FRAGMENTS DES ANCIENS TRAGIQUES LATINS.
FRAGMENTS DE Q. ENNIUS.
FRAGMENTS DES ANCIENS TRAGIQUES LATINS.
FRAGMENTS DE Q. ENNIUS.
FRAGMENTA VETERUM TRAGICORUM.
FRAGMENTA Q. ENNII.
EX MEDEA.
Utinam ne in nemore Pelio securibus (Auctor ad Heren. lib. II.)
Antiqua, herilis fida custos corporis, (NON. Eliminare.)
Cupido cepit miseram nunc me prosequi (CIC. Tuscul. lib. III.) Fluctus verborum aures aucupant. (NON. Aucupavi.) Qua pontus Helles.. (CIC. in Orat.)
Nam multei suam rem bene gessere et
poplicam patria procul : (CIC. Ep.famil. lib. VII.)
Nam ter sub armeis malim vitam cernere,
(VARR.. de Ling. lat. lib. V.)
Animadverte, et dicto pare... (CIC. pro Rabir. et l. VIl. ad Att. )
Si te secundo lumine hic offendero, (Id. Ibid.) Teneor consipta, undique venor. (NON. Venor.) Quo nunc me vortam, quo iter incipiam ingredi? (CIC. de Orat. lit. III.)
Domum paternamne? anne ad Peliae
filias? (Id. Tusc. lib. IV. )
Neque tuum unquam in gremium (Id. Orat.)
.... Salvete optuma corpora (NON. Cette.)
Juppiter, tuque adeo summe sol, (Prob. in Eclog. VI. Virg.)
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MÉDÉE. Plût aux dieux que les sapins de la forêt de Pélion ne fussent jamais tombés sous la hache, et n'eussent pas servi à la construction du vaisseau appelé Argo, qui transporta dans la Colchide, sous la conduite et par les ruses de Pélias, l'élite des Grecs destinés à conquérir la Toison d'or ! Médée, ma maîtresse, errante sur la terre, Médée tourmentée par l'amour et la jalousie, n'aurait jamais mis le pied hors de son palais.
Antique et fidèle gardienne de votre maîtresse, qui vous fait donc sortir du palais dans cet état de trouble et d'agitation ?
Oui, je cède inutilement au désir de redire au ciel et à la terre les malheurs de Médée.
Ces mots retentissent à nos oreilles, comme le bruit des flots.
Du point où l'HelIespont.
Car une infinité de gens ont servi glorieusement leur patrie dans des pays éloignés. Beaucoup d'autres, s'ils ne l'avaient pas quittée, auraient été blâmés pour avoir passé leur vie dans l'inaction.
Oui, j'aimerais trois fois mieux défendre ma vie les armes à la main, que de subir une seule fois la loi du vainqueur.
Ecoute et obéis ; ne dis pas un mot de plus qu'on ne te demandera...
Si je vous retrouve ici dans deux jours, vous mourrez.
Je suis prise dans leurs filets, on me poursuit de toutes parts.
* Que faire ? où recourir ?
Quel asile chercher ?
Quand, pour sauver mes jours,
ton art a combattu , Puisse-tu ne jamais voir renaître ta race !
Salut, objets de mon amour ; donnez-moi votre main, et recevez la mienne.
* O Jupiter ! ô toi, père de
la lumière ,
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EX ALTERA MEDEA.
.... Quei ipsus sibei (CIC. Epist. lib. VII) Adsta, atque Athenas antiquum opulentum oppidum (NON,. Contempla ) Contempla; et templum Cereris ad laevam adspice. (VAR. de Ling. lat. lib. VI. ) Utinam ne unquam me de cordis cupido (NON. Efferre.) Corde pedem extulisses... ( VAR. de Ling. lat. lib. V.) Quis tu es millier, quei me insueto nuncupasti nomine ? (DIOMED. Lib II.) Sol, quei candentem caelo sublimat facem. (NON. Sublimare.)
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DE L'AUTRE MÉDÉE. C'est être sage inutilement, que de ne pas l'être utilement pour soi-même.
Arrêtez-vous, et contemplez Athènes, cette opulente et antique cité ; voyez sur la gauche le temple de Cérés.
Amour plût aux dieux que tu n'eusses jamais pénétré dans mon cœur, pour connaître ses plus secrets penchans !
Femme , qui me donnez un nom que je ne connais pas , qui êtes-vous ?
Le soleil qui répand dans le ciel sa brillante clarté.
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EX IPHIGENIA Quid nocti' videtur?
In altisono (VAR. de Ling. lat. lib. VI.)
Procede; gradum proferre pedum (FEST. Pedum.) Menelaus me objurgat : id meis rebus regimen restat. (JUL. Rufinianus de Figuris.)
Ego projector, quocl tu peccas : (RUFIANUS, de figuris.)
Plebs in hoc regi antestat loco :
licet (D. Hier, in Epith. Nepotiani.) Acheruntem obibo, ubi mortis thesauri objacent. (FESTUS. Ob.)
Otio qui nescit uti, plus negotii
habet, (A. GELL. Lib. XIX, cap. 10.)
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IPHIGÉNIE. Que signifie cette nuit imprévue ? Du haut de la voûte des cieux, le chariot s'élève au-dessus des étoiles, et prolonge extrêmement la durée de la nuit.
Avance ; soutiens avec ta houlette tes pas chancelans. Pourquoi t'arrêter ?
Ménélas me cherche querelle ; et cela seul sera désormais la règle de ma conduite.
Je suis chargé d'injures , pour les fautes que tu commets ; tu fais le mal, c'est à moi qu'on l'impute; tu veux donc qu'Hélène revienne, qu'on fasse périr une vierge innocente; que ta femme se réconcilie avec toi, que ma fille soit immolée.
En pareil cas, le peuple a des droits que n'ont pas les rois; celui-ci peut répandre des larmes, et chez un roi ce serait une honteuse faiblesse.
Je descendrai sur les bords de l'Achéron, où la mort entasse ses dépouilles.
Celui qui ne sait point employer ses loisirs, éprouve plus d'embarras dans le repos qu'on n'en éprouve dans l'affaire la plus embarrassante. Quiconque a déterminé ce qu'il veut entreprendre , l'exécute sans difficulté ; il y met toute son application, et considère avec plaisir la réussite de son travail. Mais l'esprit qui croupit dans l'oisiveté ne sait ce qu'il veut. Voilà ce que nous éprouvons, loin des occupations de Rome et de la guerre; on va, on vient d'un endroit à l'autre ; quand on est arrivé là, on veut s'en retourner aussitôt ; l'esprit incertain ne sait à quoi se fixer. L'on vit ainsi à charge à soi-même ; c'est-à-dire on vit plus ou moins.
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EX ACHILLE. Ita mortaleis inter se pugnant, praeliant. (NON. .Praeliant.) Prolato aere adstitit. (FESTUS. Prolato,) Serva ceiveis, defende hosteis, eum potes defendere. (NON. Defendere.)
Quo nunc incerta re, atque inorata
gradum (NON. Regredere.)
. . . Nam consiliis obvarant, quibus
(Id. Obvarare.) Nubes per ego deum subjices humidas, (Id. Subjices.) Unde oritur imber sonitus aerio spiritu. (FESTUS. Subices. A. GELL. lib. IV, c. 17.) Ea Thetis illi mater (VAR. de Ling. lat. lib. VI.)
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ACHILLE. C'est ainsi que les mortels combattent, et se font une guerre terrible.
Il se présente en faisant porter devant lui son bouclier.
Conservez vos concitoyens, défendez même vos ennemis, puisque vous pouvez les défendre.
Thétis est sa mère.
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EX AJACE. Aliquod lumen, jubarve in caelo cerno. (Id. Ibid. lib. V et VI.) Qui res cum Achiveis gesserunt statim. (NON. Statim.)
Ajax misse. sanguine tepido tullii (FEST. Tullii.)
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AJAX. J'aperçois la lumière ou quelque clarté dans le ciel.
Ils combattirent contre les Grecs sans quitter leurs rangs.
Le sang qui fume encore jaillit de ses veines k gros bouillons.
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EX TELAMONE. Hiccine Telamon ille est, modo quem gloria ad caelum extulit ; (CIC. Tusc. lib. III.) Quem adspectabant, cujus ob os Graji ora obvertebant sua? ( ὑπερβολη) Pol mi fortuna magis nunc defit, quam genus : (CIC. Ibid.)
