(01)Le Comte Marcellin, né en Mysie, fut chancelier de Justinien dans le temps où ce Prince, avant d’être Empereur, exerçait la suprême Magistrature dans cette Province avec le titre de Patrice Il paraît, par les lettres de Cassiodore, que ces Chanceliers inconnus du temps de la République & des premiers Empereurs étaient des Substituts des premiers Magistrats & que c’est plutôt en cette qualité que le Comte Marcellin fut attaché à Justinien qu’en celle de Secrétaire. Il ne nous reste de cet Auteur qu’une chronique qui commence à l’an 379 de J.-C. & finit en 534 ; mais un autre auteur dont on ignore le nom en a donné la continuation jusqu’à l’an 558; les années suivantes jusqu’en 566 étant seulement indiquées sans y rapporter aucun événement. Cassiodore, qui en parle avec éloge, nous apprend que le même Comte avait aussi composé une histoire ou une description de Jérusalem & de Constantinople en quatre livres, mais ce dernier ouvrage est perdu & il ne nous reste que la chronique, dont l’édition la plus exacte est celle qui se trouve dans le second volume des œuvres du Père Sirmond imprimé à Paris en 1696.
Le texte latin. Il provient de deux sources : l’une est disponible sur le site www.dmgh.de, alias Monumenta Germaniae Historica, Auctores Antiquissimi 11, éd. Mommsen, 1894 ; l’autre source est la patrologie latine de Migne (PL 51 & PL 65). Ces deux sources existent sur le site www.thelatinlibrary.com et c’est celui-là précisément qui a été utilisé.
Le texte latin est en noir et la traduction en bleu.
La datation.(02) Le comte Marcellin utilise l’année indictionnelle. Celle-ci avait, dans la première moitié du Ve siècle, pour premier jour le 23 septembre. Dans la seconde moitié du Ve siècle, le 1er septembre remplaça le 23 septembre. Le lecteur devra donc avoir conscience qu’une année ne va pas du 1er janvier au 31 décembre. Pour ne pas compliquer cette datation, l’indiction est indiquée mais l’année mentionnée du texte latin n’est pas modifiée.
Le texte français et les notes. La traduction est aussi littérale que possible ; elle peut cependant contenir des coquilles voire des contresens. Les caractères entre crochets ne figurent pas dans le latin, et sont ajoutés pour une meilleure compréhension. Répéter les indictions en français n’a pas semblé utile, elles figurent, juste après l’année entre parenthèses, dans le latin en chiffres romains, exception faite de la première année concernée.
Les notes sont en général prises dans l’encyclopédie Wikipédia ou découlent de la connaissance générale; cependant certains personnages de l’empire romain ou de l’Eglise sont si connus qu’il n’a pas semblé utile de s’étendre sur eux, mais plutôt de trouver des informations sur des personnages secondaires ; dans le cas contraire l’origine des informations est indiquée.
(01)Cette note n’est pas récente puisqu’elle est tirée de l’ouvrage de J.-B. Targe, Hist. générale d’Italie, 1775. Mais à vrai dire on ne sait apparemment guère plus de choses de nos jours sur l’auteur.
(02) Cf. Venance Grumel, La chronologie, Paris, 1958.
(379) VII indictione. Consulatu Ausonii et Olybrii
7e indiction. Ausone[1] et Olybrius consuls.
1 Theodosius Hispanus Italicae diui Traiani ciuitatis a Gratiano Augusto apud Sirmium tricensimus nonus post Valentis interitum imperator creatus est XIIII kalendas Februarias, Orientalem dumtaxat rem publicam recturus, uir admodum religiosus et catholicae ecclesiae propagator omnibusque Orientalibus principibus praeponendus, nisi quod Marcianum tertium post se principem imitatorem habuerit.
1 Après la mort de l’empereur Valens,[2] Gratien Auguste nomma Théodose, l’Espagnol d’Italica,[3] 39e empereur à Sirmium,[4] cité du divin Trajan, le 13e jour des calendes de février,[5] pour diriger seulement l’empire d’Orient, homme tout à fait pieux, propagateur de l’Eglise catholique, surpassant tous les empereurs d'Orient à l'exception de son émule, Marcien,[6] le troisième après lui.
2 Halanos, Hunnos, Gothos, gentes Scythicas magnis multisque proeliis uicit.
2 Il soumit les peuples Alains, Huns, Goths et Scythes après de grandes et nombreuses batailles.
(380) VIII. Gratiani Augusti V et Theodosii Augusti
Cinquième consulat de Gratien Auguste et premier consulat de Théodose Auguste.
Gregorius Nazianzenus facundissimus Christi sacerdos et Hieronymi nostri praeceptor ecclesia nostra apud Byzantium ab Arrianis capta plebem catholicam in beatae Anastasiae oratorio catholico cottidiana adlocutione continuit. Saepe namque prauorum conuiciis insectatus est ; sed gratia Christi praeditus usque ad id tempus, quo eadem ecclesia sui praesentia nostris est reddita, perfidiis obstitit Arrianis. Nam his consulibus Theodosius Magnus postquam de Scythicis gentibus triumphauit, expulsis continuo de orthodoxorum ecclesia Arrianis, qui eam per quadraginta ferme annos sub Arrianis imperatoribus tenuerant, nostris catholicis orthodoxus restituit imperator mense Decembrio.
Grégoire de Nazianze, le plus éloquent prêtre du Christ et maître de notre Jérôme, au temps où les Ariens s’étaient emparés de notre église à Byzance, préserva le peuple catholique par une exhortation quotidienne dans l’oratoire catholique de sainte Anastasie. Souvent encore il fut poursuivit sans relâche par les insultes des hérétiques, mais avec la grâce du Christ jusqu’à nos jours, il s’opposa aux perfides Ariens. Alors sous ces consuls, au mois de décembre, Théodose le Grand triompha après coup des peuples Scythes, il chassa immédiatement de l’église des orthodoxes les Ariens, qui la possédaient depuis environ quarante années sous les empereurs ariens, et lui, l’orthodoxe empereur, rendit l’église à nos catholiques.
(381) VIIII. Eucherii et Suagrii
Eucher et Suagre consuls.
1 Sanctis centum quinquaginta patribus urbe Augusta congregatis aduersus Macedonium in sanctum spiritum naufragantem ab iisdem episcopis sancta synodus confirmata est : Damaso uidelicet sedem beati Petri tenente, Constantinopoli uero per Timotheum Alexandrinum perque Meletium Antiochenum et Cyrillum Hierosolymitanum episcopos Nectario ex pagano protinus baptizato et in praefata synodo pontifice ordinato.
1 Après que 150 saints pères se furent rassemblés[7] dans la ville auguste un synode sacré fut institué par ces mêmes évêques contre Macédonius[8] qui blasphémait sur l’Esprit Saint ; C’était alors que Damase occupait le siège de saint Pierre, qu’à Constantinople, Nectaire fut immédiatement baptisé pour quitter le paganisme et ordonné par le dit saint synode, par les évêques Timothée d’Alexandrie,[9] Mélèce d’Antioche[10] et Cyrille de Jérusalem.
2 Athanaricus rex Gothorum, cum quo Theodosius imperator foedus pepigerat, Constantinopolim mense Ianuario uenit eodemque mense morbo periit.
2 Athanaric,[11] roi des Goths, avec lequel l’empereur Théodose négociait un traité, vint à Constantinople au mois de janvier et, ce même mois, mourut de maladie.
(382) X. Antonii et Syagrii
Antoine et Syagre consuls.
1 Diui Valentiniani magni cadauere Theodosius princeps ab Italia reportato apud comitatum regio in sepulchro recondidit.
1 En présence de la cour impériale, l'empereur Théodose fit inhumer dans un sépulcre le corps du divin Valentinien [I] le Grand, rapporté d'Italie.
2 Eodem anno uniuersa gens Gothorum Athanarico rege suo defuncto Romano sese imperio dedit mense Octobrio.
2 La même année, au mois d’octobre, après la mort de leur roi Athanaric, tout le peuple des Goths se soumit à l’empire romain.
3 Damasus Romanae ecclesiae exceptis Liberio et Felice tricensimus quintus episcopus anno pontificatus sui octauo decimo in Domino requieuit.
3 Le pape Damase [Ier],[12] trente cinquième évêque de l’église romaine, exceptés Libère[13] et Félix [II],[14] reposa en paix dans le Seigneur, la dix-huitième année de son pontificat.
(383) XI. Merobaudis II et Saturnini
Deuxième consulat de Mérobaude[15] et premier consulat de Saturnin.
1 Romanae ecclesiae Siricius tricensimus sextus antistes factus, uixit annos quindecim.
Sirice,[16] fut fait trente sixième dirigeant de l’église romaine et vécut quinze ans.
2 Arcadius patri suo Theodosio Augusto consors imperii septimo ab urbe miliario coronatus est.
2 Arcadius est associé par son père Théodose à l’empire, il est couronné au septième mille de la cité.[17]
3 Gratianus imperator Maximi tyranni dolo apud Lugdunum occisus est VIII kal. Septembris.
3 Mort de l’empereur Gratien à Lyon tué par l’usurpateur Maxime le 8e jour des calendes de septembre.[18]
(384) XII. Richomeris et Clearchi
Richomer[19] et Cléarque consuls.
1 Legati Persarum Constantinopolim aduenerunt pacem Theodosii principis postulantes.
Des ambassadeurs de Perse viennent à Constantinople demander la paix à l’empereur Théodose.
2 Eodem tempore Honorius alter Theodosio natus est filius mense Septembrio.
Au mois de septembre, naissance d’un autre fils de Théodose appelé Honorius.
(385) XIII. Arcadii et Bautonis
Arcadius et Bauton[20] consuls.
Theodosius imperator aliquantas eoas nationes per legatos suos suo utpote imperio subdidit.
L’empereur Théodose soumit plusieurs pays d'Orient à son propre empire grâce à ses ambassadeurs.
(386) XIIII. Honorii Caesaris et Euodii
Honorius César et Evodius[21] consuls.
1 Inuasam princeps Theodosius ab hostibus Thraciam uindicauit uictorque cum Arcadio filio suo urbem ingressus est.
1 Théodose délivra la Thrace des Barbares qui avaient envahi cette province et il revint avec son fils Arcadius en triomphe à Constantinople.
2 Galla Theodosii regis altera uxor his consulibus Constantinopolim uenit.
2 Pendant ces consulats, Galla, l’autre épouse de l’empereur Théodose, vint à Constantinople.
(387) XV. Valentiniani III et Eutropii
Valentinien et Eutrope consuls.
1 Arcadius Caesar cum patre suo Theodosio sua quinquennalia celebrauit.
1 Arcadius César célébra ses quinquennales avec son père Théodose.
2 Theodosius Magnus Italiam contra Maximum tyrannum pugnaturus accessit.
2 Théodose le Grand arriva en Italie pour combattre l’usurpateur Maxime.
(388) I. Theodosii Augusti II et Cynegii
Deuxième consulat de Théodose Auguste et Cynegius.[22]
1 Valentinianus Gratiani frater et Theodosius imperatores Maximum tyrannum et Victorem filium eius apud Aquileiam rebellantem uicerunt.
1 Les empereurs Valentinien [II], frère de Gratien, et Théodose battirent l’usurpateur Maxime et son fils Victor qui s’étaient rebellés à Aquilée.[23]
2 Andragathius comes morte Maximi cognita praecipitem sese e naui in undas dedit ac suffocatus est.
2 Le comte Andragathius,[24] ayant appris la mort de Maxime, se jeta la tête la première par dessus bord dans les flots et se noya.
(389) II. Timasii et Promoti
Timasius[25] et Promotus consuls.
1 Theodosius imperator cum Honorio filio suo Romam mense Iunio introiuit, congiarium Romano populo tribuit Vrbeque egressus est kal. Septembris.
1 L’empereur Théodose avec son fils Honorius entra à Rome au mois de juin, distribua une donation au peuple romain et quitta le ville le 1er septembre.
2 Per idem tempus grando crepitans per biduum continuum pro pluuia cecidit, pecorum arborumque pernicies.
2 Pendant deux jours d’affilée, il tomba de si furieux orages de grêle qui firent des dégâts très importants non seulement aux arbres, mais même aux troupeaux dans les domaines.
3 Stella a septentrione gallicinio surgens et in modum luciferi ardens potius quam splendens apparuit, uicensimo sexto die esse desiit.
3 Une étoile[26] se leva au septentrion, à l'heure du chant du coq. Ressemblant à l'étoile du matin, elle brûla plutôt que brillât: elle cessa d'exister au bout d’environ 26 jours.
4 Templum Serapis apud Alexandriam Theodosii imperatoris edicto solutum est.
4 Le temple de Sérapis à Alexandrie est détruit par un édit de l’empereur Théodose.[27]
(390) III. Valentiniani Aug. IIII et Neoterii
Troisième consulat de Valentinien [II] Auguste et premier consulat de Neoterius.[28]
1 Signum in caelo quasi columna pendens ardensque per dies triginta apparuit.
1 On vit apparaître dans le ciel durant trente jours un signe semblable à une colonne pendante et ardente.
2 Galla Theodosii uxor ab Arcadio priuigno suo eiecta est.
2 Arcadius fait chasser sa belle-mère Galla, épouse de Théodose.
3 Oboliscum in circo positus est ; columna haut longe ab ecclesia constituta est, quae argenteam Theodosii Magni statuam ferens hactenus contemplatur.
3 Un obélisque fut posé dans l’hippodrome; une colonne supportant une statue d’argent de Théodose le Grand fut érigée, pas loin d’une église, et peut toujours être vue.
(391) IIII. Tatiani et Symmachi
Tatian et Symmaque[29] consuls.
