Scipion Nasica

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Les grandes familles

VELLEIUS PATERCULUS : Velleius Paterculus fut préfet de cavalerie de Tibère. Il écrivit une Histoire romaine allant du retour de Troie au règne de Tibère.

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VELLEIUS PATERCULUS raconte le rôle de Scipion Nasica dans la mort de Tiberius.  Il soutient les valeurs du Grand Pontife contre le fauteur de troubles nommé Tibérius Gracchus.

Tum P. Scipio Nasica, eius, qui optimus vir a senatu iudicatus erat, nepos, eius, qui censor porticus in Capitolio fecerat, filius, pronepos autem Cn. Scipionis, celeberrimi viri, P. Africani patrui, is privatusque et togatus, cum esset consobrinus Tib. Gracchi, patriam cognationi praeferens, et quidquid publice salutare non esset, privatim alienum existimans (ob eas virtutes primus omnium absens pontifex maximus factus est), circumdata laevo bracchio togae lacinia, ex superiore parte Capitolii, summis gradibus insistens, hortatus est, qui salvam vellent rem publicam, se sequerentur. Tum optimates, senatus, atque equestris ordinis pars melior et maior, et intacta perniciosis consiliis plebs, irruere in Gracchum, stantem in area cum catervis suis, et concientem paene totius Italiae frequentiam. Is fugiens, decurrensque clivo Capitolino, fragmine subsellii ictus, vitam, quam gloriosissime degere potuerat, immatura morte finivit.

VELLEIUS PATERCULUS, II, 3

  vocabulaire

Alors Publius Scipion Nasica, petit-fils de celui qui avait été jugé par le Sénat comme un homme remarquable, fils de celui qui lorsqu'il était censeur avait fait bâtir des portiques sur le Capitole, arrière-petit-fils de Cn. Scipion, oncle de l'illustre Scipion l'Africain, était un simple citoyen revêtu de la toge. Alors qu'il était le cousin germain de Tibérius Gracchus, il préféra sa patrie aux liens de sang et estima que tout ce qui n'était pas avantageux pour l'Etat était contraire aux intérêts privés. Pour ses vertus, le premier de tous il avait été nommé Grand pontife en son absence. Entourant son bras gauche du pan de son vêtement, il s'installa au sommet du Capitole, au haut des marches et il exhorta ceux qui voulaient sauver la république à le suivre. Alors les optimates, le Sénat, la meilleure et la grande partie de l'ordre équestre, la plèbe non contaminée par les funestes conseils se jetèrent sur Gracchus, debout sur la place avec ses supporters, cherchant à rassembler une foule provenant de presque toute l'Italie. En s'enfuyant et en descendant la pente du Capitole il fut frappé avec un morceau de siège. Il finit sa vie qu'il aurait pu passer très glorieusement par une mort prématurée.

VELLEIUS PATERCULUS, II, 3

 

 


La gens Cornelia : Scipion Nasica et Tiberius Gracchus :  on essaie de s'y retrouver...

Père : LUCIUS CORNELIUS SCIPIO (consul en -259)

2 fils

Publius CORNELIUS SCIPIO est né vers -260 à Rome.
Meurt en -212 en Espagne
Il est consul en -218.
Il au moins deux fils,
Publius CORNELIUS SCIPIO AFRICANUS
Lucius CORNELIUS SCIPIO ASIATICUS.
Cnaeus CORNELIUS SCIPIO CALVUS est né vers -265 à Rome. Il est consul en -222.
Il a au moins deux fils,

dont Publius CORNELIUS SCIPIO NASICA (oncle de Scipion l'Africain)

 

Publius CORNELIUS SCIPIO AFRICANUS
est né vers -235 à Rome.
Il est consul en -205, censeur en -199, consul en -194.
Il a quatre enfants : Lucius, Publius, CORNELIA I et Cornelia II, dont l'une fut la mère des Gracques.
meurt en -183 à Literne, âgé de 52 ans.
Publius CORNELIUS SCIPIO NASICA
est né vers -230 à Rome.
Il est consul en -191.
Il a au moins un fils,
Publius CORNELIUS SCIPIO NASICA CORCULUM.