Nanq; regnum suppetebat mihi, ut scias
quanto e loco, (πάθος) Audibo, neque aureis tibi contra utendas dabo. (NON. Audibo.) Deum me sentit facere pietas, civium porcet pudor. (Id. Porcet.) Eandem me in suspicionem sceleris partivit pater. (Id. Partivit.) Ex eo futurum abnueant... (DiOMED. Lib. I.)
Nam ita mihi Telamonis patris, (NON. Claret.) Scibas natum ingenuum Ajacem, cui tu obsidionem paras. (FEST. Obsidio.)
Ego quom genui, tuum moriturum scivi,
et ei rei sustuli, (CIC. Tusc.lib. III.) Strata terra , lavere lacrymis vestem squalam et sordidam. (NON. Lavit.) Ego deum genus esse semper dixi, et dicam caelitum : ( CIC. de Divinat. lib. I.)
Sed eos non curare opinor,quid
agathumanum genus. (CIC. de Nat. Deor. lib. III.)
Non habeo denique nauci Marsum augurem,
(CIC. de Divin, lib. I.)
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TÉLAMON.
* Est-ce là Télamon , ce
héros dont la gloire
* S'il a brisé mon sceptre et
causé ma ruine, * Je t'écouterai toi, mais non tes ennemis.
* Par respect pour les dieux,
je voudrais te complaire ;
* Mon père a fait sur moi
planer tous les soupçons ;
* De mon céleste aïeul, de
mon auguste père,
Tu n'ignorais pas la naissance de cet Ajax à qui tu veux déclarer la guerre.
* Non , je n'ignorais point,
dès qu'il reçut le jour, Après avoir couvert son corps de terre, ils ont arrosé de leurs larmes ses vêtements souillés et malpropres. ;
* J'ai des dieux immortels
proclamé l'existence ;
* Du Marse extravagant les
sottes conjectures ,
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EX HECTORIS LUSTRIS.
Melius est virtute jus : nam saepe
virtute malei (NON. Spernere.)
At ego omnipotens te exposco, ut hoc
consilium (Id. Fuat.) Quid hoc hic clamoris? quid tumulti est? nomen (Id. Tumulti.) Qui usurpat meum? quid in castris strepiti est? (Id. Strepeti.)
Hector re summa armatas educit foras, (NON. Occupatus.) Hector quidem haud cessat obsidionem obducere. (Id. Obsidione.)
. ... Et sonit (Id. Sonere.) Qui cupiant dare arma Achillei, ut ipsei cunctent. ( Id. Cuncto.)
Ecce caligo oborta est, omnem
prospectum abstulit. (Id. Derepente. )
Servos, et vostrum imperium, et fidem
Myrmidonum (Id. Commiseresco.) Inferum vastos specus...... (Id. Specus.) Constitit, credo, Scamander : arbores vento vagant. (Id. Vagas.) Severiter fortuna ferri cernunt de victoria. (Id. Severiter.) Quae mea eominus machaera, atque hasta hostiris e manu. (FEST. Redhostire.) Nos quiescere aequom est, novimus ambo Ulyssem (DIOM. lib.I.) Sublime inter quadrupedanteis, flammam halitanteis. (Id. Ibid)
Ducet quadrupedum jugo invitum, (NON. Tenacia.)
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DE LA RANÇON D'HECTOR.
* Le bon droit vaut bien
mieux que la valeur altière O dieu puissant, fais que ce conseil soit utile aux Grecs ! Que signifient ces clameurs? D'où vient ce tumulte ? Qui ose prononcer mon nom? Quelle agitation dans le camp?
Hector au comble de sa prospérité , fait avancer son armée en bataille ; et son camp touche presque au camp ennemi.
Hector poursuit l'attaque avec vigueur.
La trompette sonne. Les lances se brisent, la terre est arrosée de sang.
Qui désirent donner les armes à Achille, afin de pouvoir eux-mêmes temporiser.
Un brouillard épais s'élève et ne permet plus de rien apercevoir; aussitôt il fond sur les piétons.
J'en appelle à vous, à votre puissance ; sentinelles, ayez compassion de la bonne-foi des Myrmidons.
Les vastes abîmes des enfers.
Je crois que le Scamandre a suspendu son cours ; les arbres ne sont plus agités par les vents.
Ils se disputent avec acharnement la victoire, à la pointe de l'épée.
Vous combattiez de près avec mon cimeterre, et de loin avec ma lance....
Nous avons bien raison de nous tranquilliser ; nous connaissons tous deux Ulysse.
Les coursiers du Soleil s'élèvent dans les airs, et la flamme sort de leurs naseaux.
Il contraindra ses indomptables coursiers à supporter le joug de l'obéissance, il les domptera avec le frein, et serrera fortement ceux dont les menaces ne pourront vaincre l'opiniâtreté.
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EX ALEXANDRO.
Volans de caelo cum corona, et taeniis, ( FEST. Taenias, et Stolidus. )
O lux Trojae germane Hector, (Macrob. Saturn, lib. VI. c. 2. )
Jamdudum ab ludeis animus, atque
aureis avent (Var. de Ling. lat. lib. V.)
Nam maximo saltu superavit (Macrob. lib. VI. c. 2.) Multei alii adventant , paupertas quorum obscurat nomina. (Id. Lib. VI. c i.) Aurum.putum..... (AGEL. Lib..VI. c 1) Quapropter Parim pastores nunc Alexandrum vocant. (Var. de Ling. lat. lib. Vl,)
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ALEXANDRE. Un dieu descend du ciel, la tête ornée d'une couronne et de bandelettes ; il appelle cet homme : pourquoi, dit-il, sauter comme un insensé ? Mais il ne peut se faire comprendre.
O mon frère, ô malheureux Hector, lumière de Troie, pourquoi votre corps est-il ainsi déchiré et couvert de blessures ? Quels sont ceux qui, pendant que nous avions les yeux détournés , vous ont traité ainsi ?
Depuis long-temps les esprits et les oreilles ne s'occupent plus de ces jeux : on attend avec avidité une nouvelle...
Le cheval dont les flancs renferment des gens armés, et qui doit causer la ruine de la superbe Pergame, s'avance avec rapidité.
On en voit arriver beaucoup d'autres, dont la pauvreté condamne les noms à l'obscurité.
De l'or le plus pur....
C'est pour cela que maintenant nos bergers donnent à Paris le nom d'Alexandre.
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EX ANDROMACHA. Ex templo acceptum me necato, et filium. (VAR. ibid. ) Ex opibus summeis opis egens, Hector, tuae. (CIC. Tusc. lib. III.)
Praesidii? quid exsequar ? quo nunc
aut exilio, aut fuga (CIC. Tus. Lib. III, et l, de Orat.)
Deformati, atque abiete crispa... (Id. Tusc. I.)
Auro, ebore, instructum regifice (Id. l, et Tusc. III.)
Heu relliquias semiassi regis,
denudatis ossibus (Id. Tusc. I.) Vidi, videreque passa sum aegerrime, (Id. Ibid. )
Curru Hectorem quadrijugo raptarier : (VAR. de Lin. lat. lib. IX.) Acherusia templa alta Orci salvete infera. {Id. Lib. VI.) Andromachae nomen qui indidit, recte indidit. (VARRON. de Ling. lat. lib. VI.)
Hec malos annos, multosque longinque
ab domo (Id. Summum) Quid fit seditio ? tabesne an numeros augificat suos ? (Id.) Nam neque iratei, neque blandei quicquam syncere sonant. (Id.) Nam ubei introducta est, puerumque ut laverunt, collocant in clupeo. (Id.) Rapit ex alto naveis velivolas. (MACROB. Lib. VI. cap. 5.)
— Sed quasi (NON.)
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ANDROMAQUE. Immolez-moi sur-le-champ, ainsi que cet enfant que je remets entre vos mains.
Après avoir tout perdu, Hector, j'ai besoin de votre appui.
* Où trouver un appui ? que
faire ? et dans quels lieux
O patrie ! ô Priam ! famille
révérée !
* Hélas ! laisseriez-vous ,
sur nos champs désolés,
Salut, profondes demeures de l'Achéron, palais du dieu des enfers.
C'est à juste titre qu'on lui a donné le nom d'Andromaque.
Elle (Troie) les a vus faire une guerre terrible, avec la plus grande habileté, pendant de longues et malheureuses années.