1 Theodosius imperator Italia decedens Constantinopolim remeauit.
1 L’empereur Théodose, renonçant à l’Italie, revint à Constantinople.
2 Valentinianus imperator apud Viennam dolo Arbogasti strangulatus interiit idibus Martiis.
2 L’empereur Valentinien [II] mourut étranglé à Vienne aux ides de mars par la traîtrise d’Arbogast.
3 Eugenius Arbogasti fauore confisus imperium sibimet usurpauit.
3 Eugène usurpa l’empire pour lui-même, confiant dans la bienveillance d’Arbogast.[30]
(392) V. Arcadii II et Rufini
Deuxième consulat d’Arcadius et premier consulat de Rufin
1 Arbogastes Valentiniano imperatore extincto et Eugenio Caesare facto innumeras inuictasque copias undique in Gallias contraxit, Occidentale sibi imperium utpote uindicaturus.
1 Une fois l’empereur Valentinien [II] mort et Eugène proclamé César, Arbogast rassembla dans les Gaules d’innombrables forces invaincues de toutes les régions de façon à s’emparer de l’empire d’Occident.
2 Hieronymus noster litteris Graecis ac Latinis adprime eruditus, presbyter quoque ibidem ordinatus est. Porro ad Bethleem oppidum iuuenis aduenit, ubi prudens animal ad praesepe domini se mox optulit permansurum. Inter cetera studiorum suorum opuscula usque ad hunc Theodosii quartum decimum imperii annum a beato Petro sumens exordium usque in semet ipsum de uiris inlustribus scribit. Innumeris praeterea libris apostolorum prophetarumque constructionibus editis immobilem catholicae turrem ecclesiae contra perfidorum iacula consummauit, litteris quoque Hebraicis atque Chaldaicis ita edoctus ut omnes ueteris testamenti libros ex Hebraeorum scilicet codicibus uerteret in Latinum, Danihelem quoque prophetam Chaldaico stilo locutum et Iob iustum Arabico in Romanam linguam utrumque auctorem perfecta interpretatione mutauerit. Matthaei nihilominus euangelium ex Hebraeo fecit esse Romanum. Namque mentis corporisque uirginitatem et delictorum paenitentiam praedicans atque custodiens solus omnium Romanorum omnes sedecim prophetarum commentatus est libros iunctis praeterea librorum suorum prologis. Ita se luculentissimum interpretem et immensa epistularum suarum uolumina neruosum catholicis exhibuit lectoribus, ut nec perfidis quandoque perpecisse nec inuidis cessisse uideatur. Nonagenarius ferme, ut perhibent, postea in domino quieuit. Quem Stridon oppidum genuit, Roma inclita erudiuit, Bethlem alma tenet.
2 Notre Jérôme, le plus talentueux de tous à Rome en littérature grecque et latine, fut aussi ordonné prêtre. Ensuite, étant jeune homme, il alla à la cité de Bethléem où, étant une personne prévoyante, il ne tarda pas à décider de rester à la crèche du Seigneur. Parmi les autres ouvrages courts de ses études, il écrivit pour lui-même sur les hommes illustres, à commencer par saint Pierre, cette quatorzième année du règne de Théodose. En outre, en publiant ses innombrables livres sur les apôtres et ses interprétations des prophètes, il construisit une tour inébranlable pour défendre l’Eglise catholique contre les traits des hérétiques. Il était également été si savant en littérature hébraïque et chaldéenne qu'il traduisit en latin (à partir des manuscrits hébreux évidemment) tous les livres de l'Ancien Testament et traduisit dans la langue romaine avec une parfaite compréhension à la fois le prophète Daniel qui parlait chaldéen, et Job le Juste, qui parlait arabe. En outre, il traduisit l'Evangile de Matthieu, d'hébreu en latin. Car, tandis qu'il à la fois était en train de prêcher et de défendre de la pureté de l'esprit et du corps et le repentir des péchés, lui seul de tous les Romains commenta sur tous les seize livres des prophètes ... Il parut à ses lecteurs catholiques un interprète si lucide et si prolifique par les immenses volumes de ses lettres qu'il semblait à aucun moment il ne sembla, à aucun moment épargner la perfide ou céder à l'envie. Il avait presque quatre-vingt dix ans, dit-on, quand il s'endormit dans le Seigneur.
(393) VI. Theodosii III et Abundantii
Troisième consulat de Théodose et premier consulat d’Abundantius.[31]
Honorium pater suus Theodosius in eodem loco quo fratrem eius Arcadium Caesarem fecit, id est septimo ab urbe regia miliario. Tunc quippe hora diei tertia tenebrae factae sunt.
Théodose, son père, proclama à son tour Honorius César, tout comme son frère Arcadius, c’est-à-dire au septième mille de la cité. Alors bien sûr, à la troisième heure du jour, les ténèbres se firent.
(394) VII. Arcadii III et Honorii II
Troisième consulat d’Arcadius et second consulat d’Honorius.
1 Theodosius Augustus adsumpto Honorio Caesare eodemque filio contra Arbogasten, qui Eugenium tyrannum imperatorem facere ausus est, iterum properauit.
1 Théodose Auguste associe à lui son fils Honorius César, se hâta une seconde fois contre Arbogast, lui qui avait osé déclarer empereur l’usurpateur Eugène.
2 Bello commisso Eugenius uictus atque captus interfectus est. Arbogastes sua se manu perculit.
2 A l’issue de la bataille, [32] Eugène fut vaincu, capturé puis tué. Arbogast se transperça de sa propre main.
3 Terrae motu a mense Septembrio in Nouembrium continuo inminente aliquantae Europae regiones quassatae sunt.
3 De septembre à novembre, secousses continuelles et menaçantes dans plusieurs régions de l’Europe.
4 Thermae Archadianae ex conditoris sui nomine nomen acceperunt.
4 Les thermes Arcadiens[33] reçurent pour nom celui de leur fondateur [Arcadius].
(395) VIII. Olybrii et Probini
Olybrius et Probinus consuls.[34]
1 Theodosius Magnus apud Mediolanum uita decessit. Imperauit annos XVII.
1 Mort de Théodose le Grand à Milan. Il avait régné 17 ans.[35]
2 Corpus eius eodem anno Constantinopolim adlatum atque sepultum.
2 La même année son corps fut exposé à Constantinople puis inhumé.
3 Arcadius et Honorius germani utrumque imperium diuisis tantum sedibus tenere coeperunt.
3 Comme les régions de l'empire furent partagées, les frères Arcadius et Honorius commencèrent à diriger chacune des régions.
4 Rufinus patricius Arcadio principi insidias tendens Alaricum Gothorum regem missis clam pecuniis infestum rei publicae fecit et in Graeciam misit.
4 Le patrice Rufin,[36] fomentant une trahison contre l’empereur Arcadius, fit prendre les armes à Alaric, roi des Goths ; il le corrompit en secret puis l’envoya en Grèce.
5 Porro detectus dolo suo Rufinus ab Italicis militibus cum Gaina comite Arcadio missis ante portas urbis merito trucidatus est. Caput eius manusque dextra per totam Constantinopolim demonstrata.
5 Ensuite, lorsque sa trahison fut connue, Rufin fut, comme il l’avait mérité, taillé en pièces face aux portes de la ville par les soldats italiens envoyés à Arcadius, et réunis au comte Gaïnas.[37] Sa tête et sa main droite furent exposées à travers tout Constantinople.
(396) VIIII Arcadii IIII et Honori III
Quatrième consulat d’Arcadius et troisième consulat d’Honorius
1 Rufini uxor et filia exulata.
1 La femme et la fille de Rufin furent exilées.[38]
2 Eutropius sacri palatii cubicularius omnes opes abripuit auaritiamque transgressus est.
2 Eutrope, cubiculaire du palais sacré,[39] dépouilla tout le monde de ses biens ; son avarice dépassant l’entendement.
3 Terrae motus per dies plurimos fuit caelumque ardere uisum est.
3 Pendant plusieurs jours la terre trembla et le ciel parut en feu.
(397) X. Caesari et Attici
Césaire[40] et Atticus consuls.
His consulibus Flaccilla Arcadio nata est filia.
Sous ces consuls, une fille, Flaccilla, naquit à Arcadius.[41]
(398) XI. Honorii IIII et Eutychiani
Quatrième consulat d’Honorius et premier consulat d’Euthychien.[42]
1 Romanae ecclesiae Anastasius tricensimus septimus episcopus ordinatus uixit annos quattuor.
1 Anastase est élu trente septième évêque de l’église romaine ; il vécut quatre ans.[43]
2 Ambrosius Mediolanensis, uirtutum episcopus, arx fidei, orator catholicus, ad Christum dominum commigrauit.
2 Mort de saint Ambroise de Milan,[44] évêque de vertu, forteresse de la foi, orateur catholique, fut rappelé vers son maître le Christ.
3 Iohannes Antiochiae natus ibique a Meletio eiusdem ciuitatis episcopo eodemque confessore lector ecclesiae ordinatus per singulos officii gradus ascendit. Vbi per quinquennium continuum diaconus multos diuinosque edidit libros ; presbyter quoque factus per duodecim annos pluriores confecit. Tanta dehinc opinione ubique merito propagatus Constantinopolim in locum Nectarii pontifex suffectus est ; ubi plurima dulciaque diuinarum scripturarum uolumina suo operi catholico addidit, hosque episcopos habuit inimicos : Theofilum Alexandrinum, Epiphanium Cyprium, Acacium Beroensem, Antiochum Ptolomensem, Seuerianum Gabaliensem et Seuerum Chalcedonensem.
3 Jean, natif d’Antioche[45] et ordonné lecteur de l'église par Mélèce,[46] confesseur et évêque de la même ville, progressa à travers chaque rang de l'Office. En tant que diacre, pendant cinq années consécutives, il publia de nombreux livres religieux, et, lorsqu'il devint prêtre, il en compila beaucoup plus sur douze années. Après cela, il progressa grâce à son mérite et sa réputation s’étant répandue, il fut choisi pour évêque de Constantinople[47] à la place de Nectaire.[48] Là, il ajouta de très nombreux volumes délicieux de divins écrits à son œuvre catholique, et eut ces évêques comme ennemis: Théophile d'Alexandrie,[49] Epiphane de Chypre,[50] Acace de Beroé,[51] Antiochus de Ptolémaïs,[52] Sévérien de Gabala[53] et Sévère de Chalcédoine.
4 Gildo comes idemque paganus, qui mortuo Theodosio principe Africae praeerat, dum Arcadio et Honorio adhuc pueris regnantibus inuidet Africamque nititur optinere, frater eius Mascezel cognita eius uesania relictisque duobus aput Africam filiis in Italiam remeat. Gildo utrumque fratris filium dolo trucidat. Mascezel fratris scelere cognito, cum quinque milibus suorum contra Gildonem cum sepuaginta milibus armatorum sibimet obuiantem infestus accedit Gildonemque parricidam ieiuniis et orationibus, immo beati Ambrosii in somnis ammonitu auxiliantibus fugauit. Gildo fugiens propria se manu strangulauit ; sicque Mascezel sine bello uictoriam meruit ac sine caede uindictam.
4 Le comte païen Gildon,[54] qui, à la mort de l'empereur Théodose était gouverneur de l'Afrique, tenta de prendre l'Afrique car il jalousait les empereurs Honorius et Arcadius encore enfants. Quand le frère de Gildon, Mascezel,[55] apprit la déraison de son frère, il laissa ses deux fils en Afrique et revint en Italie. Gildon fit traîtreusement assassiner ses deux neveux. Son frère Mascezel ayant appris son crime, il s’avança de façon menaçante avec cinq mille de ses hommes, contre Gildon qui vint à sa rencontre avec soixante-dix mille hommes en armes; il mit le parricide Gildon en fuite grâce aux prières et au jeûne et de fait dans un rêve par le conseil de saint Ambroise. Gildon s'étrangla de ses propres mains dans sa fuite. Ainsi Mascezel remporta une victoire sans combat et une vengeance sans effusion de sang
(399) XII. Theodori et Eutropii eunuchi
Consulats de Théodore et de l’eunuque Eutrope.
1 Hic Eutropius omnium spadonum primus atque ultimus consul fuit, de quo Claudianus poeta ait : Omnia cesserunt eunucho consule monstra.
1 Cet Eutrope, de tous les eunuques, fut le premier et le dernier [à obtenir le titre de] consul, ce qui fit dire au poète Claudien: « Tous ces prodiges disparaissent à côté d’un eunuque consul. »
2 Pulcheria Arcadio altera filia nata est.
2 Naissance d’une autre fille d’Arcadius, Pulchérie.[56]
3 Gaina comes apud Constantinopolim ad praeparandum ciuile bellum barbaros suos occulte ammonet ; ipse ualitudinem simulans urbe digreditur. Coepto aduersum Byzantios praelio plurimi hostium cadunt, ceteri fugientes ecclesiae nostrae succedunt ibique detecto ecclesiae culmine iactisque desuper lapidibus obruuntur.
3 Le comte Gaïnas avisa secrètement ses barbares pour les préparer à une guerre civile à Constantinople; feignant d’être malade, il quitta la ville. Lorsque le combat contre les Byzantins commença, la plupart des ennemis tombèrent, tandis que d'autres fuirent vers notre église, et là ils furent submergés par des pierres lancées de haut lorsque le toit se découvrit.
(400) XIII. Stilichonis et Aureliani
Stilicon et Aurélien[57] consuls.
Bellum nauale contra Gainam tyrannum inter Cherronesum et Hellespontum gestum est ; multa milia Gothorum caesa uel demersa sunt. Gaina comes de hoc bello fugiens euasit ; ipso tamen anno occisus est mense Februario.
Une bataille navale eut lieu contre l’usurpateur Gaïnas entre la Chersonnèse et l’Hellespont; des milliers de Goths se noyèrent ou furent tués. Le comte Gaïnas put s’échapper en fuyant de cette bataille; néanmoins il fut tué la même année au mois de février.
(401) XIIII. Vincentii et Frauitae
Vincent et Fravitas consuls.
1 Caput Gainae hastili praefixum Constantinopolim allatum est.
1 La tête de Gaïnas, plantée sur une lance, fut exposée à Constantinople.
2 Maris Pontici superficies ita gelu frenata est, ut per triginta dies soluta tandem glacies instar montium per Propontidem superne portata decurreret.
2 La surface de la mer Pontique fut tellement couverte de glace que lors de la fonte, durant trente jours, elle charria des montagnes de glace et se précipita sur la Propontide.
