Hippocrate

HIPPOCRATE

 

DE LA GÉNÉRATION.

du foetus de huit mois - de la nature des enfants

 

HIPPOCRATE

 

 

 

ΠΕΡΙ ΓΟΝΗΣ.

ΠΕΡΙ ΦΥΣΙΟΣ ΠΑΙΔΙΟΥ.

ΠΕΡΙ ΝΟΙΣΩΝ ΤΟ ΤΕΤΑΡΤΟΝ.

DE LA GÉNÉRATION.

DE LA NATURE DE L'ENFANT.

DES MALADIES, LIVRE QUATRIÈME.

ARGUMENT.

Les deux premiers morceaux, quoique séparés dans les manuscrits et les éditions, ne forment pourtant qu'un seul et même ouvrage, ainsi qu'on pourra s'en assurer en recourant à la note du § 12. Certainement ils n'avaient pas été disjoints dans les éditions antiques ; du moins Érotien ne fait figurer dans sa liste que le livre de la Nature de l'Enfant, comprenant sans doute aussi sous ce titre commun le Περγονς, qui en est inséparable. Quant au troisième, que l'on consulte la note du § 32, surtout qu'on lise de suite ce qui est la fin de la Nature de l'Enfant et ce qui est le commencement du Quatrième livre des Maladies, et l'on restera convaincu, je pense, qu'aucune interruption ne se fait apercevoir entre les deux. Le tout constitue un grand traité de physiologie destiné à expliquer la formation du corps vivant et la production des maladies.

L'auteur est incontestablement un homme remarquable et observateur. Il a un grand désir d'appuyer ses explications biologiques sur des expériences physiques; mais sa physique est grossière, et l'impossibilité de l'appliquer aux êtres vivants saute aux yeux. Il est beaucoup pins heureux quand il compare l'animal à la plante, et surtout quand il éclaircit le développement de l'œuf humain par celui de l'œuf de l'oiseau.

On trouve dans ce livre un fait singulier; c'est celui d'une courtisane qui, croyant être enceinte, sauta violemment le sixième jour après avoir eu des rapports avec un homme. C'était d'après le conseil de l'auteur; et cette pratique amena l'expulsion d'un corps ovoïde qu'il décrit avec soin, et qu'il regarde comme un produit de la conception. Mais il est évident que, le sixième jour, un œuf ne pouvait pas être ainsi expulsé. L'anatomie moderne donne de ce fait, qu'elle reconnaît comme réel, une tout autre explication. Je dois la note suivante à l'obligeance de M. le docteur Charles Robin :

« Le fait du livre hippocratique sur lequel vous m'interrogez est sans doute la première observation d'un accident assez fréquent, dont la nature n'a pu être nettement déterminée que dans ces derniers temps, grâce aux travaux de M. Coste, et que les hallucinations produites par les théories fausses ou trop peu approximatives ont empêché de reconnaître plus tôt, ou même ont fait nier. Il s'agit de la chute de la muqueuse utérine. Le titre suivant d'un travail que je prépare vous indiquera tout d'abord la réponse que je ferai à votre question ; il est intitulé : De la muqueuse utérine et de sa caducité normale; de sa caducité morbide contme conséquence de la première.

« II faut quatre jours à l'œuf pour arriver dans l'utérus chez la lapine, six chez la chienne, huit chez la brebis, et probablement autant chez la femme. On n'a pas sans doute, en ce qui concerne l'espèce humaine des données aussi précises que pour les animaux dont je viens de parler; mais, des faits que l'on connaît, on peut tirer des inductions tellement probables qu'il est difficile de ne pas les considérer comme l'expression de la vérité. Nous savons en effet que, chez les femmes mortes vers le milieu de la troisième semaine de la grossesse, l'œuf a déjà pris, dans la matrice, un développement assez avancé pour qu'on soit autorisé à supposer qu'il est entré dans la cavité de cet organe depuis dix ou douze jours environ. Or, si l'on fait abstraction de ce temps, on arrive à cette conséquence que l'œuf aurait mis huit ou dix jours à traverser l'oviducte. En établissant un pareil calcul, on peut bien se tromper d'un jour ou deux, mais l'erreur ne saurait aller au delà de cette étroite limite. (Coste, Hist. géner, et partic, du développement des corps organisés, t. I, p. 283, Paris, 1849.)

« L'espèce d'éréthisme périodique dont l'appareil vasculaire de l'utérus devient le siège aux approches de l'hémorrhagie menstruelle, pendant cette hémorrhagie et au delà, se communique à la partie musculaire et à la partie muqueuse ou glandulaire qui tapisse celle-ci. Les tubes glandulaires qui composent la plus grande partie de la muqueuse grandissent visiblement. Leur présence dans le tissu de cette membrane en augmente tellement l'épaisseur qu'elle forme alors, sur un très-grand nombre de sujets, des plis ou des circonvolutions saillantes, molles, pressées, adossées les unes aux autres de manière à ne laisser aucun vide dans la cavité utérine. Ces circonvolutions, quand l'œuf descend, le saisissent entre elles, et le retiennent par leur contact ou par la pression qu'elles exercent. L'épaisseur de cette membrane est alors de huit à dix millimètres. (Coste, l. cit., 1er fascicule, in-4°,  1847, pp. 209-210.)

« M. Coste a démontré le premier d'une manière irréfragable que la muqueuse utérine est caduque normalement : c'est elle qui est la caduque connue de tout temps; elle tombe avec les membranes appartenant par continuité au fœtus (chorion, placenta et amnios). Au moment où elle tombe, une mince muqueuse a déjà commencé à se former entre elle et les parois utérines ; elle apparaît du quatrième au cinquième mois, quelquefois plus tôt. La caduque réfléchie est un bourrelet qui s'hypertrophie autour du petit œuf et le recouvre bientôt; pendant longtemps elle est vasculaire comme la caduque vraie, et on peut suivre de gros vaisseaux de l'une à l'autre. Je cite tous ces faits d'après M. Coste, parce que j'ai vu et touché nombre de fois ces pièces, et parce que, le premier, il les a vus et interprétés sainement et d'une manière vraiment philosophique.

« Voilà pour les faits normaux. Quant aux faits pathologiques, ils sont nombreux : beaucoup d'auteurs ont vu que, dans certains cas, à la suite d'accidents de dysménorrhée ou d'écoulement de sang irrégulier par le vagin, écoulement ayant commencé environ à l'époque habituelle des règles, les femmes rendaient une membrane conservant la forme de la cavité utérine ou à peu près. Cette expulsion termine les accidents. Il existe des observations assez nombreuses de fausses couches caractérisées par l'expulsion d'une pareille membrane, expulsion souvent presque subite. Quand la conception datait de deux à trois semaines, on y a trouvé l'œuf ; quand elle était plus récente, on n'a rien trouvé, ou on n'a trouvé que des débris dans la cavité de la membrane ; sans doute l'œuf, encore délicat et petit, était rompu, ou, n'étant pas encore fixé par les villosités du chorion, était tombé. Depuis les travaux de M. Coste, on a reconnu que cette membrane expulsée est la muqueuse utérine. On m'en a envoyé sept ou huit, et j'ai retrouvé là tous les éléments de la muqueuse normale et sa structure. C'est la muqueuse qui, arrivée à l'état de gonflement indiqué plus haut, s'est détachée par déchirure avant l'époque régulière. La mollesse de la membrane pendant l'état de gonflement, et la facilité avec laquelle, sur les utérus de femmes mortes à cette époque, on sépare cette muqueuse, font concevoir que cette exfoliation morbide de l'organe muqueux tout entier doit être aisée. Elle est, du reste, démontrée par les pièces pathologiques dont j'ai parlé.

