livre IX chapitres XI à XXII - livre IX chapitres XXIX à XXXVIII
HISTOIRE DES ANIMAUX.
LIVRE NEUVIEME.
De l'aigle et de ses espèces très-nombreuses; le pygargue; ses demeures ; son courage ; l'aigle plangos ; citation d'Homère ; l'aigle noir, le plus petit et le plus fort de tous ; l'aigle-cigogne ; sa lâcheté; ses aliments; aigles de mer; aigles-francs, les seuls oiseaux dont la race soit absolument pure ; ce sont les aigles les plus grands; heures de la journée où l'aigle se livre à la chasse; dans sa vieillesse, son bec se recourbe jusqu'à le faire mourir de faim; fable à ce sujet; prévoyance de l'aigle; provisions pour ses petits; son nid toujours placé dans des lieux élevés; vaste espace nécessaire à un couple d'aigles; il soupèse sa proie avant de l'emporter; sa façon de chasser les lièvres; causes de ses précautions; le seul oiseau que les hommes aient divinisé ; longévité de l'aigle. |
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1 Τῶν δ᾽ ἀετῶν ἐστὶ πλείονα γένη, ἓν μὲν ὁ καλούμενος πύγαργος· οὗτος κατὰ τὰ πεδία καὶ τὰ ἄλση καὶ περὶ τὰς πόλεις γίνεται· ἔνιοι δὲ καλοῦσιν νεβροφόνον αὐτόν. Πέτεται δὲ καὶ εἰς τὰ ὄρη καὶ εἰς τὴν ὕλην διὰ τὸ θάρσος· τὰ δὲ λοιπὰ γένη ὀλιγάκις εἰς πεδία καὶ εἰς ἄλση φοιτᾷ. 2 Ἕτερον δὲ γένος ἀετοῦ ἐστὶν ὃ πλάγγος καλεῖται, δεύτερος μεγέθει καὶ ῥώμῃ· οἰκεῖ δὲ βήσσας καὶ ἄγκη καὶ λίμνας, ἐπικαλεῖται δὲ νηττοφόνος καὶ μορφνός· οὗ καὶ Ὅμηρος μέμνηται ἐν τῇ τοῦ Πριάμου ἐξόδῳ. 3 Ἕτερος δὲ μέλας τὴν χρόαν καὶ μέγεθος ἐλάχιστος, κράτιστος τούτων· οὗτος οἰκεῖ ὄρη καὶ ὕλας, καλεῖται δὲ μελανάετος καὶ λαγωφόνος. Ἐκτρέφει δὲ μόνος τὰ τέκνα οὗτος καὶ ἐξάγει. Ἔστι δ᾽ ὠκυβόλος καὶ εὐθήμων καὶ ἄφθονος καὶ ἄφοβος καὶ μάχιμος καὶ εὔφημος· οὐ γὰρ μινυρίζει οὐδὲ λέληκεν. 4 Ἔτι δ᾽ ἕτερον γένος περκνόπτερος, λευκὴ κεφαλή, μεγέθει δὲ μέγιστος, πτερὰ δὲ βραχύτατα καὶ οὐροπύγιον πρόμηκες, γυπὶ ὅμοιος· ὀρειπέλαργος καλεῖται καὶ ὑπάετος. Οἰκεῖ δ᾽ ἄλση, τὰ μὲν κακὰ ταὐτὰ ἔχων τοῖς ἄλλοις, τῶν δ᾽ ἀγαθῶν 619a οὐδέν· ἁλίσκεται γὰρ καὶ διώκεται ὑπὸ κοράκων καὶ τῶν ἄλλων· βαρὺς γὰρ καὶ κακόβιος καὶ τὰ τεθνεῶτα φέρων, πεινῇ δ᾽ ἀεὶ καὶ βοᾷ καὶ μινυρίζει. 5 Ἕτερον δὲ γένος ἐστὶν ἀετῶν οἱ καλούμενοι ἁλιάετοι. Οὗτοι δ᾽ ἔχουσιν αὐχένα τε μέγαν καὶ παχὺν καὶ πτερὰ καμπύλα, οὐροπύγιον δὲ πλατύ· οἰκοῦσι δὲ περὶ θάλατταν καὶ ἀκτάς, ἁρπάζοντες δὲ καὶ οὐ δυνάμενοι φέρειν πολλάκις καταφέρονται εἰς βυθόν. 6 Ἔτι δ᾽ ἄλλο γένος ἐστὶν ἀετῶν οἱ καλούμενοι γνήσιοι. Φασὶ δὲ τούτους μόνους καὶ τῶν ἄλλων ὀρνίθων γνησίους εἶναι· τὰ γὰρ ἄλλα γένη μέμικται καὶ μεμοίχευται ὑπ᾽ ἀλλήλων, καὶ τῶν ἀετῶν καὶ τῶν ἱεράκων καὶ τῶν ἐλαχίστων. Ἔστι δ᾽ οὗτος μέγιστος τῶν ἀετῶν ἁπάντων, μείζων τε τῆς φήνης, τῶν δ᾽ ἀετῶν καὶ ἡμιόλιος, χρῶμα ξανθός. Φαίνεται δ᾽ ὀλιγάκις, ὥσπερ ἡ καλουμένη κύμινδις. 7 Ὥρα δὲ τοῦ ἐργάζεσθαι ἀετῷ καὶ πέτεσθαι ἀπ᾽ ἀρίστου μέχρι δείλης· τὸ γὰρ ἕωθεν κάθηται μέχρι ἀγορᾶς πληθυούσης. Γηράσκουσι δὲ τοῖς ἀετοῖς τὸ ῥύγχος αὐξάνεται τὸ ἄνω γαμψούμενον ἀεὶ μᾶλλον, καὶ τέλος λιμῷ ἀποθνήσκουσιν. Ἐπιλέγεται δέ τις καὶ μῦθος, ὡς τοῦτο πάσχει διότι ἄνθρωπός ποτ᾽ ὢν ἠδίκησε ξένον. 8 Ἀποτίθεται δὲ τὴν περιττεύουσαν τροφὴν τοῖς νεοττοῖς· διὰ γὰρ τὸ μὴ εὔπορον εἶναι καθ᾽ ἑκάστην ἡμέραν αὐτὴν πορίζεσθαι, ἐνίοτε οὐκ ἔχουσιν ἔξωθεν κομίζειν. Τύπτουσι δὲ ταῖς πτέρυξι καὶ τοῖς ὄνυξιν ἀμύττουσιν, ἄν τινα λάβωσι σκευωρούμενον περὶ τὰς νεοττιάς. Ποιοῦνται δ᾽ αὐτὰς οὐκ ἐν πεδινοῖς τόποις ἀλλ᾽ ἐν ὑψηλοῖς, μάλιστα μὲν ἐν πέτραις ἀποκρήμνοις, οὐ μὴν ἀλλὰ καὶ ἐπὶ δένδρων. 9 Τρέφουσι δὲ τοὺς νεοττοὺς ἕως ἂν δυνατοὶ γένωνται πέτεσθαι· τότε δ᾽ ἐκ τῆς νεοττιᾶς αὐτοὺς ἐκβάλλουσι καὶ ἐκ τοῦ τόπου τοῦ περὶ αὐτὴν παντὸς ἀπελαύνουσιν. Ἐπέχει γὰρ ἓν ζεῦγος ἀετῶν πολὺν τόπον· διόπερ οὐκ ἐᾷ πλησίον αὑτῶν ἄλλους αὐλισθῆναι. 10 Τὴν δὲ θήραν ποιεῖται οὐκ ἐκ τῶν σύνεγγυς τόπων τῆς νεοττιᾶς, ἀλλὰ συχνὸν ἀποπτάς. Ὅταν δὲ κυνηγήσῃ καὶ ἄρῃ, τίθησι καὶ οὐκ εὐθὺς φέρει, ἀλλ᾽ ἀποπειραθεὶς τοῦ βάρους ἀφίησιν. Καὶ τοὺς δασύποδας δ᾽ οὐκ 620 εὐθὺς λαμβάνει, ἀλλ᾽ εἰς τὸ πεδίον ἐάσας προελθεῖν· καὶ καταβαίνει δ᾽ οὐκ εὐθὺς εἰς τὸ ἔδαφος, ἀλλ᾽ ἀεὶ ἀπὸ τοῦ μείζονος ἐπὶ τὸ ἔλαττον κατὰ μικρόν. Ἄμφω δὲ ταῦτα ποιεῖ πρὸς ἀσφάλειαν τοῦ μὴ ἐνεδρεύεσθαι. 11 Καὶ ἐφ᾽ ὑψηλῶν καθίζει διὰ τὸ βραδέως αἴρεσθαι ἀπὸ τῆς γῆς. Ὑψοῦ δὲ πέτεται, ὅπως ἐπὶ πλεῖστον τόπον καθορᾷ· διόπερ θεῖον οἱ ἄνθρωποί φασιν εἶναι μόνον τῶν ὀρνέων. Πάντες δ᾽ οἱ γαμψώνυχοι ἥκιστα καθιζάνουσιν ἐπὶ πέτραις διὰ τὸ τῇ γαμψότητι ἐμπόδιον εἶναι τὴν σκληρότητα. Θηρεύει δὲ λαγὼς καὶ νεβροὺς καὶ ἀλώπεκας καὶ τὰ λοιπά, ὅσων κρατεῖν οἷός τ᾽ ἐστίν. Μακρόβιος δ᾽ ἐστίν· δῆλον δὲ τοῦτο ἐκ τοῦ τὴν νεοττιὰν τὴν αὐτῶν ἐπὶ πολὺ διαμένειν. |
1 Les aigles sont de plusieurs espèces. L'un qu'on appelle le pygargue fréquente les plaines et les. bois, et les environs des villes. On le surnomme encore quelquefois le Tueur-de-faons. Il vole aussi sur les montagnes et dans les forêts, se fiant à son courage. Les autres espèces d'aigles ne se montrent que bien rarement dans les plaines et dans les bois. 2 Une seconde espèce d'aigle est celui qu'on nomme le Plangos; il est en effet le second en grosseur et en force. Il fréquente les halliers, les vallons et les lacs. On le surnomme aussi le Tueur-de-canards, et le Morphnos. C'est de celui-là que veut parler Homère, quand il raconte la sortie de Priam. 3 Un autre aigle est de couleur noire, le plus petit, et, cependant, le plus fort de tous. Il n'habite que les montagnes et les forêts. On l'appelle indifféremment l'aigle noir et le Tueur-de-lièvres; c'est le seul aigle qui nourrisse ses petits, et qui les garde jusqu'à ce qu'ils sortent du nid. Son vol est rapide; il est solitaire, superbe, sans aucune crainte, belliqueux; et sa voix, toujours forte, ne tourne jamais au gémissement et à la plainte. 4 Une autre espèce a des ailes tachetées de noir et la tête blanche ; c'est le plus grand de tous les aigles. Ses ailes sont très-peu étendues ; son croupion est allongé. Il ressemble assez à un vautour; on l'appelle la cigogne-de-montagnes, et aussi le sous-aigle. Il habite les bois. Il a toutes les mauvaises qualités des autres aigles, sans en avoir aucune des bonnes. 619a Il se laisse prendre et poursuivre par des corbeaux et des oiseaux aussi faibles. Son vol est lourd ; il vit d'aliments mi-sérables et se nourrit de charognes. Il a toujours faim ; il crie sans cesse et se plaint toujours. 5 Une autre espèce d'aigles sont ceux qu'on appelle aigles de mer. Us ont un cou long et gras, des ailes recourbées, et un croupion très-large. Us habitent la mer et ses rivages; mais souvent aussi, ne pouvant porter la proie qu'ils ont saisie, ils sont entraînés au fond de l'eau. 6 Les aigles qu'on appelle aigles-francs forment une autre espèce. On prétend que c'est le seul de tous les biseaux dont la race soit parfaitement pure. Toutes les autres espèces d'aigles, d'éperviérs, et d'oiseaux plus petits, sont issues de mélanges, où se sont commis une foule d'adultères réciproques. Cet aigle-là est le plus grand de tous ; il est même plus gros que l'orfraie, et de moitié plus gros que les autres aigles. Il est de couleur rousse. Il se montre aussi rarement que l'oiseau appelé le Cymindis.
7 Le moment de la journée où l'aigle fait son travail de chasse et
où il vole, c'est depuis l'heure du déjeuner des hommes jusqu'au
soir. Le matin, il reste en repos, jusqu'à l'heure où nos marchés
s'emplissent. A mesure que les aigles vieillissent, leur bec
s'allonge, la partie supérieure se recourbant de plus en plus ; et
ils finissent par mourir
de faim. On raconte à ce sujet une fable qui nous apprend que c'est
là une punition de l'aigle, qui, étant jadis homme, avait violé
l'hospitalité envers celui qu'il avait reçu.
8 Ils font, pour leurs
petits, des provisions de nourriture, quand il y en a de trop, parce
qu'il ne leur est pas facile de s'en procurer tous les jours, et que
quelquefois le dehors ne leur fournit absolument rien. Quand ils
voient quelqu'un se préparer à surprendre leur nid, ils le frappent
à coups d'ailes et le déchirent de leurs serres. D'ailleurs, ils ne
font pas leurs nids dans des lieux plats, mais au contraire dans des
endroits fort élevés, spécialement dans des roches inaccessibles,
parfois aussi sur un arbre. 9 L'aigle nourrit ses petits jusqu'à ce
qu'ils soient capables de voler ; alors, il les chasse du nid, et il
les éloigne à de grandes distances, tout à l'en-lour. Une seule
paire d'aigles occupe en effet un
vaste espace, et c'est pour cela qu'ils empêchent les autres de se
faire une demeure près d'eux. 10 L'aigle ne chasse jamais dans les environs de
son nid ; mais c'est toujours au loin, s'y envolant d'un
seul trait. Quand il a chassé et qu'il a surpris une proie, il la dépose et ne l'emporte pas
sur-le-champ. Si le poids lui en paraît trop lourd, il l'abandonne. Il ne prend pas non plus les lièvres
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tout à coup ; mais il les laisse d'abord courir dans
la plaine. Il ne fond pas tout droit sur le terrain,
mais peu à peu, et en faisant un grand cercle, qu'il réduit
successivement. Il prend ces deux précautions pour n'être pas lui-même surpris à terre.
11 II se pose en général sur un point élevé, parce
qu'il ne s'envolerait de terre que lentement. D'ailleurs, il vole très-haut pour embrasser l'espace le
plus loin possible. Aussi, est-ce le seul oiseau dont
les hommes aient fait un oiseau divin. Comme tous
les autres oiseaux à serres recourbées, l'aigle ne
se repose pas sur les rochers, parce que la dureté de la pierre
serait un obstacle à la courbure des ongles. Il chasse les faons,
les lièvres, les renards, et tous les jeunes animaux qu'il est assez
fort pour saisir. L'aigle vit longtemps; et ce qui le prouve, c'est
que son nid reste très-longtemps le même. |
§ 1. Les aigles sont de plusieurs espèces. Buffon, tome XIX, p. 81, édit. de 1830, réduit le nombre des espèces d'aigles de onze à six d'abord, et ensuite de six à trois ; le grand aigle, l'aigle commun, et le petit aigle, ou aigle tacheté. Les trois autres espèces généralement admises, le pygargue, le balbuzard ou aigle de mer, et l'orfraie ou grand aigle de mer, ne sont pas, d'après Buffon, de véritables aigles. Le pygargue. Le mot grec signifie étymo-logiquement : « Qui a la queue blanche » ; il a été conservé dans la science moderne; voir Buffon, loc. cit., p. 99. Tueur-de-faons. A ce signe, Buffon pense qu'il s'agit du grand pygargue, le petit ne pouvant âtre de force à faire sa proie des jeunes cerfs, des daims et des chevreuils. Sur les montagnes et dans les forêts. Buffon, p. 100, conteste ce caractère du grand pygargue, qui se tient plutôt à portée des plaines, et des bois peu éloignés des habitations. Ce qui a fait peut-être qu'Aristote a placé ce pygargue en première ligne, c'est que le grand pygargue est au moins aussi gros et aussi fort que l'aigle commun. § 2. Une seconde espèce d'aigle. Buffon, p. 94, loc. cit., croit reconnaître dans cette seconde espèce d'Aristote le petit aigle, plaintif et criard. Le tueur-de-canards. Le fait est exact; et de là, son nom d'Anataria, dans la science moderne. Le morphnos. Ce mot signifie Tacheté; et ce caractère du petit aigle est très-exact ; la science moderne a laissé à cette espèce le surnom de morphna; Buffon, p. 94. Homère, Iliade, chant XXIV, vers 316; Aristote reproduit le mot même de Morphnos, que le poète a employé. § 3. De couleur noire... l'aigle noir. Buffon, loc. cit., p. 92, pense qu'Aristote « dont il admire souvent l'exactitude » a confondu ici sous un seul nom l'aigle noir et l'aigle brun, qui ne diffèrent que par des couleurs plus ou moins foncées. Le plus petit... le plus fort de tous. Ce n'est que relativement que cet aigle est le plus fort; sa grosseur étant donnée, sa force parait surpasser celle des autres. Le seul aigle qui nourrisse ses petits... Ces détails sont parfaitement justes. Au gémissement et à la plainte. Comme fait la seconde espèce, qui pousse sans cesse des cris lamentables. § 4. A des ailes tachetées de noir... Il y a, ce semble, quelque confusion dans les caractères qui sont donnés ici. On pourrait les appliquer au petit aigle; mais Aristote dit que cette espèce est la plus grande de toutes. Buffon, loc. cit., p. 95, reconnaît aussi cette espèce d'aigle lâche et faible, dont parle le naturaliste grec; et il pense que cet oiseau est le vautour percnoptère, tome XIX, p. 136. Le sous-aigle. Ceci contredit ce qui a été dit plus haut, que cet aigle est le plus grand de tous; voir aussi, plus loin, § 6. § 5. Les aigles de mer. Buffon, loc. cit., p. 105, conteste ce sur-nom, qui lui parait peu exact ; il préférerait qu'on appelât ces oi-seauxlles aigles des eaux douces; et c'est pour le distinguer de tous les autres qu'il les appelle Balbuxards. Ils sont entraînés, au fond de l'eau. Le fait paraît avoir été vérifié plusieurs fois. § 6. Aigles-francs. Il est difficile de savoir à quelle autre espèce d'aigle ceci se rapporte particulièrement,si ce n'est au grand-aigle. Le plus grand de tous. Voir plus haut, § 4, cette assertion appliquée déjà à une autre espèce; l'espèce dont il serait question ici serait peut-être le grand-aigle. Voir Buffon, loc. cit., p. 84. Il se montre aussi rarement... Ceci semble une addition étrangère. § 7. Le moment... Ce détail parait exact; mais il n'est pas ici à sa place, entre ce qui précède et ce qui suit. L'heure du déjeuner. .. nos marchés s'emplissent. Ces indications étaient suffisantes en Grèce ; elles restent indécises pour nous. Leur bec s'allonge. Voir Buffon, tome XIX, p. 90, édit. de 1830, qui reproduit cette observation. Il paraît d'ailleurs que l'aigle blanchit avec l'âge, et qu'il vit très-longtemps. Qui, étant jadis homme. Ces métamor-phoses sont assez rares dans la mythologie des Grecs; elles sont bien plus fréquentes dans les légendes de l'Orient. § 8. Ils font pour leurs petits... Tous ces détails sont exacts. Ils le frappent à coups d'ailes. On pourrait citer de nombreux exemples de ce genre, et ici l'auteur n'exagère rien. L'aigle défend son nid avec fureur. Dans des endroits fort élevés... des roches inaccessibles. Buffon a décrit la construction de l'aire ou nid de l'aigle. Le mot d'Aire est particulièrement applicable, parce que ce nid est tout plat;et il a parfois cinq à six pieds de long. § 9. Il les chasse du nid. Voir Buffon, loc. cit., p. 89. L'aigle chasse ses petits, sans jamais leur permettre de revenir. Une seule paire d'aigles. Buffon, p. 86, atteste aussi qu'il est très rare de voir deux paires d'aigles dans la même portion de mon-tagne, non plus que deux familles de lions dans la même partie de forêt. § 10. Il la dépose... Buffon, loc. cit., p. 88, dit à peu près la même chose : « Lorsque l'aigle a saisi « sa proie, il rabat son vol pour « en éprouver le poids, et la pose « a terre avant de l'emporter. » Il ne prend pas non plus les lièvres... Je ne sais si ce détail a été vérifié par des observations récentes ; mais il parait très-probable. § 11. Il se pose en général sur un point élevé. Buffon, loc. cit., p. 88, dit également : « Quoiqu'il ait l'aile très-forte, comme il a peu de souplesse dans les jambes, il a quelque peine à s'élever de terre, surtout lorsqu'il est chargé.» Dont les hommes aient fait un oiseau divin. La remarque est juste,en ce sens que l'aigle a été l'oiseau de Jupiter ; mais il semble aussi que d'autres oiseaux aient été divinisés, la chouette pour Minerve, le paon pour Junon, le cheval pour Neptune, etc. L'aigle vit longtemps. Buffon, loc. cit., p. 90, ne parait pas éloigné de croire que les aigles vivent plus d'un siècle, comme on le dit. Reste très-longtemps le même. Buffon, loc. cit., p. 88, admet que le même nid sert à l'aigle durant toute sa vie, « parce que c'est réellement un ouvrage assez considérable pour n'être fait qu'une fois, et assez solide pour durer longtemps. »
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D'un oiseau de Scythie de la grosseur de l'outarde; sa manière d'élever ses petits; des oiseaux de nuit, chassant aux crépuscules du soir et du matin; de l'orfraie, qui élève les petits de l'aigle, en même temps que les siens ; causes de la cruauté de l'aigle envers ses petits ; de l'aigle de mer ; sa vue perçante ; il dresse ses petits à regarder le soleil; sa manière de chasser les oiseaux de mer. |
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1 Ἐν δὲ Σκύθαις ὀρνίθων γένος ἐστὶν οὐκ ἔλαττον ὠτίδος· τοῦτο τίκτει δύο νεοττούς, οὐκ ἐπικάθηται δέ, ἀλλ᾽ ἐν δέρματι λαγωοῦ ἢ ἀλώπεκος ἐγκρύψαν ἐᾷ· ἐπ᾽ ἄκρῳ δὲ τῷ δένδρῳ φυλάττει, ὅταν μὴ τύχῃ θηρεύων· κἄν τις ἀναβαίνῃ, μάχεται καὶ τύπτει ταῖς πτέρυξιν, ὥσπερ οἱ ἀετοί. 2 Γλαῦκες δὲ καὶ νυκτικόρακες, καὶ τὰ λοιπὰ ὅσα τῆς ἡμέρας ἀδυνατεῖ βλέπειν, τῆς νυκτὸς μὲν θηρεύοντα τὴν τροφὴν αὑτοῖς πορίζεται, οὐ κατὰ πᾶσαν δὲ τὴν νύκτα τοῦτο ποιεῖ, ἀλλ᾽ ἄκρας ἑσπέρας καὶ περὶ ὄρθρον· θηρεύει δὲ μῦς καὶ σαύρας καὶ σφονδύλας καὶ τοιαῦτ᾽ ἄλλα ζῳδάρια. 3 Ἡ δὲ καλουμένη φήνη ἐστὶν εὔτεκνος καὶ εὐβίοτος καὶ δειπνοφόρος καὶ ἤπιος, καὶ τὰ τέκνα ἐκτρέφει καὶ τὰ αὑτῆς καὶ τὰ τοῦ ἀετοῦ. Καὶ γὰρ ταῦθ᾽ ὅταν ἐκβάλλῃ ἐκεῖνος, ἀναλαβοῦσα τρέφει· ἐκβάλλει γὰρ ὁ ἀετὸς πρὸ ὥρας, ἔτι βίου δεόμενα καὶ οὔπω δυνάμενα πέτεσθαι. 4 Ἐκβάλλειν δὲ δοκεῖ ὁ ἀετὸς τοὺς νεοττοὺς διὰ φθόνον· φύσει γάρ ἐστι φθονερὸς καὶ ὀξύπεινος, ἔτι δὲ ὀξυλαβής. Λαμβάνει δὲ μέγα, ὅταν λάβῃ. Φθονεῖ οὖν τοῖς νεοττοῖς ἁδρυνομένοις, ὅτι φαγεῖν ἀγαθοὶ γίνονται, καὶ σπᾷ τοῖς ὄνυξιν. Μάχονται δὲ καὶ οἱ νεοττοὶ καὶ αὐτοὶ περὶ τῆς ἕδρας καὶ τῆς τροφῆς· ὁ δ᾽ ἐκβάλλει καὶ κόπτει αὐτούς· οἱ δ᾽ ἐκβαλλόμενοι βοῶσι, καὶ οὕτως ὑπολαμβάνει αὐτοὺς ἡ φήνη. 5 Ἡ δὲ φήνη 620a ἐπάργεμός τ᾽ ἐστὶ καὶ πεπήρωται τοὺς ὀφθαλμούς· ὁ δ᾽ ἁλιάετος ὀξυωπέστατος μέν ἐστι, καὶ τὰ τέκνα ἀναγκάζει ἔτι ψιλὰ ὄντα πρὸς τὸν ἥλιον βλέπειν, καὶ τὸν μὴ βουλόμενον κόπτει καὶ στρέφει, καὶ ὁποτέρου ἂν ἔμπροσθεν οἱ ὀφθαλμοὶ δακρύσωσιν, τοῦτον ἀποκτείνει, τὸν δ᾽ ἕτερον ἐκτρέφει. Διατρίβει δὲ περὶ θάλατταν, καὶ ζῇ θηρεύων τοὺς περὶ τὴν θάλατταν ὄρνιθας, ὥσπερ εἴρηται. Θηρεύει δ᾽ ἀπολαμβάνων καθ᾽ ἕνα, παρατηρῶν ἀναδυόμενον ἐκ τῆς θαλάττης. Ὅταν δ᾽ ἴδῃ ὁ ὄρνις ἀνακύπτων τὸν ἁλιάετον, πάλιν φοβηθεὶς καταδύεται ὡς ἑτέρᾳ ἀνακύψων· ὁ δὲ διὰ τὸ ὀξὺ ὁρᾶν ἀεὶ πέτεται, ἕως ἂν ἀποπνίξῃ ἢ λάβῃ μετέωρον. Ἀθρόαις γὰρ οὐκ ἐπιχειρεῖ· ῥαίνουσαι γὰρ ἀπερύκουσι ταῖς πτέρυξιν. 6 Οἱ δὲ κέπφοι ἁλίσκονται τῷ ἀφρῷ· κάπτουσι γὰρ αὐτόν, διὸ προσραίνοντες θηρεύουσιν. Ἔχει δὲ τὴν μὲν ἄλλην σάρκα εὐώδη, τὸ δὲ πυγαῖον μόνον θινὸς ὄζει. Γίνονται δὲ πίονες. |
1 On trouve en Scythie une espèce d'oiseaux qui sont de la grandeur de l'outarde. Cet oiseau fait deux petits. Il ne les couve point, en se mettant dessus; mais après les avoir placés sous une peau de lièvre ou de renard pour les cacher, il les quitte; et il les surveille du haut d'un arbre, tout le temps qu'il n'est pas en chasse ; si l'on vient pour les prendre, il les défend, et frappe l'agresseur à coup d'ailes, comme le font les aigles. 2 Les chouettes, les chats-huants ou corbeaux de nuit, et tous les autres oiseaux qui, comme ceux-là, ne voient pas durant le jour, se procurent leur pâture en chassant la nuit. Ce n'est pas précisément durant la nuit entière qu'ils se livrent à la chasse, mais au crépuscule du jour et avant l'aube du matin. Ces oiseaux chassent les souris, les lézards, les sphondyles, et autres animaux aussi petits. 3 L'oiseau qu'on nomme le vautour (orfraie) soigne beaucoup ses petits; il se procure facilement sa vie, et leur apporte une pâture abondante; il est fort doux, et il élève, en même temps que ses petits, les petits de l'aigle, qu'il recueille, quand l'aigle les chasse de son nid; car l'aigle les en chasse prématurément, lorsqu'ils ont encore besoin qu'on les nourrisse et qu'ils sont trop faibles pour voler. 4 II semble bien que l'aigle ne repousse ainsi sa couvée que par une sorte de jalousie égoïste. Il est d'un naturel jaloux; il est très-vo-race, et très-avide de proie; quand il prend de la nourriture, il lui en faut énormément. Il devient ennemi de ses petits à mesure qu'ils grandissent, parce qu'alors ils sont en état de manger, et il les écarte avec ses pattes. Les petits de leur côté se disputent la place dans le nid et leur part de nourriture. L'aigle alors les expulse en les frappant; les petits poussent de grands cris, et c'est à ce moment que l'orfraie les recueille. L'orfraie a une taie sur les yeux, qui sont d'ailleurs très-mauvais.
