HISTOIRE DES ANIMAUX
LIVRE CINQUIÈME.
CHAPITRE PREMIER De la génération des animaux ; ses variétés ; méthode à suivre pour toute la série des animaux ; on terminera par l'homme ; rapports des animaux et des plantes sous le rapport de la génération ; citation de la Théorie des plantes ; singularités parmi les poissons, analogues aux œufs clairs des oiseaux ; générations spontanées dans les matières putréfiées, ou dans les animaux eux-mêmes. — Annonce de travaux ultérieurs. |
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1 Ὅσα μὲν οὖν ἔχουσι μόρια τὰ ζῷα πάντα καὶ τῶν ἐντὸς καὶ τῶν ἐκτός, ἔτι δὲ περί τε τῶν αἰσθήσεων καὶ φωνῆς καὶ ὕπνου, καὶ ποῖα θήλεα καὶ ποῖα ἄρρενα, πρότερον εἴρηται περὶ ἁπάντων· [539b] περὶ δὲ τῶν γενέσεων αὐτῶν λοιπὸν διελθεῖν, καὶ πρῶτον περὶ τῶν πρώτων. Εἰσὶ δὲ πολλαὶ καὶ πολλὴν ἔχουσαι ποικιλίαν, καὶ τῇ μὲν ἀνόμοιοι, τῇ δὲ τρόπον τινὰ προσεοίκασιν ἀλλήλαις. 2 Ἐπεὶ δὲ διῄρηται τὰ γένη πρότερον, τὸν αὐτὸν τρόπον καὶ νῦν πειρατέον ποιεῖσθαι τὴν θεωρίαν· πλὴν τότε μὲν τὴν ἀρχὴν ἐποιούμεθα σκοποῦντες περὶ τῶν μερῶν ἀπ´ ἀνθρώπου, νῦν δὲ περὶ τούτου τελευταῖον λεκτέον διὰ τὸ πλείστην ἔχειν πραγματείαν. 3 Πρῶτον δ´ ἀρκτέον ἀπὸ τῶν ὀστρακοδέρμων, μετὰ δὲ ταῦτα περὶ τῶν μαλακοστράκων, καὶ τὰ ἄλλα δὴ τοῦτον τὸν τρόπον ἐφεξῆς· ἔστι δὲ τά τε μαλάκια καὶ τὰ ἔντομα, καὶ μετὰ ταῦτα τὸ τῶν ἰχθύων γένος, τό τε ζῳοτόκον καὶ τὸ ᾠοτόκον αὐτῶν, εἶτα τὸ τῶν ὀρνίθων· μετὰ δὲ ταῦτα περὶ τῶν πεζῶν λεκτέον, ὅσα τ´ ᾠοτόκα καὶ ὅσα ζῳοτόκα. Ζῳοτόκα δ´ ἐστὶ τῶν τετραπόδων ἔνια, καὶ ἄνθρωπος τῶν διπόδων μόνον. 4 Κοινὸν μὲν οὖν συμβέβηκε καὶ ἐπὶ τῶν ζῴων, ὥσπερ καὶ ἐπὶ τῶν φυτῶν· τὰ μὲν γὰρ ἀπὸ σπέρματος ἑτέρων φυτῶν, τὰ δ´ αὐτόματα γίνεται, συστάσης τινὸς τοιαύτης ἀρχῆς, καὶ τούτων τὰ μὲν ἐκ τῆς γῆς λαμβάνει τὴν τροφήν, τὰ δ´ ἐν ἑτέροις ἐγγίνεται φυτοῖς, ὥσπερ εἴρηται ἐν τῇ θεωρίᾳ τῇ περὶ φυτῶν. 5 Οὕτω καὶ τῶν ζῴων τὰ μὲν ἀπὸ ζῴων γίνεται κατὰ συγγένειαν τῆς μορφῆς, τὰ δ´ αὐτόματα καὶ οὐκ ἀπὸ συγγενῶν, καὶ τούτων τὰ μὲν ἐκ γῆς σηπομένης καὶ φυτῶν, ὥσπερ πολλὰ συμβαίνει τῶν ἐντόμων, τὰ δ´ ἐν τοῖς ζῴοις αὐτοῖς ἐκ τῶν τοῖς μορίοις περιττωμάτων. Τῶν δὴ τὴν γένεσιν ἐχόντων ἀπὸ συγγενῶν ζῴων ἐν οἷς μὲν αὐτῶν ἐστι τὸ θῆλυ καὶ τὸ ἄρρεν, ἐκ συνδυασμοῦ γίνονται· 6 ἐν δὲ τῷ τῶν ἰχθύων γένει ἔνια γίνεται οὔτ´ ἄρρενα οὔτε θήλεα, τῷ γένει μὲν ὄντα ἑτέροις τῶν ἰχθύων τὰ αὐτά, τῷ εἴδει δ´ ἕτερα, ἔνια δὲ καὶ πάμπαν ἴδια. Τὰ δὲ θήλεα μέν ἐστιν, ἄρρενα δ´ οὔ· ἐξ ὧν γίνεται ὥσπερ ἐν τοῖς ὄρνισι τὰ ὑπηνέμια. Τὰ μὲν οὖν τῶν ὀρνίθων ἄγονα πάντα ἐστὶ ταῦτα (μέχρι γὰρ τοῦ ᾠὸν γεννῆσαι δύναται ἡ φύσις αὐτῶν ἐπιτελεῖν), ἂν μή τις [540a] αὐτοῖς συμβῇ τρόπος ἄλλος τῆς κοινωνίας πρὸς τοὺς ἄρρενας· περὶ ὧν ἀκριβέστερον ἔσται δῆλον ἐν τοῖς ὕστερον. Τῶν δ´ ἰχθύων ἐνίοις, ὅταν αὐτόματα γεννήσωσιν ᾠά, συμβαίνει ἐκ τούτων καὶ ζῷα γίνεσθαι, πλὴν τῶν μὲν καθ´ αὑτά, τῶν δ´ οὐκ ἄνευ ἄρρενος· ὃν δὲ τρόπον, καὶ περὶ τούτων ἐν τοῖς ἐχομένοις ἔσται φανερόν· σχεδὸν γὰρ παραπλήσια συμβαίνει καὶ ἐπὶ τῶν ὀρνίθων. 7 Ὅσα δ´ ἀπὸ ταὐτομάτου γίνεται ἐν ζῴοις ἢ γῇ ἢ φυτοῖς ἢ τοῖς τούτων μορίοις, ἔχουσι δὲ τὸ ἄρρεν καὶ τὸ θῆλυ, ἐκ τούτων συνδυαζομένων γίνεται μέν τι, οὐ ταὐτὸ δ´ ἐξ οὐδενὸς ἀλλ´ ἀτελές, οἷον ἔκ τε τῶν φθειρῶν ὀχευομένων αἱ καλούμεναι κονίδες καὶ ἐκ τῶν μυιῶν σκώληκες καὶ ἐκ τῶν ψυλλῶν σκώληκες ᾠοειδεῖς, ἐξ ὧν οὔτε τὰ γεννήσαντα γίνεται οὔτε ἄλλο οὐδὲν ζῷον, ἀλλὰ τὰ τοιαῦτα μόνον. 8 Πρῶτον μὲν οὖν περὶ τῆς ὀχείας λεκτέον, ὅσα ὀχεύεται, εἶτα μετὰ ταῦτα περὶ τῶν ἄλλων ἐφεξῆς, τά τε καθ´ ἕκαστα καὶ τὰ κοινῇ συμβαίνοντα περὶ αὐτῶν.
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1 On vient de parler précisément des parties qu'ont tous les animaux, parties internes, parties externes; on a parlé des sens, de la voix, du sommeil, de la distinction des mâles et des femelles; et l'on a jusqu'ici traité de tous ces sujets; il reste à étudier [539b] la génération des animaux. Et tout d'abord, nous devrons commencer par les commencements. Les variétés de la génération sont très nombreuses et très considérables, tantôt tout à fait dissemblable», tantôt ayant entre elles une certaine similitude.2 Puisque l'on a d'abord divisé et étudié les animaux par genres, nous tâcherons de suivre ici la même marche, dans cette nouvelle exposition. Nous y mettrons cependant une différence : antérieurement nous partions de l'homme pour connaître et décrire les parties des animaux; maintenant, au contraire, nous ne parlerons de l'homme qu'en dernier lien, parce qu'il exige infiniment plus de détails. 3 Nous débuterons premièrement par les testacés; nous passerons ensuite aux crustacés; et nous procéderons, selon la même méthode, à l'étude des autres espèces d'animaux, c'est-à-dire que nous irons aux mollusques, aux insectes; puis après, aux poissons, tant les vivipares que les ovipares ; puis ensuite aux oiseaux. Après eux, nous en viendrons aux animaux qui marchent sur le sol, en distinguant, parmi eux, les ovipares et les vivipares; car s'il y a bien des quadrupèdes qui soient vivipares, l'homme est le seul qui le soit parmi les bipèdes. 4 Ici, il se trouve un point commun entre les animaux, comme il y en a entre les plantes; ainsi, certaines plantes proviennent par germes d'autres plantes; il en est aussi qui poussent spontanément, comme ayant en elles-mêmes un principe constituant de ce genre. Parmi les plantes encore, les unes tirent leur nourriture de la terre ; mais il y en a aussi qui poussent sur d'autres plantes, ainsi qu'on l'a dit dans la Théorie sur les Plantes.5 De même, il y a des animaux qui naissent d'autres animaux, par homogénéité de forme; mais il en est d'autres qui naissent spontanément, et non pas d'êtres du même genre qu'eux. Et parmi ces derniers, les uns viennent de la terre putréfiée ou de plantes pourries, comme on le voit pour bien des insectes; d'autres se produisent dans les animaux eux-mêmes, et proviennent des excrétions qui restent dans les divers organes. Quant aux espèces où la génération dérive de parents homogènes, elle a lieu par l'accouplement, toutes les fois qu'il y a mâle et femelle dans ces espèces.6 Pour les poissons, il y en a qui ne sont ni mâles ni femelles ; génériquement, ils sont identiques au reste des poissons; mais par l'espèce, ils sont autres; et ils forment même parfois une espèce toute particulière. Il y a bien des femelles; mais il n'y a pas de mâles ; et alors les femelles produisent quelque chose comme les œufs-clairs des oiseaux. Tous ces œufs chez les oiseaux sont inféconds, la nature ne pouvant pousser la génération au-delà de l'œuf, s'il n'y a pas [540a] quelque contact avec le mâle sous toute autre forme. Mais nous expliquerons, plus tard, ces détails avec plus de précision. Dans quelques espèces de poissons, où les femelles produisent des œufs à elles seules, il arrive qu'il sort des petits vivants de ces œufs, tantôt parla femelle sans le mâle, tantôt avec le secours du mâle* Mais ces détails encore s'éclairciront dans ce que nous dirons par la suite; et l'on verra qu'ils se retrouvent à peu de chose près comme dans les oiseaux. 7 Pour les animaux qui naissent spontanément dans d'autres animaux, dans la terre, dans les plantes, ou dans leurs parties, et qui ont les deux sexes, le mâle et la femelle, c'est de l'accouplement des deux qu'il sort un produit; mais il n'est jamais identique à l'être d'où il sort; et ce produit est toujours imparfait. C'est ainsi que de l'accouplement des poux viennent ce qu'on nomme des lentes ; que les mouches viennent des larves ; et que des papillons viennent des larves qui ressemblent à des œufs. Mais de ces produits, il ne sort, ni d'animaux comme les parents, ni même aucun autre animal; et ces produits restent uniquement ce qu'ils sont. 8 Nous nous occuperons donc en premier lieu de l'accouplement dans les espèces où il existe; et après l'accouplement, nous traiterons des autres modes de génération, en expliquant successivement ce qui est particulier à chacune des espèces, et ce qui leur est commun à toutes. |
§ 1. Il reste à étudier la génération. Ce qu'Aristote va dire ici sur la génération peut être considéré comme le résumé de l'ouvrage spécial qu'il a consacré à cette vaste question, et qui est un des plus admirables parmi tous ceux qu'il a composés. — Commencer par les commencements..La répétition est dans le texte ; et c'est une forme de style qui est habituelle à Aristote. On en trouverait dans ses œuvres de fréquents exemples. — Les variétés de la génération. Les observations étaient déjà assez nombreuses au temps d'Aristote, pour qu'il put en tirer cette généralité, qui est fort exacte. Aujourd'hui, la science moderne ne dirait pas mieux, quoiqu'elle en sache beaucoup plus. Voir le Timée de Platon, trad. de H. Cousin, p. 240 ; il est à remarquer qu'Aristote ne parle pas des théories de son maître. § 2. Étudié les animaux par genres. C'est en effet ce qu'Aristote a tenté de faire dans tout ce qui précède, quoique sa nomenclature ne fût pas déterminée et arrêtée comme d'autres ont pu l'être plus tard .— Antérieurement. Voir plus haut, liv. I, ch. VI, § 12. — Nous ne parlerons de l'homme qu'en dernier lieu. Aristote a tenu cette promesse, et il est revenu sur la génération de l'homme dans le livre VIIe. Le Xe livre, qui est apocryphe et si peu digne du philosophe, ne peut être regardé comme authentique. § 3. Testacés... crustacés... mollusques... insectes..., etc., etc. On peut regarder ce passage comme un des plus nets sur la classification aristotélique du règne animal. Dans ses traits les plus généraux, elle est conforme à la nature; et c'est encore celle que suit la science moderne,quand elle commence, comme elle le fait souvent, par les animaux inférieurs pour remonter jusqu'à l'homme, le plus parfait de tous les êtres. — Parmi les bipèdes. Les oiseaux, les seuls bipèdes après l'homme, sont tous ovipares, selon Aristote. § 4. Un point commun entre les animaux... les plantes. Ces rapprochements ne sont pas inexacts ; mais ils sont secondaires, et l'auteur lui-même n'y attache pas plus d'importance qu'il ne convient. — Qui poussent spontanément. Ceci ne se comprend pas bien ; ou plutôt, c'est inexact. Toute plante vient nécessairement d'un germe, et aucune ne vient d'elle-même, pas plus qu'aucun être vivant. Seulement, il arrive que le germe est tellement ténu qu'il en est invisible ; mais il n'en existe pas moins. Il n'y a pas, dans la Flore du monde, de génération spontanée, non plus que nulle part ailleurs. — Qui poussent sur d'autres plantes. Ceci est exact; et il y a des parasites en botanique, comme dans les animaux. — La Théorie sur les Plantes. On ne peut pas douter qu'Aristote n'ait voulu désigner ici un de ses ouvrages, et l'on peut affirmer qu'il avait cultivé la botanique comme toutes les autres sciences. Théophraste, son élève, n'a fait que suivre ses conseils ; et selon toute apparence, ses leçons. Dans le Catalogue de Diogène Laêrce, il se trouve un Traité des Plantes, en deux livres, édit. Firmin-Didot, p. 116, ligne 59. Voir aussi le Traité de la Génération des animaux, où Aristote annonce des recherches sur la génération des plantes, liv. I, ch. iii, p. 42) édit. et trad. Aubert et Wimmer. § 5. Par homogénéité de forme. C'est le cas le plus habituel; le produit est de même nature que les auteurs. — Spontanément. Le microscope a appris aux Modernes que c'est là une erreur ; mais cette erreur est bien pardonnable chez les Anciens. — De la terre putréfiée ou de plantes pourries. C'était là eu effet ce que donnait l'apparence, parce qu'on ne se rendait pas compte de tout ce que recelaient les plantes ou la terre. — Dans les animaux eux-mêmes. Ce sont les vers intestinaux, par exemple, pour lesquels la zoologie moderne a fait une classe à part. Voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 281, trad. franc. — Des excrétions. Par ces détails, Aristote semble croire que ces animaux parasites sont venus du dehors, en germe au moins, dans les hôtes où ils vivent. — Elle a lieu par Γaccouplement. C'est le mode de reproduction le plus général dans les animaux supérieurs. Voir le Traité de la Génération des animaux, au début. § 6. Pour les poissons... Aristote veut parler ici des poissons hermaphrodites. Mais il eût été bon de citer quelques espèces, précisément à cause de la particularité qu'elles offrent. — Mais il n'y a pas de mâles. Ceci encore exigeait plus de précision ; car alors, ou la reproduction n'est pas possible, ou ces espèces sont hermaphrodites. J'ai d'ailleurs admis la leçon proposée par MM. Aubert et Wimmer, bien qu'elle ne fût pas indispensable. — Pousser la génération aurdelà de l'oeuf. Cette expression est remarquable de justesse et de force. — Plus tard. Voir plus loin, liv. VI, ch. II, §§ 5 et suiv., et les deux chapitres entiers ii et iii sur les œufs des oiseaux, et sur les développements successifs de l'œuf. — Dans quelques espèces de poissons. Il aurait fallu en désigner nommément quelques-unes. — Produisent.... à elles seules. Ce n'est pas possible : ou les œufs sont fécondés par le mâle ; ou l'espèce est hermaphrodite. — Sans le mâle. L'action du mâle s'est exercée antérieurement ; et c'est seulement l'observation du naturaliste qui est en défaut. — Ce que nous dirons par la suite. Voir, plus loin, les chap. ii et iii du VIe livre, sur les œufs des oiseaux. § 7. Qui naissent spontanément. Voir plus haut, §4. — Et qui ont les deux sexes... de l'accouplement des deux. Ceci semble une contradiction de ce qui précède. Si ces animaux viennent d'un accouplement, ils ne naissent pas spontanément. Tout ce paragraphe est obscur; et Aristote n'a pas suffisamment connu les métamorphoses des insectes. — Et ce produit est toujours imparfait. Il aurait fallu dire plus spécialement en quoi consiste cette imperfection. — De l'accouplement des poux. Il paraît qu'ici l'observation a été poussée assez loin ; car l'accouplement de ces animalcules est fort difficile à constater. — Des lentes. Lee lentes sont des œufs de poux. — Des larves. Je crois que c'est le sens exact du mot grec. — Qui ressemblent à des œufs. Aristote pouvait aller plus loin, et affirmer que ce sont de véritables œufs. — Ni d'animaux comme les parents, ni même aucun autre animal. Il est singulier qu*Aristote se soit trompé i ce point, et qu'il n'ait pas vu qu'après les métamorphoses successives, l'animal reproduisait exactement les auteurs d'où il provient. — Restent uniquement ce qu'ils sont. C'est méconnaître tout à fait la suite des métamorphoses. Voir plus loin, ch. xxv, § 1. § 8. Nous nous occuperons donc.. Voir tous les chapitres qui suivent, sur l'accouplement, dans toute la série animale. — Ce qui est particulier... est commun. Excellente méthode, qu'aucun naturaliste n'a pratiquée mieux qu'Aristote. |
Des accouplements ; leurs variétés ; organes spéciaux de la génération chez tous les animaux qui ont du sang ; accouplement des animaux qui urinent par derrière; singularité de la femelle du lièvre; accouplement des oiseaux en général; accouplements des ours, des hérissons terrestres, des cerfs, des vaches, des loups, des chats ; accouplement prolongé des chameaux ; lieux où ils s'accouplent ; accouplement des éléphants ; accouplement des phoques. |
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1 Ὀχεύεται μὲν οὖν ταῦτα τῶν ζῴων ἐν οἷς ὑπάρχει τὸ θῆλυ καὶ τὸ ἄρρεν, εἰσὶ δ´ αἱ ὀχεῖαι οὔθ´ ὅμοιαι πᾶσιν οὔθ´ ὁμοίως ἔχουσαι. Τὰ μὲν γὰρ ζῳοτόκα καὶ πεζὰ τῶν ἐναίμων ἔχει μὲν ὄργανα πάντα τὰ ἄρρενα πρὸς τὴν πρᾶξιν τὴν γεννητικήν, οὐ μὴν ὁμοίως γε πάντα πλησιάζουσιν, 2 ἀλλὰ τὰ μὲν ὀπισθουρητικὰ συνιόντα πυγηδόν, οἷον λέοντές τε καὶ δασύποδες καὶ λύγκες· τῶν δὲ δασυπόδων καὶ πολλάκις ἡ θήλεια προτέρα ἀναβαίνει ἐπὶ τὸν ἄρρενα. Τῶν δ´ ἄλλων τῶν μὲν πλείστων ὁ αὐτὸς τρόπος· τὸν ἐνδεχόμενον γὰρ ποιοῦνται συνδυασμὸν τά τε πλεῖστα τῶν τετραπόδων, ἐπιβαίνοντος ἐπὶ τὸ θῆλυ τοῦ ἄρρενος, 3 καὶ τὸ τῶν ὀρνίθων ἅπαν γένος οὕτω τε καὶ μοναχῶς. Εἰσὶ δὲ διαφοραί τινες καὶ περὶ τοὺς ὄρνιθας· τὰ μὲν γὰρ συγκαθείσης τῆς θηλείας ἐπὶ τὴν γῆν ἐπιβαίνει τὸ ἄρρεν, ὥσπερ αἱ ὠτίδες καὶ οἱ ἀλεκτρυόνες, τὰ δ´ οὐ συγκαθείσης τῆς θηλείας, οἷον αἱ γέρανοι· ἐν τούτοις γὰρ ὁ ἄρρην ἐπιπηδῶν ὀχεύει τὴν θήλειαν, καὶ συγγίνεται ὥσπερ καὶ τὰ στρουθία ὀξέως. [540b] 4 Τῶν δὲ τετραπόδων αἱ ἄρκτοι παρακεκλιμέναι τὸν αὐτὸν τρόπον ὅνπερ τἆλλα ἐπὶ τῶν ποδῶν ποιούμενα τὴν ὀχείαν, πρὸς τὰ πρανῆ τῶν θηλειῶν τὰ ὕπτια τῶν ἀρρένων· οἱ δὲ χερσαῖοι ἐχῖνοι ὀρθοὶ τὰ ὕπτια πρὸς ἄλληλα ἔχοντες. Τῶν δὲ ζῳοτόκων καὶ μέγεθος ἐχόντων οὔτε τοὺς ἄρρενας ἐλάφους αἱ θήλειαι ὑπομένουσιν, εἰ μὴ ὀλιγάκις, οὔτε τοὺς ταύρους αἱ βόες διὰ τὴν τοῦ αἰδοίου συντονίαν, ἀλλ´ ὑπάγοντα τὰ θήλεα δέχονται τὴν γονήν· καὶ γὰρ ἐπὶ τῶν ἐλάφων ὦπται τοῦτο συμβαῖνον, τῶν γε τιθασσῶν. 5 Λύκος δ´ ὀχεύει καὶ ὀχεύεται τὸν αὐτὸν τρόπον ὅνπερ καὶ κύων. Οἱ δ´ αἴλουροι οὐκ ὄπισθεν συνίοντες, ἀλλ´ ὁ μὲν ὀρθός, ἡ δὲ θήλεια ὑποτίθησιν αὑτήν· εἰσὶ δὲ τὴν φύσιν αἱ θήλειαι ἀφροδισιαστικαί, καὶ προσάγονται τοὺς ἄρρενας εἰς τὰς ὀχείας, καὶ συνοῦσαι κράζουσιν. 6 Αἱ δὲ κάμηλοι ὀχεύονται τῆς θηλείας καθημένης· περιβεβηκὼς δ´ ὁ ἄρρην ὀχεύει, οὐκ ἀντίπυγος, ἀλλὰ καθάπερ καὶ τὰ ἄλλα τετράποδα· καὶ διημερεύει τὸ μὲν ὀχεῦον τὸ δ´ ὀχευόμενον. Ἀποχωροῦσι δ´ εἰς ἐρημίαν, ὅταν ποιῶνται τὴν ὀχείαν, καὶ οὐκ ἔστι πλησιάσαι ἀλλ´ ἢ τῷ βόσκοντι. Τὸ δ´ αἰδοῖον ἔχει ὁ κάμηλος νεῦρον οὕτως ὥστε καὶ νευρὰν ποιοῦνται ἐκ τούτου τοῖς τόξοις. 7 Οἱ δ´ ἐλέφαντες ὀχεύονται μὲν ἐν ταῖς ἐρημίαις, μάλιστα δὲ περὶ τοὺς ποταμοὺς καὶ οὗ διατρίβειν εἰώθασιν· ὀχεύεται δ´ ἡ μὲν θήλεια συγκαθιεῖσα καὶ διαβαίνουσα, ὁ δ´ ἄρρην ἐπαναβαίνων ὀχεύει. Ὀχεύεται δὲ καὶ ἡ φώκη καθάπερ τὰ ὀπισθουρητικὰ τῶν ζῴων, καὶ συνέχονται ἐν τῇ ὀχείᾳ πολὺν χρόνον, ὥσπερ αἱ κύνες· ἔχουσι δὲ καὶ τὸ αἰδοῖον οἱ ἄρρενες μέγα.
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1 Les animaux s'accouplent dans toutes les espèces où il y a mâle et femelle ; mais les accouplements ne sont pas les mêmes dans toutes les espèces, et ils n'ont pas lieu de la même façon. Parmi les animaux qui ont du sang, tous les vivipares qui ont des pieds, sont pourvus d'organes spéciaux pour l'œuvre de la génération; mais le rapprochement ne se fait pas chez tous de la même manière. 2 Les animaux qui urinent par derrière s'accouplent par le derrière aussi, comme les lions, les lièvres et les lynx. Dans les lièvres, c'est souvent la femelle qui d'abord monte sur le mâle. Chez le reste des animaux, le mode de l'accouplement est le plus généralement identique ; et c'est ainsi que presque tous les quadrupèdes n'ont qu'un seul accouplement possible, le mâle montant sur la femelle. 3 Dans le genre entier des oiseaux, il n'existe que ce seul et unique mode d'accouplement. Mais cependant les oiseaux eux-mêmes présentent quelques différences. Ainsi, chez les uns la femelle se baisse sur la terre et le mâle monte sur elle, comme on le voit pour les oies et les coqs. D'autres fois, la femelle ne s'accroupit pas ; les grues par exemple, où le mâle met ses pattes sur la femelle restée debout; et l'accouplement est aussi rapide que chez les moineaux.[540b] 4 Parmi les quadrupèdes, les ourses femelles s'accroupissent de la même façon que les autres espèces qui s'accouplent en restant sur leurs jambes, le dessous du corps des mâles étant sur le dos des femelles. Les hérissons de terre se tiennent tout droits, le dessous de leurs corps étant tournés l'un vers l'autre. Parmi les vivipares de grandes dimensions, les femelles des cerfs ne supportent le mâle que quelques instants, de même que les vaches ne supportent qu'un instant les taureaux, à cause de la roideur de la verge ; et les femelles ne reçoivent alors la semence qu'en s'affaissant. On a pu souvent observer le fait sur des cerfs privés. 5 Le loup s'accouple absolument comme le chien, tant le mâle que la femelle. Les chats ne s'accouplent pas par derrière; mais le mâle se met tout droit, et la femelle se glisse dessous. Les chattes sont naturellement très ardentes ; elles provoquent les mâles à l'accouplement, et elles crient pendant qu'il dure. 6 Les chameaux s'accouplent, la femelle ayant les jambes fléchies; le mâle s'approche et la couvre, sans que les croupes soient opposées, mais de la même manière que tous les autres quadrupèdes. Ils restent accouplés, couvrant et couvert, un jour entier; mais quand ils veulent s'accoupler, ils se retirent dans un lieu désert, et ils ne se laissent approcher que par leur gardien. La verge du chameau est si nerveuse qu'on en peut faire des cordes pour les arcs. 7 Les éléphants s'accouplent dans des lieux écartés, de préférence sur les bords des rivières, et dans des endroits qui leur sont familiers. La femelle reçoit le mâle en s'abaissant et en écartant les jambes; et le mâle la couvre en montant dessus. Les phoques s'accouplent comme les animaux qui urinent par derrière; et ils restent attachés très longtemps dans l'accouplement, comme les chiens. Les mâles ont une très grande verge. |
§ 1. Les animaux s'accouplent... Ce chapitre et les suivants sur l'accouplement des animaux sont très-remarquables, en dépit de quelques erreurs. La zoologie moderne en sait beaucoup plus long que l'Antiquité sur ce sujet ; mais je doute qu'aucun naturaliste en ait parié avec plus de grandeur, pas même Buffon. — Parmi les animaux qui ont du sang. On sait qu'Aristote sépare les animaux en deux grandes classes : ceux qui ont du sang, et ceux qui n'en ont pas; nos animaux à sang rouge, et nos animaux à sang blanc. § 2. Comme les lions, les lièvres... Buffon a réfuté cette erreur et quelques autres d'Aristote sur la physiologie et l'organisation du lion; tome XVI, p. 22, édit. de 1830. Le lion s'accouple comme tous les autres quadrupèdes. — C'est souvent la femelle. Le fait paraît exact; mais ce n'est pas un accouplement véritable; et l'accouplement n'a lieu que quand le mâle couvre à son tour la femelle. — Chez le reste des animaux. C'est-à-dire, à l'exception des trois espèces dont on vient de parler. — Presque tous. Cette restriction tient à ce qui a été dit du lion, du lièvre et du lynx. Sur le lion et le lièvre, voir plus loin la même erreur répétée, liv. VI, ch. XXVIII. — Dans le genre entier des oiseaux. Observation exacte. § 3. Quelques différences. On voit que l'analyse de ces détails était déjà fort avancée du temps d'Aristote. C'est que les animaux domestiques, et les oiseaux en particulier, offraient des occasions fréquentes et faciles : les oies, les coqs, etc. — Les grues par exemple. Les zoologistes modernes n'ont pas fait d'observations à cet égard. — Chez les moineaux. — Le fait est connu de tout le monde. § 4. Les ourses femelles. Il ne paraît pas qu'il y ait là rien de particulier, qui méritât d'être noté. — Les hérissons de terre.... L'accouplement ne peut se faire d'une autre façon, à cause des piquants qui empêcheraient l'approche par le dos. — Que quelques instants. MM. Aubert et Wimmer proposent de supprimer ces mots. — Qu'en s'affaissant. La traduction de Camus, louée par MM. Aubert et Wimmer, est un peu différente : « qu'en cherchant à se soustraire aux efforts du mâle. » Je ne sais pas si le sens du mot grec a toute cette portée. § 5. Ne s'accouplent pas par derrière. Il semble qu'Aristote fait allusion ici à quelque croyance vulgaire qu'il réfute. — Elles crient.... Toutes ces observations sont des plus exactes. § 6. Et la couvre. Le mot du texte semble indiquer, en outre, que le chameau entoure la femelle, sans doute avec ses pieds de devant, comme l'ont supposé quelques traducteurs. — Sans que les croupes soient opposées. Même remarque que pour les chats. — Un jour entier. C'est bien la force de l'expression grecque; mais il est possible aussi qu'elle signifie simplement : « rester longtemps, demeurer longtemps, » II paraît qu'en fait l'accouplement des chameaux dure d'une demi-heure à une heure. — Si nerveuse. Le mot dont se sert le texte dans la plupart des manuscrits est incorrect ; plusieurs éditeurs l'ont légèrement changé pour le rendre plus régulier. Le sens reste d'ailleurs tout à fait le même. On fait des emplois analogues de la verge de plusieurs autres animaux. § 7. Sur les bords des rivières. Buflbn remarque aussi que « les « éléphants aiment les bords des « fleuves, et qu'ils recherchent « les bois les plus épais et les « solitudes les plus profondes « pour s'accoupler sans trouble, « et s'abandonner sans réserve à toutes les impulsions de la nature ». Le grand naturaliste s'étend fort au long sur les amours des éléphants; il parle même de pudeur et de décence ; et il prête à ces animaux des sentiments qui sont l'apanage exclusif de l'homme, dans l'état de civilisation la plus avancée; tome XVI, pp. 204 et 206 et suiv. édit. de 1830. Évidemment, Buffon a fort exagéré ; et la sobriété d'Aristote est très-préférable aux développements que le zoologiste français a donnés à ses idées. — Et le mâle la couvre.... Buffon, qui avait cru d'abord, d'après les récits de quelques voyageurs, que la femelle de l'éléphant se renverse sur le dos pour recevoir le mâle, a modifié ensuite cette opinion d'après d'autres témoignages, et il est revenu à celle d'Aristote ; tome XVI, pp. 332 et 360, édit. de 1830. Sauf quelques particularités, les éléphants s'accouplent comme tous les quadrupèdes. — Les phoques.... par derrière. Il ne paraît pas que la science moderne ait fait des observations spéciales sur l'accouplement de ces amphibies, qui forment un des ordres de la classe des mammifères ; voir Cuvier, Règne animal, p. 166, et la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 1072. Jusqu'à preuve contraire, il faut s'en tenir à ce que dit ici Aristote, bien que ce soit assez peu satisfaisant, et peut-être erroné. — Comme les chiens. Ceci semble peu probable d'après la conformation des phoques. Quelques naturalistes croient que la femelle du phoque doit être couchée sur le dos pour que l'accouplement soit possible; mais le fait n'est pas certain. |
De l'accouplement des quadrupèdes ovipares ; la tortue de mer et de terre ; les trygons, les grenouilles ; accouplement des serpents et des lézards. |
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1 Τὸν αὐτὸν δὲ τρόπον καὶ τῶν πεζῶν τὰ τετράποδα καὶ ᾠοτόκα ποιεῖται τὴν ὀχείαν. Τὰ μὲν γὰρ ἐπιβαίνοντα καθάπερ τὰ ζῳοτόκα, οἷον χελώνη καὶ ἡ θαλαττία καὶ ἡ χερσαία. Ἔχουσι δέ τι εἰς ὃ οἱ πόροι συνάπτουσιν καὶ ᾧ ἐν τῇ ὀχείᾳ πλησιάζουσιν, οἷον φρῦναι καὶ βάτραχοι καὶ πᾶν τὸ τοιοῦτον γένος. 2 Τὰ δ´ ἄποδα καὶ μακρὰ τῶν ζῴων, οἷον ὄφεις τε καὶ [541a] σμύραιναι, περιπλεκόμεναι τοῖς ὑπτίοις πρὸς τὰ ὕπτια. Οὕτω δὲ σφόδρα οἵ γ´ ὄφεις περιελίττονται ἀλλήλοις, ὥστε δοκεῖν ἑνὸς ὄφεως δικεφάλου τὸ σῶμα εἶναι ἅπαν. Τὸν αὐτὸν δὲ τρόπον καὶ τὸ τῶν σαύρων γένος· ὁμοίᾳ γὰρ περιπλοκῇ ποιοῦνται τὴν ὀχείαν.
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1 Parmi les animaux qui ont des pieds et qui marchent sur le sol, les quadrupèdes ovipares ont la même manière de s'accoupler que les vivipares. Ainsi, chez les uns, le mâle couvre la femelle, comme le fait la tortue de mer et de terre. Ils ont un organe où se réunissent les canaux générateurs, et qui leur sert à s'approcher dans l'accouplement, comme on le voit dans les trygons, dans les grenouilles et dans toutes les espèces analogues. 2 Les autres qui n'ont pas de pieds et qui sont de forme allongée, comme les serpents [541a] et les murènes, s'entrelacent ventre contre ventre; et les serpents se serrent si fort l'un à l'autre, dans cet enroulement, qu'ils semblent ne plus former que le corps entier d'un seul serpent à deux têtes. C'est encore de la même manière que l'accouplement se fait chez les lézards; et un entrelacement pareil leur est nécessaire pour s'accoupler. |
§ 1. Qui ont des pieds et qui marchent sur le sol. Le texte grec est moins explicite ; mais le terme dont il se sert a ce double sens. — Comme le fait la tortue de mer et de terre. Les naturalistes modernes sont partagés sur ce point ; et il y en a qui sont contraires à l'opinion d'Aristote. — Ils ont un organe.... Ceci indique qu'Aristote avait fait des observations, et, sans doute, des dissections fort attentives. — Les trygons. Voir plus haut, liv. I, ch. v, § 4 et la note. Le Trygon, dans les nomenclatures d'Aristote, paraît être la pasténague des Latins et des Modernes. C'est une espèce de raie, et par conséquent de sélacien ; voir le chapitre suivant, § i. Voir aussi Cuvier, Règne animal, tome III, p. 199, et Zoologie descriptive de M. Claus, p. 820. La science moderne a conservé le mot de Trygon, bien qu'il soit assez obscur. MM. Aubert et Wimmer voudraient rejeter tout ce paragraphe. Ce scrupule me semble excessif. § 2. Les autres. Ceci répond à la distinction faite au paragraphe précédent: « Chez les uns » — Qui n'ont pas de pieds. Par opposition aux ovipares quadrupèdes, comme les sauriens. Voir plus haut, liv. II, ch. x, § 1. — Les murènes. Voir plus haut, liv. II, ch. ix, § 5. Ceci n'est peut-être pas très-exact; maie l'accouplement des serpents, tel que le décrit Aristote, est bien connu. — Chez les lézards, dont l'organisation se rapproche beaucoup de celle des serpents. Mais, chez les lézarde, l'entrelacement η est pas aussi facile que chez les serpents ; et l'accouplement dure moins longtemps.
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De l'accouplement des poissons; accouplement particulier des sélaciens ; accouplement des dauphins et des cétacés ; appendices des sélaciens mâles, près de l'orifice excrétoire ; absence de testicules chez les poissons et les serpents ; canaux qui en tiennent lieu ; canal extérieur unique chez les vivipares pour l'excrétion de la semence et de l'urine ; obscurités sur l'accouplement des poissons ; explications diverses ; pèche sur les côtes de Phénicie; accouplement des perdrix. Résumé sur la fécondation véritable des poissons. |
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1 Οἱ δ´ ἰχθύες ἅπαντες, ἔξω τῶν πλατέων σελαχῶν, παραπίπτοντες τὰ ὕπτια πρὸς τὰ ὕπτια ποιοῦνται τὸν συνδυασμόν. Τὰ δὲ πλατέα καὶ κερκοφόρα, οἷον βάτος καὶ τρυγὼν καὶ τὰ τοιαῦτα, οὐ μόνον παραπίπτοντα ἀλλὰ καὶ ἐπιβαίνοντα τοῖς ὑπτίοις ἐπὶ τὰ πρανῆ τῶν θηλειῶν, ὅσοις μὴ ἐμποδίζει τὸ οὐραῖον δεινὸν ἔχον πάχος. 2 Αἱ δὲ ῥῖναι, καὶ ὅσοις τῶν τοιούτων πολὺ τὸ οὐραῖον, παρατριβόμενα μόνον ὀχεύεται τὰ ὕπτια πρὸς τὰ ὕπτια. Εἰσὶ δέ τινες οἳ ἑωρακέναι φασὶ καὶ συνεχόμενα τῶν σελαχῶν ἔνια ὄπισθεν, ὥσπερ τοὺς κύνας. 3 Ἔστι δ´ ἐν πᾶσι τοῖς σελαχώδεσι μεῖζον τὸ θῆλυ τοῦ ἄρρενος· σχεδὸν δὲ καὶ ἐν τοῖς ἄλλοις ἰχθύσι τὰ θήλεα μείζω τῶν ἀρρένων. Σελάχη δ´ ἐστὶ τά τ´ εἰρημένα καὶ βοῦς καὶ λάμια καὶ ἀετὸς καὶ νάρκη καὶ βάτραχος καὶ πάντα τὰ γαλεώδη. Τὰ μὲν οὖν σελάχη πάντα τεθεώρηται ὑπὸ πολλῶν τούτους ποιούμενα τοὺς τρόπους τὴν ὀχείαν· χρονιωτέρα γὰρ ἡ συμπλοκὴ πάντων τῶν ζῳοτόκων ἐστὶν ἢ τῶν ᾠοτόκων. 4 Καὶ δελφῖνες δὲ καὶ πάντα τὰ κητώδη τὸν αὐτὸν τρόπον· παραπίπτοντα γὰρ ὀχεύει παρὰ τὸ θῆλυ τὸ ἄρρεν, καὶ χρόνον οὔτ´ ὀλίγον οὔτε λίαν πολύν. Διαφέρουσι δ´ ἔνιοι τῶν σελαχωδῶν ἰχθύων οἱ ἄρρενες τῶν θηλειῶν τῷ τοὺς μὲν ἔχειν ἀποκρεμώμενα ἄττα δύο περὶ τὴν ἔξοδον τῆς περιττώσεως, τὰς δὲ θηλείας ταῦτα μὴ ἔχειν, οἷον ἐν τοῖς γαλεώδεσιν· ἐπὶ γὰρ τούτων ὑπάρχει πάντων τὸ εἰρημένον. 5 Ὄρχεις μὲν οὖν οὔτ´ ἰχθύες οὔτ´ ἄλλο τῶν ἀπόδων ἔχει οὐδέν, πόρους δὲ δύο καὶ οἱ ὄφεις καὶ οἱ ἰχθύες οἱ ἄρρενες ἔχουσιν, οἳ γίνονται θοροῦ πλήρεις περὶ τὴν τῆς ὀχείας ὥραν, καὶ προΐενται ὑγρότητα γαλακτώδη πάντες. Οὗτοι δ´ οἱ πόροι εἰς ἓν συνάπτουσιν, ὥσπερ καὶ τοῖς ὄρνισιν· οἱ γὰρ ὄρνιθες ἐντὸς ἔχουσι τοὺς ὄρχεις, καὶ τὰ ἄλλα πάντα ὅσα ᾠοτοκεῖ πόδας ἔχοντα. Τοῦτο δὴ συμπεραίνει καὶ ἐπεκτείνεται εἰς τὴν τοῦ θήλεος χώραν καὶ ὑποδοχήν. 6 Ἔστι δὲ τοῖς μὲν ζῳοτόκοις καὶ πεζοῖς ὁ αὐτὸς πόρος τοῦ τε σπέρματος καὶ τῆς τοῦ ὑγροῦ περιττώσεως ἔξωθεν, ἔσωθεν δ´ ἕτερος πόρος, ὥσπερ ἐλέχθη καὶ πρότερον ἐν τῇ διαφορᾷ τῇ τῶν μορίων. Τοῖς δὲ μὴ ἔχουσι κύστιν ὁ αὐτὸς καὶ τῆς ξηρᾶς περιττώσεως πόρος ἔξωθεν· ἔσωθεν δὲ σύνεγγυς ἀλλήλων. Ὁμοίως δὲ ταῦτα ἔχει τοῖς θήλεσιν αὐτῶν καὶ τοῖς ἄρρεσιν· οὐ γὰρ ἔχουσι κύστιν πλὴν ἐπὶ χελώνης, τούτων δ´ ἡ θήλεια ἕνα πόρον ἔχει, καίτοι κύστιν ἔχουσα· αἱ χελῶναι δὲ τῶν ᾠοτόκων εἰσίν. 7 Ἡ δὲ τῶν ᾠοτόκων ἰχθύων ὀχεία ἧττον γίνεται κατάδηλος· διόπερ οἱ πλεῖστοι νομίζουσι πληροῦσθαι τὰ θήλεα τὸν τῶν ἀρρένων ἀνακάπτοντα θορόν. Τοῦτο γὰρ πολλάκις ὁρᾶται γινόμενον· περὶ μὲν γὰρ τὴν τῆς ὀχείας ὥραν αἱ θήλειαι τοῖς ἄρρεσιν ἑπόμεναι τοῦτο δρῶσι, καὶ κόπτουσιν ὑπὸ τὴν γαστέρα τοῖς στόμασιν, οἱ δὲ θᾶττον προΐενται καὶ μᾶλλον· κατὰ δὲ τὸν τόκον οἱ ἄρρενες τοῖς θήλεσι, καὶ ἀποτικτουσῶν δ´ ἀνακάπτουσι τὰ ᾠά· ἐκ δὲ τῶν παραλειπομένων γίνονται οἱ ἰχθύες. [541b] 8 Περὶ δὲ τὴν Φοινίκην καὶ θήραν ποιοῦνται δι´ ἀλλήλων· ἄρρενας μὲν γὰρ ὑπάγοντες κεστρέας τὰς θηλείας περιβάλλονται συνάγοντες, θηλείας δὲ τοὺς ἄρρενας. Τοῦτο μὲν οὖν διὰ τὸ πολλάκις ὁρᾶσθαι τὴν δόξαν ἐποίησε τῆς ὀχείας ταύτην, ποιεῖ δέ τι τοιοῦτον καὶ τὰ τετράποδα τῶν ζῴων· περὶ γὰρ τὴν ὥραν τῆς ὀχείας ἀπορραίνουσι καὶ τὰ ἄρρενα καὶ τὰ θήλεα, καὶ τῶν αἰδοίων ὀσμῶνται ἀλλήλων. 9 Αἱ δὲ πέρδικες ἂν κατ´ ἄνεμον στῶσιν αἱ θήλειαι τῶν ἀρρένων, ἔγκυοι γίνονται· πολλάκις δὲ καὶ τῆς φωνῆς 〈ἀκούουσαι〉, ἐὰν ὀργῶσαι τύχωσι, καὶ ὑπερπετομένων ἐκ τοῦ καταπνεῦσαι τὸν ἄρρενα· χάσκει δὲ καὶ ἡ θήλεια καὶ ὁ ἄρρην, καὶ τὴν γλῶτταν ἔξω ἔχουσι περὶ τὴν τῆς ὀχείας ποίησιν. 10 Ἡ δ´ ἀληθινὴ σύνοδος τῶν ᾠοτόκων ἰχθύων ὀλιγάκις ὁρᾶται διὰ τὸ ταχέως ἀπολύεσθαι παραπεσόντας, ἐπεὶ ὦπται ἡ ὀχεία καὶ ἐπὶ τούτων γινομένη τὸν εἰρημένον τρόπον.
