Aristote : Morale à Eudème

ARISTOTE

 

DES VERTUS ET DES VICES.

 

ΠΕΡΙ ΑΡΕΤΩΝ ΚΑΙ ΚΑΚΙΩΝ.

 

 

 

 

DES VERTUS ET DES VICES.

 

ΠΕΡΙ ΑΡΕΤΩΝ ΚΑΙ ΚΑΚΙΩΝ.

 

(APOCRYPHE)

 

 

 

CHAPITRE PREMIER.

Division générale des vertus et des vices. Parties diverses de l'âme auxquelles se rapportent les vices et les vertus, selon les théories de Platon.

[1249a] 1 Ἐπαινετὰ μέν ἐστι τὰ καλά, ψεκτὰ δὲ τὰ αἰσχρά. Καὶ τῶν μὲν καλῶν ἡγοῦνται αἱ ἀρεταί, τῶν δ' αἰσχρῶν αἱ κακίαι. 2παινετὰ δ' ἐστὶ καὶ τὰ αἴτια τῶν ἀρετῶν καὶ τὰ παρεπόμενα ταῖς ἀρεταῖς καὶ τὰ γινόμενα ἀπ' αὐτῶν καὶ τὰ ἔργα αὐτῶν, ψεκτὰ δὲ τὰ ἐναντία. 3 Τριμεροῦς δὲ τῆς ψυχῆς λαμβανομένης κατὰ Πλάτωνα, τοῦ μὲν λογιστικοῦ [1249b] ἀρετή ἐστιν ἡ φρόνησις, τοῦ δὲ θυμοειδοῦς ἥ τε πραότης καὶ ἡ ἀνδρεία, τοῦ δὲ ἐπιθυμητικοῦ ἥ τε σωφροσύνη καὶ ἡ ἐγκράτεια, ὅλης δὲ τῆς ψυχῆς ἥ τε δικαιοσύνη καὶ ἡ ἐλευθεριότης καὶ ἡ μεγαλοψυχία. 4 Κακία δ' ἐστὶ τοῦ μὲν λογιστικοῦ ἡ ἀφροσύνη, τοῦ δὲ θυμοειδοῦς ἥ τε ὀργιλότης καὶ ἡ δειλία, τοῦ δὲ ἐπιθυμητικοῦ ἥ τε ἀκολασία καὶ ἡ [1250a] ἀκράτεια, ὅλης δὲ τῆς ψυχῆς ἥ τε ἀδικία καὶ ἀνελευθεριότης καὶ μικροψυχία.

[1249a] § 1. Les belles choses sont dignes de louange; les choses vilaines et honteuses méritent le blâme. Parmi les belles choses, les vertus tiennent le premier rang; et parmi les vilaines, ce sont les vices. § 2. On peut louer également tout ce qui produit la vertu, tout ce qui l'accompagne, tout ce qu'elle fait faire, tout ce qu'elle engendre, de même qu'on doit blâmer le contraire. § 3. Dans la triple division de l'âme qu'admet Platon, la vertu [1249b] de la partie raisonnable de l'âme, c'est la prudence; la vertu de sa partie passionnée, c'est la douceur avec le courage; la vertu de sa partie concupiscible, c'est la tempérance avec la modération, qui sait se dominer; enfin, la vertu de l'âme tout entière, c'est la justice unie à la générosité et à la grandeur d'âme. § 4. Le vice de la partie rationnelle, c'est la déraison; le vice de la partie passionnée, c'est l'irascibilité et la lâcheté; le vice de la partie concupiscible, c'est la débauche, [1250a] et l'intempérance, qui n'est point maîtresse de soi; et enfin, le vice de l'âme entière, c'est l'injustice, jointe à l'illibéralité et à la bassesse.

Des vertus et des vices. Je reproduis ce petit traité, qui n'est pas d'Aristote, d'abord porte qu'il est donné par toutes les éditions, et de plus parce qu'il résume d'une manière élégante, et claire dans sa concision, une partie des idées que l'on a vues dans les trois ouvrages qui précèdent. On ne sait à quelle époque !e rapporter.

CHAPITRE II.

La prudence, la douceur, le courage, la tempérance, la continence, la justice, la libéralité, la grandeur d'âme.

