SÉQUENCE
IV : NOUS ET NOS ESCLAVES
Texte
12 : LES ASSASSINS DANS LA MAISON
(3, 14, 1-4)
Larcius Macedo a servis suis passus est, superbus alioqui dominus et saevus et qui servivisse patrem suum parum, immo nimium meminisset. Lavabatur in villa Formiana. Repente eum servi circumsistunt. Alius fauces invadit, alius os verberat, alius pectus et ventrem, atque etiam verenda contundit. Et cum exanimem putarent, abiciunt in fervens pavimentum ut experirentur an viveret.
a,
prép. : ab, prép. : (+abl) à
partir de, après un verbe passif = par
abicio,
is, ere, abieci, abiectum :
jeter
alioqui,
adv. : par ailleurs
alius,
a, ud
: autre, un autre
an,
inv. : est-ce que, ou est-ce que
atque,
inv. : et, et aussi (= ac)
circumsisto,
is, ere, stiti, stitum :
entourer
contundo,
is, ere, tudi, tusum
: écraser, broyer
cum,
inv.
:
1. Préposition + abl. = avec
2.
conjonction + ind. = quand, lorsque, comme, ainsi que
3.
conjonction + subj. : alors que
dominus,
i,
m. : le maître
et,
conj. : et, aussi
etiam,
inv. : même
exanimis,
e
: sans vie
experior,
iris, iri, expertus sum :
éprouver, essayer
faux,
aucis.
pour fauces,
ium
: la gorge, le défilé
fervens,
entis :
bouillonnant, fougueux
Formianus,
a, um :
de Formies
immo,
inv. : pas du tout, non, au contraire
in,
prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre
invado,
is, ere, vasi, vasum
: envahir, saisir
is, ea, id
: ce, cette
Larcius,
i,
m. : Larcius
lavo,
as, are
: laver ; passif : se laver
Macedo,
onis :
Macedo
memini,
isse,
impér. memento
:
se souvenir
nimium,
inv. : trop
os,
oris, n.
: le visage
parum,
adv.
: peu
pater, tris,
m. : le père, le magistrat
patior,
eris, i, passus sum
: supporter, souffrir, être victime de, être agressé par
pavimentum,
i,
n. : le pavement
pectus,
oris,
n. : la poitrine
puto,
as, are :
penser, considérer comme
qui
: qui
repente,
inv. : soudain
saevus,
a, um :
cruel
servio,
is, ire, ii ou iui, itum :
être esclave
servus,
i,
m. : l'esclave
sum,
es, esse, fui
: être
superbus,
a, um :
orgueilleux
suus,
a, um :
adj. : son; pronom : le sien, le leur
ut,
conj. : pour que, que, comme
venter,
tris,
m. : le ventre
verbero,
as, are :
frapper
verendum,
i,
n. : tjrs au pluriel : verenda,
orum
: les parties sexuelles
villa,
ae, f.
: la maison de campagne, le domaine
viuo, is, ere, vixi, victum :
vivre
Larcius
Macedo a
servis suis
passus est,
superbus
alioqui dominus
et saevus
et qui
servivisse patrem
suum parum,
immo nimium meminisset.
Lavabatur
in
villa Formiana.
repente eum
servi
circumsistunt.
Alius
fauces
invadit,
alius
os
verberat,
alius
pectus
et ventrem,
atque etiam verenda
contundit.
Et cum exanimem
putarent,
abiciunt
in
fervens pavimentum
ut experirentur
an viveret.
Ille sive quia non sentiebat, sive quia se non sentire simulabat, immobilis et extentus fidem peractae mortis implevit. Tum demum quasi aestu solutus effertur; excipiunt servi fideliores, concubinae cum ululatu et clamore concurrunt. Ita et vocibus excitatus et recreatus loci frigore, sublatis oculis agitatoque corpore vivere se confitetur. Diffugiunt servi; quorum magna pars comprehensa est, ceteri requiruntur. Ipse paucis diebus aegre focilatus non sine ultionis solacio decessit.
aegre,
adv. : avec peine
aestus,
us,
m. : la chaleur, le bouillonnement
agito, as, are :
mettre en mouvement, s'occuper de
ceteri,
ae,
a : pl. tous les autres
clamor,
oris, m.