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1 Tous les poissons, sauf les sélaciens à large corps, s'approchent le ventre contre le ventre pour accomplir l'accouplement. Les sélaciens à large corps, portant une queue, comme le batos, le trygon et les sélaciens analogues, ne se jettent pas seulement l'un sur l'autre ; mais encore les mâles, montés sur la femelle, appliquent leur ventre sur son dos, dans les espèces où la queue, sans aucune épaisseur, ne fait pas un obstacle à ce rapprochement. 2 Les Rhines et les espèces où la queue est fort grosse, ne font que se frotter le ventre contre le ventre pour s'accoupler. Il y a quelques personnes qui prétendent avoir vu des sélaciens accouplés par derrière, à la façon des chiens. 3 Dans toutes les espèces de sélaciens, la femelle est plus grosse que le mâle ; et dans presque tous les autres poissons, les femelles dépassent aussi le mâle en grosseur. Les sélaciens sont les animaux qu'on vient de citer, et ce sont encore le bœuf marin, lalamie, l'aigle marin, la torpille, la grenouille de mer, et tous les poissons de l'espèce du chien marin. On a pu observer maintes fois toutes les espèces de sélaciens accomplir l'accouplement, comme on vient de le dire, parce que;cef acte dure beaucoup plus de temps chez tous les vivipares que chez les ovipares. 4 Les dauphins et tous les cétacés s'accouplent de même. Le mâle saute sur la femelle qu'il frôle, et la durée de l'acte n'est ni trop courte, ni trop longue. Dans quelques espèces de poissons sélaciens, on remarque cette différence entre les mâles et les femelles, que les mâles ont deux sortes d'appendices placés près de l'orifice excrétoire, tandis que les femelles ne les ont pas, comme on peut le voir dans les chiens de mer; d'ailleurs, tous les sélaciens ont cette organisation. 5 Ni les poissons, ni les animaux sans pieds n'ont jamais de testicules; les serpents et les poissons mâles ont seulement deux conduits qui, à la saison de l'accouplement, se remplissent de liqueur séminale ; et tous émettent alors un liquide qui ressemble à du lait. D'ailleurs, ces deux canaux se réunissent en un seul, comme cela se voit aussi chez les oiseaux; car les oiseaux, de même que tous les ovipares qui ont des pieds, ont des testicules à l'intérieur. Ce double canal se réunit vers le bout, et s'allonge jusqu'à l'organe de la femelle qui le reçoit. 6 Dans les vivipares qui marchent sur le sol, il n'y a qu'un même canal, et pour la semence, et pour l'excrétion liquide, au dehors; mais en dedans, il y a un autre conduit, ainsi qu'on l'a expliqué antérieurement, en traitant de la différence des parties. Chez les animaux qui n'ont pas de vessie, c'est le même canal qui sert à expulser au dehors l'excrétion sèche; mais au dedans, il y a deux canaux très rapprochés l'un de l'autre. La disposition est toute pareille dans le mâle et dans la femelle, pour ces espèces; car elles n'ont pas de vessie, excepté cependant la tortue. La femelle dans les tortues n'a qu'un seul canal, bien qu'elle ait une vessie; mais c'est que les tortues sont des ovipares. 7 On connaît moins bien comment se fait l'accouplement des poissons ovipares. Presque tout le monde croit que les femelles deviennent pleines en avalant la semence des mâles; et c'est là un fait qu'on a souvent observé. Vers l'époque de l'accouplement, les femelles, se mettant à suivre les mâles, dévorent cette semence ; elles les frappent avec leur bouche sous le ventre; et alors les mâles émettent la semence plus vite et en plus grande quantité. Après la ponte, ce sont les mâles qui poursuivent les femelles, et ils dévorent les œufs qu'elles produisent; c'est des œufs restants que sortent les poissons. [541b] 8 Sur les côtes de Phénicie, on fait la chasse des uns par les autres. On lâche des muges mâles pour réunir et prendre les femelles ; et on lâche ensuite des femelles pour prendre également les mâles. Ce sont des observations fréquentes de ces faits qui ont fait naître l'opinion dont il s'agit, sur la fécondation des poissons. Les quadrupèdes font bien aussi quelque chose de ressemblant; à la saison de l'accouplement, les mâles et les femelles répandent un liquide, et ils se flairent mutuellement les parties génitales. 9 Les perdrix sont fécondées par cela seul que les femelles se tiennent sous le vent du mâle. Souvent, il suffit qu'elles entendent la voix du mâle ; quand elles sont en chaleur, et que le mâle vole au-dessus d'elles, le souffle du mâle les féconde. La femelle et le mâle ouvrent leur bec, et ils ont leur langue dehors pendant l'acte de l'accouplement. 10 Mais la véritable fécondation des poissons ovipares ne s'observe que très-rarement, parce qu'ils se séparent très-vite après s'être rapprochés; et l'on n'a pu constater pour eux que le mode d'accouplement qu'on vient de décrire. |
§ 1. Les sélaciens à large corps. Ce sont les raies, comme il est dit un peu plus bas. Dans Tordre des sélaciens, la science moderne fait la même distinction qu'Aristote, d'après la largeur du corps : les squales, parmi lesquels figure le requin, ont le corps long et rond;les raies, au contraire, l'ont aplati horizontalement et semblable à un disque ; voir Cuvier, Règne animal, tome II, pp. 385 et 395. — Le batos, le trygon. Voir plus haut, ch. iii, § 1. Voir aussi liv. I, ch. iv, § 2 ; et liv. II, ch. ix, § 5. — Ne se jettent pas seulement l'un sur l'autre. Le texte emploie ici le même mot que je viens de traduire par : « S'approchent ». Le sens n'en est pas très-précis ; mais il semble bien que, dans les sélaciens à corps aplatis, les deux animaux ne peuvent que s'approcher et nager côte à côte. Voir, sur ces accouplements des poissons, le Traité de la Génération des animaux, liv. I, ch. vi, p. 52, et liv. III, ch. v, p. 246, édit. et trad. Aubert et Wimmer. — Où la queue, sans aucune épaisseur. Cette leçon, que quelques éditeurs ont suspectée, parait, au contraire, très-acceptable. § 2. Les Rhines. J'ai du conserver le mot grec; la zoologie moderne l'a conservé aussi, parce que l'identification n'est pas sûre ; mais les Rhines sont une espèce de sélaciens du genre des raies ; voir plus haut, liv. II, ch. ii, § 2; et Cuvier, Règne animal, tome II, p. 395. — Les espèces où la queue est fort grosse. Ceci se rapporterait plutôt aux squales, autre classe de sélaciens, avec les raies. — Il y a quelques personnes. Aristote ne paraît pas croire à ces récits trop peu exacts, bien que les sélaciens possèdent une espèce de verge. § 3. La femelle est plus grosse. Voir une observation pareille, plus haut, liv. IV, ch. ii, § 7. — Le bœuf marin. Le texte dit simplement le Bœuf; c'est un sélacien,du genre des raies, à ce qu'on croit; mais l'identification n'est pas sûre. Plus loin,liv,VI,ch.ii ,§ 1, Aristote parle encore du bœuf marin, comme d'un cétacé vivipare. Il est difficile de se décider entre ces deux descriptions. Dans ce dernier passage, Aristote nomme le Bœuf avec la Pristis, qui est un squale. — La lamie. J'ai reproduit le mot grec, faute d'une identification certaine. On doit supposer d'ailleurs, d'après ce passage, que la lamie est un sélacien du genre des squales. — L'aigle marin. C'est sans doute aussi un sélacien ; mais on ne sait au juste lequel. — La torpille. La zoologie moderne classe aussi la torpille parmi les sélaciens, du genre des raies; voir Cuvier, Règne animal, tome II, p. 397. — La grenouille de mer. Le texte dit simplement la Grenouille ; ce poisson est a classer aussi parmi les sélaciens ; voir le Catalogue de MM. Aubert et Wimmer, p. 146, n° 90. — Du chien marin. Peut-être sous ce mot faut-il comprendre des poissons du genre des requins; voir le Catalogue de MM. Aubert et Wimmer, p. 146. — Comme on vient de le dire. Voir notamment le § 1 de ce chapitre. — Les vivipares.... ovipares. Comme il y a, parmi les sélaciens, des vivipares et des ovipares (voir Cuvier, Règne animal, tome II, p. 384), ceci pourrait ne concerner que cette classe d'animaux spécialement; mais il se peut aussi que l'observation d'Aristote soit toute générale, et qu'elle s'applique à tous les vivipares, et à tous les ovipares autres que les sélaciens. § 4. Les dauphins. La science moderne ne paraît pas avoir fait d'observations de ce genre sur les dauphins; leur mode d'accouplement n'est pas connu. Cuvier n'en dit rien dans l'étude qu'il a consacrée aux cétacés. — Dans quelques espèces. L'indication aurait pu être plus précise. — Deux sortes d'appendices. Ce sont sans doute les organes de la génération, et des testicules. Je ne trouve rien de pareil dans la zoologie moderne, qui a passé ce détail sous silence ; il est probable cependant que l'observation d'Aristote est exacte. — Dans les chiens de mer. Voir la note du paragraphe précédent. § 5 et § 6. MM. Aubert et Wimmer regardent comme suspects ces deux paragraphes. Il est vrai qu'ils interrompent, tout au moins en partie, la suite des pensées; mais ce n'est peut-être pas une raison suffisante pour en contester l'authenticité. — Ni les poissons... Cette généralité n'est pas très-exacte, à moins qu'Aristote ne veuille parler ici de testicules extérieure et apparents, comme ceux de l'homme et de quelques animaux quadrupèdes. « Les animaux sans pieds » sont surtout ici les reptiles. Voir sur l'organe des testicules le Traité de la Génération des animaux, liv. I, p. 46, édit. et trad. Aubert et Wimmer; et aussi le Traité des Parties des animaux, où les mêmes observations sont reproduites, liv. IV, ch. xiii, p. 262, édit. et trad. Frantzius. — Ont.... deux conduits. Ces détails sont exacts. — Chez les oiseaux. Même remarque; Aristote a bien reconnu que les testicules des oiseaux étaient intérieure. — Et s'allonge jusqu'à l'organe de la femelle. Ce serait alors une sorte de verge; et l'auteur aurait pu le dire plus positivement. § 6. Qui marchent sur le sol. Par opposition « aux animaux sans pieds », dont il est parlé dans le paragraphe précédent. — Un même canal. C'est exact, quoiqu'à l'intérieur, l'élaboration des deux liquides soit faite par des organes fort différents. — Antérieurement. Voir plus haut, liv. I, ch. x, § 6, où il est parlé des testicules de l'homme, et ch. xiv, § 17 ; voir aussi liv. II, ch. i, § 5 ; liv. III, ch. i, § 4 et suiv.; ch. xvii, § 1 et suiv. — Des parties. Ceci ne se rapporte pas au traité spécial des Parties des animaux, comme l'ont cru quelques éditeurs. — Chez les animaux qui n'ont pas de vessie. Il est bien clair que ceci ne peut se rapporter aux vivipares qui se meuvent sur le sol ; mais il est possible qu'il s'agisse des oiseaux et des amphibies. — Il y a deux canaux. Ces détails prouvent qu'Aristote avait beaucoup disséqué les oiseaux. Les « deux canaux » sont probablement les uretères et les conduits sperma-tiques, aboutissant dans le cloaque, qui s'ouvre par l'anus. — Pareille dans le mâle et dans la femelle. Ceci n'est pas très-exact, en ce que, dans la femelle des oiseaux, le conduit spermatique est remplacé par l'oviducte. — Car elles n'ont pas de vessie... des ovipares. Je crois que cette partie du paragraphe est une interpolation, comme l'ont pensé MM. Aubert et Wimmer des deux paraphes réunis 5 et 6. — N'a qu'un seul canal. Voir plus haut, liv. II, ch. xii, g i, et liv. III, ch. xii, § 4. § 7. Des poissons ovipares. Si ceci est bien la suite régulière du § 4, les poissons ovipares sont ici opposés aux sélaciens, dont la plupart sont vivipares. — Presque tout le monde croit... Aristote ne semble pas partager cette opinion vulgaire, sans toutefois la repousser absolument. Dans le Traité de la Génération des animaux, liv. III, ch. v, pp. 244 et 246, il réfute directement cette opinion ; et il montre en quoi le fait est absolument impossible. — Ils dévorent les œufs. Voir plus loin, liv. VI, ch. xii, § 4, où cette observation reparaît. § 8. Sur les côtes de Phénicie... Il semble, d'après le témoignage de quelques observateurs modernes, que ce mode de pèche est encore en usage sur ces côtes de la Méditerranée. — Des muges. Les espèces de muges sont très-nombreuses, et il serait impossible d'indiquer précisément celle dont Aristote veut parler. Le Kestreus est certainement un muge; mais on ne peut pas en dire davantage ; voir le Catalogue de MM. Aubert et Wimmer, p. 130, et Cuvier, Règne animal, tome II, pp. 230 et suiv. C'est la onzième famille des acanthoptérygiens. — Des observations fréquentes de ces faits. Aristote explique la croyance populaire ; mais il ne l'approuve pas. — L'opinion dont il s'agit. Voir plus haut, § 7. — Ils se flairent mutuellement. Les chiens nous en fournissent constamment un exemple; voir le Traité de la Génération des animaux, liv. II, ch. viii, p. 208, édit. et trad. Aubert et Wimmer. § 9. Les perdrix... Aristote répète ceci dans le Traité de la Génération des animaux, liv. III, ch. xviii, p. 222, édit. et trad. Aubert et Wimmer. Comme on l'a très-bien vu, ce qui est dit ici de la fécondation des perdrix peut passer pour un vrai conte de chasseurs. On pourrait croire que tout ce paragraphe n'est qu'une interpolation; il interrompt la suite des pensées, et la description de la fécondation des poissons, reprise au paragraphe suivant. — Ouvrent leur bec. Ceci est exact. Voir plus loin, liv. VI, ch. ii, § 14. § 10. La véritable fécondation des poissons. Ceci est la suite du § 8 et le complète, tandis que le § 9 traite des oiseaux et d'un oiseau particulier, dont il ne semble pas qu'il puisse être question dans tout ce passage. — Ne s'observe que très-rarement.. Ce genre d'observation est plus facile et plus fréquent qu Aristote ne semble le croire ; mais, de son temps, les observations avaient été plus récentes, et nécessairement moins nombreuses. |
De l'accouplement des mollusques; description de l'accouplement des polypes; opinions diverses sur cet accouplement; description de l'accouplement des seiches et des calmars. |
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[542a]
1 Τὰ δὲ μαλάκια, οἷον
πολύποδες καὶ σηπίαι καὶ τευθίδες, τὸν αὐτὸν τρόπον πάντα
πλησιάζουσιν ἀλλήλοις· κατὰ τὸ στόμα γὰρ συμπλέκονται, τὰς πλεκτάνας
πρὸς τὰς πλεκτάνας συναρμόττοντες. Ὁ μὲν οὖν πολύπους ὅταν τὴν
λεγομένην κεφαλὴν ἐρείσῃ πρὸς τὴν γῆν καὶ διαπετάσῃ τὰς πλεκτάνας,
ἅτερος ἐφαρμόττει ἐπὶ τὸ πέτασμα τῶν πλεκτανῶν, καὶ συνεχεῖς
ποιοῦνται τὰς κοτυληδόνας πρὸς ἀλλήλας.
2 Φασὶ δέ τινες καὶ τὸν
ἄρρενα ἔχειν αἰδοιῶδές τι ἐν μιᾷ τῶν πλεκτανῶν, ἐν ᾗ δύο αἱ μέγισται
κοτυληδόνες εἰσίν· εἶναι δὲ τὸ τοιοῦτον ὥσπερ νευρῶδες, μέχρι εἰς
μέσην τὴν πλεκτάνην προσπεφυκὸς ἅπαν, ᾗ ἐσπιφράναι εἰς τὸν μυκτῆρα
τῆς θηλείας. 3 Αἱ δὲ
σηπίαι καὶ αἱ τευθίδες νέουσιν ἅμα συμπεπλεγμέναι, τὰ στόματα καὶ
τὰς πλεκτάνας ἐφαρμόττουσαι καταντικρὺ ἀλλήλαις, νέουσαι ἐναντίως·
ἐναρμόττουσι δὲ καὶ τὸν καλούμενον μυκτῆρα εἰς τὸν μυκτῆρα. Τὴν δὲ
νεῦσιν ἡ μὲν ἐπὶ τὸ ὄπισθεν, ἡ δ´ ἐπὶ τὸ στόμα ποιεῖται. Ἐκτίκτει δὲ
κατὰ τὸν φυσητῆρα καλούμενον, καθ´ ὃν ἔνιοι καὶ ὀχεύεσθαί φασιν
αὐτάς.
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[542a] 1 Les mollusques, tels que les polypes, les seiches, et les calmars, se rapprochent tous de la même manière pour l'accouplement. Ils se joignent bouche à bouche, entrelaçant régulièrement tentacules à tentacules. Ainsi, le polype appuie contre terre ce qu'on appelle sa tête, et il étend ses bras ; l'autre polype se déploie symétriquement sur l'envergure des bras du premier ; et ils font que les cavités se correspondent les unes aux autres. 2 On prétend même quelquefois que le mâle a une espèce de verge dans un de ses bras, et que, dans ce bras, se trouvent les deux plus grandes cavités; cette verge est, dit-on, assez nerveuse; elle est attachée vers le milieu du bras où elle est ; et le mâle la fait entrer tout entière dans la trompe de la femelle. 3 Les seiches et les calmars nagent ainsi accouplés, arrangeant leurs bouches et leurs bras à l'opposé les uns des autres, et nageant en sens opposé. Elles disposent ce qu'on appelle leur trompe dans la trompe de l'autre ; et l'une nage alors en arrière, tandis que l'autre nage dans le sens de sa bouche. Elles produisent leurs œufs par l'organe qu'on appelle leur évent, et qui, selon quelques personnes, leur sert aussi à être fécondées par le mâle. |
§ 1. Les mollusques... Les détails que donne ici Aristote sur l'accouplement des mollusques ne sont, ni confirmés, ni repoussés par la science moderne. M. Claus, dans sa Zoologie descriptive, p. 732, trad. franc., rappelle ce passage du naturaliste grec; et comme il ne le contredit pas formellement, il semble l'admettre à défaut de renseignements plus nouveaux. Cuvier, Règne animal, tome III, pp. 5 et 10, ne dit que quelques mots de la génération des mollusques en général, et des céphalopodes en particulier. On peut donc croire que, sur ce point, Aristote est encore plus avancé que ses successeurs. Reste à savoir s'il est complètement dans la vérité. Les mollusques sont d'autant plus difficiles à observer qu'ils offrent toutes les variétés de génération, ainsi qu'on l'a déjà dit. — Tentacules à tentacules. J'ai dû prendre ce mot, faute d'un meilleur ; mais il est clair qu'il s'agit des bras des polypes et des ventouses. Un des bras du mâle porte la semence dans l'orifice génital delà femelle. — Ainsi, le polype... les unes aux autres. MM. Aubert et Wimmer pensent, par diverses raisons, que ce passage n'est qu'une scholie sans réelle utilité. Il me semble, au contraire, que ce détail, loin d'être redondant, complète et précise tout ce qui précède. — Les cavités. Ce sont les entonnoirs des deux polypes, dont les orifices se placent l'un vis-à-vis de l'autre pour une véritable copulation ; c'est un bras de l'animal, qui, modifié d'une manière spéciale, sert d'organe copulateur, et qu'on nomme Hectocotyle. § 2. Une espèce de verge dans un de ses bras. Voir plus loin, ch. x, § 2. Ces informations sont d'une exactitude étonnante, et les plus habiles observateurs de nos jours n'ont pu que les confirmer. — Dans la trompe de la femelle. Le grec se sert du même mot qui sert à désigner la trompe de l'éléphant; et voilà pourquoi j'ai repris le mot de Trompe, bien qu'il puisse paraître assez étrange à propos de polypes. C'est ce que la science moderne appelle la Cavité palléale et l'Orifice génital du céphalopode femelle. Voir le paragraphe qui suit. § 3. Les seiches et les calmars. Voir Cuvier, Règne animal, t. III, pp. 12 et 14; les seiches (polypes d'Aristote) et les calmars (Loligo) sont des Céphalopodes, formant la première classe des mollusques. — Ce qu'on appelle leur trompe. Il est probable qu'Aristote n'était pas non plus très-satisfait du mot que lui offrait sa langue, pour indiquer cet organe ; car il est clair que les deux organes du mâle et de la femelle ne peuvent être identiques. C'est bien un des bras du mâle; mais ce ne peut être aussi un des bras de la femelle, ou du moins l'action doit être différente. — Qu'on appelle leur évent. On peut encore faire ici une remarque analogue. Le mot grec est le même que pour révent des cétacés souffleurs ; mais il n'y a rien de pareil pour les polypes. C'est encore la cavité palléale de la femelle, nn des replis du manteau. M. Claus, Zoologie descriptive, p. 733, édit. franc., s'est étendu longuement sur le développement de l'œuf des céphalopodes.
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De l'accouplement des crustacés; mode et époque de cet accouplement; observations diverses; description de l'accouplement des crabes; différence presque insensible du mâle et de la femelle. |
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Τὰ δὲ μαλακόστρακα ὀχεύεται, οἷον κάραβοι καὶ ἀστακοὶ καὶ καρίδες
καὶ τὰ τοιαῦτα, ὥσπερ καὶ τὰ ὀπισθουρητικὰ τῶν τετραπόδων, ὅταν ὁ
μὲν ὑπτίαν ὁ δ´ ἐπὶ ταύτης ποιήσῃ τὴν κέρκον. Ὀχεύεται δὲ τοῦ ἔαρος
ἀρχομένου πρὸς τῇ γῇ (ἤδη γὰρ ὦπται ἡ ὀχεία πάντων τῶν τοιούτων),
ἐνιαχοῦ δὲ καὶ ὅταν τὰ σῦκα ἄρχηται πεπαίνεσθαι. Τὸν αὐτὸν δὲ τρόπον
καὶ οἱ ἀστακοὶ καὶ αἱ καρίδες ὀχεύονται.
2 Οἱ δὲ καρκίνοι κατὰ τὰ
πρόσθια ἀλλήλων συνδυάζονται, τὰ ἐπικαλύμματα τὰ πτυχώδη πρὸς ἄλληλα
συμβάλλοντες. Πρῶτον δ´ ὁ καρκίνος ἀναβαίνει ὁ ἐλάττων ἐκ τοῦ
ὄπισθεν· ὅταν δ´ ἀναβῇ οὗτος, ὁ μείζων πλάγιος ἐπιστρέφει. Ἄλλο μὲν
οὖν οὐδὲν ἡ θήλεια τοῦ ἄρρενος διαφέρει· τὸ δ´ ἐπικάλυμμα μεῖζόν
ἐστι τὸ τῆς θηλείας καὶ μᾶλλον ἀφεστηκὸς καὶ συνηρεφέστερον, εἰς ὃ
ἐκτίκτουσι καὶ ᾗ τὸ περίττωμα ἐξέρχεται. Μόριον δ´ οὐδὲν προΐεται
θάτερον εἰς θάτερον.
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1 Les crustacés, tels que les langoustes, les homards, les squilles et tous les animaux de ce genre, s'accouplent à la façon des quadrupèdes qui urinent par derrière : l'un présente le dessous de sa queue, et l'autre met la sienne dessus. C'est en général au début du printemps que ces espèces d'animaux s'accouplent, non loin de terre ; car on a déjà observé que l'accouplement de tous ces animaux se fait à ce moment de l'année ; mais parfois aussi, c'est à l'époque où les figues commencent à mûrir. Les homards et les squilles s'accouplent également de la même façon. 2 Les crabes s'unissent par leurs parties antérieures, en joignant leurs enveloppes écailleuses les unes aux autres. D'abord, le mâle, qui est plus petit que la femelle, monte sur elle par derrière; et une fois qu'il est monté, l'autre, qui est plus grand, se tourne de côté. La seule différence qu'il y ait du mâle à la femelle, c'est que l'enveloppe écailleuse de la femelle est plus grosse, plus éloignée du corps et plus ombragée de poils, là où elle produit ses œufs et d'où sortent les excréments. Il n'y a pas d'organe qui, de l'un, entre dans l'autre. |
§ 1. Les crustacés. J'ai conservé ce mot, bien qu'il soit contesté par la science moderne, parce qu'il n'y a pas dans tous ces animaux de téguments rigides, formés de dépôts calcaires. On pourrait substituer le mot de malacostracés, comme l'ont fait quelques zoologistes ; mais cette expression même ne serait pas non plus absolument exacte ; voir Cuvier, Règne animal, tome III, p. 183, et tome IV, pp. 7 et suiv. ; voir surtout, Zoologie descriptive de M. Claus, p. 398, trad. franc. Voir plus haut, liv. IV, ch. ii. — Les squilles. Voir Cuvier, Règne animal, tome IV, p. 108. — Des quadrupèdes qui urinent par derrière. Voir plus haut, ch. ii, § 2. Cette phrase manque dans quelques manuscrits; mais la même description de l'accouplement des crustacés se retrouve dans le Traité de la Génération des animaux, liv. I, p. 66, édit. et trad. Aubert et Wimmer. — L'un présente le dessous... Il ne paraît pas que ceci soit exact; et l'accouplement semble se faire face à face, de manière que les deux animaux s'embrassent étroitement. — Car on a déjà observé... MM. Aubert et Wimmer pensent que cette phrase n'est pas ici à sa place. — Se fait à ce moment de l'année. Le texte n'est pas aussi précis. — Où les figues commencent à mûrir. C'est-à-dire, vers l'équinoxe d'automne. — De la même façon. Ainsi que l'ont remarqué quelques éditeurs, ceci est obscur; et l'on ne voit pas assez nettement à quel mode d'accouplement l'auteur veut faire allusion. § 2. Leurs enveloppes écailleuses. Ce sont les feuillets de la queue, qui s'opposent les uns aux autres ; et les deux animaux sont face à face. C'est du moins ce que semblent confirmer des observations récentes. — Se tourne de côté. Ou peut-être : « se retourne ». — L'enveloppe écailleuse, c'est-à-dire, la queue. Le mot dont se sert Aristote indique l'idée de Couvercle; et comme il le dit un peu plus bas, c'est en effet la queue qui couvre les œufs de la femelle. Même dans le mâle, la queue a une forme de Couvercle. Voir plus haut, liv. IV, ch. iii, § 6, les mêmes détails, presque dans les mêmes termes. — Il n'y a pas d'organe... Ceci n'est peut-être pas très-exact. |
De l'accouplement des insectes; organisation toute spéciale et renversement des rôles ; observations sur les mouches accouplées ; les cantharides et les spondyles ; accouplement particulier des araignées. — Résumé sur l'accouplement en général. |
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1 Τὰ δ´ ἔντομα συνέρχεται μὲν ὄπισθεν, εἶτ´ ἐπιβαίνει τὸ ἔλαττον ἐπὶ τὸ μεῖζον· [542b] τοῦτο δ´ ἐστὶ τὸ ἄρρεν. Ἐναφίησι δὲ τὸν πόρον κάτωθεν τὸ θῆλυ εἰς τὸ ἄρρεν τὸ ἐπάνω, ἀλλ´ οὐ τὸ ἄρρεν εἰς τὸ θῆλυ, ὥσπερ ἐπὶ τῶν ἄλλων. Καὶ τοῦτο τὸ μόριον ἐπὶ μὲν ἐνίων καὶ φαίνεται μεῖζον ὂν ἢ κατὰ λόγον τοῦ ὅλου σώματος, καὶ πάνυ μικρῶν ὄντων, ἐπ´ ἐνίων δ´ ἧττον. Τοῦτο δ´ ἐστὶ φανερόν, ἄν τις διαιρῇ τὰς ὀχευομένας μυίας. Ἀπολύονται δ´ ἀπ´ ἀλλήλων μόλις· πολὺν γὰρ χρόνον ὁ συνδυασμός ἐστι τῶν τοιούτων. 2 Δῆλον δ´ ἐπὶ τῶν ἐν ποσίν, οἷον μυιῶν τε καὶ κανθαρίδων. Πάντα δὲ τὸν τρόπον τοῦτον ὀχεύεται, αἵ τε μυῖαι καὶ αἱ κανθαρίδες καὶ αἱ σπονδύλαι καὶ τὰ φαλάγγια, καὶ εἴ τι ἄλλο τοιοῦτόν ἐστι τῶν ὀχευομένων. Ποιοῦνται δὲ τὰ φαλάγγια τὴν ὀχείαν τόνδε τὸν τρόπον, ὅσα γε ὑφαίνει ἀράχνια· ὅταν ἡ θήλεια σπάσῃ τῶν ἀποτεταμένων ἀραχνίων ἀπὸ τοῦ μέσου, πάλιν ὁ ἄρρην ἀντισπᾷ· τοῦτο δὲ ποιήσαντα πολλάκις οὕτω συνέρχεται καὶ συμπλέκεται ἀντίπυγα· διὰ γὰρ τὴν περιφέρειαν τῆς κοιλίας οὗτος ἁρμόττει ὁ συνδυασμὸς αὐτοῖς. 4 Ἡ μὲν οὖν ὀχεία τῶν ζῴων τοῦτον γίνεται τὸν τρόπον πάντων,
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1 Les insectes se joignent par derrière ; puis, le plus petit monte sur le plus grand. [542b] Le plus petit, c'est le mâle. La femelle, qui est en dessous, introduit son canal dans le mâle qui est en dessus ; ce n'est pas le mâle qui introduit son organe dans la femelle, comme cela se passe dans les autres animaux. Cet organe de la femelle, dans les insectes même qui sont très-petits, paraît plus grand qu'il ne devrait l'être proportionnellement à la grosseur de leur corps; dans d'autres insectes, il paraît trop petit. 2 On peut voir ceci très nettement en séparant des mouches accouplées; elles ne se détachent qu'avec peine; car leur accouplement dure fort longtemps. On peut faire cette observation évidente sur les insectes que nous avons sans cesse sous la main, mouches et canlharides. Tous les animaux de cet ordre qu'on voit s'accoupler, et les mouches et les cantharides, et lesspondyles, et les araignées, font tous leur accouplement de cette façon, ainsi que toutes les espèces analogues qui s'accouplent. 3 Les araignées, lorsqu'elles tissent leur toile, s'accouplent de la manière suivante : lorsque la femelle lire un des Bis tendus du milieu de la toile, le mâle le tire à l'opposé. En répétant plusieurs fois ce mouvement, ils s'approchent et s'unissent par derrière; la rondeur de leur ventre leur facilite ce genre d'accouplement, qui est le plus convenable pour eux. 4 Tous les animaux s'accouplent donc ainsi qu'on vient de le dire. |
§ 1. Les insectes se joignent par derrière. Sur la reproduction dans les insectes, voir la Zoologie descriptive de M. Claus, pp. 553 et suiv., trad. franc. — Puis. MM. Aubert et Wimmer proposent, avec raison, Et, au lieu de Puis. — Le plus petit, c'est le mâle. Ceci est exact dans presque toutes les espèces. — Introduit son canal. Cette assertion est répétée dans le Traité de la Génération des animaux, liv. I, ch. xvi, p. 68, édit. et trad. Aubert et Wimmer, et aussi même livre, ch. xxi, p. 112; mais la science moderne contredit Aristote, et l'accouplement des insectes ne fait pas exception, comme il l'a cru ; il est vrai seulement que, dans quelques espèces, cet accouplement est assez douteux pour qu'on puisse s'y méprendre, comme le philosophe grec. — Paraît plus grand.....parait trop petit. On voit que ce n'est pas l'esprit d'observation qui a manqué à Aristote ; mais les faits eux-mêmes sont souvent obscurs et difficiles à démêler. § 2. En séparant des mouches accouplées. C'est là une observation que chacun peut faire; et c'est elle sans doute qui aura servi de base à la théorie qui est exposée ici. — Sous la main. La formule grecque dit précisément : « A nos pieds ». — Les spondyles. Il a fallu reproduire le mot grec, parce que l'identification n'est pas certaine. On voit d'ailleurs que le spondyle doit être un insecte du genre de ceux avec lesquels on le nomme. Dans la zoologie moderne, le nom de spondyle a été donné à la fois à un testacé acéphale, et à un coléoptère de la famille des longicornee; voir Cuvier, Règne animal, tome III, p. 127, et tome V, p. 106; et Zoologie descriptive de M. Claus, p. 629, trad. franc. L'insecte est appelé Spondylis, pour le distinguer du Spondylus, qui est un mollusque. § 3. Les araignées. Les détails donnés dans ce paragraphe sont assez exacts ; et c'est à peu près ainsi que les observateurs modernes décrivent l'accouplement des araignées. § 4. Ainsi qu'on vient de le dire. Depuis le début de ce livre. Il ne faut d'ailleurs jamais perdre de vue qu Aristote a fait un traité approfondi sur la génération des animaux ; ce traité est admirable, même encore après tous les progrès qu'a faits la science, à partir de la Renaissance.
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Des saisons et des Ages pour l'accouplement ; il a lieu le plus souvent au printemps; l'homme n'a pas de saison, non plus que quelques animaux domestiques ; il est plus ardent en hiver ; la femme Test davantage en été ; époques de la couvée des oiseaux ; exception pour l'Halcyon, qui couve en hiver; citation de Simonide ; les jours d'Halcyon en Grèce et dans les mers de Sicile ; citation de Stésichore ; le plongeon et le goéland ; le rossignol et ses œufs ; époques de l'accouplement et de la naissance des insectes ; portées annuelles des animaux sauvages ; exception pour le lièvre. |
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1 ὧραι δὲ καὶ ἡλικίαι τῆς ὀχείας ἑκάστοις εἰσὶ διωρισμέναι τῶν ζῴων. Βούλεται μὲν οὖν ἡ φύσις τῶν πλείστων περὶ τὸν αὐτὸν χρόνον ποιεῖσθαι τὴν ὁμιλίαν ταύτην, ὅταν ἐκ τοῦ χειμῶνος μεταβάλλῃ πρὸς τὸ θέρος· αὕτη δ´ ἐστὶν ἡ τοῦ ἔαρος ὥρα, ἐν ᾗ τὰ πλεῖστα καὶ πτηνὰ καὶ πεζὰ καὶ πλωτὰ ὁρμᾷ πρὸς τὸν συνδυασμόν.
2
Ποιεῖται δ´ ἔνια τὴν ὀχείαν καὶ τὸν τόκον καὶ μετοπώρου καὶ
χειμῶνος, οἷον τῶν τ´ ἐνύδρων γένη ἄττα καὶ τῶν πτηνῶν· ἄνθρωπος δὲ
μάλιστα πᾶσαν ὥραν, καὶ τῶν συνανθρωπευομένων ζῴων πολλὰ διὰ τὴν
ἀλέαν καὶ εὐτροφίαν, ὅσων καὶ αἱ κυήσεις ὀλιγοχρόνιοί εἰσιν, οἷον
ὑὸς καὶ κυνός, καὶ τῶν πτηνῶν ὅσα πλεονάκις ποιοῦνται τοὺς τόκους.
Πολλὰ δὲ καὶ πρὸς τὰς ἐκτροφὰς τῶν τέκνων στοχαζόμενα ποιεῖται τὸν
συνδυασμὸν ἐν τῇ ἀπαρτιζούσῃ ὥρᾳ.
3 Ὀργᾷ δὲ πρὸς τὴν ὁμιλίαν τῶν ἀνθρώπων τὸ μὲν ἄρρεν ἐν
τῷ χειμῶνι μᾶλλον, τὸ δὲ θῆλυ ἐν τῷ θέρει. 6 Ἡ δ´ αἴθυια καὶ οἱ λάροι τίκτουσι μὲν ἐν ταῖς περὶ θάλατταν πέτραις, τὸ δὲ πλῆθος δύο ἢ τρία· ἀλλ´ ὁ μὲν λάρος τοῦ θέρους, ἡ δ´ αἴθυια ἀρχομένου τοῦ ἔαρος εὐθὺς ἐκ τροπῶν, καὶ ἐπικαθεύδει ὥσπερ αἱ ἄλλαι ὄρνιθες. Οὐδέτερον δὲ φωλεῖ τούτων τῶν ὀρνέων. Πάντων δὲ σπανιώτατον ἰδεῖν ἁλκυόνα ἐστίν· σχεδὸν γὰρ περὶ Πλειάδος δύσιν καὶ τροπὰς ὁρᾶται μόνον, καὶ ἐν τοῖς ὑφόρμοις ὅσον περιιπταμένη περὶ τὸ πλοῖον ἀφανίζεται εὐθύς, διὸ καὶ Στησίχορος τοῦτον τὸν τρόπον ἐμνήσθη περὶ αὐτῆς. 7 Τίκτει δὲ καὶ ἡ ἀηδὼν τοῦ θέρους ἀρχομένου, τίκτει δὲ πέντε καὶ ἓξ ᾠά· φωλεῖ δ´ ἀπὸ τοῦ μετοπώρου μέχρι τοῦ ἔαρος. 8 Τὰ δ´ ἔντομα καὶ τοῦ χειμῶνος ὀχεύεται καὶ γίνεται, ὅταν εὐημερίαι γένωνται καὶ νότια, ὅσα μὴ φωλεῖ αὐτῶν, οἷον μυῖαι καὶ μύρμηκες. 9 Τίκτει δ´ ἅπαξ τοῦ ἐνιαυτοῦ τὰ πολλὰ τῶν ἀγρίων, ὅσα μὴ ἐπικυΐσκεται ὥσπερ δασύπους.
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1 La saison et l'âge convenables à l'accouplement sont très-déterminés pour chaque espèce d'animaux. La nature veut, pour la plupart, qu'ils accomplissent celte union à la même époque, lorsque l'hiver va faire place à la chaleur. C'est donc précisément, à l'époque du printemps, que presque tous les animaux, volatiles, terrestres, aquatiques, s'empressent de s'accoupler. 2 II en est cependant quelques-uns qui s'accouplent, et qui produisent, à l'automne et à l'hiver, comme certaines espèces d'animaux aquatiques et de volatiles. L'homme a plus que tout autre le privilège de s'accoupler en toute saison ; et parmi les animaux qui vivent avec l'homme, un bon nombre, à cause d'une demeure chaude et d'une nourriture abondante, sont aussi comme lui; surtout ceux dont les gestations sont de courte durée ; par exemple, le porc, le chien, et les volatiles qui pondent fréquemment. Il y a même de ces animaux qui, regardant en quelque sorte à la nourriture de leurs petits, font leur accouplement à l'époque de l'année qui doit y coïncider. 3 Dans l'espèce humaine , le mâle semble plus vivement porté à l'accouplement en hiver; et la femelle, en été. [543a] 4 Les oiseaux, ainsi qu'il a déjà été dit, s'accouplent en général et font leurs couvées aux environs du printemps et au début de l'été. Il faut en excepter l'Halcyon, qui pond vers le solstice d'hiver; et de là vient que, quand le solstice est accompagné du beau temps, on dit que ce sont les jours de l'Halcyon, sept jours avant le solstice, sept jours après, comme Simonide le dit dans ses vers : « Ainsi, lorsque, durant un mois glacé, Jupiter nous accorde quatorze jours de beau temps, les mortels appellent celte saison où l'on redoute plus les vents, la sainte nourrice des enfants de l'Halcyon au plumage brillant. » 5 Ces beaux jours se produisent, quand il arrive que, au solstice, le vent du sud vient à régner, après que le vent du nord a régné durant les Pléiades. On prétend que, pendant les sept premiers jours, l'Halcyon prépare son nid, et qu'elle pond et élève ses petits pendant les sept jours suivants. Dans les contrées que nous habitons, le solstice ne nous amène pas toujours ces belles journées Halcyoniques ; mais il est bien rare qu'elles manquent dans le pays que baigne la mer de Sicile. L'Halcyon, d'ailleurs, ne pond guère que cinq œufs. 6 Le plongeon et le goéland pondent leurs œufs dans les rochers qui bordent la mer ; ces œufs sont au nombre de deux, ou de trois. Le goéland pond en été ; le plongeon pond au commencement du printemps, aussitôt après le solstice; il couve comme les autres oiseaux. Mais ni l'un ni l'autre ne se cachent et ne se tapissent jamais. Il n'y a rien de plus rare que de voir des Halcyons. On aperçoit l'Halcyon seulement au coucher de la Pléiade, et vers l'époque du solstice ; et dans les rades, à peine vient-elle voler autour d'un bâtiment qu'elle disparaît aussitôt. Du moins, c'est ainsi qu'en parle Stésichore. 7 Le rossignol pond au commencement de l'été ; il fait cinq ou six œufs tout au plus ; et il se tapit depuis l'automne jusqu'au printemps. 8 Les insectes s'accouplent et naissent même en hiver, quand il y a de beaux jours et que le vent est au sud ; ce sont ceux des insectes qui ne se cachent pas en hiver, comme les mouches et les fourmis. 9 La plupart des animaux sauvages ne mettent bas qu'une fois par an, du moins ceux qui ne sont pas capables de superfélation, comme le lièvre. |
§ 1. La saison et l'âge. Il ne sera question ici que de la saison de l'accouplement. Les considérations sur l'âge viendront plus loin, même liv. V, ch. xii. — Lorsque l'hiver va faire place à la chaleur. Il faut remarquer cette tournure, qui laisse à l'idée toute sa généralité. — S'empressent de s'accoupler. L'expression grecque est peut-être encore plus forte. § 2. Quelques-uns... à l'automne et à l'hiver. Ces observations sont exactes. — L'homme a plus que tout autre. Ce privilège est un des fondements naturels de la famille, qui n'existe que dans l'espèce humaine. — Sont aussi comme lui. Bien qu'à un degré beaucoup moindre. — Le porc et le chien. Les deux exemples sont bien choisis; mais ces deux espèces sont aussi prolifiques à l'état sauvage qu'à l'état de domesticité. — En quelque sorte. J'ai ajouté ces mots pour rendre toute la nuance de l'expression grecque. § 3. Le mâle... la femelle. J'ai conservé la formule du texte, que sans doute Aristote n'a pas prise sans intention. § 4. Les oiseaux, ainsi qu'il a déjà été dit. Voir plus haut, ch. ii, §§ 2 et 3 ; et aussi liv. VI, ch. i, § 1. — L'Halcyon. Cet oiseau, que Cuvier ne mentionne pas sous ce nom, est du genre des passereaux, lévirostres, martins-pécheurs (alcedo), etc. Il est assez rare dans nos climats ; les halcyons l'étaient moins sans doute dans celui de la Grèce, quoiqu'ils le fussent encore beaucoup, comme il est dit plus bas. — Qui pond vers le solstice d'hiver. Ceci ne paraît pas exact pour l'oiseau de nos contrées, si toutefois l'identification est certaine. — Comme Simonide le dit. C'est sans doute le Simonide de Céos, qui vivait durant les guerres Médiques, de 554 à 469. Simonide d'Amorgos, autre poète, était antérieur de 200 ans, à peu près. Les manuscrits ne donnent pas cette citation sous forme rhythmique; et les tentatives pour rétablir les vers n'ont pas été fort heureuses. — Au plumage brillant. C'est aussi ce que constate la science moderne ; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 990, trad. franc. § 5. Ces beaux jours se produisent... Ceci est une digression, et l'on peut croire que ce passage est interpolé. — Durant les Pléiades. C'est-à-dire pendant que les Pléiades sont sur l'horizon, de mai à novembre, à peu près, sous le ciel de la Grèce. Halcyone était une des Pléiades, filles d'Atlas et de Pleioné. — La mer de Sicile. Les Grecs connaissaient ces mers plus que nous ne le faisons nous-méme aujourd'hui. — L'Halcyon.... ne pond guère que cinq œufs. Comme il s'agit ici de la saison de l'accouplement, on ne comprend guère comment on parle, en outre, de la ponte. Ceci peut être une addition faite après coup. Voir plus loin, liv. IX, ch. xv, § 4. § 6. Le plongeon et le goéland... Ces deux identifications ne sont pas certaines ; mais elles ne sont pas très-importantes, pour le peu qu'Aristote dit de ces deux oiseaux. Ceci continue la digression sur la ponte des oiseaux, commencée au paragraphe précédent. MM. Aubert et Wimmer pensent que les deux oiseaux ici nommés doivent être des espèces de mouettes. — Ne se cachent et ne se tapissent jamais. Suite de la digression. — De voir des Halcyons. Bien que l'auteur revienne ici à l'Halcyon, il continue à perdre de vue son sujet, qui est la saison de l'accouplement. — Au coucher de la Pléiade. En novembre, un peu avant le solstice d'hiver. — Stésichore. Schneider présume que Stésichore, dans un de ses poèmes, avait fait apparaître l'Halcyon aux Argonautes, au moment où ils quittaient le port. Stésichore était d'Himère en Sicile, et il a vécu de 632 à 552 av. J.-C. — Aristote est revenu sur l'Halcyon, plus loin, liv. IX, et lui a consacré tout le chapitre xv. § 7. Le rossignol Ceci est toujours une digression, et à plus forte raison, tout ce qui suit jusqu'à la fin du chapitre. Il ne devrait être question ici que de la saison et de l'âge de l'accouplement, et non de la ponte. Voir plus loin, liv. IX, ch. xxxvi, § 4; voir aussi Buffon, tome XXIII, p. 80, édit. de 1830. § 8. Les insectes s'accouplent. Ces détails rentrent dans le sujet de ce chapitre. — Qui ne se cachent pas. J'ai pris le terme le plus général, comme plus haut § 6 ; mais c'est le temps de la retraite et de la disparition de ces animaux. § 9. La plupart des animaux sauvages... Ceci peut paraître encore une nouvelle digression, après toutes celles qui précèdent. Il est évident que toute la fin de ce chapitre a souffert de graves altérations. MM. Aubert et Wimmer regardent ces deux paragraphes comme déplacés tout au moins, ou peut-être même comme apocryphes.
—Superfétation.C'est la traduction littérale du mot grec.
Voir plus loin, liv. VII, ch. v, § 4.
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Du frai des poissons ; époque générale du frai ; époques particulières de quelques poissons ; nombre de fois dans l'année ; de la croissance des poissons, généralement très-rapide ; mois de l'année où les poissons frayent le plus; quelques espèces frayent en hiver et en automne ; presque toutes frayent au printemps ; durée du frai, en général de trente jours ; production extraordinaire de certains poissons qui viennent du limon et du sable ; influence des localités sur la grosseur et la fécondité des poissons, aussi bien que sur les quadrupèdes. |
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1 Ὁμοίως δὲ καὶ τῶν ἰχθύων οἱ πλεῖστοι ἅπαξ, οἷον οἱ [543b] χυτοί (καλοῦνται δὲ χυτοὶ οἱ τῷ δικτύῳ περιεχόμενοι), θύννος, πηλαμύς, κεστρεύς, χαλκίδες, κολίαι, χρομίς, ψῆττα καὶ τὰ τοιαῦτα, πλὴν ὁ λάβραξ· οὗτος δὲ δὶς τούτων μόνος, γίνεται δ´ ὁ τόκος αὐτῷ ὁ ὕστερος ἀσθενέστερος. 2 Καὶ ὁ τριχίας δὲ καὶ τὰ πετραῖα δίς, ἡ δὲ τρίγλη μόνη τρίς. Τεκμαίρονται δ´ ἐκ τοῦ γόνου· τρὶς γὰρ φαίνεται ὁ γόνος περί τινας τόπους. Ὁ δὲ σκορπίος τίκτει δίς. Τίκτει δὲ καὶ ὁ σαργὸς δίς, ἔαρος καὶ μετοπώρου· ἡ δὲ σάλπη τοῦ μετοπώρου ἅπαξ. Ἡ δὲ θυννὶς ἅπαξ τίκτει, ἀλλὰ διὰ τὸ τὰ μὲν πρώϊα τὰ δ´ ὄψια προΐεσθαι δὶς δοκεῖ τίκτειν· ἔστι δ´ ὁ μὲν πρῶτος τόκος περὶ τὸν Ποσειδεῶνα πρὸ τροπῶν, ὁ δ´ ὕστερος τοῦ ἔαρος. Διαφέρει δ´ ὁ θύννος ὁ ἄρρην τοῦ θήλεος, ὅτι ἡ μὲν ἔχει ὁ δ´ οὐκ ἔχει ὑπὸ τῇ γαστρὶ πτερύγιον, ὃ καλοῦσιν ἀφαρέα. 3 Τῶν δὲ σελαχῶν ἡ ῥίνη μόνη τίκτει δίς· τίκτει γὰρ καὶ ἀρχομένου τοῦ φθινοπώρου καὶ περὶ Πλειάδος δύσιν, εὐημερεῖ δ´ ἐν τῷ φθινοπώρῳ μᾶλλον· ὁ δ´ εἷς τόκος γίνεται περὶ ἑπτὰ ἢ ὀκτώ. Δοκοῦσι δ´ ἔνιοι τῶν γαλεῶν, οἷον ὁ ἀστερίας, δὶς τοῦ μηνὸς τίκτειν· τοῦτο δὲ συμβαίνει, ὅτι οὐχ ἅμα πάντα λαμβάνει τελέωσιν τὰ ᾠά. 4 Ἔνια δὲ τίκτει πᾶσαν ὥραν, οἷον ἡ σμύραινα. Τίκτει δ´ αὕτη ᾠὰ πολλά, καὶ ἐκ μικροῦ ταχεῖαν τὴν αὔξησιν λαμβάνουσι τὰ γενόμενα, ὥσπερ καὶ τὰ τοῦ ἱππούρου· καὶ γὰρ ταῦτα ἐξ ἐλαχίστου μέγιστα γίνεται τάχιστα, πλὴν ἡ μὲν σμύραινα πᾶσαν ὥραν τίκτει, ὁ δ´ ἵππουρος ἔαρος. Διαφέρει δ´ ὁ σμῦρος καὶ ἡ σμύραινα· ἡ μὲν γὰρ σμύραινα ποικίλον καὶ ἀσθενέστερον, ὁ δὲ σμῦρος ὁμόχρους καὶ ἰσχυρός, καὶ τὸ χρῶμα ἔχει ὅμοιον τῇ πίτυϊ, καὶ ὀδόντας ἔχει καὶ ἔσωθεν καὶ ἔξωθεν. Φασὶ δ´ ὥσπερ καὶ τἆλλα, τὸν μὲν ἄρρενα τὴν δὲ θήλειαν εἶναι. Ἐξέρχονται δὲ ταῦτα εἰς τὸ ξηρόν, καὶ λαμβάνονται πολλάκις. 5 Συμβαίνει μὲν οὖν σχεδὸν πᾶσι ταχεῖαν γίνεσθαι τὴν αὔξησιν τοῖς ἰχθύσιν, οὐχ ἥκιστα δὲ κορακίνῳ τῶν μικρῶν· τίκτει δὲ πρὸς τῇ γῇ καὶ τοῖς βρυώδεσι καὶ δασέσιν. [544a] Ταχὺ δὲ καὶ ὁ ὀρφὼς ἐκ μικροῦ γίνεται μέγας. Αἱ δὲ πηλαμύδες καὶ οἱ θύννοι τίκτουσιν ἐν τῷ Πόντῳ, ἄλλοθι δ´ οὔ· κεστρεῖς δὲ καὶ χρυσόφρυες καὶ λάβρακες μάλιστα οὗ ἂν ποταμοὶ ῥέωσιν· οἱ δ´ ὄρκυνες καὶ σκορπίδες καὶ ἄλλα πολλὰ γένη ἐν τῷ πελάγει. 6 Τίκτουσι δ´ οἱ πλεῖστοι τῶν ἰχθύων ἐν μησὶ τρισί, Μουνυχιῶνι, Θαργηλιῶνι, Σκιρροφοριῶνι· μετοπώρου δ´ ὀλίγοι, οἷον σάλπη καὶ σαργὸς καὶ ὅσα ἄλλα τοιαῦτα μικρὸν πρὸ ἰσημερίας τῆς φθινοπωρινῆς, καὶ νάρκη καὶ ῥίνη. 7 Τίκτει δ´ ἔνια καὶ χειμῶνος καὶ θέρους, ὥσπερ ἐλέχθη πρότερον, οἷον χειμῶνος μὲν λάβραξ, κεστρεύς, βελόνη, θέρους δὲ περὶ τὸν Ἑκατομβαιῶνα θυννίς, περὶ τροπὰς θερινάς· τίκτει δὲ θυλακοειδές, ἐν ᾧ πολλὰ ἐγγίνεται καὶ μικρὰ ᾠά. Καὶ οἱ ῥυάδες τοῦ θέρους τίκτουσιν. 8 Ἄρχονται δὲ κύειν τῶν κεστρέων οἱ μὲν χελῶνες τοῦ Ποσειδεῶνος καὶ ὁ σαργὸς καὶ ὁ σμύξων καλούμενος καὶ ὁ κέφαλος· κύουσι δὲ τριάκοντα ἡμέρας. Ἔνιοι δὲ τῶν κεστρέων οὐ γίνονται ἐκ συνδυασμοῦ, ἀλλὰ φύονται ἐκ τῆς ἰλύος καὶ τῆς ἄμμου.
9
Ὡς μὲν οὖν ἐπὶ τὸ πολὺ τοῦ ἔαρος τὰ πλεῖστα κυΐσκεται, οὐ μὴν ἀλλά,
καθάπερ εἴρηται, καὶ θέρους ἔνια καὶ φθινοπώρου καὶ χειμῶνος· ἀλλ´
οὔθ´ ἅπασιν ὁμοίως τοῦτο συμβαίνει οὔθ´ ἁπλῶς οὔτε καθ´ ἕκαστον
γένος, ὥσπερ τοῖς πλείστοις τοῦ ἔαρος· οὐδὲ δὴ κύουσι πολλὰ κυήματα
ὁμοίως ἐν τοῖς ἄλλοις χρόνοις. 10 Ὅλως δὲ δεῖ μὴ λεληθέναι ὅτι, ὥσπερ
καὶ τῶν φυομένων καὶ τῶν ζῴων τῶν τετραπόδων πολλὴν αἱ χῶραι ποιοῦσι
διαφορὰν οὐ μόνον πρὸς τὴν ἄλλην τοῦ σώματος εὐημερίαν ἀλλὰ καὶ πρὸς
τὸ πλεονάκις ὀχεύεσθαι καὶ γεννᾶν, οὕτω καὶ περὶ τοὺς ἰχθῦς πολλὴν
ποιοῦσι τὴν διαφορὰν αὐτοὶ οἱ τόποι οὐ μόνον κατὰ μέγεθος καὶ
εὐτροφίαν ἀλλὰ καὶ κατὰ τοὺς τόκους καὶ τὰς ὀχείας, τοῦ ἔνθα μὲν
πλεονάκις ἔνθα δ´ ἐλαττονάκις γεννᾶν τὰ αὐτά.