1 Ἔστι δὲ φρόνησις μὲν ἀρετὴ τοῦ λογιστικοῦ, παρασκευαστικὴ τῶν πρὸς εὐδαιμονίαν συντεινόντων. 2 Πραότης δ' ἐστὶν ἀρετὴ τοῦ θυμοειδοῦς, καθ' ἣν ὑπὸ ὀργῆς γίνονται δυσκίνητοι. 3νδρεία δ' ἐστὶν ἀρετὴ τοῦ θυμοειδοῦς, καθ' ἣν δυσέκπληκτοί εἰσιν ὑπὸ φόβων τῶν περὶ θάνατον. 4 Σωφροσύνη δ' ἐστὶν ἀρετὴ τοῦ ἐπιθυμητικοῦ, καθ' ἣν ἀνόρεκτοι γίνονται περὶ τὰς ἀπολαύσεις τῶν φαύλων ἡδονῶν. 5γκράτεια δ' ἐστὶν ἀρετὴ τοῦ ἐπιθυμητικοῦ, καθ' ἣν κατέχουσι τῷ λογισμῷ τὴν ἐπιθυμίαν ὁρμῶσαν ἐπὶ τὰς φαύλας ἡδονάς. 6 Δικαιοσύνη δ' ἐστὶν ἀρετὴ ψυχῆς διανεμητικὴ τοῦ κατ' ἀξίαν. 7λευθεριότης δ' ἐστὶν ἀρετὴ ψυχῆς εὐδάπανος εἰς τὰ καλά. 8 Μεγαλοψυχία δ' ἐστὶν ἀρετὴ ψυχῆς, καθ' ἣν δύναται φέρειν εὐτυχίαν καὶ ἀτυχίαν καὶ τιμὴν καὶ ἀτιμίαν.

§ 1. La prudence est donc la vertu de la partie rationnelle de l'âme ; et c'est elle qui prépare tous les éléments de notre bonheur. § 2. La douceur est la vertu de la partie passionnée ; et c'est elle qui fait qu'on ne se laisse point émouvoir et entraîner par la colère. § 3. Le courage est cette vertu de la même partie, qui fait qu'on résiste aux terreurs qui ont la mort pour objet. § 4. La tempérance est la vertu de la partie concupiscible, qui nous rend insensibles à la jouissance des plaisirs coupables. § 5. La continence est la vertu de cette même partie, qui nous fait dompter, à l'aide de notre raison, les désirs qui nous poussent vers les plaisirs coupables. § 6. La justice est cette vertu de l'âme, qui nous fait rendre à chacun selon son mérite. § 7. La générosité est cette vertu de l'âme, qui nous apprend à faire la dépense convenable pour les grandes et belles choses. § 8. La magnanimité est cette vertu de l'âme, qui nous apprend à supporter, comme il convient, la bonne et la mauvaise fortune, les honneurs et les revers.

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CHAPITRE III.

L'imprudence, l'irascibilité, la lâcheté, la débauche, l'intempérance, l'injustice, l'illibéralité, la bassesse d'âme.

1 Ἀφροσύνη δ' ἐστὶ κακία τοῦ λογιστικοῦ, αἰτία τοῦ ζῆν κακῶς. 2ργιλότης δ' ἐστὶ κακία τοῦ θυμοειδοῦς, καθ' ἣν εὐκίνητοι γίνονται πρὸς ὀργήν. 3 Δειλία δ' ἐστὶ κακία τοῦ θυμοειδοῦς, καθ' ἣν ἐκπλήττονται ὑπὸ φόβων, καὶ μάλιστα τῶν περὶ θάνατον. 4κολασία δ' ἐστὶ κακία τοῦ ἐπιθυμητικοῦ, καθ' ἣν αἱροῦνται τὰς φαύλας ἡδονάς. [Περὶ μὲν τῆς ἀκρατείας οὐδέν· οὕτω δὲ σὺ δύνασαι ὁρίζειν.] 5κράτεια δ' ἐστὶ κακία τοῦ ἐπιθυμητικοῦ, καθ' ἣν παρασύρουσι τῇ ἀλογίᾳ τὴν ἐπιθυμίαν ὠθοῦσαν ἐπὶ τὰς τῶν φαύλων ἡδονῶν ἀπολαύσεις. 6δικία δ' ἐστὶ κακία ψυχῆς, καθ' ἣν πλεονεκτικοὶ γίνονται παρὰ τὴν ἀξίαν. 7νελευθερία δ' ἐστὶ κακία ψυχῆς, καθ' ἣν ὀρέγονται τοῦ πανταχόθεν κέρδους. 8 Μικροψυχία δ' ἐστὶ κακία ψυχῆς, καθ' ἣν ἀδύνατοί εἰσι φέρειν εὐτυχίαν καὶ ἀτυχίαν καὶ τιμὴν καὶ ἀτιμίαν.

§ 1. La déraison est le vice de la partie rationnelle; et c'est elle qui est cause du malheur des hommes. § 2. L'irascibilité est le vice de la partie passionnée, qui fait qu'on se livre sans la moindre résistance à la colère. § 3. La lâcheté est le vice de cette môme partie, qui nous rend accessibles aux terreurs, et surtout à celles qui concernent la mort. § 4. La débauche est le vice de la partie concupiscible, qui nous porte aux plaisirs coupables. (Il n'y a rien sur l'intempérance; mais tu peux, si tu le veux, la définir ainsi : ) § 5. L'intempérance est le vice de la partie concupiscible, qui nous fait céder par déraison au désir aveugle de jouir des plaisirs coupables. § 6. L'injustice est le vice de l'âme, qui fait que les gens prétendent plus qu'il ne leur est dû. § 7. L'illibéralité est le vice de l'âme, qui nous pousse à rechercher le lucre, quelle qu'en puisse être la source. § 8. Enfin, la petitesse d'âme, ou bassesse, est ce vice qui nous rend incapables de supporter, comme il convient, la bonne et la mauvaise fortune, les honneurs et l'obscurité.

