Saga

ANONYME

 

LA KARLAMAGNUS-SAGA,

 

HISTOIRE ISLANDAISE DE CHARLEMAGNE.

 

Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer

 

 

 

 


Extrait de Gaston Paris, La Karlamagnus Saga…, Bibl. de l’Ecole des Chartes,  1864 et 1865.

LA

KARLAMAGNUS-SAGA,

HISTOIRE ISLANDAISE DE CHARLEMAGNE.

M. Unger vient de publier à Christiania l'histoire islandaise de Charlemagne (Karlamagnùs-Saga), dont les manuscrits avaient déjà été plus d'une fois cités par les savants danois et allemands, et dont le contenu excitait depuis longtemps la curiosité des travailleurs qui ont pris pour sujet de leurs recherches la littérature du moyen âge. Bien qu'il fût présumable que ce contenu était le même que celui du livre populaire danois intitulé Kronike om Keyser Karl Magnus, l'âge du texte islandais suffisait pour qu'on désirât le connaître directement, sans compter l'espoir d'y trouver des variantes dans les récits et des indications de sources plus certaines. Les lecteurs français ne connaissant d'ailleurs en général ni l'un ni l'autre de ces ouvrages, il m'a paru qu'il serait intéressant de traduire le sommaire très-bien fait que l'éditeur danois a mis en tête de sa publication, en donnant au préalable sur la Karlamagnùs-Saga quelques détails nécessaires que j'extrais en grande partie de la préface. Quant au travail fort curieux de rapprochement et de comparaison auquel ce livre donnerait lieu avec les autres sources de l'histoire poétique de Charlemagne, il demande trop d'espace et de détails pour que je puisse l'entreprendre ici. Je me contenterai de donner, en tête de chacune des dix parties dont l'ouvrage se compose, l'indication sommaire des sources auxquelles le compilateur a. puisé, et l'appréciation du récit qu'il nous offre.

L'Histoire de Charlemagne nous a été conservée par quatre manuscrits, sans compter quelques fragments détachés. Ces quatre manuscrits se divisent en deux groupes, qui contiennent deux rédactions différentes. La première, et la plus ancienne, appartient, comme le prouvent des raisons philologiques et paléographiques, à la meilleure époque de la littérature norvégienne, c'est-à-dire à la première moitié du treizième siècle ; la seconde date de la fin du même siècle ou peut-être du commencement du suivant. Cette dernière suit en général le texte plus ancien, mais avec des abréviations, des additions et des variantes qui lui donnent une valeur propre, d'autant plus que ces changements sont quelquefois dus à ce que l'auteur avait sous les yeux, en même temps que la compilation qu'il rajeunissait, des sources françaises inconnues à celle-ci , ou encore à ce qu'il a eu à sa disposition un texte meilleur que celui qui s'est conservé. La plus grande différence des deux rédactions, c'est la présence dans la seconde de toute une branche qui manque dans la première (Dame Olive). C'est sur la rédaction la plus ancienne que fut faite, au quinzième siècle, la traduction danoise dont j'ai parlé plus haut, et qui, attribuée à tort jusqu'à ces derniers temps à Christiern Pedersen, a joui et jouit encore en Danemark d'une popularité comparable à celle des Reali di Francia en Italie.

La langue de la Karlamagnùs-Saga est le vieux norvégien ou mieux le vieux norois (gammelnorske), qu'on appelle aussi islandais. Cette langue se parle encore, bien qu'avec des altérations inévitables et d'assez grandes différences dialectales, en Islande, dans les îles Shetland et dans certaines contrées de la Norvège ; mais dans la plus grande partie de ce pays, et comme langue écrite, elle a été remplacée par le danois. Sous sa forme moderne, l'islandais vient de s'enrichir de nouveau de l'histoire de Charlemagne, par une traduction, récemment imprimée à Reikiawig, de la Kronike om Keyser Karl Magnus, le livre populaire du Danemark.

