HERMÉNEIA, ou TRAITÉ DE LA PROPOSITION.
CHAPITRE XIV. |
||
1 Πότερον δὲ ἐναντία ἐστὶν ἡ κατάφασις τῇ ἀποφάσει ἢ ἡ κατάφασις τῇ καταφάσει, καὶ ὁ λόγος τῷ λόγῳ ὁ λέγων ὅτι πᾶς ἄνθρωπος δίκαιος τῷ οὐδεὶς ἄνθρωπος δίκαιος, ἢ τὸ πᾶς ἄνθρωπος δίκαιος τῷ πᾶς ἄνθρωπος ἄδικος; οἷον ἔστι Καλλίας δίκαιος — οὐκ ἔστι Καλλίας δίκαιος — Καλλίας ἄδικός ἐστιν, ποτέρα ἐναντία τούτων; 2 — Εἰ γὰρ τὰ μὲν ἐν τῇ φωνῇ ἀκολουθεῖ τοῖς ἐν τῇ διανοίᾳ, ἐκεῖ δ´ ἐναντία δόξα ἡ τοῦ ἐναντίου, οἷον ὅτι πᾶς ἄνθρωπος δίκαιος τῇ πᾶς ἄνθρωπος ἄδικος, καὶ ἐπὶ τῶν ἐν τῇ φωνῇ καταφάσεων ἀνάγκη ὁμοίως ἔχειν. Εἰ δὲ μηδὲ ἐκεῖ ἡ τοῦ ἐναντίου δόξα ἐναντία ἐστίν, οὐδ´ ἡ κατάφασις τῇ καταφάσει ἔσται ἐναντία, ἀλλ´ ἡ εἰρημένη ἀπόφασις. 3 Ὥστε σκεπτέον ποία δόξα ἀληθὴς ψευδεῖ δόξῃ ἐναντία, πότερον ἡ τῆς ἀποφάσεως ἢ ἡ τὸ ἐναντίον εἶναι δοξάζουσα. 4 Λέγω δὲ ὧδε· ἔστι τις δόξα ἀληθὴς τοῦ ἀγαθοῦ ὅτι ἀγαθόν, ἄλλη δὲ [23b] ὅτι οὐκ ἀγαθὸν ψευδής, ἑτέρα δὲ ὅτι κακόν· ποτέρα δὴ τούτων ἐναντία τῇ ἀληθεῖ; καὶ εἰ ἔστι μία, κατὰ ποτέραν ἐναντία; 5 (Τὸ μὲν δὴ τούτῳ οἴεσθαι τὰς ἐναντίας δόξας ὡρίσθαι, τῷ τῶν ἐναντίων εἶναι, ψεῦδος· τοῦ γὰρ ἀγαθοῦ ὅτι ἀγαθὸν καὶ τοῦ κακοῦ ὅτι κακὸν ἡ αὐτὴ ἴσως καὶ ἀληθής, εἴτε πλείους εἴτε μία ἐστίν· ἐναντία δὲ ταῦτα· ἀλλ´ οὐ τῷ ἐναντίων εἶναι ἐναντίαι, ἀλλὰ μᾶλλον τῷ ἐναντίως.) 6 Εἰ δὴ ἔστι μὲν τοῦ ἀγαθοῦ ὅτι ἐστὶν ἀγαθὸν δόξα, ἔστι δ´ ὅτι οὐκ ἀγαθόν, ἔστι δὲ ὅτι ἄλλο τι ὃ οὐχ ὑπάρχει οὐδ´ οἷόν τε ὑπάρξαι (τῶν μὲν δὴ ἄλλων οὐδεμίαν θετέον, οὔθ´ ὅσαι ὑπάρχειν τὸ μὴ ὑπάρχον δοξάζουσιν οὔθ´ ὅσαι μὴ ὑπάρχειν τὸ ὑπάρχον, — ἄπειροι γὰρ ἀμφότεραι, καὶ ὅσαι ὑπάρχειν δοξάζουσι τὸ μὴ ὑπάρχον καὶ ὅσαι μὴ ὑπάρχειν τὸ ὑπάρχον, 7 — ἀλλ´ ἐν ὅσαις ἐστὶν ἡ ἀπάτη· αὗται δὲ ἐξ ὧν αἱ γενέσεις· ἐκ τῶν ἀντικειμένων δὲ αἱ γενέσεις, ὥστε καὶ αἱ ἀπάται), 8 εἰ οὖν τὸ ἀγαθὸν καὶ ἀγαθὸν καὶ οὐ κακόν ἐστιν, καὶ τὸ μὲν καθ´ αὑτὸ τὸ δὲ κατὰ συμβεβηκός (συμβέβηκε γὰρ αὐτῷ οὐ κακῷ εἶναι), μᾶλλον δ´ ἑκάστου ἀληθὴς ἡ καθ´ αὑτό, καὶ ψευδὴς εἴπερ καὶ ἀληθής. —Ἡ μὲν οὖν ὅτι οὐκ ἀγαθὸν τὸ ἀγαθὸν τοῦ καθ´ αὑτὸ ὑπάρχοντος ψευδής, ἡ δὲ τοῦ ὅτι κακὸν τοῦ κατὰ συμβεβηκός, ὥστε μᾶλλον ἂν εἴη ψευδὴς τοῦ ἀγαθοῦ ἡ τῆς ἀποφάσεως ἢ ἡ τοῦ ἐναντίου. Διέψευσται δὲ μάλιστα περὶ ἕκαστον ὁ τὴν ἐναντίαν ἔχων δόξαν· τὰ γὰρ ἐναντία τῶν πλεῖστον διαφερόντων περὶ τὸ αὐτό. Εἰ οὖν ἐναντία μὲν τούτων ἡ ἑτέρα, ἐναντιωτέρα δὲ ἡ τῆς ἀντιφάσεως, δῆλον ὅτι αὕτη ἂν εἴη ἡ ἐναντία. Ἡ δὲ τοῦ ὅτι κακὸν τὸ ἀγαθὸν συμπεπλεγμένη ἐστίν· καὶ γὰρ ὅτι οὐκ ἀγαθὸν ἀνάγκη ἴσως ὑπολαμβάνειν τὸν αὐτόν. 9 Ἔτι δ´ εἰ καὶ ἐπὶ τῶν ἄλλων ὁμοίως δεῖ ἔχειν, καὶ ταύτῃ ἂν δόξειε καλῶς εἰρῆσθαι· ἢ γὰρ πανταχοῦ τὸ τῆς ἀντιφάσεως ἢ οὐδαμοῦ· ὅσοις δὲ μή ἐστιν ἐναντία, περὶ τούτων ἔστι μὲν ψευδὴς ἡ τῇ ἀληθεῖ ἀντικειμένη, οἷον ὁ τὸν ἄνθρωπον μὴ ἄνθρωπον οἰόμενος διέψευσται. Εἰ οὖν αὗται ἐναντίαι, καὶ αἱ ἄλλαι αἱ τῆς ἀντιφάσεως. 10 Ἔτι ὁμοίως ἔχει ἡ τοῦ ἀγαθοῦ ὅτι ἀγαθὸν καὶ ἡ τοῦ μὴ ἀγαθοῦ ὅτι οὐκ ἀγαθόν, καὶ πρὸς ταύταις ἡ τοῦ ἀγαθοῦ ὅτι οὐκ ἀγαθὸν καὶ ἡ τοῦ μὴ ἀγαθοῦ ὅτι ἀγαθόν. Τῇ οὖν τοῦ μὴ ἀγαθοῦ ὅτι οὐκ ἀγαθὸν ἀληθεῖ οὔσῃ δόξῃ τίς ἐναντία; οὐ γὰρ δὴ ἡ λέγουσα ὅτι κακόν· ἅμα γὰρ ἄν ποτε εἴη ἀληθής, οὐδέποτε δὲ ἀληθὴς ἀληθεῖ ἐναντία· ἔστι γάρ τι μὴ ἀγαθὸν κακόν, ὥστε ἐνδέχεται ἅμα ἀληθεῖς εἶναι. Οὐδ´ αὖ ἡ ὅτι οὐ κακόν· [ἀληθὴς γὰρ καὶ αὕτη·] ἅμα γὰρ καὶ ταῦτα ἂν εἴη. Λείπεται δὴ τῇ τοῦ μὴ ἀγαθοῦ [24a] ὅτι οὐκ ἀγαθὸν ἐναντία ἡ τοῦ μὴ ἀγαθοῦ ὅτι ἀγαθόν [ψευδής· ἀληθὴς γὰρ αὕτη]. Ὥστε καὶ ἡ τοῦ ἀγαθοῦ ὅτι οὐκ ἀγαθὸν τῇ τοῦ ἀγαθοῦ ὅτι ἀγαθόν. 