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1 Presque tous les poissons ne produisent qu'une seule fois l'an, comme [543b] font les poissons qui vont par bandes. On appelle poissons par bandes ceux qu'on prend au filet circulaire, thon, pélamyde, muge, chalcides, maquereaux (colies), ombre (chromis), psette, et autres de même genre. Le loup-marin fait exception, puisqu'il est le seul de ces poissons à frayer deux fois par an; mais sa seconde portée est plus faible.que la première. 2 Le trichias et les saxatiles frayent deux fois par an. Le surmulet est le seul poisson qui fraye jusqu'à trois fois. Ce qui porte à le supposer, c'est que, dans certains lieux, on voit trois fois par an de petits surmulets, issus de trois frais successifs. Le scorpios fraye deux fois ; le sargue fraye également deux fois, au printemps et à l'automne. La saupene fraye qu'une fois, à l'automne. Le thon ne fraye non plus qu'une seule fois; mais comme il produit ses œufs les uns plus tôt, les autres plus tard, il semble qu'il fraye deux fois. La première ponte est vers le mois de Neptune, après le solstice; et la dernière est au printemps. Le thon mâle diffère du thon femelle, en ce qu'elle a sous le ventre une nageoire que le mâle n'a pas, et qu'on nomme Apharée. 3 Des sélaciens, la raie est la seule qui produise deux fois, au commencement de l'automne et au coucher de la Pléiade. Ses portées réussissent davantage dans l'automne. Chacune des portées est de sept ou huit petits. Il y a des chiens de mer, comme l'étoile marine, qui semblent produire deux fois par mois. Cette illusion tient à ce que ses œufs ne prennent pas tous à la fois leur développement entier. 4 II y a des poissons qui frayent en toute saison de l'année, comme la murène ; elle produit beaucoup d'œufs, qui, d'abord tout petits, prennent bien vite leur croissance, comme ceux de la Queue-de-cheval, qui, de très-petits, deviennent très-vite extrêmement grands. D'ailleurs, la murène pond en toutes saisons, tandis que la Queue-de-cheval ne pond qu'au printemps. Entre le muros et la murène, il y a cette différence que la murène est toute tachetée et plus faible, tandis que le muros est d'une couleur uniforme et qu'il est plus fort. Sa couleur est celle de la poix ; et il a des dents intérieures et extérieures. On prétend qu'il y a dans cette espèce, comme dans les autres, des mâles et des femelles. Ils viennent à terre en sortant de l'eau, et souvent ils s'y font prendre. 5 La plupart des poissons croissent très-rapidement; et parmi les petits poissons, le coracin n'est pas celui qui grandit le moins vite. Il fraye près de terre dans des endroits couverts d'herbes, et au milieu des plus épaisses. [544a] L'Orphos aussi, qui naît très-petit, devient grand très-vite. Les Pélamydes et les thons frayent dans le Pont-Euxin, et ils ne frayent pas ailleurs. Les muges, les dorades et les loups frayent de préférence à l'embouchure des fleuves. Au contraire, les Orcynes, les scorpides et plusieurs autres espèces frayent dans la haute mer. 6 Presque tous les poissons frayent dans les trois mois de Munichion, de Thargélion et de Skirrhophorion. Très-peu frayent en automne, comme la saupe, le sargue, et quelques autres espèces analogues, un peu avant l'équinoxe d'automne. C'est aussi l'époque de la torpille et de la raie. 7 II y a encore des espèces, en petit nombre, qui frayent en hiver et en été, comme nous l'avons déjà dit. Ainsi, le loup, le muge, l'aiguille, frayent en hiver ; le thon fraye en été dans le mois d'Hécatombéon, vers le solstice d'été. Ses œufs sont déposés dans une sorte de poche, et ils y sont petits et nombreux. Les poissons qui vont par bandes frayent durant l'été. 8 Parmi les espèces des muges, les Grosses-lèvres commencent à frayer dans le mois de Neptune, ainsi que le sargue, le poisson appelé le Morveux, et le capiton. Ces poissons frayent pendant trente jours. Il y a des muges qui ne viennent pas d'un accouplement ; ils naissent du limon et du sable. 9 Ainsi donc, c'est généralement au printemps que les poissons se mettent à frayer. Néanmoins, comme on vient de le dire, il y en a aussi quelques-uns qui frayent en été, à l'automne et même en hiver. Mais cette singularité ne se passe pas de la même manière pour tous; elle n'est pas absolue, ni même applicable à chaque espèce entière, ainsi que le frai au printemps est la règle la plus ordinaire. Aux autres époques de l'année, les pontes ne sont pas aussi abondantes. 10 Une chose qu'il ne faut pas perdre de vue, c'est que, si, pour les plantes et pour les animaux quadrupèdes, les contrées diverses amènent de la différence, non seulement pour la santé générale des individus, mais aussi pour le nombre de leurs accouplements et pour leur fécondité, de même les lieux ont également grande influence sur les poissons, non seulement pour leur grosseur et leur engraissement, mais aussi pour leurs portées et leurs accouplements, de telle sorte que les mêmes animaux produisent davantage dans tel lieu, et produisent moins dans tel autre. |
§ 1. Qui vont par bandes. Les poissons qui sont cités un peu plus bas, voyagent en effet ainsi ; mais cette désignation est bien vague. Sur le frai des poissons, en général, voir Cuvier, Régne animal, tome II, p. 127; et surtout, la Zoologie descriptive de Claus, pp. 800 et 801 de la trad. franc. — Au filet circulaire. J'ai dû ajouter le dernier mot pour rendre le mot grec dans toute sa force. — Thon. Il n'y a pas de doute pour cette identification. — Pélamyde. C'est encore une espèce de thon. — Muge. Cette identification est certaine. — Chalcides. J'ai dû simplement reproduire le mot grec. Il y a des Chalcides d'eau douce et des Chalcides de mer. On ne sait pas précisément quel est ce poisson. — Maquereaux. Le mot grec est Colies ; ce nom varie dans quelques manuscrits. — Ombre. Le mot grec est Chromis. — Psette. J'ai dù également reproduire le mot grec, c'est peut-être la Plie; en tout cas, il paraît bien que c'est un poisson plat, allant aussi par bande. Voir pour tous ces poissons le Catalogue de MM. Aubert et Wimmer. — Le loup marin. Ou le Bar, très-abondant sur les cotes de la Méditerranée. La science moderne a conservé aussi le mot grec : « Labrax ». Voir Cuvier, Règne animal, tome II, p. 133, qui remarque que le Labrax des Grecs est appelé Lupus par les Romains. C'est de l'espèce des discoïdes. Il y a encore une autre espèce d'acanthoptérygiens appelée Labrax; Cuvier, id., ibid., p. 249. § 2. Le trichias. On croit que c'est une espèce de sardine, ou d'anchois. — Le surmulet. L'identification n'est pas très-sùre. J'aurais pu conserver le mot grec de Trigle, que la science moderne a adopté, pour une espèce de rouget, ou grondin ; voir Cuvier, Règne animal, tome 11, p. 159. Je ne trouve pas d'observations récentes sur sa ponte trois fois par an. Athénée, liv. VII, p. 324, cite Aristote sur la Trigle. — Le scorpios. J'ai dû conserver le mot grec, dans le doute de l'identification. C'est probablement un des poissons du genre des scorpinés; Cuvier, Règne animal, tome II, p. 165; Athénée, liv. VII, p. 320, cite Aristote sur le scorpios. — Le sargue. Le mot a été conservé par la science moderne ; Cuvier, id., ibid., p. 181. Voir sur la saupe Athénée, liv. VII, p. 321, citant Aristote. — La saupe. Cuvier, id., ibid., p. 185. Ces trois poissons font partie des acanthoptérygiens de diverses familles. Pour la saupe et le sargue, voir plus bas, § 6. — Le thon... D'après tout ce qu'Aristote dit de ce poisson, et d'après ce que dit Cuvier de son côté, ibid., p. 198, on pourrait croire que les Anciens connaissaient mieux l'histoire du thon que nous ne la connaissons actuellement. Les thons et les maquereaux sont de la même famille, les Scombéroïdes. — Le mois de Neptune. J'ai traduit le mot grec, au lieu de le reproduire. — Après le solstice. Sous-entendu : « D'hiver ». Posidion répondait à décembre-janvier. — Le thon mâle. Cette observation n*a pas été conservée danela science moderne. — Apharée. C'est la seule fois qu'Aristote ait eu à signaler cette particularité. Du reste, MM. Aubert et Wimmer croient ce paragraphe apocryphe, parce que le fait qui y est indiqué n'est pas exact. § 3. La raie. Ou Rhina, reproduction du mot grec. Cette identification paraît encore la plus probable. — Au coucher de la Pléiade. Voir plus haut, ch. viii, § 6. — Des chiens de mer. Ou requins. — Étoile marine. J'ai traduit le mot grec Astérias; je ne l'ai pas reproduit, parce que, dans la nomenclature de la zoologie moderne, il s'applique à un zoophyte échinoderme ; voir Cuvier, Règne animal, tome III, p. 225. Il est clair qu'il s'agit ici d'un sélacien. § 4. La murène. C'est la reproduction presque identique du nom grec, que la science moderne a conservé. La murène est de la famille des Physostomes apodes. Voir plus haut, liv. I, ch. v, § 3 ; et liv. II, ch. ix, § 7. Voir Athénée, citant ce passage, liv. VII, p. 312. — La Queue-de-cheval. Le mot grec, que je n'ai fait que traduire, est Hippouros. On ne sait quel est précisément ce poisson. Mais on voit qu'il doit être de la famille de la Murène, c'est-à-dire allongé et presque sans nageoires, pour qu'on ait pu l'assimiler à une queue de cheval. — Le muros. Le mot grec est Smyros, comme le nom de la murène est Smyraina. J'ai changé l'orthographe, pour que, dans notre langue, les deux mots fussent également rapprochés. On ne sait pas d'ailleurs ce que c'est que le muros, bien qu'évidemment ce doive être un murénolde. Voir le Catalogue de MM. Aubert et Wimmer, p. 136, où le muros est identifié à l'Ophisurus serpens de la zoologie moderne ; voir aussi la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 834, trad. franc. — Des dents intérieures et extérieures. Ceci ne se comprend pas bien ; mais ce caractère pouvait convenir à l'Ophisurus serpens, qui a les dents des intermaxillaires sur un double rang. Voir ces détails, dans la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 834. — Des mâles et des femelles. On sait combien est encore obscur tout ce qui concerne la reproduction de toute cette famille de poissons. — D'ailleurs... ils s'y font prendre. MM. Aubert et Wimmer .regardent tout ce passage comme apocryphe; cette conjecture n'est pas improbable. § 5. Le coracin. J'ai dû reproduire le mot grec, parce qu'on ne sait pas au juste quel est ce petit poisson. Dans le Catalogue de MM. Aubert et Wimmer, il est assimilé au Chromis castaneus, de Cuvier, qui rapporte le Chromis au Coracin des Anciens ; voir Cuvier, Règne animal, tome II, p. 263 ; et aussi la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 845. — L'Orphos, ou Orphôs. Voir Athénée, liv. VII, p. 315. On croit que c'est le Polyprion cernuus de la zoologie moderne ; voir le Catalogue de MM. Aubert et Wimmer, p. 137. Le polyprion est une espèce de perche assez longue; voir Cuvier, Règne animal, tome II, p. 145. — Les Pélamydes et les thons. Voir plue haut, § 1. — Les Orcynes. C'est une espèce de thon; voir Cuvier, Règne animal, tome II, p. 198. On les appelle aussi des Germons. Dans le Catalogue de MM. Aubert et Wimmer, l'Orcyne est présenté comme tout à fait indéterminé. — Les scorpides. On croit que ce sont des poissons du genre des Scorpènes; voir Cuvier, Règne animal, tome II, p. 165 ; voir aussi, le Catalogue de MM. Aubert et Wimmer, p. 140, et la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 850. § 6. Munichion. Mois de mars-avril; Thargélion, d'avril-mai; Skirrhophorion, de mai-juin. — La saupe, le sargue; Voir plus haut, § 2. Camus propose de lire Sarginos au lieu de Sargue, parce que plus loin, liv. VI, ch. xvi, § 2, il est dit que le sargue pond au mois de Posidon, et qu'il semble qu'il ne fraye qu'une fois et non pas deux; mais il resterait à savoir ce qu'est précisément le Sarginos. — La torpille et de la raie. MM. Aubert et Wimmer croient que c'est une interpolation. § 7. Comme nous l'avons déjà dit. Il a été dit seulement § 4, plus haut, qu'il y a des poissons qui frayent toute l'année. — Hécatombéon. Répond au mois de juin-juillet. — Vers le solstice d'été. En d'autres termes, vers la fin de juin. C'est exact. — Déposés dans une sorte de poche. Je ne retrouve pas cette observation dans la zoologie moderne. — Qui vont par bandes. Voir plus haut, § 1. § 8. Les Grosses-lèvres. C'est la reproduction littérale du mot grec. La zoologie moderne a conservé aussi ce nom pour une espèce de muge, Mugil-chélo; voir Cuvier, Règne animal, tome II, p. 232. L'espèce de la Méditerranée est peut-être le Mugil-labeo, p. 233. — Le mois de Neptune. Posidon. Voir plus haut, § 2; décembre-janvier. — Le sargue. Voir Athénée, liv. VII, p. 307, qui cite ce passage. — Le Morveux. C'est la traduction littérale du mot grec, Smyxon, ou Myxon. Voir plus loin, liv. VI, ch. xvi, § 2. C'est une espèce de muge, ainsi que le capiton ; voir le Catalogue de MM. Aubert et Wimmer, p. 130 ; voir aussi Cuvier, Règne animal, ibid., pp. 230 et 231. — Il y a des muges... du sable. Ceci pourrait bien être une interpolation. § 9. Comme on vient de le dire. Plus haut, § 7. — Néanmoins... Cette singularité... la règle la plus ordinaire... Ne sont pas aussi abondantes. Toutes ces observations sont exactes, et elles prouvent avec quel soin Aristote avait étudié les mœurs des poissons MM. Aubert et Wimmer semblent penser que les Anciens en savaient plus long que les modernes sur le frai des poissons. § 10. Une chose qu'il ne faut pas perdre de vue... Toutes ces remarques sont pleines de justesse. Du reste, cette influence des lieux, c'est-à-dire des climats, avait été dès longtemps signalée par le fameux traité d'Hippocrate, Des airs, des eaux et des lieux; voir le tome II, de la trad. et de l'édit. E. Littré. — Produisent davantage dans tel lieu. Surtout, parce que la nourriture y est plus abondante et meilleure. Sur le frai des poissons, voir plus loin, liv.VI, ch. xvi. |
Du frai des mollusques ; frai de la seiche ; fécondité extraordinaire des polypes ; leur incubation ; frai des testacés ; les Pyrrhéens du Pont-Euxin ; les limaçons de mer. |
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[544b] 1 Τίκτει δὲ καὶ τὰ μαλάκια τοῦ ἔαρος, καὶ ἐν τοῖς πρώτοις τίκτει τῶν θαλαττίων ἡ σηπία. Τίκτει δὲ πᾶσαν ὥραν, ἀποτίκτει δ´ ἐν ἡμέραις πέντε καὶ δέκα. Ὅταν δὲ τέκῃ τὰ ᾠά, ὁ ἄρρην παρακολουθῶν καταφυσᾷ τὸν θορόν, καὶ γίνεται στιφρά. Βαδίζουσι δὲ κατὰ ζυγά· ἔστι δ´ ὁ ἄρρην τῆς θηλείας ποικιλώτερος καὶ μελάντερος τὸν νῶτον. 2 Ὁ δὲ πολύπους ὀχεύεται τοῦ χειμῶνος, τίκτει δὲ τοῦ ἔαρος, ὅτε καὶ φωλεῖ περὶ δύο μῆνας. Τίκτει δὲ τὸ ᾠὸν καθάπερ βοστρύχιον, ὅμοιον τῷ τῆς λεύκης καρπῷ. Ἔστι δὲ πολύγονον τὸ ζῷον· ἐκ γὰρ τοῦ ἀποτικτομένου ἄπειρον γίνεται τὸ πλῆθος. Διαφέρει δ´ ὁ ἄρρην τῆς θηλείας τῷ τε τὴν κεφαλὴν ἔχειν προμηκεστέραν καὶ τὸ καλούμενον ὑπὸ τῶν ἁλιέων αἰδοῖον ἐν τῇ πλεκτάνῃ λευκόν. Ἐπῳάζει δέ, ὅταν τέκῃ· διὸ καὶ χείριστοι γίνονται· οὐ γὰρ νέμονται κατὰ τὸν καιρὸν τοῦτον. 3 Γίνονται δὲ καὶ αἱ πορφύραι περὶ τὸ ἔαρ, καὶ οἱ κήρυκες λήγοντος τοῦ χειμῶνος. Καὶ ὅλως τὰ ὀστρακόδερμα ἔν τε τῷ ἔαρι φαίνεται τὰ καλούμενα ᾠὰ ἔχοντα καὶ ἐν τῷ μετοπώρῳ, πλὴν τῶν ἐχίνων τῶν ἐδωδίμων· οὗτοι δὲ μάλιστα μὲν ἐν ταύταις ταῖς ὥραις, οὐ μὴν ἀλλὰ καὶ ἀεὶ ἔχουσι, καὶ μάλιστα ταῖς πανσελήνοις καὶ ταῖς ἀλεειναῖς ἡμέραις, πλὴν τῶν ἐν τῷ εὐρίπῳ τῶν Πυρραίων· ἐκεῖνοι δ´ ἀμείνους τοῦ χειμῶνος. Εἰσὶ δὲ μικροὶ μέν, πλήρεις δὲ τῶν ᾠῶν. Κύοντες δὲ φαίνονται καὶ οἱ κοχλίαι πάντες ὁμοίως τὴν αὐτὴν ὥραν.
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[544b] 1 Les mollusques frayent également au printemps; et parmi les poissons de haute mer, c'est la seiche qui est des premiers à frayer. Elle fraye en toute saison ; et elle y met quinze jours. Quand la femelle a produit les œufs, le mâle, qui la suit, répand dessus sa liqueur séminale, qui les solidifie. Les seiches vont par couple; le mâle a le dos plus bariolé et plus noir que celui de la femelle. 2 Le polype s'accouple en hiver; et il produit au printemps, époque où il se tapit, en outre, pendant deux mois. L'œuf qu'il produit ressemble à une touffe de filaments ; et on le prendrait pour le fruit du peuplier blanc. Cet animal est excessivement fécond; et du frai produit par la femelle, il sort un nombre incalculable de petits. Le mâle diffère de la femelle en ce qu'il a la tête plus allongée, et qu'il porte dans un de ses bras cet organe blanc que les pêcheurs nomment sa verge. Le polype couve les œufs qu'il a pondus; et alors les polypes dépérissent beaucoup, parce que, durant tout ce temps, ils cessent d'aller à la pâture. 3 Les pourpres naissent au printemps; et les buccins, à la fin de l'hiver. En général, les testacés portent ce qu'on appelle leurs œufs au printemps et à l'automne, sauf les hérissons de mer comestibles. C'est à ces deux saisons qu'ils en ont le plus; mais ils en ont dans toutes habituellement, et en plus grande quantité, dans les pleines lunes et durant les jours de chaleur; si ce n'est ceux de l'Euripe des Pyrrhéehs (du Pont-Euxin), qui font exception; car ces derniers poissons sont meilleurs en hiver; ils sont alors petits, mais pleins d'œufs. C'est dans la même saison que tous les limaçons sont également remplis d'œufs. |
§ 1. Les mollusques. Sous ce terme général de Mollusques, il faut comprendre plus particulièrement les céphalopodes, qu' Aristote semble surtout avoir en vue. — La seiche. C'est un Céphalopode octopode, ou décapode ; voir Cuvier, Règne animal, tome III, p. 11; et la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 737, trad. franc. — En toute saison. C'est la leçon de tous les manuscrits ; MM. Aubert et Wimmer ont cru pouvoir la changer, parce qu'elle est en contradiction avec ce qui vient d'être dit sur la saison où frayent les mollusques ; et ils la remplacent par celle-ci : « Ils pondent une grande quantité d'oeufs ». Je n'ai pas cru pouvoir adopter cette modification. — Sa liqueur séminale. Il y a des manuscrits qui portent : « Son encre », au lieu de : « Sa liqueur séminale ». La différence ne tient qu'à une seule lettre. — Vont par couple. Les seiches sont des mollusques dioïques, c'est-à-dire, où les sexes sont séparés. § 2. Le polype. Voir des détails sur la génération du polype, plus loin, ch. xvi, §§ 1 et suiv.; et sur la génération des seiches, ibid.,, § 3. D'ailleurs ce nom de Polype est bien vague ; et les espèces de polypes sont très-nombreuses. Il y en a une que Cuvier appelle du nom spécial de Polypes d'Aristote; ce sont des seiches et des poulpes. Voir Règne animal, tome III, p. 12. — S'accouple en hiver... Il ne paraît pas que la zoologie moderne ait repris ces observations sur les polypes. — Il se tapit. Ou « fait retraite ». — A une touffe. J'ai ajouté « de filaments », pour rendre toute la force du mot grec. — Pour le fruit. Ce serait plutôt la graine. — Dans un de ses bras. Voir plus haut, ch. 5, § 2. — Le polype. Au singulier. — Les polypes. Au pluriel. La même divergence est dans le texte. Il semble qu'il s'agit du mâle et de la femelle tout ensemble. § 3. Les pourpres... les buccins.De l'ordre des gastéropodes pectinibranches; voir Cuvier, Règne animal, tome III, pp. 97 et 99. La zoologie moderne les classe tous les deux parmi les Buccinides; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 714, trad. franc. — Les testacés. Voir plus haut,liv. IV, ch. iv. — Ce qu'on appelle leurs œufs. Voir la même expression plus haut, liv. IV, ch. iv, § 18. — Les hérissons de mer. Voir tout une longue description du hérisson de mer, liv. IV, ch. v. — Dans les pleines lunes. Je ne sais pas si la science moderne a constaté de nouveau tous ces faits. Ils sont répétés dans le Traité des Parties des animaux, liv. IV, § 93, p. 198, édit. et trad. Aubert et Wimmer. Aristote y a attribué cette augmentation des œufs des hérissons à la chaleur de la pleine lune. Quant à la nature de ces prétendus œufs, Aristote croit que c'est simplement de la graisse. Il le dit encore dans le Traité de la Génération des animaux, liv. III, à la fin, p. 278, édit. et trad. Aubert et Wimmer. — Des Pyrrhéens. Dans les deux passages qui viennent d'être citée, Aristote parle encore des hérissons marins qui se trouvent dans l'Euripe de Pyrrha, et des hérissons de la Pyrrha de Lesbos. Pyrrha était aussi une ville de Thessalie sur le golfe de Pagase, aujourd'hui Volo. Mais les Pyrrhéens dont il est ici question sont du Pont-Euxin, que les Anciens connaissaient presque aussi bien que la Méditerranée. — Meilleurs en hiver. Dans le passage du Traité des Parties des animaux, loc. cit., Aristote en donne cette raison qu'en hiver, la pâture de ces animaux est plus abondante, à cause de*la multitude de petits poissons qui émigrent vers cette époque de l'année. — Les limaçons. Le texte n'est pas plus précis et ne distingue pas entre les limaçons terrestres, et les mollusques appelés Limaçons marins.
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Accouplement et ponte unique des oiseaux sauvages ; pontes multipliées des oiseaux domestiques; les pigeons et les poules; espèces diverses de pigeons : le pigeon, proprement dit, le ramier, la tourterelle ; fécondité des pigeons ; les pigeonneaux les plus délicats à manger. |
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1 Τῶν δ´ ὀρνέων τὰ μὲν ἄγρια, ὥσπερ εἴρηται, ἅπαξ ὀχεύεται καὶ τίκτει τὰ πλεῖστα, χελιδὼν δὲ δὶς τίκτει καὶ κόττυφος. Τὰ μὲν οὖν πρῶτα τοῦ κοττύφου ὑπὸ χειμῶνος ἀπόλλυται (πρωϊαίτατα γὰρ τίκτει τῶν ὀρνέων ἁπάντων), τὸν δ´ ὕστερον τόκον εἰς τέλος ἐκτρέφει. 2 Ὅσα δ´ ἢ ἥμερα ἢ ἡμεροῦσθαι δύναται, ταῦτα δὲ πλεονάκις, οἷον αἱ περιστεραὶ καθ´ ἅπαν τὸ θέρος, καὶ τὸ τῶν ἀλεκτορίδων γένος· ὀχεύουσι γὰρ οἱ ἄρρενες καὶ ὀχεύονται αἱ θήλειαι τῶν ἀλεκτορίδων καὶ τίκτουσιν ἀεί, πλὴν τῶν ἐν χειμῶνι τροπικῶν ἡμερῶν. [545a] 3 Τῶν δὲ περιστεροειδῶν πλείω τυγχάνει ὄντα γένη· ἔστι γὰρ ἕτερον περιστερὰ καὶ πελειάς. Ἐλάττων μὲν οὖν ἡ πελειάς, τιθασσὸν δὲ γίνεται μᾶλλον ἡ περιστερά· ἡ δὲ πελειὰς καὶ μέλαν καὶ μικρὸν καὶ ἐρυθρόπουν καὶ τραχύπουν, διὸ καὶ οὐδεὶς τρέφει. 4 Μέγιστον μὲν οὖν τῶν τοιούτων ἡ φάττα ἐστί, δεύτερον δ´ ἡ οἰνάς· αὕτη δὲ μικρῷ μείζων ἐστὶ τῆς περιστερᾶς· ἐλάχιστον δὲ τῶν τοιούτων ἡ τρυγών. Τίκτουσι δ´ αἱ περιστεραὶ πᾶσαν ὥραν καὶ ἐκτρέφουσιν, ἂν τόπον ἔχωσιν ἀλεεινὸν καὶ τὰ ἐπιτήδεια· εἰ δὲ μή, τοῦ θέρους μόνον. Τὰ δ´ ἔκγονα τοῦ ἔαρος βέλτιστα καὶ τοῦ φθινοπώρου· τὰ δὲ τοῦ θέρους καὶ ἐν ταῖς θερμημερίαις χείριστα.
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1 Parmi les oiseaux, les oiseaux sauvages, ainsi qu'on l'a dit déjà, ne s'accouplent et ne pondent qu'une fois. L'hirondelle et le merle pondent deux fois. Mais la première ponte du merle est tuée par le froid de l'hiver; car le merle est de tous les oiseaux celui qui pond le plus tôt. Il n'amène à bien que sa seconde couvée. 2 Mais tous les oiseaux qui sont domestiques, ou qui peuvent devenir domestiques, font plusieurs pontes; par exemple, les pigeons, qui pondent tout l'été, ainsi que l'espèce des poules. Dans cette dernière espèce, les mâles couvrent les femelles, et les femelles se laissent couvrir, en tout temps, si ce n'est pendant les jours du solstice d'hiver. [545a] 3 D'ailleurs, il faut distinguer plusieurs sortes de pigeons. En effet, le biset et le pigeon ne se confondent pas; le biset est plus petit, et le pigeon s'apprivoise davantage. Le biset est noir, en même temps que petit ; il a des pieds rouges et rugueux. Aussi, ne se donne-t-on pas la peine d'en élever. 4 Le plus gros de tous les pigeons est le pigeon à collier; et ensuite, le ramier. Cette dernière espèce est un peu plus grande que le pigeon ordinaire. Le plus petit de tous est la tourterelle. Les pigeons pondent en toute saison ; et en toute saison, ils élèvent leurs petits, s'ils sont dans un lieu chaud et qu'ils aient tout ce qu'il leur faut. Autrement, ils ne pondent qu'en été. Les jeunes du printemps et de l'automne sont les plus forts; les moins bons sont ceux de l'été et des grandes chaleurs. |
§ 1. On l'α dit déjà. Voir plus haut, ch. viii, § 4 et § 9. — L'hirondelle et le merle. Ceci est moins vrai pour l'hirondelle que pour le merle. L'hirondelle ne pond deux fois que quand elle retrouve, au retour, son ancien nid. Quant au merle, il a déjà des petits à la fin de mars, et il peut aisément (aire une seconde couvée. Il y a aussi beaucoup d'oiseaux sauvages qui couvent deux fois. — Par le froid de l'hiver. Non pas tous les ans, mais assez fréquemment, parce que le merle est le premier à pondre. § 2. Tout l'été. Ceci s'applique surtout aux pigeons, puisque, dans la phrase suivante, il est dit pour les poules qu'elles pondent durant l'année entière; voir la note de MM. Aubert et Wimmer. — Les jours du solstice d'hiver. C'est-à-dire, pendant les jours les moins longs et les moins chauds. § 3. Il faut distinguer... Ces espèces assez nombreuses paraissent en effet très-distinctes pour Aristote ; elles ne le sont pas autant pour nous, comme le remarquent très-bien MM. Aubert et Wimmer. Selon Athénée, liv. IX, p. 393, Aristote distingue ici cinq espèces dont les noms grecs sont : Péristéra, Phaps, Oïnas, Phatta ou Phassa, et Trygon. On peut voir dans Buffon, tome XX, pp.345 et suiv., édit. de 1830, la peine qu'il a à classer toutes les espèces de pigeons, sans pouvoir parvenir à une nomenclature complète. P.370, il cite Aristote, sans trouver ses descriptions suffisantes. Il croit, d'ailleurs, que c'est le biset qui est la souche primitive de toutes les espèces; et le biset est aujourd'hui le pigeon de nos colombiers qui sort et qui va parcourir librement la campagne, pour revenir bientôt au gîte. L'étude de Buffon, quelque attentive qu'elle soit, est incomplète. La science moderne n'a pas pris les mêmes soins. Voir Cuvier, Règne animal, tome I, p. 488, et Zoologie descriptive de M. Claus, p. 982, trad. franc. Il est évident que, dans tout ce passage, les identifications sont très-difficiles. — La peine d'en élever. Aujourd'hui encore, ce n'est pas cette espèce que nous élevons. § 4. Le ramier. Le mot grec est ici Oînas ; dans la nomenclature moderne, on distingue une espèce qu'on appelle Vinago, traduction littérale du mol grec. On ne dit pas d'où vient ce surnom. — S'ils sont dans un lieu chaud. Ce sont les pigeons de nos colombiers et de nos volières. — Les plus forts. Ou Les meilleurs. — Les moins bons. Ou Les plus faibles. L'expression du texte peut avoir ces deux différentes significations.
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De l'âge où les accouplements ont lieu ; les petits des animaux jeunes sont toujours plus faibles; l'Age est en général le même à peu près pour les individus de la même espèce; signes ordinaires de la puberté chez l'homme, et dans les autres animaux ; de la voix des mâles et des femelles ; celle des mâles est ordinairement plus grave ; exception pour la vache ; influence de la castration sur la voix; de l'âge des accouplements; influence des lieux sur cet âge, qui varie beaucoup ; durée de la portée selon les espèces, le chien, le cheval, l'âne ; durée de la fécondité dans l'homme et dans la femme ; fécondité de la brebis ; influence de la graisse sur la fécondité des boucs; fécondité du sanglier; fécondité du cochon ; mode extraordinaire d'accouplement des cochons dans certains cas ; signe qui montre que la truie est fécondée ; durée de la fécondité des chiens ; de l'accouplement du chameau ; durée de la gestation ; la chamelle n'a jamais qu'un seul petit ; de l'accouplement de l'éléphant ; âge et époque de cet accouplement ; durée de la gestation de la femelle, qui n'a jamais qu'un petit. |
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1 Διαφέρουσι δὲ καὶ κατὰ τὴν ἡλικίαν τὰ ζῷα πρὸς τὴν ὀχείαν. Πρῶτον μὲν οὖν οὐχ ἅμα τοῖς πολλοῖς ἄρχεταί τε τὸ σπέρμα ἐκκρίνεσθαι καὶ γεννᾶν δύναται, ἀλλ´ ὕστερον· τὸ γὰρ τῶν νέων ἐν πᾶσι τοῖς ζῴοις τὸ μὲν πρῶτον ἄγονον, γονίμων δ´ ὄντων ἀσθενέστερα καὶ ἐλάττω τὰ ἔκγονα. 2 Τοῦτο δὲ μάλιστα δῆλον ἐπί τε τῶν ἀνθρώπων καὶ τῶν ζῳοτόκων τετραπόδων καὶ ἐπὶ τῶν ὀρνίθων· τῶν μὲν γὰρ τὰ ἔκγονα ἐλάττω, τῶν δὲ τὰ ᾠά. 3 Αἱ δ´ ἡλικίαι τοῖς ὀχεύουσιν αὐτοῖς μὲν πρὸς αὑτὰ τοῖς γένεσι τοῖς πλείστοις σχεδὸν κατὰ τὸν αὐτὸν γίνονται χρόνον, ἐὰν μή τι προτερῇ διά τι τερατῶδες πάθος ἢ διὰ βλάβην τῆς φύσεως. 4 Τοῖς μὲν οὖν ἀνθρώποις ἐπισημαίνει κατά τε τὴν τῆς φωνῆς μεταβολὴν καὶ τῶν αἰδοίων οὐ μόνον μεγέθει ἀλλὰ καὶ εἴδει, καὶ ἐπὶ τῶν μαστῶν ὡσαύτως, μάλιστα δὲ τῇ τριχώσει τῆς ἥβης. Ἄρχεται δὲ φέρειν τὸ σπέρμα περὶ τὰ δὶς ἑπτὰ ἔτη, γεννητικὸς δὲ περὶ τὰ τρὶς ἑπτά. 5 Τοῖς δ´ ἄλλοις ζῴοις ἥβη μὲν οὐ γίνεται (τὰ μὲν γὰρ ὅλως οὐκ ἔχει τρίχας, τὰ δ´ οὐκ ἔχει ἐν τοῖς ὑπτίοις, ἢ ἐλάττους τῶν ἐν τοῖς πρανέσιν), ἡ δὲ φωνὴ μεταβάλλουσα ἐν ἐνίοις ἐπίδηλός ἐστιν· τοῖς δ´ ἕτερα τοῦ σώματος μόρια ἐπισημαίνει τήν τ´ ἀρχὴν τοῦ σπέρμα ἔχειν καὶ τοῦ τὸ γόνιμον ἤδη. 6 Τὴν δὲ φωνὴν ὅλως ἔχει τὸ θῆλυ ἐν τοῖς πλείστοις ὀξυτέραν, καὶ τὰ νεώτερα τῶν πρεσβυτέρων, [545b] ἐπεὶ καὶ οἱ ἔλαφοι οἱ ἄρρενες τῶν θηλειῶν φθέγγονται βαρύτερον. Φθέγγονται δ´ οἱ μὲν ἄρρενες, ὅταν ἡ ὥρα τῆς ὀχείας ᾖ, αἱ δὲ θήλειαι, ὅταν φοβηθῶσιν. 7 Ἔστι δ´ ἡ μὲν τῆς θηλείας φωνὴ βραχεῖα, ἡ δὲ τοῦ ἄρρενος ἔχει μῆκος. Καὶ ἡ τῶν κυνῶν δὲ γηρασκόντων γίνεται βαρυτέρα φωνή. Καὶ τῶν ἵππων δὲ διαφέρουσιν αἱ φωναί· εὐθὺς μὲν γὰρ γενόμεναι ἀφιᾶσι φωνὴν λεπτὴν καὶ μικρὰν αἱ θήλειαι, οἱ δ´ ἄρρενες μικρὰν μέν, μείζω μέντοι γε καὶ βαρυτέραν τῆς θηλείας· τοῦ δὲ χρόνου προϊόντος μείζονα· διετὴς δ´ ἐπειδὰν γένηται καὶ τῆς ὀχείας ἄρξηται, φωνὴν ἀφίησιν ὁ μὲν ἄρρην μεγάλην καὶ βαρεῖαν, ἡ δὲ θήλεια μείζω καὶ λαμπροτέραν ἢ τέως, ἄχρι ἐτῶν εἴκοσιν ὡς ἐπὶ τὸ πολύ· μετὰ μέντοι τὸν χρόνον τοῦτον ἀσθενεστέραν ἀφιᾶσι καὶ οἱ ἄρρενες καὶ αἱ θήλειαι.
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Ὡς μὲν οὖν ἐπὶ τὸ πολύ, καθάπερ εἴπομεν, διαφέρει ἡ φωνὴ τῶν ἀρρένων
καὶ τῶν θηλειῶν ἐν τῷ βαρύτερον φθέγγεσθαι τὰ ἄρρενα τῶν θηλειῶν,
ὅσων ἐστὶν ἀπότασις τῆς φωνῆς· οὐ μὴν ἐν πᾶσί γε τοῖς ζῴοις, ἀλλ´
ἐνίοις τοὐναντίον, οἷον ἐπὶ τῶν βοῶν· ἐπὶ γὰρ τούτων τὸ θῆλυ τοῦ
ἄρρενος βαρύτερον φθέγγεται, καὶ οἱ μόσχοι τῶν τελείων. Διὸ καὶ τὰς
φωνὰς τὰ ἐκτεμνόμενα μεταβάλλουσιν ἐναντίως· εἰς τὸ θῆλυ γὰρ
μεταβάλλουσι τὰ ἐκτεμνόμενα. 9 Οἱ δὲ χρόνοι τῆς ὀχείας κατὰ τὴν ἡλικίαν ἔχουσιν ὧδε τοῖς ζῴοις. Πρόβατον μὲν καὶ αἲξ αὐτοετὲς ὀχεύεται καὶ κύει, μᾶλλον δ´ ἡ αἴξ· καὶ οἱ ἄρρενες δ´ ὀχεύουσιν ὡσαύτως. Τὰ δ´ ἔκγονα τῶν ἀρρένων διαφέρει ἐπὶ τούτων καὶ τῶν ἄλλων· οἱ γὰρ ἄρρενες βελτίους γίνονται τῷ ὕστερον ἔτει, ὅταν γηράσκωσιν. 10 Ὗς δ´ ὀχεύεται μὲν καὶ ὀχεύει πρῶτον ὀκτάμηνος, τίκτει δ´ ἡ θήλεια μὲν ἐνιαυσία (οὕτω γὰρ συμβαίνει ὁ χρόνος τῆς κυήσεως). Ὁ δ´ ἄρρην γεννᾷ μὲν ὀκτάμηνος, φαῦλα μέντοι πρὶν γενέσθαι ἐνιαύσιος. 11 Οὐ πανταχοῦ δέ, ὥσπερ εἴρηται, ὁμοίως συμβαίνουσιν αἱ ἡλικίαι· ἐνιαχοῦ μὲν [546a] γὰρ αἱ ὕες ὀχεύονται μὲν καὶ ὀχεύουσι τετράμηνοι, ὥστε δὲ γεννᾶν καὶ ἐκτρέφειν ἑξάμηνοι, ἐνιαχοῦ δ´ οἱ κάπροι δεκάμηνοι ἄρχονται ὀχεύειν, ἀγαθοὶ δὲ μέχρι ἐπὶ τριετές. 12 Κύων δ´ ὡς ἐπὶ τὸ πολὺ μὲν ὀχεύεται ἐνιαυσία καὶ ὀχεύει ἐνιαύσιος, ἐνίοτε δὲ συμβαίνει ταῦτα καὶ ὀκταμήνοις· μᾶλλον δὲ τοῦτο γίνεται ἐπὶ τῶν ἀρρένων ἢ τῶν θηλειῶν. Κύει δ´ ἑξήκοντα καὶ μίαν ἢ καὶ δύο ἢ τρεῖς ἡμέρας τὸ μακρότατον· ἔλαττον δ´ οὐ φέρει τῶν ἑξήκονθ´ ἡμερῶν, ἀλλ´ ἄν τι καὶ γένηται, οὐκ ἐκτρέφεται εἰς τέλος. Τεκοῦσα δὲ πάλιν ὀχεύεται ἕκτῳ μηνί, καὶ οὐ πρότερον. 13 Ἵππος δ´ ὀχεύειν ἄρχεται διετὴς καὶ ὀχεύεσθαι, ὥστε καὶ γεννᾶν· τὰ μέντοι ἔκγονα τὰ κατὰ τούτους τοὺς χρόνους ἐλάττω καὶ ἀσθενικώτερα. Ὡς δ´ ἐπὶ τὸ πλεῖστον τριετὴς ὀχεύει καὶ ὀχεύεται. Καὶ ἐπιδίδωσι δ´ ἀεὶ ἐπὶ τὸ βελτίω τὰ ἔκγονα γεννᾶν μέχρι ἐτῶν εἴκοσιν. Ὀχεύει δ´ ὁ ἵππος ὁ ἄρρην μέχρι ἐτῶν τριάκοντα καὶ τριῶν, ἡ δὲ θήλεια ὀχεύεται μέχρι τετταράκοντα ἐτῶν, ὥστε συμβαίνει σχεδὸν διὰ βίου γίνεσθαι τὴν ὀχείαν· ζῇ γὰρ ὡς ἐπὶ τὸ πολὺ ὁ μὲν ἄρρην περὶ πέντε καὶ τριάκοντα ἔτη, ἡ δὲ θήλεια πλείω τῶν τετταράκοντα· ἤδη δέ τις ἐβίωσεν ἵππος ἔτη ἑβδομήκοντα καὶ πέντε. 14 Ὄνος δὲ τριακοντάμηνος ὀχεύει καὶ ὀχεύεται. Οὐ μέντοι γεννῶσί γ´ ὡς ἐπὶ τὸ πολὺ ἀλλ´ ἢ τριετὴς ἢ τριετὴς καὶ ἑξάμηνος. Ἤδη δὲ καὶ ἐνιαυσία ἐκύησεν ὥστε καὶ ἐκτραφῆναι. Καὶ βοῦς ἐνιαυσία ἔτεκεν ὥστε καὶ ἐκτραφῆναι· καὶ τὸ μέγεθος ηὐξήθη ὅσον ἔμελλε, καὶ οὐκέτι.
15 Αἱ
μὲν οὖν ἀρχαὶ τοῖς ζῴοις τούτοις τῆς γεννήσεως τοῦτον ἔχουσι τὸν
τρόπον. 16 Γεννᾷ δ´ ἄνθρωπος μὲν τὸ ἔσχατον μέχρι ἑβδομήκοντα ἐτῶν ὁ ἄρρην, γυνὴ δὲ μέχρι πεντήκοντα. Ἀλλὰ τοῦτο μὲν σπάνιον· ὀλίγοις γὰρ γεννᾶται ἐν ταύταις ταῖς ἡλικίαις τέκνα· ὡς δ´ ἐπὶ τὸ πολὺ τοῖς μὲν πέντε καὶ ἑξήκοντα ὅρος, ταῖς δὲ πέντε καὶ τετταράκοντα. 17 Πρόβατον δὲ τίκτει μέχρι ἐτῶν ὀκτώ, ἐὰν δὲ θεραπεύηται καλῶς, καὶ μέχρι ἕνδεκα· σχεδὸν δὲ διὰ βίου συμβαίνει ὀχεύειν καὶ ὀχεύεσθαι ἀμφοτέροις. [546b] Οἱ δὲ τράγοι πίονες ὄντες ἧττον γόνιμοί εἰσιν (ἀφ´ ὧν καὶ τὰς ἀμπέλους, ὅταν μὴ φέρωσι, τραγᾶν καλοῦσιν), ἀλλὰ παρισχναινόμενοι δύνανται ὀχεύοντες γεννᾶν. Ὀχεύουσι δ´ οἱ κριοὶ τὰς πρεσβυτάτας πρῶτον, τὰς δὲ νέας οὐ διώκουσιν. Τίκτουσι δ´, ὥσπερ εἴρηται ἐν τοῖς πρότερον, αἱ νέαι ἐλάττω τὰ ἔκγονα τῶν πρεσβυτέρων. 18 Κάπρος δ´ ἀγαθὸς μὲν ὀχεύειν μέχρι ἐπὶ τριετές, τῶν δὲ πρεσβυτέρων χείρω τὰ ἔκγονα· οὐ γὰρ ἔτι γίνεται αὐτῷ ἐπίδοσις οὐδὲ ῥώμη. Ὀχεύειν δ´ εἴωθε χορτασθεὶς καὶ μὴ προβιβάσας ἄλλην· εἰ δὲ μή, ὀλιγοχρονιωτέρα ἡ ὀχεία γίνεται καὶ μικρότερα τὰ ἔκγονα. 19 Τίκτει δ´ ἐλάχιστα μὲν ὗς, ὅταν ᾖ πρωτοτόκος· δευτεροτόκος δ´ οὖσα ἀκμάζει· γηράσκουσα δὲ τίκτει μὲν ὁμοίως, ὀχεύεται δὲ βραδύτερον· ὅταν δὲ πεντεκαιδεκαετεῖς ὦσιν, οὐκέτι γεννῶσιν ἀλλὰ γραῖαι γίνονται. Ἐὰν δ´ εὐτραφὴς ᾖ, θᾶττον ὁρμᾷ πρὸς τὰς ὀχείας καὶ νέα καὶ γηράσκουσα· ἔγκυος δ´ οὖσα ἐὰν πιαίνηται σφόδρα, ἔλαττον ἴσχει τὸ γάλα μετὰ τὸν τόκον. Τὰ δ´ ἔκγονα κατὰ μὲν τὴν ἡλικίαν βέλτιστα 〈ἃ〉 ἐν ἀκμῇ, κατὰ δὲ τὰς ὥρας, ὅσα τοῦ χειμῶνος ἀρχομένου γίνεται· χείριστα δὲ τὰ θερινά· καὶ γὰρ μικρὰ καὶ λεπτὰ καὶ ὑγρά. 20 Ὁ δ´ ἄρρην, ἐὰν μὲν εὐτραφὴς ᾖ, πᾶσαν ὥραν ὀχεύειν δύναται, καὶ μεθ´ ἡμέραν καὶ νύκτωρ· εἰ δὲ μή, μάλιστα τό γ´ ἕωθεν· καὶ γηράσκων ἧττον ἀεί, ὥσπερ εἴρηται καὶ πρότερον. Πολλάκις δ´ οἱ ἀδύνατοι ἢ διὰ τὴν ἡλικίαν ἢ δι´ ἀσθένειαν, οὐ δυνάμενοι ταχέως ὀχεύειν, κατακλινομένης τῆς θηλείας διὰ τὸ κάμνειν τῇ στάσει συγκατατακλιθέντες πλησιάζουσιν. Κυΐσκεται δὲ μάλιστα ἡ ὗς, ἐπειδὰν θυῶσα καταβάλλῃ τὰ ὦτα· εἰ δὲ μή, ἀναθυᾷ πάλιν. 21 Αἱ δὲ κύνες ὀχεύονται οὐ διὰ βίου ἀλλὰ μέχρι τινὸς ἀκμῆς ὡς μὲν οὖν ἐπὶ τὸ πολὺ μέχρι ἐτῶν δώδεκα αἵ τ´ ὀχεῖαι συμβαίνουσι καὶ αἱ κυήσεις αὐτῶν· οὐ μὴν ἀλλ´ ἤδη τισὶ καὶ ὀκτωκαίδεκα ἔτη γεγονόσι καὶ εἴκοσι συνέβη καὶ θηλείαις ὀχευθῆναι καὶ ἄρρεσι γεννῆσαι. Ἀφαιρεῖται δὲ καὶ τὸ γῆρας ὥστε μὴ γεννᾶν μηδὲ τίκτειν, καθάπερ καὶ ἐπὶ τῶν ἄλλων. [547a] 22 Ἡ δὲ κάμηλός ἐστι μὲν ὀπισθουρητικόν, καὶ ὀχεύεται ὥσπερ εἴρηται πρότερον· τῆς δ´ ὀχείας ὁ χρόνος ἐν τῇ Ἀραβίᾳ κατὰ τὸν Μαιμακτηριῶνα μῆνα. Κύει δὲ δώδεκα μῆνας, τίκτει δ´ ἕν· ἔστι γὰρ μονοτόκον. Ἄρχεται δὲ τῆς ὀχείας ἡ θήλεια τριετὴς οὖσα καὶ ὁ ἄρρην τριετὴς ὤν· μετὰ δὲ τὸν τόκον ἓν ἔτος διαλιποῦσα ὀχεύεται ἡ θήλεια. 23 Ὁ δ´ ἐλέφας ἄρχεται μὲν βαίνεσθαι ὁ μὲν νεώτατος δέκ´ ἐτῶν, ὁ δὲ πρεσβύτατος πεντεκαίδεκα· ὁ δ´ ἄρρην βαίνει πεντέτης ὢν ἢ ἑξέτης. Χρόνος δὲ τῆς ὀχείας τὸ ἔαρ. Πάλιν δὲ βαίνει μετὰ τὴν ὀχείαν διὰ τρίτου ἔτους· ὃν δ´ ἂν ἐγκύμονα ποιήσῃ, τούτου πάλιν οὐχ ἅπτεται. Κύει δ´ ἔτη δύο, τίκτει δ´ ἕν· ἔστι γὰρ μονοτόκον· τὸ δ´ ἔμβρυον γίνεται ὅσον μόσχος δίμηνος ἢ τρίμηνος. 24 Περὶ μὲν οὖν τῆς ὀχείας τῶν ζῴων τῶν ὀχευομένων τοῦτον ἔχει τὸν τρόπον.
