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table des matières de l'œuvre DE PRISCIEN

 

PRISCIEN

 

VIE ET OEUVRES

 

 

 

 

NOTICE SUR PRISCIEN

et sur ses poésies.

Priscien[1] de Césarée[2] naquit dans la dernière moitié du cinquième siècle, vécut sous les empereurs Zénon, Anastase et Justin,[3] et mourut probablement sous Justinien,[4] vers le milieu du sixième siècle. Il eut pour mettre un grammairien nommé Théoctiste,[5] qu’il cite deux fois avec les plus grands éloges.[6] Il professa la grammaire à Constantinople: son rare savoir, l’étendue et la variété de ses connaissances donnèrent beaucoup de succès et d’éclat à ses leçons; la protection de la cour et des grands, qu’il sut se ménager habilement par un panégyrique en vers à la louange de l’empereur et des membres de la famille impériale, et par les dédicaces de ses principaux écrits adressées aux plus considérables personnages de l’empire[7] dut lui attirer de riches et nombreux disciples. Il eut le bonheur de compter parmi ses élèves, Eutychès d’abord,[8] qui enseigna comme lui la grammaire à Constantinople, et qui rend un bel hommage à ses lumières; puis Théodore,[9] qui fit plus encore pour sa gloire, en transcrivant lui-même et en multipliant les copies de ses ouvrages. C’est à ces soins pieux et touchants de la reconnaissance de Théodore que Priscien doit sans doute la conservation de ses traités de grammaire, qui, plus heureux que ses poésies, ne lui sont pas contestés, et demeurent son plus beau et son plus sûr titre littéraire. En effet, ses poésies, qui seules doivent nous occuper ici, ont été pour la plupart attribuées à d’autres auteurs. Presque toutes sont traduites du grec; la versification en est assez plate et assez sèche, et si elles sont moins connues et moins estimées que ses oeuvres grammaticales, c’est qu’en effet elles méritaient moins de l’être. Comme poète, Priscien n’est à comparer à aucun de ses contemporains de l’Italie et de la Gaule, tels que Sidoine Apollinaire, Avitus de Vienne, Ennodius de Pavie et plusieurs autres.

Le plus considérable de ces ouvrages en vers est une Description de l’Univers, traduite du grec de Denys le Périégète. Cette version, entreprise par Priscien à l’usage de ses élèves,[10] est beaucoup plus exacte, mais bien moins élégante, que la paraphrase assez libre d’Avienus. Les seuls changements qu’il se permette de faire au texte original consistent à mettre partout Dieu, le Dieu des chrétiens, dans les invocations du poète, à la place d’Apollon et des Muses; il supprime souvent aussi les souvenirs de la mythologie profane, et ajoute à la description de chaque contrée le détail, tiré de Pline et de Solin, des richesses minéralogiques et des curiosités naturelles qu’elle renferme. Ce poème a été attribué à un Rhemnius Fannius, mais à tort selon toute apparence,[11] car la plupart des manuscrits portent le nom de Priscien.

Le poème des Poids et Mesures, qui paraît être aussi un ouvrage élémentaire composé par un maître pour ses élèves, contient une nomenclature des différents poids et mesures adoptés par les médecins de l’antiquité, et dont on trouve encore les listes et les figures dans plusieurs traités sur la science médicale; puis la description des divers procédés employés pour reconnaître la pesanteur spécifique des liquides et l’alliage dans les métaux.[12] Il est sans nom d’auteur dans quelques manuscrits; dans d’autres il porte celui de Remus Favinus,[13] d’où, selon Wernsdorf,[14] on a forgé celui de Rhemnius Fannius, poète imaginaire, auquel on ra attribué comme le précédent; dans d’autres enfin on lit: Incipiunt versus Prisciani de Ponderibus, ou Prisciani liber de Ponderibus et Mensuris, ex opere Rufini vel Faviani,[15] ou Faviniani de Ponderibus et Mensuris,[16] L’autorité de ces derniers manuscrits suffit, je crois, pour démontrer que cet opuscule est de Priscien; on peut supposer, en outre, que ce n’est point une composition originale, mais une traduction ou copie versifiée d’un ouvrage de Rufinus, de Favianus ou Favinianus.[17] Ce poème, qui d’ailleurs ne méritait pas d’occuper si longtemps les critiques,[18] ne se compose que de cent soixante-deux vers et demi dans tous les manuscrits que je viens de citer, et, dans toutes les éditions, il est resté interrompu au milieu du cent soixante-troisième vers. En 1799, Michel Denis en retrouva, sous ce titre: De Ponderibus, sans nom d’auteur, un texte complet dans un manuscrit sur vélin du septième ou du huitième siècle, qui, du couvent de Bobbio, était passé dans la Bibliothèque Impériale de Vienne, où il est encore, et il publia les quarante-six derniers vers jusqu’alors inédits, dans le Catalogue des manuscrits de cette bibliothèque.[19] Enfoui dans cet immense recueil, ce supplément demeurait encore ignoré,[20] lorsqu’en 1828, M. Endlicher le réimprima en donnant une nouvelle édition du poème entier d’après le texte du manuscrit cité par Michel Denis, texte beaucoup plus pur que celui des éditions connues jusqu’à ce jour.[21]

