LIVRE IV
DUCO employé pour puto vient du grec dokÇ , qui a le même sens.
DUPLIO. Les anciens employaient ce mot dans le sens où nous disons duplum Il vient du grec diploèn.
DUICENSUS, recensé avec un autre, c'est-à-dire avec son fils.
DUIS a deux sens. Car il s'employait pour dÛw et pour dederis
DUIDENS, victime ayant deux ans.
DUELLUM, guerre. Ce mot vient de ce que deux partis qui se disputent la victoire en viennent aux mains. De là le mot perduellio, celui qui continue opiniâtrement la guerre.
DUONUM, bon.
DUPLABIS pour duplicabis.
DUODEVIGINTI. Cette manière de parler parait nous être venue des Grecs, qui s'expriment ainsi : duoÝn deñntoi eàkosin et ¥nòw deñntow eàkosin.
DUMOSA, couverte de buissons.
DUBAT, pour dubitat.
DUBENUS. Ce mot était, chez les anciens, le même que le mot actuel dominos.
DUSMO IN LOCO signifie, dans Livius, un lieu couvert de buissons. Car, dans certains mots, les anciens intercalaient la lettre s, et disaient cosmittere pour committere , et Casmenae pour Camenae.
DUMECTA. Les anciens employaient ce mot comme par contraction de dumiceta, Nous disons aujourd'hui dumeta.
DOMUS vient du grec dñmow.
DRACONES. Les dragons ont été appelés ainsi de d¡rkesyai, qui signifie voir. Car on dit qu'ils ont la vue extrêmement nette et perçante; et pour cette raison les anciens ont imaginé qu'ils étaient préposés à la garde des trésors. On les a aussi donnés pour attributs à Esculape, parce qu'on les considère comme une espèce douée de la plus grande vigilance, qualité au plus haut point nécessaire à la médecine.
DICI. Les Romains avaient coutume de dire, dans tous leurs sacrifices et dans toutes leurs prières, cette formule: Populo Romano Quiritibusque, c'est-à-dire Curensibus : Cures avait été une cité très puissante des Sabins.
DALIVUM. Selon Aurelius, ce mot signifie renversé, couché sur le dos ; et selon Elius, niais, imbécile. Dans la langue des Osques, il signifie aussi fou, insensé. Santra, au contraire, pense que l'on emploie ce mot dans le même sens que le grec deÛlaiow c'est à-dire homme atteint de quelque folie digne de pitié.
DAPS. Les anciens appelaient ainsi un festin religieux qui se faisait, soit aux semailles d'hiver, soit au printemps. Ce mot vient du grec ; car, dans cette langue, ce genre de festin est nommé daÛw. Aussi les anciens disaient-ils qu'ils avaient été reçus dapatice, pour dire qu'ils avaient été reçus magnifiquement ; et ils appelaient dapaticum tout ce qui était grand et magnifique.
DAEDALA, épithète donnée par Lucrèce à la terre, à cause de la variété des objets et des ouvrages qui la couvrent, par Ennius à Minerve, et par Virgile à Circé. On en conçoit la raison, quand on sait qu'en grec daid‹llein signifie varier.
DAMIUM ,sacrifice qui se célébrait à couvert en l'honneur de la Bonne-Déesse. On l'appelait ainsi par antiphrase, parce qu'il n'était nullement damñsion, c'est-à-dire public. La déesse elle-même était appelée Damia, et sa prêtresse damiatrix.
DACRIMAE. Livius a souvent écrit ainsi pour lacrymae , de ce que les Grecs appellent les larmes d‹krua ; on a écrit de même dautia pour lautia, présents faits aux ambassadeurs en signe d'hospitalité.
DANUNT, pour dant .
DASI, pour dari.
DANISTAE, usuriers.
DAGNADES, genre d'oiseaux que les Égyptiens ont coutume de lier avec des couronnes dans leurs orgies, parce qu'à force de pincer, de becqueter et de chanter, ils ne laissent pas aux buveurs la faculté de dormir.
