Hippocrate

HIPPOCRATE

TOME IX

 

DE L'ALIMENT - ΠΕΡΙ ΤΡΟΦΗΣ.

HIPPOCRATE

 

 

 

ΠΕΡΙ ΤΡΟΦΗΣ.

DE L'ALIMENT.

ARGUMENT.

Les hippocratiques ne connaissaient, quant à l'aliment, que les deux termes extrêmes : ils savaient qu'il était introduit dans le canal digestif et assimilé à chaque partie, devenant os dans les os, muscle dans les muscles, veine dans les veines, et ainsi du reste. Mais toutes les opérations intermédiaires leur étaient inconnues ; et, en l'absence de notions précises, voici à peu près l'idée qu'ils se formaient : il y avait deux genres d'aliments opposés l'un à l'autre, l'aliment proprement dit, qui entrait par l'œsophage, et l'air, qui entrait par le poumon. Les artères, par le cœur, qui en était la racine et qui était le siège et le réservoir de la chaleur innée, portaient l'air dans tout le corps ; les veines, par le foie, qui en était la racine, portaient partout la substance alimentaire; de là le cheminement du sang, du souille et de la chaleur. Mais quel était le rapport de l'air avec l'aliment, et quelle réaction se passait entre les deux, c'est sur quoi les hippocratiques n'ont rien dit et ne pouvaient rien dire. On sait que la haute antiquité médicale considérait les artères comme pleines d'air et les veines seules comme vaisseaux du sang. Aussi n'avait-elle que des notions très-incomplètes sur ce liquide ; et ici l'auteur, assimilant le sang au lait, voit dans l'un et l'autre un excédant qui est disponible sur la totalité de l'aliment. Cette conception, fausse quant à la comparaison entre le lait et le sang, est tout à fait insuffisante : le sang, fluide nourricier par excellence, ne pourrait être regardé comme un résidu que dans les veines, et 95 encore dans la partie seulement de son trajet où le chyle ne s'y mêle pas.

Une espèce de circulation est admise par l'auteur. Suivant lui, la nourriture va du dedans au dehors jusqu'à l'extrême superficie, et de l'extrême superficie elle revient au dedans. Il s'est fait une fausse idée de ce retour de l'aliment. L'aliment entre, en effet, par l'extérieur (surface digestive et pulmonaire), puis il est porté à toutes les parties ; et ce qui en revient n'est plus de l'aliment. Là est la méprise : mais ce qui est bien saisi et bien rendu, quoique avec brièveté, c'est la conspiration et la sympathie de toutes les parties entre elles. Ceci le conduit à comparer le corps vivant à l'ensemble des choses et à exprimer que les êtres vivants et les substances qui ne vivent pas ont une même nature.

Il avait remarqué que dans certaines parties le mouvement de nutrition était moins actif que dans d'autres, ou du moins que l'amaigrissement, la fonte, la colliquation y agissaient beaucoup plus lentement. Tels étaient les os, les tissus fibreux, les muscles, telles étaient aussi les parties exercées par rapport aux parties non exercées.

L'auteur paraît distinguer dans le corps vivant deux facultés principales, l'une qui donne la vie (sans doute la faculté nutritive), l'autre qui donne la sensation. On pourra rapprocher ces notions rudimentaires de la doctrine bien plus précise et bien plus avancée qui est exposée, à ce sujet, dans le traité de l'Âme d'Aristote. On trouve dans les écrits aristotéliques un certain nombre de passages empruntés certainement aux écrits hippocratiques; mais il serait beaucoup plus difficile de signaler dans ceux-ci des passages certainement empruntés à ceux-là; remarque qui tend à montrer que, dans la Collection hippocratique, les ouvrages même qui ne sont pas d'Hippocrate paraissent appartenir néanmoins à l'époque qui précède Aristote.

Ce livre de l'Aliment est écrit d'un style coupé où, la plupart du temps, les phrases n'ont pas de verbe. Il ne faut pourtant pas y voir un recueil de notes comme il y en a dans la Col- 96 lection. Non, la rédaction en est achevée; et c'est de parti pris que l'auteur écrit ainsi. Ce mode de composition, où la contrariété des mots joue le principal rôle, n'est pas sans quelque analogie avec des fragments qui nous restent d'Héraclite, et, partant, avec l'obscurité qu'on attribuait à ce philosophe. Néanmoins il a aussi des points de contact avec les livres vraiment hippocratiques ; en effet, indiquant le terme dans lequel se consolide la fracture des os du nez, de la mâchoire, de la clavicule, des côtes, des os de l'avant-bras, de l'humérus et du fémur, il donne exactement les mêmes nombres de jours que ceux qu'on trouve dans les traités des Fractures et des Articulations.

BIBLIOGRAPHIE.

MANUSCRITS.

2253 = A, 2255 = E, 2144 = F, 2141 = G, 2142 = H, 2140 = I, 2143 = J, 2145 = K, Cod. Serv. ap. Foes = L, 2332 = X, Cod. Corn. ap. Mack = R', Cod. Samb. ap. Mack = P', Cod. Fevr. ap. Foes = Q'.

ÉDITIONS ET TRADUCTIONS.