(voir commentaire)

CORNELIA
est née vers -200 à Rome.
Elle épouse Tiberius SEMPRONIUS GRACCHUS,
né vers 220, censeur en 169 : c'est la mère des Gracques.
Elle a douze enfants, dont :
- Sempronia, épouse de Scipion Emilien, née vers 175
- Tiberius né vers 164
.- Caius né vers 160.
Publius CORNELIUS SCIPIO NASICA CORCULUM
est né vers - 205 à Rome.
Il est consul en -162, censeur en -159, consul en -155.
Il a au moins un fils,
Publius CORNELIUS SCIPIO NASICA SERAPIO
Tiberius SEMPRONIUS GRACCHUS
est né vers -164 à Rome.
En -154, son père Tiberius SEMPRONIUS GRACCHUS meurt, âgé d'environ 66 ans.
meurt en -133 à Rome, âgé de 31 ans.

Caius SEMPRONIUS GRACCHUS
est né vers -160 à Rome.
meurt en -121, âgé de 39 ans
Publius CORNELIUS SCIPIO NASICA SERAPIO
est né vers-165 à Rome.
Il est consul en -138 et -111.
C'est un partisan des optimates (parti sénatorial). Il participe activement, avec Scipion Emilien à l'assassinat de son cousin Tiberius SEMPRONIUS GRACCHUS

le grand-père : Publius CORNELIUS SCIPIO NASICA

Periochae, 29.

La Mère de l'Ida fut transportée à Rome, de Pessinonte, ville de Phrygie : on avait trouvé dans les livres Sibyllins un oracle en vertu duquel on pourrait chasser d'Italie un ennemi d'une autre race, si la Mère de l'Ida était transportée à Rome. Elle fut livrée aux Romains par Attale, roi d'Asie. C'était une pierre dont les habitants disaient qu'elle était la Mère des Dieux. Elle fut reçue par P. Scipion Nasica, fils de Cnaeus, celui qui était mort en Espagne : il avait été jugé l'homme le meilleur par le sénat, alors qu'il n'était qu'un jeune homme pas encore d'âge à être questeur, parce que la réponse de l'oracle stipulait que cette divinité fût reçue et consacrée par l'homme le meilleur.

le père : Publius CORNELIUS SCIPIO NASICA CORCULUM

fondateur des portiques sur le Capitole

DIODORE DE SICILE : Extraits.XXXV.