Le manuscrit de Bobine renfermait en outre un poème inédit de Priscien, intitulé: Prisciani carmen de laude Anastasii imperatoris. Mabillon, qui, en 1685, avait vu et feuilleté ce manuscrit au monastère de Saint-Jean de Carbonara à Naples, y remarqua ce panégyrique;[22] Michel Denis, pressé par le temps ou rebuté peut-être par la difficulté de déchiffrer ce texte écrit en caractères lombards, n’inséra dans son catalogue[23] que la préface, les onze premiers vers du panégyrique et les quatre derniers. M. Endlicher le premier le publia entièrement, avec un excellent commentaire,[24] et c’est d’après lui que nous donnons ici une seconde édition de cet ouvrage, qui n’avait point encore été imprimé en France. Comme oeuvre littéraire, c’est une pièce assez médiocre, aussi pauvre d’idées que de style; comme document historique, il offre un certain intérêt: c’est un témoignage de plus à joindre aux écrits déjà si nombreux de la collection Byzantine.[25]

On attribue encore à Priscien deux petits poèmes: l’un, de seize vers, intitulé De Sideribus coeli, ou Epitome phoenomenon, ou De Nominibus stellarum, ou De Astronomia, ou enfin Signa cœlestia; l’autre, de vingt-cinq vers, intitulé Est et Non, ou encore Nai kai On Puqagorikon. Ils se trouvent dans plusieurs recueils, notamment dans l’Anthologie latine de Burmann, avec beaucoup de notes et de commentaires,[26] et dans la plupart des éditions d’Ausone, sous le nom duquel ils ont été placés à tort par quelques critiques modernes. Comme nous les avons déjà publiés et traduits en traduisant les poésies d’Ausone,[27] nous nous dispenserons ici de les reproduire.

E.-F. CORPET.


 

[1] Priscianus. C’est l’orthographe des manuscrits de MM. Lindemann et Krehl, et des éditions. Adrien de Valois (Valesiana, p. 192) prétend qu’il faut écrire Praescianus, parce qu’il avait la dans un manuscrit de la bibliothèque de Loisel: Incipit liber viii de Verbo, Proesciani viri disertiss. grammatici Caesariensis feliciter; et dans un autre Proescian Caeariensis grammaticus Juliano consuli et ptïo. Mais il me paraît évident que ces deux leçons sont de l’invention de quelques copistes beaux esprits qui ont pris sur eux de décider une question que Priscien lui-même avait voutu laisser indécise; car il dit (Instit. gramm. lib. ii, c. 10, t. i, p. 97, éd. Krehl): Excipientur ab hurno humanus, et mundo mundanus, et priscus (prisco?) Priscianus; sed hoc magis a priscio (pour prœscio sans doute) videtur esse derivatum.

[2] Césarée de Palestine, suivent Bapt. Guarini, Funck et Wernsdorf. Guarini, prétend, sans dire d’après quelle autorité, que Priscien était né, non pas à Césarée, mais à Rome et que, s’il est partout nommé Priscianus Coesariensis, c’est parce qu’il fut élevé à Césarée, on plutôt qu’il y édita son livre: Nativitate Romanus, sed ideo, Coesariensis, quia ibi didicit litteras; idcirco verius est, quia illic suum edidit librum. Funck est à peu près du même avis: Patria quidam videtur Romanus fuisse, at Coesariensis dictus, quod eruditionis ibi jecerit fundamenta, ac diutissime versatus fuerit; et Wernsdorf adopte ces deux opinions et les reproduit presque dans les mêmes termes. Le mot Coesariensis, dans son acception la plus naturelle, signifie né à Césarée. Je sais bien que, suivant un usage assez commun, surtout au moyen âge, cette épithète a pu être appliquée à Pritscien parce qu’il aurait fait un long séjour dans cette ville: mais, à défaut de preuves pour adopter une opinion plutôt que l’autre, il était plus sage de ne pas se prononcer, et je ne comprends pas pourquoi ces savants ont voulu donner comme un fait certain ce qui n’est qu’une assez vague conjecture.

