Lysias

LYSIAS

 

XXVI. PLAIDOYER CONTRE EVANDRE.

ΠΕΡΙ ΤΗΣ ΕΥΑΝΔΡΟΥ ΔΟΚΙΜΑΣΙΑΣ

 

 

 


 

 

LYSIAS

 

SOMMAIRE DU PLAIDOYER CONTRE EVANDRE.

 

On nommait tous les ans à Athènes neuf archontes. Le premier s'appelait proprement l'archonte, et l'année était désignée par son nom. Le second était nommé le roi, on roi des sacrifices, et il était chargé de quelques sacrifices dont avaient été chargés anciennement les rois d'Athènes. Le troisième se nommait le polémarque ; il avait eu d'abord le commandement des armées, et il avait retenu ce nom quoique son autorité ne fut plus la même. Les six autres archontes étaient appelés d'un nom commun thesmothètes : gardiens et conservateurs des lois, ils avoient soin de les revoir, et d'empêcher qu'il ne s'y glissât des abus. Un certain Evandre avait été élu roi par le sort : il s'agissait de confirmer son élection dans un examen appelé en grec dokimasia dont nous avons parlé précédemment ; un particulier l'attaque comme devant être rejeté, il l'attaque devant le sénat des Cinq-cents qui jugeait ces sortes de causes.

Le commencement du discours manque. L'accusateur d'Evandre lui reproche son effronterie, et aux sénateurs leur faiblesse qui le rend audacieux. L'accusé doit parler des charges que ses ancêtres ont remplies durant la démocratie, et des prix honorables qu'ils ont obtenus ; il doit faire valoir sa modération actuelle ; il doit dire que le temps ne permet pas d'élire un autre magistrat à sa place, et que si on le rejette, il faut nécessairement que les plus anciens sacrifices soient interrompus. L'accusateur détruit ces raisons., et les tourne contre celui qui les emploie. Il suppose qu'Evandre soit examiné pour être sénateur, et que son nom soit inscrit sur les registres comme ayant servi cavalier sous les Trente : dans ce cas, il devrait être rejeté ; à plus sorte raison doit-il l'être lorsqu'il est accusé d'avoir persécuté le peuple, et qu'il s'agit de le saire un des neuf archontes. Il montre toute l'indignité de ce choix., et combien il serait inconséquent d'approuver Evandre lorsqu'on a rejeté Laodamas, qu'il croit avoir été rejeté injustement. Si l'accusé s'appuie des serments et des traités, afin de se rendre favorables les citoyens qui sont restés dans la ville, on lui répondra que le peuple ne pense pas de même sur le compte de tous ceux qui sont restés dans la ville : et à ce sujet Lysias examine pourquoi le peuple a honoré de sa confiance et élevé aux honneurs plusieurs des citoyens qui étaient restés à Athènes sous la domination des Trente. Thrasybule défendait Evandre, et s'employait avec zèle pour le faire approuver. Celui qui l'accuse prétend qu'il doit être plutôt écouté que Thrasybule.

Ce discours a dû être composé quelques années après l'expulsion des Trente, environ l'an 402 ou 401 avant J. C.

 

[1] ... λλ´ ἡγούμενος ἀκριβῆ νῦν τὴν δοκιμασίαν αὐτοὺς διὰ τὸν χρόνον 〈οὐ〉 ποιήσεσθαι, ἐπεὶ σύνοισθα πολλὰ καὶ δεινὰ εἰς αὐτοὺς ἐξημαρτηκώς, ὧν ἐπιλελῆσθαι καὶ οὐδ´ ἀναμνησθήσεσθαι ἐνίους αὐτῶν νομίζεις. δὴ ἔγωγε καὶ 〈μάλιστα〉 ἀγανακτῶ, εἰ ταύτῃ τῇ ἐλπίδι εἰς ὑμᾶς ἥκει πιστεύων, ὥσπερ ἄλλων μέν τινων ὄντων τῶν ἠδικημένων, ἑτέρων δὲ τῶν ταῦτα διαψηφιουμένων, ἀλλ´ οὐκ ἀμφότερα τῶν αὐτῶν καὶ πεπονθότων καὶ ἀκουσομένων.  [2] Αἴτιοι δὲ τούτων ὑμεῖς ἐστε· οὐ γὰρ ἐνθυμεῖσθε ὅτι οὗτοι μέν, ὅτε ἡ πόλις ὑπὸ [τῶν] Λακεδαιμονίων ἤρχετο, οὐδὲ τῆς αὐτῆς δουλείας ὑμῖν μεταδοῦναι ἠξίωσαν, ἀλλὰ κἀκ τῆς πόλεως ἐξήλασαν· ὑμεῖς δ´ ἐλευθέραν αὐτὴν ποιήσαντες οὐ μόνον τῆς ἐλευθερίας αὐτοῖς ἀλλὰ καὶ τοῦ δικάζειν καὶ τοῦ ἐκκλησιάζειν περὶ τῶν κοινῶν μετέδοτε, ὥστε εἰκότως ὑμῶν ταύτην τὴν εὐήθειαν καταγιγνώσκουσιν.  [3] ν εἷς οὗτος ὢν οὐκ ἀγαπᾷ εἴ τις αὐτὸν ἐᾷ τούτων μετέχειν, ἀλλὰ καὶ πρὶν ἐκείνων δοῦναι δίκην πάλιν ἄρχειν ἀξιοῖ.

