Scipion-Emilien le second africain

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Un jeune homme qui promet

VALERE-MAXIME : Valerius Maximus est l'auteur de Faits et dits mémorables, rédigés au début de l'époque impériale. Son oeuvre est un recueil de thèmes sur certains sujets (Présages, Modération, Gratitude, ...) illustrés par des anecdotes tirées de l'histoire de Rome et des peuples étrangers.

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Chronologie

151 PRISE D'INTERCATIA LUCULLUS
SCIPION EMILIEN
146 DESTRUCTION DE CARTHAGE SCIPION EMILIEN
142 DÉBUT DE LA GUERRE CONTRE NUMANCE TIBÉRIUS GRACCHUS
JUGURTHA

 

137 DÉFAITE DE MANCINUS EN ESPAGNE
INTERVENTION DE TIBÉRIUS GRACCHUS
SCIPION EMILIEN
MANCINUS

TIBÉRIUS GRACCHUS
135 GUERRE SERVILE EN SICILE + sud de l'Italie
133 PRISE DE NUMANCE
TIBÉRIUS TRIBUN DE LA PLÈBE
LEX SEMPRONIA
MORT DE TIBÉRIUS GRACCHUS
SCIPION EMILIEN
SCIPION NASICA
BLOSSIOS DE CUMES
129 MORT DE SCIPION EMILIEN SCIPION EMILIEN

 

Scipion en Afrique

Scipio Aemilianus, cum in Hispania sub Lucullo duce militaret, atque Intercatia praevalidum oppidum circumsederetur, primus moenia eius conscendit. Neque erat in eo exercitu quisquam aut nobilitate aut animi indole aut futuri praesagiis, cuius saluti magis parci et consuli deberet: sed tunc clarissimus quisque juvenum pro amplificanda et tuenda patria plurimum laboris ac periculi sustinebat, deforme sibi existimans, quos dignitate praestaret, ab his virtute superari; ideoque Aemilianus hanc militiam, aliis propter difficultatem vitantibus, sibi depoposcit.

Valère-Maxime, III, II, 6

  vocabulaire

Scipion Emilien était soldat en Afrique sous les ordres de Lucullus et la ville redoutable d'Intercatia était assiégée. Il fut le premier à escalader les remparts de celle-ci. Il y avait bien dans cette armée une personne qui par sa noblesse, par ses talents et par ses futures prétentions dont le salut aurait dû être ménagé et dont on aurait dû prendre soin. Mais à cette époque un jeune homme très illustre acceptait plus de fatigues et de dangers pour accroître et protéger sa patrie. Il estimait comme une chose honteuse d'être surpassé en courage par ceux qu'il dépassait en prestige. C'est pourquoi Scipion Emilien exigea pour lui cette action militaire que d'autres évitaient à cause de sa difficulté.

VM, III, II, 6

 

 

Vie de Scipion Emilien

http://fr.encyclopedia.yahoo.com/articles/s/s0502158_p0.html

 Scipion Émilien dit aussi Scipion le Second Africain , ou Scipion le Numantin
(Publius Cornelius Scipio Aemilianus Africanus minor). Homme politique et général romain (?, v. 185 — Rome, 129 av. J. -C.).

