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LIVRE XI

texte latin = traduction + commentaires

 

 

Couleur jaune : résumé de Paul Diacre
Couleur blanche : fragments conservés par Pomponius Laetus.

 

MAGNOS LUDOS, Romanos ludos appelabant, quos in honorem Iovis, quem principem deorum putabant, faciebant.

MAGNI LUDI*. Les Romains appelaient ainsi les jeux qu'ils célébraient en l'honneur de Jupiter, qu'ils considéraient comme le premier des dieux.

*Les grands jeux

MELTOM, meliorem dicebant

MELTOM. On employait cette forme pour meliorem*.

*Meilleur

MATREM MATUTAM antiqui ob bonitatem appellabant, et maturum idoneum usui, et mane principium diei, et inferi dii manes, ut suppliciter appellati bono essent, et in carmine Saliari Cerus manus intellegitur creator bonus.

MATUTA*. Les Romains donnaient à cette déesse le nom de mère, à cause de sa bonté ; ils appelaient maturus** ce qui est bon à l'usage, mane*** le commencement du jour, manes**** les dieux infernaux, afin de se les rendre favorables en les invoquant avec supplications; et dans les chants Saliens Cerus manus***** signifie bon créateur.

*L'aurore; la déesse grecque Leucotine : Ino ?
**Mûr, arrivé à la maturité; dans toute sa force.
***Le matin
****Les Mânes
*****Le dieu de l'occasion, du grec καιρός

MINUTUM et MINUERE, ex graeco μειοῦν dictum videri potest.

MINUTUS* et MINUERE**. Ces mots peuvent paraître formés du grec μειοῦν.

*Diminué, affaibli, petit, exigu, frivole, de peu de prix, vil, bas, mesquin, vulgaire.
**Amoindrir, rendre moins, rapetisser, terminer, détruire, broyer, briser, décroître.

MINORES et MAJORES, inter cognomina feminarum poni solebant.

MINORES* et MAJORES**. On se servait habituellement de ces mots comme surnoms de femmes.

*Jeunes
**Anciennes

MINAM Aelius vocitatam ait mammam alteram lacte deficientem, quasi minorem factam.

MINA*. Élius dit que l'on appelait ainsi l'une des mamelles lorsqu'elle ne donnait plus de lait, comme si l'on avait dit minor facta.

*Devenue moindre

MINURRITIONES appellantur avium monorum cantus.

MINURRITIONES*. On désignait par ce mot les chants des petits oiseaux.

*Gazouillement.

MINYAE dicti Argonautae, quod plerique eorum ex filiis Minyae fuerant orti.

MINYAE*. On appelle ainsi les Argonautes, parce que la plupart étaient nés des filles de Minyas.

*Les Minyens.

MINUTIA porta Romae est dicta ab ara Minuti, quem deum putabant.

MINUTIA, porte de Rome, ainsi nommée de l'autel de Minutus*, que l'on regardait comme un dieu.

*Le dieu des minuties ?

MINOREM DELUM Puteolos esse dixerunt, quod Delos aliquando maximum emporium fuerit totoius orbis terrarum; cui successit postea Puteolanum, quod municipiul Graecum antea Δικαιαρχία  vocitatum est. Unde Lucilius : "Inde Dicaearcheum populos, Delumque minorem.***"

MINOR DELOS*. On a donné ce nom à Pouzzol, parce qu'autrefois Délos avait été le plus grand entrepôt commercial de toute la terre: dans la suite elle fut remplacée dans cette importance par Pouzzol, cité grecque appelée auparavant Δικαιαρχία**. De là Lucilius a dit : Inde Dicaearcheum populos, Delumque minorem.

*La petite Délos.
**Dicéarchie.
*** D'où les peuples de la Dicéarchie et la petite Délos.

MILITEM Aelius a mollitia κατὰ ἀντίφρασιν dictum putat, eo, quod nihil molle, sed potius asperum quid gerat; sic ludum dicimus, in quo minime luditur.

MILES. Élius pense que le soldat a été appelé ainsi par antiphrase*, de molIitia** parce que, loin d'avoir rien de mou, il a quelque chose d'âpre : nous nous appelons de même ludi ***certains exercices qui ne sont rien moins que des jeux.

*κατὰ ἀντίφρασιν.
** Mollesse.
*** Jeux.

MINERRIMUS pro minimo dixerunt.

MINERRIMUS. On a employé cette forme pour minimus*.

*Très petit, le moindre.

MINISCITUR, pro reminiscitur, antiquitus dicebatur.

MINISCITUR. Anciennement on a dit ainsi pour reminiscitur*.

*Il se ressouvient

MINERVA dicta, quod bene moneat. Hanc enim pagani pro sapientia ponebant; Cornificius vero, quod fingatur pingaturque minitans armis, eamdem dictam putat.

MINERVA*. Cette déesse a été ainsi appelée parce qu'elle donne de bons avis**, car les païens la prenaient pour la sagesse ; mais Cornificius pense que ce nom lui vient de ce que la sculpture et la peinture la représentent armée et menaçante***.

*Minerve
**Quod bene moneat.Voyez la note sur le texte à la fin du volume.
***Minitans armis.

MINIME GENTIUM dicebant pro eo, quod est omnium gentium judicio minime esse faciendum.

MINIME GENTIUM*. On employait cette expression pour désigner ce qui, de l'avis de toutes les nations, n'est nullement à faire.

*Littéralement : Qu'il n'est nullement des nations, c'est-à-dire qui n'est admis par le droit, par la conscience d'aucune nation.

MILVINA, genus tibiae acutissimi soni.

MILVINA, sorte de flûte d'un son très aigu.

 

MIRACULA, quae nunc digna admiratione dicimus, antiqui in rebus turpibus utabantur.

MIRACULA*. Ce mot, que nous appliquons aujourd'hui aux choses dignes d'admiration, n'était donné par les anciens qu'aux choses hideuses**.

*Merveilles, miracles.
**Aux monstres, aux progiges effrayants.

MIRIOR dicebant comparativum a miro. Titinnius : Mirior, inquam, tibi videor.

MIRIOR* était employé comme comparatif de mirus**. Titinnius : Mirior, inquam, tibi videor***.

*Plus admirable, plus étonnant.
**Admirable, étonnant.
***Je te parais, dis-je, plus étonnant.

MISCELLIONES appellantur, qui non certae sunt sententiae, sed variorum mixtorumque judiciorum sunt.

MISCELLIONES*. On appelle ainsi ceux qui n'ont pas une idée fixe, mais des opinions diverses et mêlées.

*Ceux qui composent leur opinion de celles des autres.
 

MISENUM promontorium a Miseno, tubicine Aeneæ, ibi sepulto, est appellatum.

MISENUM, promontoire, ainsi nommé de Misène, trompette d'Énée, qui y fut enseveli.

 

MISERATUR is, qui conqueritur aliena incommoda : Miseretur si qui miserum sublevat.

MISERATUR* se dit de celui qui déplore les maux d'autrui; miseretur* se dit de celui qui soulage le misérable.

*Il a pitié, mais sans agir; c'est la pitié purement passive.
**Il a pitié, mais en agissant; c'est la pitié active.

MISERET ME, eadem forma dicitur, qua piget, poenitet, taedet.

MISERET ME* est formé de la même manière que piget**, paenitet***, taedet****.

*J'ai pitié, miseratio me tenet:.
**J'ai du chagrin : pigror me tenet.
***Je me repens : poena me tenet
****Je m'ennuie : taedium me tenet

MIRACIDION, primae adolescentiæ.

MIRACIDION, qui est de la première adolescence.

 

METUS feminine dicebant. Ennius : « Vivam an moriar, nulla in me est metus. »

METUS*. Ce mot était pris au féminin. Ennius dit: Vivam an moriar, nulla in me est metus**.

*Crainte.
**Que je vive ou que je meure, il n'est en moi aucune crainte

METARI CASTRA dicuntur, quod metis diriguntur.

METARI CASTRA*. On applique cette expression à un camp, parce qu'on place des bornes**, pour en déterminer l'emplacement***.

*Aligner un camp.
**Metae.
***Ou la distribution.

MEDDIX, apud Oscos, nomen magistratus est. Ennius : « Summus ibi capitur meddix, occiditur alter. »

MEDDIX est chez les Osques le titre d'un magistrat. Ennius dit : Summus ibi capitur meddix, occiditur alter*.

 *Là le chef suprême est pris, l'autre est tué.

MEDITRINALIA dicta hac de causa. Mos erat Latinis populis, quo die quis primum gustaret mustum, dicere ominis gratia : « Vetus novum vinum bibo, veteri novo morbo medeor. » A quibus, verbis etiam Meditrinae deae nomen conceptum, ejusque sacra Meditrinalia dicta sunt.

MEDITRINALIA. Voici l'origine de ce nom. C'était l'usage chez les peuples latins, que le jour où quelqu'un goûtait pour la première fois le vin nouveau, il dît en signe de bon présage : Vetus novum vinum bibo, veteri novo morbo medeor*. De ces mêmes mots s'est formé le nom de la déesse Meditrina, dont les fêtes étaient appelées Méditrinalia.

*Vieux, je bois du vin nouveau; par le vieux vin je guéris une maladie nouvelle.
 

MEDIOXIMUM, mediocre.

MEDIOXIMUM*, médiocre.

*Moyen , qui est entre deux. On appelait medioximi dii les dieux du moyen rang, les demi-dieux.

MEDULLITUS, ex intimis medullis.

MEDULLITUS, du fond de la moelle*.

*Ou plutôt jusque dans la moelle; au figuré, intimement, cordialement, jusqu'au fond du coeur; ou du fond du cœur.

MEDITULLIUM dicitur non medium terra, sed procul a mari, quasi meditellium, ab eo, quod est tellus.

MEDITULLIUM. Ce mot ne désigne pas le milieu de la terre, mais il signifie loin de la mer, comme si l'on disait meditellium*, de tellus**.

 *Au milieu des terres, avant dans les terres.
**Terre.

MEDIBILE, medicabile.

MEDIBILE, guérissable.

 

MEDITERREAM melius, quam mediterraneam Sisenna dici putat.

MEDITERREA*. Sisenna regarde cette forme comme préférable à mediterranea.

*Qui est au milieu des terres, situé au milieu des terres, ou entouré de terres; c'est dans ce sens que l'on dit : la mer Méditerranée, une méditerranée.

MERENDAM antiqui dicebant pro prandio, quod scilicet medio die caperetur.

MERENDA*. Les anciens disaient ainsi pour prandium**, parce que ce repas se prenait au milieu du jour.

*De meridies, milieu du jour. Selon d'autres, merenda vient de mereor, je mérite, je gagne, et désigne le repas que l'on donnait aux journaliers.
**De πράν, dorique, pour πρωί, du matin; ἐσθίω, je mange; ou de paro, je prépare. C'est le dîner, le repas du matin, ensuite du milieu du jour, puis repas en général.

MERGAE, furculae quibus acervi frugum fiunt, dicta a volucribus mergis, quia, ut illi se in aquam mergunt, dum pisces persequuntur, sic messores eas in fruges demergunt, ut elevare possint manipulos.

MERGAE, fourches qui servent à entasser les gerbes de blé ; on les appelle ainsi des oiseaux nommés mergi*, parce que de même que ceux-ci plongent dans l'eau en poursuivant les poissons, de même les moissonneurs plongent ces fourches dans le blé, afin de pouvoir lever les gerbes en l'air.

*Plongeons.

MERCURIUS a mercibus est dictus. Hunc etenim negotiorum omnium aestimabant esse deum.

MERCURIUS]. Ce dieu a été ainsi nommé de merces**. En effet, on le regardait comme le dieu de tous les trafics.

*Mercure.
**Marchandises.

MERUM antiqui dicebant solum; unde et avis merula nomen accepit, quod solivaga est et solitaria pascitur; at nunc merum purum appellamus.

MERUS. Les anciens employaient ce mot pour solus*. De là vient aussi le nom de merula**, donné à un certain oiseau, parce qu'il circule seul et mange solitairement ; mais aujourd'hui nous prenons merus pour synonyme de purus***.

*Seul.
**Merle.
***Pur.

MERCEDONIOS dixerunt a mercede solvenda.

MERCEDONII*. Ce mot vient de mercedem solvere**.

*Payeurs.
**Payer le salaire.

MEDIALEM appellabant hostiam atram, quam meridie immolabant.

MEDIALIS* On appelait ainsi une victime noire, que l'on immolait au milieu du jour.

*Du milieu (du jour?).

MERCEDITUUM, mercenarium, quod mercede se tueatur.

MERCEDITUUS, mercenaire : ainsi appelé parce qu'il se soutient par le prix* qu'il reçoit de son travail.

*Merces.

MERTAT pro mersat dicebant.

MERTAT. On disait ainsi pour mersat*.

*Il plonge, il enfonce dans l'eau.

MELICAE gallinae, quod in Media id genus avium corporis amplissimi fiat, L littera pro D substituta.

MELICAE, poules de Médie, ainsi appelées, par le changement de la lettre D en L, du nom de la Médie, parce que, dans ce pays, ce genre d'oiseau devient extrêmement gros.

 

MELOS insula dicta est a Melo, qui ex Phoenice ad eamdem fuerat profectus.

MELOS, île ainsi appelée de Melos, lequel vint s'y établir après avoir quitté la Phénicie.

 

MELO nomine alio Nilus vocatur.

MELO, autre nom du Nil.

 

MELIA, hasta a Iigno mali dicta.

MELIA, javelot ainsi appelé du bois du pommier*.

*A ligno mali.

MELIBOEA PURPURA, a nomine insulae, in qua tingitur, est vocata.

MELIBOEA PURPURA, pourpre de Mélibée, ainsi appelée du nom de l'île où on la teint.

 

MELANCORYPHI, genus avium, qua latine vocantur atricapillæ, eo quod summa earum capita nigra sint.

MELANCORYPHI*, d'oiseaux qu'en latin on appelle atricapillae**, parce qu'ils ont le haut de la tête noir***.

*μέλας, noir, κορυφή, sommet.
**De ater, noir, et capillus, cheveu.
***C'est le becfigue, l'ortolan.

MEMORARE significat nunc dicere, nunc memoriae mandare.

MEMORARE. Ce mot signifie tantôt dire*, tantôt confier à la mémoire.

 *Raconter.

MENSARII, nummularii.

MENSARII, banquiers.

 

MENDICUM, velum quod in prora ponitur.

MENDICUM, voile placée à la proue.

 

MENTUM dicebant, quod nos commentum.

MENTUM. On employait ce mot pour notre mot actuel commentum*.

 *Invention d'esprit, fiction, imagination, feinte.

MEMORIOSUS, memoriosior et memoriosius et memoriosissime, facit.

MEMORIOSUS* fait memoriosior**, memoriosius***, et memoriosissime****.

*Qui a beaucoup de mémoire.
**Qui a plus de mémoire.
***Avec plus de mémoire.
**** Avec le plus de mémoire.

MENSA FRUGIBUSQUE JURATO significat per mensam et fruges.

MENSA FRUGIBUSQUE JURATO signifie qu'il jure par la table et par les biens de la terre.

 

MEGALESIA ludos Matris Magnae appellabant.

MEGALESIA. On appelait ainsi les jeux en l'honneur de la Grande Déesse.

 

MESANCYLUM, teli missilis genus.

MESANCYLUM, sorte d'arme de trait.

 

MEATUS a meando dictus.

MEATUS*. Ce mot vient de meare**.

*Allure, démarche, cours, mouvement, embouchure, pore, passage.
**Couler, glisser, passer.

MECASTOR et MEHERCULES jusjurandum erat, quasi diceretur, ita me Castor, ita me Hercules, ut subaudiatur juvet.

MECASTOR et MEHERCULES, formule de serment ; comme si l'on disait : ita me Castor, ita me Hercules*, en sous-entendant juvet*.

*Qu'ainsi Castor, qu'ainsi Hercule me...
**Soit en aide.

MESSAPIA, Appulia, a Messapo rege appellata.

MESSAPIA, l'Apulie, ainsi nommée du roi Messapus.

 

MACTUS, magis auctus.

MACTUS*, contraction de magis auctus**.

*Fort considérable.
**Plus accru.

MACELLUM dictum a Macello quodam, qui exercebat in Urbe latrocinium; quo damnato, censores Æmilius et Fuivius statuerunt, ut in domo ejus obsonia venderentur.

MACELLUM. Cette place* a été ainsi appelée du nom d'un certain Macellus, qui faisait, à Rome, métier de brigandage; après sa condamnation, les censeurs Emilius et Fulvius ordonnèrent que sa maison servirait de marché de comestibles.

*Le marché aux provisions de bouche.

MACILENTI, macie tenuati.

MACILENTI, exténués de maigreur.

 

MURRICIDUM, ignavum, stultum. Plautus : « Murricide homo, » ignave, iners.

MURRICIDUS, lâche, sot. Plaute dit : Murricide homo, lâche, paresseux.

 

M. MANLIUM, patriciae familiae neminem vocari licuit., post eum Manlium, qui Gallos a Capitolio depulit, quod is regnum occupare conatus necatusque est.

M. MANLIUS. Il fut défendu de donner ce nom à aucun membre d'une famille patricienne après ce Manlius qui chassa les Gaulois du Capitole, parce qu'il s'efforça d'arriver à la royauté, et fut mis à mort pour ce crime.

 

MARCULUS, diminutivum a Marco.

MARCULUS, diminutif de Marcus.

 

MANE a diis manibus dixerunt. Nam mana bona dicitur, unde et Mater Matuta et poma matura.

MANE*. Ce mot vient de dii manes**. Car mana est synonyme de bona***, de là aussi le nom de Mater Matuta**** et le terme poma matura*****.

*Matin.
**Dieux mânes.
***Bonne : d'où ces mots viendraient de I'adjectif inusité, manus, doux, clair.
****La déesse Matuta, la Bonne-Déesse.
*****Les fruits mûrs bons à manger.

MATRONAS appellabant eas fere, quibus stolas habendi jus erat.

