I.
LA SENSATION.
Par le mot esprit, nous entendons un corps naturel d'une telle subtilité
qui n'agit point sur les sens, mais qui remplit une place ; comme pourrait la
remplir l'image d'un corps visible. Ainsi la conception que nous avons d'un
esprit est celle d'une figure sans couleur : dans la figure nous concevons
la dimension ; par conséquent concevoir un esprit, c'est concevoir quelque chose
qui a des dimensions.
Nous qui sommes des chrétiens, nous disons que l'âme humaine est un esprit ;
mais il est impossible de le savoir, c’est-à-dire d'en avoir une évidence
naturelle ; car toute évidence est conception, et toute conception est
imagination et vient des sens.
La sensation est le principe de la connaissance, et tout savoir en
dérive.
La sensation elle-même n'est pas autre chose qu'un mouvement de certaines
parties qui existent à l'intérieur de l'être sentant, et ces parties sont celles
des organes à l’aide desquels nous sentons.
La mémoire consiste à sentir que l'on a senti.
Quant à l'imagination, c’est la sensation continuée, mais affaiblie (1).
Comme une eau stagnante, mise en mouvement par une pierre qu'on y aura jetée ou
par un coup de vent, ne cesse pas de se mouvoir aussitôt que la pierre est
tombée au fond ou dès que le vent cesse ; de même l'effet qu'un objet a produit
sur le cerveau ne cesse pas aussitôt que cet objet cesse d'agir sur les organes.
C’est-à-dire que, quoique la sensation ne subsiste plus, son image ou sa
conception reste, mais plus confuse lorsqu'on est éveillé... C'est cette
conception obscure et confuse que nous nommons fantaisie ou
imagination. Ainsi l'on peut définir l'imagination une conception qui reste
et qui s'affaiblit peu à peu à la suite d'un acte du sens (2).
II.
LE DÉSIR.
Les conceptions et les imaginations ne sont réellement rien que du mouvement
excité dans une substance intérieure de la tête ; ce mouvement ne s'arrêtant
point là mais se communiquant au coeur, doit nécessairement aider ou armer le
mouvement que l'on nomme vital. Lorsqu'il l'aide ou le favorise, on l'appelle
plaisir, contentement, bien-être, et ce n'est en réalité qu'un
mouvement dans le coeur, de même que la conception n'est qu'un mouvement dans la
tête alors les objets qui produisent ce mouvement sont appelés agréables,
délicieux, etc. Le mouvement agréable est nommé amour relativement à
l'objet qui l'excite. Mais lorsque ce mouvement affaiblit ou arrête le mouvement
vital, on le nomme douleur. Et, relativement à l'objet qui le produit, on
le désigne sous le nom de haine.
Ce mouvement dans lequel consiste le plaisir ou la douleur est encore une
sollicitation ou une attraction qui entraîne vers l'objet qui plaît, ou qui
porte à s'éloigner de celui qui déplaît. Ce mouvement se nomme appétit
ou désir quand l'objet est agréable, aversion lorsque l’objet
déplaît naturellement, crainte relativement an déplaisir que l'on attend.
III.
LA VOLONTÉ.
Nous avons déjà expliqué de quelle manière les objets extérieurs produisent des
conceptions, et ces conceptions, le désir ou la crainte, qui sont les premiers
mobiles cachés de nos actions ; car, ou les actions suivent immédiatement la
première appétence ou désir, comme lorsque nous agissons subitement, ou bien à
notre premier désir il succède quelque conception du mal qui peut résulter pour
nous d’une telle action, ce qui est une crainte qui nous retient ou nous empêche
d'agir. A cette crainte peut succéder une nouvelle appétence ou désir ; et à
cette appétence une nouvelle crainte qui bous ballotte alternativement ; ce qui
continué jusqu'à ce que l'action se fasse ou devienne impossible à faire par
quelque accident qui survient... L'on nomme délibération ces désirs et
ces craintes qui se succèdent les uns aux autres... Dans la délibération, le
dernier désir, ainsi que la dernière crainte, se nomme volonté.