Fils du général Paul Émile le Macédonique, héros de la troisième guerre Macédonienne, il appartenait, tant du côté paternel que du maternel, à l'élite aristocratique du patriciat ; il entra dans la famille des Scipions après son adoption par le fils de Scipion l'Africain, Publius Cornelius Scipion, qui n'avait pas de fils à qui transmettre ses biens et, plus important encore, le culte de ses ancêtres ; il épousa Sempronia, sœur des Gracques.
Il combattit au côté de son père à la bataille de Pydna (168 av. J.-C.) et, après avoir été questeur, participa comme tribun militaire aux sièges d'Intercatia (151 av. J.-C.) en Espagne, et de Carthage (149 av. J.-C.). Mû sans doute par des motifs plus politiques (il souhaitait affaiblir un royaume dont la puissance pouvait se révéler dangereuse pour Rome) que de justice, il intervint ensuite de manière décisive dans le partage de la Numidie entre les trois fils du roi Masinissa (148 av. J.-C.), évitant de désigner un unique héritier.
De retour à Rome, il posa sa candidature à l'édilité, un poste relativement modeste, mais, âgé de 38 ans à peine, il ne pouvait prétendre à une charge plus élevée (il fallait avoir 36 ans pour être édile curule, 39 pour être préteur, et 42 pour être consul) ; cependant, ses exploits lui avaient acquis une telle popularité que les comices l'élurent consul (147 av. J.-C.) par un vote spécial qui le dispensait de l'âge requis pour exercer cette fonction, et, malgré la loi qui voulait que les provinces fussent attribuées par tirage au sort, il se vit confier le commandement suprême de l'armée qui combattait en Afrique contre Carthage.
De retour sous les murs de la ville assiégée au début de l'année 146, Scipion arriva juste à temps pour sauver par une habile manœuvre le légat Mancinus, dont une tentative de débarquement à La Marsa risquait de tourner au désastre, puis il commença par redonner courage à l'armée romaine, dont l'inactivité de ses prédécesseurs avait altéré la discipline ; enfin, en connaisseur de l'art des sièges, il fit construire entre le lac de Tunis et la Sebkha de l'Ariana, un ensemble de fortifications, de murs et de fossés qui fermaient à Carthage toute route terrestre, tandis qu'une digue obturait son accès vers la mer. Au bout de plusieurs mois, il fit donner l'assaut final (avril 146); mais la ville, affamée, épuisée, résistait cependant encore; aussi, afin de limiter les pertes occasionnées à l'armée romaine par les combats de rues, Scipion fit allumer un immense incendie. Lorsque la dernière résistance cessa, après la prise de la citadelle de Byrsa, Carthage n'était plus qu'un champ de ruines, où l'incendie dura dix jours.
Rien ne vient confirmer la légende selon laquelle Scipion aurait voulu stériliser à jamais le sol de l'antique ennemie en y faisant passer la charrue après y avoir fait répandre du sel : cette "technique", étrangère à la tradition romaine, semble avoir été inventée par l'historien byzantin Sozomène. En revanche, Scipion fit procéder à la cérémonie de la devotio, c'est-à-dire à la consécration du sol carthaginois aux divinités du sous-sol, à Tellus et à Veiouis, maître des Enfers, et aux mânes des morts.
Après avoir organisé la province d'Afrique, Scipion revint à Rome où fut célébré son triomphe et où il reçut le surnom d'Africain. Réélu consul pour l'année 134 (bien que la réélection à cette charge fût illégale) et, sans tirage au sort, l'Espagne lui fut attribuée comme province de commandement par un senatus-consulte. Dans cette province, les Celtibères, qui avaient repris les hostilités ("troisième guerre celtibère") menaçaient Numance, et le consul précédent avait conclu avec eux un accord qui ressemblait à une capitulation. Aussitôt débarqué, Scipion envahit le pays des Vaccaei où les Numantins se ravitaillaient. Il mit ensuite le siège devant Numance, après avoir fait cerner la ville d'un impressionnant système de circonvallations. Après six mois d'un siège implacable, Numance affamée fut prise d'assaut et sa population entière livrée au massacre, sauf cinquante hommes que Scipion fit réserver pour son triomphe (133 av. J.-C.).
Revenu à Rome après la mort de Tiberius Gracchus, il s'y montra hostile tant à sa réforme agraire qu'aux conditions anticonstitutionnelles dans lesquelles elle avait été prise. Persistant dans son attitude conservatrice, il s'opposa à la proposition de C. Papirius Carbo d'autoriser un deuxième mandat pour le tribunat. Il mourut brutalement, dans des circonstances mystérieuses, mais semble-t-il naturelles.
Intellectuel de grande valeur, fin lettré, s'adonnant volontiers à la philosophie, d'une générosité facilitée par une fortune immense, Scipion Émilien fut un grand admirateur de la culture grecque dont il favorisa la diffusion à Rome à travers un cercle littéraire dont l'historien Polybe, qui avait été son mentor dans sa jeunesse, le philosophe stoïcien Panetius (Panaitios) de Rhodes, les poètes Lucilius et Térence furent les membres les plus illustres.

