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Pausanias, livre VI (Élide)

Un athlète : Glaucos de Carystos.

 

 

 

 


 

CHAPITRE X.

[1] Ἐπὶ δὲ τοῖς κατειλεγμένοις ἕστηκεν ὁ Καρύστιος Γλαῦκος. Εἶναι δέ φασιν ἐξ Ἀνθηδόνος τῆς Βοιωτῶν τὸ ἄνωθεν αὐτὸν γένος ἀπὸ Γλαύκου τοῦ ἐν θαλάσσῃ δαίμονος. Πατρὸς δὲ οὗτος ὁ Καρύστιος ἦν Δημύλου, καὶ γῆν φασιν αὐτὸν κατ' ἀρχὰς ἐργάζεσθαι. Ἐκπεσοῦσαν δὲ ἐκ τοῦ ἀρότρου τὴν ὕνην, πρὸς τὸ ἄροτρον καθήρμοσε τῇ χειρὶ ἀντὶ σφύρας χρώμενος. Καί πως [2] ἐθεάσατο ὁ Δημύλος τὸ ὑπὸ τοῦ παιδὸς ποιούμενον, καὶ ἐπὶ τούτῳ πυκτεύσοντα ἐς Ὀλυμπίαν αὐτὸν ἀνήγαγεν. Ἔνθα δὴ ὁ Γλαῦκος, ἅτε οὐκ ἐμπείρως ἔχων τῆς μάχης, ἐτιτρώσκετο ὑπὸ τῶν ἀνταγωνιζομένων, καὶ ἡνίκα πρὸς τὸν λειπόμενον ἐξ αὐτῶν ἐπύκτευεν, ἀπαγορεύειν ὑπὸ πλήθους τῶν τραυμάτων ἐνομίζετο. Καί οἱ τὸν πατέρα βοῆσαί φασιν· Ὦ παῖ τὴν ἀπ' ἀρότρου. Οὕτω γε δὴ βιαιοτέραν ἐς τὸν ἀνταγωνιζόμενον ἐνεγκὼν τὴν πληγὴν, αὐτίκα εἶχε τὴν νίκην. [3] Στεφάνους δὲ λέγεται καὶ ἄλλους Πύθια μὲν δὶς λαβεῖν, Νεμείων δὲ καὶ Ἰσθμίων ὀκτάκις ἐν ἑκατέρῳ ἀγῶνι. Τοῦ Γλαύκου δὲ τὴν εἰκόνα ἀνέθηκε μὲν ὁ παῖς αὐτοῦ, Γλαυκίας δὲ Αἰγινήτης ἐποίησε· σκιαμαχοῦντος δὲ ὁ ἀνδριὰς παρέχεται σχῆμα, ὅτι ὁ Γλαῦκος ἦν ἐπιτηδειότατος τῶν κατ' αὐτὸν χειρονομῆσαι πεφυκώς.

A la suite de toutes les statues dont je viens de parler, est celle de Glaucus de Carystos. Il était, à ce qu'on dit, originaire d'Anthédon, ville de la Béotie, et descendait de Glaucus, l'un des dieux marins. Glaucus de Carystos était fils de Démylus. Il commença d'abord, dit-on, par travailler à la terre; le soc de sa charrue s'étant un jour démanché, il le rajusta en se servant de sa main comme d'un marteau. Démylus voyant ce que faisait son fils, le conduisit à cause de cela à Olympie pour y combattre au pugilat. A son arrivée Glaucus, qui ne connaissait point du tout l'art de combattre, reçut des coups de ses antagonistes, et lorsqu'il en fut aux mains avec le dernier, on crut qu'il allait renoncer au prix à cause du grand nombre de ses blessures. On dit qu'alors son père lui cria : enfant, frappe comme sur la charrue. Alors Glaucus porta un coup si violent à son adversaire qu'il remporta sur le champ la victoire. On ajoute qu'il obtint dans la suite d'autres prix, savoir; deux aux jeux pythiques, huit aux jeux néméens, et autant aux jeux isthmiques. La statue de Glaucus fut placée à Olympie par son fils; elle est l'ouvrage de Glaucias d'Égine. Il y est représenté agitant les bras comme pour s'exercer; car il fut, à ce qu'on prétend, l'homme le plus habile de son temps à régler les mouvements de ses mains.