« Il n'est donc guère possible de douter que c'est la muqueuse ainsi exfoliée en entier que l'auteur du livre hippocra-tique avait sous les yeux, et que la cause de cette exfoliation a été le saut effectué pendant que la muqueuse avait toute sa mollesse et son épaisseur périodique. C'est, en un mot, un fait analogue à celui dont on m'a montré plusieurs exemples.

« La forme et surtout le volume de la membrane dont je pacte sont en effet à peu près ceux d'un œuf légèrement aplati. Il y a une grosse extrémité (fond de l'utérus) et une petite extrémité (vers le col de l'utérus). Cette dernière est généralement ouverte, à bords déchirés; quelquefois il y a eu renversement de la membrane pendant l'expulsion, parce que le fond, détaché le premier, est sorti le premier par cette ouverture du col, où le décollement s'effectue ensuite peu à peu. Alors la face interne de la poche oviforme est filamenteuse, car elle est représentée par la face de la muqueuse, autrefois adhérente, et<rai offre de.nombreux filaments par déchirure; tous les auteurs les ont décrits, et ont insisté sur ce fait. La face externe, qui auparavant était interne, et représentait la cavité utérine, est lisse, molle, d'un blanc rosé, plus ou moins marqué suivant le degré de congestion; quelquefois elle est rouge.

« Il me paraît que le cas hippocratique est de ce genre ; à moins que déjà il n'y eut réellement un petit œuf contenu dans la cavité de la membrane non déversée, et que les filaments dont il est parlé ne fussent des villosités choriales. Si la date de la conception était réellement six jours, on ne peut admettre cette supposition; car, à cette époque, l'œuf n'est pas arrivé ou arrive ; son volume est à peine celui d'un grain de chènevis, et les villosités ne s'en voient pas à l'œil nu, si tant est qu'elles existent déjà.

« Je n'ai vu qu'une fois le déversement ci-dessus indiqué; dans tous les autres cas, la face irrégulière, filamenteuse, par déchirure, est externe ; la face lisse est interne, comme si la muqueuse était en. place. Quand il y a des circonvolutions, elles sont un peu effacées après l'expulsion, mais leur surface est lisse. Cet état lisse ne disparaît qu'à l'époque où commence la putréfaction; alors l'extrémité des glandules devient flottante, comme des villosités creuses, par destruction de l'epithelium de la surface et de la substance molle intermédiaire aux glandules.

« En résumé, 1° c'était une muqueuse utérine hypertrophiée normalement, exfoliée traumatiquement. 2° Si la date indiquée par le livre est celle de la conception, les filaments dé la cavité de la membrane oviforme étaient dus à un renversement sur elle-même de celle-ci. La mollesse comparable à celle d'un œuf sans coque est très-exactement indiquée. 3° Si la fécondation était due à un coït antérieur à celui dont l'auteur tient compte, les filaments étaient ceux de la surface du chorion d'un véritable œuf humain, assez petit pour que l'embryon ait échappé à la vue (1 à 3 millimètres), et assez fragile pour que l'œuf se fût rompu, et qu'il n'en restât que le chorion avec ses filaments ou villosités. »

Ceux qui voudront connaître quelqu'un des faits sur lesquels M. le docteur Robin s'appuie, pourront lire, dans les Mémoires de la Société de Biologie, Paris , 1850, une note de M. Lebert, communiquée à la Société de Biologie de Paris, sur des membranes muqueuses utérines expulsées pendant la menstruation.

BIBLIOGRAPHIE.

MANUSCRITS.

Περὶ γονῆς, Περὶ φύσιος παιδίου : 2146,= C, 2255 = Ε, 2144 = F, 2141= G, 2142 = H, 2140 = 1, 2143 = J, 2145 = K, Cod. Serv. ap. Foes = L, 1868 = Ο, 2332 = X,  2256 = G', Imp. Samb. ap. Mack = P', Cod. Fevr. ap. Foes = Q', Cod. Florent, ap. Mack = δ, 2147 = ε, Cod. Vaticanus 276= ξ (1), Cod. Vaticanus 277 = π (2).

Τ τέταρτον περ voύσων : 2255 = Ε, 2144 = F, 2141 = G, 2142 = Η, 2140 = Ι, 2143 = J, 2145 = Κ, Cod. Serv. ap Foes = L, 2332 = X, 2148 = Ζ, Irop. Corn. ap. Mack = K', Imp. Samb. ap. Mack. = P', Cod. Fevr. ap. Foes = Q', Cod. Venetus ap. Mack = ν.

ÉDITIONS, TRADUCTIONS ET COMMENTAIRES.

Περ γονς : Jod. Willichii observ. in libell. Lactantii Firmiani qui de opificio Dei inscribitur. Item, Hippocratis libellas de genitura, interpr. Jod. Willichio, Argent., 1542, in-8°. Francof. ad Viadrum, 1542, in-8°.— Sub Polybi nomine, vertente Albano Torino, Basil., 1514, in-4°. — Gr. et lat. cum libro de Natura pueri ex vers, et cum notis Jo. Gorraei, Paris., 1545, in-4°, et 1622, in-f°. — Italice sub Polybi nomine, Venet., 1545, in-4°. — Didaci de Sylva commentarius citatur Basil., 1556, in-4°.— Gallice per Guillaume Chrétien, Paris, 1556, in-8°, 1559, in-8°, Maittair.— Dans le recueil de Théod. Zwinger, Bâle, 1579, in-f°. — Jo. Schegkius in hunc librum, Argent., 1580, in-8°.

Περί φύσιος παιδίου : Dini de Garbo recollectiones in Hippocratem de Natura Fœtus, Venet.,4502, in-fe, 4518, in-f°. — Prodiit graece cum cura Albani Torini, Basil., 1538, in-8°.— Cum Jo. Gorraei. interpret. ejusque scholiis cum libro de Genitura, Paris., 1545, in-4°, 1564, in-4°, 1622, in-f°, Bodlei. — A Jod. Willich conversus cum not., Basil., 1542, in-8°. — Latine in Articella. — Gallice vertit Guillaume Chrétien, titulo : Histoire de la Nature de l'Enfant, à Rheims, 1553, in-8°, Du Verdier. 1554, in-8°, Rast. — Dans le recueil de Théod. Zwinger, Bâle, 4579, in-f°— Hippocrate accusé d'avoir provoqué l'avortement d'une courtisane grecque ; par le docteur Thibeaud, professeur de clinique interne à l'école de Nantes, dans : Journal de Médecine de la Société de la Loire-Inférieure, reproduit dans Gazette médicale de Paris, 4844, p. 553.

T τέταρτον περ νούσων : Voy. la bibliographie du Livre deuxième des Maladies, p. 7.

(1) Ce manuscrit, ancien fonds, magnifique, sur parchemin, in-f° du xiiie siècle, contenant deux cent trente-sept feuillets, a été collatlonné, pour le Περ φύσιος παιδιού, par M. le docteur Dafemberg, qui a bien voulu me communiquer sa collation. Cette collation a fait voir que notre ms. 2146 de la Bibliothèque nationale est une copie du Codex Vaticanus 276. J'ai donc, par le fait, en donnant les leçons de'2î46, donné les leçons du plus important des mss. hippocratiques du Vatican.