[3] Dans son éloge d’Anastase, Priscien parle des excès commis sous Zénon par les Isauriens comme de faits dont il aurait été témoin. Son traité De Figuris numerorum est dédié à un Symmaque nobilitatis splendore celebratus; ce qui peut s’appliquer, ou au patrice Q. Aurel. Mumm. Symmachus, beau-père de Boèce, et consul en 485 sous Zénon, ou à Q. Aurel. Anicius Symmachus, fils de Boèce, et consul en 522 sous Justin, ou enfin à un Symmachus venu d’Orient à Constantinople, sous le même empereur, en 520, selon la Chronique de Cassiodore.

[4] A la fin d’un manuscrit de la bibliothèque de Leyde, cité par M. Lindemann (Prisciani opera min., préface, p. xv), se trouve la mention suivante: Explicit ars Prisciani viri clarissimi eloquentissimi grammatici Coesariensis feliciter. Qui obiit die XI, octob, indict. V. Olibrio consule. Il en résulterait que Priscien mourut le 1er octobre 526, un an avant la mort de Justin et l’avènement de Justinien; mais M. Lindemann fait observer que les mots qui obiit paraissent une interpolation, et que la même date se retrouve, sans ces deux mots, sur d’autres manuscrits de Priscien, où elle désigne seulement l’époque de la transcription du traitè par le copiste (voir plus loin, p. 7, la note 1). Paul Warnefride (De Gestis Longob., lib. I, c. 25) dit que Priscien florissait encore sous Justinien: Tunc quoque apud Constantinopolim Priscianus Caesariensis grammaticae artis, ut ita dixerim, profunda rimatus est. Cassiodore, contemporain de Priscien, en lui empruntant quelques passages pour son traité de l’orthographe, semble faire entendre qu’il n’existait plus alors (De Orthogr., C. xii): Ex Priciano grammatico, qui, nostro tempore Constantinopoli doctor fuit. Or ce traité est un des derniers ouvrages de Cassiodore, qui le composait à 93 ans, c’est-à-dire, selon D. Sainte-Marthe (Vie de Cassiod., p. 294), vers 562, dans les dernières années du règne de Justinien.

[5] Krehl, d’après quelques manuscrits, écrit Theotistus; d’autres manuscrits le nomment Theoristus et Theutistus.

[6] Instit. gramm., lib. vi. c. 10, t. i, p. 252, ed. Krehl: Quod a Probo praetermissum, doctissime attendit noster praeceptor Theoctistus, omnis eloquentiae decus, cui quidquid in me sit doctrinae post Deum imputo; et ibid., lib. xviii, c. 5, t. ii, p. 129, ed. Krehl: Teste sapientissimo domino et doctore meo Theoctisto, quod in institutione artis grammaticae docet. Cassiodore recommande aux religieux de son monastère de Viviers la lecture du grammairien Théoctiste, mais il n’avait pu se procurer ses ouvrages (De Instit. divin. litter., c. xxx).

[7] On a vu plus haut que Priscien avait dédié un de ses traités à un noble personnage nommé Symmaque: un autre traité plus important, ses institutions grammaticales en 18 livres, intitulées De octo partibus orationis, sont adressées à Julien, consul et patrice. Goltxius a cru que ce Julien était celui qui, peu de temps après la mort de Justinien, composa en latin, vers 570, l’Epitome Novellarum; mais il a été réfuté par Cujas, Ant. Augustin, Alcisi et J. Godefroy. (Voir Fabricius, Biblioth. Lat., t. Iii, p. 398, éd. Ern.)

[8] Il nous reste d’Eutychès un traité en 2 livres intitulé: De discernendis conjugationibus, et inséré par Elie Putschius dans ses Grammaticae Latinae auctores antiqui, p. 2143. Dans son premier livre (p. 2154), Eutychès dit, en parlant de Priscien: De quibus omnibus terminatoribus et traductionibus, quia, Romanae lumen facundiae, mens, imo communis hominum, praeceptor, in quarto de Nomine, summa cum subtilitate copiosissime, grammaticus Prisciasnus disseraisse cognoscitur. Ces mots d’Eutychès, communis hominum praeceptor, qui pouvaient être déjà vrais de son temps, le furent bien davantage au moyen âge, où la grammaire de Priscien servit partout de base à l’enseignement de la langue latine. (Voir Du Boulai, Hist. Universit. Paris., t. i, p. 517; Baillet, Jugements des Savants, t. ii, 3e part., p. 40). éd in-12.)

