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PERSE
PERSE
SATIRE III
Oeuvre numérisée par Marc
Szwajcer
SATURA III / SATIRE III
(éd.
Jules Lacroix)
SATIRA III.
IN DESIDIAM.
|
SATIRE III.
CONTRE LA PARESSE.
|
JUVENIS ET PRÆCEPTOR.
|
UN
JEUNE HOMME ET SON PRÉCEPTEUR.
|
PRÆCEPTOR.
Nempe
hæc assidue? jam clarum mane fenestras
Intrat, et angustas extendit lumine rimas.
Stertimus, indomitum quod despumare Falernum
Sufficiat!
Quinta dum linea tangitur umbre,
5 En quid
agis? siccas insana Canicula messes
Jamdudum coquit, et patula pecus omne sub ulmo est
(Unus ait comitum). |
LE
PRÉCEPTEUR.
Encore
au lit! Le jour, éclairant ta fenêtre,
Des volets élargit les fentes qu’il pénètre.
Ton somme aurait cuvé le plus terrible vin!
L’ombre marque au cadran la cinquième heure en vain...
Tu dors! Depuis longtemps la folle Canicule
Souffle aux champs altérés son haleine qui brûle;
Les troupeaux sont couchés dan le creux des vallons.
Un maître parle ainsi. |
JUVENIS.
« Verumne? itane? ocytis adsit
Huc aliquit !... nemon’? Turgescit vitrea bilis;
Findor... ut Arcadiæ pecuaria ruder credas.
10
Jam liber, et bicolor positis
membrana capillis,
Inque manus chartæ, nodosaque venit arundo.
Tum queritur, crassus calamo quod pendeat humor;
Nigra quod infusa vanescat sepia lympha;
Dilutas queritur geminet quod fistula guttas. |
LE
JEUNE HOMME.
Vraiment? Quoi? Vite, allons!
Quelqu’un!... Personne? Oh! rage!... Et l’oreille assourdie
Croit ouïr braire ensemble un troupeau d’Arcadie.
La feuille à deux couleurs du lisse parchemin,
Le livre, le cahier, la plume est dans sa main.
Mais au bec du roseau l’encre pend lourde et grasse,
Ou, trop claire, au papier ne laisse aucune trace;
Et la plume en courant verse deux gouttes d’eau. |
PRÆCEPTOR.
15 O miser, inque
dies ultra miser! huccine rerum
Venimus? At cur non potius, teneroque palumbo
Et similis regum pueris, pappare minutum
Poscis, et iratus mammæ lallare recusas? |
LE
PRÉCEPTEUR.
Malheureux! du malheur crains un jour
le fardeau!
En venir là ! ... Fais mieux: comme la tourterelle,
Comme l’enfant gâté des rois, nourrisson frêle,
Implore le brouet, mange à petit morceau;
Crie et dors tour à tour aux chansons du berceau!
|
JUVENIS.
Au tali studeam calamo? |
LE JEUNE
HOMME.
Mais puis-je écrire avec cette plume? |
PRÆCEPTOR.
Cui verba? quid istas
20
Succinis ambages? Tibi luditur: effluis, amens!
Contemnere. Sonat vitium percussa, maligne
Bespondet viridi non cocta fidelia limo.
Udum et molle lutum es : nunc, nunc properandus, et acri
Fingendus sine fine rota. Sed rure paterno
25 Est
tibi far modicum, purum et sine labe salinum:
Quid metuas? cultrixque foci secura patella est. |
LE
PRÉCEPTEUR.
Que j’aime
Tous ces pauvres détours, ce pauvre stratagème!
Tu ne trompes que toi : la vie à chaque instant
S’écoule, ô malheureux! et le mépris t’attend!
Qu’on frappe un vase cuit d’un limon trop fragile,
Un son rauque trahit son défaut: molle argile,
Tandis qu’humide encore on peut te façonner,
La roue infatigable et vive doit tourner...
Mais tu peux moissonner quelques arpents de terre;
Chez toi rayonne encor la coupe héréditaire
Que craindre? la marmite est tranquille au foyer!...
|
Hoc satis? an deceat pulmonem rumpere
ventis,
Stemmate quod Tusco ramum
millesime ducis?
Censoremque tuum vel quod trabeate salutas?