L'auteur, quel qu'il soit, de notre compilation, n'a certainement pas eu sous les yeux un original unique et disposé comme son livre. A l'époque où il écrivait, ce travail cyclique n'était pas encore fait en France ; plus tard, Girard d'Amiens l'entreprit et l'exécuta très imparfaitement. Sauf le petit poème récemment publié ďOtinel ou Otuel, il a généralement suivi de bons modèles, et les a reproduits avec une naïveté et une fidélité qui donnent beaucoup de charme à son œuvre. Mais, plus soucieux du sens poétique de ses récits que de leur parfaite concordance, il a laissé subsister des contradictions et des obscurités qui naissaient de la diversité des originaux, et qu'il était peut-être impossible d'éviter. Ces défauts ou ces lacunes ne choquaient d'ailleurs aucunement les contemporains, chez lesquels le sens critique était assurément peu développé. Telle qu'elle est, la Saga de Charlemagne est un monument d'autant plus précieux qu'il nous conserve seul plus d'une tradition perdue en France, et nous fournit sur d'autres d'instructives variantes. Le succès qu'il a obtenu et les imitations qu'on en a faites sont une preuve de plus de l'influence poétique de la France au moyen âge, influence qui s'est exercée d'une façon remarquable en Scandinavie, et a porté plusieurs de nos contes et de nos chansons de gestes dans la vieille patrie des Edda………………………………………………………………..


 

 

SAGA DE KARLAMAGNUS

EXTRAITS (Ch. xxxvii-xli.)

Traduction de Léon Gautier

 

Chap. xxxvii. — Peu après, le roi Karlamagnus vint à Runzival. Il n'y pourrait jamais chevaucher une seule aune en long, un seul pied en travers sans trouver quelque corps de païen ou de chrétien. Et il s'écria à haute voix : « Où es-tu, Reliant ? Où est Oliver et Turpin l'archevêque ? Où êtes-vous, les douze Pairs, que j'avais postés derrière moi pour garder le pays, et que j'aimais tant ? » Le roi Karlamagnus déchirait ses vêtements, tirait sa barbe : accablé de douleur, il tomba de cheval. Et il n'y eut pas là un seul homme qui ne versât des larmes pour un sien ami. Le duc Nemes ressentit cet événement aussi vivement que tout autre ; cependant il s'approcha du Roi : « Levez-vous, lui dit-il, et regardez devant vous à deux milles de distance. Vous devez voir la poussière (mot à mot, la fumée) des chevaux de ces païens qui étaient ici. Or il serait plus digne d'hommes de venger nos amis que de nous désoler devant des morts. » Le roi Karlamagnus répond ainsi : « Ils sont loin maintenant. Cependant, je vous prie, suivez-moi. » Puis il laissa trois comtes à Runzival pour garder le champ de bataille ; ils se nommaient Begun, Hatun et Melun, et dix mille chevaliers avec eux. Ensuite le Roi fit souffler dans ses trompes, et chevaucha en hâte après les païens. Et il s'approchait rudement. Mais comme il [commençait à] faire nuit sur eux, le roi Karlamagnus descendit de son cheval, se jeta à terre, et pria Dieu afin que le jour se pût allonger, et la nuit se raccourcir. Et à peine eut-il prié, voici qu'un ange de Dieu vint du ciel, et parla avec lui : « Dieu a dit oui à la prière, et il le donnera abondamment la lumière du soleil et le jour. Chevauche en hâte contre les païens, et venge tes hommes sur cette gent maudite. » Lorsque le roi Karlamagnus entendit ces paroles, il se réjouit, et sauta sur son cheval. Cependant les païens fuyaient vers la terre d'Espagne : les Francs (Frankismenn) coururent après eux rudement. Et ils les abattaient à deux mains. Alors ils arrivèrent à une grande eau, ces païens, et ils appelèrent à leur secours leurs dieux : Terogant, Apollo, Maumet ; puis ils sautèrent à l'eau et plongèrent au fond, et d'aucuns flottèrent morts, d'aucuns furent noyés sous l'eau. En ce moment les Francs poussèrent des cris, et dirent : « Il nous est précieux d'avoir vengé Rollant et ses compagnons. » Alors arrive le roi Karlamagnus, et il voit que tous les païens sont noyés, et il parle à ses hommes : « Descendez de vos chevaux : il serait trop long pour nous de retourner celle nuit ; prenons nos quartiers pour la durée de la nuit et reposons-nous tous ensemble jusqu'au jour. » Les Francs répondent : « Bien dit à loi, Sire. » Ils firent ainsi, et restèrent là durant cette nuit.