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1 L'âge où les animaux peuvent s'accoupler présente aussi de grandes différences. Ce n'est pas tout d'abord que, chez la plupart des animaux, la sécrétion de la semence coïncide avec la faculté d'engendrer; cette faculté est plus tardive. En effet, dans tous les animaux, la première semence des jeunes est stérile; et quand, par hasard, ils deviennent féconds, leurs rejetons sont plus faibles, et plus petits. 2 Ce fait est surtout évident chez l'homme, chez les vivipares quadrupèdes et chez les oiseaux ; pour les uns, les rejetons, pour les autres, les œufs, sont plus petits. 3 L'âge où l'accouplement devient possible est à peu de chose près le même pour les individus de la même espèce, dans les animaux de tout ordre, à moins qu'il n'y ait eu précédemment quelque monstruosité, ou quelque accident qui altère la nature. 4 Dans l'homme, les signes de la puberté sont de toute évidence : c'est le changement de la voix; c'est le changement des parties honteuses, non seulement pour la grosseur, mais aussi pour leur forme ; c'est enfin le changement non moins remarquable des mamelles; et par dessus tout, la production des poils aux parties génitales. C'est vers l'âge de deux fois sept ans que l'homme commence à avoir de la semence ; et il n'est vraiment fécond que vers trois fois sept ans. 5 Dans les autres animaux, cette production des poils n'a pas lieu, puisque, ou les uns n'ont pas du tout de poils, ou les autres n'en ont pas dans les parties inférieures, ou en ont moins que sur le dos. Chez quelques-uns, la voix change tout aussi sensiblement que chez l'homme. Pour d'autres, ce sont des parties différentes du corps qui annoncent que l'individu commence à avoir de la semence, et qu'il est en état de produire. 6 Chez presque toutes les espèces, la femelle a la voix plus aiguë ; les jeunes l'ont également plus aiguë que les vieux. [545b] Dans les cerfs, les mâles ont une voix plus grave que les femelles ; les mâles se font entendre quand c'est le temps de l'accouplement ; et les femelles, quand elles ont peur. La voix delà femelle est brève; celle du mâle se prolonge. Les chiens, en vieillissant, prennent une voix plus grave. 7 Les voix des chevaux présentent aussi des différences. A leur naissance, les pouliches ont la voix grêle et faible; les poulains l'ont faible aussi, mais cependant plus grave et plus forte que les femelles. Avec le temps, elle devient de plus en plus forte. Vers deux ans, quand il peut commencer à saillir, le mâle lance une voix puissante et grave; alors aussi, la femelle l'a plus forte et plus pleine qu'auparavant ; et cela dure ordinairement jusqu'à la vingtième année. Passé cette époque, la voix des mâles et des femelles va en s'affaiblissant. 8 En général, ainsi que nous venons de le dire, la voix des mâles se distingue de celle des femelles, en ce qu'elle a des sons plus graves, dans tous les animaux qui émettent une voix qu'on peut entendre. Mais ceci ne serait pas exact pour toutes lés espèces ; et dans quelques-unes, c'est tout le contraire, par exemple dans les bœufs, La femelle, pour cette espèce, a la voix plus grave que le mâle; et les veaux l'ont plus grave que les adultes. De là vient que les bêtes qui sont coupées changent de voix en sens opposé à leur sexe, parce que les animaux coupés se rapprochent de la nature des femelles. 9 Quant aux temps de l'accouplement, en ce qui concerne l'âge, voici ce qu'on peut dire pour les divers animaux. La brebis et la chèvre peuvent s'accoupler et porter dès leur première année; et plus spécialement, la chèvre. Les mâles aussi peuvent s'accoupler après le même temps. Mais les produits, dans ces espèces, sont différents de ce qu'ils sont dans les autres. Les mâles sont plus forts dans l'année suivante que quand ils prennent de l'âge. 10 Le porc peut s'accoupler, le mâle et la femelle, à huit mois; et alors la femelle met bas à un an; car c'est à ce moment que finit le temps de la gestation. Le mâle peut bien en effet saillir à huit mois; mais ses petits sont très-faibles quand il saillit avant d'avoir atteint sa première année. 11 Du reste, ainsi qu'on l'a déjà dit, les âges de l'accouplement ne sont pas les mêmes partout. Dans tels lieux, [546a] les porcs, mâle et femelle, peuvent s'accoupler dès quatre mois; et par suite, ils peuvent produire et élever leurs petits à six mois. Dans d'autres endroits, les sangliers commencent la saillie à leur dixième mois ; et ils sont plus vigoureux jusqu'à la troisième année. 12 La chienne se laisse généralement couvrir à un an ; et le chien couvre au même âge. On en a vu quelquefois qui étaient formés à huit mois; mais c'est plus fréquent chez le mâle que chez la femelle. La chienne porte soixante et un jours, soixante-deux, soixante-trois tout au plus; elle ne porte jamais moins des soixante jours; et s'il se produit quelque chose avant ce temps, les petits ne viennent pas à bien- Une fois délivrée, la chienne se laisse couvrir après six mois; et jamais auparavant. 13 Le cheval commence à saillir à deux ans, et la jument peut être saillie également bien ; la génération a lieu ; mais les produits, à cette époque, sont plus petits et plus faibles. Le plus ordinairement, l'âge est celui de trois ans pour les mâles qui couvrent, pour les femelles qui sont couvertes; le mâle gagne toujours, et fait des poulains de plus en plus vigoureux jusqu'à vingt ans. Le cheval peut saillir jusqu'à trente-trois ans; la jument peut le recevoir jusqu'à quarante. Ainsi, l'accouplement peut avoir lieu pour ces animaux pendant presque toute la durée de leur existence, puisqu'en général le mâle vit jusqu'à trente-cinq ans environ; et la femelle, au-delà de quarante. On a même vu un cheval vivre jusqu'à soixante et quinze ans. 14 L'âne, mâle et femelle, peut s'accoupler à trente mois; mais d'habitude, ils ne produisent qu'à trois ans, trois ans et demi. Pourtant, on cite une ânesse qui a conçu à un an, et dont le petit a pu vivre; l'on cite aussi une vache qui a conçu à la même époque, et dont le veau a vécu; il atteignit même la grosseur ordinaire ; mais la vache ne mit bas que cette seule fois. 15 Telles sont donc les époques où les animaux qu'on vient de nommer commencent à produire. 16 L'homme peut engendrer jusqu'à soixante et dix ans au plus tard ; la femme peut concevoir jusqu'à cinquante ; mais ces cas sont rares ; et il en est bien peu qui, à ces âges-là, puissent avoir des enfants. Ordinairement, le terme est pour les hommes soixante-cinq ans, et pour les femmes quarante-cinq. 17 La brebis porte jusqu'à huit ans ; et si elle est bien soignée, même jusqu'à onze. C'est donc presque pendant la vie entière que, dans celte espèce, le mâle et la femelle peuvent s'accoupler. [546b] Les boucs, quand ils sont gras, sont moins féconds ; et c'est par allusion à ces boucs qu'en parlant des vignes sans raisins on dit « qu'elles font le bouc ». Mais les boucs, en maigrissant, redeviennent capables de produire. Les béliers couvrent d'abord les plus vieilles brebis ; et ils ne poursuivent pas les jeunes. Mais, ainsi qu'on l'a dit plus haut, les jeunes ont des produits plus petits que ceux des brebis plus vieilles. 18 Le sanglier est d'une bonne production jusqu'à trois ans; mais les produits de sangliers plus âgés sont moins bons, parce que passé cet âge l'animal lui-même ne croît plus et n'a plus de force génératrice. Ordinairement, c'est après s'être repu qu'il saillit, et quand il n'a pas précédemment couvert une autre femelle. Si non, l'accouplement est beaucoup plus court; et les produits sont plus faibles. 19 La première portée dans le cochon est la moins féconde; c'est la seconde qui est de toute vigueur. Quand la femelle vieillit, elle produit toujours également; mais elle se laisse plus difficilement couvrir. A quinze ans, les truies ne produisent plus; et elles deviennent des vieilles. Quand la truie est bien nourrie, elle est plus ardente à l'accouplement, qu'elle soit d'ailleurs jeune ou vieille. Mais si on l'engraisse trop pendant qu'elle est pleine, elle a moins de lait après qu'elle a mis bas. Relativement à l'âge, ses petits les plus forts sont ceux qu'elle a étant dans toute sa vigueur; et relativement aux saisons, ce sont ceux qu'elle a eus au début de l'hiver. Les plus faibles sont ceux de l'été, qui sont chétifs, peu lourds et de chair aqueuse.20 Le mâle, s'il est bien nourri, peut saillir en toute saison, le jour comme la nuit; s'il n'est pas bien nourri, c'est surtout le matin qu'il saillit. Mais en prenant de l'âge, il saillit toujours de moins en moins, ainsi que cela a été dit plus haut. Souvent ceux que l'âge ou la maladie a affaiblis ne peuvent plus s'accoupler assez vite ; la femelle se couche par terre, parce qu'elle se fatigue à être debout, et c'est en se couchant près l'un de l'autre qu'ils s'accouplent. On juge que la truie est pleine quand, après l'accouplement, ses oreilles sont basses ; si elles ne le sont pas, elle redevient en chaleur. 21 Les chiennes ne sont pas fécondes durant leur vie entière, mais dans un certain moment de vigueur. C'est ordinairement jusqu'à douze ans que l'accouplement et la portée peuvent avoir lieu. On a vu néanmoins quelquefois le mâle engendrer, et la femelle porter jusqu'à dix-huit et vingt ans. Mais la vieillesse leur ôte, aussi bien que dans les autres espèces, la faculté d'engendrer et de concevoir. [547a] 22 Le chameau est un des animaux qui urinent en arrière et qui s'accouplent de cette façon, comme on l'a dit plus haut. En Arabie, l'époque de l'accouplement a lieu vers le mois de Maemactérion. La chancelle porte douze mois ; et elle ne met bas qu'un seul petit ; car le chameau n'a jamais qu'un petit à la fois. La femelle commence à se laisser couvrir à trois ans ; et le mâle attend trois ans aussi. Après qu'elle amis bas, la femelle reste un an entier sans se laisser couvrir. 23 L'éléphant femelle ne se laisse couvrir qu'à dix ans au plus tôt, et à quinze ans au plus tard. Le mâle peut déjà monter à cinq ou six ans. L'époque de l'accouplement est au printemps. Après cet accouplement, il reste trois années sans saillir ; et il ne touche plus la femelle qu'il a une fois rendue pleine. La femelle porte deux ans, et ne produit qu'un seul petit ; car elle est de l'espèce des animaux qui n'ont jamais qu'un petit à la fois. Le petit, à sa naissance, est de la grosseur d'un veau de deux ou trois mois. 24 Tels sont les divers modes d'accouplement daus les animaux qui s'accouplent. |
§ 1. L'âge où les animaux peuvent s'accoupler. Tout ce chapitre sur l'âge de la fécondité dans les animaux est très-remarquable ; et la science moderne n'a rien de mieux sur ce sujet. — La sécrétion de la semence coïncide. Aujourd'hui, la physiologie admet que la faculté d'engendrer commence aussitôt qu'a lieu la sécrétion de la liqueur séminale. On peut néanmoins rester de l'avis d'Aristote, et regarder la fécondité réelle comme plus tardive. — Par hasard. J'ai ajouté ces mots pour rendre toute la force de l'expression du texte. § 2. Ce fait est surtout évident chez l'homme...Le fait paraît hors de toute contestation ; ôt les jeunes gens sont à cet égard comme les vieillards, dont les enfants sont en général plus faibles. § 3. L'âge où l'accouplement... Cette leçon me paraît tout à fait acceptable, etle fait qu'elle énonce est parfaitement exact. Dans chaque espèce d'animaux, l'âge de la fécondité est à peu près le même pour les individus; noue le voyons bien par notre propre espèce. — Quelque monstruosité ou quelque accident. II est fait sans doute allusion à la castration. L'infirmité peut aussi être naturelle ; et l'impuissance, résulter d'un défaut de conformation. § 4. Dans l'homme... Tous ces détails sont d'une très-grande exactitude. — Des parties honteuses. C'est la traduction littérale du mot grec, que j'ai déjà employée. Pour toutes ces observations, il faut lire le Discours de Buffon sur la Nature de l'homme, tome XI, pp. 372 et suiv., édit. de 1830. Buffon y rend pleine justice aux Anciens, voulant sans doute par là désigner A ri eto te, qui est seul à peu près dans l'Antiquité à avoir fait de telles études. — Des mamelles. Chez l'homme aussi bien que chez la femme. — La production des poils. C'est en effet un des signes les plus certaine de la puberté. Le mot grec signifie tout à la fois la floraison de ces poils et la jeunesse. — Deux fois sept ans. J'ai conservé la formule d'Anstote, qui correspond à la théorie des septénaires; voir le Traité des Semaines d'Hippacrate, tome VIII, p. 636, édit. et trad. E. Lîttré. Dans la Politique, liv. IV, ch. xv, § 11, p. 261 de ma traduction, 3e édit., Aristote semble ne pas approuver tout à fait cette division de la vie par septénaires. — Trois fois sept ans. C'est-à-dire, vingt et un ans. § 5. Dans les autres animaux. L'observation est exacte, et les motifs que donne Aristote sont de toute évidence; mais il y a alors d'autres signes de la puberté que la production des poils, comme il est dit plus bas. — Des parties différentes du corps. Ceci est trop vague, et il aurait été utile de désigner plus précisément ces parties. § 6. La femelle a la voix plus aiguë. Notre espèce en est un exemple frappant, et quand une femme a une voix masculine, l'oreille en est très-choquée. — Dans les cerfs. Ces observations sont certaines. — Les chiens... Même remarque. § 7. Les voix des chevaux. J'ai gardé le mot du texte ; on pourrait traduire aussi : Les hennissements. — Quand il peut commencer à saillir. Ceci ne veut pas dire précisément qu'en Grèce on laissât les poulains saillir dès l'âge de deux ans. Chez nous et dans un climat un peu différent, on retarde la saillie jusqu'à quatre ou cinq ans. § 8. Nous venons de le dire. Plus haut, § 8. — Mais ceci ne serait pas exact. On voit avec quel soin toutes ces observations ont été faites. — La femelle. On aurait pu traduire la Vache; mais j'ai conservé la formule du texte. — Les veaux. Observation très-exacte et qu'on a bien souvent l'occasion de faire, comme Aristote l'a faite. — De là vient... Cette petite phrase semble interrompre le cours des pensées, et elle pourrait bien être une interpolation; d'ailleurs le fait énoncé est très-exact. § 9. En ce qui concerne l'âge. C'est le sujet même de ce chapitre, annoncé plus haut, § 1, et perdu un peu de vue dans les paragraphes précédente. — Peuvent s'accoupler. Ce qui ne veut pas dire qu'on doive les accoupler dès le premier Age. — Plus spécialement la chèvre. Il paraît bien que la chèvre peut porter dès l'âge de sept mois. — Les mâles sont plus forts dans l'année suivante... MM. Aubert et Wimraer croient avec raison que tout ce passage est altéré ; et d'après un passage des Géoponiques, xviii, 3, ils supposent qu'il faudrait le corriger en ce sens qu'on fixerait la fécondité des béliers de 2 à 8 ans. Le texte suivi par la plupart des traducteurs semble affirmer que c'est à deux ans que les béliers sont le plus vigoureux; ce qui n'est pas exact. § 10. Le porc peut s'accoupler. La tournure de phrase adoptée par le texte est un peu différente ; mais le sens n'est pas douteux. — Que finit le temps de la gestation. Qui est par conséquent de quatre mois, si la truie s'est accouplée à huit mois. — Sa première année. Aujourd'hui, on ne laisse pas les verrats saillir aussi tôt. § 11. Ainsi qu'on l'a déjà dit. Voir plus haut, § 1. — Et par suite... à six mois. Ceci est en contradiction avec ce qui vient d'être dit au paragraphe précédent. Mais peut-être ici, Aristote veut-il dire seulement que les verrats peuvent bien saillir à quatre mois, mais que c'est seulement à six mois que la femelle porte et peut élever des petits. — Les sangliers. Le mot du texte s'applique au sanglier plutôt qu'au cochon ; mais il est possible néanmoins de l'expliquer en ce sens qu'il est toujours question du cochon. — Plus vigoureux jusqu'à la troisième année. Ce qui n'empêche pas qu'ils sont féconds beaucoup plus tard. § 12. La chienne porte... Pour tous ces détails sur le chien, voir Buffon, qui les a reproduits presque tous, dans le chapitre du Chien, tome XIV, pp. 272 et 273, édit. de 1830. — Après six mois. En effet, la chienne n'est en chaleur que deux fois par an ; et elle reste par conséquent six mois sans être couverte. Voir plus loin, liv. VI, le chapitre xx tout entier, sur les chiens. § 13. Le cheval commence à saillir Sur le cheval, voir plus loin, liv. VI, le ch. XXII tout entier. Voir aussi Buffon, au chapitre du Cheval, tome XIV, pp. 38, 56 et suiv., édit. de 1830. — A deux ans. Probablement en Grèce, l'âge de la saillie est plus hâtive que dans nos climats. — Celui de trois ans. C'est même encore bien jeune. Aristote répète ceci, liv. VI, ch. XXII, §§ 1 et 2. Il dit même que les chevaux peuvent saillir à trente mois, ou deux ans et demi. — Jusqu'à trente-trois. Ceci semble un peu exagéré. — Jusqu'à quarante. Même remarque. — Un cheval vivre jusqu'à soixante-quinze ans. C'était un cas tout à fait exceptionnel. Voir Buffon, loc. cit., pp. 58 et 59. § 14. L'âne mâle et femelle Voir liv. VI, le ch. xxiii tout entier, sur l'âne. — A trente mois. C'est aussi le temps indiqué dans le VIe liv., loc. cit. — Qu'à trois am, trois ans et demi. Il y a des manuscrits qui donnent Deux ans, deux ans et demi. Il est clair que ce serait une simple répétition de ce qui vient d'être dit, puisque trente mois ne font encore que deux ans et demi. — On cite une ânesse... Ceci est reproduit mot pour mot, liv. VI, ch. xxiii, § 1. — L'on cite aussi... Tous ces détails attestent avec quel soin Aristote faisait toutes ses observations. — La vache ne mit bas que cette seule fois. Ce n'est pas le sens qu'on donne ordinairement à ce passage, où le texte grec est très-concis. On entend que le petit veau, arrivé à une certaine croissance, ne grandit plus davantage. J'ai préféré le sens que j'ai adopté, parce qu'il me semble que cette unique gestation de la vache peut être considérée comme la conséquence de sa précocité. § 15. Qu'on vient de nommer. Il ne s'agit encore que des animaux supérieurs et des mammifères. § 16. Au plus tard. Les cas de fécondité à soixante-dix ans sont assez rares, chez les hommes, comme les cas de fécondité chez les femmes, à cinquante. Sous le climat de la Grèce, ce devait être encore moins fréquent que chez nous. Aristote le reconnaît. — Soixante-cinq... quarante-cinq. Ce sont bien aussi dans nos pays les termes extrêmes les plus ordinaires. § 17. La brebis... Voir plus loin, liv. VI, ch. xix, §§ 1 et suiv. — Jusqu'à huit ans. Dans le liv. VI, ch. xix, § 2, il est dit que la brebis vit en général de dix a onze ans. Les brebis d'Ethiopie passaient pour vivre davantage. — Pendant la vie entière. Ceci est d'accord avec ce qui est dit au liv. VI, loc. cit. — Les vignes sans raisins. C'est qu'alors les vignes s'emportent en bois et en feuilles, au détriment du fruit. Voir la même explication dans le Traité de la Génération des animaux, liv. I, g 65, p. 94, édit. et trad. Aubert et Wimmer. — Elles font le bouc. C'est la traduction littérale du mot grec. — Couvrent d'abord les plus vieilles. Ces observations sont exactes. — Plus haut. Voir plus haut, § 1. § 18. Jusqu'à trois ans. Je ne sais si des observations modernes ont confirmé cette assertion, qui peut paraître peu probable. — De force génératrice. Il semble que c'est là le sens spécial du mot dont le texte se sert. On peut le comprendre aussi dans un sens plus général, et supposer que le sanglier ne croît plus en forces, passé les trois ans. § 19. Dans le cochon. Peutr-être vaudrait-il mieux dire : « Dans la truie ». Mais la traduction que je donne est plus près du grec. — A quinze ans les truies ne produisent plus. Dans nos contrées, on cesse beaucoup plus tôt de faire produire les truies ; mais il paraît bien qu'elles restent fécondes jusqu'à quinze ans, tout en donnant des produits beaucoup moins bons. — « Des vieilles ». C'était sans doute un surnom vulgaire que les Grecs donnaient à ces truies, devenues infécondes. — Ses pelits les plus forts Il ne paraît pas que tous ces détails soient d'une complète exactitude ; mais il est possible que la force des petits de la truie variât beaucoup avec les saisons, et avec les différentes contrées de la Grèce. § 20. En toute saison. Le mot du texte peut signifier : « A toute heure, A tout moment de la journée » ; et ce qui suit semblerait justifier cette seconde interpréta-lion, qu'on peut adopter aussi bien que l'autre. — Plus haut, voir § 11. — Après l'accouplement. Ou bien : « Quand étant en chaleur, ses oreilles sont basses ». Je ne sais pas si, dans nos climats, ce signe est aussi certain qu'il pouvait l'être sous le climat de la Grèce. § 21. Les chiennes.. Voir liv. VI, le ch. xx, consacré tout entier au chien et à son accouplement. Mais dans le § 6 de ce chapitre, il est dit que les chiennes peuvent s'accoupler durant toute leur vie ; ce qui contredit ce qui est dit ici. Du reste, il est possible que cette fécondité spéciale ne soit attribuée qu'aux chiennes de Laconie, et non à la chienne en général. — Dans un certain moment de vigueur. Ou simplement : « Pendant leur chaleur ». — Jusqu'à douze ans. Ce n'est pas dans toutes les espèces. — D'engendrer. C'est pour le mâle. — De concevoir. C'est pour la femelle. Voir Buffon, tome XIV, p. 264, édit. de 1830. § 22. Le chameau qui s'accouplent de cette façon. C'est une erreur si cela signifie que les chameaux s'accouplent par derrière; et l'on conçoit que cette erreur ait été commise par Aristote, parce que, sans doute, le chameau venait rarement en Grèce et qu'il ne s'y accouplait pas. — Plus haut. Voir plus haut, ch. ii, § 6, où l'accouplement du chameau est exactement décrit. Quant au mode d'uriner, voir liv. II, ch. iii, S 7. — Maemactérion. Ce mois grec répond à octobre et à novembre; mais il paraît que l'accouplement des chameaux se fait au printemps. Il y aurait donc ici quelque erreur. — Douze mois. Liv. VI, ch. xxv § 1, il est dit que la chamelle porte dix mois et non douze, comme on le voit ici. — Trois ans. Buffon, tome XVI, p. 403, édit. de 1830, croit que ceci est inexact; c'est beaucoup plus tard, selon lui, que le chameau doit s'accoupler. — Un an entier. C'est une observation assez facile à faire dans les pays où vit le chameau ; mais je ne sais pas si on l'a récemment renouvelée. § 23. A dix ans. Plus loin, liv. VI, ch. xxv, § 2, c'est vingt ans, et non dix ans ou quinze ans. — Le mâle peut déjà monter à cinq ou six ans. C'est très-probablement une erreur; et la puberté vient beaucoup plus tard chez ces énormes animaux. — Il reste trois années sans saillir. Buffon, tome XVI, p. 306, édit. de 1830, répète cette assertion. — Il ne touche plus... Même remarque. — La femelle porte deux ans. Buffon confirme ce fait, qui est parfaitement exact. Plus loin, liv. VI, ch. xxv, § 2, Aristote rapporte diverses opinions sur la durée de la gestation chez l'éléphant; et il explique la cause de ces divergences. — D'un veau de deux ou trois mois. Buffon, loc. cit.y dit que le petit éléphant, au moment de sa naissance, a déjà des dents, et qu'il est plus gros qu'un sanglier. Voir le Traité de la Génération des animaux, liv. IV, p. 330, édit. et trad. Aubert et Wimmer. § 24. Les divers modes d'accouplement. Aristote a repris ce grand sujet dans le liv. VI, ch. XVII et suiv. ; et surtout dans le Traité de la Génération des animaux, liv. II, ch. ix, et passim.
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De la génération des testacés ; ils se reproduisent sans accouplement ; de la génération des pourpres ; la cire qu'ils jettent au printemps ; naissance des petites pourpres sur le sable ; ponte des pourpres dans les filets ; différentes espèces de pourpres ; leur fleur, ou bouquet ; place du bouquet; manière de l'exploiter ; améliorations dans la pêche ; les buccins ; langue des pourpres, et des buccins ; leur longévité ; production des moules ; elles font aussi de la cire; production générale des testacés, naissant de la vase et du sable; croissance des testacés; petits crabes parasites dans les crustacés; observations des pêcheurs; emplacement des diverses espèces jde coquillages ; coquillages mobiles ; coquillages immobiles ; chaleur excessive du coquillage l'Étoile ; le poumon de mer ; émigration du petit crabe de coquilles en coquilles, toujours plus grandes. |
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1 Περὶ δὲ τῆς γενέσεως καὶ τῶν ὀχευομένων καὶ τῶν ἀνοχεύτων λεκτέον, καὶ πρῶτον περὶ τῶν ὀστρακοδέρμων· τοῦτο γάρ ἐστιν ἀνόχευτον μόνον ὡς εἰπεῖν ὅλον τὸ γένος. 2 Αἱ μὲν οὖν πορφύραι τοῦ ἔαρος συναθροιζόμεναι εἰς ταὐτὸ ποιοῦσι τὴν καλουμένην μελίκηραν. Τοῦτο δ´ ἐστὶν οἷον κηρίον, πλὴν οὐχ οὕτω γλαφυρόν, ἀλλ´ ὥσπερ ἂν εἰ ἐκ λεπυρίων ἐρεβίνθων λευκῶν πολλὰ συμπαγείη. Οὐκ ἔχει δ´ ἀνεῳγμένον πόρον οὐδὲν τούτων, οὐδὲ γίνονται ἐκ τούτων αἱ πορφύραι, ἀλλὰ φύονται καὶ αὗται καὶ τἆλλα τὰ ὀστρακόδερμα ἐξ ἰλύος καὶ συσσήψεως. Τοῦτο δὲ συμβαίνει ὥσπερ ἀποκάθαρμα καὶ ταύταις καὶ τοῖς κήρυξιν· κηριάζουσι γὰρ καὶ οἱ κήρυκες. 3 Γίνονται μὲν οὖν καὶ τὰ κηριάζοντα τῶν ὀστρακοδέρμων τὸν αὐτὸν τρόπον τοῖς ἄλλοις ὀστρακοδέρμοις, οὐ μὴν ἀλλὰ μᾶλλον ὅταν προϋπάρχῃ τὰ ὁμοιογενῆ· ἀφιᾶσι γὰρ ἀρχόμενα κηριάζειν γλισχρότητα μυξώδη, ἐξ ἧς τὰ λεπυριώδη συνίσταται. Ταῦτα μὲν οὖν ἅπαντα διαχεῖται, ἀφίησι δ´ ὃ εἶχεν εἰς τὴν γῆν· καὶ ἐν τούτῳ τῷ τόπῳ γίνεται ἐν τῇ γῇ συστάντα πορφύρια μικρά, ἃ ἔχουσαι ἁλίσκονται αἱ πορφύραι ἐφ´ αὑτῶν, ἔνια δ´ οὔπω διηκριβωμένα τὴν μορφήν. [XLIIB] Ἐὰν δὲ πρὶν ἐκτεκεῖν ἁλῶσιν, ἐνίοτε ἐν ταῖς φορμίσιν οὐχ ὅπου ἔτυχεν ἐκτίκτουσιν, ἀλλ´ εἰς ταὐτὸ ἰοῦσαι, ὥσπερ καὶ ἐν τῇ θαλάττῃ, καὶ διὰ τὴν στενοχωρίαν γίνονται οἱονεὶ βότρυς. 4 Εἰσὶ δὲ τῶν πορφυρῶν γένη πλείω, καὶ ἔνιαι μὲν μεγάλαι, οἷον αἱ περὶ τὸ Σίγειον καὶ Λεκτόν, αἱ δὲ μικραί, οἷον ἐν τῷ Εὐρίπῳ καὶ περὶ τὴν Καρίαν, καὶ αἱ μὲν ἐν τοῖς κόλποις μεγάλαι καὶ τραχεῖαι, καὶ τὸ ἄνθος αὐτῶν αἱ μὲν πλεῖσται μέλαν ἔχουσιν, ἔνιαι δ´ ἐρυθρὸν καὶ μικρόν. Γίνονται δ´ ἔνιαι τῶν μεγάλων καὶ μναῖαι· αἱ δ´ ἐν τοῖς αἰγιαλοῖς καὶ περὶ τὰς ἀκτὰς τὸ μὲν μέγεθος γίνονται μικραί, τὸ δ´ ἄνθος ἐρυθρὸν ἔχουσιν. Ἔτι δ´ ἐν μὲν τοῖς προσβορείοις μέλαιναι, ἐν δὲ τοῖς νοτίοις ἐρυθραὶ ὡς ἐπὶ τὸ πλεῖστον εἰπεῖν. 5 Ἁλίσκονται δὲ τοῦ ἔαρος, ὅταν κηριάζωσιν· ὑπὸ κύνα δ´ οὐχ ἁλίσκονται· οὐ γὰρ νέμονται, ἀλλὰ κρύπτουσιν ἑαυτὰς καὶ φωλοῦσιν. Τὸ δ´ ἄνθος ἔχουσιν ἀνὰ μέσον τῆς μήκωνος καὶ τοῦ τραχήλου· τούτων δ´ ἐστὶν ἡ σύμφυσις πυκνή, τὸ δὲ χρῶμα ἰδεῖν ὥσπερ ὑμὴν λευκός, ὃν ἀφαιροῦσιν· θλιβόμενος δὲ βάπτει καὶ ἀνθίζει τὴν χεῖρα. Διατείνει δ´ αὐτὴν οἷον φλέψ· τοῦτο δὲ δοκεῖ εἶναι τὸ ἄνθος. Ἡ δ´ ἄλλη φύσις οἷον στυπτηρία. Ὅταν δὲ κηριάζωσιν αἱ πορφύραι, τότε χείριστον ἔχουσι τὸ ἄνθος. 6 Τὰς μὲν οὖν μικρὰς μετὰ τῶν ὀστράκων κόπτουσιν· οὐ γὰρ ῥᾴδιον ἀφελεῖν· τῶν δὲ μειζόνων περιελόντες τὸ ὄστρακον ἀφαιροῦσι τὸ ἄνθος. Διὸ καὶ χωρίζεται ὁ τράχηλος καὶ ἡ μήκων· μεταξὺ γὰρ τούτων τὸ ἄνθος, ἐπάνω τῆς καλουμένης κοιλίας· ἀφαιρεθέντος οὖν ἀνάγκη διῃρῆσθαι. 7 Σπουδάζουσι δὲ ζώσας κόπτειν· ἐὰν γὰρ πρότερον ἀποθάνῃ, συνεξεμεῖ τὸ ἄνθος· διὸ καὶ φυλάττουσιν ἐν τοῖς κύρτοις, ἕως ἂν ἀθροίσωσι καὶ σχολάσωσιν. Οἱ μὲν οὖν ἀρχαῖοι πρὸς τοῖς δελέασιν οὐ καθίεσαν οὐδὲ προσῆπτον τοὺς κύρτους, ὥστε συνέβαινεν ἀνεσπασμένην ἤδη πολλάκις ἀποπίπτειν· οἱ δὲ νῦν προσάπτουσιν, ὅπως ἐὰν ἀποπέσῃ, μὴ ἀπολλύηται. Μάλιστα δ´ ἀποπίπτει, ἐὰν πλήρης ᾖ· κενῆς δ´ οὔσης καὶ ἀποσπάσαι χαλεπόν. 8 Ταῦτα μὲν οὖν τὰ συμβαίνοντα ἴδια περὶ τὰς πορφύρας ἐστίν. [548a] Τὸν αὐτὸν δὲ τρόπον γίνονται ταῖς πορφύραις καὶ οἱ κήρυκες, καὶ τὴν αὐτὴν ὥραν. Ἔχουσι δὲ καὶ τὰ ἐπικαλύμματα κατὰ ταὐτὰ ἀμφότερα, καὶ τἆλλα τὰ στρομβώδη, ἐκ γενετῆς ἅπαντα· νέμονται δ´ ἐξείροντα τὴν καλουμένην γλῶτταν ὑπὸ τὸ κάλυμμα. Τὸ δὲ μέγεθος τῆς γλώττης ἔχει ἡ πορφύρα μεῖζον δακτύλου, ᾧ νέμεται καὶ διατρυπᾷ τὰ κογχύλια καὶ τὸ αὐτῆς ὄστρακον. 9 Ἔστι δὲ καὶ ἡ πορφύρα καὶ ὁ κῆρυξ ἀμφότερα μακρόβια· ζῇ γὰρ ἡ πορφύρα περὶ ἔτη ἕξ, καὶ καθ´ ἕκαστον ἐνιαυτὸν φανερά ἐστιν ἡ αὔξησις τοῖς διαστήμασι τοῖς ἐν τῷ ὀστράκῳ τῆς ἕλικος. 10 Κηριάζουσι δὲ καὶ οἱ μύες. Τὰ δὲ λιμνόστρεα καλούμενα, ὅπου ἂν βόρβορος ᾖ, ἐνταῦθα συνίσταται πρῶτον αὐτῶν ἡ ἀρχή. Αἱ δὲ κόγχαι καὶ αἱ χῆμαι καὶ οἱ σωλῆνες καὶ οἱ κτένες ἐν τοῖς ἀμμώδεσι λαμβάνουσι τὴν σύστασιν. Αἱ δὲ πίνναι ὀρθαὶ φύονται ἐκ τοῦ βυσσοῦ ἐν τοῖς ἀμμώδεσι καὶ βορβορώδεσιν. Ἔχουσι δ´ ἐν αὑταῖς πιννοφύλακα, αἱ μὲν καρίδιον αἱ δὲ καρκίνιον· οὗ στερισκόμεναι διαφθείρονται θᾶττον. 11 Ὅλως δὲ πάντα τὰ ὀστρακώδη γίνεται ἐν τῇ ἰλύϊ καὶ αὐτόματα, κατὰ τὴν διαφορὰν τῆς ἰλύος ἕτερα, ἐν μὲν τῇ βορβορώδει τὰ ὄστρεα, ἐν δὲ τῇ ἀμμώδει κόγχαι καὶ τὰ εἰρημένα, περὶ δὲ τὰς σήραγγας τῶν πετριδίων τήθυα καὶ βάλανοι καὶ τὰ ἐπιπολάζοντα, οἷον αἱ λεπάδες καὶ οἱ νηρεῖται. Ἅπαντα μὲν οὖν τὰ τοιαῦτα τὴν αὔξησιν ἔχει ταχεῖαν, μάλιστα δ´ αἵ τε πορφύραι καὶ οἱ κτένες· ταῦτα γὰρ ἐν ἐνιαυτῷ γίνεται τέλεια. 12 Ἐμφύονται δ´ ἐν ἐνίοις τῶν ὀστρακοδέρμων καρκίνοι λευκοί, τὸ μέγεθος μικροὶ πάμπαν, πλεῖστοι μὲν ἐν τοῖς μυσὶ τοῖς πυελώδεσιν, ἔπειτα καὶ ἐν ταῖς πίνναις οἱ καλούμενοι πιννοτῆραι. Γίνονται δὲ καὶ ἐν τοῖς κτεσὶ καὶ ἐν τοῖς λιμνοστρέοις· αὔξησιν δ´ ἐπίδηλον οὐδεμίαν οὗτοι λαμβάνουσιν. Φασὶ δ´ αὐτοὺς οἱ ἁλιεῖς ἅμα συγγίνεσθαι γινομένοις. Ἀφανίζονται δέ τινα χρόνον ἐν τῇ ἄμμῳ καὶ οἱ κτένες, ὥσπερ καὶ αἱ πορφύραι.
13
Φύεται μὲν οὖν τὰ ὄστρεα καθάπερ εἴρηται, φύεται δὲ τὰ μὲν αὐτῶν
[548b] ἐν τοῖς τενάγεσι, τὰ δ´ ἐν τοῖς αἰγιαλοῖς, τὰ δ´ ἐν τοῖς
πηλώδεσι τόποις, ἔνια δ´ ἐν τοῖς σκληροῖς καὶ τραχέσι, τὰ δ´ ἐν τοῖς
ἀμμώδεσιν. Καὶ τὰ μὲν μεταβάλλει τοὺς τόπους, τὰ δ´ οὔ. Τῶν δὲ μὴ
μεταβαλλόντων αἱ μὲν πίνναι ἐρρίζωνται, οἱ δὲ σωλῆνες καὶ αἱ κόγχαι
ἀρρίζωτοι διαμένουσιν· ὅταν δ´ ἀνασπασθῶσιν, οὐκέτι δύνανται ζῆν.
14
Ὁ δὲ καλούμενος ἀστὴρ οὕτω θερμός ἐστι τὴν φύσιν, ὥσθ´ ὅ τι ἂν λάβῃ,
παραχρῆμα ἐξαιρούμενον δίεφθον εἶναι. Φασὶ δὲ καὶ σίνος μέγιστον
εἶναι τοῦτο ἐν τῷ εὐρίπῳ τῷ τῶν Πυρραίων. Τὴν δὲ μορφὴν ὅμοιόν ἐστι
τοῖς γραφομένοις. 15
Γίνονται δὲ καὶ οἱ κανούμενοι πνεύμονες αὐτόματοι. Ὧι δ´ οἱ γραφεῖς
ὀστρέῳ χρῶνται, πάχει τε πολὺ ὑπερβάλλει, καὶ ἔξωθεν τοῦ ὀστράκου τὸ
ἄνθος ἐπιγίνεται· εἰσὶ δὲ τὰ τοιαῦτα μάλιστα περὶ τοὺς τόπους τοὺς
περὶ Καρίαν. 16 Τὸ δὲ καρκίνιον γίνεται μὲν τὴν ἀρχὴν ἐκ τῆς γῆς καὶ
ἰλύος, εἶτ´ εἰς τὰ κενὰ τῶν ὀστράκων εἰσδύεται, καὶ αὐξανόμενον
μετεισδύνει πάλιν εἰς ἄλλο μεῖζον ὄστρακον, οἷον εἴς τε τὸ τοῦ
νηρείτου καὶ τὸ τοῦ στρόμβου καὶ τὸ τῶν ἄλλων τῶν τοιούτων, πολλάκις
δ´ εἰς τοὺς κήρυκας τοὺς μικρούς. Ὅταν δ´ εἰσδύσῃ, συμπεριφέρει
τοῦτο καὶ ἐν τούτῳ τρέφεται πάλιν· καὶ αὐξανόμενον πάλιν εἰς ἄλλο
μετεισδύνει μεῖζον.
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1 Maintenant, il faut parler de la génération des animaux, non pas seulement de ceux qui s'accouplent, mais de ceux qui ne s'accouplent pas. Nous traiterons d'abord des testacés. Ils forment le seul genre, pour ainsi dire, qui tout entier n'ait pas d'accouplement. 2 Ainsi, les pourpres se réunissent, en grand nombre au printemps, dans le même lieu, pour y faire ce qu'on appelle leur cire. C'est en effet une sorte de cire analogue à celle du miel, si ce n'est qu'elle n'est pas aussi brillante ; mais on dirait un amalgame de cosses nombreuses de pois-chiches, de couleur blanche. Ces cosses apparentes n'ont pas de canal ouvert, et ce n'est point d'elles que naissent les pourpres ; elles aussi, les pourpres, naissent de la bourbe et de la putréfaction, comme les autres testacés. Cette cire est pour elles une sorte d'excrétion qui les purge, comme elle l'est également pour les buccins, qui font aussi leur cire. 3 Les testacés qui font de la cire naissent absolument de la même manière que le reste des testacés; mais leur naissance est plus facile, puisque les éléments homogènes sont préalablement tout préparés. Quand ils commencent à faire de là cire, ils jettent une mucosité gluante, qui sert à lier ensemble ces espèces de cosses de pois. Toutes ces cosses se répandent dans l'eau, et portent leur liqueur à terre. A l'endroit où elles s'arrêtent, se forment dans la terre de petites pourpres, qu'on trouve sur les pourpres qu'on pêche et qui parfois sont encore tout informes. Si l'on prend des pourpres avant qu'elles n'aient pondu, elles pondent dans les nasses mêmes, non pas au point où elles se trouvent, mais en se réunissant en une masse unique, comme si elles étaient encore dans la mer ; seulement, resserrées comme elles le sont, elles forment une sorte de grappe de raisin. 4 D'ailleurs, on distingue plusieurs espèces de pourpres. Les unes sont très-grandes, comme celles du cap Sigée et de Lectos; les autres sont petites, comme celles de l'Euripe et des côtes de Carie. Celles qu'on trouve dans les rades sont grandes et rugueuses. La plupart ont leur bouquet de couleur noire; quelques-unes sont rouge et tout petit. Parfois, elles deviennent très-grandes, jusqu'à peser une mine. Celles qui sont sur les bords et près des promontoires sont petites; et leur bouquet est rouge. Dans les endroits exposés au nord, elles sont noires; et rouges, dans les endroits exposés au midi ; du moins, c'est le plus ordinaire. 5 On prend les pourpres au printemps, au moment où elles font leur cire. Dans la canicule, on n'en prend plus, parce qu'alors elles ne vont plus à la pâture, et qu'elles se cachent et se blottissent. Leur bouquet est placé entre le micon et le cou ; la connexion de ces deux parties est épaisse ; la couleur est celle d'une membrane blanche, qu'on peut enlever, et qui, quand on l'écrase, teint et colore la main. Il y a comme une veine qui la traverse ; et c'est là précisément ce qu'on prend pour le bouquet ; le reste ressemble à de l'alun. Le bouquet des pourpres est le moins bon au moment où elles font leur cire. 6 On broie les petites pourpres avec leurs coquilles, parce qu'il serait trop difficile de détacher leur bouquet; mais on l'enlève aux plus grandes, après avoir ôté préalablement la coquille. De cette façon, le cou se trouve séparé du micon; et entre les deux, se trouve le bouquet, au-dessus de ce qu'on appelle l'estomac; le bouquet enlevé, il faut nécessairement que les deux parties se séparent. 7 On a bien soin de broyer les pourpres toutes vivantes; car si la pourpre meurt avant celte opération, elle rejette et vomit son bouquet. Aussi, les garde-t-on dans les filets jusqu'à ce qu'on les ait réunies en nombre, et qu'on puisse aisément les piler. Jadis, on ne mettait pas de nasses sous les appâts, et on ne les disposait pas comme on fait maintenant. Il en résultait que souvent la pourpre retombait à l'eau après qu'on l'en avait tirée; mais aujourd'hui on arrange les choses de façon que, si la pourpre retombe, elle ne soit pas perdue. Elle retombe surtout quand elle est pleine ; mais alors même qu'elle est vide, il n'est pas facile de la tirer. 8 Voilà les particularités de la pourpre. [548a] Les buccins naissent de la même manière qu'elles, et dans la même saison. Les buccins et les pourpres ont, les uns et les autres, leurs opercules placés de même, et l'ont dès leur naissance, comme tous les autres turbines. Ils se repaissent en tirant ce qu'on appelle leur langue de dessous leur opercule. Cette langue de la pourpre est plus grosse que le doigt ; elle s'en sert pour se nourrir, et pour percer les coquillages, et même sa propre coquille. 9 La pourpre et le buccin vivent tous deux fort longtemps. La pourpre vit à peu près six ans ; et chaque année, on peut suivre et voir sa croissance sur la coquille par les pas de l'hélice. 10 Les moules font aussi de la cire. Quant aux huîtres proprement dites, elles se forment, dès le principe, dans les endroits où il y a de la vase. Les conques, les chèmes, les solènes et les peignes trouvent leur organisation dans les fonds de sable. Les pinnes poussent toutes droites du fond de la mer, dans les sables et dans la bourbe. Elles ont dans leur propre coquille le Sauveur de la pinne, qui est, tantôt une petite squille, tantôt un petit crabe. Quand les pinnes le perdent, elles ne tardent pas à mourir elles-mêmes. 11 En général, tous les testacés proviennent spontanément de la vase ; et ils diffèrent selon que diffère la vase elle-même. Les huîtres viennent dans la vase; c'est dans le sable,que naissent les conques et les testacés dont on vient de parler ; dans les crevasses des petits rochers, naissent les thétyes, les glands, et les testacés qui restent à fleur d'eau, comme les écuelles et les nérites. Tous ces testacés se développent et prennent vite toute leur croissance; surtout les pourpres et les peignes, qui sont formés en une année. 12 Il se trouve dans certains testacés des crabes blancs, très-petits; ils sont le plus fréquemment dans les moules fovéolées; et dans les pinnes, il y a ceux qu'on appelle les Pinnotères. On en trouve encore dans les peignes et dans les huîtres. Ces petits crabes ne prennent aucun accroissement sensible ; et les pêcheurs prétendent qu'ils naissent avec les animaux mêmes où ils sont. Les peignes disparaisseni quelque temps dans le sable, comme les pourpres s'y enfouissent aussi. 13 Les coquillages sont formés comme on l'a dit. Les uns naissent [548b] dans les bas-fonds, sur les côtes, dans les boues, quelques-uns dans les roches les plus dures, quelques-uns dans les fonds de sable. Il en est qui changent de place ; d'autres n'en changent pas. Parmi ceux qui en changent, les pinnes poussent des racines; au contraire, les solènes et les conques subsistent sans avoir de racines ; mais si on les arrache d'où ils sont, ils ne peuvent plus vivre. 14 Le coquillage appelé l'Étoile est naturellement si chaud que tout ce qu'il prend est brûlé, du moment qu'il le touche. On assure que la destruction ainsi causée par cet animal, est surtout remarquable dans l'Euripe des Pyrrhéens; sa forme ressemble aux dessins qu'on fait des étoiles.15 Les coquillages qu'on appelle Poumons de mer naissent spontanément aussi; celui dont la coquille sert aux peintres est beaucoup plus épais; et pour celui-là, le bouquet est à l'extérieur de la coquille. Ceux-là se trouvent plus ordinairement sur les côtes voisines de la Carie. 16 Le petit crabe naît tout d'abord de la terre et de la vase ; puis, il entre dans quelque coquille vide ; et après y avoir grossi, il passe dans une coquille plus grande encore, comme celle du nérite, ou celle du s trombe, et d'autres coquillages analogues. Souvent aussi, il va se loger dans les petits buccins; une fois entré, il porte cette coquille avec lui, il s'y nourrit; et quand il y a grandi, il passe de nouveau dans une coquille plus volumineuse encore. |
§ 1. Non pas seulement de ceux qui s'accouplent. La tournure de la phrase grecque est un peu différente; j'ai cru devoir adopter celle-ci, pour que ce chapitre se liât davantage à ce qui précède. Le sens d'ailleurs n'a rien de douteux; après les animaux qui s'accouplent, on étudie ceux qui ne s'accouplent pas. — Des testacés. C'est en effet des testacés que s'occupe Aristote dans tout ce chapitre. On pourrait s'y tromper, parce que les crustacés sont confondus souvent avec les testacés. — Qui tout entier n'ait pas d'accouplement. Ceci paraît bien être une erreur. Les pourpres et les buccins, dont il est ici question plus que de tout autre crustacé, sont des mollusques gastéropodes-pectinibranches. Or tous ces mollusques ont des sexes séparée; et parfois même la verge du mâle, attachée au côté droit du cou, est très-grosse ; voir Cu-vier, Règne animal, tome III, p. 71, et aussi pp. 97 et 99. § 2. Ce qu'on appelle leur cire. J'ai préféré le mot de Cire à celui de Rayon de miel, ou Alvéole, qui me semble s'accorder beaucoup moins bien avec les détails qui suivent. La zoologie moderne ne paraît pas avoir donné une dénomination spéciale à cette matière; et Cuvier se borne à dire (Règne animal, tome III, p. 91), que « les gastéropodes pectinibranches ont près des branchies un organe particulier composé de cellules, recelant une humeur très-visqueuse qui renferme les œufs, et que l'animal dépose avec eux ». Il ajoute que « les formes de cette enveloppe sont souvent très-compliquées et très-singulières ». Ce sont ces formes qu'Aristote compare à des cosses de pois. — Une sorte de cire analogue à celle du miel. Ou « De rayon », analogue à celui du miel. — De pois-chiches, de couleur blanche. Cuvier ne va pas aussi loin, et peut-être n'avait-il pas vu lui-même cette matière étrange. — Ce n'est point d'elles que naissent les pourpres. C'est, au contraire, le frai de ces poissons, Buccins, Pourpres, etc., etc. — Naissent de la bourbe et de la putréfaction. Cette origine est erronée, pour ces animaux comme pour tous les autres ; mais il faut se rappeler que les Anciens n'avaient pas le microscope. — Une sorte d'excrétion qui les purge. C'est la traduction littérale du mot grec dans toute sa force. Il eet assez étrange qu' Aristote n'ait pas vu que cette excrétion était précisément le frai des buccins et des pourpres. — Leur cire. Ou « Leur rayon de miel ». § 3. Puisque les éléments homogènes sont tout préparés. Ceci, quoique obscur, semblerait indiquer qu'Aristote prend cette cire pour la matière des futurs petits de ces poissons. — Une mucosité gluante. Qui se confond avec ce que j'appelle ici la Cire, à défaut d'un nom meilleur. — Se forment... de petites pourpres. Il semble donc, de toute évidence, que ces Cosses contiennent le frai. Aristote est tout près de la vérité ; et l'on ne comprend pas qu'elle lui échappe. Il répète d'ailleurs ces théories dans le Traité de la Génération des animaux, liv. III, ch. ii, p. 270, édit. et trad. Aubert et Wimmer, où il va jusqu'à dire que « ces viscosités sont de nature spermatique ». — Avant qu'elles n'aient pondu. Il semble donc encore, d'après cette expression, qu'Aristote doit supposer que c'est bien là le frai de ces mollusques testacés. — Une grappe de raisin. Ce dernier détail! non plus que les précédents, n'a pas été recueilli dans la science moderne, qui les connaît peut-être moins que ne les connaissait Aristote. § 4. Plusieurs espèces de pourpres. On peut voir par le peu qu'en dit Cuvier, loc. cit., p. 99, que ces espèces sont assez difficiles à distinguer. Aristote, du reste, ne les distingue que par la dimension. — Du cap Sigée et de Lectos. Au nord-ouest de la Troade, et au sud-est. C'est à Sigée qu'Homère place la flotte des Grecs ; il y avait un port et une petite ville. Le promontoire de Lectos, plus au sud, était formé d'un des derniers contreforts de l'Ida. C'est donc des côtes de la Troade, à l'entrée de l'Hellespont, que parle Aristote. — De l'Euripe. Est-ce l'Euripe de l'Eu-bée? ou un autre Euripe ? — Des côtes de Carie. A l'extrémité sud-ouest de l'Asie Mineure, habitée par les Grecs autant que par les Cariens eux-mêmes. — Leur bouquet. La traduction littérale du mot grec est « Fleur »; mais dans la science moderne on dit le Bouquet; ce qui revient au même. — Peser une mine. Le poids représenté par une mine de cent drachmes est à peu près 700 grammes, ou une livre et demie environ. C'était beaucoup pour un coquillage du genre des pourpres. Du reste, tous les détails donnés ici par Aristote attestent de longues observations, que provoquait le commerce de la pourpre dans l'Antiquité. § 5. On prend les pourpres au printemps... Même remarque. — Entre le micon et le cou. Voir plue haut pour le Micon ou Mécon, liv. IV, ch. 11, § 19 et § 22. — Et le cou. Ou ce qu'on appelle de ce nom; car les mollusques n'ont pas de cou, à proprement parler. MM. Aubert et Wimmer supposent que ce mot de Cou, appliqué comme il l'est ici, était un terme technique à l'usage des fabricants de pourpre. Ce mot est répété au paragraphe suivant; et l'on ne peut douter que la leçon ne soit correcte, quoique l'expression reste obscure. — La connexion... Ceci ne se comprend pas bien; mais la traduction est littéralement exacte. — Et colore la main. Sans doute, en rouge. — A de l'alun. Je crois que c'est bien le sens du mot grec — Elles font leur cire. Voir plus haut, § 2. § 6. Le cou. C'est peut-être le Manteau des mollusques. Voir le paragraphe précédent. — Les deux parties. C'est-à-dire, le micon et le cou. Le texte n'est pas aussi explicite. § 7. De broyer. Le terme grec a cette force. — Elle rejette et vomit. Il n'y a qu'un seul mot dans le texte. — Et qu'on puisse aisément les piler. Ce sens me paraît le plus probable ; on garde les pourpres dans les filets qu'on laisse à l'eau, jusqu'à ce qu'on puisse les piler toutes ensemble, sans qu'elles aient le temps de rejeter leur bouquet avant de , mourir. — Jadis... On voit avec quel soin on pèchait les pourpres, qui étaient alors l'objet d'un commerce très-lucratif. Aujourd'hui, la teinture a bien d'autres moyens, grâce à la chimie. — Si la pourpre retombe. On peut comprendre tout à la fois qu'il s'agit de l'animal entier qui fournit la pourpre, ou seulement du bouquet, qui donnait la couleur qu'on prisait tant. — Il n'est pas facile de la tirer. Ceci n'est pas très-clair. § 8. Les buccins... Ils sont de la même famille que les pourpres ; voir Cuvier, Règne animal, tome III, pp. 97 et 99. MM. Aubert et Wimmer rejettent tout ce passage, jusqu'à la fin du paragraphe. — Ce quon appelle leur langue. Aristote paraît douter que ce terme de Langue s'applique bien à l'organe dont il s'agit. Cependant la zoologie moderne a conservé ce mot. En parlant des Pectinibranches, auxquels appartiennent les pourpres et les buccins, Cuvier, Règne animal, tome III,, p. 72, dit : « Leur langue est armée de petits crochets et entame les corps les plus durs par des frottements lents et répétés. » — Pour percer les coquillages. Ainsi, cette observation est exacte. Celle qui concerne l'opercule des turbines ne l'est pas, parce qu'il y a des turbines qui n'ont pas d'opercule, et qu'ils n'en ont pas tous comme le dit Aristote. § 9. Vivent à peu près six ans. C est une existence fort longue pour des animaux de cette espèce. Je ne sais si la science moderne a porté son attention sur ces faits. — Suivre et voir. Il n'y a qu'un seul mot dans le texte. § 10. Les moules. Il n'y a guère de doute sur cette identification, bien que le fait exposé par Aristote ne soit pas exact pour ce testacé ; et que dans le Traité de la Génération des animaux, livre III, § 109, p. 270, édit. et trad. Aubert et Wimmer, il donne aux moules une autre origine. Aussi, MM. Aubert et Wimmer proposent-ils de rejeter cette petite phrase. — Quant aux huîtres proprement dites.Le mot grec est littéralement : « Huîtres des marais »; et presque tous les commentateurs ont vu dans cette expression « l'Ostrea edulis ». Cependant MM. Aubert et Wimmer pensent, d'après une indication de M. le professeur Orube, qu'il s'agit plutôt du Pectunculus pilosus, ou du Spondylus gadœropus. Les Pétoncles, de la famille des Arches, vivent dans la vase ; les Spondyles sont des huîtres épineuses, différant peu des huîtres ordinaires; voir Cuvier, Règne animal, tome III, pp. 127 et 133. Les Pétoncles et les Spondyles sont des testacés acéphales. Les moules sont aussi de cette famille. Voici encore la Zoologie descriptive de M. Claus, pp. 682 et 684, trad. franc. Aristote revient, avec plus de détails, sur cette formation des huîtres, dans le Traité de la Génét*ation des animaux, à la fin du dernier chapitre. — Les conques. C'est le terme grec littéralement traduit; mais il est bien vague, et l'identification est difficile ; la zoologie moderne n'a pas conservé ce terme dans ses nomenclatures. — Les chèmes. J'ai dû conserver également le mot grec, dans l'impossibilité de l'identifier. On peut aussi prononcer Chimee. — Les solènes. La science moderne a conservé ce nom. Les solènes sont des testacés acéphales; et ce sont ceux qu on appelle vulgairement Manches de couteau; voir Cuvier, Règne animal, t. III, p. 157. Ils ont un pied conique qui leur sert à s'enfoncer dans le sable; voir aussi la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 687, traduction franc. — Les peignes. La science moderne a conservé le mot. Le peigne, ou Pecten, se rapproche beaucoup du spondyle ; voir Cuvier, Règne animal, t. III, p. 122, et la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 682. — Les pinnes poussent toutes droites. Les Pinna, ou Jambonneaux, forment encore une espèce de testacés acéphales; voir Cuvier, Règne animal, tome III, p. 132, et la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 683, trad. franc. Tous les auteurs s'accordent à confirmer les détails donnés ici par Aristote. «t Les Pinnes se tiennent à demi enfoncées dans le sable et ancrées au moyen « de leur byssus, qui est fin et brillant comme de la soie ; et « qui s'emploie pour fabriquer des étoffes précieuses, » M. Claus, loc. cit., p. 683, répète en partie ces renseignements de Cuvier. — Du fond de la mer. C'est la leçon adoptée par MM. Aubert et Wimmer ; la leçon vulgaire est : « Par le byssus » ; et elle est peut-être préférable. Entre les deux leçons, il n'y a qu'une lettre de changée, ou plutôt un simple changement de prononciation. — Dans les sables. C'est dans le sable en effet plutôt que dans la vase, ou la bourbe. — Une petite squille. Ou « Une petite crevette ». — Un petit crabe. Voir plus haut, liv. IV, ch.iv, § 23; voir aussi plus bas, § 12. § 11. Spontanément. J'ai suivi la leçon de MM. Aubert et Wimmer, qui retranchent la conjonction « Aussi », donnée par tous les manuscrite. Cette addition semblerait en effet contredire ce qui est dit plus haut, § 2. — Dont on vient de parler. MM. Aubert et Wimmer veulent rejeter ce petit membre de phrase, exprimé dans le texte par un seul mot. — Qui restent à fleur d'eau. Ce sens n'est pas très-sûr, bien qu'il fût difficile d'en trouver un autre au mot du texte. Pour les Téthyes, les Glands, les Écuelles et les Nérîtes, voir plus haut, liv. IV, ch. v, § 1 ; ch. viu, § 27; ch. iv, §§ 17, 26 et 27. § 12. Des crabes blancs. Voir plue haut, $ 10. Ces animaux parasites varient selon ceux sur lesquels ils vivent. — Les pécheurs prétendent. On voit qu'Aristote ne dédaignait aucune source d'informations: — Les peignes... dans le sable. Répétition de ce qui vient d'être dit plue haut, § 10. — Les pourpres s'y enfouissent aussi. La science moderne n'a pas recueilli ce détail. MM. Aubert et Wimmer veulent rejeter ce membre de phrase. § 13. Comme on l'a dit. Dans tout ce qui précède. — Les pinnes poussent des racines. Ce ne sont pas des racines, à proprement parler; mais c'est à l'aide de leur byssus qu'elles s'attachent ; ce qui leur donne l'air d'avoir des racines. — Si on les arrache d'où ils sont. Le texte n'est pas aussi explicite. § 14. Appelé l'Étoile. La science moderne a conservé le nom d'Astéries à ces zoophytes échino-dermes; mais elle n'a pas signalé cette particularité de la chaleur qu'Aristote attribue à ces animaux. D'ailleurs, le sens de ce passage ne peut pas être douteux ; mais c'est peut-être le fait qui est contestable. J'ai traduit « brûlé » ; mais le mot grec peut signifier aussi : « Cuit » ou « Digéré. » — L'Euripe des Pyrrhéens. Voir plus haut, ch. x, § 3, la note sur l'Euripe de Pyrrha, ville de Thessalie sur le golfe de Pagase (Volo). — Aux dessins qu'on fait des étoiles. La peinture figurait les étoiles par cinq rayons partant d'un même centre. C'est aussi la forme la plus ordinaire des Astéries. Leur corps est divisé en rayons le plue souvent au nombre de cinq; au centre et au-dessous, est la bouche, qui sert en même temps d'anus; voir Cuvier, Règne animal, tome III, p. 225 ; et la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 247, trad. franc. MM. Aubert et Wimmer rejettent ce paragraphe. § 15. Poumons de mer. Les Pulmonés présentent d'assez nombreuses variétés, terrestres ou aquatiques. Ils ne sont désignés ici que d'une manière toute générale. J'ai ajouté « De mer » à cause de ce qui suit; voir Cuvier, Règne animal, tome III, pp. 37 et suiv. ; et Zoologie descriptive de M. Claus, p. 718, trad. franc. — Dont la coquille sert aux peintres. Quelques Pulmonés ont des coquilles, tandis que les autres n'en ont pas. — Le bouquet. Comme dans les pourpres, le bouquet est la partie qui donne la couleur, dont les peintres et les teinturiers se servent. La zoologie moderne n'attribue de bouquet à aucune espèce de Pulmonés. — De la Carie. Au sud-est de l'Asie Mineure. Voir plus haut, § 4. MM. Aubert et .Wimmer rejettent encore ce paragraphe, comme le précédent. § 16. Le petit crabe. Ou Carcinion. Voir plus haut, § 10, et la note; voir surtout liv.IV, ch. iv, § 23, et la note sur le Carcinion. Il se pourrait bien que ce mot général de Carcinion, petit crabe, eût été appliqué à plusieurs animaux différents. — Strombe. Le mot a été conservé par la zoologie moderne; voir Cuvier, Règne animal, tome III, p. 407, et la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 716, trad. franc. Il ne paraît pas, d'ailleurs, qu'il y ait des observations récentes sur ces habitudes du Carcinion. Les strombes et les nérites sont, comme les buccins,, des gastéropodes branchiaux, munis d'une coquille. En grec, Strombos ne veut dire que tourbillon, toupie, cône ; c'est une allusion à la forme du coquillage lui-même, qui est de figure conique en spirale. C'est du grec Strombos que vient l'étymologie de notre mot Trombe; les Latins et les Italiens avaient déjà adopté une expression presque identique. MM. Aubert et Wimmer regardent comme apocryphe toute cette fin du chapitre, depuis le § 13 compris. En supposant même que le tout n'est pas apocryphe, il est certain qu'il y a beaucoup de désordre ; les faits sont curieux ; mais ils ne sont pas classés très-régulièrement.