DAUNIA. L'Apulie est ainsi appelée du nom de Daunus, homme illustre de la nation illyrienne, qui vint occuper cette contrée après avoir quitté sa patrie à la suite de dissensions domestiques.
DORSUM, dos, ainsi appelé parce que cette partie du corps se courbe dit haut en bas.
DONUM . Ce mot vient du grec ; les Grecs le rendent par dÇron.
DONATICAE CORONAE, couronnes qu'on donnait aux vainqueurs dans les jeux ; celles qui, dans la suite, furent instituées par luxe, excédaient les proportions nécessaires pour s'adapter à la tête : on fait de cette dimension exagérée celles dont on orne les images des dieux Lares.
DOS, est évidemment tiré du grec ; car, dans cette langue, didñnai signifie donner
DOLIOLA, endroit de Rome ainsi nommé, parce qu'au temps où les Gaulois sénonais envahirent la ville, on déposa en cet endroit les objets sacrés, enfermés dans des tonneaux. Par cette raison, il était défendu même de cracher en ce lieu.
DOLUS. Maintenant nous n'employons ce mot qu'en mauvaise part ; mais il était également pris en bonne part chez les anciens. De là vient que nous disons encore sine dolo malo , parce qu'en effet l'usage joignait aussi au mot dolus l'adjectif bonus.
DIRUS, né sous l'influence de la colère d'un dieu.
DEROGARE signifie proprement qu'une loi nouvelle décide qu'une chose ordonnée par une loi ancienne n'aura plus lieu. Derogare est donc synonyme de detrahere.
DIERECTUS. On employait ce mot par antiphrase pour signifier un mauvais jour
DIRIGERE se trouve dans Plaute pour discedere.
DERUNCIUNT, ils nettoient.
DIRUTUS AERE, renversé, privé de sa paye. Les anciens appliquaient cette expression au soldat auquel, pour le punir d'un acte honteux, on ne donnait pas sa paye, parce que l'argent qui la représentait revenait au fisc et n'entrait pas dans la poche du soldat.
DELICATA. On appelait ainsi les choses consacrées aux dieux ; aujourd'hui l'on dit dedicata. De là reste encore maintenant le mot delicatus, comme si l'on disait voué au jeu. Or, dedicare est proprement déférer par des paroles.
DEPUVERE, battre, frapper. Lucilius dit : Palmisque misellam Depuvit me, c'est-à-dire il m'a battue; ce mot vient du grec paÛein.
DEDITA signifie tout à fait donnée..
DEPERIRE, c'est périr tout à fait.
DERREIS. Les Grecs appellent ainsi les peaux à l'usage des marins ; nous les nommons segestria.
DEMUM, qui signifie après, est écrit demus par Livius. D'autres emploient demum pour duntaxat.
DENICALES FERIAE, fêtes établies autrefois pour purifier une famille dont un membre était mort. En grec, un mort se rend par n¡kuw.
DEMINUTUS CAPITE. On appelait ainsi celui qui avait changé de cité ; celui qui, par adoption, avait passé d'une famille dans une autre ; l'homme libre donné comme esclave à un autre ; celui qui tombe au pouvoir de l'ennemi ; celui à qui l'eau et le feu sont interdits.
DIVIDICULA. Les anciens appelaient ainsi les tranchées par lesquelles les riverains amènent sur leurs terres l'eau d'un cours commun. Aujourd'hui on les appelle castella.
DEFRUI, récolter tout le fruit. Les anciens disaient defrui comme deamare, deperire .
DIVIDIA, discorde.
DEVERSUS. On employait ce mot dans le sens de tourné, dirigé du haut en bas.
DEINCEPS, qui commence ensuite, comme princeps, qui commence le premier.