Ch. III. § 4. (Il n'y a rien sur l'intempérance,) Ou dirait d'après ceci que l'auteur de ce petit traité travaille sur des matériaux qui ne lui sont pas personnels; il ne trouve rien sur l'intempérance dans les documents qu'il abrège, et qu'il copie; et il propose au lecteur une définition de sa façon. C'est qu'il ne cherche point à cacher son plagiat.

CHAPITRE IV.

Des caractères propres et des conséquences de chacune des vertus : prudence, douceur, courage, tempérance.

1 Τῆς δὲ φρονήσεώς ἐστι τὸ βουλεύσασθαι, τὸ κρῖναι τὰ ἀγαθὰ καὶ τὰ κακὰ καὶ πάντα τὰ ἐν τῷ βίῳ αἱρετὰ καὶ φευκτά, τὸ χρῆσθαι πᾶσι καλῶς τοῖς ὑπάρχουσιν ἀγαθοῖς, τὸ ὁμιλῆσαι ὀρθῶς, τὸ συνιδεῖν τοὺς καιρούς, τὸ ἀγχίνως χρήσασθαι καὶ λόγῳ καὶ ἔργῳ, τὸ τὴν ἐμπειρίαν ἔχειν τῶν χρησίμων πάντων. 2 μνήμη δὲ καὶ ἐμπειρία καὶ ἀγχίνοια ἤτοι ἀπὸ τῆς φρονήσεως ἑκάστη αὐτῶν ἐστίν, ἢ παρέπεται τῇ φρονήσει· ἢ τὰ μὲν αὐτῶν οἷον συναίτια τῆς φρονήσεώς ἐστι, καθάπερ ἐμπειρία καὶ ἡ μνήμη, τὰ δὲ οἷον μέρη αὐτῆς, οἷον εὐβουλία καὶ ἀγχίνοια. 3 Πραότητος δ' ἐστὶ τὸ δύνασθαι φέρειν μετρίως ἐγκλήματα καὶ ὀλιγωρίας, καὶ τὸ μὴ ταχέως ὁρμᾶν ἐπὶ τὰς τιμωρίας, καὶ τὸ μὴ εὐκίνητον εἶναι πρὸς τὰς ὀργάς, ἄπικρον δὲ τῷ ἤθει καὶ ἀφιλόνεικον, ἔχοντα τὸ ἠρεμαῖον ἐν τῇ ψυχῇ καὶ στάσιμον. 4 νδρείας δ' ἐστὶ τὸ δυσέκπληκτον ὑπὸ φόβων τῶν περὶ θάνατον, καὶ τὸ εὐθαρσῆ ἐν τοῖς δεινοῖς, καὶ τὸ [1250b] εὔτολμον πρὸς τοὺς κινδύνους, καὶ τὸ μᾶλλον αἱρεῖσθαι τεθνάναι καλῶς ἢ αἰσχρῶς σωθῆναι, καὶ τὸ νίκης αἴτιον εἶναι. τι δὲ ἀνδρείας ἐστὶ καὶ τὸ πονεῖν καὶ καρτερεῖν καὶ αἱρεῖσθαι ἀνδραγαθίζεσθαι. Παρέπεται δὲ τῇ ἀνδρείᾳ καὶ ἡ εὐτολμία καὶ ἡ εὐψυχία καὶ τὸ θάρσος καὶ τὸ θράσος, ἔτι δὲ καὶ ἡ φιλοπονία καὶ ἡ καρτερία. 5 Σωφροσύνης δ' ἐστὶ τὸ μὴ θαυμάζειν τὰς ἀπολαύσεις τῶν σωματικῶν ἡδονῶν, καὶ τὸ εἶναι πάσης ἀπολαύσεως αἰσχρᾶς ἡδονῆς ἀνόρεκτον, καὶ τὸ φοβεῖσθαι καὶ τὴν δικαίαν ἄδειαν, καὶ τὸ τετάσθαι περὶ τὸν βίον ὁμοίως ἔν τε μικροῖς καὶ μεγάλοις. Παρέπεται δὲ τῇ σωφροσύνῃ εὐταξία, κοσμιότης, αἰδώς, εὐλάβεια.