Que devient la sédition ? Le fléau diminue-t-il, ou le nombre des séditieux se grossit-il ?
Car, ni les hommes colères, ni les flatteurs ne s'expriment avec franchise.
A peine fut-elle introduite, qu'ils lavèrent l'enfant, et qu'on le plaça sur un bouclier.
Il fait voguer les vaisseaux à pleines voiles.
Mais insensible comme le fer ou le plus dur rocher, il ne laisse échapper que rarement un léger soupir.
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EX HECUBA.
Adsum , atque advenio Acherunte vix
via altayatque ardua, (CIC. Tusc. I.)
Maxumeis; ubi rigida constat,et crassa
caligo inferum; (Id. Ibid.)
O magna templa caelitum. ( VAR. de Ling. lat. lib. VI. )
Hec tu, etsi pervorse dices, facile
Achivos flexeris. (AGEL. Lib. 1. c. 4. )
Miserete anuis, date ferrum qui (NON. Miserete. )
Senex sum, utinam mortem oppetam prius (Id. Evenat.) Vide, hinc meae inquam lacrumae guttatim cadunt. ( Id. Guttatim.)
Etsi segetem sunt in deteriorem datae (Cic. 2. Tus.) .... Nimium bonei est, quoi nihil est nali. (Id. 2. de Finib.) Undantem salum... ( NON. Salum.)
Nunquam scripsistis, quis parentem,
aut hospitem ( Id. Perbitere.)
Quae tibi in concubio verecunde, et
modice ( Id. Modicum.) Juppiter tibi sunnne tandem male regesta gratulor. ( Id. Gratulor.) Heu me miseram, interii : pergunt lavere sanguen sanguine, (Non. Sanguis , et lavere. )
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HÉCUBE.
A travers les horreurs de la
nuit infernale,
Où l'art qui commande aux
morts, O demeure des dieux, parsemée de brillantes étoiles !
* Quand même vos discours,
dépourvus d'ornements,
C'est un assez grand
bien que l'absence du mal.
* D'un hôte confiant, par son
hôte immolé,
* Ah ! puissent les vertus du
plus chaste hyménée
* Malgré tous ses malheurs, ô
souverain des dieux
Hélas ! que je suis malheureuse ! ils continuent de laver dans le sang le sang qu'ils ont déjà répandu.
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EX EUMENIDIBUS. Nisi patrem materno sanguine exanclando ulciscerem. ( Non, Exanclare.) Idaequom aptius fecisse expedibo, atque eloquar. ( Id, Expedibo.)
.... Tacere opino esse optumum, ( Id. Opino.) Areopagiticam ea de re vocant petram. ( Varro. de Lin. lat. Liv. VI.) Dico ego vicisse Orestem, vos ab hoc facessite. ( Non. Facessere.)
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LES EUMENIDES.
S'il faut, dans le sang
maternel,
Pallas, je te rendrai
l'hommage solennel
Pour agir ou parler avec plus
de prudence, Voilà pourquoi l'on appelle cette pierre la pierre de l'Aréopage. Je proclame Oreste vainqueur ; furies vengeresses, éloignez-vous de lui.
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EX DULORESTE. Ex templo AEgisthi fidem nuncupantes conciebant populum, ( Non. Conciere. )
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ORESTE, Esclave. Aussitôt ils soulevaient le peuple, en proclamant la bonne foi d'Égysthe.
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EX ERECTHEO. Quibu nunc aerumna mea libertatem paro? (AGEL. Lib. VI, c. 16.) Quibu' servitutem mea miseria deprecor? (NON. Deprecor.) Arma rigent, horrescunt tela... (Macrob, Lib. VI, c. 14.)
.... Lapideo (FEST. Neminis)
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ÉRECTHÉE. Mes malheurs ne vont-ils pas aujourd'hui leur rendre la liberté? Mes disgrâces ne vont-elles pas éloigner d'eux la servitude?
Ils dressent leurs armes, ils aiguisent leurs traits.
Il y a bien des cœurs insensibles comme un roc, et qui n'ont pitié de personne.
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EX CRESPHONTE.
Injuria abs te afficior indigna, pater, (Auctor ad Heren. Lib. II.)
.... Duxi probum, ( Ibidem. ) Duxit uxorem sibei liberum quaesendum caussa. ( Fest. Quaeso.) Audis , atque auditis, hostimentum adjungito. ( Id. Redhostire.) An inter se sortiunt urbem, atque agros? ( Non. Sortiunt ) O pie eam secum advocant, eunt ad fontem, nitidant corpora. ( Id. Nitidant.) Ego quom meae vitae parcam, letum inimico deprecor. ( Agel. Lib. VI, c. 16.)
Eho tu : dii, quibus est potestas motus superum ,
atque inferum, (Auctor ad Heren. Lib. II.)
Neque terram injicere, neque cruenta ( Macrob. Lib. VI, c. 2.)
Nam nos decebat, coetus celebranteis domum (Cic. Tusc. lib. I.)
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CRESPHONTE. Mon père, vous ne me traitez pat comme je le mérite ; car si vous avez jugé que Cresphonte était un méchant homme, pourquoi me l'avoir donné pour époux ? Si c'est un homme de bien , pourquoi, contre son intention et la mienne, me contraindre à le quitter ? Ma fille, je ne commets aucune injustice. Si Cresphonte est honnête homme, j'ai dû vous le donner pour époux ; s'il ne l'est pas, le divorce que je vous propose vous épargnera bien des chagrins.
Je l'ai cru honnête homme , je me suis trompé. Je l'ai mieux connu dans la suite, et je m'éloigne de Cresphonte.
Il s'est marié, afin d'avoir des successeurs.
Tu m'entends, vous m'entendez tous, il faut user de représailles.
Vont-ils partager entre eux, par la voie du sort, la ville et les campagnes ?
Elles invoquent la déesse avec piété, se rendent à la fontaine afin de purifier leurs corps.
En épargnant mes jours, j'appelle la mort sur mon ennemi.
Ah ! Cresphonte, les dieux dont le pouvoir suprême Il ne m'a pas été permis d'ensevelir, ni de couvrir d'un peu de terre leurs cadavres ensanglantés, ni de répandre sur leurs blessures les larmes de la pitié.
Quand à nos vrais amis un enfant
vient de naître,
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EX ATHAMANTHE.
lis erat in ore Bromius, heis Bacchus pater, ( Charis. Lib. II.)
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A T H A M A S. Les uns invoquaient Bromius, les autres Bacchus ; d'autres encore Lyaeus, qui découvrit la vigne sacrée. Tous ensemble répétaient Evan, Evhyus : un chœur de jeunes étrangers célébraient tour-à-tour, en dansant au son d'une musique Lydienne , les louanges de Bacchus.
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EX ANDROMEDA.
Quae cava caeli signitenentibus ( Var. de Ling. lat. lib. IV. ) Filiis propter te objecta sum innocens Nerei. ( Prisc. Liv. VIl.) Scrupeo investita saxo, atque ostreis, quam excaperent. ( Non. Scapres. ) Circum sese vruat ad pedes a terra quadringentos caput. (Fest. Vruat. ) Rursus prorsus reciprocat fluctus feram. ( Non. Rursus.) Corpus contemplatur, unde corporaret vulnere. ( Id. Corpore. )
Alia fluctus differt, dissupat
visceratim membra ( Id. Visceratim. )
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ANDROMÈDE. O toi, dont les deux chevaux enrichis d'étoiles parcourent la voûte des deux....
Innocente, j'ai été exposée à cause de toi à la fureur des fils de Nérée.
Son dos, semblable à un rocher raboteux, était couvert d'écailles d'huîtres , et ils ne pouvaient en aborder pour prendre ce monstre marin.
Il se replie sur lui-même ; sa longueur des pieds à la tête occupait sur la terre un espace immense.
Le flot l'emporte et le rapporte tour à tour.
Il examine ( Per'ée ) son corps, afin de lui porter plus sûrement une blessure.
Le flot emporte les membres de l'énorme cétacée, ces membres sont dispersés, les ondes amères sont couvertes de sang.
