὲν οὐ χρὴ ἀπόστασιν νομίζειν τὸ ἐξάνθημα, ἀλλὰ νόσημα· οἷσι δὲ ἐγένετο τούτων τι πολύ τε καὶ ἐξαπίνης, τοῦτο ἂν εἴη ἀπόστασις. Γίνονται δὲ λεῦκαι μὲν ἐκ τῶν θανατωδεστάτων νοσημάτων, οἷον καὶ ἡ νοῦσος ἡ φοινικίη καλεομένη. Αἱ δὲ λέπραι καὶ οἱ λειχῆνες ἐκ τῶν μελαγχολικῶν. Ἰῆσθαι δὲ τουτέων εὐπετέστερά ἐστιν, ὅσα νεωτάτοισί τε γίνεται καὶ νεώτατά ἐστι, καὶ τοῦ σώματος ἐν τοῖσι μαλθακωτάτοισι καὶ σαρκωδεστάτοισι φύεται.
 

PRORRHÉTIQUE.

LIVRE DEUXIÈME.

1. (Critique des exagérations qui courent dans te monde touchant l'infaillibilité prétendue de pronostics médicaux relatifs : 1° à la terminaison inattendue de certaines maladies; 2° à l'invasion de maladies que rien en apparence ne fait prévoir ; 3* à la connaissance des moindres écarts dans le régime. L'auteur a pour but d'indiquer les signes qui permettent de prédire la guérison ou la mort du malade, la longueur ou la brièveté du mal, et la formation des dépôts.) On cite des prédictions de médecins, fréquentes, belles, merveilleuses, et telles que je n'en ai ni fait moi-même ni entendu faire à aucun autre. En voici une espèce : Un malade paraît sans ressource et au médecin qui le soigne et aux autres personnes ; survient un second médecin Irai déclare que le malade ne succombera pas, mais qu'il perdra la vue ; ou bien, venant chez un autre malade qui semble au plus mal, il prédira que le patient s'en tirera, mais sera estropié d'un bras ; à un autre qui ne semble pas devoir réchapper, il dira que la santé se rétablira, mais que les orteils devenus noirs tomberont en pourriture ; et ainsi des autres prédictions de ce genre qu'on rapporte de cette façon. Une autre manière de prédiction est d'annoncer aux gens dont le métier est de (aire des entreprises et des affaires, aux uns la mort, aux autres la folie, à d'autres d'autres maladies, prophétisant pour toutes ces choses comme pour les temps antérieurs sans jamais commettre d'erreur. On rapporte encore cet autre mode de prédiction : Chez les athlètes et chez ceux qui prennent de l'exercice et de la fatigue pour cause de maladie, connaître s'ils ont omis quelque portion de leur nourriture, ou mangé quelque chose en dehors du régime, ou trop bu, ou trop peu marché ou fait quelque acte vénérien; rien de tout 9 cela n'échappe, quand bien même- il n'eût été commis qu'un petit écart. Telle est l'exactitude qu'on rapporte de tous ces modes de prédiction. Pour moi, je ne ferai point de telles divinations , mais j'écris les signes par lesquels on doit conjecturer, parmi les malades, quels guériront et quels mourront, quels guériront et quels mourront en peu ou en beaucoup de temps. Je traite aussi des dépôts et comment il faut considérer chacun d'eux.

2. (Rectification de ces pronostics relatifs aux terminaisons inattendues et aux maladies inattendues également. Remarque de l'auteur sur l'incapacité des gens du. monde à juger ou même à relater les faits médicaux.) Au demeurant, je pense que ceux qui prédisent au sujet des membres estropiés et du reste ont parlé, s'ils avaient du jugement, quand la maladie s'était fixée et quand il était clair que le dépôt ne rétrocéderait point, mais non pas quand le dépôt commençait à se faire. J'espère aussi que les autres prédictions sont plus conformes à la faiblesse humaine que celles qu'on rapporte touchant les entrepreneurs et les gens d'affaires, à savoir des morts, des maladies et des folies. Voici comment j'imagine que les choses se sont passées ; et à celui qui ambitionne ce genre de succès il n'est aucunement difficile de prédire. D'abord qui ne connaîtrait les hydropiques et les phtisiques ? Puis on ne serait pas long à découvrir ceux qui doivent délirer si l'on savait quels sont disposés, de naissance, à ce mal ou en ont déjà éprouvé des atteintes ; car, si ces gens étaient adonnés au vin ou mangeurs de viande, s'ils veillaient, s'ils s'exposaient sans raison au froid ou au chaud, il y aurait beaucoup de chances pour que de tels genres de vie provoquassent chez eux le délire. Et les hémorroïdaires, si on les voyait en hiver boire beaucoup et avoir bonne couleur, ce 11 serait le cas de prédire ; car la probabilité est grande que le sang fluera au printemps, de sorte qu'à l'été ils seront décolorés et pleins d'eau. Mais c'est bien informé de tout cela que doit prédire celui qui désire de tels succès ; car, à l'aide de ce qui est écrit, il y a lieu de pronostiquer et la mort et la folie et la santé. Je pourrais ajouter bien des cas semblables, mais j'ai voulu écrire seulement ce qui est le plus connu. Toutefois je conseille d'être singulièrement réservé tant dans la médecine en général que dans ces prédictions, bien persuadé que, le pronostic réussissant, on serait admiré par un malade intelligent, mais que^échouant, on serait, outre la haine, exposé à passer pour fou. En conséquence, je recommande de se prononcer avec réserve sur les pronostics et sur tout le reste de ce genre. Et, de fait, j'entends et je vois que les gens ne savent ni juger ni relater ce qui se dit et se fait dans l'art médical.

3. (Rectification des jugements merveilleux portés sur lés écarts de régime.) Quant aux exercices et aux fatigues, les exactitudes prétendues que rapportent ceux qui en parlent, je n'y crois point ; et, si quelqu'un y croit, je ne l'empêche pas ; car les opinions ne sont contredites par aucun signe, bon on mauvais, qui, inspirant confiance, fasse connaître si la chose est relatée bien ou mal. Du reste il est, à qui veut, permis de s'y fier ; je ne m'y oppose pas. Toutefois, s'il y a quelque chose de vrai dans ce qu'on raconte soit pour les prédictions relatives aux exercices, soit pour les autres que j'ai citées auparavant, je pense d'abord qu'on a prononcé la prédiction en connaissant les signes dont je parle, puis qu'on l'a prononcée avec les doutes que comporte la faiblesse humaine, et en même 13 temps que les narrateurs font la chose plus merveilleuse qu'elle n'a été. En effet, même dans les maladies, il n'est pas aisé de reconnaître les écarts ; et pourtant les malades sont gisants, ils usent d'un régime qui nourrit peu, de sorte que le médecin qui les examine n'a pas beaucoup de points à considérer. Les uns ne font que boire; les autres, outre la boisson, prennent du potage ou très-peu d'aliment. En cet état, nécessairement, ceux qui boivent trop ont la respiration plus gênée ou urinent davantage, ceux qui prennent trop de potage ou d'aliment ont plus de soif et de fièvre ; enfin, ceux qui useraient immodérément et de la boisson et de la nourriture auraient, outre la fièvre et la dyspnée, le ventre tendu et plus gros. Il est loisible d'explorer très-bien tout cela et le reste à l'aide des épreuves que nous avons à notre disposition et que nous employons toutes. D abord, un homme demeurant couché dans le même lieu et soumis à un régime exact, il est plus aisé de reconnaître, par le raisonnement et par la vue, s'il a commis quelque écart, que chez un homme qui va et vient et qui mange beaucoup; ensuite, touchant avec les mains le ventre et les veines, on est moins exposé à se tromper que ne les touchant pas. L'odorat donne, au sujet des fébricitants, des signes nombreux et excellents, car les odeurs diffèrent beaucoup ; mais chez les hommes bien portants et ayant un bon régime, je ne sais pas quelle utilité je trouverais même en cette épreuve. Ensuite, écoutant la voix et la respiration, on peut reconnaître par l'oreille ce qui n'est pas autant manifeste chez les gens bien portants. Toutefois, si le médecin n'avait appris à fond la nature des maladies et des malades, il ne faudrait à l'avance rien pronostiquer ; car, tant que la maladie n'est pas fixée, le patient peut avoir plus de dyspnée, une fièvre plus aiguë, le ventre plus tendu. Pour ces raisons il n'est pas sûr de prédire  15 avant que la maladie ait pris sa constitution ; mais, après ce temps, il faut dire tout ce qui arrive d'anomal. Les accidents qui surviennent par le fait de désobéissance sont manifestes. Les dyspnées et le reste de ce genre cesseront le lendemain, si un écart en est la cause (comp. Pron,, § 2, p. 115) ; donc celui  qui, ayant prévu cette crise, parlera, ne se fourvoiera pas.