MATRONAE. On n'appelait guère ainsi que les femmes qui avaient le droit de porter la stola*.

*Robe traînante.

MATERFAMILIAE non ante dicebatur, quam vir ejus paterfamiliæ dictus esset; nec possunt hoc nomine plures in una familia praeter unam appellari. Sed nec vidua hoc nomine, nec, qua sine filiis est, appellari potest.

MATERFAMILIAE*. On ne donnait pas ce nom à une femme avant que son mari n'eût été appelé paterfamiliae* ; et dans une même famille cette qualification ne pouvait être donnée à plusieurs femmes, mais à une seule. De plus, ce nom ne peut être appliqué ni à une veuve ni à une femme qui n'a point de fils.

*Mère de famille.
**Père de famille
 

MATULA, vas urina.

MATULA*, vase qui reçoit l'urine.

*Urinal, pot de chambre. Ce mot signifie auss fat, coquet

MATRALIA, Matris Matutae festa.

MATRALIA, fêtes de la déesse Matuta.

 

MATTICI cognominantur homines malarum magnarum atque oribus late patentibus.

MATTICI. On donne ce surnom aux hommes qui ont de grosses mâchoires et la bouche extrêmement fendue.

 

MATRIMES AC PATRIMES dicuntur, quibus matres et patres adhuc vivunt.

MATRIMES AC PATRIMES. On appelle ainsi ceux dont le père et la mère sont encore vivants.

 

MATELLIO, diminutivum a matula.

MATELLIO*, diminutif de matula**.

*Petit pot de chambre.
**Pot de chambre.

MAGMENTATUM, magis augmentatum.

MAGMENTATUM*, considérablement augmenté.

*C'est proprement ce qu'on ajoutait aux sacrifices; c'est encore un mets que les paysans offraient à Janus, à Sylvain, etc.

MADULSA, ebrius, a Graeco μαδᾷν deductum, vel quia madidus satis a vino.

MADULSA, homme ivre; ce mot est tiré du grec μαδᾷν*, ou bien il vient de ce que l'homme ivre est assez mouillé** de vin.

*Être mouillé.
**Madidus

MAGISTERARE, moderari. Unde MAGISTRI non solum doctores artium, sed etiam pagorum, societatum, vicorum, collegiorum, equitum dicuntur, quia omnes hi magis ceteris possunt; unde et MAGISTRATUS, qui per imperia potentiores sunt, quam privati. Quae vox duabus significationibus notatur ; nam aut personam ipsam demonstrat, ut quum dicimus : Magistratus jussit; aut honorem ut quum dicimus : Tito magistratus datus est.

MAGISTERARE, modérer*. De là on appelle MAGISTRI** non seulement ceux qui enseignent les arts, mais encore les chefs des bourgs, des sociétés, des villages, des collèges, des cavaliers, parce que tous ces hommes peuvent plus*** que les autres; delà aussi le mot MAGISTRATUS, parce qu'en vertu du droit de commandement les magistrats peuvent plus que les particuliers. Ce dernier mot a deux sens; car il désigne ou la personne même qui est investie de l'autorité, comme lorsque nous disons : Magistratus jussit****, ou la dignité elle-même, comme lorsque nous disons : Tito magistratus datus est*****.

*Gouverner, diriger.
**Maîtres.
***Magis
****Le magistrat a ordonné.
*****La magistrature a été donnée à Titus.

MAXIMUS PONTIFEX dicitur, quod maximus rerum quæ ad sacra et religiones pertinent, judex sit vindexque contumaciae privatorum magistratuumque.

MAXIMUS PONTIFEX. Le grand pontife est ainsi appelé parce qu'il est le juge suprême des choses qui touchent aux sacrifices et aux cérémonies saintes, et le vengeur des violations commises par les particuliers et par les magistrats.

 

MAGIS a Graeco μᾶλλον venit.

MAGIS*. Ce mot vient du grec μᾶλλον**.

*Plus.
**Plutôt, de préférence.

MAXIMAM HOSTIAM ovilli pecoris appellabant, non ab amplitudine corporis, sed ab animo placidiore.

MAXIMA HOSTIA*. On appelait ainsi une brebis prise dans un troupeau pour être immolée, non à cause de sa taille ou de son embonpoint, mais à cause de sa plus grande douceur.

*La grande victime

MAGNUM SOCERUM appellat vir uxoris sue avum.

MAGNUS SOCER*. Le mari appelle ainsi l'aïeul de sa femme.

*Littéralement: Le grand-beau-père.

MAGNAM SOCRUM vii uxoris suae aviam appellat.

MAGNA SOCRUS*. Le mari appelle ainsi l'aïeule de sa femme.

*Littéralement : La grande-belle-mère.

MAXIMI ANNALES appellabantur, non magnitudine, sed quod eos pontifex maximus confecisset.

MAXIMI ANNALES. Les grandes annales étaient ainsi nommées non à cause de leur étendue, mais parce qu'elles étaient rédigées par le grand pontife.

 

MAXIMUS CURIO , cujus auctoritate curiæ, omnesque curiones reguntur.

MAXIMUS CURIO*. Celui dont l'autorité régit les curies et tous les curions.

*Le grand curion.

MUNICIPIUM, id genus hominum dicitur, qui quum Romam venissent, neque cives Romani essent, participes tamen fuerunt omnium rerum ad munus fungendum una cum Romanis civibus, praeterquam de suffragio ferendo, aut magistratu capiendo ; sicut fuerunt Fundani, Formiani, Cumani, Acerrani, Lanuvini, Tusculani, qui post aliquot annos cives Romani effecti sunt. Alio modo, quum id genus hominum definitur, quorum civitas universa in civitatem Romanam venit, ut Aricini, Cerites, Anagnini. Tertio, quum id genus hominum definitur, qui ad civitatem Romanam ita venerunt, uti municipia essent sua cujusque civitatis et coloniae, ut Tiburtes, Praenestini, Pisani, Urbinates, Nolani, Bononienses, Placentini, Nepesini, Sutrini, Lucenses.

MUNICIPIUM*. On appelle ainsi une espèce d'hommes qui, venus à Rome et n'étant point citoyens romains, participaient néanmoins à tous les droits pour remplir les charges avec les citoyens romains, sans avoir toutefois le droit de suffrage ou celui d'arriver aux magistratures; tels ont été les habitants de Fundi, de Formies, de Cumes, d'Acerra, de Lanuvium, de Tusculum, qui, au bout de quelques années, ont été faits citoyens romains. Ce mot a un autre sens, lorsqu'on désigne cette espèce d'hommes dont toute la cité a été admise dans la cité romaine; comme ceux d'Aricie, de Céré, dAnagni. Il a un troisième sens, lorsqu'on désigne cette espèce d'hommes qui sont venus dans la cité romaine, de telle sorte que chacune de leurs cités et de leurs colonies avait ses droits municipaux**, tels que ceux de Tibur, de Préneste, de Pise, d'Urbin, de Noles, de Bologne, de Plaisance, de Nepesum, de Sutri, de Lucques.

*Municipe, bourgeois des villes municipales.
**On peut encore, et peut-être mieux, interpréter ce passage ainsi : « De telle sorte que chacun cieux jouit des droits municipaux dans sa cité ou dans sa colonie respective; » mais alors on serait peut-étre amené à lire dans le texte , avec Niebuhr : Uti municipes essent suae cujusque civitatis et coloniae.

MANARE dicitur quum humor ex integro, sed non solido nimis per minimas suas partes erumpit, quod ex Græco trahitur, quia illi non satis solidum μανόν dicunt.

MANARE*. Ce mot s'emploie pour désigner qu'un liquide s'échappe d'un corps solide, mais pourtant pas trop compact, par ses parties les plus faibles. Ce mot vient du grec, car dans cette langue on appelle μανός ce qui n'est pas très compact.

*Couler.

MANALEM FONTEM dici pro eo, quod aqua ex eo semper manet.
 

MANALIS FONS*, nom donné à une source, parce que l'eau en coule constamment.

 *De manare, couler. Dans les fragments de Festus, il sera question, plus tard, du manalis fons

MANALEM LAPIDEM putabant esse ostium Orci, per quod anime inferorum ad superos manarent, qui dicuntur manes. Manalem vocabant lapidem etiam petram quamdam, quae erat extra portam Capenam juxta aedem Martis, quam quum propter nimiam siccitatem in Urbem pertraherent insequebatur pluvia statim, eumque, quod aquae manarent, manalem lapidem dixere.

MANALIS LAPIS. On pensait que c'était la porte de l'Orcus, par où les âmes des enfers s'écoulaient vers les lieux d'en haut, qui sont appelés manes. On appelait aussi manalis lapis une, certaine pierre qui se trouvait hors de la porte Capène, près du temple de Mars; lorsque, dans les temps d'excessive sécheresse, on traînait cette pierre dans la ville, la pluie s'ensuivait aussitôt, et, on l'appela manalis lapis, parce que l'eau coulait.

 

Ici commencent les fragments de Festus conservés par Pomponius Lætus. Nous en avons disposé les articles dans l'ordre où ils se trouvaient, selon toutes les probabilités, dans le manuscrit de Farnèse. Nous les plaçons au bas du texte tel que l'a donné Paul Diacre, mais en les imprimant avec un caractère différent; nous mettons également la traduction en regard. L'ordre que nous adoptons permet de comparer, d'un seul coup d'oeil, Paul Diacre et Festus. Quant aux notes que nécessitent le texte de ce dernier, on les trouvera sous un signe distinctif, à la fin du volume ; celles qui éclaircissent la traduction sont placées, comme pour Paul Diacre, au bas même de la traduction.

NB. J'ai mis les fragments de Festus de Pomponius Laetus en blanc. (Philippe Remacle)

MANUBIAE Jovis tres creduntur esse, quarum unae sint minimae quae moneant placataeque sint. Alterae quae majores sunt, ac veniant cum fragore, discutiantque aut divellant quae a Jove sint, et consilio deorum mitti existimentur. Tertiae his ampliores, quae cum igne veniant ; et quanquam nullum sine igne fulgur sit, hae propriam differentiam habeant, quae aut adurant, aut fuligine deforment, aut accendant, quae, statum mutent deorum consilio superiorum.

MANUBIAE*. On croit qu'il y a trois foudres de Jupiter : les unes sont les plus petites, ne font qu'avertir, et sont sans colère. Les secondes sont plus grandes, viennent avec fracas, et renversent et arrachent les choses qui déplaisent à Jupiter: on croit qu'il ne les lance qu'après avoir pris conseil des dieux. Les troisièmes sont plus grandes que celles-ci : elles viennent avec le feu ; et quoiqu'il n'y ait point d'éclair sans feu, ces dernières foudres se distinguent des autres par cette différence, qu'elles rongent par le feu, défigurent par la suie, ou enflamment les choses qui doivent changer d'état par la volonté des dieux supérieurs.

*Ici manubiae vient de manus, main. Ce mot, du reste, à d'autres acceptions, qu'il est inutile de rappeler ici.

MANIAS dicunt ficta quædam ex farina in hominum figuras, quia turpes fiant, quas alii maniolas vocant ; Manias autem, quas nutrices minitentur pueris parvulis, esse larvas, id est manes, quos deos deasque putabant, quosque ab inferis ad superos emanare credebant. Sunt, qui Maniam larvarum matrem aviamve putant.

MANIAE. Petites figures de pâte, auxquelles on donne la forme de personnages; mais on les fait difformes; d'autres les appellent maniolae : les maniae dont les nourrices menacent les petits enfants, sont les larves*, c'est-à-dire les mânes, que l'on croyait être des dieux et des déesses, et qui, disait-on, revenaient des enfers sur la terre. On a fait de Mania la mère ou l'aïeule des larves.

*Spectres, fantômes.

MANIAS Aelius Stilo dicit ficta quae ex farina in hominum figuras, quia turpes fiant, quas alii maniolas appellent. Manias autem  quas nutrices minitentur parvulis pueris, esse Larvas, id est Manes deos deasque, qui aut ab inferis ad superos manant, aut Mania est eorum avia materna ; sunt enim utriusque opinionis auctores.

MANIAE. Aelus Stilo appelle ainsi certaines figures de pâte auxquelles on donne la forme humaine, mais une forme laide et hideuse ; d'autres les appellent Maniolae. Quant aux Maniae dont les nourrices menacent les petits enfants, il dit que ce sont les Larves, c'est-à-dire les Mânes, dieux et déesses, ainsi appelés, soit parce qu'ils se coulent* des enfers sur la terre, soit parce que Mania est leur aïeule maternelle : car les auteurs se partagent entre ces deux opinions.

*Parce qu'ils s'insinuent, s'infiltrent en quelque sorte, manant.

MANCEPS dictus quod manu capiatur.

MANCEPS, enchérisseur, ainsi appelé parce qu'il est pris par la main*.

*Manu capitur.

MANDUCI effigies in pompa antiquorum inter ceteras ridiculas formidolosasque ire solebat magnis malis ac late dehiscens et ingentem dentibus sonitum faciens, de qua Plautus ait: « Quid si ad ludos me pro manduco locem? Quapropter? Clare crepito dentibus. »

MANDUCUS*. Dans les fêtes des anciens on avait coutume de porter avec d'autres figures ridicules et effroyable, la figure d'une sorte d'épouvantail auquel on donnait une grande mâchoire, une bouche énormément fendue et qui faisait un grand bruit avec les dents : c'est à cette figure que Plaute fait allusion lorsqu'il dit : Quid si ad ludos me pro manduco locem? Quapropter? Clare crepito dentibus**.

*Épouvantail, masque hideux, en usage aussi dans les comédies.
**Et si je me louais dans les jeux comme masque hideux, comme figure grotesque ? Pourquoi pas? Ne fais-je pas bien du bruit avec les dents ?

MANCINI TIFATA appelIabantur quod Mancinus hahuit insignem domum, quae publicata est eo interfecto.

MANCINI TIFATA, lieu ainsi appelé parce que Mancinus y avait une fort belle maison, qui fut vendue après qu'il eut été tué.

 

MAMERCUS, praenomen est Oscum, ab eo, quod hi Martem Mamertem dicunt.

MAMERCUS. C'est un prénom dans la langue des Osques ; il vient de ce que ceux-ci appelaient Mars Mamers.

 

MAMERCUS praenomen Oscum est, ab eo, quod hi Martem Mamertem appellant

MAMERCUS. un prénom dans la langue des Osques : il vient de ce que ceux-ci appellent Mars Mamers.

 

MUNICEPS, qui in municipio liber natus est. Item, qui ex alio genere hominum munus functus est. Item, qui in municipio a servitute se liberavit a municipe. Item municipes erant qui ex aliis civitatibus Romam venissent, quibus non licebat magistratum capere, sed tantum muneris partem, ut fuerunt Cumani, Acerrani, Atellani, qui et cives Romani erant, et in legione merebant, sed. dignitates non capiehant.

MUNICEPS. Celui qui est né libre dans une ville municipale. De plus, celui qui, appartenant à une autre espèce d'hommes, s'est acquitté des charges. Encore, celui qui, dans un municipe, s'est racheté de la servitude d'un citoyen municipal. Les municipes étaient encore les individus venus à Rome d'autres cités, et auxquels il n'était pas permis d'arriver aux magistratures, mais qui pourtant jouissaient d'une partie des droits; tels étaient ceux de Cumes, d'Acerra, d'Atella, qui étaient bien citoyens romains, et servaient dans les légions, mais n'arrivaient point aux dignités.

 

MAMURI VETURI nomen frequenter in cantibus Romani frequentabant hac de causa. Numa Pompilio regnante, e coelo cecidisse fertur ancile, id est scutum breve, quod ideo sic est appellatum, quia ex utroque latere erat recisum ; ut summum infimumque ejus latius medio pateret, unaque edita vox omnium potentissimam fore civitatem, quamdiu id in ea mansisset. Itaque facta sunt ejusdem generis plura, quibus id misceretur, ne internosci coeleste posset. Probatum opus est maxime Mamuri Veturi, qui præmii loco petiit, ut suum nomen inter carmina Salii canerent.

MAMURUS VETURUS. Les Romains répétaient souvent dans leurs chants le nom de ce personnage. Voici pourquoi. Sous le règne de Numa Pompilius, on raconte qu'un anche tomba du ciel : c'était un bouclier court, et on l'appela ainsi parce qu'il était échancré des deux côtés; de sorte que par le haut et par le bas il était plus large qu'au milieu ; au moment même où il tomba, une voix se fit entendre, que Rome serait le plus puissant des États, tant que l'on y conserverait ce bouclier. On en fit donc. plusieurs absolument semblables, auxquels on mêla celui qui était tombé du ciel, afin qu'il fût impossible de le reconnaître. Le meilleur travail fut celui de Mamurus Veturus, qui demanda pour récompense que les Saliens chantassent son nom dans leurs chants.

 

MAMERS, Mamertis facit, id est lingua Osca Mars Martis, unde et Mamertini in Sicilia dicti  qui Messanae habitant.

MAMERS fait Mamertis*. C'est en langue osque l'équivalent de Mars Martis : de là vient le nom des Mamertins, en Sicile, qui habitent Messine.

*Au génitif.

MARTIALIS CAMPUS in Caelio monte dicitur, quod in eo equiria solebant fieri, si quando aquae Tiberis campum Martium occupassent.

MARTIALIS CAMPUS*. On appelle ainsi un emplacement sur le mont Coelius, parce qu'il était d'usage d'y célébrer les courses de chevaux, s'il arrivait que les eaux du Tibre couvrissent le Champ de Mars.

*Champ de Mars. On remarquera entre les deux noms de Martialis campus et de Martius campus une nuance qu'il est impossible de rendre en français

MAMILIORUM familia a Mamilia, Telegoni filia, quam Tusculi procreaverat, est appellata.

MAMILII, famille ainsi appelée de Mamilia, fille de Telégone, qui l'avait eue à Tusculum.

 

MAMILIORUM FAMILIA progenita sit a Mamilia, Telegoni filia, quam Tusculi procreavit, quando id oppidum ipse condidisset.