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EX TELEPHO. Palam mutire plebeio, piaculum est. ( Fest. Mutire. ) Regnum reliqui septus mendici stola. ( Non. Stola. ) Caedo, et caveo, vestitus, squalida septus stola. ( id. ibid. )
Verum, quorum liberei letho datei sunt
in bello, ( Id. Enoda. ) Deumque de consilio hoc itiner credo conatum modo. ( Id. Itinere. )
Te ipsum hoc oportet profiteri, et
proloqui, ( Id. Advorsum. ) Et civitatem video Argivum incendier. ( Id. Civitas. ) Qui illum dii, deaeque magno mactassent malo. (Id. Mactare. )
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TÉLÈPHE. C'est un crime pour un plébéien de parler en public.
J'ai quitté mon royaume sous les habits d'un mendiant.
Je fuis, et je suis en sûreté sous cet ignoble accoutrement.
Mais ceux dont les enfants sont morts dans les combats, n'aiment pas à en entendre expliquer les détails.
Je crois qu'ils ont entrepris ce voyage uniquement par le conseil des dieux. Il faut avouer et déclarer qu'elle est chez moi.
Je vois la ville des Grecs dévorée par un incendie.
Que les dieux et les déesses l'accablent de leur colère !
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EX THYESTE.
.... Adspice hoc ( Fest. Sublime. ) Et me Apollo ipse delectat, ductat Delphicus. ( Non. Delectare. ) Quam mihi maxime heic hodie contigerit malum. ( Id. Contingere. ) Heu mea fortuna, ut omnia in me conglomeras mala! ( Id. Conglomere. ) Impetrem facile ab animo,ut cernat vitalem Baebium. ( Id. Cernere. ) Inflaccebunt conditiones, repudiiito, et reddito. ( Id. Flacce. ) Sed sonitus aures meas pedum pulsu increpat. ( Id. Crepare. ) Ibei quid agat, secum cogitat, parat, putat. ( Id. Putat. ) Quem nam te esse dicam? qui tarda in senectute. ( Cic. Orat. )
. . . Ipse summeis saxeis fixus
aspereis ( Id. Tusc. Lib. 1. )
Nolite hospites ad me adire, illico
istic, ( Id. Tusc. lib. III. )
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THYESTE. Voyez ce ciel si brillant au-dessus de nos têtes, et que l'on invoque sous le nom de Jupiter.
Apollon lui-même m'inspire, je cède au dieu de Delphes.
Ce malheur m'arrive principalement aujourd'hui.
O fortune, comme tu accumules sur moi tous les fléaux ensemble !
J'aurai bien le courage de souffrir qu'il examine la vie entière de Bébius.
A présent que je suis répudié et rendu, ils vont exagérer leurs prétentions. . .
Mais le bruit des pieds frappe mes oreilles.
Il réfléchit, il pense, il médite sur le parti qu'il doit prendre.
Que dirai-je de vous ? de vous qui dans la vieillesse tardive?...
Que , poussé sur un roc de
pointes hérissé,
* Vous m'offrez un asyle !
Évitez ma présence ;
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EX PHOENICE.
Sed virom vera virtute vivere animatum
adjecit fortiter (AGEL, Lib. II, c. 17.) Ibei tum derepente ex alto in altum despexit mare ( Non. Derepente.)
Severiter suspectionem ferre falsam,
futilium est. (Id. Futile.) Plus miser sum , si scelestum faxim, quoi dicam fore. ( Id. Faxim. ) Stultus est, qui cupida cupiens cupienter cupit. ( Id. Cupienter. ) Quam tibei ex ore orationem duriter dicteis dedit. (Id. abriter. CHARIS. Lib. II.)
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DU PHÉNICIEN.
* Tout homme, vraiment homme,
et d'un grand caractère, Alors, il monta tout à coup sur une élévation, d'oùà ses regards embrassent la vaste étendue de l'Océan. * D'un injuste soupçon , est bien fou qui s'offense. Supportons fortement le tort de l'amitié.
Je suis plus malheureux si, en faisant le mal, je suis un jour forcé d'en convenir.
Celui qui désire trop ardemment ce qui excite sa cupidité, est un fou.
Il a provoqué par sa dureté la réponse sortie de votre bouche.
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EX MELANIPPA. Regnumque nostrum ut sospitent, superstitentque. ( NON. Sospitent, et superstitent. ) Mihei ausculta nate, pueros cremari jube. ( Id. Auscultare. )
Certo hic est nulla, quin monstrum
siet : ( Id. Auguro. ) Quom ego saxum sciciderit..... ( Prisc. Lib. X. ) Lumine sic tremulo terra, et cava caerula candent. (MACR. Lib. VI, c. 4.) Stata forma ... ( Agel. Lib. V, c. 11. )
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MENALIPPE. Afin que nos héritiers puissent soutenir mon troue et conserver notre nom.
Obéissez, mon fils ; ordonnez que ces enfants soient consumés par les flammes.
Certes, il n'en est aucun ici qui ne soit un monstre : je vous le dis, tout me porte à le croire.
Quand il aura fendu le rocher.
Ainsi ils répandent dans les deux et sur la terre une lumière tremblante.
D'une taille raisonnable. |
EX ALCMAEONE. Factum est jamdiu ( Non. Jamdiu.)
Multi' modis sum circumventus morbo,
exsulio atque inopia : ( Cic. de Finib, lib. IV, et de Orat. I. III. ) Sed mihi neutiquam cor consentit cum oculorum adspectu. ( Id. Acad. quaest. lib. IV. ) Unde haec flamma oritur ? ( Id. ibid. ) Incede, incede; adsunt, adsunt; me, me expetunt. ( Id. ibid. )
Fer mi auxilium, pestem abige a me ( ld. ibid. )
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ALCMÉON. Il est arrivé autrefois....
* L'exil, la maladie et le
besoin honteux ,
* Et parmi tant d'objets qui
viennent m'obséder,
Ciel ! d'où vient cette
flamme ?
Au secours, au secours !
Alcméon vous appelle ;
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EX CRESSIS. Polvis oritur, omnem pervolgat caeli fretum. ( Non. Fretum. ) |
LES CRETOISES. La poussière s'élève el parcourt l'immensité des cieux. |
EX ALCESTIDE. Tibei vita, seu mors in mundo est. ( Charis. Lib. I. ) Haec anus admodum fringultit : nimirum se sauciavit flore Liberi. ( Placiad. in Gloss. )
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ALCESTIS. Vous avez au monde un ami prêt à vivre ou à mourir pour vous.
Cette vieille a bu tant de vin, que rien ne saurait arrêter son babil.
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EX NEMEA. Pecudi dare via una marito. (PRISC., Lib. V.)
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LA FORÊT DE NÉMÉE. Pecudi dare viva una marito.
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EX ILIONA, SIVE POLYDORO. O Pietas animi... ( Cic. Acad. lib. IV. ) Mater,te adpello; tu quae curam somno suspenso feras: ( Porph. in Hor. lib. II, sat. 3 ). Neque te mei miseret : surge, et sepeli natum ( Cic. Tusc. lib. I. ) Age, adsta, mane, audi, itera , dum eadem et ista mihei. ( Id. Acad. lib. IV.)
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ILIONÉ ou POLYDORE. O piété, ô tendre souvenir....
O Vous, dont le sommeil tient
les sens assoupis,
Arrête, et redis-moi ce que tu viens de dire.
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Q. ENNEII Comoediae. EX AMPHITHASONE. Pertolerarem vitam, cladeisque exanclarem impatibiles. (Non. Exanclare. ) AMBRACIA. Per genteis esse cluebat omnium miserrumus. (Id. Cluet.) . Agros audaces depopulant servei dominorum domine! ( Non. de Popul. ) Et aequora salsa veges ingentibus venteis (Id. Veget.) Bene mones : tute ipse cunctato : vide fortem virom. ( Id. Cunctant. ) EX PANCRATIASTE. Quom desubito me orat mulier lacrumans, quae ad germa accidit. ( Non. Desubito. ) Quo nunc me ducis? ubei molarum strepitum audibis maxunium. ( Id. Audibo. ) Qui est, qui nostris foribus tam proterviter ? ( Id. Preterviter. )
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Comédies de Q. ENNIUS. AMPHITRASON. Je supporterais toutes les peines de la vie , et même ce qui dépasse l'imagination. L'AMBRACIENNE. Il avait dans tous les pays la réputation d'être le plus malheureux des hommes.
Les esclaves audacieux, devenus indépendants, ravagent les champs de leurs maîtres.
Par les vents furieux tu soulèves les flots.
Tu as raison : arrête-toi donc ; contemple ce héros.
LE PANCRATIASTÈS. Aussitôt la femme qui fondait en larmes s'est jetée à mes genoux, et m'a supplié.