Francisci Valesii in Aphorismos Hippocratis simul et in librum ejusdem de alimente Commentaria. Compluti. Angelus, in-8°, 1561. Id. Coloniae, Ciottus, in-fol., 1589. — Antonii Fracantiani Commentarius in Hippocratis librum de Alimento. Venetiis, in-4°, 1566. — Hieronymi Cardani Commentaria in librum Hippocratis de alimento. Basileae, in-4°, 1566. — In librum Hippocratis de alimento Commentarii, quibus accedit examen viginti duorum Hippocratis aegrorum, Hieronymo Car- 97 dano autore. Romae, Baldus, in-8°, 1574. Basileae, Henricus Petrus, in-8°, 1582.— Claudii Galeni Commentaria in secundum et sextum Hippocratis librum de vulgaribus morbis ; in libros de humoribus, de alimento, etc., latine expressa per J.-B. Rasarium. Caesar-Augustae, in-4°, 1567. — Hippocratis liber de alimento Graece. Parisiis, in-4°, 1569. Pierer, p. 120. — πποκράτους περ τροφς βιβλίον. Hippocratis Iibellus de alimento a Steph. Gor Aieleno curiosolita, doctore medico Parisien si, e graeco in launum conversus et commentariis illustratus. Parisiis, in-12, ap. Nie. Chesneau, 1572. Id. Parisiis, in-8°, Gorbinus, 1572.— Zwinger, Theod., Basileae, 1579. — Commentaire de J.-B. van Helmont sur un livre d'Hippocrate intitulé Περὶ τροφς, publié pour la première fois par le docteur C. Broeckx. Anvers, 1851, in-8°. — Roderici a Castro in Hippocratis Coi de alimento libellum commentarius. Florentiae, Sermatellus, in-fol., 1635.

 

 

ΠΕΡΙ ΤΡΟΦΗΣ.

1. Τροφὴ καὶ τροφῆς εἶδος, μία καὶ πολλαί· μία μὲν ᾗ γένος ἓν, εἶδος δὲ ὑγρότητι καὶ ξηρότητι· καὶ ἐν τουτέοισιν ἰδέαι καὶ πόσον ἐστὶ καὶ ἐς τίνα καὶ ἐς τοσαῦτα.

2. Αὔξει δὲ καὶ ῥώννυσι καὶ σαρκοῖ καὶ ὁμοιοῖ καὶ ἀνομοιοῖ τὰ ἐν ἑκάστοισι κατὰ φύσιν τὴν ἑκάστου καὶ τὴν ἐξ ἀρχῆς δύναμιν.

3. Ὁμοιοῖ δὲ ἐς [φύσιν καὶ] δύναμιν, ὁκόταν κρατέῃ μὲν ἡ ἐπεισιοῦσα, ἐπικρατέῃ δὲ ἡ προϋπάρχουσα.

4. Γίνεται δὲ καὶ ἐξίτηλος, ὁτὲ μὲν ἡ προτέρη ἐν χρόνῳ ἀπολυθεῖσα ἢ ἐπιπροστεθεῖσα, ὁτὲ δὲ ἡ ὑστέρη ἐν χρόνῳ ἀπολυθεῖσα ἢ ἐπιπροστεθεῖσα.

5. Ἀμαυροῖ δὲ ἑκατέρας ἐν χρόνῳ καὶ μετὰ χρόνον ἡ ἔξωθεν συνεχὴς ἐπεισκριθεῖσα καὶ ἐπὶ πολλὸν χρόνον στερεμνίως πᾶσι τοῖσι μέλεσι διαπλεκεῖσα.

6. Καὶ τὴν μὲν ἰδίην ἰδέην ἐξεβλάστησε· μεταβάλλει τε τὴν ἀρχαίαν, καὶ καταφέρεται· τρέφει δὲ πεττομένη· τὴν δὲ προτέρην ἰδέην ἐξαλλάττει ἔστιν ὅτε καὶ τὰς προτέρας ἐξημαύρωσεν.

7. Δύναμις δὲ τροφῆς ἀφικνέεται καὶ ἐς ὀστέον καὶ πάντα τὰ μέρεα αὐτοῦ, καὶ ἐς νεῦρον καὶ ἐς φλέβα καὶ ἐς ἀρτηρίην καὶ ἐς μῦν καὶ ἐς ὑμένα καὶ σάρκα καὶ πιμελὴν καὶ αἷμα καὶ φλέγμα καὶ μυελὸν καὶ ἐγκέφαλον καὶ νωτιαῖον καὶ τὰ ἐντοσθίδια καὶ πάντα τὰ μέρεα αὐτῶν, καὶ δὴ καὶ ἐς θερμασίην καὶ πνεῦμα καὶ ὑγρασίην.

8. Τροφὴ δὲ τὸ τρέφον, τροφὴ δὲ τὸ οἷον, τροφὴ δὲ τὸ μέλλον.

9. Ἀρχὴ δὲ πάντων μία καὶ τελευτὴ πάντων μία καὶ ἡ αὐτὴ τελευτὴ καὶ ἀρχή.

10. Καὶ ὅσα κατὰ μέρος ἐν τροφῇ καλῶς καὶ κακῶς διοικέεται, καλῶς μὲν ὅσα προείρηται, κακῶς δὲ ὅσα τούτοισι τὴν ἐναντίην ἔχει τάξιν.

11. Χυλοὶ ποικίλοι καὶ χρώμασι καὶ δυνάμεσι καὶ ἐς βλάβην καὶ ἐς ὠφελείην, καὶ οὔτε βλάπτειν οὔτε ὠφελέειν, καὶ πλήθει καὶ ὑπερβολῇ καὶ ἐλλείψει καὶ διαπλοκῇ ὧν μὲν, ὧν δ´ οὔ.

12. Καὶ πάντων ἐς θερμασίην βλάπτει καὶ ὠφελέει· ἐς ψύξιν βλάπτει καὶ ὠφελέει· ἐς δύναμιν βλάπτει καὶ ὠφελέει.

13. Δυνάμιος δὲ ποικίλαι φύσιες.

14. Χυλοὶ φθείροντες καὶ ὅλον καὶ μέρος καὶ ἔξωθεν καὶ ἔνδοθεν, αὐτόματοι καὶ οὐκ αὐτόματοι, ἡμῖν μὲν αὐτόματοι, αἰτίῃ δ´ οὐκ αὐτόματοι· αἰτίης δὲ τὰ μὲν δῆλα, τὰ δ´ ἄδηλα, καὶ τὰ μὲν δυνατὰ, τὰ δ´ ἀδύνατα.

