LIVRE NEUVIÈME, chapitre 15
ANTIQUITÉS ROMAINES DE DENYS DHALICARNASSE
LIVRE NEUVIÈME.
ANTIQUITÉS ROMAINES DE DENYS DHALICARNASSE LIVRE NEUVIEME. |
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CHAPITRE QUINZIEME. I. Quarante-troisième consulat. II. Let tribuns recommencent à soulever le peuple. On distribue aux pauvret citoyens une partie des terres des Antiates, III. Campagne contre les Sabins et les Æques. IV. Les Æques demandent la paix. V. On la leur accorde. Conditions du traité. |
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I. [9,59] Ἐν δὲ τῷ μετὰ τούτους ἔτει ὕπατοι μὲν ἦσαν Τιβέριος Αἰμίλιος τὸ δεύτερον καὶ Κόιντος Φάβιος, ἑνὸς τῶν τριῶν ἀδελφῶν υἱὸς τῶν ἡγησαμένων τε τῆς ἀποσταλείσης φρουρᾶς εἰς Κρεμέραν, καὶ διαφθαρέντων ἐκεῖ σὺν τοῖς πελάταις. II. Ἡ δὲ βουλὴ τῶν δημάρχων ἀνακινούντων πάλιν τὸ πλῆθος ἐπὶ τῇ κληρουχίᾳ, καὶ συναγωνιζομένου θατέρου τῶν ὑπάτων αὐτοῖς Αἰμιλίου δόγμα ἐπεκύρωσε, θεραπεῦσαί τε καὶ ἀναλαβεῖν τοὺς πένητας βουλομένη, διανεῖμαί τινα μοῖραν αὐτοῖς ἐκ τῆς Ἀντιατῶν χώρας, ἣν τῷ προτέρῳ ἔτει δόρατι ἑλόντες κατέσχον. Καὶ ἀπεδείχθησαν ἡγεμόνες τῆς κληρουχίας Τίτος Κοίντιος Καπιτωλῖνος, ᾧ παρέδοσαν Ἀντιᾶται σφᾶς αὐτούς, καὶ σὺν αὐτῷ Λεύκιος Φούριος καὶ Αὖλος Οὐεργίνιος. Ἦν δ´ οὐκ ἀγώνισμα πᾶσι τοῖς πολλοῖς καὶ πένησι Ῥωμαίων ἡ διανομὴ τῆς χώρας ὡς ἀπελαυνομένοις τῆς πατρίδος, ὀλίγων τ´ ἀπογραψαμένων ἔδοξε τῇ βουλῇ, ἐπειδὴ οὐκ ἀξιόχρεως ἦν ὁ ἀπόστολος, ἐπιτρέψαι Λατίνων τε καὶ Ἑρνίκων τοῖς βουλομένοις τῆς ἀποικίας μετέχειν. Οἱ μὲν δὴ εἰς Ἄντιον ἀποσταλέντες κατένεμον τὴν γῆν τοῖς σφετέροις, μοῖράν τινα ἐξ αὐτῆς τοῖς Ἀντιάταις ὑπολειπόμενοι. III. Ἐν δὲ τῷ μεταξὺ χρόνῳ στρατεία τῶν ὑπάτων ἀμφοτέρων ἐγένετο, Αἰμιλίου μὲν εἰς τὴν Σαβίνων χώραν, Φαβίου δ´ εἰς τὴν Αἰκανῶν. Καὶ τῷ μὲν Αἰμιλίῳ πολὺν ἐν τῇ πολεμίᾳ μείναντι χρόνον οὐδεμία δύναμις ὑπήντησε μαχουμένη περὶ τῆς γῆς, ἀλλ´ ἀδεῶς αὐτὴν κείρας, ἐπειδὴ καθῆκεν ὁ χρόνος τῶν ἀρχαιρεσίων, ἀπῆγε τὰς δυνάμεις. IV. Φαβίῳ δ´ Αἰκανοί, πρὶν εἰς ἀνάγκην ἐλθεῖν στρατιᾶς διαφθαρείσης ἢ τειχῶν ἁλισκομένων, ἐπεκηρυκεύσαντο περὶ διαλλαγῶν καὶ φιλίας. Ὁ δ´ ὕπατος δύο τε μηνῶν τροφὰς τῇ στρατιᾷ καὶ δύο χιτῶνας κατ´ ἄνδρα καὶ ἀργύριον εἰς ὀψωνιασμὸν ἑξαμήνου καὶ εἴ τι ἄλλο κατήπειγεν εἰσπραξάμενος, ἀνοχὰς ἐποιήσατο πρὸς αὐτούς, ἕως ἂν εἰς Ῥώμην ἀφικόμενοι παρὰ τῆς βουλῆς εὕρωνται τὰς διαλύσεις. Ἡ μέντοι βουλὴ ταῦτα μαθοῦσα τῷ Φαβίῳ ἐπέτρεψεν αὐτοκράτορι διαλύσασθαι πρὸς τοὺς Αἰκανούς, ἐφ´ οἷς ἂν αὐτὸς προαιρῆται. V. Μετὰ τοῦτο συνθῆκαι γίνονται ταῖς πόλεσι μεσιτεύσαντος αὐτὰς τοῦ ὑπάτου τοιαίδε· Αἰκανοὺς εἶναι Ῥωμαίων ὑπηκόους πόλεις τε καὶ χώρας τὰς ἑαυτῶν ἔχοντας, ἀποστέλλειν δὲ Ῥωμαίοις μηδὲν ὅτι μὴ στρατιάν, ὅταν αὐτοῖς παραγγελῇ, τέλεσι τοῖς ἰδίοις ἐκπέμποντας {αὐτάς}. Ταῦτα συνθέμενος ἀπῆγε τὴν δύναμιν Φάβιος καὶ εἰς τὸν ἐπιόντα ἐνιαυτὸν ἀρχὰς ἅμα τῷ συνυπάτῳ κατέστησεν. |