Où me conduisez-vous à présent ? — Où tu entendras retentir le bruit des chaînes.
Qui est-ce qui frappe si brusquement à notre porte ?
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Ex incertis Tragoediïs, et Comoediis.
Homo, qui erranti çomiter monstrat
viam, ( Cic. de Offic. lib. I.)
Suarum rerum incertei, quos ego mea
ope ex ( Id. de Orat. lib. I. ) Amicus certus in re incerta cernitur. ( Id. de Amic. )
Quem metuunt, oderunt : (Id. de Orat. lib. II.) Benefacta male locata malefacta arbitror. ( Cic. de Orat.. lib. II,)
Quod nemo est tam firmo ingenio, aut
tanta confidentia. ( Id. de Orat lib. III ; de Finib. V. ) Salmacida spolia sine sudore, et sanguine. (Id. de Off. lib. I.) Flagitii principium est nudare inter civeis corpora. ( Id. Tusc, lib. IV. ) Tanto sublatae sunt agmine tunc lapides. ( Non. Lapides. ) Nulla sancta societas , nec fides regni est. (Cic. de Offf. lib. I.) Minime nomine fieri pravum. ( Donat. Adelph. act. I, sc. 2. )
Animusque aeger semper errat, neque
pati, ( Cic. Tusc. lib. III. ) O fides alma , apta penneïs, et jusjurandum Jovis. ( Id. de Off. lib. III. ) Atque genua comprimit arta gena. ( Isid. Lib. de Differ. ) Pes pede premitur; armeis teruntur arma. ( Hirt. in Com, de Bel, Hisp. ) Philosophandum est paucis, nam omnino haud placet ( Cic. Tusc. lib. II, de Orat. ibid. ; Agell,. lib. I) Quoi quod in me est, exsecrabor hoc, quo lucet quicquid est. ( Id. de Nat. deor. lib. II.) Ut ubei Titanis Trivia dederit stirpem liberum ( Varr. de Ling. lat. lib. VI.) Quin inde invicteis sumpserunt perduellibus ? ( Id. ibid. ) Si voles advortere animum, comiter monstrabitur. ( Id. ibid. ) Frunde, frutimii suaviter. ( Ib. ibid. ) Atque prius pariet locusta lucam bovem. ( Id. ibid. ) Vos epulo postquam spexit. ( Id. ibid. ) Habet is coronam vitulans Victoria. ( Fest. Vitulans. ) Apud tentorium in campo hostium per moene. ( Id. Moene. ) Ille meae tam potis pacis potiri. ( Id, Tam. ) Parentem et patriae dii servate sospitem. ( Id. Sospes. ) Quem incertum tu isti credare, atque exerçere ligua, ut argutarier possis. ( Id. Argutari. ) Vivam, an moriar, nulla in me est metus. ( Id. Metus. ) Aut. permaceret paries percussus trifaci. ( Id. Trifax. )
O terra Trecha, ubei Liberi fanum, ( Varr. de Ling. latin, lib. IV. ) Cubitis pinsibant humum. ( Id. ib. ) Et quis illaec est, quae lugubri succincta est stola? (Non. Quisquis. ) Labat, labuntur saxa, caementae cadunt. ( Non. Caementa. ) Nec retrahi potestur imperiis. (Diom. Lib. II.) Eos deduci, qqanl relinqui; evehi, quam deseri malui. ( Id. Lib. Il; Charis. lib. IV.) An aliquid quod dono illi morares? sed accipite. (Diom. Lib. l.) Effundit irarum quadrigas. (Serv. lin. XII.) Ira insaniae initium ( Cic. Tusc. lib, IV. ) Num nos vis hujus me versutilqquas malitias ? (ld. de Orat. ) Hehe ipse clupeus cecidit.. (Varr. de Ling. lat. lib. IV. ) Quicquam quisquam cuiquam, quod conveniat, neget? ( Auctor. ad Heren. lib. IV. ) Festinant diem... ( Serv. Geor. lib. IV. )
Qui silentio noctis favent faucibus. ( Cic. de Divinat. l. II. ) Illic est nugator nihili, non nauci homo. ( Fest. Naucum. )
...quasi in choro pila ( Isid. Lib. 1. c. 25.)
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Des Comédies et des Tragédies dont on ignore le titre.
* Montrer honnêtement à
l'homme qui s'égare
* Par d'utiles conseils ,
comme un guide fidèle,
* C'est quand le malheur nous
accable,
* Celui qui sur la crainte a
fondé sa puissance, C'est un crime à mes yeux, qu'un bienfait déplace.
* Ah ! de tant de périls
menacé comme moi,
Soldats efféminés, rendez-vous tans combattre.
C'est un signe d'immoralité que de se montrer nu au milieu de ses concitoyens.
Tant le débordement du fleuve a rassemblé de pierres entassées les unes sur les autres.
Aucune alliance , aucune promesse n'est sacrée pour l'ambitieux qui aspire au pouvoir suprême.
Ne jamais déshonorer son nom.
* Quand l'esprit est malade,
il cède à son délire.
Les pieds des combattants s'entrelacent, leurs armes s'entrechoquent.
On peut bien consacrer à la
philosophie ,
Oui, j'en jure; par celui qui éclaire
l'univers , et dont le pouvoir agit sur tout mon être. Dès que Diane vous aura donné des enfants.
Quelle vengeance ont-t-ils pu tirer de leurs courageux adversaires?
Si vous voulez être attentifs, on vous le prouvera volontiers.
Orné agréablement de guirlandes et de branches d'arbres.
On verra plutôt une sauterelle enfanter un éléphant.
Après avoir examiné comment vous preniez votre repas.
Joyeux de sa victoire, il porte une couronne.
Auprès de la tente, dans le camp des ennemis placé sur les murailles.
Il consentit cependant à profiter de la paix que je lui proposais.
Grands dieux ! conservez le père et le sauveur de la patrie.
Comme il est indécis, ne craignez pas de lui parler ni de réfuter ses arguments.
Que je vive ou que je meure, je suis sans crainte.
Ou que la muraille frappée par un dard long de trois coudées, ne s'écroule insensiblement.
O sol de la Thrace, où j'ai bâti un temple à Bacchus, dieu ta vendanges....
Ils frappaient la terre avec leurs coudes.
Quelle est cette femme qui s'avance avec un vêtement lugubre ?
Le mur chancelle, les pierres tombent, les moellons se détachent.
Aucun frein ne peut le retenir.
J'ai mieux aimé les ramener que de les abandonner, les faire transporter que de les délaisser.
Avez-vous quelques présents à lui faire pour le calmer ? Prenez ce que je vous offre.
Il s'emporte comme les coursiers fougueux.
La colère est le commencement de la folie.
Ne voulez-vous pas que je réponde à ses discours artificieux?
Hélas ! son bouclier vient de tomber.
Qui peut donc refuser à quelqu'un une chose juste et raisonnable ?
Ils devancent le jour....
Pendant le silence de la nuit, les coqs à la gorge rousse se plaisent à chanter, et témoignent leur joie par le battement de leurs ailes.
Le voilà, ce diseur de riens, ce mauvais sujet, qui ne vaut pas un zest.
Elle se laisse ballotter par l'un et par l'autre, comme au jeu de paume, et se livre au premier venu. Elle tient celui-ci d'une main , fait signe à celui-là ; son autre main est occupée ailleurs; elle marche sur le pied à tel autre, donne encore à un autre son anneau à baiser ; elle appelle l'un par son nom, chante avec l'autre, en même temps qu'elle écrit à plusieurs autres par signes, avec ses doigts.
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FRAGMENTS DE Q. ENNIUS. MÉDEE. Pag. 16. v. 1. Utinam ne in nemore Pelio securibus, etc. Les huit premiers vers de cette tragédie se trouvent dans Priscien , lib. de Versibus comicis. L'auteur de la Rhétorique à Herennius, Cicéron, dans plusieurs le ses ouvrages, Varron, Lactance , Donat, Quintilien et saint Jérôme en ont cité également des vers entiers, et même des hémistiches. Ennius , dans cette pièce et dans la plupart de celles qu'il a composées , a imité les poètes grecs, et particulièrement Euripide , Sophocle, Eschyle : on retrouve aussi dans ses ouvrages des imitations d'Homère, de Pindare, d'Hésiode, de Théocrite, d'Orphée, d'Apollonius, etc. En rapprochant Ennius de ses modèles , et surtout d'Euripide , on reconnaîtra qu'il a imité en homme de goût, et que tout ce qu'il a créé de lui-même porte le cachet du génie. Virgile , qui tant de fois a fait d'heureux emprunts à Ennius, a imité ce passage dans son Enéide , liv. IV.
