À Pythéas d'Égine,
Vainqueur au pancrace
À Pythéas d'Égine,
Vainqueur au pancrace
Strophe 1
Sculpteur je ne suis point, pour modeler, raidies,
Des images sur un socle
Figé. Mais sur ton vaisseau,
Ou ta barque, belle ode,
Quitte Égine, et proclame
Que le fils de Lampon, Pythéas, vigueur extrême,
A gagné aux joutes néméennes la couronne au pancrace,
Alors qu'on ne voyait pas encor sur ses joues
Le bel automne qui fait naître le duvet,
Antistrophe 1
Et qu'aux guerriers de Cronos et de Zeus, lanciers
Issus des Néréides blondes,
Comme aux Éacides, il a fait honneur ;
De même à sa patrie, Égine, terre féconde aimée des étrangers,
Elle qui devint grande et fameuse
Par eux : devant l'autel du Père Hellanien,
Tous avaient levé leurs mains vers l'astre,
Les fils illustres d'Endéïs,
Comme le puissant et majestueux roi Phocos,
Épode 1
Lui qui fut enfanté par Psamathée sur les rives marines.
Mais je n'ose dire un fait grave,
Commis contre toute justice,
Lorsqu'ils abandonnèrent cette île bienheureuse,
Et qu'un Démon relégua ces héros
Loin d'Oïnone.
Ici, je m'arrêterai : intégrale, la vérité ne doit pas
Dévoiler son visage,
Et se taire est parfois la chose la plus sage
Pour l'homme intelligent.
Strophe 2
Mais si c'est leur victoire, leur vigueur, ou leur bravoure guerrière
Qu'il me faut célébrer, je bondirai
Du champ qu'on m'aura concéder :
Ma jambe sera pleine d'élan ;
Car, même au-delà des mers, vont s'envoler les aigles.
Et, avec bonheur, pour eux aussi, chanta sur le Pélion
Le chœur sublime des Muses, avec auprès d'Elles,
Apollon, sa lyre à sept sons,
Antistrophe 2
Guidant leurs chants variés ; avant toute chose, elles louèrent
En prélude, Zeus, puis Thétis
Et Pelée, que la coquette
Créthéide, Hippolyte, tenta
De piéger, en usant avec le roi des Magnésiens,
Son époux, des pires calomnies ;
Elle fit un mensonge perfide,
En prétendant que sur le lit d'Acaste, il avait
Défié la nuptiale
Épode 2
Couche : or c'était le contraire ! Car c'est avec grand zèle
Que la parjure avait cherché à le séduire.
Lui, fut enragé par l'infâme discours,
Et repoussa la jeune épousée,
Bien que du dieu hospitalier il redoutât
Le courroux : mais celui-ci comprit la chose et lui offrit,
Lui, le créateur des nuées célestes,
Zeus, roi des Immortels,
Une des Néréides à la quenouille d'or,
Comme épouse ;
Strophe 3
D'être son beau-frère, il convaincrait Poséidon, lui qui, d'Aigé
Visite souvent l'illustre Isthme dorienne ;
C'est là que de joyeux cortèges
Au son des flûtes, accueillent le dieu,
Et que, par la vigueur de leurs membres, ils rivalisent de prouesses.
Le destin ancestral arbitre leurs hauts faits.
Toi, deux fois à Égine, ô Euthymène,
Tu fus pris dans la bras de la Victoire,
Et, brillants, tu obtins les chants.
Antistrophe 3
Oui, ton oncle a fait sur toi rejaillir l'exploit,
Vous deux, la même semence, Pythéas.
Némée te fut propice,
Et, dans le mois préféré d'Apollon,
Tous tes jeunes rivaux venus chez lui, tu les as vaincus
Dans la douce vallée de Nisos. Je me réjouis
Que pour l'exploit travaillent les cités.
Sache que c'est grâce à Ménandre,
Si tu as vaincu,
Épode 3
Pour ta joie : car Athènes est la souche des entraîneurs d'athlètes ;
Mais s'il faut chanter
Thémistios, n'hésite plus ! Élève
La voix, dresse la voilure
En haut du mât,
Et crie qu'au pugilat comme au pancrace,
Il a gagné à Épidame, une double
Victoire, et que, dans l'enclos d'Éaque,
De fleurs verdoyantes il s'est couronné
Avec les blondes Charites.