4. (Exposé des procédés à employer pour reconnaître les écarts de régime. L'auteur termine ce paragraphe en disant qu'il a pris les livres de ceux dont on rapporte les merveilleuses appréciations, ou qu'il a conversé soit avec eux soit avec leurs enfants et leurs disciples, et que nulle part il n'a rencontré les infaillibilités dont on parle.) Maintenant j'expose le mode de l'examen relativement aux écarts commis, tant par ceux qui ne quittent pas le logis que par ceux qui s'exercent et tous les autres ; mais quant aux narrateurs de ces infaillibilités, je les entends et je m'en ris ; les petits écarts, je ne sais comment j'en acquerrais la preuve, les grands écarts, j'écris comment il faut les observer. D'abord, l'homme sur qui on doit reconnaître les désobéissances doit être vu chaque jour, dans le même endroit, à la même heure, et surtout quand le soleil vient de se lever ; car, à ce moment, il serait en un certain état de vacuité, il est encore à jeun, il n'a fait aucun exercice, sauf la promenade du matin, si toutefois il s'éveille et se met à marcher, promenade dans laquelle il désobéit le moins. Donc, nécessairement, c'est surtout à cette heure que l'homme vivant régulièrement se trouve, quant à la coloration et à tout le corps, dans un état d'égalité ; et, pour la même raison aussi, c'est à ce moment que l'homme qui le soigne aura l'intelligence et la vue le plus perçantes. Il faut prendre en considé- 17 ration, chez le sujet, la nature de l'intelligence et la force do corps ; car les uns obéissent facilement ou difficilement à une prescription, les autres à une autre. D'abord, donc, le sujet mis à la diète, s'il mange et boit trop, sera reconnaissable à ceci : son corps paraîtra plus volumineux que d'habitude, plus gras et plus coloré, à moins que cela n'ait provoqué des selles mauvaises ; il sera aussi plus dispos pour la fatigue. U faut aussi voir s'il a des éructations et s'il est tourmenté par des flatuosités; car, chez des gens en cet état, cela doit arriver à la suite d'écarts de ce genre. Chez un sujet déjà astreint à manger beaucoup et à se fatiguer fortement, s'il ne mange pas sa ration, ou s'il s'enivre, ou s'il ne marche pas après un dîner copieux, voici ce qu'on observera : on sait que, s'il mange son dîner, et qu'il marche autant que d'habitude, il aura meilleur air, et sera plus pénétrant, plus actif dans les exercices, les selles seront plus petites, et c'est de cette façon qu'elles auront le plus de consistance ; mais si, mangeant son dîner, il ne marche pas, il aura des éructations et des flatuosités, la plénitude ne paraîtrait pas moindre et dissipée, il suerait plus qu'auparavant dans les exercices, il aurait de la dyspnée et de la pesanteur, les évacuations alvines seraient plus abondantes et moins consistantes ; s'il manquait et à manger ses aliments et à marcher, il serait plus engourdi et plus paresseux ; s'il s'enivrait, il suerait plus qu'auparavant, aurait de la dyspnée et serait plus pesant et plus humide que d'habitude, il serait aussi plus allant, à moins qu'il ne sentît quelque mal à la tête. Ayant usé d'une femme une fois, il serait plus vif et plus dégagé ; s'il en usait plusieurs fois, il serait plus sec, aurait quelque chose 19 d'aride, serait moins coloré et se fatiguerait plus facilement (comp. tout cela avec 10 et 11 de l'Anc. médic). Les selles, chez ceux qui s'exercent, doivent être, tant qu'ils mangent et boivent peu, petites et dures, mais se faire chaque jour ; si elles ne se font que tous les trois jours ou tous les quatre ou à des intervalles plus longs, il est à craindre qu'il ne survienne ou fièvre ou diarrhée. Les selles qui sont trop humides pour se mouler dans le passage sont toutes mauvaises. Chez ceux qui déjà mangent souvent et se fatiguent beaucoup, les selles doivent, étant molles, être sèches et, pour la quantité, en rapport avec les aliments pris et l'exercice. Les aliments étant supposés égaux, les selles sont le plus abondantes chez ceux qui travaillent le moins, et petites chez ceux qui travaillent le plus, s'ils se portent bien et suivent un régime régulier. Le reste doit être estimé d'après cela. Les selles humides, survenant sans fièvre, se jugeant le septième jour ou plus tôt, sont utiles pourvu qu'elles s'en aillent toutes en une fois et qu'elles ne récidivent pas. Mais si la fièvre survient, si la diarrhée récidive et se prolonge, toutes ces selles sont mauvaises, soit bilieuses, soit pituiteuses, soit crues ; chacune exige un régime particulier, et les unes veulent une médication, les autres une autre. L'urine doit être rendue en proportion de la boisson, d'un jet toujours égal, aussi abondant que possible, et un peu plus épaisse que n'était la boisson. Si elle était aqueuse et 21 plus abondante que la boisson présente, cela indiquerait que le sujet n'est pas docile, mais qu'il boit trop ou qu'il ne peut être nourri tant que l'urine est en cet état. Si l'urine coule peu à peu, cela indique ou que le sujet a besoin d'être évacué ou qu'il a quelque affection du coté de la vessie. Uriner du sang peu souvent, sans fièvre et sans douleur, n'indique rien de mal, c'est la solution d'une courbature ; mais, si le pissement de sang est fréquent ou s'il s'y joint douleur ou fièvre, cela est mauvais ; on prédira, soit en cas de pissement avec douleur, soit en cas de fièvre, qu'un pissement de pus suivra et qu'ainsi les douleurs cesseront. Une urine épaisse, ayant un sédiment blanc, indique quelque douleur et gonflement aux articulations ou aux viscères ; ayant un sédiment jaune, elle annonce la purgation du corps ou des viscères, et, aux viscères, douleur et gonflement. Tous les autres dépôts survenant dans l'urine des gens qui font de l'exercice ont leur origine dans les maladies de vessie ; ce qui le rendra manifeste, c'est qu'ils seront accompagnés de douleurs et difficiles à écarter. Voilà ce que j'écris là-dessus, et autres choses semblables. Quant à ceux dont on cite les prédictions pour leur exactitude, les uns, j'ai conversé avec eux ; les autres, j'ai parlé avec leurs enfants et leurs disciples ; d'autres, fai pris leurs écrits; de sorte que c'est, connaissant bien ce que chacun d'eux pensait, et n'ayant trouvé nulle part les exactitudes, que j'ai essayé d'écrire ceci.

5. (De l'hydropisie, de la phtisie, de la goutte et de l'épilepsie. Remarque générale sur ces quatre maladies.) Au sujet des hydropisies, des phtisies, de la goutte et de ceux qui sont affectés de la maladie dite sacrée, je dis ceci qui est jusqu'à un certain point commun à toutes ces affections, c'est que, chez celui qui y a une disposition congénitale, il faut savoir que la guérison sera difficile. Le reste, je l'écrirai isolément.