[9] Il a pris soin de nous apprendre lui-même ses noms et ses qualités dans les diverses formules de dates qu’il plaçait à la fin de ses copies des oeuvres de Priscien, et qui ont été reproduites par les copistes des âges postérieurs. Voici la première lue par Cujas dans un de ses manuscrits Flavius Theodorus V. D.* Memorialis Sacri scrinii epistolarum, et adjidor V. M. Quaestoris sacri Palatii, scripsi manu mea in urbe Roma Constantinopolitana III kal. Junii Mavortio V. C. cos. Justino et Justiniano imp. Elle est rapportée aussi d’après Cujas par Pancirole (in Notit. dignit. imp. Orient., c. xcv), par Juret (ad Symmach., lib. x, epist. 17),** et par Reinesius (Syntagma Inscript. antiq., p. 412 ), Fabricius (Biblioth. Lat., t. iii, p. 308, éd. Ern.), et, d’après lui, Funck (De inerti est decrep. Latin. ling. senect., c. iv, § 19) citent cette autre formule tirée d’un manuscrit de Hambourg: Prisciani ars grammatica viri eloquentissimi grammatici Caesariensis. Scripsi ego Theodorus Dionysii V. D. Memorialis sacri scrinii epistolarum et adjutor V. M. Quaestoris in urbe Roma Constantinopolitana die kal. octobris, indictione quinta, Olibrio viro clarissimo cos.

Me legat antiquus qui vult proferre loquelas

Qui me non sequitur, vult sine lege loqui.

M. Lindemann (Prisc. op. min., préf., p. xv) transcrit la suivante d’un manuscrit de Leyde, qui avait appartenu à J. Rutgers et à Is. Vossius: Explicit ars Prisciani viri clanissimi eloquentissimi grammatici Cesariensis feliciter, qui obiit die kl. octob. indictione V. Olybrio consule. Ego Theodorus discipulus Dionysii viri disertissimi Memorialis sacri scrinii epistolarum, et adjutor viri magni Prisciani quaestoris sacri Palatii , scripsi in urbe Roma et Constantinopoli.*** Enfin M. Krehl ( Prisciani op., préf, p. ix) donne cette dernière formule d’après un manuscrit d’Heidelberg, où se trouve aussi une partie de celle du manuscrit de Hambourg: Artis Prisciani viri disertissnni grammatici Cesariensis doctoris urbis Romaes Constantinopolitanae praeceptoris mei lib. viii de verbo explicit feliciter. Incip. ejusdem lib viii, viri de generati verbo declinat. et (ego?) Theodorus Dionysiui memorialis epistolarum et adjutor viri magni quaestoris S. P. scripsi artem Prisciani doctoris mei manu mea in urbe Roma Constantinopolit. die iii idus Januanias Mavortio viro consule indictione quinta.**** Il résulte de toutes ces formules, que ce Théodore se nommait Flavius Theodorus, qu’il était mémorial du maître des lettres et aide du questeur, c’est-à dire, selon Reinesius, expéditionnaire ou commis aux écritures sous les ordres du maître des lettres et du questeur; qu’il avait été disciple de Priscien, et qu’il avait copié ses ouvrages en 520 et 527.

* D’après Pancirole, les sigles V. D. signifient vir devotus; c’était un terme honorifique; et les sigles V. M., viri magnifici. Juret fait observer que cette qualification de viri devoti et de viri magnifici; est donnée aux memoriales par Anastase (I. 12 Prox. sac. scr. C.).

** Elle se trouvait; en outre, suivant Juret, en trois endroits d’un manuscrit de Dupuy, mais avec quelques variantes: au lieu de V. D., ou lisait tantôt V. S. D., tantôt Dionysius, qui se retrouve dans les formules qui suivent; mais il est probable que V. D. est la bonne leçon.

*** Cette formule est chargée d’incorrections et d’interpolations. M. Lindemann a signalé celle de qui obiit, qui est fort grave (voit plus haut). D’autres passages tels que discipulus Dionysii, et viri magni Prisciani, et encoe, urbe Roma et Constantinopoli. qui se sont pas moins suspects, prouvent que les copistes, qui nous ont laissé un texte si fautif et si défectueux de Priscien, n’ont pas mieux transcrit les formules de Théodore.