Καὶ νυνὶ αὐτὸν ἀκούω μὲν ὑπὲρ τῶν αὐτοῦ κατηγορουμένων διὰ βραχέων ἀπολογήσεσθαι, ἐπισύροντα τὰ πράγματα καὶ διακλέπτοντα τῇ ἀπολογίᾳ τὴν κατηγορίαν, λέξειν δὲ ὡς πολλὰ εἰς τὴν πόλιν ἀνηλώκασι καὶ φιλοτίμως λελῃτουργήκασι καὶ νίκας πολλὰς καὶ καλὰς ἐν δημοκρατίᾳ νενικήκασι, καὶ ὅτι αὐτὸς κόσμιός ἐστι καὶ οὐχ ὁρᾶται ποιῶν ἃ ἕτεροι ἐνταῦθα τολμῶσιν, ἀλλὰ τὰ ἑαυτοῦ πράττειν ἀξιοῖ.

[4] γὼ δὲ πρὸς τούτους τοὺς λόγους οὐ χαλεπὸν οἶμαι ἀντειπεῖν· πρὸς μὲν τὰς λῃτουργίας, ὅτι κρείττων ἦν ὁ πατὴρ αὐτοῦ μὴ λῃτουργήσας ἢ τοσαῦτα τῶν ἑαυτοῦ ἀναλώσας· διὰ γὰρ ταῦτα πιστευθεὶς ὑπὸ τοῦ δήμου κατέλυσε τὴν δημοκρατίαν, ὥστ´ εἶναι ταῦτα τὰ ἔργα ἀειμνηστότερα ἢ τὰ ἐκ τῶν λῃτουργιῶν αὐτῷ ἀναθήματα·  [5] πρὸς δὲ τὴν ἡσυχιότητα τὴν τούτου, ὅτι οὐ νῦν δεῖ αὐτὸν ἐξετάζειν εἰ σώφρων ἐστίν, ὅτ´ αὐτὸν οὐκ ἔξεστιν ἀσελγαίνειν, ἀλλ´ ἐκεῖνον τὸν χρόνον σκοπεῖν, ἐν ᾧ ἐξὸν ὁποτέρως ἐβούλετο ζῆν εἵλετο παρανόμως πολιτευθῆναι. Τοῦ μὲν γὰρ νῦν μηδὲν ἐξαμαρτάνειν οἱ κωλύσαντες αἴτιοι, τῶν δὲ τότε γενομένων ὁ τούτου τρόπος καὶ οἱ τούτῳ ἐπιτρέπειν ἀξιοῦντες. στ´ ἐὰν ἐκ τούτων δοκιμάζεσθαι ἀξιοῖ, ταῦτα χρὴ ὑπολαμβάνειν, μὴ εὐήθεις αὐτῷ εἶναι δοκῆτε.