6. (Des signes qui, dans l'hydropisie, annoncent une terminaison heureuse ou funeste. De l'hydropisie qui survient après des pertes de sang par le haut et par le bas.) Celui qui est affecté d'hydropisie et qui doit réchapper, doit avoir de bons viscères, qui en même temps se développent naturellement et digèrent bien, avoir une bonne respiration sans douleur, avoir tout le corps également chaud ; les extrémités ne seront pas exténuées; des gonflements y vaudraient mieux que l'exténuation ; le meilleur est qu'il n'y ait ni l'un ni l'autre, mais que les extrémités soient souples et sèches. Le ventre sera souple au toucher; point de toux, point de soif, point de sécheresse de la langue, pas plus après le sommeil que dans le reste du temps, accidents qui sont fréquents. Les aliments seront reçus avec plaisir; et, pris en quantité suffisante, ils ne causeront pas de douleur. Le ventre obéira sans retard aux évacuants ; dans le reste du temps les selles seront molles et moulées. L'urine se montrera conformément au régime et aux changements des vins. La fatigue sera facilement supportée ; il n'y aura pas de lassitude. Le mieux est que le sujet offre cet ensemble de dispositions, c'est de Ja sorte que le rétablissement sera le plus sûr ; sinon, plus il aura de ces conditions, plus la chance sera pour qu'il guérisse ; mais celui qui n'en a aucune et qui a les conditions contraires est, sachez-le, sans espérance ; et celui qui n'a que peu de ces conditions que je dis être bonnes à l'hydropique n'a non plus que peu de chances en sa faveur. Celui qui perd beaucoup de sang par le haut et par le bas, et chez qui la fièvre survient, est grandement exposé à devenir plein d'eau ; des hydropisies c'est celle qui dure le moins, et elle est parmi les plus désespérées ; c'est un pronostic dont il mot informer une personne d'autour le. malade. Ceux chez qui de grands gonflements surviennent, puis s'affaissent et de-rechef se soulèvent, ceux-là guérissent plus volontiers que les 25 patients devenus hydropiques après les éruptions de sang; mais ces hydropisies déçoivent les malades, qui, n'obéissant pas aux médecins, périssent.

7. (Des phtisiques et du pronostic de la phtisie.) Pour les phtisiques je dis, quant à l'expectoration et à la toux, la même chose que ce que j'ai écrit au sujet des empyèmes. Chez celui qui doit s'en tirer heureusement, il faut que l'expectoration soit rendue avec facilité et soit incolore, uniforme, de même couleur et sans pituite ; que ce qui coule de la tête se tourne vers les narines (des Glandes, §§ 13 et 14) ; qu'il n'y ait pas de fièvre ou qu'il n'y en ait pas assez pour faire interdire le dîner ou pour causer de la soif ; que le ventre évacue tous les jours, et que l'évacuation soit dure et en rapport, pour la quantité, avec les aliments ingérés ; et que le sujet ne soit aucunement exténué. On louera une poitrine carrée et velue ; le cartilage en sera petit et bien garni de chair. Celui qui a toutes ces conditions est le plus à l'abri du péril ; celui qui n'en a aucune est le plus en danger. Les jeunes gens dont la poitrine suppure à la suite soit d'un dépôt, soit d'une fistule, soit de quelque autre chose de ce genre, soit d'une rétrocession de dépôt, ne réchappent pas, à moins qu'ils n'aient un bien grand nombre des bons signes. Les phtisiques meurent à l'automne ; au reste c'est en général en cette saison que succombent la plupart de ceux qui sont affectés des autres maladies chroniques. Parmi les phtisiques, le moins de chances est pour les jeunes filles et les femmes chez qui la phtisie est la suite de la suppression des menstrues. Si quelqu'une, fille ou femme, doit réchapper, il faut, outre l'abondance des bons signes, que les règles se montrent d'une façon décisive et sans aucune altération ; 27 autrement il n'y a pas d'espoir. Gens dont la poitrine suppure à la suite d'hémoptysies, hommes, femmes et jeunes filles, ont des chances de guérison ; mais il faut, comparant tous les signes, ceux des suppurations de poitrine et des phtisies, prédire qui guérira et qui succombera. Il y a surtout chance de se rétablir à la suite d'hémoptysies pour ceux qui ont des douleurs dues à l'atrabile dans le dos et dans la poitrine, douleurs qui s'allègent après l'hémorragie ; en effet ils n'ont pas beaucoup de toux, la fièvre né persiste pas avec une grande force, et ils supportent facilement la soif. C'est chez eux que les récidives de l'hémoptysie sont le plus fréquentes, à moins de dépôts ; les meilleurs des dépôts sont ceux qui ont le plus de sang. A ceux qui ont des douleurs dans la poitrine, qui à la longue s'amaigrissent, toussent et éprouvent de la dyspnée, sans fièvre qui survienne ni empyème qui se forme, il faut demander si, quand ils toussent et ont la respiration gênée, ils n'expectorent pas quelque grumeau congloméré, petit et de mauvaise odeur.

8. (Des goutteux et du pronostic dans la goutte.) Quant aux goutteux, ceux qui sont vieux ou qui ont des concrétions autour des articulations, ou qui mènent une vie oisive et ont le ventre resserré, tous ceux-là sent au-dessus des ressources de l'art humain, autant du moins que je sache. Ce qui les guérit le mieux, ce sont-des dysenteries, si elles surviennent ; et, en 29 général, les antres colliquations qui se portent vers les parties inférieures sont utiles. Mais celui qui est jeune, qui n'a pas des concrétions autour des articulations, qui soigne son genre de vie, aime l'exercice et a le ventre obéissant aux choses administrées, celui-là, rencontrant un médecin intelligent, guérira.

9. (Des épileptiques et du pronostic dans l'épilepsie.) Parmi les patients affectés de la maladie sacrée, ceux-là ont le plus de peine à en sortir chez qui le mal est d'enfance et a crû avec eux ; puis ceux chez qui il est survenu, le corps étant dans la force de l'âge, c'est-à-dire depuis vingt-cinq ans jusqu'à quarante-cinq ; enfin, ceux chez qui la maladie se montre sans indiquer d'avance le point du corps où elle commence. Quand elle paraît partir de la tête, ou du côté, ou de la main, ou du pied, elle est plus aisée à guérir. En cela même il y a des différences ; les cas où la tête est le point de départ sont les plus fâcheux, puis ceux qui viennent du côté ; enfin ceux qui viennent des mains et des pieds sont les plus susceptibles de guérison. Le médecin, connaissant le mode du traitement, l'entreprendra, si les sujets sont jeunes et amis du travail, à moins que l'intelligence ait quelque chose de mal ou qu'il ne survienne des accidents apoplectiques ; ces transports atrabilaires ne sont pas favorables, mais tous les autres transports qui se tournent vers le bas sont utiles ; là aussi les dépôts où il y a le plus de sang sont les meilleurs. Les vieillards chez qui le mal commence y succombent généralement ; s'ils ne meurent pas, ils en guérissent très-vite spontanément, mais les médecins ne leur sont guère de secours.

10. (Accidents, chez les enfants, qui indiquent qu'il γ a eu antécédemment quelque attaque l'épilepsie.) Ceux des enfants 31 chez qui les jeux ont éprouvé une distorsion subite, ou chez qui est survenu quelque accident plus grave, ou à qui des tumeurs se sont formées sous le cou, ou dont la voix est devenue plus grêle, ou qui sont affectés de toux sèche chronique, ou qui, ayant grandi, ressentent de la douleur dans le ventre sans dérangement, ou qui ont des distorsions dans les côtés ou des varicosités de grosses veines au ventre, ou chez qui l'épiploon descend, ou chez qui un testicule est devenu gros, ou chez qui un bras a perdu l'embonpoint et la force, ou chez qui soit un pied soit un membre inférieur entier a été frappé d'impuissance, chez tous ceux-là il faut savoir que la maladie a précédé ces accidents ; la plupart de ceux qui élèvent les enfants, interrogés, en conviendront; d'autres sont dans l'ignorance là-dessus et disent qu'à leur connaissance rien de pareil n'a eu lieu.