MAMILIORUM FAMILIA, famille issue de Mamilia fille de Télégone, que celui-ci eut à Tusculum, après qu'il eut fondé cette ville.

 

MAMILIA TURRIS, intra Suburae regionem, a Mamilio nomen accepit.

MAMILIA TURRIS, tour située dans le quartier de Subura* ; elle avait pris son nom de Mamilius.

*Quartier de Rome.

MAMPHUR appellatur Ioro circumvolutum mediocris Iongitudinis lignum rotundum, quod circumagunt fabri in operibus tornandis.

MAMPHUR*, morceau de bois rond, d'une médiocre longueur, autour duquel est roulée une courroie, et que font tourner les ouvriers qui travaillent du métier de tourneur.

*Le cylindre du tourneur.

MANSUETUM, ad manum venire suetum. Alii aiunt mansuetum dictum neque ex misericordia moestum, neque ex crudelitate saevum, sed modestia temperatum.

MANSUETUS*, accoutumé à venir à la main**. Selon d'autres, le mot mansuetus ne s'applique ni à celui qui est attristé par la miséricorde, ni à celui qui est rendu farouche par la cruauté, mais bien à l'homme que la modération rend calme***.

*Apprivoisé, doux ,traitable.
**Ad manum suetus.
***C'est donc l'homme modéré, éloigné de toute passion violente.

MANTARE, saepe manere.

MANTARE, demeurer souvent.

 

MANTARE, saepe manere. Caecilius in epistola : « Jam ne adeo manta. Jam hoc vide, caecus.... animum adventus angit. »

MANTARE, demeurer souvent. On lit dans la lettre de Cécilius : Jam ne adeo manta. Jam hoc vide, caecus... animum adventus angit*.

 *Ne reste pas si Iongtemps. Vois donc ! ton arrivée incertaine tourmente mon âme

MANTICULARI dicuntur, qui manticulas attrectant, ut furentur. Unde poetae pro dolose quid agendo hoc verbo utuntur. Pacuvius : « Ad manticulandum astu adgreditur. »

MANTICULARI. On désigne par ce verbe l'action des individus qui attirent à eux les gibecières, pour voler*. De là vient que les poètes se servent de ce mot comme équivalent de faire quelque chose par fraude**. Pacuvius dit : Ad manticulandum astu adgreditur***.

*C'est le vol des tire-laine, des coupeurs de bourses.
**Avec de mauvaises intentions, avec perfidie, par surprise et astuce.
***Il se rend à la ville pour quelque fourberie.

MANTICULARUM usus pauperibus in nummis recondendis etiam nostro sæculo fuit. Unde manticulari dicebantur, qui furandi gratia manticulas attrectabant. Inde poetae pro dolose quid agenda usi sunt eo verbo. Pacuvius : « Ad manticulandum astu aggreditur ; scit enim quid promeruerit. - Modici manticulatur.... Ita me facti oppressi jugo. » Item deinde : « Aggrediar astu regem, manticulandum est mihi ; » et « Machinam ordiris novam manticula. » - «Tactu, an sanctiora dicis jurejuranda » Plautus hoc significare videtur, quibus quotidie parvae noxae exterguntur, frequens enim antiquis ad manus tergendas usus fuit mantelorum.

MANTICULAE. Dans notre siècle encore les pauvres se sont servis de gibecières pour serrer leur argent : de là on appliquait le verbe manticulari à ceux qui tiraient à eux ou qui maniaient les gibecières pour voler. De là les poètes se sont servis de ce mot dans le sens d'agir sans probité, avec ruse en quelque chose. On lit dans Pacuvius : Ad manticulandum astu aggreditur, scit enim quid promeruerit. - Modici manticulatur,... Ita me facti oppressi jugo*. Le même auteur dit ensuite : Aggrediar astu regem; manticulandum est mihi** ; et Machinam ordiris novam manticula***. - Tactu, an sanctiora dicis jurejuranda****. Plaute semble désigner par là ceux à qui l'on efface tous les jours de petites fautes : car les anciens se servaient fréquemment, pour s'essuyer les mains, de linges appelés manteli..

*Il vient à la ville pour quelque fourberie, car il sait ce qu'il a mérité....Il vole pour peu ... [la suite est intraduisible].
**J'irai à la ville trouver le roi; il me faut ruser.
***Tu prépares une nouvelle marhination dans la gibecière.
****Est-ce par le toucher, ou dis-tu des serments plus sacrés ?
 

MANTICULARIA dicuntur ea, quae frequenter in usu habentur, et quasi manu tractantur. Frequens enim antiquis ad manus tergendas usus fuit mantelorum, unde hæc trahitur similitudo.

MANTICULARIA. On appelle ainsi les choses dont on fait un fréquent usage, et que l'on manie en quelque sorte avec la main. Car les anciens se servaient souvent, pour s'essuyer les mains, de linges préparés exprès pour cet usage de là vient cette analogie.

 

MANTISA, additamentum dicitur lingua Tusca, quod ponderi adicitur, sed deterius et quod sine ullo usu est. Lucilius : « Mantisa obsonia vincit. »

MANTISA*. En langue. toscane, ce mot désigne le surcroît, ce qui est ajouté. au poids, mais est aussi de mauvaise qualité et ne peut servir à rien. Lucilius dit : Mantisa obsonia vincit**.

*Manus tensa, main tendue? C'est ce que vulgairement à Paris, dans les boucheries, on appelle réjouissance.
**Le surcroît dépasse les aliments. Nous dirions familièrement : Il y a plus de réjouissance que de viande.

MALLEOLI vocantur non solum parvi mallei, sed etiam hi qui ad incendium faciendum aptantur, videlicet ad similitudinem priorum dicti.

MALLEOLI. On appelle ainsi non seulement de petits marteaux, mais encore ceux qui sont disposés pour faire un incendie*, et ces derniers sont ainsi nommés à cause de leur ressemblance avec les premiers.

*Peut-être les marteaux qui servent à battre le fer lorsqu'il est rouge, et dont le choc en fait sauter des étincelles.

MOLLESTRAS dicebant pelles ovillas, quibus galeas extergebant.

MOLESTERAE On appelait ainsi des peaux de mouton qui servaient à essuyer* les casques.

*A les nettoyer, à les rendre clairs et luisants.

MALTHA dicitur a Graecis pix cum cera mixta.

MALTHA. Les Grecs appellent ainsi de la poix mêlée avec de la cire.

 

MAESON, persona comica, ab inventore dicta.

MAESON, masque de comédie ainsi appelé du nom de son inventeur.

 

MOESON, persona comica appellatur, aut coci, aut nautae, aut ejus generis; dici ab inventore ejus Moesone comoedo, ait Aristophanes grammaticus.

MOESON. On appelle ainsi un masque de comédie; il représente un cuisinier, un matelot, ou tout autre individu du même genre. Son nom lui vient de son inventeur, le comédien Méson, comme le dit Aristophane le grammairien.

 

MAENIANA aedificia a Maenio sunt appellata. Is enim primus ultra columnas extendit tigna, quo ampliarentur superiora.

MAENIANA. Nom donné à un genre de construction inventé par Ménius. Celui-ci, en effet, fit le premier dépasser des poutres en avant des colonnes, afin d'élargir les parties du bâtiment que les colonnes soutiennent.

 

MAENIANA appellata sunt a Mænio censore, qui primus in Foro ultra columnas tigna projecit, quo ampliarentur superiora spectacula.

MAENIANA. Ces constructions ont été appelées ainsi du nom du consul Ménius, qui le premier fit porter des poutres en avant sur les colonnes, dans le Forum, afin de donner plus d'espace aux gradins supérieurs où se plaçaient les spectateurs.

 

MAESIUS, lingua Osca mensis maius. Osci enim a regione Campaniae, quae est Oscorum, vocati sunt.

MAESIUS. C'est en langue osque le nom du mois de mai. Or les Osques ont été ainsi appelés d'une contrée de la Campanie, qui est celle des Osques.

 

MAJESTAS, a magnitudine dicta.

MAJESTAS*. Ce mot vient de magnitudo**.

*Majesté.
**Grandeur.

MAJOR MAGISTRATUS consul dicitur.

MAJOR MAGISTRATUS. On appelait le consul le plus grand des deux magistrats.

 

MAJOR GRAECIA dicta est Italia, quod eam Siculi quondam obtinuerunt : vel quod multae magnaeque civitates in ea fuerunt ex Graecia profectae.

MAJOR GRAECIA. L'Italie a été ainsi appelée parce que les Siciliens la possédèrent jadis, ou bien parce qu'elle renfermait de nombreuses et de grandes cités dont les fondateurs étaient venus de Grèce.

 

MAIUS mensis in compluribus civitatibus Latinis ante Urbem conditam fuisse videtur. Qua ex causa utrum a majoribus, ut Junius a junioribus, dictus sit ; an a Maia, quod Mercurio filio ejus res divinæ fiant solemnes; an quod ipsi deae in multis Latinis civitatibus sacrilicia fiebant....

MAIUS. Le mois de mai semble avoir été appelé ainsi dans plusieurs cités latines avant la fondation de Rome. Aussi est-il incertain s'il a reçu ce nom de majores*, comme le mois de juin** a reçu le sien de juniores*** ; ou de Maïa parce que dans ce mois on célèbre des fête en l'honneur de son fils Mercure; ou parce qu'à cette déesse elle-même on faisait des sacrifices dans beaucoup de villes latines.

*Les anciens.
**Junius.
***Les jeunes.

MAS diminutive facit masculus.

MAS* fait au diminutif masculus**.

*Mâle.
**Petit mâle.

MATERTERA patris et matris mihi magna matertera est.

MATERTERA. La tante maternelle de mon père et de ma mère est ma grande tante maternelle.

 

MATERTERA, matris soror, quasi mater altera.

MATERTERA. C'est la soeur de la mère*, comme si l'on disait mater altera**.

*La tante maternelle.
**Une seconde mère.

MAJOR PATRUUS, avi et aviæ patruus.

MAJOR PATRUUS*. C'est l'oncle paternel de l'aïeul et de l'aïeule.

*Le plus grand oncle paternel.

MAJOR AVUNCULUS, avi et aviæ avunculus.

MAJOR AVUNCULUS*. C'est l'oncle maternel de l'aïeul et de l'aïeule

*Le plus grand oncle maternel.

MAJOR AMITA , avi et aviæ amita.

MAJOR AMITA*. La tante paternelle de l'aïeul et de l'aïeule.

*La plus grande tante paternelle.

MAJOR SOCER, uxoris meæ proavus.

MAJOR SOCER*. Le bisaïeul de ma femme.

 *Le plus grand beau-père.

MAJOR SOCRUS, uxoris meæ proavia.

MAJOR SOCRUS*. La bisaïeule de ma femme.

 *La plus grande belle-mère.

MAEANDRUM, genus picturae dictum est a similitudine flexus amnis, qui appellatur Maeandrus.

MAEANDRUM. On appelle méandre un genre de peinture, à cause de sa ressemblance avec les détours du fleuve qui porte le nom de Méandre.

 

MAECIA TRIBUS a quo-dam castro sic appellatur.

MAECIA TRIBUS*, tribu ainsi appelée d'un certain château.

*La tribu Mécienne.

MASUCIUM, edacem, a mandendo scilicet.

MASUCIUS, vorace; de mandere*.

*Manger.

MOX, paullo post.

MOX*, peu après.

*Bientôt.

MORBOSUM HOMINEM, morbo aliquo affectum.

MORBOSUS HOMO, homme affecté de quelque maladie.

 

MORTUUS, ab emerita vita dictus.

MORTUUS. L'homme mort est ainsi appelé de emerita vita*.

*Vie arrivée à son terme.

MORACIAS NUCES, Titinnius duras esse ait, unde fit diminutivum moracillum.

MORACIAE NUCES. Titinnius donne ce nom aux noix dures, d'où vient le diminutif moracillum*.

*Un peu dur.

MONIMENTUM est, quod et mortui causa aedificatum est et quidquid ob memoriam alicujus factum est, ut fana, porticus, scripta et carmina. Sed monimentum quamvis mortui causa sit factum, non tamen significat ibi sepultum.

MONIMENTUM*. On appelle ainsi tout ce qui a été construit en l'honneur d'un mort, et tout ce qui a été fait en mémoire de quelqu'un, comme les temples, les portiques, les écrits et les poèmes. Mais bien qu'un monument ait été élevé en l'honneur d'un mort, cela ne veut pas dire que ce mort y ait été enseveli.

*Monument.

MONITORES dicuntur, et qui in scena monent histriones, et libri commentarii.

MONITORES*. On appelle ainsi les hommes qui avertissent** les histrions sur la scène, et les livres annotés***.

*Moniteurs.
**Dirigent.
***Ou encore les journaux, les registres, les commentaires.

MONITORES, qui monent histriones in scena, sed etiam ubi adiciuntur commentarii.

MONITORES. Les hommes qui avertissent les histrions sur la scène, et aussi les livres où l'on ajoute des commentaires.

 

MONILE et mulierum ornatus dicitur, et equorum propendens a collo.

MONILE*. On nomme ainsi un ornement de femme et aussi un ornement de cheval qui pend au cou.

*Collier.

MONILE, dictum est ornatus mulieris : qualem habuisse Eriphylam fabulae ferunt. Ex eo etiam equis praependens a collo ornamentum monile appellant.

MONILE, collier, ornement de la femme, du genre de celui qu'Eriphyle porta, selon la fable. Par analogie, on appelle encore monile un ornement qui pend au cou des chevaux.

 

MOMAR Siculi stultum appellant.

MOMAR. Les Siciliens donnent ce nom à un sot.

 

MOMINE, momento. Lucretius : « Momine si parvo possint impulsa moveri. »

MOMINE, pour momentum*. Lucrèce dit: Momine si parvo possint impulsa moveri**.

*Force motrice.
**Si toutes choses, une fois poussées, pouvaient se mouvoir en vertu d'une petite force.

MODO, quum per correptum O dicitur, significat et tempus, ut modo venit, et ponitur pro tantum, ut tace modo. Quodsi producta posteriore syllaba enuntietur, dativus vel ablativus est casus ab eo, quod est modus.

MODO. Ce mot, lorsque l'O est bref, désigne le temps, comme si l'on dit : Modo venit ; il s'emploie, de plus, pour tantum*, comme si l'on dit : Tace modo**. Si, au contraire, la dernière syllabe est longue, modo est le datif ou l'ablatif du substantif modus***.

*Seulement.
**Tais-toi seulement.
***Mode, manière, etc.

MONSTRUN dictum velut monestrum , quod moneat aliquid futurum ; prodigium velut praedicium, quod praedicat ; portentum, quod portendat; ostentum, quod ostendat.

MONSTRUM*. Ce mot est dit comme monestrum** parce qu'un prodige avertit qu'une chose doit arriver; prodigium*** se dit comme praedicium****, parce qu'il annonce d'avance******; portentum se dit parce que les phénomènes auxquels s'applique cette qualification servent de pronostic******; ostentum********, parce qu'ils montrent********.

*Monstre, prodige.
**Chose qui avertit; de moneo.
***Prodige.
****Prédiction.
******Praedicit.
*******Portendit.
********De ostendere, montrer.
*********Font voir d'avance.

MONSTRUM, ut Aelius Stilo interpretatur, a monendo dictum est, velut monestrum. Item Sinnius Capito, quod monstret futurum, et moneat voluntatem deorum. Quod etiam prodigium, velut praedictum et quasi praedictum quod pradicat eadem, et portentum, quod portendat et significet. Inde dici apparet id quartum, quod mihi visum est adiciendum, praesertim quum ex eadem significatione pendeat, et in promptu sit omnibus, id est ostentum : quod item ab ostendendo dictum est apud auctores

MONSTRUM*. Selon Elius Stilo, ce mot vient de monere**, comme si l'on avait dit monestrum***. Sinnius Capito donne la même étymologie à ce mot parce que le monstre montre**** l'avenir et avertit***** de la volonté des dieux. On appelle aussi un monstre prodige, comme praedictum*******, parce qu'il prédit les mêmes choses : on l'appelle portentum, parce qu'il les annonce******** et les signifie*********. - Quant au quatrième mot, qu'il m'a paru bon d'ajouter ici, parce qu'il se rattache surtout à cette signification, et que tout le monde le connaît, ce mot est ostentum ; il a été formé par les auteurs de ostendere**********.

*Monstre.
**Avertir.
***Avertissement.
****Monstrat.
*****Monet.
******Prédit.
*******Littéralement : Présente d'avance.
********Significat.
*********Montrer.

 

MOLUCRUM et quo molae verruntur, quod Graeci μυλήκορον dicunt, et tumor ventris, qui etiam virginibus incidere solet. Afranius : « Virgini, » inquit, « tam crescit uterus, quam gravidae mulieri. Molucrum vocatur, transit sine doloribus. » Molucrum dicitur etiam lignum quoddam quadratum, ubi immolatur.

MOLUCRUM. C'est ce qui sert à nettoyer la meule, et ce que les Grecs appellent μυλήκορον, et de plus une enflure du ventre qui d'ordinaire se présente même chez les vierges. Afranius dit : « Le ventre d'une vierge se gonfle autant que celui d'une femme enceinte. On appelle cette enflure molucrum et elle passe sans douleur.» On appelle encore molucrum une pièce de bois carrée, sur laquelle on immole les victimes.

 

MOLUCRUM, non solum quo molae teruntur liciter, id quod Graeci μύλικρον appellant, sed etiam tumor ventris, qui etiam virginibus incidere solet : cujus meminit Afranius in Virgine : « Ferme virgini, tanquam gravidae malieri uterus, molucrum vocatur, transit sine doloribus.» Cloatius,... etiam in Iibris sacrorum molucrum esse, aiunt, ligneum quoddam quadratum, ubi immolatur. Idem Aelius in explanatione carminum Saliarium eodem nomine appellari ait, quod sub mola supponatur. Aurelius Opilius appellat ubi molatur.

