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RUFUS D'ÉPHÈSE.TRAITÉDES MALADIES DES REINS ET DE LA VESSIE.Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer
RUFUS D'ÉPHÈSE.TRAITÉDES MALADIES DES REINS ET DE LA VESSIE.
PRÉAMBULE.
Je décrirai chacune en particulier les maladies qui attaquent les reins et la vessie, et je dirai comment il faut les reconnaître et les traiter. En général, il ne survient pas aux reins de maladies aiguës ; toutefois il y a dans ces organes des maladies qui ne sont pas moins mortelles que celles des autres parties ; car les ulcères et les suppurations qui s'y forment font, à la longue, mourir beaucoup de monde ; ainsi, lorsque les reins sont enflammés, on éprouve de violentes douleurs ; cependant là maladie elle-même n'en a pas une marche plus rapide; quant aux inflammations de la vessie, elles sont plus aiguës ; car les malades sont plus disposés aux suppressions d'urine, à la fièvre, au délire, aux vomissements de matières abondantes et non mélangées. Les autres affections de la vessie sont également plus aiguës, cette partie est, en effet, fort importante (partie vitale); de plus, elle devient ordinairement malade dès l'enfance; or c'est là une circonstance qui favorise spécialement l'acuité des maladies; les vieillards sont plus exposés aux maladies des reins que les jeunes gens ; c'est pour cela que les maladies des reins sont moins violentes. Toutes les maladies des reins et de la vessie ne sont pas faciles à traiter, surtout quand il s'agit d'ulcères qui se forment dans l'une ou l'autre partie; car l'urine, en coulant incessamment, les irrite et en .même temps les empêche d'arriver à cicatrisation ; il faut porter le pronostic en conséquence, et agir d'après ces données.
1. DE L'INFLAMMATION DES REINS.
Voici à quels signes on reconnaît l'inflammation des reins : la douleur occupe les flancs ; on ne peut ni se tenir droit, ni marcher ; si l'on éternue, ou si l'on éprouve quelque autre secousse, on pousse des gémissements; on ne peut se coucher sur le ventre, mais on peut se tenir sur le dos, car les reins sont situés dans les flancs. Chez tout individu atteint de cette maladie, la position qui procure le plus de calme est le décubitus [dorsal] dans l'immobilité. Voilà ce qu'on éprouve par rapport au décubitus ; du reste, les douleurs s'étendent, d'une part, en haut jusqu'au foie ; car les reins sont en communication avec lui par une grande veine (v. cave inf.), surtout si c'est le rein droit qui est enflammé ; il est, en effet, plus près du foie et touche au lobe, tandis que le rein gauche est situé plus en avant et en bas ; d'autre part, elles descendent jusqu'à la vessie et aux organes génitaux ; cette dernière espèce de douleur, qui retentit particulièrement sur les lombes, les hanches et le pubis, n'est pas continue, mais intermittente. Les extrémités se refroidissent, surtout les jambes et les pieds; les malades urinent continuellement et péniblement; au début, les urines sont ténues et aqueuses, mais l'inflammation faisant des progrès, elles deviennent plus rouges. Quand on est arrivé à ce point, les hanches et les fesses maigrissent, les jambes deviennent plus faibles; chez quelques-uns se déclare alors la suppuration des reins, ce qui est, dans le plus grand nombre de cas, la terminaison de l'inflammation ; mais je vais traiter bientôt de la suppuration des reins (chap. 2).— Il faut traiter l'inflammation de la manière suivante : coucher les malades le plus mollement possible, suspendre la nourriture le premier jour ; l'abstinence absolue prolongée ne convient cependant pas dans cette espèce d'inflammation comme dans les autres ; il faut, au contraire, donner quelque chose, prenant en considération le redoublement ou la rémission de la fièvre ; car le bienfait qui résulte de l'abstinence ne compense pas tout le dommage causé par l'irritation que produiraient des urines sans mélange. Au début, on prend pour nourriture de la bouillie légère, et pour boisson de l'eau; ne donnez pas du mélicrat, à moins que vous ne croyiez le moment venu de pousser aux urines, ce que je ne conseille pas de faire au début, avant que la maladie, qui entretient la douleur, ne soit manifestement arrivée à coction ; c'est alors qu'il convient tout à fait, suivant moi, de mondifier par les diurétiques. — S'il est opportun de relâcher aussi le ventre, il ne faut recourir à aucune des évacuations qu'on procure à l'aide de médicaments pris par la bouche ; mais on administrera un lavement chaud avec de l'eau dans laquelle on aura fait bouillir soit de la mauve, soit de la graine de lin, ou du fenugrec; dans l'un ou l'autre cas on ajoutera au lavement de l'huile en proportion convenable; on n'injectera pas une grande quantité de liquidé, de peur que l'intestin rempli ne pèse sur les reins. Après avoir relâché le ventre, si la douleur cède, on fera reposer le malade après avoir entouré [les lombes] d'un morceau de laine trempé dans l'huile chaude ; il n'est pas hors de propos d'avoir fait bouillir dans l'huile de la rue, de la guimauve, de l'aneth, ou de l'armoise. — Les douleurs étant plus vives, il convient d'ouvrir la veine du pli du coude; s'il resté encore de l'inflammation, on appliquera des cataplasmes, d'abord avec de la farine ordinaire délayée dans du mélicrat bouillant, ou avec de la farine de graine de lin ; plus tard on mélangera à la farine de l’ivette, du polium ou de l'aurone, et aussi de la bryone, de la rue, de l'absinthe, de la centaurée, de l'armoise, des feuilles de germandrée lucide, de cabaret, du jonc odorant ; dans ce cas, on ne cuira pas ces cataplasmes dans du mélicrat, mais dans du vin d'un goût sucré, ou dans du vin mielleux; on unit quatre parties de cette farine à deux parties des médicaments énumérés; si on veut rendre les cataplasmes plus actifs, on augmente la dose de ces médicaments et on y ajoute de la cire ou delà résine sèche et broyée. Le cataplasme de Chrysippe est également bon ; en voici la composition : galbanum, térébenthine de Chios, polium, farine d'ers, de chaque 50 drachmes; iris sec, 30 drachmes ; cérat de bonne odeur, une cotyle; farine de froment, le quart d'une chénice attique ; cuire le tout dans du vin d'un goût sucré, et appliquer le cataplasme en arrière pour les maladies des reins, en avant pour celles de la vessie. Si la douleur n'est pas diminuée par les cataplasmes, poser des ventouses sur les lombes et aussi sur les flancs, les scarifier et tirer du sang, puis faire des fomentations avec des éponges, donner au malade un bain de siège chaud dans lequel on aura fait bouillir du pavot, de la camomille, du roseau et du jonc odorants. Avant d'en venir là, on se sert d'une vessie remplie d'huile et d'eau qu'on place le long du dos; du reste, les fomentations doivent être onctueuses. On applique, en outre, du cérat et des malagmes, le cérat doit être fait avec de l'huile cyprine (huile d'alcanna), avec de l'huile parfumée aux roses ou à l'iris ; les malagmes doivent avoir l'odeur la plus agréable possible. — Contre, les douleurs on prendra les médicaments composés suivants : semence de fenouil, 2 oboles; armarinte, 1 obole; semences de concombres, 20 graines ; suc de pavots ou de racine d'opopanax, 3 oboles; un peu de mélilot; résine de cèdre et têtes de pavots torréfiées, 1/2 obole; mieux vaut encore y ajouter : styrax, 1/2 obole; céleri, une pincée de trois doigts ; opium, gros comme un ers ; broyer le tout le plus exactement possible, délayer dans du vin d'un goût sucré ou dans de l'eau, et donnera boire; en effet, le malade éprouvera aussitôt du soulagement, si la douleur est vive, et le sommeil le gagnera. Quand on jugera le temps opportun, on mondifiera au moyen des diurétiques. — Les diurétiques sont : la racine de faux acore, l'ivette, la fausse cannelle, le cistre, la cannelle, le polium, le persil, le chiendent; on fait cuire ces plantes dans l'eau, et on boit cette décoction avec du vin ou du mélicrat. Parmi les animaux marins, on mange des hérissons de mer, et, parmi les légumes verts, du fenouil, de l'ache, du daucus de Crète, du raifort cuit le mieux possible, des concombres cuits, et toutes les plantes qui viennent dans les champs; elles poussent bien aux urines-t mais ce sont surtout la carotte, le fenouil de mer et l'aiguillette, qui jouissent de cette propriété. On doit, dans ce cas (c'est-à-dire après que l'inflammation est arrivée à coction), s'attendre à voir s'échapper des urines abondantes, épaisses, et qui présentent de beaux dépôts ; ce sont surtout ces urines qui jugent la maladie ; les urines aqueuses, pures, transparentes, jugent plus difficilement.