11 Φανερὸν δὲ ὅτι οὐδὲν διοίσει οὐδ´ ἂν καθόλου τιθῶμεν τὴν κατάφασιν· ἡ γὰρ καθόλου ἀπόφασις ἐναντία ἔσται, οἷον τῇ δόξῃ τῇ δοξαζούσῃ ὅτι πᾶν ἀγαθὸν ἀγαθόν ἡ ὅτι οὐδὲν τῶν ἀγαθῶν ἀγαθόν. Ἡ γὰρ τοῦ ἀγαθοῦ ὅτι ἀγαθόν, εἰ καθόλου τὸ ἀγαθόν, ἡ αὐτή ἐστι τῇ ὅ τι ἂν ᾖ ἀγαθὸν δοξαζούσῃ ὅτι ἀγαθόν· τοῦτο δὲ οὐδὲν διαφέρει τοῦ ὅτι πᾶν ὃ ἂν ᾖ ἀγαθὸν ἀγαθόν ἐστιν. Ὁμοίως δὲ καὶ ἐπὶ τοῦ μὴ [24b] ἀγαθοῦ. 12 Ὥστ´ εἴπερ ἐπὶ δόξης οὕτως ἔχει, εἰσὶ δὲ αἱ ἐν τῇ φωνῇ καταφάσεις καὶ ἀποφάσεις σύμβολα τῶν ἐν τῇ ψυχῇ, δῆλον ὅτι καὶ καταφάσει ἐναντία μὲν ἀπόφασις ἡ περὶ τοῦ αὐτοῦ καθόλου, οἷον 〈τῇ〉 ὅτι πᾶν ἀγαθὸν ἀγαθόν ἢ ὅτι πᾶς ἄνθρωπος ἀγαθός ἡ ὅτι οὐδὲν ἢ οὐδείς, ἀντιφατικῶς δὲ ὅτι ἢ οὐ πᾶν ἢ οὐ πᾶς.
13 Φανερὸν
δὲ καὶ ὅτι ἀληθῆ ἀληθεῖ οὐκ ἐνδέχεται ἐναντίαν εἶναι οὔτε δόξαν οὔτε
ἀντίφασιν· ἐναντίαι μὲν γὰρ αἱ περὶ τὰ ἀντικείμενα, περὶ ταῦτα δ´
ἐνδέχεται ἀληθεύειν τὸν αὐτόν· ἅμα δὲ οὐκ ἐνδέχεται τὰ ἐναντία
ὑπάρχειν τῷ αὐτῷ.
|
§ 1. L'affirmation est-elle contraire à la négation, ou bien l'affirmation à l'affirmation ? Et par exemple, cette proposition: Tout homme est juste, est-elle contraire à cette autre : Aucun homme n'est juste; ou bien cette proposition: Tout homme est juste, est-elle contraire à celle-ci : Tout homme est injuste? Par exemple encore: Callias est juste, Callias n'est pas juste, Callias est injuste; où est ici la contraire? § 2. Si les mots répondent à la pensée, et si la proposition contraire est dans la pensée celle du contraire, et qu'ainsi: Tout homme est juste, soit la proposition contraire à celle-ci: Tout homme est injuste, il en doit être de même pour les affirmations exprimées par la parole. Mais si la pensée contraire n'est pas ici celle du contraire, l'affirmation ne sera pas non plus contraire à l'affirmation; mais ce sera la négation qu'on a dite. § 3. Ainsi donc il faut examiner quelle pensée fausse est contraire à la pensée vraie, et savoir si c'est celle de la négation, ou bien celle qui établit affirmativement le contraire. § 4. Je m'explique: La pensée vraie d'une chose bonne est que cette chose est bonne; et cette autre, [23b] que la chose n'est pas bonne, est fausse. Que cette chose soit mauvaise, c'est encore une autre pensée. Quelle est des deux pensées celle qui est contraire à la pensée vraie? Et s'il n'y en a qu'une de contraire, dans laquelle des deux est la contraire? § 5. Ce serait se tromper beaucoup que de croire que les pensées contraires sont déterminées par cela seul qu'elles s'appliquent aux contraires. Ainsi, en parlant d'une bonne chose, dire qu'elle est bonne, et d'une mauvaise, qu'elle est mauvaise, c'est, on peut dire, la même proposition; et elle sera vraie, qu'elle soit multiple ou qu'elle soit unique. Ce sont là, sans doute, des expressions contraires; mais les propositions sont contraires, non parce qu'elles s'appliquent aux contraires, mais plutôt parce qu'elles sont exprimées contrairement. § 6. Si la