11. (Des ulcérations, des tumeurs qui s'ulcèrent, des affections ulcéreuses, et du pronostic général de ces lésions. Remarque sur une ulcération particulière de la langue.) Celui qui veut savoir, au sujet des ulcérations, comment chacune se terminera, doit d'abord reconnaître, parmi les dispositions individuelles, les meilleures et les pires pour les plaies ; puis apprendre les âges où chacune des plaies est de difficile guérison ; ensuite examiner combien les régions du corps diffèrent les unes des autres ; enfin être instruit de toutes les autres conditions bonnes et mauvaises qui appartiennent à chaque cas. Sachant tout cela, on saura en même temps quelle issue aura chaque plaie; ignorant cela, on ignorera aussi quelles issues les plaies auront. Voici les bonnes dispositions : un corps svelte, proportionné, avec de bons viscères, n'ayant ni trop d'embonpoint ni trop de sécheresse, étant de coloration blanche ou noire ou rouge ; toutes ces colorations sont bonnes pourvu 33 qu'elles soient sans mélange; mais si elles sont mêlées de jaune, ou jaunes ou livides, elles sont plus mauvaises. Toutes les dispositions contraires à celles qui viennent d'être indiquées doivent être considérées comme mauvaises. Quant aux âges, les tumeurs suppurantes et les scrofules sont très-communes chez les enfants, et ils en guérissent facilement ; elles surviennent moins chez les enfants plus grands et chez les jeunes gens, mais ils s'en débarrassent plus malaisément. Chez les hommes ces tumeurs ne se voient guère ; mais il faut redouter les favus, les cancers cachés et souterrains, les herpès, suite d'épinyctides, jusqu'à ce que les soixante ans soient de beaucoup dépassés. Chez les vieillards on ne voit aucune tumeur de ce genre ; mais ils sont affectés de cancers cachés et superficiels, qui ne finissent qu'avec leur vie. Parmi les régions, les aisselles sont les plus difficiles à guérir, ainsi que les flancs et les cuisses ; car il s'y fait des dépôts et des récidives. Quant aux membres, ce sont [parmi les doigts] les pouces qui font courir le plus de danger, et surtout les pouces des pieds. Chez ceux qui ont une ulcération de longue durée sur le côté de la langue, il faut examiner si, de ce même côté, quelqu'une des dents n'a pas une pointe.

12. (Des blessures et des conditions de leur pronostic. L'auteur, comme en général les hippocratiques, conseille au chirurgien de ne pas se charger du traitement d'une blessure dont l'issue doit être funeste). Parmi les blessures, les plus dangereuses sont celles des grosses veines au cou et aux aines, puis celles du cerveau et du foie, ensuite celles des intestins et de la vessie. Toutes ces blessures, bien que faisant courir les plus grands périls, ne sont pas aussi irrémédiables qu'elles le paraissent ; en effet les régions portant les mêmes noms diffèrent 35 beaucoup ainsi que les mêmes modes des plaies. Ce qui diffère aussi beaucoup, c'est la disposition du corps chez le même sujet ; il est des cas où, blessé, il n'aura ni fièvre ni inflammation, et des cas où, sans cause, la fièvre le saisira et l'inflammation s'emparera tout à fait de quelqu'une des parties du corps. Mais quand le blessé n'a point de délire et supporte bien la blessure, il faut se charger de la plaie comme devant marcher en raison du traitement et de ce qui survient. Le fait est que l'on meurt par toute sorte de blessures. En effet il est beaucoup de veines, petites et grosses, qui tuent par hémorragie, si elles se trouvent en état d'orgasme, tandis qu'ouvertes dans un autre temps, elles procurent du soulagement. Mainte blessure paraissant être dans des lieux innocents et n'avoir rien de fâcheux, la douleur est si intense que le blessé ne peut respirer ; d'autres fois, la douleur d'une plaie qui n'offrait rien de fâcheux n'a point, il est vrai, empêché la respiration, mais le délire est survenu avec la fièvre, et le blessé a succombé ; ceux dont le corps est disposé à la fièvre ou l'esprit au dérangement éprouvent ces accidents. Mais il ne faut ni s'étonner de ces derniers accidents ni redouter outre 37 mesure les premiers, sachant bien que les corps ainsi que les âmes diffèrent beaucoup et ont une très-grande influence. Donc, toutes les blessures qui, soit, comme il vient d'être dit, par un état du corps ou de l'âme, ou par un état d'orgasme, soit par la grandeur, sont assez gravés pour que le sujet ne puisse, reprenant ses sens, être disposé au traitement, il faut les abandonner (Des Fract., § 16), quelles qu'elles soient, sauf les lipothymies éphémères. Le médecin doit se charger du traitement de toutes les autres, quand elles sont récentes, veillant à ce que les patients échappent aux fièvres, aux hémorragies et aux affections serpigineuses. C'est dans les blessures les plus graves que la vigilance doit toujours être (cela est bien entendu) le plus attentive et durer le plus longtemps.

13. (Des affections serpigineuses, et entre autres de la pourriture; pronostic.) Les affections serpigineuses les plus funestes sont celles où les pourritures sont les plus profondes, les plus noires et les plus sèches ; mauvaises aussi et périlleuses sont celles qui rendent un ichor noir. Celles des pourritures qui sont blanches et muqueuses tuent moins, mais récidivent davantage et se prolongent. De toutes les plaies serpigineuses, les herpès sont les plus exempts de danger, mais aussi les plus tenaces, comme les cancers cachés. Dans tous les cas une fièvre qui survient pendant un jour est avantageuse ainsi que du pus très-blanc et très-épais. Avantageux aussi est le sphacèle d'une partie nerveuse, d'un os ou de tons les deux, du moins dans les pourritures profondes et noires ; car, dans les sphacèles, il s'écoule un pus abondant qui résout les pourritures.

14. (Pronostic dans les plaies de tête.) Des plaies de tète, les plus funestes sont celles qui pénètrent dans le cerveau, comme il a été écrit ci-dessus. Ce sont encore des accidents graves qu'un os dénudé dans une grande étendue, un os enfoncé, un os brisé. Si l'ouverture de la plaie est petite et que la fente de 39 l'os s'étende au loin, le péril est plus grand. C'est encore une circonstance aggravante que la fracture intéresse une suture et qu'elle s'étende vers les parties supérieures de la tête (Des plaies de tête, § 2). Dans toutes les lésions de quelque importance à la tête, on s'informera si elles sont récentes, si elles sont dues à un instrument de jet, si le patient est tombé sur le coup, s'il a été jeté dans la stupeur (Ib., § 11). Dans le cas où quelqu'une de ces circonstances existe, plus de soin est exigé, vu que le cerveau s'est ressenti de la blessure. Si la lésion n'est pas récente, on recherchera et prendra en considération les autres signes. Le mieux est que le sujet blessé à la tête ne soit pris ni de fièvre, ni d'hémorragie, ni d'inflammation, ni de douleur ; si quelqu'un de ces accidents survenait, il y aurait le plus de sûreté à ce qu'ils survinssent au début et durassent peu de temps. Dans les douleurs et dans les inflammations, il est avantageux que ce soient celles des plaies ; dans les hémorragies, que du pus apparaisse sur les veines ; quant aux fièvres, les conditions que, dans les maladies aiguës, j'ai écrit être utiles, je dis qu'ici aussi elles sont bonnes, et que les conditions contraires sont mauvaises. Commencera avoir la fièvre, dans une plaie de tête, le quatrième jour, ou le septième, ou le onzième, est très-funeste. Ces lésions se jugent, si la fièvre commence le quatrième jour de la plaie, au onzième ; si la fièvre commence le septième, au quatorzième ou au dix-septième ; si elle commence le onzième, au vingtième, comme il a été exposé dans les fièvres survenant sans causes manifestes. 41 Au début de la fièvre, si le délire éclate, si quelque membre est frappé de paralysie, sachez que le patient succombera, à moins, absolument, qu'il ne survienne quelqu'un des signes les plus favorables ou qu'il ne soit soutenu par une bonne constitution : car il y a encore cette chance de salut ; mais, nécessairement, le membre où le mal s'est fixé sera impotent, si toutefois le patient réchappe.