Comme vouloir faire est désir, et vouloir ne pas faire est crainte, la cause du
désir ou de la crainte est aussi la cause de notre volonté. (3)
La délibération est une suite de mouvements divers...
Le désir et la répugnance, quand la délibération n'intervient pas, s'appellent
seulement aversion et désir. Quand la délibération a lieu, son dernier acte, si
c'est un désir, c'est vouloir, et si c'est une répugnance, c'est ne vouloir pas
; de sorte que la volonté et le désir sont une seule et même chose, considérées
tous des aspects différents.
Ce qui se panse dans l'homme, quand il veut, ne diffère point de ce qui se passe
dans les autres animaux lorsqu'ils désirent, sauf la délibération.
La liberté de vouloir ou de ne vouloir pas n'est pas plus grande dans l'homme
que dans les autres animaux. En effet, dans celui qui désire, la cause du désir
le précède en telle sorte que le désir ne peut pas ne pas suivre, c'est-à-dire
qu'il suit nécessairement. Une liberté telle qu'elle soit libre de nécessité ne
convient donc pas plus à la volonté des hommes qu'à celle des brutes (4).
IV.
LES VERTUS ET L'INTÉRÊT.
L'amour de la gloire, ce
sentiment intérieur de complaisance, ce triomphe de l'esprit, est une passion
produite par l'imagination ou par la conception de notre propre pouvoir, que
nous jugeons supérieur au pouvoir de celui avec lequel nous disputons ou nous
nous comparons.
Le repentir est une passion produite par l'opinion ou la connaissance
qu'une action qu'on a faite n'est point propre à conduire au but qu'on se
propose ; son effet est de faire quitter la route que l'on suivait, afin d’en
prendre une autre qui conduise à la fin que l'on envisage.
La pitié est l'imagination on la fiction d'un malheur futur pour
nous-mêmes, produite par le sentiment du malheur d'un autre.
Il y a une autre passion que l'on désigne sous le nom d'amour, mais que
l'on doit plus proprement appeler bienveillance ou charité. Un
homme ne peut pas avoir de plus grande preuve de son pouvoir que lorsqu'il se
voit en état non seulement d'accomplir ses propres désirs, mais encore
d'assister les autres dans l'accomplissement des leurs (5).
V.
L'ÉTAT DE NATURE ET LE DROIT NATUREL.
Dans l'état de nature, il est permis à chacun de faire tout ce qui lui plaît (6).
Rien de ce que l'homme peut faire n'est injuste en soi (7).
Si une personne vient à nuire à une autre, du moment qu'il n'existe entre elles
aucun pacte, on petit bien dire que celle-là fait tort à celle-ci, mais non
qu'elle lui fasse une injustice. Et en effet, que la personne lésée s'avise de
demander réparation, l'antre lui dira : "Que me demandez-vous ? pourquoi
aurais-je agi à votre gré de préférence au mien ?" - Pour moi, je ne vois rien à
répondre (8).
La volonté de nuire est innée chez tous les hommes dans l'état de nature (9).
Rien n'est plus agréable, dans la possession de nos biens propres, que de penser
qu'ils sont supérieurs à ceux d'autrui (10).
Les brutes, quand elles ont atteint leur bien-être, ne portent point envie aux
êtres de leur espèce ; l'homme au contraire n’est jamais plus nuisible à autrui
que lorsqu'il possède abondamment le loisir et les richesses (11).
VI.
LES LOIS NATURELLES.
La loi de nature est ce que nous dicte la droite raison touchant les choses que
nous avons à faire ou à omettre pour la conservation de notre vie et des parties
de notre corps.