[6] Ἐὰν δὲ καὶ ἐπὶ τοιόνδε λόγον τράπωνται, ὡς ὁ χρόνος οὐκ ἐγχωρεῖ ἄλλον ἀποκληρῶσαι, ἀλλὰ ἀνάγκη, ἐὰν αὐτὸν ἀποδοκιμάσητε, ἄθυτα τὰ πάτρια ἱερὰ γίγνεσθαι, τάδ´ ἐνθυμήθητε, ὅτι πάλαι ὁ χρόνος ἤδη παρελήλυθεν. γὰρ αὔριον ἡμέρα μόνη λοιπὴ τοῦ ἐνιαυτοῦ ἐστιν, ἐν δὲ ταύτῃ τῷ Διὶ τῷ σωτῆρι θυσία γίγνεται, δικαστήριον δὲ παρὰ τοὺς νόμους ἀδύνατον πληρωθῆναι. [7] Εἰ δὲ ταῦτα πάνθ´ οὗτος ὥστε γενέσθαι διαπέπρακται, τί 〈χρὴ〉 προσδοκῆσαι δοκιμασθέντ´ αὐτὸν ποιήσειν, εἰ τὴν ἐξιοῦσαν ἀρχὴν πέπεικεν αὑτοῦ ἕνεκα παρανομῆσαι; ἆρ´ ἂν ὀλίγα τοιαῦτα ἐν τῷ ἐνιαυτῷ διαπράξασθαι; ἐγὼ μὲν γὰρ οὐκ ἂν οἶμαι.  [8] στι δ´ ὑμῖν οὐ τοῦτο μόνον σκεπτέον, ἀλλὰ καὶ πότερον εὐσεβέστερον τὸν βασιλέα καὶ τοὺς συνάρχοντας τὰ ὑπὲρ τοῦ μέλλοντος ἄρξειν ἱερὰ θῦσαι, ὡς καὶ πρότερον ἤδη γεγένηται, ἢ καὶ τοῦτον, ὃν οὐδὲ καθαρὸν εἶναι τὰς χεῖρας οἱ εἰδότες μεμαρτυρήκασι, καὶ πότερον ὑμεῖς ὠμόσατε εἰς τὴν ἀρχὴν ἀδοκίμαστον καταστήσειν, ἢ δοκιμάσαντες τὸν ἄξιον τῆς ἀρχῆς στεφανώσειν. [9] Ταῦτα γὰρ σκοπεῖσθε· κἀκεῖνο 〈δ´〉 ἐνθυμεῖσθε, ὅτι ὁ θεὶς τὸν περὶ τῶν δοκιμασιῶν νόμον οὐχ ἥκιστα [περὶ] τῶν ἐν ὀλιγαρχίᾳ ἀρξάντων ἕνεκα ἔθηκεν, ἡγούμενος δεινὸν εἶναι, εἰ δι´ οὓς ἡ δημοκρατία κατελύετο, οὗτοι ἐν τῇ αὐτῇ πολιτείᾳ πάλιν ἄρξουσι, καὶ κύριοι γενήσονται τῶν νόμων καὶ τῆς πόλεως, ἣν πρότερον παραλαβόντες οὕτως αἰσχρῶς καὶ δεινῶς ἐλωβήσαντο. στ´ οὐκ ἄξιον τῆς δοκιμασίας ὀλιγώρως ἔχειν, οὐδὲ μικρὸν ἡγουμένους τὸ πρᾶγμα μὴ φροντίζειν αὐτῆς, ἀλλὰ φυλάττειν·  ὡς ἐν τῷ ἕκαστον δικαίως ἄρχειν ἥ τε πολιτεία καὶ τὸ ἄλλο πλῆθος τὸ ὑμέτερον σῴζεται.

[1] Vous vous imaginez donc, Evandre, que les juges n'examineront pas les choses à la rigueur à cause du temps qui s'est écoulé. Vous n'ignorez pourtant pas tous les maux que vous leur avez faits ; mais vous vous flattez que plusieurs d'entre eux peut-être en ont perdu le souvenir. Ce qui m'indigne, Sénateurs, c'est de voir l'accusé se présenter devant vous avec cette assurance, comme si ceux, qu'il offensa étaient différents de ceux qui vont prononcer, et que ceux qui eurent à souffrir de sa part ne fussent pas les mêmes que ceux qui vont l'entendre. C'est vous, il faut le dire, qui autorisez son effronterie. [2] Vous paraissez avoir oublié que les ennemis du gouvernement, lorsqu'Athènes était dominée par Lacédémone, vous refusèrent jusqu'au triste avantage de la servitude au sein de votre patrie, dont ils vous chassèrent indignement ; tandis qu'après avoir délivré cette même patrie, vous les fîtes jouir non seulement de la liberté, mais encore du droit de juger dans les tribunaux, et de délibérer dans les assemblées. C'est donc avec raison qu'ils insultent à votre faiblesse. [3] Evandre est de ce nombre. Non content de participer aux droits de citoyen, il prétend même posséder de nouveau les magistratures avant que d'avoir été puni de ses crimes.

J'apprends qu'il doit trancher en peu de mots sur mes griefs, traiter légèrement la cause, et éluder l'accusation par une défense oblique et détournée. Il dira, à ce qu'on me rapporte, que ses ancêtres dépensèrent beaucoup pour la ville, que sous le règne de la démocratie ils remplirent les charges (01) avec zèle, et obtinrent en conséquence plusieurs prix honorables; que lui-même il est modéré, que, sans se porter, comme tant d'autres, à des démarches, audacieuses, il se renferme dans ses propres affairés.

Il n'est pas, je crois, difficile de réfuter ces objections. Et d'abord, pour ce qui est des charges publiques, il semble que son père eût mieux sait de ne pas les remplir, et de s'épargner ces dépenses. Car la confiance du peuple, que lui valurent des libéralités, le mit à portée de détruire la démocratie ; et le souvenir des maux causés à l'état, est plus durable que les offrandes faites aux dieux lorsqu'il remplissait les charges. [5] Quant à la modération du fils, je dis qu'il ne saut pas examiner s'il est modéré aujourd'hui qu'il ne lui serait point possible d'être insolent, mais qu'il faut considérer le temps où, pouvant suivre ses inclinations perverses, il. s'abandonna librement à des excès criminels. Car enfin, si sa conduite est maintenant régulière, on ne doit l'attribuer qu'à ceux qui le contiennent : ses crimes passés doivent être imputés à son naturel, et à ceux qui lui donnèrent toute licence. Si donc, il veut qu'on l'examine d'après sa vie actuelle, faites-lui cette réponse, de peur qu'il ne triomphe de votre simplicité.