Le consul Scipion Nasica fut un homme distingué et par la grandeur de sa naissance et par l’éclat de sa vertu : car il descendait de ces hommes célèbres qui avaient porté le surnom d’Africains, d’Asiatiques et d’Espagnols, qu’ils avaient mérité en joignant ces grandes provinces à l’empire romain. Son père surtout et son aïeul avaient été les personnages les plus célèbres de la république ; ils s’étaient vus l’un et l’autre princes du Sénat, et ils opinèrent toujours les premiers jusqu’à la fin de leur vie. Leur aïeul avait été déclaré par le Sénat le plus homme de bien de Rome. Car quand on eut trouvé dans les livres des Sibylles des vers qui ordonnaient aux Romains d’élever un temple à Idaea, mère des dieux et d’apporter sa statue de Pessinonte d’Asie, pour être reçue dans Rome par tous les ordres ou par tous les corps de la ville assemblés ; de telle sorte que les hommes seraient précédés par le plus homme de bien de la ville, et les femmes par la plus vertueuse d’entr’elles : le Sénat voulant se conformer en tout aux ordres donnés par l’oracle, désigna P. Nasica pour le plus honnête homme de la ville, comme Valeria pour la plus vertueuse de toutes les femmes. Il ne se distinguaiat pas seulement par la pitié envers les dieux, mais consulté sur les matières d’état, son avis et la manière même de dire respirait toujours la sagesse et la retenue. En effet, au lieu que Caton qui avait été surnommé le Démosthène de Rome, étant consulté sur quelque manière que ce pût être, après avoir dit son avis sur cette matière, ajoutait toujours, et que Carthage soit détruite : P. Nasica soutenait au contraire qu’il fallait conserver Carthage. L’un et l’autre avis paraissait avoir ses difficultés : mais les plus sages pensaient comme Nasica. Ils disaient que la grandeur et la majesté du peuple romain ne se tiraient pas du nombre de villes qu’ils auraient détruites, mais du nombre de celles auxquelles ils commanderaient. D’ailleurs l’existence de Carthage entretiendrait toujours dans Rome une certaine crainte avantageuse pour maintenir les esprits dans la concorde, et prévenir les vexations des grands à l’égard des petits : seule source de la conservation et de l’agrandissement d’un état. Au lieu qu’ôtant aux Romains cet objet de crainte, il était impossible que les guerres civiles ne s’allumassent dans Rome, et que toutes les villes alliées ne s’élevassent contre elle, pour se venger des vexations et de l’avidité insatiable des gouverneurs et des magistrats qu’on leur envoyait. C’est en effet ce qui arriva aux Romains d’abord après la destruction de Carthage. La chute de cette ville fut suivie des factions les plus turbulentes, des lois agraires, des plus fâcheuses défections de ses alliés, de guerres civiles aussi longues que périlleuses et enfin de tous les maux que Scipion avait prédits. Son fils Nasica devenu un peu plus âgé, accompagné des plus braves sénateurs tua de sa main Tib. Gracchus qui tentait de se faire roi. Le peuple ayant mal pris cette action, et voulant sévir contre les auteurs ; tous les complices qui craignaient la fureur populaire, niaient le fait et tâchaient de se laver du complot par des réponses obliques : le seul Scipion avoua hautement que le coup partait de sa main : et ajouta que ses complices pouvaient avoir ignoré les desseins de Gracchus, mais qu’ils étaient parfaitement connus et de lui et de tout le Sénat. A l’égard du peuple, quoiqu’il eût d’abord regretté la personne du mort, gagné pourtant par l’autorité et par la confiance de celui qui avait fait le coup, il prit enfin le parti de se taire. Scipion Nasica fils de celui dont nous venons de parler, et qui mourut cette année dans son consulat, ne dégénéra point des vertus de ses ancêtres. Plein d’intégrité et de religion, il ne se laissa jamais corrompre par des présents ; et pénétré des préceptes de la plus haute philosophie, il ne se contenta pas d’en faire le sujet le plus ordinaire de ses discours, mais il en fit encore la règle constante de sa vie.