2. TRAITEMENT DES REINS QUI SUPPURENT.
On traitera très bien de cette manière les reins enflammés; mais, quand ils suppurent, il se forme tout d'abord une tumeur dans les flancs ; puis les malades éprouvent une grande ardeur dans la région des reins, ils rendent des urines rousses et sans mélange; les douleurs ne sont plus aussi aiguës qu'elles l'étaient d'abord; elles sont gravatives et pulsatives, la fièvre n'est pas régulière, mais errative et accompagnée de frissons. Ces collections purulentes se rompent le plus souvent dans la vessie, et ce mode de rupture est de tous le meilleur; quelquefois elles se vident dans l'intestin, la collection se formant en pointe dans cette partie et se pourrissant. Praxagore raconte avoir vu un homme qui rendait les urines par l'anus et qui vécut ainsi douze ans ; il ajoute qu'il ne sait pas si ce malade vécut encore après ce temps, car il s'en alla, et lui n'en entendit plus parler. Chez d'autres, la rupture s'opère extérieurement ; le contenu s'avance au-delà des cavités iliaques, qui se remplissent nécessairement de pus et d'urine ; ces matières y séjournent, mais, forcées, avec le temps, de se faire jour à travers le siège, elles s'échappent par cette voie. Chez d'autres enfin, la rupture ne veut pas se produire; le pus reste longtemps dans les reins jusqu'à ce que le cautère, ou quelque autre moyen vienne lui ouvrir une issue. Quand les collections se font jour dans la vessie, on urine des matières d'abord mêlées de pus et sanguinolentes, comme à la suite de l'ouverture d'un abcès ordinaire, puis des matières en rapport avec l'ulcère. S'il est malin, on rend, comme dans les autres ulcères accompagnés de pourriture, des matières abondantes d'une odeur fétide, livides et muqueuses, quelquefois aussi des morceaux de chair longs, semblables à des fibres, si l'ulcère est, au contraire, de bonne nature, il s'écoule un pus blanc, lié, sans odeur et peu abondant. S'il vous semble que le rein tourne à la suppuration, et vous le reconnaîtrez à l'aide des signes énumérés plus haut, amenez, le plus tôt possible, la collection à maturité, et procurez-en ainsi la rupture, car le plus souvent le pus se dirige du côté delà vessie. Faites en conséquence des fomentations continuelles avec des éponges, mettez des cataplasmes de farine d'orge bouillie avec une décoction de figues dans du mélicrat ou dans du vin; il est bon aussi de mélanger les figues elles-mêmes en les broyant, et d'ajouter des sommités d'absinthe et d'olivier nain pilées, de l'iris tamisé et de la racine de bryone; ces substances, en même temps qu'elles poussent aux urines, mûrissent les collections. Il faut certainement activer l'émission de l'urine ; aussi convient-il ensuite de faire boire des diurétiques ; ce qu'il y a de plus convenable, c'est la semence de gattilier dans du vin ou du mélicrat, la racine de férule, la buglosse, le gouet, soit qu'on prenne une seule de ces substances, soit qu'on en mélange, deux ou trois ensemble. — Voici encore une bonne recette : origan et daucus de Crète, 1 chénice; dictame bâtard, 1 chénice; jeter le tout dans du vin blanc de bonne odeur, et mettre cette liqueur en réserve; quand on veut s'en servir, on en prend 4 cyathes qu'on mélange à 2 cyathes d'eau; on y ajoute une drachme de feuilles de rue bien broyées et l'on donne, à boire ; cette boisson fait couler le pus et procure d'abondantes urines. Si, malgré ces moyens, la collection ne se vidait pas davantage, on donnera des lavements acres. Ces lavements sont composés avec une infusion d'ellébore noir, de raifort, d'ail, de coloquinte, préalablement macérés dans de l'eau salée, pu dans de l'eau de mer, ou dans du vinaigre ; on y versera un peu d'huile pour que le liquide pénètre plus facilement, et on administre le lavement, en engageant le malade à le garder le plus longtemps possible; la collection se rompt souvent et le malade guérit. On doit encore faire des fomentations avec des éponges et des cataplasmes, afin que la douleur disparaisse entièrement et que le pus coule facilement. — Il faut aussi donner des diurétiques qui mondifient et purgent, en se guidant sur la nature de l'ulcère: la modération de la fièvre et des douleurs, la présence de matières liées, blanches et sans odeur dans les urines, enfin la facilité de la miction, indiquent que l'ulcère est de bonne nature ; s'il en est ainsi, on administrera des diurétiques assez doux : par exemple, des semences de concombres avec du miel, une décoction de dattes, de l'iris avec du miel et le miel pur ; si l'on veut purger plus fortement, on se sert, soit d'une décoction de capillaire dans du mélicrat ou dans de l'eau, soit d'une dilution aqueuse de galbanum ou de térébenthine de Chios avec des noisettes ; quand on a laissé déposer, on passe et on mélange avec du mélicrat ou du vin, et on donne à boire : voilà ce qui convient pour les ulcères de bonne nature. — Pour les ulcères de mauvaise nature, il convient d'employer, à l'intérieur et à l'extérieur, des moyens plus énergiques ; à l'intérieur on emploie les remèdes déjà indiqués pour opérer la rupture des collections purulentes, et, de plus, du cumin d'Ethiopie avec du vin d'un goût sucré, de la rue avec du miel ou du vin, de l'armarinte avec des semences de poireau dans du vin mou; à l'extérieur on appliquera des cataplasmes composés, soit de farine d'ers cuite dans du vin ou du miel, soit de roses sèches broyées avec des lentilles et du miel, soit de baies de myrte cuites avec quelqu'un de ces liquides; ces cataplasmes, et tout autre analogue, placés tout autour des lombes et sur les flancs, préviennent, en effet, la pourriture. Il est bon aussi d'employer en lavement quelqu'un des remèdes contre la dysenterie lorsque la pourriture fait des progrès. Si, en cas de douleur et d'inflammation, le pus ne pouvait pas sortir, on donnerait des lavements avec de la crème légère de ptisane