Le temps des Gracques

Réformes agraires

Notions de droit : l'évolution de l'usucapion

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Usucapion
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Digeste


 

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Biographie


http://www-droit.u-clermont1.fr/Recherche/CentresRecherche/Histoire/gerhma/DroitRomain.htm

A Constantinople, Justinien (527-565) fit entreprendre par une commission de dix membres (notamment Tribonien et Théophile), une vaste compilation de toutes les sources anciennes du droit romain, tout en les mettant en harmonie avec le droit de son temps. L'ensemble des recueils publiés par Justinien, auquel on donna plus tard le titre de Corpus iuris Civilis, comprend quatre parties :

a) le Code (Codex Justinianus), recueil de lois impériales tendant à remplacer le Code Théodosien ; au premier code de Justinien, publié en 529 (texte perdu), succéda un second code, en 534 ;

b) le Digeste (Digesta ou Pandectes), vaste compilation d'extraits de plus de 1500 livres écrits par des jurisconsultes de léépoque classique. Le tout forme un texte de plus de 150.000 lignes. Le Digeste est resté la principale source pour l'étude approfondie du droit romain. Un tiers du Digeste est tiré des œuvres d'Ulpien, un sixième de celles de Paul. Déjà en 426, une " loi des citations " avait donné force de loi aux écrits de cinq jurisconsultes de l'époque classique : Gaius, Papinien, Paul, Ulpien et Modestin ;

c) les Institutes (Institutiones Justiniani) forment un manuel élémentaire destiné à l'enseignement du droit. Œuvre beaucoup plus claire et systématique que le Digeste, elle fut rédigée par deux professeurs, Dorothée et Théophile, sous la direction de Tribonien. Justinien approuva le texte et lui donna force de loi, en 533:

d) les Novelles (novellae ou nouvelles lois) : Justinien continue à promulguer de nombreuses constitutions — plus de 150 — , après la publication de son Codex. S'il n'en existe pas de recueils officiels, on en possède trois collections réunies par des particuliers : l'Epitome du professeur Julien, I'Authenticum, et un recueil du temps de Tibère II.

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L'évolution de l'usucapion

DIVISIO RERUM

DIVINI IURIS

HUMANI IURIS

sacra    religiosa  sancta

AGER PUBLICUS

AGER PRIVATUS

RES EXTRA COMMERCIUM

RES IN COMMERCIO

 

RES MANCIPI

RES NEC MANCIPI

 

MANCIPIUM

TRADITIO

 

 

USUCAPIO
USURECEPTIO


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L'évolution de l'usucapion

On a vu que l'usucapion était la forme normale de la vente par traditio et qu'elle s'appliquait aux mariages, héritages et servitudes.  Au cours du temps l'usucapion se modifia et dans beaucoup de cas disparut.  Le Digeste nous donne un exemple de modification de l'usucapion dans le cas de servitudes.

Libertatem servitutium usucapi posse verius est, quia eam usucapionem sustulit Lex Scribonia, quae servitutem constituebat, non etiam eam, quae libertatem praestat sublata servitute. Itaque si, cum tibi servitutem deberem, ne mihi puta liceret altius aedificare, et per statutum tempus altius aedificatum habuero, sublata erit servitus.

Dig.41 tit.3 s4 §29


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L'évolution de l'usucapion


Il est assez vrai qu’on puisse se libérer de servitudes par usucapion parce que la Lex Scribonia a supprimé l’usucapion qui concernait la servitude mais pas celle qui concernait la liberté une fois la servitude supprimée. C’est pourquoi si, alors que je te dois une servitude de ne pas, par exemple, pouvoir bâtir plus haut, je bâtis plus haut pendant le temps fixé, la servitude disparaît.

Dig.41 tit.3 s4 §29


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EVOLUTION DE L'USUCAPION

Texte et traduction

Article by George Long, M.A., Fellow of Trinity College
on pp37-44 of William Smith, D.C.L., LL.D.:
A Dictionary of Greek and Roman Antiquities, John Murray, London, 1875.

Article : leges

SCRIBONIA. The date and whole import of the Lex are not known; but it enacted that a right to servitutes should not be acquired by usucapion (Dig.41 tit.3 s4 §29), from which it appears that the law was once different as to certain servitudes at least: and these appear to be the servitutes praediorum urbanorum, which, according to this Lex, could not be acquired by usucapion. In the case of servitutes praediorum rusticorum, and of personal servitudes, the impossibility of usucapion arose out of the nature of the thing. A "libertas servitutium" could be gained by usucapion or rather disuse, for the Lex only applied to that usucapion which took away the right (sustulit servitutem). It is perhaps doubtful if the passage of Cicero (pro Caecin. 26) should be alleged in proof of this usucapion formerly existing.