15. (Du pronostic dans les plaies des membres. Signes de l'exfoliation d'un tendon, d'un os. Gravité des lésions du coude.) Les plaies des membres qui sont grandes et qui tranchent complètement les nerfs (tendons) servant de moyen d'union feront manifestement que le patient sera estropié. S'il y a doute sur l'état des nerfs, l'instrument vulnérant étant aigu, sachez qu'une plaie longitudinale vaut mieux qu'une plaie transversale ; la chose, est indifférente si l'instrument est pesant et mousse ; mais il faut considérer la profondeur de la plaie et les autres signes. Voici ces signes : si du pus se forme au membre, nécessairement le membre deviendra plus roide ; si en outre des tuméfactions concomitantes y persistent, nécessairement l'en- 43 droit demeurera roide longtemps, et la tuméfaction se prolongera après la guérison de la plaie ; et nécessairement aussi la flexion et l'extension reviendront avec lenteur dans les membres qui auront été traités en une position fléchie. Dans les cas où un nerf (tendon) paraît devoir se mortifier, on peut avec plus de sûreté prédire que le sujet sera estropié, surtout si le nerf qui se détache appartient aux membres inférieurs. On connaîtra par ceci qu'un nerf va s'exfolier : il s'écoule un pu» blanc, épais et pendant longtemps (des Fract., § 28); et dans le début il survient au membre des douleurs et des inflammations. Les mêmes symptômes se montrent quand un os doit s'exfolier. Les plaies dans les coudes, étant très-sujettes à s'enflammer, viennent aux suppurations, aux incisions, aux cautérisations.

16. (Des lésions de la moelle épinière.) Dans les lésions de la moelle épinière, provenant ou d'une chute on de quelque autre cause, ou spontanément, le sujet perd l'usage des membres inférieurs, de sorte qu'il ne sent pas même quand on le touche, et celui du ventre et de la vessie, de sorte que dans les premiers temps il ne rend ni selle ni urine, si ce n'est à l'aide de remèdes. Mais quand le mal se prolonge, les selles et les urines passent sans qu'il s'en aperçoive ; après quoi il ne tarde pas à succomber.

17. (Examiner, chez ceux dont la gorge se remplit de sang, s'il n'y a pas une ulcération cachée ou une sangsue fixée.) Chez ceux dont la gorge se remplit de sang plusieurs fois chaque jour et chaque nuit, sans douleur antécédente de la tête, sans toux, sans vomissements, sans fièvre qui prenne, sans douleur de poitrine ou de dos, chez ceux-là il faut examiner les narines 45 et la gorge : vous y trouverez ou quelque plaie ou une sangsue.

18. (Ophtalmies. Pronostic.) Les yeux chassieux (ophtalmomie catarrhale) se guérissent le mieux, si le larmoiement, la chassie et la tuméfaction commencent à se produire en même temps. Si les larmes sont mélangées à la chassie et ne sont pas très-chaudes, que la chassie soit blanche et molle, et le gonflement souple et relâché, cela est bien ; si en effet les choses sont ainsi, l'œil se collera la nuit, de sorte qu'il sera sans douleur, et de cette façon le mal aura le moins de danger et le moins de durée. Quand les larmes coulent abondantes et chaudes avec très-peu de chassie et un petit gonflement, s'il n'y a qu'un œil de pris, cela est de très-longue durée, mais sans danger. Ce mode ne s'accompagne pas de douleur, surtout dans ces cas. On attendra la crise : la première, pour les vingt jours; passé ce temps, pour les quarante ; et si, même en cet intervalle, le mal ne cesse pas, pour les soixante. Pendant tout ce temps, on considérera la chassie, si elle se mêle aux larmes et si elle devient blanche et molle, surtout vers les époques de crise ; car c'est ce qu'elle fera, si le mal doit cesser. Quand les deux yeux sont ainsi affectés, le danger de l'ulcération est plus grand ; mais la crise viendra plus vite. Les chassies sèches sont très-douloureuses, mais se jugent promptement, à moins que l'œil ne contracte une plaie. Une grande tuméfaction indolente et sèche est sans danger ; mais, avec douleur, elle est mauvaise si elle est sèche, et il y a danger qu'elle n'amène l'ulcération et l'occlusion de l'œil ; elle est fâcheuse aussi, avec larmes et douleur ; en effet, si les larmes coulent chaudes et salées, il y a danger d'ulcération pour la pupille et pour les paupières. Si la tuméfaction s'affaisse, que les larmes soient versées pendant longtemps et qu'il y ait de la 47 chassie, il faut prédire chez les hommes le renversement des paupières, chez les femmes et les enfants l'ulcération et le renversement. Si la chassie est jaune ou livide, que les larmes soient abondantes et chaudes, qu'il y ait chaleur dans la tête, qu'à travers la tempe des douleurs aillent se fixer à l'œil et que l'insomnie s'y joigne, nécessairement il se formera une ulcération dans l'œil ; la chance est aussi pour une rupture. Du soulagement est procuré ou par une fièvre qui survient ou par une douleur qui se fixe aux lombes. Dans ces cas on prédira ce qui arrivera, en considérant le temps, les humeurs qui coulent de l'œil, l'intensité des douleurs et les insomnies. .

19. (Rupture de l'œil. Saillie de l'iris; pronostic en ce cas.) Quand if est possible d'examiner l'œil, si l'on y trouve une rupture et la prunelle (l'iris) faisant saillie à travers la rupture, le cas est mauvais et la réduction est difficile ; si en outre il y survient de la pourriture, l'œil perd tout usage. Quant aux autres modes des ulcérations, il faut, en considérant les lieux, prédire les pourritures et les profondeurs ; car, nécessairement, les cicatrices seront en proportion de l'intensité des ulcérations. Quand donc les yeux se rompent et font une grande saillie, de sorte que la prunelle (l'iris) soit hors de sa place, il n'est pas possible que ni le temps ni l'art apportent quelque amélioration à l'état de la vue ; mais les petits déplacements de l'iris sont susceptibles de réduction, s'il n'y survient rien de mal et si le sujet est jeune.

20. (Ulcérations et cicatrices aux yeux: Opinion touchant le trouble qu'apporte à la vision une lésion au-dessus du sourcil ; voy. là-dessus, t. V, Argument des Coaques, § vii, p. 583.) 49 Quant aux cicatrices résultant des ulcérations, toutes, chez ceux qui n'ont pas d'autre mal, peuvent être améliorées et par le temps et par l'art, surtout les plus récentes et chez les sujets les plus jeunes. Quant aux lieux, ceux qui souffrent le plus de l'ulcération sont d'abord les prunelles, puis le dessus des sourcils, ensuite ce qui se rapproche le plus de ces endroits.. Les pupilles devenues glauques ou argentées ou bleues ne valent rien ; valent un peu mieux celles qui paraissent plus petites ou plus larges, ou qui ont des angles, que ce soit à la suite de causes connues ou spontanément. Les obscurcissements, les nuages, les cicatrices blanchâtres s'effacent et disparaissent, à moins que quelque plaie ne se soit formée dans l'endroit, ou qu'auparavant l'endroit ne se trouvât affecté d'une cicatrice on d'un ptérygion. Si une cicatrice brillante se forme et blanchit une partie du noir de l'œil, elle pourra, persistant longtemps et étant raboteuse et épaisse, laisser une marque ineffaçable.

