Denys d'Halicarnasse

DENYS DHALICARNASSE

 

ANTIQUITÉS ROMAINES.

ΔΙΟΝΥΣΙΟΥ ΑΛΙΚΑΡΝΑΣΕΩΣ ΡΩΜΑΙΚΗΣ ΑΡΧΑΙΟΛΟΓΙΑΣ ΛΟΓΟΣ ΤΡΙΤΟΣ.

 LIVRE TROISIEME, chapitre 1

livre II - chapitre 8 livre 3 chapitre 2

 

 

 

 

 

 

 

 

DENYS DHALICARNASSE

 

ANTIQUITÉS ROMAINES.

ΔΙΟΝΥΣΙΟΥ ΑΛΙΚΑΡΝΑΣΕΩΣ ΡΩΜΑΙΚΗΣ ΑΡΧΑΙΟΛΟΓΙΑΣ ΛΟΓΟΣ ΔΕΚΑΤΟΣ.

 LIVRE TROISIEME

 

 

 

 

 

 

 

LES ANTIQUITES ROMAINES DE DENYS D'HALICARNASSE

LITRE TROIZIEME.

 

 

 

CHAPITRE PREMIER.

I. Tullus Hostilius, troisième roi des Romains. II. Son origine. III. Commencement de son règne. IV. Il distribue des terres aux pauvres citoyens.

[3,1] I. Τελευτήσαντος δὲ Πομπιλίου γενομένη πάλιν ἡ βουλὴ τῶν κοινῶν κυρία μένειν ἔγνω ἐπὶ τῆς αὐτῆς πολιτείας, οὐδὲ τοῦ δήμου γνώμην λαβόντος ἑτέραν, καὶ καθίστησιν ἐκ τῶν πρεσβυτέρων τοὺς ἄρξοντας τὴν μεσοβασίλειον ἀρχὴν εἰς ὡρισμένον τινὰ ἡμερῶν ἀριθμόν, ὑφ´ ὧν ἀποδείκνυται βασιλεύς, ὃν ἅπας ὁ δῆμος ἠξίου, Τύλλος Ὁστίλιος γένους ὢν τοιοῦδε·

II. ἐκ πόλεως Μεδυλλίας, ἣν Ἀλβανοὶ μὲν ἔκτισαν, Ῥωμύλος δὲ κατὰ συνθήκας παραλαβὼν Ῥωμαίων ἐποίησεν ἀποικίαν, ἀνὴρ εὐγενὴς καὶ χρήμασι δυνατὸς Ὁστίλιος ὄνομα μετενεγκάμενος εἰς Ῥώμην τὸν βίον ἄγεται γυναῖκα ἐκ τοῦ Σαβίνων γένους Ἑρσιλίου θυγατέρα τὴν ὑφηγησαμένην ταῖς ὁμοεθνέσι πρεσβεῦσαι πρὸς τοὺς πατέρας ὑπὲρ τῶν ἀνδρῶν, ὅτε Σαβῖνοι Ῥωμαίοις ἐπολέμουν, καὶ τοῦ συνελθεῖν εἰς φιλίαν τοὺς ἡγεμόνας αἰτιωτάτην γενέσθαι δοκοῦσαν. Οὗτος ὁ ἀνὴρ πολλοὺς συνδιενέγκας Ῥωμύλῳ πολέμους καὶ μεγάλα ἔργα ἀποδειξάμενος ἐν ταῖς πρὸς Σαβίνους μάχαις, ἀποθνήσκει καταλιπὼν παιδίον μονογενὲς καὶ θάπτεται πρὸς τῶν βασιλέων ἐν τῷ κρατίστῳ τῆς ἀγορᾶς τόπῳ στήλης ἐπιγραφῇ τὴν ἀρετὴν μαρτυρούσης ἀξιωθείς. κ δὲ τοῦ μονογενοῦς παιδὸς εἰς ἄνδρας ἀφικομένου καὶ γάμον ἐπιφανῆ λαβόντος υἱὸς γίνεται Τύλλος Ὁστίλιος ἀνὴρ δραστήριος, ὃς ἀπεδείχθη βασιλεὺς ψήφῳ τε πολιτικῇ διενεχθείσῃ περὶ αὐτοῦ κατὰ νόμους

III. καὶ τοῦ δαιμονίου δι´ οἰωνῶν αἰσίων ἐπικυρώσαντος τὰ δόξαντα τῷ δήμῳ. τος δὲ ἦν ἐν ᾧ τὴν ἡγεμονίαν παρέλαβεν ὁ δεύτερος ἐνιαυτὸς τῆς ἑβδόμης καὶ εἰκοστῆς ὀλυμπιάδος, ἣν ἐνίκα στάδιον Εὐρυβάτης Ἀθηναῖος ἄρχοντος Ἀθήνησι Λεωστράτου. Οὗτος ἔργον ἁπάντων μεγαλοπρεπέστατον ἀποδειξάμενος αὐτὸς εὐθὺς ἅμα τῷ παραλαβεῖν τὴν ἀρχὴν ἅπαν τὸ θητικὸν τοῦ δήμου καὶ ἄπορον οἰκεῖον ἔσχεν. ν δὲ τοιόνδε·