Chap. xxxviii. — Le Roi ne retira pas son vêtement de combat ; il plaça son écu à sa tôle, et resta dans sa brunie, ceint de son épée si bonne, nommée Joius, qui était à trente couleurs pour chaque jour. Il possède un clou avec lequel le Seigneur a été attaché à la croix : il l'a mis dans le pommeau de l'épée, et, à l'extrémité, quelque chose de la lance du Seigneur, avec laquelle Dieu fut blessé. Après cela, tout oppressé de sa grande douleur, Karlamagnus se mit à dormir comme un homme fatigué. Or un ange de Dieu vint à lui et s'assit à son chevet toute la nuit. Puis il rêva… Il lui semblait voir une grande agitation en l'air, une tempête horrible, la pluie, la neige, el une flamme violente. El aussitôt ce prodige tomba sur ses hommes, si bien qu'ils eurent peur et qu'ils criaient à haute voix el appelaient le roi Karlamagnus à leur secours, et ce qui tombait du ciel brisait leurs armes. Et incontinent apparurent au roi Karlamagnus un grand nombre de loups et de lions, et de ces oiseaux qu'on appelle gamin (griffons), et toutes sortes de bêtes effroyables. Et il lui sembla qu'elles voulaient dévorer ses hommes, el qu'il voulait les défendre. Incontinent vint un lion qui sauta sur lui, lui mit ses deux pattes dans la bouche, et fit comme s'il voulait lutter (mot à mot se prendre) avec lui et le dévorer ; mais il ne sut pas lequel des deux succomba. Et le Roi ne s'éveilla pas encore. Alors se fit voir clairement devant lui un troisième songe… Il lui sembla être chez lui, au pays des Francs [Frakkland], dans son palais, et qu'il avait les fers aux pieds ; et il vit trente hommes voyageant vers leur ville qui s'appelait Ardena, et qui causaient entre eux, et disaient ainsi : « Le roi Karlamagnus a été vaincu, et il ne portera plus désormais la couronne au pays des Francs ! »