15. Φύσις ἐξαρκέει πάντα πᾶσιν.

16. Ἐς δὲ ταύτην, ἔξωθεν μὲν, κατάπλασμα, κατάχρισμα, ἄλειμμα, γυμνότης ὅλου καὶ μέρεος, καὶ σκέπη ὅλου καὶ μέρεος, θερμασίη καὶ ψύξις κατὰ τὸν αὐτὸν λόγον καὶ στύψις καὶ ἕλκωσις καὶ δηγμὸς καὶ λίπασμα· ἔνδοθεν δὲ, τινά τε τῶν εἰρημένων, καὶ ἐπὶ τούτοισιν αἰτίη ἄδηλος καὶ μέρει καὶ ὅλῳ, τινί τε καὶ οὐτινί.

17. Ἀποκρίσιες κατὰ φύσιν, κοιλίης, οὔρων, ἱδρῶτος, πτυάλου, μύξης, ὑστέρης, καθ´ αἱμοῤῥοΐδα, θύμον, λέπρην, φῦμα, καρκίνωμα, ἐκ ῥινῶν, ἐκ πλεύμονος, ἐκ κοιλίης, ἐξ ἕδρης, ἐκ καυλοῦ, κατὰ φύσιν καὶ παρὰ φύσιν· αἱ διακρίσιες τούτων ἄλλοισι πρὸς ἄλλον λόγον ἄλλοτε καὶ ἀλλοίως. Μία φύσις ἐστὶ ταῦτα πάντα καὶ οὐ μία· πολλαὶ φύσιές εἰσι ταῦτα πάντα καὶ μία.

18. Φαρμακείη ἄνω καὶ κάτω, καὶ οὔτε ἄνω οὔτε κάτω.

19. Ἐν τροφῇ φαρμακείη ἄριστον, ἐν τροφῇ φαρμακείη φλαῦρον, φλαῦρον καὶ ἄριστον πρὸς τί.

20. Ἕλκος, ἐσχάρη, αἷμα, πῦον, ἰχὼρ, λέπρη, πίτυρον, ἀχὼρ, λειχὴν, ἀλφὸς, ἔφηλις, ὁτὲ μὲν βλάπτει, ὁτὲ δὲ ὠφελέει, ὁτὲ δὲ οὔτε βλάπτει οὔτε ὠφελέει.

21. Τροφὴ οὐ τροφὴ, ἢν μὴ δύνηται· μὴ τροφὴ τροφὴ, ἢν οἷόν τε ᾖ τρέφεσθαι· οὔνομα τροφὴ, ἔργον δὲ οὐχί· ἔργον τροφὴ, οὔνομα δὲ οὐχί.

22. Ἐς τρίχας τροφὴ καὶ ἐς ὄνυχας καὶ ἐς τὴν ἐσχάτην ἐπιφανείην ἔνδοθεν ἀφικνέεται· ἔξωθεν τροφὴ ἐκ τῆς ἐσχάτης ἐπιφανείης ἐνδοτάτω ἀφικνέεται.

23. Ξύῤῥοια μία, ξύμπνοια μία, ξυμπαθέα πάντα· κατὰ μὲν οὐλομελίην πάντα, κατὰ μέρος δὲ τὰ ἐν ἑκάστῳ μέρει μέρεα πρὸς τὸ ἔργον.

24. Ἀρχὴ μεγάλη εἰς ἔσχατον μέρος ἀφικνέεται· ἐξ ἐσχάτου μέρεος ἐς ἀρχὴν μεγάλην ἀφικνέεται· μία φύσις εἶναι καὶ μὴ εἶναι.

25. Νούσων διαφοραὶ ἐν τροφῇ, ἐν πνεύματι, ἐν θερμασίῃ, ἐν αἵματι, ἐν φλέγματι, ἐν χολῇ, ἐν χυμοῖσιν, ἐν σαρκὶ, ἐν πιμελῇ, ἐν φλεβὶ, ἐν ἀρτηρίῃ, ἐν νεύρῳ, μυὶ, ὑμένι, ὀστέῳ, ἐγκεφάλῳ, νωτιαίῳ μυελῷ, στόματι, γλώσσῃ, στομάχῳ, κοιλίῃ, ἐντέροισι, φρεσὶ, περιτοναίῳ, ἥπατι, σπληνὶ, νεφροῖσι, κύστεϊ, μήτρῃ, δέρματι· ταῦτα πάντα καὶ καθ´ ἓν καὶ κατὰ μέρος· μέγεθος αὐτῶν μέγα καὶ οὐ μέγα.

26. Τεκμήρια, γαργαλισμὸς, ὀδύνη, ῥῆξις, γνώμη, ἱδρὼς, οὔρων ὑπόστασις, ἡσυχίη, ῥιπτασμὸς, ὄψιος στάσιες, φαντασίαι, ἴκτερος, λυγμὸς, ἐπιληψίη, αἷμα ὁλοσχερὲς, ὕπνος, καὶ ἐκ τούτων καὶ ἐκ τῶν ἄλλων τῶν κατὰ φύσιν, καὶ ὅσα ἄλλα τοιουτότροπα ἐς βλάβην καὶ ἐς ὠφελίην ὁρμᾷ· πόνοι ὅλου καὶ μέρεος· μεγέθους σημήϊα, τοῦ μὲν ἐς τὸ μᾶλλον, τοῦ δὲ ἐς τὸ ἧσσον, καὶ ἀπ´ ἀμφοτέρων ἐς τὸ μᾶλλον καὶ ἀπ´ ἀμφοτέρων ἐς τὸ ἧσσον.