§ 1. Le propre de la prudence, c'est de délibérer, de discerner le bien et le mal, de distinguer toujours dans la vie ce qu'il faut rechercher et ce qu'il faut fuir, d'user sagement de tous les biens qu'on possède, de choisir les relations qu'on entretient, de bien juger les circonstances, de savoir parler et agir à propos, et d'employer convenablement toutes les choses qui sont utiles. § 2. La mémoire, l'expérience, l'à-propos, sont des qualités qui viennent toutes de la prudence, ou qui du moins en sont des suites. Les unes sont des causes qui agissent en même temps qu'elle, comme l'expérience et la mémoire; les autres en constituent en quelque sorte les parties, comme le bon conseil et la justesse d'esprit. § 3. La fonction de la douceur, c'est de savoir supporter avec calme les accusations et les dédains, de ne pas se précipiter avec emportement à la vengeance, de ne pas se laisser aller trop aisément à la colère, d'être sans fiel dans le cœur, de fuir les querelles, parce qu'on a dans l'âme de la tranquillité et de l'apaisement. § 4. Le propre du courage, c'est de ne pas se livrer facilement à toutes les terreurs qu'inspire la mort, d'être [1250b] plein d'assurance dans les dangers, de porter une noble audace dans ceux qu'on affronte, de préférer une mort glorieuse à la vie qu'on sauverait au prix d'une honte, et de procurer la victoire. Le courage sait aussi supporter les fatigues et les épreuves de toutes sortes; et il préfère toujours ce qui est véritablement viril. Les conséquences du courage sont une juste audace, la sérénité de l'âme, l'assurance, et dans l'occasion, la témérité ; c'est de plus l'amour même des fatigues et des épreuves qu'il faut endurer. § 5. Le propre de la tempérance, c'est de ne pas attacher trop de prix aux jouissances et aux plaisirs du corps; c'est de rester inaccessible aux attraits de toute jouissance, de tout plaisir honteux; c'est de craindre même une légitime satisfaction; en un mot, de maintenir, durant sa vie entière, une contention et une surveillance perpétuelles dans les petites choses comme dans les grandes. Les compagnes et les suivantes de la tempérance, ce sont : l'ordre, la réserve, la modestie, la circonspection.

 

CHAPITRE V.

Suite. Tempérance, justice, libéralité, grandeur d'âme.

1 γκρατείας δ' ἐστὶ τὸ δύνασθαι κατασχεῖν τῷ λογισμῷ τὴν ἐπιθυμίαν ὁρμῶσαν ἐπὶ φαύλας ἀπολαύσεις καὶ ἡδονάς, καὶ τὸ καρτερεῖν, καὶ τὸ ὑπομονητικὸν εἶναι τῆς κατὰ φύσιν ἐνδείας καὶ λύπης. 2 Δικαιοσύνης δ' ἐστὶ τὸ διανεμητικὸν εἶναι τοῦ κατ' ἀξίαν, καὶ σώζειν τὰ πάτρια ἔθη καὶ τὰ νόμιμα, καὶ τὸ σώζειν τοὺς γεγραμμένους νόμους, καὶ τὸ ἀληθεύειν ἐν τῷ διαφέροντι, καὶ τὸ διαφυλάττειν τὰς ὁμολογίας. στι δὲ πρώτη τῶν δικαιοσυνῶν πρὸς τοὺς θεούς, εἶτα πρὸς δαίμονας, εἶτα πρὸς πατρίδα καὶ γονεῖς, εἶτα πρὸς τοὺς κατοιχομένους· ἐν οἷς ἐστὶν ἡ εὐσέβεια, ἤτοι μέρος οὖσα δικαιοσύνης ἢ παρακολουθοῦσα. 3 κολουθεῖ δὲ τῇ δικαιοσύνῃ καὶ ὁσιότης καὶ ἀλήθεια καὶ ἡ πίστις καὶ ἡ μισοπονηρία. 4 λευθεριότητος δ' ἐστὶ τὸ προετικὸν εἶναι χρημάτων εἰς τὰ ἐπαινετά, καὶ δαψιλῆ ἐπὶ τῷ εἰς τὰ δέοντα ἀναλωθῆναι, καὶ τὸ βοηθητικὸν εἶναι ἐν τῷ διαφόρῳ, καὶ τὸ μὴ λαβεῖν ὅθεν μὴ δεῖ. στι δὲ ὁ ἐλευθέριος καὶ περὶ ἐσθῆτα καθαρὸς καὶ περὶ οἴκησιν, καὶ κατασκευαστικὸς τῶν περιττῶν καὶ καλῶν καὶ διαγωγὴν ἐχόντων ἡδεῖαν ἄνευ τοῦ λυσιτελοῦντος, καὶ θρεπτικὸς τῶν ζῴων τῶν ἴδιον ἐχόντων τι ἢ θαυμαστόν. 5 κολουθεῖ δὲ τῇ ἐλευθεριότητι τοῦ ἤθους ὑγρότης καὶ εὐαγωγία καὶ φιλανθρωπία καὶ τὸ εἶναι ἐλεητικὸν καὶ φιλόφιλον καὶ φιλόξενον καὶ φιλόκαλον. 6 Μεγαλοψυχίας δ' ἐστὶ τὸ καλῶς ἐνεγκεῖν καὶ εὐτυχίαν καὶ ἀτυχίαν καὶ τιμὴν καὶ ἀτιμίαν, καὶ τὸ θαυμάζειν μήτε τρυφὴν μήτε θεραπείαν μήτε ἐξουσίαν μήτε τὰς νίκας τὰς ἐναγωνίους, ἔχειν δέ τι βάθος τῆς ψυχῆς καὶ μέγεθος. στι δὲ μεγαλόψυχος οὔθ' ὁ τὸ ζῆν περὶ πολλοῦ ποιούμενος οὔθ' ὁ φιλόζωος. πλοῦς δὲ τῷ ἤθει καὶ γενναῖος, ἀδικεῖσθαι δυνάμενος, καὶ οὐ τιμωρητικός. 7 κολουθεῖ δὲ τῇ μεγαλοψυχίᾳ ἁπλότης καὶ ἀλήθεια.