Chap. xxxix. — Or, après que le Roi se fut réveillé, lorsqu'il pensa à ses rêves, il lui sembla que toutes ces horribles choses étaient vraies. [Les Francs] alors harnachèrent leurs chevaux, et, quand ils furent harnachés, chevauchèrent vers Runzival. Et quand ils y furent arrivés, ils reconnurent les élus (les morts sur le champ de bataille), et trouvèrent Rollant gisant entre quatre belles pierres. Son épée gisait sous sa tête ; il tenait sa main droite autour de la poignée, et, dans sa main gauche, il avait son cor Olivant. Lorsque le roi Karlamagnus vit tout cela, il descendit de cheval, alla vers le fils de sa sœur avec grande tristesse, le baisa, lui mort, tomba à terre, et dit ensuite : « Béni sois-tu, Rollant, mort comme vivant (lifandi ok kvikr, vivens et vivus), par-dessus tous les autres chevaliers de la terre ; ton pareil ne pourra jamais être trouvé dans le monde terrestre, parce que tu es à la fois aimé de Dieu et des hommes. » Alors le Roi tomba évanoui, et ses hommes crurent qu'il était mort, bien qu'il fût vivant. Mais le duc Nemes se tenait auprès et voyait ; il s'élança vers une eau courante en toute diligence, prit de cette eau et en jeta sur la face du Roi, et lui dit ensuite : « Levez-vous, Sire roi, personne ne doit aimer son prochain mort au point de s'oublier, lui, vivant. » Lorsqu'il eut entendu ces paroles de Nemes, le Roi s'y rendit : il se redressa sur ses pieds, et dit au plus fort de ses chevaliers qu'il allât prendre l'épée de Rollant et la lui apportât. Le chevalier alla, mais ne put l'avoir. Alors le Roi envoya un second chevalier, et elle ne fut pas plus facile à détacher. Puis il envoya cinq chevaliers, pour que chacun d'eux pût tenir un des doigts de Rollant, et l'épée ne fut pas plus facile à détacher. Alors le roi Karlamagnus parla : « Aucun homme n'eût pu obtenir de prendre l'épée de Rollant tandis qu'il vivait ; à l'heure présente, vous ne trouverez pas grâce devant lui mort. » Et, après cela, il tomba pâmé. Le duc Nemes le pria d'avoir du courage, et parla ainsi : « L'homme doit toujours survivre à l'homme, et prendre souci surtout de soi-même, parce que Dieu a ordonné qu'il en fût ainsi. » Le roi Karlamagnus écouta ce conseil et rejeta loin de soi son chagrin ; et il demanda comment ils pourraient obtenir l'épée de Rollant. « Voici qu'il me vient un avis : c'est de prier le Dieu tout-puissant qu'il nous veuille assister pour cette fois ; mais je crois savoir d'avance que personne ne sera digne de détacher l'épée de Rollant, à moins que ce ne soit un aussi bon guerrier qui la touche au pommeau. » Alors le roi Karlamagnus se mit à prier en lui-même un long moment. Et, quand il eut fini sa prière, il se leva et alla là où Reliant gisait ; il toucha à l'épée, et elle gît libre devant lui. En ce moment, le Roi sut que ce que le duc Nemes lui avait dit était vrai. Il prit le pommeau de l'épée à cause des reliques qui s'y trouvaient, et il jeta la lame à l'eau loin de terre, parce qu'il savait qu'il n'appartenait à personne de la porter après Rollant. Ensuite il alla sur le champ de bataille rechercher les chrétiens, et il trouva les douze Pairs, qui gisaient l'un à côté de l'autre ; el cela, il sut que Rollant l'avait fait ( ?).