: la clameur, le cri
comprehendo,
is, ere, prehendi, prehensum
: saisir, prendre, comprendre
concubina,
ae,
f. : la concubine
concurro,
is, ere, curri, cursum
: courir ensemble
confiteor,
eris, eri, fessus sum
: avouer
corpus,
oris,
n. : le corps
cum,
inv. :
1. Préposition + abl. = avec
2.
conjonction + ind. = quand, lorsque, comme, ainsi que
3.
conjonction + subj. : alors que
decedo, is, ere, cessi, cessum
: partir, se retirer, mourir
demum,
adv. : finalement
dies,
ei,
m. et f. : le jour
diffugio,
is, ere
: s'enfuir en tous sens
effero,
porter dehors, emporter, enterrer, divulguer, élever.
et,
conj. : et, aussi
excipio, is, ere, cepi, ceptum
: accueillir, recevoir (une nouvelle)
excito,
as, are
: exciter, réveiller, dresser
extentus,
a, um :
étendu
fidelior,
ioris :
comparatif de fidelis,
e
: fidèle
fides, ei,
f. : la foi, la loyauté
focilo,
as, are
: ramener à la vie
frigus,
oris,
n. : le froid, la froidure
ille, illa, illud :
ce, cette
immobilis,
e
: sans bouger, immobile
impleo, es, ere, evi, etum :
emplir (
- fidem) =
donner l'apparence de
ipse,
ipsa, ipsum
: même (moi-même, toi-même, etc.)
ita
:
ainsi
locus, i,
m. : le lieu
magnus,
a, um :
grand
mors, mortis,
f. : la mort
non,
neg. : ne...pas
oculus,
i,
m. : l'oeil
pars,
partis,
f. : la partie, le côté
pauci,
ae, a
: pl. peu de
perago,
is, ere, egi, actum :
accomplir, achever
quasi,
inv. : presque, comme si
quia,
inv. : parce que
quorum
: dont
recreo,
as, are
: faire revivre
requiro,
is, ere, quisivi, quisitum :
rechercher, demander
se, pron.
réfl. : se, soi
sentio,
is, ire, sensi, sensum
: percevoir, s'apercevoir
servus, i, m.
: l'esclave
simulo,
as, are
: simuler
sine,
prép. : (abl) sans
sive,
(seu) inv. : sive...
sive
: soit... soit
solacium,
ii,
n. : le soulagement , la compensation
solutus,
a, um :
évanoui, dégagé, libre, relâché, négligent
sum,
es, esse, fui
: être
tollo,
is, tollere, sustuli, sublatum :
prendre, enlever, voler
tum,
adv. : alors
ultio,
ionis :
la vengeance
ululatus,
us,
m. : le hurlement
vivo, is, ere, vixi, victum
: vivre
vox,
vocis,
f. : la voix, la parole, le mot
Ille
sive quia non sentiebat,
sive quia se
non sentire simulabat,
immobilis
et extentus
fidem
peractae
mortis
implevit.
Tum demum quasi aestu
solutus
effertur;
excipiunt
servi
fideliores, concubinae
cum
ululatu et clamore concurrunt.
Ita et vocibus
excitatus
et recreatus
loci
frigore,
sublatis oculis agitatoque corpore
vivere se
confitetur.
Diffugiunt
servi;
quorum magna
pars comprehensa
est,
ceteri
requiruntur.
Ipse
paucis
diebus
aegre focilatus
non sine
ultionis
solacio
decessit.
Réfléchissons
...
1.
Quel portrait pouvons-nous tracer de Larcius Macedo ? Veille à réunir toutes
les informations. Fais des déductions à partir des éléments du récit.
2.
Les esclaves sont-ils armés ? Justifie ta réponse. Pourquoi en est-il ainsi
?
3.
Le geste des esclaves est-il spontané ou y a-t-il eu complot ? Justifie ta réponse.
4.
Fais le relevé des parties du corps de Larcius agressées par ses esclaves.
Quelle est celle qui peut entraîner la mort ? Pourquoi les esclaves ont-ils
agressé les autres ?
5.