Par la droite raison ou l'état naturel des hommes, je n'entends pas, comme font
plusieurs autres, une faculté infaillible, mais l'acte propre et véritable de la
ratiocination que chacun exerce sur ses actions, d'où il peut rejaillir quelque
dommage on quelque utilité pour les autres hommes... Je nomme véritable le
raisonnement qui est fondé sur de vrais principes et élevé en bon ordre. Car
toute infraction des lois naturelles vient du faux raisonnement et de la sottise
des hommes, qui ne prennent pas garde que les devoirs et les services qu'ils
rendent aux autres retournent sur eux-mêmes et sont nécessaires à leur propre
conservation.
La première et fondamentale loi de nature est qu'il faut chercher la paix, si on
peut l'obtenir, et chercher le secours de la guerre, si la paix est impossible à
acquérir. Je mets celle-ci la première, parce que toutes les autres en dérivent
et nous enseignent les moyens d'acquérir la paix ou de nous préparer à la
défense (12).
VII.
LE DESPOTISME, CONDITION DE LA SOCIÉTÉ SELON HOBBES.
Puisqu'il est nécessaire, pour l'entretien de la paix, de mettre en usage les
lois de nature, et que cette pratique demande préalablement des assurances
certaines, il tant voir d'où c’est que nous pourrons avoir cette garantie. Il ne
se peut rien imaginer pour cet effet que de donner à chacun de telles
précautions et de le laisser prémunir d'un tel secours, que l'invasion du bien
d'autrui soit rendue si dangereuse à celui qui la voudrait entreprendre que
chacun aime mieux se tenir dans l'ordre des lois que de les enfreindre... Le
consentement de deux ou de trois personnes ne peut canner des assurances bien
fermes... Contre une si petite ligue il s'en trouverait aisément une plus forte
ennemie, qui serait pour entreprendre sur l'espérance d'une victoire
infaillible. C'est pourquoi il est nécessaire, afin de prendre de meilleures
assurances, que le nombre de ceux qui forment une ligue défensive soit si grand,
qu'un petit surcroît qui surviendra aux ennemis ne soit pas considérable et ne
leur rende pas la victoire infaillible.
Mais, quelque grand que soit le nombre de ceux qui s’unissent peut leur défense
commune, ils n'avanceront guère s'ils ne sont pas d'accord des moyens les plus
propres, et si chacun veut employer ses forces à sa fantaisie.
Puis donc que la conspiration de plusieurs volontés tendant à une même fin ne
suffit pas pour l'entretien de la paix, et pour jouir d’une défense assurée ; il
faut qu'il y ait une seule volonté de tous, qui donne ordre aux choses
nécessaires pour le maintien de cette paix et de cette commune défense. Or cela
ne se peut faire si chaque particulier ne soumet sa volonté propre à celle d'un
certain autre, ou dune certaine assemblée, dont l'avis sur les choses qui
concernent la paix générale soit absolument suivi, et tenu pour celui de tous
ceux qui composent le corps de la république.
Cette soumission de la volonté de tous les particuliers à celle d'un homme seul
ou d'une assemblée, arrive lorsque chacun témoigne qu'il s'oblige à ne pas
résister à la volonté de cet homme ou de cette voie à laquelle il s'est soumis ;
et cela en promettant qu'il ne lui refusera point son secours ni l'usage de ses
moyens contre quelque autre que ce soit.
Celui qui soumet sa volonté à celle d'un autre lui fait transport du droit qu'il
a sur ses forces et sur ses facultés propres ; de sorte que, tous les autres
faisant la même concession, celui auquel on se soumet en acquiert de si grandes
forcée, qu'elles peuvent faire trembler tous ceux qui se voudraient désunir et
rompre les liens de la concorde.
L'union qui se fait de cette sorte forme le corps d’un État, d'une société, et,
pour le dire ainsi, d'une personne civile ; car les volontés de tous les membres
de la république n'en formant qu'une seule, l'État peut être considéré comme si
ce n'était qu'une seule tête. Aussi a-t-on coutume de lui donner un nom propre.
Cet homme ou cette assemblée, à la volonté de laquelle tous les autres ont
soumis la leur, à la puissance souveraine, exerce l'empire ; à la suprême
domination. Cette puissance de commander et ce droit d'empire consiste en ce que
chaque particulier a cédé toute la force à cet homme ou à cette cour qui tient
les rênes du gouvernement. Ce qui ne peut être arrivé d'autre façon qu'en
renonçant au droit de résister.