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Suite de la génération des testacés ; les orties de mer de deux espèces ; les sauveurs des pinnes et leurs ruses ; organisation des éponges; elles sont de trois espèces; éponge d'Achille; de la sensibilité prêtée aux éponges ; animalcules dans l'éponge ; reproduction des éponges; leur douceur ou leur rudesse; causes de leurs qualités; leur couleur; leur adhérence au rocher et leur croissance ; dernière espèce d'épongée, qu'on ne peut nettoyer. |
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1 Τὸν αὐτὸν δὲ τρόπον γίνονται τοῖς ὀστρακοδέρμοις καὶ τὰ μὴ ἔχοντα ὄστρακον, οἷον αἵ τε κνῖδαι καὶ οἱ σπόγγοι, ἐν ταῖς σήραγξι τῶν πετρῶν. Ἔστι δὲ τῶν κνιδῶν δύο γένη· αἱ μὲν οὖν ἐν τοῖς κοίλοις οὐκ ἀπολύονται τῶν πετρῶν, αἱ δ´ ἐπὶ τοῖς λείοις καὶ πλαταμώδεσιν ἀπολυόμεναι μεταχωροῦσιν. Καὶ αἱ λεπάδες δ´ ἀπολύονται καὶ μεταχωροῦσιν. 2 Τῶν δὲ σπόγγων ἐν ταῖς θαλάμαις γίνονται πιννοφύλακες. Ἔπεστι δ´ οἷον ἀράχνιον ἐπὶ τῶν θαλαμῶν, ὃ διοίγοντες καὶ συνάγοντες θηρεύουσι τὰ ἰχθύδια τὰ μικρά, πρὸς μὲν τὸ εἰσελθεῖν διοίγοντες αὐτά, ὅταν δ´ εἰσέλθῃ, συνάγοντες. 3 Ἔστι δὲ τῶν σπόγγων τρία γένη, ὁ μὲν μανός, ὁ δὲ πυκνός, [XLIXA] τρίτος δ´ ὃν καλοῦσιν Ἀχίλλειον λεπτότατος καὶ πυκνότατος καὶ ἰσχυρότατος· ὃν ὑπὸ τὰ κράνη καὶ τὰς κνημῖδας ὑποτιθέασι, καὶ ἧττον ἡ πληγὴ ψοφεῖ. Σπανιώτατος δὲ γίνεται οὗτος. Τῶν δὲ πυκνῶν οἱ σκληροὶ σφόδρα καὶ τραχεῖς τράγοι καλοῦνται. Φύονται δ´ ἢ πρὸς πέτρᾳ πάντες ἢ ἐν ταῖς θισί, τρέφονται δ´ ἐν τῇ ἰλύϊ. Σημεῖον δέ· ὅταν γὰρ ληφθῶσι, φαίνονται μεστοὶ ἰλύος· ὅπερ συμβαίνει καὶ τοῖς ἄλλοις τοῖς φυομένοις ἀπὸ τῆς προσφύσεως οὖσα ἡ τροφή. 4 Ἀσθενέστεροι δ´ εἰσὶν οἱ πυκνοὶ τῶν μανῶν διὰ τὸ τὴν πρόσφυσιν εἶναι κατ´ ἔλαττον. Ἔχει δὲ καὶ αἴσθησιν, ὡς φασίν. Σημεῖον δέ· ἐὰν γὰρ μέλλοντος ἀποσπᾶν αἴσθηται, συνάγει ἑαυτὸν καὶ χαλεπὸν ἀφελεῖν ἐστιν. Ταὐτὸ δὲ τοῦτο ποιεῖ καὶ ὅταν ᾖ πνεῦμα πολὺ καὶ κλύδων, πρὸς τὸ μὴ ἀποπίπτειν. Εἰσὶ δέ τινες οἳ περὶ τούτου ἀμφισβητοῦσιν, ὥσπερ οἱ ἐν Τορώνῃ. 5 Τρέφει δ´ ἐν ἑαυτῷ ζῷα, ἕλμινθάς τε καὶ ἕτερ´ ἄττα, ἃ κατεσθίει, ὅταν ἀποσπασθῇ, τὰ ἰχθύδια τὰ πετραῖα, καὶ τὰς ῥίζας τὰς ὑπολοίπους· ἐὰν δ´ ἀπορραγῇ, φύεται πάλιν ἐκ τοῦ καταλοίπου καὶ ἀναπληροῦται. 6 Μέγιστοι μὲν οὖν γίνονται οἱ μανοί, καὶ πλεῖστοι περὶ τὴν Λυκίαν, μαλακώτατοι δ´ οἱ πυκνοί· οἱ γὰρ Ἀχίλλειοι στιφρότεροι τούτων εἰσίν. Ὅλως δ´ οἱ ἐν τοῖς βαθέσι καὶ εὐδιεινοῖς μαλακώτατοί εἰσιν· τὸ γὰρ πνεῦμα καὶ ὁ χειμὼν σκληρύνει, καθάπερ καὶ τἆλλα τὰ φυόμενα, καὶ ἀφαιρεῖται τὴν αὔξησιν· διὸ καὶ οἱ ἐν Ἑλλησπόντῳ τραχεῖς εἰσι καὶ πυκνοί, καὶ ὅλως οἵ τ´ ἐπέκεινα Μαλέας καὶ οἱ ἐντὸς διαφέρουσι μαλακότητι καὶ σκληρότητι. 7 Δεῖ δὲ μηδ´ ἀλέαν εἶναι σφόδρα· σήπεται γάρ, ὥσπερ τὰ φυόμενα. Διὸ οἱ πρὸς ταῖς ἀκταῖς εἰσι κάλλιστοι, ἂν ὦσιν ἀγχιβαθεῖς· εὖ γὰρ κέκρανται πρὸς ἄμφω διὰ τὸ βάθος. Ἄπλυτοι δ´ ὄντες καὶ ζῶντες ἰδεῖν μέν εἰσι μέλανες. Ἡ δὲ πρόσφυσίς ἐστιν οὔτε καθ´ ἓν οὔτε κατὰ πᾶν· μεταξὺ γάρ εἰσι πόροι κενοί. Περιτέταται δ´ ὥσπερ ὑμὴν περὶ τὰ κάτω· κατὰ πλείω δ´ ἐστὶν ἡ πρόσφυσις. [549b] Ἄνωθεν δ´ οἱ μὲν ἄλλοι πόροι συγκεκλεισμένοι, φανεροὶ δ´ εἰσὶ τέτταρες ἢ πέντε· διό φασιν ἔνιοι τούτους εἶναι καθ´ οὓς δέχεται τὴν τροφήν. 9 Ἔστι δ´ ἄλλο γένος ὃ καλοῦσιν ἀπλυσίας διὰ τὸ μὴ δύνασθαι πλύνεσθαι· τοῦτο δὲ τοὺς μὲν μεγάλους πόρους ἔχει, τὸ δ´ ἄλλο πυκνόν ἐστι πᾶν· διατμηθὲν δὲ πυκνότερόν ἐστι καὶ γλισχρότερον τοῦ σπόγγου, καὶ τὸ σύνολον πνευμονῶδες. Ὁμολογεῖται δὲ μάλιστα παρὰ πάντων τοῦτο τὸ γένος αἴσθησιν ἔχειν καὶ πολυχρόνιον εἶναι. Διάδηλοι δ´ εἰσὶν ἐν τῇ θαλάττῃ πρὸς τοὺς σπόγγους τῷ τοὺς σπόγγους μὲν εἶναι λευκοὺς ἐφιζούσης τῆς ἰλύος, τούτους δ´ ἀεὶ μέλανας. 9 Τὰ μὲν οὖν περὶ τοὺς σπόγγους καὶ τὴν τῶν ὀστρακοδέρμων γένεσιν τοῦτον ἔχει τὸν τρόπον.
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1 Les animaux du genre des orties de mer et les éponges naissent de la même manière que les testacés, bien qu'ils n'aient pas de coquille, dans les trous des rochers. Il y a deux genres d'orties. Les unes enfoncées dans des creux ne se détachent pas de la pierre ; les autres placées sur des surfaces lisses et aplaties se détachent, et changent de lieu. C'est ainsi que les lépades changent de place, après s'être détachées. 2 Les sauveurs de pinnes se glissent dans les pores des éponges. Ils tendent comme une toile d'araignée sur ces nids; et en l'ouvrant et en la refermant, ils y prennent les très-petits poissons; pour les y laisser entrer, ils ouvrent ce filet; et une fois qu'ils y sont entrés, ils le referment. 3 Les éponges sont de trois espèces : l'une est peu serrée ; l'autre «st compacte ; la troisième est celle qu'on nomme l'éponge d'Achille, la plus fine, la plus serrée, et la plus forte des trois. On la met sous les casques et sous les jambières ; et par là, le bruit se trouve amorti. Cette dernière espèce est la plus rare. Parmi les éponges grossières, les plus dures et les plus rudes ont reçu le nom de Bouquins. Toutes les éponges poussent sur le roc, ou près des bords de la mer ; elles se nourrissent dans le limon. Ce qui semble le prouver, c'est que, quand on les prend, elles sont toutes pleines de boue. On peut faire la même remarque pour tous les autres animaux qui sont attachés à un lieu quelconque, et qui tirent leur nourriture du lieu même où ils sont fixés. 4 Les grosses éponges sont plus faibles que celles qui sont moins serrées, parce que le point d'attache y est plus petit. On prétend que l'éponge a la faculté de sentir; et l'on cite en preuve que, quand elle sent qu'on va l'arracher de sa place, elle se contracte ; ce qui rend difficile de la détacher. Elle en fait encore autant quand le vent est violent, et que les vagues clapotent, afin de n'être point emportée. Il y a d'ailleurs bien des gens qui contestent le fait, par exemple ceux de Torone. 5 L'éponge nourrit en elle-même des animaux, qui sont des vers, ou d'autres du même genre, que dévorent, quand l'éponge a été ouverte, les petits poissons des rochers, ainsi qu'ils dévorent ce qui reste de ses racines. Quand on arrache l'éponge, elle peut renaître de ce qui en reste; et elle redevient complète. 6 Les plus grosses éponges sont les moins serrées ; et elles se trouvent d'ordinaire sur les côtes de Lycie. Les plus douces sont les plus serrées ; car les éponges d'Achille sont plus compactes que celles-là. Les plus douces sont celles qui se trouvent dans les eaux profondes et toujours calmes. Le vent et le froid les durcissent, comme tant d'autres plantes, et les empêchent de grossir. De là vient que les éponges de l'Hellespont sont dures et épaisses, et que celles qu'on trouve au-delà du cap Malées et celles qu'on trouve en deçà, diffèrent par la douceur des unes et la rudesse des autres. 7 II ne leur faut pas non plus trop de chaleur; car alors elles se flétrissent, comme les plantes. Les plus belles sont donc celles qui viennent sur les bords, si elles y trouvent des eaux profondes; car elles ont ainsi un heureux mélange de température contre les extrêmes, à cause de la profondeur où elles sont. Quand elles n'ont pas encore été lavées et qu'elles sont encore en vie, elles sont noires. Du reste, elles ne sont point attachées par un seul point, ni dans toute leur étendue; car les pores de leur milieu sont vides. L'éponge se déploie, comme une sorte de membrane, dans ses parties inférieures; et l'adhérence se fait sur plusieurs points; [549b] en haut, les autres pores sont fermés ; il n'en reste d'apparents que quatre ou cinq ; et c'est là ce qui donne lieu à quelques personnes de croire que c'est par ces pores que l'éponge se nourrit. 8 Il est une autre espèce d'épongés qu'on nomme Aplusies, inlavables, parce qu'en effet on ne peut pas les nettoyer en les lavant. Cette espèce a de grands trous, et tout le reste est compact. Quand on la coupe, on la trouve plus compacte que l'éponge ordinaire; et le tout a l'air d'un poumon. C'est à ce genre d'épongés qu'on s'accorde plus généralement à attribuer de la sensibilité, et une plus longue existence. Dans la mer, on les distingue aisément des autres éponges; les épongés ordinaires blanchissent quand la vase en a été retirée, tandis que celles-ci sont toujours noires. 9 La production des éponges et des testacés a lieu comme on vient de le voir. |
§ 1. Les orties de mer. Il n'y a guère de doute sur cette identification; le mot grec est Cnida; et comme le remarque Aristote, Traité des Parties des animaux, liv. IV, ch. v, p. 202, édit. Frantzius, l'animal appelé Cnida par les uns était appelle par les autres Acalèphe. C'est précisément ce dernier mot que la science moderne a conservé ; et les orties de mer, libres, forment la troisième classe des zoophytes, tandis que les orties de mer fixes forment la quatrième classe, celle des Polypes. Le génie d'Aristote en signale la nature singulière ; et c'est lui le premier qui les appelle des animaux-plantes. — Que les testacés. J'ai ajouté ces mots, qui me semblent implicitement compris dans l'expression du texte. — Deux genres d'orties. C'est la distinction qu'a conservée la science moderne, comme on vient de le voir : orties de mer libres, orties de mer fixes. Aristote avait parfaitement discerné ce caractère essentiel. — Les lépades. Voir plus haut, liv. IV, ch. iv, §§ 17 et 27; voir aussi plus loin, liv. VIII, ch. iii, § 3. où il est question des Acalèphes, et où se trouve la petite phrase qui termine ce paragraphe : MM. Aubert et Wimmer le rejettent pour cette raison. § 2. Les sauveurs de pinnes. Voir plus haut ch. xm, § 10, où Aristote dit que ces parasites sont, ou de petites squilles, ou un petit crabe. Ici, les Pinnotères entrent dans les éponges. — Sur ces nids. C'est à peu près le sens du mot grec; notre langue ne m'en a pas offert un meilleur. Le fait exposé par Aristote paraît d'ailleurs être exact. § 3. Les éponges sont de trois espèces. Jusqu'à ces derniers temps, la science s'était peu occupée des éponges; et ce qu'Aristote en dit ici était encore ce qu'elle avait de plus complet; mais depuis quelques années, les études ont été plus actives et plus heureuses, comme on peut le voir dans la Zoologie descriptive de M. Claus, pp. 154 et 160, trad. franc. Les éponges sont des zoophy tes, presque au plus bas degré de l'animalité; elles forment la première classe des Cœlentérés. Cuvier, dans le Règne animal, tome III, p. 321, n'en dit encore que fort peu de chose. — L'une est peu serrée. On voit que le zoologiste grec considère -surtout les éponges sous le rapport de l'usage qu'on en fait; ce ne sont pas là des caractères très-scientifiques. — Sous les casques et sous les jambières. Nous employons d'autres matières aujourd'hui pour obtenir un effet analogue. — Bouquitis. J'ai pris ce mott dont l'étymologie vient de Bouc, traduction littérale du mot grec. — Près des bords de la mer. Toutes les éponges sont marines, à l'exception du seul genre Spongilla. D'ailleurs, la classification actuelle n'est encore que provisoire, et l'on n'a pu établir dans ces zoophytes, ni familles, ni genres bien marqués; voir M. Claus, loc. cit., p. 165. — Dans le limon. C'est la traduction littérale du texte; mais la suite prouve qu*Aristote veut dire que les éponges se nourrissent de limon, et ne sont pas seulement dedans. — On peut faire la même remarque... fixés. Tout ceci pourrait bien n'être qu'une interpolation. — Les autres animaux.,Le rnot du texte est plus général, et peut signifier aussi les Plantes; ce qui rend cette observation encore plus exacte. § 4. Sont plus faibles. C'est la traduction littérale du texte ; mais ceci est assez obscur. On peut croire que cette expression veut dire que les grosses éponges tiennent moins au rocher; mais quelques traducteurs ont compris, au contraire, qu'elles y tenaient davantage. Les manuscrits ne donnent pas de variantes. — Ont la faculté de sentir. Aristote semble ne pas admettre cette observation; Cuvier en doute aussi, Règne animal, tome III, p. 322; mais la sensibilité des éponges, quoique bien confuse, a été mise hors de doute par des recherches récentes; voir M.Claus, loc. cit., p. 183. — Elle se contracte. Il ne paraît pas que ce fait ait été confirmé; mais il n'est pas impossible, puisque toute la masse de l'éponge est contractile. — Il y a d ailleurs bien des gens. Ainsi, dans l'Antiquité même, on révoquait en doute ces observations fort difficiles a bien faire. — Ceux de Torone. Voir pins haut sur la ville de Torone, liv. III, ch. xvi, § 17; et liv. IV, ch. v, § 3. § 5. Léponge nourrit en elle-même des animaux. L'organisation même des éponges a pu faire croire qu'elles contenaient des animaux dans leurs pores ; et il est certain qu'on y trouve assez souvent des coquillages, qui ne laissent pas que d'être assez gros; et qu'à plus forte raison, il peut 'y loger des animalcules de différents genres. Pour tout ce passage, j'ai adopté presque complètement la leçon admise par MM. Aubert et Wimmer. — Elle peut renaître. Le fait paraît exact, parce que l'éponge se reproduit surtout par bourgeonnement et par division, bien que parfois il se développe des œufs et des capsules séminales; voir M. Claus, loc. cit., p. 162. § 6. Sur les côtes de Lycie. La Lycie était au sud-est de l'Asie Mineure, entre la Carie et la Pamphylie. Elle passait pour le théâtre des exploite de Bellérophon, racontés par Homère, et pour la patrie de Olaucus et de Sarpédon, qui jouent un grand rôle dans l'Iliade. — Les éponges d'Achille. Voir plus haut, § 3. — Du cap Malées. Le promontoire de Malées était au sud-est de la Laconie; il séparait les deux golfes de la Laconie et de l'Argolide ; voir Strabon, liv. VIII, ch. v, p. 311, 29, édit. Firmin-Didot. § 7. Comme les plantes. La comparaison est d'autant plus juste qu'il s'agit de Zoophytes. — Des eaux profondes. Répétition de ce qui vient d'être dit. — Elles sont noires. La couleur des éponges usuelles est plutôt brune, comme le remarque Cuvier, Règne animal, tome III, p. 332. — Les pores de leur milieu sont vides. L'éponge a partout des cellules qui font que l'adhérence ne peut pas être absolue. — L'éponge se déploie... Tous ces détails prouvent que les Anciens avaient étudié de très-près la conformation de l'éponge, si difficile à bien comprendre, et qu'aujourd'hui même on connaît encore moins qu'on ne voudrait. — Que quatre ou cinq. Ceci ne paraît pas très-exact. — A quelques personnes de croire. Aristote ne semble pas partager cette opinion. On pense maintenant que les éponges se nourrissent en recevant l'eau, et en la rejetant par les orifices si nombreux qui les forment. § 8. Aplusies. J'ai traduit ce mot par celui d'Inlavables, qui en est la paraphrase, mais qui n'est pas français. Les zoologistes modernes distinguent encore une espèce d'éponge à laquelle ils donnent le nom d'Aplysina ; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 166, trad. franc. — Plus compacte. Le fait est exact; et la science actuelle leur trouve la consistance du cuir. — D'un poumon. Les cellules de l'éponge ont en effet quelque ressemblance avec celles du poumon ; il y a une espèce qu'on appelle encore d'un nom analogue. — Attribuer de la sensibilité. Voir plus haut, § 4. — Sont toujours noires. Le fait est exact. § 9. Comme on vient de le voir. Résumé des chapitres xiii et xiv.
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De la ponte des langoustes; leur ponte préliminaire dans les poches qu'elles ont sous le ventre ; nature des œufs de la langouste ; leur position; sorte de grappe qu'ils forment ; rôle des cartilages ; grosseur des œufs ; office de la queue de la langouste recouvrant les œufs; durée de la ponte préliminaire; éclosion des petits quinze jours après ; époques de ces deux pontes successives ; les squilles bossues ; lieux où se plaisent les langoustes et les écrevisses, selon les saisons et les températures ; les oursins de mer ; de la mue des langoustes et des écrevisses, pareille à celle des serpents. |
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1 Τῶν δὲ μαλακοστράκων οἱ κάραβοι μετὰ τὴν ὀχείαν κύουσι καὶ ἴσχουσι τὰ ᾠὰ περὶ τρεῖς μῆνας, Σκιρροφοριῶνα καὶ Ἑκατομβαιῶνα καὶ Μεταγειτνιῶνα· μετὰ δὲ ταῦτα προεκτίκτουσιν ὑπὸ τὴν κοιλίαν εἰς τὰς πτύχας, καὶ αὐξάνεται αὐτῶν τὰ ᾠὰ ὥσπερ οἱ σκώληκες. Τὸ δ´ αὐτὸ τοῦτο καὶ ἐπὶ τῶν μαλακίων ἐστὶ καὶ τῶν ἰχθύων, ὅσοι ᾠοτοκοῦσιν· αὐξάνεται γὰρ πάντων τὸ ᾠόν. 2 Τὸ μὲν οὖν ᾠὸν γίνεται ψαθυρὸν τῶν καράβων, διῃρημένον εἰς ὀκτὼ μοίρας. Καθ´ ἕκαστον γὰρ τῶν ἐπικαλυμμάτων τῶν ἐκ τοῦ πλαγίου πεφυκότων ἐστὶ χονδρῶδές τι πρὸς ὃ περιφύεται, καὶ τὸ ὅλον γίνεται ὥσπερ βότρυς· σχίζεται γὰρ ἕκαστον εἰς πλείω τῶν χονδρωδῶν. Ταῦτα δὲ διαστέλλοντι μὲν γίνεται φανερά, προσβλέποντι δὲ συνεστηκός τι φαίνεται· καὶ γίνεται δὲ μέγιστα οὐ τὰ πρὸς τῷ πόρῳ ἀλλὰ τὰ κατὰ μέσον, ἐλάχιστα δὲ τὰ ἔσχατα. 3 Τὸ δὲ μέγεθος τῶν ᾠῶν τῶν μικρῶν ἐστιν ἡλίκον κεγχραμίς. Οὐκ ἔστι δ´ εὐθὺς ἐχόμενα τοῦ πόρου, ἀλλὰ κατὰ μέσον· ἑκατέρωθεν γὰρ ἀπὸ τῆς κέρκου καὶ ἀπὸ τοῦ θώρακος δύο διαστήματα ἐπέχει μάλιστα· οὕτω γὰρ καὶ τὰ ἐπικαλύμματα πέφυκεν. Αὐτὰ μὲν οὖν τὰ ἐκ τοῦ πλαγίου οὐ δύναται συμπεριλαμβάνειν, τοῦ δ´ ἄκρου προσεπιτεθέντος καλύπτει πάντα, καὶ γίνεται τοῦτ´ αὐτοῖς οἷον πῶμα. [550a] 4 Ἔοικε δὲ τὰ ᾠὰ τίκτουσα προσάγειν πρὸς τὰ χονδρώδη τῷ πλάτει τῆς κέρκου προσαναπτυττομένης, καὶ προσπιέσασα εὐθὺς καὶ κεκαμμένη ἀποτίκτειν. Τὰ δὲ χονδρώδη κατὰ τοὺς καιροὺς τούτους αὐξάνεται καὶ δεκτικὰ γίνεται τῶν ᾠῶν· πρὸς τὰ χονδρώδη γὰρ ἀποτίκτουσι, καθάπερ αἱ σηπίαι πρὸς τὰ κλήματα καὶ τὸν φορυτόν. Ἀποτίκτει μὲν οὖν τοῦτον τὸν τρόπον, συμπέψασα δ´ ἐνταῦθα μάλιστα ἐν εἴκοσιν ἡμέραις ἀποβάλλει συνεστηκὸς καὶ ἀθρόον, ὥσπερ φαίνεται καὶ ἐκτός· εἶτ´ ἐκ τούτων γίνονται οἱ κάραβοι ἐν ἡμέραις μάλιστα πεντεκαίδεκα, καὶ λαμβάνονται πολλάκις ἐλάττους ἢ δακτυλιαῖοι. Προεκτίκτει μὲν οὖν πρὸ ἀρκτούρου, μετὰ δ´ ἀρκτοῦρον ἀποβάλλει τὰ ᾠά. 5 Τῶν δὲ κυφῶν καρίδων ἡ κύησίς ἐστι περὶ τέτταρας μῆνας. Γίνονται δ´ οἱ μὲν κάραβοι ἐν τοῖς τραχέσι καὶ πετρώδεσιν, οἱ δ´ ἀστακοὶ ἐν τοῖς λείοις· ἐν δὲ τοῖς πηλώδεσιν οὐδέτεροι· διὸ καὶ ἐν Ἑλλησπόντῳ μὲν καὶ περὶ Θάσον ἀστακοὶ γίνονται, περὶ δὲ τὸ Σίγειον καὶ τὸν Ἄθων κάραβοι. Διασημαίνονται δὲ τοὺς τόπους οἱ ἁλιεῖς τούς τε τραχεῖς καὶ τοὺς πηλώδεις ταῖς τ´ ἀκταῖς καὶ τοῖς ἄλλοις τοῖς τοιούτοις σημείοις, ὅταν βούλωνται ἐν τῷ πελάγει ποιεῖσθαι τὴν θήραν. Γίνονται δ´ ἐν μὲν τῷ χειμῶνι καὶ τῷ ἔαρι πρὸς τῇ γῇ μᾶλλον, τοῦ δὲ θέρους ἐν τῷ πελάγει, διώκοντα ὁτὲ μὲν τὴν ἀλέαν ὁτὲ δὲ τὸ ψῦχος.
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Τοῖς δὲ χρόνοις παραπλησίως καὶ αἱ καλούμεναι ἄρκτοι τίκτουσι τοῖς
καράβοις· διὸ καὶ τοῦ χειμῶνος καὶ πρὶν ἐκτεκεῖν τοῦ ἔαρος ἄρισταί
εἰσιν, ὅταν δ´ ἐκτέκωσι, χείρισται.
Ἐκδύνουσι δὲ τὸ κέλυφος τοῦ ἔαρος, ὥσπερ οἱ ὄφεις τὸ καλούμενον
γῆρας, καὶ εὐθὺς γενόμενοι καὶ ὕστερον καὶ οἱ καρκίνοι καὶ οἱ
κάραβοι.
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1 Parmi les crustacés, les langoustes, pleines après l'accouplement, conçoivent leurs œufs et les gardent pendant trois mois à peu près, Squirrhophorion, Hécatombéon et Métagueitnion. Après ce temps, elles font une ponte préliminaire en amenant leurs œufs sous leur ventre, dans des poches, où les œufs se développent comme des larves. La même organisation se retrouve dans les mollusques et dans les poissons ovipares ; pour tous ces animaux, l'œuf prend ce développement. 2 L'œuf de la langouste est grenu; et il est partagé en huit portions. A chacun des opercules de la queue, qui sont attachés sur le côté, il y a une sorte de cartilage auquel les œufs adhèrent; et la masse totale ressemble à une grappe ; car chacun de ces cartilages est lui-même divisé en plusieurs ; on peut le voir très nettement en séparant les portions; mais, au premier coup d'œil, on n'aperçoit qu'une masse confuse. Les œufs les plus gros ne sont pas ceux qui sont près de l'orifice ; ce sont ceux du milieu; les derniers sont les plus petits.3 La grosseur des œufs est celle d'un grain de figue. Ils ne sont pas placés immédiatement au bout de l'orifice ; ils sont au milieu. De chaque côté, deux intervalles surtout les séparent de la queue et du tronc; du reste, c'est ainsi que les opercules sont naturellement disposés. Les parties qui sont sur le côté ne peuvent à elles seules recouvrir et ramasser tous les œufs; mais en y appliquant l'extrémité de la queue, la langouste les couvre tous ; et c'est comme un couvercle qu'elle met dessus. [550a] 4 Il semble qu'en pondant ses œufs, elle les pousse vers les cartilages, avec la partie plate de sa queue, qu'elle replie à cet effet; une fois qu'elle les a pressés, en se recourbant, elle les pond aussitôt, et elle les dépose en s'accroupissant. Vers le même temps, les cartilages s'agrandissent ; et ils deviennent en état de recevoir les œufs. Ainsi, les langoustes pondent près des cartilages, de même que les seiches disposent les leurs dans les herbes et les broutilles du bord. C'est donc de cette manière que pond la langouste. Après avoir mûri ses œufs dans cet organe, pendant vingt jours au plus, elle les jette en masse et tout à la fois, comme on peut les voir quand ils sont sortis. Quinze jours après, tout au plus, il en sort des langoustes, et l'on en prend souvent qui ne sont pas plus grosses que le doigt. Ainsi, la langouste fait sa ponte préliminaire avant le lever de la Grande Ourse, et elle jette ses œufs après son coucher. 5 La gestation pour les squilles bossues est d'environ quatre mois. Les langoustes viennent dans les endroits inégaux et pierreux; les homards aiment les lieux unis ; mais ni les uns ni les autres ne se plaisent dans la vase. Aussi, trouve-t-οη les homards dans l'Hellespont, et aux environs de Thasos ; et les langoustes, aux environs du promontoire Sigée et du mont Athos. Les pêcheurs reconnaissent et distinguent les lieux inégaux et vaseux d'après les rivages, et à d'autres signes analogues, quand ils vont à la pêche en haute mer. Du reste, ces poissons se rapprochent davantage de la terre au printemps et en hiver; en été, ils vont dans la haute mer, recherchant, tantôt la chaleur, et tantôt la fraîcheur. 6 Les poissons qu'on appelle des Ourses de nier jettent leurs œufs à peu près à la même époque que les langoustes. Aussi, est-ce en hiver, ou avant de pondre au printemps, que les ourses sont les meilleures ; et c'est après la ponte qu'elles sont les moins bonnes. Les langoustes et les homards, aussitôt après leur naissance, et plus tard également, se dépouillent de leur enveloppe, de même qu les serpents se dépouillent de ce qu'on appelL leur « Vieille peau ». Toutes les espèces de langoustes vivent longtemps. |
§ 1. Les langoustes. Cette identification paraît certaine; et le crustacé qui s'appelle en grec Karabos est bien le Palinurus vulgaris; voir le Catalogue de MM. Aubert et Wimmer, p. 152, et la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 490. — Squirrhophorion ... Ces trois mois répondent à peu près à juin, juillet et août; c'est-à-dire, aux trois mois les plus chauds de l'année. La science moderne a recueilli quelques indications un peu différentes sur l'époque annuelle de la ponte des langoustes. — Une ponte préliminaire. C'est là toute la force de l'expression grecque. — Les larves. Ou Les vers. D'après les détails donnés dans le Traité de la Génération des animaux, liv. III, ch. ix, § 80, édit. et trad. Aubert et Wimmer, il est très-probable qu'il s'agit de larves plutôt que de vers proprement dits. On pourrait peut-être aussi y .voir des chrysalides ; voir encore le Traité de la Génération des animaux, loc. cit., p. 276. — L'œuf prend ce développement. Ce fait ne paraît pas exact; et dans les poissons en particulier, l'œuf ne change pas et ne grossit pas du tout. § 2. L'œuf de langouste est grenu. Cuvier, Règne animal, tome IV, p. 81, semble faire grand cas de ces observations « importantes » d'Aristote sur la langouste. Il ne paraît pas en effet que,depuis le zoologiste grec, on ait fait sur ces animaux des études beaucoup plus profondes que les siennes. — En huit portions. Ceci doit s'entendre de la masse des œufs très-probablement, et non de chaque œuf en particulier ; car il est trop petit pour qu'on puisse y distinguer huit sections. — De la queue. J'ai ajouté ces mots, qui m'ont paru indispensables. Les Macroures, dont les langoustes font partie, « ont au bout de la queue des appendices formant le plus souvent de chaque côté une nageoire Cette queue est toujours composée de sept segments distincts » ; Cuvier, Règne animal, tome IV, pp. 70 et suiv. — Une sorte de cartilage. Il paraît qu'Aristote veut désigner ainsi les fausses pattes, au nombre de cinq de chaque côté, sous la queue. — A une grappe. « De raisin », sous-entendu. — Les portions.. Dont l'ensemble compose la masse totale des œufs. « Ces œufs sont dun « beau rouge; ce qui leur a valu le nom de Corail. » — Les œufs les plus gros Il paraît que la différence de grosseur signalée ici entre les œufs n'est pae exacte. — Près de l'orifice. Sans doute, « De l'orifice » par lequel les œufs sont sortis du ventre de la femelle ; le texte n'est pas plue précis que ma traduction. § 3. D'un grain de figue. Les zoologistes modernes disent seulement que les œufs sont petite et très-abondants. — Ils ne sont pas placés... § 4. Les broutilles du bord. Toute cette partie du paragraphe reste très-obscure; et les efforts des commentateurs ne sont pas parvenus à l'éclaircir. Je ne peux pas me flatter d'être plus heureux ; et j'ai traduit avec le plus d'exactitude possible.. — Au bord de l'orifice. Par où ils sont sortis sans doute; car le texte se sert du même mot que plus haut. — Au milieu. C'est-à-dire probablement, entre l'oritice d'où ils sont sortis, et les appendices de la queue, qui doivent finir par les protéger. — Deux intervalles surtout. On ne comprend pas bien à quoi se rapporte cette expression : Surtout; comparativement à quoi? — Les opercules. Les lames, et les cinq divisions que forment les appendices de la queue à son extrémité. Peut-être « Les deux intervalles » dont Aristote parle ici, se rapportent-ils au sillon transversal, interrompu au milieu, qui partage les appendices. — Les parties qui sont sur le côté. Ce sont sans doute les bords latéraux de chacun des segments de la queue. — C'est comme un couvercle. L'expression grecque est familière autant que la nôtre. § 4. Vers les cartilages. Voir plus haut, § 2. Les cartilages sont sans doute les fausses pattes. — La partie plate de la queue. Ceci ne peut s'entendre que des cinq appendices qui terminent la queue proprement dite. La queue de la langouste commence après le corps de l'animal ; et elle a sept segments, se succédant et s'em-boîtant les uns aux autres. — En s'accroupissant. Cette expression me semble rendre toute la force du mot grec. — Les cartilages. Ce sont très-probablement les appendices de l'extrémité caudale; mais ce pourraient être aussi les fausses pattes. — Près des cartilages. Même remarque. La plupart des traducteurs n'ont vu que les fausses pattes dans les cartilages; je crois que les appendices en forme d'éventail sont beaucoup plus propres à la fonction que décrit Aristote. — Que les seiches... Il n'est pas sur que ceci ne soit pas une interpolation ; et l'on ne comprend pas bien ce que l'exemple des seiches vient faire ici. — Les herbes et les broutilles. Il me semble que c'est bien le sens des mots grecs. Voir plus loin, ch. xvi, §§ 6 et 8. — Dans cet organe. Ou, Dans cette place. — Avant le lever de la Grande Ourse Il paraît que ceci n'est pas très-exact, et que la langouste a deux pontes par an, en avril et en août. Ce serait de cette dernière qu'il s'agirait ici; voir la note de MM. Aubert et Wimmer. § 5. Les squilles bossues. Ou, Crevettes. C'est le sens littoral du mot du texte. Cette petite phrase d'ailleurs semble bien une interpolation, puisque aussitôt après, l'auteur revient à la langouste, et au homard, dont en effet il doit s'occuper exclusivement dans ce passage. — Dans l'Hellespont. Où les eaux sont toujours agitées et limpides. —Thasos. Ile au bord de la mer Egée, en face de la Thrace. — Sigée. Dans la Troade, non loin de l'Hellespont. — Athos. A l'extrémité de la péninsule chalcidique de Macédoine. — D'après les rivages. Le texte ne dit pas plus; mais il est clair que c'est à la configuration des bords que les pêcheurs peuvent reconnaître si les eaux y sont stagnantes ou courantes, c'est-à-dire vaseuses ou limpides. — Du. reste, ces poissons. Tous ces détails sont curieux. — En été, ils vont dans la haute mer. Cuvier. dit au contraire que c'est en hiver; voir Règne animal, tome IV, p. 81. § 6. Qu'on appelle des Ourses. On ne sait pas au juste ce que peut être ce crustacé, qui» sans doute, se rapproche de la langouste. J'ai mis Ourse au féminin, pour me rapprocher davantage du texte. —. Se dépouillent de leur enveloppe. Ceci a été confirmé par des observations récentes, et notamment parcelles de Desmarete, qui a fait des travaux fort estimés sur les crustacés; Voir Cuvier, Règne animal, tome III, p. 352. — Vivent longtemps. Cette indication est bien vague. La science moderne ne paraît pas avoir fait des observations spéciales de ce genre.
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De la fécondation des mollusques ; leur œuf blanc ; de la ponte du polype ; lieux qu'il choisit ; durée de l'incubation ; quantité des petits polypes ; ponte de la seiche ; nature de ses œufs ; leur coagulation ; éclosion des petits; grosseur initiale de leurs yeux ; dessin explicatif ; incubation des polypes ; lieux où la seiche dépose et couve ses œufs ; ponte des calmars ; brièveté de la vie des seiches et des calmars ; différences des mâles et des femelles dans les seiches et les calmars. |
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1 Τὰ δὲ μαλάκια ἐκ τοῦ συνδυασμοῦ καὶ τῆς ὀχείας ᾠὸν ἴσχει λευκόν· τοῦτο δὲ γίνεται τῷ χρόνῳ, ὥσπερ τὰ τῶν σκληροδέρμων, ψαθυρόν. Καὶ ἀποτίκτει ὁ μὲν πολύπους εἰς τὰς θαλάμας ἢ εἰς κεράμιον ἤ τι ἄλλο κοῖλον ὅμοιον βοστρυχίοις οἰνάνθης καὶ λεύκης καρπῷ, καθάπερ εἴρηται πρότερον. Ἐκκρεμάννυνται δὲ περὶ τὴν θαλάμην τὰ ᾠά, ὅταν ἐκτέκῃ. [550b] Τὸ δὲ πλῆθος ἔχει τοσαῦτα ᾠὰ ὥστ´ ἐξαιρεθέντων ἐμπίπλαται ἀγγεῖον πολλῷ μεῖζον τῆς κεφαλῆς, ἐν ᾗ ἔχει τὰ ᾠά. 2 Τὰ μὲν οὖν τῶν πολυπόδων μεθ´ ἡμέρας μάλιστα πεντήκοντα γίνεται ἐκ τῶν ἀπορραγέντων πολυπόδια, καὶ ἐξέρπει, ὥσπερ τὰ φαλάγγια, πολλὰ τὸ πλῆθος· ὧν ἡ μὲν καθ´ ἕκαστα φύσις τῶν μελῶν οὔπω διάδηλος, ἡ δ´ ὅλη μορφὴ φανερά. Διὰ δὲ τὴν μικρότητα καὶ τὴν ἀσθένειαν φθείρεται τὸ πλῆθος αὐτῶν. Ἤδη δ´ ὦπται καὶ οὕτω πάμπαν μικρὰ ὥστ´ ἀδιάρθρωτα μὲν εἶναι, ἁπτομένων δὲ κινεῖσθαι. 3 Αἱ δὲ σηπίαι ἀποτίκτουσι, καὶ γίνεται ὅμοια μύρτοις μεγάλοις καὶ μέλασιν· καὶ ἀλλήλων ἐχόμενά ἐστιν, οἷον βότρυς τὸ πᾶν, περιπεπλεγμένα τινὶ ἑνί, καὶ οὐκ εὐαπόσπαστα ἀλλήλων. Ἐπαφίησι γὰρ ὁ ἄρρην ὑγρότητά τινα μυξώδη· ὃ τὴν γλισχρότητα παρέχει. Καὶ αὐξάνεται δὲ ταῦτα τὰ ᾠά, καὶ εὐθὺς μέν ἐστι λευκά, ὅταν δ´ ἀφῇ τὸν θορόν, καὶ μείζω καὶ μέλανα. Ὅταν δὲ σηπίδιον γένηται, ὅλον ἐκ τοῦ λευκοῦ γενόμενον ἔσω, τούτου περιρραγέντος ἐξέρχεται. 4 Γίνεται δ´ ὅταν πρῶτον ἀπορράνῃ ἡ θήλεια, οἱονεὶ χάλαζα· ἐκ γὰρ τούτου τὸ σηπίδιον φύεται ἐπὶ κεφαλήν, ὥσπερ οἱ ὄρνιθες κατὰ τὴν κοιλίαν προσηρτημένοι. Ποία δέ τίς ἐστιν ἡ πρόσφυσις ἡ ὀμφαλώδης, οὔπω ὦπται, πλὴν ὅτι αὐξανομένου τοῦ σηπιδίου ἀεὶ ἔλαττον γίνεται τὸ λευκόν, καὶ τέλος, ὥσπερ τὸ ὠχρὸν τοῖς ὄρνισι, τούτοις τὸ λευκὸν ἀφανίζεται. 5 Μέγιστοι δὲ φαίνονται πρῶτον, ὥσπερ καὶ ἐν τοῖς ἄλλοις, καὶ ἐν τούτοις οἱ ὀφθαλμοί. Ὠὸν ἐφ´ οὗ τὸ Α, ὀφθαλμοὶ ἐφ´ ὧν τὸ ΒΓ, τὸ σηπίδιον αὐτὸ ἐφ´ οὗ Δ. 6 Κύει δὲ τοῦ ἔαρος, ἀποτίκτει δ´ ἐν ἡμέραις πεντεκαίδεκα· ὅταν δ´ ἀποτέκῃ τὰ ᾠά, γίνεται ἐν ἄλλαις πεντεκαίδεκα ἡμέραις οἷον ῥάγες βότρυος, ὧν περιρραγέντων ἐκδύεται ἔσωθεν τὰ σηπίδια. Ἐὰν δέ τις περισχίσῃ πρότερον ἤδη τετελειωμένων, προΐενται κόπρον τὰ σηπίδια, καὶ τὸ χρῶμα μεταβάλλει ἐρυθρότερον γινόμενον ἐκ λευκοῦ διὰ τὸν φόβον.
[551a]
7
Τὰ μὲν οὖν μαλακόστρακα αὐτὰ ὑφ´ αὑτὰ θέμενα τὰ ᾠὰ ἐπῳάζει, ὁ
δὲ πολύπους καὶ ἡ σηπία καὶ τἆλλα τὰ τοιαῦτα ἐκτεκόντα, οὗ ἂν τὰ
κυήματα αὐτῶν ᾖ, μάλιστα μὲν ἡ σηπία· πολλάκις γὰρ ὑπερφαίνεται πρὸς
τῇ γῇ τὸ κύτος αὐτῆς. Ὁ δὲ πολύπους ὁ θῆλυς ὁτὲ μὲν ἐπὶ τοῖς ᾠοῖς
ὁτὲ δ´ ἐπὶ τῷ στόματι προκάθηται τῆς θαλάμης, τὴν πλεκτάνην ἐπέχων.
8 Ἡ δὲ σηπία πρὸς τὴν γῆν ἐκτίκτει περὶ τὰ φυκία καὶ τὰ καλαμώδη, κἄν
τι ᾖ τοιοῦτον ἐκβεβλημένον, οἷον ὕλη 〈ἢ〉 κλήματα ἢ λίθοι· καὶ οἱ
ἁλιεῖς δὲ κλήματα τιθέασιν ἐπίτηδες· καὶ πρὸς ταῦτα ἐκτίκτει μακρὸν
καὶ συνεχὲς ἐκ τῶν ᾠῶν, οἷον τὸ τῶν βοστρύχων. Ἀποτίκτει δὲ καὶ
ἀπορραίνει ἐξ ἀναγωγῆς, ὡς μετὰ πόνου γινομένης τῆς προέσεως.
9 Αἱ δὲ
τευθίδες πελάγιαι ἀποτίκτουσιν· τὸ δ´ ᾠόν, ὥσπερ ἡ σηπία, ἀποτίκτει
συνεχές. Ἔστι δὲ καὶ ὁ τεῦθος καὶ ἡ σηπία βραχύβιον· οὐ γὰρ
διετίζουσιν, εἰ μή τινες ὀλίγαι αὐτῶν· ὁμοίως δὲ καὶ οἱ πολύποδες.
Γίνεται δ´ ἐξ ἑνὸς ᾠοῦ ἓν σηπίδιον· ὁμοίως δὲ καὶ ἐπὶ τῶν τευθίδων
ἔχει. 10 Διαφέρει δ´ ἡ ἄρρην τευθὶς τῆς θηλείας· ἔχει γὰρ ἡ θήλεια, ἐάν
τις διαστείλας θεωρήσῃ τὴν κόμην εἴσω, ἐρυθρὰ δύο οἷον μαστούς, ὁ δ´
ἄρρην οὐκ ἔχει. Ἡ δὲ σηπία τοῦτό τ´ ἔχει διάφορον, καὶ ὅτι
ποικιλώτερός ἐστιν ὁ ἄρρην τῆς θηλείας, καθάπερ εἴρηται πρότερον.