(2) Codex Vatic. 277, ancien fonds, papier de soie, in-f°, quatre cent soixante-douze feuillets, xiv*siècle, très-beau ms.; il renferme beaucoup de gloses. F° 1, Ërotien, f. 11, πναξ ατ περιέχει διστριάκοντα λόγους; 12, γαλ. ξήγησις; 24, ππ. γένος; 25, ὅρκος; 25, νόμος; 26, περτεχνς; 29, περ ρχαίης ητρικς ; 37, παραγγελίαι ; 40, περ εσχημοσύνης ; 43, περ φύσιος νθρπου; 49, περ γονς; 52, περ φύσιος παιδιού; 61, περ ρθρων; 91, περ χυμν; 95, περ τροφς; 97, περ λκν; 102, περ ερς νόσου; 109, περ νούσων 6 (in indice, de Morbls, III, ν κα περ βλητν); 155, περ παθν; 166, περ ντς παθν; 187, περ διαίτης γ; 211, περ νυπνίων; 214, περ ψεως; 215, περ κρίσεως; 217, φορισμοί; 227, προγνωστικόν ; 234, περ διαίτης ξέων ; 250, περ φυσν ; 254, μοχλιχόν ; 260, περ στων φύσιος; 265, περ γμν; 279, κατ' ἰητρείον ; 282, περ γκατατομς μβρύου, incipit περ δ τν, desinit μέτρια; 282, περ γυναικείων β; 338, περ φρων ; 347, περ πικυήσεως; 351, περ πταμήνου ; 353, περ κταμήνου; 355, περ παρθενίων; 355, περ γυναικείης φύσιος; 372, περ γχατατομς παιδίου ; 372, προρρητικν β ; 387, περ συρίγγων ; 389, περ αμορροΐδν; κωακα, desinit τοτο ν πρώτη πςριόδω; πιδημίαι 1-7; 462, πιστολαί—πρεσβευτικός. Ce manuscrit est d'une famille dont nous avons ici plusieurs échantillons à Paris, par exemple les n° 2254 et 2255. Cette vérification est due encore à M. le docteur Daremberg, qui a eu la complaisance de collationner pour moi le Περ φύσιος παιδίου dans ce ms. du Vatican.

 

ΠΕΡΙ ΓΟΝΗΣ

ΠΕΡΙ ΦΥΣΙΟΣ ΠΑΙΔΙΟΥ.

ΠΕΡΙ ΝΟΥΣΩΝ ΤΟ ΤΕΤΑΡΤΟΝ.

1. Νόμος μὲν πάντα κρατύνει· ἡ δὲ γονὴ τοῦ ἀνδρὸς ἔρχεται ἀπὸ παντὸς τοῦ ὑγροῦ τοῦ ἐν τῷ σώματι ἐόντος τὸ ἰσχυρότατον ἀποκρι θέν· τούτου δὲ ἱστόριον τόδε, ὅτι ἀποκρίνεται τὸ ἰσχυρότατον, ὅτι ἐπὴν λαγνεύσωμεν σμικρὸν οὕτω μεθέντες, ἀσθενέες γινόμεθα. Ἔχει δὲ οὕτω· φλέβες καὶ νεῦρα ἀπὸ παντὸς τοῦ σώματος τείνουσιν ἐς τὸ αἰδοῖον, οἷσιν ὑποτριβομένοισι καὶ θερμαινομένοισι καὶ πληρευμέ νοισιν ὥσπερ κνησμὸς ἐμπίπτει καὶ τῷ σώματι παντὶ ἡδονὴ καὶ θέρμη ἐκ τούτου παραγίνεται· τριβομένου δὲ τοῦ αἰδοίου καὶ τοῦ ἀν θρώπου κινευμένου, τὸ ὑγρὸν θερμαίνεται ἐν τῷ σώματι καὶ διαχέε ται καὶ κλονέεται ὑπὸ τῆς κινήσιος καὶ ἀφρέει, καθάπερ καὶ τἄλλα ὑγρὰ ξύμπαντα κλονεύμενα ἀφρέει· οὕτω δὲ κἀν τῷ ἀνθρώπῳ ἀπο κρίνεται ἀπὸ τοῦ ὑγροῦ ἀφρέοντος τὸ ἰσχυρότατον καὶ πιότατον, καὶ ἔρχεται εἰς τὸν νωτιαῖον μυελόν· τείνουσι γὰρ ἐς τοῦτον ἐκ παντὸς τοῦ σώματος, καὶ διαχέει ἐκ τοῦ ἐγκεφάλου εἰς τὴν ὀσφὺν καὶ ἐς πᾶν τὸ σῶμα καὶ ἐς τὸν μυελὸν, καὶ ἐξ αὐτοῦ τείνουσιν ὁδοὶ, ὥστε καὶ ἐπιέναι τοῦ ὑγροῦ ἐς αὐτὸν καὶ ἀποχωρέειν. Ἐπὴν δὲ ἔλθῃ ἐς τοῦ τον τὸν μυελὸν ἡ γονὴ, χωρέει παρὰ τοὺς νεφρούς· ταύτῃ γὰρ ἡ ὁδός ἐστι διὰ φλεβῶν, κἢν οἱ νεφροὶ ἑλκωθῶσιν, ἔστιν ὅτε καὶ αἷμα ξυμφέρεται· παρὰ δὲ τῶν νεφρῶν ἔρχεται διὰ τῶν ὀρχίων μεσάτων ἐς τὸ αἰδοῖον· καὶ χωρέει οὐχ ὅπη τὸ οὖρον, ἀλλά οἱ ἄλλη ὁδός ἐστιν αὐτῆς ἐχομένη. Καὶ οἱ ἐξονειρώσσοντες διὰ τάδε ἐξονειρώσσουσιν· ἐπὴν τὸ ὑγρὸν ἐν τῷ σώματι διακεχυμένον ἔῃ καὶ διάθερμον, εἴτε ὑπὸ ταλαιπωρίης, εἴτε καὶ ὑπὸ ἄλλου τινὸς, ἀφρέει· καὶ ἀποκρινο μένου ἀπ´ αὐτοῦ ὁρᾷν παρίσταται οἷάπερ ἐν τῇ λαγνείῃ· ἔχει γὰρ τὸ ὑγρὸν τοῦτο ὅπερ λαγνεύοντι· ἀλλ´ οὔ μοι περὶ ὀνειρωσσόντων καὶ παντὸς τοῦ νοσήματος τί ἐστὶ, καὶ ὁκόσα ἐργάζεται, καὶ διότι πρὸ λαγνείης. Καὶ ταῦτα μὲν ἐς τοῦτό μοι εἰρέαται.

