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OEUVRES D'HIPPOCRATE

 PRORRHETIQUES

LIVRE PREMIER

INTRODUCTION

 

Les liens les plus intimes et les plus nombreux unissent le premier livre des Prorrhétiques, les Prénotions de Cos, et le Pronostic. Non seulement les mêmes idées, mais les mêmes phrases se retrouvent textuellement, ou à de légères modifications près, dans l'un et dans l'autre traité (01). Ils sont donc sortis, sinon de la même main, du moins et très certainement de la mérite école. L'examen isolé de chacun de ces opuscules, l'appréciation de leur caractère propre, l'étude comparative de leurs points de contact, de leur mode de formation, de leur valeur relative et intrinsèque, au point de vue des connaissances anciennes et de la médecine actuelle, soulèvent une foule de questions du plus haut intérêt pour l'histoire de la science aussi bien que pour la pratique de l'art.
Les limites étroites qui me sont tracées ne me permettent pas de développer avec étendue toutes ces considérations, et je les abandonnerais avec peine si je n'avais la confiance qu'elles seront présentées, bien mieux assurément que je ne saurais le faire, par M. Littré, dont les infatigables et précieuses recherches ont déjà jeté tant et de si vives lumières sur les obscurités qui enveloppent les productions de cette école fameuse, qui a occupé l'antiquité et les temps modernes de son génie et de sa gloire.
Je reviens au premier livre des Prorrhétiques, et je commence par recueillir la série des témoignages que les anciens nous ont laissés sur ce traité.
Deux écrits, aussi dissemblables par le fond que par la forme, portent le nom de Prorrhétiques. Érotien, qui les range parmi les livres de Séméiologie, les distingue seulement parles numéros premier et second. Tous les manuscrits, presque tous les éditeurs, et entre autres Foës (02), les ont réunis. A l'exemple de Haller, de M. Littré, et j'aurais pu dire de Galien, j'ai séparé les deux livres des Prorrhétiques si singulièrement réunis, et je place le premier à côté des traités avec lesquels il a le plus d'affinité, en le désignant par le seul mot de Prorrhétiques, comme le fait souvent Galien.
Avant Érotien, Bacchius de Tanagre, disciple d'Hérophile, avait expliqué les mots obscurs du Prorrhétique comme ceux de tous les autres traités de la collection, dans un écrit en trois livres intitulé des Dictions ; il nous reste une de ces explications que Foës avait déjà transcrite d'après un manuscrit, et que j'ai retrouvée dans le manuscrit 2254 ; je la rapporterai en son lieu : mais elle ne nous apprend rien du sentiment de Bacchius sur l'opuscule qui nous occupe.
Tous les commentateurs qui ont examiné avec quelque soin la Collection hippocratique, ont rejeté le Prorrhétique comme apocryphe ; et une chose très digne de remarque, c'est que ce traité est le seul sur lequel Érotien ait exercé sa critique, car il dit (page 22) : « Nous démontrerons ailleurs que cet ouvrage n'est pas « d'Hippocrate. »
Coelius Aurélianus attribue deux fois (03) le Prorrhétique (Paedictivus) à Hippocrate. Dans la première citation, il lui reproche de n'avoir pas parlé du traitement du phrénitis ; dans la deuxième, il prétend qu'Hippocrate, dans la 16e sentence, fait allusion à l'hydrophobie ; mais Caelius Aurélianus citait en médecin et non pas en érudit ; son autorité n'a donc aucune valeur.
Lycus le Macédonien, qui florissait vers l'ait 120 après Jésus-Christ, accordait une certaine importance au Prorrhétique ; car il s'appuyait de quelques sentences de ce traité pour l'explication d'un passage du 3e livre des Épidémies (04).
Galien s'est beaucoup occupé du Prorrhétique, sur lequel il a fait un commentaire très instructif ; sans cesse il s'y plaint de l'obscurité, de la fausseté, de l'incohérence des sentences, de la brièveté, de l'incorrection du style, de la singularité des expressions (05) ; sans cesse il reproche à l'auteur de soulever des questions auxquelles il ne donne point de réponses ; de ne pas rechercher les causes organiques des phénomènes morbides, et par suite de ne pas les apprécier à leur juste valeur ; de grouper ensemble des états pathologiques tout à fait différents les uns des autres, et décrits à part dans les ouvrages légitimes d'Hippocrate ; de formuler en propositions générales des faits isolés et souvent exceptionnels observés une ou deux fois par lui (06) : « Aussi, dit-il (07), celui qui accepterait comme des vérités générales les propositions du Prorrhétique se tromperait absolument .... II n'y a de vrai dans ce livre et dans les Coaques que ce qui est emprunté aux Aphorismes, au Pronostic et aux Epidémies ; tout le reste est faux.
Galien nous apprend (08) qu'il n'a composé aucun livre, et en particulier aucun commentaire sur Hippocrate, qu'il n'en ait été instamment prié par ses amis. Il allait écrire le commentaire sur le III, livre des Epidémies, lorsqu'il entreprit celui du Prorrhétique, à la sollicitation de quelques personnes avec lesquelles il conférait, en se promenant, sur les Aphorismes et les Epidémies. Il nous dit ailleurs (09) qu'il n'est pas de ceux qui font leurs délices des livres obscurs ; que ses amis savent très bien qu'il s'est livré à ce travail malgré lui, et que s'il a cédé à leurs instances, c'est qu'il avait à cœur de rectifier toutes les fausses interprétations qui avaient eu cours jusqu'alors sur le Prorrhétique.
Ailleurs (10) encore on lit : «  Ce que j'ai déjà dit souvent,  je le répéterai ici. Celui qui a composé le Prorrhétique est bien dans les mêmes principes que le grand Hippocrate, mais il lui est de beaucoup inférieur. Aussi les uns ont-ils attribué ce livre à Dracon, les autres à Thessalus, tous deux fils d'Hippocrate ; mais il me semble inutile de savoir si ce livre a été composé par l'un d'eux ou par un attire individu, et si l'auteur mourut avant de l'avoir publié ; ce qui importe, c'est de reconnaître si les propositions énoncées sont d'accord avec la doctrine des livres d'Hippocrate et avec la vérité. »
De tous ces passages il résulte : 1°. que Galien s'est beaucoup occupé de l'origine du Prorrhétique, 2°. qu'il regardait ce livre comme très défectueux ; 3°. qu'il le rejetait comme apocryphe ; 4°. qu'il le croyait composé de quelques observations particulières mal faites, et plus mal coordonnées avec des fragments des Aphorismes, des Epidémies, et surtout du Pronostic (11), par un homme qui ne connaissait pas bien la doctrine hippocratique ; 5°. qu'il n'a signalé d'autre rapport entre les Coaques et le Prorrhétique que leur incohérence, leur désordre, leur obscurité commune.
Depuis Galien jusqu'à nos jours la double question de l'origine et des rapports du Prorrhétique avec les autres écrits de la collection a été perdue de vue, ou très peu avancée. En 1821, M. Houdart, dans sa thèse inaugurale (n° 196, p. 27), s'est occupé en passant de ce point de critique ; il l'a repris dans ses Études sur Hippocrate (2e éd., p. 271 à 292 ), et il admet que les Prénotions de Cos ont été pour Hippocrate «  une véritable mine d'où il a extrait d'abondants matériaux  » ; qu'elles ont donné naissance au Pronostic et au premier livre des Prorrhétiques, et qu'elles ont aussi servi à la composition des Aphorismes : l'auteur s'arrête principalement sur les rapports des Coaques avec le Pronostic, et il établit entre eux un long parallèle.
Quelque temps après M. Houdart, M. Ermerins, qui ne connaissait pas le travail du médecin français, s'empara du même sujet, sur lequel il a fait une dissertation du premier mérite. Ce judicieux critique s'éloigne absolument et avec une grande apparence de raison des opinions de Galien partagées par M. Houdart sur le Prorrhétique.
La manière dont la médecine est envisagée dans cet écrit, l'obscurité de la pensée, l'incorrection du style, le désordre de la rédaction, les incertitudes de l'auteur, l'addition du nom du malade â beaucoup de propositions (12), et souvent, par suite, le peu d'étendue et de généralité des énonciations pronostiques, me portent à croire avec M. Ermerins et M. Littré qui a adopté toutes ses conclusions, que le Prorrhétique est un recueil de notes cliniques, que ce recueil est fort ancien, qu'il a été composé à une époque où la science et l'art médical étaient encore dans l'enfance, qu'il est antérieur aux Prénotions de Cos, aux autres écrits de la collection, et en particulier au Pronostic, avec lequel il n'a que des rapports très éloignés, aussi bien pour les faits de détail que pour les principes généraux; qu'il n'a donc pu être tiré de ce traité, car on ne saurait admettre avec Galien, qu'un ouvrage aussi parfait qu'est le Pronostic ait pu donner naissance à un écrit aussi défectueux qu'est le Prorrhétique.
Trouver dans cet opuscule un enchaînement d'idées, un plan, un système, y tracer des divisions bien nettes, en faire une analyse méthodique, me semble une chose tout à fait impossible ; je l’ai essayée plusieurs fois sans pouvoir y parvenir ; j'y renonce, persuadé que cette analyse n'apprendrait rien au lecteur, fût elle aussi longue que le Prorrhétique lui-même. Je me contente donc de grouper ensemble les sentences qui ont entre elles le plus d'analogie et de faire suivre ce tableau de quelques réflexions générales sur le caractère de cet écrit :