30 Ad
populum phaleras! ego te intus et in cute novi.
Non pudet ad morem discincti vivere Nattæ?
Sed stupet hic vitio, et fibris increvit opimum
Pingue: caret culpa; nescit quid perdat; et alto
Demersus, summa non rursus bullit in unda. |
Tout cela suffit-il? Et pourquoi tant
crier,
Si ton illustre nom brille inscrit le millième
Sur l’arbre de Toscane, ou si l’on te voit même
Saluer à cheval ton parent le censeur?
Au peuple ce clinquant! Moi, je te sais par cœur.
Quoi! sans rougir, tu vis comme Natta, l’infâme?
Mais la lèpre du vice enveloppe son âme:
Ignorant ce qu’il perd, est-il coupable? Non.
Plongé dans un abîme effroyable et sans nom,
Il ne remonte plus sur l’écume de l’onde! |
35
Magne pater divum, sævos punire tyrannos
Haud alia ratione velis, quum dira libido
Moverit ingenium, ferventi tincta veneno:
Virtutem videant, intabescantque relicta!
Anne magis Siculi gemuerunt æra
juvenci,
40
Et magis auratis pendens
laquearibus ensis
Purpureas subter cervices terruit : Imus.
Imus præcipites! quam si sibi dicat, et intus
Palleat infelix, quod proxima nesciat uxor? |
Si des plus noirs tyrans tu veux
venger le monde,
Puissant maître des dieux, lorsqu’un affreux dessein
Remuera les poisons qui brûlent dans leur sein,
Montre leur la vertu; mais qu’ils sèchent loin d’elle!
Non, le taureau d’airain, de plainte aussi cruelle
N’a retenti jamais; moins formidable encor
Brillait ce glaive nu, pendant aux lambris d’or
Sur des fronts empourprés, que cette voix secrète:
Je cours au précipice et la pâleur muette
Du coupable, qui n’ose avouer son tourment
A son épouse même, auprès de lui dormant? |
Sæpe oculos, memini, tangebam parvus
olivo
45
Grandia si nollem morituro verba
Catonis
Dicere, non sano multum laudanda magistro,
Quæ pater adductis sudans audiret amicis.
Jure: etenim id summum, quid
dexter senio ferret,
Scire erat in voto; damnosa Canicula quantum
50
Raderet;
angustæ collo non fallier orcæ
Neu quis callidior buxum torquere flagello.
Haud tibi inexpertum curvos deprendere
mores,
Quæque docet sapiens, braccatis illita Medis,
Porticus, insomnis quibus et detonsa
juventus
55
Invigilat, siliquis et grandi
pasta polenta;
Et tibi, quæ
Samios diduxit littera ramos,
Surgentem dextro monstravit limite callem.
Stertis adhuc! laxumque caput, compage soluta,
Oscitat hesternum, dissutis undique matis!
60 Est
aliquid quo tendis, et in quod dirigis arcum:
An passim sequeris corvos testaque lutoque,
Securus quo pes ferat, atque ex tempore vivis? |
Enfant, quand je voulais épargner à ma
langue
Du vieux Caton qui meurt la sublime harangue,
J’humectais mes yeux d’huile; et le maître pourtant
M’eût loué comme un sot; mon père en m’écoutant,
Environné d’amis, eût sué d’allégresse.
Le souverain bonheur était pour ma paresse
Le jeu, les dés, le six qui gagne, l’as qui perd;
Le vase au col étroit, visé d’un œil expert;
Et le fouet tournoyant qui chasse un buis mobile.
j’avais raison. Mais toi!... tu n’es plus inhabile
A distinguer du mal le sentier tortueux;
On instruisit ton cœur aux dogmes vertueux
Du Portique, où l’on voit, dépeint sur les murailles,
Le Mède au long manteau, fuyant dans les batailles;
Où cent jeunes tondus veillent tous à la fois,
Nourris de brouet clair et de cosses de pois.
La lettre de Samos t’enseigna, pour bien vivre,
Dans son jambage droit, la route qu’il faut suivre:
Et tu ronfles encor! Ta tête pesamment
Tombe; et ta bouche, ouverte en un long bâillement,
Trahit, en grimaçant, tes excès de la veille ! —
Ton arc a-t-il un but? ou, visant la corneille,
La poursuis-tu dans l’air de sable et de caillou,
Vivant au jour le jour, courant tu ne sais où? |
Helleborum frustra, quum jam cutis
ægra tumebit,
Poscentes videas: venienti occurrite morbo.