2. Οἱ δὲ εὐνοῦχοι διὰ ταῦτα οὐ λαγνεύουσιν, ὅτι σφέων ἡ δίοδος ἀμαλδύνεται τῆς γονῆς· ἔστι γὰρ δι´ αὐτῶν τῶν ὀρχίων ἡ ὁδός· καὶ νεῦρα τείνει λεπτὰ καὶ πυκνὰ ἐς τὸ αἰδοῖον ἐκ τῶν ὀρχίων, οἷσιν ἀείρεται καὶ καθίεται, καὶ ταῦτα ἐν τῇ τομῇ ἀποτέμνεται, διὸ οὐχ ὑπάρχουσιν οἱ εὐνοῦχοι χρηστοί· τῶν δὲ τάδε ἐκτριβέντων ἡ ὁδὸς τῆς γονῆς ἐμπέφρακται· πωροῦνται γὰρ οἱ ὄρχιες· καὶ τὰ νεῦρα σκληρὰ καὶ μωρὰ γενόμενα ὑπὸ τοῦ πώρου οὐ δύναται τείνειν καὶ χαλᾷν. Ὁκόσοι δὲ παρ´ οὖς τετμημένοι εἰσὶν, οὗτοι λαγνεύουσι μὲν καὶ ἀφιᾶσιν, ὀλίγον δὲ καὶ ἀσθενὲς καὶ ἄγονον· χωρέει γὰρ τὸ πλεῖστον τοῦ γόνου ἀπὸ τῆς κεφαλῆς παρὰ τὰ οὔατα ἐς τὸν νωτιαῖον μυελόν· αὕτη δὲ ἡ δίοδος ὑπὸ τῆς τομῆς οὐλῆς γενομένης στερεὴ γέγονεν. Τοῖσι δὲ παισὶ λεπτὰ τὰ φλέβια ἐόντα καὶ πληρευμένα κωλύει τὴν γονὴν ἰέναι, καὶ ὁ κνησμὸς οὐχ ὁμοίως παραγίνεται· διὰ ταῦτα οὐδὲ κλονέεται ἐν τῷ σώματι τὸ ὑγρὸν ἐς ἀπόκρισιν τῆς γονῆς· καὶ τῇσι παρθένοισι, μέχρις ἂν νέαι ἔωσιν, οὐ χωρέει τὰ καταμήνια δι´ αἴτιον τωὐτό. Ἐπὴν δὲ αὔξωνται καὶ παρθένος καὶ παῖς, αἱ φλέβες αἱ ἐς τὸ αἰδοῖον τείνουσαι τοῦ παιδὸς καὶ τῆς παρθένου ἐπὶ τὰς μήτρας εὔροαι γίνονται ὑπὸ τῆς αὔξης καὶ στομοῦνται, καὶ ὁδὸς καὶ δίοδος διὰ στενῶν γίνεται, καὶ τὸ ὑγρὸν κλόνησιν τότε ἴσχει, εὐρυ χωρίη γάρ οἱ τότε γίνεται ἔνθα κλονήσεται· καὶ τῷ παιδὶ χωρέει, ἐπὴν ἁδρὸς ἔῃ, διὰ τόδε, καὶ τῇ παρθένῳ τὰ καταμήνια. Ταῦτα δέ μοι οὕτως ἀποπέφανται.

3. Τὴν δὲ γονήν φημι ἀποκρίνεσθαι ἀπὸ παντὸς τοῦ σώματος, καὶ ἀπὸ τῶν στερεῶν καὶ ἀπὸ τῶν μαλθακῶν, καὶ ἀπὸ τοῦ ὑγροῦ παντὸς τοῦ ἐν τῷ σώματι. Εἰσὶ δὲ τέσσαρες ἰδέαι τοῦ ὑγροῦ, αἷμα, χολὴ, ὕδωρ καὶ φλέγμα. Τοσαύτας γὰρ ἰδέας ἔχει ξυμφυέας ὁ ἄνθρω πος ἐν ἑωυτῷ, καὶ ἀπὸ τουτέων αἱ νοῦσοι γίνονται· δεδήλωται δέ μοι καὶ περὶ τουτέων, καὶ διότι ἐκ τουτέων αἱ νοῦσοι γίνονται ἢ αἱ ἐκ νούσων διακρίσιες. Καὶ ταῦτα μὲν εἰρέαταί μοι περὶ γονῆς, ὁκόθεν γίνεται καὶ ὅκως καὶ διότι, καὶ οἷσιν οὐ γίνεται ἡ γονὴ καὶ διότι οὐ γίνεται, καὶ περὶ καταμηνίων παρθένων.

4. Τῇσι δὲ γυναιξί φημι ἐν τῇ μίξει τριβομένου τοῦ αἰδοίου καὶ τῶν μητρέων κινευμένων, ὥσπερ κνησμὸν ἐμπίπτειν ἐς αὐτὰς καὶ τῷ ἄλλῳ σώματι ἡδονὴν καὶ θέρμην παρέχειν. Μεθίει δὲ καὶ ἡ γυνὴ ἀπὸ τοῦ σώματος ὁτὲ μὲν ἐς τὰς μήτρας, αἱ δὲ μῆτραι ἰκμαλέαι γίνονται, ὁτὲ δὲ καὶ ἔξω, ἢν χάσκωσιν αἱ μῆτραι μᾶλλον τοῦ καιροῦ. Καὶ ἥδεται, ἐπὴν ἄρξηται μίσγεσθαι, διὰ παντὸς τοῦ χρόνου, μέ χρις ἂν αὐτὴν μεθιῇ ὁ ἀνήρ· κἢν μὲν ὀργᾷ ἡ γυνὴ μίσγεσθαι, πρό σθεν τοῦ ἀνδρὸς ἀφίει, καὶ τὸ λοιπὸν οὐκ ἔτι ὁμοίως ἥδεται ἡ γυνή· ἢν δὲ μὴ ὀργᾷ, συντελέει τῷ ἀνδρὶ ἡδομένη· καὶ ἔχει οὕτως ὥσπερ εἴ τις ἐπὶ ὕδωρ ζέον ἕτερον ψυχρὸν ἐπιχέει, παύεται τὸ ὕδωρ ζέον· οὕτω, καὶ ἡ γονὴ πεσοῦσα τοῦ ἀνδρὸς ἐς τὰς μήτρας σβέννυσι τὴν θέρμην καὶ τὴν ἡδονὴν τῆς γυναικός. Ἐξαΐσσει δὲ ἡ ἡδονὴ καὶ ἡ θέρμη ἅμα τῇ γονῇ πιπτούσῃ ἐς τὰς μήτρας, ἔπειτα λήγει· ὥσπερ εἴ τις ἐπὶ φλόγα οἶνον ἐπιχέει, συμβαίνει πρῶτα μὲν ἐξαΐσσειν τὴν φλόγα καὶ αὔξεσθαι δι´ ὀλίγου πρὸς τὴν ἐπίχυσιν τοῦ οἴνου, ἔπειτα λήγειν, ὡσαύτως δὲ καὶ τῇ γυναικὶ ἡ θέρμη ἐξαΐσσει πρὸς τὴν γονὴν τοῦ ἀνδρὸς, ἔπειτα λήγει. Ἧσσον δὲ πολλῷ ἥδεται ἡ γυνὴ τοῦ ἀν δρὸς ἐν τῇ μίξει, πλείονα δὲ χρόνον ἢ ὁ ἀνήρ· διότι δὲ μᾶλλον ὁ ἀνὴρ ἥδεται, ἀποκρίνεται αὐτῷ ἐξαπίνης ἀπὸ τοῦ ὑγροῦ ἀπὸ ταρα χῆς ἰσχυροτέρης ἢ τῇ γυναικί. Ἔχει δὲ καὶ τόδε οὕτω τῇσι γυναι ξίν· ἢν μὲν μίσγωνται ἀνδράσι, μᾶλλον ὑγιαίνουσιν· ἢν δὲ μὴ, ἧσ σον· ἅμα μὲν γὰρ αἱ μῆτραι ἰκμαλέαι γίνονται ἐν τῇ μίξει καὶ οὐ ξηραὶ, ξηραὶ δὲ ἐοῦσαι μᾶλλον τοῦ καιροῦ συστρέφονται ἰσχυρῶς, συσ τρεφόμεναι δὲ ἰσχυρῶς πόνον τῷ σώματι παρέχουσιν· ἅμα δὲ ἡ μίξις τὸ αἷμα θερμαίνουσα καὶ ὑγραίνουσα ποιέει ὁδὸν ῥηϊτέρην τοῖσι κα ταμηνίοισι· τῶν δὲ καταμηνίων μὴ χωρεόντων τὰ σώματα τῶν γυ ναικῶν ἐπίνοσα γίνεται· διότι δὲ γίνεται ἐπίνοσα, εἰρήσεταί μοι ἐν τῇσι γυναικείῃσι νούσοισιν. Καὶ ταῦτα μέν μοι εἰρέαται ἐς τοῦτο.