« Felix , heu minium felix, si littora tantum , P. 16. v. 2. — Caesa cecidisset abiegna. J'ai traduit abiegna trabes par sapin; mais l'expression latine ne doit pas être prise à la lettre; car il croissait aussi des chênes et d'autres arbres dans la forêt de Pélion. Orphée dit que les deux espèces de bois dont je viens de parler , et même le hêtre, servirent à construire le vaisseau des Argonautes. Les Grecs emploient, comme les Latins, le nom d'une espèce pour signifier les autres différentes espèces. Les neuf premiers vers de cette tragédie sont dans la bouche de la nourrice de Médée. La nourrice remplit le rôle de Prologue, Elle entre dans les plus minutieux détails ; c'est un défaut que son grand âge rend peut-être excusable , et que Cicéron a cru cependant devoir blâmer. Les vers 10 et 11 appartiennent au rôle d'un Pédagogue, esclave chargé de veiller sur les enfants ou sur les autres esclaves. Il y en avait de fort instruits, qui concouraient à l'éducation des enfants de leurs maitres ,et qui remplissaient les fonctions de gouverneur. Ils jouissaient primitivement d'une confiance et d'une autorité dont ils abusèrent dans la suite. Entichés de leur savoir , ils prétendirent l'emporter sur tout le monde , ce qui rendit ridicules les pédagogues, dont le titre ne se prend plus qu'en mauvaise part. D'ailleurs il y avait des pédagogues esclaves , jeunes , beaux et bien faits, destinés à contenter les goûts dépravés de leurs maitres, ce qui dut rendre leur nom méprisable et même odieux. Voy. Pignor. de Servis, et Pitisc. Antiq. Rom.; Ammian, XIV, XXVI, 6. Clem. Alex., Paedagog. ,I, 7, etc. Id. v. 6. — Petebant illam pellam. Il faut lire , illam pellem. Id. v. 10 et 11. — Antiqua herilis , etc. Festus cite ces deux vers , comme faisant partie d'une autre pièce d'Ennius , intitulée Medea exsul. La nourrice répond : cupido cepit miseram, etc. Cicéron cite ces deux vers, au liv. III des Tusculanes, pour condamner l'abus des lamentations inutiles, et des manières ridicules d'exprimer le deuil et la tristesse. Plaute blâme aussi cette manie dans le Marchand. Voy. le prologue de cette comédie. P.16. — Eliminas. D'autres éditions portent eliminor, comme elles portent dans les vers précédens , aedilis pour herilis, et ante pour extra , herae Medeae pour terrae Medeaï. P. 18. v. 1. — Nam multei, etc. Il s'est glissé une inexactitude dans la traduction de ce vers, qui signifie à la rigueur : « Car une infinité de gens ont bien fait leurs affaires et celles de l'état dans des pays éloignés. » Id. v. 3. — Nam ter sub armeis, etc. Ces vers sont dans la bouche de Médée , et s'adressent à un chœur de Corinthiennes. Id. v. 5. — Animadverte , et dicto, etc. Ici Créon ordonne à Médée de quitter au plus tôt ses états. Id. v. 7. — Sï te secundo lumine, etc. C'est encore Créon qui parle à Médée. Id. v. 9. — Teneor consipta. Cette métaphore, dans la bouche de Médée, est très-hardie et bien soutenue. Cette pensée a été imitée par Horace, dans la deuxième satire du liv. II : «... Hac urget lupus, hac ranis angit. » Remarquez que consipta est pour consepta. . On trouve dans le traité de la Nature des dieux, par Cicéron, liv. III des vers sans indication d'auteur, qui semblent se rapporter a ce passage :
« Ille transversa mente mihi hodie tradidit
repagula Id. v. 10. — Quo nunc me vortam , etc. Comparez ce passage avec celui de la Médée de Sénèque, commençant par ces mots : at quo remittis ? Phasin et Colchos petam , etc. , et avec la Médée d'Euripide. Id. v. 12. — Tu me amoris , etc. C'est Jason qui adresse ce reproche à Médée, qui vient de lui reprocher son ingratitude. C'est à Jason que s'adresse le vers suivant, et dans les deux autres c'est Médée qui parle à ses enfants. L'invocation à Jupiter fait partie d'un chœur de cette tragédie. Les personnages de ce chœur sont indignés et désespérés de la cruauté de Médée. La mythologie en est conforme à l'opinion de Platon. DE L'AUTRE MEDEE. P. 20. v. 1. — Quei ipsius sibei, etc. Cette belle pensée que je me suis attaché à rendre littéralement, appartient à Ennius, à Ménandie, à Euripide , à Isocrate et à Platon. Id. v. 3. — Contempla; et templum Cereris, etc. Ce temple et celui de Proserpine étaient construits au-dessus d'une fontaine appelée par Thucydide Ennéacrunon, et par Suidas Dodecacrunon, du nombre des tuyaux d'où coulaient les eaux de cette fontaine , nommée depuis Callirhoë. Id. v. 4- — Vtinam ne unquam , etc. En admettant que Médée parle à Jason , il faut alors traduire ainsi : « Plût aux dieux que je n'eusse jamais sortie de ta pensée , et que ton amour ne se fût jamais refrodi. » Cette métaphore, corde pedem extulisses, a quelque chose de trop hardi pour être rendu dans notre langue. Homère avait pourtant emptoyé avant Ennius, une image à peu près semblable : τὸ τῆς ψυχής κέαρ. Juste-Lipse veut qu'on lise :
« Utinam ne unquam Medea Colchis cupido Id. v. 6. — Quis tu es mulier, etc. Les anciens employaient quis pour quae , et je crois néanmoins qu'ils le faisaient à dessein. IPHIGÉNIE. Cette pièce est aussi imitée d'Euripide, qui a composé deux Ipigénies, savoir , Iphigénie en Aulide , et Iphigénie en Tauride. Ennius en composant sa tragédie, a emprunté de l'une et de l'autre , et principallement de la première. Id. v. 8. — Quid nocti, etc. C'est Agamemnon qui parle à un vieillard. Id. v. 9. — In altisono , etc. Ici le vieillard répond. Quelques exemplaires.de Varron, portent altissimo. On voit par ce passage, que, dans l'antiquité la plus reculée , on indiquait par l'apparition de certaines étoiles les différentes parties de la nuit. V. 20. v. 13. — Procede : gradum ,etc. Agamemnon ordonne au vieux pasteur de retourner à Argos, pour annoncer à Clytemnestre qu'elle ne devait pas venir en Aulide avec sa fille Iphigénie. Id. v. 15. — Menelaus me objurgat. C'est Agamemnon qui se plaint de la conduite de Ménélas à son égard. P. 23. v. 1 , et suiv. — Ego projector, etc. Ici Ménélas répond à Agamemnon. Id. v. 5. — Plebs in hoc regi, etc. Clytemnestre étant arrivée en Aulide avec sa fille, Agamemnon témoigne la peine que lui cause cette arrivée , qui contrarie ses desseins paternels. Id. v. 7. — Acheruntem obibo. Iphigénie se dévoue à la mort pour le salut de sa patrie. Id. v. 