DEUS. Dieu est ainsi appelé parce qu'il ne lui manque rien, ou parce qu'il donne tous les biens aux hommes ; ou bien encore du grec d¡ow , qui signifie crainte, parce qu'il est la terreur des hommes. Mais il est plus certain que ce mot vient du grec, dont on a ôté l'aspiration, ce qui arrivait fréquemment chez nos aïeux.
DIUM. Les anciens appelaient ainsi la lumière, comme née de Dieu et éclairant le jour, du grec Diñw. D'où nous disons qu'une chose qui ne se fait pas à couvert se fait subdiu, et interdiu, le contraire de noctu.
DEVITARE, éviter tout à fait.
DEMAGIS. Les anciens employaient ce mot pour minus.
DENARIAE et TRICENARIAE CERIMONIAE. On appelait ainsi des cérémonies par lesquelles ceux qui voulaient prendre part aux rites sacrés devaient se priver de certaines choses pendant dix jours ou trente jours de suite.
DECREPITUS. Celui dont la vie déjà douteuse est désespérée ; de même que le crépuscule est le dernier moment du jour. Ou bien encore on dit qu'un homme est décrépit, parce que son grand âge l'empêche de se mouvoir ou de faire le moindre bruit.
DECIMANUS. On appelait ainsi la ligne tirée de l'orient à l'occident ; on appelle cardo celle qui la coupe perpendiculairement.
DECUMANA OVA et DECUMANI FLUCTUS, expressions employées pour signifier d'une grandeur plus qu'ordinaire ; car le dixième oeuf pondu est plus gros que, les neuf premiers, et le flot qui arrive le dixième est plus grand que ceux qui l'ont précédé.
DEPRENSA, genre de peine militaire plus forte que le châtiment, moins grave que la dégradation.
DECIMA. Les anciens offraient à leurs dieux la dixième partie de toutes choses.
DECURIONES. On nomme ainsi ceux qui commandent à dix cavaliers.
DEPOLITUM, parfait. Les anciens appelaient toutes les perfections politiones.
DEGUNERE pour degustare.
DEPUBIS. On appelait ainsi le cochon de lait que l'on empêche d'arriver à la puberté.
DECOTES, toges usées.
DICTYNNA, Diane, que l'on croyait être la lune, ainsi appelée parce que sa lumière permet de tout voir dans la nuit.
DEBLATERARE, c'est parler sottement ; car les Grecs appellent les sots bl‹kew.
DICAERCHIA, ancien nom de Pouzzol, parce qu'autrefois cette ville était gouvernée par les lois les plus justes.
DHMOI. Chez les habitants de l'Attique, ce mot avait le même sens que dans notre langue le mot pagi.
DICE. Les anciens ont employé cette forme pour dicam.
DECERMINA, branches superflues , ainsi nommées parce qu'on les coupe pour émonder l'arbre.
DISERTIONES, partages des patrimoines entre les membres d'une même famille.
DISPENSATORES, dispensateurs. On donnait ce nom à ceux qui payaient l'argent en le pesant, et non en le comptant. De là viennent les mots expensa ou dispensata, ou compensata. De même compendium, dispendium , assipondium, dupondium.
DISPESCERE, c'est proprement ramener un troupeau du pâturage ; de même compescere signifie faire paître ensemble et contenir dans un même lieu.
DESPRETUS, tout à fait méprisé.
DESIVARE, pour desinere, cesser.
DISSULCUS. On donne cette qualification au porc dont les soies se partagent sur la tête.
DISERTUS vient de disserere.
DIGNORANT, ils marquent d'un signe, comme cela se fait pour le bétail.
DISERTIM. Les anciens ont employé ce mot pour diserte.
DISTISUM et PERTISUM, formes employées jadis pour les mots actuels distaesum et pertaesum.
DELUBRUM. On appelait ainsi un tronc d'arbre dépouillé de son liber, de son écorce, que l'on honorait comme dieu.
DELICIA, poutre placée, en pointe vers les tuiles angulaires les plus basses, d'où les expressions tectum deliciatum et tegulae deliciares.