5. Ἐπὴν δὲ μιχθῇ ἡ γυνὴ, ἢν μὲν μὴ μέλλῃ λήψεσθαι πρὸς ἑωυ τὴν, πρὸς τῷ ἔθει χωρέει ἔξω ἡ γονὴ ἀπ´ ἀμφοτέρων, ὁκόταν ἡ γυνὴ ἐθελήσῃ· ἢν δὲ μέλλῃ λήψεσθαι, οὐ χωρέει ἔξω, ἀλλ´ ἐμμένει ἐν τῇσι μήτρῃσιν ἡ γονή. Αἱ γὰρ μῆτραι δεξάμεναι καὶ μύσασαι ἔχου σιν ἐν ἑωυτῇσιν, ἅτε εἰλυσπασθέντος τοῦ στόματος ὑπὸ τῆς ἰκμά δος, καὶ μίσγεται ὁμοῦ τό τε ἀπὸ τοῦ ἀνδρὸς ἐλθὸν καὶ τὸ ἀπὸ τῆς γυναικός· καὶ ἢν ἡ γυνὴ τόκων ἔμπειρος ἔῃ καὶ ἐννοήσῃ ὁκόταν ἡ γονὴ μὴ ἐξέλθῃ, ἀλλ´ ἐμμείνῃ, εἰδήσει ᾗ ἡμέρῃ ἔλαβεν πρὸς ἑωυτήν.
 

DE LA GÉNÉRATION.

DE LA NATURE DE L'ENFANT.

DES MALADIES, LIVRE QUATRIÈME.

1. (Le sperme vient de tout l'humide du corps. Connaissance des canaux éjaculateurs. Notion des maladies causées, par les pertes séminales.) La loi gouverne tout. Le sperme de l'homme vient de tout l'humide qui est dans le corps, et c'en est la partie la plus active qui se sépare. En voici la preuve : après le coït, l'évacuation d'une si petite quantité nous rend faibles. La disposition est telle : des veines et des nerfs vont de tout le corps aux parties génitales ; frottées; échauffées et remplies, il survient comme une démangeaison, d'où, pour tout le corps, plaisir et chaleur. Dans le frottement des génitoires et dans le mouvement qu'on se donne, l'humide s'échauffe dans le corps, se dilate, s'agite par le mouvement et devient écumeux, comme tous les liquides deviennent écumeux par l'agitation. De cette façon, dans l'homme, se sépare, de l'humide devenu écumeux, la partie la plus active et la plus grasse, qui va dans la moelle dorsale; en effet, des afférents y arrivent de tout le corps, et le cerveau verse dans les lombes, dans tout le corps et dans la moelle, qui, à son tour, est munie d'efférents, de sorte que le liquide y afflue et en sort. Le sperme, une fois arrivé dans cette moelle, passe le long des reins; car là est la voie par les veines ; et, en cas d'ulcération des reins, il advient parfois que du sang est évacué en même temps. Des reins, il se rend par le milieu des testicules au membre génital, non par la voie de l'urine, mais par une autre voie particulière (conduits éjaculateurs) qui est attenante. Quant aux pollutions nocturnes, elles se produisent ainsi : l'humide du corps étant dilaté et échauffé, soit par la fatigue, soit par toute autre cause, devient écumeux ; l'excrétion s'en faisant, on a des visions comme dans le coït, car ce liquide se comporte comme dans l'acte de la génération ; mais je n'ai pas à parler des pollutions nocturnes, ni de toute cette maladie, ni à dire ce qu'elle est, quels effets elle produit, ni pourquoi elle survient avant l'époque du coït. Voilà sur ce point ce qu'ici j'ai à dire (IIe Livre des Mal., § 51.).

2. (Exemples des eunuques, des gens ayant subi des incisions derrière les oreilles, et des enfants, cas où le sperme ne peut cheminer.) Les eunuques n'ont pas le coït, parce que chez eux la voie du sperme est détruite; en effet, cette voie est par les testicules mêmes, et, des testicules, il part, se rendant au membre génital, des nerfs minces et nombreux, qui le dressent et l'abaissent, et qui sont coupés dans la castration, ce qui fait que les eunuques sont impuissants. Ces nerfs étant froissés, la voie du sperme est interrompue ; car les testicules s'obstruent ; et les nerfs, étant devenus durs et inertes par l'obstruction, ne peuvent tendre et relâcher. Ceux qui ont subi des incisions à côté des oreilles usent, il est vrai, du coït, et éjaculent, mais leur éjaculation est peu abondante, inactive et inféconde ; car la plus grande partie du sperme descend de la tête, le long des oreilles, à la moelle épinière; or, cette voie est fermée par la cicatrice qui suit l'incision (Des Eaux, des Airs et des Lieux, § 22). Chez les enfants, les veines, étant ténues et remplies, empêchent le sperme de cheminer, et le prurit ne se fait pas non plus sentir; aussi l'humide du corps ne s'agite pas pour l'excrétion du sperme. Par la même cause, chez les filles, tant qu'elles sont jeunes, les règles ne viennent pas. Mais, quand garçon et fille grandissent, les veines allant à la verge du garçon et aux matrices de la fille deviennent coulantes par la croissance, elles s'ouvrent, un va-et-vient se fait en lieu étroit, et alors l'humide a de l'agitation, car c'est alors que de l'espace lui est donné où s'agiter. Ainsi, lors de la puberté, viennent au garçon le sperme, à la fille les menstrues. Telle est mon explication.

3. (Complément de l'opinion sur l'origine du sperme,  qui est dit provenir aussi bien des parties solides que de l'humide. Il y a dans le corps quatre humeurs : le sang, la bile, l'eau  et le phlegme.) Je dis que le sperme provient de tout le corps, des parties solides comme des parties molles et de tout l'humide qui est dans le corps (comp. Des Airs, des Eaux et des Lieux, § 14). Il y a quatre sortes d'humide : le sang, la bile, l'eau et le phlegme. En effet, l'homme a ce nombre d'humeurs innées en lui, humeurs d'où proviennent les maladies. J'ai traité aussi de ces humeurs, pourquoi en naissent les maladies et leurs crises (quatrième Livre des Maladies, § 32). Voilà ce que j'avais à dire sur le sperme, d'où il vient, comment et pourquoi, chez qui il ne vient pas, et pourquoi, aussi bien que les menstrues des jeunes filles.