Signes qui annoncent le phrénitis, sent. 1, 3, 4, 6, 15, 27, 34.
Valeur des signes qui apparaissent dans le phénitis : sent. 2, 12, 13, 28, 31.
Particularités dans le phrénitis : sent. 5, 9.
Signes qui annoncent le délire : sent. 17, 18, 20, 22, 32, 36, 37, 38, 80, 117, 118, 120.
Valeur des signes qui apparaissent dans le délire : sent. 14, 73.
Du délire dans certains cas particuliers : sent. 8, 19, 26, 123, 124.
De l'hémorragie considérée comme signe spécial dans certains états morbides : sent. 125, 126 128, 141, 145, 148; 152.
Valeur des signes qui apparaissent pendant ou après l'hémorragie: sent. 127, 129, 134, 151.
Signes qui présagent ou qui produisent une hémorragie; sent. 130, 132, 135, 136, 137, 139, 140, i42, 143, 144, 146, 147, 149.
Particularités relatives à l'hémorragie : sent. 131, 133, 138, 150.
Des parotides considérées comme signes : sent. 158, 160.
De la valeur des signes dans les parotides : sent. 153.
Des signes qui présagent et des phénomènes qui font naître les parotides : sent. 111, 154, 155, 156, 157, 159, 161, 162, 164, 165, 166, 168, 169.
Particularités dans les parotides : sent. 163, 170.
Des signes fournis, dans des cas isolés

- Par la voix et la respiration. : sent. 23, 2 4, 25, 45, 47, 54; 55, 87, 91, 96 ;
- Par les sueurs,: sent. 39, 42, 58, 66 ;
- Par les selles :sent.41, 50, 53, 78, 81, 98, 99, 108, 111, 116, 117;
- Par les yeux : sent. 46, 69, 71, 81, 84, 124 ;
- Par le visage : sent. 49 ;
- Par les urines : sent. 29, 51, 53, 59, 108, 110 ;
- Par les vomissements : sent. 60, 62, 71, 70, 79 ;
- Par le frisson : sent. 64, 65, 06, 67, 75, 89, 107 ;
- Par le pharynx : sent. 86, 104.

Il faut ajouter à cette liste un certain nombre de sentences sur des sujets indépendants les uns des autres et disséminées irrégulièrement dans le cours de l'opuscule.
Cet arrangement prouve une ignorance absolue des règles de nosologie générale et de nosologie spéciale.
L'auteur ne voit chez les malades que des symptômes, ou plutôt des phénomènes (13) qu'il ne rattache à aucune lésion organique ou fonctionnelle, et ces symptômes, tantôt il les isole pour en rechercher la valeur pronostique, pour les réduire en signes; tantôt, les faisant entrer dans vingt combinaisons différentes, il forme des groupes naturels ou arbitraires, qui ne reçoivent jamais de noms spéciaux, qui ne constituent jamais des états pathologiques distincts, des maladies déterminées ; mais dans lesquels il étudie la valeur séméiologique de certains phénomènes accessoires ou essentiels : il considère tour à tour une véritable maladie comme un signe, et un signe, comme une véritable maladie ; ici, un symptôme, ou seulement un phénomène étant donné, il en étudie la valeur absolue ou relative ; là, un ensemble de symptômes étant admis, il recherche quels signes surviennent et ce qu'ils présagent, mais cela sans ordre, sans méthode, passant incessamment et sans transition du malade à la maladie, et de la maladie au malade. Pour lui donc toute la médecine se réduit à l'étude des signes ou au pronostic proprement dit ; quant â l'influence de ce pronostic sur le traitement, il n'en est question qu'une seule fois, c'est a la 71e sentence. Le diagnostic est aussi complètement oublié que la thérapeutique. Il ne pouvait en être autrement ; car l'idée du diagnostic n'a pu naître qu'avec celle de distinguer les maladies les unes des autres, distinction dont les médecins de cette époque n'avaient pas encore compris la nécessité et l'importance.