et avec du lait; on fomenterait, du reste, avec des topiques tièdes, et on ferait asseoir les malades dans l'eau chaude, car ce sont surtout ces moyens qui procurent l'écoulement du pus ; s'il était retenu à cause de son épaisseur, on ferait boire une décoction de fenouil, de céleri, d'ivette, d'absinthe, ou d'origan; c'est ainsi qu'on emploiera ces remèdes. — Ensuite il faut boire du lait avec du miel, d'abord du lait d'ânesse ou de jument; car ces deux espèces favorisent la mondification des ulcères; mais, quand il n'est plus nécessaire de mondifier, que le pus est peu abondant, que l'irritation produite par les urines s'émousse, que le malade a besoin d'être engraissé, on lui donne du lait de vache, et surtout du lait de brebis : car ce dernier est plus épais et passe moins facilement par les selles que l'autre; quant à la quantité, oïl administrera deux, trois, ou plusieurs cotyles. Pour nourriture on ne doit prendre d'abord que du lait, du moins aussi longtemps qu'on le digère; ce lait est également le meilleur remède des ulcères intérieurs, quand il provoque des déjections alvines ; il est propice pour les suppurations rebelles, et il restaure promptement ; il convient surtout dans les maladies colliquatives, lorsqu'il faut ramener très vite le malade à l'embonpoint; de sorte que, si on veut engraisser un néphrétique par les moyens précédents et par le reste du régime, on ne s'égarera pas. On doit, en conséquence, chaque jour, frictionner doucement le malade pendant qu'il est couché, le nourrir au début avec du lait, comme il a été dit, avec des bouillies d'orge, d'amidon et de farine lavée cuite dans du lait, avec des massepins écrasés dans du jus gras de volaille, avec de la purée de gesses à fleurs jaunes, de haricots ou d'ers ; on adoucit d'abord l'ers, on le fait cuire seul, ou bien on le mêle avec quelqu'un des légumes susdits. — Les légumes verts convenables en pareil cas sont la mauve, la patience, la blette, le pourpier, l'asperge, la courge, le concombre cuit, la laitue cuite; il ne faut rien manger de cru. Ces aliments relâchent aussi doucement le ventre et émoussent l'irritation produite par les urines. Plus tard, quand la fièvre a tout à fait cessé, que le corps prend de l'embonpoint, il faut aussi donner à manger de la viande. — Je recommande contre cette maladie les viandes de chevreau, d'agneau, de cochon de lait, les poulets jeunes, les poissons rocheux cuits, les rhinobates, la raie lisse, les torpilles, en un mot tous les poissons luisants (plagiostomes). —-Si la maladie est longue et que le malade demandé quelques friandises, on lui défendra les figues sèches, car elles sont contraires aux ulcères, mais on lui accordera des dattes, des noisettes, des pignons doux, des raisins secs, des amandes rôties avec du miel, et on lui fera boire du vin mielleux; il devra s'abstenir de vinaigre et de tout aliment ou boisson salés: voilà pour les aliments des néphrétiques. Quant au reste du régime, il importe de ne faire faire des mouvements ni fréquents, ni rapides ; car les mouvements ne conviennent à aucune espèce d'ulcère, et beaucoup moins encore à ceux des reins. Il faut réconforter le malade en lui procurant le repos et tout le bien-être possible ; on joint à cela des frictions très grasses, des bains et un abri convenable. — Des fomentations sèches (bains d'air chaud) et un vomitif suffiront pour évacuer une surabondance accidentelle d'humeurs ; mais on ne doit pas relâcher le ventre, si ce n'est par les aliments journaliers dont je viens de parler. Afin que les vomissements ne fatiguent pas trop, ne surchargez pas l'estomac auparavant et prescrivez des substances qui facilitent le vomissement; ces substances sont les matières grasses et douces, ainsi que les pastèques; si on n'a point de pastèques, on y suppléée avec leurs pépins broyés dans du miel, ou avec de la farine cuite; on administrera par-dessus une boisson douce et abondante. Je ne recommande pas les vomissements seulement contre la surabondance d'humeurs ; mais il me semble que celui qui ne craindrait pas de vomir fréquemment ferait bientôt disparaître les ulcères des reins, ou toute autre affection de ces organes. Lorsqu'on entre en convalescence et qu'on est en état de supporter le mouvement, on fera d'abord des promenades modérées de peu de durée dans un endroit uni; on évitera de se tenir longtemps debout, de faire des courses, des sauts ou de brusques flexions ; et, au fur et à mesure que reviendront l'embonpoint et les forces, on augmentera les promenades et les autres exercices. Les espèces de ces autres exercices sont élever les bras et faire des frictions avec beaucoup de douceur : tel est le régime des néphrétiques. — Si le pus tourne au dehors, la partie se gonfle et devient plus appréciable au toucher et a la vue. Les anciens portaient le feu où se formait la pointe ; ils traitaient la plaie comme les ulcères profonds ordinaires; ils n'obtenaient pas la cicatrisation complète, mais une partie du trajet restait fistuleuse. Euryode de Sicile et Hippocrate (Affect. internes, § 14, 15, 17, t. VII, p. 202 et suiv.) savaient aussi opérer par incision les néphrétiques ; ils traitaient donc de cette façon ceux qui avaient du pus ou des calculs dans les reins; je ne refuse pas mon assentiment à cette méthode ; c'est, il est vrai, une bonne chose, eu égard à l'art; j'affirme cependant que, je n'ai jamais osé employer ce moyen; je sais que, dans la phtisie (empyème), l'incision du thorax au niveau des dernières côtes, et pénétrant dans l'intérieur de la poitrine, a produit quelquefois de bons résultats par l'écoulement du pus, d'où résulte le dessèchement de l'ulcère siégeant à la partie intérieure. Dans les maladies extrêmes il est peut-être permis de faire de pareilles tentatives ; mais, quand on peut soulager avec d'autres moyens, il ne faut pas recourir volontiers aux remèdes extrêmes.