I. L'année d'après, Tiberius Æmilius fut fait consul pour la seconde fois, avec Quintus Fabius fils d'un des trois frères qui avaient commandé la garnison envoyée à Créméra et qui y avaient perdu la vie avec tous leurs clients. II. Sous leur régence, les tribuns soutenus par le consul Æmilius recommencèrent à soulever le peuple au sujet du partage des terres. Pour arrêter leurs intrigues, le sénat qui voulait soulager les pauvres et gagner leur affection, ordonna, qu'on leur distribuerait une partie des terres que les Romains avoient conquises l'année précédente sur les Antiates. On créa des triumvirs pour en faire la répartition : Titus Quintius Capitolïnus qui avait soumis les Antiates, fut député pour cet effet avec Lucius Furius et Aulus Virginius. Mais l'ordonnance du sénat ne plaisait pas à la plupart du peuple et des pauvres citoyens de Rome : ils disaient hautement que c'était les châtier de leur patrie que de leur assigner des habitations si éloignées. Il n'y en eut donc qu'un fort petit nombre qui se fissent inscrire, et la colonie ne se trouva pas complète. Pour y suppléer, le sénat jugea à propos de permettre aux Herniques et aux Latins de jouir du privilège, et de joindre aux pauvres de Rome ceux de leur nation qui voudraient s'établir avec eux. Les triumvirs envoyés à Antium, distribuèrent les terres à leurs citoyens, excepté une certaine portion qu'on laissa aux Antiates. III. Pendant ce temps-là les deux consuls firent une expédition. Æmilius entra sur les terres des Sabins et Fabius sur celles des Æques. Le premier demeura longtemps dans le pays ennemi sans qu'il le présentât personne pour le combattre. Il ravagea les campagnes tout à son aise : bientôt après il revint à Rome avec Ion armée, parce que le temps des comices s'approchait. IV. Pour ce qui est de Fabius, les Æques lui envoyèrent des hérauts pour lui demander la paix et son amitié, avant que d'y être forcés par la défaite de leurs troupes et par la ruine de leurs villes. Le consul leur ordonna de fournir à son armée des vivres pour deux mois, .deux habits pour chaque soldat, la paie de six mois et les autres provisions dont il avait besoin. A ces conditions il leur accorda une trêve jusqu'à ce qu'ils eussent envoyé à Rome pour obtenir la paix du sénat. Mais le sénat qui apprit de quelle manière Fabius en avait usé, renvoya l'affaire par devers lui, et lui donna un pouvoir absolu de terminer la guerre avec les Æques aux conditions qu'il jugerait à propos. V. On conclut une alliance avec leurs villes par la médiation du consul, dont les articles étaient : que les Æques seraient sujets de la république Romaine, qu'on leur laisserait leurs villes et leurs terres ; qu'ils ne fourniraient que des troupes aux Romains quand on leur en demanderait, et qu'ils les entretiendraient à leurs propres dépens. Le traité d'alliance étant conclu, Fabius ramena son armée à Rome, et de concert avec son collègue il désigna des consuls pour l'année suivante. |