Le seul mérite du Prorrhétique, c'est d'être une production originale, de nous montrer comment les anciens médecins concevaient l'observation des malades, comment ils envisageaient la pathologie, enfin de nous conserver quelques-unes des notes cliniques recueillies par un membre de la famille des Asclépiades (14), notes qui n'ont sans doute jamais été rédigées, et qui nous sont parvenues singulièrement altérées par le temps, par les copistes (15), et aussi par les commentateurs; comme le remarque Galien (16). C'est à ces titres seulement et â cause de ses rapports avec les Prénotions de Cos et le Pronostic que je l'ai fait figurer dans ce volume.

PRORRHÉTIQUES, LIVRE PREMIER

 

1. CEUX qui, dans les premiers jours d'une maladie, tombent dans le coma, avec douleur à la tête, aux lombes, aux hypocondres, au cou, et avec insomnie, sont-ils phrénétiques ? Dans ce cas, un flux de sang par le nez, c'est pernicieux, surtout au quatrième jour. (Coaq. 179.)

2. Un flux diarrhéique très rouge, c'est mauvais dans toutes les maladies, mais principalement dans celles qui viennent d'être indiquées. (Coaq. 179.)

3. La langue rugueuse et très sèche est un symptôme de phrénitis. (Coaq. 234.)

4. Dans les insomnies avec trouble, les urines décolorées, présentant un énéorème noir, en même temps qu'il y a des sueurs [autour de la tête], annoncent le phrénitis. (Coaq. 582 in fine.)

5. Les rêves, chez les phrénétiques, sont évidents. (Coaq. 90.)

6. De fréquents, mais inutiles efforts pour cracher, s'il s'y joint. quelque autre signe, annoncent le phrénitis. (Coaq. 244.)

7. Un grand feu persistant clans l'hypocondre, quand la fièvre s'est refroidie à l'extérieur, c'est mauvais, surtout avec de la sueur. (Coaq. 115.)

8. Le délire qui survient chez les malades déjà fort affaiblis, est très mauvais, ainsi qu'il arriva chez Thrasynon. (Coaq. 100.)

9. Les violents phrénitis aboutissent à des tremblements. (Coaq. 97.)

10. Dans les céphalalgies, les vomissements érugineux, l'insomnie avec surdité, sont bientôt suivis d'un délire violent. (Coaq. 169.)

11. Dans les maladies aiguës, quand le pharynx est douloureux sans tuméfaction, qu'il y a de la suffocation, et que le malade ne peut facilement ni ouvrir ni fermer la bouche, c'est un signe de délire; à la suite de ce délire les malades deviennent phrénétiques, et sont dans un état pernicieux. (Coaq. 275.)

12. Chez les phrénétiques, être calme au début, puis s'agiter fréquemment, c'est mauvais; le ptyalisme, c'est également mauvais. (Coaq. 92.)

13. Chez les phrénétiques, des selles blanches, c'est mauvais, comme il arriva chez Archécratès. Dans ce cas, survient-il de l'assoupissement ? Du frisson dans ces circonstances, c'est très mauvais. (Coaq. 91.)

14.. Chez ceux qui sont pris d'un transport mélancolique, quand il survient des tremblements, c'est [un signe] de mauvais caractère (Coaq. 93.)

15. Ceux qui, après un transport violent [suivi d'une rémission], sont repris d'une fièvre ardente avec sueurs, deviennent phrénétiques (12). (Coaq. 95.)

16. Les phrénétiques boivent peu, s'émeuvent du bruit et ont des tremblements. (Coaq. 96.)

17. A la suite d'un vomissement avec anxiété, la voix retentissante, les yeux pulvérulents, sont des signes de manie. Tel fut le cas de la femme d'Hermodzyge ; ayant été prise d'une manie violente, elle devint aphone et mourut. (Coaq.561.)

18. Dans le causus, s'il survient des tintements d'oreilles avec obscurcissement de la vue, et s'il existe un sentiment de pesanteur dans les narines, les malades sont pris d'un transport mélancolique. (Coaq. 131, 194.)

19. Le délire avec voix retentissante, le tremblement avec spasmes de la langue, le tremblement de la voix, présagent un violent transport. Dans ce cas la rigidité [de la peau, c'est pernicieux. (Coaq. 99.)

20. Le tremblement de la langue indique l'égarement de l'intelligence. (Coaq. 253. )

21. Sur des selles bilieuses sans mélange, une efflorescence écumeuse, c'est mauvais, surtout chez un malade qui a eu préalablement de la douleur aux lombes et du délire. (Coaq. 607.)

22. Dans ce cas, des douleurs de côté que le malade ne ressent pas continuellement présagent du délire. (Coaq. 607 in fine.)

23. L'aphonie avec le hoquet, c'est très mauvais.

24. L'aphonie avec résolution des forces, c'est très mauvais. (Coaq. 245.)

25. Dans l'aphonie, la respiration apparente ; comme chez les individus qui suffoquent, c'est funeste. Cela présage-t-il le délire ? (Coaq. 252.)

26. Le délire furieux qui s'exaspère pour un peu (le temps, est un délire férin. (Coaq. 85, 155 et 246.)

27. Chez un individu qui n'est pas sans fièvre et qui sue aux parties supérieures, l'agitation avec refroidissement est  un signe de phrénitis, comme chez Aristagore ; quelquefois même elle est pernicieuse. (Coaq. 2, 69.)

28. Chez les phrénétiques, les changements fréquents [dans les symptômes] annoncent des spasmes. (Coaq. 92 et 101.)

29. Rendre son urine sans en être averti, c'est pernicieux. Dans ce cas l'urine est-elle semblable à celle dont on a agité le sédiment? (Coaq. 596.)

30. Ceux dont tout le corps palpite ne meurent-ils pas aphones (48) ? (Coaq. 347.)

32. Chez les phrénétiques le ptyalisme avec refroidissement annonce un vomissement de matières noires. (Coaq. 402.)

32. La surdité et des urines sans sédiment, très rouges, avec un énéorème, annoncent le délire ; dans ce cas être pris d'ictère, c'est mauvais. C'est encore mauvais que l'hébétude se surajoute à l'ictère. Il arrive que ces malades perdent la parole, mais conservent la sensibilité : je pense même que chez ces individus le ventre se relâche beaucoup ; c'est ce qui arriva à Hermippe, et il mourut. (Coaq. 198.)

33. La surdité, dans les maladies aiguës et pleines d'agitation, c'est mauvais. (Coaq. 190.)

34. Les délires obscurs avec tremblement [des mains] et carphologie, sont tout à fait phrénétiques, comme chez Didymarque, à Cos. (Coaq. 76.)

35. A la suite d'un frisson, les malades qui sont pris d'engourdissement n'ont plus l'esprit présent. (Coaq. 44.)

36. Les douleurs à l'ombilic avec battements ont quelque chose qui annonce l'égarement de l'esprit ; mais vers la crise une grande quantité de phlegme s'échappe avec effort. Dans ce cas les douleurs aux mollets présagent le désordre de l'intelligence. (Coaq. 300.)