27. Γλυκὺ οὐ γλυκὺ, γλυκὺ ἐς δύναμιν οἷον ὕδωρ, γλυκὺ ἐς γεῦσιν οἷον μέλι· σημήϊα ἑκατέρων, ἕλκεα, ὀφθαλμοὶ καὶ γεύσιες, καὶ ἐν τούτοισι τὸ μᾶλλον καὶ τὸ ἧσσον· γλυκὺ ἐς τὴν ὄψιν καὶ ἐν χρώμασι καὶ ἐν ἄλλῃσι μίξεσι, γλυκὺ μᾶλλον καὶ ἧσσον.

28. Ἀραιότης σώματος ἐς διαπνοὴν, οἷσι πλέον ἀφαιρέεται ὑγιεινόν· πυκνότης σώματος ἐς διαπνοὴν, οἷσιν ἔλασσον ἀφαιρέεται νοσερόν· οἱ διαπνεόμενοι καλῶς ἀσθενέστεροι καὶ ὑγιεινότεροι καὶ εὐανάσφαλτοι, οἱ διαπνεόμενοι κακῶς πρὶν ἢ νοσέειν ἰσχυρότεροι, νοσήσαντες δὲ δυσανάσφαλτοι· ταῦτα δὲ καὶ ὅλῳ καὶ μέρει.

29. Πλεύμων ἐναντίην σώματι τροφὴν ἕλκει, τὰ δ´ ἄλλα πάντα τὴν αὐτήν.

30. Ἀρχὴ τροφῆς πνεύματος, ῥῖνες, στόμα, βρόγχος, πλεύμων, καὶ ἡ ἄλλη διαπνοή· ἀρχὴ τροφῆς καὶ ὑγρῆς καὶ ξηρῆς, στόμα, στόμαχος, κοιλίη· ἡ δὲ ἀρχαιοτέρη τροφὴ, διὰ τοῦ ἐπιγαστρίου, ᾗ ὀμφαλός.

31. Ῥίζωσις φλεβῶν ἧπαρ, ῥίζωσις ἀρτηριῶν καρδίη· ἐκ τουτέων ἀποπλανᾶται ἐς πάντα αἷμα καὶ πνεῦμα, καὶ θερμασίη διὰ τούτων φοιτᾷ.

32. Δύναμις μίη καὶ οὐ μίη, ᾗ πάντα ταῦτα καὶ τὰ ἑτεροῖα διοικέεται, ἡ μὲν ἐς ζωὴν ὅλου καὶ μέρεος, ἡ δὲ ἐς αἴσθησιν ὅλου καὶ μέρεος.

33. Γάλα τροφὴ, οἷσι γάλα τροφὴ κατὰ φύσιν, ἄλλοισι δὲ οὐχὶ, ἄλλοισι δὲ οἶνος τροφὴ, καὶ ἄλλοισιν οὐχὶ, καὶ σάρκες καὶ ἄλλαι ἰδέαι τροφῆς πολλαὶ, καὶ κατὰ χώρην καὶ ἐθισμόν.

34. Τρέφεται δὲ τὰ μὲν ἐς αὔξησιν καὶ ἐς τὸ εἶναι, τὰ δὲ ἐς τὸ εἶναι μοῦνον, οἷον γέροντες, τὰ δὲ πρὸς τούτων καὶ ἐς ῥώμην. Διάθεσις ἀθλητικὴ οὐ φύσει· ἕξις ὑγιεινὴ κρείσσων ἐν πᾶσιν.

35. Μέγα τὸ ποσὸν εὐστόχως ἐς δύναμιν ξυναρμοσθέν.

36. Γάλα καὶ αἷμα τροφῆς πλεονασμός.

37. Περίοδοι ἐς πολλὰ σύμφωνοι, ἐς ἔμβρυον καὶ ἐς τὴν τούτου τροφήν· αὖτις δὲ ἄνω ῥέπει ἐς γάλα καὶ ἐς τροφὴν βρέφεος.

38. Ζωοῦται τὰ μὴ ζῶα, ζωοῦται τὰ ζῶα, ζωοῦται τὰ μέρεα τῶν ζώων.

39. Φύσιες πάντων ἀδίδακτοι.

40. Αἷμα ἀλλότριον ὠφέλιμον, αἷμα ἴδιον ὠφέλιμον, αἷμα ἀλλότριον βλαβερὸν, αἷμα ἴδιον βλαβερὸν, χυμοὶ ἴδιοι βλαβεροὶ, χυμοὶ ἀλλότριοι βλαβεροὶ, χυμοὶ ἀλλότριοι ξυμφέροντες, χυμοὶ ἴδιοι ξυμφέροντες, τὸ ξύμφωνον διάφωνον, τὸ διάφωνον ξύμφωνον, γάλα ἀλλότριον ἀστεῖον, γάλα ἴδιον βλαβερὸν, γάλα ἀλλότριον βλαβερὸν, γάλα ἴδιον ὠφέλιμον.

41. Σιτίον νέοισιν ἀκροσαπὲς, γέρουσιν ἐς τέλος μεταβεβλημένον, ἀκμάζουσιν ἀμετάβλητον.

42. Ἐς τύπωσιν λεʹ ἠέλιοι, ἐς κίνησιν οʹ, ἐς τελειότητα σιʹ· ἄλλοι, ἐς ἰδέην μεʹ, ἐς κίνησιν ϟʹ, ἐς ἔξοδον σοʹ· ἄλλοι, νʹ ἐς ἰδέην, ἐς πρῶτον ἅλμα ρʹ, ἐς τελειότητα τʹ· ἐς διάκρισιν μʹ, ἐς μετάβασιν πʹ, ἐς ἔκπτωσιν σμʹ· οὐκ ἔστι καὶ ἔστι· γίνεται δὲ ἐν τούτοισι καὶ πλείω καὶ ἐλάσσω, καὶ ὅλον καὶ κατὰ μέρος, οὐ πολλὸν δὲ καὶ πλείω πλείω καὶ ἐλάσσω ἐλάσσω, τοσαῦτα καὶ ὅσα ἄλλα τούτοισιν ὅμοια.