65 Et
quid opus
Cratero magnas promittere montes?
Discite, o miseri, et causas cognoscite rerum:
Quid sumus, et quidnam victuri gignimur; ordo
Quis datus,
aut metæ quam mollis flexus, et
unde;
Quis modus argento; quid fas optare; quid asper
70 Utile
nummus habet; patriæ carisque propinquis
Quantum elargiri deceat; quem te deus esse
Jussit, et humana qua parte locatus es in re! |
En vain, lorsque ta peau déjà s’enfle
raidie,
Tu mandes Cratérus: préviens la maladie.
Trop tard tu promettrais de l’or à pleines mains!
Apprenez à connaître, ô malheureux humains,
Les choses, leur principe; enfin, ce que nous sommes;
L’ordre de la nature, et le destin des hommes;
D’où l’on part dans la vie, et par quel mol essor
Il faut raser la borne; et l’usage de l’or;
Ce qu’on peut désirer sans crainte et sans reproches;
Ce qu’on doit à l’État, ce qu’on doit à ses proches;
Et quel rôle à chacun Dieu nous marque ici-bas. |
Disce! nec invideas quod multa fidelia
putet
In locuplete penu, defensis
pinguibus Umbris;
75 Et
piper, et pernæ, Marsi monumenta clientis,
Mænaque, quod prima nondum defecerit orca. |
Apprenez, apprenez! et vous n’envierez
pas
Le cellier du patron de la fertile Ombrie,
Ces jambons, ce buffet gonflé d’épicerie,
Ces lourds tonneaux d’anchois, sous les tonneaux pliant,
Monument fastueux du Marse humble client. |
Hic aliquis de
gente hircosa centurionum
Dicat : « Quod satis est, sapio mihi: non ego curo
Esse quod
Arcesilas ærumnosique Solones,
80
Obstipo capite, et figentes lumine terram;
Murmura quum secum et
rabiosa silentia rodunt,
Atque exporrecto trutinantur verba labello,
Ægroti veteris ineditantes somnia :
Gigni
De nihilo nihil, in nihilum nil
posse reverti.
85 Hoc est
quod palles? cur quis non prandeat, hoc est? »
His populus ridet, multumque torosa juventus
Ingeminat tremulos, naso crispante, cachinnos. |
Mais j’entends un vieux bouc, immonde
et lourde espèce,
Un vil centurion dire, en sa barbe épaisse:
« Mon savoir me suffit... Est-ce que nous voulons
Être un Arcésilas, un de ces noirs Solons
Qui vont le cou penché, l’œil fixe, atrabilaire,
Grommelant, ruminant leur silence colère;
Et qui pèsent des mots, et, la lèvre en avant,
Méditent d’un ancien le délire savant
Rien ne sort du néant, et rien ne s’y replonge?
Quoi! tu ne dînes point? tu pâlis pour un songe?...
Et la foule applaudit, et nos soldats massifs
Poussent, en grimaçant, des rires convulsifs. |
«
Inspice: nescio quid trepidat mihi
pectus, et ægris
Faucibus exsuperat gravis halitus; inspice, sodes. »
90 Qui
dicit medico, jussus requiescere, postquam
Tertia compositas vidit nox currere venas,
De majore domo, modice sitiente lagena,
Lenia loturo sibi
Surrentina rogavit.
« Heus bone, tu palles! —Nihil est.—Videas tamen istud,
95
Quidquid id est : surgit tacite tibi lutea pellis.
— At tu deterius palies. Ne sis mihi tutor
Jampridem hunc sepeli; tu restas. — Perge, tacebo. » |
« Regardez, mon cœur bat ... De ma
gorge qui souffre
S’échappe avec effort une haleine de soufre !...
Regardez-moi, de grâce! » Un malade, en ces mots
Parle à son médecin, qui l’engage au repos.
Mais, la troisième nuit, quand la fièvre est moins forte:
« — Je veux un bain, dit-il. Mais d’abord qu’on m’apporte
Un bon petit flacon de Surrente choisi.
—Eh! tu pâlis, mon cher!—Ce n’est rien. —Songes-y!...