MOLUCRUM ne signifie pas seulement l'arbre qui fait tourner la meule et que les Grecs appellent μύλικρον, mais encore une enflure de ventre qui se présente d'habitude même chez les vierges : Afranius en parle (in Virgine) : « L’utérus d'une vierge se gonfle presque autant que celui d'une femme enceinte; on appelle cette enflure molucrum; elle se passe sans douleur*. » Cloatius** .... disent aussi que le molucrum, dont il est question dans les livres des sacrifices est uni morceau de bois carré, où l'on égorge les victimes. Le même Élius, dans son explication des chants Saliens, dit qu'on lui a donné ce même nom parce qu'il sert de support à la meule. Aurelius Opilius le définit : où l'on moud***.

*C'est, en termes de chirurgie, le môle, c'est-à-dire une masse de chair inorganisée qui se forme dans le sein de la femme au lieu de foetus.
**Probablement il faut ajouter ici et Aelius.
***Où l'on brise avec la meule.

MOLA vocatur etiam far tostum et sale sparsum, quod eo molito hostiæ asperguntur.
 

MOLA*. On appelle encore ainsi de la farine rôtie et mêlée de sel, parce qu'après l'avoir remuée, on la répand sur les victimes.

*Proprement, meule.

MOLA etiam vocatur far tostum et sale sparsum : quod eo molito, hostiæ aspergantur. Molas avias inepte quidam dictas putant....

MOLA. On appelle encore ainsi de la farine rôtie et mêlée de sel, parce qu'après l'avoir agitée, on la répand sur les victimes. Quelques-uns pensent que l'on dit à tort molas avias*.

*Probablement ces deux mots signifient meules dormantes.

MAMPHULA, appellatur panis Syriaci genus, quod, ut ait Verrius, in clibano antequam percoquatur, decidit in carbones cineremque, cujus meminit Lucilius : « Pistricem valida, si nummi suppeditabunt, addas empleuron, mamphulas quæ sciat omnis. »

MAMPHULA, sorte de pain syrien, qui, comme Verrius le dit, tombe en charbon et en cendre avant d'être cuit jusqu'au bout dans la tourtière. Lucilius parle de cette sorte de pain : Pistricem valida, si nummi suppeditabunt, addas empleuron, mamphulas quae sciat omnis*.

*Si tu as assez d'argent, prends une vigoureuse cuisinière, et que, de plus, elle soit bien prise des reins, et qu'elle sache faire tous les gâteaux appelés mamphula.

MUNICEPS est, ut ait Aelius Gallus, qui in municipio liber natus est. Item qui ex alio genere hominum munus functus est. Item qui in municipio ex servitute se liberavit a municipe. Item municipes erant, qui ex aliis civitatibus Romam venissent, quibus non licebat magistratum capere, sed tantum muneris partem. At Servilius aiebat initio fuisse, qui ea conditione cives Romani fuissent, ut semper rempublicam separatim a populo Romano haberent, Cumanos, Acerranos, Atellanos, qui aeque cives Romani erant et in legione merebant, sed dignitates non capiebant.

MUNICEPS. C'est, selon l'expression d'Élius Gallus, l'homme né libre dans un municipe. C'est encore parmi un autre genre d'hommes, celui qui a rempli son devoir*. C'est, de plus, celui qui, dans un municipe s'est racheté de la servitude d'un municipal. Ceux-là étaient encore municipaux, qui étaient venus d'autres villes à Rome, et auxquels il n'était pas permis d'arriver aux magistratures, mais seulement à une partie des charges. Mais Servilius disait que dans les premiers temps les municipaux étaient des citoyens romains de condition telle, qu'ils avaient toujours leur organisation politique distincte de celle des Romains, comme ceux de Cumes, d'Acerra, d'Atella, qui étaient également citoyens romains et servaient dans les légions, mais n'arrivaient point aux dignités.

*Munus functus.

MOLES, pro magnitudine fere poni solet. Sed moliri et molitiones a movendo certum est dici.

MOLES* . Ce mot s'emploie d'habitude dans un sens voisin de celui de magnitudo** ; mais il est certain que les mots moliri*** et molitiones**** viennent de movere*****.

*Masse.
**Grandeur.
***Remuer, mouvoir avec peine, avec effort ; abattre, démolir; élever, construire, s'efforcer, faire effort; essayer, entreprendre, machiner; provoquer, causer.
****Efforts, démolitions.
*****Mouvoir.

MUNUS significat officium, quum dicitur quis munere fungi. Item donum, quod officii causa datur.

MUNUS signifie fonction; c'est ainsi qu'on dit d'un homme qu'il s'acquitte de ses fonctions*; le même mot signifie don, que l'on fait en récompense d'un service.

 *Munere fungi.

MUMMANIA AEDIFICIA a Mummio dicta.

MUMMIANA AUDIFICIA, constructions ainsi appelées de Mummius.

 

MUNDUS appellatur coelum, terra, mare et aer. Mundus etiam dicitur ornatus muliebris ; quia non alius est quam quod moveri potest. Mundus quoque appellatur lautus et purus.
 

MUNDUS. On appelle ainsi le ciel, la terre, la mer et l'air. On appelle encore mundus la toilette d'une femme, parce que ce mot ne signifie pas autre chose que ce qui peut se mouvoir. Mundus est de plus synonyme de lautus* et de purus**.

*Net.
**Propre.

MUNDUS etiam mulieris... potest. Accius : « Cum virginale mundo clam patre. » Ennius : « Idem loco navibus celsis munda facie atque etiam aere. » Cereris qui mundus appellatur.... qui ter in anno solet patere, III kal. sept., et. III non. octobr., et III id. novemb... Qui vel omni.... dictus est quod terra movetur.
 

MUNDUS. C'est aussi (la toilette ) d'une femme, etc. Accius dit : Cum virginale mundo clam patre*. Ennius : Idem loco navibus celsis munda facie atque etiam aere** Le monde que l'on appelle de Cérès .... qui d'ordinaire s'ouvre trois fois l'année; le 3 des calendes de septembre, le 3 des nones d'octobre, et le 3 des ides de novembre .... ainsi appelé parce que la terre se meut***.

*Avec sa toilette virginale, à l'insu de son père.
**Le même en ce lieu, avec ses vaisseaux élevés d'un aspect et d'un air net et pur.
***Le monde de Cérès est probablement la terre, cultivée par les bienfaits de cette déesse. Du reste, il est difficile de donner un sens à ce passage, si gravement altéré.

MUNITIO, morsicatio ciborum.

MUNITIO*, la trituration des aliments.

 *Ce mot est inconnu dans cette acception.

MUNERALIS LEX vocata est, qua Cincius cavit ne cui liceret munus accipere. Plautus : « Neque muneralem legem neque lenoniam, rogata fuerit, necne, flocci aestimo. »

MUNERALIS LEX. On a ainsi appelé la loi par laquelle Cincius défendit à qui que ce fût* de recevoir des présents. On lit dans Plaute : Neque muneralem legem neque lenoniam, rogata fuerit, necne, flocci aestimo**.

*Aux avocats.
**Que la loi relative aux présents, ou la loi relative au commence des prostituées, ait été proposée ou non, je m'en inquiète comme d'un rien.

MUNEM significare certum est officiosum, unde e contrario immunis dicitur qui nullo fungitur officio.

MUNIS. Il est certain que ce mot signifie qui s'acquitte d'un devoir, d'où, par opposition, on appelle immunes celui qui ne s'acquitte d'aucun devoir.

 

MUTAE dicuntur litterae, quod, positæ in ultimis partibus orationis, obmutescere cogant loquentes vel quod parvæ exiguaeque sint vocis, ut quum mutum oratorem aut tragoedum dicimus.
 

MUTAE. On appelle certaines lettres muettes parce que, placées tout à fait aux dernières parties d'un discours, elles forcent ceux qui parlent à devenir muets*, ou bien parce qu'elles ont un son faible et peu sensible, comme lorsque nous disons d'un orateur ou d'un tragédien qu'il est muet.

*A se taire

MUTAS, quasi e litteris appellatas quidam putant, quod positæ in ultimis partibus orationis obmutescere cogant loquentem. Quidam quod parvae, exiguaeque sint vocis, ut quando mutum oratorem, aut tragoedum dicimus.
 

MUTAE. Des critiques pensent que l'on a appelé certaines lettres muettes, parce que, placées tout à fait la fin d'une phrase*, elles forcent celui qui parle à devenir muet; selon d'autres, on les nomme muettes parce qu'elles ont un son faible et peu sensible, comme lorsque nous disons d'un orateur ou d’un tragédien qu'il est muet.

*D'une période, d'une tirade, d'un discours.

MULTAM Osce dici putant poenam

MULTA. On croit qu'en langue osque ce mot signifie châtiment.

 

MULTAM Osce dici putant poenam quidam. M. Varro ait poenam esse, sed pecuniariam, de qua subtiliter in libro I Quæstionum epist. refert.

MULTA. Certains auteurs pensent qu'en langue osque ce mot signifie châtiment. M. Varron dit que c'est une peine, mais une peine pécuniaire, dont il parle avec habileté au livre premier de ses Questions épistolaires.

 

MULLEI, calcei regum Albanorum et post patriciorum, a mullando, id est suendo,
dicti.

MULLEI, chaussure des rois d'Albe, et plus tard des patriciens. Ce nom leur vient de mullare, c'est-à-dire coudre.

 

MULLEOS genus calceorum aiunt esse, quibus reges Albanorum primi, deinde patricii sunt usi. M. Cato Originum lib. VII : « Qui magistratum curulem cepisset, calceos mulleos allutaciniatos, ceteri perones. » Item Titinius in Seriana :« Jam cum mulleis te ostendisti, quos tibiatis in calceos. » Quos putant a mullando dictos, id est suendo
 

MULLEI. C'est, dit-on, une sorte de brodequins, dont les rois d'Albe se servirent les premiers, et dont l'usage passa ensuite aux patriciens. Voici ce qu'on lit dans M. Caton, au livre VII des Origines : « Celui qui était, revêtu d'une magistrature curule, portait des brodequins appelés mullei et attachés avec des bandelettes; les autres portaient de simples bottines. » Titinius dit de même dans Seriana : - Iam cum mulleis te ostendisti, quos tibiatis in calceos*. On pense que ce nom leur vient de mullare, qui signifie coudre.

*Déjà tu t'es montrée avec des brodequins de pourpre, que tu chausses jusqu'à mi-jambe.

MULTIFARIAM dixerunt antiqui, quod in multis locis fari poterat, id est dici.

MULTIFARIAM*. Les anciens appliquaient cet adverbe à ce qui pouvait se dire** en beaucoup de lieux.

*En beaucoup d'endroits, diversement.
**Fari.

MULTIFARIAM dixerunt antiqui, videlicet, quod in multis lotis fari poterat.

MULTIFARIAM. Les anciens ont appliqué ce mot à ce qui pouvait se dire en beaucoup de lieux.

 

MULCIBER, Vulcanus, a molliendo scilicet ferro, dictus. Mulcere enim mollire sive lenire est. Pacuvius : « Quid me obtutu terres, mulces laudibus? »

MULCIBER, surnom donné à Vulcain, parce qu'il amollit le fer. Car mulcire signifie amollir ou adoucir. Pacuvius dit : Quid me obtutu terres, mulces laudibus* ?

*Pourquoi m'effrayes-tu par ce regard fixe, et m'ammollis-tu par des louanges ?

MAXIMAM MULTAM dixerunt trium millium et viginti assium, quia non licebat quondam pluribus triginla bobus et duabus ovibus quemquam multari, aestimabaturque bos centussibus, ovis decussibus.

MAXIMA MULTA*. On appelait ainsi l'amende de trois mille vingt as, parce que jadis il n'était pas permis de condamner un individu à une amende de plus de trente boeufs et deux brebis, et que le boeuf était estimé cent as, la brebis dix as.

*La plus grande amende.

MANIAE, turpes deformesque personae.

MANIAE, masques hideux et difformes.

 

MANIUS EGERI.... Nemorensem Dianae consecravit, a quo multi et clari viri orti sunt, et per multos annos fuerunt; unde et proverbium : «Multi Mani Ariciae. » Sinnius Capito longe aliter sentit; ait enim turpes et deformes significari, quia Maniae dicuntur deformes personae; et Ariciæ genus panni fieri, quod manici appelletur.

MANIUS EGERIUS consacra à Diane un bois fort épais : de ce personnage descendirent beaucoup d'hommes et d'hommes illustres, d'où ce proverbe : "Il y a beaucoup de Manius à Aricie." Sinnius Capito est d'une opinion bien différente; car il dit que ce nom signifie laids et difformes, parce qu'on appelle maniae les individus difformes, et qu'il se fabrique à Aricie une sorte d'étoffe qu'on nomme manici.

 

MOENE singulariter dixit Ennius : « Apud emporium in campo hostium pro moene. »

MOENE*. Ennius a employé ce mot au singulier : Apud emporium in campo hostium pro moene**.

*Muraille de ville.
**Près du marché, dans la plaine des ennemis. devant la muraille.

MUTIRE, loqui. Ennius : « Palam mutire plebeio piacutum est. »

MUTIRE, parler. On lit dans Ennius : Palam mutire plebeio piaculum est*.

*Parler ouvertement est un crime pour un plébéien.

MUTIRE, loqui. Ennius in Telepho : « Palam mutire plebeio piaculum est. »

MUTIRE, parler. Ennius, dans Télèphe : Palam mutire plebeio piaculum est*.

 *Parler ouvertement est un crime pour un plébéien.

MOENIA et muri et officia. Plautus ; « Prohibentque moenia alia, unde ego fungar mea. »

MOENIA. Ce mot signifie à la fois murailles et charges. Plaute dit : Prohibentque moenia alia, unde ego fungar mea*.

*Et les obligations des autres m'empêchent de m'acquitter des miennes.

MOENIA, muri; et cetera muniendæ urbis gratia facta : ut Accius in Hellenibus : « Signa ex templo canere, ac tela ob omnia offerre imperat. » Significat etiam officia. Plautus in Nervolaria : « Probibentque moenia alia, unde ego fungar mea. »

MOENIA, murs, et les autres ouvrages faits pour fortifier une ville : comme dit Accius dans les Hellènes: Signa ex templo canere, ac tela ob moenia offerre imperat*. Ce mot signifie aussi devoirs. Plaute dit, dans la Nervolaria : Prohibentque moenia alia, unde ego fungar mea**.

*Il a ordonné de sonner le signal du haut du temple, et d'apporter des traits sur les remparts.
**Et les obligations des autres m'empêchent de m'acquitter des miennes.

MURRINA, genus potionis, quae Graece dicitur νέκταρ . Hanc mulieres vocabant murriolam ; quidam murratum vinum; quidam id dici putant ex uvae genere murrinae nomine.

MURRINA*, sorte de boisson que les Grecs appellent νέκταρ. Les femmes l'appelaient murriola** ; d'autres la nomment murratum vinum ; quelques-uns croient que ce mot vient d'une sorte de raisin appelée murrina.

*Hypocras?
**Eau clairette?

MURRINAM, genus....

MURRINA, genre de ...

 

MURGISONEM dixerunt a mora et decisione.

MURGISO*, mot formé de mora** et de decisio***.

*Lent, lâche, traîneur, rusé.
**Lenteur.
***Arrangement ?

MYRMELLONICA SCUTA dicebant, cum quibus de muro pugnabant. Erant siquidem ad hoc ipsum apta.

MYRMILLONICA SCUTA, boucliers avec lesquels on combattait du haut des murs. En effet, ils étaient précisément propres à cet usage.

 

MYRTEA CORONA Papirius usus est, quod Sardos in campis Myrteis superasset.

MYRTEA CORONA. Papirius se décora d'une couronne de myrte, parce qu'il avait vaincu les Sardes dans les champs Myrtéens.

 

MUSSARE, murmurare. Ennius : « ln occulta mussabant. » Vulgo vero pro tacere dicitur, ut idem Ennius : « Non decet mussare bonos. »

MUSSARE, murmurer. Ennius dit : In occulto mussabant*. Mais vulgairement ce mot est synonyme de tacere**, comme on le voit dans ce même Ennius : Non decet mussare bonos***.

*Ils murmurairent en secret.
**Se taire.
***Il ne convient pas que les gens de bien se taisent.

MUCIA PRATA, trans Tiberim, dicta a Mucio, cui a populo data fuerant pro eo, quod Porsenam, Etruscorum regem, sua constantia ab Urbe dimovit.

MUCIA PRATA, prés situés au delà du Tibre, et ainsi nommés de Mucius, auquel ils avaient été donnés par le peuple parce qu'il avait contraint, par sa fermeté, Porsena, roi des Etrusques, à se retirer de devant Rome.

 

MUGIONIA PORTA Romae dicta est a Mugio quodam, qui eidem tuendæ praefuit..

MUGIONIA PORTA, porte de Rome ainsi appelée d'un certain Mugius, qui fut commis à sa garde.

 

MUGINARI est nugari et quasi tarde conari.

MUGINARI, c'est dire des sornettes, et comme s'efforcer lentement.

 

MUSTRICULA est machinula ex regulis, in qua calceus novus suitur. Afranius : « Mustriculam in dentes impingam tibi. »

MUSTRICULA*, petite machine faite de planchettes, et qui sert pour coudre un soulier neuf. Afranius dit : Mustriculam in dentes impin gam tibi**.

*Forme de soulier.
**Je te lancerai une forme de soulier par les dents.

MYOPARO, genus navigii ex duobus dissimilibus forma¬um. Nam et myon et paron per se sunt,

MYOPARO, sorte de navire dont le nom est formé de deux choses dissemblables ; car mus et paron existent par eux-mêmes.

 *Μῦς, souris; πάρων, brigantin. Ce navire était sans doute ainsi appelé, en raison de ses petites dimensions.

MINUTIA PORTA appellata est eo quod proxima esset sacello Minutii.

MINUTIA PORTA, porte ainsi nommée, parce qu'elle est voisine de la chapelle de Minutius.