37. S'il se forme un énéorème dans l'urine, après la disparition de douleurs à la cuisse, c'est un signe de délire;  il en est de même des bourdonnements d'oreilles.

37 bis. Dans le cas de fièvre, s'il survient des perturbations abdominales avec flux cholériforme, du coma et de l'engourdissement, les malades n'ont plus l'esprit présent.

38. Dans le cas de diarrhée liquide, de lassitudes pénibles, de céphalalgie, de propos confus et inarticulés, de soif, d'insomnie, de prostration, il faut s'attendre à du transport. (Coaq. 475 et 642.)

39. Suer, surtout à la tête, dans les maladies aiguës, avoir de l'agitation, c'est mauvais, mais principalement quand les urines sont noires ; si à tout cela se surajoute le trouble de la respiration, c'est mauvais. (Coaq. 49.)

40. Une prostration extraordinaire, semblable à celle qui succède à une déplétion, quand cette déplétion n'a pas eu lieu, c'est mauvais. (Coaq. 54.)

41. Quand le ventre est resserré, mais laisse échapper par la force des remèdes les matières petites et noires comme des crottes de chèvre, s'il survient une hémorragie nasale [abondante], c'est mauvais. (Coaq. 603.)

42. Quand les malades en proie à des douleurs lombaires opiniâtres, accompagnées de chaleur brûlante et d'anxiété, ont de petites sueurs générales, c'est mauvais. Survient-il chez eux des tremblements, et la voix est-elle [tremblante] comme dans le frisson ? (Coaq. 323.)

43. Quand les extrémités passent rapidement par des états. opposés, c'est mauvais ; quand il en est de même de la soif, c'est funeste. (Coaq. 50. )

44. Une réponse brutale faite par un homme [habituellement] poli, c'est mauvais. (Cooq. 51.)

45. Chez ceux dont la voix est aiguë les hypocondres sont tirés en dedans. (Coaq. 51.) 

46. L'obscurcissement de la vue, c'est suspect; l’œil fixeet caligineux, c'est mauvais. (Coaq. 225.)

47. La voix aiguë et retentissante, c'est funeste. (Coaq. 257.)

48. Grincer des dents, c'est pernicieux quand on n'y est pas habitué dans l'état de santé ; dans ce cas, de la suffocation, c'est tout à fait mauvais. (Coaq. 235.)

49. . Un visage bien coloré et l'air sombre, c'est mauvais. (Coaq. 213.)

50. Les selles qui finissent par devenir écumeuses et sans mélange annoncent un paroxysme. (Coaq. 613 initio.)

51. Dans les maladies aiguës, à la suite d'un refroidissement, la rétention des urines est très mauvaise. (Coaq. 5.)

52. Les symptômes pernicieux s'améliorant sans signes présagent la mort. (Coaq. 48.)

53. Dans les maladies bilieuses aiguës, des excréments très blancs, écumeux, teints de bile à l'extérieur, c'est mauvais ; des urines analogues, c'est également mauvais. Dans ce cas le foie est-il douloureux ? (Coaq. 602 initio, 606 et 607 initio. )

54. Dans les fièvres, l'aphonie qui, survient d'une manière convulsive et qui aboutit à une extase muette, c'est pernicieux. (Coaq. 65, 248.)

55. L'aphonie causée par un excès de souffrances présage une mort douloureuse. (Coaq. 249.)

56. Les fièvres produites par des douleurs aux hypocondres sont de mauvaise nature. (Coaq. 31.)

57. Quand la soif disparaît contre toute raison dans les maladies aiguës, c'est mauvais. (Coaq. 58.)

58. Une sueur abondante survenant dans les fièvres aiguës, c'est suspect. (Coaq. 574.)

59. Les urines douloureuses, les efflorescences très rouges ou érugineuses sur des urines rendues avec peine, les urines rendues en petite quantité et goutte à goutte, sont funestes. (Coaq. 579 initio, 600.)

60. Les vomissements de matières diversement colorées, sont également mauvais, surtout s'ils se réitèrent à de courts intervalles. (Coaq. 556 in medio.)

61. Toutes les fois que dans les jours critiques il y a du refroidissement avec agitation, sans sueurs, c'est mauvais ; si à la suite il survient du frisson, c'est également mauvais. (Coaq. 38. )

62. Les vomissements sans mélange, accompagnés de nausées, sont funestes. (Coaq. 39, 556 in medio.)

63. Le carus (34) est-il toujours mauvais ? (Coaq. 178.)

64. La perte de connaissance avec du frisson, c'est mauvais; la perte de la mémoire, c'est également mauvais. (Coaq. 6.)

65. A la suite d'un frisson, un refroidissement qui n'est pas suivi du retour de la chaleur est mauvais.

66. Ceux qui, après un refroidissement, ont des sueurs et un retour de la chaleur fébrile, sont dans un mauvais état (35) ; et s'il survient une douleur brûlante aux côtés, puis du frisson, c'est mauvais. (Coaq. 10 et 52.)

67. Les frissons avec chaleur brûlante ont quelque chose de pernicieux : dans ce cas l'ardeur du visage avec sueur, c'est mauvais ; s'il survient un refroidissement des parties postérieures, il provoque des spasmes. (Coaq. 7.)

68. Avoir, de petites sueurs générales, rester sans sommeil, être repris de la chaleur fébrile, c'est mauvais. (Coaq. 41.)

69. La déviation des yeux par suite de métastase d'une douleur lombaire vers les parties supérieures, c'est mauvais. (Coaq. 314.)

70. Une douleur fixée à la poitrine avec engourdissement, c'est mauvais ; s'il survient de la fièvre, si les malades sont brûlants, ils meurent promptement. (Coaq. 315.)

71. Ceux qui vomissent en abondance des matières noires, qui ont du dégoût, du délire, qui ressentent de petites douleurs au pubis, dont l’œil est tantôt farouche et tantôt fermé, ne les purgez pas, car c'est mortel. Ne purgez pas non plus ceux qui sont un peu enflés, qui éprouvent des vertiges ténébreux, qui tombent en défaillance au moindre mouvement, qui ont du dégoût, qui sont décolorés, ni ceux qui ont la fièvre, si elle est accompagnée de corna et de prostration.

72. Une douleur du cardia avec tension de l'hypocondre et céphalalgie est un signe de mauvais caractère, et amène quelque gêne dans la respiration. Ceux qui sont dans ce cas ne meurent-ils pas subitement comme il arriva à Dysôde, dont l'urine était très fermentée et la figure très rouge ?

73. Une douleur du cou, c'est mauvais dans toute fièvre ; c'est très mauvais chez ceux qui sont menacés de manie. (Coaq. 273.)

74. Les fièvres accompagnées de coma, de lassitude, d'obscurcissement de la vue, d'insomnie et de petites sueurs générales, sont des fièvres de mauvais caractère. (Coaq. 35.)