8. — Otio qui nescit uti, etc. Depuis ce vers jusqu'à incerte errat animus, etc., c'est un chœur de femmes grecques qui parle. Je ne suis point content de la traduction de ce vers : « Hoc idem est, neque domi nunc nos, nec militiec sumus. » Il ne signifie point : » Voilà ce que nous éprouvons, loin des occupations de Rome et de la guerre ; mais plutôt, la même chose nous arrive; nous ne penchons maintenant ni pour la guerre ni pour la paix , ou nous ne savons si nous devons faire la paix, ou déclarer la guerre. Il y a tout lieu de croire que le poète fait allusion à la situation de la république à l'époque où il écrivait ; mais j'ai reconnu qu'il était inconvenant de mettre (en traduisant) ces réflexions dans la bouche des femmes grecques. On reconnaîtra sans peine que c'est l'allusion même qui a causé l'erreur, que je me fais un devoir de rectifier. Le lecteur comparera sans doute ce beau passage d'Ennius avec un passage non moins intéressant de Lucrèce, lib. III, de Natur. rer. Il commence par ces mots : Exit saepe foras magnis ex aedibus , etc., et finit par ce vers : « Aut etiam properans urbem petit, atque revisit. » ACHILLE. Il paraîtrait, si l'on s'en rapporte au témoignage de Nonius, que cette tragédie serait, une traduction de celle d'Aristarque de Tégée, qui vivait vers l'an 454 avant J.-C. Festus au contraire l'attribue à Ennius. Plusieurs auteurs grecs ont traité le même sujet, entre autres Iophon, Cléophon et Philarète ; et on cite parmi les Latins Livius, Attius et Auguste. P. 22. v. 18. — Serva civeis, etc. C'est un chœur de femmes Troyennes, qui engagent Priam à accorder la main de Polixène à Achille. Il y a des commentateurs qui donnent au verbe defende le sens de repelle. Ce passage signifierait alors : « Sauvez vos concitoyens, repousse nos ennemis , puisque vous pouvez les repousser. » Cependant , comme le chœur des femmes Troyennes n'engage Priam à marier Polixène avec Achille que pour mettre fin aux horreurs de la guerre et du siège, en rapprochant les deux peuples par cette alliance , ne pourrait-on pas prendre defende dans le sens de protège ? AJAX. P. 24. — Cette pièce est une imitation de l'Ajax flabellifère de Sophocle. Après la mort d'Achille, Ajax et Ulysse se disputèrent les armes de ce héros. Les Grecs ayant prononcé en faveur du fils de Laërte, Ajax en fut transporté d'une telle fureur, qu'il égorgea un troupeau de moutons, croyant tuer les Grecs eux-mêmes, et son rival, qu'il croyait caché sous la forme d'un bélier qu'il poursuivait à coups de fouet. Mais s'étant aperçu de sa méprise, il se tua avec sa propre épée. Poy. Sophocle ; Apollodor. lib. III. c. 10 et 13 ; Dictys Cret. V ; Dares Phryg. IX ; Hygin. Fab. 107 et 242 ; Ovid. Methamorphos. lib. XIII. TÉLAMON. Id. — On doit regretter d'autant plus la perte de cette tragédie, que les fragments qui nous en ont été conservés renferment des beautés du premier ordre , et qui prouvent le génie d'Ennius. Voici, dit-on, le sujet de cette pièce : Télamon fils d'Éaque, roi d'Égine , ayant l'un de ses frères, fut chassé par son père et se retira à Salamine. il ne succéda point à Éaque. Id. v. 12. — Modo quem gloria ad coelum, etc. Apollodore raconte que ce prince étant à la suite d'Hercule , quand il assiégea Troie , régnait Laomédon, fut le premier qui franchit les murs de cette vi Hercule, qui n'y entra que le second , fut d'abord outré que I lui eût enlevé cet honneur. Mais ensuite il loua hautement sa va et lui donna pour récompense Hésione , fille de Laomédon. P. 26. v. 2.— Quantis opibus, etc. Ce vers rappelle celui d'Empédocle : Ἐξ οἵης τιμῆς, καὶ οἵου μήκεος ὄλβον. P. 27. v. 8. Lisez soupçons. P. 26. v. 11. — Ego quom genui, etc. Dans le vers précédent Oïlée cherche à consoler Télamon , qui lui répond : ego cum genui, tum moriturum scivi. Il s'est glissé une faute dans le texte , tuum au lieu de tum. L'Oïlée dont je viens de parler commandait les Locriens; il avait un fils nommé Ajax, comme le fils de Télamon. C'est sur la mort du fils d'Oïlée que Sophocle a fait sa tragédie d'Ajax le Locrien , que nous n'avons plus. Id. v. i5. — Ego deum genus esse, etc. Ce vers est tiré du second livre de la Divination, c. 41. P. 28. v. 1. — Sed eos non curare. Ces vers seraient une impiété , si on les prenait à la lettre ; ici c'est le langage de l'orgueil ou du désespoir. Id. v. 3. — Non habeo denique, etc. Voy. le 58e chap. du liv.LI. de la Divination. DE LA RANÇON D'HECTOR. Le mot lustra dans Ennius équivaut au mot λύτρα chez les Grecs : et λύτρον signifie l'argent que l'on donne pour la rançon de quelqu'un. Le sujet de cette tragédie est Priam rachetant le corps d'Hector. P. 30. v. 12. — Constitit credo , Scamander , etc. J'ai traduit d'après l'opinion de ceux qui lisent vento vacant , au lieu de vento vagant. Id. v. 17. — Ducet quadrupedum jugo , etc. Le manuscrit du Vatican porte quadrupedem. Voye Lips. Antiq. Lect. lib. V. c. 14. ALEXANDRE. Cet Alexandre est le même que Paris fils de Priam et d'Hécube. On connaît son infidélité envers la nymphe Oénone , qui ne put lui pardonner l'enlèvement d'Hélène. On sait aussi qu'il fut blessé à mort par Philoctète sur le mont Ida, et qu'Oénone , désespérée de n'avoir pas secouru son infidèle époux , tua le courrier qui lui apportait la nouvelle de la mort de Paris, et s'étrangla avec sa ceinture : d'autres disent qu'elle se jeta dans le bûcher destiné à consumer le corps de Paris. Voy, Dyctis Cretens. lib. I, c.. i , 3, 4; Apollodor. lib. III. c. 12 ; Pausan. lib. X. c. 27; Quint. Smyrn. lib. X. Tel est probablement le sujet de cette tragédie. P. 32. v. 1 — Volans de coelo cum corona , etc. Le poète fait sans doute intervenir un dieu qui reproche à Paris son infidélité et l'enlèvement d'Hélène. Il paraît, d'après Homère , que les dieux seuls avaient le droit de porter une couronne ; et ce ne fut que dans la suite que des couronnes furent décernées aux hommes pour récompenser le courage, l'adresse ou les talents, ou comme ornement dans certaines solennités, et dans les festins. On les composa d'ache , de gazon , de chêne, d'olivier, de myrte , de laurier, de roses, et d'autres fleurs , de plantes odoriférantes P. 32 v. 3 et 4- —Quid ita. Ce passage me rappelle les vers de Virgile, Aeneid. lib. II.