 

MARTIAS CALENDAS matronae celebrabant, quod eo die Junonis Lucinae aedes coli coepta erat.

MARTIAE CALENDAE. Les dames romaines célébraient les calendes de mars, parce qu'en ce jour le temple de Junon Lucine avait commencé d'être fréquenté.

 

MAVORTEM poetae dicunt Martem.

MAVORS. Les poètes disent ainsi au lieu de Mars.

 

MAGNUM ANNUM dicunt mathematici, quo septem sidera errantia expletis propriis cursibus sibimet concordant.

MAGNUS ANNUS. Les mathématiciens appellent la grande année elle où les sept astres errants*, après avoir accompli chacun leur propre cours, concordent entre eux.

*Les sept planètes.

MEDIUS FIDIUS compositum videtur et significare Jovis filius, id est Hercules, quod Jovem Graece Δία et nos Jovem, ac fidium pro filio, quod sepe antea pro L littera D utebantur. Quidam existimant jusjuraudum esse per divi fidem ; quidam per diurni temporis, id est diei, fidem.

MEDIUS FIDIUS, paraît être un mot composé et signifier fils de Jupiter, c'est-à-dire Hercule , parce que les Grecs disent Δία** pour Jupiter, et nous Jovem**, et fidius pour filius***, parce qu'anciennement on se servait souvent de la lettre D au lieu de la lettre L. Quelques-uns pensent que c'est un serment par la foi du dieu, et d'autres, un serment par la durée d'un jour, c'est à-dire par la foi du jour.

 *A l'accusatif.
**Également à l'accusatif.
***Fils.

MOBTEM OBISSE dicimus ea consuetudine, qua dixerunt antiqui ob Romam legiones ductas, et ob Trojam duxit exercitum pro ad, similiterque vadimonium obisse, id est ad vadimonium isse, et obviam ad viam.

MORTEM OBISSE*. Nous disons ainsi par suite du même usage par lequel les anciens ont dit ob Romam legiones ductae**, et ob Trojam duxit exercitum*** pour ad****, et de même vadimonium obisse, c'est-à-dire s'être rendu à. une assignation, et obviam***** pour ad viam******.

*Être allé au-devant de la mort, être mort.
**Légions menées à Rome.
***ll mena son armée vers Troie.
****Vers.
*****Au-devant.
*******Vers la route.

MANUES Aurelius significare ait bonos. Unde dii Manes pro bonis dicuntur a suppliciter eos venerantibus, propter metum mortis, ut immanes quoque pro valde non bonis dicuntur.

MANUES. Aurelius dit que ce mot signifie bons. D'où l'on dit, dii Manes pour boni* quand on les adore en suppliant, à cause de la crainte de la mort; de même on dit immanes pour nullement bons.

*Bons.

MANUOS in carminibus saecularibus Ælius Stilo significare ait bonos : et Inferi di Manes pro boni dicuntur a suppliciter eos venerantibus propter metum mortis, ut immanes quoque pro valde.... dicuntur.

MANUI. Élius Stilo dit que, dans les chants séculaires, ce mot signifie bons; et les dieux infernaux sont appelés Manes dans le sens de boni, par ceux qui, dans la crainte de la mort, les adorent en suppliant, comme aussi ils sont dits immanes pour considérablement ....

 

MUSCERDAS prima syllaba producta stercus murium appellant.

MUSCERDAE. On appelle ainsi, en allongeant la première syllabe*, les excréments de souris.

*C'est-à-dire, en lui donnant une seconde consonne.

MUSCERDAS, prima syllaba producta, dicebant antiqui stercus murum.

MUSCERDAE. Les anciens appelaient ainsi, en allongeant la première syllabe, les excréments de souris.

 

MAPALIA casae Poenicae appellantur : in quibus quia nihil est secreti, solet id vocabulum solute viventibus obici. Sunt enim mapalia quasi cohortes rotundae.

MAPALIA. On appelle ainsi les cabanes des Africains, comme il ne s'y passe rien de secret ce mot est jeté d'ordinaire à la face des individus qui mènent une vie déréglée. Car les mapalia sont des sorte de cours de métairies rondes.

 

MAPALIA casae Poenicae appellantur : in quibus quia nihil est secreti, solet solute viventibus obici id vocabulum. Cato Originum libro IV : « Mapalia vocantur ubi habitant : ea quasi cohortes rotundae sunt. »

MAPALIA. On appelle ainsi les cabanes des Africains : comme il ne s'y passe rien de secret, ce mot. est jeté d'ordinaire à la face des individus qui mènent une vie déréglée. Caton dit dans le quatrième livre des Origines : « On appelle leur demeure mapalia : ce sont des sortes de cours de métairies rondes. »

 

METALLI dicuntur in re militari quasi mercenarii. Accius in Annalibus : « Calones famulique metallique caculæque ; » a quo genere hominum Caeciliae familiae cognomen putatur ductum.

METALLI. En termes de guerre, ce mot a le même sens que mercenarii* . Accius dit dans ses Annales : Calones famulique metallique caculaeque** ; on croit que c'est de cette classe d'hommes qu'es. venu le surnom de la famille Cécilia***.

*Mercenaires.
**Les valets et les domestiques, et les mercenaires et les goujats.
¨***Ce surnom est Metellus.
 

METALLI dicuntur in lege militari quasi mercenarii. Accius, Annalium XXVI : « Calones famulique metallique caculaeque. » A quo genere hominum Caeciliae familiae cognomen putat ductum. Quod est....

METALLI. Dans la loi militaire, ce mot est employé dans le même sens que mercenarii. Accius dit, au livre XXVII de ses Annales : Calones famulique, metallique caculaeque ; il croit que c'est de cette classe d'hommes qu'est venu le surnom de la famille Cécilia. Cela est...

 

MULIS celebrantur ludi in Circo maximo Consualibus, quia id genus quadrupedum primum putatur coeptum currui vehiculoque adjungi.

MULI. On célébrait dans le grand Cirque, lors des fêtes en l'honneur du dieu Consus, des jeux avec des mulets, parce que, selon l'opinion commune, les quadrupèdes de cette espèce avaient été les premiers attelés aux chars et aux voitures.

 

MAIIS IDIBUS mercatorum dies festus erat, quod eo die Mercurii aedes esset dedicata.

MAII IDUS. Les ides de mai étaient un jour de fête pour les marchands, pare qu'en ce jour avait été dédié le temple de Mercure.

 

MANUM ET MENTUM, proverbium est ex Graeco ductum, quod est πολλὰ μεταξὺ πέλει κύλικος, καὶ χείλεος ἄκρου. Chalcantem vitis serentem quidam augur vicinus praeteriens, dixit errare : non enim ei fas esse novum vinum...
 

MANUM ET MENTUM, la main et le menton. C'est un proverbe tiré du grec, où il est conçu en ces termes : πολλὰ μεταξὺ πέλει κύλικος, καὶ χείλεος ἄκρου*. Un certain augure du voisinage passant auprès de Chalcas, qui plantait de la vigne, dit qu'il se trompait car le vin nouveau ne lui était pas permis ....

*Il y a loin de la coupe aux lèvres

MINUSCULAE QUINQUATRUS appellabantur idus juniae, quod is dies festus erat tibicinuin, qui Minervam colebant. Quinquatrus proprie dies festus erat Minervae martio mense.

MINUSCULAE QUlNQUATRUS*. On appelait ainsi les ides de juin, parce que c'était un jour de fête. pour les joueurs de flûte, qui avaient Minerve pour patronne. Le Quinquatrus était proprement la fête de Minerve au mois de mars.

*Quinquatrus signifie proprement le cinquième jour après les ides. On peut donc interprèter cette expression : La petite fête du Quinquatrus, par opposition au Quinquatrus proprement dit : on appelait ainsi les fêtes de Minerve, célébrées cinq jours après les ides de mars, ou qui duraient cinq jours.

MINUSCULAE QUINQUATRUS appellantur idus jun., quod is dies festus est tibicinum, qui colunt Minervam, cujus deae proprie festus dies est Quinquatrus mense martio.
 

MINUSCULAE QUINQUATRUS. On appelle ainsi les ides de juin, parce que ce jour est la fête des joueurs de flûte, lesquels ont Minerve pour protectrice. Le véritable jour de fête de cette déesse est le Quinquatrus au mois de mars.

 

MULI MARIANI dici solent a Mario instituti, cujus milites in furca interposita tabella varicosius onera sua portare assueverant.

MULI MARIANI. On appelait mulets de Marius une invention généralement attribuée à ce général, dont les soldats s'étaient habitués à porter leur bagage sur une tablette placée en travers entre les bras d'une fourche.

 

MULI MARIANI dici soient a C. Marii instituto, cujus milites in furca sunt posita tabella varicosius onera sua portare assueverant.

MULI MARIANI. Cette expression vient d'une invention de C. Marius : les soldats de ce général avaient coutume de porter leur bagage sur une planchette placée en travers sur une fourche.

 

MULUS vehiculo lunae habetur, quod tam ea sterilis sit, quam mulus; vel quod, ut mulus non suo genere, sed equis creatur, sic ea solis, non suo fulgore luceat.

MULUS. Le char de la lune est attelé d'un mulet, parce que la lune est aussi stérile qu'un mulet; ou bien encore parce que, de même que le mulet est procréé non par un animal de son espèce, mais par le cheval, de même la lune brille de la lumière du soleil , et non de son propre éclat.

 

MULUS.... ea sterilis sit, quam mulus ; vel quod ut mulus non suo genere sed equis ortus; sic ea Solis, non suo fulgore luceat.

MULUS*... elle est stérile comme le mulet; ou bien encore parce que, de même que le mulet est procréé non par un animal de son espèce, mais par le cheval, de même elle brille de la lumière du soleil et non de son propre éclat.

*A ce mot, qui est suivi d'une lacune, commence le livre XIII de Sext. Pompeius Festus

MURCIÆ deae sacellum erat sub monte Aventino, qui antea Murcus vocabatur.

MURCIA. Cette déesse avait une chapelle au pied du mont Aventin, qui anciennement s'appelait Murcus.

 

MURCIAE deae sacellum....

MURCIA. Cette déesse avait une chapelle ....

 

MEMBRUM ABSCIDI MORTUO dicebatur, quum digitus ejus decidebatur, ad quod servatum justa fierent reliquo corpore combusto.

MEMBRUM ABSCIDI MORTUO. On disait qu'un membre était coupé à un mort, lorsqu'on lui coupait un doigt, qu'on conservait pour lui rendre les derniers devoirs, après que le reste du corps avait été brûlé.


 

MONODUS appellatus est Prusiae filius, qui unum os habuit dentium loco. Similiter habuit et Pyrrhus rex Epirotarum.

MONODUS*. On appelait ainsi le fils de Prusias, parce qu'il avait un seul os au lieu de dents. Pyrrhus, roi des Épirotes, présentait la même singularité.

*Mot tiré du grec, et signifiant: Qui a une seule dent.

MINOTAURI effigies inter signa militaria est, quod non minus occulta esse debent consilia ducum, quam fuit domicilium ejus labyrinthus. Minotaurus putatur esse genitus, quum Pasiphae, Minois rugis uxor, dicitur concubuisse cum tauro. Sed affirmant alii Taurum fuisse nomen adulteri.

MINOTAURUS. La figure du minotaure était au nombre des enseignes militaires, parce que les projets des généraux ne doivent pas être moins mystérieux que ne l'était le labyrinthe, demeure de ce monstre. Le minotaure, dit-on, était le fruit des amours de Pasiphaé, femme du roi Minos, avec un taureau. Mais d'autres affirment que Taurus était le nom de l'amant adultère.

 

MANIUS prænomen dictum est ab eo quod mane quis initio natus sit, ut Lucius, qui luce.

MANIUS*, prénom donné à l'enfant qui est né le matin**, comme celui de Lucius est donné à l'enfant qui est né le jour***.

*Du matin.
**Mane.
***Luce.

MANILIAE GENTIS patriciae decreto nemo ex ea Marcus appellatur, quod M. Manlius, qui Capitolium a Gallis defenderat, quum regnum affectasset, damnatus necatusque est.

MANLIA GENS. Un décret défendait à la famille patricienne Manlia de donner le nom de Marcus à aucun de ses membres, parce que M. Manlius, qui avait défendu le Capitole contre les Gaulois, avait été condamné et mis à mort pour avoir aspiré à la royauté.

 

MAJORES FLAMINES appellabantur patricii generis, minores plebeii.

MAJORES FLAMINES*. On appelait ainsi les flamines d'origine patricienne, et minores** les flamines de naissance plébéienne.

*Grands flamines.
**Petits flamines.

MILLUS, collare canum venaticorum, factum ex corio confixumque clavis ferreis eminentibus adversus impetum luporum. Scipio Aemilianus ad populum : « Vobis, » inquit, « reique publicae praesidio eritis, quasi millus cani. »

MILLUS. Collier des chiens de chasse, fait de cuir et garni de clous de fer en saillie, pour les défendre contre l'attaque des loups. Scipion Émilien dit au peuple : Vobis reique publicae praesidio eritis, quasi millus cani*.

*Cet homme sera pour vous et pour la république un rempart, comme le collier en est un pour le chien.

MOENIA praeter ædificia significant etiam et munia, hoc est officia.

MOENIA. Outre le sens d'édifices, ce mot a encore celui de munia, c'est-à-dire fonctions.

 

MAGNIFICISSIMA dicebant antiqui pro magnificentissima. Re enim vera magnificens dici non potest, unde magnificentissima videtur deduci.

MAGNIFICISSIMA*. Les anciens disaient ainsi pour magnificentissima. Et en réalité on ne peut dire magnificens**, d'où magnificentissima semble avoir été formé.

 *Extrêmement magnifique.
**Magnifique. On dit magnificus.

MANCEPS dicitur, qui quid a populo emit conducitive, quia manu sublata significat se auctorem emptionis esse : qui idem praes dicitur, quia tam debet praestare populo, quod promisit, quam is, qui pro eo praes factus est,

MANCEPS*. On appelle ainsi celui qui achète ou afferme quelque chose du peuple, parce qu'en levant la main il marque qu'il est l'auteur de l'achat : on le nomme également praes**, parce qu'il doit s'acquitter à l'égard du peuple des obligations qu'il a contractées envers lui, tout aussi bien que celui qui s'est porté caution pour lui.

 *Enchérisseur, fermier.
**Caution, garant.

MARTIUS MENSIS initium anni fuit et in Latio, et post Romam conditam., quod eo gens erat bellicosissima, cujus rei testimonium est, quod posteriores menses, qui annum finiunt, a numero appellati, ultimum habent decembrem

MARTIUS MENSIS. Le mois de mars fut le premier de l'année et dans le Latium et après la fondation de Rome, parce que son peuple était extrêmement belliqueux : ce qui prouve cela, c'est que les derniers mois, qui finissent l'année, tirent leurs noms de leur ordre numérique, et que le dernier de tous est décembre*.

*December, de decem, dix : en effet , l'année commençant au mois de mars, le mois de décembre était le dixième.

MASCULINO genere parentem appellabant antiqui etiam matrem. Masculino genere dicebant crucem, ut est illud Gracchi : « Dignus fuit, qui malo cruce periret. » Masculine etiam dicebant et frontem, et alia multa similiter.

MASCULIN. Les anciens appelaient parens*, au genre masculin, la mère elle-même. Ils employaient également au masculin le mot crux**; c'est ainsi que Gracchus dit : Dignus fuit, qui malo cruce periret . Ils employaient encore au masculin le mot frons****, et beaucoup d'autres encore.

*Parent, c'est-à-dire qui donne la naissance, auteur des jours.
**Croix.
***Il fut digne de périr sur une croix infamante.
****Front.

MASCULINO....

MASCULINO....

 

MALO CRUCE, masculino genere quum dixit Gracchus in oratione, quae est in P. Popillium posteriorem, tam repræsentavit antiquam consuetudinem, quam hunc frontem, atque hunc stirpem idem antiqui dixerunt, et rursus hanc lupum, hanc metum. Item quum idem in Pompilium et matronas ait : « Eo exemplo instituto dignus fuit, qui malo cruce periret ».... mutum dicimus : aut quod nullius fiant vocis, quum in eas litteras incidant.

MALO CRUCE. Lorsque Gracchus a employé le mot crux au masculin dans son discours contre P. Popilius, c'est-à-dire dans ce qu'il disait de lui hors de la tribune*, il a tout aussi bien reproduit l'ancien usage que lorsque les anciens disaient: Hunc frontem**, et hunc stirpem***, et, au contraire, hanc lupum****, hanc metum*****. Il en est de même lorsqu'il dit contre Popilius et les matrones : Eo exemplo instituto dignus fuit, qui malo cruce periret .... nous appelons muet; ou parce qu'elles ne produisent aucun son, lorsqu'elles tombent sur ces lettres.

*Voyez, à la fin du volume, la note sur le texte.
**Ce front.
***Cette race. On sait que dans la langue latine formée, ces mots frons et stirps, sont féminins.
****Ce loup.
*****Cette crainte. Dans le latin formé, ces mots lupus et metus sont masculins.
******En donnant cet exemple, il a mérité de périr sur une croix infamante.

« MATRONIS AURUM REDDITUM » quum legitur, hoc significare videtur, quia matronae contulerunt ornatus sui aurum ad Capitolium a Gallis Senonibus liberandum, quibus postea est redditum a populo Romano.

MATRONIS AURUM REDDITUM*. Lorsqu'on lit cette expression dans un auteur, elle semble signifier que les matrones donnèrent l'or de leurs bijoux pour délivrer le Capitole des Gaulois Sénonais, et que cet or leur fut ensuite rendu par le peuple romain.

*Or rendu aux matrones.