§ 1. Le propre de la tempérance, toujours maîtresse d'elle-même, c'est de savoir dompter par la raison le désir fougueux qui nous pousse aux jouissances et aux plaisirs blâmables, d'endurer et de supporter avec une inflexible constance les privations et les douleurs, qui sont dans les lois de la nature. § 2. Le propre de la justice, c'est de savoir distribuer les choses selon les droits de chacun, de maintenir les institutions de son pays, et d'obéir aux usages passés en force de lois, d'observer religieusement les lois écrites, de toujours dire la vérité partout où elle importe, et de remplir scrupuleusement les engagements qu'on a pris. La première de toutes les justices est celle qui s'adresse aux Dieux, puis aux Génies, puis à la patrie et aux parents, et enfin celle qui s'adresse aux trépassés. Tous ces devoirs constituent la piété, qui est une partie de la justice, ou qui tout au moins en est la conséquence. § 3. D'autres conséquences de la justice, ce sont la sainteté, la sincérité, la bonne foi et la haine de tout ce qui est mal. § 4. Le propre de la libéralité, c'est d'être facile aux dépenses qu'exigent les louables actions, de savoir employer largement sa fortune dans toutes les occasions où le devoir l'exige, de prêter aide et secours à qui le mérite, dans tous les cas importants, et de ne jamais rien gagner là où il ne le faut pas. L'homme libéral sait avoir son habitation aussi proprement tenue que sa personne; il sait même avoir une foule de choses qui sont de luxe, mais qui sont honorables et capables de procurer une agréable distraction, sans avoir d'ailleurs une grande utilité ; il fera nourrir, par exemple, des animaux qui auront quelque chose de rare ou d'étonnant. § 5. Les suites habituelles de la libéralité, c'est la facilité du caractère, le laisser aller, la bienveillance pour tout le monde, la pitié même, sans parler de l'affection qu'on porte à ses amis, à ses hôtes et en général à tous les honnêtes gens. § 6. Le propre de la grandeur d'âme, c'est de supporter, comme il faut, la bonne et la mauvaise fortune, les honneurs et l'obscurité ; c'est de n'admirer point trop ni le luxe, ni les nombreux domestiques, ni le faste, ni ces victoires remportées dans les jeux publics ; enfin, c'est d'avoir dans l'âme profondeur et élévation, tout ensemble. Le magnanime n'est pas homme à faire de grands sacrifices pour sauver sa vie, ni même à beaucoup aimer la vie. Simple de cœur et généreux, il peut supporter le tort qu'on lui fait, sans désirer vivement la vengeance. § 7. Les conséquences de la magnanimité, ce sont la simplicité et la véracité.

 

CHAPITRE VI.

Des caractères propres et des conséquences des différents vices. Déraison, irascibilité, lâcheté, débauche, intempérance.

