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La familia

 http://www.ukans.edu/history/index/europe/ancient_rome/E/Roman/Texts/secondary/SMIGRA*/Familia.html

William Smith, D.C.L., LL.D. :
A Dictionary of Greek and Roman Antiquities
John Murray , London , 1875 .

FAMILIA. Ce mot est de la même racine que famulus, qui serait la même que le famul ou le famel osque, qui signifie servus. La conjecture qui prétend que ce mot contient la même racine que le mot grec õmilÛa et que le õm et Œm sont identiques est astucieuse mais quelque peu douteuse. Dans son sens le plus large la Familia comprend tout ce qui est soumis à la volonté d'un individu qui est sui juris : toutes les personnes libres, tous les esclaves et tous les biens immobiliers. Dans ce sens il correspond à l'oäkow et l’oÞkÛa grecs. Mais le mot a d’autres significations plus restreintes (familiae — appellatio et in res et in personas diducitur, Dig. 50 tit.16 s195 § 1). Dans la troisième sorte de dispositions testamentaires mentionnée par Gaius (II.102), le mot familia est défini par l’équivalent patrimonium et la personne qui a reçu la familia du testator (qui a testatore familiam accipiebat mancipio) s'appelle familiae emptor. Et dans la formula adoptée par le familae emptor quand il prend la familia du testator par une vente fictive, les paroles étaient: "Familiam pecuniamque tuam endo mandatam tutelam custodelamque meam recipio," &c.

Dans le passage de la loi des douze Tables qui déclare qu’à défaut d’heres suus, la propriété de l'intestat ira à l’agnatus le plus proche, le mot familia signifie la propriété seulement : "Agnatus proximus familiam habeto." Dans la même section dans laquelle Ulpien (Frag. tit.26.1) cite ce passage des douze Tables, il précise que les agnati sont "cognati virilis sexus per mares descendentes ejusdem familiae," où le mot familia ne comprend que des personnes (Dig. 50 tit.16 s195; 10 tit.2).

Le mot familia signifie parfois uniquement des personnes, c'est-à-dire, tous ceux qui sont sous l’autorité du paterfamilias, tels que ses fils (filiifamilias), ses filles, ses petits-enfants et ses esclaves, qui sont strictement des biens du dominium, mais qui sont également en un sens des biens de la potestas. Dans un autre sens familia signifie uniquement les personnes libres qui sont sous l’autorité du paterfamilias; et, dans un sens plus large, tout ceux qui sont agnati, c.-à-d., tout ce qui proviennent d'un ancêtre commun, et seraient sous son autorité s'il vivaient. Dans ce sens, la familia se rattache au status familiae, en vertu duquel une personne appartient à une familia particulière, et de ce fait possède certains droits que seulement les membres de la familia peuvent se targuer. Une personne qui change de statut, cesse d'appartenir à la familia et subit une capitis diminutio minima. [ ADOPTIO; CAPUT. ] Les membres de la même famille étaient des familiares; et de là le mot familiaris a désigné un ami intime. Des esclaves qui appartiennent à la même familia sont appelés, en ce qui concerne cette relation, des familiares. D'une façon générale, le mot familiaris pouvait désigner n'importe quelle chose en relation avec la familia.

Parfois le mot familia est utilisé pour désigner uniquement les esclaves appartenant à une personne (Cic. ad Fam. XIV, 4) ; ou pour désigner un groupe de personnes (societas), dans ce cas le sens s’oppose parfois aux liberti (Cic. Brut. 22), si la bonne lecture est "liberti".

Le mot familia s’applique également (incorrectement) aux sectes des philosophes, et à la masse des gladiateurs : dans le dernier sens avec moins d'inexactitude. Dans un sens toujours aussi inexact, il s’emploie parfois pour signifier un moyen de subsistance (Ter. Heauton. v.1.36).

Le paterfamilias et la materfamilias étaient tous les deux citoyens romains sui juris, et son épouse in manu (Cic. Top. 3; comp. Ulp. Frag. iv.1, et Böcking, Instit. i. pp217, 229). Le filiusfamilias et la filiafamilias étaient le fils et la sous l’autorité du paterfamilias. La familia du paterfamilias, dans son sens plus large, comprenait tous les agnati; l'importande de ce terme et ses conséquences légales sont expliqués au mot COGNATI. Le rapport entre familia et gens est expliquée au mot GENS.

Le concept de Familia comme relation normale se compose du mariage, de la Patria Potestas, et de la Cognatio (parenté). Mais le droit formel peut trouver d'autres relations que ces relations normales. La loi romaine prévoit cinq relations artificielles de la famille : (1) la Manus, ou la relation stricte de mariage entre le mari et l'épouse; (2) la Servitus, ou la relation du maître et de l'esclave; (3) le Patronatus, ou la relation de l'ancien maître à l'ancien esclave; (4) le mancipipii causa ou l’état intermédiaire entre la servitus et la libertas, qui caractérise l’enfant émancipé par son père [ EMANCIPATIO ]; (5) la Tutela et la Curatio, dont l'origine doit être trouvée dans la Patria Potestas. Ces relations sont traitées dans les chapitres appropriés.

La doctrine de la représentation, pour l'acquisition de la propriété, est associée à la doctrine des relations de la familia ; mais étant limitée en ce qui concerne la potestas, la manus, et le mancipium, elle n'est pas identique aux relations de la familia. La capacité légale est aussi associée aux relations de la familia, cependant elle n’est pas identique, mais plutôt distincte d’elle. Les notions des liberi et des servi, des sui juris et des alieni, sont entièrement distinctes des relations de familia. Certaines les relations de la familia n'ont aucun effet sur la capacité légale, par exemple, le mariage en tant que tel. Ce rapport de famille qui a une influence sur la capacité légale, c’est la Patria Potestas : c’est en rapport avec celle-ci qu’on doit considérer les incapacités légales du filiusfamilias, de la filiafamilias, et de l’épouse in manu.