Il ne suffit pas, pour avoir cette assurance, que chacun de ceux qui doivent
s'unir comme citoyens d'une même ville promette à son voisin, de parole ou par
écrit, qu'il gardera les lois contre le meurtre, le larcin, et autres choses
semblables : car qui est-ce qui ne connaît la malignité des hommes, et qui n'a
fait quelque fâcheuse expérience du peu qu'il y a à se fier à leurs promesses,
quand on s'en rapporte à leur conscience ? Il faut donc pourvoir à là sûreté par
la punition, et non par le seul lien des pactes et des contrats.
Il est nécessaire pour la sûreté de chaque particulier, et aussi pour le bien de
la paix publique ; que ce droit de se servir de l'épée, en l’imposition des
peines, soi donné à un seul homme ou à une assemblée. Il faut nécessairement
avouer que celui qui exerce cette magistrature ou le conseil qui gouverne avec
cette autorité ont dans la ville une souveraine puissance très légitime ; car
celui qui peut infliger des peines telles que bon lui semble, a le droit
incontestable des autres à faire tout ce qu'il veut, ce que j'estime le plus
absolu de tous les empires et la plus haute de toutes les souverainetés.
Personne ne peut contraindre les autres à prendre les armes ni à soutenir les
frais de la guerre, qui n’ait le droit de punir les réfractaires. Ainsi je
conclus que, suivant la constitution essentielle de l'État, les deux épées de
guerre et de justice sont entre les mains de celui qui y exerce la souveraine
puissance.
VIII.
AUTORITÉ ABSOLUE DU SOUVERAIN.
Il est certain que toutes les actions volontaires tirent leur origine et
dépendent nécessairement de la volonté : or la volonté de faire ou de ne pas
faire une chose dépend de l'opinion qu'on a qu'elle soit bonne ou mauvaise, et
de l'espérance ou de la crainte qu'on a des peines ou des récompenses de sorte
que les actions d'une personne sont gouvernées par ses opinions particulières.
D'où je recueille, par une conséquence évidente et nécessaire, qu'il importe
grandement à la paix générale de ne laisser proposer et introduire aucune
opinion ou doctrine qui persuade aux sujets qu'ils ne peuvent pas en conscience
obéir aux lois de l'Etat, c'est-à-dire aux ordonnances du prince ou du conseil à
qui on a donné la puissance souveraine, on qu'il leur est permis de résister aux
lois, ou bien qu'ils doivent appréhender une plus grande peine s'ils obéissent
que s'ils s'obstinent à la désobéissance. En effet, si la loi commande quelque
chose sous peine de mort naturelle, et si un autre vient la défendre sous peine
de mort éternelle, avec une pareille autorité il arrivera que les coupables
deviendront innocents, que la rébellion et la désobéissance seront confondues,
et que la société civile sera toute renversée. Car nul ne peut servir deux
maîtres. Puisque tout le monde accorde à l’État de juger quelles sont les choses
qui peuvent contribuer à son repos et à sa défense, et qu'il manifeste que
certaines opinions servent beaucoup à l’un et à l’autre, il s'ensuit que c'est
au public à juger de ce qui en est, c'est-à-dire à celui qui gouverne seul la
république, ou à l’assemblée qui exerce une puissance souveraine.
De ce que chaque particulier a soumis sa volonté à la volonté de celui qui
possède la puissance souveraine dans l'Etat, en sorte qu'il ne peut pas employer
contre lui ses propres forces, il s'ensuit manifestement que le souverain doit
être injusticiable, quoi qu'il entreprenne.