Quel a été le sort des esclaves ? Le texte suivant peut apporter des
informations à ce sujet :
"...
le préfet de Rome Pédanius Secundus fut tué par un de ses esclaves. Lorsque
d'après un ancien usage, il aurait fallu conduire au supplice tous les
esclaves qui avaient habité sous le même toit, on vit la plèbe, émue en
faveur de tant d'innocents, se rassembler, aller jusqu'à la révolte et
cerner le sénat où l'on trouvait aussi des gens qui repoussaient avec
chaleur cette excessive sévérité, tandis que le plupart ne voulaient aucun
changement. Parmi ces derniers, C. Cassius prononça ce discours : "(...)
Depuis que nous comptons nos esclaves par peuplades, qui ont des moeurs opposées,
des dieux exotiques, ou aucun dieu, non, ce ramassis ne sera jamais contenu
que par la crainte. Quelques innocents périront. Tout grand exemple comporte
une part d'injustice, mais le tort fait aux individus a comme contrepartie
l'avantage de tous."
A
cet avis de Cassius, des voix confuses répondaient en plaignant le nombre, l'âge,
le sexe de ces malheureux, et, pour la plupart leur incontestable innocence.
Cependant, le parti qui voulait le supplice l'emporta."
6.
Quelle "consolation" a eu Larcius ?
7.
Voici la conclusion de Pline :
Tu
vois à combien de dangers, d'injures, d'outrages nous sommes exposés; et il
n'y a aucun maître qui puisse être à l'abri parce qu'il serait indulgent et
doux. En effet, la mort des maîtres n'est pas affaire de jugement, mais de
perversion.
Qu'en
penses-tu ?
Création
Imagine
que tu es un journaliste de l'époque. Tu rapportes brièvement l'événement
et tu portes un jugement sur l'affaire. Ce jugement peut être "répressif"
ou "humanitaire". Choisis le point de vue que tu veux défendre.
Traduction
C'est
une cruauté sans pareille, et digne de plus d'une lettre, qu'a soufferte le
préteur Larcius Macedo, de la main de ses propres esclaves.
Mais n'était-il pas un maître orgueilleux et inhumain, dont le père
avait été esclave, ce qu'il avait bien oublié à moins qu'il ne s'en souvînt
trop bien!
Il
prenait son bain dans sa maison de Formies;
soudain, ses esclaves l'encerclent;
l'un le saisit à la gorge, l'autre le frappe au visage, un troisième
le blesse à la poitrine, au ventre, et même, détail horrible à dire, au
bas-ventre. Enfin, ils le croient
mort, et le jettent sur le pavé brûlant pour mieux s'en assurer.
Notre homme, soit qu'il ne sentît rien soit qu'il fît semblant,
demeure à terre, immobile, et l'on crut ainsi à une mort certaine.
Ce n'est qu'à ce moment qu'on l'emporte, comme évanoui sous l'effet
de la chaleur. Des esclaves
demeurés fidèles le reçoivent; ses concubines accourent, avec des cris et des hurlements.
Ainsi réveillé par le bruit et ranimé par la fraîcheur du lieu,
Larcius entr'ouvre les yeux, tente quelque mouvement, et désormais en sécurité,
donne enfin signe de vie. Les esclaves prennent la fuite;
on arrête les uns, on poursuit les autres. Leur maître vécut péniblement quelques jours, non sans la
consolation de se voir vengé de son vivant, comme d'ordinaire l'on venge les
morts.
Vous
voyez à combien de périls, à combien d'outrages et d'insultes nous nous
trouvons exposés. Ce n'est pas
d'ailleurs qu'il y ait lieu de se croire à l'abri si l'on s'est montré
indulgent et doux, car les maîtres ne sont pas victimes de leurs esclaves par
discernement mais par fureur. Mais
quittons ce sujet!
Qu'y a-t-il de nouveau? Quoi? mais rien du tout! sinon, je poursuivrais; j'ai encore de la place et je profiterai pour m'étendre quelque peu de ce jour de loisir. J'ajouterai donc encore quelque chose qui, fort opportunément, me revient en mémoire au sujet de Macédo. Un jour qu'il était à Rome, aux bains publics, survint un incident digne de remarque et de mauvais augure, la suite l'a assez montré! Son esclave, pour ouvrir le chemin à son maître, avait quelque peu bousculé un chevalier romain : celui-ci se retourne et donne, non à l'esclave mais au maître, un coup si rude qu'il chancela. C'est ainsi que le bain fut comme par degrés funeste à Macedo, d'abord par un outrage, puis par la mort! Adieu.