21. (Des crises dans les maladies des yeux.) Les crises sont ici comme celles que j'ai écrites dans les fièvres. Il faut prédire, à l'aide de la connaissance des signes, considérant la différence des ophtalmies, suivant ce qui a été écrit pour chacune, celles de longue durée, quand les signes les plus mauvais surviennent, et celles de courte durée, quand se montrent les signes les meilleurs ; en ce dernier cas, on prédira qu'elles cesseront 51 le septième jour ou dans le voisinage de ce terme, et, en tout cas, on les réputera sans danger. Quant aux récidives, on s'y attendra dans les cas où les améliorations surviendront hors des jours critiques et sans l'apparition de bons signes. Mais surtout il importe, dans les affections des yeux, de faire attention à la constitution de l'urine ; car les opportunités sont fugitives.

22. (Dysenterie. Pronostic.) Les dysenteries qui s'accompagnent de fièvre ou de selles variées, ou d'inflammation soit du foie, soit de l'hypocondre, soit de l'estomac, ou qui sont douloureuses, ou qui coupent l'appétit et causent la soif, sont toutes fâcheuses ; le patient qui a le plus de ces accidents succombera le plus vite ; celui qui en présente le moins a le plus de chances. Cette maladie enlève principalement les enfants de cinq ans et au-dessus jusqu'à dix ans ; les autres âges moins. Mais celles qui sont utiles, d'une part, ne produisent pas ces maux, et, d'autre part, évacuant du sang et des raclures, elles cessent le septième jour, ou le quatorzième, ou le vingtième, ou le quarantième, ou en dedans de ces termes. En effet de pareilles selles guérissent des maladies qui existaient antécédemment dans le corps ; maladies dont les plus anciennes résistent davantage, et les plus récentes peuvent disparaître même en peu jours. Il n'est pas jusqu'aux femmes enceintes qui n'en réchappent, surtout vers l'accouchement et après l'accouchement ; elles sauvent leurs fruits avec des selles de sang et des raclures qui durent même plusieurs mois, pourvu qu'il n'y survienne aucune douleur ni aucun autre des signes que j'ai écrit être mauvais dans les dysenteries. Mais quand quelqu'un de ces phénomènes arrive, cela annonce mort à l'embryon et 53 péril à la femme, à moins qu'après l'issue du fœtus et la sortie du délivre la dysenterie ne cesse le jour même ou peu après.

23. (Diarrhées. Pronostic.) Les lientéries continues, de longue durée, dérangeant à chaque heure avec du bruit et sans bruit, se faisant sentir également la nuit comme le jour, ayant des selles ou très-crues ou noires et lisses et fétides, sont toutes fâcheuses. En effet elles causent de la soif, elles détournent de la vessie la boisson, qui cesse d'être expulsée par l'urine, elles ulcèrent la bouche, elles produisent sur la face une rougeur avec soulèvement et des éphélides de toutes couleurs ; en même temps elles rendent le ventre fermentant, sale et ridé. Ainsi affecté, le sujet ne peut ni manger, ni marcher, ni faire tout ce qui se fait. Cette maladie est le plus fâcheuse chez les personnes âgées ; elle est forte aussi chez les adultes, et beaucoup moins dans les autres âges. Celui qui, n'étant pas dans ces âges que je dis être le plus maltraités par cette affection, a le moins des signes que j'ai écrit être mauvais, celui-là est le plus en sûreté. Cette maladie a besoin de traitement jusqu'à ce que l'urine coule en proportion de la boisson, que le corps profite des aliments ingérés et que les mauvaises couleurs aient disparu. Les autres diarrhées qui sont sans fièvre n'ont ni durée ni malignité; en effet elles cesseront ou par lavage ou spontanément. Il faut prédire la fin de la diarrhée, quand, touchant le ventre avec la main, on n'y sent aucun mouvement 55 et que les gaz sortent à la fin de l'évacuation. Le fondement se renverse chez les hommes qui, ayant des hémorroïdes, sont pris de diarrhée, chez les enfants qui ont la pierre et qui sont affectés de dysenteries longues et intempérées, et chez les gens âgés qui ont des caillots de mucosités.

24. (Conjectures pour savoir quelles femmes sont aptes à concevoir. Ces conjectures sont fondées sur l'apparence extérieure, sur l'état des règles, sur l'état de la matrice et les lésions qu'elle peut avoir souffertes. l'opinion qui attribue le garçon au côté droit de la matrice et la fille au côté gauche est admise par l'auteur.) Voici comment il faut conjecturer quelles sont, parmi les femmes, celles qui sont plus ou moins aptes à concevoir. D'abord les formes : en effet les petites femmes sont meilleures pour concevoir que les grandes, les maigres que les grasses, les blanches que les rouges, les noires que les livides, celles qui ont des veines apparentes que celles qui n'en ont pas. Chez une femme d'un certain âge, il est mauvais d'avoir de la chair exubérante, mais il est bon d'avoir des mamelles volumineuses et grandes. Ces caractères se reconnaissent à la première vue. On s'informera des règles, si elles paraissent tous les mois, si elles sont en quantité suffisante, de bonne couleur, égales lors de chaque époque, et si elles arrivent aux mêmes jours du mois. Car le mieux est que ces choses soient ainsi. Le lieu dans lequel est la conception, et que nous nommons matrice, doit être sain, sec et souple, ni rétracté ni procident, n'avoir l'orifice ni 57 dévié ni fermé ni béant ; car il est impossible, avec un quelconque de ces empêchements, que la conception se fasse. Les femmes qui ne peuvent pas devenir grosses mais qui sont pâles sans qu'il y ait fièvre et sans que les viscères en soient cause, diront qu'elles ont de la céphalalgie, et que les règles sont chez elles mauvaises et non critiques. Et si, chez les femmes ainsi disposées, les règles viennent peu et pendant longtemps ou se suppriment complètement, la matrice a besoin de purgation. Celles qui ont une bonne coloration, la chair abondante et grasse et les veines cachées, n'éprouvent aucune douleur, et les règles ou bien sont supprimées complètement ou bien ne viennent qu'en petite quantité et d'une façon non critique ; cette forme est une des plus difficiles où l'on puisse forcer la grossesse à se produire. Mais si, les règles paraissant d'une manière irréprochable, la femme a le corps ainsi disposé et ne conçoit pas, la matrice est cause qu'il ne peut pas y avoir d'enfants : elle est ou rétractée ou béante ; car les autres affections de cette partie s'accompagnent de douleur, de décoloration et d'amaigrissement. Les femmes chez qui survient une ulcération soit à la suite de l'accouchement, soit par un abcès, soit par quelque autre cause, ont nécessairement de la fièvre, des tuméfactions aux aines et des douleurs dans ces régions. Si en outre les lochies sont supprimées, en ce cas les maux qui existent sont, de tout point, de crise plus difficile et de plus longue durée; il s'y joint des douleurs dans les hypo-chondres et à la tête. L'ulcère ayant existé, et s'étant guéri, nécessairement cet endroit devient plus lisse et plus dur, et la conception est moins facile. Si l'ulcère a siégé seulement du côté gauche et que la femme conçoive, soit qu'elle porte encore l'ulcération, ou que du reste elle soit déjà guérie, il y a chance pour qu'elle mette au monde plutôt un garçon ; si l'ulcération 59 a existé du côté droit et que la femme conçoive, il y a lieu de croire que l'enfant sera plutôt une fille.