« MATRONI-s aurum redditum  ».... Ca-to ait : quod videtur hoc significare : matronis fuisse re-stitutum aurum, ex quo P. R. crateram fecerat et eam A-polloni Delphos miserat : ut est testi-monio in-dex tabella : quod quidem aurum dederant ma-tronæ orna-tui demptum suo, ut votum solveretur Apolloni. Qui-dam dicunt de eo potius esse intelligendum quod contule-runt olim matronae ad Capitolium a Gallis Senon-ibus liberandum. Id eis postea reddi-tum est a pop-ulo Romano.

MATRONIS AURUM REDDITUM*... Caton dit : « Cela semble signifier que l'on rendit aux matrones l'or avec lequel le peuple romain avait fait une coupe, qui fut envoyée à Apollon, à Delphes : comme le témoigne une table** qui indique le fait : cet or avait été donné par les matrones aux dépens de leur toilette, afin que l'on pût s'acquitter du voeu fait à Apollon. Selon quelques-uns, il faut plutôt entendre cette expression de ce qu'autrefois les matrones contribuèrent de leur or à délivrer le Capitole des Gaulois Sénonais. Cet or leur fut rendu dans la suite par le peuple romain.»

*Voyez la note sur le texte, à la fin du volume.
**Sur une table d'or, de bronze, ou de marbre peut-être, même sur une planche, où était gravé le sujet de l'ex-voto.

METAPHORAM quam Graeci vocant, nos tralationem, id est domo mutuatum verbum : Quo utimur, inquit Verrius, in oratione, saepius quidem honesti ac proprii verbi defectu, saepe ut speciosiora, atque eodem etiam significan-tiore quam proprio vo-cabulo rem indicemus : quod quanquam redit ad sua-m domum, si recte est tralatum, manebit quo pervenit, praeterquam apud poet-as alieno perinde ac suo ab-utentes.

METAPHORA. La figure que les Grecs nomment métaphore est appelée par nous translation*, c'est-à-dire mot dont l'acception est empruntée : Nous recourons à ce procédé, dit Verrius, dans le discours, le plus souvent à défaut du mot honnête et propre, souvent aussi dans le but de faire comprendre la chose par une expression plus brillante et plus significative que ne le serait expression propre; bien que le mot retourne à son acception réelle**, s'il a été bien transféré, il restera où il est venu, excepté chez les poètes, qui usent du bien d'autrui comme du leur.

 *Tralatio, transfert, transposition.
**Littéralementt Son domicile réel.

METAPLASTICOS dicitur apud p-oetas usurpari id, quod propter necessitatem metri mutare consueverunt, quod item barbaris-mus dicitur in solu-ta oratione conscrib-enda...

 

METAPLASTICOS*. C'est, chez les poètes, se permettre par licence un changement que d'ordinaire exige la nécessité du mètre; c'est la même chose qu'un barbarisme lorsqu'on écrit en prose.

*On appelle, proprement metaplasmus l'altération d'un mot par syncope.

META.... ca a cariore.... perventura.... quod.... dicare ait Ennius.... id est.... Meta.... abus ut.... accip.... gratia.... necessitate.

META.... [On doit croire que dans cet article, inexplicable dans l'état où il se trouve, il s'agissait encore des figures et des tropes, de la métabole, par exemple, ou de la métathèse, et non de la castramétation, comme l’a voulu croire Scaliger.]

 

METONYMIA est tropos, quum ab eo quod continet, significatur id, quod continetur, aut superior inferiore, et inferior superiore. Quae continet, quod continetur; ut Ennius, quum ait : « Africa terribili tremis horrida terra tumultu. » Ab eo quod continetur id quod continet; ut quum dicitur: « Epota amphora vini. » A superiore inferior, ut Ennius : « Cum magno strepitu Volcanum ventus vegerat.» Ab inferiore superior, ut : «Persuasit animo vinum, deus qui multo est maximus.»

METONYMIA, trope qui consiste à prendre le contenant pour le contenu, le plus fort, pour le moins fort et le moins fort pour le plus fort. Le contenu pour le contenant comme lorsqu'Ennius dit : « La terre horrible d'Afrique frémit d'un effroyable tumulte. » Le contenant pour le contenu, comme lorsqu'on dit : « Une amphore de vin bue tout à fait. » Le moins fort pour le plus fort, comme lorsqu'Ennius dit : « Le vent poussait l'incendie avec un grand fracas. » Le plus fort pour le moins fort, comme dans cette phrase : « Le dieu qui est de beaucoup le plus grand persuada le vin par l'âme. »

 

MASCULINA et FEMININA VOCABULA dici melius est secundum Graecorum quoque consuetudinem, qui non ἀνδρικά et γυναικεῖα ea, sed ἀρρενικά dicunt et θηλυκά.

MASCULINA et FEMINIMA* VOCABULA. II vaut mieux dire les noms masculins et féminins, selon l'usage des Grecs, qui ne les appellent point ἀνδρικά et γυναικεῖα, mais ἀρρενικά et θηλυκά.

*Celle distinction est difficile à rendre en français. Voyez la note sur le texte, a la fin du volume.

MAGISTERARE regere et temperare est.

MAGISTERARE* signifie gouverner et modérer.

*Dans le sens de gouverner.

MAGISTERARE pro regere et temperare dic-ebant antiqui. Sed alias magist-erare quidam ponunt pro....

MAGISTERARE. Les anciens employaient ce mot dans le sens de gouverner et modérer. Mais ailleurs quelques auteurs emploient le mot magisterare pour ....

 

MUNICAS pro communicas dicebant.

MUNICAS. On disait ainsi pour communicas*.

*Tu communiques.

MUNICAS item, communicas, dicit.... a muniis, i. e. operibus, em.... aut potius co....

MUNICAS. dit ainsi pour communicas .... de munia, c'est-à-dire oeuvres, actes .... ou plutôt....

 

MUTA.... isi voce.... multo....intelle.... rem.... as dici.... ut cui potius con....

MUTA.... [ Il est impossible de restituer ce passage.]

 

M-ille singulariter di-cebant, millia pluraliter, quod nos non aliter dicimus quum plurale est et singulare.

MILLE*. On disait mille au singulier, millia au pluriel; nous ne disons plus que mille pour le pluriel comme pour le singulier.

*Mille.

MANCIPATIONE adoptatur, ut patri sui heres e-sse desinat : sed ejus qui adop-tet, tam heres est, qua-m si ex eo natus esset. Arrogatione, qui in potestate alie-na non est, arrogatoris fit filius et suus heres, ut p-atet manifeste ex eo, quod ait Ser. Sulpicius in ea oratio-ne, quam habuit contra Messalam pro Aufidia.

MANCIPATIO*. Un individu est adopté par mancipation, pour qu'il cesse d être l'héritier de son père; mais il est l'héritier de l'adoptant tout aussi bien que s'il était né de lui. Par l'adrogation, l'individu qui n'est pas en puissance d'autrui, devient le fils et l'héritier de l'adrogateur, comme cela ressort manifestement de ce que dit Ser. Sulpicius, dans le discours qu'il prononça contre Messala pour Aufidia.

*Affranchissemsnt, renonciation du père à ses droits sur son fils, pour que celui-ci pût être adopté,

MULTIFACERE dicitur sicut magnifacere et parvifacere. Cato : « Neque fidem, neque jusjurandum, neque pudicitiam multifacit : » quod merito ab usu recessit, quia quantitas numero non aestimatur, nec desiderat multitudinem.

MULTIFACERE*. On dit ainsi comme l'on dit magnifacere** et parvifacere***. On lit dans Caton «  Neque fidem, neque jusjurandum, neque pudicitiam multifacit.**** » Ce mot est à bon droit tombé en désuétude, parce que la quantité***** ne s'évalue pas au nombre, et n'a pas besoin de la multiplicité.

*Estimer fort. Ce mot se trouve dans Cicéron.
**Faire grand cas de....
***Faire peu de cas de ...
*****Il ne tient compte ni de la foi, ni du serment, ni de la pudeur.
******Il faut évidemment lire qualitas, et traduire qualité,

MULTIFACERE antiqui dicebant sicut magniface-re, item et parvifacere. Testis est M. Cato in ea, quam scripsit contra Q. Minucium Thermum de X hominibus : « Neque fidem, neque jusjurandum, neque pud-icitiam multifacit.... » Quod quidem merito ab usu recessit, quia qua-litas nec desiderat multitudinem nec conti-netur nu-mero.

MULTIFACERE. Les anciens disaient ainsi comme ils disaient magnifacere et parvifacere. On en a pour témoin Caton, dans la lettre qu'il écrivit contre Q Minucius Thermus, sur les décemvirs : Neque fidem, neque jusjurandum, neque pudicitiam multifacit .... Cette acception est avec raison tombée en désuétude, parce que la qualité* n'a pas besoin de la quantité** et n'est pas contenue dans le nombre.

*Nous avons admis ici la variante qualitas, beaucoup plus en rapport avec le sens que quantitas.
**C'est-à-dire, ne tient pas à la quantité, ne dépend pas de la quantité, ne résulte pas d'elle.

MAGISTERIA dicuntur in omnibus rebus, qui magis ceteris possunt, ut magisterium equitum.

MAGISTERIA*. Ce nom se donne à toutes les fonctions dans lesquelles on peut plus que les autres; comme magisterium equitum**.

*Maîtrises.
**Maîtrise de la cavalerie.

MAGISTERIA dicuntur in omnibus rebus, qui ma-gis ceteris possunt, ut magistros e-quitum, et magistros populi, item ludorum Apo-Ilinis, dixe-runt antiqui, quae nunc aliter di-cuntur, velit ostendit Cato in oratione quam dix-it contra o-rationem....

MAGISTERIA. Ce mot s'emploie à propos de toutes les fonctions où l'on a plus de pouvoir que les autres, comme les anciens ont, dit maqistri equitum*, magistri populi**, magistri ludorum Apollinis***; ces fonctions ont maintenant d'autres dénominations, comme le fait voir Caton dans le discours qu'il prononça contre le discours....

*Maîtres de la cavalerie.
**Maîtres du peuple.
***Maîtres des jeux d'Apollon.

MALEDICTORES dicebantur ab antiquis, qui nunc maledici.

MALEDICTORES. Ce mot était appliqué par les anciens aux hommes que l'on appelle aujourd'hui maledici*.

* Médisants.
 

MALEDI-ctores dicebant antiqui quos nos appellamus maledicos. Cato quum proficisceretur in Hispania : « Re-movendi maledictores. »

MALEDICTORES. Les anciens donnaient cette épithète à ceux que nous appelons aujourd'hui maledici*. Caton, au moment de partir pour l'Espagne, dit: Removendi maledictores**.

*Médisants, calomniateurs.
**Il faut éloigner les calomniateurs.

MIHIPTE Cato pro mihi ipsi posuit.,

MIHIPTE. Caton a employé ce terme pour mihi ipsi*.

*A moi-même.

MIHIPTE, pro mihi ipsi, Cato posuit quum dixit.... « Decuit talenta.... versia, atque.... entia item a....

MIHIPTE. Caton a employé cette forme pour mihi ipsi, lorsqu'il a dit : [ Ici une lacune que nous ne pouvons suppléer.]

 

MANSUES pro mansuetus.

MANSUES pour mansuetus*.

*Doux, modéré.

MANSUES pro mansueto dixit Cato in epistola ad filium.... mansues ad....

MANSUES. Caton a dit ainsi pour mansuetus dans sa lettre à son fils ....

 

MERITAVERE Cato ait pro meruere.

MERITAVERE. Caton a dit ainsi pour meruere*.

*Ils ont mérité.

MERITAVERE, saepe merue-re dixit Cato...., Po-enorum IIII suf-fetes evocaverunt statim om-nis cohortes, omnis etiam qui stipendia merit-averuut.

MERITAVERE. Caton a dit ainsi pour saepe meruere* .... Les quatre suffètes des Carthaginois rappelèrent aussitôt toutes les cohortes, tous les hommes même qui avaient fait plusieurs campagnes**.

*Ils ont souvent mérité.
**Littéralement : Qui avaient mérité plusieurs fois leur, solde.

MAGNIFICIUS idem ipse pro magnificentius dicit, et non frustra. Nain positivus ejus magnifice est.

MAGNIFICIUS. Le même auteur se sert de ce mot pour magnificentius*, et ce n'est pas à tort; car le positif de ce comparatif est magnifice**.

*Plus magnifiquement.
**Magnifiquement.

MAGNI-ficius pro magnificentius usurp-avit Cato in ea, quam scripsit de pascenda musta a-gna : « Quis homo.... pulchrius purgat aut magnificius. » Nunc magnifice-ntius dicimus, quum magni-fice ejus positivus sit. At nepos ejus, in ea quam scripsit.... « Ta-men, ait, quum aedilis curulis esset, Magneae Ma-tris ludos magni-ficentius quam ali fecit. »

MAGNIFICIUS. Caton a employé cette forme pour magnificentius dans la lettre qu'il a écrite sur la manière dont on doit faire paître une brebis nouvelle : Quis homo .... pulchrius purgat aut magnificius*. Maintenant nous disons magnificentius, quoique le positif soit magnifice. Mais son neveu dit, dans la lettre qu'il a écrite .... Tamen , quum aedilis curulis esset, Magnae Matris ludos magnificentius quam alii fecit**.

*Phrase incomplète que, par conséquent, nous ne pouvons traduire.
**Cependant, tandis qu'il était édile curule, il célébra les fêtes de la Grande-Déesse avec plus de magnificence que les autres.

MUNIFICIOR a munifico identidem Cato dixit, quum nunc munificentior dicamus, quamvis munificens non sit in usu.

MUNIFICIOR*. Caton emploie quelquefois ce comparatif de munificus** ; nous disons aujourd'hui munificentior, quoique munificens ne soit pas usité.

*Qui a plus de munificence, plus libéral.
**Qui a de la muificence; libéral.

MAGNIFICIOR quoque idem deduxisse videtur a munifice, quum dicamus nunc munificentior, quam-vis muniflcens non sit apud nos in usu. Cato in ea, quam scripsit, id.... munificior....

MAGNIFICIOR semble également avoir été formé par le même auteur de munifice*, tandis que nous disons maintenant munificentior, quoique parmi nous munificens ne soit pas usité. Caton dit, dans la lettre qu'il a écrite .... munificior....

*Avec munificence.

MEDIOCRICULUS ipse, qui supra, posuit quum ait : « Ridibundum magistratum, pauculos homines, mediocriculum exercitum obviam duci. »

MEDIOCRICULUS*. Le même auteur que nous venons de nommer s'est servi de ce mot, en disant. : Ridibundum magistratum, pauculos homines, mediocriculum exercitum obviam duci**.

*Fort médiocre.
**On se présente avec un magistrat ridicule, avec des hommes en bien petit nombre, avec une armée fort médiocre.

MEDIOCRICULO usus est in ea quam dixit Cato in consulatu : Ridibundum magistratum genere, pauculos homines, mediocriculum exercitum obvium duci.

MEDIOCRICULUS. Ce mot a été employé dans le discours que Caton prononça lors de son consulat : Ridibundum magistratum genere, pauculos homines, mediocriculum exercitum obvium duci*.

*Mener en avant un magistrat rldicule par son extraction, des hommes en très petit nombre, une armée fort médiocre.

MUTINI TITINI sacellum fuit Romae, cui mulieres velatae togis praetextatis solebant sacrificare.

MUTINUS TITINUS avait une chapelle à Rome; les femmes avaient coutume de lui offrir des sacrifices, couvertes de toges prétextes.

 

MUTINI TITINI sacellum fuit in Velis, adversum mutum Mustellinum, in angi-portu, de quo aris sublatis balnearia sunt f-acta do-mus Cn. D-omiti Calvini, quum mansisset ab Urbe condita ad pri-ncipatum Augusti Caesaris inviolatum, religioseque et sancte cultum fuisset, ut ex pontificum libris manifestum est, in quibus significatur fuisse ad sacrarium s-extum et vicensimum, dextra v-ia juxta diver-ticulum.... ubi et colitur et mulieres sacrificant in e-o togis praetextis ula-tae.

MUTINUS TITINUS eut une chapelle à Vèles, contre mutus* Mustellinus dans une ruelle; après en avoir ôté les autels, on y fit les salles de bains de la maison de Cn. Domitius Calvinus; elle était restée intacte depuis la fondation de Rome jusqu'au principat d'Auguste César; elle avait été religieusement et saintement entretenue, ainsi que cela est manifeste d'après les livres des pontifes, où il est dit qu'elle se trouvait au vingt-sixième oratoire, sur la droite de la voie, près du détour..., où elle est vénérée et où les femmes sacrifient à l'intérieur vêtues de robes prétextes.

 *Ce mot est évidemment corrompu.

MATRONAE a magistratibus non submovebantur, ne pulsari contrectarive viderentur, neve gravidae concuterentur. Sed nec viri earum sedentes cum uxoribus in vehiculo descendere cogebantur.

MATRONAE. Les matrones n'étaient pas forcées de se retirer devant les magistrats, afin qu'elles ne parussent point poussées ou foulées, ou qu'elles ne fussent point contusionnées étant enceintes. De plus, leurs maris, assis avec elles dans leur voiture, n'étaient pas forcés à en descendre.

 

MATRONAE a magistra-tibus non summove-bantur, ne pulsari contre-ctarive viderentur, neve gra-vidae concuterentur. Ob quam etiam ca-usam ait Verrius neque earum viros sedentes cum uxoribus de essequo escen-dere coac-tos a magistratibus, quod communi vehiculo vehitur vir et uxor.

MATRONAE. Les matrones n'étaient pas éloignées par les magistrats, afin qu'elles ne parussent point poussées ou foulées, ou qu'elles neftussent point contusionnées étant enceintes. Verrius dit de plus que, pour cette raison, les magistrats ne forçaient point leurs maris assis avec elles à descendre de la voiture, parce que la voiture est commune au mari et à la femme.

 

MINUEBATUR POPULO LUCTUS aedis dedicatione, quum a censoribus lustrum condebatur, quum votum publice susceptum solvebatur; privatis autem, quum liberi nascerentur, quum honos in familiam veniret, quum pater aut liberi, aut vir aut frater ab hoste captus domum rediret, quum puella desponsaretur, quum propiore quis cognatione, quam is qui lugeretur, natus esset, quum in casto Cereris constitissent.