3 Theodosius iunior patre Arcadio natus est IIII idus Apriles.
3 Naissance de Théodose le Jeune de son père Arcadius le 4e jour des ides d’avril.
(402) XV, Arcadii V et Honorii V
Arcadius et Honorius tous deux consuls pour la cinquième fois.
1 Romanae ecclesiae Innocentius tricensimus octauus creatus antistes uixit annis quindecim.
1 Innocent[58] est élu trente huitième chef de l’église romaine, il vécut quinze ans.
2 Theodosius iunior in loco quo pater patruusque suus Caesar creatus est.
2 Théodose le jeune, à son tour est proclamé César par son père.
3 Constantinopolim ingens terraemotus fuit.
3 Un séisme terrible eut lieu à Constantinople.
(403) I. Theodosii iunioris et Rumoridi
Consulats de Théodose le Jeune et de Rumoridus.
1 Marina patre Arcadio nata III idus Febr.
1 Naissance de Marine, fille d’Arcadius le 3e jour des ides de février.[59]
2 Eudoxiae Arcadii uxoris super porphyreticam columnam argentea statua iuxta ecclesiam posita hactenus sistit.
2 On élève à Eudoxie, épouse d'Arcadius, une statue d’argent sur une colonne de porphyre près d’une église, elle s’y tient jusqu’à aujourd’hui.
3 Iohannem Constantinopolitanae ciuitatis episcopum, cui supradicti sex antistites incassum aemuli fuere aliosque triginta sibimet episcopos consciuere, nolente Arcadio principe in Cuccusum Armeniae oppidum exulem miserunt eumque post annum unum in uillam, quae Comana in regione Pontica dicitur, de exilio in exilium relegarunt. Hunc ibidem mortuum religiosa orthodoxorum plebs in atrio Basilisci episcopi sancti idemque martyris ab eodem martyre in somnis ammonita in nouum moxque repertum sepulchrum recondidit.
3 Les six évêques mentionnés ci-dessus furent les rivaux infructueux de Jean, évêque de la ville de Constantinople, et ils s’entendirent avec une trentaine d'autres évêques. Contre la volonté de l'empereur Arcadius, ils l’exilèrent dans la ville de Cucusus[60] en Arménie, et après une année, ils le reléguèrent d’un exil à l’autre vers une villa appelée Comana[61] dans le Pont. Quand il y mourut, la gent religieuse parmi les orthodoxes l’enterra dans la nouvelle tombe récemment découverte dans l'église de l'évêque et martyr Basiliscus,[62] après avoir y été conduite en rêves par le martyr.
(404) II. Honorii VI et Aristaenetis
Sixième consulat d’Honorius et premier consulat d’Aristénète.
1 Ecclesiam Constantinopolitanam flamma ignis, quae de beati Iohannis throno quondam episcopi nata fuit, subito conflagrauit uicinamque ecclesiae urbis faciem serpens nihilo minus exussit.
1 Un incendie s’étant déclaré sur le trône du bienheureux Jean, l'ancien évêque, s’étendit soudainement à l'église de Constantinople, et se propageant graduellement à la proche façade de l'église de la ville, il la consuma néanmoins.
2 Eudoxia uxor Arcadii diem obiit.
2 Décès d’Eudoxia, épouse d’Arcadius.
(405) III. Stilichonis II et Anthemii
Deuxième consulat de Stilicon et premier consulat d’Anthémius.
Isauri per montem Tauri discursantes ingens dispendium rei publicae inportarunt ; quibus Narbazaicus legatus maius continuo rependit incommodum.
Les Isauriens envahirent par les montagnes du Taurus et causèrent d'énormes dommages à l'empire, mais le légat Narbazaicus[63] leur infligea immédiatement plus de préjudices.
(406) IIII. Arcadii VI et Probi
Sixième consulat d’Arcadius et premier consulat de Probus.
1 Theodosius iunior quinquennalia dedit.
1 Théodose le Jeune célèbre ses quinquennales.
2 Radagaisus paganus et Scytha cum ducentis milibus suorum totam Italiam inundauit.
2 Radagaise le païen[64] avec ses deux cent mille Scythes envahit toute l’Italie..
3 Huldin et Sarus Hunnorum Gothorumque reges Radagaisum continuo deuicerunt, ipsius capite amputato, captiuos eius singulis aureis distrahentes.
3 Les rois des Huns et des Goths, Huldin[65] et Sarus,[66] vainquirent tout de suite Radagaise, puis le décapitèrent, et vendirent les prisonniers une pièce d’or chacun.
(407) V. Honorii VII et Theodosii iun. II
Septième consulat d’Honorius et second consulat de Théodose le Jeune.
Cisterna maxima iuxta porphyreticam Constantini imperatoris columnam in foro eius sub plateae transitum constructa est.
La citerne Maxima fut construite près de la colonne de porphyre dans le forum de Constantin et sous le passage de la rue.
(408) VI. Bassi et Philippi
Bassus[67] et Philippe consuls.
1 Stilico comes, cuius duae filiae Maria et Thermantia singulae uxores Honorii principis fuere, utraque tamen uirgo defuncta, spreto Honorio regnumque eius inhians, Halanorum, Sueuorum, Vandalorumque gentes donis pecuniisque inlectas contra regnum Honorii excitauit, Eucherium filium suum paganum et aduersus Christianos insidias molientem cupiens Caesarem ordinare ; qui cum eodem Eucherio dolo suo detecto occisus est.
1 Le comte Stilicon, dont chacune des deux filles, Marie[68] et Thermantia,[69] avait épousé l’empereur Honorius, (toutes deux moururent cependant vierges), méprisait Honorius et convoitait le royaume d’Honorius; il excita les peuples des Alains, des Suèves et des Vandales qu’il corrompit contre l’empire d’Honorius, car il voulut proclamer César son fils Eucher,[70] un païen complotant traîtreusement contre les Chrétiens. Lorsque sa supercherie fut découverte lui et Eucher, furent mis à mort.
2 Romae in foro Pacis per dies septem terra mugitum dedit.
2 A Rome, sur le Forum de la Paix,[71] la terre mugit pendant sept jours.
3 Arcadius imperator uitae finem fecit ; regnauit post obitum patris sui Theodosii annos tredecim.
3 L’empereur Arcadius atteignit la fin de sa vie; il régna treize ans après la mort de son père Théodose.
(409) VII. Honorii VIII et Theodosii iun. III
Huitième consulat d’Honorius et troisième consulat de Théodose le Jeune
Aput Constantinopolim magna populi exarsit seditio, panis uidelicet penuria sibimet ingruente.
A Constantinople, une nombreuse populace s’enflamma faisant sédition, on put voir le manque de pain l’amplifier.
(410) VIII. Varanae solius
[Flavius] Varane[72] seul consul
Halaricus trepidam urbem Romam inuasit partemque eius cremauit incendio, sextoque die quam ingressus fuerat depraedata Vrbe egressus est, Placidia Honorii principis sorore abducta, quam postea Athaulfo propinquo suo tradidit uxorem.
Alaric envahit la tremblante ville de Rome et en incendie une partie, les Goths ne restèrent que six jours dans Rome; Placidia, sœur de l’empereur Honorius fut enlevée, après quoi Alaric transmit son épouse à son parent Athaulfe.
(411) VIIII. Honorii VIIII et Theodosii IIII
Neuvième consulat d’Honorius et quatrième consulat de Théodose
1 Theodosius iunior decennalia, Honorius Romae uicennalia dedit.
1 Célébration de la décennale de Théodose le Jeune et de la vicennale d’Honorius à Rome.
2 Constantinus apud Gallias inuasit imperium filiumque suum ex monacho Caesarem fecit.
2 Constantin[73] usurpa le pouvoir en Gaule et proclama son fils,[74] un ancien moine, César.
3 Ipse apud Arelatum ciuitatem occiditur, Constans filius apud Viennam capite plectitur.
3 Lui-même fut tué dans la ville d'Arles, tandis que son fils Constant fut décapité à Vienne
(412) X. Theodosii imp. V solius
Cinquième consulat de Théodose empereur, seul
1 Iouinus ac Sebastianus in Galliis tyrannidem molientes occisi sunt.
1 Jovin et Sébastianus,[75] qui voulaient usurper, sont tués en Gaule.
2 Attalus in mari captus atque Honorio exhibitus truncata manu uitae relictus est.
2 Attale[76] est fait prisonnier en mer et amené devant Honorius. Sa main fut coupée mais on lui laissa la vie.
(413) XI. Lucii solius
Lucius seul consul
Heraclianus Africae comes cum septingentis et tribus milibus nauium mox ad urbem Romam egressus est. Occursu Marini comitis territus et in fugam uersus adrepta naue solus Carthaginem rediit ibique ilico interfectus est.
Héraclien,[77] comte d’Afrique, avec 700 vaisseaux montés de 3.000 soldats partit bientôt de la ville de Rome. Effrayé à la rencontre du comte Marin, il prit la fuite et revint seul à Carthage en s’insinuant dans un navire où il fut immédiatement exécuté.
(414) XII. Constantii et Constantis
Constance et Constant consuls
1 Pulcheria Theodosii soror Augusta appellata est.
La sœur de Théodose, Pulchérie, est déclarée Auguste.
2 Valia rex Gothorum facta cum Honorio principe pace Placidiam sororem eius eidem uiduam reddidit.
Valia,[78] roi des Goths, fit la paix avec l’empereur Honorius, il lui rendit sa sœur veuve Placidia
(415) XIII. Honorii X et Theodosii VI
Dixième consulat d’Honorius et sixième consulat de Théodose
1 Ecclesia Constantinopolitana dudum igne cremata his consulibus restaurata dedicataque est Attico episcopo eandem regente ecclesiam.
1 Sous ces consuls, l’église de Constantinople brûlée dans un incendie depuis quelque temps, fut restaurée et consacrée par l’évêque Atticus,[79] exerçant son ministère dans l’église.
2 Lucianus presbyter uir sanctus, cui reuelauit deus his consulibus locum sepulchri et reliquiarum corporis sancti Stephani primi martyris, scripsit ipsam relationem Graeco sermone ad omnium ecclesiarum personam.
2 Le prêtre Lucius, un saint homme à qui Dieu révéla la tombe et les reliques de saint Etienne,[80] premier Martyr, écrivit lui-même en grec la relation de cette découverte pour toutes les églises.
(416) XIIII. Theodosii Aug. VII et Palladii
Septième consulat de Théodose Auguste et premier consulat de Palladius.
1 Orosius presbyter Hispani generis septem libros Historiarum descripsit. Missus ab Augustino episcopo idem Orosius pro discenda animae ratione ad Hieronymum presbyterum reliquias beati Stephani tunc nuper inuentas rediens primus intulit Occidenti.
1 Orose, prêtre de la nation hispanique, écrivit une Histoire[81] en sept livres. Le même, envoyé par l’évêque Augustin à Jérôme[82] pour trouver l’essence de l’âme, fut, à son retour, le premier à récupérer pour l’Occident les reliques alors récemment découvertes de saint Etienne.
2 Atticus Constantinopolitanus episcopus scripsit ad reginas Arcadii imperatoris filias de fide et uirginitate librum ualde egregium, in quo praeueniens Nestorianum dogma inpugnat.
2 L’évêque Atticus de Constantinople écrivit pour les princesses, filles de l’empereur Arcadius, un livre tout à fait excellent « Sur la Foi et la Vertu » dans lequel il attaquait par anticipation le dogme nestorien.[83]
(417) XV. Honorio XI et Constantii II
1 Tenebrae in die factae sunt.
1 Les ténèbres se firent en plein jour.
2 Cibyra Asiae ciuitas aliquantaque praedia terrae motu demersa.
2 En Asie il y eut un tremblement de terre à Cibyra[84] et un assez grand nombre de maisons furent renversées.
3 Romanae ecclesiae Zosimus XXXVIIII episcopus ordinatus uixit annos tres.
3 Zosime est élu trente huitième évêque de l’église romaine; il vécut trois ans.
(418) I. Honorii XII et Theodosii VIII
Douzième consulat d’Honorius et huitième consulat de Théodose
1 Plinta comes idemque rebellio aput Palaestinam prouinciam deletus est.
1 Le comte Plintha,[85] rebelle dans la province de Palestine, se révolte puis est tué.
2 Solis defectio facta est.
2 Eclipse de soleil.[86]
3 Stella ab Oriente per septem menses surgens ardensque apparuit.
3 Pendant sept mois, une étoile fit son apparition à l’Orient, se levant en feu.
(419) II. Monaxii et Plintae
Monaxius et Plintha consuls
1 Valentinianus iunior apud Rauennam patre Constantio et Placidia matre V nonas Iulias natus est.
1 Naissance de Valentinien [III] le jeune à Ravenne, le 5e jour des nones de juillet,[87] son père était Constance [III] et sa mère Placidia.
2 Multae Palaestinae ciuitates uillaeque terrae motu conlapsae.
2 De nombreuses cités et villages de Palestine s’effondrèrent lors d’un séisme.
3 Dominus noster Iesus Christus semper ubique praesens et super montem oliueti Hierosolymae uicinum sese de nube manifestauit. Multae tunc utriusque sexus uicinarum gentium nationes tam uisu quam auditu perterritae atque credulae sacro Christi fonte ablutae sunt omniumque baptizatorum in tunicis crux saluatoris diuinitatis nutu extemplo inpressa refulsit.
3 Notre Seigneur Jésus Christ, toujours et partout présent, apparut dans un nuage la nuit sur le mont des Oliviers à côté de Jérusalem. A ce moment, aussi bien les hommes que les femmes des peuples voisins furent émerveillés, non pas tant par ce qu’ils virent mais par ce qu’ils entendirent et crurent. Ils furent purifiés dans la fontaine du Christ et là brilla la croix du Sauveur qui, par ordre divin, fut immédiatement apposée sur les tuniques de ceux qui étaient baptisés.
(420) III. Theodosii VIIII et Constantii III
Neuvième consulat de Théodose et troisième consulat de Constance.
