À Aristagoras, fils d'Arcésilas,
Prytane de Ténédos
À Aristagoras, fils d'Arcésilas,
Prytane de Ténédos
Strophe 1
Ô Fille de Rhéa, des prytanées gardienne, Hestia,
De Zeus tout-puissant la sœur, et de celle liée à son trône, Héra,
Reçois Aristagoras dans ton enclos,
Et ses compagnons près de ton sceptre éclatant,
Eux qui se dévouent à ton culte et gouvernent ferme Ténédos ;
Antistrophe 1
Par d'abondantes libations ils t'honorent, toi, la première des déesses,
Mais aussi par des fumées à profusion ; leur lyre t'exalte, comme leurs hymnes,
Et la loi de Zeus Hospitalier est invoquée à leurs festins
Interminables ; aussi, puisse-t-il avec gloire achever
Le terme des douze mois d'un cœur comblé de joie !
Épode 1
J'admire cet homme pour son père Arcésilas,
Au corps magnifique, au courage ancestral ;
Celui qui a l'honneur de surpasser les autres en splendeur,
Qui s'accomplit aux Jeux et révèle sa force,
Qu'il n'oublie pas qu'il est enveloppé de chair mortelle,
Et qu'à la fin de tout, il s'habillera de terre.
Strophe 2
Répétées par son peuple, entonnons des louanges,
Peignons-le de gloire par des odes, son de miel.
Près d'ici, seize victoires
Brillantes nimbent Aristagoras
Et son illustre lignage, à la lutte et au pancrace !
Antistrophe 2
Mais les espoirs déçus de ses parents n'ont point voulu
Que le zèle d'un fils excelle aux Jeux de Pytho et d'Olympie.
Oui, je le jure, c'eût été avec gloire, si, à Castalie
Et aux touffus coteaux de Cronos il s'était rendu ;
Cette gloire eût été la plus belle, et il serait revenu
Épode 2
Des joutes quinquennales, l'œuvre d'Héraclès,
Fête où il eût été couronné d'un pourpre
Feuillage. Mais il incombe à un tel, par sa vanité,
D'être privé de gloire ; tel autre, qui dévalue
Sa vigueur, verra passer l'exploit qui devait lui échoir,
Entravé par un cœur trop hésitant.
Strophe 3
Pourtant, on reconnaît en lui le sang pur
De Pisandre, venu jadis de Sparte : d'Amyclées, accompagné d'Oreste,
Il mena les Éoliens armés de bronze jusqu'ici,
Et, près de l'Isménos, il mêla son sang
À celui de Mélanippe, son aïeul maternel. Les antiques vertus
Antistrophe 3
Font surgir par à-coups la force de la race.
Sur terre, les noirs sillons n'engendrent aucun fruit,
Les arbres ne veulent pas, en toutes saisons,
Se couvrir de fleurs profuses et parfumées,
Ils ont leur alternance ! La race des mortels est vouée, elle aussi,
Épode 3
Au destin ; et Zeus aux hommes n'élucide
Rien. Et pourtant, vers d'amples ambitions nous voguons,
Méditant maints projets, soumis à la funeste
Espérance, laissant la Prévoyance dériver.
Que la quête des richesses se fasse avec mesure !
Idéal inaccessible, folie sans borne !