MINUEBATUR POPULO LUCTUS. Le deuil public était abrégé par la dédicace d'un temple, lorsque les censeurs ouvraient le lustre, lorsqu'un voeu fait par l'État était accompli; quant au deuil des particuliers, il cessait lorsqu'il naissait des enfants, lorsqu'il venait quelque honneur dans la famille, lorsque le père ou les enfants, le mari ou le frère, pris par l'ennemi, revenaient à la maison, lorsqu'une jeune fille était fiancée, lorsque naissait un parent plus proche que celui que l'on pleurait, lorsqu'on prenait part aux chastes mystères de Cérès.

*Littéralement : Le deuil était diminué pour le peuple.

MINUITUR POPULO LUCTUS aedis dedicatione, quum censores lustrum condiderunt, quum votum publice susceptum solvitur : privatis autem, quum liberi nati sunt, quum honos in familia venit, quum parens aut liberi, aut vir, aut frater ab hostes captus domum redit, quum desponsa est, quum propriore quis cognatione quam his qui lugetur, natus est, quum in casto Cereris est, omnique gratulationi.

MINUITUR POPULO LUCTUS. Le deuil public est abrégé par la dédicace d'un temple, lorsque les censeurs ont ouvert le lustre, lorsqu'on s'acquitte d'un voeu fait par l'Etat : il cesse pour les particuliers lorsqu'il naît des enfants, lorsqu'un honneur est venu dans la famille, lorsque le père ou le fils, le mari ou le frère, pris par les ennemis, reviennent à la maison, lorsqu'une jeune fille est fiancée, lorsqu'est né un parent plus proche que celui que l'on pleure, lorsqu on est arrivé aux chastes mystères de Cérès, en un mot, en toute fête de famille.

 

MAXIMAE DIGNATIONIS flamen Dialis est inter quindecim flamines, et quum ceteri discrimina majestatis suae habeant, minimi habetur Pomonalis, quod Pomona levissimo fructui agrorum praesidet, id est pomis.

MAXIMA DIGNATIO*. Le flamine de Jupiter jouit du plus haut degré de considération parmi les quinze flamines, et lorsque les autres ont quelque contestation au sujet de leur majesté**, on tient le moins de compte du flamine de Pomone***, parce que Pomone préside aux productions les moins importantes de la terre, c'est-à-dire aux fruits des arbres.

*Le rang le plus élevé.
**C'est-à-dire de leur rang, de leur préséance, de leurs prérogatives.
***C'est-à-dire le flamine de Pomone a le dernier rang.

MAXIMA DIGNATIONIS flamen Dialis est inter quindecim flamines, et quum cetera discrimina majestatis suae habeant, minimi habetur Pomonalis, quod Pomona levissimo fructui agrorum praesidet pomis.

MAXIMA DIGNATIO. Le flamine de Jupiter jouit de la plus haute dignité parmi les quinze flamines, et lorsque d'ailleurs ils établissent les distinctions de leur majesté respective, le dernier en grade est le famine de Pomone, parce que Pomone préside aux productions les moins importantes de la terre, aux fruits des arbres.

 

MUNDUM gentiles ter in anno patere putabant, diebus his : postridie Vulcanalia, et ante diem tertium novas octobris, et ante diem sextum idus novembris. Inferiorem enim ejus partem consecratam diis Manibus arbitrantes clausam omni tempore, præter hos dies qui supra scripti sunt, quod dies etiam religiosos judicaverunt ea de causa, quod his diebus ea quae occulta et abdita religionis deorum Manium essent, in Iucem adducerentur, nihil eo tempore in republica geri voluerunt. Itaque per hos dies non cum hoste manus conserebatur, non exercitus scribebatur, non comitia habebantur, non aliud quidquam in republica, nisi quod ultima necessitas exegisset, administrabatur.

MUNDUS*. Les gentils pensaient que le monde s'ouvre trois fois l'année, aux jours suivants : le lendemain des fêtes de Vulcain, et avant le troisième jour des nones d'octobre, et avant le sixième jour des ides de novembre. Ils croyaient, en effet, que la partie inférieure du monde consacrée aux dieux Mânes, était fermée en tout temps, excepté aux jours que nous venons de désigner. Ils jugèrent aussi que ces jours étaient religieux, par la raison qu'en ces jours, les choses secrètes et cachées du culte des dieux Mânes étaient mises en lumière : ils voulurent donc qu'à ces époques on ne s'occupât d'aucune affaire qui concernât l'État. En conséquence, en ces jours, on n'engageait pas de combat avec l'ennemi, on ne levait pas d'armée, on ne tenait pas les comices, on ne pourvoyait à rien de ce qui regardait la république, si ce n'est à ce qu'exigeait la plus rigoureuse nécessité.

*Le monde.

MUNDUS, ut ait Capito Ateius in lib. VII pontificali, ter in anno patere solet, diebus his : postridie Volcanalia, et ante diem VI id. nov. Qui quid ita dicatur sic refert Cato in commentariis juris civilis : « Mundo nomen impositum est ab eo mundo, qui supra nos est : forma enim ejus est, ut ex his qui intravere cognoscere potuit adsimilis illae : ejus inferiorem partem veluti consecratam dis Manibus clausam omni tempore, nisi his diebus qui supra scripti sunt, majores c-ensuerunt habendam, quos dies etiam religiosos judicaverunt ea de causa quod quo tempore ea quae occulta et abdita ea religionis deorum Manium essent, veluti in lucem quamdam adducerentur, et patefierent, nihil eo tempore in rep. geri voluerunt. Itaque per eos dies non cum hoste manus conserebant : non exercitus scribehatur : non comitia habeba-ntur : non aliud quicquam in rep. nisi quod ultima necessitas admonebat, administrahatur.

MUNDUS. Le monde, comme le dit Capito Ateius dans son septième livre pontifical, s'ouvre habituellement trois fois l'an, aux jours suivants : le lendemain des fêtes de Vulcain, et avant le sixième jour des ides de novembre. Caton nous apprend ce que cette expression signifie, dans ses commentaires sur le droit civil : « Le monde a tiré son nom de ce monde qui est placé au-dessus de nous; or sa forme, autant que j'ai pu la connaître par ceux qui y ont pénétré, est assez semblable à lui. » Les anciens ont pensé qu'il fallait croire sa partie inférieure, comme consacrée aux dieux Mânes, fermée en tout temps; ils ont aussi considéré ces jours comme sacrés, par cette raison qu'au temps où les choses cachées et enveloppées des mystères des dieux Mânes étaient produites jusqu'à un certain point à la lumière, et se découvraient, on avait défendu de s'occuper de rien dans l'Etat. En conséquence, en ces jours, on n'engageait pas de combat avec les ennemis; on ne levait pas d'armée; on ne tenait pas les comices; on ne pourvoyait à nulle autre chose dans la république, si ce n'est à ce qu'exigeait la plus impérieuse nécessité.

 

MOS est institutum patrium pertinens maxime ad religiones caerimoniasque antiquorum.

MOS*. C'est une institution héréditaire qui concerne surtout les pratiques religieuses et les cérémonies des anciens.

*Coutume, usage; surtout coutume publique.

MOS est institutum pa-trium; id est memoria veterum pertinens maxime ad religiones, caerem-oniasque antiquorum.

MOS. C'est une institution héréditaire; la mémoire des anciens, en ce qui concerne surtout les pratiques religieuses et les cérémonies de l'antiquité.

 

MILIUM quidam putant cepisse nomen a maxima nummorum summa, quae est mille, quod ali Graecae stirpis judicant esse, quum id illi κέγχον vocent; tam hercules, quam panicum μελίνην.
 

MILIUM. Le millet, selon quelques auteurs, tire son nom de la somme la plus considérable de pièces de monnaie, qui est mille* ; d'autres croient qu'il est d'origine grecque; les Grecs pourtant appellent le millet κέγχον ; c'est, par Hercule, comme ils appellent le panic μελίνη.

*Mille.

MUNICIPALIA SACRA vocabantur, quae ante Urbem conditam colebantur.

MUNICIPALIA SACRA. On appelait fêtes municipales celles qui se célébraient avant la fondation de Rome.

 

MUNICIPALIA SACRA vocantur, quæ ab initio habuerunt ante civitatem Romanam acceptam quae observare eos voluerunt pontifices, et eo more facere, quo adfuissent antiquitus.

MUNICIPALIA SACRA. On appelle sacrifices municipaux ceux que célébraient dans le principe les individus avant d'être admis dans la cité romaine; les pontifes voulurent qu'ils observassent ces solennités, et les accomplissent selon le rite auquel ils étaient accoutumés depuis les temps les plus anciens.

 

MINORA TEMPLA fiant ab auguribus quum loca aliqua tabulis aut linteis sepiuntur, ne uno amplius ostio pateant, certis verbis definita. Itaque templum est locus ita effatus, aut ita septus, ut ea una parte pateat, angulus quod adfixus habeat ad terram.

MINORA TEMPLA*. Les augures établissent les petits cercles d'observation lorsqu'ils délimitent certains lieux par des planches ou des toiles, afin qu'ils ne soient ouverts que par une entrée, et après les avoir déterminés par certaines paroles. Le temple est donc un lieu consacré par des paroles ou entouré de barrières, de telle sorte qu'il soit ouvert d'un seul côté, et qu'il ait ses angles fixés en terre.

*Littéralement : Temples plus petits. On sait que, dans son acception la plus générale, le mot templum désigne l'espace du ciel marqué et consacré par les augures pour y observer le vol des oiseaux.

MANALIS FONS appellatur ab auguribus puteus perennis, neque tamen spiciendius videtur, quia flumen id spiciatur, quod sua sponte in amnem influat.
 

MANALIS FONS. Les anciens appellent ainsi un puits qui coule sans cesse, et qui ne semble pourtant pas visible, parce que ce courant d'eau est visible, qui s'écoule de lui-même dans un fleuve.

 

MANES DII ab auguribus vocabantur, quod eos per omnia manare credebant, eosque deos superos atque inferos dicebant.
 

MANES. Les dieux Mânes étaient ainsi nommés par les augures, parce qu'on croyait qu'ils s'insinuaient* par toutes choses, et on les appelait dieux d'en haut et dieux d'en bas.

*Manabant.

MANES DI ab auguribus invocantur, quod i per omnia aetheria terrenaeque man-are credantur. Idem di su-peri atque inferi dicebantur, quos ideo invocabant augures, quod hi existimabantur favere vitae hominis.

MANES DII. Les dieux Mânes sont invoqués par les augures, parce qu'ils s'infiltrent, à ce qu'on croit, dans toutes les choses aériennes et terrestres. Ces mêmes dieux étaient appelés dieux d'en haut et dieux d'en bas ; et les augures les invoquaient, parce que, selon l'opinion générale, ils étaient favorables à la vie des hommes.

 

MU-nus, ait Verrius, dicitur administratio r. p. publi-cae, magistratus, aut praefectu-rae, inperi, provinciae : quae multitudinis univer-sae consensu, atque legitimis in unum convenientis populi comit-is alicui mandatur per suffragia, ut capere eam possit jussu populi demandatam certove ex tempore.... et certum usque at tempus admi-nistrare.

MUNUS. On appelle ainsi, dit Verrius, l'administration de la république, la gestion d'une magistrature, et d’une préfecture, d'un commandement, d'une province : elle est confiée par consentement de toute la multitude, et par les comices légitimes du peuple réuni en un seul corps, par suffrages, à une personne, afin qu'elle puisse prendre possession après qu'elle lui a été déléguée par l'ordre du peuple, soit à partir d'un temps déterminé ...., et l'administrer jusqu'à un temps fixé.

 

MONSTRA dicuntur naturae modum egredientia, ut serpens cum pedibus, avis cum quatuor alis, homo duobus capitibus, jecur, quum distabuit in coquendo.

MONSTRA. On appelle monstre tout ce qui sort des règles de la nature, comme un serpent avec des pieds, un oiseau avec quatre ailes, un homme à deux têtes, le foie, lorsqu'il s'est fondu en cuisant.

 

MONSTRA, dicuntur na-turae modum e-gredientia, ut serpens cum pedibus, avis cum quat-uor alis : homo duobus capitibus, jecur quum dist-abuit in coquendo.

MONSTRA. On appelle monstre tout ce qui sort des règles de la nature, comme un serpent avec des pieds un oiseau avec quatre ailes, un homme à deux têtes, le foie lorsqu'il s'est dissous en cuisant.

 

MUTA. EXTA appellabant, ex quibus nil divinationis animadvertebant.

MUTA EXTA. On appelait entrailles muettes celles qui ne fournissaient rien à la divination.

 

MUTA EXTA dicuntur, quibus ni-l divinationis aut deorum responsi inesse animadvertunt ; contra ad-jutoria, quae certum aliquid eventurum indi-cant, aut ab in-cendio ut caveamus, aut a veneno talique re certum aliquod manifestumque instare periculum, item quae. r. p. portendunt finium deminution-em.

MUTA EXTA. On appelle entrailles muettes celles où l'on ne remarque rien qui puisse servir à la divination ou qui manifeste la réponse des dieux; on appelle au contraire entrailles adjuvantes* celles qui annoncent qu'une chose doit arriver certainement, ou que nous devons nous garantir de l'incendie, on que nous sommes menacés d'un danger certain et manifeste par le poison ou toute autre chose semblable, ou celles encore qui font présager que la république est menacée de voir resserrer ses frontières.

*Adjutoria, qui aident.

MINORA item quema-JORA AUSPICIA quae d-icantur, docet Messala; nam majora consulum, pr-ætorum, censorum dici ait; re-liquorum minora : quum illi majores, hi autem mino-res magistratus dic-i consueverint.

MINORA, MAJORA AUSPICIA. Messala nous apprend ce que l'on entend par grands auspices et petits auspices; car il dit que l'on appelle grands auspices ceux des consuls, des préteurs, des censeurs; et petits auspices ceux des autres personnages : parce qu'on appelait d'habitude ceux-là les grands magistrats, et ceux-ci les petits magistrats.

 

MENSAE in ædibus sacris ararum vicem obtinebant.

MENSAE. Les tables, dans les édifices sacrés, remplaçaient les autels.

 

MEN-SAE, in ædibus sacris ara-rum vicem obtinent, quia legibus earum omnium s-imul menue dedicantur, ut velut in ararum vel in pulvinaris loco sint. Pri-vati quoque in primis salina et patellas apponunt, ubi sacras habituri sint mensas, in quibus parentatio, non sacrific-ium, fieri possit.... magno cr..., tenebat aram....

MENSAE. Les tables, dans les édifices sacrés, tiennent la place des autels, parce que par les lois on consacre à la fois toutes les tables de ces édifices, afin qu'elles remplacent soit les autels, soit le pulvinar*. Les particuliers y placent tout d'abord les salières et les coupes, dès qu'ils veulent avoir des tables sacrées, où peut se faire non un sacrifice, mais un service funèbre ....

*Le coussin sur lequel, dans certaines solennités, on plaçait les statues des dieux.

MILLE URBIUM protinu-s stetit pro regno dixisse ait.... Veranius in libro quem inscripsit Priscarum vo-cum, quod ei summae antiquitatis esse videtur, eique causam Grae-cus sermo dedisse, χιλιὰς πόλεων, eo autem non amplius uti Latinos.

MILLE URBIUM*. Veranius, dans le livre qu'il a intitulé des Mots anciens, dit que cette expression a été employée dans le sens de regnum, et elle lui parait appartenir à une très haute antiquité; selon lui, elle vient de la locution grecque χιλιὰς πόλεων*** ; mais, ajoute-t-il , les Latins ne s'en servent plus.

*Mille villes, un millier de villes.
**Royaume.
***Une chiliade, c'est à.dire un millier de villes. C'est l'équivalent rigoureux de l'expression latine.

MUTAS et sem-ivocales antiqui non duplicabant in sc-ribendo, aut.... et ita primum Ennium scrip-sisse, in eo.... a quo littera.... duplicata sit primum.

MUTAE*. Les anciens ne redoublaient pas en écrivant les lettres muettes et les demi-voyelles, ou .... et, qu'Ennius écrivit ainsi le premier, dans le .... par qui la lettre fut pour la première fois redoublée.

 *Muettes.

MANUMITTI servus dicebatur, quum dominus ejus, aut caput ejusdem servi, aut aliud membrum tenens dicebat : Hunc hominem liberum esse volo, et emittebat eum e manu.

MANUMITTI*. On disait qu'un esclave était affranchi par la main lorsque son maître, posant la main sur la tête de cet esclave ou sur quelque autre de ses membres, disait : " Je veux que cet homme soit libre," et qu'ensuite il ôtait sa main de dessus lui.

*Etre lâché de la main.

MANUMITTI dicitur ser. sacrorum causa, quum dominus ejus tenens m-odo caput modo membrum aliud ejusdem servi ita edicite : Hunc hominem liberum esse volo, ac pro eo auri X puri, probi, profani, mei solvam, si usquam digre-diatur a sacris, quum fuerit juris sui. Dum his ser-vum circumagit et e manu homi-nem liberum mit-tit.

MANUMITTI. On dit qu'un esclave est affranchi par la main à cause des choses saintes, lorsque le maître tenant soit la tête, soit un autre membre de ce même esclave, dit : Je veux que cet homme soit libre, et je payerai pour lui dix pièces d'or pur, franc, profane, m'appartenant, si quelque part il se retire des usages sacrés lorsqu'il sera libre*. Alors il fait tourner l'esclave sur lui-même, et lâche de sa main un homme libre.

*Littéralement : Lorsqu'il sera de son propre droit, c'est-à-dire lorsqu'il sera son propre maître.

MOSCILLIS Cato pro parvis moribus dixit.

MOSCILLIS a été employé par Caton pour moribus*.

*Moeurs, usage.

MOSCILLIS Cato pro parvis qui moribus dixit....