[6] S'il allègue pour sa défense que le temps ne permet pas d'élire un autre magistrat à sa place, et que, si vous le rejetez dans l'examen, il faut nécessairement que les plus anciens sacrifices soient interrompus; daignez observer, Sénateurs, qu'il y. a longtemps que l'époque où l'on pouvait procéder à une nomination nouvelle est passée. Nous touchons au dernier jour de l'année; on fait demain un sacrifice à Jupiter-Sauveur, et l'on ne saurait, dans un si court intervalle, composer selon les formes un tribunal pour nommer quelqu'un à la place d'Evandre ( 02). [7] Mais si l'accusé a amené les choses à ce point par ses manœuvres, que ne sera-t-il donc pas lorsqu'il sera admis, puisqu'avant de l'être il a persuadé à un magistrat sortant de charge, d'enfreindre les lois en sa saveur ? Pensez-vous que dans son année il se contente de ces prévarications légères ? pour moi, je ne le pense pas. [8] Mais ce n'est pas là seulement ce que vous avez à considérer, voyez lequel est plus conforme à la religion, que le roi actuel des sacrifices sacrifie, avec ses assesseurs, au nom de celui qui doit le remplacer, comme cela s'est pratiqué plus d'une fois ; ou de charger de cette fonction, un homme qui n'a pas les mains pures (03), si on en croit le témoignage de gens qui le connaissent : voyez si vous vous êtes engagés par serment à saire entrer en charge quelqu'un qui n'est pas approuvé, ou à le confirmer dans sa magistrature quand vous l'en aurez jugé digne : [9] c'est là ce qu'il vous faut considérer. Faites attention que l'auteur de la loi des examens l'a portée principalement pour ceux qui furent magistrats dans l'oligarchie : il a trouvé peu convenable que les destructeurs de la démocratie exerçassent encore des magistratures dans l'état démocratique, qu'ils devinrent les arbitres des lois, et d'une république qu'ils avoient ci-devant opprimée, vexée, déchirée d'une manière atroce. Non, l'examen des magistrats n'est pas une chose indifférente et qu'on doive traiter légèrement ; il faut y apporter une attention d'autant. plus sérieuse que de l'intégrité de chaque magistrat dépend le salut du gouvernement et du peuple.

[10] 〈Καὶ〉 εἰ μὲν βουλεύσων νυνὶ ἐδοκιμάζετο καὶ ὡς ἱππευκότος αὐτοῦ ἐπὶ τῶν τριάκοντα τοὔνομα ἐν ταῖς σανίσιν ἐνεγέγραπτο, καὶ ἄνευ κατηγόρου ἂν αὐτὸν ἀπεδοκιμάζετε· νῦν δέ, ὅτε [μὴ μόνον ἱππευκὼς μηδὲ βεβουλευκώς, ἀλλὰ] καὶ εἰς τὸ πλῆθος ἐξημαρτηκὼς φαίνεται, οὐκ ἂν ἄτοπον ποιήσαιτε, εἰ μὴ τὴν αὐτὴν γνώμην ἔχοντες περὶ αὐτοῦ φανεῖσθε; [11] Καὶ μὲν δὴ βουλεύειν γε δοκιμασθεὶς πεντακοσιοστὸς ὢν μετὰ τῶν ἄλλων ἐνιαυτὸν ἂν μόνον ἐβούλευσεν, ὥστε καὶ εἴ τι ἐν τούτῳ τῷ χρόνῳ ἐξαμαρτάνειν ἐβούλετο, ῥᾳδίως ἂν ὑπὸ τῶν ἄλλων ἐκωλύετο. Ταύτης δὲ τῆς ἀρχῆς ἀξιούμενος αὐτὸς καθ´ αὑτὸν ἄρξει, καὶ μετὰ τῆς ἐν Ἀρείῳ πάγῳ βουλῆς τὸν ἅπαντα χρόνον τῶν μεγίστων κύριος γενήσεται· [12] ὥστε ὑμῖν καθήκειν περὶ ταύτης τῆς ἀρχῆς ἀκριβεστέραν τὴν δοκιμασίαν ἢ περὶ τῶν ἄλλων ἀρχῶν ποιεῖσθαι. Εἰ δὲ μή, πῶς οἴεσθε τὸ ἄλλο πλῆθος τῶν πολιτῶν διακείσεσθαι, ὅταν αἴσθωνται, ὃν προσῆκε δίκας τῶν ἡμαρτημένων διδόναι, τοῦτον ὑφ´ ὑμῶν τοιαύτης ἀρχῆς ἠξιωμένον; καὶ φόνου δίκας δικάζοντα, ὃν ἔδει αὐτὸν ὑπὸ τῆς ἐν Ἀρείῳ πάγῳ βουλῆς κρίνεσθαι; καὶ πρὸς τούτοις ἴδωσιν ἐστεφανωμένον, καὶ ἐπικλήρων καὶ ὀρφανῶν κύριον γεγενημένον, ὧν ἐνίοις αὐτὸς ὢν οὗτος τῆς ὀρφανίας αἴτιος γεγένηται; [13] ρ´ οὐκ ἂν οἴεσθε αὐτοὺς χαλεπῶς διακεῖσθαι καὶ ὑμᾶς αὐτῶν αἰτίους ἡγήσασθαι, ὅταν γένωνται ἐν ἐκείνοις τοῖς χρόνοις, ἐν οἷς αὐτῶν πολλοὶ εἰς τὸ δεσμωτήριον ἀπήγοντο καὶ ἄκριτοι ὑπὸ τούτων ἀπώλλυντο καὶ φεύγειν τὴν σφετέραν αὐτῶν ἠναγκάζοντο; κἀκεῖνο προσενθυμηθῶσιν, ὅτι ὁ αὐτὸς οὗτος ἀνὴρ [Θρασύβουλος] αἴτιος γεγένηται Λεωδάμαντά τε ἀποδοκιμασθῆναι καὶ τοῦτον δοκιμασθῆναι, τοῦ μὲν κατήγορος γενόμενος, ὑπὲρ τούτου δὲ ἀπολογήσασθαι παρασκευασάμενος, 〈εὖ εἰδὼς〉 ὅπως πρὸς τὴν πόλιν διάκειται καὶ πόσων αἴτιος αὐτῇ κακῶν γεγένηται; ἢ πειθόμενοι πῶς ἂν οἴεσθε διαβληθῆναι; [14] τότε μὲν γὰρ ὑμᾶς ᾤοντο ὀργισθέντας Λεωδάμαντα ἀποδοκιμάσαι· ἐὰν δὲ τοῦτον δοκιμάσητε, εὖ εἴσονται ὅτι οὐ δικαίᾳ γνώμη περὶ αὐτοῦ κέχρησθε. στι δὲ τούτοις μὲν πρὸς ὑμᾶς ἁγών, ὑμῖν δὲ πρὸς ἅπασαν τὴν πόλιν, ἣ σκοπεῖ νυνὶ τίνα ὑμεῖς γνώμην περὶ αὐτῆς ἕξετε.