5. L'aigle de mer
620a a, au contraire, la vue la plus perçante. Quand ses
petits sont encore sans plumes et tout jeunes, il les force à
regarder le soleil en face ; et, quand il y en a un qui résiste, il
le frappe et le tourne vers le soleil ; celui des deux dont les yeux
pleurent les premiers, l'aigle le tue et n'élève que l'autre. Cet
aigle demeure aux bords des mers, et il vit en chassant les oiseaux
qui les fréquentent, ainsi qu'on l'a déjà dit. II les surprend un à
un ; et il les attend, quand ils reviennent à la surface de l'eau.
Aussi, quand l'oiseau, en sortant de l'eau, aperçoit l'aigle, qui le
guette, il se replonge aussitôt, par la peur qu'il en a, et il va
reparaître plus loin à la surface ; l'aigle, qui a la vue
excellente, continue à voler jusqu'à ce que l'oiseau étouffe, et
qu'il le saisisse à l'instant où il reparaît sur l'eau. L'aigle se
garde d'attaquer les
oiseaux quand ils sont en troupes, parce qu'alors la bande le
repousse à coups d'ailes, en le couvrant d'eau.
6. Les kepphes sont
pris au moyen de la mousse des eaux ; comme ils la recherchent
avidement, on les prend en leur en jetant. Leur chair est, en
général, de bon goût; il n'y a que leur croupion qui sente la marée
; ils deviennent fort gras. |
§ 1. En Scythie. Ce pays n'était pas très-bien connu des Grecs; et il n'y a rien d'étonnant qu'on en racontât beaucoup de choses fabuleuses, comme celles qui suivent dans ce paragraphe. Fait deux petits. C'est la formule même du texte; mais il semble qu'il vaudrait mieux dire : « Deux œufs ». Comme le font les aigles. Voir au chapitre précédent, § 8. On ne sait pas d'ailleurs ce que peut être cet oiseau de Scythie; et ce que l'auteur en dit ici ne suffit pas pour le déterminer. § 2. Ou corbeaux de nuit. C'est la traduction littérale du mot grec Durant la nuit entière. Buffon, tome XIX, p. 259, édit. de 1830, fait la même remarque ; et il explique, par la sensibilité extrême des yeux de ces oiseaux, la nécessité oii ils sont de ne chasser qu'à la lumière la plue douce; mais cette lumière leur est indispensable ; et dans une nuit profonde, ils ne voient pas plus que les autres animaux. Les sphondyles. Ou Spondyles. On ne sait pas au juste quel est cet insecte, qui doit être de la grosseur de ceux que Fauteur cite à côté de lui. § 3. Qu'on nomme le vautour. L'identification n'est pas certaine ; et rien dans ce qu'on connaît du vautour ne répond aux détails qu'Aristote donne ici. On pourrait croire qu'il s'agit de l'orfraie; du moins c'est à l'orfraie que Buffon applique le mot Phéné, employé dans notre texte. On pourrait donc, au lieu du Vautour, traduire par Orfraie, quoique Buffon doute beaucoup du fait rapporté ici par Aristote, tout en rendant pleine justice à l'exactitude et à la sagacité de ses observations; voir Buffon, tome XIX, pp. 109 et suiv. Quand l'aigle les chasse. Voir au chapitre précédent, § 9. Le fait est d'ailleurs exact. § 4. Par une sorte de jalousie égoïste. J'ai dû prendre cette périphrase pour rendre toute la force de l'expression grecque. L'aigle chasse ses petits, parce qu'il n'y a pas assez de nourriture pour toute la famille, et qu'il veut se réserver sa proie pour lui-même. Que l'orfraie les recueille. Ou le Vautour, selon qu'on adopte l'une ou l'autre des deux versions. L'orfraie a une taie sur les yeux. Buffon, qui avait d'abord douté du fait, s'est fait gloire de rendre à Aristote ce témoignage qu'il a parfaitement discerné les choses, et qu'en effet a vue de l'orfraie est conformée d'une manière toute spéciale. Une sorte de petite taie est placée sur le milieu de l'ouverture de la pupille ; tome XIX, p. 110. C'est une raison de plus pour croire que l'on doit reconnais l'Orfraie, et non le Vautour, dans la Phéné. § 5. L'aigle de mer. Ou Bal-uzard, qui, selon Buflfon, n'est pas réellement un aigle; voir Buffon, tome XIX, p. 103. Il les force à regarder le soleil. Buffon, loc. cit., p. 105, réfute cette erreur populaire, qu'Aristote n'aurait pas dû recueillir, et que tant d'autres auteurs n'auraient pas du répéter, d'après lui. Ainsi qu'on l'a déjà dit. Voir plus haut, liv. VIII, ch. vi, § 14. Le fait d'ailleurs n'est pas très-exact ; et l'aigle de mer, ou Balbuzard, pèche bien plutôt qu'il ne chasse; il vit de poissons et non d'oiseaux. Voir Buffon, loc. cit., p. 106. Il serait possible de concilier les deux assertions, en supposant que ce sont les oiseaux aquatiques que chasse l'aigle de mer. L'aigle, Sous-entendu : « De mer » ; car c'est toujours de lui qu'il est question. La bande le repousse. Le texte n'est pas tout à fait aussi précis. § 6. Les kepphes. On ne sait pas ce qu'est cet oiseau; on présume que ce doit être une espèce de mouette. D'ailleurs, les détails ici donnée sur le procédé qu'on emploie pour prendre les kepphes ne sont pas assec clairs pour qu'on puisse se bien rendre compte de cette chasse.
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Des éperviers et de leurs nombreuses espèces; on en compte jusqu'à dix; manières diverses dont l'épervier chasse le pigeon ; instinct du pigeon pour échapper; chasse en Thrace de compte à demi entre les hommes et les éperviers; autres récits sur les loups marins et les pécheurs du Palus-Mœotide. |
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1 Τῶν δ᾽ ἱεράκων κράτιστος μὲν ὁ τριόρχης, δεύτερος δ᾽ ὁ αἰσάλων, τρίτος ὁ κίρκος. Ὁ δ᾽ ἀστερίας καὶ ὁ φασσοφόνος καὶ ὁ πτέρνις ἀλλοῖοι. Οἱ δὲ πλατύτεροι ἱέρακες ὑποτριόρχαι καλοῦνται, ἄλλοι δὲ πέρκοι καὶ σπιζίαι, οἱ δ᾽ ἕλειοι καὶ οἱ φρυνολόγοι· οὗτοι εὐβιώτατοι καὶ χθαμαλοπτῆται. 2 Γένη δὲ τῶν ἱεράκων φασί τινες εἶναι οὐκ ἐλάττω τῶν δέκα, διαφέρουσι δ᾽ ἀλλήλων· οἱ μὲν γὰρ αὐτῶν ἐπὶ τῆς γῆς καθημένην τύπτουσι τὴν περιστερὰν καὶ συναρπάζουσι, πετομένης δ᾽ οὐ θιγγάνουσιν· οἱ δ᾽ ἐπὶ δένδρου μὲν ἤ τινος ἄλλου καθημένην θηρεύουσιν, ἐπὶ τῆς γῆς δ᾽ οὔσης ἢ μετεώρου οὐχ ἅπτονται· οἱ δ᾽ οὔτ᾽ ἐπὶ τῆς γῆς οὔτ᾽ ἐπ᾽ ἄλλου καθημένης θιγγάνουσιν, ἀλλὰ πετομένην πειρῶνται λαμβάνειν. 3 Φασὶ δὲ καὶ τὰς περιστερὰς γινώσκειν ἕκαστον τούτων τῶν γενῶν, ὥστε προσπετομένων, ἐὰν μὲν ᾖ τῶν μετεωροθήρων, μένειν ὅπου ἂν καθήμεναι τύχωσιν, ἐὰν δ᾽ ᾖ τῶν χαμαιτύπων ὁ προσπετόμενος, οὐχ ὑπομένειν ἀλλ᾽ ἀναπέτεσθαι. 4 Ἐν δὲ Θρᾴκῃ τῇ καλουμένῃ ποτὲ Κεδρειπόλει ἐν τῷ ἕλει θηρεύουσιν οἱ ἄνθρωποι τὰ ὀρνίθια κοινῇ μετὰ τῶν ἱεράκων· οἱ μὲν γὰρ ἔχοντες ξύλα σοβοῦσι τὸν κάλαμον καὶ 621 τὴν ὕλην, ἵνα πέτωνται τὰ ὀρνίθια, οἱ δ᾽ ἱέρακες ἄνωθεν ὑπερφαινόμενοι καταδιώκουσιν· ταῦτα δὲ φοβούμενα κάτω πέτονται πάλιν πρὸς τὴν γῆν· οἱ δ᾽ ἄνθρωποι τύπτοντες τοῖς ξύλοις λαμβάνουσι, καὶ τῆς θήρας μεταδιδόασιν αὐτοῖς· ῥίπτουσι γὰρ τῶν ὀρνίθων, οἱ δ᾽ ὑπολαμβάνουσιν. 5 Καὶ περὶ τὴν Μαιῶτιν δὲ λίμνην τοὺς λύκους φασὶ συνήθεις εἶναι τοῖς ποιουμένοις τὴν θήραν τῶν ἰχθύων· ὅταν δὲ μὴ μεταδιδῶσι, διαφθείρειν αὐτῶν τὰ δίκτυα ξηραινόμενα ἐν τῇ γῇ. 6 Τὰ μὲνοὖν περὶ τοὺς ὄρνιθας τοῦτον ἔχει τὸν τρόπον·
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1 Parmi les éperviers, le plus fort est la buse, ou Triorchis; le second en vigueur est l'émerillon; et le troisième est le busard. L'autour, l'épervier-Tue-pigeons, et le Pternis sont des variétés. Les éperviers qui ont le corps plus large se nomment des sous-buses. Il y a encore les émouchets et les spizias ; il y a aussi les éperviers lisses, et ceux qui chassent les grenouilles de haie. Ce sont ceux-là qui trouvent le plus aisément leur pâture; et ils volent près de terre. 2 On prétend qu'il y a dix espèces d'éperviers au moins, qui présentent toutes d'assez grandes différences. Ainsi, les uns fondent sur le pigeon, qui est à terre, et l'emportent, et ne le touchent pas quand il vole. D'autres chassent le pigeon quand il est perché sur un arbre ou tout autre objet; mais ils ne le prennent, ni quand il est à terre, ni quand il est perché. D'autres enfin ne l'attaquent, ni quand il est à terre, ni quand il est perché; ils n'essayent de le prendre que quand il vole. 3 On assure aussi que les pigeons savent reconnaître ces diverses espèces d'éperviers, quand l'épervier vole vers eux; si c'est un de ceux qui chassent en l'air, ils ne bougent pas du lieu où ils se trouvent; mais si l'épervier qui fond sur eux est un de ceux qui frappent à terre, ils ne l'attendent pas, et ils se hâtent de prendre leur vol. 4 Dans cette partie de la Thrace qui se nommait jadis la Cédripole, dans la chasse au marais, les hommes sont de compte à demi avec les éperviers. Les chasseurs battent avec des perches les roseaux 621 et les buissons pour faire lever les petits oiseaux ; les éperviers, arrivant d'en haut, fondent sur eux, et les oisillons épouvantés se rejettent vers la terre, où les hommes les tuent à coups de bâton. Ils partagent alors le butin, en en jetant une partie aux éperviers, qui la saisissent avidement. 5 On raconte encore que, dans le Palus-M*οtide, les loups marins sont familiers avec les hommes qui y font la pêche; si on ne fait pas une part aux poissons, ils rongent les filets, quand on les étend sur le sol pour les faire sécher.
6 Voilà ce qu'on avait à dire de l'habileté des oiseaux. |
§ 1. Parmi lès éperviers. Il est bien probable que, sous ce titre général d'éperviers, on comprend ici plusieurs espèeee d'oiseaux analogues à l'épervier, l'autour, le faucon, la buse, etc. Tue-pigeons. C'est la traduction littérale du mot grec. Un épervier se nomme encore Épervier des pigeons; voir Buffon, loc. cit., p. 200. — Ρternis. On ne sait quelle est cette espèce. Les spizias. Même remarque. Les éperviers lisses. Dans le texte, il n'y a que l'adjectif; mais il est clair qu'il se rapporte à un épervier. On peut dire aussi : « Les éperviers de marais ». Les grenouilles. La Buse se nourrit de grenouilles, de lézards, etc.; voir Buffon, loc cit., p. 177. § 2. Dix espèces. Buffon veut réduire toutes les espèces d'éperviers à une seule, tome XIX, p. 191 ; et il blâme les nomenclateurs qui les multiplient sans nécessité. D'assez grandes différences. Celles qui sont indiquées ici ne sont que superficielles, puisqu'elles ne sont relatives qu'aux habitudes de ces oiseaux, et non à leur organisation. § 3. On assure aussi. Le naturaliste grec ne fait que rapporterune opinion étrangère, sans se l'approprier; mais le fait attribué au pigeon n'a rien d'impos-sible. C'est l'instinct qui inspire cette prudence à l'oiseau le plus faible. § 4. Cédripole. Ou Cédropole. Cette partie de la Thrace répond en partie à la Bulgarie actuelle et à la Roumélie Orientale. Pline, liv. X, ch. x, p. 395, édit. et trad. Littré, dit, en rapportant le même fait : « Au-dessus d'Amphipolis», c'est-à-dire, au nord de cette ville. Le fait est peu probable ; mais il n'est pas absolument impossible. § 5. On raconte encore. Ce sont toujours des récits populaires. Les loups marins. C'est le bar, ou perca labrax ; roir Pline; loc. cit., qui répète aussi ce passage d'Aristote. § 6. Voilà ce qu'on avait à dire de l'habileté des oiseaux. Voir plus haut, ch. viii. |
De l'intelligence et de l'industrie de certains animaux et spécialement des poissons à se procurer leur vie ; la grenouille de mer et sa manière de prendre les petits poissons; la torpille et sa faculté d'engourdir oe qu'elle touche, même des hommes; la pasténague, l'ane de mer, la plie, la lime, etc. ; l'anthias, et les pêcheurs d'épongés ; le serpent do mer ; la scolopendre et sa manière de se débarrasser des hameçons; les renards-marine; habileté des bonitoos à se défendre ; intelligence des poissons d'eau douce ; le glanis maie et son attachement extraordinaire pour ses petits; des poissons carnivores; des poissons ovipares; la seiche se défend en répandant sa liqueur noire, qui la cache; le polype, quoique peu intelligent, sait se ménager des provisions; courte durée de la vie des polypes ; ils sont annuels; des conques et de la cuirasse qu'elles se forment; admirable adresse du nautile, pour descendre au fond de l'eau et remonter a la surface, où il marche à la voile ; on ignore comment il se reproduit, et s'il peut vivre sans coquille. |
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1 ἔστι δὲ καὶ ἐν τοῖς θαλαττίοις ζῴοις πολλὰ τεχνικὰ θεωρῆσαι πρὸς τοὺς ἑκάστων βίους. Τά τε γὰρ θρυλούμενα περὶ τὸν βάτραχον τὸν ἁλιέα καλούμενόν ἐστιν ἀληθῆ, καὶ τὰ περὶ τὴν νάρκην. 2 Ὁ μὲν γὰρ βάτραχος χρῆται τοῖς πρὸ τῶν ὀφθαλμῶν ἀποκρεμαμένοις, ὧν τὸ μὲν μῆκός ἐστι τριχοειδές, ἐπ᾽ ἄκρου δὲ στρογγύλον, ὥσπερ προσκείμενον ἑκατέρῳ δελέατος χάριν· ὅταν οὖν ἐν τοῖς ἀμμώδεσιν ἢ θολώδεσιν ἀναταράξας κρύψῃ ἑαυτόν, ἐπαίρει τὰ τριχώδη, κοπτόντων δὲ τῶν ἰχθυδίων συγκατάγει μέχριπερ ἂν πρὸς τὸ στόμα προςαγάγῃ. 3 Ἡ τε νάρκη ναρκᾶν ποιοῦσα ὧν ἂν κρατήσειν μέλλῃ ἰχθύων, τῷ ῥόπτρῳ ὃν ἔχει ἐν τῷ σώματι λαμβάνουσα, τρέφεται τούτοις, κατακρύπτεται δ᾽ εἰς τὴν ἄμμον καὶ πηλόν, λαμβάνει δὲ τὰ ἐπινέοντα, ὅσα ἂν ναρκήσῃ ἐπιφερόμενα τῶν ἰχθύων· καὶ τούτου αὐτόπται γεγένηνταί τινες. 4 Κατακρύπτει δὲ καὶ ἡ τρυγὼν αὑτήν, πλὴν οὐχ ὁμοίως. Σημεῖον δ᾽ ὅτι τοῦτον τὸν τρόπον ζῶσιν· ἁλίσκονται γὰρ ἔχοντες κεστρέας πολλάκις ὄντες αὐτοὶ βραδύτατοι, τὸν τάχιστον τῶν ἰχθύων. Ἔπειτα ὁ μὲν βάτραχος, ὅταν μηκέτ᾽ ἔχῃ τὰ ἐπὶ ταῖς θριξίν, ἁλίσκεται λεπτότερος· ἡ δὲ νάρκη φανερά ἐστι καὶ τοὺς ἀνθρώπους ποιοῦσα ναρκᾶν. 5 Καθαμμίζουσι δ᾽ ἑαυτὰ καὶ ὄνος καὶ βάτος καὶ ψῆττα καὶ ῥίνη, καὶ ὅταν ποιήσῃ ἑαυτὰ ἄδηλα, εἶτα ῥαβδεύεται τοῖς ἐν τῷ στόματι, ἃ καλοῦσιν οἱ ἁλιεῖς ῥαβδία· προσέρχονται δ᾽ ὡς πρὸς φυκία ἀφ᾽ ὧν τρέφονται. 6 Ὅπου δ᾽ ἂν ἀνθίας ὁραθῇ, οὐκ ἔστι θηρίον· ᾧ καὶ σημείῳ χρώμενοι κατακολυμβῶσιν οἱ σπογγεῖς, καὶ καλοῦσιν ἱεροὺς ἰχθῦς τούτους· ἔοικε δὲ συμπτώματι, καθάπερ ὅπου ἂν ᾖ κοχλίας, 621a σῦς οὐκ ἔστιν οὐδὲ πέρδιξ· κατεσθίουσι γὰρ ἄμφω τοὺς κοχλίας. 7 Ὁ δ᾽ ὄφις ὁ θαλάττιος τὸ μὲν χρῶμα παραπλήσιον ἔχει τῷ γόγγρῳ καὶ τὸ σῶμα, πλήν ἐστιν ἀμαυρότερος καὶ σφοδρότερος· ἐὰν δὲ ληφθῇ καὶ ἀφεθῇ, εἰς τὴν ἄμμον καταδύεται ταχὺ τῷ ῥύγχει διατρυπήσας· ἔχει δ᾽ ὀξύτερον τὸ στόμα τῶν ὄφεων. 8 Ἣν δὲ καλοῦσι σκολόπενδραν, ὅταν καταπίῃ τὸ ἄγκιστρον, ἐκτρέπεται τὰ ἐντὸς ἐκτός, ἕως ἂν ἐκβάλῃ τὸ ἄγκιστρον· εἶθ᾽ οὕτως εἰστρέπεται πάλιν ἐντός. Βαδίζουσι δ᾽ αἱ σκολόπενδραι πρὸς τὰ κνισώδη, ὥσπερ καὶ αἱ χερσαῖαι. Τῷ μὲν οὖν στόματι οὐ δάκνουσι, τῇ δ᾽ ἅψει καθ᾽ ὅλον τὸ σῶμα, ὥσπερ αἱ καλούμεναι κνῖδαι. 9 Τῶν δ᾽ ἰχθύων αἱ ὀνομαζόμεναι ἀλώπεκες ὅταν αἴσθωνται ὅτι τὸ ἄγκιστρον καταπεπώκασι, βοηθοῦσι πρὸς τοῦτο ὥσπερ καὶ ἡ σκολόπενδρα· ἀναδραμοῦσαι γὰρ ἐπὶ πολὺ πρὸς τὴν ὁρμιὰν ἀποτρώγουσιν αὐτῆς· ἁλίσκονται γὰρ περὶ ἐνίους τόπους πολυαγκίστροις ἐν ῥοώδεσι καὶ βαθέσι τόποις. 10 Συστρέφονται δὲ καὶ αἱ ἀμίαι, ὅταν τι θηρίον ἴδωσι, καὶ κύκλῳ αὐτῶν περινέουσιν αἱ μέγισται, κἂν ἅπτηταί τινος, ἀμύνουσιν· ἔχουσι δ᾽ ὀδόντας ἰσχυρούς, καὶ ἤδη ὦπται καὶ ἄλλα καὶ λάμια ἐμπεσοῦσα καὶ καθελκωθεῖσα. 11 Τῶν δὲ ποταμίων ὁ γλάνις ὁ ἄρρην περὶ τὰ τέκνα ποιεῖται ἐπιμέλειαν πολλήν· ἡ μὲν γὰρ θήλεια τεκοῦσα ἀπαλλάττεται, ὁ δ᾽ ἄρρην, οὗ ἂν πλεῖστον συστῇ τοῦ κυήματος, ᾠοφυλακεῖ παραμένων, οὐδεμίαν ὠφέλειαν ἄλλην παρεχόμενος πλὴν ἐρύκων τἆλλα ἰχθύδια μὴ διαρπάσωσι τὸν γόνον· καὶ τοῦτο ποιεῖ ἡμέρας καὶ τετταράκοντα καὶ πεντήκοντα, ἕως ἂν αὐξηθεὶς ὁ γόνος δύνηται διαφεύγειν ἀπὸ τῶν ἄλλων ἰχθύων. Γινώσκεται δ᾽ ὑπὸ τῶν ἁλιέων οὗ ἂν τύχῃ ᾠοφυλακῶν· ἐρύκων γὰρ τὰ ἰχθύδια ἄττει καὶ ἦχον ποιεῖ καὶ μυγμόν. 12 Οὕτω δὲ φιλοστόργως μένει πρὸς τοῖς ᾠοῖς, ὥστε οἱ ἁλιεῖς ἑκάστοτε, ἂν ἐν βαθείαις ῥίζαις τὰ ᾠὰ προσῇ, ἀνάγουσιν ὡς ἂν δύνωνται εἰς βραχύτατον· ὁ δ᾽ ὅμως οὐκ ἀπολείπει τὸν γόνον, ἀλλ᾽ ἐὰν μὲν (νέος) τύχῃ, ταχέως ὑπὸ τοῦ ἀγκίστρου ἑάλω διὰ τὸ ἁρπάζειν τὰ προσιόντα τῶν ἰχθυδίων, ἐὰν δ᾽ ᾖ συνήθης καὶ 622 ἀγκιστροφάγος, λείπει μὲν οὐδ᾽ ὣς τὸν γόνον, τῷ δ᾽ ὀδόντι τῷ σκληροτάτῳ συνδάκνων διαφθείρει τὰ ἄγκιστρα. 13 Ἅπαντα δὲ καὶ τὰ πλωτὰ καὶ τὰ μόνιμα τούτους νέμεται τοὺς τόπους ἐν οἷς ἂν φυῶσι, καὶ τοὺς ὁμοίους τούτοις· ἡ γὰρ οἰκεία τροφὴ ἑκάστων ἐν τούτοις ἐστίν. Πλανᾶται δὲ μάλιστα τὰ σαρκοφάγα· πάντα δὲ σχεδόν ἐστι σαρκοφάγα πλὴν ὀλίγων, οἷον κεστρέως καὶ σάλπης καὶ τρίγλης καὶ χαλκίδος. Τῇ δὲ καλουμένῃ φωλίδι ἡ μύξα, ἣν ἀφίησι, περιπλάττεται περὶ αὐτὴν καὶ γίνεται καθάπερ θαλάμη. 14 Τῶν δ᾽ ὀστρακοδέρμων καὶ ἀπόδων ὁ κτεὶς μάλιστα καὶ πλεῖστον κινεῖται δι᾽ αὑτοῦ πετόμενος· ἡ γὰρ πορφύρα ἐπὶ μικρότατον προέρχεται, καὶ τὰ ὅμοια ταύτῃ. Ἐκ δὲ τοῦ εὐρίπου τοῦ ἐν Πύρρᾳ οἱ ἰχθύες χειμῶνος μὲν ἐκπλέουσιν ἔξω, πλὴν κωβιοῦ, διὰ τὸ ψῦχος (ψυχρότερος γάρ ἐστιν ὁ εὔριπος), ἅμα δὲ τῷ ἔαρι πάλιν εἰσπλέουσιν. 15 Οὐ γίνεται δ᾽ ἐν τῷ εὐρίπῳ οὔτε σκάρος οὔτε θρίττα οὔτ᾽ ἄλλο τῶν ἀκανθηροτέρων οὐδέν, οὐδὲ γαλεοὶ οὐδ᾽ ἀκανθίαι οὐδὲ κάραβοι οὐδὲ πολύποδες οὐδὲ βολίταιναι οὐδ᾽ ἄλλ᾽ ἄττα· τῶν δ᾽ ἐν τῷ εὐρίπῳ φυομένων οὐκ ἔστι πελάγιος ὁ λευκὸς κωβιός. 16 Ἀκμάζουσι δὲ τῶν ἰχθύων οἱ μὲν ᾠοφόροι τοῦ ἔαρος, μέχρι οὗ ἂν ἐκτέκωσιν, οἱ δὲ ζῳοτόκοι τοῦ μετοπώρου, καὶ πρὸς τούτοις κεστρεῖς καὶ τρίγλαι καὶ τἆλλα τὰ τοιαῦτα πάντα. Περὶ δὲ τὴν Λέσβον καὶ τὰ πελάγια πάντα καὶ τὰ εὐριπώδη τίκτει ἐν τῷ εὐρίπῳ· ὀχεύονται μὲν γὰρ τοῦ μετοπώρου, τίκτουσι δὲ τοῦ ἔαρος. Ἔστι δὲ καὶ τὰ σελάχη κατὰ μὲν τὸ μετόπωρον ἀναμὶξ τὰ ἄρρενα τοῖς θήλεσι κατὰ τὴν ὀχείαν, τοῦ δ᾽ ἔαρος εἰσπλέουσι διακεκριμένα μέχρι οὗ ἂν ἐκτέκωσιν· κατὰ δὲ τὴν ὀχείαν ἁλίσκεται πολλὰ συνεζευγμένα. 17 Τῶν δὲ μαλακίων πανουργότατον μὲν ἡ σηπία, καὶ μόνη χρῆται τῷ θολῷ κρύψεως χάριν, καὶ οὐ μόνον φοβουμένη· ὁ δὲ πολύπους καὶ ἡ τευθὶς διὰ φόβον ἀφίησι τὸν θολόν. Ἀφίησι δὲ ταῦτα πάντα οὐδέποτε ἀθρόον τὸν θολόν· καὶ ὅταν ἀφῇ, αὐξάνεται πάλιν. 18 Ἡ δὲ σηπία, ὥσπερ εἴρηται, τῷ τε θολῷ πολλάκις χρῆται κρύψεως χάριν, καὶ προδείξασα εἰς τὸ πρόσθεν ἀναστρέφεται 622a εἰς τὸν θολόν· ἔτι δὲ θηρεύει τοῖς μακροῖς τοῖς ἀποτείνουσιν οὐ μόνον τὰ μικρὰ τῶν ἰχθυδίων, ἀλλὰ καὶ κεστρέας πολλάκις. Ὁ δὲ πολύπους ἀνόητον μέν ἐστι (καὶ γὰρ πρὸς τὴν χεῖρα βαδίζει τοῦ ἀνθρώπου καθιεμένην,) οἰκονομικὸς δ᾽ ἐστίν· πάντα γὰρ συλλέγει μὲν εἰς τὴν θαλάμην, οὗ τυγχάνει κατοικῶν, ὅταν δὲ καταναλώσῃ τὰ χρησιμώτατα, ἐκβάλλει τὰ ὄστρακα καὶ τὰ κελύφια τῶν καρκίνων καὶ κογχυλίων καὶ τὰς ἀκάνθας τῶν ἰχθυδίων· καὶ θηρεύει τοὺς ἰχθῦς τὸ χρῶμα μεταβάλλων καὶ ποιῶν ὅμοιον οἷς ἂν πλησιάζῃ λίθοις. Τὸ δ᾽ αὐτὸ ποιεῖ καὶ φοβηθείς. 19 Λέγεται δ᾽ ὑπό τινων ὡς καὶ ἡ σηπία τοῦτο ποιεῖ· παρόμοιον γάρ φασι τὸ χρῶμα ποιεῖν τὸ αὑτῆς τῷ τόπῳ περὶ ὃν διατρίβει. Τῶν δ᾽ ἰχθύων τοῦτο ποιεῖ μόνον ἡ ῥίνη· μεταβάλλει γὰρ τὴν χρόαν ὥσπερ ὁ πολύπους. 20 Τὸ μὲν οὖν πλεῖστον γένος τῶν πολυπόδων οὐ διετίζει· καὶ γὰρ φύσει συντηκτικόν ἐςτιν· σημεῖον δ᾽ ἐστίν, πιλούμενος γὰρ ἀφίησιν ἀεί τι καὶ τέλος ἀφανίζεται. Αἱ δὲ θήλειαι μετὰ τὸν τόκον τοῦτο πάσχουσι μᾶλλον, καὶ γίνονται μωραί, καὶ οὔτε κυματιζόμεναι αἰσθάνονται, λαβεῖν τε τῇ χειρὶ κατακολυμβήσαντα ῥᾴδιον· βλεννώδεις τε γίνονται, καὶ οὐδὲ θηρεύουσιν ἔτι προσκαθήμεναι. Οἱ δ᾽ ἄρρενες σκυτώδεις τε γίνονται καὶ γλίσχροι. 21 Σημεῖον δὲ δοκεῖ εἶναι τοῦ μὴ διετίζειν, ὅτι μετὰ τὴν γένεσιν τῶν πολυποδίων ἔν γε τῷ θέρει καὶ πρὸς τὸ φθινόπωρον μέγαν πολύπουν οὐκέτι ῥᾴδιόν ἐστιν ἰδεῖν, μικρὸν δὲ πρὸ τούτου τοῦ καιροῦ μέγιστοί εἰσιν οἱ πολύποδες. Ὅταν δὲ τὰ ᾠὰ ἐκτέκωσιν, οὕτω καταγηράσκειν καὶ ἀσθενεῖς γίνεσθαι ἀμφοτέρους φασὶν ὥστε ὑπὸ τῶν ἰχθυδίων κατεσθίεσθαι καὶ ῥᾳδίως ἀποσπᾶσθαι ἀπὸ τῶν φωλεῶν· πρότερον δὲ τοιοῦτον οὐδὲν πάσχειν· Ἔτι δὲ τοὺς μικροὺς καὶ νέους τῶν πολυπόδων μετὰ τὴν γένεσιν οὐδέν φασι τοιοῦτον πάσχειν, ἀλλ᾽ ἰσχυροτέρους εἶναι τῶν μειζόνων. 22 Οὐ διετίζουσι δ᾽ οὐδ᾽ αἱ σηπίαι. Εἰς δὲ τὸ ξηρὸν ἐξέρχεται μόνον τῶν μαλακίων ὁ πολύπους· πορεύεται δ᾽ ἐπὶ τοῦ τραχέος, τὸ δὲ λεῖον φεύγει. Ἔστι δὲ τὰ μὲν ἄλλα ἰσχυρὸν τὸ ζῷον, τὸν δὲ τράχηλον ἀσθενές, ὅταν πιεσθῇ. 623 Περὶ μὲν οὖν τῶν μαλακίων τοῦτον ἔχει τὸν τρόπον. 23 Τὰς δὲ κόγχας φασὶ τὰς λεπτὰς καὶ τραχείας ποιεῖσθαι περὶ αὑτὰς οἷον θώρακα σκληρόν, καὶ τοῦτον μείζονα, ὅταν γίνωνται μείζους, καὶ ἐκ τούτου ἐξιέναι ὥσπερ ἐκ φωλεοῦ τινὸς ἢ οἰκίας. 24 Ἔστι δὲ καὶ ὁ ναυτίλος πολύπους τῇ τε φύσει καὶ οἷς ποιεῖ περιττός· ἐπιπλεῖ γὰρ ἐπὶ τῆς θαλάττης, τὴν ἀναφορὰν ποιησάμενος κάτωθεν ἐκ τοῦ βυθοῦ, καὶ ἀναφέρεται μὲν κατεστραμμένῳ τῷ ὀστράκῳ, ἵνα ῥᾷόν γ᾽ ἀνέλθῃ καὶ κενῷ ναυτίλληται, ἐπιπολάσας δὲ μεταστρέφει. Ἔχει δὲ (τὸ) μεταξὺ τῶν πλεκτανῶν ἐπί τι συνυφές· ὅμοιον τοῖς στεγανόποσι τὸ μεταξὺ δακτύλων, πλὴν ἐκείνοις μὲν παχύ, τούτοις δὲ λεπτὸν τοῦτο καὶ ἀραχνιῶδές ἐστιν. Χρῆται δ᾽ αὐτῷ, ὅταν πνεῦμά τι ᾖ, ἱστίῳ· ἀντὶ πηδαλίων δὲ (δύο) τῶν πλεκτανῶν παρακαθίησιν· ἐὰν δὲ φοβηθῇ, καταδύνει τῆς θαλάττης μεστώσας τὸ ὄστρακον. 25 Περὶ δὲ γενέσεως καὶ συναυξήσεως τοῦ ὀστράκου ἀκριβῶς μὲν οὔπω ὦπται, δοκεῖ δ᾽ οὐκ ἐξ ὀχείας γίνεσθαι, ἀλλὰ φύεσθαι ὥσπερ τἆλλα κογχύλια. Οὐ δῆλον δέ πω οὐδ᾽ εἰ ἀποδυόμενος δύναται ζῆν. |