Vois, insensiblement ta peau s’enfle, blafarde...
— Bah! c’est toi le plus pâle... Avec moi, prends bien garde!
Ne fais pas le tuteur.., car j’enterrai le mien!
Tu me restes encor... — Soit! Je ne dis plus rien. » |
Turgidus hic epulis, atque albo
ventre lavatur,
Gutture sulfureas lente exhalante mephites.
100 Sed
tremor inter vina subit, calidumque trientem
Excutit e manibus; dentes crepuere retecti;
Uncta cadunt laxis tune pulmentaria labris.
Hinc, candelæ: tandemque beatulus alto
Compositus lecto, crassisque lutatus amomis,
105 In
portam rigidos calces extendit. At illum
Hesterni, capite induto, subiere
Quintes. |
Il se baigne, gonflé de mets, le
ventre aride;
Sa gorge rauque exhale une haleine putride.
Il grelotte: la coupe échappe de sa main;
Ses dents à découvert s’entrechoquent... Soudain
Les morceaux mal broyés retombent de sa bouche.
Vient la pompe funèbre!... et, du haut de sa couche,
Tout graissé de parfums, notre voluptueux
Étend ses pieds roidis vers le seuil fastueux.
Des Romains, faits d’hier, le bonnet sur la tête,
Transportent leur patron au bûcher qui s’apprête... |
— « Tange, miser, venas, et pone in
pectore dextram:
Nil calet hic? summosque pedes attinge, manusque:
Non fnigent? » Visa est si forte pecunia, sive
110
Candida vicini subrisit molle
puella,
Cor tibi rite salit? Positum est algente catino
Durum olus, et populi cribro decussa farina:
Tentemus fauces: tenero latet ulcus in ore
Putre, quod haud deceat plebeia radere beta.
115
Alges, quum excussit membris tremor albus aristas;
Nunc face supposita fervescit sanguis, et ira
Scintillant oculi: dicisque facisque, quod ipse
Non sani esse hominis non sanus juret Orestes. |
— Eh! consulte mon pouls, augure de
malheur!
Viens; tâte ma poitrine... Est-ce trop de chaleur?
Touche mes mains, mes pieds... Réponds! Sont-ils de glace?
— Mais si tu vois de l’or, si, d’un œil plein de grâce,
La fille du voisin t’a souri mollement,
Ton cœur bat-il sans trouble?... Un vulgaire aliment
Sur une assiette froide est servi : mange, essaie!
Mais ta bouche est trop molle; elle cache une plaie
Que le pain noir du peuple aurait tort de froisser. —
Tantôt c’est la terreur pâle, qui vient dresser
Une moisson de poils sur ta chair frissonnante;
Tantôt c’est la colère, en ton sein bouillonnante:
Ton œil flambe!... Si bien qu’Oreste l’insensé
Lui-même te prendrait pour un cerveau blessé. |
NOTES DE LA
SATIRE III.
Cette satire est un
dialogue entre un gouverneur et son élève. A l’époque où elle fut écrite,
le stoïcisme jouissait d’une grande vogue a Rouie. Tous les fils de famille
étaient élevés par des maîtres de cette école, et Sénèque, le plus célèbre
d’entre eux, faisait l’éducation du jeune empereur. Ce n’est donc pas sans
vraisemblance qu’on a conjecturé que les deux interlocuteurs de cette satire
pourraient bien être Sénèque et Néron lui-même.
V. 4.
Quinta dum linea.
—
Il s’agit du cadran solaire. A Rome, le jour se partageait en six heures avant
midi, et six heures après midi: la cinquième heure, dont il est question dans ce
vers, répond à nos onze heures du matin.
V. 10.
Jam
liber, et bicolor, etc.
— Ce vers et les quatre
suivants sont fort curieux pour l’histoire de l’écriture. —
Bicolor positis membrana
capillis,
est le parchemin dont les poils ont
été raclés: le côté où l’on écrit est blanc, l’autre est jaunâtre. —
Nodosa
arundo.
Les anciens employaient cour écrire
un roseau, en guise de plume. —
Sepia.
Cette encre s’appelle
encore chez nous
sepia,
du nom de l’araignée de mer, dont le sang est noir.
V. 28.
Stemmate quod Tusco,
etc.