4. (Effet des rapports sexuels sur les femmes.) Chez la femme, les parties génitales étant frottées et les matrices agitées, il y survient comme un prurit, et le reste du corps en reçoit plaisir et chaleur. La femme a aussi une éjaculation fournie par le corps et se faisant tantôt dans les matrices (alors les matrices deviennent humides), tantôt au dehors, quand les matrices sont, plus béantes qu'il ne convient. Elle éprouve du plaisir depuis le commencement du coït, durant tout le temps, jusqu'à ce que l'homme la lâche; si elle ressent l'orgasme vénérien, elle éjacule avant l'homme, et n'a plus la même jouissance ; si elle ne ressent point d'orgasme, son plaisir cesse avec celui de l'homme. C'est comme si on jetait de l'eau froide sur de l'eau bouillante, l'ébullition cesse aussitôt ; de même le sperme, tombant dans les matrices, éteint la chaleur et le plaisir de la femme. Le plaisir et la chaleur jettent un éclat au moment où le sperme tombe dans les matrices, puis tout prend fin. Si sur de la flamme on verse du vin, d'abord la flamme jette un éclat et s'accroît un moment par cette affusion, puis elle s'amortit; de même la chaleur devient plus vive au contact du sperme masculin, pour s'amollir ensuite. La femme a, dans le coït, beaucoup moins de plaisir que l'homme, mais elle en a plus longtemps. Si l'homme jouit plus, c'est que l'excrétion fournie par le liquide s'opère brusquement par l'effet d'un trouble plus grand que chez les femmes. Autre point à considérer pour celles-ci : si elles ont des rapports avec les hommes, leur santé est meilleure; moins bonne si elles n'en ont pas. En effet, d'un côté, dans le coït, les matrices s'humectent et cessent d'être sèches ; or, quand elles sont trop sèches, elles se contractent fortement, et cette forte contraction cause de la douleur au corps. D'un autre coté, le coït, échauffant le sang et l'humectant, rend la voie plus facile aux menstrues ; or, si les menstrues ne cheminent pas, les femmes deviennent maladives; pourquoi, c'est ce que j'expliquerai dans les maladies féminines. Voilà ce que j'avais à dire là-dessus.

5. (S'il doit y avoir conception, le sperme, après le coït, ne retombe pas au dehors.) Après le coït, si la femme ne doit pas concevoir, elle fait d'habitude tomber au dehors, quand elle veut, la semence provenue des deux individus; si, au contraire, elle doit concevoir, la semence ne tombe pas au dehors, mais demeure dans les matrices. En effet, les matrices, ayant reçu et s'étant fermées, la gardent à l'intérieur, l'orifice se serrant vermiculairement par l'effet du liquide ; et le mélange s'opère de ce qui provient de l'homme et de ce qui provient de la femme. La femme a-t-elle eu déjà des enfants, et remarque-t-elle quand la semence, ne sortant pas, est restée, alors elle sait le jour où elle a conçu.

6. Ἔχει δὲ οὕτω καὶ τόδε· ὁτὲ μὲν ἰσχυρότερόν ἐστι τὸ μεθιέ μενον ἀπὸ τῆς γυναικὸς, ὁτὲ δὲ ἀσθενέστερον· καὶ τὸ ἀπὸ τοῦ ἀν δρὸς ὡσαύτως· καὶ ἔστι καὶ ἐν τῷ ἀνδρὶ τὸ θῆλυ σπέρμα καὶ τὸ ἄρ σεν, καὶ ἐν τῇ γυναικὶ ὁμοίως· ἰσχυρότερον δέ ἐστι τὸ ἄρσεν τοῦ θήλεος· ἀνάγκη γὰρ ἀπὸ ἰσχυροτέρου σπέρματος γίνεσθαι. Ἔχει δὲ καὶ τόδε οὕτω· ἢν μὲν ἀπ´ ἀμφοτέρων τὸ σπέρμα ἰσχυρότερον ἔλθῃ, ἄρσεν γίνεται· ἢν δὲ ἀσθενὲς, θῆλυ· ὁκότερον δ´ ἂν κρατήσῃ κατὰ πλῆθος, ἐκεῖνο καὶ γίνεται· ἢν γὰρ πολλῷ πλέον τὸ ἀσθενὲς σπέρμα ᾖ τοῦ ἰσχυροτέρου, κρατέεται τὸ ἰσχυρὸν καὶ μιχθὲν τῷ ἀσθενεῖ ἐς θῆλυ περιηνέχθη· ἢν δὲ πλέον ἔῃ τὸ ἰσχυρὸν τοῦ ἀσθενέος, κρατηθῇ τε τὸ ἀσθενὲς, ἐς ἄρσεν περιηνέχθη. Ὥσπερ εἴ τις κηρὸν καὶ στέαρ μίξας ὁμοῦ, πλέον ποιήσας τὸ στέαρ, τήξειε πρὸς πυρὶ, μέχρι μὲν ὑγρὸν ἔῃ, οὐ διάδηλον γίνεται τὸ κρατέον· ἐπὴν δὲ παγῇ, τότ´ ἐμφανὲς γίνεται, ὅτι κρατέει τὸ στέαρ τοῦ κηροῦ κατὰ πλῆθος· οὕτως ἔχει καὶ τοῦ ἄρσενος καὶ τοῦ θήλεος τῆς γονῆς.

7. Ξυμβάλλεσθαι δὲ παρέχει ὅτι καὶ ἐν τῇ γυναικὶ καὶ ἐν τῷ ἀν δρὶ ἔστι γόνος καὶ θήλεος καὶ ἄρσενος τοῖσιν ἐμφανέσι γινομένοισι· πολλαὶ γὰρ γυναῖκες ἤδη ἐθηλυτόκησαν παρ´ ἀνδράσιν ἰδίοις, παρὰ δὲ ἑτέρους ἄνδρας ἐλθοῦσαι ἐκουροτόκησαν· καὶ οἱ ἄνδρες οἱ αὐτοὶ κεῖνοι παρ´ οἷσιν ἐθηλυτόκεον αἱ γυναῖκες, ἑτέρων γυναικῶν ἐς μίξιν ἀφικόμενοι, ἄρσενα γόνον ἐποίησαν, καὶ οἷσιν ἄρσην γόνος ἐγίνετο, ἐς ἑτέρας γυναῖκας μιχθέντες θῆλυν γόνον ἐποίησαν. Οὗτος ὁ λόγος ἐρέει καὶ τὸν ἄνδρα καὶ τὴν γυναῖκα ἔχειν καὶ θῆλυν γόνον καὶ ἄρ σενα· παρὰ μὲν γὰρ τοῖσιν ἐθηλυτόκεον, ἐκρατέετο τὸ ἰσχυρότερον, πλέονος γενομένου τοῦ ἀσθενέος, καὶ ἐγένετο θήλεα· παρὰ δὲ τοῖ σιν ἐκουροτόκεον, ἐκράτεε τὸ ἰσχυρότερον, καὶ ἐγένετο ἄρσενα· χω ρέει δὲ οὐκ ἀεὶ τοῦτο ἀπὸ τοῦ αὐτέου ἀνδρὸς ἰσχυρὸν, οὐδὲ ἀσθενὲς ἀεὶ, ἀλλ´ ἄλλοτε ἀλλοῖον. Καὶ τῆς γυναικὸς οὕτως ἔχει· ὡς μὴ θαυ μάζειν τὰς αὐτὰς γυναῖκας καὶ τοὺς αὐτοὺς ἄνδρας γόνον καὶ ἄρσενα καὶ θῆλυν ποιέειν. Ἔχει δὲ καὶ τοῖσι κτήνεσιν οὕτω τὰ περὶ γονῆς θήλεος καὶ ἄρσενος.