1 On peut observer aussi, dans les animaux de mer, bien des traits d'industrie et d'intelligence relatifs à la vie de chacun d'eux; et par exemple, on peut regarder comme vrai tout ce qu'on raconte de la grenouille-marine appelée le Pêcheur, et de la torpille. 2 Ainsi, cette grenouille a, au devant des yeux, des filaments suspendus, de la grosseur d'un cheveu, dans leur longueur, et arrondis par le bout. C'est une sorte d'appât placé en avant de chaque œil. Aussi, après s'être cachée dans les sables ou les boues, qu'elle trouble de bas en haut, elle tient ses filaments tendus ; et quand un petit poisson vient à s'y heurter, elle les retire à elle jusqu'à ce qu'elle ait porté la proie à sa bouche. 3 La torpille commence par engourdir les poissons qu'elle doit prendre, grâce à la faculté particulière qu'elle possède dans la bouche ; et de cette façon, elle les saisit et les mange. Cachée dans le sable et la vase, elle prend les poissons qui nagent au-dessus d'elle, en aussi grand nombre qu'elle en engourdit. C'est là un fait que quelques personnes ont observé de leurs propres yeux. 4 La pasténague se cache aussi, mais ce n'est pas tout-à-fait de même. Ce qui démontre que ces poissons se procurent ainsi leur proie, c'est qu'on en a péché, qui avaient des muges dans le corps, bien que les muges soient les plus vifs de tous les poissons, et qu'eux en soient les plus lents. Ce qui le démontre encore, c'est que, quand on pêche une grenouille de mer qui n'a plus ces appendices filamenteux, elle est plus maigre; et quant à la torpille, il est certain qu'elle peut engourdir même des hommes. 5 L'âne marin, la grenouille de mer, la plie et la lime s'enfouissent aussi dans le sable ; quand ils s'y sont bien cachés, ils tendent, comme des bâtons tout droits, les appendices qu'ils ont près de la bouche, et que les pêcheurs appellent des bâtonnets. Les tout petits poissons qui s'en approchent, les prennent pour des brins de fucus, dont ils se nourrissent. 6 Dans les eaux où il y a un anthias, on peut être sûr qu'il n'y a pas de poisson redoutable ; aussi, les pêcheurs d'épongés usent de cet indice, pour savoir le lieu où ils doivent plonger; et ils appellent les anthias des poissons sacrés. C'est de même que là où il y a des limaçons, on peut être sûr qu'il n'y a, ni porcs, ni perdrix, parce que les perdrix et les porcs les font disparaître en les mangeant. 7 Le serpent de mer se rapproche beaucoup du congre par la couleur et par la conformation ; seulement, il est plus écourté, et plus fort. Quand on le prend et qu'on le lâche, il s'enfouit à l'instant dans le sable, en y faisant un trou avec son museau; car il a la bouche plus pointue que les serpents. 8 Lorsque le poisson qu'on nomme la scolopendre a avalé un hameçon, il retourne ses intestins de dedans en dehors, jusqu'à ce qu'il se soit débarrassé de l'hameçon ; puis il fait rentrer ses intestins. Les scolopendres de mer sont attirées par la viande grillée, tout comme les scolopendres de terre. Ce n'est pas du reste avec la bouche qu'elles mordent; mais tout leur corps est piquant, lore-on le touche, comme celui des orties de mer. 9 Quand les poissons appelés renards-marins sentent qu'ils ont avalé un hameçon, ils s'en débarrassent à peu près aussi bien que les scolopendres ; ils remontent d'ordinaire vivement vers la ligne, et ils la rongent. En certains parages, on les prend à des hameçons nombreux, qu'on descend dans des eaux courantes et profondes. 10 Quand les bonitons voient approcher quelque poisson dangereux, ils se réunissent en masse; les plus gros nagent tout autour en cercle; et, si l'ennemi attaque l'un d'eux, ils le défendent. Les booitons ont des dents très-fortes; et on les a vus souvent entraîner au fond des eaux d'autres poissons, et même une lamie. 11 Parmi les poissons d'eau douce, le glanis mâle a un soin vraiment extraordinaire de ses petits. La femelle s'en va, après avoir pondu ; mais le mâle, là où s'est réunie la plus forte partie de la ponte, surveille les œufs, auprès desquels il reste, ne faisant pas d'autre fonction utile que d'éloigner les autres petits poissons, pour qu'ils ne détruisent pas son frai, en le dispersant. Il continue cette vigilance durant quarante et cinquante jours de suite, jusqu'à ce que les petits devenus plus gros puissent échapper aux autres poissons. Les pêcheurs découvrent l'endroit où le glanis garde ainsi ses œufs, parce qu'en éloignant les poissons, il bondit sur l'eau, et qu'il fait entendre un bruit et un grognement.12 II aime si vivement ses œufs que, quand ils sont placés sous des racines profondes, les pêcheurs, venant des deux côtés, peuvent les resserrer de plus en plus dans un cercle étroit, sans que le glanis abandonne son frai. S'il est jeune et novice, il est bien vite pris à l'hame-çon; il ne quitte pas pour cela ses petits; et d'un coup de ses dents très-fortes, il brise tous les hameçons et les détruit. 13 Tous les animaux aquatiques, soit qu'ils nagent, soit qu'ils restent en place, se nourrissent dans les lieux où ils naissent, ou dans des lieux analogues, parce que la pâture propre à chacun ne se trouve que dans ces lieux-là. Ce sont les carnivores qui sont les plus errants. Du reste, presque tous les animaux aquatiques sont carnivores, sauf un très-petit nombre, tels que le muge, la saupe, le surmulet et le chalcis. Le poisson appelé la phôlis jette une bave mousseuse, dont elle s'enveloppe, et qui lui fait comme une couverture. 14 Parmi les testacés et les apodes, c'est le peigne qui a le plus de mouvement et qui s'éloigne le plus, en se fiant à ses propres forces. La pourpre, au contraire, ne s'éloigne que d'une très-faible distance, ainsi que tous les animaux qui lui ressemblent. En hiver, les poissons migrent de l'Euripe de Pyrrha et en sortent, sauf le goujon, à cause de la rigueur du froid, qui se fait sentir davantage dans l'Euripe; au printemps, ils y reviennent, dès qu'ils peuvent. 15 D'ailleurs, on ne trouve dans l'Euripe, ni le scare, ni l'alose, ni aucun poisson à arêtes, non plus que les chiens de mer, ni les épiniers, ni les langoustes, ni les [polypes, ni les bolitènes, ni les autres de même espèce. Des poissons qui naissent dans l'Euripe, le goujon-blanc ne va jamais en pleine mer. 16 C'est au printemps que les poissons ovipares sont dans toute leur vigueur, jusqu'au moment où ils pondent leurs œufs; pour les vivipares, c'est au contraire, à l'automne ; et avec eux, les muges, les surmulets et les poissons de cet ordre. Dans les parages de Lesbos, tous les poissons de haute mer, aussi bien que ceux de l'Euripe, viennent pondre dans l'Euripe. Ils s'accouplent en automne et pondent au printemps. Les sélaciens se mêlent indistinctement, mâles et femelles, dans l'automne, pour s'accoupler; mats quand le printemps est venu, ils vont séparément jusqu'à la ponte ; et pendant l'accouplement, on en prend souvent qui sont encore conjoints. 17 La seiche est le plus rusé des mollusques; c'est le seul d'entre eux qui se sert de sa liqueur noire pour se cacher; elle ne s'en sert pas uniquement quand elle a peur, comme le polype et le calmar, qui ne jettent leur liqueur noire que quand ils sont effrayés. D'ailleurs, tous ces animaux ne jettent jamais toute leur liqueur en une seule fois; et elle se reforme, après qu'ils l'ont jetée. 18 Comme on vient de le dire, la seiche emploie souvent sa liqueur en vue de se cacher; et après s'être montrée en avant du nuage 622a qu'elle forme, elle y rentre. Mais elle chasse aussi avec ses longs appendices, non pas seulement de petits poissons, mais souvent jusqu'à des muges. Le polype est peu intelligent ; car si l'on plonge la main dans l'eau, il n'hésite pas à s'en approcher. Mais il est fort ménager ; il rassemble dans la retraite, où il fait sa demeure, tout ce qu'il peut; et quand il a mangé les parties qui sont les plus propres à le nourrir, il rejette les coquilles, les téguments et les écailles des crabes, et les arêtes des petits poissons. Pour s'emparer des poissons qui sont sa proie, il change sa couleur, et il prend celle des rochers qu'il côtoie. Il en change également quand il a peur. 19 Quelques personnes assurent que la seiche en fait autant; et qu'elle modifie sa couleur, selon celle des lieux où elle vit; mais il n'y a que la raie qui ait cette faculté, et qui change de couleur, comme le polype. 20 La plupart des polypes ne vivent pas même d'une année sur l'autre- Par sa nature, le polype tend à se dissoudre et à se fondre ; et on peut bien le voir par ce seul fait que, quand on le presse, il rend toujours quelque chose, jusqu'à ce qu'enfin il soit réduit à rien. Les femelles éprouvent surtout cet effet après la ponte; elles deviennent comme étourdies, et ne sentent pas que le flot les emporte ; rien n'est plus facile que de les prendre en plongeant la main; elles deviennent toutes glaireuses; et, dans leur inertie, elles ne peuvent plus chasser leur proie. Les mâles deviennent aussi durs que du cuir, et ils sont visqueux. 21 Une preuve que les polypes ne vont pas à deux ans, c'est qu'après l'éclosion des petits polypes, en été et vers l'automne, il est bien difficile de voir encore un grand polype ; et que c'est un peu avant cette époque que les polypes sont les plus gros. Dès qu'ils ont pondu leurs œufs, le mâle et la femelle vieillissent et s'affaiblissent tant, dit-on, qu'ils se laissent dévorer par de petits poissons, qui viennent les arracher de leurs retraites; ce que les polypes ne souffriraient jamais dans une autre saison. On ajoute que les petits et jeunes polypes, après qu'ils sont nés, n'éprouvent rien de pareil, et qu'ils sont plus forts que les gros. 22 Les seiches n'atteignent pas non plus la seconde année. Le polype est le seul des mollusques qui aille à sec en sortant de l'eau ; il marche sur les endroits raboteux, et il évite ceux qui sont tout unis. C'est un animal assez fort dans toutes les parties du corps, sauf le cou, organe où il est très-faible, pour peu qu'on le presse. 623 Voilà ce qu'il y avait à dire des mollusques.
23 Quant aux conques, on prétend que les conques lisses et les
conques raboteuses se forment, autour d'elles, une sorte de cuirasse
très-dure, qu'elles rendent d'autant plus grande qu'elles
grandissent elles-mêmes; et qu'elles en sortent comme d'une retraite
et d'une maison, qu'elles se construisent.
24 Le polype nautile est
remarquable à la fois par sa nature, et aussi, par tout ce qu'il
fait. Ainsi, il vogue à la surface de la mer, après être parti du
fond de l'eau. Il s'élève d'abord en retournant sa coquille, afin de
remonter plus aisément et de l'avoir vide en naviguant; puis, arrivé
à la surface, il la redresse. Entre ses tentacules, il a une sorte
de tissu qui ressemble à celui que les palmipèdes ont entre leurs
doigts. Seulement, chez les palmipèdes, cette membrane est épaisse,
tandis que, dans le nautile, elle est aussi mince qu'une toile
d'araignée. Dès qu'il fait un peu de vent, elle lui sert de voile ;
et ses tentacules rapprochés et descendus lui font un gouvernail. A
la moindre alerte, il plonge dans la mer, en remplissant d'eau sa
coquille. 25 Du reste, on n'a pu faire encore
aucune observation précise sur la reproduction et la croissance de
ce polype. On peut croire qu'il ne vient pas d'accouplement, et
qu'il pousse comme tant d'autres coquillages. On ne sait pas non
plus s'il peut vivre détaché de sa coquille. |
§ 1. De la grenouille marine appelée le Pécheur. J'ai traduit littéralement le texte; mais le poisson dont il est question est certainement le Lophius piacatorius, de la famille des acanthoptères-pédiculés. Ce poisson cherche et saisit sa proie, comme Aristote le dit ici. Il se sert, pour l'attirer, des appendioes cutanés de ses rayons, qu'il peut redresser, et des filaments situés près de sa bouche ; voir la Zoologie deecriptive de M. Claus, p. 857. Voir aussi Cuvier, Règne animal, tome II, p. 250, où il rappelle que les Anciens nommaient ce poisson Grenouille. C'est une baudroye, appelée vulgairement raie-pécheresse. MM. Aubert et Wimmer ont consacré à la grenouille de mer un article spécial de leur Catalogue, tomel, p. 146, § 90. La torpille. La faculté électrique de la torpille était trop remarquable pour qu'elle échappât à l'attention du naturaliste grec ; voir plus bas, § 3. § 2. Au-devant des yeux. Ces filaments sont situés près de la bouche plutôt que devant les yeux. Dans les sables et les boues.Ce détail est exact, ainsi que le suivant. § 3. Qu'elle possède dans la bouche. Ce n'est pas dans la bouche précisément qu'est placé l'appareil électrique de la torpille ; c'est entre la téte, les branchies, et le bord interne des nageoires ventrales ; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 820, et Cuvier, Règne animal, tome II, p. 396. La torpille est une espèce de raie. C'est là un fait. On voit que les Anciens cherchaient aussi curieusement que nous à s'assurer toujours, de la vérité. § 4. La pasténague. Ou Trygon ; la science moderne a conservé le nom grec pour une espèce de raie ; les trygonides forment une famille : voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 820, et Cuvier, Règne animal, tome II, p. 399. Ce qui démontre... La preuve ne paraît pas très-forte ; et ceci n'explique pas comment la pasténague saisit sa proie. Pline, liv. IX, ch. LXVII, p. 383, édit. et trad. E. Littré, reproduit presque tout ce passage, qu'il a évidemment sous les yeux, en écrivant. Ce qui le démontre encore... même des hommes. Toutes ces phrases sont ici hors de place ; et elles devraient être reportées plus haut, puisqu'elles concernent la grenouille de mer et la torpille. § 5. L'âne marin. Le texte dit simplement : " L'àne ». Ce poisson est de la famille des Gadides, et, sans doute, une espèce de morue ou de merluche. La grenouille de mer. Cette répétition est inacceptable; aussi Schneider, en s'appuyant sur la traduction de Gaza, et sur Pline, loc. cit., propose de lire le Batos, au lieu de la grenouille de mer, dont le nom grec se rapproche beaucoup du mot Batos, et peut être aisément confondu avec lui. Ils tendent comme des bâtons.. Ceci semble être une répétition de ce qui vient d'être dit pins haut, § 2. Le Batos paraît être un sélacien. Les tout petits poissons. Ces mots indispensables ne sont donnés que par un seul manuscrit du Vatican. § 6. Un anthias. On ne sait pas précisément quel est ce poisson. On conçoit, d'ailleurs, la reconnaissance des pécheurs d'éponges, qui trouvent dans la présence de l'anthias une sécurité précieuse. Là où il y a des limaçons. Je ne sais si ce fait a été vérifié par des observations récentes. § 7. Le serpent de mer. On suppose que c'est une espèce de muraine, puisqu'il se rapproche du congre ou anguille de mer. § 8. La scolopendre. On ne sait pas quel est ce poisson ; Pline le fait analogue aux scolopendres terrestres ou mille-pieds, et il cite ce passage, en le traduisant, liv. X, ch. LXVII; mais comme il n'ajoute rien à ce qui est dit ici, ce renseignement ne peut servir à déterminer cet animal. Le fait doit paraître d'ailleurs fort extraordinaire. § 9..Renards-marins. Il paraît que c'est une espèce de squale, peut-être un requin. Un squale de la famille des Lamnides porte le nom d'Alopécies, dans la science moderne; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 818. § 10. Les bonitons. C'est la pelamys Sarda de la zoologie moderne, et une espèce de thon. Voir plus haut, liv. I, ch. i, § 20; et liv. VI, ch. xvi, § 11. Une lamie. Ce doit être un asses gros poisson, du genre des squales et des sélaciens ; voir plus haut, liv. V, ch. iv, § 3.µ § 11. Le glanis mâle ...Voir sur le glanis, plus haut, liv. I, ch. v, § 6. Ce qui est dit ici de la sollicitude paternelle du glanis ne parait pas avoir fait le sujet d'observations récentes. Il n'y a, d'ailleurs, rien d'impossible dans le fait même. Le glanis est un silure ; voir Cuvier, Règne animal, tome II, p. 290. § 12. Sous des racines profondes. Ce détail est obscur. S'il est jeune et novice. Cette leçon n'est pas certaine, et elle est peu satisfaisante. Ce qui doit déter-miner à traduire comme je l'ai fait, c'est ce qui suit, où il semble qu'on oppose l'habitude contractée plus tard par le glanis à sa première inexpérience. § 13. Parce que la pâture propre. La raison est très-forte; et la découvrir aussi nettement qu'on le fait ici, est une preuve de sagacité et d'exactitude de plus, parmi toutes celles que donne l'auteur. Du reste presque tous un très-petit nombre. MM. Aubert et Wimmer regardent ce membre de phrase comme apocryphe, et ils Font mis entre crochète. La phôlis. On ne sait quel est ce poisson; et la tournure que prend le texte lui-même indique que ce poisson n'était guère plus connu en Grèce. Le fait, d'ailleurs, n'a rien d'improbable. § 14. Les apodes. Aristote entend sans doute par là une espèce de testacés, ou du moins des animaux voisins de ceux-là. Dans la science moderne, le mot d'apodes (sans pieds) désigne plusieurs sortes d'êtres fort différents: des holothuries, des rhizocéphales et des amphibies ; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, pp. 268, 408 et 870. Ce n'est d'aucun de ces êtres qu'il peut être question ici. Le peigne. Des observations récentes ont vérifié que le peigne se meut avec une très-grande rapidité relative, en ouvrant et en refermant brusquement ses valves. Il y a aussi de ces espèces de mollusques quisont immobiles. Voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 682; voir aussi Cuvier, Règne animal, tome III, p. 122, qui constate que les peignes nagent avec assez de vitesse, en fermant vivement leurs valves. En se fiant à ses propres forces. Le texte n'est pas tout à fait aussi précis. Ne s'éloigne que d'une très-faible distance. Sous-entendu: «Du lieu où elle trouve sa pâture » L'Euripe de Pyrrha. On n'est pas sûr du lieu qui est ainsi désigné; voir plus haut, liv. V, ch. x, § 3. A cause de la rigueur du froid. Ceci semblerait se rapporter au Pont-Euxin plutôt qu'aux rivages de Thessalie. § 15. Le scare. Quelques manuscrits disent le Sarge, au lieu du Scare. On ne sait pas très-précisément ce qu'est le sarge ; mais le scare parait bien être le scarue cretensis, ou le poisson-perroquet, de la famille des Labrides ; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 846 ; voir, en outre, Cuvier, Règne animal, tome II, p. 265. § 16. C'est au printemps... Il ne paraît pas que la science moderne ait vérifié ces observations, en en faisant du même genre. Lesbos... l'Euripe. Il est évident par ce passage qu'il s'agit ici de l'Euripe, ou bras de mer, qui doit le trouver entre Lesbos et le continent. Les sélaciens.... encore conjoints. Il n'y a pas d'observations récentes qui constatent ce qui est dit ici des sélaciens et de leur accouplement. § 17. Le plus rusé. Peut-être faudrait-il traduire simplement : « Le plus adroit ». La faculté qu'a la seiche de projeter son encre est bien connue; et le fait était assez frappant pour ne pas échapper aux premiers observateurs ; voir aussi Cuvier, Règne animal, tome III, p. 9, article Céphalopodes. La seiche n'est pas, d'ailleurs, le seul poisson qui lance cette excrétion particulière d'un noir très-foncé. Elle se reforme.... En effet cette matière est sécrétée par une glande ; et elle s'accumule dans une sorte de sac spécial. § 18. En vue de se cacher. Cette répétition est peu utile, et ellesemble contredire en partie ce qui précède. Ses longs appendices. La seiche a huit pieds, tous à peu près égaux, très-grands en proportion du corps. Leur Iongueur et leur force en font des armes redoutables, au moyen des-quelles la seiche enlace des animaux, et fait souvent périr des nageurs; voir Cuvier, Règne animal, tome III, p. 12. Il n'hésite pat à s*en approcher. Ou peut-être aussi : « A se mettre dessus ». Il est fort ménager. Ceci semble