Tiberius Gracchus 137 |
VELLEIUS PATERCULUS : Velleius Paterculus fut préfet de cavalerie de Tibère. Il écrivit une Histoire romaine allant du retour de Troie au règne de Tibère. |
Au début de sa carrière, Tibérius fait campagne en Afrique sous le commandement de Scipion-Emilien, mari de sa sœur. Il s'y distingue par son courage et son sens de la discipline. Il est ensuite nommé questeur et accompagne le consul Caius Mancinus dans l'expédition contre Numance. Le consul, homme de valeur mais piètre général, n'obtient pas les résultats escomptés et essaye de battre en retraite mais se fait piéger par les Numantins. Tibérius Gracchus négocie un traité avec Numance. Il sauve ainsi 20.000 hommes. Rentrés à Rome, le consul et son questeur sont critiqués, le traité est dénoncé. Le consul Mancinus est livré nu aux Numantins. Tibérius n'a son salut que par le peuple et sans doute par l'autorité de Scipion Emilien, son beau-frère. |
Sur
Tiberius
http://www.ualberta.ca/~csmackay/CLASS_366/Ti.Gracchus.1.html (en anglais) http://www.barca.fsnet.co.uk/numantia-tiberius-gracchus.htm : le texte de Plutarque sur l'affaire de Numance (en Anglais) Ce qu'on trouve dans les fragments de Dion Cassius Les Romains reçurent à leur arrivée les ambassadeurs de Numance hors des murs pour que leur accueil ne puisse pas sembler impliquer l’acceptation d’une trêve. Cependant ils envoyèrent malgré tout des cadeaux en guise d’amitié car ils ne souhaitaient pas les priver de l’espoir de conclure un accord. Les amis de Mancinus montraient la nécessité qu'il avait eu de conclure un accord et le nombre de vies épargnées. Ils déclaraient qu'ils tenaient encore toutes leurs anciennes possessions en Espagne. Ils demandaient à leurs compatriotes de regarder cette affaire non pas à la lumière de leur sauvegarde présente mais de tenir compte du danger couru alors par les soldats et de ne pas considérer ce qui aurait dû être fait mais ce qui avait été possible. Les habitants de Numance de leur côté avaient beaucoup à redire de leur bonne entente passée envers les Romains et beaucoup à redire également sur l'injustice qui en avait découlé cad d’avoir été forcés à faire la guerre. Ils avaient à redire aussi sur le parjure de Pompeius.En échange ils demandaient un traitement clément pour Mancinus et les autres. Mais le Romans rompirent la trêve et décidèrent aussi de livrer Mancinus aux habitants de Numance Dion Cassius, XXIII, 79. Contexte historique :La conquête de l'Espagne par les Romains ne fut pas de tout repos. En 197, ils créèrent deux provinces : l'Espagne
citérieure (pays de l'Ebre) et l'Espagne ultérieure
(Andalousie). Les contacts avec les Celtibères furent très durs. C'est
le père des Gracques qui mit fin au conflit en 179. IV. Tibérius, immédiatement sorti de l’enfance, eut une telle réputation
qu'il fut admis dans le collège des augures en considération davantage
de sa vertu que de sa haute naissance. On peut s'en rendre compte par
Appius Claudius, ancien consul, ancien censeur et qui à cette époque était
à la tête du sénat romain. C’était un homme supérieur et de grand mérite.
Lors d’un repas public des augures, il s’adressa à Tibérius avec
grande bonté et lui offrit sa fille en mariage. Tibérius accepta avec
plaisir et l’accord fut ainsi conclu. En rentrant chez lui, à peine
arrivé à la porte, Appius appela son épouse et cria du dehors à haute
voix : "Antistia, j’ai trouvé un mari pour fille Claudia."