[15] Καὶ μηδεὶς ὑμῶν ἡγείσθω με Λεωδάμαντι χαριζόμενον κατηγορεῖν Εὐάνδρου, ὅτι φίλος ὢν τυγχάνει, ἀλλ´ ὑπὲρ ὑμῶν καὶ τῆς πόλεως προνοούμενον. ᾴδιον δ´ ἐξ αὐτοῦ τοῦ πράγματος μαθεῖν. Λεωδάμαντι γὰρ συμφέρει τοῦτον δοκιμασθῆναι, οὕτω γὰρ ὑμεῖς μάλιστα διαβληθήσεσθε, καὶ δόξετε ἀντὶ δημοτικῶν ἀνθρώπων ὀλιγαρχικοὺς εἰς τὰς ἀρχὰς καθιστάναι· ὑμῖν δὲ τόνδε ἀποδοκιμάσαι, δόξετε γὰρ κἀκεῖνον δικαίως [ἂν] ἀποδοκιμάσαι· ἐὰν δὲ μηδὲ τόνδε, οὐδ´ ἐκεῖνον δικαίως.

[16] Καίτοιγε αὐτὸν ἀκούω λέξειν ὡς οὐ περὶ αὐτοῦ μόνον ἡ δοκιμασία ἐστίν, ἀλλὰ περὶ πάντων τῶν ἐν ἄστει μεινάντων, καὶ τοὺς ὅρκους καὶ τὰς συνθήκας ὑμᾶς ὑπομνήσειν, ὡς ἐκ τούτων προσληψόμενον αὐτὸν δοκιμαστὰς τοὺς ἐν ἄστει μείναντας.