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1 Les mollusques, après l'accouplement et la fécondation, portent un œuf blanc ; avec le temps, cet œuf devient granuleux, comme celui des crustacés à coquille dure. Le polype va déposer aussi ses œufs dans les trous qui lui servent de retraite, dans les tessons, ou dans quelque endroit creux. Ce qu'il dépose ressemble aux touffes de la vigne sauvage et du peuplier blanc, ainsi qu'on l'a déjà dit. Les œufs, quand ils sont pondus, sont attachés aux parois de la retraite que l'animal s'est choisie ; [550b] la quantité en est si grande que, si on les ôtait des parois, ils rempliraient un vase beaucoup plus grand que la tête du polype qui les contient. 2 Il faut cinquante jours tout au plus pour que, des enveloppes qui se rompent, il sorte une foule de petits polypes, qui se mettent à ramper, comme autant de petites araignées, qui seraient en quantité considérable. Chacun de leurs membres avec sa nature propre, n'est pas bien marqué, ni bien évident; mais leur forme générale est distincte. Il y a un bon nombre de ces petits polypes qui meurent à cause de leur petitesse et de leur faiblesse. On en voit quelquefois qui sont si petits qu'ils n'ont aucune articulation; mais, dès qu'on les touche, on les voit se mouvoir. 3 Les seiches pondent des œufs qui ressemblent à des baies de myrte, grosses et noires. Ces œufs se tiennent les uns aux autres, de manière à former grappe, et tellement reliés entre eux, par une certaine matière, qu'il est difficile de les décoller. Le mâle jette dessus une espèce de viscosité gluante, qui les fait adhérer en les collant. Dans cette position, les œufs grossissent; aussitôt après que le mâle a répandu sa laite, ils sont blancs; puis ensuite, ils se développent et deviennent noirs. La petite seiche se forme tout entière du blanc qui est à l'intérieur; puis, elle le rompt pour en sortir. 4 Au moment où la femelle le dépose, l'intérieur est comme une sorte de grêlon. La petite seiche se forme de cet intérieur par la tête, comme le font les oiseaux, qui sont attachés par le ventre. Quelle est cette adhérence qui ressemble à celle de l'ombilic, c'est ce qu'on n'a pas encore bien observé ; et tout ce qu'on sait, c'est qu'à mesure que la petite seiche grandit, le blanc diminue sans cesse, el qu'enfin ce blanc disparait entièrement, tout à fait comme le jaune des oiseaux. 5 Pour ces animaux, comme pour tant d'autres, les yeux sont d'abord très-gros. Soit l'œuf représenté par A ; les yeux, représentés par Β G, et la petite seiche par D.6 La seiche est pleine au printemps ; et il lui faut quinze jours pour pondre. Quand elle a pondu les œufs, il faut encore quinze autres jours pour qu'ils deviennent comme les petits grains de raisin ; et c'est en brisant ces grains, que la petite seiche, qui est dedans, peut en sortir. Si on les divise, en les ouvrant avant ce moment, mais lorsque déjà les petites seiches sont entièrement formées, elles lancent leurs excréments ; et leur couleur, qui était blanche, devient toute rouge par la peur qu'elles éprouvent. [551a] 7 Les crustacés couvent leurs œufs en les plaçant directement en eux-mêmes. Le polype, la seiche et les autres animaux de ce genre, couvent leurs œufs à l'endroit même où ils les ont déposés ; la seiche surtout, qu'on voit souvent près de terre, le corps sortant de l'eau, posé sur ses œufs. Tantôt le polype femelle se met sur ses œufs, tantôt elle se place à la bouche du trou dans lequel ils sont cachés, étendant un de ses bras à l'entrée. 8 C'est près de terre que la seiche dépose ses œufs, dans l'algue, dans les roseaux, ou tels autres débris de la laisse de mer, tels que morceaux de bois, ou de paille ou de petites pierres. Aussi, les pêcheurs ont-ils le soin de placer en lieu convenable des baguettes, pour que la seiche y dépose ses œufs, en une longue série continue, en forme de peloton enroulé. La seiche ne pond ses œufs et ne les jette que par intervalles, comme si l'expulsion en était douloureuse. 9 Les calmars pondent en haute-mer; et comme pour la seiche, leur œuf est une masse continue. D'ailleurs, le calmar et la seiche vivent peu de temps ; et il y en a quelques-unes à peine qui aillent au-delà de deux ans. Les polypes ne vivent pas non plus davantage. Il ne sort qu'une seule petite seiche de chaque œuf; et il en est de même des calmars. 10 Le calmar mâle diffère de la femelle en ce qu'elle a dans l'intérieur, qu'on peut voir en écartant sa chevelure, deux corps rouges en forme de mamelons, et que le mâle ne les a pas. La seiche femelle diffère du mâle en ce qu'il est plus bariolé qu'elle dans ses couleurs, ainsi qu'on l'a déjà dit plus haut. |
§ 1. Comme celui de» crustacés. Voir plus haut, ch. xv, § 2. — A coquille dure. Ceci n'est qu'une paraphrase du mot grec ; il n'y a dans le texte que Crustacés. — Les trous qui lui servent de retraite. Il n'y a qu'un seul mot dans le texte; et il indique implicitement que le polype s'accouple dans ces trous, où il pond ensuite. — Aux touffes. Ou « Aux pelotes ». — Ainsi qu'on l'a déjà dit. Voir plus haut, ch. x, § 2. — Aux parois de la retraite. Le texte n'est peut-être pas aussi précis; il indique plutôt le voisinage de la retraite de l'animal que les parois mêmes de cette retraite. - La quantité en est si grande. Le fait est exact; mais Ia science moderne n'a pas étudié ce détail plus particulièrement, quelque frappant qu'il soit. — Que la tête. On ne comprend pas bien comment il est parlé ici de la téte du polype. MM. Aubert et Wimmer mettent entre parenthèses Corps au lieu de Téte, et cette correction semble jusqu'ici indispensable. Les manuscrits ne donnent pas de variantes. Voir plus haut les mêmes observations, liv. IV, ch. i, § 21. § 2. Cinquante jours. Il n'y a pas eu, à ce qu'il semble, de recherches récentes sur ce point, — Bien marqué ni bien évident. Il n'y a qu'un seul mot dans le texte. — On les voit se mouvoir. Ce qui prouve bien qu'ils ont des membres articulés, bien qu'on ne puisse pas distinguer ces membres séparément. § 3. Les seiches... Ici j'admets, avec MM. Aubert et Wimmer, l'heureuse et très-simple correction qu'a proposée M. Pikkolos; le texte ordinaire est évidemment irrégulier et insuffisant; le sens ne peut d'ailleurs faire de doute. — Tellement reliés entre eux, par une certaine matière. Il me semble que c'est là le sens le plus naturel et celui qui s'accorde le mieux avec ce qui suit. MM. Aubert et Wimmer comprennent ce passage un peu différemment : « Sont enroulés autour d'un tronc commun ». C'est l'observation directe qui pourrait seule résoudre cette petite difficulté ; du reste, les deux auteurs rappellent les interprétations diverses qui ont été données par les traducteurs, et ils reconnaissent qu'il y a au moins doute. — Se forme. Ce qui suit indique que la petite seiche se nourrit de cet intérieur de l'œuf, comme l'oiseau se nourrit du jaune. — Elle le rompt. Il y a donc comme une sorte de coquille. Gaza le dit expressément dans sa traduction. § 4. Une sorte de grêlon. Voir plus haut, liv. IV, ch. i, § 21, une comparaison toute pareille. — Se forme de cet intérieur. Le texte n'est peut-être pas aussi précis ; mais le contexte qui suit détermine le sens. La petite seiche se nourrit de l'intérieur du grêlon, comme les oiseaux se nourrissent par le nombril. — Cette adhérence, du grêlon avec la tète de la petite seiche. — De l'ombilic, des oiseaux. — C'est ce qu'on n'a pas encore bien observé. Il faut remarquer une fois de plus combien Aristote attache d'importance à l'observation. § 5. Pour tant d'autres. Ou plus exactement peut-être : « Pour les autres » animaux de même espèce. — Soit l'œuf représenté par A. MM. Aubert et Wimmer ont construit une figure d'après ces indications ; elle est facile en effet à tracer, parce que les éléments en sont clairs et peu nombreux. Cette figure est empruntée à Küllliker, Développement des céphalopodes.Les détails donnés par Aristote sont exacts en général. § 6. Les petits grains de raisin. Cette indication est un peu vague ; car la grosseur des graine de raisin varie beaucoup. — Par la peur qu'elles éprouvent. Il est bien difficile de savoir ce qu'il en est sur un tel point; l'auteur aurait pu se borner au simple fait du changement de couleur. § 7. Directement en eux-mêmes. C'est la traduction exacte; ceci veut dire sans doute que l'animal pond les œufs en les gardant sous son propre corps, au lieu de les déposer à l'extérieur. — Sortant de l'eau. Le grec n'est pas aussi explicite ; mais le mot dont il se sert implique cette idée. — A la bouche du trou dans lequel ils sont cachés. Le texte est moins développé. — Un de ses bras. Ou « Tentacule ». — A l'entrée. Il paraît bien que toutes ces observations sont exactes, quoique la science moderne ne les ait pas renouvelées. § 8. Les pécheurs... Je crois que cette coutume subsiste toujours, et que de notre temps on emploie encore le procédé déjà pratiqué par les Anciens. — De peloton enroulé. Ou « De boucle de cheveux ». Cuvier, Règne animal, tome III, p. 14, confirme tout ce qui est dit ici sur la disposition des œufs de ces animaux, au moment de la ponte. § 9. Les calmars. Ou les « Teuthides » pour conserver le mot grec, comme l'ont fait bien des traducteurs et des naturalistes. — Vivent peu de temps. La science moderne n'a pas fait d'observations spéciales sur la longévité de ces animaux. Ces ressemblances de la seiche et du calmar sont exactes ; voir Cuvier, Règne animal, tome III, pp. 11 et 14. § 10. MM. Aubert et Wimmer croient que tout ce paragraphe est apocryphe, et ils le mettent entre crochets. Il est certain qu'il ne tient en rien à ce qui précède, bien que, d'ailleurs, ces différences entre les mâles et les femelles du calmar puissent être très réelles. — Sa chevelure. Schneider conserve cette leçon ; MM. Aubert et Wimmer préfèrent celle que propose et qu'adopte Scaliger, d'après la traduction de Gaza : « Le ventre » ou « la téte ». — Plus haut. Liv. IV, ch. i, § 22, il y a aussi une comparaison entre les mâles et les femelles des seiches. La description est d'ailleurs de part et d'autre différente sur quelques points, qui n'ont pas grande importance.
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De la ponte des insectes; différente modes et différentes époques de l'éclosion ; vers intestinaux ; les papillons et les chenilles ; les chrysalides et leurs métamorphoses ; insectes à cocons ; insectes volant à la surface des eaux ; les ascarides et leur génération ; ascarides de Mégare ; mouches naissant dans le fumier ; taons, mordelles, cantharides ; les cantharides se plaisent sur les matières infectes ; animaux formés dans toutes les matières, même les moins corruptibles ; animaux vivant dans le feu; la salamandre; les éphémères des bords de l'Hypanis; les guêpes ichneumons ; leur ponte toute particulière ; insectes sans nom qui ont leurs tanières dans les vieux murs; la durée de la génération est ordinairement, dans les insectes, de trois à quatre semaines; métamorphoses des larves en quelques jours; cause de mort générale chez les insectes ; mort des taons. |
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1 Τὰ δ´ ἔντομα τῶν ζῴων ὅτι μὲν ἐλάττω ἐστὶ τὰ ἄρρενα τῶν θηλειῶν καὶ ἐπιβαίνει ἄνωθεν, καὶ πῶς ποιεῖται τὴν ὀχείαν, καὶ ὅτι διαλύεται μόλις, εἴρηται πρότερον· ὅταν δ´ ὀχευθῇ, ταχέως ποιεῖται τὰ πλεῖστα τὸν τόκον. Τίκτει δὲ πάντα ὅσα ὀχεύεται σκώληκας πλὴν γένος τι ψυχῶν· αὗται δὲ σκληρόν, ὅμοιον κνήκου σπέρματι, ἔσω δὲ χύμα. Ἐκ δὲ τῶν σκωλήκων οὐκ ἐκ μέρους τινὸς γίνεται τὸ ζῷον, ὥσπερ ἐκ τῶν ᾠῶν, ἀλλ´ ὅλον αὐξάνεται καὶ διαρθρούμενον γίνεται τὸ ζῷον. 2 Γίνεται δ´ αὐτῶν τὰ μὲν ἐκ ζῴων τῶν συγγενῶν, οἷον φαλάγγιά τε καὶ ἀράχνια ἐκ φαλαγγίων καὶ ἀραχνίων, καὶ ἀττέλαβοι καὶ ἀκρίδες καὶ τέττιγες· τὰ δ´ [551b] οὐκ ἐκ ζῴων ἀλλ´ αὐτόματα, τὰ μὲν ἐκ τῆς δρόσου τῆς ἐπὶ τοῖς φύλλοις πιπτούσης, 3 κατὰ φύσιν μὲν ἐν τῷ ἔαρι, πολλάκις δὲ καὶ τοῦ χειμῶνος, ὅταν εὐδία καὶ νοτία γένηται πλείω χρόνον· 4 τὰ δ´ ἐν βορβόρῳ καὶ κόπρῳ σηπομένοις, τὰ δ´ ἐν ξύλοις, τὰ μὲν φυτῶν, τὰ δ´ ἐν αὔοις ἤδη, τὰ δ´ ἐν θριξὶ ζῴων, τὰ δ´ ἐν σαρκὶ τῶν ζῴων, τὰ δ´ ἐν τοῖς περιττώμασι, καὶ τούτων τὰ μὲν ἐκκεχωρισμένων, τὰ δ´ ἔτι ὄντων ἐν τοῖς ζῴοις, οἷον αἱ καλούμεναι ἕλμινθες. Ἔστι δ´ αὐτῶν γένη τρία, ἥ τε ὀνομαζομένη πλατεῖα, καὶ αἱ στρογγύλαι, καὶ τρίται αἱ ἀσκαρίδες. Ἐκ μὲν οὖν τούτων ἕτερον οὐδὲν γίνεται· ἡ δὲ πλατεῖα προσπέφυκέ τε μόνη τῷ ἐντέρῳ καὶ ἀποτίκτει οἷον σικύου σπέρμα, ᾧ γινώσκουσι σημείῳ οἱ ἰατροὶ τοὺς ἔχοντας αὐτήν. 5 Γίνονται δ´ αἱ μὲν καλούμεναι ψυχαὶ ἐκ τῶν καμπῶν, αἳ γίνονται ἐπὶ τῶν φύλλων τῶν χλωρῶν, καὶ μάλιστα ἐπὶ τῆς ῥαφάνου, ἣν καλοῦσί τινες κράμβην, πρῶτον μὲν ἔλαττον κέγχρου, εἶτα μικροὶ σκώληκες αὐξανόμενοι, ἔπειτα ἐν τρισὶν ἡμέραις κάμπαι μικραί· μετὰ δὲ ταῦτα αὐξηθεῖσαι ἀκινητίζουσι, καὶ μεταβάλλουσι τὴν μορφήν, καὶ καλοῦνται χρυσαλλίδες, καὶ σκληρὸν ἔχουσι τὸ κέλυφος, ἁπτομένου δὲ κινοῦνται. Προσέχονται δὲ πόροις ἀραχνιώδεσιν οὔτε στόμα ἔχουσαι οὔτ´ ἄλλο τῶν μορίων διάδηλον οὐδέν. Χρόνου δ´ οὐ πολλοῦ διελθόντος περιρρήγνυται τὸ κέλυφος, καὶ ἐκπέτεται ἐξ αὐτῶν πτερωτὰ ζῷα, ἃς καλοῦμεν ψυχάς. 6 Τὸ μὲν οὖν πρῶτον, ὅταν ὦσι κάμπαι, τρέφονται καὶ περίττωμα ἀφιᾶσιν· ὅταν δὲ γένωνται χρυσαλλίδες, οὐδενὸς οὔτε γεύονται οὔτε προΐενται περίττωμα. 7 Τὸν αὐτὸν δὲ τρόπον καὶ τἆλλα ὅσα γίνεται ἐκ σκωλήκων, καὶ ὅσοι ἐκ συνδυασμοῦ γίνονται ζῴων σκώληκες, καὶ ὅσοι ἄνευ ὀχείας. Καὶ γὰρ οἱ τῶν μελιττῶν καὶ ἀνθρηνῶν καὶ σφηκῶν ὅταν μὲν νέοι σκώληκες ὦσι, τρέφονταί τε καὶ κόπρον ἔχοντες φαίνονται· [552a] ὅταν δ´ ἐκ τῶν σκωλήκων εἰς τὴν διατύπωσιν ἔλθωσι, καλοῦνται μὲν νύμφαι τότε, οὐ λαμβάνουσι δὲ τρυφὴν οὐδὲ κόπρον ἔτ´ ἔχουσιν, ἀλλὰ περιειργμένοι ἀκινητίζουσιν ἕως ἂν αὐξηθῶσιν· τότε δ´ ἐξέρχονται διακόψαντες ᾧ καταλήλειπται ὁ κύτταρος. 8 Γίνονται δὲ καὶ τὰ ὕπερα καὶ τὰ πηνία ἔκ τινων τοιούτων ἄλλων, αἳ κυμαίνουσι τῇ πορείᾳ καὶ προβᾶσαι τῷ ἑτέρῳ κάμψασαι ἐπιβαίνουσιν· ἕκαστον δὲ τῶν γινομένων τὸ οἰκεῖον χρῶμα λαμβάνει ἀπὸ τῆς κάμπης. 9 Ἐκ δέ τινος σκώληκος μεγάλου, ὃς ἔχει οἷον κέρατα καὶ διαφέρει τῶν ἄλλων, γίνεται πρῶτον μὲν μεταβάλλοντος τοῦ σκώληκος κάμπη, ἔπειτα βομβυλίς, ἐκ δὲ τούτου νεκύδαλος· ἐν ἓξ δὲ μησὶ μεταβάλλει ταύτας τὰς μορφὰς πάσας. Ἐκ δὲ τούτου τοῦ ζῴου καὶ τὰ βομβύκια ἀναλύουσι τῶν γυναικῶν τινὲς ἀναπηνιζόμεναι, κἄπειτα ὑφαίνουσιν· πρώτη δὲ λέγεται ὑφῆναι ἐν Κῷ Παμφίλη Πλάτεω θυγάτηρ. 10 Ἐκ δὲ τῶν σκωλήκων τῶν ἐν τοῖς ξύλοις τοῖς αὔοις οἱ καράμβιοι γίνονται τὸν αὐτὸν τρόπον· πρῶτον μὲν ἀκινητισάντων τῶν σκωλήκων, εἶτα περιρραγέντος τοῦ κελύφους ἐξέρχονται οἱ καράμβιοι. Ἐκ δὲ τῶν κραμβῶν ... γίνονται αἱ πρασοκουρίδες· ἴσχουσι δὲ πτερὰ καὶ αὐταί. 11 Ἐκ δὲ τῶν ἐν τοῖς ποταμοῖς πλατέων ζωδαρίων τῶν ἐπιθεόντων οἱ οἶστροι· διὸ καὶ οἱ πλεῖστοι περὶ τὰ ὕδατα γίνονται οὗ τὰ τοιαῦτα ζῷά ἐστιν. 12 Ἐκ δὲ μελαινῶν τινων καὶ δασειῶν οὐ μεγάλων καμπῶν πρῶτον γίνονται πυγολαμπίδες, οὐχ αἱ πετόμεναι· αὗται δὲ πάλιν μεταβάλλουσι, καὶ γίνονται πτερωτὰ ζῷα ἐξ αὐτῶν, οἱ καλούμενοι βόστρυχοι.13 Αἱ δ´ ἐμπίδες γίνονται ἐκ τῶν ἀσκαρίδων. Αἱ δ´ ἀσκαρίδες γίνονται ἔν τε τῇ ἰλύϊ τῶν φρεάτων καὶ ὅπου ἂν σύρρευσις γένηται ὕδατος γεώδη ἔχουσα ὑπόστασιν. Τὸ μὲν οὖν πρῶτον αὐτὴ ἡ ἰλὺς σηπομένη χρῶμα λαμβάνει λευκόν, εἶτα μέλαν, τελευτῶσα δ´ αἱματῶδες· [552b] ὅταν δὲ τοιαύτη γένηται, φύεται ἐξ αὐτῆς ὥσπερ τὰ φυκία μικρὰ σφόδρα καὶ ἐρυθρά· ταῦτα δὲ χρόνον μέν τινα κινεῖται προσπεφυκότα, ἔπειτ´ ἀπορραγέντα φέρεται κατὰ τὸ ὕδωρ, αἱ καλούμεναι ἀσκαρίδες. Μεθ´ ἡμέρας δ´ ὀλίγας ἵστανται ὀρθαὶ ἐπὶ τοῦ ὕδατος ἀκινητίζουσαι καὶ σκληραί, κἄπειτα περιρραγέντος τοῦ κελύφους ἡ ἐμπὶς ἄνω ἐπικάθηται, ἕως ἂν ἥλιος ἢ πνεῦμα κινήσῃ· τότε δ´ ἤδη πέτεται. 14 Πᾶσι δὲ καὶ τοῖς ἄλλοις σκώληξι καὶ τοῖς ζῴοις τοῖς ἐκ τῶν σκωλήκων περιρρηγνυμένοις ἡ ἀρχὴ γίνεται τῆς γενέσεως ὑφ´ ἡλίου ἢ ὑπὸ πνεύματος. Μᾶλλον δὲ καὶ θᾶττον γίνονται αἱ ἀσκαρίδες ἐν τοῖς ἔχουσι παντοδαπὴν ὑπόστασιν, οἷον ἐν μαγειρείοις τε γίνεται καὶ ἐν τοῖς ἔργοις· σήπεται γὰρ τὰ τοιαῦτα θᾶττον. Καὶ μετοπώρου δὲ γίνονται μᾶλλον· τότε γὰρ τὸ ὑγρὸν συμβαίνει εἶναι ἔλαττον. 15 Οἱ δὲ κρότωνες γίνονται ἐκ τῆς ἀγρώστεως, αἱ δὲ μηλολόνθαι ἐκ τῶν σκωλήκων τῶν ἐν τοῖς βολίτοις καὶ τῶν ὀνίδων. Οἱ δὲ κάνθαροι ἣν κυλίουσι κόπρον, ἐν ταύτῃ φωλοῦσί τε τὸν χειμῶνα καὶ ἐντίκτουσι σκωλήκια, ἐξ ὧν γίνονται κάνθαροι. Γίνονται δὲ καὶ ἐκ τῶν σκωλήκων τῶν ἐν τοῖς ὀσπρίοις πτερωτὰ ζῷα ὁμοίως τοῖς εἰρημένοις. 16 Αἱ δὲ μυῖαι ἐκ τῶν σκωλήκων τῶν ἐν τῇ κόπρῳ τῇ χωριζομένῃ κατὰ μέρος· διὸ καὶ οἱ περὶ ταύτην τὴν ἐργασίαν ὄντες μηχανῶνται χωρίζειν τὴν ἄλλην τὴν μεμιγμένην, καὶ λέγουσι τότε κατειργάσθαι τὴν κόπρον. Ἡ δ´ ἀρχὴ τῶν σκωληκίων μικρά· πρῶτον μὲν γὰρ καὶ ἐνταῦθα ἐρυθραίνεται καὶ ἐξ ἀκινησίας λαμβάνει κίνησιν οἷον πεφυκότα· εἶτα σκωλήκιον ἀποβαίνει ἀκίνητον· εἶτα κινηθὲν ὕστερον γίνεται ἀκίνητον πάλιν· ἐκ δὲ τούτου μυῖα ἀποτελεῖται, καὶ κινεῖται πνεύματος ἢ ἡλίου γενομένου. 17 Οἱ δὲ μύωπες γίνονται ἐκ τῶν ξύλων. Αἱ δ´ ὀρσοδάκναι ἐκ τῶν σκωληκίων μεταβαλλόντων· τὰ δὲ σκωλήκια ταῦτα γίνεται ἐν τοῖς καυλοῖς τῆς κράμβης. [553a] Αἱ δὲ κανθαρίδες ἐκ τῶν πρὸς ταῖς συκαῖς καμπῶν καὶ ταῖς ἀπίοις καὶ ταῖς πεύκαις (πρὸς πᾶσι γὰρ τούτοις γίνονται σκώληκες) καὶ ἐκ τῶν ἐν τῇ κυνακάνθῃ· ὁρμῶσι δὲ καὶ πρὸς τὰ δυσώδη διὰ τὸ ἐκ τοιαύτης γεγονέναι ὕλης. Οἱ δὲ κώνωπες ἐκ σκωλήκων οἳ γίνονται ἐκ τῆς περὶ τὸ ὄξος ἰλύος· καὶ γὰρ ἐν τοῖς δοκοῦσιν ἀσηπτοτάτοις εἶναι ἐγγίνονται ζῷα, 18 οἷον ἐν χιόνι τῇ παλαιᾷ. Γίνεται δ´ ἡ παλαιὰ ἐρυθροτέρα, διὸ καὶ οἱ σκώληκες τοιοῦτοι καὶ δασεῖς· οἱ δ´ ἐκ τῆς ἐν Μηδίᾳ χιόνος μεγάλοι καὶ λευκοί· δυσκίνητοι δὲ πάντες. Ἐν δὲ Κύπρῳ, οὗ ἡ χαλκῖτις λίθος καίεται, ἐπὶ πολλὰς ἡμέρας ἐμβαλλόντων, ἐνταῦθα γίνεται θηρία ἐν τῷ πυρί, τῶν μεγάλων μυιῶν μικρόν τι μείζονα, ὑπόπτερα, ἃ διὰ τοῦ πυρὸς πηδᾷ καὶ βαδίζει. 19 Ἀποθνήσκουσι δὲ καὶ οἱ σκώληκες καὶ ταῦτα χωριζόμενα τὰ μὲν τοῦ πυρός, οἱ δὲ τῆς χιόνος. Ὅτι δ´ ἐνδέχεται καὶ μὴ καίεσθαι συστάσεις τινὰς ζῴων, ἡ σαλαμάνδρα ποιεῖ φανερόν· αὕτη γάρ, ὡς φασί, διὰ τοῦ πυρὸς βαδίζουσα κατασβέννυσι τὸ πῦρ. Περὶ δὲ τὸν Ὕπανιν ποταμὸν τὸν περὶ Βόσπορον τὸν Κιμμέριον ὑπὸ τροπὰς θερινὰς καταφέρονται ὑπὸ τοῦ ποταμοῦ οἷον θύλακοι μείζους ῥαγῶν, ἐξ ὧν ῥηγνυμένων ἐξέρχεται ζῷον πτερωτὸν τετράπουν· ζῇ δὲ καὶ πέτεται μέχρι δείλης, καταφερομένου δὲ τοῦ ἡλίου ἀπομαραίνεται, καὶ ἅμα δυομένου ἀποθνήσκει βιῶσαν ἡμέραν μίαν, διὸ καὶ καλεῖται ἐφήμερον. 20 Τὰ πλεῖστα δὲ τῶν γινομένων ἔκ τε καμπῶν καὶ σκωλήκων ὑπὸ ἀραχνίων κατέχεται τὸ πρῶτον. Ταῦτα μὲν οὖν γίνεται τοῦτον τὸν τρόπον. 21 Οἱ δὲ σφῆκες οἱ ἰχνεύμονες καλούμενοι (εἰσὶ δ´ ἐλάττους τῶν ἑτέρων) τὰ φαλάγγια ἀποκτείναντες φέρουσι πρὸς τειχίον ἤ τι τοιοῦτον τρώγλην ἔχον, καὶ πηλῷ προσκαταλείψαντες ἐντίκτουσιν ἐνταῦθα, καὶ γίνονται ἐξ αὐτῶν οἱ σφῆκες οἱ ἰχνεύμονες. Ἔνια δὲ τῶν κολεοπτέρων καὶ μικρῶν καὶ ἀνωνύμων ζῴων τοῦ πηλοῦ τρώγλας ποιοῦνται μικρὰς ἢ πρὸς τάφοις ἢ τειχίοις, [553b] καὶ ἐνταῦθα τὰ σκωλήκια ἐντίκτουσιν. 22 Ὁ δὲ χρόνος τῆς γενέσεως ἀπὸ μὲν τῆς ἀρχῆς μέχρι τοῦ τέλους σχεδὸν τοῖς πλείστοις ἑπτάσι μετρεῖται τρισὶν ἢ τέτταρσιν. Τοῖς μὲν οὖν σκώληξι καὶ τοῖς σκωληκοειδέσι τοῖς πλείστοις τρεῖς γίνονται ἑπτάδες, τοῖς δ´ ᾠοτοκοῦσι τέτταρες ὡς ἐπὶ τὸ πολύ. Τούτων δ´ ἀπὸ μὲν τῆς ὀχείας ἐν ταῖς ἑπτὰ ἡ σύστασις γίνεται, ἐν δὲ ταῖς λοιπαῖς τρισὶν ἐπῳάζουσι καὶ ἐκλέπουσιν ὅσα γόνῳ τίκτεται, οἷον ὑπ´ ἀράχνου ἢ ἄλλου τινὸς τοιούτου. Αἱ δὲ μεταβολαὶ γίνονται τοῖς πλείστοις κατὰ τριήμερον ἢ τετραήμερον, ὥσπερ καὶ αἱ τῶν νόσων συμβαίνουσι κρίσεις. 23 Τῶν μὲν οὖν ἐντόμων οὗτος ὁ τρόπος ἐστὶ τῆς γενέσεως· φθείρονται δ´ ἐρρικνωμένων τῶν μορίων, ὥσπερ γήρᾳ τὰ μείζω τῶν ζῴων· ὅσα δὲ πτερωτά, καὶ τῶν πτερῶν συσπωμένων περὶ τὸ μετόπωρον· οἱ δὲ μύωπες καὶ τῶν ὀμμάτων ἐξυδρωπιώντων.
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1 On a dit antérieurement que, dans les insectes, les mâles sont plus petits que les femelles, qu'ils montent sur leur dos, et qu'ils ont grand'peine à se séparer après l'accouplement, qu'on a également décrit. Après l'accouplement, tous ceux des insectes qui s'accouplent pondent presque aussitôt. Tous les insectes produisent des vers ou larves, excepté une espèce de papillons, laquelle produit un corps dur, qui est pareil à un grain dé chardon, et liquide en dedans. Ce n'est pas d'une partie seulement de la larve que sort le petit, comme il sort des œufs ; mais l'animal en sort avec toute sa grandeur et tous ses membres. 2 Tantôt, dans les insectes, les petits viennent d'animaux semblables; ainsi les phalangites et les araignées viennent de phalangites et d'araignées ; il en est de même des sauterelies, des criquets, des cigales ; tantôt, les insectes ne viennent pas. [551b] d'autres animaux pareils, mais ils naissent spontanément ; tantôt, ils naissent par la rosée, tombant sur les feuilles. 3 Selon l'ordre habituel, c'est au printemps qu'ils naissent ; souvent aussi, c'est en hiver, lorsque, pendant un temps plus long qu'à l'ordinaire, il y a de beaux jours et qu'il fait un vent du sud. 4 D'autres insectes viennent dans la boue et dans les immondices; d'autres viennent dans le bois, soit dans des bois qui poussent encore, soit dans des bois déjà secs. D'autres se trouvent dans les poils des animaux ; d'autres, jusque dans leur chair; d'autres, dans leurs excréments, que ces excréments soient déjà expulsés, ou qu'ils restent encore dans l'animal, comme γ sont les helminthes. Ces vers helminthes sont de trois espèces : ceux qu'on appelle larges et plats, ceux qui sont ronds, et en troisième lieu, les ascarides. Ces deux dernières espèces de vers ne produisent rien; mais l'espèce large et plate, qui s'attache uniquement à l'intestin, y produit quelque chose qui ressemble à de la graine de coloquinte ; c'est là un signe qui sert aux médecins pour reconnaître les malades atteints de ce ver. 5 Ce qu'on appelle les papillons naissent des chenilles ; et les chenilles se trouvent sur les feuilles vertes, et spécialement, sur le légume connu sous le nom de chou. D'abord, la chenille est plus petite qu'un grain de millet; ensuite, les petites larves grossissent; elles deviennent en trois jours de petites chenilles; ces chenilles se développent; et elles restent sans mouvement; puis, elles changent de forme; alors, c'est ce qu'on appelle des chrysalides; et elles ont leur étui qui est dur. Quand on les touche, elles remuent. Elles sont entourées de fils qui ressemblent à ceux de l'araignée ; et l'on ne distingue à ce moment, ni leur bouche, ni aucune partie de leur corps. Après assez peu de temps, l'étui se rompt; et il en sort, tout ailés, de ces animaux volants qu'on appelle papillons. 6 D'abord et quand ils sont chenilles, ils mangent et rejettent des excréments; mais une fois devenus chrysalides, ils ne prennent plus rien et ne rendent plus d'excrétions. 7 C'est la même transformation que subissent tous les animaux qui viennent de larves, que ces larves naissent d'un accouplement ou qu'elles naissent sans copulation. C'est ainsi que les abeilles, les frelons, les guêpes, quand elles sont à l'état déjeunes larves, se nourrissent et rejettent des excréments; [552a] lorsqu'au contraire, de l'état de larves, elles passent à leur métamorphose, sous le nom de nymphes, qu'on leur donne alors, elles cessent de se nourrir, et elles ne rejettent plus rien d'excrémentitiel. Emprisonnées comme elles le sont, elles restent sans mouvement jusqu'à ce qu'elles aient pris leur grosseur. Alors, elles sortent, après avoir brisé Fétui où elles avaient été enfermées. 8 Les Pénies et les Hypères sortent aussi de ces chenilles, qui font des sortes de vagues en marchant ; elles avancent une partie de leur corps ; et, en courbant le reste, elles le font avancer. Chacun de ces animaux tire sa couleur propre de la chenille d'où il sort. 9 D'une certaine larve qui est fort grande, qui a de petites cornes, et qui diffère de toutes les autres, il sort en premier lieu, par le changement de cette larve, une chenille ; de cette chenille, il sort un cocon; et du cocon, un nécydale. Il faut six mois pour ces métamorphoses successives. Dans quelques pays, les femmes déroulent les cocons de cet animal en les dévidant; et ensuite, elles filent cette matière. Pamphile, fille de Platéus, dans l'île de Cos, passe pour être la première qui ait imaginé ce tissage. 10 Des larves qui se trouvent dans les bois secs, se forment, de la même manière, des scarabées, c'est-à-dire que les larves sont d'abord immobiles; et que les scarabées en sortent plus tard, en brisant l'étui qui les recouvre. Des choux, sortent les chenilles de choux qui ont des ailes aussi ; et des feuilles vertes, sortent des chenilles à queue verte. 11 Des petits animalcules aplatis qu'on voit dans les rivières courir à la surface des eaux, naissent les taons; et le plus souvent, les taons se trouvent sur le bord des eaux où l'on voit des animaux de ce genre. 12 De quelques chenilles peu grandes, noires et velues sortent d'abord des vers-luisants, mais qui sont de ceux qui m volent pas. Les vers-luisants se métamorphosent, et donnent naissance à des animaux ailés, qu'on appelle des Bostryques. 13 Les empis viennent des ascarides; et les ascarides se forment elles-mêmes dans la vase des puits, et dans tous les endroits où s'accumule de l'eau qui contient un dépôt terreux. La vase qui s'y forme, en croupissant, prend, tout d'abord, une couleur blanche; elle passe ensuite au noir, et elle finit par être couleur de sang. [552b] Quand elle est en cet état, il en sort comme des brins d'herbe, très-petits et tout rouges. Ils restent quelque temps attachés au limon ; et s'en séparant ensuite, ils se meuvent sur l'eau. C'est ce qu'on nomme des ascarides. Peu de jours après, les ascarides sont toutes droites sur l'eau, immobiles et dures; puis, l'enveloppe se rompt, etl'empis est posée au sommet de cette enveloppe, jusqu'à ce que le soleil, ou le vent, lui donne la faculté de se mouvoir; et alors, elle peut voler. 14 Toutes les larves et tous les animaux venant de larves dont l'enveloppe se rompt, tirent le principe de leur mouvement, soit du soleil, soit du vent. Les ascarides se forment, en plus grande quantité et plus vite, dans les endroits où les dépôts des eaux sont composés de toute espèce de substances, comme à Mégare, et même dans les sillons des champs, parce que la putréfaction y est plus rapide. Elles se produisent davantage en automne, parce que l'humidité y est moins grande. 15 Les tiques proviennent des herbages ; les scarabées dorés viennent des larves qui se trouvent dans la bouse de vache, et dans celle des âfles. Les canthares roulent de la fiente en boule ; ils s'y cachent pendant l'hiver, et ils y pondent des larves, dont il sort des canthares nouveaux. Des larves qui se trouvent dans les légumes, sortent aussi des animaux ailés de la même façon que ceux qu'on vient de décrire. 16 Les mouches sortent des larves qui sont dans la fiente séparée du reste du fumier. Aussi, les gens qui s'occupent de cette besogne s'appliquent-ils à mettre à part la fiente mêlée au reste ; et ils disent alors que la fiente est bien préparée. Au début, les larves sont toutes petites. D'abord, elles commencent à devenir rouges dans le fumier où elles se trouvent; de l'immobilité où elles sont, elles passent au mouvement, comme si elles venaient alors à la vie. Ensuite, la petite larve se détache, mais sans mouvement; puis, elle se meut, pour devenir encore immobile. C'est de cet état que sort une mouche complète, qui se meut dès que le vent souffle, ou que le soleil paraît et brille. 17 Les taons sortent des bois; les mordelles sortent des petites larves qui se métamorphosent: et ces petites larves viennent sur les tiges du chou. [553a] Les cantharides proviennent des chenilles qui vivent sur les figuiers, les poiriers et les pins ; car il y a des larves sur tous ces arbres. Les cantharides viennent encore des larves de l'églantier ; elles se plaisent sur les matières infectes, parce que c'est de ces matières qu'elles sont nées. Les cônôpes viennent des larves qui se forment dans la lie du vinaigre ; car il y a des animaux jusque dans les substances qui sembleraient pourtant être les moins corruptibles. 18 Ainsi, il y en a dans la vieille neige. En vieillissant, la neige devient de plus en plus rouge ; et de là vient que les larves qu'elle contient sont rouges aussi, en même temps qu'elles sont velues. En Médie, on en voit de grosses et de blanches, qui, d'ailleurs ont très peu de mouvement. A Chypre, où l'on cuit la pierre de cuivre, qu'on met dans le feu pendant plusieurs jours de suite, on voit des animaux jusque dans le feu, un peu plus grands que les grosses mouches, volant tout bas, marchant et sautant au travers de la flamme. 19 Du reste, ces larves et ces animaux cessent de vivre, si on les tire les uns du feu, les autres de la neige. La salamandre est bien la preuve qu'il y a des animaux constitués de telle sorte que le feu ne peut pas les brûler. On prétend même que la salamandre, en passant dans le feu, le fait éteindre. Sur les bords de l'Hypanis, fleuve du Bosphore-cimmérien, vers le solstice d'été, on remarque des espèces de coques plus grosses que des pépins de raisins, flottant à la surface de l'eau, et qui, en se rompant, laissent échapper un animal ailé, à quatre pieds. Cet animal ne vit et ne vole que jusqu'au soir. A mesure que le soleil s'abaisse, il dépérit; et quand le soleil se couche, il meurt, après n'avoir vécu qu'un seul jour. Aussi, l'appelle-t-on l'éphémère. 20 La plupart des animaux qui viennent de chenilles et de larves commencent par être enveloppés de fils d'araignée ; et voilà comment naissent tous ces insectes. 21 Quant aux guêpes qu'on surnomme Ichneu-mons, et qui sont plus petites que les autres, elles tuent les petites araignées, qu'elles portent dans une fente de mur ou dans tel aufre trou ; elles les y enduisent de boue, et elles pondent dedans. C'est comme cela que se produisent les guêpes Ichneu-mons. Quelques petits insectes coléoptères, qui n'ont pas même reçu de nom, se font de petites tanières avec de la boue, qu'ils appliquent à des tombeaux ou à des murs, [553b] et ils y pondent leurs larves. 22 Dans la plupart de ces espèces, le temps nécessaire à la formation, à partir du début jusqu'à la fin complète, est de trois ou quatre semaines. Pour les larves, et pour tout ce qui s'en rapproche, trois semaines suffisent en général ; mais en général aussi, il en faut quatre pour les insectes qui ont la forme d'œufs. Quant à eux, ils se forment pendant les sept jours qui suivent l'accouplement; dans les trois semaines restantes, ils couvent leurs œufs, et ils les font éclore ; ce sont tous les insectes qui viennent de liqueur séminale, comme les araignées, par exemple, ou tels autres animaux de ce genre. Toutes les métamorphoses de ces espèces se font pour la plupart en trois ou quatre jours ; ce qui est aussi l'intervalle de temps qu'on attribue aux crises dans les maladies. 23 Voilà donc comment naissent et se produisent les insectes. Ils périssent quand leurs organes Tiennent à se dessécher, en se ridant ; ce qui arrive aussi pour les animaux plus grands qu'eux, quand ces animaux vieillissent. Ceux des insectes qui sont ailés périssent également, lorsque, vers le temps de l'automne, leurs ailes se contractent. Les taons viennent à mourir, quand leurs yeux s'emplissent d'eau. |
§ 1. Antérieurement. Plus haut, dans ce livre, ch. vii, §§ 1 et 2 ; mais ce passage est très-peu développé. — Après l'accouplement. MM. Aubert et Wimmer conjecturent, avec raison, qu'il y a ici quelque erreur; et qu'au lieu d'Accouplement, c'est plutôt Séparation qu'il faudrait dire. Cette correction est très-probable ; mais aucun manuscrit ne l'autorise. — Tous les insectes produisent des vers. Le fait est exact en ce sens que les insectes produisent des œufs d'où sortent des vers. — Vers ou larves. J'ai ajouté ce dernier mot pour indiquer que ce sont des vers sortant d'un œuf particulier. Le mot dont se sert Aristote ne signifie pas simplement Ver; il a un sens un peu plus étendu. Dans le Traité de la génération des animaux, liv. II, ch. i, § 4, p. 126, édit. Aubert et Wimmer, Aristote explique lui-même la différence entre l'œuf et ce qu'il appelle Scôlex. L'œuf a une partie servant de nourriture au petit qu'il contient; au contraire, le Scôlex ne contient pas d'aliment pour le petit, qui en sort tout formé, sans s'y être nourri. C'est là ce qui m'a porté à prendre le mot de Larve. — Une espèce de papillons. Il serait difficile de dire précisément quelle est cette espèce. — Une graine de chardon. Cette indication est bien vague. — Liquide en dedans. J'ai adopté la leçon de Schneider, ainsi que l'ont fait MM. Aubert et Wimmer; elle est autorisée en partie par quelques manuscrits qui mettent le pluriel au lieu du singulier. — Ce n'est pas d'une partie seulement... Ceci est tout à fait conforme au passage du Traité de la génération des animaux, qui vient d'être cité. § 2. Ils naissent spontanément. Plus haut, dans ce livre, ch. i, §§ 4, 5 et 7, les mêmes théories ont été présentées avec encore plus de développements. — Par la rosée, tombant sur les feuilles. Ceci est une erreur; et si des insectes naissent à la suite de la rosée, c'est que les germes en étaient préalablement déposés sur les feuilles des plantes, où la pluie les fait naître, § 3. C'est au printetnps. L'observation la plus ordinaire nous apprend que c'est surtout au printemps que naissent les insectes. — En hiver. Il eût été bon de citer quelques exemples de ces exceptions dans certaines races d'insectes. — De beaux jours.... vent du sud. C'est alors une sorte de printemps. § 4. D'autres viennent. Ou « se trouvent » ; le texte n'a rien précisé. Il semble bien qu'Aristote entend parler ici des insectes qui naissent spontanément, comme il le dit. Le fait est que tous les insectes naissent d'œufs plus ou moins petits, à la suite d accouplement des parents. Seulement, ces œufs sont si ténus qu'ils échappent aisément à l'observation. — Comme y sont les helminthes. On entend ici par helminthes tous les vers intestinaux ou Entozoaires, qui se divisent d'ailleurs en espèces et en sous-espèces, extrêmement nombreuses. La science moderne a poussé ces distinctions fort loin ; Aristote n'a pu désigner que les classes les plus générales. — De trois espèces. Ces trois grandes classes sont encore celles que reconnaît la science de nos jours, malgré tous les progrès de son analyse. — Ascarides. Le texte dit : Acarides. — Ne produisent rien. C'est une erreur, et toutes les espèces d'helminthes se reproduisent ; seulement, il faut des circonstances et des milieux particuliers, pour que les helminthes se développent dans les animaux, et dans les organes spéciaux où ils peuvent vivre. — L'espèce large et plate. C'est le premier des quatre ordres des Helminthes ou Turbellariés. Il s'agit ici sans doute du Ténia, ou ver solitaire, qui attaque surtout l'homme —. Quelque chose qui ressemble à de la graine de coloquinte.. Ce sont sans doute les articulations détachées du ténia, que l'on appelle encore des Cucurbitains. — Coloquinte. Ou peut-être, Concombre. — C'est un signe....Ceci n'est pas très-clair; et ce n'est guère que sur le cadavre disséqué que le médecin peut reconnaître ce signe. — Les malades atteints de ce ver. Il est évident que c'est de l'homme qu'il s'agit. § 5. Sur le légume. J'ai pris ce terme général faute de mieux; le mot du texte n'est pas non plus très-précis; et les traducteurs n'ont guère fait que le reproduire. Il est possible, d'ailleurs, que les chenilles préfèrent la feuille du chou, parce qu'elle est plus tendre; et alors par « les feuilles vertes », il faudrait surtout entendre les feuilles jeunes. — Un grain de millet. C'est assez exact. — En trois jours. MM. Aubert et Wimmer proposeraient : « En quelques jours » ; et cette variante ne demande que la suppression d'une seule lettre. — Des chrysalides. Cette description des métamorphoses de la chenille et du papillon est exacte dans ses traite généraux. — L'étui se rompt. C'est l'enveloppe qui constitue proprement la chrysalide. — Qu'on appelle papillons. En grec, le papillon s'appelle Ame, sans doute en signe de sa légèreté. § 6. D'abord Tous ces détails sont exacts ; et les observations sont très-justes. § 7. Qui viennent de larves. C'est bien général et bien vague : un peu plus bas, le texte désigne plus particulièrement quelques espèces. — Sont le nom de nymphes. C'est encore le nom spécial qu'a conservé la science moderne. L'état de nymphe diffère de celui de chrysalide, en ce que la Chrysalide est plus dure, tandis que la Nymphe reste à l'état mou, et sans enveloppe. — Après avoir brisé l'étui. C'est une répétition de ce qui a été dit plus haut, au § 5. § 8. Les pénies et les hypères. Ces noms ont été conservés par la science moderne pour quelques espèces ; voir Cuvier, Règne animal, tome V, p. 81. — Des sortes de vagues. Ou, qui Ondulent. La comparaison est toute naturelle, et elle se présente à l'observation la plus superficielle. § 9. Qui a de petites cornes. Même avec ces indications, il est difficile de savoir au juste quel est l'animal dont Aristote entend parler; mais il est évident que ce n'est pas du ver à soie, comme la suite pourrait le faire croire. — Un nécydale. On ne peut pas expliquer précisément ce qu'il faut entendre par ce mot. De sa composition étymologique, on peut inférer qu'il s'agit d'un état d'inertie dans lequel l'animal fait l'effet d'être mort. — Il faut six mois. Ceci ne peut se rapporter au ver à soie, dont les métamorphoses sont beaucoup plus courtes. — Déroulent les cocons. L'idée de dévider les cocons est venue naturellement en Grèce, tout aussi bien qu'en Chine; seulement, les cocons n'étaient pas en Grèce d'une matière aussi belle, ni aussi précieuse. Il ne paraît pas, d'ailleurs, que ces premiers essais de tissage aient été poussés loin. — Pamphile... Platéus. Ces noms ne sont connus que par ce passage; ils le seraient davantage si ces premiers essais étaient devenus une véritable industrie. § 10. Des scarabées. J'ai pris ce mot qui, par sa forme, se rapproche davantage de celle du mot grec, qui d'ailleurs est douteux, et qui varie quelque peu dans les manuscrits. MM. Aubert et Wimmer supposent qu'il s'agit ici des insectes appelés Capricornes. — Des choux... à queue verte. Tout ce passage est altéré ; et les manuscrits ne permettent pas de le restaurer sûrement. MM. Aubert et Wimmer croient qu'il y a ici quelque lacune. § 11. Naissent les taons. Ceci est une erreur; et les taons, si redoutables à certains animaux, ne naissent pas des animalcules qui courent à la surface des eaux ; voir plus haut, liv. I, ch. i, § 14, ce qui est dit aussi de l'origine des taons, qui, dans ce dernier passage, naissent des Εmpis. — Le plus souvent les taons.... C'est cette circonstance sans doute qui aura prêté à l'explication précédente. § 12. Des vers-luisants. Le mot grec est plue précis, et signifie étymologiquement « Qui a le derrière comme une lampe ». — Des Bostryques. Ma traduction, comme la plupart des autres, reproduit ici le mot grec, sans pouvoir y donner un équivalent dans notre langue. § 13. Les empis. Les Empides forment toujours dans la science moderne une classe de mouches ; mais ce n'est pas des Empides que naissent les Ascarides ; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, pp. 604 et 317. D'ailleurs, la longue description que donne Aristote atteste une observation très-attentive, si ce n'est fort eiacte. Il est possible du reste que les Ascarides d'Aristote ne soient pas les Ascarides de la zoologie contemporaine. — Elles-mêmes. J'ai mis Ascarides au féminin, parce qu'en grec ce mot a aussi cette forme grammaticale. — Blanche.. .noir... couleur de sang. Il faut qu'Aris-tote attribue tous ces changements de couleur à la présence des animalcules dans l'eau; autrement, ces modifications de l'eau n'auraient pas cette espèce de régularité qu'il y signale. — L'empis est posée... On ne sait pas à quel animalcule se rapporte précisément cette description minutieuse ; mais il y a un insecte, le Chironomus, dont les larves sont en effet de couleur rouge ; il n'est pas probable qu'il soit question ici de cet insecte. — Le soleil, ou le vent. La même idée est répétée, dans ce qui suit; c'est au vent, ou à la chaleur du soleil, qu'Aristote attribue le mouvement que reçoivent les insectes. Cette observation n'est peut-être pas fausse ; la chaleur développe l'animal et lui donne des forces qu'il n'aurait pas sans elle; s'il n'est pas fort, le vent, l'aide à prendre son premier vol. § 14. Toutes les larves... Répétition de ce qui précède. — Comme à Mégare. MM. Auber et Wimmer suspectent avec raison ce texte ; et ils proposent, pour le rectifier, diverses variantes, que d'ailleurs les manuscrits ne donnent pas. La plus probable semble être celle qui ferait allusion aux eaux ménagères; le mot à substituer à celui de Mégare s'en éloignerait assez peu, pour qu'en effet l'erreur fût facile à un copiste ignorant. — Dans les sillons des champs. Le texte est obscur, et signifie seulement : « Dans les travaux ». Le texte est sans doute encore altéré. — L'humidité y est moins grande. Ici aussi le texte doit être corrompu ; car c'est précisément en automne que l'humidité semble la plus grande. Les manuscrits ne donnent pas de variantes, § 15. Les tiques. L'identification n'est pas très-sûre; mais il s'agit de parasites du bétail en général. — Des herbages. J'ai pris le terme le plus étendu; peut-être le mot du texte signifie-t-il une herbe particulière. — Les scarabées dorés. Ils sont répandus dans nos climats tout aussi bien qu'en Grèce. Le mot du texte peut signifier aussi le Hanneton ; et alors ce serait de sa larve, ou ver blanc, qu'il s'agirait dans ce passage. — Les canthares. Il paraît bien que cet insecte doit être l'Ateuchus pi-lulaire de la zoologie moderne; voir la Zoologie descriptive de M. Clausv p. 640. Le fait décrit par Aristote est, d'ailleurs, fort exact. — Des animaux ailés. L'expression est bien vague. § 16. Les mouches. Le terme du texte est aussi général; et il y a bien des espèces de mouches. — Séparée du reste du fumier. Ceci veut dire sans doute que les mouches se trouvent surtout dans la partie du fumier qui est la plus corrompue. — S'appliquent-ils. Le mot du texte est plus fort et signifie littéralement « ils combattent ». — Est alors bien préparée. C'est-à-dire probablement, que, quand les mouches sortent du fumier, c'est qu'il est à point pour être répandu sur la terre. Tout ce passage est rempli d'obscurités; et MM. Aubert et Wimmer le déclarent incompréhensible. — Le vent... le soleil. Voir plus hautt § 14. § 17. Les taons. La traduction n'est pas très-sûre. — Les mordelles. Même remarque; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 634. — Les cantharides. Élien, Histoire des animaux, liv. IX, ch. xxxix, reproduit ce passage d'Aristote. Dans nos climats, les cantharides se trouvent surtout sur les frênes. — Les cônôpes. Ici encore, j'ai conservé le mot même du texte, parce qu'il serait impossible de l'identifier exactement. — Car il y a des animaux... A partir de ces mots jusqu'à la fin du § 20, MM. Aubert et Wimmer mettent tout ce passage entre crochets, sans doute comme apocryphe. Il est certain que ce passage contient bien des faite accumulés sans ordre et fort disparates entre eux. — Jusque dans les substances... Cette observation est d'ailleurs fort exacte. § 18. Dans la vieille neige. En d'autres termes : la neige qui séjourne depuis longtemps eur la terre. — En Médie. C'est une indication par trop vague. — Où l'on cuit la pierre de cuivre. Ce sont des pyrites cuivreuses qu'on fait brûler, pour en extraire le cuivre qui y est contenu en parcelles. — On voit des animaux jusque dans le feu. Je ne sais pas si cette observation est bien juste; et tout porte à croire qu'elle est fausse. § 19. La salamandre. Cette fable sur la salamandre est sans doute postérieure au temps d'Aristote, et la mention qui en est faite ici indique bien que ce passage est apocryphe. Cette salamandre fabuleuse n'a rien à faire avec l'amphibie qui, dans la zoologie moderne, porte encore ce nom. Plus haut, liv. I, ch. vi. § 16, Aristote donne à l'éphémère quatre pieds et quatre ailes. § 20. De fils d'araignée. Ce sont des cocons, plus ou moins développés. — Voilà comment naissent tous ces insectes. Ce résumé ne semble pas être ici très-bien à "sa place, d'autant plus qu'il y a un résumé analogue quelques lignes plus bas, § 23. § 21. Ichneumons. La science moderne a conservé ce nom; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 657. — Tuent les petites araignées. C'est sans doute pour en faire leur nourriture. — A des tombeaux. On ne comprend pas bien que ces animaux puissent faire un choix de ce genre. § 22. Dans la plupart... A partir de ces mots jusqu'à la fin du chapitre, tout ce passage paraît apocryphe à MM. Aubert et Wimmer. Bien des détails contenus dans ce paragraphe rendent cette conjecture fort probable, et surtout ce qui concerne les crises des maladies, dont il est ici fait mention sans aucun motif. — Qui ont la forme d'œufs. C'est la traduction exacte ; mais le sens reste obscur. On pourrait supposer qu'il s'agit d'insectes, sortant d'abord d'œufs pondus par des parents; maie il ne paraît pas qu'Aristote ait attribue aux insectes ce mode de génération, malgré ce qui suit. Voir plus haut, dans ce livre, ch. i, § 7. — Quant à eux... Toute la fin de ce paragraphe me semble tout à fait corrompue, et les manuscrits n'offrent point de variantes qui puissent l'améliorer. — Aux crises dans les maladies. Cette assertion, fort inexacte, n'est pas du tout ici à sa place. § 23. Voilà donc... Ce résumé est tout à fait dans les habitudes aristotéliques. MM. Aubert et Wimmer regardent ce paragraphe comme apocryphe, aussi bien que tout ce qui précède. Cette conjecture ne paraît pas également acceptable.