« O lux Dardaniae, spes o fidissima Teucrum ,
... Quae causa serenos Id. v. 7. — Nam maximo saltu. Le chantre d'Enée a encore imité ces vers, aux 5e et 6e livre de l'Enéide. Id. v. 10. — Pupertas quorum , etc. Euripide avait dit avant Ennius : 'Ἐν τῷ πένεσθαι δ' ἐστὶν ἥτ' ἀδοξία. Et Ménandre : Πενία δ' ἄτιμον καὶ τὸν εὐγενῆ ποιεῖ. ANDROMAQUE. L'Andromaque d'Ennius n'est point tirée de celle d'Euripide. Ennius a plutôt tiré parti de l'Hécube et des Troyennes du poète grec. Le poète latin représente Andromaque déplorant ses malheurs , et le changement de sa fortune. Elle y invoque l'ombre d'Hector et elle le prie de venir au secours de son fils Astyanax , qu'on voulait faire mourir,' qu'Ulysse précipita en effet du haut des murs de Troie. Voyez les Troyennes de Sénèque. P. 32 et 34. — Quid petam praesidii, etc. Sénèque a suivi pour modèle Ennius dans la première scène de l'acte I, des Troyennes ; Plaute l'a imité aussi dans la Casina , act. III, se. 5. « Nescio unde auxilii, etc.» On trouve aussi beaucoup d'emprunts faits par Virgile à l'auteur de la tragédie que nous examinons , et surtout au livre II de l'Enéide. P. 36. v. 1. — Andromachae nomen, etc. Varron a reproché à Ennius de s'être plus d'une fois arrêté minutieusement à l'étymologie des noms propres ; c'est un reproche que méritent aussi Euripide , Sophocle et Plaute. Voir. dans le Stychus l'interprétation du nom de Gèlasime; dans les Captifs celui de Thesaurochrjrsonicochrysides ; dans le Pseudolus celui d'Arpax , etc. Ce défaut est excusable dans la comédie. Les orateurs anciens ont quelquefois employé l'étymologie, comme un moyen d'égayer l'auditoire ou de réveiller son attention. Voy..Cicéron définissant le mot Chrysogonus dans son discours pour Roscius d'Amérie. Je pourrais citer encore plusieurs exemples tirés d'Ovide. Id. v. 4. — Quid fit seditio, .etc. Lipse veut qu'on lise : « Quid fit? seditio tabet ne , languetque , déficit ? » J'ai tâché de concilier les diverses opinions dans la traduction. Id. v. 6. — Puerumque ut laverunt, etc. Ce passage rappelle la coutume des Spartiates de porter sur un bouclier le corps des guerriers morts au milieu des combats, « Rapporte ce bouclier, disait une courageuse Lacédémonienne à son fils partant pour la guerre , ou qu'on te rapporte dessus. » HÉCUBE. Cette tragédie est une imitation de l'Hécube d'Euripide. Le poète Accius a traité le même sujet. id. v. 11. — Adsum , atque advenio Acherunte , etc. C'est ici l'ombre de Polydore qui vient se plaindre que son corps , assassiné par l'avare Polymnestor , est privé des honneurs de la sépulture. Id. v. 15. — Falso sanguine. — Vaines images des corps rend parfaitement cette idée. Quelques leçons portent salso sanguine. Les magiciens et les magiciennes faisaient des libations de lait , de vin et de sang, lorsqu'ils procédaient à l'évocation des ombres. On faisait de semblables libations pour apaiser les mânes. P. 38. v. 1. — Haec tu etsi pervorse dives. Hécube veut dire sans doute à Ulysse , par le mot pervorse, ce que j'ai taché d'exprimer dans mes vers ; c'est à dire qu'en employant même les expressions franches d'an guerrier , pour fléchir les Grecs, il y parviendra sans peine , et que le rang distingue qu'il occupe aura sur eux la plus grande influence. Id. v. 6. — Senex tum , etc. C'est Taltybius qui parle. Il avoue qu'il préférerait mourir plutôt que d'essuyer autant de malheurs que Polixène , ou d'être plongé dans l'indigence et le besoin. Id. v. 17. — Juppiter tibi, etc. Hécube remercie le souverain des dieux de lui avoir offert les moyens de se venger de la perfidie de Polymnestor. LES EUMÉNIDES. Ennius a pris ici Eschyle pour modèle. On voyait dans cette tragédie le jugement, l'accusation et la justification d'Oreste, accusé, selon Simonides , par les filles d'Égisthe , par les Euménides selon Kymphodore ,et selon beaucoup d'autres, par Tyndare son aïeul. ÉRECTHÉE. Euripide et Sophocle avaient traité le même sujet avant le poète latin, qui a particulièrement marché, dans cette circonstance , sur les traces d'Euripide. Voy. Apollodor. Bibliothec. lib. III; Plutarque dans ses Parallèlles ; Cicéron , Tusculan. lib. I, de Natur. Deor. lib. III. P. 40 v. 13, — Quos non miseret neminis. Les deux négations sont mises , à la manière des Grecs , pour rendre la pensée plus énergique. CRESPHONTE. Le Cresphonte d'Euripide a donné l'idée de la tragédie latine composée sous le même titre par Ennius. Cresphonte, roi de Messénie, était l'époux de Mérope, fille de Cipsélus. Mérope adressait à son père les sept premiers vers des fragments de cette pièce ; dans les deux vers suivans , Cipsélus se justifie. P. 42. v.12. — An inter se sortiunt urbem , etc. Voy. Pausan. Messenic. ; et Apollodor. Bibliothec. lib. II ; Auctor. ad Herenn. lib. II. P. 44. v. 4 -— Nam nos decebat, etc. Allusion à la coutume des Thraces, qui regardaient la naissance de leurs enfants comme un jour de deuil, et qui célébraient les funérailles de leurs parents par des chants. Voy. Valer. Maxim, lib. II. c.1i ; Stob. Serm. 3i, 92 , et 119; Solin. c. 20; Mela. lib. II ; Macrob. de Somn. Scip. lib. II. ATHAMAS. Id. v. 9. — lis erat in ore. C'est un chœur qui célèbre les fêtes de Bacchus. Eschyle et Amphis ont traité le même sujet. Voy. Ovid. Meiamorphos. lib. IV. v. 12. Ignotus juventum. lisez. Ignotus juvenum. ANDROMÈDE. Voyez les fragments de l'Andromède d'Euripide dans Stobée , auteur grec , qui vivait vers l'an 4o5 de J.-C. Serm. 29,34, 50, 61, 62 ,65, 79, 89, 96 , 97, 103 , 111 , 112 ; et Athen. lib. II. c. S ; Apollodor. Bibliothec. lib. II.14 TÉLÈPHE. Archiloque , Agathon et Euripide ont composé des pièces sur le même sujet. Ennius a imité spécialement le dernier de ces poètes. THYESTE. P. 48. v. 6. — Ut cernat vitalem Baebium. Que signifie ce nom de Baebius , dans une tragédie dont Thyeste est le principal personnage ? Ne faut-il pas plutôt lire vitalem halitum? Voici deux autres vers du Thyeste , cités par Cicéron au liv. III. de l'Orateur, c. 58.
« Impius hortatur me frater , ut meos malis miser DU PHÉNICIEN. Le véritable titre de cette tragédie n'est point le Phénicien ; mais Phénix. Un Phénix , frère de Cadmus , donna son nom à la Phénicie. L'autre , fils d'Amyntor , roi d'Argos , et de Cléobule , fut gouverneur d'Achille. C'est ce dernier qui est le personnage principal de la pièce composée par Ennius. Voyez Apollodor. Bibliothec. lib. III ; Hygin. Fab. 118. Voyez aussi les fragments du Phénix d'Euripide , dans Stobée. MÉLANIPPE. P. 50. V. 11. — Regnumque nostrum ut sospitent, etc. Nonius cite ce vers dans deux endroits différens ; dans l'un la pièce est intitulée Ménalippa, dans l'autre Mènalippus ; ce qui semble provenir d'une erreur de copiste. Mélanippe était fille d'Éole et femme de Métaponte, roi d'Icarie. Voy. Hygin. Fabul.186. Mènalippus ou, selon plusieurs auteurs Mélanippus, était fils d'Astarcus , et l'un des guerriers qui défendit les portes de Thèbes, contre Adraste, roi d'Argos. Il fut tué par Amphiaraüs. Voy. Apollodor. Bibliothec. lib. I, c. 8; et Pausan. ]ib. IX. c. 18; et les fragments de la Mélanippe d'Euripide dans Stobée. ALCMËON. Tout ce qui nous reste de cette tragédie d'Ennius, peint Alcméon livré aux furies après avoir tué sa mère. Voy. Pausan. lib. V. c. 17. lib. VI. c. 18. lib. VIII. c. 24. ; Hygin. Fabul. 73 et 245. et Stobée, Fragments d'Euripide. ALCESTIS. P. 54- — Cette tragédie était une imitation de celle d'Euripide sous le même titre. Les fragments de la pièce latine semblent si peu dignes de la tragédie ,que des annotateurs ont pensé que c'était une comédie dont Je titre était est altéré. LA FORÊT DE NÉMÉE. Id. — Le fragment et la variante que j'ai mise en regard sont intraduisibles. ILIONÉ ou POLYDORE. P. 54. v. 11.— C'est encore le crime de Polymnestor, à qui Priam avait confié Polydore, et que ce même Polymnestor, gendre de Priam, dont il avait épousé la fille Ilioné, assassina de la manière la plus cruelle. COMÉDIES DE Q. ENNIUS. P. 54. — On ne doute point qu'Ennius n'ait composé des comédies fort agréables ; mais il n'en reste que les fragments que j'offre au public. LE PANCRATIASTÈS. P. 56. — Alexis, Théophile, poète comique , et Philémon , ont traité le même sujet. Des Comédies et des Tragédies dont on ignore le titre. P. 56. v. 15. — Quem metuunt oderunt, etc. Caligula , dit Suétone , avait sans cesse à la bouche une maxime tout opposée à celle d'Ennius, et la voici : Oderint dum metuant. Un roi magnanime et juste n'a rien à redouter de la vérité sortie de la bouche d'Ennius ; une grande âme , ne peut manquer d'être révoltée par le langage de Caligula. P. 58. v. 4- — Salmacida spolia. Allusion à la fontaine de Salmacis , qui avait la vertu de rendre afféminés ceux qui buvaient de ses eaux. Voy. Ovid. Metamorphos. lib. IV. v. 285 , et lib. XV. v. 319. |