3. SUR LES CALCULS DES REINS.
Il se forme dans les reins des calculs qui ressemblent particulièrement aux pierres poreuses; il survient alors des douleurs à la région des reins, et, le plus souvent, on rend des urines ténues et aqueuses, mais quelquefois aussi, noires ou rouges et épaisses. En général, les urines noires jugent la maladie; d'autres urines jugent aussi; mais elles sont plutôt détersives que séméiologiques, excepté dans les maladies aiguës accompagnées de fièvre; dans les affections qui nous occupent, elles annoncent l'insomnie, les inflammations viscérales, les spasmes, le délire et la mort. Comme la saison, l'âge, la nature du corps et le régime, modifient beaucoup, dans le bon ou dans le mauvais sens, le pronostic tiré des autres signes, de même il faut s'attendre que les influences semblables agiront sur les urines; car des urines noires chez un vieillard, en automne ou en hiver, et si l'individu est atrabiliaire, ne sont pas très funestes ; même elles pourront entraîner avec elles quelque partie des matières qui nuiraient au corps, si elles n'étaient pas évacuées; mais, chez un individu jeune, au printemps, et si le sujet est flegmatique, les urines noires sont plus fâcheuses. — Je traiterai plus tard de l'art d'interroger les urines, art plus digne que tout autre d'être connu du médecin. — Les individus qui sont affectés de calculs rénaux ont aussi des douleurs qui reviennent à intervalles; lorsqu'on souffre du colon (c'est-à-dire du ventre inférieur), ou par des gaz, ou pour avoir mangé des aliments d'une digestion difficile, ou pour avoir causé d'une autre façon le refroidissement de l'intestin, alors des vents, des déjections alvines, des éructations qui remontent, dissipent la douleur mais, dans le cas de calcul des reins, la douleur est emportée par des urines abondantes et épaisses avec sortie de petites pierres. Ce sont le plus souvent les hommes qui sont affectés de calculs aux reins ; les femmes y sont très peu exposées ; cependant on a vu des femmes rendre des graviers venant soit des reins, soit de la vessie; chez elles la maladie n'est pas très dangereuse, car elle n'est accompagnée ni de strangurie, ni de fortes douleurs. La cause en est que les femmes ont l'urètre, comme les autres parties internes, plus large que les hommes; de plus, cet organe est droit et offre moins de longueur; en général les femmes ne sont pas sujettes aux autres maladies des reins, excepté par sympathie avec, l'utérus; encore les règles en font-elles peut-être justice; autre raison, qui est la plus puissante : les femmes accomplissent l'acte vénérien avec moins de fatigue que les hommes ; or, si quelque cause fait naître plus particulièrement les maladies des reins, c'est, sans contredit, la tension qui accompagne le coït. Ceux qui ont des pierres volumineuses ressentent des douleurs aiguës et de la strangurie, car les cavités des reins ne sont pas amples, mais petites, et le rein, à cause de sa densité, ne saurait se distendre comme la vessie. On rend, il est vrai, plus facilement les calculs des reins par les urines que ceux de la vessie, car ils sont plus petits et plus mous-, cependant, comme ils descendent lentement, ils causent des douleurs très vives dans les reins, lorsqu'ils passent à travers les uretères, et aussi lorsqu'ils s'enclavent dans le pénis. Beaucoup de malades rendent même du sang par suite de la pression violente qu'exerce le calcul ; ils ont les cuisses et les hanches engourdies, ils sont en proie aussi à d'autres souffrances dont il a été parlé à propos des ulcères (chap. 2). Les personnes chez lesquelles, il ne se forme pas de calculs, mais de petits graviers, n'éprouvent ni douleurs ni hématurie; elles ne font pas grande attention à elles et ne pensent pas être malades, puisqu'elles n'ont pas de douleurs ; cependant ne négligez rien ; car, à la longue, tous les accidents s'aggravent. — Il faut traiter ceux qui éprouvent les symptômes précédemment énumérés, ceux qui rendent des pierres avec les urines et ceux qui ressentent des douleurs, avec des infusions de rue et avec des cataplasmes de farine de lupin cuite dans du vin d'un goût sucré; on mêle à la farine de la racine de fenouil de porc bien broyée, de l'écorce de mandragore, du pavot, des graines de jusquiame et de la camomille odorante. Il est également bon de mettre des cataplasmes de pain cuit dans du vin d'un goût sucré, surtout sur les lombes et sur les flancs; il n'est pas mauvais non plus de les appliquer sur la région de la vessie et sur le pubis ; mais il faut remplacer fréquemment un cataplasme par un autre avant que le dernier mis ne se soit refroidi ; sinon, on recouvre le topique avec une enveloppe chaude afin que le refroidissement n'ait pas lieu. Chez beaucoup de malades ces moyens ont suffi, il est vrai, pour expulser les calculs ; mais je conseille de faire prendre aussi des diurétiques, tels que le cistre, le faux acore, le chiendent, la décoction de nard ou de roseau odorant, les semences du séséli annuel et de millepertuis, l'armarinte, le cabaret, les excroissances de chêne qui servent à teindre en pourpre (kermès végétal) avec des semences de giroflée, la décoction de racines d'asphodèle avec des semences de céleri et avec des feuilles de pin. — On administrera aussi tout ce qui peut briser la pierre, c'est-à-dire, la berle, le capillaire, le bdellium, l'alcyonium, le gattilier, la racine de houx frelon, la myrrhe, la racine de laurier, les semences d'argalou; car souvent le calcul, arrêté dans sa route, à cause de son volume, met le malade dans le plus extrême danger par l'acuité des douleurs et par l'impossibilité de rendre les urines. J'ai connu un individu chez qui un calcul passa bien du reste, mais s'arrêta non loin de l'extrémité du pénis; peu s'en fallut que la dysurie ne le fit mourir; mais je parvins à l'extraire avec la pince étroite. Si je n'avais pas pu réussir de cette façon, j'aurais été d'avis de faire une incision le long du pénis, à sa partie supérieure; mais il ne faut pas diviser l'urètre sans nécessité pressante, puisqu'il se forme le plus souvent des fistules qui continuent à livrer passage à l'urine. — On doit encore, pour les reins calcul eux, faire attention aux circonstances suivantes : si les pierres agglomérées [à l'entrée du canal] empêchent le cours des urines, il faut les repousser en haut par des injections répétées; si, au contraire, elles sont enclavées dans les uretères, il faut éviter les boissons abondantes et les diurétiques, mais recourir aux fomentations et relâcher le ventre par un lavement, pour que les uretères ne soient pas comprimés. Lorsque la pierre est tombée, on donne à boire du lait d'ânesse ou de jument, ou celui de chèvre mélangé avec du miel, à défaut des deux premiers ; du reste, on prescrira un régime convenable, comme pour les ulcères; tel est le traitement de ceux qui rendent des pierres avec les urines. On va dire maintenant les moyens d'empêcher complètement les reins de devenir calculeux. — Le moyen par excellence, c'est la modération dans les aliments et la bonne coction (digestion); la plénitude et la crudité non seulement augmentent la maladie, mais la produisent; car beaucoup d'individus, après des excès, rendent des urines troubles, chargées de dépôts et de graviers : aussi je prescris de vomir fréquemment après le repas, de boire souvent une infusion de sommités d'absinthe, de prendre quelquefois des médicaments purgatifs, et d'user, pour nourriture, d'aliments qui n'engendrent ni la plénitude ni les crudités. Je prescris aussi de mondifier avec des diurétiques, c'est-à-dire de manger chaque jour du daucus de Crète cuit, du fenouil, du maceron, du laiteron, des cardousses, du pouliot, de la calaminthe; et, parmi les animaux de mer, des hérissons, des strombes, des crabes, des homards et des coquillages ; on doit manger journellement de tous ces mets ; de temps en temps on boira de la décoction de panicaut, d'ivette, de dictame, de polium, de racine de tabulus,, de cumin sauvage et des plantes dont j'ai dit qu'elles peuvent briser les pierres. Il faut, du reste, que l'eau employée pour le régime ordinaire, ou dans laquelle on fait cuire les médicaments, soit douce, ténue et pure; on évitera les eaux de fleuves et de lacs, car elles produiraient la pierre, s'il n'en existait pas; le vin doit être léger, blanc, et avoir un goût sucré; ces qualités le rendent, en effet, plus diurétique que le vin noir, très âpre et épais. En général, il importe de donner de l'embonpoint au malade par des exercices modérés et par des frictions sur tout le corps, spécialement sur les lombes ; ces frictions seront tantôt sèches, tantôt grasses, tantôt faites avec des médicaments tels que la lie de vin, la soude brute et la pierre ponce. Il convient aussi de se servir de sulfure d'arsenic comme les femmes ont l'habitude de le faire ; du reste, il faut agir comme c'est l'ordinaire dans les maladies chroniques, et boire de l'ellébore. Si toutefois la maladie ne cède pas à ces moyens, on vieillira avec elle.