1 Romanae ecclesiae Bonifatius quadragensimus episcopus ordinatus uixit annos tres.
1 Boniface[88] est élu évêque de l’église romaine, il fut le quarantième et vécut trois ans.
2 In Oriente tumultum milites excitarunt ductoremque suum Maximinum nomine exstinxerunt.
2 Les soldats se mutinèrent en Orient et firent mourir leur général nommé Maximin.
3 In Persida Christianis persecutio desaeuiit.
3 La persécution contre les Chrétiens sévit en Perse.
(421) IIII. Eustathii et Agricolae
Eustathe et Agricola consuls.
1 Theodosius imperator Eudociam Achiuam duxit uxorem.
1 Théodose se marie et prend pour épouse Eudocie Archiva.[89]
2 Patri suo Arcadio in foro eius; super inmanem columnam ingentem statuam idem Theodosius dedicauit.
2 Théodose [le Jeune] consacra une monumentale statue à son père Arcadius supportée par une énorme colonne de son forum.
3 Cisterna Aetii constructa est.
3 On construisit la citerne d’Aetius.[90]
4 Romani cum Persis conflixere.
4 Combats entre Romains et Perses.
(422) V. Honorii XIII et Theodosii X
Treizième consulat d’Honorius et dixième consulat de Théodose.
1 Theodosius imperator Eudoxiam filiam genuit.
1 Naissance d’une fille Eudoxie pour l’empereur Théodose.
2 In tricennalia Honorii Maximus tyrannus et Iouinus ferro uincti de Hispanias adducti atque interfecti sunt.
2 Pendant les tricennales d’Honorius, l’usurpateur Maxime et Jovin, vaincus par le fer en Espagne, sont amenés et exécutés.
3 Hunni Thraciam uastauerunt.
3 Les Huns dévastèrent la Thrace.
4 Persae cum Romanis pacem pepigere.
4 Les Perses concluent une paix avec les Romains.
(423) VI. Asclepiodoti et Mariniani
Asclépiodote et Marinien consuls.
1 Caelestinus Romanae ecclesiae quadragensimus primus antistes creatus uixit annos nouem.
1 Célestin[91] fut créé quarante et unième chef de l’église de romaine, il vécut neuf ans.
2 Euagrius scripsit altercationem Iudaei Simonis et Theofili Christiani, quae paene omnibus nota est.
2 Evagre écrivit la « Confrontation entre Siméon de Judée et Théophile le Chrétien », connue de presque tous
3 Terrae motus multis in locis fuit et frugum inedia subsecuta.
3 Tremblements de terre en de nombreux lieux, suivis de famine.
4 Philippus et Sallustius philosophi morbo perierunt.
4 Mort des deux philosophes Philippe et Salluste.
5 Stella saepe ardente crinita Honorius imperator fatale munus impleuit.
5 Une comète à la queue ardente représenta le destin fatal d’Honorius.
(424) VII. Victoris et Castini
Victorius et Castinus[92] consuls.
1 Placidia mater Valentiniani Augusta nuncupata est.
1 Placidia, mère de Valentinien, est proclamée Auguste.
2 Valentinianus Caesar creatus Theodosii imperatoris Eudoxiam filiam sibimet desponsauit.
2 Valentinien fut proclamé César et fiancé à Eudoxie, fille de l’empereur Théodose.
3 Iohannes regnum Occidentale Honorio defuncto inuasit.
3 Honorius mort, Jean[93] envahit l’empire d’Occident.
(425) VIII. Theodosii XI et Valentiniani Caesaris
Onzième consulat de Théodose et premier consulat de Valentinien César.
1 Suprafatus Iohannes dolo potius Ardaburis et Asparis quam uirtute occiditur.
1 On se rendit maître de la personne de Jean, grâce à la ruse d’Ardabure et d’Aspar plutôt qu’à la force des armes.[94]
2 Valentinianus iunior apud Rauennam factus est imperator.
2 Valentinien le Jeune est proclamé empereur à Ravenne.
(426) VIIII. Theodosii XII et Valentiniani II
Douzième consulat de Théodose et second consulat de Valentinien.
Sisinnius uir sanctae simplicitatis et simplicis sanctitatis, Constantinopolitanus episcopus factus est.
Sisinne, homme d’une simplicité sainte et d’une simple sainteté fut fait évêque de Constantinople.[95]
(427) X. Hierii et Ardaburis
Hiérus et Ardabure consuls.
1 Pannoniae, quae per quinquaginta annos ab Hunnis retinebantur, a Romanis receptae sunt.
1 Les Romains obligèrent les Huns à abandonner la Pannonie dont ils étaient en possession depuis cinquante ans
2 Thermae Theodosianae dedicatae.
2 Les thermes de Théodose sont inaugurés.
(428) XI. Felicis et Tauri
Félix et Taurus consuls.
1 Nestorius Antiochia natus, uir satis quidem eloquentiae, sapientiae uero parum, Constantinopolitanis ammodum adnitentibus ex presbytero episcopus ordinatus est.
1 Nestorius, natif d’Antioche, homme doté d’une certaine éloquence mais d’une sagesse trop pauvre, fut ordonné évêque après avoir été prêtre, grâce au soutien du peuple de Constantinople.
2 Beatissimi Iohannis episcopi, dudum malorum episcoporum inuidia exsulati, apud comitatum coepit memoria celebrari mense Septembrio die XXVI.
2 Le vingt-sixième jour de septembre, on commença à célébrer à la cour impériale la mémoire du bienheureux évêque Jean, longtemps exilé par la jalousie de méchants évêques du mal.
(429) XII. Florentini et Dionysii
Florentin et Denis consuls
1 Orthodoxi nostri Macedonianorum ecclesiam extra muros urbis positam abstulerunt, quoniam iidem Macedoniani Antoninum Germis catholicum episcopum interfecerunt.
1 Nos [prêcheurs] orthodoxes s’emparèrent de l’église des Macédoniens, située en dehors des murs de la ville, parce que ces mêmes Macédoniens avaient tué Antoine, évêque catholique de Germe.[96]
2 Beatissimus Augustinus Hipponensis ecclesiae elegantissimus Christi sacerdos doctorque praecipuus placida morte quieuit.
2 Le sanctissime Augustin de l’église d’Hippone, magnifique prêtre du Christ et docteur incomparable, mourut d’une mort paisible.[97]
(430) XIII. Theodosii XIII et Valentiniani III
Treizième consulat de Théodose et troisième consulat de Valentinien.
1 Theodosius imperator tricennalia gessit.
1 Théodose célébra la trentième année de son règne d’empereur.
2 Felix apud Rauennam occiditur.
2 Félix est tué à Ravenne.[98]
3 Caelestinus Romanae arcis pontifex Nestorio prauitatis episcopo per epistulam suam datis eidem decem dierum indutiis uel paenitenti ueniam uel dissentienti damnationem denuntiat. Idem Nestorius ecclesiae Constantinopolitanae perfidus antistes, a quo et Nestoriana perfidia pullulauit, apud Ephesum ducentorum sanctorum patrum sententia in synodo condemnatus est, Caelestino Cyrillum Alexandriae ciuitatis episcopum pro tempore uicarium denuntiante. In locum Nestorii Maximianus episcopus subrogatus.
3 Le pape Célestin, citadelle de Rome, ordonna dans sa lettre à l’évêque Nestorius concernant son erreur, de se rétracter dans les dix jours qui en suivraient la réception, ou sinon d’être excommunié. Ce Nestorius, évêque infidèle à l'église de Constantinople et dont l'hérésie nestorienne se répandit, fut condamné par un décret de deux cents saints pères au synode d'Ephèse. Célestin proclama que Cyrille, évêque de la ville d'Alexandrie, serait son remplaçant pour le moment. Maximien fut désigné comme évêque à la place de Nestorius.
(431) XIIII. Antiochi et Bassi
Antiochus et Bassus consuls.
1 Flaccilla Theodosii Augusti filia extremum spiritum fudit.
1 Flaccilla, fille de Théodose Auguste, rendit son dernier soupir.
2 Barbari urbe augusta enutriti ad ecclesiam nostram hostili ritu confluunt ; ignem in ecclesiam ad comburendum altare dum infesti iaciunt, inuicem sese resistente deo trucidant.
2 Quelques Barbares élevés dans la ville auguste convergèrent vers notre église de façon hostile; ils tentèrent de mettre le feu dans l’église pour brûler l’autel, et se tuèrent l’un l’autre parce que Dieu était contre eux.
3 Hoc tempore dum ad horrea publica Theodosius processum celebrat, tritici in plebe ingruente penuria imperator ab esuriente populo lapidibus inpetitur.
3 A cette époque, Théodose, étant allé voir les greniers publics, fut attaqué par le peuple affamé lui jetant des pierres, à cause de la pénurie de froment.
(432) XV. Valerii et Aetii
Valérius et Aétius consuls
1 Romanae ecclesiae Xystus quadragensimus secundus episcopus ordinatus uixit annis octo.
1 Xystus[99] est élu quarante deuxième évêque de Rome, il vécut huit ans.
2 Placidiae matris Valentiniani imperatoris instinctu ingens bellum inter Bonifatium et Aetium patricios gestum est.
2 A l’instigation de Placidia, mère de l’empereur Valentinien, une bataille importante fut menée entre les patrices Boniface et Aétius
3 Aetius longiore Bonifatii telo pridie sibimet praeparato Bonifatium congredientem uulnerauit inlaesus, tertioque mense Bonifatius uulnere quo sauciatus fuerat emoritur, Pelagiam uxorem suam ualde locupletem nulli alteri nisi Aetio nupturam fore exhortans.
3 Aetius s’engagea contre Boniface et le blessa, avec une plus longue épée que celle de Boniface, faite pour lui la veille. Trois mois plus tard, Boniface mourut de la blessure qu'il avait reçue, implorant Pélagie, sa très riche épouse, de n’épouser nul autre qu’Aetius.
(433) I. Theodosii Aug. XIIII et Maximi
Quatorzième consulat de Théodose et premier consulat de Maxime.
Maxima urbis regiae pars septentrionalis per tres dies continuos incensa conlapsaque est mense Augusto.
Pendant trois jours du mois d'août, un embrasement effroyable qui consuma la plus grande partie de la ville du côté du septentrion.
(434) II. Areobindi et Asparis
Aérobinde et Aspar[100] consuls.
Honoria Valentiniani imperatoris soror ab Eugenio procuratore suo stuprata concepit, palatioque expulsa Theodosio principi de Italia transmissa Attilanem contra Occidentalem rem publicam concitabat.
La princesse Honoria, sœur de l’empereur Valentinien, se chargea de stupre avec son procurateur Eugène; chassée du palais et renvoyée d’Italie à l’empereur Théodose, elle excitait Attila contre l’empire d’Occident.
(435) III. Theodosii XV et Valentiniano IIII
Quinzième consulat de Théodose et quatrième consulat de Valentinien.
1 Forum Theodosii imperatoris in loco qui Heliane dicitur aedificatum est.
1 On rebâtit un nouveau forum [à Constantinople] sur un lieu appelé Héliana, auquel on donna le nom de l’empereur Théodose.
2 Sebastianus Bonifatii quondam patricii gener urbe augusta fugit atque in Africa interemptus est.
2 Le comte Sébastien, gendre du patrice Boniface s’enfuit un jour de la ville auguste et il fut tué en Afrique.
(436) IIII. Isidori et Senatoris
Isidore[101] et Senator[102] consuls.
Theodosius imperator Cyzicum ciuitatem nauibus petit multaque eidem ciuitati munificentia praestita urbem augustam renauigauit.
L’empereur Théodose partit à Cyzique[103] en navire et prodigua de nombreuses munificences aux citoyens de cette même puis revint par mer à la ville auguste [Constantinople].
(437) V. Aetii II et Sigisuuldi
Deuxième consulat d’Aétius et premier consulat de Sigisvuld.[104]
Valentinianus imperator Roma digressus ad copulandam sibi in matrimonium Eudoxiam Theodosii principis filiam, quam dudum desponsauerat, Constantinopolim aduenit eaque sibi nupta aput Thessalonicam Italiam repetens hiemauit.
L’empereur Valentinien, depuis quelque temps fiancé à Eudoxie, fille de l’empereur Théodose, la voyant s’écarter du mariage, vint à Constantinople pour l’épouser et passa l’hiver à Thessalonique avant de retourner en Italie.
(438) VI. Theodosii XVI et Fausti
Seizième consulat de Théodose et premier consulat de Faustus.
1 Contradis praedo cum piratis suisque comitibus captus interfectusque est.
Le bandit Cotrade fut pris avec ses pirates, ses associés et mis à mort.
2 Reliquiae beatissimi Iohannis augustae urbis quondam episcopi eidem redditae ciuitati ibique sepultae mense Ianuario die uicensimo octauo.
2 Les reliques du sanctissime Jean,[105] précédemment évêque de la cité impériale, furent rendues à la cité et y furent ensevelis le 28 janvier.
3 Valentinianus imperator cum Eudoxia uxore Rauennam ingressus.
3 L’empereur Valentinien entra à Ravenne avec Eudoxie son épouse.
(439) VII. Theodosii XVII et Festi
Dix-septième consulat de Théodose et premier consulat de Festus.
1 Theodosius imperator octaua quinquennalia edidit.
1 Théodose célébra les quarante années de son règne.[106]
2 Eudoxia uxor Theodosii principis ab Hierosolymis urbem regiam remeauit, beatissimi Stephani primi martyris reliquias, quae in basilica sancti Laurentii positae uenerantur, secum deferens.
2 Eudoxie, épouse de Théodose, revint de Jérusalem dans la ville reine, rapportant avec elle les reliques du bienheureux Etienne martyr, qui furent déposées dans la basilique de saint Laurent pour y être vénérées.
3 Hoc tempore Ginsiricus rex Vandalorum Africae ciuitates Carthaginemque metropolim cum suis satellitibus occupauit X kalendas Nouembris.
3 Cette année, Genséric, roi des Vandales d’Afrique, occupa la métropole de Carthage et ses environs le 10e jour des calendes de novembre.
