Tiberius Gracchus 133 |
FLORUS : On ne sait rien de Florus. Il écrivit une histoire romaine (-753 - +9). Son oeuvre est publiée à la fin du règne d'Hadrien. |
Florus dans ses chapitres consacrés aux séditions des tribuns parle de Tibérius. |
Plutarque, vie de Tiberius Gracchus (suite) 15. Ce jour-là il renvoya l'assemblée. Mais il commença à comprendre que la ligne de conduite qu’il avait suivie avec Octavius avait offensé aussi bien le peuple que la noblesse, parce qu'il sembait avoir violé la dignité des tribuns : cette dignité avait toujours jusqu'à ce jour été sacrée et respectable. C’est pourquoi il prononça un discours devant le peuple pour se justifier. Il n’est pas hors de propos d’en rapporter quelques extraits pour donner une impression de la force de persuasion qu’il avait en parlant. "Un tribun du peuple" dit-il, "est sacré et doit être inviolable parce que il est en quelque sorte consacré pour être le gardien et le protecteur de celui-ci. Mais s’il dégénère au point d’opprimer le peuple, de diminuer sa puissance et d’enlever sa liberté de vote, il se voit par lui-même privé des honneurs et de son immunité pour avoir négligé les devoirs que cette fonction honorifique lui a confiés. Sinon nous devrions être dans l’obligation de laisser un tribun faire ce qui lui plaît : détruire le Capitole ou mettre le feu à l'arsenal. Le tribun qui ferait cela serait un mauvais tribun. Mais celui qui détruit la puissance du peuple n'est plus un tribun du tout. N'est-il pas inconcevable qu'un tribun pourrait avoir le pouvoir d'emprisonner un consul et que le peuple n’aurait aucune autorité pour le révoquer quand il emploie à son détriment cet honneur qu'il a reçu de lui ? Les tribuns aussi bien que les consuls sont élus par le peuple. La Royauté, gouvernement qui possède en soi tous les pouvoirs, s’est élevé par sa solennité la plus grande et la plus religieuse jusqu’à la divinité. Mais malgré cela les citoyens ont déposé Tarquin quand il commit une faute. Et pour le crime d’un simple particulier l’ancien gouvernement qui s’était installé à la fondation de Rome a été supprimé à jamais. Qu'y a-t-il dans tout Rome de plus sacré et vénérable que les Vestales qui n’ont d’autre occupation que la conservation du feu éternel? Pourtant si l’une d’elles transgresse son devoir, elle est enterrée vivante car la sainteté qui leur vient du service des dieux leur est retirée quand elles les offensent. De même un tribun perd son inviolabilité qu’on lui a accordée dans l’intérêt du peuple quand il offense le peuple et quand il attaque les bases de cette autorité qui fait sa force. Nous considérons qu’un tribun est légalement élu quand il est élu seulement à la majorité des voix des tribus; donc cette même personne n'est-elle pas beaucoup plus légalement révoquée quand elle est déposée par le consentement général de toutes les tribus? Rien n'est plus sacré que les offrandes religieuses et pourtant on n’a jamais interdit au peuple de se servir d'elles, de les enlever et de les porter là où il le voulait. Ainsi, le tribunat, comme une offrande sacrée, le peuple peut le faire passer des mains d'un homme à celles d’un autre. Cette autorité ne peut être inviolable et intransmissible : beaucoup de ceux qui l'ont obtenue l’ont rendue de leur propre gré et ont désiré en être déchargé." 