75. Les frissons réitérés, partant du dos, changeant rapidement de place et insupportables, présagent une rétention d'urine douloureuse. (Coaq. 8 et 46.)

76. Les malades qui éprouvent de l'anxiété sans vomissement et qui ont des paroxysmes sont dans un mauvais état. (Coaq. 557.)

77. Le refroidissement avec rigidité [des parties extérieures] est un signe pernicieux. (Coaq. 3.)

78. Rendre des matières ténues qui ne donnent aucune sensation mordicante, bien que l'esprit soit présent, comme il arrive à un individu affecté de maladie du foie, c'est mauvais. (Coaq. 631 in fine.)

79. De petits vomissements bilieux, c'est mauvais, surtout s'il s'y joint de l'insomnie. Dans ce cas, une épistaxis qui se fait goutte à goutte, c'est pernicieux. (Coaq. 558.)

80. Quand les évacuations blanches qui suivent l'accouchement se suppriment, avec fièvre, et qu'il survient de la surdité et une douleur aiguë au côté, les femmes sont prises d'un transport pernicieux. (Coaq. 525.)

81. Dans les causus accompagnés d'un léger refroidissement à la superficie du corps, de selles séroso-bilieuses fréquentes, et la déviation des yeux, c'est mauvais signe, surtout si les malades tombent dans le catoché. ( Coaq. 134.)

82. Les apoplexies soudaines, quand elles sont accompagnées d'une fièvre faible, deviennent pernicieuses, comme il arriva au fils de Numénius. (Coaq. 480.)

83. .Dans le cas de métastase de douleurs lombaires sur le cardia, avec fièvre, frissons, vomissements de matières aqueuses, ténues, abondantes, avec délire et aphonie, les malades meurent en vomissant des matières noires. (Coaq. 316.)

84. L'occlusion des yeux dans les maladies aiguës, c'est mauvais.

85. Chez les individus qui ont des nausées sans vomissement, des douleurs aux lombes, s'ils sont pris d'un délire farouche, ne doit-on pas s'attendre à des selles noires? (Coaq. 319.)

86. Des douleurs au pharynx sans tuméfaction, avec agitation et suffocation, c'est très pernicieux. (Coaq. 265.)

87. Chez ceux dont la respiration est élevée, la voix étouffée, et dont la vertèbre [axis] se luxe, la respiration, aux approches de la mort, devient semblable à celle de quelqu'un qui est étranglé. (Coag. 266.)

88. Ceux qui ont (le la céphalalgie, avec catoché, du délire, dont le ventre est resserré, dont l’œil est farouche et le visage fortement coloré, sont pris d'opisthotonos. (Coaq. 162.)

89. Dans le cas de distorsion des yeux avec fièvre et sentiment de lassitude, le frisson est pernicieux. Tomber alors dans un état comateux, c'est mauvais. (Coaq. 221.)

90. Dans les fièvres, les douleurs qui se portent à l'hypocondre, avec perte de la voix, et qui ne se dissipent pas par la sueur, sont de mauvais caractère. Dans de telles circonstances, si les douleurs se portent sur les hanches avec une fièvre ardente, et si le ventre se lâche subitement et copieusement, c'est pernicieux. (Coaq. 297 et 299.)

91. Chez ceux qui, après la crise, perdent la parole, en même temps qu'ils ont de la fièvre, meurent dans les tremblements et dans un état comateux. (Coaq. 247.)

92. Chez les individus pris d'une ardeur vive, d'hébétude, de catoché, chez lesquels l'état des hypocondres est très variable, dont le ventre est tuméfié, qui ont de l'aversion pour les aliments et de petites sueurs générales, le trouble de 1a respiration et l'émission d'un liquide semblable à de la semence, présagent-ils le hoquet? et les évacuations alvines deviennent-elles bilieuses et écumeuses? Dans ce cas l'émission d'un liquide écumeux soulage : chez ces malades il y a des perturbations d'entrailles. (Coaq. 186.)

93. Chez ceux qui sont pris de coma, quand il y a des déjections écumeuses, le paroxysme fébrile est très aigu. (Coaq. 646.)

94. Si l'aphonie vient compliquer la céphalalgie chez les malades ayant de la fièvre avec sueur et lâchant tout sous eux ; et si le mal présente des rémissions suivies bientôt d'exacerbations, la maladie devient chronique ; dans ce cas, le retour du frisson n'est pas funeste. (Coaq. 253.) 

95. Chez ceux dont les mains tremblent, qui ont de la céphalalgie, de la douleur au cou, une surdité légère, qui rendent des urines noirâtres, épaisses, attendez-vous à des vomissements noirs : cet état est pernicieux. (Coaq. 176.)

96. L'aphonie avec résolution dés forces et catoché est pernicieuse. (Coaq. 245 et 250.)

97. Quand une douleur de côté, survenue à la suite d'une expectoration bilieuse, disparaît sans cause légitime, les malades tombent dans le transport. ( Coaq. 418.)

98. Dans le cas de douleur au cou avec assoupissement et sueur,. si le ventre, s'étant météorisé, se relâche par la force des remèdes et rend des selles liquides, mais conserve des matières non bilieuses, ces matières, durcies, agglomérées et retenues, rendront la maladie plus longue. Des selles non bilieuses sont-elles plus favorables et soulageront-elles le gonflement produit par les vents ?

99. La tension générale du ventre qui, par la force des remèdes, expulse des selles liquides, et qui bientôt se tuméfie, indique une sorte d'état spasmodique, comme il arriva au fils d'Aspasius : dans ce cas avoir du frisson, c'est pernicieux. Ce malade, ayant été pris plus tard de spasme et d'enflure, resta souffrant très longtemps : il lui survint à la bouche une putridité verdâtre. (Coaq. 617 in fine.)

100. Les douleurs chroniques des lombes et de l'intestin grêle, qui remontent vers l'hypocondre comme en parcourant des sinuosités et qui s'accompagnent de dégoût et de fièvre, si elles se compliquent d'une céphalalgie intense, tuent rapidement et dans un état convulsif. (Coaq. 317.]

101. Avoir des frissons avec une sorte de paroxysme, surtout la nuit, de l'insomnie, on pendant le sommeil un délire loquace, et parfois lâcher son urine sous soi, aboutit à des spasmes avec coma. (Coaq. 20.)

102. Ceux qui dès le début ont de petites sueurs générales avec des urines épaisses, qui sont brûlants et qui se refroidissent sans crise pour redevenir brûlants et tomber dans un état soporeux, comateux et convulsif, sont dans un état pernicieux. (Coaq.180.)

103. Chez les femmes près d'accoucher, la céphalalgie avec carus et sentiment de pesanteur est suspecte ; peut-être même sont-elles exposées à tomber dans un état spasmodique. (Coaq. 517, 534.)