Texte
13 : L'ESCLAVAGE À VISAGE HUMAIN
(8, 16)
Confecerunt me infirmitates meorum, mortes etiam et quidem iuvenum. Solacia dua nequaquam paria tanto dolori, solacia tamen : unum facilitas manumittendi (videor enim non omnino immaturos perdidisse, quos iam liberos perdidi), alterum quod permitto servis quoque quasi testamenta facere, eaque ut legitima custodio.
alter,
era, erum :
l'autre (de deux)
conficio,
is, ere, feci, fectum :
achever, accabler
custodio,
is, ire, ivi ou ii, itum :
protéger, défendre
dolor, oris,
m. : la douleur
duo,
ae, o :
deux
ego, mei :
je
enim,
inv. : car, en effet
et,
conj.
: et, aussi
etiam,
inv. : même
facilitas,
atis,
f. : la facilité, la faculté
facio, is, ere, feci, factum
: faire
iam, inv.
: déjà, à l'instant
immaturus,
a, um :
qui vient trop tôt
infirmitas,
atis, f.
:la faiblesse, la maladie
is, ea, id :
ce, cette
iuvenis, is,
m. : le jeune homme
legitimus,
a, um
: légitime
liber,
era, erum :
libre
manumitto,
is, ere, misi, missum
: affranchir
meus,
mea, meum :
mon
mors,
mortis,
f. : la mort
nequaquam,
adv.
: nullement
non,
neg. : ne...pas
omnino,
adv. : complètement, tout-à-fait
par,
aris :
semblable, pareil
perdo,
is, ere, didi, ditum
: perdre
permitto,
is, ere, misi, missum
: permettre, lâcher entièrement, remettre, abandonner, confier
quasi,
inv.
: presque, comme si
qui,
quae, quod,
pr. rel : qui, que, quoi, dont, lequel...
quidem,
inv. : certes (ne-) ne pas même
quod,
5 possibilités :
1.
pronom relatif nom. ou acc. neutre singulier : qui, que
2.
faux relatif = et
id
3.
conjonction : parce que, le fait que
4.
après si,
nisi, ne num = aliquod
= quelque chose
5.
pronom interrogatif nom. ou acc. neutre sing. = quel?
quoque,
inv. : aussi
servus, i,
m. : l'esclave
solacium,
ii,
n. : le soulagement , la compensation
tamen,
adv. : cependant
tantus,
a, um
: si grand
testamentum,
i,
n. : le testament
unus,
a, um :
un seul, un
ut, conj.
: pour que, que, comme
videor,
eris, eri, visus sum
: paraître, sembler
Confecerunt
me
infirmitates
meorum,
(servorum)
mortes
etiam et quidem iuvenum.
Solacia dua nequaquam
paria
tanto
dolori,
solacia tamen
:
unum
solacium (est) facilitas
manumittendi
(videor enim non omnino
immaturos
perdidisse,
quos iam
liberos perdidi),
alterum
solacium (est)
quod permitto servis
quoque
quasi testamenta
facere,
eaque
ut legitima
custodio.
(Ut
= comme - custodire = tenir à l'oeil,
surveiller
Mandant
rogantque quod visum; pareo ut iussus. Dividunt, donant, relinquunt, dumtaxat
intra domum; nam servis res publica quaedam et quasi civitas domus est. Sed
quamquam his solaciis adquiescam, debilitor et frangor eadem illa humanitate
quae me ut hoc ipsum permitterem induxit. Non ideo tamen velim durior fieri.
Nec ignoro alios eius modi casus nihil amplius vocare quam damnum, eoque sibi
magnos homines et sapientes videri. Qui an magni sapientesque sint nescio;
homines non sunt.
adquiesco,
is, ere, quievi, quietum
: trouver le repos
alius, a, ud :
autre, un autre
amplius,
adv. : plus
an,
inv.
: est-ce que, ou est-ce que
casus,
us,
m. : le hasard, le malheur, la chute
civitas,
atis, f.
: la cité, l'état
damnum,
i,
n. : le dommage
debilito,
as, are
: affaiblir, éprouver
divido,
is, ere, visi, visum
: diviser
domus, us, f.