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Des abeilles ; systèmes divers sur la manière dont elles se reproduisent ; trois explications ; rôle des bourdons ; deux espèces de rois, ou chefs des abeilles ; les prétendues mères-abeilles ; accouplement des abeilles et des bourdons ; lieux de la ruche où naissent les abeilles ; lieux particuliers pour les rois, au nombre de six ou sept ; aiguillon des abeilles ; les bourdons n'en ont pas; ou du moins, s'ils en ont, ils ne s'en serrent pas. |
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1
Περὶ δὲ τὴν γένεσιν τὴν τῶν μελιττῶν οὐ τὸν αὐτὸν τρόπον πάντες
ὑπολαμβάνουσιν. Οἱ μὲν γάρ φασιν οὐ τίκτειν οὐδ´ ὀχεύεσθαι τὰς
μελίττας, ἀλλὰ φέρειν τὸν γόνον, καὶ φέρειν οἱ μὲν ἀπὸ τοῦ ἄνθους
τοῦ καλλύντρου, οἱ δ´ ἀπὸ τοῦ ἄνθους τοῦ καλάμου, ἄλλοι δ´ ἀπὸ τοῦ
ἄνθους τῆς ἐλαίας· καὶ σημεῖον λέγουσιν ὅτι, ἂν ἐλαιῶν φορὰ γένηται,
τότε καὶ ἑσμοὶ ἀφίενται πλεῖστοι. Οἱ δέ φασι τὸν μὲν τῶν κηφήνων
γόνον αὐτὰς φέρειν ἀπό τινος ὕλης τῶν προειρημένων, τὸν δὲ τῶν
μελιττῶν τίκτειν τοὺς ἡγεμόνας. 2 Τῶν δ´ ἡγεμόνων ἐστὶ γένη δύο, ὁ μὲν
βελτίων πυρρός, ὁ δ´ ἕτερος μέλας καὶ ποικιλώτερος, τὸ δὲ μέγεθος
διπλάσιος τῆς χρηστῆς μελίττης· τὸ δὲ κάτω τοῦ διαζώματος ἔχουσιν
ἡμιόλιον μάλιστα τῷ μήκει, καὶ καλοῦνται ὑπό τινων μητέρες ὡς
γεννῶντες. Σημεῖον δὲ λέγουσιν ὅτι ὁ μὲν τῶν κηφήνων ἐγγίνεται γόνος
κἂν μὴ ἐνῇ ἡγεμών, ὁ δὲ τῶν μελιττῶν οὐκ ἐγγίνεται. Οἱ δέ φασιν
ὀχεύεσθαι, καὶ εἶναι ἄρρενας μὲν τοὺς κηφῆνας, θηλείας δὲ τὰς
μελίττας.
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1 La génération des abeilles n'est pas expliquée de la même manière par tout le monde. Les uns prétendent que l'abeille ne conçoit pas et ne s'accouple pas, mais qu'elle porte eu elle sa semence, et qu'elle la prend, soit sur la fleur du Kallyntre, selon les uns, soit sur la fleur du roseau, selon d'autres, soit même sur la fleur de l'olivier, selon d'autres encore. En preuve de cette dernière hypothèse, on fait remarquer que les essaims d'abeilles sont d'autant plus nombreux que les oliviers portent davantage de fleurs. D'autres, soutiennent que les abeilles recueillent la semence des bourdons, sur une des matières qu'on vient de nommer, et que cette semence produit les chefs des abeilles. 2 Ces chefs sont de deux sortes : l'un qui est le principal est roux ; l'autre est noir et plus bariolé. Celui-là est le. double de la grosseur de l'abeille ouvrière.La partie de leur corps au-dessous du corselet est à peu près une fois et demie la longueur du reste. On les appelle quelquefois les mères, parce qu'on croit qu'elles produisent. Ce qui le prouve, à ce qu'on dit, c'est qu'il peut y avoir génération de bourdons, sans qu'il y ait de chefs et qu'il n'y a pas de génération d'abeilles. On prétend aussi qu'il y a un accouplement, les bourdons étant les mâles, et les abeilles étant les femelles. [554a] 3 Les autres abeilles naissent dans les alvéoles du gâteau de cire ; les chefs naissent en bas sous ce gâteau, séparément, suspendus à ce gâteau, au nombre de six ou sept, et dans une position toute contraire à celles des autres abeilles. Les abeilles ont un aiguillon ; les bourdons n'en ont pas. Les rois et les chefs ont bien un aiguillon aussi ; mais ils ne piquent pas avec cette arme; et c'est là ce qui a donné quelquefois à croire qu'en effet ils n'ont pas du tout d'aiguillon. |
§ 1. La génération des abeilles. On voit que l'Antiquité avait pour le travail des abeilles la même curiosité que nous; et qu'elle cherchait à s'expliquer tout ce qui peut concerner cet insecte si remarquable et si utile. Depuis Réaumur, on sait quelle est exactement la génération des abeilles : dans une ruche de 20,000 abeilles ouvrières, il y a de 6 à 800 mâles, appelée bourdons ou faux-bourdons. Il n'y a qu'une femelle, que les Anciens ont appelée Roi, et que nous appelons plus exactement Reine. Ainsi, les systèmes divers dont parle ici Aristote sont tous faux, bien que le dernier de ceux qu'il décrit le soit un peu moins que les autres. — Kallyntre. On ne sait pas au juste ce qu'est cette plante. — La semence des bourdons. Ce sont les bourdons qui fécondent les femelles, mais par un accouplement et non de la manière qui est indiquée dans ce paragraphe. Du reste, le rôle réel des bourdons est exposé dans le paragraphe suivant, à la fin. § 2. Ces chefs sont de deux sortes. Il ne semble pas que ceci soit exact; et toutes les reines, « tous les chefs » se ressemblent. — L'abeille-ouvrière. Le texte dit littéralement : « l'abeille utile ». — Les mères. Ceci est une erreur; et il n'y a que la reine qui produise. — Sans qu'il y ait de chefs. Même remarque. — Les bourdons étant les mâles. Voilà la vérité qu'a constatée la science moderne, et qu'il n'est plus permis de discuter, comme le faisait l'Antiquité. § 3. Les autres abeilles... Les détails contenus dans ce paragraphe sont en général exacts. Les cellules royales, en assez petit nombre et de lorme spéciale, pendent « en forme de stalactites sur le bord des gâteaux » ; voir Cuvier, Règne animal, tome V, p. 364. — Au nombre de six ou sept. Il paraît qu'en réalité le nombre varie de 2 à 40. — Dans une position toute contraire. C'est aussi ce que remarque Cuvier, ou plutôt Latreille, loc. cit. — Les abeilles ont un aiguillon... Ces détails sont exacte et sont confirmés par la science moderne.
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Des abeilles ; quatre espèces d'abeilles ; le bourdon est la plus grosse ; les rois des abeilles, au nombre de six ou sept par ruche ; influence de la température sur la production du miel ; travail des abeilles ; la cire vient des fleurs ; le miel vient de la rosée ; preuves à l'appui de cette explication ; nature du miel ; ses grandes différences de goût et de consistance ; larve des abeilles ; production des rois de la ruche ; les excréments de l'abeille; durée de l'existence de l'abeille; abeilles singulières du Pont, du Thermodon, et d'Amisos. |
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1 Εἰσὶ δὲ γένη τῶν μελιττῶν, ἡ μὲν ἀρίστη μικρὰ καὶ στρογγύλη καὶ ποικίλη, ἄλλη δὲ μακρά, ὁμοία τῇ ἀνθρήνῃ, τρίτος δ´ ὁ φὼρ καλούμενος (οὗτος δ´ ἐστὶ μέλας καὶ πλατυγάστωρ), τέταρτος δ´ ὁ κηφήν, μεγέθει μὲν μέγιστος ἁπάντων, ἄκεντρος δὲ καὶ νωθρός· διὸ καὶ πλέκουσί τινες περὶ τὰ σμήνη ὥστε τὰς μὲν μελίττας εἰσδύεσθαι, τοὺς δὲ κηφῆνας μὴ διὰ τὸ εἶναι αὐτοὺς μείζους. 2 Ἡγεμόνων δὲ γένη δύο ἐστίν, ὥσπερ εἴρηται καὶ πρότερον. Εἰσὶ δὲ πλείους ἐν ἑκάστῳ σμήνει ἡγεμόνες, καὶ οὐχ εἷς μόνος· ἀπόλλυται δὲ τὸ σμῆνος, ἄν τε ἡγεμόνες μὴ ἱκανοὶ ἐνῶσιν (οὐχ οὕτω διὰ τὸ ἄναρχοι εἶναι, ἀλλ´ ὡς φασίν, ὅτι συμβάλλονται εἰς τὴν γένεσιν τὴν τῶν μελιττῶν) ἄν τε πολλοὶ ὦσιν οἱ ἡγεμόνες· διασπῶσι γάρ. 3 Ὅταν μὲν οὖν ἔαρ ὄψιον γένηται, καὶ ὅταν αὐχμοὶ καὶ ἐρυσίβη, ἐλάττων γίνεται ὁ γόνος· ἀλλ´ αὐχμοῦ μὲν ὄντος μέλι ἐργάζονται μᾶλλον, ἐπομβρίας δὲ γόνον, διὸ καὶ ἅμα συμβαίνει ἐλαιῶν φορὰ καὶ ἐσμῶν. 4 Ἐργάζονται δὲ πρῶτον μὲν τὸ κηρίον, εἶτα τὸν γόνον ἐναφιᾶσιν, ὡς μὲν ἔνιοι λέγουσιν, ἐκ τοῦ στόματος, ὅσοι φέρειν φασὶν ἄλλοθεν, εἶθ´ οὕτω τὸ μέλι τροφὴν τὴν μὲν τοῦ θέρους τὴν δὲ τοῦ μετοπώρου· ἄμεινον δ´ ἐστὶ τὸ μετοπωρινὸν μέλι. Γίνεται δὲ κηρίον μὲν ἐξ ἀνθέων, κήρωσιν δὲ φέρουσιν ἀπὸ τοῦ δακρύου τῶν δένδρων, μέλι δὲ τὸ πῖπτον ἐκ τοῦ ἀέρος, καὶ μάλιστα ἐν ταῖς τῶν ἄστρων ἐπιτολαῖς, καὶ ὅταν κατασκήψῃ ἡ ἶρις· 5 ὅλως δ´ οὐ γίνεται μέλι πρὸ Πλειάδος ἐπιτολῆς. Τὸ μὲν οὖν κηρίον ποιεῖ, ὥσπερ εἴρηται, ἐκ τῶν ἀνθέων· τὸ δὲ μέλι ὅτι οὐ ποιεῖ, ἀλλὰ φέρει τὸ πῖπτον, σημεῖον· [554b] ἐν μιᾷ γὰρ ἢ δυσὶν ἡμέραις πλήρη εὑρίσκουσι τὰ σμήνη οἱ μελιττουργοὶ μέλιτος. Ἔτι δὲ τοῦ μετοπώρου ἄνθη μὲν γίνεται, μέλι δ´ οὔ, ὅταν ἀφαιρεθῇ. Ἀφῃρημένου οὖν ἤδη τοῦ γενομένου μέλιτος, καὶ τροφῆς ἢ οὐκ ἐνούσης ἔτι ἢ σπανίας, ἐνεγίνετο ἄν, εἴπερ ἐποίουν ἐκ τῶν ἀνθέων. 6 Συνίσταται δὲ τὸ μέλι πεττόμενον· ἐξ ἀρχῆς γὰρ οἷον ὕδωρ γίνεται, καὶ ἐφ´ ἡμέρας μέν τινας ὑγρόν ἐστι (διὸ κἂν ἀφαιρεθῇ ἐν ταύταις ταῖς ἡμέραις, οὐκ ἔχει πάχος), ἐν εἴκοσι δὲ μάλιστα συνίσταται. 7 Δῆλον δ´ ἐστὶν εὐθέως τὸ ἀπὸ τοῦ χυμοῦ· διαφέρει γὰρ τῇ γλυκύτητι καὶ τῷ πάχει. Φέρει δ´ ἀπὸ πάντων ἡ μέλιττα ὅσα ἐν κάλυκι ἀνθεῖ, καὶ ἀπὸ τῶν ἄλλων δ´ ὅσα ἂν γλυκύτητα ἔχῃ, οὐδένα βλάπτουσα καρπόν· τοὺς δὲ χυμοὺς τούτων τῷ ὁμοίῳ τῇ γλώττῃ ἀναλαμβάνουσα κομίζει. Βλίττεται δὲ τὰ σμήνη, ὅταν ἐρινεὸν σῦκον φανῇ· σχάδονας δ´ ἀρίστας ποιοῦσιν, ὅταν μέλι ἐργάζωνται. Φέρει δὲ κηρὸν μὲν καὶ ἐριθάκην περὶ τοῖς σκέλεσι, τὸ δὲ μέλι ἐμεῖ εἰς τὸν κύτταρον. Τὸν δὲ γόνον ὅταν ἀφῇ, ἐπῳάζει ὥσπερ ὄρνις. 8 Ἐν δὲ τῷ κηρίῳ τὸ σκωλήκιον μικρὸν μὲν ὂν κεῖται πλάγιον, ὕστερον δ´ ἀνίσταται αὐτὸ ὑφ´ ἑαυτοῦ καὶ τρέφεται, πρὸς δὲ τῷ κηρίῳ ἔχεται ὥστε καὶ ἀντειλῆφθαι. Ὁ δὲ γόνος ἐστὶ τῶν μελιττῶν καὶ τῶν κηφήνων λευκός, ἐξ οὗ τὰ σκωλήκια γίνεται· αὐξανόμενα δὲ γίνονται μέλιτται καὶ κηφῆνες. 9 Ὁ δὲ τῶν βασιλέων γόνος τὴν χρόαν γίνεται ὑπόπυρρος, τὴν δὲ λεπτότητά ἐστιν οἷον μέλι παχύ· τὸν δ´ ὄγκον εὐθέως ἔχει παραπλήσιον τῷ γινομένῳ ἐξ αὐτοῦ. Σκώληξ δ´ οὐ γίνεται πρότερον ἐκ τούτου, ἀλλ´ εὐθέως ἡ μέλιττα, ὡς φασίν. Ὅταν δὲ τέκῃ ἐν τῷ κηρίῳ, μέλι ἐκ τοῦ ἀπαντικρὺ γίνεται. Φύει δ´ ἡ σχάδων πόδας καὶ πτερά, ὅταν καταλειφθῇ· ὅταν δὲ λάβῃ τέλος, τὸν ὑμένα περιρρήξας´ ἐκπέταται. [555a] 10 Κόπρον δὲ προΐεται, ἕως ἂν ᾖ σκωλήκιον, ὕστερον δ´ οὐκέτι, πλὴν ἐὰν μὴ ἐξέλθῃ, ὥσπερ ἐλέχθη πρότερον. Ἐὰν δέ τις ἀφέλῃ τὰς κεφαλὰς τῆς σχάδονος πρὶν πτερὰ ἔχειν, ἐξεσθίουσιν αὐταὶ αἱ μέλιτται· καὶ κηφῆνος πτερὸν ἂν ἀποκνίσας ἀφῇ τις, τῶν λοιπῶν αὐταὶ τὰ πτερὰ ἀπεσθίουσιν.
11 Βίος δὲ τῶν μελιττῶν ἔτη
ἕξ· ἔνιαι δ´ ἑπτὰ ζῶσιν. Σμῆνος δ´ ἂν διαμείνῃ ἔτη ἐννέα ἢ δέκα, εὖ
δοκεῖ διαγεγενῆσθαι.
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1 Parmi les différentes espèces d'abeilles, la meilleure est celle-qui est petite, arrondie et bariolée. Une autre espèce est longue et se rapproche du frelon. Une troisième espèce qu'on appelle du nom de Voleuse, est noire, et a le ventre très large. Enfin, une quatrième espèce, c'est le bourdon, la plus grande de toutes les espèces, dépourvue d'aiguillon, et ne travaillant pas. Aussi, en vue de leur grosseur, on arrange l'entrée de la ruche, où sont les essaims, de façon que les abeilles peuvent y entrer, et que les bourdons ne le peuvent pas, parce qu'ils sont trop gros. 2 Il y a deux sortes de chefs, ainsi que nous l'avons déjà dit. Il y a plusieurs chefs, et non point un seul dans chaque ruche* Si les chefs ne sont pas en nombre suffisant, la ruche périt; ce n'est pas parce qu'alors la ruche est sans chef qui la gouverne; mais c'est, à ce qu'on dit, parce qu'ils concourent à la production des abeilles. La ruche périt encore si les chefs sont trop nombreux, parce qu'alors ils se divisent. 3 Si le printemps est tardif, si les chaleurs sont trop fortes et l'aridité trop grande, la production est moindre; quand il fait sec, elles donnent plus de miel; et plus de couvains, dans les temps pluvieux. C'est pour cela que la production des oliviers et celle des essaims coïncident. 4 Les abeilles commencent par faire le gâteau de cire; ensuite, elles répandent dessus la semence, en la tirant de leur bouche, comme le disent ceux qui prétendent qu'elles apportent cette semence du dehors ; et elles répandent enfin le miel, qui doit les nourrir, soit pendant l'été, soit pendant l'automne. C'est le miel de l'automne qui est le meilleur. La cire vient des fleurs; et les abeilles recueillent la matière cireuse des larmes qui s'écoulent des arbres» Elles recueillent le miel qui tombe de l'air, surtout au moment du lever des constellations, et quand l'arc-en-ciel s'étend sur la terre. 5 En général, il ne se produit pas de miel avant le lever de la Pléiade. L'abeille fait donc la cire, en la prenant sur les fleurs, comme on vient de le dire; mais elle ne fait pas le miel; elle ne fait que l'apporter, quand il tombe. La preuve, [554b] c'est que les cultivateurs occupés de la récolte du miel trouvent les ruches pleines en un ou deux jours. Une autre preuve encore, c'est que, bien qu'il y ait des fleurs en automne, l'abeille ne fait plus de miel, après celui qu'on lui a retiré. Cependant, quand le miel leur a été une fois ôté, et qu'elles n'ont plus de nourriture, ou qu'une nourriture très-rare, elles feraient encore du miel, si elles le tiraient des fleurs réellement. 6 Le miel s'épaissit en se mûrissant; car tout d'abord, il a la liquidité de l'eau ; et il demeure liquide pendant les premiers jours. Si dans ces jours-là, on l'ôte de la ruche, il ne prend pas plus d'épaisseur; il faut vingt jours au moins pour qu'il arrive à toute sa consistance. 7 C'est surtout au goût qu'on peut en juger; car le miel offre alors de grandes différences de douceur et de consistance. L'abeille l'apporte de toutes les fleurs à calice, et de toutes les plantes dont le suc est doux, sans, d'ailleurs, nuire au fruit en quoi que ce soit. C'est par un organe qui tient lieu de langue qu'elle recueille et rapporte tous ces sucs. On récolte les ruches à l'époque de l'année où paraît la figue sauvage. Les meilleurs essaims sont ceux qui se forment quand les abeilles font leur miel. L'abeille apporte la cire et l'Érithaque sur ses pattes, et elle répand le miel avec sa bouche sur les alvéoles. Quand elle a pondu sa semence, elle la couve, comme le fait un oiseau. 8 La larve de l'abeille, d'abord très-petite, est couchée en travers dans l'alvéole; ensuite, elle se relève toute seule sur elle-même ; elle mange ; et elle s'attache à l'alvéole, avec laquelle elle ne fait qu'un. La semence des abeilles et celle des bourdons d'où les larves doivent sortir, est blanche ; et ces larves, en grossissant, deviennent abeilles et bourdons. 9 La semence d'où sortent les rois est légèrement rousse ; et sa consistance est à peu près celle du miel épaissi. Elle a immédiatement la dimension de ce qui va en sortir. Ce n'est pas d'abord une simple larve qui en provient; mais, comme on l'assure, c'est une abeille toute formée, dès le premier moment. Quand l'abeille l'a déposée dans le gâteau de cire, il y a du miel vis-à-vis. L'embryon pousse des pieds et des ailes pendant qu'il est enfermé ; mais quand il est entièrement formé, il rompt la membrane, et la quitte en s'en-volant. [555a] 10 Tant que l'abeille est à l'état de larve, elle rejette des excréments; plus tard, elle n'en rend plus, si ce n'est quand elle est sortie de l'enveloppe, comme on l'a déjà dit. Si l'on enlève la tête d'un embryon, avant qu'il n'ait des ailes, les abeilles se mettent à le manger; et si Ton jette dans la ruche un bourdon auquel on a ôté les ailes, les abeilles dévorent les ailes des autres bourdons, de leur propre mouvement. 11 L'abeille ne vit en général que six ans ; quelques-unes vont jusqu'à sept. Quand une ruche peut durer neuf ou dix ans, on trouve que c'est un heureux succès- Dans les pays du Pont-Euxin, il y a une espèce d'abeilles toutes blanches, qui donnent du miel deux fois par mois. A Thémiscyre sur les bords du Thermodon, les abeilles font les gâteaux de cire dans la terre, tout comme dans les ruches ; le gâteau n'a pas beaucoup de cire ; il y en a peu, et le miel est épais. Le gâteau est lisse et toul uni. Ce n'est pas en toute saison que ces abeilles travaillent; c'est seulement en hiver, parce qu'il y a beaucoup de lierre dans ces contrées; il n'y fleurit qu'à cette époque de l'année ; et c'est du lierre que les abeilles tirent leur miel.12 A Amisos, on apporte, de la partie haute du pays, un miel blanc et très-compact, que les abeilles font, sans gâteau de cire, sur les arbres. Il y en a aussi de pareil dans d'autres pays du Pont. Il y a encore des abeilles qui font des gâteaux de cire triples dans le sol. Les alvéoles ont du miel; mais elles n'ont jamais de larves. Du reste, tous les gâteaux de cire de la contrée ne sont pas faits ainsi ; et toutes les abeilles du pays n'en fabriquent pas de pareils. |
§ 1. Parmi les différentes espèces. Au lieu des trois espèces qu'indique ici Aristote, la science moderne n'en reconnaît guère que deux : les abeilles solitaires et les abeilles qui vivent en société. — Petite, arrondie et bariolée. C'est l'abeille ordinaire. - Se rapproche du frelon. C'est sans doute l'abeille solitaire. — Voleuse. On suppose qu'il s'agit ici d'abeilles venues de ruches étrangères, et qui, dans les luttes qu'elles ont eu à soutenir, ont perdu quelque chose de leur organisation primitive. — Est noire et a le ventre très-large. Peut-être est-ce une espèce particulière au climat de la Grèce. — C'est le bourdon. Ou plutôt le faux-bourdon, qui compose la partie mâle de la ruche. § 2. Deux sortes de chefs. Il ne semble pas que cette observation soit exacte , à moins qu Àristote ne veuille distinguer la reine et les bourdons. — Nous l'avons déjà dit. Plus haut, ch. xviii, § 2. — Ils concourent à la production des abeilles. En fécondant la reine, qui produit les abeilles ouvrières; voir plus haut, ch. xvm, § 2. — À ce qu'on dit. L'expression est bien vague ; et il eût été à propos de savoir plus précisément qui a dit cela. Il s'agit peut-être simplement de l'opinion vulgaire. § 3, Si le printemps est tardif... Les mêmes détails se retrouvent plus loin, liv. IX, ch. xxvn, § 47. Le chapitre xxvii du liv. IX donne une étude plus complète encore que celle-ci sur les abeilles. C'est peut-être un double emploi et une répétition. — La production des oliviers et celle des essaims. Voir au chapitre précédent, § 1. § 4. Comme le disent... Voir plus haut le début du chapitre précédent. — Du dehors. C'est-à-dire, d'après le chapitre précédent, sur les fleurs. Ceci, d'ailleurs, est inexact, puisque c'est la reine qui pond les œufs après qu'elle a été fécondée par les bourdons. — La cire vient des fleurs. Aujourd'hui, il est constaté que la cire est sécrétée par certains organes particuliers de l'abeille ; elle ne la tire pas toute faite du dehors, comme Aristote le dit ici. — Qui s'écoulent des arbres. Ceci n'est pas exact pour la cire proprement dite ; mais ce paraît l'être pour la propolis, que les abeilles emploient à consolider les murailles des alvéoles. — Du lever des constellations.. C'est là une légende populaire qui n'a pas de fondement, pas plus que celle qui croit que le miel tombe de l'air. Le miel est recueilli par les abeilles sur les fleurs, d'où elles le transportent dans les alvéoles. U est bien possible, d'ailleurs, qu'elles y ajoutent une élaboration particulière. — L'arc-en-ciel. On a supposé qu'il pouvait plutôt s'agir ici de Sirius plutôt que de l'iris. Cette différence importe assez peu. § 5. Avant le lever de la Pléiade. Ceci n'est pas impossible ; car le lever de la Pléiade sur l'horizon de la Grèce peut très-bien coïncider avec l'épanouissement des fleurs, sur lesquelles les abeilles doivent recueillir le miel. — Comme on vient de le dire. Ce qui est dit ici n'est pas tout à fait conforme à ce qui vient d'être dit dans le paragraphe précédent. — Quand il tombe. Voir le paragraphe précédent. — La preuve. On peut trouver que cette preuve est bien insuffisante. — Une autre preuve encore. Cette seconde preuve n'est pas plus forte que l'autre ; il est certain qu'en automne les fleurs n'ont plus toutes les qualités qu'elles ont au printemps. § 6. En se mûrissant C'est, à ce qu'il semble, la meilleure traduction du mot grec, qui peut exprimer aussi l'idée de cuisson. — Il faut vingt jours. Ceci doit dépendre beaucoup du climat et de la température. Il ne peut pas y avoir de règle générale. § 7. C'est surtout au goût... C'est la leçon ordinaire. M. Pikkolos en a proposé une autre, qui est fort ingénieuse et qui consiste dans le changement d'une seule lettre : " On apprécie surtout le miel qui vient du thym, » MM. Aubert et Wimmer ont accepté cette leçon. — L'apporte de toutes les fleurs à calice. Ceci est en contradiction avec le § 4, où il est dit que le miel tombe de l'air. — Sans d'ailleurs nuire au fruit. Cette remarque, fort neuve au temps d'Aristote, est délicate et vraie. — Un organe qui tient lieu de langue. Ceci encore est très-exact. — On récolte les ruches. Ceci ne tient pas assez à ce qui précède. — A l'époque de l'année. On conjecture que cette époque correspond au mois de juin. — L'Érithaque. J'ai conservé le mot grec, parce que le sens n'en est pas très-sûr. On suppose que l'érithaque est la poudre végétale dont les ouvrière! se nourrissent. — Quand elle a pondu. Il s'agit de la reine. — Sa semence. Ou, Son couvain. § 8. La larve. Ou, Le petit ver. Ces détails sont exacts. — Avec laquelle elle ne fait qu'un. C'est le sens qui semble le plus probable; mais le texte n'est pas assez clair; et les interprétations peuvent être diverses. — La semence des abeilles. Ou, Le couvain des abeilles; en d'autres termes, ce sont les œufs que pond la reine. — Abeilles et bourdons. Ce détail n'est peut-être pas exact. § 9. La semence d'où sortent les rois. C'est le couvain particulier d'où sort la reine. — Du Miel épaissi. Voir plus haut, § 6. — Une simple larve. Ou, Un simple ver. — Toute formée. J'ai ajouté ces mots pour rendre toute la force du mot grec. Tout ce passage, d'ailleurs, semble suspect à MM. Aubert et Wimmer, qui supposent quelque addition venue postérieurement d'une main étrangère. — L'embryon. Ou, Le petit ver contenu dans l'œuf. § 10. Si ce n'est quand elle est sortie de l'enveloppe. J'ai adopté en partie la leçon proposée et adoptée par MM. Aubert et Wimmer. La leçon ordinaire contient une négation qui rend ce passage à peu près inintelligible. — Comme on l'a déjà dit. Plus haut, ch. xvii, § 7. — Les abeilles se mettent à le manger Il ne paraît pas que ces détails soient exacts. Ce sont peut-être là des faite particuliers' qui ont pu se produire et être bien observés, mais qui ne sont pas ordinaires, § 11. Six ans. Les détails donnés ici ne sont pas non plus très-exacts. Les ouvrières ne vivent qu'un an, et les reines en vivent tout au plus quatre ou cinq. C'est là, du reste, un fait très-facile a observer, et l'erreur ne se comprend guère, à moins qu'en Grèce certaines espèces d'abeilles ne vivent plus longtemps que dans nos climats. Ce qui est dit un peu plus bas des abeilles du Pont-Éuxin semble prouver qu'il y avait des espèces fort différentes les unes des autres. — Quand une ruche peut durer neuf ou dix ans. Il aurait fallu ici une explication plus complète pour montrer comment la ruche peut durer si longtemps, et comment elle ne dure pas encore davantage. — Qu donnent du miel deux fois par mois. Rien ne confirme cette observation, ni les observations suivantes. MM. Aubert et Wimmer conjecturent que ce sont des récits de marchands et de voyageurs qui ont donné naissance à ces fables, sur les animaux de contrées alors très-peu connues, et qui le sont encore fort mal aujourd'hui. — Thémiscyre ... Thermodon. C'est le pays des Amazones. Le Thermodon est aujourd'hui appelé Termeh; c'est un petit fleuve qui se jette dans la mer Noire. Thémiscyre était située à l'embouchure d'un autre petit fleuve appelé l'lris. Du reste, tous ces renseignements ont une étendue et une précision qui peuvent faire penser qu'ils ne sont pas absolument imaginaires. § 12. Des gâteaux de cire triples dans le sol. On ne comprend pas bien ce que peuvent être ces gâteaux de cire. Triples, de quoi ? C'est ce que le texte ne dit pas, et les manuscrite ne donnent pas de variantes. — N'en fabriquent pas de pareils. Ce sont donc des faits particuliers, qui peuvent n'être pas tout à fait faux, mais qu'il faudrait vérifier sur place. |
Des frelons et des guêpes; leurs gâteaux de cire; lieux où ils les placent ; ces gâteaux sont hexagones comme ceux des abeilles ; nature particulière de ces gâteaux ; dépôts successifs de la semence ; excréments des larves ; gouttelette de miel déposée, en face de la semence, sur la paroi de l'alvéole ; développement des petits frelons. |
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1 Αἱ δ´ ἀνθρῆναι καὶ οἱ σφῆκες ποιοῦσι κηρία τῷ γόνῳ, ὅταν μὲν μὴ ἔχωσιν ἡγεμόνα ἀλλ´ ἀποπλανηθῶσι καὶ μὴ εὑρίσκωσιν, αἱ μὲν ἀνθρῆναι ἐπὶ μετεώρου τινός, οἱ δὲ σφῆκες ἐν τρώγλαις, ὅταν δ´ ἔχωσιν ἡγεμόνα, ὑπὸ γῆν. 2 Ἑξάγωνα μὲν οὖν πάντα ἐστὶ τὰ κηρία αὐτῶν, ὥσπερ καὶ τὰ τῶν μελιττῶν, σύγκειται δ´ οὐκ ἐκ κηροῦ ἀλλ´ ἐκ φλοιώδους καὶ ἀραχνιώδους ὕλης τὸ κηρίον· γλαφυρώτερον δὲ πολλῷ τὸ τῶν ἀνθρηνῶν ἐστὶν ἢ τὸ τῶν σφηκῶν κηρίον. Ἐναφιᾶσι δὲ γόνον, ὥσπερ αἱ μέλιτται, ὅσον σταλαγμὸν εἰς τὸ πλάγιον τοῦ κυττάρου, καὶ ἔχεται πρὸς τῷ τοίχῳ. [555b] 3 Οὐχ ἅμα δὲ πᾶσι τοῖς κυττάροις ἔνεστι γόνος, ἀλλ´ ἐνίοις μὲν ἤδη μεγάλα ἔνεστιν ὥστε καὶ πέτεσθαι, ἐνίοις δὲ νύμφαι, ἐν τοῖς δὲ σκώληκες ἔτι. Κόπρος δὲ μόνον περὶ τοῖς σκώληξιν, ὥσπερ καὶ ταῖς μελίτταις. Καὶ ἔστ´ ἂν νύμφαι ὦσιν, ἀκινητίζουσι καὶ ἐπαλήλιπται ὁ κύτταρος. Καταντικρὺ δ´ ἐν τῷ κυττάρῳ τοῦ γόνου ὅσον σταλαγμὸς μέλιτος ἐγγίνεται ἐν τοῖς τῆς ἀνθρήνης κηρίοις. Γίνονται δ´ αἱ σχάδονες οὐκ ἐν τῷ ἔαρι τούτων, ἀλλ´ ἐν τῷ μετοπώρῳ· τὴν δ´ αὔξησιν ἐπίδηλον λαμβάνουσι μάλιστ´ ἐν ταῖς πανσελήνοις. Ἔχεται δὲ καὶ ὁ γόνος καὶ οἱ σκώληκες οὐ κάτωθεν τοῦ κυττάρου, ἀλλ´ ἐκ τοῦ πλαγίου. |
1 Les frelons et les guêpes font aussi des gâteaux de cire pour leur couvain. Lorsqu'ils n'ont pas de roi et qu'ils errent sans direction et ne peuvent le trouver, les frelons construisent ces gâteaux sur quelque chose d'élevé ; et les guêpes les placent dans des trous. Mais quand le roi est à leur tête, ils travaillent sous terre. 2 Tous les gâteaux de cire sont hexagones, ceux des guêpes et des frelons, aussi bien que ceux des abeilles. Seulement leurs gâteaux ne sont pas faits de cire, mais d'une matière qui tient de l'écorce et de la toile d'araignée. Le gâteau des frelons est beaucoup plus lisse que celui des guêpes. Ils déposent leur semence comme le font les abeilles, sous forme de gouttelette sur la paroi de l'alvéole, où elle reste attachée.[555b] 3 D'ailleurs, ce n'est pas en même temps qu'il y a de la semence ainsi attachée dans toutes les alvéoles; mais dans les unes, on trouve des animaux déjà grands, capables de s'envoler; dans quelques autres, il y a des nymphes; et dans d'autres encore, des larves. Il n'y a que les larves qui, dans ces espèces, aientdes excréments, comme dans les abeilles. Tant que ce sont de simples nymphes, elles ne bougent pas, et l'alvéole est fermée ; mais dans les gâteaux des frelons, il y a, en face de la semence, une goutte de miel déposée sur la paroi. Les petits des frelons ne naissent pas au printemps, mais à l'automne; et c'est surtout dans les périodes de pleine lune qu'ils prennent leur croissance. La semence et les larves des frelons sont déposés, non pas au bas de l'alvéole, mais sur le côté. |
§ 1. Les frelons et les guêpes. Le travail des guêpes et des frelons a beaucoup d'analogie avec celui des abeilles; mais il est moine parfait, et il n'en résulte pas de miel. — Lorsqu'ils n'ont pas de roi. Les guêpes ont comme les abeilles des mâles, des femelles et des mulets. Ce sont les deux derniers ordres qui font les gâteaux. — Sur quelque chose d'élevé. Le plus souvent, sur des arbres. — Dans des trous, qui servent de rempart au ûià tout entier, ces insectes ne sachant pas plus que l'abeille faire une enveloppe générale qui le protège. La forme des nids varie selon les espèces. Une guêpe, appelée cartonnière, suspend son nid aux branches des arbres. Le guêpier prend quelquefois des accroissements considérables. Le frelon n'est d'ailleurs qu'une variété de la guêpe. — Ils travaillent sous terre. C'est la guêpe commune, plutôt que le frelon, qui travaille ainsi. § 2. Tous les gâteaux de cire sont hexagones. Le fait est exact. — Ne sont pas faits de cire. Ceci contredit, dans les mots du moine, ce qui précède; mais je n'ai pu éviter cette divergence apparente, parce que l'expression dont se sert le texte est identique de part et d'autre. — De Vécorce. Ce serait plutôt : « De la feuille desséchée ». Le fait est d'ailleurs très-exact. — Ou elle reste attachée. Voir plus haut, ch. xix, § 8. § 3. De la semence. Ou, « Du couvain comme plus haut. — Des nymphes. Des espèces de chrysalides. — Des larves. Ou, « Des vers ». — Comme dans les abeilles. Voir plus haut, ch. xix, § 10. — Une goutte de miel, sans doute pour la nourriture du jeune. — Dans les périodes de pleine lune. C'était là probablement quelque opinion populaire, que le naturaliste n'aurait pas dû recueillir. Il est d'ailleurs exact que la ponte des frelons a surtout lieu en automne. Voir plus loin, liv. IX, ch. xxviii et xxix, de longues études sur les guêpes et les frelons.
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Des bombyces; leurs nids ; leur cire pâle ; les fourmis; les scorpions de terre. |
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1 Ἔνια δὲ τῶν βομβυλιοειδῶν πρὸς λίθῳ ἢ τοιούτῳ τινὶ ποιοῦσι πήλινον ὀξύ, ὥσπερ σιάλῳ καταλείφοντα· τοῦτο δὲ σφόδρα καὶ παχὺ καὶ σκληρόν· λόγχῃ γὰρ μόλις διαιροῦσιν. Ἐνταῦθα δὲ τίκτουσι, καὶ γίνεται σκωλήκια λευκὰ ἐν ὑμένι μέλανι. Χωρὶς δὲ τοῦ ὑμένος ἐν τῷ πηλῷ ἐγγίνεται κηρός· οὗτος δ´ ὁ κηρὸς πολύ ἐστιν ὠχρότερος τοῦ τῶν μελιττῶν. 2 Ὀχεύονται δὲ καὶ οἱ μύρμηκες καὶ τίκτουσι σκωλήκια, ἃ οὐ προσπέφυκεν οὐδενί· αὐξανόμενα δὲ ταῦτα ἐκ μικρῶν καὶ στρογγύλων τὸ πρῶτον μακρὰ γίνεται καὶ διαρθροῦται· ἡ δὲ γένεσίς ἐστι τούτοις τοῦ ἔαρος. 3 Τίκτουσι δὲ καὶ οἱ σκορπίοι οἱ χερσαῖοι σκωλήκια ᾠοειδῆ πολλά, καὶ ἐπῳάζουσιν. Ὅταν δὲ τελειωθῇ, ἐκβάλλονται, ὥσπερ οἱ ἀράχναι, καὶ ἀπόλλυνται ὑπὸ τῶν τέκνων· πολλάκις γὰρ γίνονται περὶ ἕνδεκα τὸν ἀριθμόν.
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1 II y a des bombyces qui font, sur un mur, ou sur tout autre objet analogue, un nid de boue pointu, qu'ils enduisent d'une sorte de salive. Le nid est épais et fort dur, puisque c'est à peine si on peut le percer d'un coupd'épieu. C'est là qu'ils pondent ; et ils y déposent de petites larves blanches, enveloppées d'une membrane noire. Outré cette membrane, il y a de la cire dans cette boue ; mais cette cire des bombyces est beaucoup plus pâle que celle des abeilles. 2 Les fourmis s'accouplent et produisent des larves, qu'elles n'attachent nulle part. Ces larves, qui sont d'abord petites et rondes, deviennent longues en s'accroissant, et leurs membranes se forment. C'est d'ordinaire au printemps que naissent les fourmis. 3 Les scorpions de terre produisent aussi des larves qui ressemblent à des œufs ; ces larves sont nombreuses, et les scorpions les couvent. Quand les petits sont bien complets, ils chassent leurs parents et les tuent, comme le font les araignées. Parfois, les petits sont jusqu'à onze. |
§ 1. Des bombyces. Ou, « Bombyles », comme le conjecturent MM. Aubert et Wimmer; voir plaut, us h ??? ch. xvii, § 9. On ne sait pas précisément ce qu'est le bombyce, dont il est parlé ici. Il y a une espèce de guêpe appelée Vespa muraria, parce qu'elle fait son nid sur les murailles. — D'une sorte de salive. Ce qui m'a engagé à traduire de cette façon le mot du texte, assez douteux, c'est qu'il y a en effet des insectes du genre des abeilles qui répandent sur leur nid une sorte d'enduit, ou de salive. D'ailleurs, les détails qui sont donnés dans ce passage, sont assez nombreux et assez précis pour que les entomologistes puissent retrouver en Orèce l'insecte dont Aristote a voulu parler. — Blanches, enveloppées d'une membrane noire. Ceci est assez caractéristique. — Il y a de la cire. Ceci est encore un trait à remarquer, et qui peut être une indication exacte. Je ne sais pas jusqu'à quel point les bombyx des Modernes peuvent se rapporter à ceux-ci ; voir le Règne animal de Cuvier, tome V, pp. 402 et suiv. Voir plus loin, liv, IX, ch. xxx sur le Bombyle. § 2. Les fourmis s'accouplent. Le peu qu'Aristote dit ici des fourmis est exact. Il ne s'y est guère arrêté davantage dans le IXe livre, ch. xxvii. — Au printemps. C'est exact. Il est certain que les fourmis sont bien moins intéressantes que les abeilles; mais cependant le naturaliste aurait pu s'y arrêter un peu plus longuement. Voir Cuvier, Règne animal, tome V, pp. 307 et suiv. § 3. Des larves qui ressemblent à des oeufs. Il paraît que ceci est une erreur; et le scorpion d'Europe, y compris celui de Grèce, est vivipare, du moins d'après les observations les plus récentes. — Comme le font les araignées. Voir le chapitre suivant, § 4. — Jusqu'à onze. C'est un nombre assez habituel ; mais quelquefois, il est beaucoup plus considérable, et va jusqu a 27 ou même 38 ; voir le Catalogue de MM. Aubert et Wimmer, tome I, p. 170, n° 46, sur le scorpion, animal dont la zoologie s'est peu occupée. |
Des araignées; leur éclosion; ponte des araignées; modes divers de couver ; liqueur des larves et des araignées ; espèces diverses ; araignées des prés; araignées lisses; phalanges; leurs mœurs; elles tuent père et mère ; nombre énorme des petits ; durée du développement des araignées. |
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1
Τὰ δ´ ἀράχνια ὀχεύεται μὲν πάντα τὸν εἰρημένον τρόπον, γεννᾷ δὲ
σκωλήκια μικρὰ πρῶτον· ὅλα γὰρ μεταβάλλοντα γίνεται ἀράχνια, καὶ οὐκ
ἐκ μέρους, ἐπεὶ στρογγύλα ἐστὶ κατ´ ἀρχάς· ὅταν δὲ τέκῃ, ἐπῳάζει τε
καὶ ἐν τρισὶν ἡμέραις διαρθροῦται. [556a]
2 Τίκτει δὲ πάντα μὲν ἐν
ἀραχνίῳ, ἀλλὰ τὰ μὲν ἐν λεπτῷ καὶ μικρῷ, τὰ δ´ ἐν παχεῖ, καὶ τὰ μὲν
ὅλως ἐν κύτει στρογγύλῳ, τὰ δὲ μέχρι τινὸς περιέχεται ὑπὸ τοῦ
ἀραχνίου.
3
Αἱ δὲ λειμώνιαι ἀράχναι προαποτίκτουσιν εἰς ἀράχνιον, οὗ τὸ μὲν
ἥμισυ πρὸς αὐταῖς ἐστι, τὸ δ´ ἥμισυ ἔξω· καὶ ἐν τούτῳ ἐπῳάζουσαι
ζῳοποιοῦσιν. Τὰ δὲ φαλάγγια τίκτει εἰς γύργαθον πλεξάμενα παχύν, ἐφ´
ᾧ ἐπῳάζουσιν. 4 Τίκτουσι δ´ αἱ μὲν γλαφυραὶ ἐλάττω τὸ πλῆθος, τὰ δὲ
φαλάγγια πολὺ τὸ πλῆθος· καὶ αὐξηθέντα περιέχει κύκλῳ τὸ φαλάγγιον,
καὶ ἀποκτείνει τὴν τεκοῦσαν ἐκβάλλοντα, πολλάκις δὲ καὶ τὸν ἄρρενα,
ἐὰν λάβωσιν· συνεπῳάζει γὰρ τῇ θηλείᾳ. Ἐνίοτε δὲ τὸ πλῆθος γίνονται
καὶ τριακόσια περὶ ἓν φαλάγγιον. Ἐκ δὲ μικρῶν τέλειοι οἱ ἀράχναι
γίνονται περὶ τὰς ἑπτάδας τὰς τέτταρας.
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1 Toutes les espèces d'araignées s'accouplent de la façon qu'on vient de dire ; et elles produisent d'abord de petites larves. Ces larves se métamorphosent tout entières, et non par partie, en véritables araignées; seulement, elles sont arrondies dans les premiers temps. Quand l'araignée a pondu ses œufs, elle les couve ; et en trois jours, ils sont organisés. [556a] 2 Toutes les araignées pondent dans une toile; seulement, la toile est petite et légère pour les unes; elle est plus épaisse pour les autres. Tantôt les petits sont absolument enfoncés dans une poche ronde ; tantôt ils sont entourés uniquement, en partie, par la toile de l'araignée. Ce n'est pas au même moment que les petites araignées viennent toutes à naître; mais, dès qu'elles sont nées, elles sortent du nid et font du fil. La liqueur qui se trouve dans les larves, quand on les écrase, est comme celle des jeunes araignées, épaisse et blanche. 3 Les araignées de prés déposent d'abord leurs œufs dans une toile, dont la moitié tient à elles, et dont l'autre moitié est dehors; c'est là qu'elles pondent et qu'elles couvent. Les phalanges tissent un épais filet, où elles pondent, et sur lequel elles couvent. Les araignées lisses pondent beaucoup moins d'œufs; les phalanges en pondent bien davantage. 4 Quand les petits sont assez forts, ils entourent le nid de la phalange; ils tuent la femelle qui les a produits, et ils la rejettent dehors. Souvent même, ils tuent le mâle, s'ils peuvent l'attraper; car le mâle couve les œufs avec la femelle, qu'il ne quitte pas. Quelquefois, il y a jusqu'à trois cents petits dans un nid de phalange. Il faut environ quatre semaines pour que les araignées, qui sont d'abord très-petites, parviennent à toute leur croissance. |
§ 1. De fa façon qu'on vient de dire. Il semble qu'ici il pourrait bien y avoir quelque lacune ; car l'auteur ne vient pas de traiter de l'accouplement ; mais peut-être est-ce une simple allusion à ce qui vient d'être dit « des scorpions produisant des larves qui ressemblent à des œufs ». — Quand l'araignée... Le mot dont se sert le texte signifie, tantôt l'araignée elle-même, tantôt le fil de l'araignée. C'est là parfois une cause d'obscurités et de doutes, que nous avons résolus selon le contexte de chaque passage. — Elle les couve... Tous ces détails semblent exacts. § 2. Pondent dans une toile. C'est leur toile ordinaire, ou un tissu spécial pour contenir les œufs et les jeunes. — Quand on les écrase. Ceci atteste une observation attentive, et une analyse poussée assez loin. — Épaisse et blanche. C'est une expérience qui se représente assez souvent, parce qu'on est porté à écraser l'araignée, dès qu'on la voit. § 3. Les araignées de prés... C'est peut-être aussi ce que nous appelons des Faucheurs. — Tient à elles. L'araignée produit en effet le fil dans son intérieur par des organes spéciaux, et elle le tend ensuite au dehors. — Les phalanges. J'ai conservé le mot grec, parce qu'il y a doute sur le sens réel qu'il peut avoir. Il est possible que ce soitencore le Faucheur. La science moderne admet, parmi les aranéidee, une famille des Phalangiens. § 4. Quand les petits... Le texte est moins précis. — La femelle qui les a produits. C'est-à-dire, Leur mère. — Le mâle couve les œufs. Je ne sais pas si la science moderne a fait des observations de ce genre. — Trois cents petits. Le nombre semble fort exagéré. — Quatre semaines. La durée du développement dépend des espèces.
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De l'accouplement des sauterelles ; leur ponte en terre ; leurs œufs enveloppés de terre ; éclosion des petits ; époque de la ponte, bientôt suivie de la mort des femelles et des mâles ; époque de l'éclosion; lieux qui y sont favorables; accouplement des attelabes ; leurs œufs détruits par les pluies d'automne. |
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1 Αἱ δ´ ἀκρίδες ὀχεύονται μὲν τὸν αὐτὸν τρόπον τοῖς ἄλλοις ἐντόμοις, ἐπιβαίνοντος τοῦ ἐλάττονος ἐπὶ τὸ μεῖζον (τὸ γὰρ ἄρρεν ἔλαττόν ἐστι), τίκτουσι δ´ εἰς τὴν γῆν καταπήξασαι τὸν πρὸς τῇ κέρκῳ καυλόν, ὃν οἱ ἄρρενες οὐκ ἔχουσιν. Ἀθρόα δὲ τίκτουσι καὶ κατὰ τὸν αὐτὸν τόπον, ὥστε εἶναι καθαπερεὶ κηρίον. 2 Εἶθ´ ὅταν τέκωσιν, ἐνταῦθα γίνονται σκώληκες ᾠοειδεῖς, οἳ περιλαμβάνονται ὑπό τινος γῆς λεπτῆς ὥσπερ ὑμένος· ἐκ ταύτης δ´ ἐκπέττονται. Γίνεται δὲ μαλακὰ τὰ κυήματα οὕτως ὥστ´ ἄν τις ἅψηται συνθλίβεσθαι. Ταῦτα δ´ οὐκ ἐπιπολῆς ἀλλὰ μικρὸν ὑπὸ γῆς ἐστιν. Ὅταν δ´ ἐκπεφθῶσιν, ἐκδύνουσιν ἐκ τοῦ γεοειδοῦς τοῦ περιέχοντος ἀκρίδες μικραὶ καὶ μέλαιναι· εἶτα περιρρήγνυται αὐταῖς τὸ δέρμα καὶ γίνονται εὐθὺς μείζους. 3 Τίκτουσι δὲ λήγοντος τοῦ θέρους, [556b] καὶ τεκοῦσαι ἀποθνήσκουσιν· ἅμα γὰρ τικτούσαις σκώληκες ἐγγίνονται περὶ τὸν τράχηλον. Καὶ οἱ ἄρρενες δ´ ἀποθνήσκουσι περὶ τὸν αὐτὸν χρόνον. Ἐκδύνουσι δ´ ἐκ τῆς γῆς τοῦ ἔαρος. Οὐ γίνονται δ´ ἀκρίδες οὔτ´ ἐν τῇ ὀρεινῇ οὔτ´ ἐν τῇ λυπρᾷ, ἀλλ´ ἐν τῇ πεδιάδι καὶ κατερρωγυίᾳ· ἐν ταῖς ῥωγμαῖς γὰρ ἐκτίκτουσιν. Διαμένει δὲ τὰ ᾠὰ τὸν χειμῶνα ἐν τῇ γῇ· ἅμα δὲ τῷ θέρει γίνονται ἐκ τῶν περυσινῶν κυημάτων ἀκρίδες. 4 Ὁμοίως δὲ τίκτουσι καὶ οἱ ἀττέλαβοι, καὶ τεκόντες ἀποθνήσκουσιν. Φθείρεται δ´ αὐτῶν τὰ ᾠὰ ὑπὸ τῶν μετοπωρινῶν ὑδάτων, ὅταν πολλὰ γένηται· ἂν δ´ αὐχμὸς συμβῇ, τότε γίνονται μᾶλλον πολλοὶ οἱ ἀττέλαβοι διὰ τὸ μὴ φθείρεσθαι ὁμοίως, ἐπεὶ ἄτακτός γε δοκεῖ ἡ φθορὰ αὐτῶν, καὶ γίνεσθαι ὅπως ἂν τύχῃ. |
1 Les sauterelles s'accouplent comme tous les autres insectes, le plus petit montant sur le plus gros; c'est le mâle qui est le plus petit des deux. Les femelles pondent dans la terre, en y enfonçant le canal qu'elles ont à la queue, et que les mâles n'ont pas. Elles pondent beaucoup d'œufs, et dans le même endroit, de telle sorte que c'est comme un gâteau de cire. 2 Après la ponte, naissent, dans ce nid, des larves qui ressemblent à des œufs et qui sont entourés d'une terre légère, qu'on prendrait pour une membrane. Les œufs mûrissent dans cette enveloppe; et les dépôts sont si mous qu'on les écrase rien qu'à les toucher. Ils ne sont pas à la surface de la terre, mais un peu au-dessous. Une fois mûrs, il sort, de l'enveloppe terreuse, de petites sauterelles toutes noires; ensuite, elles brisent elles-mêmes la peau ; et elles deviennent immédiatement toutes grandes. 3 Les sauterelles pondent à la fin de l'été; [556b] et après la ponte, elles meurent bientôt. Dès qu'elles ont pondu, des larves paraissent autour de leur cou; et c'est aussi vers le même temps que les mâles viennent à mourir. C'est au printemps que les sauterelles sortent de la terre. D'ailleurs, les sauterelles ne se trouvent, ni dans les lieux montagneux, ni dans les terrains maigres ; il leur faut des plaines et des terres crevassées; car c'est dans les crevasses qu'elles pondent. Les œufs restent en terre tout l'hiver ; et dès que l'été arrive, les sauterelles sortent des pontes de l'année précédente. 4 Les attelabes pondent comme les sauterelles; et elles meurent comme elles, après avoir pondu. Les pluies d'automne, quand elles sont abondantes, détruisent leurs œufs: mais si la saison est sèche, il naît bien plus d'attelabes, parce qu'alors ces œufs ne sont pas également détruits. Il semble, d'ailleurs, que cette destruction n'a rien de régulier, et qu'elle survient au hasard. |
§ 1. Comme les autres insectes. Voir plus haut, ch. xvii, § 1 ; et aussi, ch. vii, §§ 1 et 2. — Le canal. C'est la traduction exacte du mot grec; mais cette expression n'est peut-être pas très-juste. Je ne trouve pas, dans les zoologistes modernes, de renseignements particuliers sur ce détail d'organisation. — Un gâteau de cire. Ou, « Une alvéole ». § 2. Entourés d'une terre légère. Il paraît que les œufs sont entourés d'une viscosité qui retient une légère couche de terre. — Pour une membrane. Mais qui n'en est pas une, puisque cette enveloppe est formée d'un corps étranger. — Mûrissent. Ou, « Cuisent ». Le mot grec peut avoir les deux sens, qui ne sont pas trèe-éloignée l'un de l'autre. § 3. A la fin de l'été. Ce détail paraît exact. — Autour de leur cou. C'est la traduction littérale du mot grec ; mais il est bien probable que le Cou désigne ici quelque organe spécial de l'insecte, peut-être l'appendice que la femelle porte au bout de la queue, et qu'elle enfonce en terre pour pondre. Selon toute apparence, c'est là que les larves doivent se montrer. — Dès que l'été arrive. Plus haut, il vient d'être dit que c'est au printemps et non en été. Il y a là une contradiction qui a porté MM. Aubert et Wimmer à regarder tout ce passage comme apocryphe. § 4. Les attelabes. J'ai conservé, comme bien d'autres, le mot grec, conservé également par la science moderne; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 631 ; voir aussi le Catalogue de MM. Aubert et Wimmer, tome I, p. 161 ; n° 69 qui croient que l'attelabe est le Gryllus migratorius. C'est certainement un insecte de la famille des Curculionides. — Les pluies d'automne. Cet accident n'est peut-être pas particulier aux attelabes ; tous les œufs des insectes y sont exposés, même quand ils sont enfoncés dans la terre. — Également. C'est le mot même du texte; on pourrait traduire encore : « En aussi grand nombre ». — Il semble, dailleurs. Ceci ressemble à une addition, qui ne paraît pas très-utile, et qu'on pourrait aisément supprimer.