4. DE LA DURETÉ DES REINS.
Les tumeurs dures qui se forment dans les reins ne causent point de douleurs ; mais il semble aux malades que quelque chose leur pend des flancs; ils ont les hanches engourdies et les jambes faibles; ils urinent peu ; du reste, par leur apparence extérieure, ils ressemblent surtout aux hydropiques; quelques-uns même deviennent manifestement hydropiques avec le temps, ainsi que cela arrive à la suite des tumeurs rénitentes qui se développent dans les autres viscères. On ramollira ces tumeurs par des cérats, des malagmes, des frictions, des fomentations; on donnera des diurétiques et on administrera des clystères. Il y a lieu d'espérer qu'à l'aide de ces moyens les mouvements des jambes reviendront et que les malades ne tomberont pas dans l'hydropisie.
5. DE L'HÉMATURIE.
C'est encore une maladie qui vient des reins que la suivante : les reins ne peuvent plus sécréter l'urine ; leurs canaux étant devenus trop larges, ils laissent échapper une partie du sang qui leur vient de la veine [cave], et d'autres substances épaisses ; aussi, lorsque les urines sont reposées, il y a des dépôts, et, à la partie supérieure, il surnage des flocons qu'on peut très bien comparer à des poumons marins (méduses?); Cléophante, fils de Cléombrote, s'est aussi servi de cette comparaison. Quand la nourriture a subi la coction et qu'elle est parvenue dans les veines, on rend des urines telles que nous venons de les décrire ; mais, quand les aliments ne sont pas encore digérés, les urines sont pures, sans dépôts et aqueuses, tenant les matières en dissolution ; et la raison, c'est qu'alors les aliments ne sont pas encore mélangés à la boisson et qu'ils ne sont pas encore transformés en sang. La forme de la maladie est celle-ci: les malades ne souffrent pas ou très peu ; quelques-uns se sentent soulagés après avoir uriné; tous maigrissent avec le temps, surtout ceux qui rendent une grande quantité de sang. — Il convient, au début, de condamner les malades au repos, de leur donner des aliments astringents, du vin noir, de proscrire les diurétiques et les plaisirs vénériens; on fait boire aussi des remèdes antihémorragiques, surtout le suc de renouée, la gomme adragant macérée dans du vin, la décoction de racine de consoude; à l'extérieur on applique sur les lombes les épithèmes en usage contre le flux de sang chez les femmes, et contre le crachement de sang ; enfin tout ce qui peut contracter les parties par sa qualité sèche; ensuite, par l'usage du lait de brebis, des céréales et de la viande, on rétablit l'embonpoint, jusqu'à ce que les malades puissent supporter les exercices, et on raffermit ainsi tout le corps ; car, de cette façon, les reins reprennent leur fonction propre; or cette fonction consiste à séparer l'urine du sang et à ne laisser échapper ni ce qui donne la couleur au sang, ni le sang lui-même, ni quelque autre matière épaisse que ce soit. Ceux qui ont des hématuries périodiques éprouvent, avant que le sang s'échappe, de la pesanteur et de la douleur aux lombes; quand le sang est évacué, ils se sentent soulagés comme après le flux des hémorroïdes. Il convient donc d'ouvrir la veine du pli du bras un peu avant le flux du sang. C'est là le point capital du traitement; quant au régime, on évitera la pléthore et on exercera les parties supérieures.
6. DE LΑ DIARRHÉE D'URINE.
Il est une autre maladie commune au foie, à la veine qui se dirige vers les reins (veines émulgentes), aux reins eux-mêmes, et, de plus, aux uretères et à la vessie ; on la reconnaît si le malade éprouve une chaleur brûlante, une soif inextinguible, s'il urine aussitôt qu'il a bu et si le corps se dissout vers la vessie (diabète). Dans cette affection le ventre est resserré, il n'y a point de sueur, et, à la longue, on meurt de marasme. Comme on a reconnu que cette maladie ressemble surtout à la lienterie, on l'a nommée diarrhée d'urine, et non pas liurie; cependant appelons-la de ce nom; elle est, en effet, à la vessie ce qu'est la lienterie aux intestins. Il arrive que les malades meurent dans la diarrhée d'urine, comme dans la lienterie, par la suppression brusque des urines, à moins qu'on n'opère une révulsion par un vomissement; car le souverain remède dans cette affection est de vomir aussitôt qu'on a bu. Il faut boire le plus froid possible, et, du reste, user d'un régime froid ; on mangera des herbages d'une qualité froide, on prendra du cycéon et de la crème de ptisane; on ne doit donner aucun diurétique, mais on révulsera par les sueurs ; en effet, si on pouvait provoquer des sueurs abondantes, on tarirait la source des urines. Il est très bon aussi de donner des bains de vapeur, en ayant soin de laisser la tête à l'air libre, afin que le corps s'échauffe, tandis qu'on respire de l'air froid ; du reste, il faut traiter comme dans le causus, afin que votre malade cesse promptement d'avoir soif. —Faites un cataplasme pour l'hypocondre en délayant de la farine d'orge fine et légèrement grillée dans du vinaigre et de l'huile de roses ; broyez des feuilles nouvelles de vigne, des cotylédons (ombilic de Vénus?), de la pariétaire de Judée, du pourpier et d'autres plantes semblables. Donnez continuellement à boire du suc de renouée, de l'aunée, de la consoude dans du vin noir, une macération de dattes, de baies de myrte, ou de poires. Au début on pratique une saignée au pli du coude. — Voilà la meilleure manière de traiter les maladies des reins.