Celle -ci, abasourdie, répondit "Pourquoi cette hâte, que signifie
cette rapidité? Même si tu lui avais pris Tiberius Gracchus pour son
mari.!" Je n’ignore pas que certains appliquent cette histoire à
Tibérius, le père des Gracques et à Scipion l’Africain; mais la
plupart la rapportent comme moi. De plus Polybe écrit qu’après la mort
de Scipion l’Africain, la famille proche préféra, pour Cornélie, Tibérius
à tous les autres prétendants et la lui donna en mariage. En effet son père
ne l’avait promise à personne. V. Après cette expédition, il fut nommé questeur et le sort le désigna pour la guerre contre Numance, sous la commandement du consul Caius Mancinus, homme sans mauvais caractère, mais le plus malheureux de tous les généraux romains. Or au milieu de ces grands malheurs et des échecs, non seulement l’intelligence et le courage de Tibérius, mais aussi, ce qui était encore plus admirable, le grand respect et l'honneur qu'il montra pour son général, furent vraiment remarquables, alors que le général lui-même, par la suite de ses déboires, avait oublié sa propre dignité et son propre grade. Battu dans diverses batailles, il essaya de s’éloigner durant la nuit et d’abandonner son camp. Les habitants de Numance s’en aperçurent et immédiatement ils s’emparèrent du camp, poursuivirent la partie des troupes en fuite et tuèrent ceux qui étaient à l'arrière. Ils cernèrent l'armée entière et l’acculèrent dans un endroit difficile, d'où il ne pouvait y avoir aucune possibilité d'évasion. Mancinus, désespérant de traverser par la force, envoya une ambassade pour demander une trêve et un traité de paix. Les Numantins refusèrent de donner leur confiance à personne d’autre qu’à Tibérius et exigèrent qu’on l’envoie. C'était non seulement à cause du caractère propre du jeune homme, parce que il avait une grande réputation parmi les soldats, mais également en souvenir de son père Tibérius, qui, lors d’une campagne contre les Espagnols, avait soumis un grand nombre d’eux, accordé la paix aux Numantins, et obligé les Romains à l’appliquer ponctuellement et loyalement. Donc Tibérius fut envoyé chez les ennemis et les persuada d'accepter plusieurs conditions alors que lui-même en acceptait d’autres. En conséquent, il est évident qu'il sauva vingt milles citoyens romains, sans compter les esclaves et les valets de camp. Cependant, les Numantins s’emparèrent de tout ce qu’ils
trouvèrent et qu’ils pillèrent dans le campement. Entre autres choses
il y avait les registres de comptabilité de Tibérius contenant les
toutes les transactions durant son activité de questeur : il voulait
absolument les récupérer. Et donc, quand l'armée se mit en route, il
revint à Numance accompagné seulement de trois ou quatre de ses amis. Il
des fit reconnaître des officiers du Numance et les supplia de lui rendre
ses livres de peur que ses ennemis ne puissent lui reprocher de ne pas
pouvoir donner un explicatif de l’argent qu’on lui avait confié. Quand il rentra à Rome la transaction fut entièrement censurée et considérée comme une démarche indigne et scandaleuse pour des Romains. Mais ses amis et relations parmi les soldats qui faisaient nombre parmi le peuple vinrent soutenir Tibérius. Ils prétendaient que Tibérius avait sauvé beaucoup de citoyens et imputaient au général toutes les pertes qui s'étaient produites. Ceux qui se plaignaient de ce qui s’était passé, poussés à imiter l'exemple de leurs ancêtres qui avaient dépouillé et remis aux Samnites non seulement les généraux qui avaient consenti à leur libération mais aussi tous les questeurs et les tribuns qui étaient de quelque façon impliqués en étendant sur leurs têtes la culpabilité de parjure et la rupture de l’accord. Mais dans cette affaire le peuple montra une bonté et une affection extraordinaires pour Tibérius et vota que le consul devrait être mis à nu, enchaîné et livré ainsi aux Numantins. On épargna Tibérius et tous les autres officiers. Il est probable, aussi, que Scipion, qui à ce moment-là était le plus grand