contredire la phrase précédente, où l'on attribue si peu d'intelligence au polype. Il rejette tes coquilles. Comme ces animaux sont très-voraces, ils détruisent une grande quantité de poissons, et ils laissent les débris qu'ils ne peuvent manger. Il change sa couleur. Le fait est exaot, bien que la cause àlaquelle l'auteur l'attribue ne le soit pas. II est certain que la peau des Céphalopodes change de couleur par places et par taches, « avec une rapidité « bien supérieure a celle du cha-« méléon », dit Cuvier, toc. cit. p. 10. Il prend celle des rochers qu'il côtoie. — Il est possible que la couleur des rochers se reflète sur la peau de l'animal, sans qu'il y soit pour rien. § 19. Que la seiche en fait autant. Malgré ce qu'en dit l'auteur, la seiche a aussi cette faculté dechanger de couleur. La raie. La raie est une espèce de séla-cien, et il ne paraît pas qu'elle possède la faculté dont Aristote parle ici; du moins, la science moderne n'en fait pas mention. Nos zoologistes ont, d'ailleurs, conservé le mot grec de Rhina, que j'aurais pu reproduire ; voir Cuvier, Règne animal, t. II, p. 396. § 20. Des polypes.... Le sujet traité dans ce paragraphe et les deux suivants ne tient pas à ce qui précède, et n'a plus de rapport à l'intelligence plus ou moins développée de certains poissons. D'une année sur l'autre. Il paraît que ceci n'est pas exact. A se dissoudre et à se fondre. Il n'y a qu'un seul mot dans le texte. Je n'ai rien trouvé dans la zoologie moderne qui se rapporte à ces observations, sur la composition matérielle du polype. § 21. Une preuve. Il ne semble pas que cette preuve soit absolument décisive; et les polypes peuvent se retirer, vers cette époque, dans des lieux où l'on ne peut plus les observer. Dit-on. Ainsi, l'auteur ne fait que répéter des détails qui lui ont été rapportés par d'autres personnes ; il n'en répond pas. Ils se laissent dévorer par de petits poissons. On ne sait pas si ce. fait est bien exact § 22. Les seiches n'atteignent pas non plus la seconde année. C'est un renseignement qui η a pas été constaté par des observations récentes. II est possible, du reste, que cette phrase ne soit qu'une addition au texte, qui se hâte de revenir aux polypes. Le polype.... Voir Cuvier, Règne animal, tome III, p. 12, sur les Polypes d'Aristote. Il est certain que, sous le nom de polypes, le naturaliste grec comprend plusieurs espèces d'êtres que la science a plue tard distingués les uns des autres. Qui aille à sec. Pline répète ceci , livre IX , ch. XLVI, p. 373, édit. et trad. Littré. Sauf le cou. Ce détail n'a pas été vérifié. § 23. Quant aux conques... Schneider croyait qu'il y avait ici une lacune ; et MM. Aubert et Wimmer, partagent cette opinion. Il ne semble pas qu'elle soit très-justiflée; et il est assez simple que l'auteur passe, des polypes et des mollusques, aux testacés. Une sorte de cuirasse. Il ne semble pas que cette théorie de la formation des coquillages soit d'accord avec les théories modernes; et les commentateurs ont été généralement embarrassés pour expliquer ce passage obscur. L'auteur du reste se défend de proposer lui-même cette opinion sur la formation des conques, et il s'en réfère à ce que d'autres "prétendent ». § 24. Le polype nautile. Il faut comparer ce qui est dit ici de ce polype avec ce qu en dit Cuvier, Règne animal, tome III, p. 13. Les traits généraux de la description sont les mêmes dans les deux naturalistes, quoique Cuvier soit nécessairement beaucoup plus précis. Entre ses tentacules. L'expression est trop vague, puisque cette espèce de tissu n'est pas qu'entre deux bras, mais à l'extrémité des deux bras seulement. Aussi mince qu'une toile d'araignée. Ceci paraît exagéré. Lui font un gouvernail. Ceci au contraire parait fort exact. Il plonge dans la mer. Même remarque. Tous ces détails se retrouvent dans Cuvier, loc. cit. ; Athénée, liv. VII, p. 317, cite Aristote sur le Nautile. § 25. Sur la reproduction et la croissance de ce polype. Cuver est encore dans les mêmes douas.» et la science moderne n'a pas eu l'occasion de les dissiper par des observations directes. Le corps de l'animal ne va pas jusqu'au tond de la coquille, et il n'y est pas attaché. On pourrait croire qu'il y est comme un parasite ; mais on le trouve toujours dans la même coquille, et on n'y trouve jamais d'autre animal ; il n'y est donc pas en qualité d'étranger. II pousse comme tant d'autres coquillages. Ceci ne serait un éclaircissement véritable que si l'on savait comment les autres coquillages se forment. Quoi qu'il en soit, la description d'Aristote n'en est pas moins très-remarquable; elle prouve tout à la fois sa curiosité sagace et son exactitude. |
De l'intelligence et de l'industrie des insectes; fourmis et abeilles; guêpes et frelons; des araignées et des phalanges; nombreuses espèces d'araignées, les psylles, les loups; troisième espèce d'araignée plus habile que toutes les autres; sa manière d'ourdir sa toile avec chaîne et trame ; procédés de sa chasse; la femelle seule travaille ; le mule partage la proie ; deux autres espèces d'araignées, tissant une toile épaisse; explication de la production du fil par l'araignée; erreur de Démocrite; l'araignée attaque des animaux beaucoup plus gros qu'elle; sa guerre aux petits lézards. — Résumé. |
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1 Τῶν δ᾽ ἐντόμων ἐργατικώτατον ζῴων ἐστί, σχεδὸν δὲ καὶ πρὸς τἆλλα συγκρίνεσθαι πάντα, τό τε τῶν μυρμήκων γένος καὶ τὸ τῶν μελιττῶν, ἔτι δ᾽ ἀνθρῆναι καὶ σφῆκες καὶ πάνθ᾽ ὡς εἰπεῖν τὰ συγγενῆ τούτοις. Εἰσὶ δὲ καὶ τῶν ἀραχνίων οἱ γλαφυρώτατοι καὶ λαγαρώτατοι καὶ τεχνικώτατοι περὶ τὸν βίον. Ἡ μὲν οὖν τῶν μυρμήκων ἐργασία πᾶσίν ἐστιν ἐπιπολῆς ἰδεῖν, καὶ ὡς ἀεὶ μίαν ἀτραπὸν πάντες βαδίζουσι, καὶ τὴν ἀπόθεσιν τῆς τροφῆς καὶ ταμιείαν· ἐργάζονται γὰρ καὶ τὰς νύκτας τὰς πανσελήνους. 2 Τῶν δ᾽ ἀραχνίων καὶ τῶν φαλαγγίων ἔστι πολλὰ γένη, τῶν μὲν δηκτικῶν φαλαγγίων δύο, τὸ μὲν ἕτερον ὅμοιον τοῖς καλουμένοις λύκοις μικρὸν καὶ ποικίλον καὶ ὀξὺ καὶ πηδητικόν· καλεῖται δὲ ψύλλα· τὸ δ᾽ ἕτερον μεῖζον, τὸ μὲν χρῶμα μέλαν, τὰ δὲ σκέλη τὰ πρόσθια μακρὰ ἔχον, καὶ τῇ κινήσει νωθρὸν καὶ βαδίζον ἠρέμα καὶ οὐ κρατερὸν καὶ οὐ πηδῶν. Τὰ δ᾽ ἄλλα πάντα, ὅσα παρατίθενται οἱ φαρμακοπῶλαι, τὰ μὲν οὐδεμίαν τὰ δ᾽ ἀσθενῆ ποιεῖ τὴν δῆξιν. 623a 3 Ἄλλο δ᾽ ἐστὶ τῶν καλουμένων λύκων γένος. Τοῦτο μὲν οὖν τὸ μικρὸν οὐχ ὑφαίνει ἀράχνιον, τὸ δὲ μεῖζον τραχὺ καὶ φαῦλον πρὸς τῇ γῇ καὶ ταῖς αἱμασιαῖς· ἐπὶ τοῖς στομίοις δ᾽ ἀεὶ ποιεῖ τὸ ἀράχνιον, καὶ ἔνδον ἔχον τὰς ἀρχὰς τηρεῖ, ἕως ἂν ἐμπεσόν τι κινήσῃ· ἔπειτα προσέρχεται. Τὸ δὲ ποικίλον ὑπὸ τοῖς δένδρεσι ποιεῖται μικρὸν καὶ φαῦλον ἀράχνιον. 4 Ἄλλο δ᾽ ἐστὶ τρίτον τούτων σοφώτατον καὶ γλαφυρώτατον· ὑφαίνει γὰρ πρῶτον μὲν διατεῖναν πρὸς τὰ πέρατα πανταχόθεν, εἶτα στημονίζεται ἀπὸ τοῦ μέσου (λαμβάνει δὲ τὸ μέσον ἱκανῶς), ἐπὶ δὲ τούτοις ὥσπερ κρόκας ἐμβάλλει, εἶτα συνυφαίνει. Τὴν μὲν οὖν κοίτην καὶ τὴν ἀπόθεσιν τῆς θήρας ἄλλοθι ποιεῖται, τὴν δὲ θήραν ἐπὶ τοῦ μέσου τηροῦσα· κἄπειθ᾽ ὅταν ἐμπέσῃ τι, κινηθέντος τοῦ μέσου πρῶτον μὲν περιδεῖ καὶ περιελίττει τοῖς ἀραχνίοις, ἕως ἂν ἀχρεῖον ποιήσῃ, μετὰ δὲ ταῦτ᾽ ἀπήνεγκεν ἀραμένη, 5 καὶ ἐὰν μὲν τύχῃ πεινῶσα, ἐξεχύλισεν (αὕτη γὰρ ἡ ἀπόλαυσις), εἰ δὲ μή, πάλιν ὁρμᾷ πρὸς τὴν θήραν, ἀκεσαμένη πρῶτον τὸ διερρωγός· ἐὰν δέ τι μεταξὺ ἐμπέσῃ, πρῶτον ἐπὶ τὸ μέσον βαδίζει, κἀκεῖθεν ἐπανέρχεται πρὸς τὸ ἐμπεσὸν ὥσπερ ἀπ᾽ ἀρχῆς. Ἐὰν δέ τι λυμήνηται τοῦ ἀραχνίου, πάλιν ἄρχεται τῆς ὑφῆς καταφερομένου τοῦ ἡλίου ἢ ἀνατέλλοντος διὰ τὸ μάλιστα ἐν ταύταις ταῖς ὥραις ἐμπίπτειν τὰ θηρία. Ἐργάζεται δὲ καὶ θηρεύει ἡ θήλεια· ὁ δ᾽ ἄρρην συναπολαύει. 6 Τῶν δ᾽ ἀραχνίων τῶν γλαφυρῶν καὶ ὑφαινόντων ἀράχνιον πυκνὸν δύο ἐστὶ γένη, τὸ μὲν μεῖζον τὸ δ᾽ ἔλαττον. Τὸ μὲν οὖν μακροσκελέστερον κάτωθεν κρεμάμενον τηρεῖ, ὅπως ἂν μὴ φοβούμενα τὰ θηρία εὐλαβῆται ἀλλ᾽ ἐμπίπτῃ ἄνω (διὰ γὰρ τὸ μέγεθος οὐκ εὐκρυφές ἐστι), τὸ δὲ συμμετρότερον ἄνωθεν ἐπηλυγισάμενον τοῦ ἀραχνίου ὀπὴν μικράν. 7 Δύνανται δ᾽ ἀφιέναι οἱ ἀράχναι τὸ ἀράχνιον εὐθὺς γενόμενοι, οὐκ ἔσωθεν ὡς ὂν περίττωμα, καθάπερ φησὶ Δημόκριτος, ἀλλ᾽ ἀπὸ τοῦ σώματος οἷον φλοιόν, ἢ τὰ βάλλοντα ταῖς θριξίν, οἷον αἱ ὕστριχες. Ἐπιτίθεται δὲ καὶ περιελίττεται καὶ τοῖς μείζοσι ζῴοις, ἐπεὶ καὶ ταῖς σαύραις 624 ταῖς μικραῖς ἐπιβάλλον περὶ τὸ σώμα περιθέον ἀφίησιν, ἕως ἂν συλλάβῃ τὸ στόμα· τότε δ᾽ ἤδη δάκνει προςελθόν. 8 Καὶ περὶ μὲν τούτων τῶν ζῴων τοῦτον ἔχει τὸν τρόπον. |
1 Parmi les insectes, et l'on pourrait presque dire, parmi tous les animaux sans exception, les plus laborieux, ce sont les fourmis et les abeilles, après lesquelles on peut nommer les frelons et les guêpes, et tous les insectes de même ordre que ceux-là. On peut observer encore qu'entre les araignées, il y en a quelques-unes qui sont plus remarquables que d'autres et plus habiles aussi à trouver leur vie. Tout le monde a pu voir également les fourmis travailler à la surface du sol ; on a pu voir comment toutes suivent, sans le moindre écart, toujours le même chemin, et comment elles déposent et thésaurisent leurs provisions. Elles travaillent même de nuit, quand il fait pleine lune. 2 Les araignées et les phalanges sont de plusieurs espèces. Les phalanges qui piquent en présentent déjà deux, dont l'une ressemble à celles des araignées qu'on appelle des loups. Elle est petite, tachetée, très-vive et sautillante. On les appelle des psylles. L'autre espèce de phalange est plus grosse, de couleur noire ; elle a les pattes de devant très-longues; son mouvement est paresseux, et elle marche lentement; elle n'est pas forte et ne saute pas. Toutes les autres araignées, qu'exposent les pharmaciens, ou ne piquent pas du tout, ou ne piquent que faiblement. 3 623a Une autre espèce d'araignées, ce sont celles qu'on appelle des Loups. Elle est petite, et elle ne file pas. Une seconde, plus grande que celle-ci, file une toile épaisse et mal disposée, sur terre et sur les décom-bres. Elle place toujours sa toile près des ouvertures ; et restant en dedans à garder les bouts de sa toile, elle attend que quelque proie y produise un mouvement, en y tombant ; et ensuite, elle fond sur elle. L'araignée tachetée file sous les arbres une toile petite et mal faite .4 II est une troisième espèce beaucoup plus habile que toutes celles-là, et plus remarquable. Elle fait son tissu, en tendant tout d'abord ses fils en tous sens, aux points extrêmes qu'elle a choisis. Ensuite, elle établit sa chaîne, en partant du milieu, qu'elle sait fort bien distinguer et prendre. Sur ces premiers fils, elle jette des sortes de trames ; et enfin, elle consolide et unit le tout. Elle place ailleurs sa demeure et le dépôt de son butin; mais c'est au centre de sa toile qu'elle guette sa proie. Dès que quelque chose vient à tomber dans ses rets, et que le centre en est ébranlé, elle se hâte d'enlacer l'animal et de l'envelopper de ses fils, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus bouger; alors, elle l'emporte loin du centre, où elle l'a saisi. 5 Si elle se trouve avoir faim à ce moment, elle suce l'animal; c'est là sa jouissance; et si elle n'a pas faim, elle recommence et continue sa chasse, après avoir restauré les parties déchirées de sa toile. Si une seconde proie vient à s'y prendre, d'abord elle accourt au centre; et de là, elle revient sur l'animal, comme la première fois. Si l'on vient à endommager sa toile, elle en recommence le tissu, soit au coucher, soit au lever du soleil, parce que c'est surtout à ces deux heures-là que les animaux s'y font prendre, en y tombant. C'est, d'ailleurs, la femelle seule qui file et qui chasse ; le mâle ne fait que partager sa proie. 6 Il y a deux espèces d'araignées sans poils, et faisant une toile épaisse. L'une de ces espèces est plus grande; et l'autre, plus petite. Celle qui a les pattes plus longues fait le guet en se suspendant en bas, au bout de son fil, pour que les animaux se laissent sans crainte prendre dans la toile qui est en haut; car cette araignée ne peut pas, à cause de sa grosseur, se bien cacher. L'autre espèce, qui a les pattes moins démesurées, se tient en haut de sa toile, après y avoir organisé une. petite ouverture, où elle peut se cacher. 7 Les araignées peuvent produire leur toile aussitôt après leur naissance; mais ce n'est pas en tirant les fils de leur intérieur, comme une sorte d'excrément, ainsi que le prétend Démocrite ; c'est plutôt comme une écorce qui pousserait sur tout leur corps ; ou bien, c'est comme certains animaux, le hérisson par exemple, qui lancent leurs piquants. L'araignée attaque et même enlace des animaux beaucoup plus grands qu'elle ; c'est ainsi qu'elle se jette sur de petits 624 lézards; et que tournant autour de leur bouche, elle les enveloppe de ses fils, jusqu'à ce que leur bouche en soit tout à fait fermée ; et alors, elle les suce tout à son aise. 8 Voilà ce que nous avions à dire sur ces diverses espèces d'animaux. |
§ 1. Les fourmis et les abeilles. Il sera parlé des fourmis, et surtout des abeilles, dans le chapitre suivant, qui sera consacré presque exclusivement à ces dernières. Il sera parlé des guêpes dans le ch. xxviii, et des frelons dans le ch. xxix. Le présent chapitre ne traitera que des araignées. Entre les araignées.... les fourmis travailler. Ces idées ne se suivent pas très-régulièrement; et il semble qu'il ne devrait être question ici que des fourmis toutes seules. Toujours le même chemin. Le fait est exact ; et tout le monde en effet a pu l'observer, comme le dit l'auteur. Même de nuit. Je ne sais si le fait est certain. § 2. Les phalanges. J'ai conservé le mot grec, que la science moderne a gardé aussi pour l'ordre des Phalangides, qui est très-rapproché de celui des aranéides, ou araignées vraies. Les phalangides se tiennent cachées le jour, et ne sortent que la nuit pour capturer leur nourriture ; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 515. En présentent déjà deux. Il est remarquable qu'Aristote ait si bien distinguo les espèces de Phalangides ; la première est sans doute celle des phalangides proprement dites; et la seconde, celle des gonyleptides. Des psylles. Je n'ai pu que reproduire le nom grec, comme l'ont fait tous les commentateurs, dans l'impossibilité de préciser davantage les choses. La science moderne a distingué aussi des araignées Saltigrades, parce qu'elles sautent. Les pharmaciens. Le mot pourra sembler bien moderne; mais il répond tout à fait à l'expression du texte; et l'on voit que les pharmaciens de nos jours, qui exposent dans leurs vitrines, des animaux plus ou moins curieux, n'ont pas inventé ces exhibitions. § 3. Qu'on appelle des Loups. Il y a, dans la zoologie moderne, cette même distinction des Lycoses; voir Cuvier, Règne animal. tome IV, pp. 224 et 239. Elle ne file pas. Les Saltigrades ne filent pas non plus ; elles ne tissent pas précisément des toiles ; ce sont plutôt des sacs qu'elles fixent sur les pierres et sur les plantes ; voir M, Claus, loc. cit.. p. 521. C'est sans doute cette espèce qu'Aristote entend désigner. Près des ouvertures. C'est la traduction littérale; et le sens n'est pas douteux. Ces ouvertures ou ces bouches, comme dit le grec, sont des trous au-devant desquels l'animal tend ses rets. L'araignée tachetée. Je ne vois rien, dans la zoologie moderne, qui réponde à cette distinction; il y a diverses espèces d'araignées qui ont des yeux très-nombreux et assez régulièrement placés sur le dos ; comme Aristote ne parle pas de cette organisation si remarquable, il est possible qu il ait pris d'abord ces yeux pour des taches. § 4. Et plus remarquable. Le texte se sert ici du même mot qu'il a déjà employé au § i. Ce mot n'a pas un sens très-défini ; et il peut signifier aussi que le corps de ces araignées est poli, c'est-à-dire sans poils, ou a moins de poils que le corps de certaines autres espèces ; voir plus bas, § 6. Elle fait son tissu. Toute cette description est d'une exactitude parfaite; et Aristote avait dû observer les choses de très près pour constater, comme le fait la zoologie moderne, de grandes différences dans les toiles et dans les manœuvres des araignées. § 5. Elle suce l'animal. Les araignées ont des chélicères très-développés, et qui ont à leur extrémité une griffe mobile, où dé bouche une glande venimeuse, Ce poison cause la mort pres que subite de l'animal que l'arai gnée saisit. Les araignées sont en général très-féroces; et la femelle dévore souvent le mâle, même pendant l'accouplement ; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, pp. 515 et 516.
Le mâle ne fait que partager sa proie.
Il me semble que l'expression du texte ne peut pas avoir un autre
sens ; mais, d'après quelques com-mentateurs du Moyen-Age, il
paraîtrait que « le mâle aide la femelle à chasser la proie ».
Cette nuance est d'ailleurs peu importante. § 6 Sans poils. Voir plus haut, § 4. Le mot du texte est ici le même, si ce n'est que l'adjectif n'est plus au comparatif; mais le seus ne peut pas avoir varié pour le positif. L'une de ces espèces... L'autre espèce. La différence qu'établit l'auteur entre ces deux espèces vient surtout de la longueur des pattes. Sur ce point, je ne trouve rien d'aussi formel dans la zoologie moderne. Seulement, les Phalangides, qui peuvent se confondre aisément avec les aranéides, ont en général des pattes plus courtes; mais elles n'ont pas de filières. Peut-être, Aristote désigne-t-il par la première espèce les Tetrapneumones (quatre poumons) qui sont en effet plus grosses, mais qui, je crois, n'ont pas de poils. La seconde espèce serait celle des Dipneumones (deux poumons) sédentaires; voir la. Zoologie descriptive de M. Claus, pp. 520 et 521. D'ailleurs, les détails donnés par Aristote sont exacts et viennent d'une observation très-atten-tive. Une petite ouverture. C'est là un procédé qu'emploient plusieurs espèces d'araignées. § 7. Ainsi que le prétend Démocrite. Aristote a tort contre Démocrite ; et c'est bien en effet de leur intérieur que les araignées tirent la matière de leurs fils et de leurs toiles. L'anus est entouré de quatre à six petits mamelons ou filières, par ou sort une sécrétion des organes fileurs. Ces organes sont des glandes dont les conduits débouchent au sommet de ces filières. La substance visqueuse qui en sort se durcit promptement à l'air, et constitue des fils que les arai-gnées tissent à l'aide de leurs pattes garnies de griffes. Les fils dits de la Vierge sont l'œuvre des jeunes araignées ; voir la Zoologie descriptive de M. CIaus, p.516. Voir aussi Cuvier, Règne animal, tome IV, pp. 219 et suivantes. Beaucoup plus grands qu'elle. Ceci est très-vrai ; et il y a des araignées qui tuent de petits oiseaux ; ce sont surtout les femelles qui sont redoutables. Elle les suce. «Ou les pique ». § 8. Ces diverses espèces d'animaux. Ceci peut s'adresser tout aussi bien aux animaux dont il est question dans les chapitres précédents qu'à ceux du présent chapitre. Les chapitres qui sui-vent traitent encore des insectes et de leurs nombreuses espèces. |
De différentes espèces d'insectes qui travaillent; elles sont au nombre de neuf; des fourmis ; prodigieuse industrie des abeilles; le miel est leur nourriture ; construction des alvéoles, pour les abeilles, pour leurs Rois et pour les bourdons; procédés de construction; enduit de mytis à l'entrée de la ruche; la poix-cire; rôle des bourdons; rôle des Rois; récolte du miel; éclosion des petits; différentes espèces d'abeilles et des Rois; les voleurs; les abeilles longues; altération et destruction des gâteaux; guerre des ouvrières contre les voleurs et les bourdons ; guerre des petites abeilles contre les grosses; sortie des essaims, sous la conduite des Rois; répartition des travaux entre les ouvrières; ennemis des abeilles, dans les oiseaux et les insectes; du dard des abeilles; extrême propreté des abeilles dans leur ruche; des maladies des abeilles; leurs précautions contre le vent; différentes qualités de miel; les abeilles aiment le bruit; variations dans leur travail» leur discipline absolue; produit moyen d'une bonne ruche: pressentiments des abeilles pour le mauvais temps et la pluie; soins des éleveurs. — Résumé.