7. DE L'INFLAMMATION DE LA VESSIE.
De toutes les affections de la vessie, la plus dangereuse et la plus mortelle, c'est l'inflammation ; les malades sont pris d'une fièvre violente, d'insomnie, de délire, de vomissements de bile pure; ils ne peuvent uriner; la région de l'hypogastre se durcit; de vives douleurs envahissent le pubis; les mains et les pieds ne peuvent pas se réchauffer; les souffrances se font sentir surtout au niveau du pubis et un peu plus bas ; la mort arrive vite, si on ne rend pas une grande quantité d'urines épaisses et purulentes, si l'inflammation ne se porte pas en partie au dehors, ou si la douleur ne cède pas. Ouvrez la veine, mais faites-le au début de la maladie, n'attendez pas ses progrès ; entretenez la chaleur par des embrocations continuelles. — Faites bouillir dans l'huile de la rue, de l'aneth et de la racine de guimauve; débarrassez le ventre par un clystère émollient ; injectez ensuite dans l'intestin une partie de la décoction afin de calmer la douleur. Ce qui est encore préférable, c'est de faire bouillir des têtes de pavots dans l'huile, et de verser dans la décoction de la graisse fondue d'oie ou de poule. Quant à moi, j'emploie le suc de pavois à la dose d'un tiers d'une demi-obole (d'un 6e d'obole), avec de la myrrhe et un peu de safran ; j'enduis de ce mélange un morceau de laine que je mets en suppositoire comme les pessaires destinés aux femmes; les douleurs s'apaisent aussitôt et le malade s'endort immédiatement; ce moyen m'a réussi très bien aussi contre les autres espèces de douleurs. — On fomente avec des vessies pleines d'eau chaude, avec des sachets, ou avec des morceaux de vieilles étoffés remplis de farine chaude et imbibés d'huile ; on fait aussi asseoir le malade dans l'eau chaude et on l'engage à uriner dans l'eau ; le liquide doit être une décoction de graine de lin ou de fenugrec dans laquelle vous jetterez quelques semences odoriférantes. C'est un traitement qui exige un médecin tout à fait expérimenté : en effet, la vessie, à cause de l'inflammation et de l'induration, ne peut pas se contracter sur l'urine et la pousser en avant ; aussi faut-il qu'un des assistants presse au-dessus de l'hypogastre, mais modérément, afin que la douleur ne soit pas exaspérée. C'est, à ma connaissance, Pnilomèle qui le premier a imaginé ce moyen; son malade urina à l'aide de ce traitement. Pour les cataplasmes, on ajoutera à de la farine grossière d'orge, du pavot, de la jusquiame, ou de la mandragore. Après cela on pratiquera des onctions avec de l'huile de Sicyone, et l'on appliquera aussi des cérats faits avec du suint et du castoréum. Je ne conseille pas de recourir à la sonde chez les hommes ; la difficulté de l'introduction augmente les douleurs ; mais il ne semble pas hors de propos de l'employer chez les femmes : chez elles, en effet, le canal de l'urètre est court et percé droit, en sorte, qu'on peut opérer avec moins de douleur. — Telle est la manière de traiter les inflammations de la vessie.
8. DE L'HÉMORRAGIE DE LA VESSIE.
Il est encore une autre maladie aiguë de la vessie : une veine se rompt dans son intérieur, le sang s'échappe en partie au dehors et se coagule en partie dans la vessie. Nécessairement il y a de l'agitation, des sueurs locales ; les extrémités se refroidissent ; l'émission des urines est suspendue. Dans ce cas, comme dans les autres hémorragies, on doit se hâter de lier les bras, soit en les entourant avec de la laine, soit avec des sous-bandes, de mettre sur le pubis et sur le périnée des éponges trempées dans du vinaigre et de l'eau, et d'appliquer des cataplasmes faits avec de là renouée, des ronces, des fleurs de grenade, du céleri, de la coriandre et des feuilles de lentisque. On mélange chacune de ces substances avec de la farine fine d'orge grillée, et on renouvelle souvent les cataplasmes avant qu'ils soient tièdes. On administre aussi, sous forme de boissons, les remèdes antihémorragiques : par exemple, la racine du rhapontic pilée; des raclures de lotus, la graine rouge de pivoine, des feuilles de nerprun, l'infusion de tamarisc (?), la racine de liseron à feuilles d'althée, de soucis des champs, la prèle, la racine de grande centaurée, l'écorce de l'arbre à encens. Beaucoup d'autres substances ont encore été trouvées dans la suite des siècles ; la plupart ont été déjà indiquées à propos des crachements de sang, ou le seront plus tard quand il s'agira des maladies des femmes.
9. DES CAILLOTS DANS LA VESSIE.
Quand le sang se coagule dans la vessie, on essayera d'abord de le dissoudre par les remèdes ; on donnera en conséquence pour boisson de la scolopendre sagittée, de l'armoise, du bouton d'or, du suc de Cyrénaïque (silphium), de la conyza, de l'absinthe, de la graine de raifort, du suc de ronce, du suc de bette; on prépare-chacun de ces médicaments soit avec du vinaigre, soit avec de la présure de lièvre, de faon, de chevreau, ou d'un autre animal. Si on ne réussit pas par ces moyens à dissoudre le caillot, il faut inciser le périnée à la partie inférieure, comme pour les calculs vésicaux; lorsqu'on a retiré le caillot, on essayera, du reste, le traitement des hémorragies; mais, quand il n'y a plus d'hémorragie, on traite comme les plaies saignantes [ordinaires].
10. HÉMORRAGIE DU PÉNIS.
Les topiques froids et les injections, faites avec les substances dont il a été question (chap. 8), guérissent aussi les hémorragies du pénis. Si vous employez quelqu'un des hémostatiques, faites des injections tantôt avec une sonde dans l'urètre, et tantôt avec un clystère dans le gros intestin; c'est ainsi qu'on arrête les hémorragies du pénis. Il faut que la sonde soit, du reste, telle que de coutume, mais on doit adapter une outre à son extrémité.
11. DES TUMEURS DANS LA VESSIE.
Pour les tumeurs de la vessie qu'il importe d'amener à coction, le mieux est d'essayer de les dissoudre dès le début afin qu'elles n'arrivent pas à suppuration ; niaise si on ne peut pas les dissoudre, il faut les amener promptement à maturité à l'aide des moyens dont j'ai parlé pour les reins (ch. 3) ; on peut ajouter du cresson d'Alep avec de la farine, de l'ers avec du miel, de la fiente de pigeon avec des figues sèches, des fomentations, et toutes les autres substances dont il a été question dans cet endroit. Le plus souvent, le pus se forme vers le col de la vessie, auprès du rectum, et empêche la sortie des excréments; il se forme aussi ailleurs, tantôt au niveau du pubis, tantôt d'un côté ou de l'autre (c’est-à-dire à droite ou à gauche du pubis). Il n'est pas difficile de reconnaître toute espèce de ces tumeurs par la douleur, la pesanteur, le battement, et par le toucher; en effet, celles qui doivent suppurer deviennent à la fois dures, tuméfiées, et plus chaudes! Les collections qui se dirigent vers l'intérieur se rompent aussi à l'intérieur ; celles qui se tournent vers l'extérieur se font jour à l'extérieur, les unes par le rectum, les autres par le point vers lequel elles se sont frayé une route. Ces cas sont, en général, funestes et mortels; les ruptures internes sont les plus funestes; en effet, les douleurs sont vives et les ulcères sont éternels à cause du contact incessant dès urines, lesquelles sont nitreuses et salées ; car la vessie, lors même qu'elle expulse abondamment les urines, ne peut pas se vider entièrement; il y reste toujours un peu de liquide qui baigne les ulcères ; elle est toujours pleine, attendu qu'elle revient sur elle-même ou qu'elle se distend uniquement en raison de son degré de vacuité ou de plénitude. Pour cette raison, et parce que la vessie est nerveuse (fibreuse), les ulcères de cet organe ne se guérissent pas entièrement; mais tantôt on rend, avec les urines, soit du pus sanguinolent, soit des matières muqueuses et épaisses avec des dépôts comme de la farine ; tantôt des membranes minces s'échappent avec les urines ; dans ce cas l'urine sent très mauvais quand elle a baigné les ulcères accompagnes de pourriture. Les malades souffrent toujours, surtout quand ils commencent à uriner ou qu'ils finissent, et que les urines deviennent sans mélange ; ils ne peuvent se tenir debout, ni se coucher de quelque manière que ce soit; en effet, le décubitus dorsal n'est pas non plus très avantageux, la vessie étant suspendue au pubis ; le décubitus latéral fait retomber sur la vessie les organes voisins, enfin le décubitus sur le ventre entraîne une compression assez forte. Les malades sont emportés par la douleur, qu'on ne peut calmer, par la fièvre, par l'insomnie et la consomption, les uns plus tôt, les autres plus tard, suivant l'étendue et les autres mauvaises qualités de l'ulcère. Tels sont les symptômes de cette maladie ; — quant à la thérapeutique, elle est la même que pour les ulcères des reins ; la diète lactée et, quant au reste, un bon régime, constituent le moyen le plus efficace d'éviter la formation d'une urine acre qui irrite et exaspère les ulcères. Il faut aussi soulager, à l'aide des médicaments, soit en mettant sur le bas-ventre des cérats faits avec du suint lavé, du beurre, du styrax, ou de la graisse d'oie ; soit en injectant aussi dans l'urètre, après les avoir fait chauffer, de l'eau, du lait, ou de l'huile parfumée de roses ; soit enfin en administrant des lavements avec de la crème de ptisane, du fenugrec, ou des graines de concombre bien broyées dans du lait, ayant soin de verser dans chacun de ces liquides un peu d'huile parfumée de roses. Ne donnez pas le lavement le malade étant couché sur le dos, car la vessie, durcie, pesante, et reposant sur l'intestin, ne permet pas à l'injection de pénétrer ; le malade sera donc placé sur les genoux; dans cette position la vessie s'éloigne de l'intestin, qui, par suite, se relâche, de sorte que le liquide entre facilement. Il faut souvent prescrire des bains de siège d'eau chaude, car ces bains calment les douleurs, employer les onctions comme il a été dit, et agir, du reste, conformément aux instructions précédemment données.