et le plus puissant homme parmi le Romains, contribua à le sauver. Mais il fut également critiqué de ne pas avoir aussi protégé Mancinus et de ne pas s’être donné la peine de ratifier les conditions de paix qui avaient été signées par son parent et ami Tibérius. Mais on peut penser que le désaccord entre eux était principalement dû à l’ambition de Tibérius et aux amis et philosophes qui le conseillaient mais ce désaccord n’alla jamais hors des. Je crois que Tibérius aurait jamais eu ses malheurs si Scipion avait été présent lors de ses mesures. Mais il était parti combattre à Numance quand Tibérius proposa ses mesures. PLUTARQUE, Vies parallèles, Vies de Tibérius et Caius Gracchus, IV - VII |
a,
prép. : + Abl. : à partir de, après un verbe passif = par adorno, as, are : orner, embellir Africanus, a, um : africain alioqui, adv. : par ailleurs aliquis, a, id : quelqu'un, quelque chose atque, conj. : et, et aussi auctor, oris, m. : l'auteur, l'instigateur bonus, a, um : bon (bonus, i : l'homme de bien - bona, orum : les biens) Calpurnius, i, m. : Calpurnius civitas, atis, f. : la cité, l'état clarus, a, um : célèbre condicio, onis, f. : la condition consul, is, m. : le consul creo, as, are : 1. créer, engendrer, produire 2. nommer un magistrat deditio, onis, f. : la reddition, la soumission denique, adv. : enfin descisco, is, ere, scivui (ii), scitum : se détacher de, renoncer à discrimen, inis, n. : la différence, la distinction, la ligne de démarcation, la position critique dissensio, ionis, f. : la divergence, le désaccord, la dissension eminens, entis : qui s'élève, saillant, proéminent et, conj. : et. adv. aussi ex, prép. : + Abl. : hors de, de facio, is, ere, feci, factum : faire fero, fers, ferre, tuli, latum : porter, supporter, rapporter filia, ae, f. : la fille filius, ii, m. : le fils florentissimus, a, um : superlatif de florens, entis : fleurissant, florissant, heureux foedus, deris, n. : le traité Gracchus, i, m. : Gracchus graviter, inv. : lourdement, gravement ico, is, ere, ici, ictum : frapper id, NOM-ACC N. SING. de is, ea, is : il, elle, le, la, .... immanis, e : monstrueux, énorme industria, ae, f. : l'application, l'activité, l'assiduité ; de, ex - : volontairement infirmo, as, are : affaiblir ingenium, ii, n. : l'esprit, l'intelligence innocentissimus, a, um : superlatif de innocens, entis : inoffensif, innocent iudicium, ii, n. : le jugement, la décision L, abrév. : Lucius Mancinus, i, m. : Caius Mancinus (consul) metuo, is, ere, ui, utum : craindre mortalis, e : mortel moveo, es, ere, movi, motum : déplacer, émouvoir Mucius, i, m. : Mucius natura, ae, f. : la nature nepos, otis, m. : le petit fils ; péj. : le dissipateur, le dépensier nunc, adv. : maintenant P, abréviation de Publius perfectus, a, um : achevé, parfait plebs, plebis, f. : la plèbe poena, ae, f. : le châtiment (dare poenas : subir un châtiment) propositum, i, n. : l'intention, le sujet traité, le projet quaestor, oris, m. : le questeur quantus, a, um, pr. excl et interr : quel (en parlant de grandeur) quippe, inv. : car, assurément quo, 1. Abl. M. ou N. du pronom relatif. 2. Abl. M. ou N. du pronom ou de l'adjectif interrogatif. 3. Faux relatif = et eo. 4. Après si, nisi, ne, num = aliquo. 5. Adv. =où ? (avec changement de lieu) 6. suivi d'un comparatif = d'autant 7. conj. : pour que par là recipio, is, ere, cepi, ceptum : 1. retirer, ramener 2. reprendre 3. recevoir, accepter, admettre 4. se charger de sanctissimus, a, um : superlatif de sanctus, a, um : sacré, inviolable, saint Scaevola, ae, m. : Scaevola se, pron. réfl. : se, soi similis, e : semblable sum, es, esse, fui : être tantus, a, um : si grand ; -... ut : si grand... que Ti, abréviation de Tiberius tribunus, i, m. : le tribun ; tribunus pl. : le tribun de la plèbe vel, adv. : ou, ou bien, même, notamment (vel... vel... : soit... soit...) vir, viri, m. : l'homme, le mari virtus, utis, f. : le courage, l'honnêteté vita, ae, f. : la vie |
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