(440) VIII. Valentiniani V et Anatolii
Cinquième consulat de Valentinien et premier consulat d’Anatole.
1 Paulinus magister officiorum in Caesarea Cappadociae iubente Theodosio principe interemptus est.
1 Paulin, maître des Offices, fut tué en Cappadoce à Césarée par ordre de l’empereur Théodose.[107]
2 Romanae ecclesiae Leo quadragensimus tertius papa creatus uixit annos uiginti unum.
2 Léon[108] est élu quarante troisième pape de l’église Rome, il vécut vingt et un ans.
(441) VIIII. Cyri solius
Cyrus seul consul.
1 Persae, Saraceni, Tzanni, Isauri, Hunni finibus suis egressi Romanorum sola uastarunt. Missi sunt contra hos Anatolius et Aspar magistri militiae pacemque cum his unius anni fecerunt.
1 Les Perses, les Sarrasins, les Tzanes, les Huns couraient et dévastaient les provinces romaines. On envoya contre eux Anatole et Aspar, maîtres des milices, ils firent la paix avec eux pendant une année.
2 Iohannes natione Vandalus magisterque militiae Arnigiscli fraude in Thracia interemptus est.
2 Un Vandale nommé Jean, maître des milices, fut assassiné traîtreusement en Thrace par Arnegisèle.
3 Hunnorum reges numerosis suorum cum milibus Illyricum irruerunt ; Naisum, Singidunum aliasque ciuitates oppidaque Illyrici plurima exciderunt.
3 Les rois des Huns, avec leurs nombreuses troupes, firent irruption en Illyrie; Naisum,[109] Singidinum[110] et de nombreuses autres forteresses d’Illyrie tombèrent.
(442) X. Eudoxii et Dioscori
Eudoxe et Dioscore consuls.
1 Stella quae crinita dicitur per plurimum tempus ardens apparuit.
1 Il y eut une comète dont la queue ardente apparut longtemps.
2 Bleda et Attila fratres multarumque gentium reges Illyricum Thraciamque depopulati sunt.
2 Les frères Bléda et Attila, accompagnés des rois de plusieurs peuples, ravagèrent non seulement l’Illyrie mais aussi la Thrace.
(443) XI. Maximi II et Paterii
Second consulat de Maxime et premier consulat de Paterius.
1 His consulibus tanta nix cecidit, ut per sex menses uix liquesci potuerit ; multa hominum et animalium milia frigoris rigore confecta perierunt.
1 Il tomba tant de neige en Italie, qu'il y en eut sur la terre pendant six mois et que le froid fit périr une multitude d animaux et d’hommes.
2 Theodosius imperator ex Asiana expeditione in urbem rediit.
2 L’empereur Théodose revint à la ville d’une expédition en Asie.
3 Thermarum quae Achilleae dicuntur encaeniae factae.
3 On consacra les thermes d’Achille.[111]
(444) XII. Theodosii XVIII et Albini
Dix-huitième consulat de Théodose et premier consulat d’Albinus.[112]
1 Theodosius princeps nona quinquennalia dedit.
1 Théodose célébra la 45e année de son règne.
2 Arcadia soror Theodosii uiuendi finem fecit.
2 Arcadie, sœur de Théodose, atteignit la fin de la vie.
3 Aliquanta Bithyniae oppida atque praedia continuarum pluuiarum et fluuiorum inundatione crescentium sublabsa dissolutaque perierunt.
3 Un assez grand nombre de forteresses de Bithynie subirent des pluies continues et des débordements des rivières ; elles s’affaissèrent et furent détruites.
4 Seuerum presbyterum et Iohannem diaconum Eudociae reginae apud Aeliam urbem ministrantes missus ab imperatore Theodosio Saturninus comes domesticorum occidit. Eudocia nescio quo excita dolore Saturninum protinus obtruncauit, statimque mariti imperatoris nutu, regiis spoliata ministris, apud Aeliam ciuitatem moritura remansit.
4 L’empereur Théodose envoya Saturnin, comte des domestiques, pour tuer le prêtre Sévère et le diacre Jean, qui rendaient visite à l’impératrice Eudocie dans la ville d’Ælia.[113] Eudocie aveuglée par la douleur suscitée fit aussitôt tuer Saturnin. Son mari l'empereur se contenta aussitôt de la punir en lui ôtant tous ses officiers, et elle fut réduite à finir ses jours à Ælia.
[1] Il s’agit là du célèbre poète latin.
[2] Valens mourut à la bataille d’Andrinople (9 août 378).
[3] Il était né en fait à Cauca (Coca) en Galicie.
[4] Sremska Mitrovica, est une ville et une municipalité de Serbie situées dans la province autonome de Voïvodine. La ville portait le nom de Sirmium au temps de l'Empire romain.
[5] 19 janvier.
[6] Marcien, empereur byzantin, né en Thrace en 392 ou 396 et mort en janvier 457. Il est empereur d'Orient de 450 à 457. On le verra apparaître dans cette Chronique.
[7] De mai à juillet 381 à Constantinople.
[8] Macédonios, évêque de Constantinople de 342 à 360. Doctrinaire de l’hérésie appelée macédonianisme ; les macédonianistes ou macédoniens ou pneumatomaques refusaient de reconnaître la divinité du Saint-Esprit. Pour eux, le Saint-Esprit était une simple créature, tout comme, pour les ariens, le Fils était une créature.
[9] C'est le vingt deuxième patriarche des patriarches d'Alexandrie.
[10] Mélèce reçoit de Théodose Ier la présidence des débats, mais il meurt avant la fin de cette réunion probablement le 23 ou 24 août 381.
[11] Athanaric, roi des Visigoths, n'était encore que juge et l’un des principaux de la nation, lorsque les Romains cédèrent aux Goths occidentaux, ou Visigoths, des habitations dans la Thrace. Athanaric était extrêmement courageux ; mais son courage, dit Thémistius, le cédait encore à sa pénétration, à son éloquence et à son habileté. Procope s'étant révolté contre Valens, et ayant pris le titre d'empereur, Athanaric épousa sa cause, et lui envoya un corps de 3.000 hommes; mais Procope fut vaincu, et Valens, irrité contre les Goths, leur déclara la guerre. En vain Athanaric représenta qu'il avait considéré Procope comme parent de Constantin, et héritier de sa maison ; en vain il produisit des lettres qu'il avait reçues de ce prince, et allégua qu'il était venu, comme ami et allié de l'empire, au secours d'un empereur romain ; Valens marcha contre lui, et le défit en bataille rangée, vers le Danube, en 369. Les chefs des Goths se soumirent, et payèrent leur imprudence par la perte de leurs subsides et de leurs pensions ; et l'exception stipulée en faveur d'Athanaric fut peu honorable à ce juge des Visigoths, qui parut avoir ménagé dans cette occasion ses intérêts personnels ; mais il soutint mieux ensuite sa dignité et celle de sa nation, lorsque les ministres de Valens lui proposèrent une entrevue. Athanaric refusa de passer le fleuve, sous prétexte que son père lui avait fait jurer de ne jamais mettre le pied sur les terres des Romains. On choisit, pour le lieu de la conférence, le Danube même. L'empereur et le juge des Visigoths, accompagnés d'un nombre égal de soldats, s'avancèrent chacun dans un grand bateau, au milieu du fleuve. La paix fut conclue à des conditions peu honorables pour les Goths, qui s'obligèrent à ne plus passer le Danube. Ils restèrent paisibles environ six ans, jusqu'à l'époque où les Huns, descendus des régions du Nord, les chassèrent de leurs foyers, et les rejetèrent vers les provinces romaines. Athanaric plaça alors son camp sur les rives du Niester, résolu de se défendre contre les barbares victorieux ; mais les Huns surprirent son armée, et ce ne fut qu'à force de courage et d'intelligence qu'il parvint à opérer sa retraite. Il avait déjà formé un nouveau plan de guerre défensive, lorsque ses compatriotes trompèrent son espoir, et déconcertèrent ses projets. Le corps entier de la nation s'avança vers les bords du Danube, sous la conduite de deux autres chefs, et implora la protection de l'empereur. Athanaric, qui avait perdu tout ascendant, se retira, suivi d'une troupe fidèle, dans le pays montagneux de Caucaland, défendu par l'impénétrable forêt de Transylvanie ; il s'y forma un établissement, et ne prit qu'une part indirecte à la guerre qui éclata bientôt entre sa nation et les Romains. Ceux-ci tremblaient au nom des Goths, comme les Goths avaient tremblé au nom des Huns. La plus grande partie des Goths avait reconnu pour roi Fritigern, et Athanaric, retiré dans le pays de Caucaland, contempla de loin leurs succès ; mais à la mort de Fritigern, il abandonna sa retraite et traversa le Danube, malgré son prétendu serment de ne jamais entrer sur les terres de l'empire. Une grande partie des sujets de Fritigern, qui sentaient déjà tous les maux de l'anarchie, reconnurent volontiers pour roi un juge de leur nation, dont ils résidaient la naissance et dont ils avaient éprouvé souvent l'habileté. mais l'âge avait refroidi l'audace d'Athanaric, et au lieu de conduire les Goths aux combats et à la victoire, il écouta la proposition d'un traité avantageux que lui lit Théodose. L'empereur alla au-devant de lui, et Athanaric fit son entrée à Constantinople, avec Théodose, le 11 janvier 381, et y fut reçu avec magnificence. Le prince goth contemplant l'éclat de la ville impériale, voyant la vaste étendue de son port rempli de vaisseaux, les armes et la discipline des troupes, dit ces paroles : « Un empereur romain est un dieu sur la terre, et le mortel présomptueux qui ose l'attaquer devient homicide de lui-même. » Le roi des Goths ne jouit pas longtemps de cette brillante réception. Il mourut le 25 janvier, des excès auxquels il se livra à la table somptueuse de l'empereur. Théodose le fit inhumer à la manière des Romains, et avec tant de pompe, que les Goths, par reconnaissance pour l'empereur qui avait ainsi honoré la mémoire de leur prince, se chargèrent de garder les bords du Danube, et passèrent sous les drapeaux de Théodose, qui eut soin de les gagner par ses libéralités. Ammien fait l'éloge d'Athanaric ; mais, selon St. Jérôme, c'était un barbare, ennemi irréconciliable des chrétiens. Cf. Louis Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne: ou histoire, par ordre ..., t. 2, 1854.
[12] En fait saint Damase mourut en décembre 384.
[13] Pape (352-366).
[14] Antipape (355-365).
[15] Mérobaud ou Mérobaude est un officier franc, naturalisé romain sous le nom de Flavius Merobaudes. Il a été magister militum (maître de la milice) sous Valentinien Ier et sous Valentinien II et consul de Rome en 375 et en 383.
[16] Pape (384-399).
[17] « Ce septième mille (Hebdomon) est l’endroit où se trouvent palais, églises, … sur la via Egnatia, à l’ouest de Constantinople, a servi également de point de départ des triomphes de certains empereurs. » cf. D. Poirion, Jérusalem, Rome, Constantinople.
Tous les empereurs élevés à Constantinople, furent couronnés et acclamés à l’Hebdomon.
[18] 25 août.
[19] Richomer (Flavius Richomeres pour les Romains), mort en 393, est un officier franc au service de l'Empire romain. Il a été comte des domestiques, magister militum (maître de la milice) et consul de Rome en 384.
[20] Flavius Bauto († 388), était un général romain d'origine franque, qui a été maître de la milice et consul en 385. Bauto meurt en 388. En plus de l’éventuel fils Arbogast, il laisse une fille, Eudoxie Aelia, qui épouse l'empereur Arcadius en avril 395.
[21] Préfet du prétoire des Gaules de Maxime, fonction éminente dont le ressort embrassait à la fois la Bretagne les Gaules et l’Espagne. Sulpice Sévère dit de lui : « consul Evodius vir quo nihil unquam justius fuit. » Ce fut ce magistrat qui fit le procès à Priscillien.
[22] Maternus Cynegius ; « les historiens récents supposent que ce haut fonctionnaire était originaire d’Espagne. L’argument tient au fait qu’après sa mort (antérieure au 19 mars 388), sa dépouille, d’abord placée dans l’église des Saints Apôtres à Constantinople, fut transférée l’année suivante en Espagne par les soins de sa veuve Acanthia. Cynegius fut comes sacrarum largitionum de 381 à 383, puis quaestor sacri palatii en 383, enfin préfet du prétoire de début de 384 jusqu’à sa mort. » Cf. A. Chastagnol, Aspects de l’antiquité tardive, 1994.
[23] Magnus Clemens Maximus (Maxime), qui après avoir défait Gratien s’était emparé de toute la préfecture des Gaules et occupait Rome et l’Italie entière au détriment de Valentinien II. Théodose vainquit Maxime qui fut tué à Aquilée, en 388.
[24] Cet Andragathius est celui qui, comme « magister equitum » de Maxime captura et tua l’empereur Gratien.
[25] Flavius Timasius ; « Seeck a conjecturé que ce haut officier, le plus brillant des généraux de Théodose avec Promotus, était un parent de l’impératrice Flaccilla, donc un Espagnol… magister peditum de 386 à 394… Il réside en Pamphilie après la mort de Théodose et est accusé de lèse-majesté en 396. Banni, il disparaît dans des conditions assez mystérieuses. Son épouse se nommait Pendatia. » Cf. A. Chastagnol, loc. cit.
[26] Plutôt une comète.