104. Les douleurs suffocantes au pharynx, quand il n'est pas tuméfié, ont quelque chose de spasmodique, surtout si elles partent de la tête, comme il arriva à la cousine de Thrasynon. (Coaq. 262.)

105. Lés tremblements spasmodiques survenus pendant la sueur sont sujets aux récidives. La crise arrive chez ces malades lorsqu'ils sont repris de frissons, et les frissons reviennent lorsqu'ils sont provoqués, par une ardeur très vive dans le bas-ventre. (Coaq. 348.)

106. Une douleur des lombes, si le malade est pris de céphalalgie ou de cardialgie, ou de violents efforts d'expectoration, a quelque chose de spasmodique. (Coaq. 320.)

107. Le frisson, au moment de la crise, est redoutable. (Coaq. 321.)

108. Des selles un peu livides, avec perturbation d'entrailles, des urines ténues et aqueuses, sont suspectes.(Coaq. 631 initio.)

109. Le pharynx qui s'est irrité en peu de temps, des borborygmes avec d'inutiles envies d'aller à la selle, de la douleur au front, des mouvements pour palper, des lassitudes, un sentiment de douleur au simple contact des couvertures et des vêtements, sont autant de signes fâcheux quand ils prennent de l'intensité. Dans ce cas un long sommeil est un indice de spasme, aussi bien que la douleur gravative du front et la dysurie. (Coaq. 267.)

110. L'urine se supprime chez ceux qui ont des frissons et qui à la suite sont pris de spasmes ; c'est ce qui arriva à cette femme qui, après un frisson, eut de petites sueurs générales. (Coaq. 29.)

111. Les évacuations qui finissent par devenir sans mélange sont un signe d'exacerbation chez tous les malades, mais surtout chez ceux dont il vient d'être parlé [sentence 110] ; à la suite de ces évacuations, il s'élève des parotides. (Coaq. 613 initio.)

112. Le réveil avec trouble et avec l'air hagard présage des spasmes, surtout s'il y a de la sueur. (Coaq. 83 initio.)

113. Il en est de même du refroidissement qui, partant du cou et du dos, semble [se répandre] sur tout le corps. Dans ce cas, des urines écumeuses, l'obscurcissement de la vue, avec défaillance, annoncent l'apparition prochaine d'un spasme. (Coaq. 83, 263.)

114. Les douleurs du coude, jointes à celles du cou, présagent des spasmes lesquels commencent à la face (à la tête) ; il se produit des râles dans le pharynx, et les malades salivent abondamment. Dans ce cas, les sueurs pendant le sommeil sont favorables ; est-il avantageux pour le grand nombre d'être soulagés par la sueur ? Chez ces malades les douleurs qui descendent aux parties inférieures sont faciles à supporter. (Coaq. 270 et 271.)

115. Ceux qui dans les fièvres ont de petites sueurs générales avec céphalalgie et constipation, sont menacés de spasmes. (Coaq. 454, 777.)

116. Des selles humides un peu friables, quand il y a du refroidissement à l'extérieur, mais qu'il n'y a pas absence de chaleur interne, sont suspectes ; dans ce cas, des frissons qui suppriment les urines et les selles sont douloureux. En pareille circonstance, l'état comateux annonce-t-il quelque chose de convulsif ? Je n'en serais pas étonné. (Coaq. 610.)

117. Dans les maladies aiguës, les tiraillements comme pour vomir sont suspects, les déjections blanches sont également fâcheuses. S'il survient à la suite des selles sans viscosité, elles produisent un transport qui s'accompagne d'une chaleur brûlante. Les malades tombent ensuite dans le coma et la stupeur, ce qui prolonge encore la maladie. Ces malades ont-ils, aux approches de la crise, de la sécheresse [à la gorge] et de la dyspnée ?

148. Les douleurs des lombes, se transportant au cou et à la tête, produisent une sorte de résolution paraplégique et un délire spasmodique ; de tels accidents sont-ils dissipés par un spasme ? A la suite les malades présentent des symptômes divers et restent toujours dans le même état. (Coaq. 313.)

119. Dans les affections hystériques sans fièvre, les spasmes cèdent aisément, ainsi qu'il arriva chez Dorcas. (Coaq. 349, 554.)

120. La rétention des urines, surtout quand elle s'accompagne de céphalalgie, a quelque chose de spasmodique. Dans ce cas, la résolution des forces avec un état soporeux est fâcheuse, mais non pernicieuse. Cet état de choses ne présage-t-il pas le délire ? (Coaq. 588.)

124. Les spasmes sont-ils provoqués par la division des os des tempes, ou parce que le coup a été porté pendant l'ivresse, ou parce que le blessé a perdu tout d'abord beaucoup de sang, quand il survient des spasmes dans ces circonstances ? (Coaq. 188 in fine, 498.)

122. Citez un fébricitant, quand il y a une expectoration abondante au milieu d'une sueur [non critique], c'est favorable. Dans ce cas, le ventre ne se lâchera-t-il pas pendant quelques jours? Je le crois : dans ce cas aussi se formera-t-il un dépôt dans une articulation? (Coaq. 350.)

123. L e délire qui s'exaspère pour un peu de temps est un délire mélancolique ; s'il est causé par la rétention des règles, c'est un délire férin. Ce dernier cas est très fréquent. Les malades ne sont-elles pas alors prises de spasmes ? L'aphonie avec carus ne présage-t-elle pas des spasmes ? C'est ce qui arriva chez la fille du corroyeur ; quand les règles parurent, elle commença par avoir un mouvement fébrile, [et elle fut soulagée]. (Coaq. 455.)

124. Ceux chez lesquels, au milieu de spasmes, l’œil est étincelant et fixe, n'ont plus l'esprit présent, et sont plus longtemps malades. (Coaq. 351.)

125. Une hémorragie [nasale] du côté opposé à celui du mal, par exemple, l'hémorragie de la narine droite dans le gonflement de la rate, c'est mauvais. Il en est de même à l'égard des hypocondres ; chez un malade qui sue, c'est encore plus mauvais. (Coaq. 327.)

126. A la suite d'une hémorragie nasale, un refroidissement extérieur avec de petites sueurs est un signe de mauvais caractère, et c'est fâcheux (57). (Coaq. 40, 342.)

127. Après une hémorragie, des selles noires, c'est mauvais ; des selles très rouges, c'est également funeste ; cette hémorragie arrive-t-elle le quatrième jour [de la maladie] ? Ceux qui, par suite, tombent dans un état comateux, meurent-ils dans les spasmes ? Y a-t-il eu précédemment des selles noires, et le ventre s'est-il météorisé ? (Coaq. 330.)

128. Les blessures accompagnées d'une hémorragie et de petites sueurs générales sont des blessures de mauvais caractère. Les malades meurent en parlant sans qu'on s'en doute. (Coaq. 328.)

129. Après une courte hémorragie et des selles noires, la surdité, dans les maladies aiguës, c'est mauvais. Dans ce cas une évacuation de sang par les selles est pernicieuse ; néanmoins elle dissipe la surdité. (Coaq. 331.)