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1 Ἔστι δέ τι γένος τῶν ἐντόμων, ὃ ἑνὶ μὲν ὀνόματι ἀνώνυμόν ἐστιν, ἔχει δὲ πάντα τὴν μορφὴν συγγενικήν· ἔστι δὲ ταῦτα ὅσα κηριοποιά, οἷον μέλιτται καὶ τὰ παραπλήσια τὴν μορφήν. 2 Τούτων δ᾽ ἐστὶ γένη ἐννέα, ὧν τὰ μὲν ἓξ ἀγελαῖα, μέλιττα, βασιλεῖς τῶν μελιττῶν, κηφὴν ὁ ἐν ταῖς μελίτταις, σφὴξ ὁ ἐπέτειος, ἔτι δ᾽ ἀνθρήνη καὶ τενθρηδών· μοναδικὰ δὲ τρία, σειρὴν ὁ μικρός, φαιός, ἄλλος σειρὴν ὁ μείζων, ὁ μέλας καὶ ποικίλος, τρίτος δ᾽ ὁ καλούμενος βομβύλιος, μέγιστος τούτων. 3 Οἱ μὲν οὖν μύρμηκες θηρεύουσι μὲν οὐδέν, τὰ δὲ πεποιημένα συλλέγουσιν· οἱ δ᾽ ἀράχναι ποιοῦσι μὲν οὐδὲν οὐδ᾽ ἀποτίθενται, θηρεύουσι δὲ μόνον τὴν τροφήν· τῶν δ᾽ ἐννέα γενῶν τῶν εἰρημένων περὶ μὲν τῶν λοιπῶν ὕστερον λεχθήσεται, αἱ δὲ μέλιτται θηρεύουσι μὲν οὐδέν, αὐταὶ δὲ ποιοῦνται καὶ ἀποτίθενται· 4 ἔστι γὰρ αὐταῖς τὸ μέλι τροφή. Δῆλον δὲ ποιοῦσιν, ὅταν τὰ κηρία ἐπιχειρῶσιν οἱ μελιττουργοὶ ἐξαιρεῖν· θυμιώμεναι γὰρ καὶ σφόδρα πονοῦσαι ὑπὸ τοῦ καπνοῦ τότε μάλιστα τὸ μέλι ἐσθίουσιν, ἐν δὲ τῷ ἄλλῳ χρόνῳ οὐ σφόδρα ὁρῶνται, ὡς φειδόμεναι καὶ ἀποτιθέμεναι τροφῆς χάριν. 5 Ἔστι δ᾽ αὐταῖς καὶ ἄλλη τροφή, ἣν καλοῦσί τινες κήρινθον· ἔστι δὲ τοῦτο ὑποδεέστερον καὶ γλυκύτητα συκώδη ἔχον, κομίζουσι δὲ τοῦτο τοῖς σκέλεσι καθάπερ καὶ τὸν κηρόν. 6 Ἔστι δὲ περὶ τὴν ἐργασίαν αὐτῶν καὶ τὸν βίον πολλὴ ποικιλία. Ἐπειδὰν γὰρ παραδοθῇ αὐταῖς καθαρὸν τὸ σμῆνος, οἰκοδομοῦσι τὰ κηρία, φέρουσαι τῶν τ᾽ ἄλλων ἀνθέων καὶ ἀπὸ τῶν δένδρων τὰ δάκρυα, ἰτέας τε καὶ πτελέας καὶ ἄλλων τῶν κολλωδεστάτων. Τούτῳ δὲ καὶ τὸ ἔδαφος διαχρίουσι τῶν ἄλλων θηρίων ἕνεκεν· καλοῦσι δ᾽ οἱ μελιττουργοὶ τοῦτο κόλλησιν καὶ τὰς εἰσόδους δὲ παροικοδομοῦσιν, ἐὰν εὐρεῖαι ὦσιν. 7 Πλάττουσι δὲ κηρία πρῶτον ἐν οἷς αὐταὶ γίνονται, εἶτ᾽ ἐν οἷς οἱ καλούμενοι βασιλεῖς καὶ τὰ κηφήνια. Τὰ μὲν οὖν αὑτῶν ἀεὶ 624a πλάττουσι, τὰ δὲ τῶν βασιλέων ὅταν ᾖ πολυγονία, τὰ δὲ κηφήνια ἐὰν μέλιτος ἀφθονία ἐπισημαίνῃ. Πλάττουσι δὲ τὰ μὲν τῶν βασιλέων πρὸς τοῖς αὑτῶν (μικρὰ δ᾽ ἐστὶ ταῦτα), τὰ δὲ κηφήνια πρὸς αὐτά· ἐλάττω δ᾽ ἐστὶ ταῦτα τῷ μεγέθει τῶν μελιττίων. 8 Ἄρχονται δὲ τῶν ἱστῶν ἄνωθεν ἀπὸ τῆς ὀροφῆς τοῦ σμήνους, καὶ κάτω συνυφεῖς ποιοῦσιν ἕως τοῦ ἐδάφους ἱστοὺς πολλούς. Αἱ δὲ θυρίδες καὶ αἱ τοῦ μέλιτος καὶ τῶν σχαδόνων ἀμφίστομοι· περὶ γὰρ μίαν βάσιν δύο θυρίδες εἰσίν, ὥσπερ ἡ τῶν ἀμφικυπέλλων, ἡ μὲν ἐντὸς ἡ δ᾽ ἐκτός. Αἱ δὲ περὶ τὰς ἀρχὰς τῶν κηρίων πρὸς τὰ σμήνη συνύφειαι, ὅσον ἐπὶ δύο ἢ τρεῖς στίχους κύκλῳ, βραχεῖαι καὶ κεναὶ μέλιτος· πληρέστερα δὲ τῶν κηρίων τὰ μάλιστα τῷ κηρῷ καταπεπλασμένα. 9 Περὶ δὲ τὸ στόμα τοῦ σμήνους τὸ μὲν πρῶτον τῆς εἰσδύσεως περιαλήλιπται μίτυϊ· τοῦτο δ᾽ ἐστὶ μέλαν ἱκανῶς, ὥσπερ ἀποκάθαρμ᾽ αὐταῖς τοῦ κηροῦ, καὶ τὴν ὀσμὴν δριμύ, φάρμακον δ᾽ ἐστὶ τυμμάτων καὶ τῶν τοιούτων ἐμπυημάτων· ἡ δὲ συνεχὴς ἀλοιφὴ τούτῳ πισσόκηρος, ἀμβλύτερον καὶ ἧττον φαρμακῶδες τῆς μίτυος. 10 Λέγουσι δέ τινες τοὺς κηφῆνας κηρία μὲν πλάττειν καθ᾽ αὑτοὺς καὶ ἐν τῷ αὐτῷ σμήνει καὶ ἐν τῷ ἑνὶ κηρίῳ μεριζομένους πρὸς τὰς μελίττας, μελιτουργεῖν μέντοι οὐδέν, ἀλλὰ τρέφεσθαι τῷ τῶν μελιττῶν καὶ αὐτοὺς καὶ τοὺς νεοττούς. Διατρίβουσι δ᾽ οἱ κηφῆνες τὰ μὲν πολλὰ ἔνδον, ἐὰν δ᾽ ἐκπετασθῶσι, προσφέρονται ῥύβδην ἄνω πρὸς τὸν οὐρανόν, ἐπιδινοῦντες αὑτοὺς καὶ ὥσπερ ἀπογυμνάζοντες· ὅταν δὲ τοῦτο δράσωσι, πάλιν εἰςελθόντες εὐωχοῦνται. 11 Οἱ δὲ βασιλεῖς οὐ πέτονται ἔξω, ἐὰν μὴ μετὰ ὅλου τοῦ ἑσμοῦ, οὔτ᾽ ἐπὶ βοσκὴν οὔτ᾽ ἄλλως. Φασὶ δὲ καὶ ἐὰν ἀποπλανηθῇ ὁ ἀφεσμός, ἀνιχνευούσας μεταθεῖν ἕως ἂν εὕρωσι τὸν ἡγεμόνα τῇ ὀσμῇ. Λέγεται δὲ καὶ φέρεσθαι αὐτὸν ὑπὸ τοῦ ἑσμοῦ, ὅταν πέτεσθαι μὴ δύνηται· καὶ ἐὰν ἀπόληται, ἀπόλλυσθαι τὸν ἀφεσμόν· ἐὰν δ᾽ ἄρα χρόνον τινὰ διαμείνωνσι καὶ κηρία ποιήσωσι, μέλι οὐκ ἐγγίνεσθαι καὶ αὐτὰς ταχὺ ἀπόλλυσθαι. 12 Τὸν δὲ κηρὸν ἀναλαμβάνουσιν αἱ μέλισσαι ἀριχώμεναι πρὸς τὰ βρύα ὀξέως τοῖς ἔμπροσθεν ποσί· 625 τούτους δ᾽ ἐκμάττουσιν εἰς τοὺς μέσους, τοὺς δὲ μέσους εἰς τὰ βλαισὰ τῶν ὀπισθίων· καὶ οὕτω γεμισθεῖσαι ἀποπέτονται, καὶ δῆλαί εἰσι βαρυνόμεναι. Καθ᾽ ἑκάστην δὲ πτῆσιν οὐ βαδίζει ἡ μέλιττα ἐφ᾽ ἕτερα τῷ εἴδει ἄνθη, οἷον ἀπὸ ἴου ἐπὶ ἴον, καὶ οὐ θιγγάνει ἄλλου γε, ἕως ἂν εἰς τὸ σμῆνος εἰσπετασθῇ. Ὅταν δ᾽ εἰς τὸ σμῆνος ἀφίκωνται, ἀποσείονται, καὶ παρακολουθοῦσιν ἑκάστῃ τρεῖς ἢ τέτταρες. 13 Τὸ δὲ λαμβανόμενον οὐ ῥᾴδιόν ἐστιν ἰδεῖν· οὐδὲ τὴν ἐργασίαν ὅντινα τρόπον ποιοῦνται, οὐκ ὦπται· τοῦ δὲ κηροῦ ἡ ἀνάληψις τεθεώρηται ἐπὶ τῶν ἐλαιῶν, διὰ πυκνότητα τῶν φύλλων ἐν ταὐτῷ διαμενουσῶν πλείω χρόνον. 14 Μετὰ δὲ τοῦτο νεοττεύουσιν. Οὐδὲν δὲ κωλύει ἐν τῷ αὐτῷ κηρίῳ εἶναι νεοττοὺς καὶ μέλι καὶ κηφῆνας. Ἐὰν μὲν οὖν ὁ ἡγεμὼν ζῇ, χωρίς φασι τοὺς κηφῆνας γίνεσθαι, εἰ δὲ μή, ἐν τοῖς τῶν μελιττῶν κυττάροις γεννᾶσθαι ὑπὸ τῶν μελιττῶν, καὶ γίνεσθαι τούτους θυμικωτέρους· διὸ καὶ καλεῖσθαι κεντρωτούς, οὐκ ἔχοντας κέντρον, ἀλλ᾽ ὅτι βούλονται μὲν οὐ δύνανται δὲ βάλλειν. Εἰσὶ δὲ μείζους οἱ τῶν κηφήνων κύτταροι. Ἀναπλάττουσι δ᾽ ὁτὲ μὲν καὶ αὐτὰ καθ᾽ αὑτὰ τὰ κηρία τὰ τῶν κηφήνων, ὡς ἐπὶ τὸ πολὺ δ᾽ ἐν τοῖς τῶν μελιττῶν· διὸ καὶ ἀποτέμνουσιν. 15 Εἰσὶ δὲ γένη τῶν μελιττῶν πλείω, καθάπερ εἴρηται πρότερον, δύο μὲν ἡγεμόνων, ὁ μὲν βελτίων πυρρός, ὁ δ᾽ ἕτερος μέλας καὶ ποικιλώτερος, τὸ δὲ μέγεθος διπλάσιος τῆς χρηστῆς μελίττης. Ἡ δ᾽ ἀρίστη μικρά, στρογγύλη καὶ ποικίλη, ἄλλη μακρά, ὁμοία τῇ ἀνθρήνῃ. Ἕτερος ὁ φὼρ καλούμενος, μέλας, πλατυγάστωρ. Ἔτι δ᾽ ὁ κηφήν· οὗτος μέγιστος πάντων, ἄκεντρος δὲ καὶ νωθρός. 16 Διαφέρουσι δ᾽ αἱ γινόμεναι τῶν μελιττῶν αἵ τ᾽ ἀπὸ τῶν τὰ ἥμερα νεμομένων καὶ ἀπὸ τῶν τὰ ὀρεινά· εἰσὶ γὰρ αἱ ἀπὸ τῶν ὑλονόμων δασύτεραι καὶ ἐλάττους καὶ ἐργατικώτεραι καὶ χαλεπώτεραι. Αἱ μὲν οὖν χρησταὶ μέλιτται ἐργάζονται τά τε κηρία ὁμαλὰ καὶ τὸ ἐπιπολῆς κάλυμμα πᾶν λεῖον, ἔτι δ᾽ ἓν εἶδος τοῦ κηρίου, οἷον ἅπαν μέλι ἢ νεοττοὺς ἢ κηφῆνας· ἐὰν δὲ συμβῇ ὥστ᾽ ἐν τῷ αὐτῷ κηρίῳ ἅπαντα ποιεῖν αὐτά, ἔσται ἐφεξῆς ἓν εἶδος εἰργασμένον διὰ τέλους. 625a 17 Αἱ δὲ μακραὶ τά τε κηρία ποιοῦσιν ἀνώμαλα καὶ τὸ κάλυμμα ἀνῳδηκός, ὅμοιον τῷ τῆς ἀνθρήνης, ἔτι δὲ τὸν γόνον καὶ τἆλλα οὐ τεταγμένα ἀλλ᾽ ὡς ἂν τύχῃ· γίνονται δ᾽ ἐξ αὐτῶν οἵ τε πονηροὶ ἡγεμόνες καὶ κηφῆνες πολλοὶ καὶ οἱ φῶρες καλούμενοι, μέλι δ᾽ ἢ πάνυ βραχὺ ἢ οὐδέν. 18 Ἐπικάθηνται δ᾽ ἐπὶ τοῖς κηρίοις αἱ μέλιτται καὶ συμπέττουσιν· ἐὰν δὲ τοῦτο μὴ ποιῶσι, φθείρεσθαί φασι τὰ κηρία καὶ ἀραχνιοῦσθαι. Καὶ ἐὰν μὲν τὸ λοιπὸν δύνωνται κατέχειν ἐπικαθήμεναι, τοῦθ᾽ ὥσπερ ἔκβρωμα γίνεται, εἰ δὲ μή, ἀπόλλυται ὅλα. Γίνεται δὲ σκωλήκια ἐν τοῖς φθειρομένοις, ἃ πτερούμενα ἐκπέταται. Καὶ τὰ πίπτοντα δὲ τῶν κηρίων ὀρθοῦσιν αἱ μέλιτται, καὶ ὑφιστᾶσιν ἐρείσματα, ὅπως ἂν δύνωνται ὑπιέναι· ὅταν γὰρ μὴ ἔχωσιν ὁδὸν ᾗ προσπορεύσονται, οὐ προσκαθίζουσιν, εἶτ᾽ ἀραχνιοῦται. 19 Τοῦ δὲ φωρὸς καὶ κηφῆνος γενομένων οὐδέν ἐστιν ἔργον, τὰ δὲ τῶν ἄλλων βλάπτουσιν. Ἁλισκόμενοι δὲ θνήσκουσιν ὑπὸ τῶν χρηστῶν μελιττῶν. Κτείνουσι δ᾽ αὗται σφόδρα καὶ τῶν ἡγεμόνων τοὺς πολλούς, καὶ μᾶλλον τοὺς πονηρούς, ἵνα μὴ πολλοὶ ὄντες διασπῶσι τὸν ἑσμόν. Κτείνουσι δὲ μάλιστα, ὅταν μὴ πολύγονον ᾖ τὸ σμῆνος μηδὲ ἀφέσεις μέλλωσι γίνεσθαι· ἐν γὰρ τούτοις τοῖς καιροῖς καὶ τὰ κηρία διαφθείρουσι τὰ τῶν βασιλέων, ἐὰν ᾖ παρεσκευασμένα, ὡς ἐξαγωγέων ὄντων. 20 Διαφθείρουσι δὲ καὶ τὰ τῶν κηφήνων, ἐὰν ὑποφαίνῃ ἀπορία μέλιτος καὶ μὴ εὐμελιτῇ τὰ σμήνη· καὶ τοῖς ἐξαιροῦσι περὶ τοῦ μέλιτος τότε μάχονται μάλιστα, καὶ τοὺς ὑπάρχοντας τῶν κηφήνων ἐκβάλλουσι, καὶ πολλάκις ὁρῶνται ἐν τῷ τεύχει ἀποκαθήμεναι. 21 Πολεμοῦσι δὲ σφόδρα αἱ μικραὶ τῷ γένει τῷ μακρῷ, καὶ πειρῶνται ἐκβάλλειν ἐκ τῶν σμηνῶν· κἂν ἐπικρατήσωσι, τοῦτο δοκεῖ ὑπερβολῇ γίνεσθαι ἀγαθὸν σμῆνος. Αἱ δ᾽ ἕτεραι ἂν γένωνται αὐταὶ ἐφ᾽ ἑαυτῶν, ἀργοῦσί τε καὶ τελέως οὐδὲν ποιοῦσιν ἀγαθόν, ἀπόλλυνται δὲ καὶ αὐταὶ πρὸ τοῦ φθινοπώρου. Ὅσας δὲ κτείνουσιν αἱ χρησταὶ μέλιτται, πειρῶνται μὲν ἔξω τοῦ σμήνους τοῦτο πράττειν· ἐὰν δ᾽ ἔσω τις ἀποθάνῃ, ἐξάγουσιν ὁμοίως. 22 Οἱ δὲ φῶρες καλούμενοι κακουργοῦσι μὲν καὶ 626 τὰ παρ᾽ αὑτοῖς κηρία, εἰσέρχονται δέ, ἐὰν λάθωσι, καὶ εἰς τὰ ἀλλότρια· ἐὰν δὲ ληφθῶσι, θνήσκουσιν. Ἔργον δ᾽ ἐστὶ λαθεῖν· ἐπί τε γὰρ εἰσόδῳ ἑκάστῃ φύλακές εἰσιν, αὐτός τε ἐὰν εἰσελθὼν λάθῃ, διὰ τὸ ὑπερπεπλῆσθαι οὐ δύναται πέτεσθαι, ἀλλὰ πρὸ τοῦ σμήνους κυλίεται, ὥστ᾽ ἔργον ἐστὶν αὐτῷ ἐκφυγεῖν. 23 Οἱ δὲ βασιλεῖς αὐτοὶ μὲν οὐχ ὁρῶνται ἔξω ἄλλως ἢ μετ᾽ ἀφέσεως· ἐν δὲ ταῖς ἀφέσεσιν αἱ λοιπαὶ περὶ τοῦτον συνεσπειραμένοι φαίνονται. Ὅταν δ᾽ ἄφεσις μέλλῃ γίνεσθαι, φωνὴ μονῶτις καὶ ἴδιος γίνεται ἐπί τινας ἡμέρας, καὶ πρὸ δύο ἢ τριῶν ἡμερῶν ὀλίγαι πέτονται περὶ τὸ σμῆνος· εἰ δὲ γίνεται καὶ ὁ βασιλεὺς ἐν ταύταις, οὐκ ὦπταί πω διὰ τὸ μὴ ῥᾴδιον εἶναι. Ὅταν δ᾽ ἀθροισθῶσιν, ἀποπέτονται καὶ χωρίζονται καθ᾽ ἕκαστον τῶν βασιλέων αἱ ἄλλαι· ἐὰν δὲ τύχωσιν ὀλίγαι πολλαῖς ἐγγὺς καθεζόμεναι, μετανίστανται αἱ ὀλίγαι πρὸς τὰς πολλάς, καὶ τὸν βασιλέα ὃν ἀπέλιπον, ἐὰν συνακολουθήσῃ, διαφθείρουσιν. 24 Τὰ μὲν οὖν περὶ τὴν ἀπόλειψιν καὶ ἄφεσιν τοῦτον συμβαίνει γίνεσθαι τὸν τρόπον. 25 Εἰσὶ δ᾽ αὐταῖς τεταγμέναι ἐφ᾽ ἕκαστον τῶν ἔργων, οἷον αἱ μὲν ἀνθοφοροῦσιν, αἱ δ᾽ ὑδροφοροῦσιν, αἱ δὲ λεαίνουσι καὶ κατορθοῦσι τὰ κηρία. Φέρει δ᾽ ὕδωρ, ὅταν τεκνοτροφῇ. Πρὸς σάρκα δ᾽ οὐδενὸς καθίζει, οὐδ᾽ ὀψοφαγεῖ. Χρόνος δ᾽ αὐταῖς οὐκ ἔστιν εἰθισμένος ἀφ᾽ ὅτου ἄρχονται ἐργάζεσθαι· ἀλλ᾽ ἐὰν τἀπιτήδεια ἔχωσι καὶ εὖ διάγωσι, μᾶλλον ἐν ὥρᾳ τοῦ ἔτους ἐγχειροῦσι τῇ ἐργασίᾳ, καὶ ὅταν εὐδία ᾖ, συνεχῶς ἐργάζονται. 26 Καὶ εὐθὺς δὲ νέα οὖσα, ὅταν ἐκδύῃ, ἐργάζεται τριταία, ἐὰν ἔχῃ τροφήν. Καὶ ὅταν ἑσμὸς προκάθηται, ἀποτρέπονται ἔνιαι ἐπὶ τροφήν, εἶτ᾽ ἐπανέρχονται πάλιν. Ἐν δὲ τοῖς εὐθηνοῦσι τῶν σμηνῶν ἐκλείπει ὁ γόνος τῶν μελιττῶν περὶ τετταράκονθ᾽ ἡμέρας μόνον τὰς μετὰ χειμερινὰς τροπάς. Ἐπειδὰν δ᾽ ηὐξημένοι ὦσιν οἱ νεοττοί, τροφὴν αὐτοῖς παραθεῖσαι καταχρίουσιν· ὅταν δ᾽ ᾖ δυνατός, αὐτὸς διελὼν τὸ κάλυμμα ἐξέρχεται. 27 Τὰ δὲ γινόμενα θηρία ἐν τοῖς σμήνεσι καὶ λυμαινόμενα τὰ κηρία αἱ μὲν χρησταὶ μέλιτται ἐκκαθαίρουσιν, αἱ δ᾽ ἕτεραι διὰ κακίαν περιορῶσιν ἀπολλύμενα τὰ ἔργα αὐτῶν. 626a Ὅταν δὲ τὰ κηρία ἐξαιρῶσιν οἱ μελιττουργοί, ἀπολείπουσιν αὐταῖς τροφὴν διὰ χειμῶνος, ἣ ἐὰν μὲν διαρκὴς ᾖ, σώζεται τὸ σμῆνος, εἰ δὲ μή, ἐὰν μὲν χειμὼν ᾖ, αὐτοῦ θνήσκουσιν, εὐδιῶν δ᾽ οὐσῶν ἐκλείπουσι τὸ σμῆνος. 28 Τροφῇ δὲ χρῶνται μέλιτι καὶ θέρους καὶ χειμῶνος· τίθενται δὲ καὶ ἄλλην τροφὴν ἐμφερῆ τῷ κηρῷ τὴν σκληρότητα, ἣν ὀνομάζουσί τινες σανδαράκην. 29 Ἀδικοῦσι δ᾽ αὐτὰς μάλιστα οἵ τε σφῆκες καὶ οἱ αἰγίθαλοι καλούμενοι τὰ ὄρνεα, ἔτι δὲ χελιδὼν καὶ μέροψ. Θηρεύουσι δὲ καὶ οἱ τελματιαῖοι βάτραχοι πρὸς τὸ ὕδωρ αὐτὰς ἀπαντώσας· διόπερ καὶ τούτους οἱ μελισσεῖς ἐκ τῶν τελμάτων, ἀφ᾽ ὧν ὑδρεύονται αἱ μέλιτται, θηρεύουσι, καὶ τὰς σφηκίας καὶ τὰς χελιδόνας τὰς πλησίον τῶν σμηνῶν ἐξαιροῦσι, καὶ τὰς τῶν μερόπων νεοττιάς. Οὐδὲν δὲ φεύγουσι τῶν ζῴων ἀλλ᾽ ἢ ἑαυτάς. Ἡ δὲ μάχη αὐτῶν ἐστὶ καὶ πρὸς αὑτὰς καὶ πρὸς τοὺς σφῆκας· καὶ ἔξω μὲν οὔτ᾽ ἀλλήλας ἀδικοῦσιν οὔτε τῶν ἄλλων οὐδέν, τὰ δὲ πρὸς τῷ σμήνει ἀποκτείνουσιν, ὧν ἂν κρατήσωσιν. 30 Αἱ δὲ τύπτουσαι ἀπόλλυνται διὰ τὸ μὴ δύνασθαι τὸ κέντρον ἄνευ τοῦ ἐντέρου ἐξαιρεῖσθαι· πολλάκις γὰρ σώζεται, ἐὰν ὁ πληγεὶς ἐπιμελῆται καὶ τὸ κέντρον ἐκθλίψῃ· τὸ δὲ κέντρον ἀποβαλοῦσα ἡ μέλιττα ἀποθνήσκει. Κτείνουσι δὲ βάλλουσαι τὰ μεγάλα τῶν ζῴων, οἷον ἵππος ἤδη ἀπέθανεν ὑπὸ μελιττῶν. 31 Ἥκιστα δὲ χαλεπαίνουσιν οἱ ἡγεμόνες καὶ τύπτουσιν. Τὰς δ᾽ ἀποθνησκούσας τῶν μελιττῶν ἐκκομίζουσιν ἔξω. Καὶ τἆλλα δὲ καθαριώτατόν ἐστι τὸ ζῷον· διὸ καὶ τὸ περίττωμα πολλάκις ἀφιᾶσιν ἀποπετόμεναι, διὰ τὸ δυσῶδες εἶναι. Δυσχεραίνουσι δ᾽, ὥσπερ εἴρηται, ταῖς δυσώδεσιν ὀσμαῖς καὶ ταῖς τῶν μύρων· διὸ καὶ τοὺς χρωμένους αὐτοῖς τύπτουσιν. 32 Ἀπόλλυνται δὲ διά τ᾽ ἄλλα συμπτώματα, καὶ ὅταν οἱ ἡγεμόνες πολλοὶ γενόμενοι ἕκαστος αὐτῶν μέρος ἀπαγάγῃ. Ἀπόλλυσι δὲ καὶ ὁ φρῦνος τὰς μελίττας· ἐπὶ τὰς εἰσόδους γὰρ ἐλθὼν φυσᾷ τε καὶ ἐπιτηρῶν ἐκπετομένας κατεσθίει· ὑπὸ μὲν οὖν τῶν μελιττῶν οὐδὲν δύναται κακὸν πάσχειν, ὁ δ᾽ ἐπιμελόμενος τῶν σμηνῶν κτείνει αὐτόν. 627 33 Τὸ δὲ γένος τὸ τῶν μελιττῶν ὃ εἴρηται ὅτι πονηρόν τε καὶ τραχέα τὰ κηρία ἐργάζεται, εἰσί τινες τῶν μελιττουργῶν οἵ φασι τὰς νέας μάλιστα τοῦτο ποιεῖν δι᾽ ἀνεπιστημοσύνην· νέαι δ᾽ εἰσὶν αἱ ἐπέτειοι. Οὐχ ὁμοίως δ᾽ οὐδὲ κεντοῦσιν αἱ νέαι· διὸ οἱ ἑσμοὶ φέρονται· εἰσὶ γὰρ νέων μελιττῶν. Ὅταν δ᾽ ὑπολίπῃ τὸ μέλι, τοὺς κηφῆνας ἐκ-βάλλουσι, καὶ παραβάλλουσι σῦκα καὶ τὰ γλυκέα αὐταῖς. 34 Τῶν δὲ μελιττῶν αἱ μὲν πρεσβύτεραι εἴσω ἐργάζονται, καὶ δασεῖαί εἰσι διὰ τὸ εἴσω μένειν, αἱ δὲ νέαι ἔξωθεν φέρουσι καὶ εἰσὶ λειότεραι. Καὶ τοὺς κηφῆνας δ᾽ ἀποκτείνουσιν, ὅταν μηκέτι χωρῇ αὐταῖς ἐργαζομέναις· εἰσὶ δ᾽ ἐν μυχῷ τοῦ σμήνους. Ἤδη δὲ νοσήσαντός τινος σμήνους ἦλθόν τινες ἐπ᾽ ἀλλότριον, καὶ μαχόμεναι νικῶσαι ἐξέφερον τὸ μέλι· ἐπεὶ δ᾽ ἀπέκτεινεν ὁ μελιττουργός, οὕτως ἐπεξῄεσαν αἱ ἕτεραι καὶ ἠμύνοντο, καὶ τὸν ἄνθρωπον οὐκ ἔτυπτον. 35 Τὰ δὲ νοσήματα ἐμπίπτει μάλιστα εἰς τὰ εὐθηνοῦντα τῶν σμηνῶν, ὅ τε καλούμενος κλῆρος· 36 τοῦτο γίνεται ἐν τῷ ἐδάφει σκωλήκια μικρά, ἀφ᾽ ὧν αὐξανομένων ὥσπερ ἀράχνια κατίσχει ὅλον τὸ σμῆνος, καὶ σήπεται τὰ κηρία· ἄλλο δὲ νόσημα οἷον ἀργία τις γίνεται τῶν μελιττῶν καὶ δυσωδία τῶν σμηνῶν. Νομὴ δὲ ταῖς μελίτταις τὸ θύμον· ἄμεινον δὲ τὸ λευκὸν τοῦ ἐρυθροῦ. Τόπος δ᾽ ἐν τῷ πνίγει μὴ ἀλεεινός, ἐν δὲ τῷ χειμῶνι ἀλεεινός. Νοσοῦσι δὲ μάλιστα, ὅταν ἐρυσιβώδη ἐργάζωνται ὕλην. 37 Ὅταν δ᾽ ἄνεμος ᾖ μέγας, φέρουσι λίθον ἐφ᾽ ἑαυταῖς ἕρμα πρὸς τὸ πνεῦμα. Πίνουσι δ᾽, ἂν μὲν ᾖ ποταμὸς πλησίον, οὐδαμόθεν ἄλλοθεν ἢ ἐντεῦθεν, θέμεναι τὸ ἄχθος πρῶτον· ἐὰν δὲ μὴ ᾖ, ἑτέρωθεν πίνουσαι ἀνεμοῦσι τὸ μέλι, καὶ εὐθὺς ἐπ᾽ ἔργον πορεύονται. 38 Τῇ δὲ τοῦ μέλιτος ἐργασίᾳ διττοὶ καιροί εἰσίν, ἔαρ καὶ μετόπωρον· ἥδιον δὲ καὶ λευκότερον καὶ τὸ σύνολον κάλλιόν ἐστι τὸ ἐαρινὸν τοῦ μετοπωρινοῦ. Μέλι δὲ κάλλιον γίνεται ἐκ νέου κηροῦ καὶ ἐκ μόσχου· τὸ δὲ πυρρὸν αἴσχιον διὰ τὸ κηρίον· διαφθείρεται γὰρ ὥσπερ οἶνος ὑπ᾽ ἀγγείου· διὸ δεῖ ξηραίνειν αὐτό. 627a 39 Ὅταν δὲ τὸ θύμον ἀνθῇ καὶ πλῆρες γίνηται τὸ κηρίον, οὐ πήγνυται τοῦτο. Ἔστι δὲ καλὸν τὸ χρυσοειδές· τὸ δὲ λευκὸν οὐκ ἐκ θύμου εἰλικρινοῦς, ἀγαθὸν δὲ πρὸς ὀφθαλμοὺς καὶ ἕλκη. Τοῦ δὲ μέλιτος τὸ μὲν ἀσθενὲς ἀεὶ ἄνω ἐπιπλάζει, ὃ δεῖ ἀφαιρεῖν, τὸ δὲ καθαρὸν κάτω. 40 Ὅταν δ᾽ ἡ ὕλη ἀνθῇ, κηρὸν ἐργάζονται· διὸ ἐκ τοῦ σίμβλου τότ᾽ ἐξαιρετέον τὸν κηρόν· ἐργάζονται γὰρ εὐθύς. Ἀφ᾽ ὧν δὲ φέρουσιν, ἔστι τάδε, ἀτρακτυλλίς, μελίλωτον, ἀσφόδελος, μυρρίνη, φλεώς, ἄγνος, σπάρτον. Ὅταν δὲ τὸ θύμον ἐργάζωνται, ὕδωρ μιγνύουσι πρὶν τὸ κηρίον καταλείφειν. 41 Ἀφοδεύουσι δ᾽ αἱ μέλιτται πᾶσαι ἢ ἀποπετόμεναι, ὥσπερ εἴρηται, ἢ εἰς ἓν κηρίον. Εἰσὶ δ᾽ αἱ μικραὶ ἐργάτιδες μᾶλλον τῶν μεγάλων, ὥσπερ εἴρηται, ἔχουσι δὲ τὰ πτερὰ περιτετριμμένα καὶ χροιὰν μέλαιναν, καὶ ἐπικεκαυμέναι· αἱ δὲ φαναὶ καὶ λαμπραί, ὥσπερ γυναῖκες ἀργαί. 42 Δοκοῦσι δὲ χαίρειν αἱ μέλιτται καὶ τῷ κρότῳ, διὸ καὶ κροτοῦντές φασιν ἀθροίζειν αὐτὰς εἰς τὸ σμῆνος ὀστράκοις τε καὶ ψήφοις· ἔστι μέντοι ἄδηλον ὅλως εἴ τι ἀκούουσιν, καὶ πότερον δι᾽ ἡδονὴν τοῦτο ποιοῦσιν ἢ διὰ φόβον. Ἐξελαύνουσι δὲ καὶ τὰς ἀργὰς αἱ μέλιτται καὶ τὰς μὴ φειδομένας. Διῄρηνται δὲ τὰ ἔργα, ὥσπερ εἴρηται πρότερον, καὶ αἱ μὲν κηρὸν ἐργάζονται, αἱ δὲ τὸ μέλι, αἱ δ᾽ ἐριθάκην· καὶ αἱ μὲν πλάττουσι κηρία, αἱ δὲ ὕδωρ φέρουσιν εἰς τοὺς κυττάρους καὶ μιγνύουσι τῷ μέλιτι, αἱ δ᾽ ἐπ᾽ ἔργον ἔρχονται. 43 Ὄρθριαι δὲ σιωπῶσιν, ἕως ἂν μία ἐγείρῃ βομβήσασα δὶς ἢ τρίς· τότε δ᾽ ἐπ᾽ ἔργον ἀθρόαι πέτονται, καὶ ἐλθοῦσαι πάλιν θορυβοῦσι τὸ πρῶτον, κατὰ μικρὸν δ᾽ ἧττον, ἕως ἂν μία περιπετομένη βομβήσῃ, ὥσπερ σημαίνουσα καθεύδειν· εἶτ᾽ ἐξαπίνης σιωπῶσιν. 44 Διαγινώσκεται δ᾽ ἰσχύειν τὸ σμῆνος τῷ τὸν ψόφον εἶναι πολὺν καὶ κινεῖσθαι ἐξιούσας καὶ εἰσιούσας· τότε γὰρ σχαδόνας ἐργάζονται. Πεινῶσι δὲ μάλισθ᾽ ἡνίκ᾽ ἂν ἄρχωνται ἐκ τοῦ χειμῶνος. Ἀργότεραι δὲ γίνονται, ἐὰν πλεῖόν τις καταλίπῃ μέλι βλίττων· ἀλλὰ δεῖ πρὸς τὸ πλῆθος καταλείπειν τὰ κηρία· ἀθυμότερον δ᾽ 628 ἐργάζονται κἂν ἐλάττω καταλειφθῇ. Ἀργότεραι δὲ γίνονται κἂν μέγα τὸ κυψέλιον ᾖ· ἀθυμότερον γὰρ πονοῦσιν. 45 Βλίττεται δὲ σμῆνος χοᾶ ἢ τρία ἡμίχοα, τὰ δ᾽ εὐθηνοῦντα δύο χοᾶς ἢ πέντε ἡμίχοα· τρεῖς δὲ χοᾶς ὀλίγα. Πολέμιον δὲ πρόβατον ταῖς μελίτταις, καὶ οἱ σφῆκες, ὥσπερ εἴρηται καὶ πρότερον· θηρεύουσι δὲ τούτους οἱ μελιττουργοί, λοπάδα τιθέντες καὶ κρέας εἰς αὐτὴν ἐμβάλλοντες· ὅταν δὲ πολλοὶ ἐμπίπτωσιν, ἐπὶ τὸ πῦρ πωμάσαντες ἐπιτιθέασιν. Κηφῆνες δ᾽ ὀλίγοι ἐνόντες ὠφελοῦσι τὸ σμῆνος· ἐργατικωτέρας γὰρ ποιοῦσι τὰς μελίττας. 46 Προγινώσκουσι δὲ καὶ χειμῶνα καὶ ὕδωρ αἱ μέλιτται· σημεῖον δέ, οὐκ ἀποπέτονται γὰρ ἀλλ᾽ ἐν τῇ εὐδίᾳ αὐτοῦ ἀνειλοῦνται, ᾧ γινώσκουσιν οἱ μελιττουργοὶ ὅτι χειμῶνα προσδέχονται. 47 Ὅταν δὲ κρέμωνται ἐξ ἀλλήλων ἐν τῷ σμήνει, σημεῖον γίνεται τοῦτο ὅτι ἀπολείψει τὸ σμῆνος. Ἀλλὰ καταφυσῶσι τὸ σμῆνος οἴνῳ γλυκεῖ οἱ μελιττουργοί, ὅταν τοῦτ᾽ αἴσθωνται. Φυτεύειν δὲ συμφέρει περὶ τὰ σμήνη ἀχράδας, κυάμους, πόαν Μηδικήν, Συρίαν, ὤχρους, μυρρίνην, μήκωνα, ἕρπυλλον, ἀμυγδαλῆν. Γινώσκουσι δέ τινες τῶν μελιττουργῶν τὰς ἑαυτῶν ἐν τῷ νομῷ ἄλευρα καταπάσαντες. Ἐὰν δ᾽ ἔαρ ὄψιον γένηται ἢ αὐχμός, καὶ ὅταν ἐρυσίβη, ἐλάττον᾽ ἐργάζονται αἱ μέλιτται τὸν γόνον. 48 Τὰ μὲν οὖν περὶ τὰς μελίττας τοῦτον ἔχει τὸν τρόπον,
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1 Il y a un certain genre d'insectes à qui Ton no saurait donner un seul et unique nom commun, mais qui tous, cependant, ont une forme congénère. Ce sont tous les insectes qui font des alvéoles de cire, comme les abeilles et tous ceux qui sont de forme analogue à la leur. 2 On peut en compter jusqu'à neuf espèces, dont six vivent en essaims : l'abeille, les Rois des abeilles, le bourdon qui reste parmi les abeilles, la guêpe annuelle, et enfin l'anthrène et le tenthrédon. Les trois autres espèces vivent solitaires. Ce sont le petit siren, qui est brun-gris; le second siren, qui est plus grand, noir et tacheté; puis le troisième, qu'on appelle le Bombyle, et qui est le plus gros de tous. 3 Les fourmis ne chassent aucun animal ; mais elles recueillent des choses qu'elles trouvent toutes faites; les araignées ne produisent rien non plus, et ne font pas d'approvisionnements; elles chassent uniquement leur nourriture. Plus tard, il sera question des genres qui viennent d'être indiqués, au nombre de neuf; mais si les abeilles ne chassent rien non plus, elles produisent quelque chose, et elles emmagasinent. 4 C'est le miel qui est leur nourriture. On peut bien le voir quand les éleveurs d'abeilles essayent d'enlever les gâteaux de cire. Suffoquées par la fumée, qui les fait beaucoup souffrir, elles se mettent à manger du miel plus que jamais; car en tout autre temps, on les voit en manger peu, comme si elles le ménageaient et le mettaient en réserve pour se nourrir. 5 Elles ont encore un autre aliment; c'est ce qu'on appelle parfois le Cérinthe, espèce de miel inférieur qui a la douceur de la figue. Elles portent le Cérinlhe sur leurs pattes, comme elles y portent la cire. 6 On peut observer une foule de phénomènes variés dans le travail et la vie des abeilles. Ainsi, quand on leur livre la ruche toute vide, elles construisent les cellules de cire, en y apportant les larmes de toutes les fileurs et celles des arbres, comme le saule, l'orme, et les arbres qui produisent le plus de matières visqueuses. Elles enduisent soigneusement de cette matière le plancher de la ruche, afin de se défendre des autres animaux. C'est ce que les éleveurs nomment la conisis; les abeilles s'en servent aussi pour bâtir les entrées de la ruche, quand elles sont trop larges. 7 Elles font, en premier lieu, les cellules dans lesquelles elles doivent être elles-mêmes, puis celles où sont les Rois, et enfin celles des bourdons. Elles bâtissent 624a en tout temps leurs propres cellules; elles bâtissent celles des Rois, quand le couvain est très nombreux ; et celles des bourdons, seulement quand te miel annonce de devoir être fort abondant. Elles mettent les cellules des Rois tout près des leurs, qu'elles font petites ; et elles mettent celles des bourdons près de celles-là, les faisant moins grandes que les cellules des Rois. 8 Elles commencent les rangs d'alvéoles par haut, à partir du couvercle de la ruche, et elles les relient les uns aux autres par le bas, en faisant plusieurs rangées jusqu'au plancher. Les places, soit du miel, soit des essaims ou couvains, ont deux entrées; sur un seul fond, il y a deux places comme il y a les deux bords d'une coupe à deux becs, l'une en dedans, l'autre en dehors. Là où commencent les gâteaux de cire, les jointures avec la ruche sont courtes et vides de miel ; il y en a deux ou trois rangs circulaires. Les gâteaux les plus remplis de miel sont surtout ceux qui sont enduits de cire et faits avec de la cire. 9 A la bouche de la ruche, le bord de l'entrée est enduit de Mythis. Cette matière, qui est d'un noir assez foncé, est comme une purification de la cire pour les abeilles, et l'odeur en est très-forte. C'est un remède contre les contusions et les plaies qui suppurent. L'enduit qui vient après celui-là est la poix de cire, moins odorant, et moins propre à des remèdes que la Mitys. 10 On prétend quelquefois que les mâles (faux-bourdons) font aussi des cellules, pour eux isolément, et dans la même ruche et dans le même gâteau que les abeilles, avec lesquelles ils partagent, mais qu'ils ne font pas cependant de miel, et qu'ils se nourrissent de celui des abeilles,, eux et leurs petits. Le fait est que les mâles restent presque toujours dans l'intérieur de la ruche; quand ils en sortent par hasard, ils s'élèvent bruyamment par groupes vers le ciel, tournant sur eux-mêmes et s'exerçant en quelque sorte; puis, rentrant dans la ruche, ils y mangent avidement.11 Les Rois ne sortent jamais de la ruche qu'avec l'essaim tout entier, ni pour leur nourriture, ni pour aucune autre cause. On assure que, si l'essaim vient à s'égarer, il rebrousse chemin et vole jusqu'à ce que les abeilles aient, à l'odeur, retrouvé leur chef. On ajoute même que l'essaim se charge de le porter, quand il ne peut plus voler; et que s'il vient à mourir, l'essaim meurt avec lui. Si, par hasard, les abeilles vivent encore quelque temps après lui, et si elles font encore des cellules, elles n'y déposent plus de miel, et elles ne tardent pas à périr.