La date et toute l’importance de la loi ne sont pas connues. Elle promulguait qu’un droit de servitude ne pouvait être acquis par usucapion (Dig.41 tit.3 s4 §29). Il apparaît que la loi était différente jadis du moins pour certaines servitudes : il s’agit, semble-t-il, des servitutes praediorum urbanorum, qui, selon cette loi ne pouvaient être acquises par usucapion. Dans le cas de servitutes praediorum rusticorum et de servitudes personnelles l’impossibilité d’usucapion provenait de la nature des biens. Une libertas servitutium pouvait se faire par usucapion ou plutôt par non-usage parce que la loi s’appliquait seulement à cette usucapion qui supprimait la servitude (sustulit servitutem). Il est hasardeux de prendre ce passage de Cicéron (pro Caecin. 26) comme preuve que cette usucapion existait autrefois.

Article : usucapio

When usucapio was established as a means of giving the Quiritarian ownership to him who had acquired a thing In bonis, the form of mancipatio must have gradually lost its importance, and Usucapio came to be viewed as a mode of acquisition. Accordingly, it has been already observed, it became applicable to all cases of bona fide possession, whether the thing was a Res Mancipi or not. Formerly if a will had been made in due form except as to Mancipation and Nuncupation, the heres acquired the hereditas by Usucapio; but with the introduction of the Praetorian Testament [TESTAMENTUM.] and the Bonorum Possessio, the Bonorum Possessor obtained the right to actiones fictitiae or utiles in all cases where the deceased had a right of action, and he acquired by Usucapio the Quiritarian ownership of the several things which were included in the hereditas. In course of time it came to be considered by the jurists as a rule of law that there could be no Usucapio of an hereditas (Gaius, ii.54). In like manner in the case of Servitutes established by contract, the introduction of the Actio Publicana rendered the doctrine of Usucapio unnecessary, and a Scribonia Lex is mentioned which repealed all Usucapio of Servitutes (Dig.41 tit.3 s4 §29). But this Lex only applied to the establishment of servitutes; it did not affect that Usucapio by which the freedom of a servient piece of land was effected. It became a maxim of law: servitutes praediorum rusticorum non utendo amittuntur, which, viewed with respect to the servient land, was a Usureceptio. In this sense "usurpata recipitur" seems to be used in a passage of Paulus (S.R. i. tit.17 s2). "Usurpari" is commonly used in the sense of "uti," and in this passage of Paulus "usurpata recipitur" seems equivalent to "usu recipitur;" though this is not the meaning that has usually been given to this passage.
In like manner in the case of Servitutes established by contract, the introduction of the Actio Publicana rendered the doctrine of Usucapio unnecessary, and a Scribonia Lex is mentioned which repealed all Usucapio of Servitutes (Dig.41 tit.3 s4 §29). But this Lex only applied to the establishment of servitutes; it did not affect that Usucapio by which the freedom of a servient piece of land was effected. It became a maxim of law: servitutes praediorum rusticorum non utendo amittuntur, which, viewed with respect to the servient land, was a Usureceptio. In this sense "usurpata recipitur" seems to be used in a passage of Paulus (S.R. i. tit.17 s2). "Usurpari" is commonly used in the sense of "uti," and in this passage of Paulus "usurpata recipitur" seems equivalent to "usu recipitur;" though this is not the meaning that has usually been given to this passage.

In the case of marriage all Usucapio fell into disuse (Gaius, i.111).

But in other respects usucapio subsisted. He who had acquired a Res Mancipi by tradition, had now a Praetorian ownership, and he had a right of action in respect of this ownership, which was analogous to the Rei Vindicatio. But Usucapio was still necessary to give him Quiritarian ownership and its consequent advantages. The distinction between Res Mancipi and Nec Mancipi existed, and as a consequence the Testamentum per aes et libram subsisted at the same time with the Praetorian Testament.