130. Des douleurs du cardia se joignant à des douleurs lombaires, présagent un flux hémorroïdal ; je pense que c'est aussi l'indice d'un flux qui vient d'avoir lieu. (Coaq. 312.)

131. Quand il y a des hémorragies à des époques réglées, et que, ces, hémorragies n'ayant pas lieu, il survient de la soif, du malaise, de l'abattement, les malades meurent épileptiques. (Coaq. 345.)

132. Une insomnie soudaine avec trouble, des épistaxis, un peu de soulagement la nuit du sixième jour, puis, le lendemain, de nouvelles souffrances, de petites sueurs, un assoupissement profond, du délire, amènent une hémorragie [nasale] abondante. Des urines aqueuses ne présagent-elles pas cet état? (Coaq. 87.)

133. Chez ceux qui ont des hémorragies réitérées, le ventre se dérange après quelque temps, à moins que les urines n'arrivent à coction. (Coaq. 332.)

134. Dans les jours critiques, les violentes hémorragies, avec refroidissement, sont très mauvaises. (Coaq. 326.)

135. Ceux qui ont la tête pesante, de la douleur au sinciput, de l'insomnie, sont pris d'hémorragie, surtout s'il y a quelque roideur au cou. (Coag. 168.)

136. L'insomnie avec agitation soudaine amène une hémorragie, surtout s'il n'y a eu antérieurement aucun flux [de sang]. Sera-t-elle précédée d'un frisson, de catoché, de céphalalgie (60) ? (Coaq. 141, 184.)

137. Les douleurs au cou et aux paupières, avec une vive rougeur des yeux, sont des signes d'hémorragie. (Coaq. 166. )

138. Chez les individus qui ont une hémorragie [nasale] et du frisson, après que le ventre s'est resserré, survient-il de la lienterie ? le ventre se durcit-il ? sort-il des ascarides, ou l'un et l'autre accident ont-ils lieu? (Coaq. 344.)

139. Les malades chez lesquels une douleur remonte des lombes à la tête et aux membres supérieurs ; qui sont pris d'engourdissement, de cardialgie, et qui ont une surabondance de sérosité (phlegme?), sont pris d'abondantes hémorragies, et leur ventre se relâche copieusement, avec trouble. (Coaq. 308.)

140. Ceux qui, à la suite d'une hémorragie abondante et continue, ont des évacuations réitérées d'excréments noirs, puis de la constipation, sont repris d'hémorragie et ont le ventre douloureux ; mais s'il s'échappe quelque vent, ils sont soulagés. Ces malades ont-ils des sueurs abondantes et froides ? En pareille circonstance, une urine trouble n'est pas funeste, non plus qu'un sédiment séminiforme ; les malades rendent fréquemment une urine aqueuse. (Coaq. 333.)

141. Quand une petite hémorragie nasale vient compliquer la surdité ou l'engourdissement, il y a quelque chose de fâcheux. Dans ce cas le vomissement et les perturbations du ventre sont favorables. (Coaq. 208 et 334.)

142. Chez les femmes qui, à la suite d'un frisson, ont de la fièvre avec lassitude, les menstrues sont au moment de paraître. Dans ce cas, une douleur du cou est un signe d'hémorragie nasale. (Coaq. 555.)

143. Les battements dans la tête, les tintements dans les oreilles, amènent une hémorragie nasale, ou font apparaître les règles, surtout si ces symptômes sont accompagnés d'une vive douleur le long du rachis : c'est aussi le présage d'une dyssenterie. (Coaq. 967.)

144. Des battements dans l'abdomen, avec tension longitudinale et gonflement des hypocondres, présagent une hémorragie ; les malades sont pris de frissonnement. (Coaq. 298.)

145. Les hémorragies nasales, copieuses, violentes, qui coulent largement, provoquent quelquefois des spasmes ; la saignée les fait cesser. (Coaq. 336.)

146. Les fréquentes envies d'aller à la selle qui n'amènent qu'une petite quantité de matières jaunâtres, visqueuses, peu excrémentitielles, avec douleur de l'hypocondre et du côté, sont un présage d'ictère. En même temps que les selles cesseront, les malades auront-ils de la prostration ? Je pense qu'ils pourront aussi avoir une hémorragie ; car en pareil cas les douleurs des lombes présagent une hémorragie. (Coaq. 624.)

147. La tension de l'hypocondre, avec pesanteur de tête, la surdité et des ténèbres devant les yeux, présagent une hémorragie [nasale]. (Coaq. 495.)

148. Les épistaxis, le onzième jour, sont fâcheuses, surtout si elles se réitèrent. (Coaq. 337.)

149. Pendant le frisson, des sueurs critiques, puis le lendemain le retour d'un frisson que rien ne justifie, et de l'insomnie avec absence de coction, c'est, à mon avis, le présage d'une hémorragie. (Coaq. 24.)

150. Quand une hémorragie est tout d'abord abondante, le frisson arrête le flux de sang.

151. A la suite d'une hémorragie les frissons durent longtemps.

152. Ceux qui ont des douleurs à la tête et au cou, une sorte d'impuissance de tout le corps et un tremblement, une hémorragie les délivre ; mais ils sont quelquefois délivrés par le temps. (Coaq. 470.)

153. Chez ceux qui ont des parotides, les urines qui arrivent promptement à coction et qui ne persistent pas dans cet état, sont suspectes : en pareil cas, être pris de refroidissement, c'est funeste. (Coaq. 205 et 587.)

154. Dans le cas d'engourdissement et d'insensibilité avec ictère, ceux qui sont pris de hoquet ont le ventre relâché, d'autres fois resserré, et tombent dans la prostration. Se forme-t-il alors des parotides? (Coaq. 490.)

155. Après le frisson, l'urine supprimée, c'est funeste, surtout quand il y a eu préalablement un assoupissement profond. Dans ce cas, faut-il s'attendre à la formation de parotides? (Coaq. 25.]

156. A la suite de tranchées, un sédiment bourbeux et un peu livide dans les selles, c'est mauvais. L'un des hypocondres est-il alors douloureux ? c'est, il me semble, le droit ; il y a résolution des forces. Dans ce cas se forme-t-il promptement des parotides douloureuses ? dans ces circonstances un flux de ventre abondant est toujours pernicieux. (Coaq. 578.)

157. C'est dans les insomnies avec anxiété que se forment surtout les parotides. (Coaq. 563.)

158. Dans l'iléus avec mauvaise odeur, fièvre aiguë et météorisme opiniâtre de l'hypocondre,  les tumeurs qui s'élèvent près des oreilles tuent le malade. ( Coaq. 201, 292.)

159. A la suite de la surdité il se forme des parotides bénignes, surtout s'il y a de l'anxiété, et plus spécialement dans ce cas chez les malades qui sont dans un état comateux. (Coaq. 209.)