43. Ὀστέων τροφὴ ἐκ κατήξιος, ῥινὶ δὶς πέντε, γνάθῳ καὶ κληῗδι καὶ πλευρῇσι διπλάσιαι, πήχει τριπλάσιαι, κνήμῃ καὶ βραχίονι τετραπλάσιαι, μηρῷ πενταπλάσιαι, καὶ εἴ τι ἐν τούτοισι δύναται πλέον ἢ ἔλασσον.

44. Αἷμα ὑγρὸν καὶ αἷμα στερεόν· αἷμα ὑγρὸν ἀστεῖον, αἷμα ὑγρὸν φλαῦρον· αἷμα στερεὸν ἀστεῖον, αἷμα στερεὸν φλαῦρον· πρός τι πάντα φλαῦρα καὶ πάντα ἀστεῖα.

45. Ὁδὸς ἄνω κάτω, μία.

46. Δύναμις τροφῆς κρέσσων ἢ ὄγκος, ὄγκος τροφῆς κρέσσων ἢ δύναμις, καὶ ἐν ὑγροῖσι καὶ ἐν ξηροῖσιν.

47. Ἀφαιρέει καὶ προστίθησιν οὐ τωὐτὸ, τῷ μὲν ἀφαιρέει, τῷ δὲ προστίθησι τωὐτό.

48. Φλεβῶν διασφύξιες καὶ ἀναπνοὴ πνεύματος καθ´ ἡλικίην, καὶ ξύμφωνα καὶ διάφωνα, καὶ νούσου καὶ ὑγιείης σημήϊα, καὶ ὑγιείης μᾶλλον ἢ νούσου, καὶ νούσου μᾶλλον ἢ ὑγιείης· τροφὴ γὰρ καὶ πνεῦμα.

49. Ὑγρὴ τροφὴ εὐμετάβλητος μᾶλλον ἢ ξηρή· ξηρὴ τροφὴ εὐμετάβλητος μᾶλλον ἢ ὑγρή· ἡ δυσαλλοίωτ�ς δυσεξανάλωτος, ἡ εὐπρόσθετος εὐεξανάλωτος.

50. Καὶ ὁκόσοι ταχείης προσθέσιος δέονται, ὑγρὸν ἴημα ἐς ἀνάληψιν δυνάμιος κράτιστον· ὁκόσοι δὲ ἔτι ταχυτέρης, δι´ ὀσφρήσιος· ὁκόσοι δὲ βραδυτέρης προσθέσιος δέονται, στερεῇ τροφῇ.

51. Μῦες στερεώτεροι δυσέκτηκτοι [μᾶλλον] τῶν ἄλλων, παρὲξ ὀστέου καὶ νεύρου· δυσμετάβλητα τὰ γεγυμνασμένα, κατὰ γένος αὐτὰ ἑωυτῶν ἰσχυρότερα ἐόντα, διὰ τοῦτο αὐτὰ ἑωυτῶν δυστηκτότερα.

52. Πῦον τὸ ἐκ σαρκός· πυῶδες τὸ ἐξ αἵματος καὶ ἐξ ἄλλης ὑγρασίης· πῦον τροφὴ ἕλκεος· πυῶδες τροφὴ φλεβὸς, ἀρτηρίης.

53. Μυελὸς τροφὴ ὀστέου, διὰ τοῦτο ἐπιπωροῦται.

54. Δύναμις πάντα αὔξει καὶ τρέφει καὶ βλαστάνει.

55. Ὑγρασίη τροφῆς ὄχημα.
 

DE L'ALIMENT

1. (L'aliment est un en tant qu'aliment; mais il offre beaucoup d'espèces.) Aliment et espèce d'aliment, un et plusieurs ; un quant au genre qui est unique, espèce par l'humidité et par la siccité; et en ceci, formes, quantité, pour certaines choses, pour tant de choses.

2. (L'aliment s'assimile et se désassimile suivant la nature et la propriété originelle de chaque partie.) Il augmente, fortifie, incarne, assimile, désassimile ce qui est en chaque partie, suivant la nature de chaque partie et suivant la puissance originelle.

3. (Pour qu'il y ait assimilation, il faut qu'il y ait digestion et incorporation.) Il assimile, pour la nature et la puissance, quand, d'une part, arrivant, il est digéré, et que, d'autre part, arrivé, il est incorporé.

4. (L'auteur paraît distinguer deux états de la matière alimentaire introduite dans le corps : l'une, l'antérieure, est sans doute celle qui a déjà pénétré dans les veines ; l'autre, la postérieure, celle qui a subi surtout l'élaboration digestive. Mais comment l'auteur entend-il que cette dernière peut servir à la nutrition? Cela demeure obscur.) Il y a aussi affaiblissement (assimilation) de l'aliment, tantôt quand l'antérieur, à temps, 101 arrive à dissolution ou apposition, tantôt quand le postérieur , à temps, arrive à dissolution ou apposition.

5. (Dans les deux états indiqués au § précédent, la matière alimentaire peut se corrompre et perdre sa vertu, si elle est en excès.) Tous deux se corrompent dans le temps et après le temps quand l'aliment du dehors est continuellement ingéré et pendant longtemps fixé solidement dans tous les membres.

6. (L'auteur semble se résumer et dire que l'aliment perd sa forme soit que, assimilé, il nourrisse, soit que, non assimilé, il toit surcharge et maladie. Mais cela est exprimé bien obscurément.) L'aliment rejette sa propre forme, c'est-à-dire qu'il change l'ancienne, descend et, digéré, nourrit, et parfois, altérant sa nature première, il corrompt les qualités premières (du corps) (devient impropre à la nutrition).