16. Tels étaient les principaux arguments de l’apologie de Tibérius. Mais ses amis, appréhendant les dangers qui semblaient le menacer et la conspiration qui était ourdie contre lui, pensaient que la solution la plus sûre serait qu'il pose sa candidature pour un second tribunat. Entre-temps ils lui disaient de s’efforçer de conserver la bienveillance du peuple par de nouvelles lois en faisant diminuer le temps du service militaire, en accordant au peuple le droit judiciaire, en adjoignant aux sénateurs, qui à cette époque étaient les juges, un nombre égal de chevaliers, en essayant autant que possible de diminuer la puissance du sénat plutôt par passion et par esprit partisan que par respect de la justice et du bien public. Mais quand on en vint à la question de savoir si ces lois allaient passer et qu’ils s’aperçurent que l’opposition était la plus forte, car le peuple n’était pas venu en nombre ils commencèrent d'abord tous à gagner du temps par des discours accusateurs contre leurs collègues magistrats et finalement ils ajournèrent l’assemblée au jour suivant. Tibérius descendit alors au Forum au milieu du peuple et fit humblement un discours les larmes aux yeux. Il dit qu’il avait de bonnes raisons de suspecter que ses adversaires essayent durant la nuit de forcer sa maison et de l'assassiner. Ce discours frappa tellement la foule que beaucoup placèrent des tentes autour de sa maison et montèrent la garde toute la nuit pour le protéger. |
a,
prép. : + Abl. : à partir de, après un verbe passif = par abdico, as, are : nier, renier, renoncer à ac, conj. : et, et aussi accendo, is, ere, di, sum : embraser, allumer, exciter, attiser ad, prép. : + Acc. : vers, à, près de adeo, adv. : tellement ; adeo... ut + subj : tellement... que adsum, es, esse, adfui : être présent, assister, aider aequus, a, um : égal, équitable (aequum est : il convient) (ex aequo : à égalité) ager, agri, m. : la terre, le territoire, le champ agmen, inis, n. : l'armée en marche, la colonne de marche arma, orum, n. : les armes atque, conj. : et, et aussi audeo, es, ere, ausus sum : oser bonus, a, um : bon (bonus, i : l'homme de bien - bona, orum : les biens) caedes, is, f. : le meurtre, le massacre Capitolium, ii, n. : le Capitole caput, itis, n. :1. la tête 2. l'extrémité 3. la personne 4. la vie, l'existence 5. la capitale certamen, inis, n. : le combat, la lutte, le conflit Cnaeus, i, m. : Cnéus coepio, is, ere, coepi, coeptum : (plutôt avec rad. pf et supin) : commencer cogo, is, ere, egi, actum : 1. assembler, réunir, rassembler, 2. concentrer, condenser 3. pousser de force, forcer collegium, ii, n : le collège, l'association comitium, i, n. : le comitium (lieu de réunion du peuple) ; comitia, orum : les comices, l'assemblée générale du peuple concito, as, are : pousser vivement, exciter, soulever, enflammer conscendo, is, ere, scendi, scensum : monter (-navem = embarquer) contagium, i, n. : le contact, la contagion, l'influence contra, adv : au contraire, en face ; prép+acc : contre creo, as, are : 1. créer, engendrer, produire 2. nommer un magistrat cum, inv. :1. Préposition + abl. = avec 2. conjonction + ind. = quand, lorsque, comme, ainsi que 3. conjonction + subj. : alors que deditio, onis, f. : la reddition, la soumission defensio, ionis, f. : la défense depello, is, ere, puli, pulsum : chasser, repousser; écarter de, détacher de desum, es, esse, defui : manquer diadema, atis, n. : le diadème, le bandeau royal dies, ei, m. et f. : le jour divido, is, ere, visi, visum : diviser duco, is, ere, duxi, ductum : I. tirer 1. tirer hors de 2. attirer 3. faire rentrer 4. compter, estimer II. conduire, emmener, épouser dux, ducis, m. : le chef, le guide eloquentia, ae, f. : l'éloquence eorum, G. M et N. PL. de is,ea,id = d'eux, leur, leurs et, conj. : et. adv. aussi exsulo, as, are : être exilé exterreo, es, ere, terrui, territus : épouvanter facile, adv. : facilement fas, n. indécl. : le droit divin ; fas est : il est permis par les dieux de... fax, facis, f. : la torche, le flambeau, le brandon focus, i, m. : le foyer, l'âtre, la maison, l'autel foedus, deris, n. : le traité forma, ae, f. : la forme, la beauté, le plan forum, i, n. :le marché, le forum gens, gentis, f. : la tribu, la famille, le peuple genus, eris, n. : la race, l'origine, l'espèce Gracchus, i, m. : Gracchus hic, haec, hoc : adj. : ce, cette, ces, pronom : celui-ci, celle-ci hic, adv. : ici hortor, aris, ari : exhorter, engager à imperium, ii, n. : le pouvoir (absolu) in, prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre inde, adv. : de là, donc ingens, entis : immense, énorme iniicio, is, ere, ieci, iectum : jeter sur intercedo, is, ere, cessi, cessum, ere : venir, aller entre, intervenir, s’opposer à, être entre, survenir ita, adv. : ainsi, de cette manière ; ita... ut, ainsi que iure, inv. : à bon droit ius, iuris, n. : le droit, la justice lar, is, m. : le lare lex, legis, f. : la loi, la (les) condition(s) d'un traité magistratus, us, m. : la charge, la fonction publique, la magistrature Mancinianus, a, um : de Mancinus manus, us, f. : la main, la petite troupe mens, mentis, f. : l'esprit metus, us, m. : la peur, la crainte miseror, aris, ari : plaindre, déplorer mors, mortis, f. : la mort moveo, es, ere, movi, motum : déplacer, émouvoir Nasica, ae, m. : Nasica (cognomen de Scipion) ne, 1. adv. : ... quidem : pas même, ne (défense) ; 2. conj. + subj. : que (verbes de crainte et d'empêchement), pour que ne pas, de ne pas (verbes de volonté) 3. adv. d'affirmation : assurément 4. interrogatif : est-ce que, si nec, adv. : et...ne...pas nobilis, e : connu, noble nobilitas, atis, f. : la réputation, la noblesse obvius, a, um : qui se trouve sur le passage de qqn., banal Octavius, ii, m. : Octavius opprimo, is, ere, pressi, pressum : opprimer, accabler orbis, is, m. : le cercle, le globe. - terrarum : le monde pars, partis, f. : la partie, le côté perpetro, as, are : achever, exécuter, accomplir plebs, plebis, f. : la plèbe popularis, e : qui a trait au peuple, qui vient du pays, indigène populus, i, m. : le peuple posco, is, ere, poposci : réclamer, demander possessor, oris, m. : le possesseur, le propriétaire postquam, conj. : après que potestas, atis, f. : 1. la puissance, le pouvoir 2. le pouvoir d'un magistrat 3. la faculté, l'occasion de faire qqch. praebeo, es, ere, bui, bitum : fournir praesens, entis : présent primus, a, um : premier princeps, ipis, n. m. et adj. : premier, chef, empereur profugio, is, ere, profugi, profugitum : fuir, abandonner ; s'échapper prorogo, as, are : prolonger, proroger quasi, conj. : comme si; adv. : pour ainsi dire, environ quia, conj. : parce que quicumque, quae-, quod- (-cun-) : qui que ce soit, quoi que ce soit quos, 1. ACC. MASC. PL. du relatif. 2. Idem de l'interrogatif. 3. après si, nisi, ne, num = aliquos. 4. faux relatif = et eos regnum, i, n. : le pouvoir royal, le trône, le royaume res, rei, f. : la chose, l'événement, la circonstance, l'affaire judiciaire; les biens rogatio, ionis, f. : 1. la demande 2. la proposition de loi 3. la prière rostrum, i, . : le bec (au pluriel : les rostres) salus, utis, f. : 1. la santé 2. le salut, la conservation 3. l'action de saluer, les compliments Scipio, onis, m. : Scipion se, pron. réfl. : se, soi sed, conj. : mais sic, adv. : ainsi ; sic... ut : ainsi... que sive, (seu) inv. : sive... sive : soit... soit species, ei, f : l'apparence, l'aspect sponsor, oris, m. : le répondant, la caution stipo, as, are : entourer de façon compacte sum, es, esse, fui : être suus, a, um : adj. : son; pronom : le sien, le leur tango, is, ere, tetigi, tactum : toucher Tiberius, ii, m. : Tibérius timeo, es, ere, timui : craindre totus, a, um : tout entier tribunus, i, m. : le tribun ; tribunus pl. : le tribun de la plèbe triumvir, i, m. : le triumvir, le commissaire ubi, adv. : où; conj. quand ut, conj. : + ind. : quand, depuis que; + subj; : pour que, que, de (but ou verbe de volonté), de sorte que (conséquence) adv. : comme, ainsi que victor, oris, m. : le vainqueur video, es, ere, vidi, visum : voir (videor, eris, eri, visus sum : paraître, sembler) volo, vis, velle : vouloir |
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