1  Ἀφροσύνης δ' ἐστὶ τὸ κρίνειν κακῶς τὰ πράγματα, τὸ βουλεύσασθαι κακῶς, τὸ ὁμιλῆσαι κακῶς, τὸ χρήσασθαι κακῶς τοῖς παροῦσιν ἀγαθοῖς, τὸ ψευδῶς δοξάζειν [1251a] περὶ τῶν εἰς τὸν βίον καλῶν καὶ ἀγαθῶν. 2 Παρακολουθεῖ δὲ τῇ ἀφροσύνῃ ἀπειρία, ἀμαθία, ἀκρασία, ἐπαριστερότης, ἀμνημοσύνη. 3 ργιλότητος δ' ἐστὶν εἴδη τρία, ἀκροχολία πικρία βαρυθυμία. στι δὲ τοῦ ὀργίλου μὴ δύνασθαι φέρειν μήτε τὰς μικρὰς ὀλιγωρήσεις μήτε ἐλαττώσεις, εἶναι δὲ κολαστικὸν καὶ τιμωρητικὸν καὶ εὐκίνητον πρὸς ὀργὴν καὶ ὑπὸ ἔργου καὶ ὑπὸ λόγου τοῦ τυχόντος. 4 κολουθεῖ δὲ τῇ ὀργιλότητι τὸ παροξυντικὸν τοῦ ἤθους καὶ εὐμετάβολον, καὶ ἡ πικρολογία, καὶ τὸ ἐπὶ μικροῖς λυπεῖσθαι, καὶ τὸ ταῦτα πάσχειν ταχέως καὶ παρὰ βραχὺν καιρόν. 5 Δειλίας δ' ἐστὶ τὸ ὑπὸ τῶν τυχόντων φόβων εὐκίνητον εἶναι, καὶ μάλιστα τῶν περὶ θάνατον καὶ τὰς σωματικὰς πηρώσεις, καὶ τὸ ὑπολαμβάνειν κρεῖττον εἶναι ὁπωσοῦν σωθῆναι ἢ τελευτῆσαι καλῶς. 6 κολουθεῖ δὲ τῇ δειλίᾳ μαλακία, ἀνανδρία, ἀπονία, φιλοψυχία. πεστι δέ τις εὐλάβεια καὶ τὸ ἀφιλόνεικον τοῦ ἤθους. 7 κολασίας δ' ἐστὶ τὸ αἱρεῖσθαι τὰς ἀπολαύσεις τῶν ἡδονῶν τῶν βλαβερῶν καὶ αἰσχρῶν, καὶ τὸ ὑπολαμβάνειν εὐδαιμονεῖν μάλιστα τοὺς ἐν ταῖς τοιαύταις ἡδοναῖς ὄντας, καὶ τὸ φιλογέλοιον εἶναι καὶ τὸ φιλοσκώπτην καὶ φιλευτράπελον, καὶ τὸ ῥᾳδιουργὸν εἶναι ἐν τοῖς λόγοις καὶ ἐν τοῖς ἔργοις. 8 κολουθεῖ δὲ τῇ ἀκολασίᾳ ἀταξία, ἀναίδεια, ἀκοσμία, τρυφή, ῥᾳθυμία, ἀμέλεια, ὀλιγωρία, ἔκλυσις. 9 κρασίας δ' ἐστὶ τὸ κωλύοντος τοῦ λογισμοῦ τὰς ἀπολαύσεις τῶν ἡδονῶν αἱρεῖσθαι, καὶ τὸ ὑπολαμβάνοντα κρεῖττον εἶναι μὴ μετασχεῖν μὲν αὐτῶν, μετέχειν δὲ μηδὲν ἧττον, καὶ τὸ οἴεσθαι μὲν δεῖν πράττειν καὶ τὰ καλὰ καὶ τὰ συμφέροντα, ἀφίστασθαι δὲ αὐτῶν διὰ τὰς ἡδονάς. 10 κολουθεῖ δὲ τῇ ἀκρασίᾳ μαλακία καὶ μεταμέλεια καὶ τὰ πλεῖστα ταὐτὰ ἃ καὶ τῇ ἀκολασίᾳ.

§ 1. Le propre de la déraison, c'est de mal juger les choses, de mal réfléchir, de choisir mal ses sociétés, de mal employer les biens qu'on a, et de se faire de fausses idées [1251a] sur ce qu'il y a de beau et de bien dans la vie. § 2. Les compagnes ordinaires de la déraison, c'est l'inexpérience, l'ignorance, la gaucherie, l'absence de mémoire. § 3. On peut distinguer trois espèces d'irascibilité : l'emportement, l'amertume, la fureur concentrée. L'homme irascible ne peut endurer la plus légère négligence; il aime à châtier; il aime à se venger; et sa fureur peut s'éveiller pour la moindre chose, pour le moindre mot. § 4. La suite habituelle de l'irascibilité, c'est l'excitation de l'humeur et sa mobilité; c'est l'amertume du langage; c'est l'importance donnée aux plus petites choses; dont on se fâche; c'est d'éprouver tous ces sentiments vite et peu de temps. § 5. Le propre de la lâcheté, c'est de se laisser aller à toutes les craintes sans discernement, et surtout à celle de la mort, ou des infirmités corporelles ; c'est de croire qu'il vaut mieux sauver sa vie à quelque prix que ce soit, que .de la perdre avec honneur. § 6. Les compagnes de la lâcheté, ce sont la mollesse, l'absence de toute virilité, la crainte de toutes les fatigues, et l'amour aveugle de la vie. C'est aussi une certaine circonspection et une sorte d'horreur instinctive pour toutes les discussions. § 7. Le propre de la débauche, c'est de se livrer sans discernement à la jouissance des plaisirs dangereux et coupables, de s'imaginer que le véritable bonheur consiste dans ces viles jouissances, de se plaire toujours h rire, aux bons mots, aux plaisanteries, en un mot, de se montrer aussi facile dans ses paroles que dans ses actes. § 8. Les suites de la débauche, ce sont le désordre, l'impudence, l'absence de tout respect de soi; l'amour des excès, la paresse, la négligence de toutes choses, l'abandon, la dissolution. § 9. Le propre de l'intempérance, qui ne sait pas se maîtriser, c'est de rechercher la jouissance des plaisirs malgré les avertissements de la raison, qui les défend ; c'est de savoir qu'il vaudrait cent fois mieux ne pas les goûter, et de les goûter néanmoins; c'est de savoir qu'on devrait faire toujours des choses belles et utiles, et de s'éloigner du bien pour s'abandonner au plaisir. § 10. Les suites de l'intempérance, ce sont la mollesse, le remords qui se repent, et presque toutes les conséquences de la débauche.

 

CHAPITRE VII.

Suite. Injustice, illibéralité et petitesse d'âme.