7. (L'aliment va s'assimiler à toutes les parties.) La puissance de la nourriture arrive à l'os et à toutes ses parties, au nerf (tendon et ligament), à la veine, à l'artère, au muscle, à la membrane, à la chair, à la graisse, au sang, au phlegme, à la moelle, à l'encéphale, à la moelle épinière, aux intestins et à toutes leurs parties; elle arrive même à la chaleur, au souffle et à l'humidité.

8. (Trois états de la matière alimentaire : celle qui est assimilée; celle qui est adjointe aux parties, sans être déjà assimilée; celle qui est encore contenue dans les veines et dans le ventre.) Aliment, ce qui nourrit ; aliment, ce qui est comme nourrissant ; aliment, ce qui doit nourrir.

103 9. (Unité de commencement et de fin.) Commencement de tout, un ; terme de tout, un ; terme et commencement, le même (comp. De la nature et de l'homme, § 3) (voy. note 1).

10. (Tandis que ce qui précède était relatif à l'aliment en général, ceci est relatif à l'aliment en particulier.) Tout ce qui, en particulier, est bien et mal administré dans l'aliment ; bien, quand l'ordre est conforme a ce qui a été dit tout à l'heure ; mal, quand l'ordre est contraire.

11. (Diversité des sucs; en régler les quantités et les associations.) Sucs, divers et par les couleurs et par les puissances; pour nuire, pour servir, pour ne nuire ni ne servir, par la quantité, par l'excès, par le défaut, par l'association de ceci, mais non de cela.

12. (L'aliment, suivant qu'il est bien ou mal donné, sert ou nuit; il échauffe ou il refroidit; il excite ou alanguit les facultés du corps.) L'aliment nuit et sert pour la chaleur de tout; il nuit et sert pour le froid ; il nuit et sert pour la puissance.

13. (La faculté, sans doute la faculté vitale, ou peut-être seulement la faculté nutritive, a des natures diverses). Les natures de la puissance sont diverses.

14. (Corruption des humeurs, du dedans ou du dehors, spontanée ou non spontanée. Des causes de maladies.) Humeurs corrompant et le tout et la partie, et de dehors et de dedans, spontanées et non spontanées, spontanées pour nous, mais non spontanées pour la cause ; quant aux causes, ceci est manifeste et cela est caché, ceci est possible et cela est impossible.

15. (Suffisance générale de la nature.) La nature suffit en tout pour tous.

16. (Énumération de certaines actions qui, par dehors ou par dedans, nuisent à la nature et provoquent des maladies.) Contre la nature (voy. p. 102, note 48), par dehors, cataplasme, 105 onction, illition, nudité du tout et de la partie, abri du tout et de la partie, chaleur et froid de la même façon, astriction, ulcération, mordication, et ce qui graisse ; par dedans, quelques-unes des choses susdites, et, en outre, quelque cause cachée, pour la partie et pour le tout, pour ceci et non pour cela.

17. (Excrétions diverses, selon la nature, ou contre la nature.) Excrétions, selon la nature, par le ventre, par les urines, par la sueur, par les crachats, par la mucosité, par la matrice, par les hémorroïdes, par un bouton, une lèpre, une tumeur, un carcinome, par les narines, par le poumon, par le ventre, par le siège, par la verge, selon la nature et contre la nature ; distinctions de tout ceci, chez les uns d'une façon, chez les autres d'une autre, ailleurs et autrement. Tout cela est nature une et non une ; tout cela est nature multiple et non multiple.

18. (Simple énoncé relatif aux évacuants.) Médication évacuante par le haut, par le bas, ni par le haut ni par le bas.

19. (Il peut être bon ou mauvais d'évacuer par le genre de nourriture.) Dans l'aliment, évacuation bonne; dans l'aliment, évacuation mauvaise; bonne et mauvaise suivant la circonstance.

20. (La circonstance rend utiles ou nuisibles certaines conditions.) Une ulcération, une eschare, du sang, du pus, de l'ichor, la lèpre, le furfur, le favus, le lichen, l'alphos, l'éphélide, tantôt nuisent, tantôt servent, tantôt ne nuisent ni ne servent.

21. (Il y a telle circonstance où ce qui est aliment ne nourrit pas, et telle autre où ce qui n'est pas aliment en tient lieu et restaure.) La nourriture non nourriture, si elle ne peut pas nourrir ; la non-nourriture, nourriture, si elle peut nourrir ; 107 nourriture de mot, et non de fait ; nourriture de fait, et non de mot.

22. (La nourriture va du dedans à la superficie et de la superficie au dedans.) La nourriture va de dedans aux cheveux, aux ongles, et jusqu'à l'extrême superficie : la nourriture va de dehors et de l'extrême superficie jusqu'aux parties les plus intimes.

23. (Tout concourt, tout conspire, tout sympathise, tant dans l'ensemble que dans la partie.) Confluence unique, conspiration unique, tout en sympathie ; toutes les parties en l'ensemble, toutes les parties de chaque partie en particulier, pour la fonction.

24. (Ce qui est vrai du corps vivant l'est aussi de l'ensemble des choses. C'est une même nature que celle des êtres qui vivent et des substances qui ne vivent pas.) De la grande origine, acheminement à la dernière partie ; de la dernière partie, acheminement à la grande origine; une seule nature, être et n'être pas.

25. (Différences des maladies. On remarquera qu'une grande partie de ces différences est déterminée d'après les organes; ce qui tendait à créer des notions très-semblables à celles que Galien a si bien mises en œuvre dans son livre Des lieux affectés.) Différences des maladies, dans la nourriture, dans la respiration, dans la chaleur, dans le sang, dans le phlegrae, dans la bile, dans les humeurs, dans la chair, dans la graisse, dans la veine, dans l'artère, dans le nerf (tendon, ligament), dans le muscle, dans la membrane, dans l'os, dans l'encéphale, dans la moelle épinière, dans la bouche, dans la langue, dans l'œsophage, dans l'estomac, dans les intestins, dans le diaphragme, dans le péritoine, dans le foie, dans la rate, dans les reins, dans la vessie, dans la matrice, dans la peau ; tout cela ensemble et en partie ; leur grandeur, grande et non grande.