IV. χώραν εἶχον ἐξαίρετον οἱ πρὸ αὐτοῦ βασιλεῖς πολλὴν καὶ ἀγαθήν, ἐξ ἧς ἀναιρούμενοι τὰς προσόδους ἱερά τε θεοῖς ἐπετέλουν καὶ τὰς εἰς τὸν ἴδιον βίον ἀφθόνους εἶχον εὐπορίας, ἣν ἐκτήσατο μὲν Ῥωμύλος πολέμῳ τοὺς τότε κατασχόντας ἀφελόμενος, ἐκείνου δὲ ἄπαιδος ἀποθανόντος Πομπίλιος Νόμας ὁ μετ´ ἐκεῖνον βασιλεύσας ἐκαρποῦτο· ἦν δὲ οὐκέτι δημοσία κτῆσις, ἀλλὰ τῶν ἀεὶ βασιλέων κλῆρος. Ταύτην ὁ Τύλλος ἐπέτρεψε τοῖς μηδένα κλῆρον ἔχουσι Ῥωμαίων κατ´ ἄνδρα διανείμασθαι, τὴν πατρῴαν αὑτῷ κτῆσιν ἀρκοῦσαν ἀποφαίνων εἴς τε τὰ ἱερὰ καὶ τὰς τοῦ βίου δαπάνας. Ταύτῃ δὲ τῇ φιλανθρωπίᾳ τοὺς ἀπόρους τῶν πολιτῶν ἀνέλαβε παύσας λατρεύοντας ἐν τοῖς ἀλλοτρίοις· ἵνα δὲ μηδὲ οἰκίας ἄμοιρος εἴη τις προσετείχισε τῇ πόλει τὸν καλούμενον Καίλιον λόφον, ἔνθα ὅσοι Ῥωμαίων ἦσαν ἀνέστιοι λαχόντες τοῦ χωρίου τὸ ἀρκοῦν κατεσκευάσαντ´ οἰκίας, καὶ αὐτὸς ἐν τούτῳ τῷ τόπῳ τὴν οἴκησιν εἶχεν. Πολιτικὰ μὲν δὴ ταῦτα τοῦ ἀνδρὸς ἔργα παραδίδοται λόγου ἄξια· πολιτικὰ μὲν δὴ ταῦτα τοῦ ἀνδρὸς ἔργα παραδίδοται λόγου ἄξια· [3,2] πολεμικαὶ δὲ πράξεις πολλαὶ μὲν καὶ ἄλλαι μνημονεύονται, μέγισται δὲ περὶ ὧν ἔρχομαι λέξων τὴν ἀρχὴν ποιησάμενος ἀπὸ τοῦ πρὸς Ἀλβανοὺς πολέμου.

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I. APRES la mort de Numa Pompilius, le sénat redevint maître de toutes les affaires, de la république. Il résolut de continuer le gouvernement sur le même pied qu'auparavant , et le peuple n'étant point d'avis contraire , il choisit entre les plus anciens un certain nombre de magistrats pour gouverner pendant l'interrègne. Ceux ci élurent pour roi, Tullus Hostilius que tous les citoyens demandaient avec empressement. Voici de quelle famille il tirait son origine.

II. Un certain [Tullus] Hostilius, homme de distinction et puissamment riche, sorti de Medullie, vil le bâtie autrefois par les Albains et dont Romulus avait fait une colonie Romaine après l'avoir reçue à composition, était venu s'établir à Rome. Il y avait épousé la fille d'Hersilius, Sabine d'origine, dans le temps que les Sabins faisaient la guerre aux Romains, elle avait engagé les autres femmes de sa nation à aller trouver leurs pères pour les réconcilier avec leurs maris,  en sorte qu'on la regardait comme la principale cause de l'alliance qui fut alors conclue entre les deux peuples. Après avoir fait plusieurs campagnes au service de Romulus, et s'être signalé par des actions éclatantes, Hersilius fut enfin tué dans un des combats contre les Sabins, ne laissant qu'un fils unique encore enfant. Les deux rois le firent enterrer dans le principal endroit de la place publique, et lui érigèrent une colonne avec une inscription pour être un monument éternel de son rare mérite. Son fils unique ayant atteint l'âge viril , épousa une fille de qualité, dont il eut Tullus Hostilius homme d'expédition, prévoyant, actif, et laborieux, qui fut élu roi après la mort de Numa par les suffrages du peuple et selon les lois.

III. Les dieux confirmèrent l'élection d'Hostilus par des augures favorables ; il prit les rênes du gouvernement la seconde année de la vingt-septième olympiade , en laquelle Eurybates d'Athènes remporta le prix de la course, Leostrace étant archonte. Dès le commencement de son règne, il gagna le cœur de tous les artisans et de tous les pauvres, par une action des plus généreuses : la voici.

IV. Les rois ses prédécesseurs avaient possédé en propre Tullus une grande étendue de terres très-fertiles , dont ils avaient employé les revenus à 'a dépense des sacrifices et à la magnificence de leur table. Romulus les ayant conquises par les armes, en avait chassé les anciens possesseurs et se les était appropriées. Comme il était mort sans enfants, Numa Pompilius son successeur en avait hérité. Ces terres n'appartenaient plus au public ; elles faisaient le domaine et l'héritage particulier des rois. Tullus permit à tous les Romains qui n'avaient aucune portion d'héritage, de les partager entre eux, protestant que son patrimoine lui suffisait et pour les frais des sacrifices, et pour la dépense de sa maison. Par cette libéralité il gagna l'affection des pauvres citoyens qu'il mit en état de n'être plus obligés à servir les autres pour gagner leur vie. A ce bienfait, il en ajouta un autre. Afin que personne ne manquât de domicile, il enferma le mont Célius dans l'enceinte de Rome ; il y donna des places suffisantes à tous les Romains qui n'avaient point encore de demeure ; ceux-ci y bâtirent des maisons, et Tullus y alla demeurer lui même. Voilà ce que l'histoire nous apprend de mémorable touchant la conduite et les actions d'Hostilius dans l'administration de la république. Mais il fit aussi plusieurs grands exploits dans la guerre, nous allons les rapporter, en commençant par celle qu'il eut avec les Albains.

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