[27] Théophile, homme audacieux et pervers, l'ennemi perpétuel de la paix et de la vertu, toujours affamé d'or et altéré de sang, occupait alors le siège archiépiscopal d'Alexandrie. Les honneurs du dieu Sérapis excitèrent son indignation ; et les insultes qu'il fit à l'ancien ne chapelle de Bacchus avertirent les païens de l'entreprise plus importante qu'il méditait. Le sujet le plus léger suffisait pour donner lieu à une guerre civile dans la tumultueuse cité d'Alexandrie. Les adorateurs de Sérapis, fort inférieurs en nombre et en force à leurs adversaires, prirent les armes, à l'instigation du philosophe Olympius, qui les exhortait à mourir pour la défense de leurs dieux. Ces païens fanatiques se fortifièrent dans le temple de Sérapis, repoussèrent les assiégeons par des sorties et par une défense vigoureuse, et commirent sur leurs prisonniers chrétiens toutes sortes de cruautés pour dernière vengeance de leur désespoir. Les efforts prudents des magistrats obtinrent enfin une trêve jusqu'au moment où Théodose aurait disposé, par ses ordres, du destin de Sérapis. Les deux partis s'assemblèrent sans armes dans la place principale de la ville, où l'on lut à haute voix le mandat de l'empereur. Les deux partis s'assemblèrent sans armes dans la place principale de la ville, où l'on lut à haute voix le mandat de l'empereur. Dès que la sentence de destruction fut prononcée contre les idoles d'Alexandrie, les bruyantes acclamations des chrétiens se firent entendre, et les païens consternés se retirèrent précipitamment, pour éviter le triomphe et les insultes de leurs ennemis. Théophile exécuta la démolition du temple, sans autre difficulté que celle du poids et de la solidité des matériaux ; mais cet obstacle insurmontable obligea l'ardent archevêque à laisser les fondements, et à se contenter d'avoir fait du bâtiment un vaste amas de ruines et de décombres. On en déblaya par la suite une partie, pour construire sur le terrain une église en l'honneur des saints martyrs. La précieuse bibliothèque d'Alexandrie fut pillée et détruite, et, près de vingt ans après, les cases vides excitaient le regret et l'indignation des spectateurs dont les préjugés n'obscurcissaient pas tout à fait le bon sens. Cf. Edward Gibbon, Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire Romain, t. 1.
[28] Probablement né à Rome, il fut notarius sous l'empereur Valentinien Ier, quand, en 365, il fut envoyé en Afrique pour garantir la fidélité de cette province lors de l'usurpation de Procope, qui s'était rebellé contre l'empereur d’Orient Valens. Neoterius fut nommé préfet du prétoire d'Orient entre 380 et 381. Plus tard, il est attesté que préfet du prétoire de l'Italie en 385. En installant Neoterius à la préfecture italienne, Théodose voulait préserver le jeune et inexpérimenté empereur Valentinien II de l'influence de l'usurpateur occidental Magnus Maximus. Neoterius doit probablement être identifié avec le préfet qui voulut donner la basilique Portiana de Milan aux ariens, mais auquel s’opposa l'évêque Ambroise de Nicée. En 390, il fut préfet du prétoire de la Gaule, ainsi que consul avec l’empereur Valentinien II, cette nomination peut être considérée comme une précaution de Théodose en Gaule. Il connaissait Quintus Aurelius Symmaque, avec qui il échangea des lettres (il est le destinataire des lettres 38-46 de Symmaque); selon ces lettres, Neoterius vivait en 393 et peut-être encore en 398.
[29] Symmaque (Quintus Aurelius Memmius Symmachus), né vers 342 et mort en 402-403, appartenait, comme son nom latin l'indique, à une ancienne famille plébéienne, la gens (= famille) Aurelia. Son père Lucius Aurelius Avianius Symmachus était déjà un homme politique influent étant préfet de Rome en 364 et occupant d'autres postes importants. Son grand-père supposé Aurelius Julianus Symmachus fut proconsul d'Achaea (selon d'autres sources vice-préfet de Macédoine) pendant l'année 319. Entre autres postes importants, il fut préfet de Rome en 384 et 385, consul en 391 et en remerciement des services rendus à l'État, le Sénat fit ériger une statue dorée à son effigie.
[30] Arbogast, n'étant pas né citoyen de Rome, ne pouvait, sans choquer mille préjugés hasardeux, s'asseoir encore sur un trône romain. Réduit à n'occuper que la seconde place, il eut la politique de s'en contenter, en ordonnant d'ailleurs les choses de manière à rester effectivement le maître. Dans cette vue, il s'était assuré, et non sans quelque difficulté, d'un certain Eugène, autrefois rhéteur, pourvu depuis d'une charge éminente à la cour, mais d'une nullité absolue comme homme de guerre. Cf. Louis-Pierre Anquetil, Histoire de France, depuis les Gaulois jusqu'à la mort de Louis XVI, 1820.
[31] Flavius Abundantius (floruit 375-400) fut un homme politique de l'Empire romain d'Orient. D'origine scythe, il entra dans l'armée romaine sous l'empereur Gratien (367-375) et progressa jusqu'à ce qu’aux environs de 392, sous l'empereur Théodose Ier (378-395), il devienne magister militiae utriusque. L'année suivante, en 393, il occupa également le consulat. L'eunuque Eutrope courtisan puissant, causa sa perte, parce qu'il désirait ses biens ; en 396 Eutrope fit exiler Abundantius par le nouvel empereur Arcadius, à Pityus sur la mer Noire et se fit attribuer tous ses biens. Quand Eutrope mourut (399), Abundantius réussit à se faire transférer dans la ville plus plaisante de Saïda/Sidon en Phénicie, où il vivait encore en 400.
[32] Bataille de la rivière Frigidus : 6 septembre 394. Eugène fut capturé ce jour-là et décapité, tandis que le 8 septembre Arbogast de donnait la mort.
[33] Ces bains, composés d'un grand nombre de pièces, étaient publics : la statue d'Arcadius, qui y avait été placée, fut renversée par un tremblement de terre.
L’affirmation de Marcellin selon laquelle les thermes portaient le nom d’Arcadius n’est pas unanimement reconnue. D’autres en attribue la fondation à Arcadie, sa fille. Cf. Le Nain de Tillemont, Hist. des empereurs, t. 5.
[34] Probinus fut élevé avec son frère Olybrius à Rome, où il naquit. Il partagea avec son frère le consulat en 395, les deux étaient très jeunes; à cette occasion, les deux frères un panégyrique fut dédié par Claudien (Panegyricus de consulatu Probini et Olybrii). Même s’ils proviennent d'une famille appartenant à l'aristocratie sénatoriale romaine, traditionnellement païenne, Olybrius et Probinus étaient chrétiens, la nomination au consulat de ces deux chrétiens fut un signal, voulu par l’empereur Théodose Ier.
[35] Théodose mourut le 17 janvier 395.
[36] Flavius Rufinus, parfois appelé Rufin (né en 335 - mort le 27 novembre 395) est Préfet du prétoire d'Orient et favori d'Arcadius en 394. Aquitain d'Eauze, en Novempopulanie, de naissance obscure, il est décrit comme cupide, fourbe et ambitieux, mais aussi intelligent, doué de prestance et d'éloquence et catholique zélé, ce qui plut à l'empereur Théodose Ier. Après la mort de ce dernier, il s'imposa à son fils Arcadius. Au printemps 395, les Wisigoths d'Alaric étant rejetés de Constantinople vers la Thessalie, il décida de cantonner ces hordes en Illyrie orientale afin de bloquer les revendications de son ennemi Stilicon sur ce territoire qu'il revendiquait en faveur de l'empire d'Occident. La manœuvre réussit et Stilicon retourna en Italie. Mais son triomphe fut de courte durée car Eutrope le remplaçait peu à peu dans l'estime d'Arcadius. Rufin voulait faire épouser sa fille à l'empereur. Cependant, alors qu'il voyageait en Syrie en avril 395, Eutrope mariait rapidement Arcadius avec Eudoxie. Le 27 novembre, il se rendit avec Arcadius au camp de l'Hebdomon pour une réception solennelle des troupes rappelées de Thessalie. Mais celles-ci dirigées par le goth Gaïnas, ami de Stilicon, l'entourèrent et l'assassinèrent.
[37] Gaïnas est un général goth ambitieux au service de l'Empire romain d'Orient sous les règnes de Théodose Ier et d'Arcadius. Il meurt en décembre 400 après avoir été poussé à la fuite par l'entremise d'Eudoxie.
Il commence sa carrière comme simple soldat, mais commande le contingent barbare de l'armée de Théodose contre l'usurpateur Eugène en 394 (bataille de la Rivière Froide). En 395, il s'allie à Stilicon et Eutrope pour provoquer la chute de Rufin, et en récolte les fruits en devenant comes rei militaris. Nommé en 399 magister utriusque militiae, il est envoyé combattre le chef goth Tribigild, mais s'entend en fait avec ce dernier et provoque ainsi la chute d'Eutrope. La faction anti-germanique de la cour représentée par Aurélien s'étant momentanément emparé du pouvoir, Gaïnas obtient l'exil de ce dernier, et avec l'appui de Kaisarios, ex préfet du prétoire, il entre à Constantinople avec une armée de Goths. L'opposition religieuse entre les Goths ariens et la population orthodoxe de la capitale est attisée par le patriarche Jean Chrysostome puis par Synésios de Cyrène.
Le 12 juillet 400, excitée par l'impératrice Eudoxie qui le trouve trop dangereux, la populace massacre un contingent de troupes de Gaïnas qui, paniqué, se retire en Thrace. Un autre général goth, Fravitta est envoyé à sa poursuite, mais Gaïnas est tué près du Danube par le chef hun Uldin qui renvoie sa tête à Constantinople le 12 décembre 400. Le parti goth de Constantinople est ainsi défait et Arcadius célèbre cette victoire en faisant élever sur le forum qui porte son nom une colonne dont les bas-reliefs représentent la fuite et la défaite des Goths de Gaïnas.
[38] A Jérusalem.
[39] Eutrope (Flavius Eutropius) (mort en 399) est un eunuque, favori de l’empereur byzantin Flavius Arcadius. Né en Arménie, plusieurs fois vendu et revendu comme esclave, il était parvenu par la protection du général Abundantius à obtenir une place chez les eunuques du palais. Par sa souplesse il avait attiré l'attention de Théodose Ier qui lui accorda sa confiance. Il fut ensuite au service d’Arcadius. Grand chambellan d'Arcadius, devenant son favori en avril 395, il profita de l'absence de son rival Flavius Rufinus afin de marier Arcadius avec Eudoxie. La manipulation fut si bien montée que le nom de l'épouse ne fut dévoilé qu'au dernier instant. L'assassinat de Rufinus en novembre par les hommes de Gaïnas lui offrit désormais le pouvoir. Il laissa le Wisigoth Alaric ravager la Grèce en 396 sans réagir et le nomma même magister militum en Illyrie après avoir appris la nouvelle du débarquement du redouté Stilicon en Élide. Il décida de cantonner les Wisigoths en Épire en 397 et de déclarer Stilicon ennemi public. Après avoir défait les Huns en 398, il reçut le titre de grand chambellan puis de patrice. Il fit confisquer à son profit les biens d'Abundantius son bienfaiteur qu'il envoya en exil. Il se fit nommer consul en 399. C’est le seul eunuque à avoir obtenu ce titre. Mais mécontentant les uns sans s'appuyer sur les autres, il vit se dresser devant lui la plupart des hauts dignitaires. Finalement, Eutrope fut chassé du pouvoir en août 399 par Eudoxie, qui le trouvait maintenant encombrant. Manipulant à son tour l'esprit d'Arcadius, elle l'exila à Chypre, dont il fut peu de temps après ramené vers Chalcédoine, pour y être jugé et décapité.
[40] Flavius Césaire (386-403), homme politique de l'Empire romain d'Orient, qui servit sous les empereurs Théodose Ier et Arcadius. Césaire fut magister officiorum en 386-387, préfet du prétoire d’Orient entre 395 et 397, consul en 397, puis à nouveau préfet du prétoire d’Orient entre 400 et 403.
[41] 17 juin.
[42] Flavius Eutychianus, actif vers 388-405 ; Synésius dit qu’il fut un jeune farfelu et insouciant.
[43] Anastase Ier, (399-401), il vécut en fait 3 ans.
[44] Ambroise de Milan est l'un des quatre Pères majeurs de l'Église latine : son œuvre considérable (exégèse de l'Écriture, traités dogmatiques, traités de spiritualité, prédications, correspondance), est une source d'informations de premier ordre sur la vie politique et religieuse dans le dernier quart du ive siècle au sein de l'Empire romain d'Occident. Il mourut en 397.
[45] Il s’agit là de saint Jean Chrysostome.
[46] Patriarche d’Antioche (360-381).
[47] Le 26 février 398.
[48] Archevêque de Constantinople (juin 381 - 27 septembre 397), saint fêté le 11 octobre. Né à Tarse (Cilicie), sénateur et préteur, il se trouvait dans la capitale byzantine quand l'empereur Théodose Ier le proposa aux évêques rassemblés au concile de Constantinople comme successeur de Grégoire de Nazianze, démissionnaire. Il n'était pourtant pas encore baptisé ! La formule de foi qu'il prononça lors de son baptême devint, croit-on, le symbole de Nicée-Constantinople. Il fut le premier à siéger à Constantinople comme patriarche, suite au canon 3 du concile qui le déclare comme évêque de "premier rang après l'évêque de Rome", devant les autres patriarches d'Orient (Alexandrie et Antioche). Les écrits qui subsistent de Nectaire concernent les décisions trinitaires du concile de Constantinople condamnant Ariens, Apollinaristes et Pneumatomaques. Il avait par contre pour ami un Novatien, l'évêque Aggélios, qui lui conseilla d'inviter Sisinnios pour débattre contre le parti arien convoqué par l'empereur en 383. (Sisinnios devint patriarche en 426, après Chrysostome, son propre frère Arsace et Attikos.) Suite à ce débat, Théodose interdit tous les mouvements sectaires excepté le novatianisme de célébrer la liturgie, publier leurs doctrines ou ordonner des clercs sous peine de sévères mesures de rétorsion.
[49] Théophile d'Alexandrie (mort en 412) fut patriarche d'Alexandrie en Égypte, de 385 à 412. Il était un ardent défenseur de la foi définie par le symbole de Nicée. Il s'opposa à Jean Chrysostome, archevêque de Constantinople, dans l'affaire des Longs Frères des moines origénistes qui avaient demandé l'arbitrage du siège de Constantinople, ce qui fut une des causes de sa déposition. Il est aussi connu comme étant le responsable de la destruction de la bibliothèque du Sérapéum, faisant suite au décret de Théodose Ier, visant à éliminer toute trace de paganisme en Égypte.