DEGERE. Les anciens ont employé ce mot pour exspectare.
DETERIAE PORCAE, truies maigres.
DELIBARE, dériver l'eau par un sillon.
DELICARE. On écrivait ainsi pour dedicare.
DELIQUIUM SOLIS, éclipse de soleil, ainsi appelée de delinquere, parce que le soleil fait défaut dans sa course.
DELINQUERE. C'est passer sous silence ce qui ne doit pas être omis : de là les mots deliquia et delicta.
DELIQUUM signifie moins dans Plaute.
DETUDES, froissés, diminués.
DELANIARE déchirer, dépecer, et comme étirer la laine , d'où l'on appelle lacinia et lanius celui qui dépèce le bétail.
DELAPIDATA, pavés en pierres.
DEXTANS, la livre moins un sixième ; de même on dit duodeviginti et deunx.
DELUIT, il a délié, du grec dialæein.
DILECTUS, qui joint à militum signifie choix des soldats, élite, est également synonyme d'amatus. Dans les deux cas ce mot vient de legere.
DELIBERARE vient de libella, fil à plomb dont on se sert pour chercher la perpendiculaire d'une chose.
DETRECTARE, c'est mal traiter.
DEXTIMUM et SINISTIMUM. Ces mots ont été employés pa rles anciens.
DEXTRA AUSPICIA, les auspices favorables.
DEXTRAE TIBIAE, sorte de flûte qu'on tient de la main droite.
DIOBOLARES MERETRICES, les courtisanes qui se livrent pour deux oboles.
DIES, le jour, ainsi appelé parce qu'il est une oeuvre divine, ou de Jupiter considéré comme le régulateur du jour, et nommé en grec DÛa, ou bien encore parce que l'air du jour s'épanouit en blancheur.
DIABATHRA, sorte de pantoufles particulières aux Grecs.
DEORATA, pour perorata, discours terminé.
DEACTIO, pour peractio , achèvement.
DIANIUS, lieu consacré à Diane.
DIFFARREATIO, genre de, sacrifice par lequel se faisait le divorce entre un homme et une femme. On l'appelle diffarréation, parce qu'on y employait un gâteau de farine.
DIUM, ce qui est sous le ciel et non sous un toi t; ce mot vient du nom de Jupiter ; de là encore Dialis flamen et Dius ; ce dernier mot s'applique à quelque héros issu de Jupiter.
DEFRENSA, usée et dégarnie de poils ou de laine.
DEINDE est composé d'une préposition et d'une indication de lieu, de même que exinde, perinde, proinde, subinde ; ces mots s'appliquent aussi au temps.
DIOX, genre de poisson commun dans le Pont.
DEINCEPS. Les anciens appelaient ainsi celui qui est pris après, comme ils appelaient princeps celui qui est pris le premier.
DIOMEDIS CAMPI. On appelle ainsi la partie du territoire de l'Apulie qui échut à Diomède , dans le partage du royaume qu'il fit avec Daunus.
DIOMEDIA INSULA, île où Diomède fut enseveli en sortant d'Italie.
DEPONTANI. On appelait ainsi les vieillards âgés de soixante ans, que l'on repoussait du pont.
DESIDERARE et CONSIDERARE. Ces deux mots viennent certainement de sidera.
DECURES, pour decuriones, décurions.
DEFOMITATUM, coupé, retranché des matières combustibles au moyen desquelles on mettait d'ordinaire le feu au bois 0).
DEPECULATUS vient de pecus. Celui qui fraude le peuple est soumis à la peine portée contre le péculat.
DECULTARUNT, ils ont tout à fait caché.
DECALICATUM, enduit de chaux.
DIUM. On appelait ainsi l'éclair qui brille de jour, parce qu'on l'attribuait à Jupiter, comme on attribuait à Pluton celui qui brille de nuit.
DICASSIT, pour dixerit , il aura dit.