26. (Brève indication de quelques signes, de quelques caractères des maladies.) Signes, titillations, douleur, rupture, intelligence, sueur, dépôt des urines, repos, jactitation, mouvements des yeux, imaginations, ictère, hoquet, épilepsie, sang intact, sommeil ; à l'aide de ces choses, à l'aide des autres 109 choses conformes à la nature, et tout le reste de même genre qui tend à être nuisible et à être utile ; douleurs du tout et de la partie ; signes de la grandeur, de l'une pour le plus, de l'autre pour le moins, de toutes deux pour le plus, de toutes deux pour le moins.

27. (Variétés de ce qu'on dénomme doux. Ceci ne figure sont doute ici que comme exemple de ce qu'on pourrait dire de toutes les autres qualités.) Doux, non doux ; doux pour la force, comme l'eau ; doux pour le goût, comme le miel ; signes de l'un et de Vautre, les ulcères, les yeux, les gustations, et en tout ceci le plus et le moins ; doux pour la vue, dans les couleurs et dans les autres mélanges ; doux plus et moins.

28. (De ceux qui ont le corps perspirable et de ceux qui l'ont moins. Les premiers sont plus faibles, mais tombent moins souvent malades ; les seconds sont plus forts, mais plus exposés à la maladie.) Laxité du corps pour la perspiration, à ceux qui perdent davantage, chose salutaire ; densité du corps pour la perspiration, à ceux qui perdent moins, chose morbifique; ceux dont la perspiration est bonne sont plus faibles, de meilleure santé, et se rétablissent facilement ; ceux dont la perspiration est mauvaise sont, avant de devenir malades, plus forts, mais, devenus malades, se rétablissent difficilement ; cela pour le tout et pour la partie.

29. (Opposition entre l'aliment ou air que le poumon attire et l'aliment proprement dit qu'attirent les autres parties.) Le poumon attire un aliment d'un genre autre que le corps; toutes les autres parties attirent un aliment de même genre que le corps (voy. note 11).

30. (Voie par laquelle entre l'air; voie par laquelle entre l'aliment; voie par laquelle arrive l'aliment au fœtus.) Commencement de la nourriture d'air, les narines, la bouche, puis la gorge, le poumon et le reste de la perspiration ; commencement de la nourriture liquide et sèche, la bouche, puis l'œsophage, l'estomac; la nourriture première, par l'épigastre là où est l'ombilic.

111 31. (Le foie, origine des veines; le cœur, origine des artères; de là partent le sang, le souffle et la chaleur.) Enracinement des veines, le foie; enracinement des artères, le cœur; du foie et du cœur se répandent partout le sang et le souffle, à travers lesquels la chaleur chemine.

32. (Unité et diversité de la faculté qui administre tout dans le corps. L'auteur paraît admettre deux facultés principales, l'une qui préside à la vie du tout et des parties, et l'autre à la sensibilité du tout et des parties.) Faculté une et non une, par laquelle tout cela et le reste est administré; l'une pour la vie du tout et de la partie, l'autre pour la sensation du tout et de la partie.

33. (Convenances des diverses espèces d'aliments suivant les diverses conditions.) Lait, nourriture pour celui à qui le lait est nourriture, conformément à la nature, à d'autres non ; vin, nourriture à ceux-ci, et non à ceux-là, ainsi que la viande et beaucoup d'autres espèces de nourriture, suivant le pays et suivant l'habitude.

34. (Se nourrir pour être ou croître : les enfants. Se nourrir pour être seulement : les vieillards. Se nourrir pour devenir plus forts : les athlètes. La constitution athlétique n'est pas bonne.) Se nourrir est pour les uns à l'effet de croître et d'être ; pour les autres, à l'effet d'être seulement, tels que les vieillards ; pour d'autres, en outre, à l'effet de devenir plus forts. Constitution athlétique, non conforme à la nature (voy. note 8) ; constitution saine, supérieure en toute chose.

35. (Adapter la quantité des aliments à la faculté nutritive. ) C'est une grande affaire d'adapter habilement la quantité à la faculté.

36. (Le lait et le sang sont ce qui reste de la nourriture après quelle a nourri.) Le lait et le sang sont l'excédant sur la nourriture.

37. (Concordance des périodes entre la grossesse et l'afflux du sang pour la nourriture du fœtus ; et entre l'accouchement et, la formation du lait.) Périodes concordant généralement pour le fœtus et pour sa nourriture; réciproquement, mouvement vers le haut pour le lait et pour la nourriture de l'enfant.

113 38. (Des substances inanimées il se forme des êtres animés; les êtres animés, à leur tour, en animent d'autres ; et enfin les parties des êtres vivants se vivifient.) Ce qui n'a pas vie prend vie; ce qui a vie donne vie; ce qui est partie des animaux gagne vie (voy. note 1).

39. (Tout ce que fait la nature, elle le fait de soi-même et sans apprentissage.) Les natures n'ont, en rien, de maître qui les instruise.

40. (Il s'agit ici du sang et des humeurs de la mère par rapport à l'enfant. Quant au lait, on peut l'entendre et de la nourrice et de la mère : Ce lait, ces humeurs, ce sang sont utiles ou nuisibles à l'enfant suivant les circonstances.) Sang d'autrui, utile; sang propre, utile; sang d'autrui, nuisible; sang propre, nuisible; humeurs propres, nuisibles; humeurs d'autrui, nuisibles ; humeurs d'autrui, favorables ; humeurs propres, favorables ; le concordant, discordant ; le discordant, concordant ; lait d'autrui, bienvenu; lait propre, nuisible; lait d'autrui, nuisible ; lait propre, utile.