12
Les abeilles recueillent la cire en ratissant vivement les tiges des
plantes, avec leurs pattes de devant; 625 elles essuient
celles-là sur celles du milieu; et les pattes du milieu s'essuient
sur les parties courbes des pattes de derrière- Quand la charge est
pleine, l'abeille s'envole, et l'on voit bien qu'elle porte un lourd
fardeau. A chaque vol, les abeilles ne vont pas d'une fleur de
certaine espèce à une fleur d'espèce différente ; mais elles vont
d'une violette à une violette, sans toucher à aucune autre fleur,
avant de rentrer dans la ruche. Alors qu'elles y sont rentrées,
elles se secouent; et chacune d'elles est suivie de trois ou quatre
autres.13 II n'est pas
facile de voir ce qu'est leur butin pris sur les 14 Après.ces premiers ouvrages, les abeilles font leurs petits. Rien n'empêche que, dans le même gâteau, des petits ne se trouvent avec du miel et avec des bourdons. Tant que le chef est vivant, les bourdons, à ce qu'on dit, restent à part; mais s'il ne vit plus, les bourdons sont produits par les abeilles dans leurs propres cellules. Ces bourdons-là sont plus courageux; et aussi on les appelle bourdons à aiguillons, non pas qu'ils aient un dard, mais parce qu'ils voudraient bien en lancer un et qu'ils ne le peuvent pas. Les cellules des bourdons sont plus grandes. Parfois, les abeilles font ces cellules des bourdons tout à fait à part, chacune isolée ; mais le plus ordinairement, elles les font entre les cellules d'abeilles ; et voilà comment les éleveurs les séparent.15 Les espèces des abeilles sont fort nombreuses, ainsi qu'on l'a déjà dit. D'abord, il y a deux espèces de chefs : l'un, qui vaut le mieux, est de couleur rousse ; l'autre est noir et plus moucheté ; il est, en grosseur, double de l'abeille travailleuse. L'abeille la plus active est petite, rondelette et mouchetée; l'autre est longue et se rapproche de la guêpe. Une autre espèce est celle qu'on appelle le Voleur, qui est noire et a un gros ventre. Enfin, vient le bourdon, qui est le plus gros de tous ces insectes, mais qui n'a pas d'aiguillon et qui ne travaille pas.16 Il y a grande différence entre les abeilles, selon qu'elles proviennent de celles qui picorent des plantes cultivées ou des plantes de montagnes. Celles qui naissent d'abeilles de forêts sont plus velues, plus petites, plus laborieuses et plus méchantes. Les abeilles ouvrières font leurs gâteaux de cire bien égaux, et la couverture qu'elles mettent à la surface est lisse partout. La forme de la cellule est unique; et chacune est destinée tout entière au miel, ou aux petites abeilles, ou aux bourdons. S'il se trouve que tout cela soit réuni dans un même gâteau, il y aura à la suite un gâteau qui aura été fait tout exprès 17 625a Les abeilles longues font des cellules irrégulières, et le couvercle en est boursouflé, comme celui de l'anthrène ; les petits, ainsi que tout le reste, y sont placés sans ordre et comme au hasard. De ces abeilles-là, naissent les chefs mauvais, beaucoup de bourdons, beaucoup de celles qu'on appelle Voleurs ; mais elles font très-peu de miel, ou même elles n'en font pas du tout. 18 Les abeilles s'accouvent sur les gâteaux de cire, et elles les échauffent. Sans cette précaution, les gâteaux se perdent, dit-on, et se couvrent de toiles d'araignées. Si elles peuvent continuer à couver ce qui reste, c'est comme une cicatrice qui guérit les gâteaux ; autrement, ils sont absolument perdus. Il se forme dans les gâteaux altérés ainsi de petits vers, qui prennent des ailes et s'envolent. Quand les gâteaux ne font que tomber, les abeilles les redressent ; et elles établissent des appuis en dessous, pour qu'elles puissent y circuler; car si elles n'y ont pas un chemin, où elles puissent aller et venir, elles ne les couvent plus ; et les toiles d'araignées les envahissent. 19 Le Voleur et le bourdon ne font rien pour leur part; mais ils gâtent le travail des autres; aussi, les abeilles ouvrières les saisissent et les tuent. Elles tuent également la plupart de leurs chefs, et plus particulièrement les mauvais, de peur que, devenant trop nombreux, ils ne divisent l'essaim. Elles les tuent surtout quand la ruche n'est pas très-bien fournie en petits, et qu'il n'y a pas lieu à envoyer des essaims au dehors. Dans ces circonstances, les abeilles détruisent les cellules des Rois, si elles sont déjà préparées, comme favorisant les sorties des essaims. 20 Elles détruisent même celles des bourdons, si la disette de miel est à craindre, et si les ruches n'en sont pas bien approvisionnées. C'est alors surtout qu'elles combattent pour garder leur miel contre les bourdons, qui le leur prennent; elles chassent ceux qui restent encore, et bien souvent on les voit les expulser ainsi, au milieu de leur travail. 21 Les petites abeilles luttent énergiquement contre celles de la grosse espèce; et elles font tout ce qu'elles peuvent pour les chasser des ruches. Si elles sont victorieuses, la ruche a des chances pour réussir d'une façon extraordinaire. Si ce sont les autres, au contraire, qui restent seules maitresses, elles se livrent à leur oisiveté et ne font rien de parfaitement bien ; elles-mêmes meurent avant l'automne. Quand les abeilles ouvrières ont à en tuer d'autres, elles tâchent de faire les exécutions en dehors de la ruche ; si l'une d'elles vient à mourir, elles la mettent dehors également. 22 Les Voleurs, ainsi nommés, abîment 626 jusqu'à leurs propres gâteaux; ils entrent aussi, quand ils peuvent se cacher, dans les autres gâteaux étrangers; mais si on les y surprend, ils sont mis à mort. La difficulté pour eux, c'est de se cacher; car à chaque entrée, il y a des gardes; et si le larron parvient à pénétrer sans être vu, il ne peut plus s'envoler, parce qu'il se remplit outre mesure, et que se roulant devant la ruche, il est bien difficile qu'il échappe. 23 Quant aux Rois, on ne les voit jamais hors de la ruche qu'avec les essaims qui sortent et sont envoyés ailleurs; et toujours dans ces sorties, toutes les autres abeilles sont groupées et dispersées autour d'eux. Quand une de ces sorties doit avoir lieu, on entend, pendant quelques jours, dans la ruche, un son monotone et très-particulier; et deux ou trois jours à l'avance, quelques abeilles volent autour de l'essaim. On n'a pu savoir encore si le Roi est alors au milieu d'elles; car ce n'est pas une observation très-aisée. Quand les abeilles sont une fois réunies en masse, elles s'envolent, et les autres abeilles se séparent, chaque groupe avec son Roi. Si un groupe peu nombreux se rencontre auprès d'un groupe qui est plus considérable, les moins nombreuses se réunissent à celles qui le sont davantage; et si le Roi qu'elles abandonnent vient à vouloir les suivre, elles le tuent. 24 Voilà ce qu'on sait sur la manière dont les choses se passent quand les essaims quittent la ruche et qu'ils se séparent. 25 II y a des abeilles attachées régulièrement à chacun des travaux qu'elles ont à faire. Ainsi, les unes apportent le suc des fleurs ; d'autres apportent de l'eau; d'autres polissent et dressent les gâteaux. L'eau qu'elles charrient est destinée à nourrir les jeunes, et elles n'en apportent qu'à ce moment. Elles ne se posent jamais sur de la viande; elles ne mangent rien de cuit Elles n'ont point de temps marqué régulièrement pour le commencement de leurs travaux; mais quand elles ont tout ce qu'il leur faut, et que la ruche entière est en santé, elles se mettent à l'ouvrage, sans regarder à une saison plus qu'à l'autre; et tant que tout va bien, elles continuent leur labeur. 26 L'abeille travaille immédiatement, toute jeune qu'elle est, et trois jours après son éclosion, si elle a de la nourriture. Quand l'essaim est posé quelque part, il y a des abeilles qui s'en détachent pour aller aux vivres, et qui y reviennent ensuite. Dans les ruches qui sont en bon état, la production des jeunes abeilles ne discontinue que dans les quarante jours, à peu près, qui suivent le solstice d'hiver. Quand les jeunes sont déjà assez grands, les abeilles leur préparent de la nourriture et les enferment dans la cellule avec un enduit. Dès que le jeune en a la force, il rompt lui-même l'enveloppe qui le couvre, et il sort. 27 Les abeilles ouvrières nettoient les ruches, en expulsant les bêtes qui s'y introduisent et qui abîment les gâteaux; les autres abeilles, dans leur paresse, voient avec indifférence la destruction de leurs ouvrages. 626a Quand les éleveurs prennent les gâteaux, ils y laissent assez de miel pour que les abeilles puissent se nourrir en hiver. Si cette nourriture est assez abondante, la ruche est sauvée ; si elle ne l'est pas, les abeilles meurent en temps d'hiver; et si c'est par le beau temps, elles désertent la ruche. 28 Du reste, été comme hiver, le miel est toujours la nourriture des abeilles. Elles y ajoutent aussi une autre espèce d'aliment, qui se rapproche de la cire pour la dureté, et qu'on appelle parfois de la sandaraque. 29 Les ennemis les plus redoutables des abeilles sont les guêpes, les mésanges segi thaïes, comme on les appelle, l'hirondelle et la mérope. Les grenouilles d'étang leur fout également la chasse, quand elles viennent chercher de l'eau; et aussi, les possesseurs de ruches ne manquent-ils pas de chasser, des étangs où viennent s'abreuver les abeilles, les grenouilles qui s'y trouvent. Ils détruisent encore les guêpiers, les hirondelles et les nids de méropes, qui sont près des ruches. Du reste, l'abeille ne craint aucun animal, si ce n'est les abeilles. Elles se battent entre elles, et aussi contre les guêpes. Hors de la ruche, elles ne s'attaquent point entre elles, et elles n'attaquent point les autres animaux ; mais près de la ruche, elles tuent tout ce qu'elles peuvent atteindre. 30 Une fois que les abeilles ont porté leur coup, elles en meurent, parce qu'elles ne peuvent pas faire sortir leur dard, sans faire sortir aussi leur intestin. Quand on est piqué, on se guérit avec quelques soins et en ôtant Γ aiguillon de la plaie; mais l'abeille meurt toujours de la perte de son dard. En le lançant, elles peuvent faire mourir de très-gros animaux, qu'elles piquent; et l'on a vu plus d'un cheval mourir de piqûres d'abeilles. 31 Les Rois ne font pas de mal et ne piquent presque pas. Quand des abeilles meurent, les autres les emportent hors de la ruche; car il n'y a pas d'animal plus propre que l'abeille, en toutes choses ; et elles sortent fréquemment de la ruche pour rendre leurs excréments, qui ont une odeur fort mauvaise. Ainsi qu'on l'a déjà dit, elles souffrent beaucoup de toutes les mauvaises odeurs, et même de celle des parfums, à tel point qu'elles piquent ceux qui en font usage. 32 Bien d'autres accidents peuvent faire périr les abeilles, par exemple, lorsque, les Rois étant plus nombreux qu'il ne faut, chacun d'eux essaie d'emmener ailleurs une partie de la ruche. La grenouille de haie tue aussi les abeilles, en venant souffler aux entrées de la ruche, et en prenant au vol celles qui en sortent. Elle n'a rien à redouter des abeilles ; mais l'homme chargé du soin des ruches ne manque pas de la tuer. 33 627 Nous venons de dire qu'il y a une espèce d'abeilles qui travaillent mal, et qui font des gâteaux tout raboteux. A en croire quelques éleveurs, ce sont surtout les jeunes abeilles qui font de si mauvaise besogne, à cause de leur inexpérience. Les jeunes abeilles sont celles de l'année ; celles-là ne piquent pas comme les autres ; et l'on peut transporter leurs essaims sans danger, parce qu'ils sont composés de jeunes. Quand le miel fait défaut, on expulse les bourdons, et l'on jette aux abeilles des figues et autres choses d'une saveur douce. 34 C'est à l'intérieur que travaillent les vieilles abeilles ; elles sont plus velues, précisément parce qu'elles restent dans la ruche ; les jeunes, qui sortent et rapportent la nourriture du dehors, sont plus lisses. Quand il n'y a plus de place pour pouvoir travailler, on tue les bourdons, qui se tiennent au fond de la ruche. Dans une ruche malade, on a vu quelques abeilles en sortir pour aller dans une ruche voisine, et victorieuses, dans le combat qu'elles avaient dû livrer, rapporter une provision de miel. L'éleveur les ayant tuées, les autres sortirent à leur tour et se battirent, sans faire le moindre mal à l'homme. 35 Les maladies qui attaquent surtout les ruches en pleine prospérité sont d'abord celle qu'on appelle le cléros. 36 Ce sont des vers fort petits qui se produisent sur le plancher de la ruche, et qui, en se développant, en recouvrent tout l'intérieur, comme d'une toile d'araignée. Les gâteaux alors se pourrissent. Une autre maladie, c'est l'inertie où tombent les abeilles, et la mauvaise odeur dont les ruches s'emplissent. Le butin des abeilles, c'est le thym ; le blanc leur vaut mieux que le rouge ; l'emplacement des ruches doit n'être pas trop chaud dans les grandes chaleurs, et il doit être chaud en hiver. Les abeilles sont surtout malades, quand elles emploient à leur travail des plantes atteintes de la rouille. 37 Lorsque le vent souffle par trop fort, elles portent avec elles une pierre, pour se faire un lest contre sa violence. Elles vont boire, s'il y a un cours d'eau dans le voisinage ; et elles ne boivent jamais ailleurs que là, après avoir tout d'abord déposé leur fardeau. S'il n'y a pas de cours d'eau à proximité, elles vont boire ailleurs; et elles rejettent leur miel pour retourner aussitôt au travail. 38 Les deux saisons pour la confection du miel, ce sont le printemps et l'automne. Le miel du printemps est plus agréable et plus blanc, et, en somme, meilleur que celui de l'automne. Le miel le plus fin est celui qui provient de nouvelles cellules de matériaux tout frais. Le miel roux est le moins bon, à cause de la cellule d'où il vient et qui le gâte, comme le vase peut gâter le vin qu'il contient. Aussi, doit-on le faire sécher. 39 627a Quand le thym est en fleur, et que les cellules en sont pleines, le miel ne durcit pas. Le bon miel a la couleur de l'or; le miel blanc ne vient pas de thym parfaitement pur; mais il est efficace pour les maux d'yeux et les plaies. La partie la moins bonne du miel monte toujours à la surface, et il faut l'enlever pour trouver le miel pur, qui est au fond. 40 C'est lorsque toute la végétation est en fleur que les abeilles font la cire ; aussi, faut-il alors enlever la cire de l'alvéole ; car elles font la nouvelle immédiatement. Les plantes, où elles la recueillent sont l'atractyllis, le mélilot, l'asphodèle, le myrte, le phléos, l'agnus-castus et le sparte. Si elles emploient du thym, elles y mêlent de l'eau, avant d'en enduire la cellule. 41 Toutes les abeilles font leurs excréments, comme on l'a dît plus haut, soit en volant dehors, soit dans une seule cellule. Les petites sont aussi, comme on vient de le dire, plus laborieuses que les grandes; elles ont des ailes toutes froissées; elles sont de couleur noire, et comme brûlées. Celles qui sont brillantes et polies sont fainéantes, comme les femmes qui sont paresseuses. 42 II semble que les abeilles aiment le bruit ; et aussi, on les rassemble, dit-on, dans la ruche en frappant bruyamment des coquilles ou des vases de terre, les uns contre les autres. Toutefois on ne sait pas du tout si elles ont la faculté de l'ouïe, ou si elles ne l'ont pas ; et si quand elles se rassemblent ainsi, c'est par plaisir ou par peur. Elles chassent également de leurs ruches celles qui ne font rien, et celles qui ne font pas d'épargne. Elles divisent le travail de la façon que nous avons expliquée; les unes font le miel; d'autres pondent les petits; celles-ci produisent l'érithaque; celles-là préparent les gâteaux; d'autres encore portent de l'eau dans les alvéoles, et la mélangent avec le miel; d'autres enfin vont au travail du dehors. 43 Le matin, elles dorment en silence, jusqu'à ce que l'une d'elles réveille les autres en bourdonnant deux ou trois fois ; et sur-le-champ, elles volent toutes à l'ouvrage. En rentrant, elles font d'abord grand bruit; et petit à petit, elles en font de moins en moins, jusqu'à ce que l'une d'entre elles bourdonne, Comme pour le signal du sommeil ; et toutes alors gardent le silence à l'instant même. 44 On reconnaît la santé de la ruche au bruit énorme qu'elle fait, et au mouvement des entrées et des sorties des abeilles, parce que c'est à ce moment qu'elles font leur couvain. Elles souffrent de la faim surtout quand elles commencent à travailler, au sortir de l'hiver. Elles deviennent alors plus paresseuses, si, en récoltant la ruche, on leur a laissé moins de miel qu'il ne leur en faut; car on doit toujours mesurer ce qu'on laisse de gâteaux à l'importance de l'essaim. 628 Si on leur en laisse trop peu, elles travaillent avec moins de cœur ; et elles sont aussi plus paresseuses, si la provision qu'elles ont est trop forte, parce que alors elles sont moins ardentes à l'ouvrage. 45 Une ruche doit donner à l'éleveur une mesure, ou une mesure et demie, de miel; les bonnes ruches en fournissent deux, deux et demie ; très-peu en fournissent jusqu'à trois. Comme les guêpes, ainsi qu'on vient de le dire, sont les ennemis des abeilles, les éleveurs les prennent en mettant de la viande dans un plat; quand les guêpes s'y sont précipitées en grand nombre, on couvre le plat où elles sont prises, et on les met sur le feu pour les tuer. Quand les bourdons ne sont que quelques-uns dans la ruche, ils lui font du bien, en rendant les abeilles encore plus laborieuses. 46 Les abeilles pressentent le mauvais temps et la pluie. Ce qui l'indique, c'est qu'alors elles ne s'écartent pas de la ruche et ne volent pas au loin ; mais elles circulent dans l'air chaud, qu'elle leur procure. Les éleveurs en tirent ce pronostic qu'elles attendent du mauvais temps. 47 Lorsque, dans la ruche, les abeilles se pendent les unes aux autres, c'est signe que l'essaim va abandonner la ruche; mais dès que les éleveurs s'en aperçoivent, ils aspergent la ruche de vin doux, en le soufflant dedans. Il est bon de planter autour des ruches des poiriers, des fèves, de l'herbe médique, de l'herbe de Syrie, de l'arbeille, du myrte, des pavots, du serpolet et des amandiers. Quelques éleveurs, pour distinguer leurs abeilles à la picorée, jettent dessus de la farine. Si le printemps est tardif, ou si l'été est trop sec, et s'il tombe de la rouille, les abeilles font moins de petits. 48 Tels sont tous les faits qu'on a pu constater sur les abeilles.