MOSCILLI. Caton, qui a employé ce terme pour parvi mores* ....

 *Petites coutumes.

MIGRARE MENSA, quae loco sacro esset d-isque templi posita, inauspicatum apud antiquos habeba-tur, quum sequitur sua migrantem poena.

MIGRARE MENSA, se retirer d'une table placée dans un lieu saint et consacrée aux dieux était considéré citez les anciens comme un acte de mauvais augure, tellement que le châtiment atteignait celui qui se retirait ainsi.

 

MENSAS aiunt q-uidam fuisse in tri-viis poni solitas, quae sint triv-iales appellatae.

MENSAE. Quelques auteurs disent que d'habitude étaient placées dans les carrefours des tables appelées triviales*.

*De carrefour.

MENTECAPTUS dicitur, quum mens ex hominis potestate abit, et idem demens, quod de sua mente decesserit, et amens, quod a mente abierit.

MENTECAPTUS* se dit d'un homme au pouvoir duquel sa raison échappe; on le dit demens, parce qu'il s'est séparé** de sa raison, et amens, parce qu'il a quitté*** sa raison.

*Pris par la raison.
**Decessit.
***Abiit. Il est impossible de rendre rigoureusement en français cette distinction, qui repose sur la différence des deux prépositions a et de.

MENTE CAPTUS dicitur, quum mens ex hominis potestate abit, et idem appellatur de-mens, qui quod de sua mente decesserit et a mente mente abierit.

MENTE CAPTUS. On appelle ainsi l'homme qui n'est plus maître de sa raison; on l'appelle demens et parce qu'il s'est départi de sa raison, et amens parce qu'il s'est éloigné de sa raison.

 

MANARE SOLEM. antiqui dicebant, quum solis orientis radii splendorem jacere coepissent, a quo et dictum putabant mane. Alii dictum mane putant ab eo, quod manum bonum dicebant.

MANARE* SOLEM. Les anciens disaient que le soleil se répand, pour signifier le moment où les rayons du soleil levant commencent à se projeter; ils croyaient aussi que de là venait le mot mane**. Selon d'autres, ce mot vient de ce que le mot manus était synonyme de bonus***.

*Littéralement : Couler, s'infiltrer.
**Matin.
***Bon.

MANARE SOLEN tum so-litos esse antiquos dicere ait Verrius, quum sous orientis radii splendorem jacere coep-issent, atque ideo primum diei tempus mane dictum : quam-vis magis addicitur ut credat, a mano bono ma-ne, idem a mature : quod id bonum est quod maturum est : unde et Matuta di-cta esse videtur Mater.

MANARE SOLEM. Selon Verrius, les anciens avaient coutume de dire que le soleil se répand ou s'infiltre, lorsque les rayons du soleil levant ont commencé à darder, et que pour cela on appelle mane la première partie du jour; pourtant il est plus porté a croire que mane vient de manus, équivalent de bonus, ou encore de mature* parce que ce qui est mûr est bon : d'où semble venir le nom de Matuta donné à la Grande-Déesse.

*Mürement.

MAMERTINI appel-lati sunt ha-c de causa. quum de toto Samnio gravis incidisset pestilentia, Sthennius Mettius, ejus gentis princeps, convocata civium suorum concione, exposuit se vidisse in quiete præcipientem Apollinem, ut si vellent eo malo liberari, ver sacrum voverent, id est quaecumque vere proximo nata essent, immolaturos sibi, quo facto levatis post annum vicensimum deinde ejusdem generis incessit pestilentia. Rursum itaque consultus Apollo respondit, non esse persolutum ab his votum, quod homines immolati non essent : quos si expulissent, certe fore ut ea clade liberarentur. Itaque i jussi pallia decedere, quum in parte ea Si-ciliae consedissent, quae nun-c Tauricana dicitur, forte labo-rantibus bello no-v-o Messanesibus auxilio venerunt ultro, eosque ab eo liberarunt provinciales : quod ob me-ritum eorum, ut gratiam referrent, et in suum corpus, communionemquo agrorum invitarunt eos, et nomen acceperunt unum, ut dicerentur Mamertini, quod conjectis in sortem duodecim deorum nominibus, Mamers forte exierat : qui lingua Oscorum Mars significatur. Cujus historiae auctor est Alfius libro primo belli Carthaginiensis.

 

MAMERTINI. Voici pourquoi les Marnertins ont reçu ce nom : une terrible contagion s'était appesantie sur tout le Samnium. Sthennius Mettius, chef de cette nation, convoqua l'assemblée de ses concitoyens ; il leur exposa que durant son repos, Apollon lui était apparu et lui avait déclaré que s'ils voulaient être délivrés de ce mal, ils eussent à vouer un printemps sacré, c'est-à-dire à faire voeu d'immoler en l'honneur du dieu tons les êtres qui naîtraient le printemps suivant. Ils le firent et furent soulagés; mais vingt ans après, ils devinrent la proie d'une contagion de la même espèce; en conséquence, Apollon, consulté de nouveau répondit qu'ils n'étaient pas quittés de leur voeu, puisque les hommes n'avaient pas été immolés ; que, s'ils les expulsaient, ils seraient certainement délivrés de ce fléau. Ces jeunes hommes donc, ayant reçu l'ordre de quitter leur patrie, s'établirent dans cette partie de la Sicile qu'on nomme aujourd'hui Tauricane; les Messaniens souffrant par hasard d'une nouvelle guerre, ils allèrent volontiers à leur secours, et ils délivrèrent les provinciaux de la guerre ; pour leur témoigner leur reconnaissance de ce service, les Messaniens les invitèrent à s'incorporer à eux et à partager leur territoire, et ils reçurent un seul et même nom, celui de Mamertins, parce que les noms des douze grands dieux ayant été mêlés ensemble pour que l'on en tirât un au sort, le hasard voulut que celui de Mamers sortit de l'urne. Or ce nom, en langue osque, signifie Mars. Cette histoire est rapportée par Alfius, au livre premier, de la Guerre de Carthage.

 

MURRATA POTIONE usi sunt antiqui; sed postea assuerunt diis suis libare, ideoque XII Tabulis est cautum, ne mortuo inderetur.

MURATA POTIO. Les anciens se sont servis d'une boisson mêlée de myrrhe; mais plus tard ils prirent l'habitude d'en faire des libations à leurs dieux; aussi est-il défendu par les Douze-Tables d'en faire en l'honneur des morts.

 

MURATA POTIONE usus antiquos indicio est, quod etiam nunc aediles per supplicationes dis addunt ad pulvinaria, et quod XII Tabulis cavetur, ne mortuo indatur, ut ait Varro in Antiquitatum lib. I.

MURRATA POTIO. Les anciens usaient d'une boisson mêlée de myrrhe; nous en avons un indice en ce qu'aujourd'hui encore les édiles, dans leurs supplications, en offrent aux dieux lorsqu'on pose leurs statues sur le pulvinar, et en ce que les Douze-Tables défendent d'en faire des libations aux morts, comme le dit Varron au livre premier des Antiquités.

 

MUGER, muccosus.

MUGER, morveux.

 

MUGER dici solet a castrensium hominibus, quasi muccosus is qui talis male ludit.

MUGER. Dénomination employée par les hommes qui vivent dans les camps, comme on appelle morveux celui qui joue mal aux dés.

 

MURIES dicebatur sal in pila tunsum et in ollam fictilem conjectum et in furno percoctum, quo dehinc in aquam misso vestales virgines utebantur in sacrificio.

MURIES. On appelle ainsi du sel pilé dans un mortier, jeté dans un pot de terre et desséché au four, et qui, mêlé ensuite à de l'eau, servait aux vierges vestales dans le sacrifice.

 

MURIES est, quemadmodum Veranius docet, ea quae fit ex sali sordido, in pila pisato, et in ollam fictilem conjecto, ibique operto gypsatoque et in furno percocto, cui virgines vestales serra ferrea secto, et in seriam conjecto, quae est intus in aede Vestae in penu exteriore, aquam jugem, vel quamlibet praeterquam quae per fistulas venit, addent, atque ea demum in sacrificiis utuntur.

MURIES. C'est, comme nous l'apprend Veranius, une sorte de saumure faite avec du sel impur, pilé dans un mortier, et jeté dans un pot de terre, puis cuit sous un couvercle de gypse dans un four ; après l'avoir coupé avec un instrument de fer*, et l'avoir jeté dans le saloir qui est à l'intérieur dans le temple de Vesta et dans l'asile extérieur, les vestales y ajoutent de l'eau vive ou toute autre eau amenée par des tuyaux, et s'en servent ensuite dans les sacrifices.

*Littéralement : Scie,

MORTUAE PECUDIS CORIO calceos aut soleas fieri flaminibus nefas habebatur, quoniam sua morte exstincta omnia funesta aestimabantur.

MORTUAE PECUDIS CORIUM. Il était défendu aux flamines de se faire faire des souliers ou des . sandales de la peau d'un animal mort*, parce que tous les animaux morts de maladie étaient regardés comme funestes**.

*Il faut entendre ici, mort de mort naturelle, c'est-à-dire de maladie.
**De Mauvais prestige (impur ?).

MORTUAE PECUDIS CORIO calceos, aut soleas fieri flaminicis nefas habetur.... sed aut occisae alioqui, aut immolatae, quoniam sua morte exstincta omnia funesta sunt.

MORTUAE PECUDIS CORIUM ....On regarde comme un sacrilège que les femmes des flamines se lassent faire des souliers ou des sandales du cuir d'un animal mort de maladie; mais elles peuvent employer à cet usage le cuir d'un animal tué d'une manière quelconque, ou immolé dans un sacrifice, parce que tous les animaux morts de maladie sont funestes.

 

ME pro mihi dicebant antiqui.

ME était employé par les anciens pour mihi*.

 *A moi.

ME pro mihi dicebant antiqui, ut Ennius, quum ait lib. II : « Si quid me fuerit humanitus, ut teneatis. » Et Lucilius : « Nunc ad te redeo, ut quae res me impendet, agatur. »

ME. Les anciens disaient me pour mihi, comme Ennius, lorsqu'il écrit, au livre II : Si quid me fuerit humanitus, ut teneatis* ; et Lucilius : Nunc ad te redeo, ut quae res me impendet, agatur**.

*Si humainement il était en mon pouvoir que vous tinssiez.
**Maintenant je reviens à toi pour traiter l'affaire qui me concerne.

MINORUM PONTIFICUM MAXIMUS dicitur, qui primus in id collegium venit : item minimus, qui novissimus.

MINORUM PONTIFICUM MAXIMUS. On appelle le plus grand des pontifes inférieurs, celui qui est entré le premier dans ce collège, et le plus petit, celui qui y est entré le denier.

 

MALEVOLI MERCURII signum, id est statuam, appellabant ideo, quod in nullius tabernam spectabat.
 

MALEVOLUS MERCURIUS. L'image, c'est à-dire la statue de Mercure Malveillant était appelée ainsi parce qu'elle n'était tournée du côté d'aucune boutique.

 

MALEVOLI MERCURII signum erat proxime Janum; qui item erat in Turdellis M.... os..., appellabatur : Malevoli autem, quod in nullius tabernam spectabat.

 

MALEVOLUS MERCURIUS. L'image de Mercure Malveillant était tout près de Janus, à l'endroit où passait le chemin de Turdelles* .... Cette statue était appelée de Mercure Malveillant, parce qu'elle n'était tournée vers aucune boutique.

*Quartier de Rome sur lequel du reste, on n'a pas d'autre indication. La lacune ne peut se restituer.

MALLUVIUM dicitur, quo manus lavantur. - MALLUVIAE, quibus manus sunt lautae. - PELLUVIAE, quibus pedes.
 

MALLUVIUM*. C'est le bassin où l'on se lave les mains. On appelle MALLUVIAE les bassins où l'on se lave les mains, et PELLUVIAE**, ceux où l'on se lave les pieds.

*De manus, main, et luo, je lave.
**De pes, pied, et luo, je lave.

MALLUVIUM latum in commentarium sacrorum signilicat, manus qui lavet, a quo malluviae dicuntur, quibus manus sunt lautae perinde, ut quibus pedes, pelluviae.

MALLUVIUM désigne un bassin qui sert aux cérémonies religieuses, et où l'on se lave les mains; de là on appelle malluviae ceux où l'ont se lave les mains, et pelluviae ceux où l'où se lave les pieds.

 

MAXIMUM PRÆTOREM dici putant ali eum, qui maximi imperi sit ; ali, quia aetatis maxime. Pro collegio quidem augurum decretum est, quod in Salutis augurio praetores majores et minores appellantur, non ad aetatem, sed ad vim imperii pertinere.

MAXIMUS PRAETOR. Les uns croient que l'un appelle le plus grand préteur celui qui a la plus haute autorité; selon d'autres, cette qualification s'appliquerait à celui qui est le plus âgé. or, pour le collège des augures, il a été décidé que si dans l'augure du Salut on distingue les préteurs en grands et petits, cette distinction s'applique non à l’âge, mais à l'étendue du pouvoir.

 

MORTIS CAUSA stipulatio existimatur fieri, ut ait Antistius Labeo, quae ita fit, ut morte promissoris confirmetur, aut, ut quidam dixerunt, cujus stipulationis mors fuit causa.

MORTIS CAUSA*. On croit, et c'est l'opinion d'Antistius Labéon, qu'une stipulation se fait pour cause de mort, lorsqu'elle se fait de telle sorte qu'elle est confirmée par la mort du prometteur; ou bien, comme l'ont dit quelques-uns, c'est une stipulation dont la mort est la cause.

 *Pour cause de mort.

MARSPEDIS, sive sine R littera MASPEDlS, imprecatitie solita vallium quid significet, ne Messala quidem augur in explanatione auguriorum reperire se potuisse ait.

MARSPEDIS, ou MASPEDIS sans la lettre R :l'augure Messala dit n'avoir pu trouver même, dans l'explication des augures, ce que signifie ce mot dans les prières des solitaurilia*.

*Fêtes quinquennales, où l'on sacrifiait des victimes tout entières.

MAJOR CONSUL dicitur vel is penes quem fasces sunt, vel is qui prior factus est. Praetor autem major urbanus, minores ceteri.

MAJOR CONSUL. On appelle grand consul soit celui qui est en possession des faisceaux, soit celui qui a été nommé le premier. Quant aux préteurs, le préteur de la ville est le grand préteur; les autres sont les petits.

 

MAJOREM CONSULEM L. Caesar putat dici, vel eum, penes quem fasces sint, vel eum, qui prior factus sit. Praetorem autem majorem, urbanum : minores ceteros.

MAJOR CONSUL. L. César croit qu'on appelle ainsi soit celui à qui reviennent les faisceaux, soit celui qui a été nommé le premier : que, quant aux préteurs, celui de la ville est le grand, et les autres, les petits.

 

MENIDICUM dici Verrius putat a mente ejus, quam fefellerit fortuna, vel quod precetur quemque, ut vitae suae medeatur cibo.

MENDICUS*. Verrius croit que ce mot vient de la pensée** de celui que la fortune a trompé, ou de ce qu'il prie le premier venu de lui soutenir*** la vie par des aliments.

*Mendiant.
**A mente.
***Mederi, remédier à... Il est impossible de conserver en français le rapport de consonance, plutôt que de sens, qui se trouve entre les mots mendicus, mens et medeor.

MEND-icum dici Verrius putat a mente ejus, quam fef-ellerit fortuna, vel quod precetur quemque ut vitae su-ae medeatur cibo.

MENDICUS. Verrius croit que ce mot vient de la raison de celui auquel la fortune a fait défaut, ou de ce que le mendiant supplie le premier venu de venir en aide à sa subsistance par des aliments.

 

MATER MATUTA, Manes, mane, rnatrimonium, materfamiliae, matertera, matrices, materiae dictæ videntur, ut ait Verrius, quia sint bona, qualia scilicet sint, quæ sunt matura, vel potius a matre, quæ est originis Græcæ.
 

MATER MATUTA*, Manes**, mane***, matrimonium****, mater familiae*****, matertera******, matrices*******, materiae********* ; ces choses, comme le dit Verrius, semblent avoir été nommées ainsi, parce qu'elles sont bonnes, telles que sont les choses qui sont mûres ; ou plutôt du mot mater*********, qui est d'origine grecque.

*La Bonne-Déesse.
**Les Mânes.
***Matin.
****Mariage.
*****Mère de famille.
******Tante maternelle.
*******Les femelles portières, ou les matrices.
********Matières.
********* Mère.

MATER MATUTA manis, mane, matrimonium, materfamiliae, matertera, matrices, materiae dictae videntur, ut ait Ve-rrius, quia sint bona, qualia scilicet sint, quæ sunt matura, vel potius a matre, quæ est ori-ginis Graecae μήτηρ.

MATER MATUTA, manis, mane, materfamiliae, matrices, materiae ; toutes ces choses ou personnes semblent, comme le dit Verrius, avoir été appelées ainsi, parce qu'elles sont bonnes telles que sont les choses qui sont mûres, mais plutôt du mot mater, qui vient du grec μήτηρ.

 

MODO quodam, id est ratione, dicuntur ista omnia : a modo fit commoditas, commodus, commodat, accommodat, modice, modestia, moderatio, modificatio.
 

MODUS*. De modus, c'est-à-dire d'une certaine manière d'être, viennent les mots suivants : de modus sont formés commoditas**, commodus***, commodat****, accommodat*****, modice******, modestia*******, moderatio********, modificatio*********.

*Manière, mode.
 **Conmodité.
***Commode.
****Il prête.
*****Il accommode.
******Modiquement.
*******Modestie.
********Modération.
*********Modification, changement.

MODO quodam, id est ratione, dicuntur ista omnia : a modo fit commodi-tas, commodus, commodat, accommo-dat, modi-ce, modestia, moderatio, modi-ficatio.

MODUS. De modus, c'est-à-dire d'une certaine manière d'être, viennent les mots suivants ; de modus sont formées commoditas, commodus, commodat, accommodat, modice, modestia, moderatio, modificatio.