41. (Des degrés de mortification, de changement que doit subir l'aliment suivant les âges.) Aliment, pour les jeunes, légèrement mortifié ; pour les vieux, complètement mortifié ; pour les adultes, nullement mortifié.

42. (L'auteur distingue ici quatre termes pour l'accouchement: 115 sept mois ou 240 jours ; neuf mois ou 270 jours; dix mois ou 300 jours; huit mois ou 240 jours.) Pour la formation, trente-cinq jours, pour le mouvement soixante-dix jours, pour l'achèvement deux cent dix ; d'autres disent, pour la forme quarante-cinq, pour le mouvement quatre-vingt-dix, pour la sortie deux cent soixante-dix ; d'autres, pour la forme, cinquante, pour le premier saut cent, pour l'achèvement trois cents; d'autres, pour la distinction des membres, quarante, pour le déplacement quatre-vingts; pour la sortie deux cent quarante; il est et il n'est pas (voy. note 4) ; en cela on voit et le plus et le moins, pour le tout et pour la partie, mais le plus non beaucoup en plus, et le moins non beaucoup en moins (voy. 117 note 2), dans ces choses et dans toutes celles qui ont avec elles un peu d'analogie.

43. (Temps qu'il faut pour la formation du cal dans les principaux os fracturés.) Nutrition des os à la suite d'une fracture, pour le nez, dix jours ; pour la mâchoire, pour la clavicule et pour les côtes, le double; pour l'avant-bras, le triple ; pour la jambe et le bras, le quadruple; four la cuisse, le quintuple; sauf quelques circonstances qui y peuvent mettre du plus ou du moins.

44. (L'auteur revient à ces oppositions, suivant lesquelles une même humeur, une même substance sont tantôt nuisibles et tantôt utiles. Le sang solide, par opposition au sang liquide, est sans doute du sang épais et dense.) Sang liquide, sang solide ; sang liquide, bon ; sang liquide, mauvais ; sang solide, bon ; sang solide, mauvais ; tout mauvais et tout bon suivant les circonstances.

45. (Dans le corps, la voie qui mène en haut est la même que celle qui mène en bas, comme une échelle, dit Galien, qui sert également à monter et à descendre.) Voie en haut, en bas, une.

46. (C'est tantôt le volume, tantôt la qualité de l'aliment qui est préférable.) La force de l'aliment meilleure que le volume, le volume de l'aliment meilleur que la force, dans les liquides et dans les solides.

47. (Opposition entre l'addition et la soustraction, qui, suivant les circonstances, reviennent au même.) Soustraction et addition non de la même chose; à l'un soustraction, à l'autre addition de la même chose.

48. (Des différences dans les battements des veines et dans la respiration suivant l'âge et suivant les maladies, desquelles ces phénomènes deviennent des signes. Le souffle ou air, étant, dans son genre, comme il a été dit § 29, un aliment, produit sur les organes qui le reçoivent des effets analogues à ceux que l'autre aliment produit dans les voies digestives; de là résultent des sixtes pour les maladies.) Battements des veines et respiration du souffle suivant l'âge, concordances et discordances, 119 signes de maladie et de santé, de santé plus que de maladie, et de maladie plus que de santé; car le souffle aussi est aliment.

49. (Tantôt l'aliment solide et tantôt l'aliment liquide nourrit plus facilement. L'aliment le plus aisément digestible est aussi le plus aisément assimilable.) Aliment liquide plus facilement assimilable que le solide ; aliment solide pins facilement assimilable que le liquide ; l'aliment qui résiste au changement résiste à la digestion ; l'aliment qui cède à l'assimilation cède à la digestion.

50. (On restaure le plus lentement par les aliments solides, plus vite par les liquides, plus vite encore par les substances odorantes.) Pour ceux qui ont besoin d'une prompte restauration, une médication humide est ce qu'il y a de plus puissant pour le recouvrement des forces; pour ceux qui ont besoin d'une restauration encore plus prompte, c'est par l'odorat ; pour ceux qui ont besoin d'une restauration plus lente, c'est par un aliment solide.

51. (Une partie a le mouvement de désassimitation doutant plus lent quelle est plus solide. Les os et les ligaments sont les organes où ce mouvement est le plus lent; puis les muscles. Les parties exercées, étant plus solides, Vont aussi plus lent que les parties non exercées.) Les muscles sont plus solides, plus résistants à la colliquation que le reste, sauf l'os et le nerf (parties fibreuses); les parties exercées résistent au mouvement de mutation, attendu que chacune en son genre est plus vigoureuse qu'elle ne serait sans l'exercice : c'est pour cela que les parties exercées résistent à la colliquation plus que les mêmes parties non exercées.

52. (Le pus vient de la chair; ce qui est semblable au pus, ichor, nous dirions lymphe plastique, vient du sang et des liquides. Le pus est l'aliment de la plaie ; l'ichor est l'aliment des veines et des artères.) Le pus, c'est ce qui vient de la chair ; l'ichor, c'est ce qui vient du sang et du reste des liquides; le pus, aliment de la plaie ; l'ichor, aliment de la veine, de l'artère.

121 53. (La moelle est l'aliment de l'os; c'est grâce à la moelle que le cal se forme dans un os fracturé.) La moelle, aliment de l'os, c'est pour cela que le cal s'y forme.

54. (La force, c'est-a-dire la propriété par laquelle le corps s'assimile l'aliment, est la cause du développement.) La force accroît, nourrit et développe tout.

55. (L'aliment a pour véhicule l'humide.) L'humidité, véhicule de l'aliment.

FIN DU TRAITÉ DE L'ALIMENT.

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