En une cité parfaite, il faut qu'il y ait une certaine personne qui possède une
puissance suprême, la plus hante que les hommes puissent raisonnablement
conférer et même qu'ils puissent recevoir : or cette sorte d'autorité est celle
qu'on nomme absolue ; car celui qui a soumis sa volonté à la volonté de l'État,
en sorte qu'il peut faire toutes choses impunément et sans commettre
d'injustice, établir des lois, juger les procès, punir les crimes, se servir,
ainsi que bon lui semble, des forces et des moyens d'autrui, de vrai il lui a
donné le plus grand empire qu'il soit possible de donner.
Le souverain n'est pas tenu aux lois de l'État. En effet, les lois ne sont que
la volonté même du souverain, c'est-à-dire lui-même, et nul n'est obligé envers
soi-même.
Comme il a été prouvé ci-dessus qu'avant l'établissement de la société civile
toutes choses appartiennent à tous, et que personne ne peut dire qu'une chose
est sienne si affirmativement qu'un autre ne se la puisse attribuer avec même
droit, car là où tout est commun il n'y a rien de propre, il s'ensuit que la
propriété des choses a commencé lorsque la société civile a été établie, et que
ce qu'on nomme propre est ce que chaque particulier peut retenir à soi sans
contrevenir aux lois, et avec la permission de l'État, c'est-à-dire de celui à
qui on a commis la puissance souveraine. Cela étant, chaque particulier peut
bien avoir en propre quelque chose à laquelle aucun de ses concitoyens n'osera
toucher et n'aura point de droit, à cause qu'ils vivent tous sous les mêmes lois
; mais il n'en peut pas avoir la propriété en telle sorte qu'elle exclue toutes
les protestations du législateur, et qu'elle empêche les droits de celui qui
juge sans appel de tous les différends, et dont la volonté a été faite la règle
de toutes les autres.
Il est manifeste qu'en toute société civile il se trouve un certain homme ou une
certaine cour et assemblée qui a sur les particuliers une aussi grande et aussi
juste puissance que chacun en a hors de la société sur sa propre personne, ce
qui revient à une autorité souveraine et absolue.
L'âme est ce qui donne à l'homme la faculté de vouloir ; de même le souverain
est celui duquel dépend la volonté de toute la république. Je comparerais à la
tête le premier ministre duquel le souverain se sert au gouvernement de l’Etat,
car c’est à la tête de donner conseil et à l’âme de commander (13).
1. De la nature humaine, ch. XX.
2. De la nature humaine, ch. XXX.
3. De la nature humaine, ch. XII.
4. Des corps, ch. XXV, § 12.
5. De la nature humaine, ch. IX.
6. "Undique licebat facere quaecumque libebat."(De Cive, cap. 1.
7. Consequens est, ut nihil dicendum sit injustum ; nomina justi et injusti
locum in bac conditions non habent" (Leviathan, cap. XIII.)
8. "Ex bis sequitur, injuriam nemini fieri posse, nisi ei quocum
interpactum. - Si quis alicui noceat, quorum nihil pactus est, damnum ei infert,
non injuriant. Etenim si is qui damnum recipit, injuriam expostularet, is qui
fecit sic diceret :
Quid tu mihi ? Quare facerem ego potius tuo lubitu quam meo? In qua
oratione, ubi nulla intercesserunt pacta, non video quid sit quod possit
reprehendi." (De Cive, cap. III, 5.)
9. "Voluntas laedendi omnibus inest in statu naturae." (De Cive, cap.
I, 4.)
10. "Homini autemt in bonis propriis, nihil tam jucundum est quam quod
alienis sunt majora. ,. (Leviathan, cap. XVII.)
11. Animalia bruta, quamdiu bene sibi est, non invident caeteris ; homo
autem tum maxime molestus est quando otio opibusque maxime abundat." (Leviathan,
cap. XVII.)
12. C'est au moyen de ses lois naturelles que Hobbes espère faire
sortir l'homme de l'état de guerre où il se trouve naturellement, pour le faire
parvenir à l’état de paix ou de société.
13. De imperio, ch. V, VI, VII. Par ces conséquences auxquelles il
aboutit, Hobbes juge lui-même son système.
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