Quand l'usucapion fut instaurée comme moyen de donner la propriété Quiritaire à celui qui avait acquis un bien In bonis la forme d’acquisition par mancipation commença graduellement à perdre de son importance et l’usucapion devint le mode d’acquisition. En conséquence, on l'a déjà observé, elle devint applicable à tous les cas de bona fide possessio que la chose fût une Res Mancipi ou non. Autrefois si on faisait un testament dans les règles, sauf par Mancipation et Nuncupation, l’heres obtenait l’hereditas par usucapion. Mais avec l’introduction du Testament Prétorien [ TESTAMENTUM. ] et de la Bonorum Possessio, le Bonorum Possessor obtint le droit aux actiones fictitiae ou utiles dans tous les cas où les défunts avaient le droit d'actio et il acquit par usucapion la propriété Quiritaire de multiples biens qui étaient inclus dans l’hereditas. Au cours du temps les juristes considérèrent comme une règle de loi qu’il ne devait plus y avoir d’Usucapio sur une hereditas (Gaius, ii.54).
De la même manière dans le cas de
Servitutes établies par contrat l'introduction de l'Actio Publicana rendait la doctrine d'Usucapio inutile et on mentionne une Scribonia Lex qui abrogea toute Usucapio dans les Servitutes (Dig.41 tit.3 s4 §29). Mais cette Lex s’appliquait seulement à l'établissement de servitutes; elle n’affectait pas l’Usucapio quae libertatem praestat sublata servitute.
C'est devenu une maxime de loi: les
servitutes praediorum rusticorum non utendo amittuntur qui, considérées comme des terres frappées d’une servitude étaient une Usureceptio. C’est dans ce sens qu’" usurpata recipitur " semble avoir été utilisé dans un passage de Paulus (S.R. I. tit.17 s2). " Usurpari " est généralement employé dans le sens d’" uti, " et dans ce passage de Paulus " usurpata recipitur " semble équivalent à " usu recipitur " bien que ce ne soit pas la signification qui a été habituellement donnée à ce passage.

Dans le cas du mariage toute l'Usucapio tomba en désuétude (Gaius, i.111).

Mais dans d'autres cas l’usucapion subsistait. Celui qui acquérait une Res Mancipi par traditio avait maintenant une propriété prétorienne et il avait le droit d’une actio vis-à-vis de cette propriété qui était analogue à la Rei Vindicatio. Mais l’usucapion était toujours nécessaire pour obtenir la propriété quiritaire et les avantages qui en découlaient. La distinction entre Res Mancipi et Res Nec mancipi existait et par conséquence le Testamentum per aes et libram existait toujours en même temps que le Testament prétorien.


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aedifico, as, are : construire
altius, adv. : plus haut, plus fort
constituo, is, ere, tui, tutum :1. placer devant, dresser 2. fixer 3. établir, décider
cum, inv. :1. Préposition + abl. = avec 2. conjonction + ind. = quand, lorsque, comme, ainsi que 3. conjonction + subj. : alors que
debeo, es, ere, ui, itum : devoir
eam, 1. Acc. fem. sig. de IS-EA-ID = la (pronom), ce, cette 2. 1ère pers. sing. du Subj. Présent de IRE : aller
ego, mei : je
et, conj. : et. adv. aussi
etiam, adv. : encore, en plus, aussi, même, bien plus
habeo, es, ere, bui, bitum : avoir (en sa possession), tenir (se habere : se trouver, être), considérer comme
itaque, conj. : c'est pourquoi, aussi, par conséquent
lex, legis, f. : la loi, la (les) condition(s) d'un traité
libertas, atis, f. : la liberté
liceo, v. impers. : il est permis ; conj. + subj. : bien que
ne, adv. : ... quidem : pas même, ne (défense) ; conj. + subj. : que (verbes de crainte et d'empêchement), pour que ne pas, de ne pas (verbes de volonté)
non, neg. : ne...pas
per, prép. : + Acc. : à travers, par
possum, potes, posse, potui : pouvoir
praesto, as, are : l'emporter sur, être garant, fournir
puto, as, are : 1. élaguer, émonder, apurer 2. supputer 3. estimer, penser, croire 4. supposer
quae, 4 possibilités : 1. N.F.S. N.F.PL. N.N.PL., ACC. N. PL. du relatif = qui, que (ce que, ce qui) 2. idem de l'interrogatif : quel? qui? que? 3. faux relatif = et ea - et eae 4. après si, nisi, ne, num = aliquae
quia, conj. : parce que
Scribonius,a,um : de Scribonius (lex Scribonia)
servitus, utis, f. : la servitude, l'esclavage
si, conj. : si
statuo, is, ere, statui, statutum : 1.. établir, poser, placer 2. être d'avis, juger 3. décider
sum, es, esse, fui : être
tempus, oris, n. : 1. le moment, l'instant, le temps 2. l'occasion 3. la circonstance, la situation
tollo, is, tollere, sustuli, sublatum : 1. soulever, élever, porter, élever 2. lever, enlever, supprimer
tu, tui : tu, te, toi
usucapio, is, ere, cepi, captum : acquérir par la possession prolongée, par usucapion
usucapio, is, f. : l'usucapion
verius, adv. : plus fidèlement