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§ 1. Congénère. Bien que ce mot ait une apparence toute moderne, il n'est que la reproduotion littérale du mot grec. Des alvéoles de cire. Le texte n'est peut-être pas aussi précis. De forme analogue à la leur. Dans cette généralité, l'expression est juste, malgré les différences assez sensibles qui distinguent ces insectes. § 2. Jusqu'à neuf espèces. Bien que ces neut espèces soient énumérées dans ce paragraphe, l'auteur ne les étudie pas toutes ; et il en est quelques-unes qu'il laisse absolument de côté. Les rois des abeilles et les bourdons ne font pas d'alvéoles. L'anthrène et le tenthrédon. J'ai dû reproduire simplement les noms grecs, parce que l'identification est trop incertaine. Il paraît bien cependant que ce sont là des espèces de guêpes ; peut-être même, des frelons. Voir plus loin pour les anthrènes le chapitre xxix, qui leur est consacré tout entier; et pour les tenthrédons, le chapitre xxx, § 2. La zoologie moderne a conservé aussi les deux mots grecs d'anthrénus et de tenthrédo, pour des insectes arthropodes-coléoptères; mais ces insectes ont peu de rapport avec les abeilles ; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, pp. 642 et 654. Le petit siren. On ignore quel est l'insecte qu'Aristote indique par ce nom. Il a fallu conserver le mot grec, faute d'identification. On croit que les deux Siren sont des espèces de guêpes solitaires ; quant au bombyle, c'est une espèce de Bourdon; voir M. Claus, ibid., p. 605. § 3. Les fourmis. On peut s'étonner que l'auteur revienne ici aux fourmis, après ce qu'il en a dit plus haut, et même aux araignées. Il est assez probable que c'est pour opposer la nourriture et le travail des fourmis au travail et à la nourriture des abeilles ; mais on peut supposer qu'il y a eu ici quelque déplacement, par l'erreur d'un copiste. Plus tard. Dans les chapitres qui suivent; mais l'auteur négligera plusieurs genres, parmi les neuf qu'il vient d'énumérer. Elles produisent quelque chose. Le miel et la cire. § 4. C'est le miel qui est leur nourriture. Selon Pline, liv. XI, ch. vii, p. 430, édit. et traduct. Littré, la nourriture des abeilles est, non pas le miel, mais l'Érithace, appelée aussi Sandaraque ou Cérinthe. Voir, au paragraphe suivant, ce que l'auteur dit du Cérinthe, espèce de miel inférieur. On les voit en manger peu. Quelques commentateurs ont proposé de changer le texte et de lire : « Elles ne goûtent que très-peu au miel ». Ce changement serait sans importance ; et le texte ordinaire suffit, bien qu'il ne soit pas très-régulier. Comme elles y portent la cire. La cire est un extrait du miel, et les abeilles ne l'apportent pas toute faite du dehors, comme elles apportent le pollen des fleurs. Le fait est que le miel est la principale nourriture des abeilles, comme le dit Aristote. § 6. Une foule de phénomènes. Les observations qu'on peut faire sur le travail des abeilles sont tellement nombreuses, qu'aujourd'hui même nous ne pouvons nous flatter d'avoir épuisé cette étude. Cet insecte est un des plus admirables de la création, et un des plus utiles à l'homme ; il n'y a pas à s'étonner que les Anciens y aient donné tant d'attention. Tout ce que dit ici Aristote paraît tout à fait digne de son génie, malgré les erreurs qu'il a pu commettra. On peut voir que Pline a consacré une de ses études les plus approfondies à l'abeille. En y apportant les larmes.... Il semblerait résulter de ceci que l'abeille apporte la cire toute faite du dehors ; il n'en est rien. La cire est une sécrétion qui provient du miel, ou de toute autre matière sucrée qu'a digérée l'animal. Ce n'est pas plus que le miel un produit étranger; il faut une élaboration particulière, qui se fait dans le corps de l'abeille. De matières visqueuses. Il vaudrait mieux dire : « Sucrées ». Elles enduisent soigneusement de cette matière... La conisis. Cette matière est ce que nous appelons aujourd'hui la propolis, espèce de résine dont les abeilles se servent, comme d'un mortier et d'un plâtre, pour enduire les parois intérieures de la ruche, et pour solidifier toutes leurs constructions. La propolis est récoltée sur les bourgeons de certains arbres, pendant le printemps et l'été. Ce qui nous porte à croire que la Conisis d'Aristote n'est que notre Propolis, c'est que Conisis veut dire étymologiquement : « Amas de poussière ». Cette expression est moins juste que celle de Propolis, qui rappelle une enceinte et une fortification de ville ; voir sur la Propolis, Pline, liv. XI, ch. vi, p. 430, édit. et trad. Littré. § 7. Elles font en premier lieu... Ces détails sont assez exacts. Les abeilles font trois espèces de cellules: pour les ouvrières, pour les mâles, et pour les mères. Celles des mâles sont un peu plus grandes que celles des ouvrières, et beaucoup moins que celles des Reines. Elles bâtissent en tout temps. Le texte dit précisément : « Toujours ». Je ne sais pas d'ailleurs si les différences de constructions sont réellement aussi marquées que le dit l'auteur. Celles des Rois. Nous dirions aujourd'hui : des Reines; et nous avons raison, puisque ces abeilles particulières sont chargées de devenir mères ; mais j'ai dû conserver la nuance de l'expression grecque. Que les cellules des Rois. Le texte n'est pas aussi formel, et l'on pourrait croire qu'il s'agit non des cellules des Rois, mais de simples cellules d'abeilles. § 8. Elles commencent... Ces détails sont en général exacts. Par le bas. On a comparé cette disposition des alvéoles à des stalactites, pendants du haut d'une voûte. Jusqu'au plancher. C'est-à-dire, jusqu'au bas de la ruche, qui repose nécessairement sur une large base, et qui va en se rétrécissant en forme de cône. Une coupe à deux becs. Cest la traduction littérale du mot grec. D'ailleurs, la description d'Aristote est fort juste. Là où commencent les gâteaux. Ou les alvéoles. Le mot de Gâteau s'applique surtout aux alvéoles qui contiennent le couvain. Enduits.... et faits. Il n'y a qu'un seul mot dans le texte. § 9. Est enduit de Mitys. Il est probable que la Mitys des Grecs est notre Propolis; les caractères donnés ici à la Mitys sont à peu près les mêmes; seulement, l'οdeur de la Propolis ne paraît pas aussi forte que l'auteur le dit. C'est un remède contre les contusions. Il paraît que la pharmacopée contemporaine fait encore usage de cette matière pour certains remèdes L'enduit qui vient après.... La science moderne ne semble pas faire cette distinction, bien qu'elle ne soit pas sans raison. La poix de cire. C'est la traduction littérale de l'expression grecque, qui est également composée. § 10. Que les mâles. Appelés aussi Faux-Bourdons, ou même Frelons. Dans chaque essaim, il n'y a qu'une seule Reine, beaucoup plus grosse que les abeilles; puis quinze à vingt mille ouvrières, et un millier de mâles environ. Bruyamment par groupes. Le sens du mot grec n'est pas bien déterminé. Les mâles ne servent qu'à la fécondation de la Reine; ils sortent de la ruche, presque tous les jours, pour leur nourriture, pendant la belle saison ; puis, à l'approche de l'hiver, les ouvrières les tuent, afin de n'avoir pas à nourrir des hôtes devenus inutiles. § il. Les Rois. Lisez : « Les Reines ». Ne sortent jamais. Cette observation est exacte ; voir plus bas, § 23. Si l'essaim vient à s'égarer. Le texte vulgaire ne donne que ce sens;mais on peut croire que Gaza avait, eu faisant sa traduction, un autre texte sous les yeux, puisqu'il comprend que c'est la Reine qui s'égare, et que c'est l'essaim qui la cherche. On ajoute même... Je ne sais pas si la zoologie moderne a vérifié ce fait, qui, du reste, n'aurait rien d'impossible, les abeilles ayant le plus grand soin de leur Reine. L'essaim meurt avec lui. Ceci est vrai en ce sens que les abeilles dispersées ne forment plus d'essaim. § 12. La cire. C'est le mot même du texte ; mais il est évident que ce n'est pas encore la cire proprement dite, mais les matières diverses que les abeilles recueillent sur les fleurs et sur les arbres. En ratissant vivement... Ces détails sont très-curieux, et la zoologie moderne ne les a pas étudiés de plus près qu'Aristote. A une fleur d'espèce différente. Ceci est très-exact; ét les abeilles ne s'adressent chaque jour qu'aune seule et même espèce. Est suivie de trois ou quatre autres. Il est probable que ces trois ou quatre compagnes aident l'abeille à se débarrasser de son fardeau ; voir Pline, Iix. XI, ch. x, p. 431, édit. ettrad. Littré. § 13. Il n'est pas facile de voir... Le microscope et des observations longuement et attentivement continuées ont appris à peu près complètement ce qu'est le travail des abeilles sur les plantes ; mais au temps d'Aristote, on n'avait pas autant de moyens d'investigation. Les abeilles introduisent leur trompe jusqu'aux nectaires des fleurs pour y puiser la sécrétion sucrée ; elles transforment cette matière en miel, par une élaboration intérieure, qui est très-rapide, mais qui est indispensable. Sur les oliviers. Ceci n'est pas très-exact; et comme le font remarquer MM. Aubert et Wimmer, il ne peut s'agir ici des feuilles mêmes de l'olivier, mais de la fleur qui naît à l'aisselle des feuilles. § 14. Rien n'empêche... Cette observation et toutes celles qui suivent dans ce paragraphe sont exactes. Les mâles, ou faux-bourdons, ont des cellules à part en général, et ces cellules sont un peu plus grandes que celles des neutres et moins grandes que celles des Reines ; parfois le même gâteau contient des neutres et des mâles. — Le chef. C'est l'expression même du texte. Le chef ici, c'est la Reine. A ce qu'on dit... L'auteur ne se prononce pas lui-même, et il ne fait sans doute que rapporter les dires des éleveurs d'abeilles. Non pas qu'ils aient un dard. Les bourdons, en effet, n*ont pas de dard, comme en ont les ouvrières ; et cette organisation permet aux ouvrières de tuer les mâles, quand, à rapproche de l'hiver, elles veulent s'en débarrasser pour n'avoir plus à les nourrir. Les bourdons ne peuvent se défendre contre les aiguillons de leurs ennemies. Comment les éleveurs les séparent. Le sens paraît bien être celui-ci; mais l'expression grecque n'est pas très-claire. § 15. Les espèces des abeilles sont fort nombreuses. Dans nos climats, les abeilles proprement dites, sont d'une seule espèce; mais on distingue les abeilles sociales et les abeilles solitaires, qui n'ont pas de Reine. Ces dernières abeilles, qui font aussi du miel, sont subdivisées en plusieurs espèces; et c'est sans doute de celles-là que l'auteur veut parler. Ainsi qu'on l'a déjà dit. Voir plus haut, liv. V, ch. xviii, §§ 2 et suiv., et ch. xix. Deux espèces de chefs. Ceci ne doit pas se comprendre en ce sens que dans un même essaim ou dans une même ruche, il y aurait deux espèces de Reines ou de Rois ; mais il s'agit sans doute d'espèces diverses d'abeilles. Double de l'abeille travailleuse. C'est peut-être dire beaucoup; et la différence n'est pas aussi grande, quoique la Reine soit plus grosse que les neutres. Voir liv. V, ch. xviii, § 2, et ch. xix. Le Voleur. C'est la traduction précise du mot grec. Voir plus haut, liv. V, ch. xix, § 1. L'abeille que les Anciens appelaient Voleuse est peut-être la guêpe ou le frelon. Le plus gros de tous. Le bourdon est moins gros que la Reine ; et l 'on ne comprend pas bien comment l'auteur a pu se tromper sur ce point; d'ailleurs, l'erreur a été répétée bien des fois. § 16. Il y a grande différence... Cette observation est juste, bien qu'il ne faille pas exagérer ces différences ; elles ne tiennent qu'aux localités, qui influent sur le hommes eux-mêmes autant que sur les animaux; les citadins ne sont pas tout à fait ce que sont les campagnards. Bien égaux. Ceci est d'une complète vérité; et depuis quelques milliers d'années que Ton observe les abeilles, la forme des alvéoles n'a jamais changé. Les alvéoles fossiles l'attestent encore bien mieux. Un gâteau qui aura été fait tout exprès.... On peut supposer ici quelque désordre dans le texte; et les idées évidemment ne se suivent pas bien. § 17. Les abeilles longues.... Il y a sans doute quelque confusion dans ce passage entre les abeilles et les guêpes. Le désordre signalé dans ces ruches se produit dans celles des abeilles, quand la Reine vient à manquer. § 18. Elles les échauffent. Le texte dit précisément : « Elles les mûrissent ». De toiles d'araignées. Ce ne sont pas des araignées qui font ces sortes de toi-les dans les ruches; c'est une espèce de chenille appelée la Teigne de la cire, et qui détruit les gâteaux par de longs tubes de soie qu'elle se construit. C'est comme une cicatrice. J'ai adopté la correction proposée par Schneider, et qui consiste dans le changement d'une seule lettre. De petits vers. Ce sont sans doute les larves de la teigne de la cire, Tinea cerella; mais je ne sais pas s'il est exact que ces larves se convertissent en papillons, qui soient en état de voler. Les toiles d'araignées. On plutôt, les soies de la teigne de la cire. § 19. Le Voleur. Voir plus haut, § 15. Le bourdon. Les mâles des abeillee ne font en effet, ni miel, ni cire ; mais ils ne gâtent pas le travail des autres. Les saisissent et les tuent. Voir plus haut, § 14. Les abeillee ne tuent les mâles que pour n'avoir point à les nourrir pendant l'hiver. Ils ne divisent l'essaim. Voir la même idée, plus haut, liv. V, ch. xix, § 2. Mais il paraît que ce ne sont pas les abeilles elles-mêmes qui tuent leurs chefs, comme le dit l'auteur ; c'est plutôt la Reine, qui se débarrasse ainsi de ses futures rivales, lesquelles seraient les chefs de nouveaux essaims. Mais il faut toujours une Reine par essaim. § 20. Elles détruisent même celles des bourdons. Ce sont les bourdons qu'elles détruisent plutôt que leurs cellules. Au milieu de leur travail. L'expression du texte est obscure ; et le sens peut être douteux. § 21. Les petites abeilles.... celles de la grosse espèce. Ceci ne se comprend pas bien, à moins qu'on ne suppose qu'il s'agit encore de la lutte des ouvrières contre les bourdons, lorsque le temps est venu de les mettre à mort. Ce qui pourrait le faire croire, c'est que les bourdons ne produisant rien, on peut dire « qu'ils se livrent à leur oisiveté ». En dehors de la ruche. Ceci est exact; et les cadavres des bourdons sont toujours rejetés au dehors ; autrement, ils infecteraient la ruche. Les abeilles de même espèce se livrent entre elles de furieux combats, dont on ne connaît pas bien les causes. § 22. Les Voleurs. Voir plus haut, § 15. Il n'est pas aisé de savoir de quelle espèce d'abeilles l'auteur entend parler. Mais il est dans le vrai en vantant la vigilance des abeilles, et leur énergie impitoyable contre les animaux de différents genres, qui viennent essayer de ravir leur miel, Parce qu'il se remplit outre mesure. Ce détail ne paraît pas très-exact. § 23. Quant aux Rois.... Voir la même observation plus haut, § 10. Un son monotone et très-particulier. Ceci est parfaitement exact. La veille de l'essaimage, l'abeille-reine fait entendre un bruit très-spécial, qui ne manque pas d'harmonie, et qui avertit les mâles qu'elle sortira le lendemain. La fécondation a lieu au dehors, soit par un mâle de la ruche, soit par un mâle d'une ruche étrangère. La Reine fécondée part avec une portion de l'essaim, laissant le reste dans la ruche qu'elle quitte. Si le Roi est alors au milieu d'elles. La Reine y est certainement, et sans elle l'essaim n'émigrerait pas. Les autres détails sont en général assez exacts. Les moins nombreuses se réunissent. Quand un essaim est trop peu nombreux, les éleveurs le réunissent à un autre, afin que le nombre total des abeilles se monte à quinze ou vingt mille. § 24. Et qu'ils se séparent. Le sens de l'expression grecque n'est pas très-déterminé; et il serait possible de traduire encore : « Et qu'ils se constituent ». § 25. Attachées régulièrement. Ces détails sont exacts, et d'une observation facile, pour peu qu'on regarde ce qui se passe dans la ruche, et au dehors. Est destinée à nounir les jeunes. Ceci n'est peut-être pas aussi exact que le reste ; mais il est certain qu'elles apportent de l'eau; voir Élien, De la Nature des animaux, liv. V, ch. xi, p. 77, 3, édit. Firmin-Didot. Ici comme ailleurs, Élien emprunte la meilleure partie de ce qu'il dit à l'ouvrage d'Aristote. Sur de la viande. Plus haut, liv. IV, ch. vin, § 23, il a été dit que l'abeille ne se pose jamais sur rien de fétide ; ici, on ajoute qu'elle ne se pose jamais sur de la viande. Les deux assertions n'ont rien de contradictoire, et il n'y a pas à changer le texte, comme l'ont cru quelques commentateurs. Rien de cuit. La nuance de l'expression grecque indique qu'il s'agit de mets préparés pour la nourriture des hommes. Elles n'ont point de temps marqué. En effet, les abeilles ne cessent de travail-ler, dès que l'essaim s'est constitué. Sans regarder à une saison plus qu'à l'autre. Il y a cependant cette différence qu'en hiver les abeilles n'ont pas de fleurs, comme elles en ont au printemps et en été. § 26. Trois jours après son éclosion. Ce détail est exact. Depuis la ponte de l'œuf par la Reine jusqu'à la formation complète de l'insecte, il s'écoule en général vingt-quatre jours, pendant lesquels il est successivement à l'état de larve, à l'état de nymphe, et enfin à l'état d'abeille. Quand l'essaim est posé.... Qui y reviennent ensuite. Tout ceci semble interrompre la suite des pensées. Que dans les quarante jours. Les abeilles ne travaillent pas en hiver ; elles se reposent sans produire quoi que ce soit, ni miel, ni cire ; elles se nourrissent de ce qu'elles ont emmagasiné durant la belle saison. Quand les jeunes sont déjà assez grands. C'est-à-dire, quand les larves se sont transformées en nymphes. Avec un enduit. Les ouvrières enferment les nymphes dans les cellules, qu'elles bouchent avec un couvercle de cire. Au bout de quelques jours, la jeune abeille en sort, en brisant les parois de sa prison. § 27. Les bétes qui s'y introduisent. Les abeilles ont pour ennemis une foule de petits animaux, qui aiment beaucoup le miel, et aussi d'autres insectes, comme la guêpe, le frelon et des papillons de diverses espèces. Les autres abeilles. Sans doute, les mâles et les Reines. Ils y laissent assez de miel. On estime aujourd'hui de dix à douze livres de miel ce qu'il faut pour la nourriture d'un essaim ordinaire, pendant l'hiver. Les abeilles meurent en temps d'hiver. Le danger le plus redoutable pour la ruche, c'est le froid, dont les éleveurs doivent toujours avoir le soin de les garantir. § 28. De la sandaraque. Plus haut, § 5, ce second aliment des abeilles a été appelé le Cérinthe. On ne sait pas précisément quelle est la matière que les Anciens désignaient par ces deux noms. Aujourd'hui, on regarde le miel comme la seule nourriture des abeilles; voir Pline, liv. XI, ch. vii, p. 430, édit. et trad. Littré. § 29. Les mésanges aegithales. J'ai ajouté le nom grec, en le re-roduisant simplement. On ne peut guère douter que l'œgithale ne soit la mésange. Les grenouilles. Je ne sais pas si le fait est certain ; mais il n'a rien d'impossible; et les grenouilles, cachées dans les herbes, peuvent bien happer les abeilles, quand elles puisent de l'eau. Les hi-rondelles. MM. Aubert et Wimmer proposent de lire : «Les nids d'hirondelles ». Il suffit de l'addition d'une seule lettre pour justifier cette leçon, qui serait d'ailleurs mieux d'accord avec le contexte. Ne craint aucun animal. Le courage indomptable des abeilles a été signalé par tous ceux qui les ont observées et décrites. Elles se battent entre elles. Les Reines se battent contre leurs rivales jusqu'à la mort ; il y a aussi quelques occasions, du reste peu connues, où les ouvrières luttent entre elles, sans parler de leur guerre aux bourdons. § 30. Elles en meurent. Le fait est exact. En ôtant l'aiguillon de la plaie. C'est un soin qu'il faut prendre pour guérir, parce que l'aiguillon apporte le venin avec lui. Faire mourir de très-gros animaux. Les faits de ce genre sont assez nombreux; et on conçoit facilement qu'un très-grand nombre de piqûres puissent faire mourir un très-gros animal, comme un cheval, par exemple. Un homme même peut périr de cette façon. § 31. Les Rois. Ou les Reines. L'abeille-mère est armée d'un aiguillon comme les ouvrières; mais elle ne s'en sert que très-rarement. Il n'y a pas d'animal plus propre que l'abeille. C'est ce que tous les observateurs ont constaté. Voir Pline, liv. XI, ch. x, p. 432, édit. et trad. E. Littré. Ainsi qu'on l'a déjà dit. Voir plus haut, § 25. Celle des parfums. Je ne sais si le fait est exact ; mais il paraît bien probable. § 32. Étant plus nombreux qu'il ne faut. Il ne doit y avoir qu'une seule Reine par ruche ; et les autres doivent sortir sous peine de mort; ce sont elles alors qui emmènent et conduisent les essaims. La grenouille de haie. L'auteur semble distinguer cette grenouille de celle dont il a parlé plus haut, § 29. En venant souffler. Le fait n'est pas exact; et ceci paraiî n'être qu'une fable populaire ; Pline la répète, liv. XI, ch. xix, p. 437, édit. et trad. E. Littré. § 33. Nous venons de dire. Voir plus haut, § 17. A en croire quelques éleveurs. Ceci peut faire supposer que c'était surtout au témoignage des éleveurs que l'auteur demandait ses renseignements. Mais ici ce témoignage pourrait bien être en défaut. L'on jette aux abeilles des figues. Aujourd'hui, on leur donne, pour subvenir aux mêmes besoins, de la mélasse, de la glucose, du sucre brut, et en général des matières sucrées liquides, parce qu'il faut aussi que le miel soit liquide, pour que l'abeille puisse s'en nourrir. On voit par là que notre méthode est au fond celle des Anciens, pour créer aux abeillee une nourriture artificielle. § 34. Elles sont plus velues. Il semble, au contraire, que les vieilles abeilles sont moine velues que les jeunes. Leurs ailes sont usées et déchiquetées par des franges. Au contraire, les jeunes ont plus de poils, et leur couleur est moins foncée. On tue les bourdons. Voir plus haut, § 19. Dans une ruche malade. Je ne sais pas si quelque fait analogue a été récemment observé; mais on a constaté plusieurs faits qui, de la part des abeilles, attestent au moins autant d'intelligence. Ce passage ne peut avoir un autre sens que celui que je donne, d'après la leçon vulgaire; mais quelques traducteurs l'ont compris autrement; ce serait, selon eux, un essaim étranger qui serait venu attaquer l'essaim malade et lui ravir son miel. Voir Pline, liv. XI, ch. xviii, p. 436, éd. et trad. E. Littré. Du reste, la science moderne a constaté des faits de ce genre. § 35. Les maladies... A partir de ce paragraphe jusqu'à la fin du chapitre, MM.Aubert et Wimmer croient reconnaître une main différente de celle qui a écrit ce qui précède. Le fond et la forme leur semblent également indiquer cette différence. Cette opinion n'est pas sans fondement; mais ce qui doit frapper surtout, dans cette fin du chapitre, c'est plutôt encore la confusion de détails qui ne tiennent pas assez les uns aux autres, bien qu'ils ne manquent, ni d'exactitude, ni d'intérêt. La question des maladies des abeilles était à étudier,comme l'auteur a déjà étudié, au livre VIII, les maladies de plusieurs espèces d'animaux ; mais il faut reconnaître que plusieurs des considérations qui vont être présentées ont été déjà exposées. Ces répétitions ne se comprennent guère de la part d'un même auteur. Il est possible que cette fin du chapitre ne soit qu'un recueil de notes préparées par Aristote,et qui auront été ajoutées après coup à l'ouvrage. En tout cas, il est certain qu'à l'époque de Pline, cette fin de chapitre faisait déjà partie de l'Histoire des animaux, puisque le naturaliste romain y a fait de nombreux emprunts. § 36. Le cléros. Voir plus haut, liv. VIII, ch. xxvi, § 2, où il a déjà été question du Cléros, ou Pyrauste. La description qui en est donnée ici est suffisante pour faire comprendre ce qu'est cette maladie, ou plutôt quel est le désordre apporté dans la ruche par les vers qui s'y produisent C'est peut-être ce que les Modernes appellent la pourriture, comme le texte le dit aussi. C'est l'inertie où tombent tes abeilles. C'est sans doute la dysenterie, qui est une des maladies les plus fréquentes de ces insectes ; mais l'expression grecque est obscure, comme celle que j'ai dù employer. — Le butin des abeilles... l'emplacement des ruches. Il semble que œe détails ne sont pas ici à leur place, bien qu'exacts, puisque l'auteur revient un peu plus bas à la question des maladies. Des plantes atteintes de la rouille. L'observation est juste. La zoologie moderne a constaté que les abeilles sauvages ne sont jamais malades, et que les abeil-les domestiques le sont surtout en automne et au sortir de l'hiver. § 37. Quand le vent souffle... Pline a répété ce qui est dit ici, liv. XI, ch. x, p. 431, édit. et trad. E. Littré. Du reste, l'intelligence des abeillee peut bien aller jusque-là; et l'on cite des faits certains qui sont plus extraordinaires que celui-ci. Elles rejettent leur miel. Ceci est obscur; et les manuscrits ne donnent au-cune variante qui puisse éclaircir ce passage. § 38. Les deux saisons. Plus haut, § 25, il a été dit que les abeilles n'ont pas de temps bien fixe pour leur travail, et que l'été est la saison la plue favorable en général. Il y aurait donc une contradiction entre ces deux pas-sages. D'ailleure, les détails don-nés sur les qualités du miel paraissent exacts; mais ces qualités peuvent varier selon les contrées et les climats. De nouvelles cellules. C'est-à-dire, des jeunes abeilles travaillant pour la première fois. Le miel roux... C'est sans doute là une particularité des contrées auxquelles l'auteur entend faire allusion, Le faire sécher. Ceci encore est obscur et demandait plus de développements. § 39. Le miel ne durcit pas. Il faut que le miel soit liquide pour pouvoir servir à la nourriture de l'abeille. Mais il est efficace pour les maux d'yeux. On a conjecturé, non sans raison, que cette phrase pourrait bien être une addition étrangère. Mais Pline répète que le miel est d'un très-bon emploi contre les ophthalmies, liv. XI, ch. xiv, p. 433, édit. et trad. E. Littré. Ainsi du temps de Pline, le texte d'Aristote était déjà, selon toute apparence, tel que nous l'avons aujourd'hui. Pline décrit fort longuement les trois espèces de miel que l'on prisait le plus. § 40. Font la cire. Le fait est exact; mais il aurait dû indiquer à l'auteur que la cire ne peut être faite sans le miel. Aussi faut-il alors enlever... Ceci est obscur et ne se comprend pas bien. L'atractyllis... J'ai reproduit à peu près uniquement les mots grecs, que la botanique moderne a conservés en grande partie. Si elles emploient du thym. Je ne sais pas si le fait est exact. § 41. Comme on l'α dit plus haut. Voir plus haut, § 31. Les petites. L'auteur entend sans doute par là les ouvrières, qui sont en effet les hôtes les plus petits de toute la ruche. Des ailes toutes froissées. Ceci se rapporte surtout aux vieilles abeilles, dont les ailes sont très-usées. Sont fainéantes, comme les femmes . Ceci paraît bien être encore une addition étrangère. § 42. Dit-on. Ceci prouve encore que l'auteur n'avait pas fait sur ce point d'observation personnelle. Si elles ont la faculté de l'ouïe. Au début de la Métaphysique, liv. I, ch. i, § 3, p. 3 de ma traduction, Aristote refuse à l'abeille le sens de l'ouïe. Il semble d'après le § 23, plus haut, et le § 43, plus bas, que les abeilles entendent très-bien la voix de leur Reine ; et cela seul pourrait suffire à prouver qu'elles jouissent du sens de l'ouïe. Pline le leur accorde, liv. XI, ch. XXII, p. 438, édit. et trad. E. Littré. — Que nous avons expliquée. Voir plus haut, § 25. § 43. Elles dorment en silence. Sur cette discipline de la ruche, voir Pline, liv. XI, ch. x, p. 432, edit. et trad. E. Littré. Il représente la ruche comme un camp de soldats, soumis aux règles les plus sévères et les plus sages. Tous ces détails supposent, comme on le voit, que l'abeille entend les sons et les distingue nettement. Il se peut, d'ailleurs, qu'elle n'entende pas les sons du dehors. § 44. On reconnaît la santé de la ruche.... C'est qu'en effet les abeillee sont alors pleines d'activité et de force. Quand elles commencent à travailler. Cette leçon me semble très-satisfaisante ; et c'est celle de tous les manuscrits. MM. Aubert et Wimmer ont proposé une variante qui est fort ingénieuse, mais qui n'est pas nécessaire. Moins de miel qu'il ne leur en faut. Parce qu'alors elles sont trop peu nourries. La science moderne a fixé des chiffres assez précis sur la quantité de miel qu'il faut laisser à l'essaim. C'est environ un kilogramme par mille mouches, pour tout l'hiver. § 45. Une mesure. Le mot grec est Chœus ou Choûs par contraction ; on n'en sait pas au juste la valeur. Le Thésaurus d'Henri Etienne, édit. Firmin-Didot, l'estime à neuf livres. Ainsi qu'on vient de le dire. Plus haut, § 29. Ceci, du reste, jusqu'à la fin du paragraphe, ne tient pas à ce qui précède. Ces détails sont d'ailleurs exacts. § 46. Les abeilles pressentent le mauvais temps. Les éleveurs de nos jours sont aussi de cet avis ; et quand on a bien observé la conduite habituelle des abeilles, on peut en tirer des pronostics assez sûrs pour juger du temps qu'il va faire. § 47. Se pendent les unes aux autres. C'est cette disposition des abeilles réunies entre elles qu'on a souvent comparée a une grappe de raisin. Ils aspergent la ruche de vin doux. Je ne sais pas si ce procédé est encore en usage, comme l'est celui dont il est, parlé plus bas. Des poiriers, des fèves.... Le choix des plantes et des fleurs à offrir aux abeilles varie nécessairement avec les contrées et les conditions locales. Jettent dessus de la farine. Il paraît que ce procédé est encore quelquefois employé de nos jours. Si le printemps est tardif. Voir la même remarque, liv. V, ch. xix, § 3. § 48. Tels sont tous les faits. Ce résumé montre assez le soin que l'auteur apportait à ses observations.