pensée d'une chose bonne est qu'elle est bonne, et si c'est une autre pensée que cette chose n'est pas bonne; si en outre, il y a quelque autre chose qui n'est pas et ne peut pas être à celle-là, certainement aucune des autres pensées ne doit être regardée comme contraire, ni celles qui établissent que ce qui n'est pas est, ni celles qui établissent que ce qui est n'est pas; car les unes et les autres sont également infinies, affirmant l'existence de ce qui n'est pas, niant l'existence de ce qui est § 7. Mais les seules contraires sont celles qui renferment l'erreur, et celles-là précisément sont celles d'où viennent les générations des choses. Or les générations, et par conséquent les erreurs, viennent des opposés. § 8. Si donc le bon est à la fois bon et non mauvais, et qu'il soit bon par lui-même et non mauvais par accident; car c'est en lui un accident de n'être pas mauvais, la proposition qui s'applique à la chose en soi est, dans tous les cas, plus vraie, et plus fausse aussi, de même qu'elle est vraie. La proposition que ce qui est bon n'est pas bon est fausse relativement à ce qui est en soi, l'autre, que la chose est mauvaise, est relative à l'accident. Ainsi la pensée négative du bon est plus fausse que la pensée du contraire, et l'on commet la plus grande erreur possible pour un objet quelconque quand on a la pensée contraire; puisque les contraires sont ce qui dans un même genre diffère le plus. Si donc l'une des deux pensées est contraire, et que celle de la négation soit la plus contraire, il est évident que c'est celle-là qui est la vraie contraire. Mais cette pensée que le bon est mauvais est complexe; car il faut nécessairement supposer dans la même pensée que la chose n'est pas bonne. § 9. Si ceci doit s'appliquer également aux autres choses, on aura donc eu raison d'avancer ce qu'on a dit ci-dessus. Cette propriété de la contradiction est réelle partout, ou elle ne l'est nulle part, Mais dans les choses qui n'ont pas de contraire, la pensée fausse est celle qui es& opposée à la vraie : par exemple, on se trompe, si l'on croit que l'homme n'est pas homme. Si donc ces négations ont contraires, les autres pensées de la négation ne le sont pas moins. § 10. En outre, ce sont des pensées de forme pareille qu'une chose bonne est bonne, et qu'une chose qui n'est pas bonne n'est pas bonne; et d'autre part, qu'une chose bonne n'est pas bonne, et qu'une chose qui n'est pas bonne est bonne. Ainsi donc à cette pensée vraie qui croit d'une chose qui n'est pas bonne, qu'elle n'est pas bonne, quelle sera la pensée contraire? Ce n'est certes pas celle qui prétend qu'elle est mauvaise; car cette pensée peut être vraie en même temps que l'autre, et jamais une pensée vraie n'est contraire à une pensée vraie. En effet, ce qui n'est pas bon est mauvais; et ainsi, les deux pensées peuvent être vraies à la fois. Ce n'est pas non plus celle qui établit que la chose n'est pas mauvaise; car celle-là aussi est vraie puisque ces deux pensées pourraient exister à la fois. Reste donc à cette pensée que ce qui n'est pas bon [24a] n'est pas bon, celle-ci pour contraire, que ce qui n'est pas