Chap. xl. — Puis le roi Karlamagnus fit enlever les corps des douze Pairs et les fit envelopper de bons linceuls ; et quand cela fut achevé avec grands égards, il se sentit vivement ému pour ses autres hommes qui étaient tombés, et il lui sembla que ce serait un grand malheur s'il ne pouvait réussir à distinguer leurs corps de ceux des païens. Alors Karlamagnus en parla avec le duc Nemes et tous ses gens : « Comment pourrait-il arriver à reconnaître les corps des chrétiens au milieu des morts ? » Le duc Nemes lui répondit, bien sagement el en homme de sens (veg-mann-liga, mot à mot, en homme qui connaît les voies et moyens), et parla de cette façon : « Il [m']est avis d'admettre qu'ici, comme le plus souvent lorsqu'un grand embarras se présente, c'est Dieu, cause de tout, qui y peut et veut le mieux. Mon avis est donc pour cette fois d'invoquer le Dieu tout-puissant de tout cœur, afin qu'il nous aide en cette affaire. » Ceci parut au roi Karlamagnus un excellent conseil ; il veilla toute la nuit, et tous ses gens avec lui. Ils se mirent en prière, et demandèrent à Dieu tout-puissant de leur faire voir clairement lesquels étaient ou les chrétiens qui avaient succombé, ou ces méchants païens qui s'étaient soulevés contre eux. Or, le matin suivant, lorsqu'ils vinrent pour la seconde fois reconnaître les élus, le Dieu tout-puissant avait ainsi exaucé leur prière, et la distinction suivante était faite entre les chrétiens et les païens : des buissons avaient poussé sur les corps des païens, tandis que ceux des chrétiens étaient tout découverts, tels qu'ils venaient de tomber. Alors le roi Karlamagnus fit faire un grand nombre de tombeaux très vastes dans lesquels il réunit ceux qui étaient tombés sur le champ de bataille, et il fit ensuite recouvrir leurs corps de terre ; il fit amener là presque tout ce qu'il y avait [de ces corps], excepté Rollant et les douze Pairs. Or, la nuit suivante, les anges de Dieu dirent en songe au Roi que tous étaient sauvés, parmi les hommes de Karlamagnus qui avaient succombé. Puis le Roi fit faire de grandes et fortes bières, et y fit déposer les corps de Rollant, des douze Pairs, des chefs qui avaient succombé ; il fit mettre leurs douze corps dans les bières, et ensuite se mit en marche, lui et tous ses gens, avec grand éclat et bonheur. Et ils avaient, cheminant avec eux, ces douze corps ; et ils voyagèrent jusqu'à ce qu'ils fussent arrivés à leur ville qui se nomme Arlis (Arles), et qui est la capitale du pays qu'on appelle Provincia. Il y avait là des clercs nombreux, bons et célèbres, qui vinrent au-devant d'eux avec grande pompe et vénération. Alors on chanta des messes pour les âmes dans tous les moutiers de la ville. Le roi Karlamagnus fit des offrandes, aux messes qui furent chantées, avec grande magnificence et générosité : on dit qu'il y offrit douze mille marcs pesants d'argent avant que les corps fussent recouverts de terre, et qu'il donna (litt. fit retourner ?) de grandes propriétés pour l'emplacement où reposent les douze Pairs. El il établit de grosses rentes ou prébendes qui, depuis lors, ont toujours été continuées. Après cela le roi Karlamagnus s'en retourna dans sa ville de Paris avec tous ses gens, et il eut beaucoup de chagrin dans son cœur, quoiqu'il lui eût été donné de faire la découverte de ces corps.

Chap. xli. — Lorsque le roi Karlamagnus eut habité chez lui quelque temps et qu'il se fut reposé de ces voyages, il fit dresser le pieu (symbole des convocations générales, surtout des levées d'armes) dans toutes ses terres et provinces, et fit convoquer tous les commandants en chef (höfding) de ses États, et tout homme valide et capable de porter les armes, afin qu'ils eussent à venir vers lui pour délibérer sur ce qu'on devait faire du comte Guinelun, lequel avait trahi Rollant et les vingt mille hommes morts avec lui à Runzival. Et quand tout ce monde fut réuni dans un même lieu, l'affaire fut exposée et racontée par des hommes sages, et ensuite portée devant l'Assemblée générale. Alors tous ces hommes se déclarèrent incompétents pour juger une pareille cause, et on ne put arriver à aucune conclusion pour cette fois. Mais il arriva, comme toujours, que le duc Nemes en vint à se lever en face de cette multitude, et leur fit une longue harangue tout particulièrement habile. Il termina ainsi son discours : « Mon avis est que le comte Guinelun doit mourir de la mort la plus épouvantable et la pire qu'on pourra jamais trouver. » Cet avis parut juste au roi Karlamagnus et à toute l'Assemblée. Alors le comte Guinelun fut retiré du cachot où il avait été jusque-là gardé dans les fers, depuis que Rollant et ses compagnons étaient partis pour Runzival. Puis le traître fut attaché entre deux chevaux sauvages qui l'entraînèrent tout autour du pays des Francs, jusqu'à ce que sa vie finît ainsi, jusqu'à ce qu'un seul de ses os nr restât plus attaché à l'autre dans tout son corps, et ils étaient eux-mêmes en morceaux ( ?). Après cela le roi Karlamagnus fil, rendre libres ses États ; il les fit fortifier, et plaça dans ses provinces des hommes pour les bien administrer et gouverner, et aussi pour repousser au loin ses ennemis et ses adversaires. On dit aussi que l'empereur Karlamagnus eut depuis plusieurs guerres, et remporta rarement la victoire ; mais il conserva ses États tout entiers jusqu'au jour de sa mort. Ainsi finit cette branche (de la Saga).