25. (Cas où chez une femme qui ne conçoit pas on peut attendre une hématémèse.) Quand chez une femme qui ne peut concevoir surviennent des fièvres avec un état de maigreur, il faut s'informer si la matrice a quelque ulcération ou quelque autre des lésions que j'ai écrites; en effet, si aucun mal existant en ce lieu ne paraissait cause de l'amaigrissement et de l'impossibilité à concevoir, il faudrait s'attendre à une hématémèse ; nécessairement, en ce cas, les règles sont supprimées. Si la fièvre se dissipe par l'hémorragie, et que les règles paraissent, elle deviendra grosse ; mais si, avant l'hémorragie, s'établit une diarrhée de mauvaise nature, il y a danger que la femme succombe avant de vomir le sang.

26. (Cas de grossesse apparente qui permet d'espérer une grossesse effective.) Les femmes qui paraissent être grosses sans l'être, qui sont dans l'erreur pendant plusieurs mois, les règles ne venant pas, et qui voient leur ventre grossir et se mouvoir, souffrent à la tête, au cou et aux hypochondres ; dans les mamelles il ne se forme pas de lait, si ce n'est un peu et aqueux. Quand le gonflement du ventre a disparu et qu'elles sont vides, elles concevront, à moins que quelque autre empêchement ne survienne ; en effet cette affection est bonne à faire un changement dans la matrice, de sorte qu'après ce temps la femme deviendra enceinte. Chez les femmes grosses, ces souffrances n'arrivent pas, à moins qu'elles ne soient habituelles, et du lait se forme dans les seins.

27. (Indiquer aux femmes affectées de flux de longue durée certains phénomènes particuliers qu'elles doivent présenter.) Celles qui sont affectées de flux depuis longtemps, on leur demandera si elles souffrent à la tête, aux lombes et au bas du ventre; on leur demandera aussi si elles ont des agacements de dents, des éblouissements de la vue, des tintements d'oreille.

28. (Cas où l'on peut prédire qu'une femme vomira des vers ronds.) Chez celles qui, à jeun, vomissent des matières un peu bilieuses pendant plusieurs jours, sans être grosses et sans avoir la fièvre, il faut s'informer si elles vomissent en même temps des vers ronds; si elles répondent que non, on peut leur prédire que cela arrivera. Cette maladie survient surtout chez les femmes, puis chez les jeunes filles, moins chez les autres personnes.

29. (Remarque générale sur les douleurs sans fièvre.) Les douleurs qui sont sans fièvre ne causent pas la mort, mais sont la plupart de longue durée, et ont beaucoup de métastases et de récidives.

30. (Des douleurs de tête. De celles qui sont soulagées par des coryzas. De celles où ton peut attendre, comme crise salutaire; des dépôts, des expectorations purulentes, des hémorroïdes, des éruptions. Les engourdissements et les prurits qui passent à travers la tête sont considérés par routeur comme étant de nature mélancolique, c'est-à-dire dus à la bile noire.) D'abord les douleurs de tête, quant à leur caractère, sont les unes bénignes, les autres beaucoup plus mauvaises. Il faut distinguer les unes des autres ainsi : les sujets qui ont des éblouissements, une certaine rougeur aux yeux et de la démangeaison an front, sont soulagés par un écoulement de sang spontané 63 ou provoqué. C'est là un mode simple. Ceux chez qui des douleurs de la tête et du front sont produites par de grands vents et par de fortes froidures après avoir été échauffés fortement, en sont généralement débarrassés par des coryzas complets ; toutefois des éternuements les soulagent, ainsi que des mucosités qui viennent dans les narines, spontanément, ce qui est le mieux, sinon, provoqués. Si les coryzas qui sont complets de manière à s'accompagner de toux, et les éternuements qui surviennent ne font pas cesser les douleurs, nécessairement, en ce cas, il y aura des suppurations et des décolorations (comp. Ép. vii, §§ 56 et 57). Chez ceux qui, sans cause, ont des douleurs persistantes et dans toute la tête, avec maigreur et faiblesse, il faut prévoir que le mal sera bien plus fâcheux que le précédent ; si la douleur, quittant la tête, descend dans le cou et dans le dos, et derechef revient à la tête, cela est plus fâcheux encore ; mais ce qu'il y a de plus redoutable, c'est que de la tête elle s'étende au cou et au dos. Dans ces cas on attendra les soulagements soit de dépôts, soit d'expectorations purulentes, soit d'hémorroïdes, soit d'éruptions sur le corps ; il est utile aussi que la tête se couvre de furfur. Ceux à qui des engourdissements et des sensations de prurit passent à travers la tète, tantôt la tête entière, tantôt une partie seulement, et à qui souvent quelque chose de froid semble cheminer à travers la tête, il faut leur demander si le prurit arrive jusqu'au bout de la langue; s'il en est ainsi, la maladie est complète et de plus difficile guérison ; sans cela elle n'est pas rebelle. Les modes des soulagements sont par les dépôts qui ont été écrits plus haut; toutefois des dépôts surviennent moins chez ceux-ci que chez ceux-là. Chez ceux qui avec les douleurs sont pris de vertiges, le cas est difficile à guérir et de nature délirante ; ce mode se voit surtout chez les vieillards. 65 Les autres maladies siégeant à la tête chez les hommes et chez les femmes sont incontestablement les plus intenses et ont une longue durée ; on les voit aussi chez les jeunes gens et chez les jeunes filles à l'âge de puberté, surtout à la venue des règles. Chez les femmes, quant aux céphalalgies, tout est le même que chez les hommes ; mais les prurits et les désordres mélancoliques sont moins communs, sauf chez celles qui n'ont plus leurs règles.

31. (Chlorose.) Ceux qui, jeunes, ont mauvaise couleur pendant longtemps, mais chez qui, constamment, la coloration n'a pas le caractère ictérique, ceux-là, hommes et femmes, ont mal à la tête, mangent des pierres et de la terre, et ont des hémorroïdes. Les colorations verdâtres qui sont chroniques sans qu'il y ait de forts ictères, s'accompagnent de toutes les mêmes choses, si ce n'est qu'au lieu de manger des pierres et de la terre, les patients souffrent plus que les précédents aux hypochondres.

32. (Ce que signifie la coloration jaune persistant longtemps avec le visage boursouflé.) Ceux qui paraissent jaunes pendant longtemps et qui ont le visage boursouflé, sachez qu'ils ont ou des douleurs de tête, ou des souffrances aux viscères ou quelque mal au siège. Chez la plupart on rencontre non pas un seul de ces accidents, mais parfois plusieurs ou même tous.

33. (Nyctalopie.) Ceux qui voient la nuit, et que nous nom- 67 mons nyctalopes, sont pris jeunes, c'est-à-dire enfants ou jeunes gens, de cette maladie ; ils en sont débarrasses spontanément, les uns en quarante jours, les autres en sept moi ; chez quelques-uns même elle a duré une année entière. On présagera la durée en considérant la force de la maladie et l'âge du malade. Les dépôts soulagent dans ces cas en se montrant et en se dirigeant vers -le bas ; mais ils ne surviennent guère à cause de la jeunesse des sujets. Les femmes ne sont pas prises de cette affection, ni les jeunes filles qui sont bien réglées.

34. ( Rapport que peut avoir un larmoiement persistant ou la nyctalopie avec la céphalalgie.) Ceux qui ont des larmoiements persistants ou qui deviennent nyctalopes, il faut leur demander s'ils ont eu quelque douleur de tête avant ces déterminations morbides.

33. (Douleur au sinciput et épistaxis. Épistaxis et gonflement de la rate, ou céphalalgie ou éblouissements.) Chez ceux qui, n'ayant ni fièvre ni décoloration, souffrent souvent du sinciput et des tempes, chez ceux-là, à moins qu'ils n'aient quelque apostase évidente au visage, ou la voix enrouée, ou ma) aux dents, il faut prédire que du sang coulera par les narines. Ceux à qui du sang coule par les narines paraissent être du reste en santé, mais vous les trouverez ayant ou la rate tuméfiée ou mal à la tête, ou quelque lueur qui se montre à eux devant l'œil. Même chez la plupart de ces gens, on rencontre à la fois et cet état de la tète et cet état de la rate.