12. DES PIERRES DE LA VESSIE.
Quand il s'est formé des pierres dans la vessie, on essayera, dès le début, de les expulser par des remèdes ; tels sont : la graine de marrube, la racine de fenouil de cheval, l'armoise, la camomille odorante, l'origanum maru, le chiendent, en un mot, toutes les substances indiquées plus haut (ch. 3) à propos des reins. Quand on ne réussit pas à faire ainsi rendre les calculs, il faut recourir à l'incision du périnée; car, en général, il se forme alors dans la vessie des pierres volumineuses et dures qui y causent des ulcérations, amènent la dysurie, surtout si les pierres sont enclavées dans l'urètre. Si l'on ne veut pas recourir à l'incision pour les pierres engagées dans l'urètre, on doit les repousser avec la sonde ; quant aux autres calculs (c'est-à-dire ceux qui ne sont pas engagés dans l'urètre), il suffit de soulever par des secousses ou de retourner de côté et d'autre le malade couché sur le dos ; car, de cette façon, la pierre s'éloigne de l'orifice, et on peut uriner. Quand on se tient droit, il est impossible d'uriner, attendu que la pierre obstrue l'entrée du canal. La douleur force les calculeux à presser le pénis, manœuvre qui les soulage ; car la tension du pénis ferme le canal de l'urètre [et empêche les pierres de s'y engager]. Chez beaucoup de malades, la vessie s'ulcère à cause des aspérités et de la grosseur de la pierre ; aussi rendent-ils des urines sanguinolentes, purulentes ou muqueuses; ils souffrent plus que les autres, qu'ils urinent ou qu'ils n'urinent pas. Quand il n'y a pas encore d'ulcères, mais seulement des pierres, on rend des urines transparentes, ténues, aqueuses, et dans le liquide il se forme un dépôt de graviers ; des douleurs accompagnent l'émission de l'urine. Quand donc les signes qui viennent d'être énumérés existent, on peut reconnaître la présence de la pierre dans la vessie. — Voici la manière de sonder : après avoir couché le malade sur le dos, lui faire fléchir les jambes le plus possible, et les écarter de la manière qui paraîtra convenable; enfoncer les doigts de la main gauche le plus loin qu'on peut dans le rectum ; explorer la vessie avec ces doigts, tandis qu'un aide presse le bas-ventre jusqu'à ce que vous arriviez sur la pierre. Il suffira d'introduire un doigt dans le rectum, si le médecin a l'habitude de cette manœuvre, si ses doigts sont longs, s'il a affaire à un enfant, enfin si la pierre n'est pas d'un volume extraordinaire. Le médecin peut lui-même comprimer le bas-ventre avec la main droite ; cela sera moins gênant pour le malade et pour l'opérateur. Après avoir saisi la pierre, l'avoir poussée à l'orifice de l'urètre où on la maintient ferme afin qu'elle ne s'échappe pas, on pratique au périnée une incision transversale ; si la pierre est à portée, on l'enlève avec le manche d'un machaire; mais il faut, pour la pousser, que ce manche soit muni d'aspérités, et que l'extrémité en soit recourbée de la façon qui convient le mieux à l'opération ; si elle n'est pas à portée, on a recours à l'instrument inventé pour cette circonstance. Ne faites pas l'ouverture trop grande, car vous courriez le danger de blesser la vessie elle-même; or c'est ce qu'il faut éviter par-dessus tout. Quant à l'incision on doit la traiter comme les plaies qu'on panse avec la charpie. —· Telle est la meilleure manière de reconnaître et de traiter lès pierres dans la vessie; la plupart des médecins réussissent en suivant cette méthode.