bon est bon; car cette proposition est fausse, de sorte que cette pensée, que ce qui est bon n'est pas bon, se. rait contraire à celle-ci, que ce qui est bon est bon. § 11. II est évident qu'il importe fort peu que l'appellation soit universelle; car alors la négation universelle sera la contraire. Par exemple, à cette pensée, que tout ce qui est bon est bon, celle-ci sera contraire, que rien de ce qui est bon n'est bon. Car cette pensée, que le bon est bon, si le bon est pris universellement, est identique à celle-ci, que ce qui est bon est bon. Mais cette pensée ne diffère en rien de celle-ci, que tout ce qui est bon est bon. Et de même pour ce qui n'est pas [24b] bon. § 12. Si donc il en est ainsi dans la pensée, et que les affirmations et les négations exprimées dans la parole soient le symbole de ce qui est dans l'esprit, il est évident qu'à l'affirmation est contraire la négation sur le même objet pris universellement. Par exemple, à cette proposition, que tout ce qui est bon est bon, ou que tout homme est bon, celle-ci est contraire, que rien n'est bon, ou qu'aucun homme n'est bon. Mais la proposition contradictoire, c'est de dire que quelque bien n'est pas bon, que quelque homme n'est pas bon. § 13. Il est encore évident que ni une pensée, ni une de négation vraie ne peuvent être contraires à une pensée ou à une négation vraie. Les propositions contraires sont celles qui expriment les opposés. Les propositions particulières peuvent être vraies à la fois. Mais il n'est jamais possible que les contraires appartiennent à la fois à un seul et même objet. |
§ 1. Ammonius contestait l'authenticité de ce chapitre, qui était pour lui la cinquième section du traité. Voir Ammonius, Scholies, p. 185, b, 11, et mon mémoire sur la Logique, tome 1, p. 54. - L'affirmation est-elle contraire, La question posée et résolue dans ce chapitre est importante: mais on ne voit pas bien comment elle se rattache à ce qui précède. Pacius dit que cette théorie est placée à la tin de ce traité : Coronidis loco; il semble qu'elle fût venue plus convenablement après le ch. 6. Albert-le-Grand rattache cette théorie à celle qui précède, et prétend qu'elle est indispensable pour établir régulièrement la consécution des modales. - Par exempte encore, Après des propositions universelles, il prend des propositions singulières, afin de généraliser la question le plus possible, et de faire voir qu'elle peut s'appliquer à tous les cas; voir plus haut, ch. 7. § 2. N'est pas ici celle du contraire, C'est la solution qu'il donnera dans tout ce chapitre. - La négation qu'on a dite, Dont il est parlé au début du § 1. § 3. Quelle pensée fausse, Il suppose que la première pensée est fausse, afin de rendre l'opposition encore plus sensible : il pouvait la supposer fausse, et supposer la seconde vraie. § 4. C'est encore une autre pensée, Le texte donnant un mot différent de celui qui est employé dans la phrase précédente, on pourrait traduire peut-être : c'est une pensée différente. - Dans laquelle des deux, ou simplement : Laquelle des deux. § 5. Sont déterminées, Que les pensées sont contraires, doivent être regardées