: la maison
dono,
as, are : alicui aliquod,
ou aliquem
aliqua re
: donner qqch à qqun
dumtaxat,
conj. : du moins
durus, a, um :
dur
ego,
mei :
je
et, conj.
: et, aussi
facio,
is, ere, feci, factum
: faire
fio, is, fieri, factus sum
: devenir
frango,
is, ere, fregi, fractum :
briser
hic,
haec, hoc :
ce, cette, celui-ci, celle-ci
homo,
minis, m.
: l'homme, l'humain
humanitas,
atis, f.
: l'humanité, la nature humaine
idem,
eadem, idem :
le (la) même
ideo,
inv.
: pour cette raison
ignoro,
as, are :
ignorer
ille,
illa, illud :
ce, cette
induco,
is, ere, duxi, ductum
: introduire
intra,
prép. : + acc. : à l'intérieur
de
ipse,
ipsa, ipsum
: même (moi-même, toi-même, etc.)
is, ea, id :
ce, cette
iussus,
us,
m. : l'ordre
magnus,
a, um :
grand
mando,
as, are :
confier
modus, i,
m. : la mesure, la limite, la manière
nam,
inv. : de fait, voyons, car
nec, neque = et non ,
et...ne...pas
nescio,
is, ire, ivi, itum :
ignorer
nihil,
ou nil :
rien
non,
neg. : ne...pas
pareo,
es, ere, ui, itum :
obéir
permitto,
is, ere, misi, missum :
permettre, lâcher entièrement, remettre, abandonner, confier
publicus,
a, um :
public
quae,
4
possibilités :
1. N.F.S. N.F.PL. N.N.PL., ACC.
N. PL. du relatif = qui, que (ce que, ce qui)
2. idem de l'interrogatif : quel?
qui? que?
3.
faux relatif = et
ea
4.
après si,
nisi, ne, num = aliquae
quam,
1. accusatif féminin du pronom
relatif = que
2. accusatif féminin sing de
l'interrogatif = quel? qui?
3.
après si,
nisi, ne, um = aliquam
4.
faux relatif =
et eam
5.
introduit le second terme de la comparaison = que
6.
adv. = combien
quamquam, quanquam
+ ind. : bien que
quasi,
inv. : presque, comme si
qui,
= et ei
quidam, quaedam, quoddam/quiddam
: un certain, quelqu'un, quelque chose
quod,
5
possibilités :
1.
pronom relatif nom. ou acc. neutre singulier : qui, que
2.
faux relatif =
et id
3.
conjonction : parce que, le fait que
4.
après si,
nisi, ne num = aliquod =
quelque chose
5.
pronom interrogatif nom. ou acc. neutre sing. = quel?
relinquo,
is, ere, reliqui, relictum
: laisser
res,
rei,
f. : la chose
rogo,
as, are :
demander
sapiens,
entis :
sage
se,
pron.
réfl. : se, soi
sed,
conj.
: mais
servus,
i,
m. : l'esclave
solacium,
ii, n.
: le soulagement , la compensation
sum,
es, esse, fui :
être
tamen,
adv. : cependant
ut,
conj. : pour que, que, comme
video,
es, ere, vidi, visum :
voir
videor,
eris, eri, visus sum
: paraître, sembler
voco,
as, are :
appeler
volo,
vis, velle
: vouloir
Mandant
rogantque
quod
visum (est)
: il a paru bon
pareo
ut
iussus.
dividunt, donant, relinquunt, dumtaxat intra
domum;
nam
servis
res
publica quaedam
et quasi civitas
domus
est.
Sed quamquam his
solaciis adquiescam,
debilitor et
frangor eadem
illa humanitate
quae
me
ut
hoc
ipsum permitterem
induxit.
Non ideo tamen velim durior
fieri.
Nec ignoro
alios
eius
modi
casus
nihil amplius vocare quam damnum,
eoque
(pour
cette raison)
sibi
magnos
homines
et sapientes
videri.
qui an
magni
sapientesque
sint nescio; homines
non sunt.
Réfléchissons
...
1.
Pourquoi Pline a-t-il de la peine quand il arrive quelque chose à ses
esclaves ?
2.
Quelles sont ses "consolations" ? Explique-les.
3.
dumtaxat intra domum : ces mots sont
particulièrement importants. Pourquoi ?
4.