13. PIERRES MOLLES DE LA VESSIE.
Il n'est pas moins important de savoir comment les pierres molles se forment dans la vessie; car cette connaissance est nécessaire pour régler le régime consécutif; celui qui sait quelle cause engendre la maladie trouvera beaucoup de moyens d'en empêcher la production. Une cause importante est l'eau qui contient du limon; car le limon se dépose dans la vessie et s'y concrète nécessairement; il suffit, dans ce cas, de boire de l'eau filtrée. — Les pierres molles peuvent être produites aussi par d'autres eaux qui sont limpides, sans dépôt, mais plus froides et plus dures qu'il ne convient; je crois, pour l'avoir observé par moi-même, que ces eaux sourdent le plus souvent d'une terre froide. La pierre est plus fréquente avec des urines ténues, aqueuses, et, par conséquent, chez les enfants que chez les adultes ; car, ainsi qu'il est naturel, les enfants boivent de l'eau plus froide que ne sauraient la supporter les individus plus avancés en âge; en conséquence, chez les individus qui digèrent mal, il s'opère, vers la vessie, des transports de matières crues qui se concrètent, si elles ne peuvent s'échapper facilement avec les urines. Le canal de l'urètre, à cause de son peu de largeur, vient encore en aide : en effet, sa capacité ne lui permet pas d'admettre tout le dépôt. — Telles sont les preuves qu'une vessie froide engendre la pierre ; il est vraisemblable aussi que, par suite d'une certaine chaleur, il se forme dans la vessie un dépôt qui se dessèche, ainsi que cela s'observe, à l'extérieur, pour la lie de vin ou pour d'autres limons; toutefois, je ne puis donner d'autres signes de cette maladie que la couleur des concrétions ; elles ressemblent, en effet, à des vases de terre cuite. On peut donc employer, dans certains cas, les diurétiques froids, par exemple le céleri, les concombres, la semence de jacinthe, l'asperge, la semence de giroflée, la racine de safran, les feuilles de violette-, on vomira fréquemment après les repas ; on ne mangera rien d'échauffant qui puisse enflammer la vessie ; du reste, le médecin cherchera un régime peu fatigant. — Quand c'est le froid qui l'emporte, on doit recourir aux diurétiques chauds, tels que l'iris, le cumin d'Ethiopie, le fruit du baumier, la cannelle, la fausse cannelle, le faux acore et le cistre ; éviter les réplétions et les crudités, boire des eaux de sources pures, des vins paillets et odoriférants ; exercer le corps avec ardeur ; se baigner rarement, faire des onctions fréquentes et se frictionner de temps en temps devant le feu. De même les bains froids réussissent, les chauds sont très mauvais. Dans toutes les maladies de la vessie, surtout lorsqu'il y a des calculs, il ne faut pas relâcher le ventre; car, s'il y a une évacuation abondante de ce côté, les urines deviennent plus salées et moins abondantes. —Voilà ce qu'il convient de faire contre les calculs de la vessie ; on recourra aussi à quelques-uns des moyens dont il a été parlé pour les calculs des reins (chap. 3).
14. SUR LA PSORIASE DE LA VESSIE.
Or donc on a vu aussi la vessie attaquée de psoriase ; cette maladie se révèle par des urines chargées de dépôts hérissés et furfuracés, par des démangeaisons à l'épigastre et au bas-ventre. Quand la maladie fait des progrès, la vessie s'ulcère, les douleurs sont plus grandes ; de telle sorte que les signes que présentent les ulcères se rencontreront naturellement aussi dans cette maladie. Tels sont les symptômes par lesquels se révèle la psoriase ; quant à ce qui regarde le traitement, on doit savoir que cette maladie ne peut pas être guérie entièrement; toutefois on essayera les moyens qui peuvent la diminuer. C'est ainsi qu'on proscrira les substances mordicantes et celles qui rendent les humeurs plus acres et plus salées, tandis qu'on ordonnera du vin d'un goût sucré, du lait, du bouillon de volaille, de chevreau ou d'agneau, une macération de dattes, de la fleur de farine, de l'amidon, des bouillies, des purées, tous les poissons à chair molle, mais bouillis, et, parmi les légumes verts, ceux qui poussent aux urines et qui n'irritent pas ; par exemple la carotte cuite, le fenouil de mer, le fenouil, le maceron, les asperges, les concombres et autres plantes semblables ; car il faut purger la vessie avec les diurétiques, mais doucement ; il y aurait danger d'ulcérer avec des diurétiques trop forts; or rien n'est plus mauvais. Les diurétiques convenables sont : les crabes, les jambonneaux, les patelles, la chair de hérisson de terre et de mer, et les cigales. On ne doit pas repousser non plus l'usage du fenugrec cuit avec du miel; il émousse l'irritation, et, s'il se rend à la vessie, il adoucit la psoriase ; la gomme adragant produit le même effet ; on se trouve également bien d'une infusion de baies de myrte avec du vin, ou de coings, ou de poires, ou de tout autre fruit astringent : cela est bon pour les démangeaisons. Ceci n'est qu'un palliatif pour la maladie; mais il faut, par le régime, donner de très bonnes humeurs au malade en l'exerçant modérément, en faisant des fomentations, en provoquant le vomissement de temps en temps, et en donnant des lavements avec du petit-lait : car, si ce traitement ne procure pas de soulagement, il ne faut pas en attendre d'un autre.
15. PARALYSIE DE LA VESSIE.
Comme la vessie est quelquefois paralysée, il m'a semblé bon de rechercher quelque moyen de guérison contre cette maladie. La vessie se paralyse par suite d'affaiblissement, soit des hanches, soit des lombes, et, chez les femmes, par suite d'engourdissement de la matrice ; cependant elle se paralyse aussi primitivement. Les malades présentent les symptômes suivants : chez les uns l'urine ne peut s'échapper sans l'intromission du cathéter; chez d'autres elle coule, mais sans que les malades le sentent; tantôt elle se précipite tout d'un coup sans qu'on le prévoie ; tantôt elle coule continuellement goutte à goutte; le pénis n'entre pas en érection; les déjections alvines sont involontaires. Avec le temps, le ventre, les lombes, la région des hanches et les jambes maigrissent; il n'y a point de douleurs à la vessie, mais au bas-ventre, aux flancs et aux reins, quand il y a rétention d'urine; chez les autres toutes les parties sont insensibles. Telles sont les manifestations de cette maladie ; voici la thérapeutique : exercer beaucoup les parties inférieures, courir, gravir les montagnes, se frictionner soi-même ou se faire frictionner les fesses, le bas-ventre, les flancs; il est bon de faire ces frictions avec quelque corps gras, par exemple l'huile de Sicyone, d'iris, de laurier, en y mêlant du castoréum ; les frictions avec de la soude brute et du vinaigre sont également convenables ; on fera des embrocations locales avec de l'huile parfumée au vin doux., et on adoucira avec de l'armarinte combinée au cérat de suint. Le castoréum, employé dans les autres maladies de la vessie, procure aussi un soulagement considérable et manifeste; il suffît qu'on le prenne en boisson, ou qu'on l'administre en lavement après avoir évacué les intestins, ou enfin qu'on l'injecte par l'urètre dans la vessie. On peut user de liquides à injections plus forts, je veux parler des décoctions de coloquinte, d'ellébore noir, de nigelle, de centaurée; ces substances conviennent en effet pour rétablir la sensibilité. On peut les donner en lavement, mais on doit s'abstenir de les injecter dans l'urètre, il ν aurait danger de produire des ulcérations. On mettra fréquemment des cataplasmes de résine cuite dont on enveloppera le bas-ventre et les lombes; on réchauffera continuellement avec de la moutarde; on fera nager dans la mer et dans de l'eau chaude ; en général on pratiquera des fomentations ; on donnera en boisson des substances qui réchauffent et qui en même temps ont de la tendance à se porter vers la vessie; par exemple le fruit de gattilier, la racine d'opopanax, la racine de cistre, le cumin d'Ethiopie, la graine de serpolet, les feuilles d'absinthe avec du nard celtique. Les vomissements sont également bons, attendu qu'ils évacuent le phlegme ; il en est de même de l'elléborisme. Après ces évacuations on enduira l'hypogastre et les lombes de suc de thapsie, surtout si ces parties sont amaigries ; on rendra aussi les parties gonflées moins douloureuses avec du cérat, et on mettra des malagmes odorants. Quand la vessie est malade et ne peut pas retenir pendant longtemps les urines, on prescrira pour traitement la gymnastique, les frictions comme il a été dit à propos de la paralysie; on évite les diurétiques; on essayera les mêmes topiques ; quant à l'ensemble du régime, il doit être chaud, car tout se fortifie par le chaud, et le froid rend la vessie très faible.
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