8. Καὶ ἐν αὐτῇφι τῇ γονῇ ἐξέρχεται καὶ τῆς γυναικὸς καὶ τοῦ ἀνδρὸς ἀπὸ παντὸς τοῦ σώματος, καὶ ἀπὸ τῶν ἀσθενέων ἀσθενὴς καὶ ἀπὸ τῶν ἰσχυρῶν ἰσχυρή· καὶ τῷ τέκνῳ οὕτως ἐστὶν ἀνάγκη ἀποδί δοσθαι. Καὶ ὁκόθεν ἂν τοῦ σώματος τοῦ ἀνδρὸς πλέον ἔλθῃ ἐς τὴν γονὴν ἢ τῆς γυναικὸς, κεῖνο κάλλιον ἔοικε τῷ πατρί· ὁκόθεν ἂν δὲ πλέον ἔλθῃ ἀπὸ τῆς γυναικὸς τοῦ σώματος, κεῖνο κάλλιον ἔοικε τῇ μητρί. Ἔστι δὲ οὐκ ἀνυστὸν πάντα τῇ μητρὶ ἐοικέναι, τῷ δὲ πα τρὶ μηδὲν, ἢ τὸ ἐναντίον τούτου, οὐδὲ μηδετέρῳ ἐοικέναι μηδέν· ἀλλ´ ἀμφοτέροισιν ἀνάγκη τίς ἐστιν ἐοικέναι τινὶ, εἴπερ ἄρα ἀπ´ ἀμφοτέρων τῶν σωμάτων τὸ σπέρμα χωρέει ἐς τὸ τέκνον. Ὁκότερος δ´ ἂν πλέον ξυμβάληται ἐς τὸ ἐοικέναι καὶ ἀπὸ πλεόνων χωρίων τοῦ σώματος, κείνῳ τὰ πλείονα ἔοικε· καὶ ἔστιν ὅτε θυγάτηρ γενομένη τὰ πλείονα ἔοικε κάλλιον τῷ πατρὶ ἢ τῇ μητρὶ, καὶ κοῦρος γενόμενος ἔστιν ὅτε κάλλιον ἔοικε τῇ μητρὶ ἢ τῷ πατρί. Καὶ ταῦτά μοι καὶ τοσαῦτα ἐστὶν ἱστόρια τῷ προτέρῳ λόγῳ, ὅτι ἔνεστι καὶ ἐν τῇ γυ ναικὶ καὶ ἐν τῷ ἀνδρὶ καὶ κουρογονίη καὶ θηλυγονίη.

9. Γίνεται δὲ καὶ τόδε· ἔστιν ὅτε τὰ τέκνα λεπτὰ καὶ ἀσθενέα γί νεται, ἐκ πατρὸς καὶ μητρὸς παχέων τε καὶ ἰσχυρῶν ἐόντων· κἢν μὲν πολλῶν ἤδη γενομένων τῶν παιδίων τοιοῦτον γένηται, δῆλον ὅτι ἐν τῇσι μήτρῃσιν ἐνόσησε τὸ ἔμβρυον, καὶ ἀπὸ τῆς μητρὸς, εἰ τῆς αὔξης αὐτοῦ ἔξω παρῄει, τῶν μητρέων χανουσέων μᾶλλον, καὶ διὰ τοῦτο ἀσθενὲς ἐγένετο· νοσέει δὲ τῶν ζώων ἕκαστον κατὰ τὴν ἰσχὺν ἑωυτοῦ. Ἢν δὲ πάντα τὰ γενόμενα παιδία ἀσθενέα ἔῃ, αἱ μῆ τραι αἴτιαί εἰσι, στενότεραι ἐοῦσαι τοῦ καιροῦ· ἢν γὰρ μὴ ἔχῃ εὐρυ χωρίην ἔνθα τὸ ἔμβρυον θρέψεται, ἀνάγκη ἐστὶν αὐτὸ λεπτὸν γενέσθαι, ἅτε οὐκ ἔχον τῇ αὔξῃ τὴν αὐτὴν εὐρυχωρίην· ἢν δὲ ἔχῃ εὐρυχωρίην καὶ μὴ νοσήσῃ, ἐπιεικές ἐστι μεγάλων τοκέων μέγα τέκνον γενέσθαι. Ἔχει δὲ οὕτως, ὥσπερ εἴ τις σίκυον ἤδη ἀπηνθη κότα, ἐόντα δὲ νεογνὸν καὶ προσεόντα τῷ σικυηλάτῳ, θείη ἐς ἀρυ στῆρα, ἔσται τοῦ ἀρυστῆρος τῷ κοίλῳ ἴσος καὶ ὅμοιος· ἢν δέ τις ἐς ἄγγος θῇ μέγα, ὅ τι ἐπιεικές ἐστι σίκυον χαδέειν, ἀλλὰ μὴ πολλῷ κάρτα μέζον τῆς φύσιος τοῦ σικύου, ἴσος ἔσται ὁ σίκυος τοῦ ἄγγεος τῷ κοίλῳ καὶ ὅμοιος· ἐρίζει γὰρ ἐν τῇ αὔξῃ τῷ κοίλῳ τοῦ ἄγγεος. Σχεδὸν δὲ εἰπεῖν καὶ πάντα τὰ φυόμενα οὕτως ἔχει, ὅκως ἄν τις κα ταναγκάσῃ αὐτά. Οὕτω δὴ καὶ τῷ παιδίῳ, ἢν μὲν εὐρυχωρίη οἱ ἔῃ ἐν τῇ αὔξῃ, μέζον γίνεται· ἢν δὲ στενοχωρίη, ἔλασσον.

10. Τὸ δὲ πηρωθὲν ἐν τῇσι μήτρῃσι παιδίον φημὶ αὐτὸ ἢ φλασθὲν πηρωθῆναι τῆς μητρὸς πληγείσης κατὰ τὸ ἔμβρυον, ἢ πεσού σης, ἢ ἄλλου τινὸς βιαίου παθήματος προσγενομένου τῇ μητρί· ἢν δὲ φλασθῇ, ταύτῃ πηροῦται τὸ παιδίον· ἢν δὲ μᾶλλον φλασθῇ τὸ ἔμβρυον, τοῦ ὑμένος ῥαγέντος τοῦ περιέχοντος αὐτὸ, φθείρεται τὸ ἔμβρυον· ἢ ἑτέρῳ τρόπῳ τοιῷδε πηροῦται τὰ παιδία, ἐπὴν ἐν τῇσι μήτρῃσι κατὰ τὸ χωρίον καθ´ ὅ τι καὶ ἐπηρώθη στενὸν ἔῃ, ἀνάγκη ἐν στενῷ κινευμένου τοῦ σώματος πηροῦσθαι κατ´ ἐκεῖνο τὸ χωρίον· ὥσπερ καὶ τῶν δένδρων ἅσσα ἐν τῇ γῇ ἐόντα μὴ ἔχει εὐρυχωρίην, ἀλλ´ ὑπὸ λίθου ἢ ὑπό τευ ἄλλου ἀποληφθῇ, ἀνατέλλον σκολιὸν γίνεται, ἢ τῇ μὲν παχὺ, τῇ δὲ λεπτόν· οὕτω δὴ ἔχει καὶ τὸ παιδίον, ἢν ἐν τῇσι μήτρῃσι κατά τι τοῦ σώματος στενότερον ἔῃ τὸ ἕτερον τοῦ ἑτέρου.


 

6. (Explication illusoire sur les conditions qui déterminent le sexe. Analogie prise à une physique grossière.) Ceci est encore à noter : la semence de la femme est tantôt plus forte, tantôt plus faible; de même pour l'homme. Chez l'homme est la semence femelle et la semence mâle; semblablement chez la femme. La semence mâle est plus forte que la semence femelle. C'est de la plus forte semence que naîtra le produit. Voici ce qui en est : si la semence plus forte vient des deux côtés, le produit est mâle; si la semence plus faible, le produit est femelle. Celle des deux qui l'emporte en quantité prédomine aussi dans le produit : si en effet la semence faible est beaucoup plus abondante que la forte, la forte est vaincue, et, mêlée à la faible, se transforme en femelle ; si la forte est plus abondante que la faible, la faible est vaincue et se transforme en mâle. De même si, mêlant ensemble de la cire et de la graisse, et mettant plus de graisse, on fait fondre le mélange au feu, tant qu'il sera liquide, on ne distinguera pas quelle est la substance qui l'emporte ; mais, après coagulation, on reconnaît que la graisse est plus abondante que la cire. Il en est ainsi pour la semence mâle et pour la semence femelle.