— Les plus
anciennes familles de Rome se vantaient de remonter jusqu’aux Toscans. Cette
noblesse était la plus estimée.
V. 39.
Anne magis
Siculi,
etc.
— C’est le taureau
de Phalaris.
V. 40.
Et magis auratis pendens,
etc.
— Allusion à l’épée
de Damoclès.
Ce vers et le
suivant ont une grande analogie avec ce passage d’Horace (liv.
III, ode I)
Districtus ensis cui super nupia
Cervice
pendet ..............................
V. 46.
Grandia si
nollem, etc.
— Les
rhéteurs faisaient composer des amplifications à leurs disciples.
V. 48.
Dexter senio.
—
Le coup de six, autrement nommé le coup de Vénus, était le plus favorable
au joueur; l’as ou le coup du chien était le plus funeste.
V. 50.
Angustæ collo,
etc.
— Les enfants
s’exerçaient à jeter des noix dans un vase étroit d’embouchure.
V. 52.
Haud tibi inexpertum.
—
Comment ne pas reconnaître ici Néron, que Sénèque instruisait dans la doctrine
du stoïcisme?
V. 54.
Porticus.
—
Zénon, chef du stoïcisme, donnait ses leçons sous le Portique d’Athènes,
où le fameux Polygnotte avait peint les victoires de Thémistocle sur les Mèdes.
Ce portique
existait encore du temps d’Honorius et d’Arcadius: il fut renversé par un
proconsul d’Achaïe.
V. 55.
Invigilat.
—
Les disciples du Portique étaient soumis aux plus rudes épreuves.
V. 56.
Samios diduxit littera ramos.
—
Cette lettre emblématique de Pythagore était l’Y grec. Le jambage droit,
qui, dans l’écriture grecque, est roide et élevé, désignait la vertu; le gauche,
qui est incliné, marquait le vice.
Servius,
dans sa note sur le vers 136 du sixième livre de l’Enéide, fournit la meilleure
explication de ce passage.
V. 65.
Cratero.
—
Cratérus, célèbre médecin du temps d’Auguste.
V. 68.
Aut metæ quam mollis flexus.
—
Perse compare la vie à un hippodrome, au bout duquel s’élève une borne que les
chars doivent doubler pour revenir au point du départ. Ces comparaisons de la
vie avec la course des chars dans l’hippodrome sont très familières aux anciens.
V. 74.
Pinguibus Umbris.
—
L’Ombrie, aujourd’hui duché de Spolette, est un pays marécageux et très fertile.
V. 77.
Gente hircosa centurionum.
— Perse fait des
centurions un type de brutalité stupide et de malpropreté révoltante. Il les
appelle
varicosi, ingentes, hircosi
(sentant le bouc).
Juvénal les traite pas mieux dans sa cinquième satire, v. 155.
V. 79.
Arcesilas,
etc.
— Philosophe de la
secte académique : il soutint contre Zénon la doctrine du scepticisme.
V. 81.
Rabiosa
silentia rodunt.
— Ce vers se retrouve presque
textuellement dans une épigramme attribuée à Virgile.
La voici:
................Multi quoque talia commeditantes,
Murmure
confuse rabiosa silentia rodunt.
V. 84.
De nihilo nihil.
—
Axiome fondamental de la physique ancienne.
V. 88.
Inspice.
—
La liaison des idées est assez difficile à saisir au premier coup d’œil. C’est
un dialogue qui s’établit ici entre un malade et son médecin. Le malade néglige
les conseils de la médecine, et meurt victime de son intempérance.
V. 93.
Surrentina.
—
Le vieux vin de Surrente était fort estimé.
V. 98.
Turgidus hic epulis
, etc. — On
faisait à Rome un usage immodéré des bains. Il n’était pas rare de voir des gens
périr d’apoplexie pour s’être baignés imprudemment au sortir de table.
V. 106.
Hesterni, capite induto,
etc.
— Les esclaves,
affranchis par le testament du défunt, avaient sur la tête un bonnet, symbole de
leur nouvelle liberté. Ils suivaient le corps, ou le portaient au bûcher sur
leurs épaules.
V. 110.
Candida vicini,
etc.
— Ce vers charmant
en rappelle un autre non moins gracieux de Properce:
Suit, et
arbuto quiddam promisit ocello.
|