a, prép. : + Abl. : à partir de, après un verbe passif = par
absens, entis : absent
Africanus, a, um : africain
alienus, a, um : d'autrui
area, ae, f. : le sol libre et uni, l'aire à battre le blé, la place publique, la cour, le vestibule
atque, conj. : et, et aussi
autem, conj. : or, cependant, quant à -
bracchium, ii, n. : le bras
Capitolinus, a, um : Capitolin, du Capitole
Capitolium, ii, n. : le Capitole
caterva, ae, f. : la masse, la troupe, la foule
celeberrimus, a, um : superlatif de celeber, bris, bre : très fréquenté, célèbre, très répandu
censor, oris, m. : le censeur
circumdo, as, are, dedi, datum : entourer
clivus, i, m. : la pente
Cn, inv. : abréviation de Cnaeus
cognatio, ionis, f. : le lien de sang, la parenté
concio, is, ire, conciui, concitum : assembler, réunir, mettre en mouvement
consilium, ii, n. : le projet, le plan, le conseil
consobrinus, i, m. : le cousin germain (côté mère)
cum, inv. :1. Préposition + abl. = avec 2. conjonction + ind. = quand, lorsque, comme, ainsi que 3. conjonction + subj. : alors que
decurro, is, ere, cucurri, cursum : descendre en courant, se précipiter
dego, is, ere : passer le temps
eas, 1. ACC. FEM. PL. de is, ea, is : il, elle, le, la, .... 2. 2ème PERS. SING. du SUBJ. PRES. de eo, ire : aller
eius, Gén. Sing. de IS-EA-ID : ce, cette, son, sa, de lui, d'elle
equester, tris, tre : équestre
et, conj. : et. adv. aussi
ex, prép. : + Abl. : hors de, de
existimo, as, are : estimer
facio, is, ere, feci, factum : faire
filius, ii, m. : le fils
finio, is, ire, ivi, itum : délimiter, finir
fragmen, inis, n. : le morceau, le fragment
frequentia, ae, f. : l'affluence, l'afflux
fugio, is, ere, fugi : s'enfuir, fuir
gloriosissime, adv. : très glorieusement
Gracchus, i, m. : Gracchus
gradus, us, m. : le pas, le degré
hortor, aris, ari : exhorter, engager à
ico, is, ere, ici, ictum : frapper
immaturus, a, um : qui vient trop tôt
in, prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre
insisto, is, ere : être assis, s'attacher à
intactus, a, um : non touché, intact
irruo, is, ere, irrui, - : faire irruption, se précipiter
is, NOM M SING de is,ea,id : ce, cette, celui-ci, il
Italia, ae, f. : l'Italie
iudico, as, are : 1. juger, faire office de juge 2. rendre un jugement 3. requérir 4. décider
lacinia, ae, f. : le pan de vêtement, le morceau, le bout
laevus, a, um, adj. : gauche, opposé, stupide, aveuglé ; n. : la partie gauche
maior, oris : comparatif de magnus. plus grand. maiores, um : les ancêtres)
maximus, a, um : superlatif de magnus, a, um : grand
melior, oris : comp. de bonus : meilleur
mors, mortis, f. : la mort
Nasica, ae, m. : Nasica (cognomen de Scipion)
nepos, otis, m. : le petit fils ; péj. : le dissipateur, le dépensier
non, neg. : ne...pas
ob, prép. : + Acc : à cause de
omnis, e : tout
optimates, ium, m. : les conservateurs, les optimates
optimus, a, um : très bon, le meilleur. superlatif de bonus
ordo, inis, m. : le rang, l'ordre, la file (de soldats), la centurie
P, abréviation de Publius
paene, adv. : presque
pars, partis, f. : la partie, le côté
patria, ae, f. : la patrie
patruus, i, m. : l'oncle
perniciosus, a, um : pernicieux, funeste, dangereux
plebs, plebis, f. : la plèbe
pontifex, icis, m. : le pontife
porticus, us, f. : le portique
possum, potes, posse, potui : pouvoir
praefero, fers, ferre, tuli, latum : porter devant, afficher, préférer
primus, a, um : premier
privatim, adv. : à titre privé, à titre individuel
privo, as, are : priver de + abl. (privatus, a, um : particulier) (privatus, i, m. : le simple particulier)
pronepos, otis, f. : l'arrière-petite-fille
publice, adv. : publiquement, officiellement, aux frais de l'Etat, en masse
publicus, a, um : public
quam, 1. accusatif féminin du pronom relatif = que 2. accusatif féminin sing de l'interrogatif = quel? qui? 3. après si, nisi, ne, num = aliquam 4. faux relatif = et eam 5. introduit le second terme de la comparaison = que 6. adv. = combien
qui, 1. N.M. S., N. M. PL. du pronom relatif = qui 2. faux relatif = et is - et ei 3. NMS ou N.M.PL. de l'interrogatif = qui? quel? 4. après si, nisi, ne, num = aliqui
quisquis, quidquid ou quicquid : quiconque
res, rei, f. : la chose, l'événement, la circonstance, l'affaire judiciaire; les biens
salutaris, is : salutaire, utile, avantageux (- digitus = l'index)
salvus, a, um : en bonne santé
Scipio, onis, m. : Scipion
se, pron. réfl. : se, soi
senatus, us, m. : le sénat
sequor, eris, i, secutus sum : 1. suivre 2. poursuivre 3. venir après 4. tomber en partage
sto, as, are, steti, statum : se tenir debout
subsellium, i, n. : le banc (de sénateur), le siège
sum, es, esse, fui : être
summus, a, um : superlatif de magnus. très grand, extrême
superior, oris : plus élevé, supérieur, précédent
suus, a, um : adj. : son; pronom : le sien, le leur
Tib, abrév. : Tiberius
toga, ae, f. : la toge
togatus, a, um : vêtu de la toge, donc : citoyen romain
totus, a, um : tout entier
tum, adv. : alors
vir, viri, m. : l'homme, le mari
virtus, utis, f. : le courage, l'honnêteté
vita, ae, f. : la vie
volo, vis, velle : vouloir
texte
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