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Des cigales ; il γ en a deux espèces ; distinction des petites et des grandes cigales; aites viennent toujours dans les lieux où il y a des arbres ; leur accouplement ; leur ponte dans des terres sèches, dans les échalas des vignes ; la mère-cigale ; éclosion des cigales; il n'y a que les mAles qui chantent; observations des campagnards sur leurs excréments et leur nourriture ; leur vue fort mauvaise ; expérience du doigt qu'on peut approcher d'elles. |
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1 Τῶν δὲ τεττίγων γένη μέν ἐστι δύο, οἱ μὲν μικροί, οἳ πρῶτοι φαίνονται καὶ τελευταῖοι ἀπόλλυνται, οἱ δὲ μεγάλοι, [οἱ ᾄδοντες] οἳ καὶ ὕστερον γίνονται καὶ πρότερον ἀπόλλυνται. Ὁμοίως δ´ ἔν τε τοῖς μικροῖς καὶ τοῖς μεγάλοις οἱ μὲν διῃρημένοι εἰσὶ τὸ ὑπόζωμα, οἱ ᾄδοντες, οἱ δ´ ἀδιαίρετοι, οἱ οὐκ ᾄδοντες. Καλοῦσι δὲ τοὺς μὲν μεγάλους καὶ ᾄδοντας ἀχέτας, τοὺς δὲ μικροὺς τεττιγόνια· ᾄδουσι δὲ μικρὸν καὶ τούτων οἱ διῃρημένοι. 2 Οὐ γίνονται δὲ τέττιγες ὅπου μὴ δένδρα ἐστίν· διὸ καὶ ἐν Κυρήνῃ οὐ γίνονται ἐν τῷ πεδίῳ, περὶ δὲ τὴν πόλιν πολλοί, μάλιστα δ´ οὗ ἐλαῖαι· οὐ γὰρ γίνονται παλίνσκιοι. Ἐν γὰρ τοῖς ψυχροῖς οὐ γίνονται τέττιγες, διὸ οὐδ´ ἐν τοῖς συσκίοις ἄλσεσιν. 3 Ὀχεύονται δ´ ὁμοίως οἱ μεγάλοι ἀλλήλοις καὶ οἱ μικροί, ὕπτιοι συνδυαζόμενοι πρὸς ἀλλήλους· ἐναφίησι δ´ ὁ ἄρρην εἰς τὴν θήλειαν, ὥσπερ καὶ τἆλλα ἔντομα. Ἔχει δὲ καὶ ἡ θήλεια αἰδοῖον ἐσχισμένον· θήλεια δ´ ἐστὶν εἰς ἣν ἀφίησιν ὁ ἄρρην. Τίκτουσι δ´ ἐν τοῖς ἀργοῖς, τρυπῶντες ᾧ ἔχουσιν ὄπισθεν ὀξεῖ, καθάπερ καὶ οἱ ἀττέλαβοι· καὶ γὰρ οἱ ἀττέλαβοι τίκτουσιν ἐν τοῖς ἀργοῖς, διὸ πολλοὶ ἐν τῇ Κυρηναίᾳ γίνονται. Ἐντίκτουσι δὲ καὶ ἐν τοῖς καλάμοις ἐν οἷς ἱστᾶσι τὰς ἀμπέλους, διατρυπῶντες τοὺς καλάμους, καὶ ἐν τοῖς τῆς σκίλλης καυλοῖς. Ταῦτα δὲ τὰ κυήματα καταρρεῖ εἰς τὴν γῆν. 4 Γίνονται δὲ πολλοὶ ὅταν ἐπομβρία γένηται. Ὁ δὲ σκώληξ αὐξηθεὶς ἐν τῇ γῇ γίνεται τεττιγομήτρα· καὶ εἰσὶ τότε ἥδιστοι, πρὶν περιρραγῆναι τὸ κέλυφος. [557a] Ὅταν δ´ ἡ ὥρα ἔλθῃ περὶ τροπάς, ἐξέρχονται νύκτωρ, καὶ εὐθὺς ῥήγνυταί τε τὸ κέλυφος καὶ γίνονται τέττιγες ἐκ τῆς τεττιγομήτρας, καὶ γίνονται μέλανες καὶ σκληρότεροι εὐθὺς καὶ μείζους, καὶ ᾄδουσιν. Εἰσὶ δ´ ἄρρενες μὲν οἱ ᾄδοντες ἐν ἀμφοτέροις τοῖς γένεσι, θήλεις δ´ οἱ ἕτεροι. Καὶ τὸ μὲν πρῶτον ἡδίους οἱ ἄρρενες, μετὰ δὲ τὴν ὀχείαν αἱ θήλειαι· ἔχουσι γὰρ ᾠὰ λευκά. 5 Ἀναπετόμενοι δ´ ὅταν σοβήσῃ τις, ἀφιᾶσιν ὑγρὸν οἷον ὕδωρ, ὃ λέγουσιν οἱ γεωργοὶ ὡς κατουρούντων καὶ ἐχόντων περίττωμα καὶ τρεφομένων τῇ δρόσῳ. Ἐὰν δέ τις κινῶν τὸν δάκτυλον προσίῃ ἀπ´ ἄκρου ἐπικάμπτων τε καὶ ἐπεκτείνων πάλιν, μᾶλλον ὑπομένουσιν ἢ ἐὰν εὐθὺς ἐκτείνας, καὶ ἀναβαίνουσιν ἐπὶ τὸν δάκτυλον· διὰ τὸ ἀμυδρῶς γὰρ ὁρᾶν ὡς ἐπὶ φύλλον ἀναβαίνουσι κινούμενον.
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1 Les cigales sont de deux espèces : les petites, qui sont les premières à paraître et les dernières à mourir ; et les grandes, celles qui chantent, qui paraissent plus tard et qui meurent les premières. Dans les grandes et dans les petites également, les unes, qui sont divisées au corselet, sont celles qui chantent ; les autres, qui ne sont pas divisées, ne chantent pas. On appelle Achètes les grandes cigales qui chantent ; et les petites, des cigalettes. Celles qui, parmi ces dernières, ont une division chantent aussi quelque peu. 2 Les cigales ne viennent pas dans les lieux où il n'y a pas d'arbres. C'est là ce qui fait qu'on ne trouve pas de cigales à Cyrène, dans la campagne, et qu'on en trouve beaucoup dans la ville. Elles viennent sous les oliviers, parce qu'ils ne font pas beaucoup d'ombre. C'est qu'en effet elles ne peuvent pas vivre dans les pays froids, et, par suite non plus dans les endroits trop ombragés. 3 Les grandes s'accouplent entre elles, comme le font aussi les petites; la copulation a lieu ventre contre ventre ; et le mâle introduit son organe dans la femelle, comme le font les autres insectes. La femelle a ses parties sexuelles fendues; et la femelle est l'animal où le mâle introduit son organe. Elles pondent dans les terres non cultivées, en faisant un trou avec la pointe qu'elles ont par derrière, à la façon des attelabes, qui pondent aussi dans les terrains incultes; ce qui fait qu'il s'en trouve beaucoup aux environs de Cyrène. Elles pondent encore dans les roseaux qui servent à soutenir les vignes, en transperçant ces roseaux, et aussi dans les tiges de scille. Mais ces œufs coulent et se dérobent en terre. 4 Les cigales sont très-nombreuses quand il tombe beaucoup d'eau. La larve, en se développant, devient en terre ce qu'on appelle la cigale-mère. Les cigales ont un goût délicat, avant de rompre leur étui. [557a] Quand la saison en est arrivée vers les solstices, elles sortent de leur enveloppe pendant la nuit ; l'enveloppe se déchire immédiatement, et les cigales naissent de la cigale-mère. Les mâles, qui sont noirs et les plus durs et les plus grands, se mettent, dès le premier moment, à chanter. Dans les deux espèces de cigales, ce sont les mâles qui chantent ; les autres sont les femelles. D'abord, ce sont les mâles qui sont les meilleurs à manger; mais après l'accouplement, ce sont les femelles, parce qu'elles ont des œufs blancs. 5 Quand on les pourchasse, elles lâchent, en s'en volant, un liquide qui ressemble à de l'eau. Les campagnards prétendent que c'est leur urine et leur excrément, venant de la rosée dont elles se nourrissent. Si l'on en approche le bout du doigt, en le fléchissant d'abord, et en l'étendant ensuite, elles s'en inquiètent moins que si on l'approchait en retendant tout de suite ; elles montent sur le doigt, parce que leur vue, qui est fort mauvaise, leur fait croire que c'est une feuille d'arbre qui remue, et sur laquelle elles grimpent. |
§ 1. Les cigales. Plus haut, liv. IV, ch. ix, §§ 3 et 4, Aristote a déjà dit quelque chose du chant prétendu des cigales, qu'il explique fort bien. — De deux espèces. La zoologie moderne distingue aussi les cicadaires en deux classes : les Chanteuses et les Muettes. Je ne sais si ce sont les deux mêmes classes qu'Aristote désigne ici. — Qui sont divisées au corselet. Sans avoir poussé l'analyse aussi loin que les entomologistes contemporains, le naturaliste grec a bien vu l'origine du bruit que font les cigales. Voir une description assez complète de l'organe du bruit chez les cigales, et du mécanisme qui le produit, dans Cuvier, Règne animal, tome V, p. 213. — Achètes. Je n'ai pu que reproduire le mot grec, que la science actuelle a aussi employé quelquefois. — Cigalettes. J'ai forgé ce mot qui répond complètement au mot du texte, qui est aussi un diminutif. — Une division. Au corselet. § 2. Dans les lieux où il n'y a pas d'arbres. Ce détail et ceux qui suivent sont très-exacts. Les cigales ont besoin des arbres pour deux causes : elles se nourrissent de la sève qu'elles sucent ; et c'est dans des branches de bois mort que la femelle dépose d'abord ses œufs. — Cyrène. Cette ville était en Afrique, dans la contrée où est aujourd'hui Bengazi, sur la rive méridionale de la Méditerranée. Il est assez singulier qu'Aristote cite cette ville, au lieu d'une des villes de la Grèce, où le même fait pouvait aussi se présenter. Les manuscrits ne donnent pas de variante. — Parce qu'ils ne font pas beaucoup d'ombre. L'observation est exacte. § 3. Ventre contre ventre. Le texte n'est pas tout à fait aussi précis ; mais il n'y a pas de doute sur le sens ; et il paraît que les observations modernes concordent avec ce qu'Aristote dit ici. — Comme le font les autres insectes. Ceci est en contradiction avec ce qui est dit plus haut, ch. vii, § i, sur l'organe que les insectes femelles introduisent dans le mâle. Aussi MM. Aubert et Wimmer proposent-ils une correction qui mettrait les deux passages d'accord : « C'est le mâle qui introduit son organe dans la femelle, et non la femelle qui u introduit le sien dans le mâle, comme le font les autres insectes ». Cette conjecture est fort ingénieuse ; mais je ne l'ai pas adoptée, non plus que MM. Aubert et Wimmer, parce que les manuscrite ne l'autorisent pas. — Elles pondent... aux environs de Cyrène. Tout ce passage paraît suspect à MM. Aubert et Wimmer, à cause de la citation des Attelabes qui ne semblent pas ici en leur place. Les autres détails concernant les cigales paraissent exacts ; et ce sont au fond ceux qu'on retrouve dans la science moderne; voir Cuvier, Règne animal, tome I, p. 214. — Dans les roseaux. Nous dirions : Des échalas. — De scille. J'ai reproduit le mot grec, ne sachant pas précisément de quelle plante il s'agit ici; ce doit être aussi, comme les roseaux, du bois mort, où la cigale dépose ses œufs. — Coulent et se dérobent en terre. Il n'y a que le premier mot dans le texte. Le fait d'ailleurs est exact. Les jeunes larves s'enfoncent en terre, où elles se mé tamorphosent en nymphes; voir Cuvier, loc. cit. § 4. Ce qu'on appelle la cigale-mère... un goût délicat. Les Anciens mangeaient les cigales à l'état de nymphes, comme l'indique ce passage. Mais il paraît aussi qu'on préférait les cigales remplies d'œufs, avant la ponte. — Vers les solstices. Ceci semble impliquer que les larves ne restent pas en terre plus d'un an ; des observateurs modernes croient qu'elles y restent deux ans, et même trois ans. — Ce sont les mâles qui chantent. Le fait est exact. — D'abord... après l'accouplement. La zoologie moderne a confirmé et recueilli tous ces renseignements ; voir Cuvier, loc. cit. § 5. Elles lâchent, en s'envolant, un liquide. Je ne sais pas si cette observation des campagnarde grecs a été confirmée. — De la rosée dont elles se nourrissent. On sait que c'est là une erreur ; c'est de la sève des arbres que les cigales se nourrissent, et non de la rosée. — Si l'on en approche le bout du doigt. Il n'y a là rien d'impossible ; et l'explication qu'en donne l'auteur est fort acceptable. — Qui est fort mauvaise. Ceci paraît exact. Voir Pline, liv. XI, ch. xxxix, éd. Littré.
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Des poux, des puces et des punaises; des lentes; éclosion de ces insectes, et particulièrement des poux; maladie qui les engendre sous la peau ; Alcman et Phérécyde ; poux à la tête des enfants ; les hommes en ont moins que les femmes ; poux de quelques animaux ; poux des poissons ; leur éclosion ; ils ne sont que d'une seule espèce; pou des thons; pou spécial du dauphin, dans cette partie de la mer qui s'étend de Cyrène à l'Egypte |
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1 Τῶν δ´ ἐντόμων ὅσα σαρκοφάγα μὲν μή ἐστι, ζῇ δὲ χυμοῖς σαρκὸς ζώσης, οἷον οἵ τε φθεῖρες καὶ αἱ ψύλλαι καὶ κόρεις, ἐκ μὲν τῆς ὀχείας πάντα γεννᾷ τὰς καλουμένας κόνιδας, ἐκ δὲ τούτων ἕτερον οὐδὲν γίνεται πάλιν. 2 Αὐτῶν δὲ γίνονται τούτων αἱ μὲν ψύλλαι ἐξ ἐλαχίστης σηπεδόνος (ὅπου γὰρ ἂν κόπρος ξηρὰ γένηται, ἐνταῦθα συνίστανται), αἱ δὲ κόρεις ἐκ τῆς ἰκμάδος τῆς ἀπὸ τῶν ζῴων συνισταμένης ἐκτός, οἱ δὲ φθεῖρες ἐκ τῶν σαρκῶν. Γίνονται δ´ ὅταν μέλλωσιν, οἷον ἴονθοι μικροί, οὐκ ἔχοντες πύον· τούτους ἄν τις κεντήσῃ, ἐξέρχονται φθεῖρες. 3 Ἐνίοις δὲ τοῦτο συμβαίνει τῶν ἀνθρώπων νόσημα, [557b] ὅταν ὑγρασία πολλὴ ἐν τῷ σώματι ᾖ· καὶ διεφθάρησάν τινες ἤδη τοῦτον τὸν τρόπον, ὥσπερ Ἀλκμᾶνά τέ φασι τὸν ποιητὴν καὶ Φερεκύδην τὸν Σύριον. Καὶ ἐν νόσοις δέ τισι γίνεται πλῆθος φθειρῶν. Ἔστι δὲ γένος φθειρῶν οἳ καλοῦνται ἄγριοι, καὶ σκληρότεροι τῶν ἐν τοῖς πολλοῖς γινομένων· εἰσὶ δ´ οὗτοι καὶ δυσαφαίρετοι ἀπὸ τοῦ χρωτός. 4 Παισὶ μὲν οὖν οὖσιν αἱ κεφαλαὶ γίνονται φθειρώδεις, τοῖς δ´ ἀνδράσιν ἧττον. Γίνονται δὲ καὶ αἱ γυναῖκες τῶν ἀνδρῶν μᾶλλον φθειρώδεις. Ὅσοις δ´ ἂν ἐγγίνωνται ἐν τῇ κεφαλῇ, ἧττον πονοῦσι τὰς κεφαλάς. Ἐγγίνονται δὲ καὶ τῶν ἄλλων ζῴων ἐν πολλοῖς φθεῖρες. Καὶ γὰρ οἱ ὄρνιθες ἔχουσι, καὶ οἱ καλούμενοι φασιανοὶ ἐὰν μὴ κονιῶνται, διαφθείρονται ὑπὸ τῶν φθειρῶν. 5 Καὶ τῶν ἄλλων δ´ ὅσα πτερὰ ἔχει ἔχοντα καυλόν, καὶ τῶν ἐχόντων τρίχας. Πλὴν ὄνος οὐκ ἔχει οὔτε φθεῖρας οὔτε κρότωνας. Οἱ δὲ βόες ἔχουσιν ἄμφω· τὰ δὲ πρόβατα καὶ 〈αἱ〉 αἶγες κρότωνας, φθεῖρας δ´ οὐκ ἔχουσιν· καὶ αἱ ὕες φθεῖρας μεγάλους καὶ σκληρούς. Ἐν δὲ τοῖς κυσὶν οἱ καλούμενοι γίνονται κυνοραϊσταί. Πάντες δ´ οἱ φθεῖρες ἐν τοῖς ἔχουσιν ἐξ αὐτῶν γίνονται τῶν ζῴων. 6 Γίνονται δ´ οἱ φθεῖρες μᾶλλον ὅταν μεταβάλλωσι τὰ ὕδατα οἷς λούονται, ὅσα ἔχει τῶν λουομένων φθεῖρας. Ἐν δὲ τῇ θαλάττῃ γίνονται μὲν ἐν τοῖς ἰχθύσι φθεῖρες, οὗτοι δ´ οὐκ ἐξ αὐτῶν τῶν ἰχθύων ἀλλ´ ἐκ τῆς ἰλύος· εἰσὶ δὲ τὰς ὄψεις ὅμοιοι τοῖς ὄνοις τοῖς πολύποσι, πλὴν τὴν οὐρὰν ἔχουσι πλατεῖαν. Ἓν δ´ εἶδός ἐστι τῶν φθειρῶν τῶν θαλαττίων, καὶ γίνονται πανταχοῦ, μάλιστα δὲ περὶ τὰς τρίγλας. 7 Πάντα δὲ πολύποδα ταῦτ´ ἐστὶ καὶ ἄναιμα καὶ ἔντομα. Ὁ δὲ τῶν θύννων οἶστρος γίνεται μὲν περὶ τὰ πτερύγια, ἔστι δ´ ὅμοιος τοῖς σκορπίοις, καὶ τὸ μέγεθος ἡλίκος ἀράχνης. Ἐν δὲ τῇ θαλάττῃ τῇ ἀπὸ Κυρήνης πρὸς Αἴγυπτον ἔστι περὶ τὸν δελφῖνα ἰχθὺς ὃν καλοῦσι φθεῖρα· ὃς γίνεται πάντων πιότατος διὰ τὸ ἀπολαύειν τροφῆς ἀφθόνου θηρεύοντος τοῦ δελφῖνος. |
1 Les insectes qui, sans être carnivores, vivent cependant des sécrétions de chair vivante, tels que les poux, les puces et les punaises, engendrent tous par accouplement ce qu'on appelle des lentes ; mais ces lentes elles-mêmes n'engendrent plus rien. 2 Parmi ces mêmes insectes, les puces naissent de la moindre ordure; et il suffit d'un peu de fiente sèche pour qu'il s'en forme. Les punaises viennent de l'humeur qui sort sur la peau de certains animaux. Les poux viennent des chairs où ils se produisent. Quand il en doit venir, il se forme des espèces de petites pustules qui n'ont pas de pus, et quand on crève ces pustules les poux en sortent. 3 Quelques personnes ont cette maladie, [557b] quand leur, tempérament est trop humide; et l'on a vu des exemples de mort, comme celle d'Alcman, le poète, à ce qu'on rapporte, et celle de Phérécyde de Scyros. Il y a des maladies qui produisent des poux en quantité. Une certaine espèce a reçu le nom de Féroces, et ils sont plus durs que les poux ordinaires ; on a grand'peine à les arracher de la peau.4 Les enfants ont souvent des poux à la tête ; les hommes faits y sont moins sujets ; les femmes y sont aussi plus exposées que les hommes. Quand on a des poux à la tête, les maux de tête sont moins fréquents. Les poux se montrent sur beaucoup d'autres animaux. Les oiseaux en ont; et ceux qu'on appelle des Faisans, par exemple, meurent par les poux qui les dévorent, quand ils ne se roulent pas dans la poussière. 5 Tous les animaux dont les plumes sont à tuyau, et tous ceux qui ont des poils, sont sujets aux poux. Il faut en excepter l'âne, qui n'a ni poux ni tiques. Les bœufs, au contraire, ont l'un et l'autre à la fois. Les moutons et les chèvres ont des tiques ; ils n'ont pas de poux. Les cochons ont des poux gros et durs ; les chiens ont les poux qu'on appelle les tiques de chien. 6 Tous les poux, dans tous les animaux qui en ont, viennent de ces animaux mêmes. Tous les animaux qui se baignent et qui ont des poux, en ont davantage quand ils changent les eaux où ils ont coutume de se baigner. Dans la mer, il y a des poissons qui ont des poux; mais ces poux ne viennent pas des poissons eux-mêmes ; ils viennent de la vase-. A les voir, ils ressemblent à des cloportes, si ce n'est qu'ils ont une queue large. Il n'y a qu'une seule espèce de poux marins; mais ils viennent partout, et surtout dans les creux. 7 Tous les insectes dont on vient de parler sont polypodes et n'ont pas de sang. Le taon qui pique les thons se place près de leurs nageoires ; il ressemble aux scorpions, et il est de la grosseur d'une araignée. Dans cette partie de la mer qui va de Cyrène à l'Egypte, le dauphin est attaqué d'un poisson qu'on appelle le pou ; ce poisson est le plus gras de tous, parce qu'il profite de la nourriture abondante que le dauphin lui assure en chassant. |
§ 1. Des sécrétions de chair vivante. C'est la traduction littérale. — Ces lentes elles-mêmes n'engendrent plus rien. C'est une erreur; et les lentes sont les œufs de ces insectes, d'où sortent des animalcules nouveaux. § 2. De la moindre ordure. Ceci encore est inexact, surtout après ce qui vient d'être dit de l'accouplement de ces insectes. — Les punaises... de certains animaux. C'est une erreur; et les punaises se reproduisent entre elles. — Les poux viennent des chairs... C'est une maladie, la Phthiriasis ; mais ce n'est pas la chair corrompue qui produit le pou, comme Aristote semble le croire. Il est vrai que l'étymologie du mot grec qui signifie Pou, semblait donner raison au naturaliste; mais ce n'était là qu'une opinion vulgaire, à laquelle il n'aurait pas dû se tenir. — Qui .n'ont pas de pus. C'est exact; et c'est ce qu'on nomme la maladie pédiculaire. § 3. Des exemples de mort. Le fait est exact. — Alcman, le poète. Alcman, originaire de Lydie, à ce qu'on croit, mais qui vécut à Sparte, a été le premier poète lyrique en date, et un des plus grands par le génie ; il vivait 600 environ avant J.-C. — Phérécyde de Scyros, ou Syros. Phérécyde vivait vers 550 avant J.-C. L'île de Syros est une des Cyclades. — Une certaine espèce. Ce sont peut-être d'autres animalcules que des poux. MM. Aubert et Wimmer pensent que ce sont des espèces de tiques. § 4. Les enfants... Le fait est exact; et les enfants ont très-facilement des poux, quand on ne les tient pas très-propres. — Les maux de tète sont moins fréquents. C'était sans doute une croyance vulgaire; mais le fait n'est pas exact. — Les oiseaux en ont. C'est ce qu'on peut voir aisément sur les oiseaux de basse-cour, — Qu'on appelle des Faisans. Cette forme de langage indique qu'au temps d'Aristote l'introduction des faisans en Grèce était encore récente. Ces oiseaux venaient du Phase, fleuve qui se jette dans la mer Noire, à l'extrémité orientale, vers les lieux où est actuellement Batoum, la Colchide des anciens. — Ils ne se roulent pas dans la poussière. Les faisans s'y roulent souvent, pour se débarrasser de la vermine. § 5. Tous les animaux... qui ont des poils. MM. Aubert et Wimmer supposent ici quelque lacune. — Excepter l'âne. Il ne paraît pas que ce soit fort exact. L'âne a aussi ses parasites. — Tiques de chien. MM. Aubert et Wimmer font remarquer que le mot dont se sert ici Aristote est déjà dans Homère, à propos du pauvre Argus, reconnaissant son maître, Odyssée, chant xviii, vers 300. § 6. Viennent de ces animaux mêmes. Ceci n'est pas exact, puisque les poux viennent d'accouplement, comme les autres insectes. — En ont davantage. Je ne sais si le fait est exact; mais il est possible que ce changement du liquide excite l'irritabilité de la vermine. — Il y a des poissons... Ceci est exact. — Ils viennent de la vase. Ou plutôt : « Ils se trouvent dans la vase ». — Surtout dans les creux. Ceci n'est pas assez clair ; mais le texte ne peut pas avoir un autre sens. MM. Aubert et Wimmer supposent que l'auteur a voulu dire que les poux s'attachent à tous les poissons, et spécialement à ceux qui vivent dans des trous. § 7. Tous les insectes... pas de sang. MM. Aubert et Wimmer regardent ce passage comme apocryphe. — Le taon qui pique les thons. L'auteur revient ici à la vermine des poissons, dont il a commencé à parler dans le paragraphe qui précède. — De Cyrène à l'Egypte. Cette partie des côtes septentrionales del 'Afrique était beaucoup mieux connue des Anciens qu'elle ne l'est de nos jours. — Est attaqué d'un poisson. Le texte est moins précis. Voir le Catalogue de MM. Aubert et Wimmer, tome I, p. 168, n° 35 bis. — Pline, liv. XI, ch. XXXVII et suiv., éd. Littré, répète ce chapitre sur les poux et le précédent presque en entier.
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Des animalcules qu'on «trouve dans les lainages ; les mites ; les acaris du bois et des livres ; nombre considérable de ces animalcules; singularité du porte-bois; son enveloppe, sa chrysalide ; les psènes, animalcules particuliers des figuiers sauvages ; leur utilité pour la maturation des fruits ; observation et pratique des agriculteurs. |
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[558a] 1 Γίνεται δὲ καὶ ἄλλα ζῳδάρια, ὥσπερ ἐλέχθη καὶ πρότερον, τὰ μὲν ἐν ἐρίοις καὶ ὅσα ἐξ ἐρίων ἐστίν, οἷον οἱ σῆτες, οἳ ἐμφύονται μᾶλλον ὅταν κονιορτώδη τὰ ἔρια ᾖ, μάλιστα δὲ γίνονται ἂν ἀράχνης συγκατακλεισθῇ· ἐκπίνων γάρ, ἄν τι ἐνῇ ὑγρόν, ξηραίνει. Γίνεται δὲ καὶ ἐν χιτῶνι ὁ σκώληξ οὗτος. 2 Καὶ ἐπὶ κηρίῳ δὲ γίνεται παλαιουμένῳ, ὥσπερ ἐν ξύλῳ ζῷον, ὃ δὴ δοκεῖ ἐλάχιστον εἶναι τῶν ζῴων πάντων καὶ καλεῖται ἀκαρί, λευκὸν καὶ μικρόν. Καὶ ἐν τοῖς βιβλίοις ἄλλα γίνεται, τὰ μὲν ὅμοια τοῖς ἐν τοῖς ἱματίοις, τὰ δὲ τοῖς σκορπίοις ἄνευ τῆς οὐρᾶς, μικρὰ πάμπαν· καὶ ὅλως ἐν πᾶσιν ὡς εἰπεῖν, ἔν τε τοῖς ξηροῖς ὑγραινομένοις καὶ ἐν τοῖς ὑγροῖς ξηραινομένοις, ὅσα ἔχει αὐτῶν ζωήν. 3 Ἔστι δέ τι σκωλήκιον ὃ καλεῖται ξυλοφθόρον, οὐδενὸς ἧττον ἄτοπον τῶν ζῴων. Ἡ μὲν γὰρ κεφαλὴ ἔξω τοῦ κελύφους προέρχεται ποικίλη, καὶ οἱ πόδες ἐπ´ ἄκρου, ὥσπερ τοῖς ἄλλοις σκώληξιν, ἐν χιτῶνι δὲ τὸ ἄλλο σῶμα ἀραχνιώδει, καὶ περὶ αὐτὸ κάρφη, ὥστε δοκεῖν προσέχεσθαι βαδίζοντι· ταῦτα δὲ σύμφυτα τῷ χιτῶνί ἐστιν· ὥσπερ κοχλίᾳ τὸ ὄστρακον, οὕτω τὸ ἅπαν τῷ σκώληκι, καὶ οὐκ ἀποπίπτει ἀλλ´ ἀποσπᾶται ὥσπερ προσπεφυκότα· καὶ ἐάν τις τὸν χιτῶνα περιέλῃ, ἀποθνήσκει καὶ γίνεται ὁμοίως ἀχρεῖος ὥσπερ ὁ κοχλίας περιαιρεθέντος τοῦ ὀστράκου. Χρόνου δὲ προϊόντος γίνεται καὶ οὗτος ὁ σκώληξ χρυσαλλὶς ὥσπερ αἱ κάμπαι, καὶ ζῇ ἀκινητίζων· ὅ τι δ´ ἐξ αὐτοῦ γίνεται τῶν πτερωτῶν ζῴων, οὔπω συνῶπται. 4 Τὰ δ´ ἐρινεὰ τὰ ἐν τοῖς ἐρινεοῖς ἔχουσι τοὺς καλουμένους ψῆνας. Γίνεται δὲ τοῦτο πρῶτον σκωλήκιον, εἶτα περιρραγέντος τοῦ δέρματος ἐκπέτεται τοῦτο ἐγκαταλιπὼν ὁ ψήν, καὶ εἰσδύεται εἰς τὰ τῶν συκῶν ἐρινεά, καὶ διὰ στιγμάτων ποιεῖ μὴ ἀποπίπτειν τὰ ἐρινεά· διὸ περιάπτουσί τε τὰ ἐρινεὰ πρὸς τὰς συκᾶς οἱ γεωργοί, καὶ φυτεύουσι πλησίον ταῖς συκαῖς ἐρινεούς. |
[558a] 1 II y a encore bien d'autres animalcules, comme on l'a dit plus haut; ainsi, il y en a dans la laine et dans tous les tissus de laine. Ce sont, par exemple, les mites, qui s'y produisent davantage quand les laines sont pleines de poussière. Ils s'y forment qnand une araignée se trouve enfermée dans le lainage, parce que l'araignée, absorbant l'humidité qui peut s'y rencontrer, la dessèche. Cette larve se forme dans un fourreau qui l'enveloppe. 2 II se produit dans la vieille cire, comme dans le bois, un animal qui peut passer pour le plus petit de tous les animaux, et qu'on appelle Acari; il est blanc et excessivement petit. Il se forme encore dans les livres des animalcules, dont les uns sont pareils à ceux qu'on trouve dans les vêtements; et dont d'autres ressemblent à de petits scorpions, qui n'ont pas de queue, ét qui sont d'une extrême petitesse. En général, il y a de ces animalcules dans toutes les matières sèches qui deviennent humides, et dans toutes les matières humides qui deviennent sèches, du moment que ces matières ont ce qu'il faut pour les faire vivre. 3 II y a une petite larve qu'on appelle Porte-bois, et qui est plus étrange encore que tous ces animalcules- Sa tête, qui sort d'une enveloppe, est tachetée ; ses pattes, comme dans les autres larves, sont à l'extrémité de son corps, qui est enveloppé comme dans un étui de fil d'araignée ; et tout autour de son corps il y a des brindilles de bois, qui semblent s'attacher à lui quand il marche ; mais ces fétus tiennent à son enveloppe, comme la coquille tient aux limaçons ; de même ici, le tout tient à la larve, et ne s'en détache pas ; il faut l'en arracher, comme si c'étaient des choses qui se seraient soudées ensemble ; et si l'on ôte cet étui à l'animal, il meurt sur-le-champ; il ne peut plus rien faire, non plus que le limaçon une fois que sa coquille lui est enlevée. Avec le temps, cette larve devient une chrysalide, ainsi que le deviennent les chenilles; et l'animal vit sans le moindre mouvement. Quel est l'insecte ailé qui sort de cette chrysalide? C'est ce qu'on n'a pas pu observer encore. 4 Les figues des figuiers sauvages ont des animalcules qu'on appelle des Psènes. C'est d'abord une petite larve; et quand son enveloppe est brisée, un Psène qui vole en sort, en la quittant; puis, il entre dans les fruits de la figue ; et la piqûre qu'il y fait empêche que ces fruits ne tombent avant maturité. Aussi, les campagnards ont-ils soin d'entremêler des branches de figuiers sauvages aux figuiers ordinaires, et de planter des figuiers sauvages auprès des figuiers communs. |
§ 1. Comme on l'a dit plus haut. Dans tous les chapitres précédents. — Dans la laine... tissus de laine. C'est un fait que chacun de nous peut vérifier tous les jours. — Les mites. C'est le nom commun de plusieurs espèces de ces animalcules. — Une araignée. Il est évident qu'il y a ici quelque erreur; mais il est bien difficile de la corriger avec quelque certitude. Les manuscrits ne fournissent aucun élément de correction. — Un fourreau qui l'enveloppe. Le texte dit mot à mot : « Un manteau ». § 2. Dans la vieille cire.. Ici encore, il y a une erreur évidente, puisqu'il ne se forme pas d'animalcules dans la cire. MM. Aubert et Wimmer proposent de lire : « Dans le vieux fromage ». Cette correction serait d'autant plus acceptable qu'elle n'exige qu'une très-légère modification de deux lettres. Mais la leçon vulgaire se trouve déjà dans Pline, qui, copiant Aristote, parle également de Cira. Voir Pline, Histoire naturelle, livre XI, ch. xxxix, p. 445, édit. et trad. Littré. — Le plus petit. C'était sans doute exact pour les Anciens, qui n'avaient pas le secours du microscope. — Excessivement petit. Le texte dit simplement :r Petit ; ce qui peut sembler une contradiction avec ce qui précède. — Dans les livres. La matière dont les livres étaient composés dans l'Antiquité, les rendait encore plus accessibles que les nôtres aux attaques des insectes. — De petits scorpions. La zoologie moderne connaît encore un insecte qu'elle appelle le Scorpion des livres. — Ont ce qu'il faut pour les faire vivre. Ce sens ingénieux a été donne par Camus; le texte s'y prête, et MM. Aubert et Wimmer l'ont adopté. § 3. Porte-bois. C'est la traduction littérale du mot grec; et la description qui suit prouve que c'est bien là le sens. — Comme dans un étui. Ce détail a donné à croire qu'il s'agissait ici d'un de ces insectes appelés Porte-Sac, de la famille des Psychides ; voir Zoologie descriptive de M. Claus, p. 619; mais évidemment l'animalcule que désigne Aristote est autre. — Ces fétus tiennent à son enveloppe. C'est là ce qui rend cet animal singulier entre tous, puisqu'il incorpore à sa substance des corps étrangers. Je ne sais si la science moderne a constaté rien de pareil. — C'est ce qu'on n'a pas pu observer encore. Ceci montre bien avec quel soin toutes ces observations étaient faites par les Anciens, quoiqu'en réalité les petits morceaux de bois ne puissent pas tenir à ranimai aussi étroitement que le dit l'auteur. § 4. Psènes. J'ai dû conserver le mot grec, que la zoologie contemporaine a adopté aussi pour un animalcule de la famille des Cynipsides ; voir le Catalogue de MM. Aubert et Wimmer, tomel, p. 172, n° 54. — II entre dans les ftuits de la figue. Il paraît que le fait est exact, et qu'aujourd'hui encore on se sert de cet animalcule pour hâter la maturité des figues, en le prenant sur les figuiers sauvages pour le porter sur le figuier cultivé. — Aussi, les campagnards. Ainsi, cet usage, fondé sur un fait exact, serait arrivé des Anciens jusqu'à nos temps.
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Retour sur la génération des quadrupèdes ovipares qui ont du sang ; époques diverses de la ponte ; la tortue d'eau douce ; la tortue de mer; les lézards; les crocodiles; l'œuf des crocodiles est très-petit, et l'animal devient énorme. |
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1 Τῶν δὲ τετραπόδων καὶ ἐναίμων καὶ ᾠοτόκων αἱ μὲν γενέσεις εἰσὶ τοῦ ἔαρος, ὀχεύεται δ´ οὐ πάντα τὴν αὐτὴν ὥραν, [558b] ἀλλὰ τὰ μὲν ἔαρος τὰ δὲ θέρους τὰ δὲ περὶ τὸ μετόπωρον, ὡς ἑκάστοις πρὸς τὴν γένεσιν τῶν ἐκγόνων ἡ ἐπιοῦσα ὥρα συμφέρει. 2 Ἡ μὲν οὖν χελώνη τίκτει ᾠὰ σκληρόδερμα καὶ δίχροα ὥσπερ τὰ τῶν ὀρνίθων, τεκοῦσα δὲ κατορύττει καὶ τὸ ἄνω ποιεῖ ἐπίκροτον· ὅταν δὲ τοῦτο ποιήσῃ, φοιτῶσα ἐπῳάζει ἄνωθεν· ἐκλέπεται δὲ τὰ ᾠὰ τῷ ὑστέρῳ ἔτει. Ἡ δ´ ἑμὺς ἐξιοῦσα ἐκ τοῦ ὕδατος τίκτει, ὀρύξασα βόθυνον πιθώδη, καὶ ἐντεκοῦσα καταλείπει· ἐάσασα δ´ ἡμέρας ἐλάττους ἢ τριάκοντα ἀνορύττει καὶ ἐκλέπει ταχύ, καὶ ἀπάγει τοὺς νεοττοὺς εὐθὺς εἰς τὸ ὕδωρ. 3 Τίκτουσι δὲ καὶ αἱ θαλάττιαι χελῶναι ἐν τῇ γῇ ᾠὰ ὅμοια τοῖς ὄρνισι τοῖς ἡμέροις, καὶ κατορύξασαι ἐπῳάζουσι τὰς νύκτας. Τίκτουσι δὲ πολὺ πλῆθος ᾠῶν· καὶ γὰρ εἰς ἑκατὸν τίκτουσιν ᾠά. 5 Τίκτουσι δὲ καὶ σαῦροι καὶ κροκόδειλοι οἱ χερσαῖοι καὶ οἱ ποτάμιοι εἰς τὴν γῆν. Ἐκλέπεται δὲ τὰ τῶν σαύρων αὐτόματα ἐν τῇ γῇ· οὐ γὰρ διετίζει ὁ σαῦρος· λέγεται γὰρ ἕκμηνος εἶναι βίος σαύρας. 6 Ὁ δὲ ποτάμιος κροκόδειλος τίκτει μὲν ᾠὰ πολλά, τὰ πλεῖστα περὶ ἑξήκοντα, λευκὰ τὴν χρόαν, καὶ ἐπικάθηται δ´ ἡμέρας ἑξήκοντα (καὶ γὰρ καὶ βιοῖ χρόνον πολύν), ἐξ ἐλαχίστων δ´ ᾠῶν ζῷον μέγιστον γίνεται ἐκ τούτων· τὸ μὲν γὰρ ᾠὸν οὐ μεῖζόν ἐστι χηνείου, καὶ ὁ νεοττὸς τούτου κατὰ λόγον, αὐξανόμενος δὲ γίνεται καὶ ἑπτακαίδεκα πήχεων. Λέγουσι δέ τινες ὅτι καὶ αὐξάνεται ἕως ἂν ζῇ. |
1 Les quadrupèdes, qui ont du sang, et qui sont ovipares, produisent leurs petits au printemps. Mais ils ne s'accouplent pas tous dans la même saison. Pour les uns, [558b] c'est au printemps; pour les autres, c'est en été; pour d'autres même, c'est à l'automne, selon que, pour chacun d'eux, la saison qui suit est convenable aux petits qui .naissent. 2 Ainsi, la tortue pond des œufs à tégument dur et de deux couleurs, comme ceux des oiseaux. Une fois pondus, elle fait un trou où elle les enfouit; et elle égalise le haut du sol. Cela fait, elle vient dessus pour les couver. Les œufs n'éclosent que Tannée suivante. 3 La tortue d'eau douce sort de l'eau pour pondre; elle fait un trou en forme de baril, et elle y dépose ses œufs, qu'elle y laisse. Après un peu moins de trente jours, elle les déterre ; elle se presse d'en faire sortir les petits ; et elle les conduit immédiatement à l'eau. 4 La tortue de mer pond de même à terre des œufs, qui ressemblent à ceux des oiseaux domestiques; et après les avoir enterrés, elle les couve durant les nuits. Elle fait un nombre considérable d'œufs, qui ne se monte guère à moins de cent. 5 Les lézards, les crocodiles de terre et d'eau, viennent aussi pondre à terre. Les œufs de lézard éclosent tout seuls dans le sol. Le lézard ne vit pas deux ans; et l'on assure même que sa vie n'est que de six mois. 6 Quant au crocodile de rivière, il pond beaucoup d'œufs, mais, au plus, soixante environ. Ces œufs sont blancs. Il les couve durant soixante jours ; car il est certain aussi qu'il a la vie très longue. De ces œufs qui sont très petits, sort un animal énorme. L'œuf n'est pas plus gros que celui d'une oie; le petit qui en sort est d'abord en proportion ; mais il croît ensuite jusqu'à la longueur de dix-sept coudées. On prétend même que le crocodile ne cesse de grandir durant sa vie entière. |
§ 1. Les quadrupèdes... Il est évident que les deux chapitres qui terminent ce cinquième livre ne sont pas ici à leur place; et ce retour à la génération et à l'incubation des animaux ne se comprend pas, après l'étude qui vient d'être consacrée aux insectes. Il n'est pas possible de remédier à ce désordre; mais il faut le signaler. — Ils ne s'accouplent pas tous. Il me semble quç cette leçon est la bonne, bien que MM. Aubert et Wimmer ne l'aient pas adoptée. Le sens d ailleurs n'est pas douteux. — Est convenable aux petits qui naissent. Observation vraie et profonde, qui atteste la prévoyance de la nature. § 2. La tortue. On peut distinguer trois espèces de tortues : celle de terre qui ne va jamais à l'eau; celle d'eau douce, et la tortue de mer. L'espèce dont parle ici Aristote est, sans doute, la tortue que la zoologie moderne appelle encore : «Tortue grecque ». Il ne paraît pas, d'ailleurs, que tous ces détails soient parfaitement exacts. Voir Cuvier, Règne animal, tome II, pp. 9 et suiv. § 3. La tortue d'eau douce. C'est la plus commune dans nos climats. — Un peu moins de trente jours. C'est à peu près comme la tortue de mer, qui fait éclore ses petits en vingt ou vingt-cinq jours tout au plus. § 4. La tortue de mer. Tous les détails donnés ici sont assez exacte. Voir la Zoologie descriptive de M. Claus, pp. 933 et suiv. — A moins de cent. Cette observation a été bien des fois confirmée. Voir Cuvier, Règne animal. tome II, p. 13. § 5. Les lézards... Les détails qui sont donnés par Aristote paraissent exacte; mais la zoologie moderne ne semble pas les avoir contrôlés, ni reproduits. § 6. Quant au crocodile de rivière... Voir Cuvier, Règne animal, tome II, p. 19. — Il les couve durant soixante jours. Je ne sais si le fait est absolument exact; mais quand les petits sont éclos, il paraît bien que la femelle les soigne pendant plusieurs mois. — Sort un animal énorme. Cuvier, loc. cit., fait une observation analogue. — Dix-sept coudées. Cette dimension est peut-être un peu exagérée, en comptant la coudée pour 45 ou 50 centimètres. — On prétend même... Le fait ne paraît pas exact, et aucun animal ne jouit de cette faculté.
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De la vipère ; vivipare au dehors, ovipare au dedans ; son œuf a enveloppe molle ; ponte des vipères ; vingt petits en un seul jour; reproduction des serpents autres que la vipère .— Résumé. |
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1 Τῶν δ´ ὄφεων ὁ μὲν ἔχις ζῳοτοκεῖ ἔξω, ἐν αὑτῷ πρῶτον ᾠοτοκήσας· τὸ δ´ ᾠόν, ὥσπερ τῶν ἰχθύων, μονόχρουν ἐστὶ καὶ μαλακόδερμον. Ὁ δὲ νεοττὸς ἄνω ἐπιγίνεται, καὶ οὐ περιέχει φλοιὸς ὀστρακώδης, ὥσπερ οὐδὲ τὰ τῶν ἰχθύων. 2 Τίκτει δὲ μικρὰ ἐχίδια ἐν ὑμέσιν, οἳ περιρρήγνυνται τριταῖοι· ἐνίοτε δὲ καὶ τὰ ἔσω διαφαγόντα αὐτὰ ἐξέρχεται. Τίκτει δ´ ἐν μιᾷ ἡμέρᾳ καθ´ ἕν, τίκτει δὲ πλείω ἢ εἴκοσιν. 3 Οἱ δ´ ἄλλοι ὄφεις ᾠοτοκοῦσιν ἔξω, τὰ δ´ ᾠὰ ἀλλήλοις συνεχῆ ἐστιν ὥσπερ αἱ τῶν γυναικῶν ὑποδερίδες· ὅταν δὲ τέκῃ εἰς τὴν γῆν, ἐπῳάζει. Ἐκλέπεται δὲ καὶ ταῦτα τῷ ὑστέρῳ ἔτει. [559a] 4 Αἱ μὲν οὖν τῶν ὄφεων καὶ τῶν ἐντόμων γενέσεις, ἔτι δὲ τῶν τετραπόδων καὶ ᾠοτόκων, τοῦτον ἔχουσι τὸν τρόπον.
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1 Dans le genre des reptiles, la vipère produit au dehors des petits vivants; mais au-dedans d'elle, elle est d'abord ovipare. Son œuf comme celui des poissons est d'une seule couleur, et son enveloppe est molle. Le petit se forme dans la partie supérieure ; et il n'est pas plus entouré d'une pellicule de coquille que ne le sont les œufs des poissons. 2 Les petites vipères, au moment de la ponte, sont dans des membranes, qu'elles rompent au bout de trois jours. Quelquefois, elles sortent en se mangeant entre elles, à l'intérieur de l'enveloppe. La vipère pond ses petits en un seul jour, tout à la fois ; mais elle en met bas plus de vingt. 3 Les serpents autres que la vipère produisent des œufs au dehors; et ces œufs se tiennent les uns aux autres, comme les joyaux des colliers de femmes. Une fois les œufs déposés en terre, la bête les couve. Les œufs n'éclosent que l'année suivante. 4 Ainsi donc, les serpents et les insectes, et, en outre, les quadrupèdes ovipares, se reproduisent comme on vient de le voir. |
§ 1. Des reptiles. Ou, des Serpents. — La vipère. Voir plus haut, liv. III, ch. i, § 23, ce qui est dit de la Vipère, dont le nom est une abrévation de Vivipare. — Elle est d'abord ovipare. Les petits naissent & l'intérieur dans des œufs ; mais quand ils paraissent au jour, ils sont déjà formés ; et la mère semble être vivipare. — Comme celui des poissons. On ne comprend pas bien ce rapprochement. — Se forme dans la partie supérieure. C'est la traduction exacte ; mais cette expression est insuffisante; et elle reste obscure. Voir Cuvier, Règne animait tome II, p. 87. § 2. Les petites vipères... Je ne vois pas que la zoologie moderne ait fait des observations sur les points que touche ici le naturaliste grec ; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 897 ; et Cuvier, Règne animal, tome II, p. 90. — En se mangeant entre elles. Je ne suis pas sûr de ce sens ; et le fait n'est pas constaté par des observations récentes. Il suffit d'un simple changement d'accent dans le mot du texte. On peut traduire aussi, comme on l'a fait d'ordinaire : " Les petites vipères sortent après avoir mangé l'intérieur de l'œuf ". — Plus de vingt. Le fait est exact. § 3. Les serpents... des œufs au dehors. Le fait n'est pas aussi général ; il y a plusieurs espèces de serpents qui sont vivipares, comme la vipère. — La bête les couve. Ceci ne semble pas très-exact ; et bien souvent la femelle abandonne ses œufs sans en prendre soin. Les boas font exception à cette règle à peu près générale chez les ophidiens; Zoologie descriptive de M. Claus, p. 897. — L'année suivante. La zoologie moderne ne paraît pas avoir fait d'observations de ce genre, § 4. Ainsi donc... Résumé insuffisant et incomplet. — Tout ce qu'Aristote a dit des insectes a été reproduit par Pline, Histoire naturelle, liv. XI, ch. xxvi et suiv., édit. et trad. E. Littré. Il est curieux de rapprocher les deux textes pour voir une fois de plus la différence considérable des deux auteurs. Aristote est un zoologiste ; Pline est surtout un écrivain, plus occupé de la forme que du fond. Entre ses mains, la science est déjà en grande décadence ; plus tard, elle y sera encore davantage.
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