160. Les parotides sont suspectes chez !es paraplégiques. (Coaq. 202.)

161. Les paroxysmes qui tiennent du spasme, avec catoché, développent des parotides. (Coaq. 104 et 352.)

162. Les spasmes, les tremblements, l'anxiété avec catoché, développent de petites tumeurs près des oreilles. (Coaq. 353.)

163. Est-ce que ceux qui ont des parotides sont pris de céphalalgie ? Est-ce qu'ils ont de petites sueurs aux parties supérieures ? Est-ce qu'ils ont des frissons ? Leur ventre se relâche-t-il ensuite brusquement ? Sont-ils dans un état comateux ? Des urines aqueuses avec des énéorèmes blancs, ou d'un blanc bigarré et fétides, amènent-elles des parotides ? Chez ceux qui ont de telles urines, les épistaxis sont-elles fréquentes ? Dans ce cas la langue est-elle lisse ? (Coaq. 203.)

164. Chez ceux dont la respiration est grande et fréquente, l'ictère, une fièvre aiguë avec dureté des hypocondres, le refroidissement [des parties inférieures], font surgir de grandes tumeurs auprès des oreilles. (Coaq. 107 et 290.)

165. Dans le cas de coma, d'anxiété, de douleurs aux hypocondres, de petits vomissements, il se forme des parotides ; mais, avant tout, il faut faire attention aux signes fournis par le visage. (Coaq. 183.)

166. Dans le cas de déjections stercoreuses noires, l'apparition du coma présage des parotides. (Coaq. 626.)

167. De petites toux avec salivation amènent la résolution des parotides. (Coaq. 204.)

168. Dans les céphalalgies le coma, la surdité, l'absence de la voix, produisent une espèce de suppuration près des oreilles.

169. La tension de l'hypocondre avec coma, anxiété et céphalalgie, développe des parotides. (Coaq. 289.)

170. Les parotides douloureuses qui s'abaissent peu à peu [et qui disparaissent] sans crise, sont suspectes.

 

(01) J'ai facilité ces rapprochements en établissant, avec la plupart des éditeurs, la conférence des lieux parallèles dans les trois traités.
(02 Cf. Praef. in Prorrh. p. 65-66, et Praef. in Coac., p. 116, éd. de Genève. - Il me semble que Grener (Cens. p. 122), Ackermann (Hist. litt. Hipp. éd. Kühn, p. 56) et Pierer (loc. cit, t. 1er, p. 320 ), n'ont pas bien saisi le sens des paroles de Foës au sujet des 2 livres des Prorrhétiques ; c'est a tort qu'ils le font tomber en contradiction avec lui-même ; Foës dit que ces deux ouvrages sont sortis de l'école hippocratique, mais qu'ils sont très certainement l’œuvre de deux auteurs différents ; il regarde au contraire les Coaques et le premier livre des Prorrhétiques comme composés par le même auteur.
(03 De morb. acut. curat I, 12 ; III, 15, éd. d'Almeloveen. 
(04 Cf. Gal., C. I. In Epid. III, I.4.
(05) Cf. In Hipp. Prorrh. C. I, textes 2. 4, 6, 15, 34. Com. II, textes 36, 38, 44, 60, 85, 88. Com. III, t. 90, 103, 105, 106, 118, 119, 120, 124, 149.
(06 Cf. In Hipp. Epid. 3. Com. I, texte 4. In Hipp. Prorrh. Com. I, in proaem. ; t. 2, 8, 15, 28, 31 ; Com II, t. 42, 7 4, 75, 77, 82, 83, 84, 91 ; C. III, t. 95, 100, 101. 106, 129, 133, 134, 141, 142, 148, 150, 156, 160, 164. M. Ermerins, médecin hollandais, a parfaitement établi ce dernier point dans une excellente dissertation intitulée: De Hippocratis doctrina a prognostice oriunda ; Leide, 1832. Cette dissertation, où M. Littré a déjà beaucoup puisé, m'a été très utile pour tout ce qui regarde le Prorrhétique, le Pronostic et les Coaques.
(07) Com. II, in Hipp. Epid. III, in proaemio. Cf. aussi Com. I, t. 4, in Epid. III. C. II, in Prorrh., t. 47, 52.
(08
Com. II, in Hipp., in Epid. III, in proaem., Cf. aussi Com. III, in Progn., t. 1.
(09
In Hipp. Prorrh. Comm. I, texte 15. Cf. aussi t. 33. C. II, t. 48, 49, 92 ; C. III, 132, 160.-C. II, in Épid.III, in proaem.
(10
In Hipp Prorrh. Com. II, texte 52; C. I, t. 4, 15. C. Il, t. 88. Dans le traité sur le Coma, § 1, 3 et 4, Galien parle du Prorrhétique comme appartenant à Hippocrate, ce qui est ici une manière abrégée de dire l'auteur hippocratique; car dans le § 1, init., il sépare positivement le Prorrhétique du traité des Épidémies, qu'il met au nombre des livres sur l'authenticité desquels on n'élève aucun doute.
(11)
Voir la note 2, p. 33.
(12
Ce qu'on ne retrouve que dans les Épidémies, suivant Galien, C. I, in Prorrh, texte 8. Ailleurs, C. I, texte 13, il dit que le nom du malade n'est qu'un commémoratif.
(13)
II est bon de rappeler ici qu'en pathologie, le phénomène, est l'acte apparent, le changement visible qui s'opère dans le corps sain ou malade ; que le symptôme est le phénomène lié à la maladie, et rattaché à quelque état morbide des fonctions ou des organes ; que le signe est le symptôme interprété, le symptôme dont le médecin scrute la valeur pronostique, pour asseoir son jugement sur la marche, sur le traitement et sur l'issue de la maladie. (Cf. Chomel, Path. génér., 3° éd.; p. 101-109. - Piorry, Pathol. iatrique, p. 331-332.)
(14
Grimm (t. II de sa traduction allemande d'Hippocrate, p.568), et après lui beaucoup de critiques ont pensé que ces notes pourraient bien n'être autre chose que le relevé même des tables votives, placées dans le temple d'Esculape, et qui relataient brièvement l'espèce de maladie, son traitement formulé par les prêtres, et son issue ; mais si on consulte les inscriptions qui nous sont restées, et qui ont été rapportées par D. Leclerc, Meibom, Mercuriali, et surtout par Hundertmark (Artis medicae, per aegrotum apud veteres, in vias publicas et templa expositionern incrementa. Lipsiae, in-4°, 1739), on ne trouvera aucune analogie entre les sentences du Prorrhétique et ces consultations sacerdotales.
(15)
In Prorrh. Gal. Com. II, texte 92; Com. III, texte 106, 107,
(16
In Prorrh. Com. I, t. 4. C. II, t. 53, 82, 111, 115. a