**** Reinesius rapporte, à peu près dans les mêmes termes, la seconde partie de cette formule.

[10] Périég., v. 100 et suiv.

[11] Voir Wernsdorf, Poet. Lat. min., t. iv, p. 214 et suiv., éd. Lemaire. On trouvera dans le même recueil la date des éditions nombreuses de ce poème. Nous avons adopté le texte de Wernsdorf, nettementmeilleur que le vieux texte réimprimé par M. Krehl en 1820.

[12] M. E. Bary, professeur de physique et de chimie au collège royal de Charlemagne, et répétiteur à I’Ecole polytechnique, a bien voulu m’aider à comprendre et à traduire ce poème assez difficile, et me communiquer des éclaircissements et des notes sur plusieurs passages. Je ne saurais le remercier trop vivement des secours qu’il m’a prêtés avec une si généreuse obligeance.

[13] Voyage littér. de deux Religieux Bénédictins, t. I, part. 2, p. 130; Fabricius, Biblioth. Med. et inf. Lat., lib. vi, p. 146; Lindemann, Prisc. op. min., préf., p. xxiv.

[14] Loco cit.

[15] P. Burmann, Poet. lat. min., t. ii, p. 300; Wernsdorf, loco. cit.

[16] Lindemann, Prisc. op. min., préf., p. xx.

[17] C’est le sentiment de M. Endlicher, dernier éditeur de ce poème. Rufinus était un grammairien d’Antioche, contemporain de Priscien. Il reste de lui un Commentaire sur les mètres de Térence, inséré dans le recueil de Putschius (p. 2706). On lui attribue aussi un poème intitulé Pasiphaes fabula, plusieurs fois imprimé, et compris par Burmann dans son Anthologie latine (t. iii, épigr. 232). Quant à Favianus ou Favinianus, ils ne sont pas autrement connus. Wernsdorf a fait sur ces deux noms quelques conjectures plus ou moins heureuses, qu’il serait trop long de rapporter ici.

[18] Priscien, dit M. Retronne (Considérations générales sur l’évaluation des Monnaies grecques et romaines, p. 94), a tout mêlé et confondu dans les deux pages qu’il nous a laissées sur les poids et mesures, et dans son petit poème, si faussement attribué à Fannius. Plusieurs critiques se sont interdit la possibilité de découvrir la vérité, en ne craignant pas de mettre de tels témoignages en balance avec ceux des auteurs classiques de la Grèce et de Rome, qui ont écrit d’après une connaissance parfaite des choses.

[19] Codices manuscripti theologici Bibliothecae Palatinae Vindobonensis Latini, Recensuit, digessit, indicibus instruxit Michael Denis (vol. ii, pars i, col. 640). Vindobonae, 1790, in f°.

[20] En France, du moins; car Schoell, qui, dans son Histoire abrégée de la Littérature romaine (t. iii, p. 113 et 329), a consacré quelques pages à Priscien, et Lemaire, qui a donné en 1825 une nouvelle édition du poème De Ponderibus et Mensuris (dans le tome iv de sa réimpression du recueil de Wernsdorf), n’en parlent point.

[21] Prisciani grammatici De laude imperatoris Anastasii et de Ponderibus et mensuris carmina. Alterum nunc primum, alterum picnius edidit et illustravit Stephan. Ladisl. Endlicher, Hungarus Posontensis. Vindobonae, 1828, in-8°. — C’est le texte de cette édition que nous avons suivi.

[22] Museum Italicum, t. I, p. 110.

[23] Codices Manuscripti, etc., vol. ii, pars i, col. 633.

[24] Dans le volume cité plus haut.

[25] L’empereur Anastase a eu de nombreux panégyristes, poètes et prosateurs, grecs et latins, au rapport de Priscien lui-même (De Laud. imp. Anast., v. 160 et 161). On peut rapprocher du poème latin de Priscien un discours en prose grecque, aussi à l’éloge de cet empereur, composé par un rhéteur de la même époque, Procope de Gaza et retrouvé en 1751, sur un manuscrit de la Bibliothèque de Saint Marc, à Venise, par d’Ansse de Villoison, qui l’a inséré dans ses Anecdota Graeca (t. ii, p. 28 et suiv.).

[26] Lib. v, epigr. 47 et 130.

[27] Voir l’Ausone de cette seconde série de la Bibliothèque Latine-Française, t.ii, p. 128 & 150.