Aujourd'hui = AGUILAR DE CAMPOS 

 

ab, prép. : + Abl. : à partir de, après un verbe passif = par
ac, conj. : et, et aussi
Aemilianus, i, m. : Emilien
alius, a, ud : autre, un autre
amplifico, as, are : élargir, accroître, augmenter
animus, i, m. : le coeur, la sympathie, le courage, l'esprit
atque, conj. : et, et aussi
aut, conj. : ou, ou bien
circumsedeo, es, ere, sedi, sessum : être assis autour, entourer
clarissimus, a, um : superlatif de clarus, a, um : célèbre, illustre
conscendo, is, ere, scendi, scensum : monter (-navem = embarquer)
consulo, is, ere, sului, sultum : 1. délibérer, prendre des mesures, avoir soin de 2. consulter
cuius, 1. GEN. SING. du pronom relatif 2. idem de l'interrogatif 3. faux relatif = et eius 4. après si, nisi, ne, num = alicuius
cum, inv. :1. Préposition + abl. = avec 2. conjonction + ind. = quand, lorsque, comme, ainsi que 3. conjonction + subj. : alors que
debeo, es, ere, ui, itum : devoir
deformis, e : défiguré, difforme, honteux, laid
deposco, is, ere, depoposci, - : réclamer, demander avec insistance, exiger
difficultas, atis, f. : la difficulté
dignitas, atis, f. : la dignité, la considération, l'estime, le prestige, l'honorabilité
dux, ducis, m. : le chef, le guide
eius, Gén. Sing. de IS-EA-ID : ce, cette, son, sa, de lui, d'elle
eo, 1. ABL. M-N SING de is, ea, is : le, la, les, lui... ce,..; 2. 1ère pers. sing. de l'IND PR. de eo, ire 3. adv. là, à ce point 4. par cela, à cause de cela, d'autant
et, conj. : et. adv. aussi
exercitus, us, m. : l'armée
existimo, as, are : estimer, juger, considérer, être d'avis
futurus, a, um, part. fut. de sum : devant être, à venir
hic, haec, hoc : adj. : ce, cette, ces, pronom : celui-ci, celle-ci
Hispania, ae, f. : l'Espagne
ideo, inv. : pour cette raison
in, prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre
indoles, is, f. : les qualités natives, les talents, les penchants
Intercatia, ae, f. : Intercatia (ville de la Tarraconnaise)
iuvenis, is, m. : le jeune homme
labor, oris, m. : la peine, la souffrance, le travail pénible
Lucullus, i, m. : Lucullus
magis, adv. : plus
militia, ae, f. : l'armée, le service militaire
milito, as, are : faire son service militaire, être soldat
moenia, ium, n. : les murs, les murailles
neque, adv. : et ne pas
nobilitas, atis, f. : la réputation, la noblesse
oppidum, i, n. : l'oppidum, la ville fortifiée
parco, is, ere, peperci, parsum : épargner
patria, ae, f. : la patrie
periculum, i, n. : 1. l'essai, l'expérience 2. le danger, le péril
plurimum, adv. : beaucoup (au superlatif), très souvent
praesagium, i, n. : le pressentiment, la prévision
praesto, as, are : l'emporter sur, être garant, fournir
praevalidus, a, um : vigoureux
primus, a, um : premier
pro, prép. : + Abl. : devant, pour, à la place de, en considération de
propter, prép + acc. : à cause de, à côté
quisquam, quaequam, quidquam ou quic- : quelque, quelqu'un, quelque chose
quisque, quaeque, quidque : chaque, chacun, chaque chose
quos, 1. ACC. MASC. PL. du relatif. 2. Idem de l'interrogatif. 3. après si, nisi, ne, num = aliquos. 4. faux relatif = et eos
salus, utis, f. : 1. la santé 2. le salut, la conservation 3. l'action de saluer, les compliments
Scipio, onis, m. : Scipion
se, pron. réfl. : se, soi
sed, conj. : mais
sub, prép. : + Abl. : sous
sum, es, esse, fui : être
supero, as, are : vaincre
sustineo, es, ere, tinui, tentum : soutenir, supporter
tueor, eris, eri, tuitus sum : protéger
tunc, adv. : alors
virtus, utis, f. : le courage, l'honnêteté
vito, as, are : éviter
texte
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