γὼ δ´ ὑπὲρ τοῦ πλήθους βραχέα πρὸς αὐτὸν εἰπεῖν βούλομαι, ὅτι ὁ δῆμος οὐ τὴν αὐτὴν γνώμην ἔχει περὶ πάντων τῶν ἐν ἄστει μεινάντων, ἀλλὰ περὶ μὲν τῶν τοιαῦτα ἐξαμαρτανόντων οἵαν ἐγώ φημι δεῖν, περὶ δὲ τῶν ἄλλων τὴν ἐναντίαν. [17] Τεκμήριον δέ· οὐ γὰρ ἔλαττον τούτους ἡ πόλις τετίμηκε τῶν ἐπὶ Φυλὴν ἐλθόντων καὶ τὸν Πειραιᾶ καταλαβόντων. Εἰκότως· τοὺς μὲν γὰρ ἴσασιν ὁποῖοί τινες ἐν δημοκρατίᾳ μόνῃ γεγένηνται, ὁποῖοι δ´ ἄν τινες ἐν ὀλιγαρχίᾳ γένοιντο, οὔπω πεῖραν εἰλήφασι· παρὰ δὲ τούτων ἑκατέρας τῆς πολιτείας ἱκανὴν βάσανον ἔχουσιν, ὥστ´ εἰκότως πιστεύειν. [18] Καὶ ἡγοῦνταί γε διὰ μὲν τοὺς τοιούτους συλληφθέντας τότε ἀποθανεῖν, διὰ δὲ τοὺς ἄλλους [τοὺς συλληφθέντας] ἐκφυγεῖν, ἐπεὶ εἴ γε τὴν αὐτὴν γνώμην ἅπαντες ἔσχον, οὔτ´ ἂν φυγὴ οὔτ´ ἂν κάθοδος οὔτ´ ἄλλο οὐδὲν ἂν τῶν γεγενημένων τῇ πόλει συνέβη. [19] λλὰ καὶ ὃ ἄλογον δοκεῖ εἶναι παρά τισιν, ὅπως ποτὲ πολλοὶ ὄντες ὑπ´ ὀλίγων τῶν ἐν Πειραιεῖ ἡττήθησαν, οὐδαμόθεν ἄλλοθεν ἢ ἐκ τῆς τούτων προνοίας γεγένηται· οὗτοι γὰρ εἵλοντο μετὰ τῶν κατελθόντων πολιτεύεσθαι μᾶλλον ἢ μετὰ τῶν τριάκοντα Λακεδαιμονίοις δουλεύειν.  [20] Τοιγάρτοι ἀντὶ τούτων αὐτοὺς ὁ δῆμος ταῖς μεγίσταις τιμαῖς τετίμηκεν, ἱππαρχεῖν καὶ στρατηγεῖν καὶ πρεσβεύειν ὑπὲρ αὑτῶν αἱρούμενοι· καὶ οὐδέποτε αὐτοῖς μετεμέλησεν. Καὶ διὰ μέν γε τοὺς πολλὰ ἐξαμαρτόντας τὰς δοκιμασίας εἶναι ἐψηφίσαντο, διὰ δὲ τοὺς μηδὲν τοιοῦτον πράξαντας τὰς συνθήκας ἐποιήσαντο. Τοσαῦτά σοι ἐγὼ ὑπὲρ τοῦ δήμου ἀποκρίνομαι.

[21] Ὑμέτερον δὴ ἔργον ἐστίν, ὦ ἄνδρες βουλευταί, σκέψασθαι ποτέρῳ ἂν πειθόμενοι περὶ τῆς δοκιμασίας ταύτης ἄμεινον βουλεύσαισθε, πότερον ἐμοὶ ἢ Θρασυβούλῳ, ὃς αὐτῷ ἀπολογήσεται. Περὶ μὲν οὖν ἐμοῦ ἢ τοῦ πατρὸς ἢ τῶν προγόνων οὐδὲν οὗτος εἰπεῖν ἕξει εἰς μισοδημίαν. Οὔτε γὰρ ὡς ὀλιγαρχίας μετέσχον (ὕστερον γὰρ τῶν χρόνων τούτων ἀνὴρ εἶναι ἐδοκιμάσθην), οὔθ´ ὡς ὁ πατήρ (πρὸ γὰρ τῶν στάσεων πολὺ ἐν Σικελίᾳ ἄρχων ἐτελεύτησεν)· [22] οὐδ´ ὡς οἱ πρόγονοι ὑπὸ τοῖς τυράννοις ἐγένοντο· στασιάζοντες γὰρ πρὸς αὐτοὺς τὸν ἅπαντα χρόνον διετέλεσαν. λλὰ μὲν δὴ οὐδὲ τὴν οὐσίαν ἡμᾶς ἐν τῷ πολέμῳ φήσει κτήσασθαι, εἰς δὲ τὴν πόλιν οὐδὲν ἀνηλωκέναι· πᾶν γὰρ τοὐναντίον, ἐν εἰρήνῃ μὲν ὀγδοηκοντατάλαντος ἡμῶν ὁ οἶκος ἐγένετο, εἰς δὲ τὴν τῆς πόλεως σωτηρίαν ἐν τῷ πολέμῳ ἅπας ἀνηλώθη.

[23] γὼ δὲ περὶ τούτου τρία ἕξω εἰπεῖν τηλικαῦτα τὸ μέγεθος, ὥστ´ ἄξιον εἶναι ἕκαστον ἔργον θανάτου· πρῶτον μὲν ὅτι τὴν ἐν Βοιωτοῖς πολιτείαν χρήματα λαβὼν μετέστησε καὶ τῆς συμμαχίας ἡμᾶς ταύτης ἀπεστέρησεν, ἔπειτα ὅτι τὰς ναῦς προὔδωκε καὶ τὴν πόλιν περὶ σωτηρίας βουλεύεσθαι πεποίηκεν,  [24] ἔπειτα ὅτι παρὰ τῶν αἰχμαλώτων, οὓς αὐτὸς ἀπώλεσε, τριάκοντα μνᾶς ἐσυκοφάντησεν, οὐ φάσκων αὐτοὺς λύσεσθαι, εἰ μὴ τοῦτο αὐτῷ παρὰ σφῶν αὐτῶν παράσχοιεν. Συνειδότες οὖν ἡμῶν ἑκατέρῳ τὸν βίον, πρὸς ταῦτα βουλεύεσθε ὁποτέρῳ χρὴ πιστεύειν περὶ τῆς Εὐάνδρου δοκιμασίας, καὶ οὕτως οὐκ ἐξαμαρτήσεσθε.
 