[50] Saint Épiphane de Salamine ou Épiphane de Chypre (vers 315 - 403) était un Père de l'Église. Il est surtout connu pour sa défense de l'Église et sa traque des hérétiques lors de la période troublée qui suivit le Ier concile de Nicée. Il est un saint de l'Église orthodoxe et de l'Église catholique, et est fêté le 12 mai.
La foi d'Épiphane lors de sa jeunesse est encore sujet à débat : selon certaines sources, il aurait été juif et hellénisant, et chrétien selon d'autres. Devenu moine en Égypte, il fonde en Judée un monastère dont il prend la tête, avant de devenir évêque de Constantia-Salamine (Chypre) en 365. Il fut à Rome en 382 avec Paulin d'Antioche pour un séminaire sur les chrétiens d'orient, amenant saint Jérôme avec lui. Ainsi, en 393, lors d'un pèlerinage à Jérusalem, il a pris la parole lors de la consécration de l'église de la Résurrection pour proclamer Origène comme père de l'arianisme et de toutes les hérésies. Il accusa d'origénisme Jean Chrysostome, qui avait ordonné Rufin d'Aquilée. Cette homélie d'Épiphane déclencha une grande dispute au sein de l'Eglise chrétienne de l'époque.
Épiphane meurt en mer lors d'un voyage qui le ramenait de Constantinople à Chypre en 403.
[51] Acace de Bérée, né vers l’an 322, embrassa la vie monastique, fut chargé de plusieurs missions importantes par les évêques d’Antioche et de Bérée, parut avec distinction à Rome, ou il défendit la doctrine des deux natures en Jésus-Christ devant le pape Damase, et parvint à l’évêché de Bérée en 378. Il assista, en 381, au concile de Constantinople. Ses négociations auprès du pape Sirice firent cesser le schisme qui désolait depuis dix-sept ans l’Église d’Antioche. D’ami de St. Jean Chrysostome il devint un de ses plus ardents persécuteurs, en se joignant à Théophile d’Alexandrie. Le rôle qu’il joua dans cette occasion, et la part qu’il eut à l’ordination de Porphyre, qu’il fit placer sur le siège d’Antioche, lui attirèrent, de la part du pape, une sentence d’excommunication, qui ne fut levée qu’au bout de dix ans. Son grand âge ne lui permit pas d’assister au concile d’Éphèse. Il n’approuva pas d’abord les anathématismes de St. Cyrille ; mais il finit par se réunir aux évêques orthodoxes, après la condamnation de Nestorius. Il mourut à 110 ans. Sa conduite inégale dans les affaires de l’Église explique la variation dans les jugements à son sujet. Il était lié avec St. Épiphane et St. Flavien. Ses Lettres, qui se trouvent dans le recueil des conciles du P. Lupus et dans celui de Baluze, annoncent qu’il n’était pas trop favorable à St. Cyrille dans l’affaire de Nestorius. Cf. Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne, t. 1, 1843.
[52] Antiochus de Ptolémaïs (Acre) en Palestine première, d'origine syrienne, suscitait par son éloquence l'enthousiasme des foules. Orateurs disert et élégant, il avait le talent de conquérir les cœurs et d'ouvrir les bourses.
[53] Sévérien de Gabala est principalement connu pour ses démêlés avec l'archevêque Jean de Constantinople, St Jean Chrysostome. Il fait partie de ces gens dont Théodoret de Cyr écrivait « lorsque j'entreprends d'écrire les injustices que ce grand homme (Chrysostome) a souffertes, je suis en quelque sorte retenu par le respect des autres vertus de ceux qui ont commis ces injustices, et c'est ce qui m'obligera à passer leurs noms sous silence autant qu'il me sera possible de le faire. »
On sait qu'il est évêque de Gabala en Syrie vers 400 et qu'il meurt après 408. Adversaire acharné de Jean Chrysostome , il prend part aux intrigues qui conduisent celui-ci à sa condamnation par le synode du Chêne et, plus tard, à son exil qui causera sa mort. Prédicateur très goûté à la cour de Constantinople, Sévérien défend la foi de Nicée et combat avec ardeur les Juifs et les hérétiques. A la fois prédicateur populaire et exégète selon la stricte école antiochienne, il a une prédilection pour la Genèse et les épîtres de saint Paul. Il applique son exégèse littérale même aux parties poétiques de l'Ancien Testament. On a de lui 14 homélies grecques, 9 en arménien, une en éthiopien et quelques autres en syriaque, en copte et en arabe. Un sermon célèbre Sur la précieuse et vivifiante croix ignore encore la légende de sa découverte. (cf. www.catho.org)
[54] En 375, Gildon, aida les Romains à vaincre son frère Firmus, qui souhaitait créer un royaume indépendant à partir des provinces africaines de Rome. En récompense, les Romains le firent comte d’Afrique. Par la suite il refusa d’aider l’empereur Théodose Ier dans sa lutte contre Eugenius, et deux ans après la mort de Théodose Ier, Gildon se révolta contre Rome et apporta son soutien à l'empereur d'Orient, Arcadius. Il mis en place un blocus maritime afin d’empêcher les navires marchands de communiquer depuis l’Afrique vers l’Italie avec leurs importants chargements de blé. Le sénat et le régent Stilicon déclarèrent Gildon « ennemi public » (hostis publicus) au cours du printemps 398 et envoyèrent une force militaire en Afrique sous le commandement de son frère Mascezel. Gildon tissa alors des liens avec les donatistes et les circoncellions. La révolte fut facilement réprimée. Mascezel vainquit les 70.000 hommes de Gildon entre Theveste (Tébessa, Algérie) et Ammaedara (Haïdra, Tunisie) lors de la bataille de l'Ardalio. Gildon essaya de fuir par la mer mais il fut capturé, conduit à Thabraca et exécuté ou selon d'autres sources mit fin à ses jours, en juillet 398.
[55] Prince maure, fils du roi des Jubaleni, Nubel, et frère de Firmus et de Gildon, comte d'Afrique. Il semble présent à la cour et fidèle à Stilicon.
[56] Née le 19 janvier.
[57] Ce consul pour l’Orient, trois fois préfet du prétoire, témoigna à Synésius une faveur toute particulière
[58] Innocent Ier est pape de 401 à 417.
[59] En fait le 11 février.
[60] Cucussus, ou Cucusus, ville épiscopale de l'Asie, qui avait été autrefois de la Cappadoce, mais que l'on annexa à la petite Arménie, selon Théodoret. Elle était située fur le Cannatus. Elle est nommée Cocusuet dans l'itinéraire d'Antonin. Cf. Encyclopédie méthodique, 1787.
[61] Comana Pontica, aujourd'hui Gümenek en Turquie.
[62] Le Saint-Martyr Basiliskos était le neveu du saint martyr Théodore de Tyr (Commémoration le 17 février), et il souffrit avec ses frères Eutropios et Kleonikos durant la persécution des chrétiens sous l'empereur Maximien Galère (305-311). Les Saints Martyrs Kleonikos et Eutropios furent crucifiés (Commémoration 3 Mars), mais le martyr Basiliskos fut envoyé à Comana où il fut détenu en prison. Le gouverneur Agrippa, arrivé dans la cité d'Amasie, commença là aussi la persécution contre les chrétiens. Et Saint Basiliskos en prison se prépara à son martyr imminent. Le Seigneur lui apparut en songe, promettant son aide au martyr, et lui prédisant la fin de son martyre à Comana. Saint Basiliskos demanda aux gardiens de prison de le libérer afin qu’il put prendre congé des siens dans son village natal. (traduit de www.holytrinityorthodox.com)
[63] Appelé Arbazacius, il conduisit les forces romaines qui pacifièrent l’Isaurie vers 404, mais la nature exacte de ses fonctions est inconnue.
« Mais ce général avide d’argent et perdu de débauche traînait à sa suite plus de musiciennes de danseuses et de prostituées que de soldats. S’étant laissé corrompre par les Barbares il partagea leurs vols. Il fut rappelé. On allait lui faire son procès mais il se tira de péril en partageant à son tour avec Eudoxie l’argent qui faisait son crime. Le sacrifice d’une partie lui sauva le reste et il lui en restait encore assez pour fournir à ses plaisirs et pour oublier au milieu des infamies domestiques celle dont il demeura couvert à la face de tout l’empire. » Cf. Hubert-Pascal Ameilhon, Hist. du bas-empire, 1826.
[64] Radagaise ou Radogast († 406) est un chef barbare païen d'origine gothique. À la tête d'une nombreuse armée hétéroclite composée entre-autres de Goths, de Vandales, d'Alamans et d'Alains, Radagaise entre en force en Italie au début de l'année 406, balayant les défenses frontalières, et commettant de nombreux pillages et massacres dans la plaine du Pô. Se dirigeant vers le sud, il est arrêté près de Florence par le général romain Stilicon, et est sévèrement battu près de Fiesole. Son armée, affaiblie par la famine et manquant d'espace pour combattre et/ou battre en retraite, est exterminée en grande partie, le reste enrôlé de force dans l'armée « romaine »; Radagaise est capturé et exécuté avec les principaux chefs (août 406)..
[65] Uldin, Uldiz ou Uldes, roi des Huns (390-410). Son territoire s'étend au nord du Danube. Il semble avoir été en bons termes avec l'empire romain. Il s'empara du général Gaïnas, alors en fuite sur son territoire, le décapita et renvoya sa tête à l'empereur Arcadius à Constantinople en décembre 400 afin de confirmer les bonnes relations entre les deux États. Il permit aussi à Stilicon de recruter des auxiliaires hunniques en 405 pour contrer les Vandales de Radagaise. Il se heurta ensuite à l'Empire romain d'Orient en tentant de forcer les frontières danubiennes. Uldiz (vers 340 - vers 410) est considéré comme le meneur des Empires huns « aile ouest », dont les frontières atteignaient presque le lac Balkash, en Asie. En 404-405, et, essentiellement, en 409, en traversant le Danube, il prouva à Byzance que la menace hune n'avait pas encore décru, et selon des sources grecques, il s'était signalé en assénant au gouverneur de Thrace venu pour des négociations de réconciliation : « je peux soumettre tout endroit jusqu'au point où le soleil se couche ». Après la mort d'Uldiz (vers 410), ce fut Karaton qui domina l'Empire des Huns.
[66] Général goth, frère de Sigéric et homme de Stilicon. Sur l'ordre de ce dernier, il prit la tête des troupes romaines à Ravenne pour aller vaincre Constantin III. Sans scrupule mais efficace et intelligent, il écrasa les troupes de Justinianus et élimina Névogastès à l'automne 407. Il assiégea Valence où s'était réfugié Constantin III durant 7 jours. Mais l'approche de renforts ennemis le contraint à repasser difficilement les Alpes. Il dut lâcher son butin aux bagaudes des montagnes qui lui barraient la route pour monnayer son passage, mais il passa sain et sauf en Italie avec son armée. Disgracié après la chute de Stilicon à l'automne 408, il fut rappelé par Jovin en avril 409. Il se laissa convaincre et réapparut en 410. Ecœuré des lamentables négociations avec le chef wisigoth Alaric, il attaqua début juillet vers Ravenne les troupes d'Athaulf et manqua tuer celui-ci et Alaric. Comblé de faveur par la suite, il fut mécontent pour une affaire de passe-droit et quitta la cour de Ravenne pour rejoindre l'usurpateur Jovin en Gaule fin 411. Mais il fut victime de la mésentente entre Athaulf et Jovin. Cerné par les Wisigoths qui le pensaient traître à sa race, il se défendit héroïquement mais périt à la tête de ses quelques troupes en 412. Il fut vengé par un de ses écuyers qui assassina Athaulf en 415.
[67] Anicius Auchenius Bassus (v. 325 - ap. 385) , fut préfet de Rome en 382.
[68] Marie (384 ou 385 - 407) fut une impératrice romaine de l'Empire romain d'Occident. Elle était la fille aînée du général Stilicon et de Serena, nièce de l'empereur Théodose Ier. Pour préparer sa succession et la tutelle de ses fils par Stilicon, Théodose la fiança à Constantinople à son fils Honorius. Elle l'épousa à 13 ans en 398, Honorius avait alors 14 ans ; le mariage, purement politique, ne fut jamais consommé, en raison de la jeunesse des époux. Tandis que Serena, Marie, sa sœur et son frère s’installaient dans le palais impérial à Rome, Honorius résidait à Milan. Au début de l’année 404, Honorius séjourna à Rome pour l’investiture de son cinquième consulat, et retrouva son épouse et sa belle-mère. Il avait alors 20 ans et Marie 19 ans, mais leurs retrouvailles restèrent infécondes.
[69] Thermantia (v. 386 - 415) est la fille cadette du général romain Stilicon et de Serena. Elle épouse l'empereur romain Honorius début 408 à la suite de sa sœur Marie. Elle fut répudiée après la mort de Stilicon en août 408 et renvoyée à sa mère.
[70] Eucher, né vers 389, mort en 408 est le fils du généralissime Stilicon et de Serena. Alors que son père est régent de l'Empire romain d'Occident, il doit épouser Galla Placidia, la sœur de l'empereur Honorius, mais celle-ci, le détestant, fait sans cesse retarder le mariage. Après le meurtre de Stilicon le 22 août 408, Eucher est capturé par les hommes d’Héraclien dans une église de Rome et mis à mort comme son père.
[71] Le Forum de la Paix est le troisième des forums impériaux. Le terme « paix » n'avait pas la même signification que celle qu'il peut avoir au XXIe siècle ; il s'agissait de la « paix imposée par l'Empereur de Rome » ou Pax romana éventuellement imposée par les armes. Vespasien (69-79, Imperator Cæsar Vespasianus Augustus) l'avait d'ailleurs fait construire, entre 71 et 75, pour commémorer sa victoire sur les Hébreux de Judée.
[72] Son nom suggère une origine Persane ; il apparaît actif de 393 à 410.
[73] Constantin III (Flavius Claudius Constantinus) est un usurpateur romain du début du Ve siècle.
