Saint Jérôme

SAINT JERÔME

 

LETTRES

 

A MARCELLA. EXAMEN DE LA VERSION D’AQUILA. — SOUHAITS POUR LA SANTÉ d’ALBINA.

EPISTOLA XXXII. AD MARCELLAM.

à Paula       à Marcella

 

 

 

 

SÉRIE VI. LETTRES.

A MARCELLA. EXAMEN DE LA VERSION D’AQUILA. — SOUHAITS POUR LA SANTÉ d’ALBINA.

Lettre écrite de Rome, en 384.

EPISTOLA XXXII . AD MARCELLAM.

 

1. Ut tam parvam Epistolam scriberem, causae duplicis fuit; quod, et tabellarius festinabat, et ego alio opere detentus, hoc quasi παρέργωὲ me occupare nolui. Quaeris quidnam illud sit tam grande, tam necessarium, quo epistolicae confabulationis munus exclusum sit. Jam pridem cum voluminibus Hebraeorum Editionem Aquilae confero, ne quid forsitan propter odium Christi Synagoga mutaverit: et ut amicae menti fatear, quae ad nostram fidem pertineant roborandam, plura reperio. Nunc a Prophetis, Salomone, Psalterio, Regnorumque libris examussim recensitis, Exodum teneo, quem illi ELLE SMOTH vocant, ad Leviticum transiturus. Vides igitur quod nullum officium huic operi praeponendum sit. Attamen ne Currentius noster forte frustra cucurrerit, duas Epistolas, quas ad sororem tuam Paulam ejusque pignus Eustochium miseram, huic sermunculo annexui: ut dum illas legeris, et in his aliquid doctrinae pariter ac leporis inveneris, putes tibi quoque scripta esse, quae illis scripta sunt.

2. Albinam communem matrem valere cupio: de corpore loquor, ut spiritu valeat, non ignorans: eamque per te salutari obsecro, et duplici pietatis officio focillari, quod in una atque eadem Christiana simul diligatur, et mater.

1 Deux motifs m'ont empêché de vous écrire plus au long: d'abord, le porteur était sur son départ; ensuite, je ne pouvais le faire sans interrompre un autre ouvrage auquel je travaille. Voulez-vous savoir quel est cet ouvrage si grand, si important qu'il ne me permet pas de vous écrire? C'est la confrontation de la version d'Aquila avec le texte hébreu, pour voir si les Juifs, ces ennemis déclarés de Jésus-Christ, n'y ont rien changé; et je vous avoue que j'y ai découvert bien des choses dont nous pouvons nous servir utilement pour prouver les dogmes de notre foi. J'ai déjà examiné le psautier, les livres des prophètes, de Salomon et des Rois; j'en suis à l'Exode que les hébreux appellent « Ellesmoth, » après quoi je passerai au Lévitique. Vous voyez bien qu'on ne doit rien préférer à un ouvrage de cette importance; cependant, pour que votre courrier ne soit pas venu inutilement, j'ai joint à ce petit billet lieux lettres que j'écris à sainte Paula et à sa chère Eustochia. Vous pouvez les lire, et si vous y trouvez quelque chose qui vous fasse plaisir et qui vous instruise, regardez-les comme si je les adressais à vous-même.

2 Je souhaite que notre mère Albina soit en bonne santé; je parle de celle du corps, car pour celle de Pâme je suis persuadé qu'elle est parfaite. Saluez-la, je vous prie, de ma part, et rendez-lui pour moi tous les devoirs d'amitié et de respect que nous sommes doublement obligés de lui rendre à titre de bonne mère et de véritable chrétienne.