Pline évoque dans sa lettre des gens qui ne pensent pas comme lui. Précise
comment ils voient leurs esclaves. Et Pline, par contraste, qu'en pense-t-il ?
Création
Tu
réponds à la lettre de Pline en adoptant l'opinion qu'il condamne. Développe
tes arguments (ne crains pas d'être odieux).
Traduction :
Les
maladies de mes gens, leurs morts même, et surtout des jeunes, m'ont accablé
de tristesse. Je n'ai que deux
sujets de consolation, trop faibles en vérité pour un tel chagrin, sujets de
consolation toutefois : le premier est de les avoir affranchis de bon coeur :
il me semble en quelque sorte ne pas avoir perdu trop tôt ceux que j'avais
perdus libres; l'autre, c'est
l'autorisation que je concède même aux esclaves de faire une espèce de
testament que j'exécute comme s'ils étaient réguliers.
Ils disposent, ils réclament à leur gré;
j'obéis comme à un ordre. Ils
partagent, donnent, lèguent; j'obéis,
à la seule condition que cela soit à l'intérieur de la maison, car, pour
les esclaves, la maison est, en quelque sorte, une patrie, un Etat.
Mais en dépit de l'apaisement que me donnent ces consolations, je suis
abattu et accablé par l'affection même qui m'a dicté ces soulagements.
Ce n'est pas que je veuille, pour autant, devenir insensible.
Bien d'autres, je ne l'ignore pas, ne voient dans ces sortes de malheur
que des pertes d'argent et se croient pour autant de grands hommes et des
sages. Sont-ils grands et sages?
je ne sais, mais ils ne sont pas des hommes.
C'est en effet le propre d'un homme que d'être sensible au chagrin, de
l'éprouver sans pour autant se laisser abattre, et d'accepter des
consolations, mais non pas d'en avoir besoin.
En voici peut-être plus à ce sujet que je n'aurais voulu, car il y a je ne
sais quelle volupté de la douleur, surtout si l'on répand ses larmes sur le
coeur d'un ami toujours disposé à les louer ou à les excuser.
Adieu.
Texte
14 : LE DROIT ET LE SANS-DROIT
(4, 10)
Scribis mihi Sabinam Modestum servum suum nusquam liberum esse iussisse, eidem tamen sic adscripsisse legatum : "Modesto quem liberum esse iussi". Quaeris quid sentiam. contuli cum peritis iuris. convenit inter omnes nec libertatem deberi quia non sit data, nec legatum quia servo suo dederit. Sed mihi manifestus error videtur ideoque puto nobis quasi scripserit Sabina faciendum quod ipsa scripsisse se credidit. Moretur ergo in libertate sinentibus nobis, fruatur legato quasi omnia diligentissime caverit.
adscribo,
is, ere, scripsi, scriptum
: inscrire (sur un testament)
caveo, es, ere, cavi, cautum :
faire attention, veiller à ce que
confero,
fers, ferre, tuli, latum :
ici : discuter, parler
convenio,
is, ire, veni, ventum :
être l'objet d'un accord
credo, is, ere, didi, ditum :
croire, prêter
cum,
inv. :
1. Préposition + abl. = avec
2.
conjonction + ind. = quand, lorsque, comme, ainsi que
3.
conjonction + subj. : alors que
debeo, es, ere, ui, itum :
devoir
diligentissime,
adv. : avec beaucoup de soin
do,
das, dare, dedi, datum
: donner
ego,
mei :
je
ergo,
inv. : donc
error,
oris,
m. : l'erreur, la tromperie
facio,
is, ere, feci, factum :
faire
fruor,
eris, eri, fruitus sum
: jouir de
idem,
eadem, idem
: le (la) même
ideo,
inv. : pour cette raison
in,
prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre
inter,
prép : (acc) parmi, entre
ipse,
ipsa, ipsum :
même (moi-même, toi-même, etc.)
iubeo,
es, ere, iussi, iussum
: ordonner
ius,
iuris,
n. : le droit, la justice
iussum,
i,
n. : l'ordre
legatum,
i, n.
: le legs, le don par testament
liber,
era, erum :
libre
libertas,
atis,
f. : la liberté
manifestus,
a, um :
clair, évident
Modestus,
i,
m. : Modestus
moror,
aris, ari :
s'attarder, demeurer
nec,
neque = et non
, et...ne...pas
non,
neg. : ne...pas
nos,
nostrum
: nous, je
nusquam,
inv.