et définies comme contraires, par cela seul, etc. - La même proposition, Une proposition de même forme, affirmant de la chose ce qu'elle est, tout comme la première. - Qu'elle soit multiple ou qu'elle soit unique, Voir plus haut, ch. 8. - Mais plutôt parce qu'elles sont exprimées contrairement, Pour un seul et même sujet, un seul et même attribut, affirmés d'une part, niés de l'autre. § 6. Quelque autre chose qui n'est pas, Quelque attribut qui ne peut pas appartenir au sujet. - Ni celles qui établissent que ce qui n'est pas est, Par exemple en parlant du bien la proposition qui affirmerait que le bien est honteux. - Que ce qui est n'est pas, Par exemple, que le bien n'est pas honorable. - L'existence, Ou la vérité, de ce qui est vrai. § 7. Les générations des choses, L'expression est obscure : la pensée ne l'est pas : les propositions contraires, où les choses deviennent autres que ce qu'elles étaient d'abord, de bonnes, par exemple, devenant mauvaises. - Viennent des opposés, Sont dans les propositions opposées, formées de termes opposés aux premiers. § 8. De même qu'elle est vraie, C'est la traduction fidèle: pour être tout à fait clair, il faudrait dire: Plus vraie. - La pensée négative du bon, La pensée qui nie que le bon soit bon. - La pensée du contraire, La pensée qui affirme que le bon est mauvais.
§ 9. Aux autres choses, Si cette règle, applicable à la pensée, doit s'appliquer aussi aux propositions par lesquelles la pensée s'exprime. - D'avancer ce qu'on a dit ci-dessus, Voir plus haut, § 2. - De la contradiction, L'édit. de Berlin dit dans le texte : de la contradiction, et laisse: de la négation dans les variantes; cette dernière leçon est celle de Pacius : j'al préféré la première avec Sylburge et les éditeurs de Berlin. - Les autres pensées de la négation, Les pensées qui nient ce qui a été d'abord affirmé. § 10. De forme pareille, Voir plus haut, § 5. - De sorte que cette pensée... Conclusion de tout ce qui précède, et qui pouvait être obtenue plus brièvement peut-être. - Celle-là aussi est vraie, Alexandre disait: Celle-là non plus n'est pas vraie. Voir Ammonius, Scholies, p. 138, b, 21. § 11. Car cette pensée que le bon est bon, Sans que le signe de l'universalité y soit formellement exprimé, bien qu'il y soit clairement sous-entendu. - Si le bon est pris universellement, Averroès remarquait ici qu'en arabe l'article al était pour rendre l'expression universelle. § 12. Si donc, Il passe de la pensée à la parole, et présume que la parole y est également applicable. - Le symbole de ce qui est dans l'esprit, Voir plus haut, ch. 1, § 2. - Que quelque bien n'est pas bon, Voir plus haut, ch. 7, § 5. § 13. Les propositions particulières, J'ai dû rendre le texte plus précis qu'il n'est, pour être parfaitement clair. II s'agit des propositions particulières rappelées à la fin du paragraphe précédent. L'affirmation et la négation contraires peuvent y être vraies à la fois. parce que le sujet n'y est point également déterminé de part et d'autre : Quelque homme est juste, quelque homme n'est pas juste. - Mais il n'est jamais possible, Voir les Catégories, ch. 11, § 4.
|