36. (Accidents scorbutiques liés à la tuméfaction de la rate; comparez Des Affections, § 20.) Les gencives sont mauvaises et la bouche fétide chez ceux qui ont la rate grosse. Ceux qui ont la rate grosse sans qu'ils éprouvent des hémorragies et 69 sans que la bouche soit fétide, offrent des ulcérations mauvaises aux jambes et des cicatrices noires.

37. (Tuméfaction du dessous de l'œil et gonflement de la rate). Chez ceux à qui le dessous de l'œil se gonfle fortement, vous trouverez la rate tuméfiée ; si en outre il survient des gonflements aux pieds, on reconnaîtra de l'eau chez eux, mais il faut examiner le ventre et les lombes.

38. (Paralysies faciales.) Les distorsions dans le visage, si elles n'ont de communication avec rien autre dans le corps, cessent promptement, soit spontanément soit par les remèdes ; mais autrement il y a apoplexie.

39. (Atrophie musculaire dans les paralysies, indice de l'impossibilité d'un retour des mouvements ; comp. là-dessus, Duchenne, De l'Électrisation localisée, p. 552 et suiv. et p. 851.) Ceux chez qui l'impossibilité de mouvoir la partie affectée en détermine l'amaigrissement, ne peuvent être remis dans leur premier état ; mais ceux chez qui cet amaigrissement ne survient pas guériront. Quant au temps dans lequel ils guériront, il faut prédire en considérant et la force de la maladie, et l'époque, et l'âge, et la saison, sachant que, de ces affections, celles qui sont les plus anciennes, les plus mauvaises et qui ont roulé, cèdent le plus difficilement, ainsi que celles qui siègent en des corps vieillis. Ajoutez que l'automne et l'hiver sont moins propres que le printemps et l'été à la solution de ces maladies.

40. (Douleurs survenant aux épaules et allant aux bras, guéries par un vomissement de bile noire. Douleurs fixées aux épaules ou allant au dos, guéries par un vomissement de pus ou de bile noire). Les douleurs survenant aux épaules, et qui, 71 descendant dans les bras, produisent des engourdissements et des douleurs, n'ont pas d'à posta ses, mais elles guérissent avec le vomissement d'une bile noire (Ép. v, 92). Mais celles qui demeurent là, aux épaules, ou même qui vont au dos (Ép. vii, 48), se dissipent par un vomissement de pus ou de bile noire. Il faut distinguer ainsi ces deux cas : si le sujet a bonne respiration et est maigre, il y a plus de chances pour qu'il vomisse de la bile; mais s'il éprouve de la gêne de respiration et s'il lui court sur le visage une couleur qui n'y était pas auparavant, rougeâtre ou noire, il y a plus de chances pour qu'il crache du pus. Il faut aussi examiner si les pieds sont gonflés ; car ce signe est concordant avec ce qui précède. Cette maladie survient chez les hommes avec le plus d'intensité depuis quarante ans jusqu'à soixante. Cet âge est particulièrement tourmenté par les affections de la hanche.

41. (Affections de la hanche. L'auteur paraît γ rattacher certaines lésions de la partie inférieure de la moelle épinière.) Voici les remarques qu'on fait sur les affections de la hanche : chez les sujets âgés, quand les engourdissements et les refroidissements des lombes et des membres inférieurs sont le plus intenses, que le membre viril n'est pas susceptible d'érection, que les selles *ie cheminent pas si ce n'est par remèdes (comp. une observation, Ép. iv, § 42), et qu'une abondante mucosité fécale est évacuée, la maladie se prolongera le plus, et il faut prédire qu'elle durera au moins un an depuis le moment où elle a commencé, et attendre les soulagements pour le printemps et l'été. Chez les jeunes gens, les affections de la hanche sont non pas moins douloureuses, mais plus courtes ; car elles se dissipent en quarante jours ; et il n'y survient ni engourdissements intenses ni refroidissements des membres inférieurs et des lombes. Chez ceux en qui cette maladie est aux lombes et aux membres inférieurs sans les forcer pourtant à se tenir couches, il faut examiner s'il y a tumeur dans la hanche, et demander si la douleur va à l'aine ; si ces deux circonstances existent, la maladie est de longue durée ; on demandera aussi si des en- 73 gourdissemenls sont à la cuisse et vont jusqu'au jarret ; sur la réponse affirmative, on demandera derechef s'ils vont, par la jambe, jusqu'au tarse du pied. A ceux qui répondent oui à la plupart de ces questions, on dira qu'ils ont le membre inférieur tantôt chaud et tantôt froid. Quand cette maladie, abandonnant les lombes, se tourne vers le bas, il faut avoir confiance. Mais quand, sans quitter les hanches et les lombes, elle se tourne vers le haut, il faut prédire que le mal est formidable.

42. (Douleurs aux articulations avec gonflement, liées à des hémorragies, à des prurits, à des douleurs abdominales, à des urines pâles.) Chez ceux à qui des douleurs viennent aux articulations avec des gonflements et cessent, sans avoir le caractère goutteux, vous trouverez les viscères tuméfiés et un dépôt blanc dans l'urine ; et, si vous interrogez le sujet, il dira qu'il souffre souvent aux tempes; il dira aussi qu'il a des sueurs nocturnes. Mais si ni ce dépôt dans l'urine ni les sueurs n'existent, il est à craindre que les articulations ne soient estropiées ou qu'il ne s'y forme ce qu'on nomme mélicéris. Cette maladie survient à ceux chez qui une hémorragie habituelle dans l'enfance et dans la jeunesse a cessé ; on fera donc des interrogations sur l'hémorragie, pour savoir si elle avait lieu dans la jeunesse ; et si les prurits sont dans la poitrine et dans le dos ; et si le ventre cause des douleurs intenses sans dérangement ; et s'il y a des hémorroïdes ; car tel est le commencement de ces affections. Si ces sujets sont de mauvaise couleur, on leur demandera s'ils souffrent de la tête ; et ils diront que oui. De ces malades, ceux chez qui le ventre est douloureux à droite, ont 75 des souffrances plus fortes, surtout quand le reliquat de la douleur est dans l'hypochondre au foie. Ces douleurs sont soudainement soulagées par du gargouillement produit dans le ventre; quand la douleur a cessé, ils rendent une urine épaisse et pâle. Ce genre d'affection n'est nullement mortel, mais il est très-persistant. Quand la maladie a déjà duré longtemps, elle cause l'amblyopie. On interrogera sur l'hémorragie, s'il y en avait dans la jeunesse, sur l'amblyopie, sur l'urine si elle était évacuée pâle, sur les gargouillements s'ils surviennent et si, survenant, ils soulagent. Les malades diront oui à tout cela.

43. (Lichen, lèpre, leucé, maladie phénicienne.) Les lichens, les lèpres, les leucés : chez ceux à qui quelqu'une de ces affections est venue dans la jeunesse ou dans l'enfance ou sur qui, apparaissant, elle s'accroît peu à peu en beaucoup de temps, il faut regarder cet exanthème non comme une apostase, mais comme une maladie ; au contraire, ce serait une apostase dans le cas où quelqu'une de ces éruptions se produirait en quantité et soudainement. Les leucés appartiennent aux affections les plus graves, comme aussi la maladie dite phénicienne (voy. la note 8). Les lèpres et les lichens sont du genre atrabilaire. On guérit ces affections d'autant plus facilement qu'elles viennent à des sujets plus jeunes, qu'elles sont plus récentes et qu'eues siègent dans des parties du corps plus molles et plus charnues.

FIN DU DEUXIÈME LIVRE DES PRORRHETIQUES.

antes et chaudes,