: nulle part
omnis,
e
: tout
peritus,
a, um :
expert, savant, connaisseur
puto, as, are
: penser, considérer comme
quaero,
is, ere, sivi, situm :
chercher, demander
quasi,
inv. : presque, comme si
quem,
4 possibilités :
1.
acc. mas. sing. du pronom relatif = que
2.
faux relatif = et eum
3.
après si, nis, ne num = aliquem : quelque, quelqu'un
4. pronom ou adjectif
interrogatif = qui?, que?, quel?
quia, inv.
: parce que
quid,
inv. : pourquoi ? ce que, que?
quod,
5 possibilités :
1.
pronom relatif nom. ou acc. neutre singulier : qui, que
2.
faux relatif = et
id
3.
conjonction : parce que, le fait que
4.
après si,
nisi, ne num = aliquod
= quelque chose
5.
pronom interrogatif nom. ou acc. neutre sing. = quel?
Sabina,
ae,
f : Sabina
scribo,
is, ere, scripsi, scriptum :
écrire
se,
pron. réfl. : se, soi
sed,
conj. : mais
sentio,
is, ire, sensi, sensum :
percevoir, s'apercevoir, penser
servus, i,
m. : l'esclave
sic,
inv. : ainsi
sino,
is, ere, sivi, situm
: permettre
sum,
es, esse, fui :
être
suus,
a, um :
adj. : son; pronom : le sien, le leur
tamen,
adv. : cependant
videor,
eris, eri, visus sum :
paraître, sembler
Réfléchissons
...
1.
Quel est le principe de droit à la source du problème recontré par Pline ?
2.
Comment raisonnent les experts convoqués par Pline ?
3.
Pline est en désaccord avec eux. Comment raisonne-t-il ?
Création
Modestus
écrit à Pline pour le remercier. Pense bien que dans une telle situation,
Modestus ne peut manquer d'évoquer le souvenir de sa maîtresse.
Scribis
mihi Sabinam
Modestum
servum
suum
nusquam
liberum
esse
iussisse,
(double
proposition infinitive : Scribis....
iussisse....)
eidem
tamen sic adscripsisse legatum
:
"Modesto
quem
liberum esse
iussi".
Quaeris
quid sentiam.
contuli
cum
peritis
iuris.
convenit
inter
omnes
nec libertatem
deberi
quia non sit data,
nec legatum
quia servo
suo
dederit.
Sed mihi
manifestus
error
videtur
ideoque puto nobis
quasi scripserit Sabina
faciendum (esse)
(nobis : complément d'agent d'un
adjectif verbal = datif)
(id)
quod
ipsa scripsisse
se credidit.
Moretur
ergo in
libertate
sinentibus
nobis,
(moretur,
fruatur : subjonctifs de souhait)
fruatur
legato
quasi
omnia
diligentissime caverit.(Sabina
sujet de caverit)
Traduction
Vous
m'écrivez que Sabina, nous ayant institués ses héritiers, n'a nulle part précisé
qu'elle affranchissait Modestus, son esclave, mais lui a pourtant fait nommément
un legs, en ces termes : "A Modestus, que j'ai affranchi."
Vous m'en demandez mon avis.
J'en ai parlé à des personnes autorisées.
Elles ont été unanimes à penser que nous ne devons à Modestus ni la
liberté puisqu'elle ne lui a pas été laissée, ni le legs qui fut fait en
faveur d'un esclave.
Quant à moi, il me semble qu'il y a erreur évidente et j'estime qu'il
nous faut agir comme si Sabina avait effectivement écrit ce qu'elle a cru avoir
écrit.
Je ne doute pas que vous ne partagiez mon point de vue car vous avez
l'habitude d'observer avec le plus grand scrupule la volonté des défunts;
et pour des héritiers honnêtes, avoir compris cette volonté tient lieu
de droit imprescriptible.
A nos yeux en effet l'honneur ne vaut pas moins que la nécessité pour
d'autres.
Donc, que Modestus jouisse de la liberté, de par notre consentement, et qu'il
jouisse du legs de Sabina comme si elle-même avait tout parfaitement réglé.
C'est d'ailleurs ce qu'elle a fait, elle qui a bien choisi ses héritiers.
Adieu.