1  δικίας δ' ἐστὶν εἴδη τρία, ἀσέβεια πλεονεξία ὕβρις. 2 σέβεια μὲν ἡ περὶ θεοὺς πλημμέλεια καὶ περὶ δαίμονας ἢ καὶ περὶ τοὺς κατοιχομένους, καὶ περὶ γονεῖς καὶ περὶ πατρίδα· 3 πλεονεξία δὲ περὶ τὰ συμβόλαια, παρὰ τὴν ἀξίαν αἱρουμένη τὸ διάφορον· 4 ὕβρις δέ, καθ' ἣν τὰς ἡδονὰς αὑτοῖς παρασκευάζουσιν, εἰς ὄνειδος ἀγαγόντες ἑτέρους, ὅθεν Εὔηνος περὶ αὐτῆς λέγει

"ἥτις κερδαίνουσ' οὐδὲν ὅμως ἀδικεῖ."

5 στι δὲ τῆς ἀδικίας τὸ παραβαίνειν τὰ πάτρια ἔθη καὶ τὰ νόμιμα, καὶ τὸ ἀπειθεῖν τοῖς νόμοις καὶ τοῖς ἄρχουσι, τὸ [1251b] ψεύδεσθαι, τὸ ἐπιορκεῖν, τὸ παραβαίνειν τὰς ὁμολογίας καὶ τὰς πίστεις. 6 κολουθεῖ δὲ τῇ ἀδικίᾳ συκοφαντία, ἀλαζονεία, φιλανθρωπία προσποίητος, κακοήθεια, πανουργία. 7 νελευθερίας δ' ἐστὶν εἴδη τρία, αἰσχροκερδία φειδωλία κιμβεία. 8 Αἰσχροκερδία μέν, καθ' ἣν κερδαίνειν ζητοῦσι πανταχόθεν, καὶ τὸ κέρδος τῆς αἰσχύνης περὶ πλείονος ποιοῦνται· 9 φειδωλία δ' ἐστὶ καθ' ἣν ἀδάπανοι γίνονται τῶν χρημάτων εἰς τὸ δέον· 10 κιμβεία δ' ἐστὶ καθ' ἣν δαπανῶσι μέν, κατὰ μικρὸν δὲ καὶ κακῶς, καὶ πλέον βλάπτονται τῷ μὴ κατὰ καιρὸν ποιεῖσθαι τὸ διάφορον. 11 στι δὲ τῆς ἀνελευθερίας τὸ περὶ πλείστου ποιεῖσθαι χρήματα, καὶ τὸ μηδὲν ὄνειδος ἡγεῖσθαι τῶν ποιούντων τὸ κέρδος, βίος θητικὸς καὶ δουλοπρεπὴς καὶ ῥυπαρός, φιλοτιμίας καὶ ἐλευθερίας ἀλλότριος. 12 κολουθεῖ δὲ τῇ ἀνελευθεριότητι μικρολογία, βαρυθυμία καὶ μικροψυχία, ταπεινότης, ἀμετρία, ἀγένεις, μισανθρωπία. 13 Μικροψυχίας δ' ἐστὶ τὸ μήτε τιμὴν μήτε ἀτιμίαν μήτε εὐτυχίαν μήτε ἀτυχίαν δύνασθαι φέρειν, ἀλλὰ τιμώμενον μὲν χαυνοῦσθαι, μικρὰ δὲ εὐτυχήσαντα ὑπεξαίρεσθαι, ἀτιμίαν δὲ μηδὲ τὴν ἐλαχίστην ἐνεγκεῖν δύνασθαι, ἀπότευγμα δ' ἄτην καὶ ἀτυχίαν κρίνειν μεγάλην, ὀδύρεσθαι δ' ἐπὶ πᾶσι καὶ δυσφορεῖν. τι δὲ τοιοῦτός ἐστιν ὁ μικρόψυχος οἷος πάντα τὰ ὀλιγωρήματα καλεῖν ὕβριν καὶ ἀτιμίαν, καὶ τὰ δι' ἄγνοιαν ἢ λήθην γιγνόμενα. 14 κολουθεῖ δὲ τῇ μικροψυχίᾳ μικρολογία, μεμψιμοιρία, δυσελπιστία, ταπεινότης.

§ 1. L'injustice a trois espèces : l'impiété, l'avidité sans bornes, et l'insolence. § 2. L'impiété est l'oubli coupable de ce qu'on doit aux Dieux, aux Génies, ou même aux morte, à ses parents, à sa patrie. § 3. L'avidité se rapporte aux contrats de toute sorte, où elle tâche toujours de s'attribuer plus de profit qu'il ne lui en doit revenir. § 4. L'insolence est ce sentiment qui pousse les hommes à trouver leur plaisir à insulter les autres ; et c'est là ce qui justifie le mot d'Evénus sur l'insolence, qui :

« Sans faire aucun profit n'en est pas moins coupable.»