[74] Constant ; usurpateur romain entre 407 - 411 au côté de son père Constantin III. Il est le fils aîné de l'usurpateur Constantin III. Ex-moine tiré du cloître par son père qui l'associe au pouvoir en été 407 comme César.
[75] Jovin est un usurpateur romain en Gaule de 411 à 412 sous le règne de Flavius Honorius. Jovin règne quelques mois avec son frère Sebastianus qui meurt sans doute exécuté en même temps que lui. Manquant de soutien, les deux frères sont abandonnés par leur troupes surtout composées de Burgondes et d'Alains ; ils sont assiégés dans Valence en Gaule. Capturés par le Wisigoth Athaulf, Sebastianus et son frère Jovin meurent exécutés
[76] Priscus Attale est un haut fonctionnaire romain, comte de largesses sacrées d'Honorius, il fut de 409 à 416 la marionnette politique du bras de fer entre les Wisigoths et le pouvoir impérial romain d'Occident… Attale eut la vie sauve et figura comme captif au triomphe d'Honorius en 416. Il finit ses jours en exil aux îles Lipari, à une date inconnue.
[77] Héraclien est un officier de l'empereur romain Flavius Honorius de Ravenne, mort en 413. Il se charge froidement de l'élimination de Stilicon en lui tranchant la tête le 22 août 408 à Ravenne. Il supprime ensuite son fils Eucher peu après. En récompense, il est nommé comte d'Afrique. Il se comporte rapidement comme un prince indépendant et tel Firmus et Gildon, exerce sur Rome un chantage identique : en 409-410, il bloque les expéditions de blé et d'huile pour Rome et l'Italie (excepté Ravenne avec qui Héraclien était en parfaite coordination). Bien que voyant arriver les têtes des différents usurpateurs à Carthage (Constantin III, Jovin…) et se voyant conférer le consulat par Ravenne pour l'an 413, Héraclien, contre toute attente, pousse sa chance en solitaire : au printemps, il débarque grâce à son imposante flotte en Italie avec une petite armée comme prétendant à l'empire. Mais à Otricoli en Ombrie, ses troupes sont anéanties par le comte Marin. Poursuivi en Afrique par celui-ci, Héraclien est capturé et décapité à Carthage dans le temple de la Mémoire en juin 413.
[78] Wallia, roi des Wisigoths (415-418), est le fils de Modaharius, un noble wisigoth de haut lignage peut-être lié à la famille sacrée des Balthes, certaines sources en font le frère d'Athaulf. Wallia épouse d'ailleurs une noble appartenant à cette prestigieuse famille issue directement, selon la tradition gothique, du Dieu Gaut. En septembre 415, après l'assassinat du roi Sigéric, instigateur du meurtre du roi Athaulf peu de temps avant, Wallia est porté au pouvoir. Il renvoie Galla Placidia en Italie en échange de 600 000 boisseaux de blé fournis par l'Empire romain aux Wisigoths et est reconnu par Rome comme fédéré en Aquitaine. Il est également chargé de combattre les « Barbares » qui infestent la péninsule Ibérique, c'est-à-dire principalement des Vandales, vieux ennemis des Goths, des Suèves et quelques clans alains. En 416, il pénètre en Espagne et bat sévèrement les cavaliers alains qui échappent de peu à l'extermination totale. Les Suèves sont forcés de se replier en Galice tandis que l'une des deux principales tribus vandales (les Sillings), est durement atteinte : son roi Frédébal meurt au combat tandis que sa tribu est en partie exterminée et forcée de s'unir aux Vandales Hasdings de la Bétique (Andalousie). Wallia retraverse les Pyrénées en 418 avant de mourir peu de temps après son arrivée à Toulouse (assassinat ?).
[79] Atticus († 425 ou Octobre 10, 426) fut l'archevêque de Constantinople, succédant à Arsace de Tarse en Mars 406. Il fut un adversaire de Jean Chrysostome et aida Arsace de Tarse à le déposer, mais plus tard, après la mort de Jean, il devint son partisan. Il reconstruit la petite église qui se trouvait sur le site de la dernière Sainte-Sophie, et fut un adversaire des pélagiens, ce qui contribua à accroître sa popularité parmi les citoyens de Constantinople.
[80] « Comme le rapportent par ailleurs les chronographes byzantins (Théophane le Confesseur), la main droite de St Etienne fut envoyée par l'Archevêque de Jérusalem à Constantinople, en remerciement des dons accordés par l'empereur (429). Quand la Relique, apportée par St Passarion, arriva à Chalcédoine, le Saint apparut à l'impératrice Pulchérie, qui vint avec son frère, l'empereur Théodose le Jeune, accueillir ces précieux trophées, qui furent ensuite déposés au palais, avant d'être transférés dans la première église de la capitale dédiée au Saint. En 439, l'impératrice Eudocie (commémorée le 13 août), retirée aux Lieux Saints, envoya de Jérusalem d'autres parties du corps. Et, au VIe s., Julia Anicia transféra le reste des Reliques, dont la plus grande partie fut emportée en Occident par les Croisés lors du pillage de Constantinople en 1204. » (www.icones-grecques.com).
[81] Historiarum adversum paganos libri VII accedit eiusdem liber apologeticus ou plus simplement Histoires contre les païens.
[82] Pour l’aider dans son combat contre le pélagianisme.
[83] Le nestorianisme est une doctrine se réclamant du christianisme et affirmant que deux personnes, l'une divine, l'autre humaine, coexistaient en Jésus-Christ. Cette thèse a été à l'origine défendue par Nestorius (né vers 381 - mort en 451), patriarche de Constantinople (428-431). Le nestorianisme devient une variante du christianisme après la condamnation de Nestorius. Les Nestoriens rejettent les formulations dogmatiques issues du concile d'Ephèse et des conciles suivants. Le nestorianisme est une des formes historiquement les plus influentes du christianisme dans le monde durant toute la fin de l'Antiquité et du Moyen Âge à partir de ses bases à l'ouest de l'empire perse. Les Églises héritières de ce courant du christianisme oriental sont actuellement certaines communautés chrétiennes de l'est de l'Anatolie et du nord de la Mésopotamie (Turquie et Irak), avec l'Église assyrienne et sa jumelle unie à l'Église catholique, l'Église chaldéenne.
[84] Cibyre, Cibyra, auj. Bourouz. Ville de Phrygie, au Sud-ouest, sur les confins de la Carie et de la Pisidie. Grande et puissante autrefois; soumise aux Romains en 83 av. J.-C.; détruite par un tremblement de terre et relevée par Tibère. Evêché dans les premiers siècles du Christianisme. (www.cosmovisions.com)
[85] Plintha, goth arien, magister militium praesentalis, influent à la cour. Il fut lié à Ardabure, brillant général de la lutte contre les Perses. La fille de Plintha fut sans doute la première femme d’Aspar, fils d’Ardabure.
[86] Le 19 juillet 418.
[87] Le 2 juillet.
[88] Boniface Ier, pape de 419 à 422.
[89] Le 7 juin.
[90] La plus vaste citerne à ciel ouvert était la citerne d'Aétius, qui doit probablement son nom à l'éparque homonyme de 419 : datée de 421, elle mesurait 244 m sur 85 m, pour une profondeur de 14 m environ et une capacité évaluée à 250 ou 300 000 m3.
[91] Pape du 10 septembre 422 au 27 juillet 432.
[92] Flavius Castinus était un personnage important de l'Empire romain au début du Ve siècle. Il avait le titre de patrice à la fin du règne d'Honorius, et vraisemblablement déjà auparavant. A la mort de cet empereur en 423, alors que l'empereur d'Orient Théodose II hésitait sur le choix d'un nouvel empereur pour l'Occident, Castinus choisit de placer sur le trône son propre favori, Jean, un haut fonctionnaire de la cour (primicerius notariorum). Il fut consul lui-même l'année suivante, 424. Cependant, la position de Jean était très délicate et l'ensemble de l'Empire restait dévoué à la lignée théodosienne. Jean fut capturé au cours de l'année 425 et exécuté, et il est probable que Castinus ait connu le même sort.
[93] On ne sait pas grand-chose de ce Jean (Johannès) avant sa malheureuse aventure impériale. Certains historiens ont cru pouvoir l'identifier à un personnage homonyme, impliqué d’une façon assez obscure, mais réelle, dans l’usurpation d’Eugène (392-394), qui aurait pris part à des négociations entre chef Wisigoth Alaric et l’empereur Honorius avant le sac de Rome (410), et qui aurait enfin rempli les fonctions de préfet du prétoire. Mais en vérité, le Jean qui devint empereur apparut brusquement sur le devant de la scène de l'Histoire en 423, alors qu'il occupait le poste de primicerius notariorum (= "premier des notaires", c'est-à-dire, en fait, "premier secrétaire") de la cour de Ravenne. Ce haut fonctionnaire était, paraît-il, doté d'un caractère d’une grande douceur… ce qui, vu la dureté des temps où il vécut, ne constituait certes guère un gage de longévité !…(voir plus de détails sur www.empereurs-romains.net)
[94] Ardabur fut fait prisonnier et détenu à Ravenne, où il réussit à circonvenir certains des généraux de l’usurpateur. Aspar put ensuite défaire et capturer Jean.
[95] Patriarche de Constantinople, il mourut le 24 décembre 427.
[96] « Antoine, évêque de Germe, ville de l'Hellespont persécuta avec fureur les Macédoniens, sous prétexte qu'il agissait en cela selon les intentions, et les ordres du Patriarche. Les Macédoniens ne pouvant souffrir la dureté des traitement qu'il leur faisait, se portèrent à un extrême désespoir que de suborner deux hommes qui l'assassinèrent. » Socrate, Hist. de l’église, livre VII. Cf. sur ce même site.
[97] Le 28 août 430.
[98] Sédition militaire, il fut lynché. Aetius donna l’ordre de ce meurtre.
[99] Il s’agit du pape Sixte III (432-440).
[100] Flavius Ardaburius Aspar (? - 471), d’origine alaine, est un général (magister militum) et patrice de l’Empire d'Orient. Sous les empereurs Théodose II et Marcien, il combat les Vandales, les Perses en Arménie et les Huns dans les Balkans. Personnage parmi les plus puissants de l’empire sous le règne de Théodose II, il est à l’origine de l’accession au trône de ses protégés Marcien en 450, puis Léon Ier en 457. Il organise le mariage de son propre fils, Patricius, avec la fille de Léon Ier. Il est alors au sommet de son pouvoir mais possède deux handicaps : il est d’origine barbare et adepte de l’hérésie arienne. Face à lui se dresse le parti isaurien, emmené par Zénon, gendre de Léon Ier, qui craint que l’empire passe sous la tutelle germanique comme c’est le cas pour l’Empire romain d’Occident, à l’époque sous le contrôle de Ricimer. Léon Ier finit par choisir et fait mettre à mort son ancien protecteur en 471.
[101] Flavius Isidorus Anthemius (~ 410-436), homme politique de l'Empire romain d'Orient, oncle maternel de l'empereur d’Occident Anthemius. Originaire d'Egypte, Isidore, nom sous lequel il est connu dans presque toutes les sources, était le fils d'Anthemius, consul en 405 et grand-père de l'empereur Anthémius, dont Isidore était donc l’oncle maternel. Anthemius Isidorus Théophilus était probablement son fils. Dans une période mal déterminée entre 405 et 410, il fut proconsul d'Asie, comme en témoignent les inscriptions dans Hypaepa en Lydie. Entre le 4 septembre 410 et le 29 octobre 412 il fut praefectus urbi de Constantinople; à ce titre il reçut certaines lois qui survécurent dans le Code Théodosien et le Code Justinien, parmi lesquels l’un lui ordonnant d'achever les Bains d'Honorius et de construire un portique devant eux. Les deux fonctions furent sans aucun doute dues à l'influence de son père, qui, comme préfet du prétoire d'Orient, exerçait un réel pouvoir. Après avoir été préfet du prétoire d'Illyrie (22 avril au 10 octobre 424), il fut nommé au poste très important de préfet du prétoire de l'Orient (29 janvier 435- 4 août 436). Au cours d'une famine, il fournit la nourriture à la ville d'Éphèse, qui l'en remerciât dans une inscription; à ce titre, il reçut deux lettres d'Isidore de Péluse. En 436, il fut également consul prior, avec Senator. Il mourut avant 446/447.
[102] Senator fut envoyé en 442/443, par l'empereur romain d'Orient Théodose II comme délégué auprès du roi des Huns, Attila. En 449, Attila déclara qu'il accepterait comme délégué que Senator, Anatole et Nomus, tous de rang consulaire.
[103] Cyzique était une cité grecque de Mysie, sur la Propontide (l'actuelle mer de Marmara).
[104] Encore appelé Sigisbald.
[105] Saint Jean Chrysostome.
[106] On ne voit pas bien d’où vient le compte de quarante années.
[107] « …beaucoup de personnes furent tuées par l’ordre du (440) prince, à l’insu du saint. Aussitôt qu'Ambroise en eut eu connaissance, il refusa à Théodose l’entrée de l’église. Comme celui-ci lui disait que David avait commis un adultère et un homicide, le saint répondit : « Vous l’avez imité dans ses. fautes, imitez-le dans son repentir. » Cf. www.abbaye-saint-benoit.ch.
[108] Saint Léon Ier le Grand, pape de 440 à 461.
[109] Niš, anciennement Naïssos, maintenant ville de Serbie.
[110] Belgrade.
[111] Le 11 janvier, ils avaient brûlés en 433.
[112] Albinus fut membre de la gens Caecina, il était le neveu de Caecina Decius Albinus Aginatius, praefectus urbi en 414-415. Albinus eut une carrière remarquable et est considéré comme l'un des meilleurs hommes politiques de son époque. Il fut préfet du prétoire de la Gaule en 440, préfet du prétoire d'Italie en 443-448, consul en 444 et patrice à partir de 446.
[113] Ælia Capitolina (en latin : Colonia Ælia Capitolina) est le nom donné à Jérusalem par l'empereur Hadrien (Ælius Adrianus), après qu'il l'a en partie rebâtie en 131 et fait occuper par une colonie romaine.