[10] Si Evandre était maintenant examiné pour être sénateur, et que son nom fût inscrit sur les registres comme ayant servi cavalier sous les Trente, vous n'hésiteriez pas à le rejeter sans qu'il fût besoin d'accusation en forme ; et aujourd'hui qu'il est convaincu non d'avoir servi dans la cavalerie, mais d'avoir persécuté le peuple, serait-il raisonnable que vous montrassiez plus d'indulgence à son égard ? [11] Toutefois, s'il était admis pour être sénateur, il ne le serait qu'une année, et formerait avec d'autres un conseil de cinq cents personnes ; en sorte que si dans cet espace de temps il voulait prévariquer, il serait contenu sans peine par ses collègues. Mais il prétend exercer une magistrature seul et par lui-même, passer ensuite pour toujours dans l'Aréopage (04), et là décider des objets les plus essentiels. [12] Vous devez donc, pour la magistrature que prétend posséder Evandre, montrer plus de sévérité dans l'examen que pour les autres magistratures. Sinon, comment pensez-vous que seront disposés les autres citoyens, lorsqu'ils verront que vous avez déclaré digne d'une telle place, un homme qu'il faudrait punir de ses crimes, et que celui-là juge les procès pour meurtre qui devrait lui-même être jugé par l'Aréopage (05) ? lorsqu'ils verront dans l'exercice de la magistrature, devenu arbitre des pupilles et des orphelins, celui qui par ses excès a été cause que plusieurs sont orphelins ? [13] Croyez-vous qu'ils ne ressentent pas d'indignation, et qu'ils ne rejettent pas sur vous-mêmes les maux qu'ils ont éprouvés, lorsqu'ils rappelleront à leur mémoire ces tems malheureux où ils étaient traînés en prison, mis à mort sans avoir été jugés, ou contraints de fuir leur patrie ? Que penseront-ils quand ils viendront à saire réflexion que le même Thrasybule (06) qui a fait rejeter Laodamas, a fait approuver Evandre, s'étant porté accusateur de l'un, et déclaré protecteur de l'autre ; le protecteur de celui dont vous connaissez les dispositions pour la république, et les maux sans nombre où il l'a plongée ? Si vous écoutez Thrasybule, combien, je vous prie, ne vous rendrez-vous pas répréhensibles ? [14] On croyait déjà que vous avez rejeté Laodamas par passion ; mais si vous approuvez Evandre, on sera bien plus persuadé encore que vous avez sait injustice à Laodamas. Evandre et ses pareils ont donc à se justicier devant vous, et vous devant toute la ville, qui observe comment vous allez prononcer sur ce qui la regarde.

[15] Et qu'on ne s'imagine pas que j'accuse Evandre pour favoriser Laodamas parce qu'il est mon ami : je l'accuse pour le bien de l'état, et pour votre propre avantage. Une réflexion tirée de la chose même va vous en convaincre. Il est de l'intérêt de Laodamas qu'Evandre soit approuvé, d'autant plus que par-là surtout vous encourrez le reproche de préférer, pour les mettre dans les charges, les partisans de l'oligarchie aux défenseurs de la démocratie. Il est au contraire de votre intérêt de le rejeter, parce qu'on jugera que vous avez aussi rejeté Laodamas avec justice. Mais si vous admettez Evandre même, on pourra dire que c'est injustement que Laodamas n'a pas été admis.

[16] L'accusé dira, à ce que j'apprends, que dans cette cause il n'est pas seulement question de lui, mais de tous les citoyens qui alors ne s'éloignèrent pas de la ville. Il vous rappellera, dit-on, les serments et le traité, comme si par-là il devrait se rendre favorables ceux qui restèrent alors dans Athènes.

Je vais lui répondre en peu de mots pour le peuple. Le peuple ne pense pas de même sur le compte de tous les citoyens qui restèrent ici. Il pense de ceux qui tinrent la même conduite qu'Evandre, comme je dis qu'il doit en penser ; mais il a des autres une idée bien différente. [17] En voici là preuve. Parmi les citoyens, la république a élevé aux honneurs un aussi grand nombre de ceux qui ne s'éloignèrent pas de la ville, que de ceux qui se retirèrent à Phyle ou qui se saisirent du Pirée. Et c'est avec justice. On sait quels furent ces derniers seulement dans la démocratie, sans qu'on ait éprouvé ce qu'ils auraient été dans l'oligarchie ; au lieu qu'on a des preuves suffisantes de la disposition des autres dans les deux gouvernements : ce n'est donc pas sans sujet que l'on compte sur leur fidélité. [18] On est persuadé que c'est Evandre et ses pareils qui firent condamner à mort les particuliers qu'on avait arrêtés, et que ce sont les autres qui favorisèrent leur évasion. Si tout le monde eût été disposé comme ceux-ci, il n'y aurait eu ni exil ni retour, et la république n'eût pas éprouvé les disgraces dont nous sûmes les témoins. [19] Il en est qui ont peine à comprendre comment un si grand nombre d'hommes purent être vaincus par un petit nombre venus du Pirée ; je n'en vois pas d'autre cause que la bonne volonté de la plupart des citoyens restés dans Athènes, qui aimaient mieux être libres avec leurs compatriotes revenus d'exil, que d'être esclaves avec les Trente sous les lois de Lacédémone. [20] Aussi le peuple, pour les récompenser, les éleva-t-il aux premiers honneurs, il leur donna le commandement des troupes, les envoya pour lui en ambassade; et il n'eut jamais lieu de s'en repentir. Ce sont les excès des citoyens coupables qui ont sait établir l'examen des magistrats ; ceux qui n'ont rien à se reprocher, ont sait conclure le traité d'union. Voilà ce que je réponds pour le peuple.