§ 5. L'injustice se plaît à violer toutes les coutumes traditionnelles et légales, à désobéir aux lois et aux autorités, à [1251b] mentir, à se parjurer, à manquer à tous ses engagements, à se jouer de sa foi. § 6. Les compagnes habituelles de l'injustice, ce sont la calomnie, qui dénonce, la jactance, qui trompe , une fausse philanthropie, qui dissimule, la perversité dans le cœur, la fourberie dans les actes. § 7. Il y a trois espèces aussi de l'illibéralité : l'amour du lucre, qui ne recule devant aucune honte, l'avarice, qui rogne sur tout, et l'épargne sordide, qui ne sait pas dépenser. § 8. L'amour du lucre honteux est ce sentiment qui pousse les hommes à gagner, sans respect de quoique ce soit, et à faire plus décompte du profit que de la honte dont on se couvre. § 9. L'avarice fait qu'on évite de dépenser même dans le cas où ce serait un devoir. § 10. Enfin, l'épargne sordide est ce sentiment qui, même lorsque les gens font de la dépense, les pousse à la faire mal et trop petite, et les expose à perdre plus qu'ils n'épargnent, en ne sachant pas faire à propos ce qu'il importe de faire. § 11. L'illibéralité consiste à mettre l'argent au-dessus de tout, et à ne jamais voir de déshonneur là où il y a quelque profit, vie de manœuvre, digne des esclaves, vie des gens en haillons, constamment étrangers à toute noble ambition, à toute générosité. § 12. Les conséquences habituelles de l'illibéralité sont : la dissimulation, qui rapetisse toujours les ressources qu'on a, la dureté du cœur, la petitesse de l'âme, la bassesse sans mesure et sans la moindre dignité, la misanthropie, qui déteste le genre humain. § 13. La petitesse d'âme fait qu'on ne sait supporter, ni les honneurs, ni l'obscurité, ni la bonne fortune, ni la mauvaise ; qu'on est plein d'un sot orgueil au milieu des honneurs ; qu'on s'exalte pour la moindre prospérité; qu'on ne sait pas supporter le plus léger mécompte de vanité ; qu'on prend le moindre échec pour un désastre et une ruine, qu'on se plaint de tout, et qu'on ne sait rien endurer. L'homme à petite âme appellera du nom d'outrage et d'affront, la plus mince négligence qui sera commise à son égard, et qui ne viendra que d'ignorance ou d'oubli. § 14. La petitesse d'âme est toujours accompagnée de la timidité du langage, de la manie de se plaindre, de la défiance qui n'espère jamais, et de la bassesse qui dégrade les cœurs.

 

CHAPITRE VIII.

Caractères généraux et conséquences de la vertu et du vice.

1 Καθόλου δὲ τῆς μὲν ἀρετῆς ἐστὶ τὸ ποιεῖν σπουδαίαν τὴν διάθεσιν περὶ τὴν ψυχήν, ἠρεμαίαις καὶ τεταγμέναις κινήσεσι χρωμένην, συμφωνοῦσαν κατὰ πάντα τὰ μέρη· διὸ καὶ δοκεῖ παράδειγμα πολιτείας ἀγαθῆς εἶναι ψυχῆς σπουδαία διάθεσις. 2στι δὲ ἀρετῆς καὶ τὸ εὐεργετεῖν τοὺς ἀξίους, καὶ τὸ φιλεῖν τοὺς ἀγαθούς, καὶ τὸ μήτε κολαστικὸν εἶναι μήτε τιμωρητικόν, ἀλλὰ ἵλεων καὶ εὐμενικὸν καὶ συγγνωμονικόν. 3κολουθεῖ δὲ τῇ ἀρετῇ χρηστότης, ἐπιείκεια, εὐγνωμοσύνη, ἐλπὶς ἀγαθή. τι δὲ καὶ τὰ τοιαῦτα οἷον φίλοικον εἶναι καὶ φιλόφιλον, φιλέταιρον, φιλόξενον, φιλάνθρωπον καὶ φιλόκαλον· ἃ δὴ πάντα τῶν ἐπαινουμένων ἐστίν. 4 Τῆς δὲ κακίας ἐστὶ τὰ ἐναντία.

 

§ 1. D'une manière générale, le propre de la vertu, c'est de procurer à l'âme une bonne disposition morale, de lui assurer des mouvements calmes et ordonnés, et par suite, une harmonie parfaite de toutes les parties qui la composent. Aussi, une âme bien faite semble-t-elle le véritable modèle d'un État et d'une cité. § 2. La vertu sait faire du bien à ceux qui le méritent; elle aime les bons ; elle ne se plaît pas à châtier les méchants, ni à se venger d'eux; elle se plaît au contraire à la pitié, à la clémence, au pardon. § 3. Les compagnes habituelles de la vertu sont : la probité, l'honnêteté, la droiture du cœur, la sérénité, qui ne conçoit que de bonnes espérances. De plus, elle nous fait aimer notre famille, aimer nos amis, aimer nos compagnons, aimer nos hôtes ; elle nous fait aimer les hommes et tout ce qui est beau. En un mot, toutes les qualités qu'elle nous donne sont dignes de louange et d'estime. § 4. Les conséquences du vice sont absolument contraires.

FIN DU TRAITE DES VERTUS ET DES VICES.