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Des guêpes et de leurs deux espèces, sauvages et non sauvages; différences entre les unes et les autres; des guêpes non sauvages ; leurs deux espèces, les mères et les ouvrières; les premières vivent plus longtemps; rôle des mères, construisant les guêpiers, y produisant d'abord les ouvrières, et ensuite les nouvelles mères; repos des mères; on ne sait ce qu'elles deviennent; description des mères; on ne sait si elles ont des aiguillons ; variétés à cet égard dans les guêpes ordinaires ; nourriture et accouplement des guêpes; distinction des mâles et des femelles; abondance plus ou moins grande de guêpes. |
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1 τῶν δὲ σφηκῶν ἐστὶ δύο γένη. Τούτων δ᾽ οἱ μὲν ἄγριοι σπάνιοι, γίνονται δ᾽ ἐν τοῖς ὄρεσι, καὶ τίκτουσιν οὐ κατὰ γῆς ἀλλ᾽ ἐν ταῖς δρυσί, τὴν μὲν μορφὴν μείζους καὶ προμηκέστεροι καὶ μελαγχρῶτες τῶν ἑτέρων μᾶλλον, ποικίλοι δὲ καὶ ἔγκεντροι πάντες καὶ ἀλκιμώτεροι, καὶ τὸ πλῆγμα ὀδυνηρότερον αὐτῶν ἢ ἐκείνων· καὶ γὰρ τὸ κέντρον ἀνάλογον μεῖζον τὸ τούτων. 2 Οὗτοι μὲν οὖν διετίζουσι, καὶ ὁρῶνται καὶ τοῦ χειμῶνος ἐκ δρυῶν κοπτομένων ἐκπετόμενοι, ζῶσι δὲ φωλοῦντες τὸν χειμῶνα· ἡ δὲ διατριβὴ ἐν τοῖς ξύλοις. Εἰσὶ δ᾽ αὐτῶν οἱ μὲν μῆτραι οἱ δ᾽ ἐργάται, ὥσπερ καὶ τῶν ἡμερωτέρων. 3 Τίς δ᾽ ἡ φύσις τοῦ ἐργάτου καὶ τῆς μήτρας, ἐπὶ τῶν ἡμερωτέρων ἔσται δῆλον. 628a Ἔστι γὰρ καὶ τῶν ἡμέρων σφηκῶν δύο γένη, οἱ μὲν ἡγεμόνες, οὓς καλοῦσι μήτρας, οἱ δ᾽ ἐργάται. Εἰσὶ δὲ μείζους οἱ ἡγεμόνες πολὺ καὶ πραότεροι. Καὶ οἱ μὲν ἐργάται οὐ διετίζουσιν, ἀλλὰ πάντες ἀποθνήσκουσιν, ὅταν χειμὼν ἐπιπέσῃ (φανερὸν δ᾽ ἐστὶ τοῦτο· τοῦ γὰρ χειμῶνος ἀρχομένου μὲν μωροὶ γίνονται οἱ ἐργάται αὐτῶν, περὶ δὲ τροπὰς οὐ φαίνονται ὅλως), οἱ δ᾽ ἡγεμόνες οἱ καλούμενοι μῆτραι ὁρῶνται δι᾽ ὅλου τοῦ χειμῶνος καὶ κατὰ γῆς φωλεύουσιν· ἀροῦντες γὰρ καὶ σκάπτοντες ἐν τῷ χειμῶνι μήτρας μὲν πολλοὶ ἑωράκασιν, ἐργάτας δ᾽ οὐδείς. 4 Ἡ δὲ γένεσις τῶν σφηκῶν ἐστὶ τοιάδε· οἱ ἡγεμόνες ὅταν λάβωσι τόπον εὐσκεπῆ ἐπιόντος τοῦ θέρους, πλάττονται τὰ κηρία καὶ συνίστανται οὓς καλοῦσι σφηκωνεῖς, ἱστοὺς μικρούς, οἷον τετραθύρους ἢ ἐγγὺς τούτων, ἐν οἷς σφῆκες γίνονται καὶ οὐ μῆτραι. 5 Τούτων δ᾽ αὐξηθέντων πάλιν μετὰ τούτους ἄλλους μείζους συνίστανται, καὶ πάλιν τούτων αὐξηθέντων ἑτέρους, ὥστε τοῦ μετοπώρου τελευτῶντος πλεῖστα καὶ μέγιστα γίνεσθαι σφηκία, ἐν οἷς ὁ ἡγεμών, ἡ καλουμένη μήτρα, οὐκέτι σφῆκας γεννᾷ ἀλλὰ μήτρας. Γίνονται δ᾽ οὗτοι ἄνω ἐπὶ τοῦ σφηκίου ἐπιπολῆς μείζους σκώληκες ἐν θυρίσι συνεχέσι τέτταρσιν ἢ μικρῷ πλείοσιν, παραπλησίως δ᾽ ὥσπερ ἐν τοῖς κηρίοις τὰ τῶν ἡγεμόνων. 6 Ἐπειδὰν δὲ γένωνται οἱ ἐργάται σφῆκες ἐν τοῖς κηρίοις, οὐκέτι οἱ ἡγεμόνες ἐργάζονται, ἀλλ᾽ οἱ ἐργάται αὐτοῖς τὴν τροφὴν εἰσφέρουσιν· φανερὸν δ᾽ ἐστὶ τοῦτο τῷ μηκέτι τοὺς ἡγεμόνας ἐκπέτεσθαι τῶν ἐργατῶν, ἀλλ᾽ ἔνδον μένοντας ἡσυχάζειν. Πότερον δ᾽ οἱ περυσινοὶ ἡγεμόνες, ὅταν νέους ποιήσωσιν ἡγεμόνας, ἀποθνήσκουσιν ὑπὸ τῶν νέων σφηκῶν, καὶ τοῦθ᾽ ὁμοίως συμβαίνει, ἢ καὶ πλείω χρόνον δύνανται ζῆν, οὐδὲν ὦπταί πω· οὐδὲ γῆρας οὔτε μήτρας οὔτε τῶν ἀγρίων σφηκῶν οὐδείς πω ὦπται ἑωρακώς, οὐδ᾽ ἄλλο τοιοῦτον οὐδὲν πάθος. 7 Ἔστι δ᾽ ἡ μήτρα πλατὺ καὶ βαρύ, καὶ παχύτερον καὶ μεῖζον τοῦ σφηκός, καὶ πρὸς τὴν πτῆσιν διὰ τὸ βάρος οὐκ ἄγαν ἰσχυρόν, οὐδὲ δύνανται ἐπὶ τὸ πολὺ πέτεσθαι· διὸ καὶ κάθηνται ἐν τοῖς σφηκίοις ἀεί, συμπλάττουσαι καὶ διοικοῦσαι τὰ ἔνδον. Ἐν δὲ τοῖς πλείστοις σφηκίοις ἔνεισιν αἱ μῆτραι καλούμεναι. 8 Ἀμφισβητεῖται δὲ 629 πότερον ἔγκεντροί εἰσιν ἢ ἄκεντροι· ἐοίκασι δ᾽, ὥσπερ οἱ τῶν μελιττῶν ἡγεμόνες, ἔχειν μέν, οὐκ ἐξιέναι δ᾽ οὐδὲ βάλλειν. Τῶν δὲ σφηκῶν οἱ μὲν ἄκεντροί εἰσιν ὥσπερ κηφῆνες, οἱ δ᾽ ἔχουσι κέντρον. Εἰσὶ δ᾽ οἱ ἄκεντροι ἐλάττους καὶ ἀμενηνότεροι, καὶ οὐκ ἀμύνονται, οἱ δ᾽ ἔχοντες τὰ κέντρα μείζους καὶ ἄλκιμοι· καὶ καλοῦσι τούτους ἔνιοι μὲν ἄρρενας, τοὺς δ᾽ ἀκέντρους θηλείας. Πρὸς δὲ τὸν χειμῶνα ἀποβάλλειν δοκοῦσι πολλοὶ τῶν ἐχόντων τὰ κέντρα· αὐτόπτῃ δ᾽ οὔπω ἐντετυχήκαμεν. 9 Γίνονται δ᾽ οἱ σφῆκες μᾶλλον ἐν τοῖς αὐχμοῖς καὶ ἐν ταῖς χώραις ταῖς τραχείαις, γίνονται δ᾽ ὑπὸ γῆν, καὶ τὰ κηρία πλάττουσιν ἐκ φορυτοῦ καὶ γῆς, ἀπὸ μιᾶς ἀρχῆς ἕκαστον ὥσπερ ἀπὸ ῥίζης. Τροφῇ δὲ χρῶνται μὲν καὶ ἀπ᾽ ἀνθῶν τινῶν καὶ καρπῶν, τὴν δὲ πλείστην ἀπὸ ζῳοφαγίας. 10 Ὠμμένοι δ᾽ εἰσὶν ὀχευόμενοι ἤδη καὶ τῶν ἄλλων τινές· εἰ δ᾽ ἄκεντροι ἄμφω ἢ κέντρα ἔχοντες, ἢ ὁ μὲν ὁ δ᾽ οὔ, οὔπω ὦπται. Καὶ τῶν ἀγρίων ὀχευόμενοι ὠμμένοι, καὶ ὁ ἕτερος ἔχων κέντρον· περὶ θατέρου δ᾽ οὐκ ὤφθη. 11 Ὁ δὲ γόνος οὐ δοκεῖ ἐκ τοῦ τόκου γίνεσθαι, ἀλλ᾽ εὐθὺς μείζων εἶναι ἢ ὡς σφηκὸς τόκος. Ἐὰν δὲ λάβῃ τις τῶν ποδῶν σφῆκα καὶ τοῖς πτεροῖς ἐᾷ βομβεῖν, προσπέτονται οἱ ἄκεντροι, οἱ δὲ τὰ κέντρα ἔχοντες οὐ προσπέτονται· ᾧ τινὲς τεκμηρίῳ χρῶνται ὡς τῶν μὲν ἀρρένων ὄντων τῶν δὲ θηλειῶν. 12 Ἁλίσκονται δ᾽ ἐν τοῖς σπηλαίοις τοῦ χειμῶνος καὶ ἔχοντες ἔνιοι κέντρα καὶ οὐκ ἔχοντες. Ἐργάζονται δ᾽ οἱ μὲν μικρὰ καὶ ὀλίγα σφηκία, (οἱ δὲ πολλὰ καὶ μεγάλα.) Αἱ δὲ μῆτραι καλούμεναι ἁλίσκονται τραπείσης τῆς ὥρας, αἱ πολλαὶ περὶ τὰς πτελέας· συλλέγουσι γὰρ τὰ γλίσχρα καὶ κομμιώδη. Γεγένηται δέ που μητρῶν πλῆθος γενομένων τῷ ἔμπροσθεν ἔτει πολλῶν σφηκῶν καὶ ἐπομβρίας. Θηρεύονται δὲ περὶ τοὺς κρημνοὺς καὶ τὰ ῥήγματα τῆς γῆς τὰ εἰς ὀρθόν, καὶ πάντες φαίνονται ἔχοντες κέντρα. 13 Τὰ μὲν οὖν περὶ τοὺς σφῆκας τοῦτον ἔχει τὸν τρόπον. |
1 Les guêpes sont de deux espèces. Les unes, qui sont sauvages, sont très-rares. Elles restent dans les montagnes, et elles ne font pas leur nid sous terre, mais sur des arbres et des chênes. Elles sont plus grosses et plus allongées que les autres; leur couleur aussi est plus noire; elles sont mouchetées ; leur dard à toutes est intérieur, et elles sont plus courageuses et plus fières. La piqûre qu'elles font est aussi plus douloureuse, parce que leur aiguillon est proportionnellement plus gros que celui des autres. 2 Les guêpes de cette espèce vivent deux ans ; en hiver, on les voit s'envoler des chênes qu'on abat ; et durant tout le froid, elles y restent cachées dans leurs retraites. Elles y vivent dans le bois. Parmi elles, on distingue les mères, et les ouvrières, comme parmi celles qui sont plus douces que celles-là. 3 C'est en observant les guêpes moins sauvages qu'on peut voir quelle est la nature des ouvrières et des mères. 628a Dans les guêpes non sauvages, il y a deux espèces-: les unes, qu'on appelle les mères, sont les chefs ; les autres sont les ouvrières. Les chefs sont beaucoup plus gros et plus doux. Les ouvrières ne vivent pas deux ans; et toutes meurent pendant l'hiver. On peut le voir chaque année : les ouvrières, quand l'hiver commence, deviennent inertes, et elles disparaissent toutes vers le solstice. Au contraire, les chefs qu'on appelle les mères se montrent durant tout l'hiver, et font leurs retraites sous terre- Aussi, les laboureurs et les gens qui ont à fouiller la terre durant le froid ont trouvé bien des fois des mères ; et jamais ils n'ont vu d'ouvrières. 4 Voici ce que l'on sait de la reproduction des guêpes. Lorsque l'été arrive, les chefs, après avoir choisi un lieu bien disposé pour la surveillance, y font les gâteaux de cire, et y construisent ce qu'on appelle les guêpiers. Ces gâteaux sont petits ; ils ont comme quatre portes, ou quelque chose d'ap-prochant. C'est là que naissent les ouvrières, mais non les mères. 5 Quand les guêpes ont grandi, les chefs font d'autres guêpiers plus grands après ceux-là ; mais les guêpes grandissant toujours, ils en font encore de nouveaux, de telle sorte qu'à la fin de l'automne les guêpiers sont très-nombreux et très-grands; c'est dans ceux-là que le chef, nommé la mère, produit non plus des guêpes, mais des mères. Ces mères paraissent d'abord en haut du guêpier, et à la surface, comme des vers plus gros que les autres, dans quatre rangées de cellules consécutives ou un peu davantage, à peu près de la grosseur de ceux des chefs dans les gâteaux de cire des abeilles. eUne fois que les guêpes sont nées dans les gâteaux, les chefs ne font plus rien; mais les ouvrières viennent leur apporter de la nourriture. 6 C'est évident, puisque alors les chefs des ouvrières ne sortent plus dehors, et qu'ils demeurent à se reposer en dedans. On ne sait pas bien si les chefs de l'année précédente sont mis à mort par les jeunes guêpes, après qu'ils ont produit de nouveaux chefs, si c'est là ce qui arrive dans tous les cas également, ou si on les laisse vivre plus longtemps. On n'a pu faire encore aucune observation sur leur vieillesse, ou sur rien de ce qui s'y rapporte, pour la mère-guêpe et les guêpes sauvages. 7 La mère est large et pesante, plus épaisse et plus grosse que la simple guêpe ; et à cause de sa pesanteur, elle ne vole pas bien loin. C'est là ce qui fait qu'elles demeurent toujours dans les guêpiers, dont elles arrangent et confectionnent tout l'intérieur. Il y a ce qu'on appelle des mères dans presque tous les guêpiers. 8 Mais on n'est pas d'accord 629 pour savoir si les chefs ont ou n'ont pas d'aiguillon. Il semble que, comme les chefs des abeilles, ceux des guêpes ont des dards ; mais ils ne peuvent les faire sortir, ni les lancer. Quant aux guêpes ordinaires, les unes sont sans aiguillon, ainsi que les bourdons ; les autres en sont pour-vues. Les guêpes qui n'en ont pas sont plus petites, plus faibles, et ne se battent pas. Celles qui ont un dard sont plus grosses; et elles sont très-coura-geuses. Parfois, on les appelle des mâles, tandis qu'on appelle femelles les guêpes qui n'ont pas de dard. A l'approche de l'hiver, les guêpes qui ont un aiguillon le perdent, à ce qu'on croit; mais nous n'avons jamais trouvé quelqu'un qui l'ait vu de ses yeux.
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Les guêpes naissent le plus souvent par les temps de sécheresse et
dans les lieux les plus 11 II ne semble pas que la guêpe vienne d'une ponte; car immédiatement après sa naissance, elle est trop grosse pour qu'une autre guêpe ait pu la produire. Quand on prend une guêpe par les pattes, et qu'on lui laisse les ailes libres pour bourdonner, celles qui n'ont pas d'aiguillon s'approchent envolant; mais celles qui en ont un ne s'approchent pas; et l'on prétend trouver là une preuve que les unes sont mâles; et les autres, femelles. 12 On prend des guêpes en hiver dans les trous de la terre ; et les unes ont des dards, tandis que les autres n'en ont pas. Les unes font de petits guêpiers et en petit nombre ; d'autres en font beaucoup et de très-grands. On prend beaucoup de celles qu'on appelle des mères, quand la saison change, sur des ormeaux, où elles butinent des matières gluantes et gommeuses. Il se produit une grande quantité de mères, quand l'année précédente a vu beaucoup de guêpes, et qu'elle a été très-pluvieuse. On les prend alors dans les lieux escarpés, et dans les fentes qui se forment sur la terre en ligne droite ; et toutes ont un aiguillon. 13 Voilà ce qu'on sait sur les guêpes. |
§ 1. Les guêpes sont de deux espèces. La zoologie distingue également les guêpes en soli-taires et en sociales ; voir la Zoo-logie descriptive de M. Claus, p. 662, les Vespidee et les Polistines. Les guêpes nous sont inutiles, tandis que les abeilles nous fournissent le miel et la cire; mais elles sont encore aussi curieuses à observer; voir ce qui en a été dit plus haut, liv. V, ch. xx, où les guêpes et les frelons sont réunis. Elles sont plus grosses. Ces détails ne sont peut-être pas tout à fait exacts; et les guêpes solitaires et sauvages ne sont pas, à ce qu'il paraît, plue grosses que les autres. Leur dard à toutes est intérieur. L'expression grecque me semble avoir cette nuance. § 2. Les guêpes de cette espèce. C'est-à-dire, les guêpes sauvages ou solitaires. Vivent deux ans. Je ne sais si le fait a été constaté par des observations récentes. Des chênes qu'on abat. Le texte ne peut pas avoir un autre sens. Parmi elles, on distingue.... Il semble, au contraire, que les guêpes sauvages ou solitaires n'ont pas parmi elles les distinctions que fait ici Aristote. Plus douces. Le mot du texte pourrait désigner aussi des animaux domestiques, dans le genre où le sont les abeilles; mais on n'a jamais songé à élever des guêpes, qui ne peuvent nous servir à rien. § 3. Les guêpes moins sauvages. C'est-à-dire, qui s'éloignent moins des demeures de l'homme. Il y a deux espèces. Ceci n'est pas exact, et les guêpes sociales présentent, comme les abeilles, trois espèces : les mâles, les femelles et les ouvrières. Vers le solstice. C'est-à-dire, dans la dernière moitié du mois de décembre. Se montrent durant tout l'hiver. Les femelles ne se mon-trent pas précisément durant l'hiver; mais elles vivent durant ce temps, tandis que les mâles sont morts dès la fin de l'au-tomne. Les mères, qui ont été fécondées vers la fin de l'été, hivernent sous les pierres ; et l'année suivante, elles fondent une nouvelle colonie ; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 662. L'auteur lui-même semble un peu se contredire, puisqu'il assure maintenant que les mères hivernent sous terre; et par conséquent, elles ne se montrent pas à cette époque. Ont trouvé bien des fois des mères. Ceci prouve l'attention apportée à toutes ces observations. § 4. Voici ce que l'on sait de la reproduction. Les détails qui suivent sont un peu confus ; mais ils sont assez exacts. Un lieu bien disposé pour la surveillance. C'est le sens précis du mot grec; mais l'expression peut paraître obscure. Quelques traducteurs ont compris qu'il s'agissait d'un « Lieu facile à retrouver ». Ce qu'on appelle des guêpiers. Les nids des guêpes ont quelque chose de très-particulier. Ils sont faits avec des parcelles de vieux bois, qu'elles rongent jusqu'à le rendre aussi mince que du pa-pier; elles réunissent toutes ces particules par une sorte de gomme, qu'elles dégorgent ; elles font ainsi des lames horizontales au-dessous desquelles elles sus-pendent des cellules. Ces cellules sont comme celles des abeilles régulières et hexagonales. C'est là que naissent les ouvrières. En effet, au printemps, les mères, qui ont hiverné, produisent des ouvrières, qui d'abord les aident, et ensuite des mâles. § 5. Font d'autres guêpiers. Les détails donnés sur la construction des cellules et des guêpiers sont justes; et les nids de guêpes prennent, par ces accroissements successifs, des dimensions considérables, soit en terre, soit sur les arbres. A la fin de l'automne. Comme c'est aussi à cette époque que les mâles disparaissent, tout le travail cesse; et il est à recom-mencer l'année suivante. Produit non plus des guêpes. Ceci n'a lieu qu'au printemps suivant, où se forme une nouvelle colonie. § 6. Les chefs ne font plus rien. Les mères n'ont plus rien à faire, quand elles ont pondu les œufs qui doivent donner de jeunes guêpes. A se reposer en dedans. Il paraît que ce repos dure plusieurs mois, de juin à septembre. On ne sait pas bien. Nouvelle preuve du soin que l'auteur apporte à toute cette étude. Je ne crois pas qu'aujourd'hui encore on soit bien fixé à cet égard. Ce qui est certain, c'est que les mâles disparaissent presque aussitôt après l'accouplement, qui a lieu en l'air; mais on ne sait pas au juste comment ils meurent. L'auteur en disant : « Dans tous les cas également », semble faire allusion aux abeilles, qui mettent toujours à mort les mâles, quand, à l'approche de l'hiver, elles seraient hors d'état de les nourrir. Sur leur vieillesse. C'est le mot même du texte ; mais ici Vieillesse ne signifie que l'âge auquel les guêpes peuvent arriver, un ou deux ans au plus. § 7. La mère est large et pesante. Tous ces nouveaux détails sont en général exacts, comme tous les précédents. — Dont elles arrangent et confectionnent tout l'intérieur. Les fondements de toute la construction du nid sont posés, au printemps, par une seule femelle; elle est ensuite aidée par les ouvrières qu'elle produit. Il y a ce qu'on appelle.... dans presque tous les guêpiers. Il semble que ceci est une addition étrangère et peu justifiée, puisque les mères sont indispensables, et que le guêpier ne peut jamais être formé sans elles. § 8. Si les chefs ont ou n'ont pas d'aiguillon. Les mères, ou chefs, ont des aiguillons ; mais les mâles n'en ont pas ; seulement, ils sont plus gros que les femelles et les ouvrières. Le perdent, à ce qu'on croit. Il ne semble pas que sur ce point la zoologie moderne soit plus avancée ; on ne sait pas ce qu'il en est. § 9. C'est sous terre qu'elles naissent. Parce que c'est sous terre aussi que les mères hivernent. De ce qu'elles butinent. Leur butin se compose surtout de particules de bois, qu'elles amincissent en les rongeant. Et de la terre qu'elles y joignent. Il y a en effet des guêpes qui construisent leurs cellules avec du sable et de l'argile. Comme d'une seule racine. Souvent, en effet, le nid des guêpes est sus-pendu à une queue, qui ressemble à celle d'une poire ; et c'est une sorte de racine, qui soutient toute la construction. La chair des animaux. Ceci ne parait pas exact ; mais seulement la guêpe-frelon se nourrit surtout d'insectes. § 10. On a observé. L'auteur revient à la question du dard, qu'il a déjà indiquée, au § 7. Il y a peut-être ici quelque déplacement et quelque désordre; mais on η en voit pas moins avec quelle curiosité toute cette étude est faite. § 11. Vienne d'une ponte. Au contraire, il est prouvé que les mères, après l'hivernage, pon-dent les jeunes guêpes, qu'elles ont conçues à la fin de l'automne précédent. Quand on prend une guêpe par les pattes. Je ne sais si le fait est exact ; mais il a peu d'importance. On peut supposer que tout ce passage a été ajouté par une main étrangère. § 12. Les unes ont des dards. Voir plus haut, §§ 7 et 10. Les unes font de petits guêpiers. Ces idées ne se suivent pas très-régulièrement. Quand la saison change. L'expression du texte n'est pas moins vague ; quelques commentateurs ont cru qu'il s'agissait de lequinoxe du printemps, en particulier. Et toutes ont un aiguillon. Ce sont, en effet, des ouvrières que les mères viennent de pondre et de faire éclore; et les ouvrières sont toutes pourvues d'aiguillon. § 13. Voilà ce qu'on sait sur les guêpes. On peut trouver toute cette étude sur les guêpes fort remarquable; et dans la zoologie moderne, il n'y en a guère qui, relativement, soit plus complète sur le même sujet. |
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