[21] C'est à vous, Sénateurs, de considérer lequel, dans l'examen actuel, vous devez plutôt écouter, de Thrasybule qui doit prendre la défense d'Evandre, ou de moi-même. Il ne pourra rien alléguer ni contre moi, ni contre mon père, ni contre mes ancêtres, qui nous ait sait encourir la haine du peuple. Il ne pourra dire que j'aie eu part à l'oligarchie, puisque je n'ai pris la robe virile qu'après cette époque ; il ne le pourra dire de mon père, qui est mort commandant en Sicile bien avant les troubles ; [22] ni de mes ancêtres, qui, loin d'être dévoués aux tyrans (07), ne cessèrent jamais d'être en divorce avec eux. Il ne dira pas non plus que nous nous soyons enrichis dans les guerres civiles, et que nous n'ayons sait aucune dépense pour l'état : on sait le contraire. Notre maison qui dans la paix possédait 80 talents, prodigua tout dans la guerre pour le salut de la république.

[23] Quant à Thrasybule, je ne rapporterai que quelques traits de sa vie, mais qui forment des délits si graves, qu'un seul mériterait le dernier supplice. Il s'est sait (08) payer pour changer le gouvernement des Béotiens, et nous a privés de leur alliance : il a livré nos vaisseaux et réduit notre ville à prendre des mesures pour sa conservation : [24] enfin, lui-même qui avait causé l'infortune des prisonniers, en a extorqué 30 mines, en les menaçant qu'ils ne seraient pas rachetés s'ils ne lui déboursaient toute cette somme. D'après l'exposé de sa conduite et de la mienne, jugez, Sénateurs, lequel de lui ou de moi vous devez en croire au sujet d'Evandre ; c'est le moyen de prononcer avec équité dans cette affaire.


 

(01) Rempli les charges. Il est question ici de certaines charges, comme celle de chorège, pour lesquelles il y avoir une grande émulation entre les citoyens qui les remplissaient, et des prix pour ceux qui étaient jugés l'avoir emporté sur les autres. Ces prix étaient des trépieds ou des couronnes d'or, qui étaient consacrés aux dieux dans les temples par ceux qui les avaient obtenus.

(02) On voit ici que lorsqu'un citoyen élu par le sort était rejeté pat le sénat, on composait selon certaines formes un tribunal pour nommer quelqu'un à sa place. Apparemment que le magistrat chargé de régler les examens, avait reculé le temps où ils devaient naturellement se saire, de sorte qu'il n'en restait plus pour composer le tribunal.

(03) Qui n'a pas les mains pures. Evandre probablement était soupçonné d'avoir commis quelque meurtre, et voilà pourquoi on dit qu'il n'avait pas les mains pures.

(04)  Les neuf archontes, après avoir fini leur année, et rendu compte de leur administration, passaient pour toujours dans le sénat de l'Aréopage; et, par conséquent, le nombre des membres de ce sénat n'était pas fixe.

(05) Le sénat de l'Aréopage jugeait surtout les causes pour meurtre; et, comme nous l'avons dit plus haut, Evandre était soupçonné d'avoir commis un meurtre. - Arbitre des pupilles et des orphelins. Je croyais, d'après le témoignage de Démosthène et de plusieurs autres, que c'était l'archonte proprement dit, et non le roi, qui était chargé des orphelins et des "pupilles.

(06) C'est peut-être le fameux Thrasybule, que Lysias représente dans plusieurs de ses discours comme abusant extrêmement du crédit que lui donnaient les grands services qu'il avait rendus à la république. Je dis peut-être, et on verra ci-après la raison qui pourrait en faire douter.

(07) Aux tyrans. Sans doute à Pisistrate et à ses enfants, qui s'étaient emparés de l'autorité souveraine.

(08) L'histoire ne parle pas des faits particuliers que rapporte ici l'orateur. Au reste, comme il ne dit mot du grand exploit de Thrasybule, cela pourrait faire douter qu'il soit question ici du vainqueur des Trente, d'autant plus qu'il y a eu d'autres Thrasybule à peu-près dans le même temps.