7. (Faits qui montrent que chez l'homme est la semence mâle et la semence femelle, aussi bien que chez la femme.) Des faits apparents permettent de conclure que dans l'homme et dans la femme est semence et mâle et femelle : beaucoup de femmes qui avaient des filles avec leurs maris ont eu des garçons avec d'autres hommes; et les mêmes hommes qui avaient des filles avec ces femmes ont eu des garçons avec d'autres femmes ; et, au rebours, des hommes engendrant des garçons ont, avec d'autres femmes, engendré des filles. Ce discours témoigne que l'homme, comme la femme, a la semence femelle et la semence mâle : chez ceux qui engendraient des filles, la plus forte a été vaincue par la surabondance de la plus faible, et le produit fut femelle; chez ceux qui engendraient des garçons, la plus forte l'a emporté, et le produit a été mâle. Le même homme ne fournit pas constamment ni une semence forte ni une semence faible, mais il y a de perpétuelles variations. Il en est de même de la femme. On ne s'étonnera donc pas que les mêmes femmes et les mêmes hommes engendrent et des garçons et des filles. La génération des mâles et des femelles se comporte semblablement chez les bêtes.

8. (Explication illusoire des ressemblances entre l'enfant et les parents. L'auteur argue de ces ressemblances comme prouvant aussi que les deux semences sont aussi bien dans l'homme que dans la femme.) Dans la semence même et de la femme et de l'homme, tout le corps fournit ; elle vient faible des parties faibles, et forte des parties fortes (Des Airs, des Eaux et des Lieux, § 14). Nécessairement l'enfant y correspond. Quelle que soit la partie où il vient dans la semence plus du côté de l'homme que de la femme, cette partie ressemble davantage au père; quelle que soit la partie où il vient plus du côté de la femme, cette partie ressemble davantage à la mère. Il est impossible que tout ressemble à la mère et rien au père, ou tout au père et rien à la mère, ou rien ni à l'un ni à l'autre. Mais nécessairement l'enfant ressemble à l'un et à l'autre en quelque chose, s'il est vrai que la semence vient des deux corps à l'enfant. A celui qui contribue le plus et de plus de parties à la ressemblance, l'enfant ressemble le plus. Il arrive parfois que la fille ressemble plus au père qu'à la mère, et le garçon plus à la mère qu'au père. Telles sont mes preuves à l'appui ά% ce que j'ai précédemment avancé, savoir qu'il est tant dans la femme que dans l'homme, et procréation mâle et procréation femelle.

9. (Si de parents vigoureux naissent des enfants faibles, cela tient à l'étroitesse de la matrice. Comparaison du fœtus avec une courge qu'on mettrait, après s'être nouée, dans un vase : le fœtus se modèle sur la matrice, comme la courge sur le récipient.) Il arrive encore ceci : parfois des enfants naissent minces et faibles de parents vigoureux et en bon point; si c'est après plusieurs autres enfants, manifestement le fœtus a été malade dans les matrices, et il l'a été par la mère, si une portion de la nutrition a passé au dehors, les matrices étant plus béantes qu'il ne faut, ce qui l'a rendu faible; tout animal est malade en proportion de sa force. Si tous les enfants qui naissent sont faibles, les matrices en sont cause, étant plus étroites qu'il ne convient; car, si le fœtus n'a pas l'espace où se développer, nécessairement il sera mince, manquant d'une place proportionnée à sa croissance ; mais, s'il a delà place, et qu'il n'éprouve pas de maladie, sans doute l'enfant de parents de grande taille sera grand.. C'est comme si on mettait dans un vase étroit une courge déjà défleurie, mais formée et tenant à la couche où elle a été produite; elle sera égale et semblable à la cavité du vase ; mais, si on la met dans un grand vase, capable de la contenir sans beaucoup dépasser le volume qu'elle doit acquérir, la courge sera égale et semblable à la cavité du vase; car elle rivalise, dans la croissance, avec le récipient où elle est placée, Et en général toutes les productions végétales prennent la forme qu'on leur impose. Il en est de même de l'enfant; s'il a de la place pour la croissance, il devient plus grand ; s'il n'en a pas, il est plus petit.

10. (Conditions qui déterminent l'estropiement de l'enfant dans la matrice. Comparaison avec les arbres qui, gênés par une pierre, deviennent tortus.) Quant à l'enfant estropié dans les matrices, je dis qu'il est estropié à la suite d'une contusion, la mère ayant été frappée sur le lieu répondant au fœtus, ou ayant fait une chute, ou ayant essuyé quelque autre violence. Si l'enfant éprouve une contusion, il devient estropié en la partie contuse ; si la contusion est plus forte, la membrane qui l'enveloppe se rompt et la femme avorte. Ou bien encore les enfants deviennent estropiés de cette manière-ci : quand dans les matrices il y a étroitesse à la partie où en effet s'est produit l'estropiement, il est inévitable que le corps, se mouvant en lieu étroit, soit estropié en cette partie. C'est ainsi que les arbres qui dans la terre n'ont pas assez d'espace, et sont gênés par une pierre ou par toute autre chose, deviennent tortus en grandissant, ou bien gros en un point et petits en un autre. L'enfant en éprouve autant lorsque dans les matrices une portion est relativement trop étroite pour la partie correspondante de l'enfant.

11. Ὅτι δὲ, πεπηρωμένων ἀνθρώπων, ὑγιέα γίνονται τὰ παι δία, ὡς ἐπὶ τὸ πλεῖστον συμβαίνει· ἔχει γὰρ τὸν ἀριθμὸν πάντα τὸ πεπηρωμένον τῷ ὑγιεῖ· ἐπὴν δέ τί οἱ νόσημα προσπέσῃ καὶ τοῦ ὑγροῦ αὐτοῦ, ἀφ´ οὗ τὸ σπέρμα γίνεται, τέσσαρες ἰδέαι ἐοῦσαι, ὁκόσαι ἐν φύσει ὑπῆρξαν, τὴν γονὴν οὐχ ὅλην παρέχουσιν, ἀσθενέστε ρον δὲ τὸ κατὰ τὸ πεπηρωμένον, οὐ θαῦμα δέ μοι δοκέει εἶναι καὶ πηρωθῆναι, καθάπερ ὁ τοκεύς. Ταῦτα δέ μοι ἐς τοῦτο εἰρέαται· ἀνα βήσομαι δ´ αὖθις ὀπίσω ἐς τὸν λόγον ὃν ἔλεγον.

 


 

 11. (Remarque sur les enfants de parents estropiés, enfants qui naissent tantôt sains et tantôt estropiés eux-mêmes.) Quant aux enfants des individus estropiés, ils naissent sains la plupart du temps; en effet, la partie mutilée a exactement la même constitution que la partie saine : mais, s'il survient au parent quelque maladie, et si les quatre espèces naturellement existantes de l'humide qui fournit le sperme, ne donnent pas une génération complète, mais que ce qui vient de la partie estropiée soit plus faible, il ne faut pas s'étonner, ce me semble, si l'enfant est estropié comme le parent. Voilà ce que j'avais à dire là-dessus ; je reviens au sujet qui m'occupe.

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